Petites histoires
- CHAPELAIN, condamné à la relégation
- Chez les MAHE, les 3 garçons seront instituteurs
- Un briquetier à Séné, 1881
- La foire de Saint-Laurent, par l'Abbé LE ROCH
- Les marins sinagots à la TV, 1980
- Le cabanon de l'artiste BOISECQ à Barrarach
- La faillite d'AVROUIN-FOULON, 1858
- Le saltimbanque diffuse la variole, 1869
- Les DANO, damnés de la terre de Cantizac
- L'amer Saint-Antoine à Boëdic, 1865
- KERIO, Léonie et leur triplées 1927
CHAPELAIN Yves Marie [29/10/1853-27/6/1892] nait au village du Versa dans le nord de la commune. Ses grands-parents de Chapelain sont recensés en 1841.
Son père, Jean Marie [10/10/1819-25/7/1859 Séné Versa], absent lors de ce recensement, il a 22 ans, doit faire son service militaire. Il sera d'abord cultivateur comme ses parents avant de devenir maçon . Au début des années 1850,, il a épousé Yvonne OLIVIERO.
L'acte de naissance Yves Marie CHAPELAIN révèle qu'un des témoins n'est autre que l'instituteur du village Pierre Marie Loiseau. Fut-il un bon élève?
La recherche des enfants de la famille Chapelain sur les registres de l'état civil à Séné nous donne, Yves Marie né le 29/10/853 puis Marie Anne, née le 13/9/1855; deux jumelles mortes enfants, Joséphine [28/8/1857-4/9/1857] et Françoise [28/8/1857-25/4/1858]. Ces enfants étant tous nées au Versach où leur père décède le 25/7/1859.
Après la défaite de Sedan, la jeune III République à la volonté de reconstituer des forces armées nationales. Le jeune CHAPELAIN s'engage le 17/8/1872, il a alors 19 ans, dans le 93° Régiment de Ligne et en sort le 17/8/1874 soldat de 2° classe. Il se réengagera en 1881, mais ses difficultés avec la discipline militaire le conduiront à être à plusieurs reprises déclarés insousmis. C'est le début des fiches de matricule des jeunes Français qui nous permettent de retracer le parcours militaire mais également civil des appelés.
La fiche de matricule de Yves Marie CHAPELAIN mentionne également ses condamnations. Et elles sont nombreuses!
Celles établies par le tribunal correctionnel de Vannes font l'objet d'articles dans la presse locale.
La relégation est une peine corporelle créée par une loi de 1885 et supprimée en 1970. La relégation était définie comme « l'internement perpétuel sur le territoire de colonies ou possessions françaises, des condamnés que la présente loi a pour objet d'éloigner de France » (métropolitaine).
Le 13 décembre 1890 le Tribunal Correctionnel de Bordeaux le condamne à 3 mois de prison un jour de prison et à la relegation pour vol. Le 20 septembre 1891, il embarque à bord du Ville de Saint-Nazaire pour la Guyane.
Il arrive à Saint Laurent du Maroni en octobre 1891. L'administration pénitencière indique en "Renseignements Divers" que notre Sinagot, insoumis et multirécidiviste est couvreur.
Yves Marie CHAPELAIN dont la dernière profession fut "marin", décède à Saint Jean du Maroni, en Guyane le 27/6/1892.
On ne remerciera jamais assez le travail de numérisation réalisé par les Archives du Morbihan. Pour le Centenaire de la 1ère Guerre Mondiale, un grand nombre de fiches de matricule des soldats ont été ainsi mise à la disposition des historiens amateurs. Wiki-sene s'est procuré une extraction par profession. En la regardant de près, on peut voir le nom de 3 soldats ayant le même patronyme et ayant déclaré avant de partir à la guerre, la même profession d'instituteur. On a envie d'en savoir plus...et de raconter une histoire...
Louis MAHE, né en 1819 à Vannes, est l'enfant naturel de Marie MAHE, native de Sarzeau et domestique à Vannes. A l'age de 20 ans, il accomplit son service militaire dans la marine à Toulon d'où il sort matelot de 3° classe.
Sa future épouse, Marie Josèphe LE ROUX nait en Arradon au village du Moustoir en 1834. Sa mère et ménagère et son père Joachim LE ROUX est Préposé des Douanes.
Les obligations de service amènent la famille sur l'Ïle au Moines où il décède en 1843. Le dénombrement de 1841 de cette commune montre la composition de la famille Leroux: que des filles! Notre "Marie Josèphe", quittera l'île pour aller travailler sur Séné où elle déclare l'activité de cultivatrice l'année de son mariage, en 1859 avec l'ex Matelot de la Marine, Joseph MAHE, qui fils naturel, obtient de son ancien Général de Brigade, l'autorisation de prendre épouse.
Le jeune couple s'installe à Moustérian où nait leur premier enfant Marie Louise Françoise. L'acte de naissance nous apprend que son père est préposé des douanes au port deTrehiguier commune de Pénestin. Le gendre a donc choisi la carrière de son beau-père.
Pour la naissance de Marie Rose, leur 2° enfant, en 1861, Louis MAHE est matelot des Douanes à Langle en Séné. L'acte de naissance de ses jumelles nées en 1864, dont une meurt la même année, nous précise que la famille vit à Canivarch. Deux ans plus tard, arrive le 1er garçon, Edouard alors que la famille du douanier vit à Montsarrac. Le 2° garçon, Emmanuel, vient au monde alors que la famille vit toujours à Montsarrac en 1869. Le 3° enfant mâle, Célestin, voit le jour à Moustérian en 1874. Vincent sera le 4° garçon de la famille toujours installée à Moustérian en 1876. En 1880, la famille est endeuillée, l'ainé des garçons, Edouard, décède à l'âge de14 ans.
Les enfants étaient surement scolarisés dans les Ecoles de Séné qui ont vu le jour ces dernières années.
En 1886, le dénombrement à Séné indique que Louis MAHE est retraité à Moustérian.
Emmanuel n'est pas pointé par l'officier du recensement, car il effectue son service militaire. Sa fiche de matricule nous indique qu'il est instituteur. Il aura un poste à Vannes, puis Guillas, Lorient..
En 1891, sur l'acte de mariage de sa fille Marie Rose on lit que la famille Mahé vit à Moustérian autour du retraité des douanes.
En 1894, Célestin fait son service militaire et déclare la profession d'instituteur. Il débute par un poste à Josselin, puis Riantec et Lorient. En 1899 il est en poste à Saint-Jean Brevelay où il se mariera et où, après un passage à Ploërmel il semble s'être établi avec son épouse.
En 1896, son frère Vincent passe sous le drapeau et déclare également la profession d'instituteur. On ne lit pas bien sur sa fiche de matricule ses premières domiciliations. Après Lorient, il sera instituteur à Larré et Rieux.
En 1897, la famille Mahé vit toujours à Moustérian quand il marit son fils Emmanuel avec une femme divorcée de 10 ans son aînée ! Et en 1899 quand il marit à son tour sa fille Marie Vincente.
En 1900, il perd sa fille Marie Rose, âgée de 39 ans et en 1905, Louis MAHE devient veuf.
Louis MAHE, l'enfant sans père, aura donné à la III° République trois garçons instituteurs qui officieront dans les écoles du Morbihan. Le douanier en retraite décède à Séné le 2/10/1909 à l'âge de 80 ans.
Dans un pays de schistes, d'ardoisières et de carrières de granit, il semble peu problable de trouver une manufacture de briques. Et pourtant, cet article daté de mars 1881, nous donne le détail d'une vente d'une briqueterie à Séné. On comprend que l'atelier de production se situait rue de Séné à Vannes. A l'époque cette rue partait du port de Vannes (actuelle rue Monseigneur Tréhiou) et poursuivait vers Séné. Sur son chemin, la croix de Kernipitur, puis la ferme de Keravelo et le pont d'Argent qui enjambe le ruisseau de Cantizac.
La publicité notariale indique que si la briqueterie est sur la rue de Séné, sur un terrain appartenant à Mme de la HITOLLE. Quant à la carrière de terre à brique, là ou existe un filon d''argile qui sert à confectionner des tuiles, il est située près de Keravelo sur la commune de Séné.
Il existait d'ailleurs d'autres briqueteries sur Plescop, Baden et surtout à Malgorvenec en Saint-Avé, près de Bilaire à Vannes. Le bâtiment existe toujours et fait l'objet d'uneréhabilitations au titre du patrimoine industriel.
Cet autre article du Petit Breton daté de mai 1881, nous indique que la briqueterie fut acquise vraisemblablement par Olivier LEROY, qui insère une réclame dans le journal.
On retrouve la famille du briquetier lors du dénombrement de 1886, pointée quelque part entre le château de Limur et le village de Cano. Olivier LEROY [5/4/1841 Vannes - 9/2/1912 Ploeren] s'est marié à Vannes le 17/5/1862 avec Jeanne Marie LAMOUR [21/6/1843 Vannes - 2/2/1898 Ploeren]. Tous leur enfants sont nés rue de Séné à Vannes où la famille habitait avant de gagner Séné. On peut penser qu'il était déjà en poste à la briqueterie de Mme LAHITOLLE, rue de Séné à Vannes et qu'après l'acquisition du fond, il est venu s'installer sur Séné. Fils de journalier, journalier lui-même avec sa femme journalière, ils accèdent ainsi au statut d'artisan patron. On peut supposer qu'il ne paya pas cher cette briqueterie et son terrain de Keravelo à Séné.
Olivier LEROY restera quelques années briquetier entre Vannes et Séné et finira par gagner Ploeren où son épouse décède en 1898. Le gisement d'argile de Séné devait sans doute arriver à sa fin pour ne plus alimenter la briqueterie de Séné. Et puis l'arrivée du chemin de fer et des matériaux de construction a sans doute changer les choses...Il finira sa vie à Vannes en 1912.
Il avait acquis la briqueterie à Mme de LAHITOLLE. On retrouve la famille PERRIER de LAHITOLLE sur les sites de généalogie. Il pourrait s'agir de Henri Jules Frédéric Antoine PERRIER DE LA HITOLLE [31/5/1832-1/9/1880], colonel d'artillerie, décédé un an aupâravent. Lors de la succession, ce bien qu'était la briqueterie, rapportant moins, il fut vendu par sa veuve Anne Henriette BAIN de la COQUERIE [1842-1912].
Quand à l'ancienne carrière avec son filon d'argile et le batiment même de la briqueterie, où étaient-ils situés à Séné?