Culture
- Galerie STALARZOU
- Presse et correspondants de presse à Séné
- Joachim GUILLOME, vicaire de Séné, grammairien et poète breton
- Les noms des rues à Séné
- Metzner & Boëdic sujets d'un roman italien
- Artistes & peintres et Séné
- Rollando-Morin, confrontation photographique
- Une librairie à Séné
- Grain de Sel
- Livres & Ecrivains sur Séné
Les Archives du Morbihan ont fait un énorme travail de numérisation de la presse ancienne. Des années 1850 à 1950, un siècle de journaux, de quotidiens et de revues sont disponibles en ligne.
Dans le Pays de Vannes et à Séné, des titres tels que L'Arvor [1895-1909], le Journal de Vannes [1863-1878], l'Avenir du Morbihan [1876-1944], étaient diffusés à diverses époques et nous laissent aujourd'hui un fond d'articles évoquant Séné, qui sont souvent cités dans les pages de wiki-sene.fr.
Comment étaient remontées les informations de Séné jusqu'aux rédactions à Vannes ou Lorient? Il est certain que les informations sur l'état civil, fréquentes à cet époque, devaient arriver au siège des journaux par l'intermédiaire des officiers d'état civil à Séné, pendant longtemps, l'unique secrétaire de mairie...
En 1924, Joseph Yves GIRARD marit ses deux filles le même jour à Séné. On apprend à la lecture de cet article de presse et de l'acte de mariage, que M. GIRARD est secrétaire de mairie et également le correspondant de l'Ouest Républicain [1922-1942] qui disparaitra comme tant d'autres pendant l'Occupation et pour réapparaitre à la Libération sous un autre nom.
LA LIBERTE DU MORBIHAN s'implante à Vannes:
Tel est le cas de LA LIBERTE DU MORBIHAN [1944-1995] héritière du Nouvelliste du Morbihan . Le journal de Lorient arriva à Vannes dans les années d'après guerre.
Jean Richard se souvient: "J’ai bien connu le distributeur du journal La Liberté , il faisait la navette tous les jours Lorient/Séné avec un fourgon 203 Peugeot . Nous appelions le livreur "4 à 4 "car il montait nos escaliers à toute vitesse. Il s’arrêtait chez nous au retour pour prendre des paniers d’huîtres qu’il remettait chez un oncle habitant à Lorient , il nous donnait un journal ! A Cadouarn le dépôt de La Liberté se trouvait au bureau tabac actuel . L'origine du "porteur de journaux" remonte aux plaintes de lecteurs qui recevaient tardivement le journal distribué par le facteur vers midi pour les derniers." Le démarage du portage aurait commencé à la fin des années 1960.
Le maire honoraire, Francis Pouligo pointe aussi" l'avancée qu'a constitué la mise au normes des boîtes aux lettres". Cela a permis au porteur de journaux un gain de temps et il a arrêté de déposer le journal sur la paillasson au perron des habitations ou dans un morceau de canalisation PVC.
A partir des années 1980, Emile MORIN [3/12/1925 – 22/07/2016], ancien employé du journal, établi à Séné, sera le premier correspondant de presse sinagot. Collectionneur de cartes postales anciennes, on lui doit également le livre "Le Pays de Séné".
LE SINAGOT : Il faut également citer ce bulletin paroissial de l'Abbé LE ROCH: Fort d'un atelier de photocopies au sein même du presbytère, le recteur était devenu, en marge de son activité de prêtre, "imprimeur, rédacteur, gérant" un 'auto-entrepreneur',rédacteur en chef du mensuel "Le Sinagot", véritable "organe de presse local". Lire article dédié.
Le Télégramme de Brest s'implante à Vannes :
Le Télégramme de Brest apparait à Vannes en 1995 après avoir repris les abonnés de La Liberté du Morbihan. Les premiers numéros sortent sur le nom du Télégramme de Vannes. La première correspondante pour Séné est alors Liliane BAUCHE., ancienne conseillère municipale du maire Albert GUYOMARD.
Le journal profite du déménagement à Séné de sa pigiste, Monique MARTIN pour lui confier la correspondance pour notre commune. Pour Mme Martin, qui a un emploi par ailleurs, l'activité de correspondant lui permet de s'adonner à une forme d'écriture par la rédaction des articles, de sortir de son quotidien professionnel et de découvrir beaucoup d'aspects de la vie d'une commune. En 1998, elle est remplacée pour quelques mois par Gaëlle RAUD. Puis elle repart assister aux assemblées d'associations, aux conseils municipaux, aux inaugurations, aux kermesses et autres mainifestations sinagotes. Lors de son départ à la retraite, elle ne souhaite pas conserver cette activité de correspondante du journal.
Alexandra DANIEL et Jeannine ETIENNE s'essayent à cette fonction. En janvier 2003 Gilles FLEURY devient le correspondant du journal de Morlaix. Il restera fidèle au poste jusqu'en 2013.
Françoise ANTOINE, ancienne conseillère municipale à Séné de l'équipe Carteau, assurera le lien du Telégramme avec les Sinagots jusqu'en 2016.
Sophie DUBOC lui succède en 2016 et passera la flambeau en 2020? à Laurence DALPAYRAT. actuelle correspondante du TELEGRAMME pour Séné.
LE BULLETIN MUNICIPAL: wiki-séné a pu consulter un des tout premiers bulletins d'informations municipales. Il s'agissait à l'époque du maire Albert Guyomard, de feuilles dactylographiés et polycopiées et agrafées ensemble.
Jean RICHARD se souviens:"Dans les années d'après guerre, c'était le garde-champêtre qui annonçait sur la place de la mairie les principales décisions du conseil municipal".
Sous le mandat de Francis Pouligo, apparait un bulletin municipal sorti de chez un imprimeur. Dans ces bulletins, les maires (Pouligo, Carteau) avaient à coeur d'y insérer les comptes rendus des conseils municipaux, des dossiers explicatifs, le budget de la ville. C'était alors un vrai organe d'informations à la lecture exigente et c'est encore un fond intéressant pour l'historien local. Au fil du temps, ce bulletin s'est appauvri en informations utilse au citoyen électeur au profit de pages illustrées qui rendent compte "del'air du temps" à Séné".
Le Ouest-France succède au Ouest-Eclair:
A la Libération, l'Ouest Eclair [1899-1944] laisse la place à Ouest-France de Rennes qui assurera une édition à Vannes à partir de 19xx..
Pascal Dagouassat se souvient: "Nous achetions le journal surtout à la boulangerie, (La boulangerie Robino passant à domicile nous l'envoyait) ou par le facteur ( il fallait attendre son passage pour avoir le plaisir de lire le journal). Mon cousin Loulou Le Menach a livré le journal pour le Télégramme, sinon beaucoup de sinagots ont livré le journal"
Jean RICHARD se rapelle: "Beaucoup de gens achetaient Ouest France pour lire les aventures de Lariflette ,
Tous les jours il y avait un dessin au bas d’une page ! ". La BD de Daniel LABORNE sera paraitra dans le quotidien de 1946 à 1988.
Dans son numéro daté de janvier 1987, le bulletin Municipal nous donne le nom de la correspondante du journal, Marie Claire MONNERAYE [1936-2017]. Etablie avec son mari à Séné en 1972, elle sera conseillère municipale sous le 1er mandat de Carteau. Pour subvenir aux revenus du foyer, elle devient correspondante du journal, activité adaptée à sa charge de mère de 3 jeunes enfants. Elle restera fidèle au poste jusqu'à la fin 1999. Son fils se souvient qu'elle recevait à la maison les Sinagots pour les aider à préparer la publication des obsèques dans le journal, via leur filiale Precom.
Francis DERRIEN succède à Mme Monneraye quelques mois avant que Anne DALMAIS reprenne cette fonction en décembre 2000, qu'elle assurera jusqu'en 2018. Un "véritable temps plein" pour cette Sinagote d'adoption, installée à Séné depuis 1998, qui s'investit dans cette actiivté au contact des Sinagots. En novembre 2013, elle organisa une exposition à Grain de Sel sur ses plus belles photos en tant que correspondante.
Anne DALMAIS se souvient: "Ce qui m'a motivée, tout au long de ces années, a été le contact avec les gens, quels que soient leurs métiers, quelles que soient leurs tranches d'âges, leur implication dans la vie associative ou politique, culturelle, sportive, ou encore dans la protection de l'environnement, ou l'enseignement.
En 2018, Pascal DAGOUASSAT, ancien conseiller municipal et ancien salarié du journal, a repris la correspondance de presse pour le 1er quotidien français.
Notre commune Séné a accueilli pendant des décennies des hommes d'église, des écclésiastiques, qui aux côtés du Recteur de la commune (lire article dédié) s'occupaient des fidèles de la paroisse. Certains ont eu un destin dramatique, comme le vicaire Louis LE TOULLEC, d'autres se sont illustrés par leur charité chrétienne comme Pierre LE NEVE, ou par leur engagement social comme Joseph LE ROCH.
Joachim GUILLOME, vicaire à Séné de 1821 à 1838, s'est illustré quant à lui, dans la grammaire bretonne et la littérature en breton. Peu de Sinagot le connaisse.
Joachim GUILLOME naît le 11 ventôse de l'An V, selon le calendrier républicain, date qui correspond au 1er mars de 1797. Il voit le jour au sein d'une famille de laboureurs de la commune de Malguénac en Morbihan, dans le village de Bonarh, comme nous l'indique son acte de naissance. La famille Guillôme destinera plusieurs de ses garçons à la carrière écclésiastique.
En préface de la réédition de 1991, de l'ouvrage de Joachim GUILLOME, "Livr el Labourer", Yves Le Berre du Centre de Recherches Bretone et Celtique, nous donne queqlues informations sur le parcours du futur grammairien.
Après une enfance à Malguénac, ses parents tenaient une petite exploitation, propriété du comte de Boisgelin, il part vivre chez son oncle paternel, Julien GUILLOME, curé de Grand-Champ, qui lui apprit les rudiments du latin et du français. Le "Grand Guillome", surnom de son oncle, allait joué un rôle important pendant la chouannerie. Vers 1812, il entra au collège de Vannes. Quelques années plus tard, pendant la « petite Chouannerie » en 1815, le jeune Joachim GUILLOME voulut lui aussi faire partie du groupe qui fit le coup de feu pour le service du roi. Une fois terminé ses études supérieures, il entra au grand séminaire de Vannes en 1819. Il fut ordonné prêtre en 1821 et son premier poste fut à Séné, comme vicaire, où il demeurera jusqu'en 1843.
Le recteur de Séné est Jean Louis TOUMELIN 31/5/1787-1822-1868-12/12/1868] qui succède à Pierre COLENO décédé le 15 février 1822. On en sait pas grand-chose des ses années au bord du golfe du Morbihan, dans une commune de pêcheurs et de laboureurs. C'est à Séné qui'l écrit Imitation et Uirhiès et sa grammaire bretonne.
En 1843, il devient recteur de la paroisse de Kergrist, près de Pontivy. C'est dans cette commune qu'il composera Livr el Labourer publié pour la première fois en 1849,
Le "désservant" de Kergrist, commune de l'arrondissement de Napoléonville (Pontivy, aujourd'hui), décède le 5 octobre 1857. à son domicile dans le bourg. Dernièrement, Muriel@Marchand, historien local de cette commune a retrouvé la tombe du vicaire breton qui a marqué sa dernière paroisse :
"ce poète breton a été recteur de Kergrist. Il a marqué la commune par son engagement, et la littérature bretonne par ses oeuvres. Kergrist avait perdu son presbytère pendant la Révolution. Le recteur a sollicité de nombreuses bonnes volontés afin d'en financer et rebâtir un nouveau. Il réussit ce tour de force en 1845. Il a aussi contribué à la rénovation de la chapelle Saint-Merec. A l'époque, on évoque même une reconstruction. Mais c'est son oeuvre littéraire, « Livr el labourer », publiée en 1849, qui marquera l'histoire et la langue bretonne".
Effectivement, en 1836, alors qu'il est vicaire à Séné, Joachim GUILLOME publie un livre sur la grammaire celtique, on dirait aujourd'hui bretonne, sur laquelle il prend la peine d'ajouter son titre de vicaire de Séné. L'ouvrage, qui fait référence dans la langue bretonne, a été depuis réédité plusieurs fois et il est disponible en version numérisée sur Gallica BnF.
Connu à Malguénac, sa paroisse natale, célébré par un nom de rue à Kergrist, sa dernière paroisse, il se doit d'être connu à Séné, où il rédigea sa très usitée "Grammaire Française-Bretonne".
Après son décès le journal, Le Foyer Breton faisait la nécrologie du Père Joachim GUILLOME.
Pour en savoir plus sur Joachim Guillome, lire les articles de l'Abbé P. Le Goff paru dans les années 1930 dans la revue "LE FOYER BRETON" rassemblées ici dans le ficheir pdf ci-joint.
Bibliographie de Joachim Guillome :
• Guerzenneu eid escobty Guénèd, dré en eutru Guillome, J.-M. Galles, Guéned, 1857 (OCLC 61497015)
• Livr el labourer, groeit dré ne eutru Guillom, N. de Lamarzelle, Vannes, 1849 (OCLC 32451782). Consultable sur la bibliothèque numérique de l'Université Rennes 2 [archive]
Réédition de 1991 par le centre de Recherches Bretonne et Celtique, précédé d'unétude par Yves Le Berre : le paysage d'un rêve.
• Grammaire française-bretonne, contenant tout ce qui est nécessaire pour apprendre la langue bretonne de l'idiome de Vannes J.-M. Galles, Vannes, 1836 (OCLC 18552593) Téléchargeable sur la BnF.
• Vocabulaire nouveau, ou Dialogues français et bretons, Galles, Vannes, 1835 (OCLC 45645875).