1ère lettre de Poilu :
Octobre 1915
Je crois n'avoir jamais été aussi sale. ce n'est pas ici une boue liquide, comme en Argonne. C'est une boue de glaise épaisse et collante dont il est presque impossible de se débarasser, les hommes se brossent avec des étrilles. [...] par ces temps de pluie, les terres des tranchées, bouleversées par les obus, s'écroulent un peu partout, et mettent au jour des cadavres, dont rine, hélas, si ce n'est l'odeur, n'indiquait la présence. Partout des ossements et des crânes. Pardonnez-moi de vous donner ces détails macabres; il sont encore loin de la réalité.
Jules GROSJEAN.
2°ème lettre de Poilu :
Le 11 novembre 1918
11 heures du matin
11°Compagnie
Ma chère bien-aimée pour la vie,
Tout est fini; la paix est signée - on ne se tue plus -, le clairon sonne le cessez-le-feu. Je suis à Omont, dans les Ardennes. Je pars à l'instant pour la frontière. Tant fait plus. Je suis maintenant hors de danger. Ne peux écrire longuement aujourd'hui.
Meilleures douce caresse à vous tous. A toi bon baiser et à bientôt.
Marius.
Achille Marius Maillet avait vingt-cinq en 1914. Né à Lodève, il était fils d'ouvriers du textile. Il était cuisinier, comme son frère tué sur le front au début de la guerre, et ne cessait d'écrire à sa femme Maria. Bien après la guerre, Achille devint restaurateur à Montpellier.
J'ai été soldat à dix-huit ans
Texte d'Eugène Dabit, écrivain et peintre français [1898-1936], texte écrit pendant la guerre.
chanté par la chorale du Collège Cousteau. Musique au piano de Mme Claudine@Maheu
J'ai été soldat à dix-huit ans
Quelle misère
De faire la guerre
Quand on est un enfant.
De vivre dans un trou
Contre terre
Poursuivi comme un fou
Par la guerre.
Tous mes amis ont péri
L'un après l'autre
En quelque lieu maudit
Est notre amour enseveli.
J'ai été soldat à dix-huit ans
Quelle misère
De faire la guerre
Quand on est un enfant.
De vivre dans un trou
Contre terre
Poursuivi par un fou
Par la guerre.
Mon Dieu était-ce la peine
De tant souffir.
Las je reviens humble et nu
Comme un inconnu,
Sans joie sans honneur
Avec ma douleur
Les yeux brpulés
D'avoir trop pleuré
Pour mes frères malheureux
A ce qui sont aux Cieux
Contre la guerre
A ma mère
Adieu.
5 OUBLIES : texte lu par M. Le maire, Luc FOUCAULT.
Joachim Marie CORBEL (Baud 5/10/1887 – 25/09/1915)
Tu es né à Baud. Enfant de l'asistance, tu es placé comme domestique de ferme chez les Le Thiec à Cano. Soldat de 2° classe au 116° Régiment d'Infanterie de Vannes, tu es tué à l'ennemi à Tahure le 25/09/1915 pendant la Bataille de Champagne. Tu avais 28 ans.
Pierre Marie LE DORIOL (17/03/1897 - 29/10/1915)
Tu es né au village de Kerdavid à Séné au sein d'une famille de pêcheurs. Jeune matelot de 18 ans, tu disparais en Mer du Nord le 29/10/1915, quand ton 3 mats, le Hoche, heurte une mine allemande.
Marc Louis RAULT (31/01/1881 – 29/05/1916)
Natif de Lanfains en Cotes du Nord, tu te maries à Séné. Tu exerces le métier de chiffonnier. Soldat de 2° classe au sein du 154° Régiment d'Infanterie, tu es porté disparu le 29/05/1916 à Cumières pendant la « Bataille de Verdun ». Tu avais 35 ans.
Jean Marie OLIVIERO (2/12/1879 – 8/06/1916)
Tu es né à Questembert. Enfant de l'assistance, tu es placé comme domestique de ferme à Séné quartier de Saint-Laurent. Soldat de 3° classe au sein du 348° Régiment d'Infanterie, tu perds la vie à Douaumont le 8 juin 1916 à l'âge de 36 ans.
Louis Marie GUIGUELE né à Brech le [30/09/1881 - 14/10/1918]
Tu es né à Brech de père inconnu. L'armée française sera ta famille. Engagé dès 1901 tu seras brigadier puis maréchal des logis. Tu es mobilisé dès 1914. Au sein des premiers régiments de chars d'assaut tu combattras en Belgique où tu perds la vie le 14/10/1918 à l'âge de 37 ans
Enumération musicale des 91 noms des Poilus par Jean@Richard, Léo@Fournier et Marie-Françoise@Le-Barillec.
Remise de l'insigned'honneur de Porte-Drapeaux à M.Autret par M Le Maire au nom du Minsitre de la Défence Mme Parly.
Ils étaient paludiers, à Brouel et Dolan,
ils étaient des douaniers, logés aux Quatre-Vents,
Ils étaient laboureurs, à Cano, Cressignan
ils étaient des pêcheurs à Langle ou Moustérian.
Marins, cultivateurs, tailleur ou forgeron
Domestiques ou couvreurs, journaliers ou maçons
Boulangers, employés, que font-ils à la guerre ?
Leur destin est scellé, les voilà militaires!
Quand la cloche à sonné, dans le bourg de Séné
Savaient-ils que Jaurès, était assassiné?
Eux qui baragouinaient, un très mauvais français
Leur a-t-on expliqué, pourquoi ils se battaient?
Nos marins sinagots, ont rejoint leur Dépôt
Torpilleur, cannonier, ou simple matelot,
A bord d'un chalutier ou bien d'un cuirassé,
Ils ont péri en mer, quand l'U-Boot a tiré.
Lors des premiers combats, ils furent décimés
Comme nouveaux soldats, des marins fusiliers
Loin du pont d'un navire, et en terre flamande
Ils ont su contenir, l'avancée allemande.
Après tant de combats, sur toutes nos frontières
Voilà que nos soldats, vont, reculent et s'enterrent,
De Dixmude à Estrée, de Tahure à Cumières,
Nos soldats de Séné, vont connaitre l'enfer.
-
Cette attente angoissante, au fond de la tranchée
Sous une pluie glaçante, il va falloir monter,
Survivre aux mitrailleuses, franchir les barbelés,
Sur la plaine boueuse, tant de vie sacrifiées.
Ils ne sont pas tous morts, "tués à l'ennemi",
Pour quelques heures encore, ils auront un sursis,
Evacués du front, dans d'ultimes souffrances,
A la fin ils mourront, sur la terre de France.
De retour à Séné, pouvaient-ils être heureux?
Pour certains mutilés ou bien tuberculeux
Ils ont lu sur la pierre, les noms gravés en or
d'un ami ou d'un frère, au monument aux morts.
Aujourd'hui, y'a cent ans que cet' guerre est finie
Le voisin allemand, n'est plus notre ennemi,
Helmut Khol, Mitterand, à Verdun réunis
Etaient main dans la main pour une Europe unie.
Ils sont quatre-vingt-onze, inscrits au monument,
Ils étaient des centaines au sein des régiments
Ils ont tous combattus pour notre Liberté
Rendons un grand hommage aux Poilus de Séné.