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L'extraction du sel dans les marais salants de Séné s'est développé de la fin du XVIII° siècles et jusqu'à l'entre-deux-guerre qui a vu la disparition des derniers paludiers de la commune.

Une fois le sel récolté dans les oeillets des marais salants, il fallait le stocker pour le metttre à l'abri de la pluie et ...des voleurs!

Morbihan salines

Tableau de Marcel MENTHENHOVEN Chemin de Morbihan vers 1935

Les douaniers en poste à Séné avaient pour première mission de veiller à la contrebande du sel en surveillant les les marais salants à partir de guérites disposées le long du littoral de Séné,Ils veillaient également à la sécurité du sel récoltés par les paludiers et les paludières, qu'il s'agisse des mulons (tas de sels) ou des salorges. Ces magasins de stockage du sel étaient régis par des régles que les douaniers devaient faire respecter.

Traité pratique des douanes

Les marais de Séné ont compté jusqu'à 4 salorges à Billarec, à Kerbiscon, aux Quatre-Vents et à Michotte.

Billarec : 

On fait mention d'un salorge à Billarec sans que l'on sache où le situer.

Kerbiscond :

Le dénombrement de 1841 répertorie le brigadier François REY, les sous-brigadiers Guillaume Deloget et Jean Cariaux, et 11 préposés des douanes (Jeffredo, Jego, Guillo, Quintin, Lerousique, Fily, Lefetisse, Lestutour, Jouanno, Digué et Leguentice) avec leur familles. 

La cadastre de 1844 indique la présence d'une caserne dite de Kerbiscond, située près de la saline de Kerbiscond, mais que l'on ne confondra pas avec la ferme de Kerbiscond, quant à elle située au bout du chemin de Balgan.

 1844 Kerbiscond fontaine caserne salorge

Quant au salorge, il devait se situer à proximité de la caserne, sans doute le bâtiment figuré en rose sur ce plan en limite de la saline. Il faudrait faire des fouilles sur la parcelle n°0017 pour peut-être, retrouver les traces des fondations de la caserne et du salorge.

Kerbisconb caserne salorge

 

Quatre-Vents :

L'xistence d'un salorge près de la caserne des Quatre-vents nous est attestée par ces deux annonces d'adjudications publiques.

Salorge 1890 Dolan

Salorge 1939 dolan

Le salorge était située sur la parcelle 217P, à quelques pas des fenêtres de la caserne. Il faudrait sans doute faire quelques fouilles sur la pârcelle n°0090, pour peut-être retourver ses fondations.

Salorge 4 Vents

 

IGN Salorge Quatre Vents

Michotte : 

Le salorge de Michotte est parvenu jusqu'à nous. Le bâtiment en ruines est visible au sein de la Réserve de Falguérec.C'était le plus gros de magasins de stockage du sel extrait dans les salines de Séné. On peut regretter que cet élément du patrimoine paludier de Séné ne soit pas restauré en bonne intelligence avec la préservation de la quiétude des oiseaux...

Salorge Michotte ruine

Le plan de 1882 le nomme "usine" où d'ailleurs travaillaient plusieurs ouvriers comme en témoignent ces articles de presse qui relatent les médailles de travail qu'on leur a décernées.

Salorge Médaille Michotte

 

 

 

 

 

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3. DU MOYEN-ÂGE A LA REVOLUTION

LES SALINES DE SENE, PROPRIETE DU CHAPITRE CATHEDRAL DE VANNES
de 1721 à 1791

S1 l'on admet que les nombreux fours et ce pots d'augets, dont nous avons parlé dans un précédent article et qui ont été découverts à partir de 1902 sur les rivages de SENE, étaient destinés à la fabrication du sel marin, il faut dire que cette industrie remontait à une haute antiquité dans le pays ... Ces salines rudimentaires et miniatures (plutôt salières que salines; durent être abandonnées vers l'an -56, lors de l 'occupation romaine, à moins que ce ne soit plus tardivement, si elles ont continué à être exploitées par les Gallo-Romains.
Dans ce cas, elles furent délaissées lors des invasions barbares au début du Vème siècle. On sait qu'à cette époque, des hordes venues de l'Ouest et du Nord déferlèrent sur le pays, dévastant tout, semant la panique, le pillage et la désolation, l'incendie et la mort sur leur passage. Les lieux habités furent changés en déserts et toute vie cessa.

L'industrie du sel ne fut reprise semble-t-il dans le pays , du moins sur une grande échelle, que longtemps plus tard et sous une forme, suivant un procédé totalement différent. Les godets utilisés primitivement pour l'évaporation de l'eau et la cristallisation du sel disparurent ; les salines se modernisèrent et se transformèrent en marais salants. Le sel s'obtint alors sur de vastes surfaces: offrant au phénomène de l'évaporation de l'eau de mer une plus grande étendue. Il fut également transporté dans des récipients plus importants que les centaines de petits godets d'argile d'autrefois.

Il est difficile, écrit Amédée de Francheville, d'assigner une date certaine à l'origine des nombreuses salines qui ont fait jadis la richesse de notre contrée. Et l'auteur laisse entendre que l'industrie du sel a pu être implantée au pourtour du golfe du Morbihan, à SENE, et sur le littoral de Rhuys comme dans la baie de CARNAC, par une colonie de Saxons, de même que dans la presqu'île de GUERANDE et du CROISIC, à SAILLE.

On sait comment se fabriquait le sel, il n'y a pas si longtemps. La saline qui etait un relai de mer disposé pour la cristallisation du sel, avait pour accessoires la vasière ou réservoir d'eau de mer et le gobier qui servait à préparer cette eau avant de la faire entrer dans la saline. Celle-ci se subdivisait elle-même en oeillets, fares, adernes et appartenances. Ces divers compartiments, séparés par de petites digues hautes de
30 cm, étaient fermés au moyen de petites planches verticalement placées ; elles servaient aux paludiers à retenir les eaux nourricières et à les répandre dans les oeillets ou bassins d'évagoration. Les oeillets occupaient le milieu de la saline ; ils étaient rangés sur deux lignes parallèles et séparés par un étroit canal profond au plus de 15 cm. Les servitudes occupaient le reste de la saline. L'eau de mer, chauffée et préparée par l'action du vent et du soleil, en parcourant les sinuosités des canaux nourriciers, des fares, des adernes, des appartenances, était introduite dans l'oeillet à la hauteur de 7 cm. Le sel blanc, semblable à une glace, se formait à la surface. Le sel gris ou gros sel se déposait dans le fond de l'oeillet et se recueillait sur de petits plateaux ménagés au centre et nommés bordures. Il y restait jusqu'à ce qu'il soit ramassé en tas (mulon) ou amulonné. Une planche nommée laz, longue de 50 cm, servait à le recueillir. Une lousse ou pelle en bois, une baguette ou pelle concave également en bois, étaient les seuls outils. employés par les cultivateurs des marais ou paludiers.

Les chanoines du chapitre de VANNES viennent "se saler" ou plus exactement "se sucrer" à SENE.
Les revenus du chapitre cathédral n'avaient jamais été très importants ni les chanoines très riches. A diverses reprises, l'Evêque fut obligé de leur trouver des sources de revenus pour vivre honorablement.  La plus ancienne dîme ou contribution attribuée au chapitre paraît avoir été celle provenant de Saint Patern de VANNES. L'Evêque Maengui donna vers 1080, la moitié de cette paroisse au chapitre et en 1177, son successeur, l'évêque Rotald, lui céda l'autre moitié. Devenu ainsi recteur primitif de Saint Patern, le chapitre perçut naturellement les dîmes de la paroisse ; elles se percevaient en nature sur les villages d'Arcal, le Versa et autres. Mais, en 1790, ce reste de dîme ne donnait plus que 4 perrées et demie de froment valant 121 livres 10 sols.
A cette époque reculée (XIe - XIIe siècles), SENE était¬elle déjà paroisse indépendante de Saint Patern? ... Nous l'ignorons, mais il semble bien qu'elle en ait été détachée au XIe siècle, après l'expulsion des pirates normands, lors de la restauration religieuse de la Bretagne.

Par une bulle du 23 septembre 1451, le Pape Nicolas V, pour venir en aide au chapitre, autorisa l'évêque de VANNES, Yves de Pontsal qui s'était adressé à lui au nom des chanoines, à unir six paroisses au chapitre, dont SENE. Les deux tiers des revenus de la paroisse appartiendraient au chapitre et l'autre tiers au recteur du lieu. Cette fois, l'appoint était sérieux. Les dîmes de SENE ou redevances écclésiastiques revenant au chapitre étaient affermées en 1521 pour 80 perrées de froment ; en 1790, elles rapportaient 47 perrées de froment et 30 perrées de seigle qui valaient alors environ 1,779 livres.

En 1720, la chute du système financier "Lavo" avait causé partout en France d 'effroyables ruines. De nombreux capitaux avaient été remboursés au chapitre cathédral de VANNES en billets de banque et ces
billets perdirent aussitôt leur valeur. Le chapitre, pour relever ses finances, sollicita du roi, par l'intermédiaire de l'évêque, la concession des terres vagues situées le long de la côte méridionale de SENE pour y établir des salines. Louis XV accorda au chapitre sa demande par un acte passé en conseil d'Etat le 7 février 1721, confirmé par lettres patentes du mois d'avril suivant, à la condition de payer une redevance annuelle de 30 livres au Domaine,

Dès 1725, le chapitre se mit à l'oeuvre et employa à l'établissement de nombreux marais salants, des capitaux considérables qui lui furent peu à peu remboursés par le clergé du diocèse. Ces salines avaient été installées à Kerbiscon, Dolan, Bindre, Falguerec, Broël, Micbsot et Kérarden. Elles furent par la suite, partagées entre les 14 chanoines qui formaient le chapitre, en réservant 491 oeillets pour la mense ou la table capitulaire et
54 pour le recteur de SENE. La part de la mense fut louée en 1740 pour 9 ans à raison de 4. 173 livres 10 sols par an. C'était comme on le voit, un joli denier.

Ces marais prirent bientôt de nouveaux développements, si bien que les salines qui rapportaient 3. 185 livres au chapitre en 1730, lui donnaient un revenu net de 15.556 livres en 1765. Trois ans plus tôt, on avait procédé, le 26 février 1762, en assemblée capitulaire à un partage définitif qui fut approuvé par l'Evêque et sanctionné par lettres patentes du roi. Dans ce partage, sur 2.511 oeillets, 1679 furent attribués aux chanoines et partagés entre eux et 832 furent réservés à la maison capitulaire pour payer ses charges. Le tout avait une valeur brute de 21 .408 livres par an, mais on déduisait les bénéfices des paludiers et la part du recteur. Il ne restait plus que 15.556 livres, dont 12.308 livres 10 sols pour les chanoines et 3.247 livres 10 sols pour leur maison,

Mais bientôt, la concurrence des sels étrangers vint arrêter la prospérité des salines de SENE; et, aux approches de la Révolution, il fallut aux chanoines faire de nouvelles économies.

Un état des biens et des charges du chapitre, fourni à 1l'administration civile en 1790, déclare qu'il avait trois sources de revenus dont la principale était l'industrie du sel de SENE :"les gros fruits comprenaient
les salines de SENE". La part réservée aux chanoines était alors de 1.662 oeillets qui produisaient à peine 10.000 livres au total.
La valeur relative de la livre changea beaucoup avec le temps : en 1275, la livre valait 113 Fr de notre monnaie de 1900 ; en 1325, elle valait 82 Fr et en 1375 seulement 55 Fr, tandis qu'en 1425, elle ne valait plus que.
40 Fr et en 1475 : 35 Ff. La dévaluation des monnaies ne date pas d'aujourd'hui.

 Mais, voici que la Révolution éclate et que l'Assemblée Nationale confisque tous les biens écclésiastiques. Les salines de SENE furent vendues à leur tour. Le 16 mars 1791, M. LE MAUFF achetait 75 oeillets à Michot pour 16.000 livres. Le 30 mars, M. GUILLEMOT acquit 103 oeillets à Dolan pour 5.425 Fr. Du 20 au 30 avril, M. PERIER de LORIENT se fit adjuger le plus gros lot, soit 2.333 oeillets à Kerbiscon, Bindre, Falguérec, Brouel et Kérarden pour 282.550 livres. Ainsi disparut, emportée par les acheteurs de biens nationaux, cette propriété écclésiatique : les salines de SENE, ayant appartenu au chapitre cathédral de VANNES pendant 70 ans.

Nous terminons cette étude sur les salines de SENE par une référence à la vie admirable du bon pasteur que fut M. Pierre LE NEVE, recteur de la paroisse de 1721 à 1749. Depuis plus de 15 ans (1705), il était vicaire à
Saint Patern, lorsque Monseigneur FACON, évêque de Vannes, le nonnna à la curé de SENE le 12 mars 1721. Prêtre mortifié, aimant la pauvreté et charitable à l'extrême, il conquit très tôt et d'emblée le coeur de ses paroissiens. Non seulement il s'occupait de leurs besoins spirituels, mais rien de ce qui regardait leurs intérêts temporels ne lui était étranger. Lorsqu'on établit les salines à SENE en 1725, il s'en affligeait à cause de l'embarras que devraient avoir les pauvres gens pour trouver à l'avenir un lieu propre à faire paître leurs bestiaux. Comme on voulut lui faire entendre que ces salines augmenteraienc les revenus du presbytJre : "Beau profit vraiment, répondit-il, on donne à ceux qui en ont et l'on ôte à ceux qui n'ont pas !" Tel était le détachement de ce bon recteur qu'il se refusait le nécessaire pour soulager les pauvres et qu'il n"estimait les biens de la terre qu'autant qu'ils lui fournissaient le moyen de taire des aumônes. Il en répondait d'abondantes jusque dans les faubourgs de Vannes. L'Evêque lui ayant demandé un jour quel était le revenu exact de son bénéfice : "Il vaut autant que votre évêché Monseigneur, répliqua-t-il, il vaut le paradis ou l'enfer !" Parole pleine de sens et qui montre combien était grande la vivacité de sa foi : il comprenait bien que son salut était attaché
à celui de son peuple.

Sene saline cahute 

La consultation du plus ancien des dénombrements de la population de Séné réalisé en 1841 permet de localiser la population de douaniers et leur famille à Séné. Les cadastres de 1810 et 1844 situent quelques postes de douanes et des casernes de douaniers sur notre commune.

Que nous apprenent ces documents sur la présence des douaniers à Séné entre 1840-1845 ?

On note 6 implantations de familles de douaniers à Séné dans le dénombrement de 1841: au bourg, à la caserne de Kerbiscon, à la caserne des Quatre Vents, à la caserne de Billerois, à Michotte, au Poste de Gorneveze et à Brarrach.

- Caserne de BILLEROIS : le cadastre de 1844 mentionne une caserne de Billerois sur l'île de Mancel et indique un autre bâtiment près de la digue Lorois à la pointe du Bil.

1844 caserne billerois

1844 Billerois Caserne


Sur l'île de Mancel, ce mur de pierres est sans doute le vestige du corps de garde mentionné sur le cadastre. Il y avait un chemin ici figuré sur le cadastre en noir qui menait à un bâtiment sur l'île de Mancel.

Mancel corps garde

 

Corps garde Mancel cadastre
Le dénombrement de 1841 nous indique que la caserne de Billerois est organisé autour d'un brigadier, d'un sous-brigadier et de 8 préposés des douanes. Les familles apparaissent les unes après les autres et on peut penser à un seul lieu de domicile du type caserne ou à des logements voisins. 10 familles de douaniers vivent à Billerois. Etaient-elles logées dans l'actuelle ferme de Bilherbon car les batiments figurés sur Mancel ou à la pointe du Bil, ressemblent plus à des lieux de guet qu'à des logements.

1841 Billerois douaniers eXTRAIT

 

- Caserne de Kerbiscon

On ne confondra pas la ferme de Kerbiscond, située au bout du chemin de Balgan, avec la cserne de Kerbiscond situé au plus près de la saline de Kerbiscond, la plus au nord des marais salnts de Séné.

Les cadastres de 1810 et de 1844 indiquent clairement la présence d 'une caserne à Kerbiscon avec un salorge au plus près des salines. L'effectif en 1841 compte le brigadier François REY, les sous-brigadiers Guillaume Deloget et Jean Cariaux, et 11 préposés des douanes (Jeffredo, Jego, Guillo, Quintin, Lerousique, Fily, Lefetisse, Lestutour, Jouanno, Digué et Leguentice) avec leur familles. Le bâtiment est aujourd'hui disparu.

1810 Kerbiscon caserne

 

caserne de Kerbiscon

- Douaniers de Michotte

Une forte population de douaniers est établie à Michotte comme l'indique l'extrait du dénombrement de 1841. Un brigadier, un sous-brigadier et 7 préposés y sont recensés.

 1841 Michotte caserne

Où logeaient-ils ? Les cadastres ne mentionnent pas de "caserne" près de Michott, à moins qu'il ne logeassent à Dolan dans une longère [à vérifier].

Le positionnement d'un gros effectif de douaniers à Michotte répond sans doute à l'existence d'un grenier à sel, nommé l'usine sur la carte de 1882. une salorge en plein milieu des salines. Il fallait vieiller sur ce tas de sel, cet "or cristallin" des paludiers.

Michotte salorge

Ces douaniers devaient détacher quelques préposés pour guetter la sortie de la rivière de Saint-Léonard. La petite construction encore visible sur l'île de La Garenne etait-elle un poste de guet ? Ce poste d'observation complèterait bien un dispostif d'observation poursuivant sa pointe de Boëdic et la guérite à Barrarach, pour contrôler les mouvements de barques.

gueritte lagarenne

 .

- Corps de garde de Bellevue : 

Le corps de garde de Bellevue ou patache des douaniers est encore visible sur la butte de Bellevue non loin de la croix. Lire article dédié.

Guéritte Barrarach

Ce poste de garde était un lieu de travail pour les douaniers établis avec leur famille à Barrarach. En 1841, on recense le brigadier Charles JEHANNO et sa famille, les préposés Honoré EHQUET, MARCADET Jean et EVENO Joseph. Depuis la guérite de Bellevue? ils peuvent surveiller le goulet de Conleau. Le dénombrement de 1841 révèle que la famille nombreuse du préposé MARCHAND loge à Langle.

1841 Langle Marchand

Pour contrôler les allés et venus d'embarcations entre les salines de la rivière de Saint Léonard et la sortie du Golfe, on peut penser que la Douane de l'époque avait installé des points de guet sur le littoral. On sait que la chapelle de Boëdic a pu être à l'origine une guérite de douaniers (lire article associa). Le préposé des douanes de Barrarach-Langle devaient également prendre une barque et aller en poste sur Boëdic.

 

- Douaniers du bourg :

Au bourg de Séné vivent 7 familles de douaniers. Un brigadier encadre 6 préposés. Où logeaient ces familles ?

Les salines les plus proches sont à Rosvellec sur Vannes en face Cantizac. Ensuite le marais de Languersac délimité par le Pont Lisse et ensuite les salines du Morboul. Mais à Gornevze, il ya aussi un effectif de douaniers.

On peut émettre l'hypothèse que la Douane a souhaité quadriller le territoire, se répartir dans les hameaux de Séné au plus près de la population. Une sorte de "douane de proximité". Proximité qui aboutira à de nombreux mariages entre enfants de douaniers et jeunes Sinagots et Sinagotes.

 1841 Bourg douanier familles

 

Poste de Gorneveze

Le dénombrement de 1841 ne parle pas de caserne mais de "Poste de Douane" pour recenser les familles de douaniers logés à Gorneveze.

Gorneveze poste

Le poste regroupe un brigadier, un sous-brigadier et 10 préposés aux douanes et ne mentionne aucune famille. On peut penser alors à un effectif de "célibataires" logés dans une caserne. Où était-elle ?

La cadastre de 1844 mentionne une guérite en bordure de la saline de Morboul dont on a une vue anicenne car aujourd'hui elle est disparue, et un bâtiment de l'autre côté de la rue.

Etait-ce la "caserne" ou bien ces douaniers logeaient-ils au village de Gorneveze ?

1844 Morboul salines Douanes

 

Gorneveze guerite

 

Le poste de Gorneveze et son effectif de douaniers devait à la fois surveiller les salines du Morboul, de Languersac mais à l'opposé, les salines du Porhic et de Boëd. On peut supposer que les préposés se rendaient sur Boëd à marée basse ou prenaient une barque.

- Caserne des Quatre-Vents :

Le plus gros des effectifs de douaniers à Séné, comme nous l'indique le dénombrement de 1841, est à la Caserne des Quatre vents. La caserne abrite 1 lieutenant des douanes, 2 brigadiers, 3 sous-brigadiers, 1 receveur des douanes et 1 visiteur des douanes ainsi que 22 préposés.

Quatre Vents Effectif

La bâtiment est figuré au cadastre de 1810 et sans doute aggrandi et doté d'un poste de garde avant 1844. Le leiu semble fourni en eau potable. 

Quatre Vents 1810 1844

Vue de la Caserne des Quatre Vents au début du 20°siècle.

On y distingue le bureau du receveur.

Quatre Vents caserne

Les douaniers partis de Séné, la caserne des Quatres Vents sera réhabilitée en colonie de vacances catholique puis en logements qui existent encoure.

A ces lieux de vie et de travail attestés par des documents, Camille Rollando ajoute une localisation au Versa, à Cadouarn, Canivarch, Cariel et Montsarrac.

s l1600

Villeneuve ruine douanier

Il est vrai que les poste de guet étaient parfois très rudimentaires commesur cette photo. Sur l'île de la Villeneuve subsiste une consctuction en contre-bas d'un sentier ? Etait-ce un poste de douaniers ?

 

Ainsi en 1840-1845, Séné abrite plus de 80 agents des Douanes, dont 1 lieutenant, 8 brigadiers, 8 sous-brigadiers, un receveur et un visiteur des douanes et une vingtaine de préposés. Leur uniforme devaient être proche de ces représentations.

1835 1845 corps des douanes