Petites histoires
- CHAPELAIN, condamné à la relégation
- Chez les MAHE, les 3 garçons seront instituteurs
- Un briquetier à Séné, 1881
- La foire de Saint-Laurent, par l'Abbé LE ROCH
- Les marins sinagots à la TV, 1980
- Le cabanon de l'artiste BOISECQ à Barrarach
- La faillite d'AVROUIN-FOULON, 1858
- Le saltimbanque diffuse la variole, 1869
- Les DANO, damnés de la terre de Cantizac
- L'amer Saint-Antoine à Boëdic, 1865
- KERIO, Léonie et leur triplées 1927
Petites histoires
CHAPELAIN, condamné à la relégation
CHAPELAIN Yves Marie [29/10/1853-27/6/1892] nait au village du Versa dans le nord de la commune. Ses grands-parents de Chapelain sont recensés en 1841.
Son père, Jean Marie [10/10/1819-25/7/1859 Séné Versa], absent lors de ce recensement, il a 22 ans, doit faire son service militaire. Il sera d'abord cultivateur comme ses parents avant de devenir maçon . Au début des années 1850,, il a épousé Yvonne OLIVIERO.
L'acte de naissance Yves Marie CHAPELAIN révèle qu'un des témoins n'est autre que l'instituteur du village Pierre Marie Loiseau. Fut-il un bon élève?
La recherche des enfants de la famille Chapelain sur les registres de l'état civil à Séné nous donne, Yves Marie né le 29/10/853 puis Marie Anne, née le 13/9/1855; deux jumelles mortes enfants, Joséphine [28/8/1857-4/9/1857] et Françoise [28/8/1857-25/4/1858]. Ces enfants étant tous nées au Versach où leur père décède le 25/7/1859.
Après la défaite de Sedan, la jeune III République à la volonté de reconstituer des forces armées nationales. Le jeune CHAPELAIN s'engage le 17/8/1872, il a alors 19 ans, dans le 93° Régiment de Ligne et en sort le 17/8/1874 soldat de 2° classe. Il se réengagera en 1881, mais ses difficultés avec la discipline militaire le conduiront à être à plusieurs reprises déclarés insousmis. C'est le début des fiches de matricule des jeunes Français qui nous permettent de retracer le parcours militaire mais également civil des appelés.
La fiche de matricule de Yves Marie CHAPELAIN mentionne également ses condamnations. Et elles sont nombreuses!
Celles établies par le tribunal correctionnel de Vannes font l'objet d'articles dans la presse locale.
La relégation est une peine corporelle créée par une loi de 1885 et supprimée en 1970. La relégation était définie comme « l'internement perpétuel sur le territoire de colonies ou possessions françaises, des condamnés que la présente loi a pour objet d'éloigner de France » (métropolitaine).
Le 13 décembre 1890 le Tribunal Correctionnel de Bordeaux le condamne à 3 mois de prison un jour de prison et à la relegation pour vol. Le 20 septembre 1891, il embarque à bord du Ville de Saint-Nazaire pour la Guyane.
Il arrive à Saint Laurent du Maroni en octobre 1891. L'administration pénitencière indique en "Renseignements Divers" que notre Sinagot, insoumis et multirécidiviste est couvreur.
Yves Marie CHAPELAIN dont la dernière profession fut "marin", décède à Saint Jean du Maroni, en Guyane le 27/6/1892.
Chez les MAHE, les 3 garçons seront instituteurs
On ne remerciera jamais assez le travail de numérisation réalisé par les Archives du Morbihan. Pour le Centenaire de la 1ère Guerre Mondiale, un grand nombre de fiches de matricule des soldats ont été ainsi mise à la disposition des historiens amateurs. Wiki-sene s'est procuré une extraction par profession. En la regardant de près, on peut voir le nom de 3 soldats ayant le même patronyme et ayant déclaré avant de partir à la guerre, la même profession d'instituteur. On a envie d'en savoir plus...et de raconter une histoire...
Louis MAHE, né en 1819 à Vannes, est l'enfant naturel de Marie MAHE, native de Sarzeau et domestique à Vannes. A l'age de 20 ans, il accomplit son service militaire dans la marine à Toulon d'où il sort matelot de 3° classe.
Sa future épouse, Marie Josèphe LE ROUX nait en Arradon au village du Moustoir en 1834. Sa mère et ménagère et son père Joachim LE ROUX est Préposé des Douanes.
Les obligations de service amènent la famille sur l'Ïle au Moines où il décède en 1843. Le dénombrement de 1841 de cette commune montre la composition de la famille Leroux: que des filles! Notre "Marie Josèphe", quittera l'île pour aller travailler sur Séné où elle déclare l'activité de cultivatrice l'année de son mariage, en 1859 avec l'ex Matelot de la Marine, Joseph MAHE, qui fils naturel, obtient de son ancien Général de Brigade, l'autorisation de prendre épouse.
Le jeune couple s'installe à Moustérian où nait leur premier enfant Marie Louise Françoise. L'acte de naissance nous apprend que son père est préposé des douanes au port deTrehiguier commune de Pénestin. Le gendre a donc choisi la carrière de son beau-père.
Pour la naissance de Marie Rose, leur 2° enfant, en 1861, Louis MAHE est matelot des Douanes à Langle en Séné. L'acte de naissance de ses jumelles nées en 1864, dont une meurt la même année, nous précise que la famille vit à Canivarch. Deux ans plus tard, arrive le 1er garçon, Edouard alors que la famille du douanier vit à Montsarrac. Le 2° garçon, Emmanuel, vient au monde alors que la famille vit toujours à Montsarrac en 1869. Le 3° enfant mâle, Célestin, voit le jour à Moustérian en 1874. Vincent sera le 4° garçon de la famille toujours installée à Moustérian en 1876. En 1880, la famille est endeuillée, l'ainé des garçons, Edouard, décède à l'âge de14 ans.
Les enfants étaient surement scolarisés dans les Ecoles de Séné qui ont vu le jour ces dernières années.
En 1886, le dénombrement à Séné indique que Louis MAHE est retraité à Moustérian.
Emmanuel n'est pas pointé par l'officier du recensement, car il effectue son service militaire. Sa fiche de matricule nous indique qu'il est instituteur. Il aura un poste à Vannes, puis Guillas, Lorient..
En 1891, sur l'acte de mariage de sa fille Marie Rose on lit que la famille Mahé vit à Moustérian autour du retraité des douanes.
En 1894, Célestin fait son service militaire et déclare la profession d'instituteur. Il débute par un poste à Josselin, puis Riantec et Lorient. En 1899 il est en poste à Saint-Jean Brevelay où il se mariera et où, après un passage à Ploërmel il semble s'être établi avec son épouse.
En 1896, son frère Vincent passe sous le drapeau et déclare également la profession d'instituteur. On ne lit pas bien sur sa fiche de matricule ses premières domiciliations. Après Lorient, il sera instituteur à Larré et Rieux.
En 1897, la famille Mahé vit toujours à Moustérian quand il marit son fils Emmanuel avec une femme divorcée de 10 ans son aînée ! Et en 1899 quand il marit à son tour sa fille Marie Vincente.
En 1900, il perd sa fille Marie Rose, âgée de 39 ans et en 1905, Louis MAHE devient veuf.
Louis MAHE, l'enfant sans père, aura donné à la III° République trois garçons instituteurs qui officieront dans les écoles du Morbihan. Le douanier en retraite décède à Séné le 2/10/1909 à l'âge de 80 ans.
Un briquetier à Séné, 1881
Dans un pays de schistes, d'ardoisières et de carrières de granit, il semble peu problable de trouver une manufacture de briques. Et pourtant, cet article daté de mars 1881, nous donne le détail d'une vente d'une briqueterie à Séné. On comprend que l'atelier de production se situait rue de Séné à Vannes. A l'époque cette rue partait du port de Vannes (actuelle rue Monseigneur Tréhiou) et poursuivait vers Séné. Sur son chemin, la croix de Kernipitur, puis la ferme de Keravelo et le pont d'Argent qui enjambe le ruisseau de Cantizac.
La publicité notariale indique que si la briqueterie est sur la rue de Séné, sur un terrain appartenant à Mme de la HITOLLE. Quant à la carrière de terre à brique, là ou existe un filon d''argile qui sert à confectionner des tuiles, il est située près de Keravelo sur la commune de Séné.
Il existait d'ailleurs d'autres briqueteries sur Plescop, Baden et surtout à Malgorvenec en Saint-Avé, près de Bilaire à Vannes. Le bâtiment existe toujours et fait l'objet d'uneréhabilitations au titre du patrimoine industriel.
Cet autre article du Petit Breton daté de mai 1881, nous indique que la briqueterie fut acquise vraisemblablement par Olivier LEROY, qui insère une réclame dans le journal.
On retrouve la famille du briquetier lors du dénombrement de 1886, pointée quelque part entre le château de Limur et le village de Cano. Olivier LEROY [5/4/1841 Vannes - 9/2/1912 Ploeren] s'est marié à Vannes le 17/5/1862 avec Jeanne Marie LAMOUR [21/6/1843 Vannes - 2/2/1898 Ploeren]. Tous leur enfants sont nés rue de Séné à Vannes où la famille habitait avant de gagner Séné. On peut penser qu'il était déjà en poste à la briqueterie de Mme LAHITOLLE, rue de Séné à Vannes et qu'après l'acquisition du fond, il est venu s'installer sur Séné. Fils de journalier, journalier lui-même avec sa femme journalière, ils accèdent ainsi au statut d'artisan patron. On peut supposer qu'il ne paya pas cher cette briqueterie et son terrain de Keravelo à Séné.
Olivier LEROY restera quelques années briquetier entre Vannes et Séné et finira par gagner Ploeren où son épouse décède en 1898. Le gisement d'argile de Séné devait sans doute arriver à sa fin pour ne plus alimenter la briqueterie de Séné. Et puis l'arrivée du chemin de fer et des matériaux de construction a sans doute changer les choses...Il finira sa vie à Vannes en 1912.
Il avait acquis la briqueterie à Mme de LAHITOLLE. On retrouve la famille PERRIER de LAHITOLLE sur les sites de généalogie. Il pourrait s'agir de Henri Jules Frédéric Antoine PERRIER DE LA HITOLLE [31/5/1832-1/9/1880], colonel d'artillerie, décédé un an aupâravent. Lors de la succession, ce bien qu'était la briqueterie, rapportant moins, il fut vendu par sa veuve Anne Henriette BAIN de la COQUERIE [1842-1912].
Quand à l'ancienne carrière avec son filon d'argile et le batiment même de la briqueterie, où étaient-ils situés à Séné?
La foire de Saint-Laurent, par l'Abbé LE ROCH
LA FOIRE DE SAINT-LAURENT
Elle se tenait dans le voisinage de la chapelle le 22 Septembre ou le lendemain quand cette date tombait un dimanche. C'était une des plus importantes de la région et l'on s'y rendait d'assez loin. Elle s'est perpétuée jusqu'à la dernière guerre de 39-45 qui a vu définitivement son déclin et sa disparition.
On y présentait toutes sortes d'animaux, bon an mal an, une cinquantaine de vaches, autant de cochons, une centaine de chevaux et encore des boeufs. Chaque catégorie avait son foirail traditionnellement réservé. Les vaches étaient surtout de vieilles bêtes que l''on vendait pour la boucherie en fin de saison. Les boeufs venaient de la région de Questembert. Un maquignon de Ruffiac arrivait régulièrement dès la veille avec une quinzaine de chevaux que les fermiers du village accueillaient dans leurs écuries. Les marchands de Locminé se reconnais¬saient à la longue blouse bleue qui leur tombait presque sur les sabots, à leur chapeau de velours et à leur cravache.
Une foule nombreuse se pressait à la foire, paysans des campagnes et bourgeois de la ville. On y accourait à pieds, à cheval ou en chars-à-bancs, qu'une capote parfois abritait du soleil ou de la pluie. Cette assemblée attirait les marchands qui étalaient leurs éventaires en bordure du chemin ou dans les prairies. On vendait de tout : de la soupe, du ragoût, du pain, des charcuteries, des sardines grillées et naturellement toutes sortes de friandises du far, des fruits, des berlingots et des cacahuètes ... Comme il cied en Bretagne, les débitants de café et de boissons ne demeuraient pas en reste. On y exposait même du matériel agricole paniers, brouettes, instruments aratoires et jusqu'à des charrues et des brabants.
La foire se doublait d'une fête foraine avec son cortège de baraques, de manèges et de balançoires et son accompagnement de flonflons. Au son d'un orgue de Barbarie et à la grande joie des enfants, les chevaux de bois tournaient, entraînés par un cheval, celui-ci en chair et en os.
Pour s'en retourner, bêtes et gens étaient parés d'éventails et de mir li tons multicolores, et au collier des chevaux les grelots tintaient joyeusement. Avec la foire de Saint-Laurent, c'était la belle saison qui tirait vers sa fin, et la Joie de la fête qui cédait le pas au recueillement d'un long hiver sans radio ni télévision.
Plus...
Les marins sinagots à la TV, 1980
Au printemps de 1980, le dynamique abbé Joseph LE ROCH réussit à faire venir la télévision à Séné pour réaliser un reportage sur les derniers sinagos. Le film de 23 mn, intitulé, SINAGO BOTEU PLAD E LAK E VERH DE RUANNAD", réalisé par Franco Calafuri et Alain Bienvenu, fut diffusé deux fois sur les chaines nationales Antenne2 et FR3 e, juin 1980. Il annonça l'événement dans le bulletins paroissial et fit après sa diffusion un débreiffing de cet diffusion. Le reportage comportait des prises de vues extérieures sur la Golfe du Morbihan et des interviews au café de Bellevue de vieux marins de Séné auxquels s'était jointe Ernestine MORICE.
SENE au petit écran
Dans le dernier Bulletin, nous vous annoncions une prochaine émission, sur FR3, devant relater en 23 minutes un aperçu sur la vie des marins sinagots ... Les prises de vue sont terminées. A vous, chers lecteurs, d'être à vos postes un de ces samedis sur FR3, à 13 H 30 ... Titre de l'émission : "BREIZ O VEVA" ... Cette même émission sera retransmise sur ANTENNE 2 , mais à une date que nous ne pouvons vous donner aujourd'hui. Consultez donc les programmes sur les journaux de fin Avril ou début Mai ... Voici le texte que vous entendrez (nous y avons mis en regard sa traduction).
Ni zo aman è Siné, anuèt Sénac én amzer goh; chetu perag é vé groeit "Sinagiz" ag en dud e chom énni; hag er gir-se en des reit "Sinagots" è galleg er hornad.
Nous sommes ici à Séné, qui s'appelait autrefois Sénac. Les habitants se sont donc appelés les "Sénageu", mot qui a donné les "Sinagots".
A viskoah, Sinagiz e zo bet "tud¬er mor" , én arbenn ag o hornad douar boud gozig gronnet ged en deur é penn pellan er Mor Bihan étré stér Gwéned hag hani Noaleù. Boud int bet a viskoah MORAERION ha PESKETERION, rag aveid biùein ha desaù liéz mat ur famill stank, é vezé red grons kavouid àr en tachad er bouéd rekiz. Ha mor Gwéned ( anùet breman er Mor Bihan) e oé sanset tad magér en dud-man. Betaf nandeg kant daou ha hanterkant (1952), Sinagiz o doé bageu-pesketa dishanval braz doh ré ar mor braz, hag e vezé anùet "sinagot" é galleg. Ur bamm o gwélet ken plomm àr en deur ! Groeit e oent ged koed derù, liùet liésan ged goultron du ; ha ged bihan deur édanté, é hellent heb riskl erbed douarein mem àr er lizeù. O gouélieù e oé karré a getan; met goudé, éh es bet chanjet er blein anehé, hag er stumm kaèr-sé on-es ni anaùet. Gwéharall, éh oé groeid er gouélieu ged krohen-loned tenaù, hag arlerh ged liénkrenn tiù, a liù ru. Hag er besketerion en-em anaué étrézé a ziabell àr èr mor doh liù en daboneù gouriet arnehé.
Les Sinagots, de tous temps, se sont tournés vers la mer : le découpage des côtes, la situation de Séné au fond du Golfe, entre la Rivière de Vannes et celle de Noyalo l'y prédestinaient. Toujours, les Sinagots ont été un peuple de marins, de pêcheurs. Pour vivre, bien souvent pour survivre, pour nourrir une famille nombreuse, il fallait bien tirer sa nourriture de ce que l'on trouvait sur place. Et ici, c'est la mer, la petite mer, c'est-à- dire le Mor Bihan, le Golfe. Pour pêcher, on utilisait jusqu'en 1952 un bateau typique le "Sinagot". C'était un bateau qui tenait admirablement la mer. Sa coque en chêne, construite autour d'un solide carénage et peinte généralement au col tar noir, exigeait peu de profondeur dans les eaux du Golfe, et lui permettait même de s'échouer sur les vasières sans aucun risque. Leurs voiles, carrées pendant longemps ont vu leur forme modifiée au sommet, et ont pris la belle allure que nous avons connue. D'abord en peau souple, elles furent ensuite taillées dans une toile solide, teintée en rouge,...et la plupart du temps, les pêcheurs se reconnaissaient sur le Golfe aux pièces rapportées et cousues, mais de couleurs plus ou moins foncées.
Boud e oé é nandeg kant seih ha daou uigent (1947) naù bag "sinagot" ha daouuigent. Ni bé chonj anehé er "Vas-Y-Petit Mousse", er "Sans-Gêne", er "Brér¬Bras". En tri ré devéhan : "Vers le Destin", "Mon Idée", "Rouget de l'Isle" e zo bet disarmet è nan dek kant tri ha tri uigent (1963). En devéhan é labourat e zo bet er "Pauvre de nous". Ne chom mui hiniù nameit tri, gloestret d'er plaisans, ha gellein e hrér ou guélet é porh Gwened.
En 1947, on comptait 49 sinagots, et leurs noms sont encore dans nos mémoires le"Vas-y-Petit¬Mousse", le "Sans-Gêne", le "Bér¬Bras". Les trois derniers sinagots: "Vers le Destin", "Mon Idée", "Rouget de l'Isle" ont été désarmés en 1963...et le dernier armé a été le"Pauvre de nous". Actuellement, il n'en reste plus que trois, armés "en plaisance"...On peut les voir au port de Vannes.
Ha boud éma bageu sort-sé e zo bet distrujet dré en tan ged Jul Cézar ér blé huéh ha hantér kant (56) éraok Jézuz¬Krist, dirag gouriniz er Ruiz??? Perchans ya, mar krédam ataù er péh en-des éan skriuet dem a zivoud en emgann-sé én é lèvr "De bello gallico". Bageu Siné e oé bageu dré lién, a pe gerhé ré er Romaned ged ruâneu Ha chetu ma arsavas en avél én un taol. Ne oé ket bet diéz d'er Romaned dispenn ha trohein ged felhiér hir fardaj bageù gwénédiz.
Est-ce que ces bateaux sinagots ont fait partie de la flotte que les trirèmes de Jules César a exterminée par le feu en 56 avant J.C, au large de la presqu'île de Rhuys?? Sans doute que oui, si l'on en croit Jules César lui-même qui a relaté son forfait dans son livre "Commentaires sur la Guerre des Gaules". Le vent était indispensable aux bateaux sinagots pour manoeuvrer...Mais le vent tomba, et les bateaux à rames des Romains n'eurent pas beaucoup de peine à couper, à l'aide de longues faux, le gréement de nos bateaux à voiles.
En avél .... Henneh e zo bet berped en dra rekisan de vageu Siné. Met arlerh er brezel devéhan, chetu deit er rnoteurieu. Achiù geté er bageu dré lién. Ar o lerh érna deit "pinassenneu", de lared é pikol tignoleù é sturnm ur V, seih-naù metr a hirded dehé. E nandeg kant daoù ha hantér kant (1952) é en des er bag "Ca me suffit" kernéret léh er "sinagot" dré lién "Ca me va" ... Ha houdé uigent vlé, ur hant pinassen bennag e zo bet lakeit é servij àr mor bihan Gwéned ; ha mé me-unan, a houdé daouzeg vlé, m'em es benniget ur pemzeg bennag anehé.
Le vent...Il a été toujours l'élément essentiel pour le bateau à pêche sinagot. Mais quand le moteur est apparu vers les années d'après guerre, le bateau à voile a été remplacé par des "pinasses": grosses plates en V de 7 à 9 mètres de long...C'est en 1952 que le bateau à moteur "Ça me suffit" a pris la relève du sinagot à voile "Ça me va". Depuis 20 ans, une centaine de bateaux-plates, en V ont été mis en service dans le Golfe du Morbihan, et moi-même, depuis 1968, j'en ai bien "baptisé" une quinzaine.
D'er prantad-sé, ur hart ag en dud e viùé diar er pesketereh pé en istr, ha kernentrall e labouré àr er lestri-komers pé er lestri-pétrol. Bihanneit mad endes breman en nivér anehé, ha nen des mui nameid tri-huéh tri uigent (78) a dud enskrivet àr roll en "dud a vor". Memès tra aveid er besketerion: deit int ur lodenn vihan ag er barrez. Ne faot ket bout souéhet a gement-sé, pe huélam tud ag en Argoed é toned de chorn ér gumun a gandeù. Pesketerion Siné e ya dré rah er Mor bihan ha betag iniz Houad, er Gerveur, Kiberén, de dapoud er pesked ged ur roued braz anùet "chalut" e stleijant àr o lerh. Lakat e hrant hoah kavelleù a gandeù eit tap morgad d'en nevé-han, ha de gourseù zo éh ant tré betag fardell Arzal de besketa silied bihan anùet "civelle". Lod kaer hoah e cherr en istr ged ravanelleù, eid o desaù arlerh én o farkeù-istr.
A ce moment, le quart de l apopulation vivait de la pêche et de l'ostréiculture, tandis que la même proportiuon naviguait sur les bateaux de commerce et les pétroliers. Maintenant, ce pourcentage est très inférieur, et on compte 78 inscrits maritimes. Lès pêcheurs sinagots sont devenus minoritaires dans la commune, d'autant plus qu'il y a eu un très grand apport de morbihannais de l'intérieur du département. Les marins-pêcheurs parcourent tout le Golfe et vont jusqu'à Houat, Belle-Ile, Quiberon. Ils utilisent le filet droit", c'est-à-dire le chalut. Ils posent également leurs casiers par centaines pour les "morgates" au printemps. Certains mois, de nuit, ils se rendent à Arzal, à l'embouchure de la Vilaine pour pêcher la "civelle". Un grand nombre enfin font la drague de l'huître et pratiquent l'ostréiculture.
Rag é Siné, gwazd ha mouézi, rah en dud e labour. Laret e vé
"Sinago boteù plad"
"e lak é verh de ruanad".
Gwir é. Ar lehidégi, er lennvor, étré Bouéd ha Bouédig, é Billerbon, é Monsarrag, hui o gwél, mouézi Siné é toug ur ré boteù iskiz: diw blankenn staget doh o zreid ged lérenneù, chetu "boteù-planch". Grés dehé, é hellant mont ha dont a dreuz er fang-mor de cherrér bélured ha kregad a ben sort, trawalh d' ober ur pred a féson. Ha bét sur: na Jorjet, na Poled pé Mari, pe za ur benérad geté, hâni ne ankouéha ou ferson. Epad en amzér-sé, er wazed e vé àr vor ...
Car tout le monde, hommes et femmes travailent à Séné et il y a un dicton qui dit : "Le Sinaqot à sabots plats" "Met sa fille aux avirons".
Oui, sur l'immense vasière du Golfe, entre Boëde et Boëdic, à Billerbon, à Montsarrac, les femmes de Séné portent une curieuse paire de chaussures deux planchettes avec des lanières de cuir, ce sont les "boteu-planches" qui leur permettent de parcourir les vasières à la recherche des palourdes, et de faire souvent ainsi de bonnes "godailles", et aucune d'elles, ni Paulette, ni Georgette, ni Marie n'oublie leur recteur, quand elle a fait une bonne pêche. Pendant ce temps, les hommes vont au large.
Boud e oé kant peder (104) bag é nandek kant dek ha tri-uigent (1970). E nandek kant tri-huéh ha tri-uigent (1978) ne chomé mui meid hanter kant (50) . Kalz a besketerion e zo bet red dehé, ged ké, klask ur labour bennag arall é uzinieù Gwéned pé ér Prad. Ur rézon e zo de gement-sé: priz er pesked ne des ket heuliet priz er vuhé, hag er pesketour n'hell ket mui biùein ken éz él agent. 0hpenn, en artizanted¬mor o devé poén braz é kaoud ur blank bennag a berh er Stad ; henne e zisko boud berped pih eid dakor presteù argand dehé a p' o des dobér. Er lézenneù a vrenan zo groeit kentoh eid rein harp à' er vistri-pesketerion, er ré e bieù bageu brasoh eid deuzek mètr. Met chetu: ne vé ket mui kavet hâni kin a ré sort-sé é Siné ... ! ! !
Anaù e hret breman bro Siné ... ,buhé en dud a Siné. Dèit d'on gwélet pe gareet ... N'ho-po ket ké ... Un dégemér ag er gwelan e vo groeit deoh ...
En 1970, il y avait 104 bateaux de pêche à Séné... En 1978, it n'y en avait plus que 50. Vous voyez que, si dans les années 65/70 on a construit beaucoup de pinasses, leur nombre a bien baissé, et nombre de pêcheurs, à contre-coeur, ont dû prendre un travail dans les usines de Vannes ou au Prat. Ceci vient du fait que le prix du poisson n'a pas suivi la hausse du coût de la vie, ce qui a entraîné une baisse du pouvoir d'achat du Pêcheur. De plus, les pouvoirs publics ne viennent pas, ou peu, en aide aux petits pêcheurs et n'accordent des crédits qu'aux patrons-pêcheurs, propriétaires de bateaux de plus de 12mètres, que l'on ne trouve pratiquement pas à Séné. Voilà Séné...Voilà la vie des Sinagots...Venez nous voir...Vous ne le regretterez pas!!
Voici la liste des 49 sinagots qui naviguaient à Séné en 1947
"Vengeur du Trépas" - "Jeune Chanto"- Petit Vincent" - "Les Trois Frères"¬-"Ca me regarde" - "Le Coq du Village"- -"Gracieuse" - "Patrie" - "Soyons amis" - "Vas-Y-P'tit Mousse" - "Jeune Alice" - "Coureur des Côtes" - "Aviateur Le Brix" - "Jean et Janine" --"La Déesse des Flots - "Voe Victis"- -"Ca me va" - "J.M.J.P." - "Méfie-Toi" - " Sans-Gène" - "Joseph et Thérèse" - " Vainqueur des Jaloux"¬-"Fleur de Printemps" - " Renée-Marguerite" - "Saint-Jacques" - "Avenir du Pêcheur" - " Vers Le Destin" -"L'Yser" - " Léonie Ma Chère" "Jeune Odette" - "Ma Préférée" - "Marguerite" -"On les aura" -" Capricieuse" -" Léonor et Marianne" -"Jouet des Flots" -" Brér bras" -"L'Idée de mon Père" - "Souviens-Toi" -" Aventure" -" Souvenir de Jeunesse" - "Mon idée" -"Cours Après"-"Va de Bon Coeur"- "Célestin et Louis"-"Pierre et Marie"-Le Drapeau de la Mer"--"Pauvre de Nous (le dernier armé) Pierre et Louis"-- ...
Une suggestion à l 'intention de nos édiles qui réclament des propositions lorsqu'il s'agit de donner des noms aux nouvelles rues du quartier marin de Séné : Pourquoi ne pas donner à ces rues les noms de ces ancien sinagots .. Cela serait sûrement préférable à ces noms passe-partout que l 'on constate atuellement ici où là ? ?
Dernière heure : Cette émission de FR3 passera sur l'antenne début JUIN (sous toutes réserves). Nous vous tiendrons au courant
Après la diffusion de ce reportage, l'abbé Le Roch publie dans le bulletin paroissial ce texte agrémenté de capture d'écran ici reproduite avec autant de fidélité que possible et en couleur.
APRES LE PASSAGE DES SINAGOTS à L'ANTENNE
C'est le samedi 21 Juin sur FR3 à 13 Hres et le mercredi 25 Juin sur Anbtenne 2 à 11Hres30 que nous avons pu regarder l'émission "SINAGO BOTEU PLAD E LAK E VERH DE RUANNAD", émission de Franco Calafuri et d'Alain Bienvenu.
Pierre Louis CADERO
Ce passage au petit écran a plu d'emblée à tous, aux "acteurs" comme aux spectateurs. Le montage
des séquences a peut-être surpris, mais avouons que c'était parfait comme réalisation, d'autant plus que les couleurs du film (le rouge et le noir des bateaux sinagots, le bleu du ciel, l'aspect verdâtre dé l'eau, du Golfe, le jaune des cirés de nos marins, les lumineuses couleurs des vitraux de l'église, .. Etc .. ) étaient bien rendues, et que le tout était projeté sur fond musical "envoûtant" ( Eh oui ! près de 25 personnes nous ont demandé le disque il s'agit de l'Opéra Sauvage" de Frédéric Rossif, disque que l'on trouve à Vannes ).
Après un exposé fait par un marin du Bono, exposé qui nous a permis de mieux saisir les différences ( barre, tirant d'eau, roof, voiles ) entre le "forban" (bateau du Bono) et le Sinagot (bateau de Séné), nous avons pu suivre les conversations, au Café René JACOB de Bellevue, savoureusement locales entre Pierre MIRAN, René JACOB [13/8/1924-12/5/2016] , Pierre-Louis CADERO [23/05/1904-30/03/1980], Louis LE FRANC, dit"MOUSSE" (tous les deux décédés depuis ( hèlas!) Jean Marie LE GUIL [16/2/1903-20/8/1983] dit P'tit JEAN, Jean DANET, Patern GREGAM et Ernestine MORICE [9/11/1909-24/10/1999] { me garikel ! hiniù en dé !).
Joseph LE FRANC
Nous avons été les témoins des évolutions du "VAINQUEUR DES JALOUX" au large de Lerne, avec, à la barre, Henri LE FRANC, et comme matelots, Théo RIO, Emile NOBLANC, M.Georges RIDEAU des Scouts Marins. (N.B.= Le "Vainqueur des Jaloux" était gréé ce jour-là avec les voiles du Nicolas-Benoit).
Nous avons apprécié la beauté, la poésie de la complainte de ' "ER VORAERION" (LES MARINS) de Jean-
Pierre CALLOC 'H, chantée et accompagnée à la harpe celtique ( nous reproduisons plus loin cette complainte en compagnie de nos pêcheuses de palourdes déjà citèes ici en Mai, par Dominique GICQUEL, de Bézidel...
Jean-Marie-LE GUIL, dit P'tit Jean, passeur en retraite et René JACOB, patron du café La Bellevue
Puis ç'a été la scène de NINI, avec sa carte postale près de l'église, celle de Mr. le Recteur dans son "Vatican", ... tout ce monde voulant nous faire revivre les merveilleuses années de vie (ou mieux ... de"survie") des marins-pêcheurs des années - 30-40 à Séné. L'émission finissait par quelques séquences tirées du film relatant, en couleurs, les dernières régates des Sinagots en 1952 (Ah, "LI K" !, Ah, 27 Bateaux !) ... Une des photos de ce film est reproduite par la couverture de ce Bulletin ... BRAVO! Chacun a pris un grand plaisir à voir son pays ... Evidemment, on y parlait breton .. Mais ! ... mais, .. cela prouve qu'on parle encore (trop peu !) ce breton chez nous, la preuve ... ! .... cela prouve que, sur le plan culturel, nous avons un atout supplémentaire (qui voudrait nous le reprocher?)...ignoré des autres! (tant mieux pour nous! dommage pour les autres ! )... cela prouve que si la Télé, bien souvent, trop souvent! ... ,nous propose des émissions où l'on entend parler ou chanter uniquement dans une langue étrangère, ( et cela ... pendants des heures d'affilée cette Télé est aussi capable de faire du bon travail, et du TRAVAIL INTERESSANT (= c'est-à-dire qui nous intéresse ) .. et que pendant une petite demi-heure (c'est notre reproche que faisons aux responsables...Hélas .. ils n'y sont pour rien!)le "petit écran" est capable de nous redonner un moment de fierté à voir LE PAYS SINAGOT et les SINAGOTS !
Pierre MIRAN
NOUS VOULONS AJOUTER QUE:
-1-Les Eclaireurs de France de Vannes, dans le cadre de l'année du Patrimoine, ont été retenus pour reconstruire un sinagot .. La construction de ce bateau est commencée au chantier du GUIR à l'Ile-aux-Moines. Sa mise à l'eau est prévue pour fin Octobre.
-2-L' émission a été magnétoscopée ainsi, les personnes qui le désirent peuvent la revoir ... S'adresser
à M. le Recteur (2 conditions avoir un poste-télé couleurs et un appareil émetteur (qu'on peut louer) s'appelant magnétoscope.
-3-Cette émission passe oendant tout l'été dans le cadre de l'exposition sur le Golfe à la Cohue à Vannes(face à la Cathédrale
-4-Des copies du film des Régates de 1952 se trouvent au Presbytère (films en couleurs 16 m/m muet).
Le cabanon de l'artiste BOISECQ à Barrarach
Il faut avoir le sens de l'observation pour le repérer sur les vieilles cartes postales montrant la butte de Bellevue à Séné.
Il apparait sur la plage de Barrarach, non loin de la cale du passeur.
Vous le voyez? Oui, il s'agit d'une construction, d'un cabanon à un étage établi sur la plage de Barrarach !
Mais diable comment cette construction a-t-elle pu être édifiée à même le rivage?
Jean RICHARD se souvient : "M.Boisecq est arrivé d’Algerie en 1952 , un artiste peintre et sculpteur ,c’est lui qui a fabriqué la statue de Saint-Pierre qui orne la Chapelle de Bellevue. Il a construit lui même son cabanon , où il demeurait . Les enfants de la presqu’île l’ont aidé à confectionner les parpaings,qu’il posait lui même , à l’estime! Cela amena les gamins à appeler le cabanon, "le fil à plomb". Le cabanon fut démoli vers 1962 quand il fut décidé de construire la zone de Barrarach !"
Jean-Paul PIERRE faisait partie des gamins de la presqu'île qui "aidèrent" l'artiste dans son projet : "Nous étions Lulu MOREL (Lucien Morel), Jean-Jacques MORICE, (le fils d'Ernestine), Chantal MORIO, la fille de la patronne du café de la Pointe, à l'aider à faire les parpaing."
En effet, le peintre sculpteur fut logé un certain temps au café de la Pointe, aujourd'hui disparu, avant "d'aménager" son logis sur la plage. Sur cette photo, au premier plan, on le voit assis devant le café.
Sur cette autre cliché, il vient de débarquer sur la cale de P'tit Jean à Barrarach.
Fils du minotier Boisecq à Vannes, Salomon Alfred Jospeh Marie BOISECQ [17/4/1911 - 31/5/2002], il est le cousin de la sculptrice Simone BOISECQ [1922-2012].
Après des études au lycée Saint-François-Xavier à Vannes, il embarque sur le trois-mats Général de Sonis entre 1927-1929. Attiré par la mer, il suit des cours à l'Ecole d'Hydrographie en vue de devenir lieutenant au long cours. En 1931-1933, il est au Levant (Syrie-Liban).
De retour en France, il épouse Madeleine ANDRE en 1933. Il aura 6 enfants. Il se lance dans la peinture, l'aquarelle et la sculture. Il se définisait qomme Statuaire, Artiste Peintre.
Pendant la 2° guerre mondiale, il est engagé volontaire lors de la Campagne de France. En juin 1940 il a le grade d'aspirant puis de sergent. Il sera cité pendant la Campagne de France. Après l'armistice, il participe à la création du réseau de résistance HECTOR. Il sera reconnu actif dans ce réseau des FFC, Forces Françaises Combattantes du 1/2/1941 au 31/7/1944. Il sera lieutenant en décembre 1943 au sein du groupe Heurtaux, faisant du renseignements et des relevés topographiques, tantôt, basé en Morbihan, en Île et Vilaine et Côtes du Nord. Ensuite il est membre des l'ORAF, Organisation des la Résistance des Armées Françaises. Dans le civil, ilest de 1940 à 1943, Contrôleur des Réfugiés à la Préfecture du Morbihan puis de mars 1942 à aout 1944, il se déclare Artisite Peintre Sculteur et vit à Renes. Le 28 août 1944, il s'engage dans le Transport Militaire Automobile pour les Populations Civiles , les TMAPC. Après le débarquement, il rejoint l'armée française et aux côtés des Américains, il combat jusqu'en Allemagne et participe à la libération du camp de Dachau.
Après guerre, on le retrouve à Vannes, au n°3 Place de la république; , puis à Paramé. Il devient Secrétaire de la Société Nouvelle des Beaux-Arts vers 1955. Puis il reviendra en Morbihan et s'établira quelques temps à Séné. Ses différentes aquarelles, eux-fortes et peintures montrent qu'il a voyagé en France et à l'étranger avant de revenir s'établir sur Vannes, où il décède en 2002.
Parmi ses oeuvres locale, notons une statue à la cathédrale de Vannes et différentes oeuvre avec pour inspiration le Golfe du Morbihan et Séné.
Au Domaine de la Rochevillaine, on peut voir un très grand tableau représentant la bataille des Cardinaux qui eut lieu non loin de l'Île Dumet le 20 novembre 1759. L'industriel Henri DRESCH, qui acquis l'île et constuisit le domaine à Billiers, était incollable sur cette épisode de la Guerre des Sept-Ans [1756-1763]. A sa demande, Salomon Alfred Boisecq peignit en 1966, cette représentation de la bataille navale qui est désormais exposé dans le manoir des Cardinaux.
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La faillite d'AVROUIN-FOULON, 1858
Depuis l'Ancien Régine, les receveurs généraux des finances étaient de véritables banquiers qui faisaient des avances considérables au Trésor à l'aide de fonds qu'ils empruntaient au public, ou qu'ils se procuraient par des opérations ou des spéculations plus ou moins hasardeuses. [source : infobretagne]
Cet extrait de l'Almanach de 1819 montre que le receveur général chapotait l'administration financière du département qui comprend des receveurs et des percepteurs.
Charles Gratien AVROUIN FOULON [2/05/1790 Beaumont lès Tours - Nantes 22/8/1860] succède en 1816 au poste à Jospeh François DANET, qui fut révoqué à la Restauration de la monarchie. En effet, on constata alors un déficit énorme dans ses caisses. Deux arrêts de 1816 de la Cour des Comptes le constituèrent en débit pour les exercices 1811 et 1812 d'une somme globale de 126.883 fr. Puis, le 24 juin 1817, le ministre des finances établissait le dit Joseph François DANET débiteur de 1.263.553 fr, dans son compte courant avec le Trésor arrêté, en capitaux et intérêts, au 31 décembre 1816.
Contrainte fut décernée contre lui, et, à la requête de l'agent judiciaire du Trésor, on procède en juillet et août 1818 à la saisie immobilière de ses immeubles. Antérieurement, un arrêt de la cour d'assises du 15 juillet 1818 l'avait déclaré contumax et condamné à une peine afflictive et infamante. Il ne purgea pas cette contumace, et le directeur des Domaines fut chargé de le représenter en qualité d'administrateur légal de ses biens.[source : infobretagne]
Charles Gratien AVROUIN FOULON, durant sa carrière de plus de 40 ans en Morbihan, fut également un grand acheteur de biens, comme le montrera la liquidation de son patrimoine.
En août 1854, le conseiller municipal de Vannes devient conseiller général du Morbihan à Saint-Jean Brevelay. A la mort du maire de Vannes, il est nommé second adjoint du nouveau maire Lallement. La ville de Vannes organise les premières régates. Son fils Jules AVROUIN-FOULON [5/2/1829-5/1/1908] est le trésorier secrétaire parmi les commissaires des régates.
La crise financière de 1857 (sourdce Jean Marc Daniel)
Déroulement de la crise mondiale de 1857.
24 août 1857, début de la crise: faillite de l'Ohio Life Insurance and Trust Company.
4 octobre: les actions des compagnies de chemin de fer ont perdu depuis le début de l'année 30% de leur valeur à Wall Street; début d'un "bank run" aux Etats-Unis; fermeture des banques jusqu'au 11 décembre.
12 novembre 1857: la banque d'Angleterre suspend la convertibilité de la livre.
La crise de 1857 résulte de la conjonction de ces deux principaux phénomènes:
1-la baisse soudaine de rentabilité des mines d'or californiennes;
2-la baisse du rendement financier des actions des compagnies de chemin de fer, laquelle ne tardera pas à affecter lourdement l'industrie sidérurgique.
Répercussions en France :
Les actions du crédit mobilier passent de 1.487 Fr. en mars à 670 Fr. en décembre.
Les taux d'escompte variable d'ajustement grimpent.Le taux de référence à 4%; loi du 3 mars 1852; loi du 9 juin 1857; le taux culmine à 10% en novembre 1857; il redescend à 5% fin 1857. Il descend à 3.5% en 1863.
10 juin 1857 : Charles de Germiny devient Gouverneur de la Banque de France.
14 janvier 1858: attenta d'Orsini contre Napoléon III.
Ce rare article de presse, daté de décembre 1858, évoque la fin de carrière d'AVROUIN FOULON, sans doute victime de la crise financière.
"Nous reproduisons, d'après le Journal de Nantes, la nouvelle suivante, dont nous lui laissons la responsabilité : La ville de Vannes est dans la plus grande des consternations. Son receveur général a été déclaré le 9 de ce mois [décembre 1858] en faillite, et d'office. Il avait été mis le 1er de ce mois en retraite. La passif approche de 4 millions; le déficit dépasse 2 millions. Le receveur général est malade à tel point, que l'on ne peut obtenir de lui aucune espèce de renseignements. "La ville de Vannes sera compromise pour plus d'un million".
L'Abeille de Lorient confirme le fait en ces termes : Une nouvelle qui produit une très grande sensation dans notre ville nous est parvenue avant-hier : c'est la faillite de M. Avrouin Fouilon, receveur-général de notre département dont le remplaçant a été nommé. Si l'on en croit les avis reçus, le passif de cette faillite s'élèverait au chiffre énorme de 4 millions, tandis que l'actif serait évalué à deux millions seulement. Sur tous les points du département, cette nouvelle causera l'étonnement le plus profond, tant était grande la confiance que la maison Avrouin inspirait. A Vannes, l'émotion causée par ce sinistre financier a été d'autant plus vive que rien ne pouvait laisser prévoir un semblable désastre. Il y avait quarante-deux ans que Avrouin était receveur général du Morbihan.
On ne connait pas encore d'une manière certaine les causes qui ont pu déterminer cette faillite. Ch. Gousset.
La consultation de la cote U3686 aux Archives Départementales montre plusieurs centaines de requerants, essentiellement de Vannes, floués par cette faillite et qui déclare des sommes variables. Quelques Sinagots seront victimes de cette fiallite à l'image du douanier Josset.
Effectivement, le receveur, qui faisait partie des notables de Vannes qui avaient accueillis l'Empereur le 15 août lors de sa visite à Vannes, compte parmi les promus de la Légion d'Honneur.
Avant la promulgation de sa faillite qui parait sans doute évidente, les autorités mettent en retraite le vieux receveur et nomme son successeur. Début janvier 1859, le Préfet prend les chose en main afin de limiter les conséquences de la faillite sur la population, comme le décrit cet article du Journal de Toulouse.
La première annonce de vente aux enchères retrouvée sur le sites des Archvies du Morbihan, porte sur des chevaux le 19 janvier 1859 : un cheval de selle, deux chevaux de voiture, quatre chevaux de trait, Amazone, petit cheval de selle, montrant que l'ancien receveur s'adonnait aux courses en voque déjà à l'hippodrome de Cano à Séné.
Le lundi 21 février 1859, c'est au tour du mobilier d'être vendu aux enchères dont des voitures et calèches. tableaux et gravures. Un autre lot comporte des embarcations, dont les bateaux La Perle et l'Hirondelle, qui participaient aux Régates de Vannes. La chute de la maison Avrouin entrainera la suspension des régates de Vannes pendant 8 ans.
Le 22 mars 1859, est mis en vente le château de Roguédas en Arradon où la famille Avrouin Foulon recevait les officiels lors des Régates de Vannes. Le château sera acquis par l'imprimeur Panckoucke."Batterie de cuisine, cristaux et porcelaines, rideaux, tentures et tapis; meubles en acajou, anitques et modernes, ameublement Louis XV, tableaux, glaces, pendules et candélabres; lits garnis et quantité de linge de lit et de table.
Les Avrouin détenaient également les moulins du Hezo, de Campen et le petit moulin à vent de Cano à Séné. Le moulin de Cantizac et de Cano furent rachetés par le meunier Joseph GACHET qui les exploitait.
A ces biens, s'ajoutait les terres à Séné à Cantizac, 17 ha, la maison du meunier et les terres jouxtantes pour 36 ha, des propriétés à Kerhuilhieu, 72 ha, Keravelo, 56 ha, la Poussinière, 20 ha.
AVROUIN FOULON mettait aussi en fermage des terres à La Chenaie, Keroyer et Keravelo en Arradon comme d'autres parcelles de terres au Hézo.
Charles Gratien AVROUIN FOULON détenait également des salines sur Séné : saline grande de Michote, 50 oeillets, saline petite de Michotes, 104 oeillets, saline de Misentrets, 60 oeillets, saline de Misentrets-Michot, 29 oeillets, salien de Misentrets 100 oeillets et saline de Grand Brouel 111 oeillets pour un total d'environ 45 ha. La vente des ses salines permis à des Sinagot d'en devenir les propriétaires [à investiguer - article à venir sur les paludiers].
Charles Gratien AVROUIN FOULON sera condamné pour banqueroute à deux ans de prison. Vu son grand âge et son état de santé, on lui permettra de quitter la ville. Il décède à Nantes le 22 août 1860.
Le saltimbanque diffuse la variole, 1869
Avant la généralisation de la vaccination, la découverte des antibiotiques et les progrès de la médecine en général, les maladies infectieuses étaient un fléau. A Séné, ces maladies ont fait des ravages au sein des militaires et des jeunes conscrits, que cela soit le choléra pendant la guerre de Crimée, lle "vomito negro" ou fièvre jaune pendant la Campagne au Mexique ou bien la tuberculose pendant la 1ère Guerre Mondiale.
Avant la construction d'un réseau d'adduction d'eau, après guerre, il était encore fréquent de voir des épidemies de typhoïde dans notre commune.[lire article sur les Fontaines et Puits à Séné]
La population de marins qui parcourraient les mers du monde, était aussi propice à ramener dans la paroisse des maladies infectieuses comme la paludisme qui étaient encore endémique à Séné dans l'entre deux guerres.[lire article dédié].
Au cours du XIX° siècle avec l'essor de la marine marchande, les guerres, l'accroissement des échanges grâce au chemin de fer, les épidemies étaient fréquentes et les autorités soucieuses de leur population, oeuvraient au déploiement de mesures prophylactiques.
Dans le Morbihan, il existait un Conseil d'Hygiène, dont le secrétaire, Le docteur Alfred FOUQUET [Redon 2/10/1807- 24/06/1875 Vannes], rédigeait chaque année un "Compte-Rendu des Epidémies et Epizooties".
On retrouve sur le site Gallica BnF, ces rapports pour les années de 1861 à 1870. Ils nous renseignent notamment sur l'épidémie de variole qui sévit en 1870 à Vannes, à Séné et dans le Morbihan.
Les maladies infectieuses étaient fréquentes et variées : la variole [due au virus poxvirus, la diphtérie due au bacille de Löffler-Klebs],, la fièvre typhoïde (dotinentherie [due à une bactérie, Salmonella enterica ou bacille d'Eberth], la rougeole [due à un morbilivirus], la coqueluche [due à une bacterie du genre Bordetella], la scarlatine [due à une bactérie Strerptococcus pyogenes], les dysenteries [dues à une batérie Shigella ou une amide protozoaire] comme le rapporte ce tableau qui donne pour 1868 et 1869 le nombre de communes atteintes par les maladies infectieuses et le nombre de décès constatés en Morbihan.
Fort heureusement, ces maladies ont été aujourd'hui éradiquées grâce notamment au progrès dans la vaccination.
A la fin du 18ème siècle, un médecin de campagne anglais, Edward Jenner, fait une découverte importante : une maladie bénigne des vaches, la « vaccine », ressemble à la variole. Les fermières, en contact régulier avec le virus de la vaccine en raison de leur métier, ne contractent pas la variole lors des épidémies.
Jenner contamine une personne avec la vaccine via de petites incisions dans la peau. Puis s’efforce d’infecter son « cobaye » avec la variole, sans succès : celui-ci ne développe pas la maladie.
Le nom de « vaccination » est donné à cette opération. Elle connaît un succès retentissant en Europe et donne lieu à l’organisation de grandes campagnes antivarioliques. Le patient ayant reçu la vaccine après incubation produit ses propres anti-corps. On va lui prélever sur son bras quelques goutes de son sang et l'injecter par incision sur le bras d'un individu à vacciner. Ainsi "de bras en bras" les populations étaient protégées de la variole. Cependant, ces vaccins nécessitaient des rappels d'injection plus fréquent que de nos jours...
Vaccination aout 1905
Si durant les premières années de la décade, la variole était peu fréquente sur la canton de Vannes, comme nous l'indique cet historique établi par le Docteur FOUQUET, il y eut une forte épidemie de variole en 1870.
Le docteur FOUQUET écrit dans son rapport pour l'année 1869, que la variole causa 4 morts à Séné pour 52 cas répertoriés dans la commune.
Il donne l'origine un peu singulière à ce début d'épidémie :
"Au commencement de 1869, il n'existait ni à Vannes, ni à Séné, ni à Sarzeau, aucun cas de variole, quand, le 7 mai, un chanteur de rue, napolitain ambulant, nommé Baptiste Grand-Pietro, âgé de 16 ans et non vacciné, fut admis à l'hospice de Vannes pour variole confluente, qui devint mortelle le 16 mai.
[On retrouve son acte de dcès enregistré à Vannes, le jeune italien, natif de Marsicotevere, province de Potenza, sud de l'Italie, est âgé de 16 ans quand il est admis à l'Hôpital Civil et Militaire rue de la Loi, derrière la mairie, où il succombe de variole. Cet article de presse permet d'avancer qu'il était en France avec son jeune frère et sans doute ses parents, dont le snoms apparaissent sur l'acte de décès.]
Une soeur et plusieurs malades de l'hospice contractèrent alors cette redoutable affection qui ne tarda pas à se répandre dans toute la ville.
Les rapports incessants qui existent entre les habitants de Vannes et ceux de Séné, eurent bientôt créé entre eux une solidarité épidémique, funeste aux uns comme aux autres; car, si d'abord l'épidémie a passé de Vannes à Séné, cette même épidémie est revenue de Séné à Vannes, dans les derniers mois de l'année. Cette recridescence varioleuse, concentée d'abord dnas la rue de Séné à Vannes
[actuelle rue Monseigneur Tréhiou, qui était le voie principale pour aller à Séné en passant par la croix de Kernipitur, le Pont d'Argent pour franchir le ruisseau de Cantizac avant d'rriver en Séné],
a parcouru, au commencement de 1870, non seulement les divers quartiers de la ville, mais encore plusieurs villages de la commune où, en deux mois, elle a fait 30 victimes."
Dans le Compte-Rendu édité en 1871, portant sur l'année 1870, le docteur Alfred FOUQUET, fait le décompte des victimes de la variole dont la famille de saltimbanques napolitains aura été un maillon dans sa diffusion.
Sur Vannes, lors de la semaine pascale, on sortit les reliques de Saint Vincent Ferrier pour demander la fin de l'épidémie, comme nous le relate cet article de la "Semaine Religieuse", se souvenant ainsi de tous les mirales atrtibués au saint lors de la peste de 1453. [lire article dédié].
A Séné, on compta 45 cas dont 34 décès parmi lesquels, 15 hommes, 7 femmes et 12 enfants!
Dans ce même rapport, le docteur FOUQUET site le cas d'un Sinagt âgé de 22 ans qui succomba de la variole.
Ces précisions permettent d'identifier une victime parmi les 34 décès, en la personne de Pierre PIERRE [101/1850 Moustérian - 28/8/1870 Moustérian].
Mais pourquoi tant de décès alors que la vaccination était possible?
Cet article de presse signé du Docteur Alfred FOUQUET en donne la raison : les difficultés pour la population à se faire vacciner.et surtout à faire un rappel de vaccination.
Avec le début guerre franco-prussienne de juillet 1870, la défaite de Sedan le 1er septembre, la fin du Second Empire, Le Docteur FOUQUET a dû arrêter de rédiger ces Comptes-Rendus. Il décèdera en 1875.
Plus près de nous, en 1955, survint la dernière une épidémie de variole apparue en France qui fit 15 morts pour 74 cas répertoriés dans le département. A l'origine de cete épidémie, un militaire, porteur sain, qui revint d'Indochine. Le première victime ne fut autre que son enfant...Les anciens Sinagots se rapellent de longues files d'attentes pour aller se faire vacciner à Vannes. 5souvenir de Jean Richard).
Les DANO, damnés de la terre de Cantizac
En cette fin de XIX°siècle la famille DANO composée de Jean DANO [23/7/1807 Surzur - 30/3/1876 Séné], sa femme Marie Vincente LE FRANC [1820 - 10/12/1884 Séné] et leurs enfants, quitte Theix et vient s'installer à Cantizac comme cultivateurs.
Cette extrait d'un plan du cadastre de 1845 donne un aperçu de ce que devait être les abords de l'étang de Cantizac, avec le moulin sur la digue et le Manoir de Cantizac, doté d'une fontaine et d'un puits. De l'autre rive du ruisseau, les champs drainées de Keravelo. (lire aussi histoire du moulin et du manoir). Jean DANO décède en 1876 à Séné laissant une veuve avec ses enfants. Entre 1845 et 1863, établis sur Theix à Saint-léonard, non loin de Séné, M. et Mme Dano auront eu 9 enfants. Il semble qu'une fois à Séné, aucun enfant Dano ne soit né à Cantizac.
Un de ces enfants Dano nous intéresse, il s'agit de Jean Marie DANO [18/5/1847 Theix - 16/6/1893 Séné].
Vers l'âge de 20 ans Jean DANO fait sa conscription, comme nous l'indique sa fiche de matricule. Il sera mobilisé dans l'infanterie pendant la Guerre de 1870 contre les Prussiens. Sa domicilation est encore à Theix. L'examen du lieu de naissance de ses frères et soeurs montre qu'ils sont nés à Theix entre 1845 et 1863. On peut penser que la famille Dano s'est établie à Séné après la guerre de 1870.
A l'âge de 29 ans, cultivateur à Cantizac, il se marie à Séné le 29/7/1877 avec Marie Julienne ROLLAND [6/4/1851 - 4/8/1914] également cultivatrice.
Au dénombrement de 1886, le chef de la famille Dano est cultivateur fermier à Cantizac La famille Dano compte 4 enfants et 5 domestiques dont une parente; Anne Dano.
Au dénombrement de 1891, la configuration familiale à fortement évolué. On y voit 3 enfants avec des prénoms différents et 4 domestiques confirmant une certaine aisance de ces cultivateurs.
Pourquoi s'interresser à cette famille de cultivateurs comme il en existe d'autres à Séné ?
En parcourrant les registres de l'état civil, sur la période 1870-1900, on ne manque pas de voir les (trop) nombreux actes de décès concernant les DANO. Cette succession de naissances et de décès d'enfants en bas âge au sein de la famille DANO interoge l'historien local.
Marie Célestine [5/8/1878 - 26/12/1882] décède à l'âge de 4 ans la famille compte alors une 2° petite fille, Marie Marguerite.
Marie Marguerite [6/9/1879 - 16/4/1894] décèdera à l'âge de 15 ans, le même jour que son frère de 6 mois
Marie Louise [11/9/1880 - 17/4/1890] décède à l'âge de 9 ans.
Jean Marie [17/11/1882 - 9/2/1883] troisème enfant qui décède à l'âge de 2 mois.
Marie Célina [17/6/1884 - 7/5/1909] se mariera le 27/5/1902 à Patern BOCHE, agriculteur de Keravelo, aura 3 enfants dont un survivra et décèdera à l'âge de 25 ans.
Marie Célestine [17/2/1886 - 19/2/ 1913], deuxième du nom, se mariera le 25/4/1911, mais décèdera à l'âge de 27 ans sans descendance.
Julien Marie Désiré [20/6/1888 - 11/10/1888] décède à 3 mois
Henri Joseph Marie [20/8/1889 - 19/9/1902] décède à l'âge de 13 ans
Jules Marie [1/10/1890 - 7/1/1891] décède âgée de 3 mois.
Marie Julienne [20/4/1892 - 6/4/1894] décédée à 2 ans.
Jean Marie [22/9/1893 - 16/4/1894] deuxième du nom, enfant posthume, décède à l'âge de 6 mois.
Jean DANO et sa femme Marie Julienne ROLLAND auront eu entre 1878 et 1893, 11 enfants (presque) tous morts de leur vivant ! 4 nourrissons (2 mois, 3 mois, 3 mois et 6 mois), 2 jeunes enfants (2 ans et 4 ans), 3 jeunes adolescents (9 ans, 13 ans et 15 ans) et 2 jeunes mères de 25 et 27 ans.
En 1911, lors du dénombrement d'avant guerre, Mme Marie Julienne ROLLAND, veuve DANO est désormais cultivateur propriétaire mais depuis son mariage elle a perdu son mari et 10 de ses 11 enfants !
Ses 2 seules filles arrivées à l'âge adultes meurent à 25 ans pour Marie Célina en mai 1909 quelques mois après le décès de son 3° enfant, et à 27 ans pour Marie Célestine en 1913. A sa mort, Mme Rolland veuve Dano aura enterré toute sa progéniture.
Quelles hypothèses peut-on faire pour expliquer une telle hécatombe au sein d'une même famille?
On peut malheureusement les faire toutes : manque d'hygiène pour les nourrissons, manque d'hygiène après l'accouchement et pendant l'allaitement; maladies infectieuses pour les enfants, peut-être l'épidémie de choléra à Séné en 1893 (lire article sur Paterne KERGAL, l'infirmière); conséquence des grossesses et des acouchements pour les jeunes mères. La mort le même jour (16/4/1894) d'un enfant de 6 mois et d'une de 15 ans étaye la cause d'une maladie infecieuse d'autant qu'on note un autre décès le 6 de ce même mois. Une maladie congénitale n'est pas non plus à écarter. L'eau de la fontaine et du puits étaient-elles saines? On sait que la tiphoïde était fréquente à cette époque comme les maladies transmises par les animaux domestiques. (Lire article Puits et Fontaines)
L'unité de lieu interpelle aussi. Il faut se rappeller la présence de paludisme endémique tout autour de Séné comme le révèlera une étude de 1922. (Lire article dédié). La famille Dano vit près de l'étang de Cantizac et laboure des terrres sur Keravelo qui, bien que drainées, comportent maintes mouillères riches en moustiques...
La seule descendance des Dano sera Henri BOCHE, fils de Patern BOCHE et Marie Célina qui se mariera en 1927 et décèdera en 1957 en Mayenne. Ses héritiers connaissent-ils le sort malheureux de leur aïeux?
L'amer Saint-Antoine à Boëdic, 1865
Dans son livre "Séné d'Hier et d'Aujourd'hui", Camille Rollando évoque l'origine de la statue qui repose sur l'estran à la pointe ouest de l'île de Boëd, bien connue des plaisanciers et des kayakistes qui longent l'île.
On apprend à la lecture de cet extrait qu'une explication est avancée dans un article de journal du "Progrès du Morbihan" en date du 22 mai 1901.
Grâce aux archives en ligne du Morbihan, on peut retrouver facilement l'article de presse en question. Le journaliste du Progrès du Morbihan, un certain THEO, y nous donne le palmarès des régates de Conleau où on reconnait le nom de marins de Séné qui se sont distingués dans la catégorie : bateau de pêche dit Sinagots.
En introduction, il écrit"
Jeudi, jour de l'Ascension, avaient lieu à l'île les régates que mes compagnons de jeunesse et moi fondâmes après avoir, avec le concours d'Amossé, un des sculpteurs du fronyon de la Préfecture actuelle, de Charles Normand, et d'autres, sculpté la figure qui se voit toujours à la pointe ouest de l'île de Boëdic, bien connue des canotiers du golfes. Une fois la figure taillée dans le rocher, qui se nommait alors le "bigorneau", Hildebrand peintre-photographe, né "Tans le Bedit Tuché de Padé" et qui faisait partie de notre bande joyeuse, peignit le visage de cette oeuvre taillée dans le granit, Antoine Dérémy, en fut leparrain avec une jeune fille, soeur d'un de nos camarades. Saint-Antoine fut baptisé en grande pompe avec une ...bouteille de vin blanc, au grand scandale des bigotes de l'ïle d'Arz."
On comprend qu'une bande de copains qui se retrouvent pour des sorties en mer, on ne disait pas encore plaisanciers mais canotiers, est à l'origine de la transformation du rocher le "bigorneau" en statue du moine Saint Antoine.
Cet article nous précise les circonstances dans lesquelles le rocher fut sculpté. C'est l'un des sculpteurs travaillant à la construction de la préfecture de Vannes qui se chargea de l'ouvrage. On sait que les frontons de la nouvelle préfecture furent sculptés en 1864 et les bâtiments inaugurés par le préfet le 23 août 1865. Cette indication permet de dater entre 1864 et 1865 l'érection de la statue de Saint-Antoine à Boëdic, date reprise par Camille Rollando.
Mais qui étaient ces joyeux lurons qui nous ont légué cette sculpture maritime ?
On connait au moins cinq noms de ce groupe de canotiers : AMOSSE, HILDEBRAND, Antoine DEREMY, Charles NORMAND et THEO.
1-Alexandre Julien AMOSSE
Grace à un site de genéalogie on retrouve l'identité du sculpteur Amossé. Il s'agit d'Alexandre Julien AMOSSE [11/06/1829- xx/06/1898]. Le journaliste ajoute qu'il fut un des sculpteurs du fronton de la Préfecture à Vannes [à vérifier].
Alexandre Julien AMOSSE
Né le 11 juin 1829 (jeudi) - Nantes, Loire-Atlantique,
Décédé avant juin 1898 - Paris; Sculpteur
Parents
Julien Amossé 1800-
Marguerite Etienne 1795-
Union(s) et enfant(s)
Marié avec Henriette Jeanne Marie Even †
Marié le 25 octobre 1865 (mercredi), 1er canton - Nantes,44, avec Reine Marie Victorine Audouis 1846-1898/ dont
F Amélie Jeanne Marie Amossé 1870-1949
H Louis Jean Marie Amossé 1871-1871
F Jeanne Blanche Amossé 1873-
F Eugénie Marie Amossé 1876-
F Louise Amélie Amossé 1884-1958
Frères et sœurs
H Auguste Amossé 1824-
H Julien Saturnin Amossé 1825-
H Joseph Hyppolite Amossé 1827-
F Marie Louise Amossé 1832-
La recherche sur la presse numérisée du Morbihan avec le mot clef AMOSSE, permet de trouver un article de la revue Caprice-Revue daté de juin 1892, dans lequel quelques années plus tôt, le même Théo raconte ce même souvenir.
2-Joseph HILDEBRAND
On peut retrouver l'identité du peintre Hildebrand sur un site de genealogie. Le nom n'est pas commun dans le Morbihan. Parmi les fiches, celle d'un Joseph HILDEBRAND dont la profession est artiste lithographe est surement la bonne. La date de naissance en fait un comptemporain du sculpteur Amossé. Il a vécu à Vannes, il n'y plus plus de doute sur la personne.
Né le 1er avril 1822 - KIECHLINSBERGEN - Grand Duché de Bade (Allemagne)
Artiste lithographe en 1856>62 à VANNES rue du Port, en 1865 rue des douves de la Garenne, en 1874 place Napoléon (Morbihan), graveur lithographe en 1886>88 à PARIS 17 rue du Val de Gràce (1)
Parents
Léopold HILDEBRAND
Catherine RUESCH
Union(s) et enfant(s)
Marié le 28 juillet 1856, VANNES (Morbihan), avec Marie Julienne CHRETIEN 1836-1897 (témoins : Jacques Marie LE LUDEC ca 1828 , Julien LE PENVEN ca 1822 , Pierre Marie CONAN ca 1809 , Isaïe PRAUD ca 1798 ) (voir note) dont
F Marie Léopoldine HILDEBRAND 1857-1891
F Berthe Marie Augustine Francine HILDEBRAND 1862
F Eléonore Elisabeth Marie HILDEBRAND 1865-1865
F Madeleine Cécile Léopoldine Joséphine HILDEBRAND 1874-1960
Des recherches sur le site des Archives du Morbihan permettent de trouver quelques coupures de presse qui authentifient l'intéressé.
3-Antoine Louis Marie DEREMY
En utilisant les site de genealogie et le nom de famille DEREMY, pas très fréquent en Bretagne, on ai aiquillé vers les archives du Morbihan et leur base contenant les fiches de matricule des soldats de 14-18. Il y a bien des soldats au nom de DEREMY et avec un prénom contenant Antoine. Cependant, ils sont trop jeunes, mais se sont les fils d'un certain Antoine Louis Marie DEREMY [Redon 24/08/1837 - 18/12/1897 Vannes]. Son acte de mariage nous dit qu'il était conducteur aux Ponts & Chaussées. C'est sans doute la personne qui a donné son prénom à la statue.
On retrouve un certain DEREMY qui participe aux régates de Boëdic avec son bateau le Neptune. Il faudra toutefois affiner les recherches pour être sûr qu'il s'agit bien du parrain de la statue du moine Saint Antoine. Ildécèdera des suites d'un banal accident sur sa concession.
4-Julien Marie NORMAND
On note aussi le nom de NORMAN, propriétaire du bateau Amphitrite. Dans le livre YACHTING en MORBIHAN, les auteurs font le portait de la famille NORMAND dont Julien [1841-1897] fit construire ce bateau. La famille Normand comptait également Charles Julien Marie NORMAND né en 1847. C'est sans doute la personne du "Groupe de Saint-Antoine". Julien Marie, dit Jules NORMAND, [6/12/1841-21/11/1901 Auray], Vice-Président. Originaire de Redon, entrepreneur en travaux publics à Vannes, meurt lors d'un accident de train en gare d'Auray
Mais qui était le Théo, journaliste à la revue Caprices et ensuite au Progrès du Morbihan.
5-Théophile BAUDOUX
Une recherche sur la presse en ligne me met sur la trace d'un certain Théophile BAUDOUX [désolé mais pris dans mes recherches je ne sais plus quel est cet article], qui participe à l'Association des Hospitaliers Sauveteurs de Vannes. Je flaire le bon "candidat" en lien avec la mer, un peu notable, tout à fait apte à avoir parmi ses amis quelques artistes et autres canotiers.
Je reprends patiemment mes recherches en ligne, depuis 1867 à [1892-25= 1867] année suposée de l'érection de la statue, en quête d'indice sur ce Théophile Baudoux.
Je trouve d'abord en 1873 un courtier en assurance qui signe sa réclame, avec des bureaux Place des Lices à Vannes. Je le retrouve encore en 1880 dans les assurances. En 1891, il est toujours membre des Hospitaliers Sauveteurs Bretons, l'ancêtre de la SNSM.
En 1892, on comprend qu'il s'est reconverti dans le dessin de broderie en collaboration avec un membre de sa famille qui tient une boutique de vêtements.
En 1894, il est juré au tribunal et son identité de journaliste ne fait plus aucun doute.
En 1899, il signe un article de son nom complet avec son titre dans le corps des pompiers. Sa nécrologie de 1904, confirme qu'il est bien l'auteur des deux articles qui relatent la "fondation" de la statue de Saint Antoine à Boëdic.
Théophile François Louis BAUDOUX, né à Vannes le 9/12/1831, fils de pâtissier décédé le 16/01/1904, courtier d'assurance, dessinateur de broderie, lieutenant des pompiers de Vannes, journaliste et canotiers à ses heures est à l'origine avec d'autres canotiers de l'amer de Saint-Antoine à Boëdic.
Les régates de Boëdic :
A l'époque d'or des canotiers, la Société des Régates de vannes organisait sur le plan d'eau en l'Île de Boëdic et l'ïle d'Arz, des régates le lundi de Pentecôte, sorte d'entrée en matière avant les régates de Vannes de l'ïle aux Moines et de Port-Navalo.
On retrouve des articles de presse de 1886, année de rétablissement de la Société des Régates de Vannes, jusqu'aux années 1890.
Epilogue :
Jean Richard nous rappelle que la statue fut renversée lors d'un tremblement de terre du 22 novembre 1956 et fut ensuite redressée et bétonnée.
Elle est devenue un amer, près de Boëdic que les kayakistes peuvent approcher au plus près et que les plaisanciers aperçoivent de leur bateau.
Aujourd'hui, Les Amis de Port Anna veillent à lui reprendre régulièrement la tête.
KERIO, Léonie et leur triplées 1927
La presse numérisée des Archives du Morbihan recèle des informations intéressantes sur le passé de Séné. La recherche par des mots clefs judicieux permet de trouver des articles qui illustrent la vie des Sinagots au siècle dernier. Ainsi, cet article de l'Avenir du Morbihan daté du 11 décembre 1926.
Il nous apprend la naissance de triplés chez la famille Kério du village de Langle à Séné.
Le journaliste indique que la famille compte désormais 13 enfants. Le bonheur semble régner au sein de cette famille nombreuse, dont le chef vit de la pêche, comme la plupart des habitants de Langle de l'entre deux guerre...
Marie Hyacinthe KERIO, est né à Plumergat le 5/06/1886. Les Kério sont originaires de Grand Champ et se sont établis à Séné à la fin du XIX°siècle. Ses parents étaient agriculteurs à Gornevez, comme nous l'indique le dénombrement de 1901.
Après l'école, le jeune Hyacinthe choisira de devenir pêcheur. Il débute mousse le 24 mai 1902 sur son premir canot la "Belle Rose" puis le canot St Patern et le canot St Cado. Il devient novice sur le "Margarita" et enfin matelot en juin 1905 sur le Rouanez er Mor. Il effectue sa concription de juin 1906 à avril1910. Il passe par les 3° et 5° Dépôts et officie sur le Couronne, le Charles martel et le Henri IV. A son retour il s'établie au village de Cadouarn.
A Séné, il est patron de la chaloupe Fleur de Marie.
Léonie LE DORIOL nait à Cadouarn le 21/09/1887. Comme nous l'indique le dénombrement de 1911, c'est l'ainée d'une famille de 8 enfants. Son père est marin pêcheur et sa mère marchande de poissons. A la veille de son mariage, âgée de 24 ans, elle aide sa mère comme son frère ainée travaille avec son père à la pêche.
A son retour du service militaire, Hyacinthe épouse Léonie à Séné le 9 mai 1911. Le jeune couple fonde une famille. Les registres de l'état civil et les sites de généalogie nous indiquent que la famille KERIO a cependant perdu deux enfants en bas âge, pendant la guerre de 14-18 : Hyacinthe [1915-1915] et Ferdinand [1916-1917]. Son statut de père lui évite sans doute des postes très exposés pendant la guerre. Il est affecté dans les Bataillon des Patrouilles de la Loire et de la Bretagne et il est démobilisé en juillet 1919.
Léonie Le Doriol
La famille KERIO apparait au complet au dénombrement de 1926 établie au village de Langle. En 1925, Hyacinthe fait construire un nouveau bateau de pêche auquel il donne le nom de "Léonie ma chère"!
A la veille de la naissance des 3 jumelles, la famille compte déjà 7 enfants et non 10 comme le rapporte le journal. Les autres enfants sont sans doute des domestiques. La situation particulière de cette famille nombreuse interpelle une lectrice abonnée au Nouvelliste. A la veille de Noël, la Baronne de Lagatinerie adresse un courrier au journal que celui-ci relaie avec un gros titre mobilisateur :
En effet, cette naissance de triplés n'est pas anodine pour l'époque. Avant les progrès de l'hygiène et de la médecine, il arrivait souvent que les jumeaux ne survivent pas où qu'un seul d'entre eux arrive à l^'age adulte. Quel sera le devenir des trois jumelles Kerio ?
Mais le bonheur familial des KERIO va être terni par un drame quelques semaines plus tard...
"Après le joyeux carillon du baptême des trois jumelles, ce fut le glas funèbre qui tomba sur la campagne de Séné" Ouest Républicain
Cet autre article du Ouest-Républicain, nous apprend la mort de Mme KERIO. Léonie, la mère courage, qui a accouché 10 fois entre 1912 et 1926, ne se remets pas de la naisance de ses 3 dernières petites filles. Epuisée d'avoir tant donner la vie, elle décède le 2 février 1927 à l'âge de 40 ans !
Comment le pêcheur KERIO, devenu veuf à 41 ans, va-t-il faire pour concilier la pêche et s'occuper de ses 10 enfants ?
La grand-mère Le Doriol est mise à contribution. La solidarité familiale va prendre le relai mais pas qu'elle !
Cette situation familiale ne laisse pas insensible le journal Ouest Républicain qui lance une souscription auprès de ses lecteurs, comme nous l'indique l'article suivant qui nous apprend que la famille KERIO, non seulement éleve ses enfants, mais a accueilli également un neveu orphelin ! Le jeune Ange PIERRE [1910-1992] a perdu son père en mer [lire le récit des marins charbonnier PIERRE] et sa mère, Marie Julienne KERIO, la soeur de Hyacinthe.
L'article est bien écrit et le résultat ne se fait pas attendre. Les dons affluent d'un peu partout dans le Morbihan. Le 12 mars 1927, L'Ouest Républicain rend compte à ses lecteurs du résultat de la souscription qui rapporte 2479 francs.
Mais je journal ne s'arrête pas là !
Le 7 avril 1927, dans ces colonnes, le journal relate une viste faite aux orphelins KERIO.
Lire l'article complet ci-dessous qui décrit très bien le quotidien d'une famille de pêcheurs à Langle.
Le journaliste revient voir la famille KERIO pour informer les donateurs du "bon usage" qu'a été fait de leur argent.
A la faveur de cet article Marie Hyacinthe KERIO remercie les donateurs :
"Et Dieu aidant, de les voir tous grands un jour à venir".
Les années ont passées. Le sort des jumelles KERIO est tombé dans l'oubli. Que sont-elles devenues. Le bon lait acheté pour les allaiter a-t-il fait d'elles des enfants en bonne santé, arrivés à l'âge adulte ? Que sont devenues les trois jumelles de Léonie ?
Les registres d'état civil de Séné,on l'espère, vont nous donner des indications sur leur vie ? Leurs naissances sont bien inscrites : trois KERIO à la queue leu leu, nées le 4 décembre 1926.
Les extraits de naissance comportent bien des mentions marginales. Elles ont vécu. Toutes sont arrivées à l'âge adulte. Les dons des souscripteurs, la mobilisation de Ouest Républicain, la solidarité familiale, le labeur de Hyacinthe KERIO ont bien oeuvré.
On ne sait si l'ordre d'inscription à l'état civil respecte leur venue au monde...
Adrienne Marie Célestine s'est mariée à Pluneret, le 18 août 1947, avec Albert Louis LE LAN et par la suite elle a été adoptée par la famille Bauché de Sainte Anne d'Auray le 22/07/1953.
Marie Thérèse s'est mariée à Pierrefitte, département de la Seine (aujourd'hui Seine-Saint-Denis), le 16 avril 1950 avec André Aristide René MAURICE.
Léonie Marie Ange a épousé à Vannes, le 11 avril 1947, Guy Jean ALKERMANN.
Quant à Hyacinthe KERIO, son souhait de voir grandir ses enfants a été exaucé, Le marin veuf se remariera le 14 mai 1955 avec Anne Louise METAIRIE. Il décèdera le 25 avril 1970 à Dangam, à l'âge de 84 ans.