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Il y a beaucoup "d'anonymes" dans les registres de l'état civil. Il faut une mention marginale particulière, un acte de décès plus long que d'accoutumé pour retenir l'attention de l'historien local en quête d'un récit à raconter.
Tel est le cas du décès de Aimé Louis Marie MALRY. La mention marginale énonce un jugement confirmant son décès. On lit dans l'extrait que le marin de Séné a péri dans le naufrage de la Framée. On a envie d'en savoir plus sur le destin singulier d'un jeune marin sinagot....
Avec méthode on rassemble des documents pour retracer le parcours du marin. Son acte de naissance nous indique qu'il nait le 8 octobre 1868 à Cadouarn. Son père est alors cordonnier et sa mère ménagère. Cadouarn est un village de pêcheurs....
Aimé MALRY choisit de devenir mousse comme la plus part des jeunes gars de Séné sur la presqu'île. Sa fiche d'Inscrit Maritime aux archives de Lorient nous indique qu'il débute comme mousse sur le canot "Armand" le 18 janvier 1885. Il devient matelot le 18/10/1886 et d'inscrit provisoire, il passe à inscrit définitif.
Au dénombrement de 1886, Aimé MALRY est recensé avec ses parents. C'est l'ainé et le seul garçon de la fratrie.
A l'âge de 20 ans, en octobre 1888, il débute sa conscription qui prend fin en octobre 1892. Il rentre sur Vannes pour quelques mois puis s'engage pour 3 ans en mars 1893. Il navigue sur le Requin, le Turenne, Le Cassini, loin des canots du Golfe du Morbihan. En novembre 1896, il repart pour 3 ans et est embarqué sur le Terrible, l'Indomptable pour des séjours plus longs. En octobre 1898, il renouvelle son engagement de marin. Il est à bord du Kerguelen puis le 6 février 1900 il s'embarque sur la Framée.
Sa fiche d'inscrit maritime indique qu'il disparait avec le contre torpilleur Framée dans la nuit du 10 au 11 août 1900.
Quelles furent les causes du naufrage du contre torpilleur Framée ? Comment périt Aimé Louis Marie MALRY dans cette nuit du 10 août 1900 ?
Une série d'article de presse et de témoignage d'épqoue raconte cet accident maritime qui fit 47 victimes, dont Aimé MALRY de Séné et d'où survécurent 14 marins.
"Plusieurs hommes de la Framée ont dû être surpris par la mort dans leur plein sommeil"
"mes pauvres camarades enfermés ont dû être étouffés sans transition entre le sommeil et la mort."
Un monument à la mémoire des marins disaprus lors du naufrage due la Framée a été érigé à Lorient. Il est toujours visible au cimetière de Carnel.
ARTICLE DU 26/08/1900 extrait du PELERIN accompagné d'une illustration en couleur pour accentuer le caractère dramatique de cette nouvelle.
Le Pelerin : Dessin paru dans LE PELERIN du 26 août 1900
Dans la nuit de 10 au 11 août 1900, l'escadre de la méditerranée passait au large du cap Saint-Vincent, au sud du Portugal, se dirigeant vers le détroit de Gibraltar. Le temps était superbe et la lune éclairait l'immense horizon.
Vers minuit, l'amiral FOURNIER, commandant de l'escadre, à bord du cuirassé Brennus, fit dire au contre-torpilleur Framée de se rapprocher du vaisseau-amiral pour recevoir des ordres.
La Framée s'avança aussiôt vers le Brennus et commença l'échange des signaux à bras lumineux.
Les deux navires ayant une direction convergeante, le commandant de vaisseau de Mauduit-Duplessix, commandant de la Framée, commanda de porter la barre 20 degrés à gauche. Par des circonstances que l'on ignorera toujours, l'ordre fut mal compris, le contre-torpilleur vint au contraire sur la droite et se précipita sur l'étrave du cuirassé.
L'officier de quart du Brennus s'étant aperçu du danger, il avait donné ordre de faire machine en arrière. Mais il était trop tard, le choc se produisit, le contre-torpilleur se coucha d'abord sur le flanc, puis se retourna, la quille en l'air, tandis que les hélices continuaient à tourner dans le vide. Quelques minutes après, la Framée sombrait par 850 mètres de fond.
La plus grande partie de l'équipage avait été surpise dans son sommeil, les chauffeurs et mécaniciens dans la chaufferie. Un matelot avait réussi à sauter sur la plage avant du cuirassé.
Le quatier-maître RIO, du Brennus, avait, en s'accrochant au bossoir13 intérieur, tendu sa ceinture de cuir au commandant de Mauduit-Duplessix. L'officier refusa : "Tout à l'heure", dit-il, et il se tourna vers ses hommes pour les engager à se sauver. L'officier-mécanicien voulant, lui aussi, s'occuper du sauvetage de ses hommes, les deux héros furent engloutis.
Quatorze marins*, bons nageurs, purent échapper aux remous terribles produits par la catastrophe et se maintenir sur des épaves, jusqu'à ce qu'on vint les recueillir du Brennus.
Les recherches, ordonnées par l'amiral FOURNIER, durèrent jusqu'à trois heures du matin, elles furent vaines.
La Framée avait fait ses essais à Brest le mois dernier. Les bons Français doivent une prière aux âmes de ces marins, morts dans l'accomplissement de leur devoir. En réalité on comptera 47 victimes et 14 survivants.
Remerciement a www.sourdaine.org
TEMOIGNAGE DE L'ASPIRANT de majorité Jean CRAS, qui servait à bord du BRENNUS, dans une lettre en date du 12 août 1900 (Avec l'aimable autorisation de la famille CRAS)
Dimanche 12 août,
Mes chers amis,
Je vous écris sous le coup de cette horrible catastrophe que vous apprendrez sans doute par les journaux avant que ne vous arrive cette lettre.
Je vais vous raconter exactement comment nous avons coulé la Framée car il se glissera sans doute bien des erreurs sous la plume des Caradec et autres. Nous avons doublé vendredi soir le cap Saint Vincent et nous nous dirigions vers Gibraltar que nous devions passer le lendemain matin à 8 heures.
Vers 1h 1/2 la Foudre et les petits torpilleurs, qui étaient partis après nous de Royan nous rejoignent. La Framée et la Hallebarde naviguaient déjà de conserve avec nous. On appela la Framée par signal pour lui communiquer un signal à bras lumineux à transmettre à la Foudre arrivant loin derrière. (Dites à la Foudre de prendre la queue de la ligne et aux torpilleurs ralliant de se placer à côté de leurs cuirassés).
La Framée qui était par le travers du Charles Martel se rapprocha et vint apercevoir notre signal en se tenant à environ 50 mètres par le travers de notre passerelle arrière (celle où la majorité se tient). On commença le signal qu'elle interpréta.
Puis tout à coup elle nous gagna un peu en se rapprochant de nous à la hauteur de notre passerelle avant, se jeta sur la droite en filant à toute vitesse pour venir s'appliquer sur notre étrave. Tout cela se fit en un temps si court qu'on ne peut l'estimer.
Lorsque l'officier de quart avait vu que la Framée se rapprochait très vite de nous, il avait mis "toute à droite" et "en arrière toute vitesse", mais notre masse de 12 000 tonnes n'avait pas eu le temps de dévier de sa route et de s'arrêter sensiblement que la pauvre Framée était déjà éventrée. Pendant quelques secondes (peut-être 30 secondes, peut-être une minute) notre étrave la supporta presque droite. Mais le torpilleur en travers de nous et la machine battant en arrière avaient cassé notre axe, et la Framée tourna, la quille en l'air, en abandonnant notre avant. Pendant cinq minutes elle flotta, puis tout disparu.
J'étais à peine couché, quand tout ceci arriva, ayant passé la soirée à blaguer avec Tinot de télégraphie sans fil. Je ressentis le choc et la trépidation de la machine battant en arrière ; presque aussitôt d'ailleurs un timonier venait nous prévenir de la catastrophe. En un clin d'œil j'étais sur le pont : la Framée était déjà par le fond.
Tout autour de nous d'horribles cris d'angoisse déchiraient le cœur, et les projecteurs éclairaient des têtes surnageant, des espars jetés à la hâte, des bouées, des planches...
En toute hâte des embarcations furent amenées, l'escadre stoppée, et le signal "Abordage, demande de prompt secours" - Oh ! Les cris : "Au secours ! Au secours, je me noie..." Quand un projecteur éclairait une tête il semblait que sa voix devenait joyeuse horriblement "Oui ! Ici, ici !, Au secours..." Quelques hommes étaient à peine à 20 mètres du bord. L'un d'eux criait et se débattait à peine 10 ou 15 mètres : mais la houle était trop forte pour songer à se jeter à l'eau. Celui-ci avait d'ailleurs à un mètre de lui - pas plus - une planche salvatrice. Mais il ne la voyait pas, n'entendait pas. Il leva les bras en l'air, et disparut. Et toujours les mêmes cris d'angoisse, et l'eau entrant dans les gosiers qui râlent. Nos embarcations revenaient, l'une après l'autre. 3 hommes avaient réussi à sauter à bord, lorsque la Framée était encore sur notre étrave. La 1ère baleinière revint avec 6 hommes, une autre avec 3, une autre avec 1 et enfin le Canot major avec un dernier heureux. 14 en tout, sur 61... ! Les embarcations repartaient, mais en vain. Les cris peu à peu s'étaient éteints et l'on sentait que tous coulaient les uns après les autres. Le silence fut bientôt complet - quand il fut bien sûr que tout le reste avait sombré, un coup de canon fit rallier les embarcations. C'était fini.
Gravure parue dans l'Illustration
Le Dunois et le Galilée reçurent l'ordre de rester sur les lieux jusqu'au jour, et l'escadre repartit.
D'après le rapport des hommes sauvés, voilà comment il faut expliquer cette catastrophe inimaginable.
On conçoit en effet qu'un torpilleur, essayant de passer devant un cuirassé, calcule mal et s'accroche au passage : mais lorsque la Framée était à la hauteur de notre arrière, voyant parfaitement nos signaux, pourquoi augmenter de vitesse, comment est-il possible qu'elle ait pu gagner 100 mètres, et venir brusquement se jeter sur nous ?
Or voici les commandements qui furent faits : la machine marchant à 105 tours, le Commandant commanda : "Plus vite" et la machine fut mise à 150 tours. Sans doute il voulait se rapprocher un peu de nous, et pour ne pas se laisser culer, il fit ce commandement de "plus vite". Mais de 105 à 150, cela fait 3 nœuds et la Framée, obéissant vivement aux quelques degrés de barre qu'on avait sans doute mis à droite et à la machine tournant plus vite, se rapprocha assez vite de nous en gagnant. Le Commandant dût donc tout à coup s'apercevoir qu'il était très près de nous et qu'il allait nous aborder. Vous savez que les distances s'évaluent très mal la nuit.
De plus la Framée n'avait jamais navigué en escadre, son Commandant [le commandant de vaisseau de Mauduit-Duplessix] venait d'embarquer après plusieurs années d'un poste à terre. Il est donc certain qu'il ne s'aperçut que très tard qu'il était très près de nous. Brusquement il commanda 20° à gauche. L'homme de barre mit 20° à droite. Le Commandant voyant que son bateau ne venait pas à gauche mit à toute vitesse pour accélérer l'évolution. La barre était mise à droite, la Framée pivota de ce côté en filant en avant et c'est alors que l'accident se produit.
Lorsque la Framée était encore accrochée à nous, un gabier tendit sa ceinture au Commandant et lui dit : "Par ici, Commandant" - Il répondit par un signe qui voulait dire : "Tout à l'heure" et une seconde après le torpilleur chavirait la quille en l'air. Le mécanicien principal (Couppé) était sur le pont. Le remous l'a dû entraîner. Le second (l'enseigne Epaillard ?) était dans sa chambre. D'ailleurs sur les 60 hommes d'équipage il y en avait tout au plus sur le pont 10 ou 12 et ceux qu'on a sauvés, à part 1 ou 2, étaient en effet tous de quart. Les autres se sont trouvés coincés, avec la quille au-dessus d'eux... et je ne peux songer sans horreur à ce qu'ils ont dû souffrir d'angoisse pendant les cinq minutes que la Framée surnagea.
Un chauffeur eut le temps de s'échapper. Son camarade qui chauffait en même temps que lui le suivit. Il était à moitié hors du panneau de la chaufferie quand le collecteur de vapeur éclata : il retomba dans la chaufferie...
On ne saura jamais d'ailleurs toutes les scènes d'angoisse qui se sont passées pendant ces quelques minutes ou 47 hommes se sont noyés.
Nous avons tous été très frappés de cette grande catastrophe et ce n'est vraiment pas de chance que l'amiral finisse ainsi son commandement, bien qu'il ne soit en rien responsable d'une fatalité.
"J'ai vu bien des naufrages, bien des catastrophes" disait le Commandant, "mais jamais une pareille noyade ! "
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LA PERTE DE LA FRAMEE Texte du "MONITEUR DE LA FLOTTE et le JOURNAL DU MATELOT (Réunis)" du Samedi 18 août 1900
Une douloureuse nouvelle parvenait dimanche matin au ministère de la marine :
Le contre-torpilleur Framée de l’escadre de la Méditerranée avait été coulé par le cuirassé amiral Brennus. Une faible partie de l’équipage seulement avait pu être sauvée. Le nombre de morts était de quarante-huit ; c’est le Cassard qui avait été envoyé par l’amiral Fournier à Cadix pour télégraphier la catastrophe.
Le terrible accident a eu lieu au large du cap Saint-Vincent, dans les circonstances suivantes, d’après le récit qui et a été fait par des officiers du Brennus :
On sait qu'après avoir quitté Brest le 1er août, l'escadre de la Méditerranée était arrivée le lendemain, partie à Royan, partie à Bordeaux et à Arcachon. Le 7, elle avait opéré son ralliement à Royan pour rentrer à Toulon.
La catastrophe s'est produite dans la nuit du vendredi 10 août au samedi 11 vers minuit. L'escadre de la Méditerranée se trouvait à environ 70 milles au sud du cap Saint-Vincent, par le travers du cap Santa-Maria.
L'escadre était en ligne de file, faisant route vers le détroit de Gibraltar à la vitesse de 10 nœuds. Il faisait calme avec un peu de houle sud-est. La pleine lune éclairait l'horizon. On y voyait comme en plein jour. Tous les feux de navigation étaient allumés.
Vers onze heures quarante-cinq, le croiseur porte-torpilleur Foudre, qui était resté en arrière, ralliait l'escadre, et son retour était aussitôt annoncé à l'amiral Fournier. A ce moment, le commandant en chef voulut communiquer un ordre à la Foudre, désireux de lui demander si elle avait pu ravitailler ses torpilleurs. Il choisit pour transmettre cet ordre le contre-torpilleur Framée.
Mais la Framée ne parut pas comprendre les signaux qui lui étaient faits ; c’est alors – il était exactement onze heures quarante-cinq – qu'on donna l'ordre d'appeler la Hallebarde. Elle était près du Brennus, il suffit à l'officier de quart de l'appeler par son nom Hallebarde !
Elle arriva aussitôt : "Allez dire à la Framée de venir prendre un ordre verbal de l'amiral ; qu'on l'appelle depuis une demi-heure sans réponse".
La Hallebarde fila, transmit l'ordre, et la Framée, qui se trouvait à environ 400 mètres derrière elle, augmenta aussitôt sa vitesse et prit celle de 16 nœuds pour venir se placer à environ 50 ou 60 mètres à gauche du Brennus, par le travers de sa passerelle arrière, mais trop loin pour prendre l'ordre verbal. C'est alors que l'officier de service de la majorité, le lieutenant de vaisseau de Lapérouse fit communiquer avec le contre-torpilleur à l'aide de signaux lumineux à bras.
Le signal à transmettre était le suivant : "Pourquoi n'avez-vous pas répété ?" En d'autres termes : "Pourquoi n'avez vous pas signalé : aperçu ?"
D'abord, a dit un officier à un rédacteur de l'Echo de Paris, le signal "pourquoi" est exécuté deux fois avant que la Framée ne le comprenne. Le contre-torpilleur qui fait route parallèlement au vaisseau amiral signale enfin : Aperçu. Le Brennus passa au suivant : "N'avez-vous pas." La Framée signale : "aperçu" ; on arrivait au mot "répété", complétant ainsi la phrase interrogative, lorsque le maître de quart du Brennus, voyant le danger que courait la Framée qui s'approchait de plus en plus, quitte précipitamment le signal et va prévenir le lieutenant de vaisseau de Lapérouse, l'officier de service : "Voyez la Framée se rapproche considérablement – Ah ! bon, il faut faire attention !" Et le lieutenant de vaisseau de service alla prévenir l'officier de quart, M. le lieutenant de vaisseau Dumesnil.
Le lieutenant de vaisseau de Mauduit-Duplessix, commandant la Framée, était à ce moment sur le pont. Son second, l'enseigne Epaillard, était de quart sur la passerelle.
A un moment donné le commandant de Mauduit trouvant que la Framée se rapprochait trop du Brennus, arrivant sur bâbord, tout près de l'arrière, monta sur la passerelle et commanda : "vingt degrés à gauche ! ". Ce commandement, dit d'une voix forte fut parfaitement entendu des hommes de quart du Brennus. Le quartier-maître de mousqueterie Le Bail, qui se trouvait à côté du commandant et qui a été sauvé, se rappelle fort bien avoir entendu cet ordre qui est du reste bien parvenu, assure-t-on, à la machine de bâbord ; quant à celle de tribord aucun homme n'ayant survécu, on ne peut savoir si cet ordre a été exécuté.
Que se passa-t-il, au reste ? Il est difficile de le savoir, car l'homme de barre de la Framée n'a pas survécu, lui non plus. Toujours est-il, hélas ! que la Framée, au lieu d'obliquer à gauche, obliqua à droite et vint se précipiter sur l'étrave du cuirassé.
C'est en vain que, ayant vu la Framée venir si dangereusement à proximité du Brennus, l'officier de quart du cuirassé-amiral, le lieutenant de vaisseau Dumesnil, avec beaucoup de décision, mit immédiatement le gros navire à 10 puis à 20 degrés sur la droite, pour s'écarter et renversa ses machines. Tout cela, malheureusement, ne pouvait empêcher l'abordage.
Le commandant de Mauduit en eut l'immédiat pressentiment ; on l'entendit donner à la Framée l'ordre de marcher en avant à toute vitesse, pour tenter d'éviter le cuirassé. Cet ordre ne put être exécuté.
En moins d'instants qu'il ne faut pour l'écrire, la Framée était atteinte par l'étrave du cuirassé, à tribord, à la hauteur de la troisième cheminée sous une incidence de 30 degrés environ ; le Brennus avait à ce moment la barre toute à droite. Le petit navire se coucha instantanément sur le côté, chavira, la quille en l'air, et sombra au bout de deux ou trois minutes, ses hélices continuant encore à tourner. La collision s'était produite exactement à minuit sept.
Le personnel des machines et des chaufferies ainsi que les deux tiers de l'équipage de la Framée se trouvèrent emprisonnés sous l'eau, sans qu'aucun secours ne pût leur être porté ; l'escadre, en effet, était en route sans faire aucune manœuvre ; l'amiral, tenant compte des efforts et des longues heures de quart supplémentaires depuis la constitution de l'armée navale, n'avait imposé pour la rentrée à Toulon que le service ordinaire ; l'équipage était donc couché, en dehors des hommes de service qui se trouvaient sur le pont et qui, pour la plupart, ont pu se sauver.
Quant au lieutenant de vaisseau de Mauduit-Duplessix, à qui la perte du navire placé sous son commandement ne peut être imputée, il est mort volontairement et héroïquement, refusant de quitter son navire qui sombrait.
Le patron de la baleinière n°1 du Brennus, un quartier-maître de manœuvre nommé Rio, voulut sauver le commandant de la Framée, que l'on apercevait debout sur la muraille de son bâtiment. Il est parvenu à approcher du commandant de Mauduit-Duplessix et lui offrit sa ceinture de cuir. Il suffisait au commandant d'accepter pour être sauvé et sauter sur la plage-avant du Brennus ; il refusa avec la plus vive énergie : "Courage, mes hommes, dit-il en se tournant vers ceux qui surnageaient, tâchez de vous sauver. Adieu ! " et, comme lié à son navire dont il voulait partager le sort, il fut englouti dans les flots.
Les cris partis de la Framée et du Brennus avaient amené bientôt sur le pont du vaisseau-amiral un grand nombre d'officiers et de matelots qui purent organiser rapidement le sauvetage de quelques naufragés de la Framée qu'il paraissait possible d'arracher à la mort.
Malgré les bouées, les ceintures et les avirons qui leur furent jetés, beaucoup d'hommes se noyèrent dans les tourbillons et les remous provoqués par le chavirement de la Framée et le brusque mouvement en arrière du Brennus. Les quatre embarcations du Brennus ne purent recueillir que quatorze hommes, excellents nageurs ; le drame n'avait pas duré dix minutes.
L'officier mécanicien de la Framée, M. Jules Coupé, est mort non moins héroïquement que son commandant. Dès qu'il eut la notion de la catastrophe, il pensa à assurer, autant qu'il était possible de le faire, le sauvetage de ses camarades. Il aida notamment ceux de ses hommes, dont le chauffeur breveté Le Cayonnec, à sortir de la machine. Il leur fit revêtir la ceinture de sauvetage, grâce à laquelle ils purent se jeter sans danger dans l'eau. Mais les instants étaient comptés, et lorsque l'officier mécanicien pensa à lui, il était trop tard ! La Framée l'entraîna au fond. M. Coupé était marié et père de quatre enfants ; c'était le fils d'un entrepreneur de Saint-Quentin.
Le quartier-maître mécanicien est mort presque aussi tragiquement. Il avait fait remonter sur le pont ses ouvriers auxiliaires, les mécaniciens Bardinet et Emile Cornille, deux jeunes gens de dix-sept et dix-neuf ans, et à peine ceux-ci furent-ils sauvés que le bateau s'enfonçait.
Plusieurs hommes de la Framée ont dû être surpris par la mort dans leur plein sommeil. Le quart avait été pris à onze heures du soir, et certainement ceux qui avaient été relevés avaient dû s'endormir profondément. Parmi ceux qui ont échappé par miracle à l'engloutissement on cite le quartier-maître distributeur Joubeau, qui, raconte-t-on, s'était tenu couché au panneau le long du mât dès que le navire eut chaviré ; il s'en échappa, surnagea et fut recueilli saint et sauf.
Un officier du Brennus a expliqué à notre confrère de l'Echo de Paris comment la catastrophe a pu faire tant de victimes :
Nous avions eu une forte houle qui avait balayé l'avant des bateaux et obligé ceux-ci à fermer les panneaux ou écoutille et leurs sabords, ce qui faisait que l'air intérieur des navires était surchauffé surtout avec la chaleur dégagée encore à l'intérieur par les machines. A bord des grands bateaux comme le nôtre, c'était déjà un supplice, mais dans l'intérieur des torpilleurs, c'était atroce ; les gens devaient donc, comme d'habitude, coucher presque nus et être en transpiration dans leurs hamacs étroits ; ceux qui ne sont pas morts étouffés ont dû être congestionnés au contact de la mer.
Parmi ceux qui se sont distingués au cours de cette horrible catastrophe il faut signaler, parmi tant de sauveteurs courageux, le chauffeur auxiliaire Burguin, qui se fit attacher par les aisselles et, à plusieurs reprises, plongea dans les profondeurs causées par les remous ; il réussit ainsi à sauver un des hommes de la Framée que l'on considérait déjà comme perdu ; un autre matelot chauffeur était parvenu, grâce à Burguin, à se sauver de la chaufferie ; mais il ne put rester cramponné à la coque de la Framée, ayant les bras et les jambes brûlés ; il disparut en criant : "Sauvez-moi ! "
Un second-maître mécanicien de la Framée, qui nageait péniblement, entendit la voix d'un de ses amis du Brennus, un quartier-maître, lui cria : "Sauve-moi, Riaud ! " et disparut aussitôt.
Le quartier-maître distributeur de la Framée qui était couché dans son hamac au moment de la catastrophe, est un des rares parmi les hommes endormis au moment de la catastrophe qui ait pu se sauver.
Le secrétaire du commandant Mauduit, le 2e maître fourrier Gicquel, couché aussi dans son hamac, dut son salut à un besoin pressant qu'il allait satisfaire au moment de la collision. Excellent nageur, il fut recueilli sur l'eau.
Un de nos confrères a pu l'interviewer :
Il faisait une chaleur épouvantable dans le poste ; nous étions couchés lorsque tout à coup un besoin de la nature me fait lever et monter sur le pont. Tout d'un coup, avant de pouvoir me retourner, je me sens précipité dans la mer. Le commandant, à quelque distance, refuse une ceinture que lui envoie un homme d'une embarcation. Comment avons-nous fait notre compte pour sombrer ? Je suis incapable de le dire. Je n'étais plus moi-même, tellement le coup avait été brusque ; mes pauvres camarades enfermés ont dû être étouffés sans transition entre le sommeil et la mort.
A côté de moi, pendant que je criais au secours, j'entendais un fusilier me crier en saisissant un coffre dont il avait eu le sang-froid de couper les retenues à l'aide de son couteau : "Eh bien ! mon vieux, nous sommes propres. Je crois que c'est notre dernière heure, dis ! ". Je ne rigolais pas, m'accrochant à tout ce que je trouvais ; lui se tenait sur l'eau grâce au coffre. Ah ! le moment de transe que nous avons passé ! J'ai été hissé dans l'échelle d'avant…"
On cite des détails horribles : des malheureux, soit qu'ils aient perdu la raison, soit à bout de forces, n'ont pu saisir les objets qu'on leur présentait à la portée de leurs bras. "Accroche-toi vite", dit un homme du Brennus à un camarade. Le malheureux essayait de s'accrocher, mais sa main n'avait plus de force, il lâcha prise : "Je suis foutu ! " dit-il ; et, dans un remous il disparut. C'était horrible : on voyait leur corps zigzaguant dans l'eau avant de couler comme des plombs. D'autres criaient : "Par ici, la baleinière (10); par ici, le canot(11) : je n'en peux plus, venez vite, sauvez-moi ! " Les embarcations faisaient des efforts inouïs, mais il s'est passé si peu de temps entre l'abordage et la submersion que sauver plus de monde était impossible.
Dans la nuit silencieuse et claire on entendait retentir les cris et les plaintes des naufragés : "Oh ! Brennus, Brennus, au secours, sauvez-moi ; Brennus, à gauche, à droite, par ici ; mes chers enfants ! "
Tous ces cris déchirant s'entrecroisant dans la nuit calme, faisaient monter des larmes aux yeux des marins qui assistaient impuissants à la mort de leurs frères d'armes. Les projecteurs éclairaient les épaves où s'étaient cramponnés les quelques survivants permettant ainsi aux embarcations d'aller les secourir. De magnifiques actes de courage se sont produits, mais, hélas ! de tout l'équipage, quatorze hommes seulement ont pu être sauvés, la mer avait englouti tout le reste.
L'amiral Fournier laissa deux croiseurs jusqu’au jour sur le lieu de la catastrophe, le Galilée et le Dunois, mais personne ne reparût de ceux que la mer venait d’engloutir.
Sur les signaux du Brennus, dès qu’avait eu lieu la fatale rencontre, tous les navires de la force navale avaient ralenti, puis arrêté leur marche ; dès que le signal " abordage grave nécessitant de prompts secours " fut fait par le Brennus, les chaloupes(12) arrivèrent, celles du Charlemagne en tête ; en moins de cinq minutes les deux baleinières du Brennus volaient au secours des victimes.
L’escadre resta cependant plus de deux heures et demie sur les lieux. Les embarcations fouillèrent opiniâtrement l’horizon, les bâtiments lançaient de multiples projections électriques. Vers trois heures du matin, plus rien n’étant découvert à la surface, l'amiral Fournier dut, à regret, abandonner le lieu où venait de disparaître tant d’énergies humaines !
Le Brennus, dit le journal de bord d’un officier que publie le Figaro, tire un coup de canon pour renvoyer les embarcations à leurs bords respectifs puis signale de remettre en marche. Les recherches sont finies.
Y a-t-il des morts ? A ce moment-là nous l’ignorons.
Le patron de notre baleinière, en accostant à bord, nous dit que c’était bien la Framée qui a été coulée ; mais, avec l’insouciance professionnelle du marin, tout occupé qu’il était à recueillir les débris, comme on lui en avait donné d’ordre, il n’a même pas songé à demander combien d’hommes avaient été sauvés.
La ligne de l’escadre se reforme, dans la nuit calme ; et la lune impassible continue à faire papilloter ses reflets sur la mer inhumaine ; combien de malheureux celle-ci a-t-elle enseveli à jamais dans son linceul profond ? Que nous sommes donc peu de choses ?
...Vers six heures du matin, la brise s’est levée, assez forte : une mer courte et hachée moutonne à l’horizon. Nous avons le cap sur le détroit de Gibraltar. Au jour, la sœur de la Framée, la Hallebarde, parcourt la ligne des cuirassés, demandant à chacun d’eux, par signal à bras : " Avez-vous sauvé des hommes de la Framée ? Si oui, signalez leurs numéros matricule ".
Et la réponse, hélas ! est uniforme : " Nous n’avons sauvé personne ".
Ainsi s’évanouit déjà le bien faible espoir qui nous restait de savoir tout l’équipage sain et sauf.
Une heure après, le Brennus fait le signal suivant :
Le commandant en chef a la douleur d’annoncer à l’escadre la perte de la Framée, dans les circonstances suivantes : Ce contre-torpilleur était par le travers du Brennus pour interpréter un signal à bras ; son commandant, se voyant arriver trop près, commanda : " Augmenter la vitesse " et mit 20 degrés de barre à gauche pour s'écarter ; mais la barre fut mise à droite et le bâtiment se jeta avec violence sur l’avant du Brennus, qui renversa immédiatement sa marche, sans pouvoir éviter l’abordage. La Framée coula rapidement, 14 hommes seulement purent êtres sauvés ; ils ont donné l’explication précédente. "
C’est la lettre de deuil.
On estime que la Framée a coulé par 760 mètres de fond, mais elle n’a pas dû atteindre plus de 60 mètres de fond et la sinistre épave au funeste équipage flotte entre deux eaux au gré des courants sous-marins jusqu’à ce qu’un fond propice s’offre où elle s’échoue.
L’amiral Fournier a été interrogé par un rédacteur du Gaulois sur les causes de l’accident.
" Tous les officiers, dit-il, s’accordent à dire que l’accident est dû très probablement aux défectuosités du servo-moteur, ainsi que les organes de transmission d’ordre, qui étaient installés d’une façon insuffisante à bord de la Framée et ne permettaient pas au commandant de contrôler l’exécution de ses ordres. "
De son côté, M. le lieutenant de vaisseau de Cuverville, aide de camp de M. l’amiral Fournier, a fait la déclaration suivante à un rédacteur du Journal :
Visitant la Framée, à Brest, je m’étonnais que de Mauduit put manœuvrer un pareil navire. Le malheureux officier répondit qu’il avait à maintes fois signalé le fait sans rien obtenir. Entre Royan et Saint-Vincent, pareille erreur d’interprétation s’était produite deux fois ; la barre était sans doute bloquée.
La catastrophe est donc due très probablement à une mauvaise interprétation des ordres et au système de transmission qui était défectueux. "
L’escadre de la Méditerranée a mouillé le 14 en rade de Toulon. Les 14 survivants du naufrage du contre-torpilleur Framée, recueillis par le Brennus, ont été maintenus à bord du vaisseau-amiral. Ils n’ont pas communiqué avec la terre jusqu’à ce que le conseil d’enquête se soit réuni, ce qui a été chose faite mercredi, à bord du Charles-Martel. Le conseil d’enquête était présenté par le contre-amiral Roustan, commandant en second de l’escadre, assisté des deux plus anciens capitaines de vaisseau commandant en escadre, les commandants de kertanguy et Leygues. Ce conseil, après avoir entendu tous les témoignages, a établi un rapport documentaire détaillé sur les circonstances de la douloureuse catastrophe ; ce rapport sera porté à Paris par M. le vice-amiral Fournier.
En dehors des 14 naufragés qui, malheureusement, n’ont pu fournir que de vagues indications, les principaux témoins et acteurs du drame entendus ont été : le capitaine de Vaisseau Boué de la Peyrère, commandant du Brennus ; le lieutenant de vaisseau Dumesnil, de quart au moment de l’abordage ; l’enseigne de vaisseau Ferret, officier de quart en sous-ordre, du Brennus.
Le conseil a interrogé également le lieutenant de vaisseau de Lapérouse, aide de camp de l’amiral, qui vint avertir le lieutenant de vaisseau Dumesnil du danger.
Ont aussi été appelés à déposer devant le conseil :
- 1° Le deuxième maître de timonerie Hemme, chef de quart à bord du Brennus ;
- 2° Le deuxième maître de timonerie Minoux, chef de quart aux compas ;
- 3° Le quartier-maître de timonerie Moisan, sous-chef de quart à la veille ;
- 4° Le quartier-maître de timonerie Bonny, sous-chef de quart à la timonerie.
Le conseil a entendu la déposition de tous les matelots timoniers de service, hommes du bossoir(13) chargés de la surveillance extérieure du bâtiment.
Enfin, pour bien se rendre compte de la manœuvre du Brennus pour éviter la catastrophe, les membres enquêteurs ont entendu M. Pons, officier mécanicien de service dans la nuit du 10 au 11 et consulté son journal de machinerie.
L’officier mécanicien a prouvé, son livre à l’appui, que tous les mouvements de machines avaient été ordonnés et exécutés pour prévenir l’abordage.
Un cimetière est bien un lieu d'histoire. Quelque fois, une pierre tombale comporte quelques mots à la mémoire du défunt. Plus rarement, la pierre tombale renvoit à une histoire passée qui va au délà de la famille pour toucher la communauté entière de Séné.
Tel est le cas de la tombe de la famille LE DRESSAY où figure deux plaques avec des inscriptions.
La première se lit encore sans difficulté dans le gris de la pierre :
Marie Anne LE DRESSAY épouse ENIZAN 1886 -1966.
La seconde est plus altérée par la pluie et les années. Il faut la lumière rasante d'un soleil automnal pour parvenir à déchiffrer l'inscription sur deux colonnes :
Lieutenant Louis ENIZAN, mort pour la France le 1-4-1945 à Mauthausen (AUTRICHE) à l'âge de 19 ans, Mort pour la France,
Lieutenenant Anne Marie ENIZAN épouse CORMERAIS le 15-3-1945 à Ravensbruck à l'âge de 23 ans
Lieutenant Alfred CORMERAIS le 6-4-1945 à Buchenwald à l'âge de 26 ans.
On comprend vite le destin tragique de la famille ENIZAN qui a perdu deux de ses enfants et un gendre en déportation. On est saisi au coeur en lisant que les jeunes mariés Anne Marie et Alfred sont morts à quelques jours d'intervale, dans un camp de concentration allemand.
Qui étaient ces 3 lieutenants de la Résistance française et quel fut leur destin respectif ?
Le dénombrement de 1906, nous indique que Marie Anne LE DRESSAY [19/07/1886-12/12/1966] vivait à Moustérian. On lit que son futur mari n'est autre que le domestique de la famille, Isidore ENIZAN, natif de Gourin [3/08/1885-9/02/1968 Nantes].
La fiche de matricule de Isidore ENIZAN nous dit qu'il était enfant assisté. C'est encore une exemple d'accueil par une famille de Séné d'enfant orphelin, comme il y avait souvent avant guerre. Son acte de naissance nous précise que sa mère mendiante le met au monde de père inconnu.
Après son retour de la conscription, les jeunes fiancés se marient à Séné le 8/11/1910. Isidore ENIZAN est sous-officier au 116° Régiment d'Infanterie de Vannes et Marie Anne LE DRESSAY est cultivatrice à la ferme familiale à Moustérian.
Leur premier garçon Louis ENIZAN [2/08/1911 Vannes- 8/4/1915 Séné] décède pendant la guerre, son père étant au front. Le jeune couple avait quitté Séné avant guerre. Cependant, Marie Anne ENIZAN, née Le Dressay, est revenu vivre au bourg où leur premier enfant est inhumé le 8/04/1915.
Lors de la mobilisation, Isidore ENIZAN sera affecté au 316°Régiment d'Infanterie. Sa fiche de matricule nous dit que lors des combats de l'Ourcq dans la Marne, il sera porté disparu. Il est fait prisonnier et rentrera dans les foyers en avril 1919.
Après guerre le couple est établi à Vannes rue Madame Lagarde comme le prouve la naissance de leur premier enfant, Anne Marie née le 1/03/1922. Isidore ENIZAN est voyageur de commerce rue de Closmadeuc, lorsque nait son garcçon, Louis Renée le 4/04/1926.
Le site Internet "Mémoire des Hommes" accorde la mention de "Mort pour la France" à Louis ENIZAN,, lieutenant dans les FFI. Anne Marie ENIZAN s'est vu accordé la mention «Mort en déportation» par arrêté du secrétaire d'État aux anciens combattants en date du 12 novembre 1987.
A l'âge de 19 ans, Louis René ENIZAN a rejoint les Forces Française de l'Intérieur, la résistance combattante. Son dossier 16P 209801,consultable au SHD de Vincennes, nous précise son parcours de résistant jusqu'à son arrestation.
Louis René EIZAN, jeune apprenti patriote:
On y apprend qu'il rejoint l'Armée des Volontaires à Nantes. Il est arrêté 3 fois par la police française sur ordre de la Gestapo.
Louis René ENIZAN jeune résistant:
Toute en exerçant son apprentissage de boucher, il recrutait le plus possible de résistants (il en aurait recruté au moins une centaine d'après des renseignements recueillis auprès du Lieutenennt Colonel Souva, l'un de ses chefs. D'autre part, il quitta son métier de boucher à Angers pendant deux mois pour se mettre à la disposiiton de M. Dequaille à la surveillance des voies ferrées ou plutôt pour le ssaboter le cas échéant. M. Desquailles est aujourd'hui lieutenant au CSM de Nantes.
Sur Angers il opère ses actions dans la résistance avec sa soeur et son beau-frères. Passé au Bureau des Opérations Aériennes (BOA) fin novembre 1943, il participe à des parachutage d'armes et de munitions dans le Maine et Loire.
Traqué, il est arrêté à Saint Saturnin (Maine et Loire) le 18/2/1944 à 3 heures du matin par la Gestapo. Incarcéré à la prison à Angers puis à Compiègne; le 10 mars 1944. ENIZAN Louis, est déporté de Compiègne le 6 avril 1944 vers le Kl Mauthausen. (Matricule: 62372) puis transféré à Melk, puis Ebensee où il décède le 19 avril 1945.
Louis René ENIZAN, déporté à 22 ans:
"La ville de Melk se trouve en Basse-Autriche. Le 21 avril 1944, arrivent 500 des 10000 détenus qui travaillent au projet ""Quartz"", c'est-à-dire à la construction d'une usine souterraine de roulements à billes pour la firme Steyr, Daimler et Puch. Si l'usine est pratiquement achevée, elle ne produit jamais un seul roulement à billes. Le 15 avril marque la fin de l'évacuation de ce Kommando vers Mauthausen ou Ebensee.
Le camp de concentration d'Ebensee, en Autriche, fut une annexe du camp de concentration de Mauthausen. Ouvert le 18 novembre 1943 et libéré le 6 mai 1945, il est situé à l'extrémité sud du lac Traun à environ 75 km au sud-ouest de la ville de Linz.
Déportés transportant des corps trouvés au moment de la libération du camp d 'Ebensee
Anne Marie ENIZAN, sa soeur ainée, née le 01/03/1922 à Vannes déclare la profession d'employée de bureau quand elle épouse à Légé (Loire-Atlantique) le 23/4/1942, Alfred CORMERAIS [8/12/1918-6/4/1945], boucher de son métier, comme son beau-frère.
Le parcours de résistant de Anne-Marie ENIZAN se confond avec celui de son mari Alfred CORMERAIS et de frère, tant les trois jeunes patriotes oeuvraient ensemble dans la clandestinité.
Le groupe de résistant s'établit à Angers, au 6 rue Denfert-Rochereau. Le 1er février 1943, Anne Marie ENIZAN, épouse CORMERAIS, accouche d'un garçon nommé Alain. Le 1er février 1944, la Gestapo voulu l'arrêter à son domicile mais prévenue par son frère, ils réussirent à s'échapper et se réfugièrent à Origné, commune de Saint Saturnin sur Loire, à une vingtaine de km d'Angers où ils se cachent chez M. Hector Léon DUFLOT [15/09/1881 Chaumont sur Loire - 17/08/1944 Alkoven-Autriche] avec son enfant. DUFLOT, les époux CORMERAIS, ENIZAN seront finalement arrêtés le 18 février à 3 heures du matin avec Mlle BINIO. A son arrestation la Gestapo confie l'enfant à une sage-femme qui reste toutefois à disposition de la Gestapo. [rechercher le parcours de l'orpheilin Alfred Cormerais]. Le 7 mars elle quitte la prison d'Angers pour le fort de Romainville puis fin mars pour l'Allemagne. Sur les cinq personnes arrêtés, quatre décèderont en déportation, seule Mlle BINIO de Nantes reviendra.
Elle sera déportée à Ravensbrück le 30 mars 1944, et décédera dans ce camp le 15 mars 1945, elle avait 23 ans. Son mari, subira le même destin tragique.
Femme au travail dans le camp de Ravensbruck
Ravensbrück est le nom de l'ancienne commune d'Allemagne située à 80 km au nord de Berlin dans laquelle le régime nazi établit de 1939 à 1945 un camp de concentration spécialement réservé aux femmes et dans lequel vécurent aussi des enfants.
Le camp est construit sur les bords du lac Schwedtsee (en), en face de la ville de Fürstenberg/Havel dont il fait partie depuis 1950, dans une zone de dunes et de marécages du Nord du Brandebourg.
Succédant en 1939 au camp de Lichtenburg, il devient rapidement le centre de détention de femmes le plus important du pays : au moins 132 000 femmes et enfants y sont déportés, dont 90 000 sont ensuite assassinés. Le camp fournit en main-d'œuvre féminine l'ensemble des industries d'armement allemandes et les mines de sel, sur place ou au sein de l'une des 70 antennes disséminées de la mer Baltique à la Bavière. Les détenues proviennent de tous les pays d'Europe occupés par l'Allemagne, le plus grand groupe national étant composé de Polonaises.
À partir d'avril 1941, des hommes y sont également détenus, mais dans un camp annexe.
Un livre mentionne le nom de Anne marie CORMERAIS.
Dans le dossier consulté au SHD de Vincenne, le témoignange du docteur Zimmet, qui prisonnier, était au contre son gré service des nazis:
Dr P. don Zimmet 19 rue Babuty Annemasse Haute-Savoie
Génève le 26 août 1945
Cher Monsieur
Mon amie et camarade de déportation, la Comtesse Y de la Rochefoucauld m’a transmis votre lettre adressée à Malmö.
Je m’excuse d’avoir tant tardé à vous répondre mais je suis tombée malade en arrivant de Suède à Paris et je viens seulement de rentrer chez moi.
J’ai très bien connue votre fille, Anne Marie CORMERAIS. Je l’avais vue à Romainville, puis je l’ai retrouvée à Ravensbrück. C’était une très gentille camarade dévouée pour les amies et nous parlant souvent avec émotion d’un très jeune enfant qu’elle avait dû laisser tout petit à la maison.
Elle était au block 32, le block des N.N. et des condamnés à mort. Elle était à la même table que moi. Elle avait été désignée pour aller travailler à l’usine Siemens (on y fabriquait des pièces détachées d’appareils de radio). Je l’ai un peu perdue de vue au mois d’octobre, car les personnes travaillant dans cette usine ont été changées de block. J’ai appris ensuite qu’elle était tombée malade, une congestion pulmonaire ou une pneumonie et qu’elle avait été transportée au block10, le block où l’on mettait les tuberculeux ou celles que l’on soupçonnait de tuberculose). Ensuite elle a dû avoir une myélite ou une radiculite car elle avait une incapacité partielle des deux jambes. Mais je pense que c’était une hypovitaminose avant tout.
Elle avait comme tout le monde beaucoup maigri, mais je ne pense pas qu’elle fût tuberculeuse. Le fait de se trouver au block 10 l’avait beaucoup frappée. Nous nous arrangions avec quelques autres camarades pour aller les réconforter et lui apporter parfois ce que nous pouvions avoir en cachette, légumes crus, lainages, chaussettes etc…
Mais ces brutes, à partir du moins de mars ont inauguré un système qui en cruauté dépasse tout ce que l’on n’a vu depuis des siècles : la destruction des malades et des boches inutiles. Un camion, donc le 3 mars, est venu chercher les malades du block 10 pour les emmener soi-disant dans un groupe de baraques situées à 500 mètres du camp. Mais hélas ce n’était pas à un hôpital ou à une infirmerie qu’on les emmenait mais à la chambre à gaz. Cher monsieur, je pleure en vous écrivant ces mots, vous qui êtes déjà si éprouvé. La petite Anne Marie a été emmenée avec le premier convoi.
Mais je puis affirmer, Monsieur, qu’elle ne se doutait pas qu’on allait la gazer. Elle n’a donc pas eu l’appréhension en étant embarque puisqu’elle croyait qu’elle allait dans une autre baraque.
Si ces camarades avaient su, comme nous l’avons appris par la suite, la destination que prenaient ces convois de malades, nous aurions pu peut-être la faire fuir et la camouflet jusqu’à la libération. Mais nous ignorions de raffinement.
Depuis ce jour du 3 mars ou environ 800-1000 personnes malades et femmes à chevaux blanc furent gazées. Tous les 3 jours environ, un contingent partait pour ce fameux camp appelé par les Boches Jugend-lager, camp de jeunesse.
Je vous devais la vérité cher monsieur. Je n’ai pas eu l’occasion de soigner officiellement la petite Anne Marie car les Allemands avaient utilisé mes connaissances en m’employant comme chiffonnière et débardeur. Mais je m’en étais clandestinement occupé et lui avait fait passer quelques médicament que j’avais volé dans les wagons que je déchargeais.
Je pense, cher monsieur, que vous avez fait inscrire le petit orphelin, de mon côté si vous voulez bien m’envoyer son identité, l’identité de ses père et mère, leur date d’arrestation et de déportation, je pourrais lors d’un prochain voyage à Paris le signaler à notre association. Donnez-moi je vous prie des nouvelles de vous-même et de l’enfant. Sa photo si possible.
En souvenir de ma petite camarade Anne Marie permettez-moi, Monsieur, que je vous embrasse tristement de tout mon cœur.
Dr P. don Zimmet.
Alfred Louis Marie CORMERAIS, est né le 08/12/1918 à Treillières (Loire-Inférieure). Il est pupille de la Nation. Il est boucher de métier. Il est mobilisé puis fait prisonnier. Il est rappatrié en 1941 pour raison de santé souffrant d'un ulcère à l'estomac. Il a épousé Anne Marie ENIZAN à Légé (44) le 23/04/1942. Il rejoint le réseau Libération Nord puis après le déparquement rejoint les FFI. Il est arrêté le 17 ou18 février 1944 par la Gestapo de retour de mission de Nantes sans que l'on sache le lieu excat. . Il est interné à la prison d'Angers puis il est déporté le 12 mai 1944 de Compiègne vers le KL Buchenwald. (Matricule: 51565). Il sera transféré ensuite dans les camps de Dora Komando de Dora Block 130. Il décède dans le train qui le mène au campt de Bergen-Belsen le 6 avril 1945. Il est présumé inhumé près de la gare de Buchlotz (Hanovre). Son nom a été ajouté au monument le 11/11/2013 au monument de Buchenwald.
Bergen-Belsen, parfois appelé Belsen, était un camp de concentration nazi situé au sud-ouest de la ville de Bergen, près de la localité de Belsen, à une dizaine de kilomètres au nord-ouest de la ville de Celle, en Basse-Saxe (Allemagne), dans la lande de Lunebourg. Il a été ouvert en 1940 pour interner les prisonniers de guerre français et belges mais a accueilli à partir de l'été 1941 plus de 20 000 prisonniers soviétiques.
EPILOGUE:
L'acte de naissance de Marie Anne LE DRESSAY comporte la mention marginale de son décès à Nantes le 12/12/1966. La plaque mortuaire sur la tombe au cimetière indique que son inhumation eut lieu à Séné, son village natal.[à vérifier]
La plaque portant inscription du nom de ses enfants et de son gendre sur sa tombe symbolise la réunion posthume d'une famille meurtrie par la barbarie nazie.
NB ; D'autres Sinagots furent déportés mais seront libérés, ils s'appelaient LE RAY, SEVENO ou LE ROI.
Eugène BENOIT [4/10/1879 - ] mandat :1945-1947
Olivier TAMAREILLE [19/02/1899 - 25/09/1965] mandat :1947-1953
Alphonse LE DERF [5/01/1922 - 20/04/1967] mandat : 1953-1967
Louis UGUEN [2/06/1914 - 23/05/1984] mandant : 1967 1971
Albert GUYOMARD [ 27/06/1918-23/02/2008] mandat : 1971 - 1980
Eugène BENOIT [4/10/1899 - ] mandat :1945-1947
A la Libération, à quelques rares exceptions, les maires destitués en 1941 retrouvent leurs fonctions. C'est le cas à Séné avec Henri MENARD qui retouve son écharpe tricolore. Le Gouvernement provisoire souhaite tirer un trait sur les années d’occupation et clarifier la situation locale. Il convoque des élections municipales pour le 29 avril et le 13 mai 1945.
Le scrutin intervient alors que la France et les alliés sont encore en guerre : l’Allemagne capitule le 7 mai 1945. Pour la première fois les Françaises et les Sinagotes sont appelées à voter, ce qui double, par rapport à l’avant guerre, le corps électoral. Les vainqueurs du scrutin sont les partis politiques qui ont participé à la Résistance : communistes, socialistes, démocrates-chrétiens du MRP. Ces élections n'ont toutefois pas eu lieu dans les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et du Territoire de Belfort, des combats trop récents ayant empêché la constitution des listes électorales. Elles y ont lieu au mois d'août.
Après la guerre comment se choisir un nouveau maire à Séné? Les conseillers municipaux élisent Eugène BENOIT.
Né le 4/10/1879 à Séné, il s'est marié le 9/09/1903 avec Marie Anne MORIO. Quand éclate la première guerre mondiale, ce père de famille de 4 enfants est enrolé comme boulanger dans les armées.
Au dénombrement de 1921, on retrouve sa famille établie à Kerarden.
Quand surgit la seconde guerre mondiale, son seul garçon, Eugène est incorporé et il décède à Vatan en juin 1940. (Lire article sur la guerre 39-45).
Agé de 66 ans, Eugène BENOIT fait figure de sage et devient maire. Une photo immortalise l'équipe municipale de 1947 où apparaissent trois maires à Séné. En médaillon, Eugène BENOIT. Séné compte en 1946, 2029 habitants.
Olivier TAMAREILLE [19/02/1899 - 25/09/1965] mandat :1947-1953
Les élections municipales se déroulent les 19 et 26 octobre 1947.
Voilà un patronyme qui ne sonne pas breton. La famille Tamareille est d'origine périgourdine. Jean Gaston Tamareille, né à Brantôme au sein d'une famille de vignerons, est voyageur de commerce. Il épouse à Vannes le 14/06/1898, Marie BRIEN et s'établit à Vannes, rue du Roulage. De cet union nait, le 4 octobre 1899, Olivier TAMAREILLE.
Jean Tamareille s'implique dans la vie locale et aux élections de mai 1900, il figure dans la liste républicaine qui est battue par le maire de l'époque, Charles RIOU, qui est réelu.
Il décède le 6/01/1904, laissant sa femme veuve avec son fils à charge. La famille tient alors un commerce, épicerie graineterie près de la porte Prison, édifice qui lui appartient et qu'elle cèdera à la ville de Vannes en 1912 avant de s'établir rue Clisson. Elle est recensée rue de la Garenne à Vannes en 1906.
Le 5 juillet 1913, Mme veuve Tamareille participe à la Fête des Ecoles dans les jardins de la Préfecture où elle cotoie les "dames" de l'époque venues accompagner leur mari. Parmi ces notables, le juge Henri Mériel-Bussy.
Le commerce est parfois victime de vols comme le rapporte cet article de presse d'époque.
Après guerre, Mme veuve Tamareille gère son commerce.
A l'âge de la conscription en 1919, Olivier TAMAREILLE déclare la profession de "voyageur de commerce". Il se marie à Lorient, le 6/04/1921, avec Renée Romieux, native de Groix. La famille essaie de vendre leur commerce Porte Prison en 1933. En mai 1940, le négociant Tamareille est réquisitionné pour mettre en place le rationnement des produits pétroliers.
Photo : Olivier TAMAREILLE entouré sur sa gauche par Alphonse Le Derf et sa doite Eugène Benoit.
Comment fait-il, en tant que Vannetais, pour devenir maire de Séné après les élections municipales qui se déroulent les 19 et 26 octobre 1947 ?
Ce sont les premières élections municipales de la Quatrième République. Elles sont marquées par l’isolement du Parti communiste qui a été exclu du gouvernement au printemps, et qui perd de nombreuses mairies, par la nette victoire des listes se réclamant du général de Gaulle (qui a quitté le pouvoir en janvier 1946) et de sa formation : le Rassemblement du peuple français.
A Séné la liste de gauche l'emporte et Olivier TAMAREILLE est élu maire pour 6 ans. En 1954, Séné compte 2017 habitants. L'exode rural limite la croissance démographique de la commune.
Olivier TAMAREILLE décèdera à Vannes le 25/09/1965. Sa tombe est toujours visible au cimetière de Boismoreau. Son fils, Jean-Pierre, âgé, vit dans la maison familiale rue de Clisson.
Alphonse LE DERF [5/01/1922 - 20/04/1967] mandat : 1953-1967
Le nom de Le Derf reste attaché au complexe sportif de Moustérian. Qui était Alphonse LE DERF qui sera maire de Séné pendant 14 ans, trois fois élu?
Les élections municipales se déroulent les 26 avril et 3 mai 1953. Au niveau national, c’est le retour sur la scène municipale, et gouvernementale, des Indépendants (droite libérale). Les partisans du général de Gaulle sont en très net recul et les communistes toujours isolés. Le scrutin de 1953 se caractérise par l’apparition d’alliances municipales entre socialistes et modérés qui perdureront jusque dans les années soixante-dix.
Les élections municipales se déroulent 8 mars et 15 mars1959.
Ce sont les premières élections municipales de la V° République, néanmoins les partisans du général de Gaulle n’arrivent pas au niveau local à atteindre les scores qu’ils obtiennent dans les élections nationales. Alphonse LE DERFF réélu en 1959.
Les élections municipales se déroulent 14 mars et 21 mars 1965.
Comme celles de 1959, elles sont décevantes pour les gaullistes bien qu’en légère progression. Le Parti communiste enregistre plusieurs succès et on assiste au commencement d’un rapprochement entre les partis de gauche qui profite alors essentiellement au PCF qui sort de son isolement.
Alphonse LE DERFF est réélu en 1965.
Alphonse LE DERF naquit à Séné en 1922. Son père, préposé puis brigadier des douanes, est muté au Petit Quevilly près de Rouen. Il décède prématurément en 1939 et la famille regagne Séné au village de Montsarrac. La seconde guerre mondiale éclate mais Alphonse est trop jeune pour être mobilisé. En 1944, il se marie avec Marie Madeleine LE DOUARIN. Dans les années 1950, son épouse tenait l'épicerie du bourg, ancienne épicerie Janvier, près de la marie et mitoyenne du bar-tabac, avec Pascaline LERAY, sa belle-mère. Ce commerce accueillera la première station service de Séné. (Lire Histoire des garagistes). L'épicerie sera reconstruite dans les années 1950 alors que la famile compte trois enfants. Ci-dessous l'épice en 1958.
En 1953, alors âgé de 31 ans, il est élu maire de Séné tout en conservant son emploie aux Ponts & Chaussées. Le recensement de 1962 nous indique la composition de la famille. Il décède en 1967 d'une maladie foudroyante et il est inhumé au cimetière de Séné.
Alphonse LE DERF fut un maire visionnaire. Son fils Christian se rappelle: "notre famille vivait au bourg. On devait aller chercher l'eau à la fontaine de Saint Patern derrière le presbytère, près du rivage du Golfe". Dès 1955, le conseil muncipal dirigé par Alphonse LE DERF envisage d'aller capter l'eau des sinagots sur la commune de Saint-Nolff. En 1959, c'est chose faite.
LE DERF est aussi à l'origine du premier éclairage public à Séné qui débutat au village de Cadouarn où fut installé le premier lampadaire. Il fut aussi à l'origine du premier stade sur el plateau de Mousterian qui allair devenir le complexe sportif Le Derf. On lui doit aussi le bois de la Pointe du Bil.
Bien sûr les mandats de LE DERF restent attachés à la réalisation de Port-Anna (lire article dédié).
Au recencement de 1968, Séné comptabilise 2744 habitants, soit le niveau d'avant la guerre de 14-18.
Louis UGUEN [2/06/1914 - 23/05/1984] mandant : 1967 1971
Au décès de Alphonse LE DERF, le conseil municipal élit Louis UGUEN comme nouveau maire. Né le 2 juin 1914 à Plouvien dans le Finistère,
Les élections municipales se déroulent 14 mars et 21 mars 1971
Georges Pompidou est Président de la République depuis deux ans. Les gaullistes progressent notamment dans le Sud-ouest et les communistes dans le Nord et l’Est. A gauche, même si les socialistes, qui progressent à l’Ouest, administrent encore de nombreuses villes avec les modérés, la stratégie d’union avec les communistes se développe notamment par des désistements au second tour. La bipolarisation de la vie politique apparaît sur la scène locale.
Albert GUYOMARD [ 27/06/1918-23/02/2008] mandat : 1971 - 1980
Albert Guyomard fut maire de Séné de 1971 à 1980. Son nom reste attaché au groupe scolaire de la Grenouillère.
Albert Francis Augustin GUYOMARD nait le 27 juin 1918 dans la commune de Plomeur le 27/06/1918, comme le confirme son acte de naissance. Son père est marin de l'état, dans la fonction publique et sa mère, ménagère.
Il fait carrière dans l'enseignement et occupe le poste d'instituteur à Peillac dès 1941. Il se marie dans cette commune le 8/09/1942.
Résistant pendant la Seconde Guerre mondiale, de 1943 à 1944 (capitaine de réserve), il intègre les FFI (Forces françaises de l'intérieur), tout en étant dans cette période instituteur à Peillac-Guerno et secrétaire de mairie.
Il continue son métier d'instituteur en Algérie, de 1949 à 1953, puis revient en France et poursuit sa carrière dans l'enseignement.
Il devient instituteur à Bignan de 1953 à 1956, instituteur et secrétaire de mairie à La Trinité-Surzur de 1956 à 1961, puis instituteur à Saint-Colombier de 1961 à 1964, enfin directeur des écoles Brizeux et Armorique, à Vannes, de 1964 à 1970.
Ce parcours de Républicain, le conduit à briguer le mandat de maire, à l'âge de 53 ans en 1971. Il habite alors la commune depuis 7 ans. Le curé de l'époque dans le bulletin paroissial salue l'élection du maire.
Ici une photo du conseil municpal :
Au premier rang de gauche à droite : M. Uguen, ancien maire et 1er adjoint, M. Guyomard, maire, M. Vincent Le franc, 2° adjoint.
Au 2° rang sur le trottoir : M. Le Sommer, M. Chevalier, M. Le Roch, M. Touchard, M. Guelzec, M. Savary, M. Doriol, M. Laurent.
Sur le perron de la mairie : M. Malry, M. Josso, M. Le Derff, M. Noblanc, M. Balleriaud, adjoint, M. Le Guyer.
Au dernier rang du haut : M. Laudrin, M. Le Digabel, M. Gianerini.
Sous mandat, la rue de la Fontaine sera léargie et le monument aux morts déplacé pour prendre sa position actuelle Place De Gaulle à côté du cimetière.
A la fin de son mandat, Séné a fortement accru sa population : 2744 hab en 1968, 3537 hab en 1975 et 4627 hab en 1982.
Albert GUYOMARD décède à Vannes le 23/02/2008. Ces obsèques eurent lieu à Séné.
Le monument aux morts à Vannes dédié aux soldats morts en Afrique du Nord répertorie 3 noms de soldats nés à Séné.
A Séné, une petite plaque a été rajoutée au monument aux morts de Séné avec pour titre : Algérie et seulement deux noms, LE CAM Georges et LE CLERECQ Pierre. Il manque à l'appel, Marcel LE GOUEFF, natif de Séné.
LE GOUEFF Marcel [4/12/1929 - 1/12/1955]
Pierre Marie Louis LE CLERCQ [19/12/1936 - 19/09/1958]
Georges Marie LE CAM [22/08/1930 - 21/05/1959]
Qui étaient ces trois Sinagots et dans quelles circontances ont ils perdu leur vie pendant la guerre d'Algérie ?
Du temps de l'Algérie française, la territoire est divisé en départements comme le montre la carte.ci-dessus.
A la limite sud de ces départements, la chaine de montange de l'Atlas qui en Algérie va d'est en ouest des Monts Ksour au Djébel Amour et aux Monts des Aurès.
Au sud de ces montagnes, le désert du Sahara algérien regroupe les département de Saoura et des Oasis.
LE GOUEFF Marcel [4/12/1929 - 1/12/1955]
Le site genweb précise l'identité de Marcel LE GOUEFF. Il est Maréchal des Logis chef et il perd la vie à El Kseur en Kabylie. Son corps sera inhumé au cimetière de Boismoreau, tombe Div 16, rang 3, n°14 partie B2.
Son acte de naissance nous indique qu'il nait à Moustérian. Son père est couvreur et sa mère couturière.
Une consultation attentive du dénombrement de 1931 permet de repérer la famille LE GOUEFF. Marcel LE GOUEFF père a épousé le 27/11/1928 Renée Marie NOBLANC. la famille est établie à Moustérian où trois générations cohabitent.
Le SHD de Pau a communiqué le dossier militaire de LE GOUEFF. Que nous apprennent ces documents?
Alors qu'il déclare la profession d'étudiant, Marcel Le Goueff qui réside à Vannes, s'engage pour 3 ans en décembre 1947 et rejoint l'intendance militaire et le 2° Escadron du train où il devient maréchal des logis. En juin 1949, il par de Marseille vers Saïgon.et rejoint le centre d'instruction du train. En décembre 1950, il renouvelle son engagement au sein du train au Laos. Il rentre à Marseille en novembre 1951. En décembre 1953 il se réengage. Le 9 juin 1955 il embarque à Marseille pour l'Algérie sur le Ville de Tunis. Il est affecté à la 17° Unité de protection rurale à El Kseur en Kabylie.
Le lendemain de son décès, la sous-lieutenant Visse rédigea un rapport. Une quinzaine d'hommes protègent une ferme viticole. Après la relève de minuit, vers 1H30, la sentinelle entend du bruit au magasin de paille. Le chef LE GOUEFF et ses hommes se postèrent derrière une fenêtre donnant sur la terasse. LE GOUEFF fut le premier à sortir sur la terasse et reçu un coup de fusil de chasse à la tête. Une mitrailleuse fut installée à la fenetre et des tirs échangés avec les rebelles qui s'enfuirent. Le calme revenu LE GOUEFF était décédé. Il sera resté 6 mois en Algérie.
Pierre Marie Louis LE CLERCQ [19/12/1936 - 19/09/1958]
Le site "Mémoire des Hommes" nous donne quelques informations pour démarrer notre recherche sur le soldat LE CLERECQ mort en Algérie au sein du 588° Bataillon de Marche du Train (BMT ou BT).
Les dates permettent de retrouver ses actes de naissance et de décès à l'état civil de Séné.
On y apprend que Pierre Marie Lousi LE CLERECQ nait au sein d'une famille de cultivateurs établis au village de Gornevez.
Son acte de décès nous donne quelques informations sur les circonstances de sa disparition le 19/09/1958 à l'âge de 23 ans à Garet Bent El Khass, ville de Brezina, commune de Geryville.
Geryville, aujourd'hui El Bayadh est située à 370 km au sud-est d'Oran, aux portes du Djebel Amour. La ville abrite une garnison et pendant la guerre le 588° Bataillon de Marche du Train.
L'Etat Signalétique et des Services de Le Clercq nous indique qu'il est appelé le 7/1/1957 pour faire son service militaire. Il embarque à Marseille le 10/01/1957 sur le Ville d'Alger. Il débarque à Oran le 11/1/1957. Il est affecté au 588°BT le 10/5/1957. A la fin de sa période le 1/5/1958, il est maintenu sous les drapeaux compte tenu des évènements.
Les "BT" auront un rôle essentiels dans un pays 4 fois plus étendu que la France. Le "train" regroupe des régiments chargés de la logistique militaire.
"Le 30ème Régiment d'infanterie est créé en début 1956 avec des rappelés. C'est son deuxième bataillon qui débarque en Algérie le 27 juin 1956 et s'installe dans la région de BOUFARIK pour rejoindre en juillet le secteur de GERYVILLE (aujourd'hui El-Bayadh).
Le 1er novembre 1956 par changement d'appellation du 2ème Bataillon du 30ème Régiment d'Infanterie, est créé le 588ème Bataillon du Train. Il est destiné à opèrer dans le Djebel Amour et à surveiller une vaste zone où circulent 10 000 nomades.
Ses effectifs vont passer de 700 à 1 000 soldats dans une compagnie de commandement, d'appui et de services, 4 compagnies de combat. Ses officiers en plus de leurs missions habituelles exercent souvent les fonctions d'officiers S.A.S..
Les opérations contre les bandes rebelles sont continuelles et il est relevé au moins 50 opérations importantes avec des morts dans les deux camps. Les Tringlots combattent plus de 2 ans dans des conditions climatiques très dures sur un terrain difficile.
300 gradés et soldats du 588ème Bataillon du Train, le 1er janvier 1958 rejoignent le 30ème B.C.P. qui va étoffer ses effectifs en les incorporant.
Le 588ème B.T. est dissous le 31 décembre 1958 à GERYVILLE. 1958
Le Bataillon a perdu au combat 32 tués et 41 blessés.
La mention Djebel Amour est gravée dans son insigne."
Parmi les soldats tués du 588°BT figure Pierre LE CLERECQ, qui perd la vie dans une embuscade, tué par le fellaghas (Source Jean&Jacques%Richard).
Le doosier militaire précise :
Son acte de décès précise le lieu : Garet Bent El Khass. Il s'agit d'une colline de 803 m d'altitude au sud de Brezina comme nous l'indique cette carte satellite. mapcarta.com
Les paysages y sont grandioses entre Monts Ksour et Djebel Amour.
Georges Marie LE CAM [22/08/1930 - 21/05/1959], quinze jour en Algérie
Georges Marie LE CAM est né au sein d'une famille de cultivateurs à Ker Anna au bourg de Séné.
La famille apparait au dénombrement de 1931.
Il était militaire de carrière enggé en Algérie. L'acte décès du soldat LE CAM nous indique qu'il est tué à Oued Mehafir, lieu-dit dans la commune de Brezina El Abiod, dans les Monts Ksour, sans préciser son régiment et les circonstance de son décès.
Le site GenWeb répertorie des nécropoles, des cimétières militaires, des monuments aux morts et parvient à rassembler des millions de noms de soldats qui perdirent la vie dans des guerres, des batailles ou des conflits.
En sélectionnant, le conflit à Madagascar et en restreignant la recherche aux seuls des ressortissants du département du Morbihan, on tombe sur une liste réduite de fiches, qu'avec un peu de patience, il est possible d'ouvrir une à une et de consulter.
Un nom breton attire l'attention de l'historien local : MAHE. Bingo ! Il est bien Breton et natif de Séné !
Qui est donc Jean Pierre MAHE, et que fait-il en 1841 à Madagascar?
La fiche GenWeb donne sa date de naissance, le 13/09/1817 à Séné et la date de son décès le 3/05/1841, visiblement en mer, alors qu'il est embarqué sur la corvette de transport, La Dordogne, navire de la flotte, non du Second Empire [1852 - 1870] mais de la Monarchie de Juillet, du Roi Louis Philippe [1830-1848]
Jean Pierre MAHE est un marin Siangot qui comme tant d'autres a navigué dans des mers lointaines, loin du rivage du Golde du Morbihan.
Son acte de naissance consultable sur le site des Archives du Morbihan, nous indique que son père, Sylvestre, était journalier au bourg de Séné et sa mère Julienne BEUVIT, ménagère.
Jean Pierre MAHE est mort en mer alors qu'il est sur le Dordogne. On pressent une mort par maladie, le corps jeté à la mer au large de Madagascar.
La recherche débute avec comme indices; le nom du bateau, le Dordogne, une date, 1841, une zone géoragraphique, Madagascar. De fil en aiguille, en "surfant" sur Internet, on finit par accumuler des extraits de livres, des informations diverses sur le Dordogne pour enfin tomber sur un article complet..
Certes, le chercheur amateur aime à débusquer la pièce, le document que personne n'a encore trouvé. Mais parfois, il vaut mieux s'incliner et laisser la place à des professeurs qui avec patience et plus de talent, ont déjà fait des recherches et rédigé une histoire.
Tamin KARIMBAHY, connait bien l'histoire de Nosy-Bé. Il a écrit dans la Collection Plumes au bout des doigst, un livre intitulé Nosy-Bé, Âme malgache, Coeur français.
Cet extrait, publié en nov-2013, présenté ici légèrement écourté et enrichie de quelques cartes et photographies, va nous éclairer sur le voyage de Jean Pierre MAHE.
Histoire : Annexion de l'île de Nosy-Bé à Madagascar et le lien avec l'Histoire de La Réunion. Clin d'oeil à l'Amiral de Hell et à la Reine Sakalava Tsiomékou.
C’est vrai que lorsque l’on lit les manuels scolaires, les encyclopédies anciennes ou récentes, les anecdotes sur l’annexion de l’île de Nosy-Bé en 1841 sous la Monarchie de Juillet, n’apparaît nulle part ou presque (le sujet n’est parfois qu’effleuré, même par les grands spécialistes de l’histoire coloniale.
La cession et l’annexion de l’île de Nosybé qui devient française, sous la Monarchie de Juillet du roi des Français, Louis Philippe 1er, est une histoire très peu connue et inexistante dans les écrits sur l’histoire coloniale…(1837-1841)
Historiquement parlant, l’île de Nosybé a connu une histoire assez mouvementée. D’une manière panoramique, trois phases peuvent être discernées au niveau de l’évolution chronologique de cette île :
-d’abord, une période de cessions et de prise de possession par la France, qui va de 1841 à 1896,
- puis une période d’annexion et de rattachement, qui va de 1896 à 1960, pendant laquelle Nosy-Bé est intégrée à Madagascar, alors Colonie française,
- et enfin, une troisième période, qui va du 26 juin 1960 à nos jours (2009), qu’on peut appeler « l’après décolonisation ».
Les roitelets locaux (Mpanjakas) et les reines se succédèrent à Nosy-Bé comme dans les autres villages aux XVIIIème et XIXème siècles, voire tout au long du XXème siècle.
Ces roitelets étaient d’ailleurs aussi des chefs de villages, des chefs de clans et des valeureux guerriers. La société entière leurs devait le respect. Cela ressemblait fortement à la société féodo-vassalique tant connue en Occident au Moyen Age ! Le roitelet existe encore aujourd’hui, dans les villages malgaches. Celui de Nosy-Bé s’appelle aujourd’hui, Amada Andriantsoly. Le pouvoir des roitelets est héréditaire et trouve sa légitimité dans le lien de sang, de filiation. Le pouvoir et le protocole se transmettent de père en fils.
Le roitelet a un pouvoir davantage spirituel et symbolique que réel et temporel. Il est consulté lors des grandes décisions pour la sagesse de ses conseils. Il est aussi un guérisseur à sa manière. Il joue encore, en cas de conflit ou de guerre civile ou interethnique, un rôle de médiateur et de négociateur. Il a aujourd’hui un rôle plutôt pacifique. Il recommande généralement la tolérance, la solidarité et le pardon. A Nosy-Bé, les roitelets habitaient tous dans une forteresse dont la vue surplombait la baie. De là-haut, le souverain et sa famille pouvaient regarder les arrivées et les départs des boutres. Dans le quartier d’Andavakotoko, les vestiges de cette maison royale en ruine, existent encore. A l’époque, les reines et les roitelets étaient des chefs de guerre et commandaient les clans et les tribus.
Par ailleurs, vers 1836, à Nosy-Bé, la jeune reine (du terme malgache, Mpanjaka) Tsioméko, qui avait été élue la reine des Sakalavas, originaire du village malgache de Vohémar, en 1836, alors âgée de huit ans, s’était réfugiée depuis 1837 avec ses ministres, ses conseillers et ses sujets sakalavas, à Nosy-Bé, pour s’y mettre à l’abri des pressions, et des attaques des Mérinas des Hauts plateaux, envers lesquels elle refusait de faire acte de vassalité.
Binao, Reine Sakalava Bemihisatra, descendante de la Reine Tsiomeko, vers 1895
En 1837, Tsioméko se tourne vers le sultan de Zanzibar et l’imam de Mascate, Seyid-Saïd, pour lui demander de l’aide militaire. Ce dernier voyait surtout en réalité, une œuvre d’islamisation à accomplir. En échange d’un droit de suzeraineté, il s’était aussi engagé à chasser les Mérinas du Nord-ouest.
Malheureusement, les secours que Tsioméko avait demandés à Seyid-Saïd ne reçurent qu’une satisfaction temporaire, et avaient consisté plus en paroles qu’en opérations.
Il est à noter que cette différence, et je dirais même, cette divergence culturelle et politique, entre d’un côté, les populations côtières descendantes des clans et des tribus africaines, et la population des hauts plateaux, qui elle serait la descendante des Indonésiens et des Malaysiens, date d’avant la colonisation française. C’est aussi cette divergence entre ceux qu’on appelle couramment les « Côtiers » et ceux qu’on appelle « les Hauts plateaux » qui expliquerait aussi, mais pas exclusivement, les instabilités politiques dont est souvent victime la Grande île de Madagascar, et… dans la foulée,…la petite île de Nosy-Bé.
Anne Chrétien Louis de Hell [1783-1864]
A la même époque, et plus précisément à La Réunion, le Contre Amiral de Hell, d’origine alsacienne, avait été promu Gouverneur de l’île. Il était arrivé le 5 mai 1838 à La Réunion, et remplaçait le Gouverneur Cuvillier. En octobre 1841, il fut remplacé par le Gouverneur Bazoche. Pour la petite précision, nous sommes en France sous la Monarchie de Juillet de Louis-Philippe 1er, Roi des Français depuis 1830. Cette monarchie de Juillet va prendre fin en 1848. L’Amiral de Hell donnera son nom à deux villes : Hell-Bourg à Salazie (île de La Réunion) fondée en 1841, tant connue des Réunionnais et… une autre, peut-être un peu moins connue…….Hell-Ville, sur l’île de Nosy-Bé ! Cette anecdote historique est vraiment captivante, pour tous ceux qui veulent comprendre l’Histoire complète de l’océan Indien, sans se focaliser uniquement sur l’île de La Réunion.
Pour l’Amiral de Hell, une nouvelle exploration des côtes malgaches, restait à réaliser, complétée par des prises de contacts avec les populations du littoral, et en particulier de la côte occidentale.
Il dépêcha alors le Capitaine d’infanterie de marine, Passot, aide de camp du gouverneur. Passot parti le 9 juillet 1839 sur le brick le Colibri, pour remplir cette mission de recherches. Il fut accompagné par le missionnaire Dalmond. Ce dernier, qui avait beaucoup voyagé, surtout vers l’île de Sainte-Marie (à l’Est de Madagascar, voir carte ci-dessus), avait comme préoccupation essentielle, l’évangélisation, car il connaissait bien le pays et le dialecte local.
Le Capitaine Passot, accompagné de l’abbé Dalmond, a jeté l’ancre devant Nosy-Bé, le 29 septembre 1839. Ils reçurent les doléances de la jeune reine Tsioméko, de ses ministres Boba et Mangala, et des chefs sakalavas.
Ces derniers étaient tourmentés par les Arabes prosélytiques de Seyid-Saïd, et les Mérinas de Tananarive, pouvaient quant à eux, d’un moment à l’autre, attaquer Nosy-Bé, qui ne constituait en soi, qu’un refuge précaire. Tsioméko adressa donc une demande de protection opportune aux Français. Cette demande alléchante remplissait entièrement les vues du gouverneur de La Réunion. Depuis l’échec de Fort Dauphin en 1642( port au sud-est de Madagascar, aujourd'hui Tolanaro) et les tentatives avortées du Comte de Maudave au XVIIIème siècle, la France cherchait évidemment une porte d’entrée solide et fluide vers Madagascar, pour redonner vie à toute l’idéologie coloniale définie depuis des lustres, par Richelieu, puis Louis XIV.
En effet, Nosy-Bé parut présenter aux Français un intérêt tout particulier. D’une part, à cause de sa position insulaire en plein canal du Mozambique, qui la mettait à l’abri d’une attaque anglaise par surprise, et d’autre part, Nosy-Bé pourrait servir dans « l’avenir de base de départ éventuelle, si la France manifestait de nouveau l’intention de faire valoir ses anciens droits sur Madagascar ». Le Capitaine Passot revient à La Réunion, à la fin de l’année 1839. Il rend compte à l’Amiral de Hell, des résultats favorables de sa mission. Il retourna à Nosy-Bé, le 13 avril 1840, sur la corvette La Prévoyante, avec les instructions du gouverneur, en vue de dresser avec les chefs locaux, un acte de cession de leur île à la France.
Le 14 juillet 1840, la reine Tsioméko et ses chefs de clans sakalavas, signaient en échange d’une protection de Nosy-Bé par la France contre les incursions mérinas, un acte de cession « au roi des Français, Louis-Philippe, des îles de Nossi-Bé et (sic) Nossi-Komba (sic)» et leurs droits sur la côte ouest de Madagascar.
La capitale de l’île de Nosy-Bé a pris alors le nom de Hell-Ville.
C’est ainsi que par arrêté du 13 février 1841, et en accord avec le Ministre de la Marine et des Colonies, que Monsieur de Hell, organisa et prononça la prise de possession de l’île de Nosy-Bé. La prise de possession sur le terrain eut lieu le 5 mars 1841. « Elle fut faite en grande cérémonie. La députation française comprenait MM. Jehenne, capitaine de corvette commandant la gabare Prévoyante, président, Gouhot, capitaine d’artillerie de marine, et Passot, assistés de M. Noël, consul de France à Zanzibar, servant d’interprète, et Rébat, commis d’administration remplissant les fonctions de secrétaire.
Etait également présent le lieutenant de vaisseau Guillain qui commandait la corvette la Dordogne » , et ajoute cet auteur : « en fait, on sentait que cette prise de possession devait être le plus possible justifiée, et qu’elle pouvait l’être non seulement par les cessions des chefs territoriaux, mais aussi par l’exercice du droit qui était né dès 1635, quand notre pavillon fut arboré pour la première fois à Madagascar ».
La corvette La Dordogne
L’île se trouva alors pourvue d’un commandant, chargé des fonctions d’administrateur. Il était assisté d’un lieutenant d’infanterie de marine commandant la place, d’un médecin, d’un officier de marine, commandant du port. La garnison comprenait soixante hommes, plus six matelots. Cette anecdote de l’annexion de Nosy-Bé par la France, ne figure pratiquement dans aucun livre, ni encyclopédie et reste inconnue du grand public.
L’étude des toponymes est très intéressante sur Nosy-Bé. Les noms des rues (ex. rue principale du Général de Gaulle, rue du Père Raimbault, Rue Lamy, Boulevard de l’Indépendance, rue du Docteur Mauclair, rue Cours de Hell, rue Albert 1er), les noms des écoles (ex. Ecole Lamartine) mais aussi les canons sur le littoral, la prison, le dispensaire, les maisons au style colonial, rappellent aussi et encore la France.
Passot va immortaliser son nom, lui aussi, sur Nosy-Bé.
En effet, à une vingtaine de kilomètres du grand village d’Ambatoloaka, on peut atteindre le point culminant de l’île (330m). Un point culminant d’où on peut observer un superbe coucher du soleil et l’admirer la nuit tombée. Et au loin, vraiment au loin, on peut voir aussi scintiller les lumières de Mayotte ! Ce point culminant où on peut admirer le coucher du soleil surtout en hiver austral, et également des plantations de teck et de sisal, s’appelle le Mont Passot, du nom du fameux Capitaine ! On peut de la même manière découvrir, sept lacs de cratère, la côte ouest de l’île et même l’île de Nosy-Sakatia. Ces lacs sont considérés comme étant sacrés par les Malgaches, qui viennent pour leurs cérémonies religieuses. Il est interdit d’y faire ses besoins et d’y jeter des choses. Ils sont, par ailleurs, remplis de crocodiles et de choses mystérieuses que les Malgaches croyants appellent Bibis...
Mont Passot : plateforme avec vue sur la Canal du Mozambique
Le 4 mai 1888, Nosy-Bé fut séparée de Mayotte, et rattachée du point de vue administratif à Diégo-Suarez (Nord Ouest de Madagascar) , où fut installé un gouverneur. Pendant tout ce temps, les droits de la France sur la côte nord-ouest de Madagascar étaient discutés par les Mérinas. En 1889, ces derniers occupèrent officiellement les îles Nosy-Faly et Nosy-Mitsio. Les premières évacuations d’Européens commencèrent en novembre 1894. « Les colons et commerçants d’Ankify et du Sambirano sont repliés sur Nossi-Komba (sic); les Indiens viennent se réfugier à Nossi-Bé. De leur côté, les Mérinas se fortifient ».
Les menaces se précisent. Petit à petit, les Français attaquent et occupent Tamatave et Majunga. Le 30 septembre 1895, Tananarive est prise par les Français. (Lire article sur les rapatrié de Madagascar). Cette nouvelle arrive le 22 octobre 1895 à Hell-Ville. « Ce brillant fait d’armes, écrit l’administrateur principal au ministre, a produit dans toute la région une émotion intense, les Hovas ayant répété que les Français n’atteindraient jamais leur capitale ».
La pacification de Madagascar est alors terminée. Le calme revient à Nosy-Bé. Le 3 novembre 1895, le poste de défense devenu inutile, est évacué. Le 10 décembre 1895, Nosy-Komba est aussi évacuée. Pour la petite histoire, cette île s’appelle ainsi à cause de la présence d’une communauté de lémuriens dont le mâle est noir et la femelle est rousse.
A partir de 1896, « l’histoire de Nossi-Bé, se confond avec celle de l’île de Madagascar. Le décret du 28 janvier 1896 rattache l’établissement à Madagascar. »
Le 28 juillet 1885, dix ans après l’Amendement Wallon et les lois constitutionnelles de 1875 qui légitimaient la IIIème République, Jules Ferry relançait la conquête du Tonkin et de Madagascar. Luttant contre un certain Georges Clemenceau - fervent défenseur des deux filles de la France « l’Alsace et la Lorraine » et voulant faire de la récupération de ces deux régions une priorité nationale - Jules Ferry réussit à donner vie à l’idéologie coloniale et à faire renaître le rêve de la conquête de Madagascar.
En 1885, un traité de paix établit le protectorat de la France sur Madagascar et lui concéda Diégo-Suarez. Le premier Résident Général de France, Le Myre de Villiers s’installa en 1886 à Tananarive. Bien que les Malgaches aient signé à contrecœur, les conflits s’accumulent en 1894, et le Résident Larrouy avait dû quitter Tananarive. Le projet d’une expédition militaire fut alors envisagé. L’administrateur Laroche ne parvenant pas à réduire les soulèvements dans les provinces, le Général Gallieni a été choisi pour prendre en main la Colonie de 1896 à 1905.
Article culturel et géopolitique rédigé par Tamim KARIMBHAY professeur, historien et romancier auteur d'une monographie culturelle et historique d’un espace culturel et touristique insulaire dans l’océan Indien et le canal du Mozambique : Nosy-Bé : Âme malgache, Coeur français et du roman autobiographique et géopolitique : un hypertexte polyvalent et visionnaire : Année 2043 : Autopsie D’une Mémoire à contre courant.
AINSI, on comprend que Jean Pierre MAHE arrive à Nosy Bé sur la corvette La Dordogne du capitaine de vaisseau Guillain. Après avoir quitté NosyBé pour l'île Bourbon (la Réunion), une épidémie de dysenterie sévit sur la Dordogne. Plusieurs marins sont jetés à la mer comme le marin Tréguer François René.
Tout porte à croire que Jean Pierre MAHE, dont le corps est jeté à la mer est mégalement mort de dysenterie typhoïde.
Aujourd'hui, l'île de NosyBé est une destination touristique qui abrite des vestiges de la présence française qui date de 1841.
Pour en savoir plus : http://agir.avec.madagascar.over-blog.com/2016/01/nosy-be-c-etait-hier.html
Vue d'une palge de rêves à Nosybé
Edifice colonial à Hellville et ancien phare.
Maison de style colonial Hellville
Les soldats de Séné qui ont perdu leur vie pendant la Seconde Guerre Mondiale, peuvent être présentés sous trois volets militaires.
Le premier rassemble les soldats décédés pendant la Campagne de France, et les combats menées par les armées françaises jusqu'à l'Armistice du 22 juin 1940.
Le second réunit tous les soldats morts en combattant sous le drapeau de la France de Vichy.
Le dernier groupe rassemble les hommes qui ayant suivi l'Appel du Général de Gaulle le 18 juin 1940 combattire à ses côtés jusqu'à la Libération.
Sur notre monument aux morts figure une plaque commémorative des Sinagots morts pendant la Seconde Guerre Mondiale. Elle a servi de point de départ pour les recherches. Cette plaque comporte 8 noms et vont va lire que la liste des soldats natifs de Séné, morts pour la France est bien plus longue.
SECONDE GUERRE MONDIALE : De la déclaration de guerre à l'Armistice de 1940.
Qui étaient ces Sinagots qui perdirent la vie durant la Campagne de France et les premiers combats jusqu'à l'armistice voulu par Pétain ?
Louis Marie TREHONDART [20/03/1910 - 15/05/1940 ]
Louis Désiré PIERRE [3/08/1913 - 2/06/1940]
Pierre Vincent Marie LE PLAT [16/05/1914 - 15/06/1940]
Eugène Claude BENOIT [28/07/1910 - 20/06/1940]
Jean Henri LE PRIELLEC [6/11/1919 - 3/07/1940]
Henri Célestin Marie CADERO [1/07/1909- 6/07/1940]
André Louis Marie LEGEIN [2/10/1915-22/05/1940]
Marcel Yves Louis Marie LACROIX [13/09/1902 - 23/04/1951]
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Louis Marie TREHONDART [20/03/1910 - 15/05/1940 ]
Le site "Mémoire des Hommes" nous indique que Louis Marie TREHONDART, né à Séné le 30/03/1910 est second maitre mécanicien à bord du dragueur Duquesne II.
Le Duquesne II, chalutier réquisitionné et codé AD16 est en patrouille au large de l'embouchure de l'Escaut en Mer du Nord. En effet, le vendredi 10 Mai 1940, l'Allemagne envahit les frontières belges, hollandaises et luxembourgeoises. Pour faire face à cette invasion, le commandement français de la 7e Armée (Giraud) décide d'envoyer des troupes pour participer à la défense des Pays-Bas, et en particulier de la Zélande (Zeeland). Deux divisions d'infanterie seront déployées avec pour objectif de controler aussi longtemps que possible les bouches de l'Escaut (Schelde). Elle reçoivent un appui naval.
Le 15/05/1940, le Duquesne II saute sur une mine magnétique dans la passe de Welingen devant Fiessingue (Wlissingen) en Flandres hollandaises. On compte une vingtaine de disparus dont Louis Marie TREHONDART, natif de Séné.
Louis Marie TREHONDART était né à Séné, au Ranquin d'un père, Louis Marie TREHONDART, capitaine au long cours et d'une mère, Marie marguerite ROLLAND, ménagère. La famille, qui compte depuis plusieurs générations des marins à Séné, est pointée par le dénombrement de 1911.
Avant guerre, après son parcours de marin [aller au SHD de Lorient consulter sa fiche], il habite au Havre, 7 rue Linnée, où il s'est marié le 19/06/1936 avec Marie Louise ERCHET, comme nous l'indique la mention marginale sur son acte de naissance.
Son nom a été inscrit au monument aux morts de la ville de Dieppe.
Pierre Vincent Marie LE PLAT [16/05/1914 - 15/06/1940]
Pierre Vincent Marie LE PLAT est né au "Petit poulfanc" où sa famille résidait au début du siècle dernier et à la veille de le 1ère Guerre Mondiale. Son père, Pierre Marie LE PLAT est natif de Noyalo (12/10/1876) au sein d'une famille de pêcheurs. Il se marie à Séné le 2/1/1902 avec Marie Perrine GACHET née à Séné (22/1/1882) d'un père maçon et d'une mère ménagère. On le sait, le nord de Séné est favorable à l'accueil de nouveaux habitants, hier comme aujourd'hui.
Après guerre, on retrouve au dénombrement de 1921 et 1926 (ci-dessus) et 1931, la famille LE PLAT établie au Poulfanc ou au Versa. Pierre Marie perd sa femme et il se remariera le 28/11/1928 avec Marie Josèphe ROUXEL [8/3/1899-21/4/1953].
En 1934, Pierre Vincent Marie LE PLAT, l'aîné de la famille, alors mouleur sans doute à la forge de Kerino, part effectuer son service militaire. De retour, il entre dans le corps des sapeurs pompiers aux chemins de fer. Il est affecté à Frétéval dans le Loir et Cher (41).
La guerre contre l'Allemagne nazie est déclarée. Pendant la "Drôle de Guerre", il se marie à Fréteval le 27/4/1940 avec Lucienne Madeleine Paulette GIRARD. Il est mobilisé au 5e Régiment du Génie à Versailles. Pendant la Campagne de France, son détachement reçoit l'ordre de détruire des ouvrages d'art sur la Seine et le canal latéral entre Saint-Julien-les-Villas (10) et Mussy-sur-Seine (10).
Le 15/6/1940, il revient de mission à bord d'une camionnette en route vers Dijon (21). La Croix Rouge recueillera auprès de prisonnier en Allemagne ce témoignage sur les circonstance de son décès. La camionnette est mitraillée par des soldats allemands et touchée par un tir de canon de 77. Ses camarades sont faits prisonniers. Grièvement blessé et d'abord considéré comme disparu, Pierre Vincent Marie LE PLAT, succombe de ses blessures le 15 juin 1940.
Son dernier domicile connu était au n°15 rue de la gare à Fréteval (41). Un acte de décès est dressé à Montbard (21) - Inhumé le 17/6/40, route de la mairie à Montbard (21) puis le 20/9/1940 au cimetière communal de la même localité. Par décision du Ministère en date du 28/9/1942, le soldat Piere LE PLAT a été déclaré "Mort pour la France".
Une plaque commémorative honore sa mémoire sur la tombe familiale du cimetière communal de Séné (56). Il appartient désormais à la ville de Séné de l'inscrire au monument aux morts.
Louis Désiré PIERRE [3/08/1913 - 2/06/1940] :
Le site "Mémoire des Hommes" nous indique que Louis Désiré PIERRE décède à Warhem le 2 juin 1940. On consulte une carte de géographie pour situer Warhem au sud de Dunkerque. Dunkerque ! On pense tout de suite à la "poche" de Dunkerque et au film de Christopher Nolan...
Louis Désirée PIERRE était natif du du Meniech à Séné. Avant guerre, il s'est marié le 18/04/1938 à Locminé avec Paule Gilberte DUPUIS et le couple s'est domicilié à Mauron, place du Champs de Foire où sera enregistré son décès. En marge de son acte de naissance à Séné, figure la mention "Mort pour la France".
On le retrouve au dénombrement de Séné en 1921. Il est le fils du marin pêcheur Lucien et de Jeanne Marie MORIO, ménagère.
Le site "Mémoire des Hommes" indique qu'il est lieutenant au 137° Régiment d'Infanterie. Une recherche sur internet nous donne les noms de régiments qui prirent part aux combats dans la poche de Dunkerque. Le 137° y figure.
La Croix Rouge recuillis des témoignanges auprès des prisonniers français en Allemagne qui nous apportent quelques précisions:
1-Vu pour la dernière fois par le sous lieutenant Le Blay au Pont de Reuty Meulen près de Teteghem (Nord) le 1/06/40 vers 15H30. Signalé blessé le même jour vers 16H00. S'adresser à l'adjudant Gourmelin prisonnier.
Renseignement donné par le sous-lieutenant Le Blay Oflag XB le 9 aout 1941.
2-Au cours du bombardement du 1er juin 1940 sur nos position, le lieutenant PIERRE a été blessé au genou par une rafale. Ramené dans notre tranchée par les soldats Auffret Jean et Jean Fer, l elieutenant nous a donné l'ordre de se rendre au de se sauver s'il nous était possible. Donc le lieutenant PIERRE est reté dans cette tranchée, blessé mais non tué. Qu'est-il arrivé ensuite, je ne peux vous le dire. Lieu et heure: à Teteghem, près de Dunkerque, le 1er juin 1940, vers 11heures.
Renseignement donné par : Le Lièvre jean, Roullé Emile, Moelo Alain, Bellec François, Benoit Alain, Allain Louis, 37 RI 2°Cie Stalag IID, le 3 aout 1941.
3-Blessé à l acuisse le 2 ou 3/6/40 à Teteghem près de Dunkerque, abandonné sur le terrain lors de la retraite.
Renseignement donné par Gouy Bernard, le 10/8/1941
4-A été blessé sur le terrain alors que sa Cie se repliait sur Teteghem à env. 3-4 km de Teteghem, ai bord d'un canal, dans l'après-midi du 1er juin 1940. Le P.C. du Colonel était à Teteghem même.
Renseignement donnés par Praud Eugène, n°51987 du stalag IiD.
Louis Désiré PIERRE fait donc partie de ces soldats qui se sacrifièrent pour permettre aux soldats britanniques de retourner combattre depuis la Grande Bretagne et à d'autres soldats français de s'embarquer également.
Le film de Christopher Nolan fait impasse du sacrifice des soldats français. Le soldat PIERRE de Séné a combatu jusqu'au 2 juin 1940 pour retenir les soldats de la Wermarcht. Le 5 juin l'évacuation est achevée. Le 18 juin, depuis Londres, De Gaulle appelle à la résistance. Les soldats français passés en Angleterre constitueront le noyau des troupes qui, 4 ans plus tard, débarqueront en Normandie.
La tombe de Louis Désiré PIERRE a été restauré au cimetière de Séné.
André Louis Marie LEGEIN [2/10/1915-22/05/1940]
Le site internet memorial genweb nous permet de retouver ce soldat en faisant une recherche par localité de naissance. Par contre, le site "Memoire des Hommes" le donne natif à Vannes. Les registres de Séné permettent de confirmer qu'il est bien natif de Séné.
Les parents d'André LEGEIN sont belges et le père est pêcheur. Ils déclarent leur enfant à Séné et leur commune de résidence en Belgique à Ostdiunkerke. Mais que faisait cette famille de pêcheurs belges à Séné en 1915 ? Les armées allemandes ont envahi la Belgique et la famille Legein est sans doute réfugiée à Séné !
Ces quelques cartes postales anciennes montrent les pêcheurs flamands de Oosdiunkerke en train de pêcher notament la crevette comme nos pêcheurs singaots.. Une raison pour accueillir la famille de Rochus Frans LEGEIN.
A l'âge adulte, André LEGEIN, effectue son service militaire en 1935 à Beauvais et il devient fraçais. Il est manoeuvrier à Montataire (60) quand il épouse le 22/01/1939 Elisabeth Marie Joseph COQUEL, racoutreuse. André LEGEIN est incorporé au sein du 6° Régiment d’Infanterie comme soldat de 2° classe, Il a sans doute combattu héroïquement sur l'Aisne de mai à juin 1940 où son régiment d'est illustré dans le secteur de Villers-en-Prayères. ISelon son dossier,il décède le 22 mai 1940 tué à l'ennemi. "Tombé dans un secteur soumis sans arrêt aux balles ennemies, il a été impossible malgré de nombreux efforts de ramener le corps dans noslignes. D'où le retard de l'avis de décès, certaines preuves de l'identité de ce militaire nous ayant manquées jusqu'à ces derniers jours.Il a été déclaré mort par jugement le 25/4/1941 et celui-ci a été transcrit sur la commune de Thiverny, le 12/05/1941, oùréside son épouse rue de la Cavée.
André LEGEIN a une histoire toute française. Ses parents belges étaient réfugiés à Séné pendant la 1ère Guerre Mondiale. Il est né Belge à Séné. Il a choisit la nationalité française. Il est Mort pour la France. C’est tout un symbole ! Son nom, porté au monument aux mort de Thiverny, doit aussi l'être porté au monument aux mort de Séné.
Eugène Claude BENOIT [28/07/1910 - 20/06/1940]
Eugène Claude BENOIT nait à Cariel le 28/07/1910. La famille Benoit est bien connue à Séné, c'est un des boulangers de la commune. Il se marie le 11/05/1938 à Arradon avec Louise LE PELVE née le 23/03/1914 dans cette ville.
Lorsque la France déclare la guerre à l'Allemange nazie, le site "Mémoire des Hoimmes" nous indique qu'il incorpore le 4° (?) Régiment d'Infanterie. Après la "drôle de guerre", la campagne de France voit déferler les divisions blindées de la Wermarcht qui mettent les troupes françaises en déroute. Les régiments désorganisés reculent au milieu d'une population en exode. Le soldat BENOIT arrive près de Vatan dans le département de l'Indre
L'exode dans l'Indre
"Depuis le début de l'offensive allemande, le 10 mai, 2 millions de civils belges et 8 millions de Français originaires du Nord, des Ardennes au Pas-de-Calais, de la Région parisienne, de la Normandie, de l'Orléanais et de la Touraine, abandonnant tout ou partie de leurs biens, se sont jetés sur les routes en direction du Sud. A pied, à bicyclette ou bien entassés dans des voitures, des autobus et des charrettes, ils n'ont qu'un désir : s'éloigner des villes bombardées et des zones de combats. (...). Dans le flot chaotique de la débâcle générale, circulent les colonnes hétéroclites de soldats désemparés. Chaque jour des milliers de réfugiés se répandent dans les villages et les villes de l'Indre ou poursuivent leur route vers les départements voisins : Creuse, Haute-Vienne, Corrèze, Dordogne.
Le 17 juin, le maréchal Pétain, chef du gouvernement depuis la veille s'adresse à la Nation pour annoncer qu'il faut cesser le combat.
Le 19 juin, un arrêté de la préfecture de l'Indre enjoint aux réfugiés de demeurer sur place; mais la plupart de ceux auxquels ils s'adressent sont déjà partis.
Ajoutant à l'anarchie et à l'horreur, l'aviation allemande bombarde les routes et les villes du département : Issoudun (19-20 juin), où 100 civils sont tués et 65 immeubles détruits; Levroux, où l'on relève 40 morts; Valençay et surtout Châteauroux (10 juin) qui compte alors plus de 150 000 habitants et réfugiés.
Déjà désespérés, les combats en cours perdent leur sens; les troupes françaises au contact de l'ennemi se replient à une cadence accélérée; les soldats jettent leurs armes dans les fossés et les caniveaux, abandonnent même leur armement lourd.
Quelques unités, cependant, résistent héroïquement à l'avance allemande. La population locale ne semble pas apprécier ces barouds d'honneur et n'est guère désireuse de faire les frais d'un combat qu'elle juge inutile depuis la demande d'armistice : à Châteauroux, elle dispose des draps blancs sur les toits pour éviter les bombardements ; au Blanc, les anciens combattants désamorcent les mines qui doivent faire sauter le pont, commandant un des passages de la Creuse.
C'est dans cette confusion totale que les troupes allemandes du hauptman (capitaine) Stadelmayer occupent Châteauroux, le 23 juin, faisant prisonnier les 6000 hommes de la garnison.
Deux jours plus tard, à l'entrée en vigueur de l'armistice, l'avance extrême atteintes par les unités de la Wehrmacht passe par une ligne joignant La Châtre et Montmorillon dans la Vienne.
Les Allemands, cependant, doivent bientôt se replier au delà de la Ligne de démarcation (le 30 juin), matérialisée au nord du département de l'Indre par le Cher."
Dans cette exode, dans cette débacle des armées françaises, Eugène BENOIT recule devant un ennemi supérieur en nombre et en armement. Sa retraite le conduit avec d'autres à combattre à Vatan en Indre. Il est blessé et meurt le 20 juin 1940, lors d'un bombardement allemand. Il décède quelques jours avant l'Armistice de Rethondes (22/06/1940) "suite de blessures de guerre, déposé à l'hospice par un camion militaire de passage alors qu'il était mourant et inhumé au cimetière de la commune.; Son décès est enregistré à Vatan, et retranscrit à Séné."
Lors de son décès, le soldat sinagot portait ces effets personnels:
Jean Henri LE PRIELLEC [6/11/1919 - 3/07/1940]
Le parcours attentif des registres des décès à la mairie de Séné, permet d'identifier l'acte de Jean Henri LE PRIELLEC. On comprend qu'il est le fils naturel de Marie Madeleine LE PREILLEC.
On y apprend qu'il était quartier Maitre Fusilier sur le Bretagne, quand la marine anglaise a attaqué la flottre française stationnée à Mers El Kebir. Le 3/07/1940, on dénombrera 1297 Français morts lors de cette attaque dont Jean Henri LE PRIELLEC et Henri Célestin CADERO.
Ces données son confirmées par le site "mémoire des Hommes" où on retrouve sa fiche.
Le nom de Jean Henri LE PRIELLEC, né à Vannes le 6/11/1919, figure au monument aux morts de la ville de Vannes. En 1936, Jean Henri LEPRIELLEC est domestique de ferme à Séné comme nous l'indique le dénombrement.
Au moment de la mobilisation, il vit donc bien à Séné, dernier domicile connu.. A ce titre comme tous soldats dont l'acte de décès est retranscrit à Séné, son nom doit figurer au monument aux morts.
Henri Célestin Marie CADERO [1/071909 - 6/07/1940]
Le site "Mémoire des Hommes" nous livre quelques informations sur le parcours militaire de Henri CADERO. On y apprend qu'il est militaire de carrière dans la Marine Nationale avec le grade de Quartier Maitre Canonnier, à bord du dragueur Estérel qui fut torpillé le 3/07/1941 à Mers el Kébir département d'Oran en Algérie.
Après l'armistice demandée par la Maréchal Pétain, le Royaume-Uni est seul en guerre contre l'Allemagne nazie et craint que la flotte de la marine française stationnée dans les colonies ne passe à l'ennemi. La Royal Navy qui n'obtient pas la rédition de la flotte à Mers El Kébir, décide de la couler le 3 juillet 1940.
Pour en savoir plus : http://www.piedsnoirs-aujourdhui.com/mersel01.html
Parmi les bateau ancrés au port de Mers el Kébir, l'Estérel est un ancien navire civil, réquisitionné et transformé en un arraisonneur-dragueur. Du 5 septembre 1939 à août 1940, il naviguera à Cannes, Nice, et il est coulé ce 3 juillet 1940 à Mers el-Kébir.
Ancien matelot des Douanes à Béni-Saf, Henri Célestin CADERO fera l'objet d'une citation à l'ordre de l'armée N° 1760 FNF du 9 septembre 1940 : "Quartier maitre canonnier ayant toujours montré de belles qualités morales: mort glorieusement des suites de blessures reçues lors du torpillage de son bâtiment L'Esterel le 06/06/1940". Son nom est inscrit au livre d'or du corps des Douanes - guerre de 1939-1945.
5 autres marins français perdirent également la vie lors du torpillage de l'Estérel et l'attaque anglaise fit 1297 morts chez les marins français, dont Jean Henri LE PRIELLEC, habitant de Séné (lire article).
La consultation de son acte de naissance nous apprend qu'il s'est marié le 26/12/1933 avec Marie Bernadette Jacaob. Une mention marginale attire notre attention :"Adopté par la Nation".
Le nom de CADER résonne à la mémoire de l'historien local qui a travaillé sur la guerre de 1914-18. Effectivement, le dénombrement de 1921 permet d'apporter cette précision d'importance.
Henri Célestin Marie CADERO, fils de Marie Vincente DANET et de Henri Louis Marie CADERO, soldat de la Grande Guerre, mort tué à l'ennemi le 25/09/1915 en Champagne.
Ainsi, notre monument aux morts mentionne à 25 ans d'intervalle, les noms de deux HENRI CADERO, le père et le fils "Morts pour la France". Marie Vincente DANET était veuve de guerre depuis l'âge de 29 ans, avec 3 enfants à charge, Dure contributation à sa patrie.
CADERO Henri Louis Marie du 52° Régiment d'Infanterie "Tué à l'ennemi" le 25/09/1915 à Souain.
Henri CADERO Henri nait au village du Ranquin le 21/01/1879.
Sa fiche de matricule nous apprend qu'il sera un temps marin car il effectuera sa conscription comme matelot.
Il est renvoyé à Canivar’ch le 3/01/1903. De retour, il se marie le 11 janvier 1904 avec Marie Vincente Mathurine DANET. Il fonde une famille qui apparait au dénombrmeent de 1911 et compte trois enfants : Suzanne 1904, Anne Marie 1907, Henri Célestin 1909.
Il est tué à l'ennemi ce 25 septembre 1915 à Souain.
Marcel Yves Louis Marie LACROIX [13/09/1902 - 23/04/1951]
Marcel LACROIX nait à Michotte. Son père est paludier et sa mère cultivatrice comme nous l'indique son extrait de naissance.
Au dénombrement de 1911, la famille Lacroix abrite le grand-père, les trois enfants du couple et deux cousins des enfants ainsi qu'un domestique.
On lit également sur son acte de naissance, son mariage le 29/08/1930 avec Simone Amélie LE GALLIC cultivatrice à Kerarden. Au dénombrement de 1931, il est est établi à Michotte comme agriculteur avec sa femme.
Le SHD de Caen contacté précise que Marcel LACROIX est mobilisé en 1939 comme soldat de 1ère classe au sein du 183° régiment d'artillerie Lourde à Fontainebleau. Il est capturé par la Wehrmacht le 15 juin 1940 près d'Auxerre pendant la débacle et fait prisonnier.
Il rejoint le Stalag Slammlager VI J de Fichtenchein/Krefeld près de Dusseldorf le 15/09/1940 sus le matricule 8836. Il sera libéré par les Alliés le 29/03/1945. Après son décès à l'âge de 49 ans, par décision du Ministère des Anciens Combattant du 10/07/1952, il a été reconnu "Mort pour la France" pour être décédé des suites de la tuberculose contractée pendant sa captivité. Son nom doit également figurer au monument au morts de Séné.
Sa tombe se trouve au cimetière de Séné.
SECONDE GUERRE MONDIALE : Combattre pour libérer la France 1942-45
Après l'Appel du Général de Gaulle, des Français et des Sinagots ont choisit de continuer à combattre le régime nazi.
Qui étaient-ils et dans quelles circonstances ont-il payé de leur vie leur combat pour notre Liberté ?
Patern LESCOUBLET [3/06/1920 - 26/03/1943] des Forces Navales de la France Libre
Jean Marie Joseph GILLET [7/05/1909 - 8/12/1943] des Forces Navales de la France Libre
Roger Edouard LE GREGAM [10/01/1923-18/07/1944] et Jean Fortuné Louis LE GREGAM [7/02/1916-18/07/1944] des Forces Françaises de l'Intérieur. Lire article dédié aux frères LE GREGAM.
Marcel Joseph CROLAS [26/05/1923 - 8/11/1944] des Forces Aériennes de la France Libre.
Pierre Marie JOLLIVET [30/1/1905 Séné - 4/7/1945 Saïgon] Sinagot "Mort pour la France"
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Patern LESCOUBLET [3/06/1920 - 26/03/1943] des Forces Navales de la France Libre
Il faut être attentif en feuilletant les registres d'état civil en mairie de Séné.
On lit que Patern LESCOUBLET né le 3 juin 1920 à Vannes était domicilié à la Croix Neuve avant la guerre. On apprend qu'il était quatier maître chauffeur de 2° classe à bord du bateau SERGENT GOUARN et qu'il décéda à bord le 26 mars 1943. On note la mention "Mort pour la France".
L'acte est dressé à Casablanca. On pense alors à un navire des Forces Navales de la France Libre.
On recherche sur les sites "Mémoire des Hommes " si le marin est bien répertorié. Oui, il est bien "Mort pur la France".
Le site MemorialGenWeb qui répertorie les noms des soldats portés sur des monuments aux morts précise les circonstances de sa disparition.
La marin ESCOUBLET est à bord du chalutier SERGENT GOUARN, réquisitionné à Fécamp en septembre 1939, et qui a rejoint les F.N.F.L au début de l'occupation. Le 26 mars 1943, alors qu'il participe à l'escorte d'un convoi d'Oran à Gibraltar, il est torpillé au large d'Alboran par le sous-marin nazi U755. Le bateau s'est cassé en deux et a coulé très rapidement faisant 57 morts et 14 rescapés.
Alboran est une petite île à mi-distance entre la côte méditerranéenne du Maroc et l'Espagne. Selon le rapport de Walter Göing commandant du sous-marin, il a torpillé le Sergent-Gouarne par 36.01N 02.29W, le bateau s'est cassé en deux et a coulé en 90 secondes. Le U 755 a lui-même été détruit par un avion anglais deux mois plus tard le 28 mai 1943.
L'U-755 sous le feu d'un Lockheed Hudson Mark V, le 28 mai 1943.
A Paimpol, un monument a été érigé à la mémoire des marins de la marine marchande des Forces Navales de la France Libre.
Jean Marie Joseph GILLET [7/05/1909 - 8/12/1943]
En novembre 1942, l'opération Torch est déclanché. Les Alliés débarquent en Afrique du Nord. Les troupes françaises des colonies finissent par rejoindre la Gouvernement de De Gaulle. L'Algérie sert désormais de tête de pont à un futur débarquement en Italie et en Provence.
Après l"Armisitice, le PROTEE ne recevant aucun ordre, décide de rejoindre la force X à Alexandrie. Il reste longtemps immobilisé dans ce port, avec les autres bâtiments français qui s’y sont regroupés. Enfin, six mois après le débarquement allié en Afrique du Nord, la force X rallie les Forces navales françaises libres, FNFL.
Le 18 Décembre 1943, le sous-marin le PROTEE appareille d’Alger. Cette seconde mission au large des côtes de Provence fait partie des opérations préliminaires au débarquement des alliées dans le sud de la France qui aura lieu le 15 Août 1944.
La traversée Alger-côtes de Provence s’étant effectuée par gros temps, le Protée avait reconnu la côte quelque part entre Cassis et Toulon, puis, ayant déterminé sa position par observation périscopique des hauteurs, avait mis le cap sur Marseille et avait pénétré le champ de mines de Cassidaigne dont les services de renseignements alliés ignoraient l’existence.
Le Protée sous marin mission
Le 23 Décembre 1943, deux convois allemands font route sur Marseille.
Le premier est le convoi 5306 composé des péniches Tubingen, Wittenberg et Pouvoir, escortées par les dragueurs M6041, M6044, M6045 et M6047 qui a appareillé de La Ciotat à 9h00 (heure allemande) et arrive à Marseille à 12h25.
Le second est le 5308 qui vient de Gènes et comprend le paquebot Imérethie II et les pétroliers Foligno et Bitonto sous escorte des sous-marins allemands UJ 2208, UJ 2210, R 198, R 200 et R 212. Ce convoi entra à Marseille entre 13h10 et 13h40.
Le Protée, ayant perçu un de ses convois, aurait pénétré dans le champ de mines en chassant une position d’attaque.
Côté allemand, le sous-marin ne fut à aucun moment repéré et n’a pas été engagé par les navires de la 6ème Sicherung Flottille.
Pour mémoire, les secteurs ST (Camarat) et SU (Toulon) étaient occupés par le Curie et le Casabianca. Le 25 Décembre, un ordre radio d’Alger prescrivit au Casabianca de relever le Curie qui rentrait à la Maddalena et au Protée de relever le Casabianca devant Toulon.
Le 22 Décembre, le Casabianca coulait devant Toulon l’ UJ 6076 et le 27 Décembre toucha devant Camarat le Chisone qui put être ramené à Toulon. On retrouvera son épave dans un des grands bassins à la libération.
A bord du Protée, la Maitre Timonier, Jean Marie GILLET né à Séné le 7/05/1909 à Moustérian. Le dénombrement de 1921 nous donne la composition de sa famille. Son père était marin pêcheur comme sa mère Jeanne Marie LE GUIL. Il était le cousin de P'tit Jean, passeur à Barrarach. Son acte de naissance porte la mention marginale de son mariage le 2/04/1935 avec Marie Joséphine LE PORT.
Jean Marie GILLET disparait dans l'explosion du sous-marin le Protée au large de Cassis en décembre 1943. Les autorités retiendront la date du départ d'Alger comme date officielle de son décès.
Une plongée effectuée par Henri Delauze à bord du Remora 2000 en 1995 a permis de localiser l'épave au large de Cassis sur la plateau des Blauquières à 130 m de profondeur et a confirmé la thèse avancée par la Marine américaine depuis les années 1950 de l'explosion d'une mine, aucun combat avec un sous-marin allié ne figurant dans les archives allemandes. L'épave e a été déclarée « sépulture maritime » par la Marine Nationale.
74 victimes dont 3 Britanniques
Cdt au 19.12.1943 : LV Georges MILLÉ
Etat Major : LV Frédéric. VIÉ - I.M Louis LAUBIE - EV René DUBOIS - EV Robert ETIENNE
Equipage : GILLET Jean - L’HERMITE Jean-Yves - VARLET Georges - CASE Jean - CUFF Pierre - LE FOLL Noël - LABBE Joseph - BURTEY René - RIOU Albert - CATHOU Roger - VILLALARD Frédéric - CAMENEN Joseph - GUENVER Victor - BRIANT Marcel - AUBERT René - PUJOLS André - JOUANJEAN Olivier - LE GOULM Henri - JAGOT Pierre - MARTIN André - BASSARD René - RAVARD - SEBIRE Pierre - LAGAT Jacques - BARBIER Jean - FORTUNY Michel - KERVAREC Mathieu - BUONO François - BULBER Etienne - NICOLAS Albert - PERON Jean-François - CURTET Gilbert - CECCALDI Pierre - JOUAN Auguste - FAROULT Raphaël - LECLEACH Eugène - GIRAULT Emile - QUILLIEN Joseph - PAPENHOFF Georges - JARDIN Pierre - KERLOCH Raymond - BOUVIER Louis - CHAPUIS René - BLANDAMOUR André - BARRES Georges - LEFEBVRE André - VOILLAT Robert - THEVENARD René - POIROT Séraphin - GUILLOU Ernest - LE DUC Joseph - SEILER Auguste - ROUSSEAU Robert - FRELIN André - BONJEAN André - BAZIN Pierre - LABORIE Maurice - ANDRE Louis - LE CHANTOUX Yves - LAMOTTE André - FAVALI André - MOURET Guy - MAGGIOTTI Paul - BARBREAU Marcel - MAURICE Paul - VIAUD Lucien -
Equipe de liaisons Britanniques : Lt Adrian N. DE WAEL - Acting leading signalman USHERWOOD John - Acting leading -télégraphist COLLIER Dennis -
Un monument en souvenir de l"équipage du Protée a été érigé à la Seyne sur mer où a été construit le sous-marin. Un Monument National des Sous-Mariniers a été inauguré à Toulon, le 28 novembre 2009
Marcel Joseph CROLAS [26/05/1923 - 8/11/1944]
Marcel Joseph CROLAS est né à Theix le 26 mai 1923, comme son père Maurice. La famille CROLAS déménage à Séné ou elle déclare l'activité de cultivateur à Kerhuileu au dénombrement de 1931. La famille emploie deux domestiques.
Quand l'Allemagne Nazie envahit la Pologne, la France puis l'Angleterre déclare la guerre à l'Allemagne nazie. Le jeune Marcel CROLAS n'a que 16 ans. Après l'Armisitice le 22 juin 1940, la Bretagne et Séné sont occupés par les troupes allemandes. Séné abrite même des soldats allemands.
Marcel CROLAS rejoindra De Gaulle en Angleterre et il incorpore le groupe de bombardement II/23 comme mécanicien.
Les escadrons français dans la Royal Air Force, compteront jusqu'à 3 500 Français, dans l'immense majorité des Forces aériennes françaises libres, FAFL. Il y avait le Groupe de bombardement lourd 2/23 Guyenne et le 346th Squadron formé tout deux sur bombardier modèle Halifax en 1944.
Le site "Mémoire des Hommes" indique que Marcel CROLAS décède le 8 novembre 1944 à Londer Borough "tué en service aérien commandé". L'acte de décès retranscrit à Séné donne quelques informations supplémentaires, notamment l'orthographe exacte du lieu du décès : Londesborough dans le Yorkshire.
Cette localisation permet de trouver la trace de l'accident d'avion survenu lors d'un exercice entre un bombardier Halifax et un chasseur Hurricane.
"Au cours de l’après-midi du 8/11/1944, l’équipage du bombardier Halifax DK149 de l’unité 1663 Heavy Conversion, décolla de Rufforth à 14H54 pour entreprendre un vol d’entraînement.
Le vol devait inclure un exercice simulant l’attaque d’un Hurricane contre le bombardier. Cet exercice avait pour but de tester la communication des membres de l’équipage entre eux afin de diriger le pilote pour qu'il prenne des mesures d'évitement.
Aussi les artilleurs tiraient à blanc sur le combattant pour simuler un avion ennemi qui les attaquait.
Au cours de l'exercice, le Hurricane a heurté le Halifax à 15 h 29, ce qui a fait perdre tout contrôle au bombardier.
Malheureusement, aucun des membres de l'équipage de Halifax n'a réussi à se dégager de l'avion avant de s'écraser dans un champ de la plantation de Warrendale, près du village de Londesborough, et tous ont été tués.
Les historiens de l'air Albert Pritchard, Eric Barton et Ken Reast ont localisé de petits fragments sur la surface du site de l'écrasement en 2001 avec l'autorisation du propriétaire, confirmant l'emplacement de l'accident.
Le Hurricane est devenu incontrôlable mais le pilote a réussi à s’éjecter de l’appareil et il a atterri en toute sécurité. L'accident fit 7 victimes :
Pilot - Sgt Alexandre P/R Mauroux FAFL (30972), aged 25. Buried Brookwood Cemetery, Surrey.
Navigator - Lt Robert M L Vial FAFL, aged 31. Initially buried Harrogate Stonefall Cemetery, Yorkshire. Burial location now believed to be in France.
Bomb Aimer - Adj Tustin E Toiron FAFL, aged 30. Initially buried Harrogate Stonefall Cemetery, Yorkshire. Burial location now believed to be in France.
Flight Engineer - Sgt Marcel J M Crolas FAFL, aged 21. Initially buried Harrogate Stonefall Cemetery, Yorkshire. Burial location now believed to be in France.
Wireless Operator / Air Gunner - Sgt Edouard Didier (or Sidier)-Laurent FAFL, aged 24. Initially buried Harrogate Stonefall Cemetery, Yorkshire. Burial location now believed to be in France.
Air Gunner - Sgt Pierre Fernand Delpech FAFL, aged 21. Buried Brookwood Cemetery, Surrey?
Air Gunner - Sgt Jacques J A Tournon FAFL, aged 23. Initially buried Harrogate Stonefall Cemetery, Yorkshire. Burial location now believed to be in France.
Passenger (mechanic) - Sgt Jean B Noyes FAFL, aged 25. Initially buried Harrogate Stonefall Cemetery, Yorkshire. Burial location now believed to be in France.
Nous sommes en novembre 1944, on peut penser que le flight Engeneer CROLAS a sans doute participé aux bombardements durant le D-Day le 6 juin 1944 où tous les bombardiers ont été mobilisés.
Selon son acte de décès, le jeune Sinagot, âgé de 21 ans, était domicilié en dernier lieu à Toulouse Francazal avant de partir pour Londres. Il a fait preuve de courage, d'un sens patriotique exemplaire et a perdu la vie pour nous rendre notre liberté.
Son coprs fut enterré au cimetière de Harrogate Stonefall puis transféré en France, sans précision.
[Vérifier si la tombe au cimetière de la famille CROLAS a acceuilli sa dépouille.]
Bien sûr d'autres Sinagots ont participé aux combats menant à la Libération de la France. Lire l'article sur les résistants "de l'armée de terre" et les résistant des FNFL.
Le Colonnel Bourgouin, commandant le 2° RCP- SAS entre dans Vannes libérée
Comme aime à le rappeller Jean@Richard, les marins sinagots ont été de toutes les aventures, de tous les voyages sur tous les continents...
Le temps efface les mémoires, peu d'archives subistent de leur périple. Parfois, une mort dans des ciconstances particulières loin des rivages du Golfe du Morbihan et alors apparait un bout de fil que l'on a envie de démêler pour connaitre le destin dramatique d'un Sinagot. Le témoignange indirect d'une époque.
Tel est le cas de Pierre LE FRANC [24/03/1813 - 16/07/1854]. Son acte de décès interpelle l'historien local à la recherche d'un récit à raconter.
On lit sur ce document numérisé par les Archives du Morbihan que Pierre LE FRANC était embarqué comme marin sur le vapeur Prony, qu'au moment de son décès, il est en subsistance sur la corvette La Constantine et qu'il décède le 16 juillet 1854 à l'hôpital provisoire de Port de France.
Un tour au archives de Lorient pour récupérer sa fiche d'Inscrit Maritime. Et là que constate-t-on ? La photocopie est un peu floue mais on peut décrypter l'essentiel de son parcours maritime.
"...sur la corvette L'ALCMENE à Rochefort - 1851 - 1er novembre exclus débarqué de la dite corvette pour suite de naufrage
...embarqué sur la corvette La Sérieuse comtant à Brest- 1852 - 6 avril débarqué à Brest
avril admis à la Division de Brest provenant de la corvette La Sérieuse - 182 - 14 mai congédié à Brest... pour Brest sur La rido-
25 Juin admis à la campagnie des matelots canonniers n°187 où il compte jusqu'au 25 juillet...sur la corvette La Fortune.... 11 Août débarqué. Division de Toulon du dix au 17 même mois.... sur la corvette à vapeur LE PRONY, comptant à Toulon - 1841 15 Juillet décédé."
On comprend que Pierre LE FRANC a été marin sur la corvette ALCMENE, que ce bateau a fait naufrage, que par la suite il rejoignit Brest pour embarquer sur la Sérieuse, puis La Fortune avant d'être à bord sur le PRONY, son dernier navire.
Mais comment L'ALCMENE a fait naufrage et combien eut-il de rescapés, dont notre Sinagot Pierre LE FRANC,
Une recherche sur Internet permet de trouver des documents sur le naufrage de la corvette L'ALCMENE en 1851.
L'ALCMENE
En allant de Tasmanie à Wangaroa, en Nouvelle Zélande, où elle devait charger du bois de Kauri pour mâture, cette corvette naufragea totalement entre Hokianga et Kaipara (en fait en baie de Baylys sur la grande île Nord des la Nouvelle Zélande), le 3 juin 1851 (pendant l'hiver austral).
Douze hommes de l'équipage furent noyés. Le commandant de ce navire de guerre, le Comte d'Harcourt, s'égara, et ne trouvant pas lui-même l'anse pour abritr son navire, ordonna de l'échouer sur une plage.
Bruno Jean Marie, comte d'Harcourt (Paris, 14 octobre 1813-Paris, 2 novembre 1891) est un navigateur français, explorateur de la Nouvelle-Calédonie qui est indirectement à l'origine de l’installation de la France dans l'archipel.
La mer démontée se brisait sur la côte, et l'échouement se termina en tragédie; douze marins de son équipage se noyèrent et un bon nombre d'autres furent sérieusement blessés. Lorqu'ils furent sur la côte, des Français se savaient pas dans quelle direction aller et ils ignoraient dans combien de temps ils seraient recueillis; ils décidèrent aussitôt de construire quelques abris sommaires avec des madriers pris sur l'épave. Une bonne quantité d'approvisionnements fut aussi récupérée dans l'épave et les naufragés n'étaient pas en danger immédiat de famine. Lorsque le campement provisoire fut installé, un détachement eut l'ordre d'aller chercher de l'aide.
Cheminant le long de la côte, ce détachement arriva à la pointe Nord, et alors remontant le cours de la rivière et arriva en vue du village d'Okaro, qui était sur l'autre rive et abritait une centaine de Maoris. Le jour où les naufragés arrivèrent au village était un samedi et le lendemain étant le "Ra Tapu" ou "jour sacré", les Maoris ne désirèrent pas organiser immédiatement une expédition de sauvatage.
Ils proposèrent cependant d'envoyer une estafete à cheval qui les avisera par écrit du lieu du naufrage, et ce projet fut accepté.Tôt le lundi matin, une équipe de secours partit du village. Deux jours plus tard, les naufragés et leurs sauveteurs Maoris revinrent au vilage, les blessés et une femme étant transportés sur des brancards. Du village, les Français furent conduits à Auckland par bateaux et canoës et furent pris en charge par le gouvernement. Plus tard, les Maoris reçurent paiement et remerciements pour tout ce qu'ils avaient fait pour ces marins, de la part du gouvernement français.
Le capitaine de l'Alcmene affreta le navire américain "Alexander" pour rapatrier les rescapés à Tahiti puis pour la France. L'Alexander quitta Auckland le 1er août 1851 avec 192 survivants de la corvette (dont Pierre LE FRANC). L'Alcmene était un navire à trois mâts armé de 36 canons. Une grosse mer et de grandes marées sur les plages de la côte ouest de l'île du Nord, durant plusieurs jours, au début de 1934, mirent à jour les restes de l'épave de l'Alcmene à Baylys Bay, lieu de l'échouage.
Plusieurs vestige de L'ALCMENE sont aujourd'hui conservés dans un musée. et d'autres resurgissent encore dans les dunes.
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Frédéric LE GRIP -1853 -"Le naufrage de la corvette l'Alcmène"
Un timbre a été édité pour commémorer la disparition de la corvette et des 16 marins et un livre retrace l'épopée des marins de l'ALCMENE.
De retour en France, la marin sinagot Pierre LE FRANC embarque sur la vapeur LE PRONY pour un voyage qui le conduit vers la Nouvelle Calédonie.
Quelques clics sur un clavier et on apprend que Port de France n'est autre que l'ancien nom de Nouméa, préfecture de la Nouvelle Calédonie. Quelques autres clics et les Archives nous donne son acte de naissance. Fils du laboureur de Falguérec, Joseph LE FRANC et de Françoise Le Luherne son épouse, Pierre est né le 24 mars 1813 sous le 1er Empire, et à 41 ans il est à bord d'un navire de la marine du Second Empire.
Le vapeur Colbert similaire au Prony
(on distingue les cheminées et les voiles sont gréees)
Son dernier bateau le Prony est une corvette avec une coque de bois de plus de 60 m, fonctionnant grâce à 4 chaudières qui alimentent 24 roues pour un déplacement de 1345 T. Il a été mis en service en 1849. Bateau à vapeur, il est également grée en brick et déploie 1144 m² de voile. Il est armé de canons. On lit sur son acte de décès que Pierre LE FRANC est Quartier Maitre Cannonier de 1ère classe à bord du Prony depuis au moins décembre 1852 comme l'indique le site dossiersmarine.org où les voyages du Prony sont résumés :
Le 3-3-1849, le Prony appareille de Brest vers Toulon avec 400 passagers.
31-12-1849 : départ de Constantinople (CF Bosse).
2-1-1850 : escale à Ourlac.
10-1-1850 : arrivée à Toulon.
12-4-1850 : arrivée à Montevideo, venant de Toulon -station à Montevideo.
20-4-1850 : de Montevideo à la Plata.
17-10 (ou 20-12 ?)-1852 : appareille de Toulon pour Rio.
23-11 au 12-12-1852 : sur rade à Rio, en route pour les Mers du Sud.
24-9-1853 : débarque à Balade avec le Phoque et proclame la Nouvelle-Calédonie française (CA Febvrier-Despointes).
27-9-1853 : prise de possession de l'île des Pins.
11-10-1853 : appareillage de Tahiti (CC De Brun).
30-10-1853 : arrivée en Nouvelle Calédonie.
28-12-1853 : arrivée à l'île des Pins
9-1-1854 : sur rade à Balade.
5 au 7-1-1855 : expédition contre les indigènes qui ont massacré l'équipage d'une baleinière anglaise allant de Balade à Nouméa.
Le Prony quittera la Nouvelle Calédonie sans Pierre LE FRANC courant 1856. Après escale à Valparaiso il rejoint Toulon. Il sera désarmé en septembre 1859. Il fera naufrage en novembre 1861 au large de la Caroline du Nord (USA).
Ainsi le périple de Pierre LE FRANC le conduit de Toulon à Rio au Brésil avant d'atteindre la Nouvelle Calédonie en automne 1853 en baie de Balade au nord est de l'ïle où avec les navires français, le Phoque et le Catinat, il proclame la Nouvelle Calédonie française. Ce fait historique sera commémoré par l'émission d'un timbre.
Revendiquer un nouveau territoire est une chose. Il faut l'occuper pour se l'approprier et le mettre en valeur. Le Second Empire n'aura pas recours à des esclaves mais établira un bagne en Nouvelle Calédonie..
Après la prise de possession de l'île, le 25/06/1854, les troupes françaises choisissent d'établir une ville dans une baie au sud de l'île qu'ils baptisent Port de France. Ce nom pouvant faire confusion avec Fort de France en Martinique, la nouvelle cité prendra le nom de Nouméa le 2/06/1863.
Quant au Constantine sur lequel Pierre LE FRANC est en subsistance, il est arrivé à Port de France le 15/06/1854.
Que sait-il passé ? L'acte de décès indique une mort dans l'hôpital provisoire à Port de France le 16/07/1854 sans préciser si Pierre LE FRANC est mort de blessure ou de maladie.
De septembre 1852 à juillet 1854, Pierre LE FRANC mouille avec son équipage en Nouvelle Calédonie. Il a certainement effectué des escursions, des reconnaissances à terre pour trouver de l'eau, du bois, des matériaux. Les troupes françaises feront connaissance avec les "naturels, comme on appelle à l'époque les habitants de l'île.
L'arrivée des Français sur l'île va changer la vie du peuple mélanésien d'origine hawaïenne, les Kanaks installés sur le caillou depuis 3000 ans.
La colonisation de peuplement, tant pénale (avec la présence d'un bagne de 1864 à 1924, la déportation s'étant arrêtée en 1894) que libre, est à l'origine de la population d'origine européenne, fortement métissée. Plus tard, l'exploitation minière du nickel et les secteurs liés (la métallurgie mais aussi le bâtiment et l'énergie) a entraîné l'apport de mains-d'œuvre asiatiques d'abord (indonésienne, vietnamienne et japonaise) à partir de la fin du XIX°s et pendant la première moitié du XX°s.
Les colons français s'pproprient les terres. En 1878, les kanaks se révolteront. Les violences causeront la mort d'environ un millier de mélanésiens et 200 européens, chiffres considérables pour un territoire alors peuplé d'environ 24 000 autochtones et de 16 000 européens.
Un siècle plus tard, de nouvelles revendications des Kanaks pour préserver leur culture et leur identité éclateront sur l'île. L'accord de Matignon en 1988 mettra fin à ces violences et en 1998, l'accord de Nouméa, prévoit un référendun en 2018 sur le devenir de la Nouvelle Calédonie.
Le monument aux morts de Séné compte à ce jour 6 noms de soldats Morts pour la France pendant la Seconde Guerre Mondiale et le nom de deux résistants, deux frères : Roger, Edouard LE GREGAM [10/01/1923 - 18/07/1944] et Jean Fortuné LE GREGAM [ 1916 - 18/07/1944], également Morts pour la France. Sur leur tombe au cimetière, une plaque mortuaire informe le visiteur de leur dramatique destin.
Qui étaient-ils et dans quelles circonstances sont ils morts pour la France ?
Roger et Jean étaient les deux uniques garçons Ferdinand Pierre Marie LE GREGAM [19/12/1881 - 24/04/1955] et de Marie Césarine DORIOL [2/02/1885-19/11/1976] qui s'étaient marié à Séné le 17/02/1914.
Le dénombrement de 1921 nous indique que Jean est né à Sauzon (Belle Ile en Mer). Son acte de naissance stiupule que sa mère réside bien à Séné.
Son père est marin et sa mère ménagère. En 1921, la famille est établie au village de Montsarrac à Séné.
Au dénombrement de 1931, les deux frères figurent au registre. On note qu'ils avaient 7 ans de différence. Jean, l'ainé est né pendant la guerre en 1916. Roger, le cadet naitra en 1923. Le père est marin de commerce.
Les dossiers au archives de la défense [16P269408 pour Jean et 16P269409 et 16P346895 pour Roger nous indiquent que Roger LE GREGAM, réfractaire au Service de Travail Obligatoire, rallie la résistance en avril 1944. Avec son frère Jean, il participe au réseau "Navarre" en qualité d'agent protecteur d'un poste de radio et d'agent de liaison. Il s'illustre "plusieurs fois au péril de sa vie à trnasporter du matériel sur les routes constamment surveillées par les patrouilles allemandes".
Article écrit à partir de http://maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr/spip.php?article176767 enrichi et illustré.
Au début du mois de juin 1944, le 2e Régiment de chasseurs parachutistes (RCP) ou 4e SAS (Special air service) des Forces françaises libres (FFL) fut largué dans le secteur de Plumelec-Sérent-Saint-Marcel-Malestroit (Morbihan). Sa mission était de fixer les troupes allemandes stationnées dans le Morbihan, afin d’empêcher ou au moins de retarder l’arrivée des renforts allemands sur le front de Normandie. Plusieurs milliers de résistants appartenant aux Forces françaises de l’intérieur (FFI) et aux Francs-tireurs et partisans français (FTPF) furent regroupés et armés dans le camp de Saint-Marcel qui recevait chaque nuit des parachutages d’hommes, d’armes, de munitions et de Jeep.
Le commandant Pierre Bourgoin, chef du 4e SAS et le colonel Morice, chef des FFI du Morbihan, établirent leur quartier général à la ferme de La Nouette située sur le territoire de la commune de Sérent. Dans la nuit du 17 au 18 juin 1944, considérant que cette concentration devenait très dangereuse et qu’il fallait plutôt privilégier la guérilla, le commandement interallié donna, mais trop tard, l’ordre de dispersion.
Le 18 juin 1944, le camp de Saint-Marcel où étaient stationnés un peu plus de deux mille FFI encadrés par deux cents SAS, fut attaqué en force par la Wehrmacht. Après avoir livré combat durant toute la journée en infligeant de lourdes pertes aux troupes allemandes, parachutistes SAS et FFI se replièrent en bon ordre et se dispersèrent.
Après cette dispersion, la Feldgendarmerie, la Wehrmacht appuyée par de nombreux détachements de soldats russes, géorgiens et ukrainiens rassemblés dans les « unités de l’Est », les agents de l’Abwher (service de renseignements de la Wehrmacht) et du SD (Sicherheitsdienst-Service de sûreté et de de la SS), ainsi que les agents français de la FAT 354 (Front Aufklärung Truppe) et les miliciens du Bezen Perrot, se lancèrent dans une traque implacable des parachutistes SAS, des FFI-FTPF, de leurs dépôts d’armes, et de tous ceux qui les hébergeaient et les ravitaillaient.
Rafles, arrestations, tortures, et exécutions sans jugement de SAS et de résistants, incendies de fermes, pillages et massacres de civils se multiplièrent dans tout le département du Morbihan.
Le 11 juillet 1944, François Munoz, un agent français du Front Aufklärung Truppe (FAT 354) de Pontivy commandé par Maurice Zeller, se présenta dans le café d’Auguste Gillet à Guéhenno (Morbihan), où étaient attablés Alain Le Cuillier de Vannes, Roger Le Grégam et son frère Jean Le Grégam. Vêtu sous son imperméable d’un uniforme de sous-lieutenant parachutiste, Munoz déjoua leur méfiance en leur présentant des documents pris sur le sous-lieutenant SAS Jean Pessis qui venait d’être arrêté et leur déclara qu’il cherchait à rejoindre le capitaine SAS Marienne. Il engagea la conversation avec eux et réussit au fil de la conversation à apprendre que Marienne se trouvait à Kérihuel en Plumelec (Morbihan) et à se faire indiquer le lieu sur une carte.
Aussitôt après, les quatre hommes furent arrêtés et conduits à Locminé (Morbihan). Détenus dans l’école des filles où des policiers du Sicherheitsdienst (SD) s’étaient installés, ils y furent interrogés et sans doute torturés. Le 18 juillet 1944, Roger et Jean LE GREGAM firent partie des quatorze détenus de Locminé exécutés dans le bois de Coët-Kermeno à Botségalo en Colpo (Morbihan).
Archives Morbihan 88J1 Corps des résistants Botsegalo 18-22/07/1944
Selon l'acte de décès en mairie de Colpo, les corps furent retrouvés le 23 juillet vers 15 heures et les actes de décès établis le lendemain.
Ils restent anonymes jusqu'au jugement du tribunal de Vannes en date du 27/11/1944 qui reconnait en ces deux corps, ceux de Roger LE GREGAM et jean LE GREGAM.
Les noms de Roger et Jean LE GREGAM sont inscrits sur le monument commémoratif de Botségalo à Colpo et sur le monument aux morts de Séné. A Montsarrrac, une place porte le nom des frères LE GREGAM.
Au cours de son règne, Napoléon III aura adopté une politique étrangère mélée de guerres et de conquêtes qui aboutiront à donner à la France un véritable empire colonial assis sur les 5 continents. La Troisième République continuera l'expansion territoriale des colonies.
En Asie du sud est, la France finira par réunir au sein de l'Indochine Française différents territoires comme le résume très bien cette carte.
Depuis la prise de possession de la Cochinchine, du Amman, du Tonkin, pendant l'unification de ces territoires avec le Cambodge et le Laos et jusqu'à la guerre d'Indochine, des soldats Français seront sur ces théâtres d'opérations.
Parmi eux, 4 soldats de Séné. Leurs récits racontent chaucn une période de la présence française en Indochine qui finira dramatiquement à Dien Bien Phu [11/1953-05/1954] et sera scellée par les Accords de Génève (mai 1954).
Qui étaient ces 4 Sinagots partis en Extrème Orient et dans quelles circonstances ont-il perdu la vie ?
Patern MONTFORT [13/11/1840 - 14/03/1863]. Un Sinagot en Cochinchine;
Felix TIFFON [7/04/1901 - 19/06/1932] Tiffon se heurte aux premiers communistes
Pierre Marie JOLLIVET [30/1/1905 Séné - 4/7/1945 Saïgon] Sinagot "Mort pour la France"
Maurice PENFORNIS [24/03/1920 - 13/03/1946] : Décède de maladie
Armel Ange Joseph LENORMAND [17/09/1925 - 26/05/1948] Sinagot mort pour la France en Indochine
Patern MONTFORT [13/11/1840 - 14/03/1863]. Un Sinagot en Cochinchine
L'aventure coloniale sous Napoélon III a amené loin de leur ville ou de leur village, bien des Français de cette époque et parmi eux, le Sinagot Patern MONTFORT [13/11/1840 - 14/03/1863].
Son acte de décès occupe toute la page du registre de l'état civil numérisé par les Archives du Morbihan. La mention "Cochinchine" attire l'oeil de l'historien local. On a envie d'en savoir plus sur le destin de ce Sinagot.
On apprend à la lecture de l'acte que Patern MONTFORT est matelot de 3° classe sur le vaisseau Duperré mais qu'il est détaché à la Direction du Port de Bariah en Cochinchine. Comme d'autres Sinagots de sa classe, ce fils de paludier de Brouel a été mobilisé dans la marine.
(A faire vérifier sa régistre maritime à Lorient)
Le Duperré est un vaisseau de 74, comme le Marengo ou le Ville de Marseille. Ce modèle a été commandé à 120 exemplaires, tant il était excellent. Construit en 1813 sous le nom de Couronne, il prendra le nom de l'Amiral en 1849. En 1854, il participe aux en opérations en Mer Baltique, bombardement de Bomarsund, (Lire Guerre de Crimée) puis voyage en Crimée en tant que transport. En novembre 1859, il est armé en hôpital flottant à Toulon. Il appareille de Toulon pour la Chine, en janvier 1860. En décembre 1860, il est aménagé en navire-hôpital à Chefou en Chine. En mars 1863 il mouille au large de Saïgon. Il aurait été le siège de l'Etat Major de la Marine avant la prise de la Cochinchine...
Depuis le traité de Saïgon, signé le 5 juin 1862 entre le dernier empereur précolonial de l'Annam, Tu Duc [1829-1847-1883] et des représentants de Napoléon III [1808-1852-1873] la France occupe Saïgon, l'archipel de Poulo Condor où elle établira un bagne, et trois provinces méridionales qui seront connues sous le nom de Cochinchine. Ce traité sera confirmé en 1863.
Toutefois, la pacification ne s'est pas faite sans combattre. Ainsi cet article du Courrier de Bretagne daté du 1er octobre 1863 nous parle d'une rébellion à Go Cong. Dans cet extrait du livre Histoire de la Cochinchine française de Prosper Cultru, on peut lire qu'une insurection eu lieu pas très loin de Baria en février/mars 1863.
Patern MONTFORT est affecté à terre au sein de l'administration du port de Baria. On lit sur l'acte, qu'il décède à l'Hôpital Maritime de Baria à l'âge de 23 ans le 14/03/1863, sans que l'on sache si il est mort lors des derniers combats à Go Cong ou peut-être de maladie dans cette zone lacustre propice aux maladies contangieuses.
Vue du débarcadère à Baria 1918
Felix TIFFON [7/04/1901 - 19/06/1932] Tiffon se heurte aux premiers communistes
L'acte de décès de Felix TIFFON se remarque dans le registre de l'état civil. A sa lecture on comprends que Félix TIFFON, soldat de 2° classe au sein de la 15° Compagnie du 10 ° régiment d'Infanterie Coloniale, est décédé à Vinh Ben Thuy, ville au nord de l'Indochine dnas l'ancienne province du Tonkin.
On recherche l'acte de naissance dans le registre numérisé des Archives du Morbihan. On y apprend qu'il est né à la Croix Neuve à Séné. Son père est alors paludier et sa mère ménagère. On retrouve la famille TIFFON lors du dénombrement de 1906. Elle compte 3 enfants et accueille sous son toit les grands-parents.
Au dénombrement de 1921, la famille est resserrée autour des parents, du jeune homme Félix et de sa soeur, Louise. L'ainée a dû se marier et quitté le giron familial.
A l'âge de 31 ans, Félix TIFFON est en Indochine. Ce n'est plus un conscrit mais un militaire de carrière en poste à Ha Tinh, ville au sud de Vinh Ben Thuy où réside la garnison de son RIC. Les villes de Ha tinh et Vinh Ben Thuy sont battis autour de citadelles.
Vue de la citadelle de Vinh en 1927
Le 10° RIC qui avait été dissous le 31/12/1914 pour se fondre dans le 9° en pleine 1ère Guerre Mondiale. est reconstitué depuis le 1/08/1931 en Indochine. En effet, depuis quelques mois, la guérilla communiste qui s'est constitué autour de Nguyễn Sinh Cung, le futur Hô Chi Minh, souhaite le départ des colons et organise les opérations contre les troupes françaises autour dela ville de Ha Tinh, comme le rapporte ces deux articles d'époque.
L'acte de décès retranscrit en France n'indique pas les circonstance du décès de Felix TIFFON. A-t-il été victime de ces combats contre la guérilla ?
Il décède le 19/06/1932 dans la ville principale de Vinh Ben Thuy. La Seconde Guerre Mondiale va éclater. Les revendications des peuples constitutifs de l'Indochine vont être mises en sourdine d'autant que le territoire va être occupé par les troupes japonaises....
Pierre Marie JOLLIVET [30/1/1905 Séné - 4/7/1945 Saïgon] Sinagot "Mort pour la France"
Le soldat JOLLIVET est né à Séné au Petit Poulfanc d'un père manoeuvier, Joachim Mathurin JOLLIVET né le 3/2/1864 à Sulniac et d'une mère ménagère, Marie Josèphe JULIO née à Ambon le 6/1/1874.
En 1906, la famille JOLLIVET est bien pointée par le dénombrement au Poulfanc en Séné où plusieurs frères Jollivet sont descendus de Sulniac pour travailler au Poulfanc. Pierre Marie JOLLIVET se marie à Vannes le 19/9/1931 avec Simone Alexandrine Anne VISAGE [Saint-Nolff le 6/4/1911 - 2008 Merlevenez]. Il déclare alors la profession de camionneur et réside au n°5 de la rue Boismoreau à Vannes. Il est sans doute employé par les transporteurs installés route de Nantes à Vannes et Séné [lire histoire de Duclos Penru et des routiers de Séné].
Son parcours nous fait pensé à un militaire de carrière. En 1945, il est incorporé au sein du 16° Régiment d'Infanterie Coloniale basé à Quinhen dans l'Amman en Indochine française, actuelle Quy Nhon au Viet-Nam. Son dossier 21 P 279345, transmis par le SHD de Caen, nous indique que le soldat de 1ère classe JOLLIVET, ien poste au "Dépôt de Transition de Saïgon, est admis à l'hôpital le 28 juin 1945. On lui diagnostique une "tuberculose pulmonaire bilatérale et enterite tuberculeuse", imputable au service au sein du 16 ° Régiment d'Infanterie Coloniale basé en Indochine. Il décède le 4 juillet 1945 à l'Hôpital Graal de Saïgon situé au 14 rue de la Grandière.
Depuis le "coup de force " des armées japonaises, la France de Vichy n'exerce plus de fait l'Autorité sur les colonies d'Indochine. L'armée japonaise opère une violente répression sur tous ceux qui remttent en cause son autorité et notamment les troupes françaises alors en poste en Indochine. Beaucoup sont contraints de fuir, sont arrêtés et emprionnées dans les geôles japonaises ou il ssont martyrisés, torturés et pour beaucopu fusillés.
Au moment de son décès, l'Hôpital Graal est occupé par les forces japonaises. Certes, le soldats JOLLIVET n'est pas mort au combat mais de tuberculose comme de nombreux Poilus de 14. Contre qui la France se bat alors en Indochine? Les nationalistes Vietnamiens? Non ! La France résiste contre l'armée japonaise, armée d'occupation de l'Indochine Française. D'ailleurs, son dossier militaire comporte la mention 39-45, affectant son décès non aux guerres de colonisation, non à la guerre dite" d'Indochine" visant à lutter contre le Viet Min, mais bel et bien à la Seconde Guerre Mondiale.
Pierre Marie JOLLIVET est en quelques sorte une victime du Japon impérial et fascite, comme d'autres l'ont été de l'Allemagne nazie. Il est déclaré "Mort pour la France", mention inscrite sur son acte de décès.
Maurice PENFORNIS [24/03/1920 - 13/03/1946] : Décède de maladie
L'acte de décès de Maurice PENFORNIS apparait bien clair sur les registre de Séné. L'aurait-on oublié ?
Son existence de combattant en Indochine nous est confirmée par le site Mémoire des Hommes.
On apprend que Maurice PENFORNIS, né à Priziac le 24/03/1920 est Second Maitre Canonnier au sein du Régiment Blindé de Fusiliers Marins basé à Cholon près de Saïgon. Il s'agit d'une unité amphibie prévue pour les débarquements.
Le R B F M en Indochine:
- Opérations en Cochinchine (Saïgon)
- Bassin du Donaï (prise de Tan Uyen) dans la région de Bentré
- Transformation en régiment amphibie d'assaut
- 6 mars 1946, débarquement au Tonkin,
R B F M en baie d'Along débarquement quelque peu problématique
- Sécurité d'Haïphong en baie d'Along et de Hanoï
- Delta du Mékong et presqu'île de Camao
En Mars-Avril 1947, le RBFM est regroupé au Cap Saint Jacques et après une prise d'armes d'adieu, embarque pour la France, il arrivera à Toulon le 16 Mai et sa dissolution intervient le 20 Mai 1947. Le 7 juillet 1947, le régiment est cité à l'ordre de l'armée de Mer et son drapeau reçoit le CG des TOE avec palme.
Source http://cdojaubert.canalblog.com
Le soldat PENFORNIS a-t-il contracté une maladie infectieuse dans les zones lacustres du delta du Mékong ? Il décède de maladie à l'hôpital d'évacuation Cho Quan de Cholon le 12 mars 1946.
Avant son départ en Indochine, il vivait à la Grenouillère en Séné. Il était le marie de Rosalie Marie Perrine LEROY qu'il avait épousé à Séné le 27/01/1945. Son nom apparait sur le monument de Lauzach mais ni à sa commune de naissance Priziac ni à Séné.
Armel Ange Joseph LENORMAND [17/09/1925 - 26/05/1948] Sinagot, mort pour la France en Indochine.
Le site "mémoire des Hommes" répertorie les soldats français "Morts pour la France". Il faut un peu de patience pour passer en revue les fiches relatives à la guerre d'Indochine. On finit par repérer une fiche d'un soldat né dans le Morbihan dans la ville de "Seine".
L'acte de naissance d'Armel Ange Joseph LENORMAND nous indique ses parents habitent rue Bailleul à Paris 1er. La future maman passe sa grossesse chez sa mère, Marie Louise LE GREGAM, veuve GIRARD. Elle acouche à Séné le 17/09/1925.
On le retouve plus difficilement dans les dénombrements. En 1926, Armel LENORMAND vit chez ses grands-parents à Séné, Joseph Yves GIRARD et son épouse.
Joseph GIRARD était le secrétaire de mairie à l'époque à Séné et occasionnellement le correspondant du journal Ouest Eclair. Le 20/08/1924, il a marié le même jour ces deux filles, dont Elisa Marie Henriette GIRARD qui épouse Joseph Marie LENORMAND, garde républicain en poste à Paris II° rue de la banque,n°12. Fils de militaire, Armel LENORMAND fera également une carrière militaire qui le conduira en Indochine en 1948. Il a 25 ans.
Il est en poste comme brigadier au sein de la 153° Compagnie du Quartier Général ou 153° CQG à My Tho en Cochinchine, sud Viet-Nam. L'extrait de Mémoire des Hommes indique qu'il décède d'un accident. La transcription de son acte de décès est fait dans le département des Deux Sèvres,plus exactement la commune de Cerzay.
Le site GenWeb ne répertorie pas le nom de Armel LENORMAND et le Mémorial de Maizière en Gatine ne reprend pas le nom du soldat. Un nom voisin apparait sur le mémorial de Lauzach : "LE MORMAND A." C'est surement notre Sinagot.
Le Service Historique de Caen a ouvert le dossier d'Armel LENORMAND. On y apprend qu'il fut inhumé au cimetière européen de Mytho tombe n°225. A la demande de sa famille, son cercueil fut rappatrié en France puis restitué le 12 septembre 1950. La consultation des registres de la paroisse de Séné permettent de confirmer son inhumation le 14/09/1950 à Séné.
Certes, son acte de décès fut retranscrit sur la commune de Cersay (79), dernier domicile connu de ce militaire dont le régiment était basé dans les Deux-Sèvres.
Cependant, Armel Ange Joseph LENORMAND, était natif de Séne, il est mort pour la France à Mytho (décret du 15/12/1948), et surtout il fut inhumé à Séné.
Son nom eput être inscrit au monument aux mort de Séné à côté de celui de Penfornis sur une plaque dédiée aux morts en Indochine.
3°DIC pasant un bac sur un affluent du Mékong