Histoire Tome 2
- Sages femmes au temps de Pierre Le Nevé
- Histoire de la Poste à Séné
- Receveurs & buralistes à Séné
- Les Etablissements bancaires à Séné
- Histoire de la mobilité à Séné
- La vie des Sinagots à la fin du XIX°
- Pascaline nous a quitté, par l'Abbé LE ROCH
- DUCLOS, PENRU et les routiers de Séné
- Pompistes & garagistes sinagots
- Maréchaux ferrant, charrons et forgerons
- Le temps des premiers instituteurs (1)
- La "guerre" scolaire à Séné (2)
- Les écoles de Séné dans l'Entre-Deux-Guerres (3)
- Les écoles de Séné depuis la Libération (4)
- Grandes noces sinagotes
- Séné en 1841
- Les menuisiers sinagots
- Digues et ponts à Séné
La naissance d'un enfant n'a pas toujours eu lieu au sein d'une maternité et sous l'encadrement de chirurgiens obstétriciens et de sages-femmes. Qui s'est intéressé à la généalogie de sa famille a certainement découvert parmi ses aiêux, des enfants morts en bas âge ou décédés lors de l'accouchement. Parfois la mère décédait également des suites d'un accouchement difficile.
Si la vie de nos villages était rythmé par les baptêmes, les mariages ou les fêtes religieuses. Les enterrements et les enterrements d'enfants morts en bas âge ou le jour de leur naissance, rappelaient aux Sinagots leur dure condition humaine. La vie continuait et on oubliait vite la courte existante d'un enfant ...
A Séné comme dans tous nos villages, l'accouchement d'une femme enceinte était un évènement difficile et dangereux pour la mère et l'enfant à naître. Dans nos villages, des femmes accompagnaient les futures mères à cette épreuve: donner la vie. Ventrières, matrones, accoucheuses, leur désignation évolua vers le nom de sage-femme et depuis que cette profession s'est ouverte aux hommes, maïeuticien. Cet article tente de retracer l'histoire des ces femmes sinagotes dont la tâche était d'aider d'autres femmes enceintes à donner la vie à leur enfant.
Où rechercher des informations sur les sages-femmes en exercice à Séné?
Ondoyement fait à l'enfant aussitost sa naissance quand on le trouve en danger de mort, gravure du XVIIIe siècle.
A droite, une femme verse de l'eau sur la tête de l'enfant à l'aide d'une aiguière.
La consultation des actes des registres des décès antérieurs à la Révolution Française est à ce titre riche d'enseignements. En effet, aux premières loges lors d'un accouchement, elle procédaient à un ondoiment ou un rapide baptême de l'enfant né quand sa vie semblait chancelante. Pour peu que l'homme d'église en charge de rédiger l'acte de décès de l'enfant ait bien écrit et renseigné l'acte, on peut trouver des informations intéressantes. Tel est le cas sur la période du magistère du recteur Pierre Le Nevé.
Ainsi sur cet acte de décès peut-on lire: Ce jour treizième de juin mil sept cens vingt et trois a été enterré dans le cimetière de Séné, le corps d'une petite fille née le matin du jour du légitime mariage de Vincent Le Fur et de Guillemette Nicolas du village de Langle et décédée aussitôt après avoir été baptisée à la maison par une femme nommée Perrine Le Cerf qui a assisté reconnais avec Vincent Le Fur son père et Allain Nicolas qui ne signent. Pierre Le Névé, recteur de Séné.
On pressent que la fillette est peut-être morte-née ou bien les témoins jugeront qu'elle cria afin que l'être vivant fut baptisé avant sa mort. Il était important dans le rite chrétien que le baptême fut donné du vivant du nouveau né. Dans le cas contraire, son âme n'accédait pas au Paradis mais errait dans les Limbes. Cet acte montre que le Recteur de Séné, acceptait que le baptême fut donné par un laïc en cas de force majeure.
Dans cet acte de 1725, le recteur en personne fut convié à l'accouchement, pour lequel on avait de mauvais pressentiments, et il put lui-même baptiser l'enfant né avant son décès: "Ce jour neuvième de mars mil sept cens ving cinq a été enterré dans le cimetière de Séné le corps d'une fille née la nuit dernière du légitime mariage de Guillaume Benoit et Anne Marin au village de Kerdavy décédée après avoir été baptisée par nous, soussigné recteur; on assisté au convois Michel Marin, femme Perrine Yvonne Marin et Vincent Laudrin qui ne savent signer. P. Le Névé recteur de Séné."
Cet autre acte de 1725 nous apporte un élément intéressant: Le second jour de décembre mil sept cens vingt cinq a été enterré dans le cimetière de Séné, le corps d'une fille née hier au soir du légitime mariage de Joseph Benoit et Marie Le Doriol du village de Monsarac et décédée aussitôt après avoir été baptisée à la maison par une sage femme nommée Nicole Daniel. ont assité au convois Jospeh Benoit son père, Pierre Danet et Jean Benoit qui ne savent signer. P. Le Névé Recteur de Séné.
Sur cet autre acte de décès d'un enfant du village de Monsarac daté de 1732, on lit que la sage-femme était de Vannes, laissant entendre que les habitants de Séné pouvaient bénéficier de compétences existant dans la ville du diocèse. D'autres actes mentionnent plusieurs fois la sage-femme, Olive Le Didrouc.
Cet acte de décès nous renseigne sur Olive Le Didrouc décédé en 1748, sage-femme qui officiait à Séné du temps du recteur Pierre Le Névé. Un site de généalogie nous en apprend un peu plus sur la vie de la sage-femme sinagote, deux fois mariée et mère d'au moins 7 enfants.
Dans ces actes de décès d'enfant, rapidement baptisés, le recteur Le Névé prend soin de préciser si le baptême fut donné par une "femme" ou une "sage-femme", indiquant ainsi que la sage-femme pouvait ne pas avoir le temps d'accourrir à tous les accouchements.
Sur d'autres actes, on lit le nom de la sage-femme: Marie Lefranc (acte décès Le Floch du 5/12/1739), Vincente Rolland (acte décès Uzel, 3/3/1740), Françoise Le Du (acte décès Pierre du 22/02/1743). Tevene Loiseau (acte décès Uzel le 11/10/1748); Perrine Mollé [26/8/1695 Batz sur Mer-9/2/1767 Séné] (acte décès Le Duc 17/2/1752 , acte de baptême de Jean Landay 17/11/1757, acte de décès Trebossen le 2/12/1758); Perrine Lefranc (acte décès Noblan 28/12/1757); Jeanne Lepiniec (acte baptême Le Baro 26/3/1758); Marie Pierre (acte décès Lehellec 12/4/1769, acte décès Monfort 29/3/1770); Mme Jouannic (acte décès Laurent 9/11/1773)
L'acte de décès de l'enfant Le Pichon indique que le "sieur Guilloux, maître chirurgien à Vannes" baptisa l'enfant avant son décès. Pierre Patern GUILLOUX était maître chirurgien et juré au Rapport de Vannes. Il baptisera également l'enfant mort-né de la famille Roux le 9/3/1764 et le petit Laudrein le 9/12/1775.
On arrive également à idientifier Nicole LE LOUEDEC de Moustérian [5/11/1686-10/5/1756] qui sera également sage-femme à Séné.
Cet acte de décès de 1756 ne parle plus de baptême mais d'ondoiment: Le dixhuitième jour de juin l'an de grâce mil sept cens cinquante six a été inhumé dans le cimetière de Séné, le corps d'un enfant mâle ondoyé à la maison en cas de nécessité par Perrine Lefranc qui a déclaré ne savoir signer, décédé cette nuit chez Julien Benoist de Monsarrac pescheur charpentier & Vincente Rozo son épouse légitime. Celui-là a assisté à l'enterrement avec Pierre Lefranc, Mathurin Noblan & Julien Rolland qui ont déclaré ne savoir signer. Guillaume Le Jallay Recteur de Séné.
Cet acte de baptême nous rappelle que la naissance de jumeaux était toujours à craindre. Ainsi le 1/02/1761, la sage-femme Catherine LOISEAU s'empresse de baptiser "en cas de nécessité" à leur naissance François et Renée NOUMAN de Cressignan.
Sur cet acte dé décès de 1778, on notre que le maître chirurgien Parseitte a remplacé Pierre Patern GUILLOUX.
Mais comment expliquer une si abondante mention de nom de sage-femmes?
Il faut d'abord rendre grâce au Recteur Le NEVE, qui n'oublie aucun décès de chrétiens à Séné, même quand il s'agit d'une enfant mort-né. Mais la principale raison réside dans les mauvaises conditions dans lesquelles avait lieu les accouchements. Les sage-femmes étaient désignées par l'ensemble des femmes et le curé de la paroisse en raison de leur moralité et de leur foi chrétienne. Elles ne disposaient d'autres formations que celles issues d'observations et des conseils d'anciennes accoucheuses. A cette époque, seuls 25% des nouveau-nés avaient une chance d'arriver à l'âge adulte.
Le siècle de Pierre LE NEVE terrible pour les enfants à naître, va prendre fin avec la Révolution. Les successeurs JALLAY et COLENO n'auront pas la même attention à inscrire toutes leurs oiailles sur les registres de décès surtout quand elle vécurent qu'un bref instant. Par la suite, l'Etat Civil sera géré par la commune et l'aspect religieux, le fait de savoir si une sage-femme avait ondoyé ou baptisé un enfant mort-né n'est plus important. Leur nom n'est plus mentionné. D'ailleurs à Séné, les actes de décès de la Révolution à l'Empire ne comportent que très peu d'actes d'enfants morts "anonymes". La période est trouble et on s'apitoie peu.
Cependant, un texte législatif sera voté en 1803 et un décret publié en 1810 pour que la profession de sage-femme soit définie et impose une formation théorique et clinique assortie d'un diplôme.
C'est avec le début de la presse à partir de 1848, et les journaux parvenus jusqu'à nous, numérisées par les Archives du Morbihan, qu'on peut trouver de nouvelles sources évoquant l'activité des sage-femmes.
En France, le 15 octobre 1576, un édit du roi Henri III vint instituer dans chaque baillage un messager royal pour le transport des procédures. Il leur était permis de charger également des lettres pour les particuliers et des marchandises légères. En 1672, « un service des voitures publiques connu sous le nom de Messageries Royales forma l'objet d'un monopole exercé par la Ferme Générale qui s'empare des droits postaux.
La poste royale arrive en Bretagne
En Bretagne, le pouvoir du roi de France se heurte à la résistance des Etats de Bretagne depuis son union à la France en 1532. Le coût de l’entretien des routes lui fait craindre de nouveaux impôts et de nouvelles corvées pour les paroisses. Les Etats de Bretagne tiennent tête à Louis XIII et à son ministre le Cardinal de Richelieu, puis à Louvois ministre de Louis XIV.
Cette attitude explique le retard pris par la Bretagne dans l’établissement de relais de poste. Jusqu’en 1666, sur les cartes géographiques des relais de poste, il y a en 623 à l’époque, la Bretagne fait tache blanche. La situation évolue à partir de 1666, quand Louis XIV ordonne «d’établir sur le champ des liaisons en sorte que sa Majesté puisse envoyer des ordres aux officiers de son armée navale et recevoir réponse. », notamment le port de Brest alors 1er port militaire en Europe.
La carte des relais de postes dressée en 1676 par les sieurs Samson, géographes ordinaires du roi, montre que seule la poste de Paris à Brest est établie ; entre Rennes et Brest on compte 11 relais. Le ministre Louvois établit un monopole des postes dont il confie la gestion à un fermier général moyennent finances, c’est une étape de plus vers le service public des postes. Les relais de poste tenus par les "maîtres de poste" restent sous la direction du roi. Par un arrêt du conseil du roi en 1738, une nouvelle impulsion royale est donnée à l’organisation des relais de poste en Bretagne. Il y est souligné, « que la province de Bretagne, se trouve privée des avantages que lui pourrait procurer l’établissement de la poste bien réglée dans les principales routes de la Province. » L’arrêt ordonne : "qu’il sera dorénavant établi dans la dite province de Bretagne des postes en tel nombre et dans tels lieux qu’il sera jugé nécessaire". Faute d’argent, les choses traînent. Il faut attendre 1756 et les années suivantes pour que le nouveau commandant en chef en Bretagne, le duc d’Aiguillon, lancent un véritable programme d’amélioration ou de création des grands chemins en Bretagne". (Source: La poste à Châteaulin des origines à nos jours)
La poste royale s'établit à Vannes
Le premier bureau de poste ouvre néanmoins à Vannes en 1644, Port-Louis (1664), Hennebont (1676), Auray (1700) et Lorient en 1720. (Source: Histoire de la Poste en Mobihan). On ne sait où se situait le 1er bureau de poste à Vannes. Tout au long du XVIII°s, le bureau changea à plusieurs reprises d'adresse. Il fut situé place des Lices. En 1845, le bureau a été transféré sur la port, place du Morbihan: "il est maintenant accessible aux voitures mais ce lieu est éloigné du centre". En 1870, le bureau est situé au n°6 rue Saint Vincent, juste derrière à droite après la Porte Saint-Vincent.
Il déménage ensuite à l'angle de la rue de la République et de la rue Thiers, avant 1900, dans un immeuble réalisé par l'artchitecte Le Fol: "le bureau était large de 15m et profond de 10m au maximum, 5 ou 6 guichetiers étaient de service même le dimanche". C'est aujourd'hui le siège du Crédit Agricole dans un bâtiment fortement remanié.
En 1913, les services de la Direction Départementale sont transférés au n°18 rue Emile Biurgault. Le 9 octobre 1958, le nouveau bureau de poste a été inauguré place de la République. (Source:Histoire de la Poste en Morbihan).
Les relais de poste
A ces débuts, les directeurs des postes encaissaient le prix de la lettre qu'ils réclamaient au destinataire. Les courriers à cheval acheminaient les dépêches d'un bureau à l'autre grâce aux relais de la poste aux chevaux. Le "Maître des Postes" prenait des chevaux et le cavalier ou postillon chevauchait les 7 lieues qui le sépraient d'un relai à un autre. Chaussé de bottes spéciales, renforcées pour résister à la chute de cheval, les fameuses bottes de Sept Lieues devenues magiques dans le Petit Poucet de Charles Perrault.
Toutefois, l'échange des premiers courriers et correspondances demeuraient l'apanage des plus dotés du Royaume, clergé, militaire et noblesse. Sur Séné, on peut imaginer que la famille Chanu de Limur, ou blien les recteurs tels Pierre LE NEVE (1673-1749) utilisaient la poste royale.
Dans ce "dictionnaire" daté de 1754, la paroisse de Séné de la province de Bretagne est répertoriée.
En 1758, Gilles LOISELEUR est titulaire du marché de Nantes à Vannes pour 6.000 livres par an. En 1770 et en 1779, il s'engage par bail à porter et rapporter les dépêches deux fois par semaines en passant par Pont-Château et la Roche-Bernard.(Source: Histoire de la Poste en Morbihan).
Venant de Nantes, la poste royale avait des relais de poste à Pont-château, La Roche-Bernard, Muzillac, Theix avant d'atteindre celui de Vannes, dont le dernier emplacement connu, sous le Consulat, était rue du Mené.
Séné conserve un vestige de cette époque où l'on se déplace beaucoup à cheval. L'actuel bar-brasserie Le Suroit est l'ancien relai de la Ville-en-Bois déjà figuré sur cette carte du XVIII°siècle. Sans doute une halte avant d'atteindre le relai de poste de Vannes. Dans le second bâtiment, on peut encore voir les crochets au mur auquels étaient attachés les chevaux. Situé au carrefour des routes vers le bourg de Séné, au sud, vers le village de Bohalgo au nord et vers Vannes à l'ouest, le relai sera rejoint par une forge de charrons et une auberge.
L'Établissement Général des Messageries (dit Messageries Nationales, Messageries Impériales ou bien Messageries Royales selon les périodes) est une compagnie française de diligences fondée en 1798. Elle a longtemps assuré les services postaux et de transport de personnes.
1835, on ne compte encore que le bureau de poste de Vannes, Auray et Sarzeau. Invention britannique, c'est en 1849 qu'est émis le premier timbre-poste français, à l'effigie de Cérès, déesse des moissons, à laquelle succédera le profil de Napoléon III en 1852. Dès lors c'est expéditeur qui paye les frais d'acheminement du courrier. La vente de timbre se diffuse déjà auprès des marchands de tabac.
Le développement d'un transport spécifique du courrier, régulier, s'accompagne également du transport de passagers, dans les fameuses malles-postes. Le mot malle donnera en anglais le mot mail qui nous est revenu dans le terme e-mail.
En mars 1854, un service en voiture desservant les bureaux de la Roche-Bernard, Muzillac et Vannes est créé. Un marché est passé avec la Compagnie des Messageries Impériale. Il sera supprimé en 1862. En janvier 1826, un service Nantes à Lorient, passant par Vannes et Hennebont avec pour titulaires successifs, Elie, sa veuve, puis la Cie de Messagerie Générales. En 1863, des boîtes mobiles sont installées sur ce service. En octobre 1862, un service en voiture de la gare au bureau à six ordinaires a été créé avec pour titulaire Gloux. (Source: Histoire de la Poste dans le Morbihan).
Par la suite, le développement de la poste suit celui des transports: diligence avec cocher, train avec personnel ambulant. Facteur distribuant le courrier en ville puis essor du nombre de facteurs ruraux, depuis leur création en 1832 pour desservir les communes de France, d'abord à pied puis à bicyclette. Viendra ensuite le temps des tournées en automobile, cyclomoteurs et véhicules électrique...
Le facteur rural à Séné
On retrouve trace d'un facteur rural affecté à la distribution du courrier sur la commune de Séné en 1880. Victor Marie GUILLO né le 28/12/1853 à Séné, est le fils d'un préposé des douanes et d'une ménagère. Cet enfant du pays sera choisi pour assurer les tournées de la commune. Il se marie le 26/8/1878 avec Marie Vincente TATIBOIT, qui est cabaretière à Vannes au 4 rue du Petit Couvent. Il déclare le métier de facteur lors de la niassance de leur premier enfant à Vannes en 1879. Sa carrière le conduira sur Ergué Armel près de Quimper avant de revenir sur Vannes. Il est en poste à Lorient en 1894 lors de la naissance de son enfant Victor Pierre. [retrouver date du décès].
Une recherche sur le site des Archives du Morbihan, presse ancienne numérisée, avec les mots clefs "facteur rural" montrent les nombreuses affectations de ces facteurs ruraux dans les communes de Theix, Elven, Arradon etc.. mais aucune pour la commune de Séné. On note des "facteurs ruraux" à Vannes sans doute chargés des tournées de courriers sur la commune voisine de Séné. Cette hypothèse semble probable car aucun des dénombrements de 1886, 1891 et jusqu'en 1921, ne mentionne la présence sur Séné d'un facteur. Ils résidaient sans doute à Vannes comme le facteur Victor GUILLO.
Cette coupure de presse de 1889 rend compte des délibération du Conseil Général du Morbihan. Un poste de facteur rural est créé pour Séné comme Arradon.
Depuis 1890, Séné compte deux boites à lettres dans la commune, au bourg et à Montsarrac, alors village en plein essor grâce aux salines, au port de Montsarrac, à l'usine d'extraction d'iode de la Gillardaie.
En mai 1890, suite à une lettre du Directeur des Postes pour supprimer la 2° levée de la boîte de Séné les dimanches et jours fériés, le Conseil municipal saisit cette occasion pour signaler à l'administration la régularité et l'exactitude avec laquelle le facteur local, le sieur MAURY, remplit ses devoirs et est d'avis de supprimer cette 2° levée.(Source Histoire de la Poste en Morbihan).
En mars 1896, les habitants de Brouel et de Falguérec demendent que le facteur n°7 qui dessert les villages du Berly Bras aux Quatre Vents, desserve également leurs villages car ils reçoivent leurs lettres à la fin de la tournée du facteur n°3 chargé de la levée de boîte, ce qui leur donne un retard d'un jour pour répondre aux lettres. La caserne des douaniers au Quatre-Vents était une grand utilisateur des services postaux.(Source Histoire de la Poste en Morbihan).
En août 1898, les habitants des villages de Cadouarn, Cariel et Canivarc'h sollicitent l'établissement d'une boîte aux lettres contre la maison Lefranc, buraliste à Cadouarn. Ceux des quartiers de Cressignan, Michotte et Moustérian demandent une seconde boîte au bourg pour remplacer celle qui a été déplacée dernièrement. (Source Histoire de la Poste en Morbihan).
Un bureau de poste à Séné:
Par décret du 12 avril 1898, l'ouverture d'une recette auxiliaire rurale des Postes est décidée pour Séné au 1er août 1898, comme l'annonce cet extrait du Bulletin mensuel des Postes et Télégraphe daté du 1er janvier 1898.
Où était situé à Séné ce premier bureau des Poste? Sur cette 1ère carte postale ancienne, on peut voir le départ d'un facteur à bicyclette et du courrier en malle-poste devant le siège de la Poste & Télégraphe d'Arradon. La 2° montre une vue de l'ancienne poste de Baden.
A cette époque le siège du receveur buraliste était situé sur la rue principale. Receveurs buralistes et personnel de la Poste & Télégraphe, faisaient parti du même Ministère. Il se peut que cette maison, aujourd'hui fortement remaniée, ait logé les bureaux du 1er bureau de poste à Séné, géré par le receveur aux contributions directes de l'époque.
Une cabine téléphonique à Séné:
En avril 1905, la conseil municipal de Séné donne son accord pour recevoir une cabine téléphonique dans la commune. Cette cabine de téléphone est à nouveau confirmée dans le Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes de janvier 1906.
Cet autre extrait de du bulletin porte également sur la création d'une cabine à Séné en janvier 1914, à la veille de la Grande Guerre. La correspondance entre les soldats mobilisés au front et leur famille jouera un grand rôle dans la capacité de resistance du peuple français. Le Ministère de la Guerre s'appuiera sur un service efficace des Postes & Télégraphes pour acheminer les nombreuses Lettres de Poilus.[trouver une lettre de'un Poilus de Séné]
Les receveurs des postes à Séné : Tuffigo -> Allain -> Vedier -> Ledoeuff-> Bernard.
Au sortir de la guerre, Séné qui compte alors plus de 2500 hab accueille un receveur des postes, habitant la commune comme l'indique le dénombrement de 1921. Victor TUFFIGO [4/8/1888 Quiberon - 26/9/1932 Lorient] a obtenu son premier poste à Quiberon comme candidat civil en 1913.
Pour entrer dans l'administration , Victor TUFFIGO founrnit plusieurs pièces que l'on retrouve dans son dossier personnel aux archives du Morbihan. Il a ainsi obtenu son certificat d'Etudes Primaires le 20/7/1902 à Quiberon.
Pendant son service dans la marine, il est apprenti timonier à bord du Calédonien, sanctionné le 11/6/1909 par un Certificat de Bonne Conduite et de capacité. Ensuite il est timonier breveté sur le Jules Ferry, sanctionné le 5/4/1911. Il confirme ce poste à bord de l'Ernest Renan le 30/7/1912.
Le 3/5/1913 il se fait vacciner. Le 30/4/1913, la mairie de Quiberon lui adresse un certificat de Bonne vie & Moeurs. Le 3/5/1913, il postule par courrier pour un poste de facteur. Il reçoit un avis positif le 10/5/1913. Il entre dans l'administration le 1/11/1913 comme facteur rural à Quiberon. Il est mobilisé dans la marine en aourt 1914.
A l'issue de la Grande Guerre, il est Quartier Maître de manoeuvre [aller au SHD de Lorient]. Mis en congé illimité de démobilisation, il vit quelques temps à La Rochelle, où nait son fils Jean Victor [5/12/1918-31/7/1991], fruit de son union avec Anne Angélique LE DIVELLEC [date mariage?]. Il revient en Morbihan et il réintègre l'administration par un poste de facteur de ville. Il est ensuite nommé facteur receveur à Crach puis à Séné le 9/10/1920. Son second enfant, Victor Joseph [22/2/1922-30/12/1956 Lorient] nait à Séné.
Il sera muté à Lorient où le "marin-facteur" décède d'un accident à bord du streamer Guermor alors qu'il portait le courrier.
En mars 1922, la conseil municipal vote l'installation d'une boite à lettre à Langle.
Au dénombrement de 1926; Joseph Marie THOMAS [26/5/1893 Plougoumelen- xxx] occupe le poste de facteur des postes et vit au Gorneveze. En juillet 1922, quand nait sa fille Ange Julienne, la famille réside au bourg. Le receveur Tuffigo est témoin de la naissance.
Lors d'une tournée en mars 1933, Joseph THOMAS est victime d'un accident contre un automobiliste, à la Grenouillère, non loin de la forge de M.Raud. En 1936, il est pointé à nouveau à Séné avec sa famille.
Au dénombrement de 1931, Jean Marie ALLAIN [8/9/1891 Penestin - 6/3/1968 Missilac] est chef des PTT à Séné et en 1936, facteur receveur. D'abord cultivateur, il s'engage dans la marine. Pendant la guerre, il est à bord du cuirrassé "Patrie" puis du croiseur "Foudre". Il entre dans l'administration le 1/11/1919. Il épouse sa femme, Henriette ROY, à Mémomblet, Vendée en 1920.
Son dossier personnel, conservé au archvies du Morbihan nous donne ses postes successifs. Il fut nommé facteur rural à Férel (56). Puis il est facteur-receveur à Lanouée (56) quand nait sa fille Andrée en 1921. Il fut nommé à Séné courant 1924, avant de venir s'y établir et en octobre 1929, il obtint la médaille de bronze des PTT.(Source Histoire de la Poste en Morbihan). Son dossier de retraite est complet le 25/7/1941 et il se retire à Penestin.
Sur la photo montage ci-dessous, il figure avec sa femme à droite, il baisse la tête, distrait par le chien, il est aux cotés d'un couple (non identifié) et de sa fille Andrée qui passe le bras au cou de son fiancé ou époux, Raymond Théodet. A droite toujours devant la devanture défraichie de la poste, en compagnie de sa fille. (Source famille Théodet)
Sa fille unique Andrée [9/7/1921 Lanouée - 23/10/2021 Coubert 77] reviendra dans les années 2010 à Séné en pélerinage sur les lieux de son enfance. Elle a été accueillie dans par le gérant du restaurant Ar Gouelen, maison qui était alors le siège de la poste à Séné. Sur cette photo l'écriteau au dessus de la porte: POSTES SENE TELEGRAPHES-TELEPHONES
Le document ci-dessous daté d'août 1938, montre la signature d'un bail par le maire Henri MENARD avec la poste, lui permettant sans doute de continuer à occuper ce bâtiment communal ou qui le devint à cette époque. [à creuser]. On sait que la commune de Séné l'a vendu sous le mandat Carteau vers1992 .
Pendant la guerre, Paul Eugène VEDIER [20/4/1915 Chatillon 53 - 28/2/2004 Cholet] est nonmé facteur-receveur à Séné comme en témoigne cet extrait de l'acte de naissance de son fils daté de 1943. A sa naissance, son père était 'courrier à pied" à Chatillon sur Colomont (53).
De 1950 à 1967, Pierre LE CLECH [29/9/1907 - 19/8/1994] est facteur auxiliaire à Séné. Ce Vannetais a épousé le 18/8/1931 Véronique Marie Louise LE DOUARIN, la fille du buraliste de Cadouarn. Engagé militaire en poste en Indochine, il gagne le Tchad et l'Armée Française d'Afrique du Nord et participe au débarquement en Normandie. A la Libération, il ne souhaite pas repartir en Indochine et fait valoir ses droits à la retraite. Le Gouvernement réserve des postes dans la fonction publique aux retraités de l'armée. Il obtient le poste de facteur à Séné vers 1950. Sur la photo ci-dessus, on le voit à bicyclette dans la rue de Cadouarn. En 1962, à quelques années de sa retraite, il est pointé avec sa famille par l'agent du recensement.
Son fils Marc, qui remplaçait de temps en temps son père l'été se souvient:"nous vivions à Cadouarn. A ses débuts, le receveur-distributeur allait chercher le courrier à Vannes. Devenu receveur, c'est mon père qui allait chercher le courrier. Il y avait alors 3 facteurs à Séné qui opéraient 3 tournées bien rôdées. Mme LOTODE se chargeait de la tournée de la côte; Mme MORIO faisait le bourg et mon père assurait la tournée de la Grenouillère et du Poulfanc. Les dernières années, il a laissé son vélo pour la mobylette".
Au départ en retraite du receveur VEDIER, Aline LE DOEUF.[13/4/1923 Plougoumelen - 7/11/2009 Auray] est nommée sur Séné. La famille Le Doeuf est originaire du Finistère. Le père Christophe Le Doeuf était facteur rural au Bono où il se marie avec une fille de Baden. Les PTT recrutent des femmes et sa fille Aline deviendra receveur des postes. Après un poste à Monteneuf (41) elle revient en Bretagne sur Séné. Elle apparait au recensement de 1962 à côté de la famille Le Normand et Guillonnet qui tenaient respectivement une ferme au bourg et l'hôtel du Golfe. En effet, à cette époque, le bureau de poste est toujours situé place de l'Eglise. Elle quittera Séné pour Rochefort en Terre puis Etel où elle finira sa carrière célibataire.
La distribution du courrier ne se fait plus à pied par le facteur rural; la bicyclette permet l'embauche de femmes en tant que factrices comme l'illustre cette vieille photographie où deux Sinagotes enfourchent leur vélo pour répartir le courrier, peut-être Mme Le Lan épouse Lotodé et Fernande Noblanc épouse Morio.
En effet, au dénombrement de 1962, Mme Marie LE LAN [7/7/1898-16/1/1977], veuve de Pierre Marie LOTODE [7/7/1895-8/1/1967] est pointée au Purgatoire comme préposée aux P&T.
Jean Yves FILY, neveu de Mme Le Doeuf débutera sa carrière professionnelle dans les PTT. En 1967, il succède à Pierre LE CLEC'H. Il a pour collègues Mme LOTODE et Fernande NOBLANC-MORIO. En retraite sur Erdeven, il se souvient de ces années:" je débutais par une remise des télégrammes reçus dans la nuit. C'était des télégrammes des marins sinagots qui informaient leur famille et épouse de leur arrivée au port du Havre. Celles-ci pouvaient alors se préparer pour aller chercher leur époux de retour de mer."
Le courrier était apporté de Vannes par un gars d'origine maghrébine, fort sympathique, sunommé "Tarzan". Il revenait le soir chercher le courrier à la fermeture de la poste. "Avec le courrier du matin, j'enfourchais mon vélo ou ma mobylette pour ma tournée sur les villages de Montsarrac, Cressignan, Moustérian et je revenais à la poste chercher le courrier à distribuer sur la presqu'île. Les tournées étaient longues et ml'occupaient jusqu'à 17 heure le soir sur les chemins de la commune".
A l'époque les facteurs amenaient dans leur sacoche l'argent des mandats postaux, les retraites des marins notamment. Il se souvient:"il ne fallait pas se tromper de famille quand il y avait des homonymies. La caisse de retraite nous y aidait. Il était coutume d'ajouter au nom du pensionné, son surnom pour éviter les erreurs. Ainsi Marianne Le Hitouze était accolée du surnom Marianne Huit Sous!. J'allait même jusqu'à porter leur retraite aux marins sur leur bateau à Port-Anna".
A partir de 1968, la distribution se fait en voiture depuis Vannes et la poste à installé de nouvelle boites aux lettres regroupées pour réduire le temps et faciliter la distribution du courrier. Dans cette vielle coupure extraite du bulletin paroissial, l'Abbé Le Roch, nous rend compte du changement pour la postière Fernande NOBLANC épouse MORIO [15/10/1919-13/2/2017].
Sa fille Isabelle se souvient:" ma mère a fait ses tournées en Solex sur la majeure partir de son temps à Séné. Elle avait deux lourdes sacoches pleines et une grande sacoche en bandoulièree. Elle le faisait par tous les temps. Le courrier arrivait d'abord à Séné livré puis avec l'évolution du changement de classement du bureau de poste, elle allait à Vannes faire le tri puis revenait faire sa tournée à Séné. A Vannes, elle a intégré une équipe 'dune cinquantaine de facteurs, quasiment tous des hommes. Le métier commençait juste à se féminiser. Elle a terminé sa carrière après un accident de circulation sur son temps de travail à Vannes".
Au début des années 1970, la poste est transférée près de la mairie et occupe alors l'aile gauche de l'ancienne école communale aux côtés de "L'Inscription Maritime". On parle encore de Poste et Télécommunications.
A partir de 1973 et jusqu'en 1987, Victor BERNARD [10/9/1931 St-Pol de Léon - 4/4/2002 Vannes] était le receveur des poste de Séné. Lors de son décès en 2002, Francis POULIGO lui rendit hommage dans le bulletin municipal.
Sur cette vue aérienne, on note le changement de logo de ce qui est devenu La Poste en 1990.
En avril 1992, sous la mandat de Marcel Carteau, le siège actuel de La Poste est contruit et il sera inauguré en novembre 1992. Sur la photo, la petite fille qui porte le coussin et la clef n'est autre que la petite-fille du receveur Victor BERNARD.
Après son départ en retraite, se souvient son gendre, Jean-Yves LAUNAY, c'est M. PLOT qui le remplace. Ensuite une femme originaire de Gourin lui succède [Mme JOSSO?].
A partir de 9/2002, Laurent NEVEUX en provenance de la poste du Bono, devient alors Chef d'établissement à Séné. En juin 2005, Bruno NIO lui succède (photo Le Télgramme 11/6/2005): "L'agence de la commune dispose de deux guichets permanents, tenus par Pascale Launay et Martine Tanguy. Florence Mélandre est chargée de l'assistance commerciale, tandis qu'un conseiller financier, M. Robin se tient également à la disposition du public".
Nombreux sont les Sinagots à se souvenir de Pascale LAUNAY [10/5/1961 - 17/6/2016], qui avait gravi les échelons à la poste de Séné. Malheureusement, elle tombe malade et décède prématurément en juin 2016.
Après le dernière réorganisation de La Poste, Bruno NIO occupe les fonctions de Directeur de Secteur. Basé à Saint-Avé, il gère un ensemble de bureaux de postes, soit en "pleine propriété de l'entreprise" soit par convention avec des commerces ou avec des communes. Les facteurs qui assurent les levées des boites à lettres de la commune et la distribution du courriers sont rattachés au centre de tri de la zone du Prat. Les facteurs distribuent par des tournées distinctes, le courrier et les colis.
A Séné, il y a toujours un bureau de poste avec aujourd'hui une unique employée. Le postage du courrier peut se faire au bureau de poste du bourg et dans les nombreuses "boites à lettres" dissiminées sur la commune.
Notre commune dispose de "vraies boîtes" aux lettres jaunes en fonte, à la poste du bourg, à Moustérian, en face le tabac-presse du bourg, près de la ruelle du Recteur, sur le parking d'Intermarché au Poulfanc, à côté du tabac-presse du Poulfanc. Celui de Cadouarn en est dépourvu.
Il compte aussi, accolées aux boites "cidex" des boîtes jaunes" où le client peut déposer son courrier à conditions d'en connaître le prix de l'affranchissement. Sinon, direction la poste du bourg de Séné ou pour le Poulfanc, le centre de tri de la zone du Prat. Le site boite-lettre.fr en recence 46 sur notre commune.
Philatelie : notre commune semble n'avoir fait l'objet que de ce seul timbre.
Les dictionnaires sont bien utiles pour expliquer ce qu'étaient les vieux métiers d'autrefois...
Receveur buraliste. Préposé de la régie chargé de recevoir les déclarations des redevables et de percevoir les droits. Si l'on ajoute 8 676 facteurs ruraux, 1 000 agents de bureaux de distribution des lettres, et 8 840 receveurs buralistes des contributions indirectes, le personnel des finances se compose de plus de 80 000 agents (Vivien, Ét. admin.,t. 1, 1859, p. 176).
Cette définiton, extraite du dictionnaire en ligne du cnrtl.fr, reprend une citation, elle même extraite d'un ouvrage intitulé "Etudes Administratives" publié en 1859 et traitant de l'administration française de l'époque. Son auteur Alexandre François VIVIEN [3/7/1799-7/6/1854] eut droit à une 3° ré-édition posthume.
L'extrait page 176 donne les effectifs du Ministère des Finances de l'époque qui regoupe les agents des Contributions Directes, les Perceptions, les agents de l'Enregistrement et du Timbre, les agents des Forêts,les agents des Douanes dont de nombreux "actifs" étaient présents à Séné, les agents des Contributions Indirectes, les agents des Postes, de la Monnaie, les Facteurs Ruraux, les employées des Bureaux de Distribution des Lettres, les Receveurs Buralistes des Contributions Indirectes.
Aux côtés des paludiers qui produisaient du sel dans les marais salants à Séné, cohabitait l'administration des douanes. Suivant leur importance, les casernes abritaient un brigadier, un sous-brigadier qui encadraient plusieurs prépoasés des douanes. A la caserne des Quatre-Vents, officiait un receveur des douanes dont les tâches devaient être de payer les soldes des agents des douanes et de recouvrir les taxes sur la commerce du sel.
L'Administration Fiscale était également présente à Séné avec ses receveurs buralistes.
En 1861, le Receveur Buraliste des Contributions Indirectes de Séné est Gervais LAYEC comme l'indique sa mention sur l'acte de décès de son épouse Anne LE GARGAN [2/4/1809 St-Avé-19/9/1861-Séné]
Au dénombrement de 1841, Gervais LAYEC [31/10/1808-St-Avé- 4/3/1895 Vannes] déclarait déjà la profession de "marchand de tabac". L'Etat avait le monopole de la vente de tabac par le receveur buraliste. Lors de la naissance de son 4° enfant en 1849, il déclare la profession de "Débitant de Tabac". M. LAYEC décèdera à Vannes à l'âge remarquable de 86 ans. Le nom de "Receveur buraliste" semble apparaitre à partir du Second Empire [1851-1870]. Les mots buraliste et bureau de tabac sont parvenus jusqu'à nous.
Eb 1873, le bureau des débits de tabac est constitué pour assurer la gestion des parts des redevances sur les débits de tabac de première classe et emploie des receveurs buralistes de première classe.
En 1874, le receveur buraliste s'appelle Felix Louis RONDOUIN [ca 1817 Carentoir-17/5/1883 Séné] comme l'indique cette mention sur l'acte de décès du Sinagot Le Meut. La famille Rondouin nous a laissé de "belles" tombes au cimetière de Séné.
A son décès le poste de receveur buraliste de Séné sera occupé par la garde maritime. Jean Joseeph CHAMPETIER [27/12/1816 Chandolas - xxx] est un ardéchois devenu gendarme maritime. Marié à Brest le 19/2/1849 avec Marie Jeanne NICOLAS [17/7/1820 Guingamp - 24/8/1856 Nantes], il est veuf et père d'une fille mariée le 22/10/1873 quand il déclare être garde maritime à Séné. Il conservera la fonction de receveur buraliste à Séné jusqu'en 1885, date à laquelle son nom apparait comme témoin de mariages à Séné.
Vers les années 1890, le Receveur buraliste désigne un emploi souvent réservé aux anciens combattants, ou victimes de guerre, à la fois commerçant qui vendait du tabac monopole d’état, et qui perçevait les taxes sur les alcools et leurs transports (contributions indirectes).
Au dénombrement de 1886, on note que Mathurin SEVIN [21/12/1838-1/12/1901] ancien brigadier de gendarmerie à Cléguérec, est receveur buraliste à Séné. On connait bien Sevin qui sera un candidat malheureux aux élections muncipales de 1901 et mourra d'une étrange noyade la même année. A son décès un certain LAURE en poste à Radenac est nommé sur Séné comme l'indique cet extrait de Ouest Eclair daté de septembre 1902.
Le dénombrement de 1901, nous donne Vincent Marie COCARD, marin en retraite et marchand de tabac installé à Montsarrac. Le métier de receveur buraliste va se détacher de la vente de tabac au profit de comerçants.
Au dénombrement de 1906, Théophile Eugène LE BRAS [10/12/1860 Brest - xx ] est en poste à Séné. Natif de Brest, cet ancien maréchal des logis au 28° Régiment d'Artillerie de Vannes a épousé Marie Perrine JEHANNO [4/2/1858 Vannes- xx ] cabaretière à Vannes, veuve de Jean Marie LE FOL [21/12/1859 - 2/11/1892], cabaretier.
Dans l'annuaire du Morbihan de 1913, LE BRAS a sa mention aux côtés des personnages importants de Séné. Le Bras restera buraliste à Séné jusqu'au moins 1921 quand il est encore pointé lors du dénombrement. Si on s'attarde un peu on note que la vente de tabac est répartie entre le receveur buraliste et la cabaretier Jean Louis LE DOUARIN de Cadouarn.
En 1926, le recensement nous indique que Patern LE GUELZEC [28/12/1885-27/16/1950], est alors le buraliste de Séné.
Au recensement de 1931, il est secrétaire de mairie. Il semble que le poste de receveur buraliste ait été supprimé entre-temps. La mairie a embauché Le Guelzec après avoir remercié un certain Michel JOSEPH qui occupa ce poste quelques mois.
D'ailleurs, les bureaux du receveur buraliste étaient situés non loin de la mairie à l'actuel n°5 de la place de la mairie. Cette maison, fortement remaniée, fut le siège du receveur buraliste, puis à sa fermeture, il devint le café Allano, dans les années 1960, l'atelier du réparateur de vélo Balacon avant de devenir la siège de la première Caisse d'Epargne de Séné et aujourd'hui, une annexe de la mairie.
Après guerre, l'administration fiscale se ré-organise et la commune de Séné perdra son receveur buraliste. Elle n'accueillera pas de perception municipale comme d'autres communes.
Les bars-tabacs d'aujourd'hui, qui ornent leur carottes sont les "héritiers" de cette administation fiscale née sous Napoléon.
Lors de ce recensement de 1926, Jean Louis LE DOUARIN [11/8/1874-26/3/1948], installé à Cadouarn à l'emplacement actuel bar-tabac "Aux Joyeux Sinagot", déclare également l'activité de débitant de tabac. Sa fille, Marie Louise LE DOUARIN [16/10/1902-4/12/1973] épouse Jouan « Marie Lechat, reprend le bar-tabac d'env. 1932 à 1948. Ensuite, sa soeur . Véronique LE DOUARIN [3/7/1911-12/11/1990] reprendra le bar-tabac Les murs échoieront à son fils,Marc LE CLECH, dont le père Pierre LE CLECH fut facteur axiliaire à Séné.
A partir des années 1950, le bar-tabac de Cadouarn au n°51 Rue du Moulin, sera tenu ensuite par une succesion de gérants cafetiers-buralistes. Il prendra le nom de "LES JOYEUX SINAGOTS » en 19xx.:
Mme JUHEL (mère de Maurice) 1956 (2 ans); ??? LE REST frère de Simone LE REST; Simone LE REST (1929-2017) épouse d’André LE ROY; Guy et Françoise LE DEVEDEC;.
Jean Pierre CONAN repris le commerce en 9/2000. Depuis 9/2009, la bar-tabac de Cadouarn "Aux Joyeux Sinagots" est tenu par les buralistes Nathalie PILTE et Eric MAUNY. En mai 2022, Fatima et Georges CORREIA ont repris l'établissement du village de Cadouarn.
La cission entre les activté fiscales du receveur buraliste et la vente de tabac et cigarette affectera ausi le bourg de Séné. La bar des Robino tenu par "Tante Bélie" a du récupérer dans les années 1925-1930 la vente de tabac.Mme Maggio se souvient: "la Tante Bélie vendait du tabac "à la coupe" et aussi du tabac à rouler. Quand elle a arrêté, la vente de tabac a été confiée à l'Hôtel Restaurant Guillonnet et ensuite Marie-Claire a récupéré la vente de tabac.". L'actuel bar-tabac du bourg, Le Séné Marin" est l'héritier du receveur buraliste Gervais Layec.
Un troisème bar-tabac de Séné naitra au Poulfanc. L'ancien café de la Veuve Penru, puis de Lucien PENRU, deviendra un hotel-bar-restaurant sur la route de Nantes. Son héritier, le tabac-presse Arze, dispose d'une licence de buraliste officiellement depuis.
Au 1er juillet 2022, la famille Arze cède l'entreprise à la société Le Pourquoi Pas basée à Vannes de Lucie Brunet et Jean Charles Logeais qui reprend le tabac-presse Le Poulfanc.