Maires de Séné
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- Les mairies de Séné
- Henri MENARD, un maire moderne à Séné
- Les maires honoraires de Séné
- Les maires de Séné de la Révolution à 1870
- Les maires de Séné sous la III° République
- GACHET & SEVIN, funestes adversaires1901
- LE MOUELLIC, maire pendant la guerre
- ROBERT, maire de Séné 1919-1928
- Les maires de Séné depuis la Libération 1945-80
PASSEUR DE CONLEAU : chanson
sur l'air de Santiano d'Hugues AUFFRET
C'est un sacré endroit, le goulet de Conleau
Hisse et ho, marins sinagots,
De bons gars à la force des bras,
Vous font passer de Vannes à Barrarach.
Tiens bon la rame et tiens bon le vent,
Hisse et ho, passeurs de Conleau,
Par tout temps au flot ou au jusant,
Ils traversent malgré les courants.
Ils ne sont pas les seuls, les marins sinagots,
Hisse et ho, passeuses de Conleau,
Des gaillardes de Langle et Cadouarn,
Tiraient dur, vers la cale de Vannes.
Le jours des belles régates au le goulet de Conleau,
Hisse et ho, marins sinagots,
Pour trois sous et un peu de sueur,
Vers Bellevue passaient les visiteurs.
Quand un promeneur, finissait dans l'eau,
Hisse et ho, passeurs de Conleau,
Toujours sur le pont, nos agiles passeurs,
Devenaient de très bons sauveteurs.
Ils s'appellaient Morio, Le Guil ou Loiseau
Hisse et ho, passeurs de Conleau,
Le Gregam, Ridant ou bien Miran,
Etaient passeuses entre Séné et Vannes.
Les temps a bien passé, près du Corlazo,
Hisse et ho, marins sinagots,
Ce souvenir est toujours dans nos coeurs,
On n'oublira pas les petits passeurs.
Tiens bon la rame dans le courant,
Hisse et ho, passeurs sinagots,
Entre Moréac et la cale à P'tit Jean
On entend toujours vos coups de rames.
Dans leur ouvrage respectif, Camille ROLLANDO et Emile MORIN évoquent une tradition de grandes noces dans notre commune de Séné et en donne quelques exemples. Plusieurs ouvrages présentent les caractéristiques des noces bretonnes au cours du XIX° et XX° siècles, dont certaines réunissent plusieurs centaines de convives. Médiathèque de Vannes.
En parcourant les registres de l'état civil à Séné au gré de ses recherches, l'historien amateur tombe sur des actes de mariages doubles, où un frère et une soeur, deux frères ou deux soeurs se marient le même jour. De 1860 à 1930, presque chaque année, on répertorie un, deux ou trois noces doubles par an, quand, cette même année compte de 15 à 30 noces célébrées. Au total, 150 mariages doubles entre 1860 et 1950. Les doubles noces ne sont donc pas anecdotiques mais régulières sur cette période. En mariant deux de leurs enfants le même jour, les parents économisaient certainement dans les frais et réunissaient à cette occasion un plus grand nombre de convives. Ces mariages multiples au sein d'une même fratrie sont sans doute une des origines à ces grandes noces bretonnes à Séné, l'autre origine étant la fortune et le rang des familles des mariés, comme nous l'évoquerons en deuxième partie de cet article.
Jean FRELAUT [1879-1954], peintre natif de Vannes mais qui peignit plusieurs scènes de la vie sinagotes (Courses de Cano, Régates de Conleau, Maison de pêcheurs à Langle) fut également inspiré par les noces bretonnes. Ce tableau de 1908 montre l'organisation des grandes noces dans un village autour de Vannes. Serait-ce à Séné ?
Deux parties :
Les mariages doubles, à coup sûr de Grandes Noces !
Les noces mémorables.
1-Les mariages doubles, à coup sûr de Grandes Noces !
Il faudrait avoir la patience monacale pour passer en revue les actes de mariages antérieurs à 1860 car leur lecture est plus difficile. Les noces doubles ont sans doute existé de tout temps...Ainsi en 1825, les trois filles de Guillaume LE GALENNE & Anne Marie CALONNE se marient le 5 février à Séné. Marie Françoise, cabaretière, 26 ans, épouse Michel TREHONDARD, pêcheur à Montsarrac; Marie Julienne, 23 ans, pêcheuse à Montsarrac épouse Jean BENOIT, pêcheur à Montsarrac; Jeanne, 20 ans, pêcheuse à Montsarrac épouse Jacques NOBLANC, pêcheur à Moustérian.
D'autres mariages sont encore plus surprenants. Ainsi, le 6 octobre 1869, le maire de Séné unit le même jour deux LE FRANC et deux LANDAIS. On peut supposer que ces 3 mariages scellés en mairie le même jour aient donné lieu à un unique grand repas de noces avec de nombreux convives.
Le 10 juin 1873, un mariage croisé est célébré à Séné entre deux MORIO qui épousent deux MALRY. Un grand repas a dû suivre la cérémonie avec de nombreux convives...
Le 17 mai 1881, c'est au tour de la famille DANO de marier deux de leurs enfants avec deux enfants LE MENACH.
Le 4 novembre 1883, un mariage triple est célébré à Séné entre deux filles LA CROIX et deux enfants LE LAN.
Le 4 mai 1884 sont célébrés à Séné trois incroyables mariages entre trois enfants de la famille de pêcheurs LE BLOHIC de Langle qui épousent trois enfants de la famille de pêcheurs DANET de Langle également.
Au cours de la première moitié du XX° siècle, la tradition des mariages multiples ne disparait pas.
Vers 1900, comme nous le raconte Emile MORIN, deux préposés des douanes et un marin se marient le même jour à Séné.[passer à la paroisse pour voir les régistres]
La Première Guerre Mondiale : Alors que la guerre est déclarée en août, on compte 16 mariages en 1914; Il n'y en a plus que 5 en 1915, dont deux militaires; en 1916 on compte 9 mariages dont 5 militaires; En 1917, le maire Le Mouellic célèbrera 16 mariages dont 13 militaires mobilisés. Parmi eux trois sont "Morts pour la France":
GAREC Jean Marc Joseph [ 11/06/1895 – 18/10/1917], marié le 13 mars 1917 à Marie Augustine CORLAY.
CAMENEN Alexandre Louis Marie [13/08/1882 – 25/09/1918 ], marié le 13/03/1917 à Jeanne Marie GUYOT.
LE DIBOISE Marcel [22/11/1892 – 8/8/1918 ] marié le 30 juillet à Marie Honorine LE FRANC.
Comme un appel à la vie, de jeunes soldats reviennent sur Séné pour se marier. En 1918, il y aura 15 mariages dont 10 militaires mobilisés.
Ces deux cartes postales anciennes colorisées montrent que les nombreux convives s'asseyaient sur des échelles dressées horizontalement avec des pieux. Entre les rangs, à leur pieds, une simple planche servait à déposer son assiette. La table était réservée aux mariés et aux proches. Chacun des convives payait son écot, une participation aux frais de bouches, rendant ainsi possible la réunion de centaines de convives.
Cette video Pathé de 1908 montre le déroulé d'une noce en Bretagne, malheureusement sans le son.
Célébration d'un double mariage à Landévant le 15 octobre 1907 : Martin Marie Le Brech épouse Marie Désirée Kervadec et Martin Alfred Louis Jehanno s'unie avec Anne-Marie Le Brech. Le troisième couple qui apparaît lors de la présentation des cadeaux n'est pas encore marié. Tournage devant l'église paroissiale de Landévant et dans le champ "Bourne" où les tables ont été disposées bout à bout. A la fin du banquet les restes sont distribués aux pauvres. L'on danse ensuite autour du joueur de biniou.
L'année 1919 voit un retour à la vie et un rattrapage après quatre années de guerre. On comptera 30 mariages, dont un mariage double. Jeanne MORIO épouse Joseph BENOIT et sa soeur, Véronique Marie Louise MORIO épouse Louis Marie LE FRANC, le 17 juin. Pendant les années 20-30, la "tradition" des mariages multiples demeure mais leur fréquence est moindre..
Ainsi le 9 mars 1920, les deux filles LEROY épousent les deux garçons LE BLOHIC.
Le 21 septembre 1920, curieusement, 3 couples, sans lien de parenté, décident de se marier le même jour et si on en croit l'article de presse, ils se réunirent dans la ferme des Morio à Kerdavid pour leur repas de noces. Joseph LE FRANC [15/05/1897-16/09/1951], préposé des douanes, se marie avec Perrine LE ROY[17/8/1893-19/5/1986]. Jean Marie LE METOUR [24/9/1891-8/01/1952], boulanger épouse Marguerite SAVARY, boulangère à Cadouarn; Maurice CROLAS [24/12/1889-6/07/1973] cultivateur à Theix vient épouser à Séné Célestine Marie Louise SUZINEAU [8/9/1898 Kerhuileu-xx]. ces derniers sont les parents de Marcel CROLAS mort pour la France en 1944.
Le 27 juin 1922, un mariage double uni deux fils CHELET, agriculteurs au bourg à deux filles LE REBOURS, agriculteurs à Keravelo.
Le 24 avril 1923, un mariage double est enregistré en mairie de Vannes entre deux garçons NOBLANC de Sénéet deux filles BOTHEREL de Vannes. Louis Marie NOBLANC [16/4/1892-23/01/1960] épouse Félicité Paterne Marie BOTHEREL [10/05/1901- ] et Marcel Vincent Marie NOBLANC [3/10/1901-12/08/1954] se marie avec Marthe Marie Madeleine BOTHEREL [20/07/1899-11/07/1981].[Vérifier si la cérémonie religieuse a eu lieu à Séné]
Le 3 juillet 1923, les deux soeurs DANET du Meniech se marient. Reine Marie DANET épouse Ange Louis DANET pêcheur au Meniech et Marie Louise épouse Alexandre Jean Marie JACOB, pêcheur à Langle qui périra en mer en 1932 (lire article).
Le 20 août 1924, le secrétaire de mairie de Séné, M. GIRARD marie ses deux filles.
Le 4 janvier 1925, Louis Le Douarin, le fils du boulanger de Cariel et négociant à Vannes épouse à Belz Marie Le Rolle. Quelques jours plu stard, a lieu la cérémonie religieuse en l'église Saint-Patern de Séné. A la sortie de l'office, des centaines de convives accompagnent les jeunes mariés vers les prés de Cariel où un banquet est organisé.
Le 28 septembre 1926 a lieu à Séné une double noce particulière. M. QUESTER Jean Marie, agriculteur à Dolan, marit son fils Vincent, fils de sa première femme et sa fille Jeanne Marie, fille de sa deuxième épouse, le même jour, à deux enfants de la famille HERVIO, agriculteurs à Kergrippe.
Le 14 juin 1927, Ange Marie LERAY, douanier au Havre, épouse Célestine Marie LE GUENNEC et sa soeur, Marie Emilie Ambrosine LERAY épouse Jean Marie LE GUILLANTON, marin.
Le 2 octobre 1928, la famille QUESTER, agriculteur à Dolan "récidive". Louise Marie Philomène QUESTER épouse le Maréchal des Logis, Georges LE ROCH et Julien François Marie QUESTER, gendarme à la Garde Républicaine, épouse Marie Germaine LE DRESSAY. La noce réunit 200 personnes par un temps speldide au milieu des bombardes.
Le 23 octobre 1934, un double mariage unit les MALRY de Canneau aux ROZO de Cadouarn : Joachim Marie MALRY épouse Marie Marguerite ROZO et Maria Josephine MALRY épouse Ernest Jean ROZO.
Le 2 mai 1936, deux ans plus tard, Mme Marie Josèphe Landais, veuve ROZO, marie son fil Barnabé à Suzanne LANDAIS et sa fille Berthe à Joachim MALRY
Plus fort encore !
Le 20 octobre 1936, Mme Jeanne Marie DREAN,veuve de Jean Marie LE VAILLANT, cultivatrice sur l'Île de Boët, originaires de Plumergat, marie ces quatre enfants, dont deux faux-jumeaux, le même jour !
Sur la barque en second plan, Jeanne Marie LE VAILLANT née Dréan, devant ramant, Germaine SUZINEAU,épouse de Joseph LE VAILLANT. de part et d'autres leur enfant Aline et Lucien.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, le nombre de mariages est peu élevé. sans doute par mesure d'économie il ya encore quelques mariages doubles : MOREL en 1941, LE GAL en 1944. Après la Libération, les deux soeurs JACOB se marient en 1945. Ensuite, les mariages doubles se rarifient fortement. Les BERTHO et LE NORMAND en 1947, les QUESTER en 1948 et les MONFORT en 1952, les LE FRANC et SAVARY en 1954 puis les RAMBAUD en 1958 et les BOURSE en 1961. Les Trente Glorieuses laissent place au mariage "individuel" loin de la grande période des noces multiples, qui donnaient leiu souvent à de grands repas de noces champêtres.
Selon le souvenir de Mme Armelle@Monfort à l'état civil de Séné, le dernier mariage double célébré à Séné date de mai 1978.
Comment expliquer l'existence pendant de nombreuses années, de ces mariages multiples unissant plusieurs membres d'une fratrie?
Bernard RIO dans son livre intitulée "Les Noces en Bretagne" en donne un explication. Jusqu'aux années 1950, pendant de longues décennies, voire des siècles, Séné, comme un grand nombre de communes françaises est une société rurale, agricole. La particularité de Séné est avoir également une activité maritime. A des époques où les moyens de transports sont la marche en sabots, parfois des déplacements à cheval, le mariage reste une affaire de proximité. Le relatif enclavement de Séné où la majeure partie de la population est établie sur la Presqu'ïle de Langle a accentué ce phénomène. Les jeunes mariés "s'étaient rencontrés sur les bans de l'église, sur les chemins de l'écoles où ils avaient gardés les vaches ensembles". Pour Séné on peut ajouter que les jeunes gens avaient pêché ensemble la crevette sur la presqu'île. Plus tard, les nouveaux moyens de déplacements, le vélo et ensuite le bus puis la voiture permetront d'élargir l'aire géographique pour trouver son conjoint.
Cependant, pour Séné on peut nuancer cette règle. Notre commune a accueilli des paludiers de Guérande et de nombreux douaniers qui ont apporté "du sang neuf" et diminué l'endogamie caractéristique de sociétés rurales.
On se marie donc avec ses voisins qu'on connait et le plus souvent issus d'un milieu social proche. Ceci est encore plus vrai dans le cas des familles de laboureurs qui ajoutent au mariage une dimension patrimoniale forte.
Noces à Séné vers 1900, source bulletin paroissial
2- Les noces mémorables : pour les grandes familles, un moyen de montrer son aisance.
Les grandes noces étaient aussi l'occasion pour les notables de Séné de montrer leur aisance matérielles. Laboureurs propriétaires, boulangers, font preuve de largesse le jour des noces de leurs enfants en invitant un grand nombre de convives, de la famille des mariés mais aussi des villageois.
Le mardi 15 février 1898, Jean Marie LE REBOURS, fils de l'ancien maire de Séné, agriculteur à Cariel, épouse Marie Louise Philomène BOCHE, fille des agriculteurs BOCHE établis à Kéravelo. Pour nourrir pas moins de 600 convives, on a tué deux boeufs et une génisse.
1903-époux Malry-Cadouarn
En 1912, deux noces réunissent chacune des centaines de convives comme le relate cet article de presse. Jean Marie ROBINO [30/07/1880- 15/06/1921], fils du boulanger épouse le 26 novembre 1912, Joséphine LE DIGABEL [4/03/1891-23/02/1971]. Théodore JACOB [7/01/1886- xx], capitaine de cabotage, épouse le 19/12/1912 Marie ALLANIOUX [19/01/1893-xx].
Mariage le 15/9/1919
Léon NOBLANC [8/2/1895-14/11/1985] et Henriette MADEC [25/8/1900-7/12/1967]
Source Camille Rollando
Dans l'entre deux guerre, les commerçants et boulangers Robino seront aux avant-postes pour organiser des repas de noces.
Le 4 janvier 1925 sont célébrées à Séné les noces de Louis LE DOUARIN [2/01/1899-3/5/1970] avec Marie Alexandre LE ROLLE de Beltz, âgée de 25 ans, et les noces d'or des grands-parents paternels du marié, Jean Marie MORIO et Jeanne Louise MALRY unis depuis le 10 juin 1873.
Cet article de presse de l'Ouest républicain rend compte de cette double noce. Un millier de personnes assiste à l'office religieux en l'église Saint-Patern. Le repas de noces a lieu à Cariel, sans doute sur les prairies attenantes à la boulangerie. Pour ces 2 noces on apportera 2 boeufs de 1300 Kg, 8 veaux et 12 barriques de cidre.
Le 7 septembre 1926, les commerçant ROBINO organisent un grand repas avec 300 convives pour le mariage de Louis ROBINO [16/9/1900-22/8/1929] et de la boulangère Eugénie QUESTER [27/2/1902-3/9/1979].
Les Grandes Noces les plus mémorables à Séné sont certainement le mariage le 2 février 1930 de Xavier Pierre Marie LE PENRU [3/12/1902- 22/11/1971] cultivateur à Ker Anna (le bourg) avec Lucienne BENOIT [16/02/1905-9/12/1990], la fille du boulanger de Cariel, car elle a fait l'objet d'un "reportage" photographique et de l'édition de cartes postales. Cet article de pressenous relate que près de 1200 convives particpèrent au repas de noces.
Emile MORIN nous donne dans son livre "Le Pays de Séné" quelques photos de cette grande noce à Séné. Le bulletin paroissial Le Sinagot lui consacra également un reportage. Certaines de ces photos se retrouvent aux Archives du Morbihan et au Musée de Bretagne en noir/blanc. On comprend qu'un photographe a réalisé ces photographie et ensuite des tirages de cartes postales.
Après le mariage à la mairie et la cérémonie réligieuse, l'ensemble des convives se retrouva du côté de Cariel, derrière la boulangerie. Des photographies immortalisèrent ce jour et certaines furent tirées en cartes postales.
Les 1100 invités du jour sont autour des tables en plein air. Il aura fallu abattre 6 bêtes (boeufs, veaux, cochons), mettre en perce 7 barriques de cidre et cuire près de 400 pains de 6 livres pour sustenter tout lemonde ! Une noce qui a marqué la vie et la mémoire de tous les participants de l'époque. (Emile Morin). Ci-dessous, les "cuisines" installées le long du mur de coltures au fond. On reconnait à droite la batisse au toit pentu.
La grande ridée était toujours très attendue pour se mettre en appétit avant le repas traditionnel en plain air au son du biniou. (Emile Morin)
Comme on l'avu ci-dessus, la tradition des noces bretonnes s'est perdue à Séné pendant les Trente Glorieuses. Depuis les années 1970, les mariages sont restreints à un couple de mariés. Le bulletin paroissial Le Sinagot rendait compte de temps en temps des mariages religieux à Séné, qui également avec le temps se sont raréfiés.
Dès les années 1970, on cultivait la nostalgie des ces grandes noces comme en témoigne le défilé d'enfants en costumes lors d'une kermesse.
Reverra-t-on un jour des Grandes Noces à Séné ?
EPILOGUE : comment localiser la noce Penru aujourd'hui?
Cette phographie aérienne prise en 1948, permet de situer la scène.
Les cuisines sont installées sur la champs en VERT derrière la rangée de maisons. La grande maison avec les 2 cheminées n'est autres que la boulangerie de Cariel.
Aujourd'hui la maison à gauche du poteau électrique a remplacé le petit batiment gris devant la maison du boulanger. On reconnait les 2 fenêtres du pignon et les 2 cheminées.
Le cortège de noces a traversé la prairie derrière le manoir du Ranquin. Sur la vieille photo, on voit à gauche une maison avec une grosse cheminée. Cette maison existe toujours en face la manoir du Ranquin, photo moderne. La cheminée est plaquée d'ardoises et une autre masion a été construite à gauche. La deuxième maison sur la vieille photo a été réunie au manoir du Ranquin qu'on devine à droite de la vieille photo. Sur cette priairie les convives ont dansé la ridée.
Le 15 février
Il faut aller chercher l'ancienne ferme de Bézidel, au fond de son impasse, cachée derrière les dernières constructions dans ce quartier limitrophe de Tohannic et de Bellebat en Vannes.
Le promeneur découvrira une longère et si il est curieux, il dénichera un vieux puits et un ancien four à pain.
Le lieu-dit Bézidel est occupé depuis de nombreux siècles. La carte de Cassini l'indique comme les autres lieux-dits de Séné. Camille Rollando dans son livre "Séné d'Hier et d'Aujourd'hui" dresse une ébauche de l'histoire de la noblesse installée propriétaire de Bezidel que l'on peut aujourd'hui affiner avec les informations des sites de généalogie.
On comprend que la métairie appartenait à Jacques COUSTURET, Sieur de Bellebat. Sa fille Jeanne en hérite et la transmet à son fils Pierre René Le Sénéchal. Lequel la vendra à son voisin,Noël BOURGEOIS, qui détenait des teres à Limur.
Sur la vieille carte de 1771-1785, la ferme de Bézidel, sans être nommée, apparait entre Limur et Toannic.
L'ensemble des familles nobles de Séné subissent les contre-coups de la Révolution. La ferme de Bezidel est sans doute nationalisée puis vendue à des laboureurs. Elle apparait lors du relevé du cadastre de 1810 : la longère et une annexe.
Au dénombrement de 1841, la famille Beauché (qui deviendra Bauché puis Boché) occupe les lieux. Le père de Jean-Pierre, Vincent Michel BAUCHER [1764 Vannes-1811 Vannes] avait pour épouse Anne GUILLOUZIC qui décèda à Bézidel en 1833. Ses petits-enfants naitront à Bézidel : Marie Perrine (20/12/1834), Marie Julienne (21/11/1836), François Marie (1/4/1838), Marie Anne (23/4/1840), Jeanne (11/10/1841).
Le cadastre de 1844 précise l'emplacement du batis à Bezidel : un trosième batiment a été élevé. Le four à pain n'est pas encore construit.
En septembre 1876, M. Bauché, sans doute le fils aîné François, reçoit une prime pour "Bonne tenue des fermes et cultures" décernée par la Société d'Agriculture de Vannes. En 1883, François Bauché reçoit une prix au concours agricole d'Elven.
En 1884 la ferme de Bézidel est mise en vente, soit plus de 27 ha de terres..
Au dénombrement de 1886, François BOCHE [1/4/1838-1890], fils de Jean Pierre BOCHE, et sa famille sont recensés à "Limur" sans que l'on sache exactement si ce terme inclut le lieu-dit Bézidel. Ils seraient donc resté sur Bézidel indiquant ainsi qu'ils n'en étaient que les métayers.
Un incendie a lieu en 1888 pendant la moisson et le récit nous décrit un peu l'agriculture à Séné à cette époque.
Cet article de 1890 nous indique le nom du nouveau propriétaire à Bézidel : la famille Criaud. Au concours du Comice Agricole de Vannes, il reçoit un prix.
Au cours de l'année 1897, Louis CRIAUD se fait "remarquer" dans la presse locales pour son souci de l'état de la voirie, sa prime lors du Comice Agricole à Vannes et le prix remporté par son cheval aux Courses de Cano.
Louis CRIAUD [26/03/1838 Prinquiau-22/06/1902 Séné] est originaire de Prinquiau en Loire-Atlantique. En 1900 il est encore primé au Comice. Après son décès en 1902, son fils Louis reprend la ferme et se marie avec Eugénie CRIAUD. En 1903 il reçoit un prix agricole. La famille est recensée en 1906.
Les CRIAUD quittent la ferme de Bézidel et sont remplacés par la famille LE BRUN Julien, originaire d'Elven [6/6/1885-11/4/1927] qui a épousé en 1913 à Séné, Marie Perrine LE BIGOT, fille d'un cultivateur de Kernipitur. Ils sont pointés lors du dénombrement de 1911 à Bézidel.
Après guerre, les LE BRUN sont à Bézidel comme le confirme cette coupure de presse et le dénombrement de 1921 ci-dessous. Au sein de la famille LE BRUN-LE BIGOT est née en 1919, Marie Augustine LE BRUN, qui rejoindra la résistance pendant la seconde guerre mondiale (Lire article).
A leur côtés, la famille de Pierre Marie GUYODO x Josephine LE FRANC. L'extension de la longère daterait de cette époque. En 1931, le fils André GUYODO x CORIGNET Marie Josèphe sont à Bézidel. Les LE BRUN ont repris une ferme à Billaire en Vannes.
Vue aérienne de Bézidel en 1952.
Vue aérienne de Bézidel en 1965
Photo aérienne de Bézidel actuellement.
Maurice François Marie BRIANT de LAUBRIÈRE [1854 - 1928] est né le 20 septembre 1854 à SÉNÉ. Il est décédé le 19 juillet 1928 à CONCARNEAU (Finistère), où sa notoriété est bien plus grande.
Les Sinagots sont accueillant et reconnaissant de tous leurs ressortissants même ceux qui comme Vitalien Laurent ont quitté la commune, la paroisse dans leur jeune âge.
Qui était donc ce Sinagot et quel est son parcours ?
Les registres de l'état civil nous permettent de confirmer sa naissance à Saint Laurent en Séné. Sa mère n'est autre qu'un membre de la famille CHANU de Limur. (Lire Histoire du Château de Limur).
Cet arbre généalogique nous montre le lien des BRIANT de Laubrière avec les CHANU de Limur.
Maurice BRIANT de Laubrière deviendra enseigne de vaisseau dans la Marine de la Troisième République et participera à la fondation du Yacht Club de France comme nous allons le découvrir.
Remerciement à ecole.nav.traditions.free.fr pour la reproduction de leur texte illustré et enrichi.
Issu d’une famille de Quimperlé fixée au XIXème siècle à Quimper puis à Loctudy, Maurice BRIANT de Laubrière naquit à Séné le 20 septembre 1854 sur les bords du golfe du Morbihan. Après ses études secondaires au Lycée Impérial de Lorient, très attiré par la mer et la navigation, il fut admis à l’Ecole Navale de Brest en 1871 qui lui fit faire, avec sa promotion, l’exaltant et traditionnel tour du monde à bord du Navire-Ecole le Borda.
Le Borda (ex-le Valmy) entre son annexe le Bougainville (au premier plan) et la Bretagne, vaisseau-école des apprentis marins.
Il devient aspirant le 5 octobre 1874 et Enseigne de Vaisseau le 1er décembre 1877. Cette fonction dans la Marine Nationale l'amènera à commander le 1er janvier 1879 la corvette "EUMÉNIDE" à LORIENT. Il navigua sur les principales mers du globe jusqu’au mois d’octobre 1880.
Il avait 26 ans et demi quand il démissionna de la Marine Nationale, désirant se consacrer entièrement à la plaisance qui fut la grande passion de sa vie et qu’il contribua à développer sur nos côtes et au sein de l’Union des Yachts français – futur Yacht Club de France – dont il fut l’un des membres fondateurs en 1891.
Pour aller plus loin : Un yachtman de la belle époque : Maurice de Laubrière (1854 – 1928)
Il résidait à Roz ar Had puis, après la mort de son père, au manoir de Briemen situé également sur la baie de Loctudy
En 1884, sous l’impulsion de Maurice de Laubrière et du Comte Arthur de Coëtlogon, propriétaire de la Forest en Loctudy, les premières régates voient le jour ainsi que la « Société des Régates de l’Ile-Tudy » pour bateaux de pêche et de plaisance, qui deviendra plus tard le Yacht Club de l’Odet.
En 1884 il en est secrétaire avant d’en prendre la présidence pour la période 1892-1896, et participe aux rencontres nautiques disputées en Bretagne Sud à bord de son yacht de dix tonneaux le « Saint-Tudy », acquis en 1887.
A noter aussi la publication par Maurice BRIANT de Laubrière d’un petit ouvrage intitulé « Traité d’astronomie et de navigation à l’usage des Yachtmen »
En 1900, alors qu’une assez grande anarchie règne dans la compétition, Maurice BRIANT de Laubrière et quelques autres yachtmen expérimentés fondent le « Comité des Coupes de Bretagne » (CCB) visant :
- à unifier les règles de jauge et de course en Bretagne Sud en adoptant celles du Yacht Club de France ;
- à organiser chaque année l’échelonnement des régates dans cette zone ;
- à créer les coupes de Bretagne ;
- à développer les liens d’amitié et d’estime entre les concurrents encore peu nombreux.
Sous la présidence de Maurice BRIANT de Laubrière, devenu membre du conseil du Yacht Club de France, ce programme fut très vite réalisé par le Comité des Coupes de Bretagne.
Mais c’est au cours des années 1906 et 1907 qu’il put donner la pleine mesure de ses capacités et accéder à la notoriété nationale.
En 1906, camouflet pour l’orgueil français, la Coupe de France avait été conquise par les Allemands devant Trouville.
Un défi fut lancé aux vainqueurs et la revanche fut minutieusement préparée par Maurice de Laubrière, bien déterminé à reprendre la coupe l’année suivante avec un équipage breton. Il mit sur pied un « Comité breton de la Coupe de France » chargé de réunir les fonds, de faire construire le yacht de 10 tonneaux de jauge et de recruter l’équipage.
Le richissime James de Kerjégu, propriétaire du château de Trévarez, fut nommé président du Comité.
Sur les plans de l’architecte Talma Bertrand le challenger baptisé Ar Men fut construit par le chantier Luce et Houllier du Havre et fut servi par un excellent équipage de marins professionnels du Dourduff près de Morlaix sous la conduite du célèbre Jean Feat prêté par le roi d’Espagne dont il barrait superbement les voiliers.
L’entraînement de l’équipage – en compétition avec le yacht Suzette – se fit au large du Havre sous la surveillance de Maurice de Laubrière, puis au large du port allemand de Kiel. L’Armen était un voilier de16,46 mètres hors tout, soit 11,07 mètres à la flottaison, doté d’une voilure de 186,75 m² et d’un lest en plomb de 5,5 tonnes.
Le yacht allemand Felca adversaire de l’Ar Men présentait des caractéristiques très voisines.
L’équipage de l’Ar Men se composait de sept hommes presque tous bretons : Jean et Vincent Feat, Jean Beuzit, Alain Abraham, Ernest le Fébure, François Gouzien et René Riou, ces deux derniers originaires de l’Ile-Tudy. Maurice de Laubrière fut le parrain du yacht et la marquise de la Ferronays la marraine.
La Coupe de France se disputa les 22 et 24 juin 1907 en deux manches au large de Kiel et l’Ar Men l’emporta brillamment en battant le yacht allemand Felca par plus de 5 et de 11 minutes respectivement sous les yeux du Kaiser Guillaume II.
Les souscripteurs du Comité breton reçurent des souvenirs, médailles et objets frappés du guidon de l’Ar Men, un pavillon mi-bleu mi-rouge portant une grande hermine blanche.
Le retentissement en France de cette victoire fut grand et, dans le contexte politique de l’époque, dépassa le cadre purement sportif.
Pendant la guerre de 1914-1918, le comité des Coupes de Bretagne fit de nombreux dons et envois au bataillon de fusiliers-marins et à l’œuvre du souvenir de la France à ses marins.
En 1920 Maurice BRIANT de Laubrière relança le Comité et donna sa démission de président.
En 1927 il organisa la première course-croisière « Bénodet – Ile d’Yeu – Bénodet » et cette même année il fut nommé à l’unanimité vice-président du Yacht Club de France aux côtés de son ami le célèbre Jean Charcot, président.
Le 19 juillet 1928, alors qu’il présidait la semaine nautique de Concarneau, Maurice BRIANT de Laubrière mourut presque subitement, atteint d’une attaque cérébrale.
Il repose dans la tombe familiale de Loctudy devant laquelle une belle allocution fut prononcée le jour de ses obsèques par M. Albert Danglaz au nom duYacht Club France.
Sources
Archives de la famille Briant de Laubrière
Bulletins du Yacht Club de France
Notes du Dr Gaumé, ancien président du Yacht Club de l’Odet
Plaquette du centenaire du YCO
Textes de M. Nicolas Guichet, historien spécialisé, collaborateur de la revue ‘Le Chasse-Marée »
Remerciements à Gilles Jogerst / Généamar pour ses recherches et la mise à disposition de ses données
Merci à M. Jean ALLANIOUX à Gouesna'ch
Texte originel (et complété) généreusement transmis par M. Allanioux qui a souhaité faire partager sur wiki-sene, le parcours de son grand-père natif de Séné
L’histoire retrouvée du Grand-Père
Saisi au détour d’une conversation familiale, il y a de nombreuses années, j’avais cru comprendre que mon grand-père, Jean ALLANIOUX , avait fait son service militaire pendant la Grande Guerre, à bord de ballons dirigeables en tant que mécanicien.
Il s’est trouvé que le week-end dernier (14 août 2018) nous étions invités chez des amis normands et que nous sommes passés près d’Ecausseville.
Curieux de nature, nous sommes allés visiter le site, unique au monde, du hangar à dirigeables encore debout.
Lors d’une conversation avec le responsable, j’ai évoqué la situation présumée de mon aïeul et lui ai demandé si des archives existaient concernant les personnels navigants à cette époque.
Quelle n’a pas été ma surprise lors de notre départ, lorsque celui-ci me tendait un livre évoquant toute la chronologie des dirigeables de 1915 à 1937, dans lequel j’ai pu retrouver trace du passage de mon grand-père à cette époque et, surtout, une photo de lui datant de 1917.
Je remercie donc mes amis d’avoir pu concrétiser ce que je pensais être une sorte de rêve…
Pour illustrer cette histoire, hors du commun, voici donc les images qui nous replongent plusieurs décennies en arrière.
Pour plus d’informations on peut consulter la page internet consacrée au site :
http://www.aerobase.fr/historique/dirigeables.html
Jean Marie ALLANIOUX [14/01/1887 Séné - 26/10/1984] est bien natif de Séné et sa famille en cette fin de XIX°siècle vit à Bellevue. Avec un père maçon et une mère ménagère, rien ne le prédestinait à voler un jour sur un dirigeable.
[voir sa fiche d'Inscrit Maritime à Lorient]
Au dénombrement de 1901, la famille apparait au complet. La mère est désormais cabaretière dans un des nombreux débits de boissons de Séné. La famille emploie la tante Allanioux comme serveuse.
Au dénombrement de 1906, le père est désormais ostréiculteur et en 1911 patron ostréiculteur.
Quand la guerre éclate, il est trop jeune pour être mobilisé. Sa fiche de matricule nous indique qu'en 1915, il est engagé volontaire. On y apprend qu'il est matelot mécanicien de 2° classe puis quartier maître mécanicien. Rien n'indique son affectation dans une escadrille de dirigeables....
Dans son ouvrage intitulé "LES DIRIGEABLES DE LA MARINE FRANCAISE", Robert FEUILLOY nous rend compte de son énorme travail de recherhce sur cet aspect méconnu de la guerre de 14-18.
On peut être étonné du nom de l'ouvrage. Quand il s'est agit de monter des escadrilles pour de dirigeables, l'Armée a naturellement puisé dans le vivier des effectifs de la marines. L'ouvrage nous donne une liste précieuse des "marins" de dirigeables dans laquelle figure le Sinagot Allanioux.
Cette photo montre le "marin" Allanioux avec son "équipage" qui emarquera sur le ballon dirigeable AT-4.
Après la guerre, Jean Marie ALLANIOUX revient à Séné auprès de sa mère veuve, qui désormais est ostréicultrice, comme l'indique le dénombrement de 1921.
En 1922, Jean-Marie ALLANIOUX se marie en Arradon avec Marie Thérèse Jeanne Claire PLUNIAN. Il s'est installé à Quimperlé comme mécanicien général et par la suite comme ostréiculteur a Arradon. Il sera mécanicien aux Chantiers Dubigeon à Nantes et prendra sa retraite à Lorient. Il décède à l'âge de 87 ans en 1984.
1ère lettre de Poilu :
Octobre 1915
Je crois n'avoir jamais été aussi sale. ce n'est pas ici une boue liquide, comme en Argonne. C'est une boue de glaise épaisse et collante dont il est presque impossible de se débarasser, les hommes se brossent avec des étrilles. [...] par ces temps de pluie, les terres des tranchées, bouleversées par les obus, s'écroulent un peu partout, et mettent au jour des cadavres, dont rine, hélas, si ce n'est l'odeur, n'indiquait la présence. Partout des ossements et des crânes. Pardonnez-moi de vous donner ces détails macabres; il sont encore loin de la réalité.
Jules GROSJEAN.
2°ème lettre de Poilu :
Le 11 novembre 1918
11 heures du matin
11°Compagnie
Ma chère bien-aimée pour la vie,
Tout est fini; la paix est signée - on ne se tue plus -, le clairon sonne le cessez-le-feu. Je suis à Omont, dans les Ardennes. Je pars à l'instant pour la frontière. Tant fait plus. Je suis maintenant hors de danger. Ne peux écrire longuement aujourd'hui.
Meilleures douce caresse à vous tous. A toi bon baiser et à bientôt.
Marius.
Achille Marius Maillet avait vingt-cinq en 1914. Né à Lodève, il était fils d'ouvriers du textile. Il était cuisinier, comme son frère tué sur le front au début de la guerre, et ne cessait d'écrire à sa femme Maria. Bien après la guerre, Achille devint restaurateur à Montpellier.
J'ai été soldat à dix-huit ans
Texte d'Eugène Dabit, écrivain et peintre français [1898-1936], texte écrit pendant la guerre.
chanté par la chorale du Collège Cousteau. Musique au piano de Mme Claudine@Maheu
J'ai été soldat à dix-huit ans
Quelle misère
De faire la guerre
Quand on est un enfant.
De vivre dans un trou
Contre terre
Poursuivi comme un fou
Par la guerre.
Tous mes amis ont péri
L'un après l'autre
En quelque lieu maudit
Est notre amour enseveli.
J'ai été soldat à dix-huit ans
Quelle misère
De faire la guerre
Quand on est un enfant.
De vivre dans un trou
Contre terre
Poursuivi par un fou
Par la guerre.
Mon Dieu était-ce la peine
De tant souffir.
Las je reviens humble et nu
Comme un inconnu,
Sans joie sans honneur
Avec ma douleur
Les yeux brpulés
D'avoir trop pleuré
Pour mes frères malheureux
A ce qui sont aux Cieux
Contre la guerre
A ma mère
Adieu.
5 OUBLIES : texte lu par M. Le maire, Luc FOUCAULT.
Joachim Marie CORBEL (Baud 5/10/1887 – 25/09/1915)
Tu es né à Baud. Enfant de l'asistance, tu es placé comme domestique de ferme chez les Le Thiec à Cano. Soldat de 2° classe au 116° Régiment d'Infanterie de Vannes, tu es tué à l'ennemi à Tahure le 25/09/1915 pendant la Bataille de Champagne. Tu avais 28 ans.
Pierre Marie LE DORIOL (17/03/1897 - 29/10/1915)
Tu es né au village de Kerdavid à Séné au sein d'une famille de pêcheurs. Jeune matelot de 18 ans, tu disparais en Mer du Nord le 29/10/1915, quand ton 3 mats, le Hoche, heurte une mine allemande.
Marc Louis RAULT (31/01/1881 – 29/05/1916)
Natif de Lanfains en Cotes du Nord, tu te maries à Séné. Tu exerces le métier de chiffonnier. Soldat de 2° classe au sein du 154° Régiment d'Infanterie, tu es porté disparu le 29/05/1916 à Cumières pendant la « Bataille de Verdun ». Tu avais 35 ans.
Jean Marie OLIVIERO (2/12/1879 – 8/06/1916)
Tu es né à Questembert. Enfant de l'assistance, tu es placé comme domestique de ferme à Séné quartier de Saint-Laurent. Soldat de 3° classe au sein du 348° Régiment d'Infanterie, tu perds la vie à Douaumont le 8 juin 1916 à l'âge de 36 ans.
Louis Marie GUIGUELE né à Brech le [30/09/1881 - 14/10/1918]
Tu es né à Brech de père inconnu. L'armée française sera ta famille. Engagé dès 1901 tu seras brigadier puis maréchal des logis. Tu es mobilisé dès 1914. Au sein des premiers régiments de chars d'assaut tu combattras en Belgique où tu perds la vie le 14/10/1918 à l'âge de 37 ans
Enumération musicale des 91 noms des Poilus par Jean@Richard, Léo@Fournier et Marie-Françoise@Le-Barillec.
Remise de l'insigned'honneur de Porte-Drapeaux à M.Autret par M Le Maire au nom du Minsitre de la Défence Mme Parly.
Ils étaient paludiers, à Brouel et Dolan,
ils étaient des douaniers, logés aux Quatre-Vents,
Ils étaient laboureurs, à Cano, Cressignan
ils étaient des pêcheurs à Langle ou Moustérian.
Marins, cultivateurs, tailleur ou forgeron
Domestiques ou couvreurs, journaliers ou maçons
Boulangers, employés, que font-ils à la guerre ?
Leur destin est scellé, les voilà militaires!
Quand la cloche à sonné, dans le bourg de Séné
Savaient-ils que Jaurès, était assassiné?
Eux qui baragouinaient, un très mauvais français
Leur a-t-on expliqué, pourquoi ils se battaient?
Nos marins sinagots, ont rejoint leur Dépôt
Torpilleur, cannonier, ou simple matelot,
A bord d'un chalutier ou bien d'un cuirassé,
Ils ont péri en mer, quand l'U-Boot a tiré.
Lors des premiers combats, ils furent décimés
Comme nouveaux soldats, des marins fusiliers
Loin du pont d'un navire, et en terre flamande
Ils ont su contenir, l'avancée allemande.
Après tant de combats, sur toutes nos frontières
Voilà que nos soldats, vont, reculent et s'enterrent,
De Dixmude à Estrée, de Tahure à Cumières,
Nos soldats de Séné, vont connaitre l'enfer.
-
Cette attente angoissante, au fond de la tranchée
Sous une pluie glaçante, il va falloir monter,
Survivre aux mitrailleuses, franchir les barbelés,
Sur la plaine boueuse, tant de vie sacrifiées.
Ils ne sont pas tous morts, "tués à l'ennemi",
Pour quelques heures encore, ils auront un sursis,
Evacués du front, dans d'ultimes souffrances,
A la fin ils mourront, sur la terre de France.
De retour à Séné, pouvaient-ils être heureux?
Pour certains mutilés ou bien tuberculeux
Ils ont lu sur la pierre, les noms gravés en or
d'un ami ou d'un frère, au monument aux morts.
Aujourd'hui, y'a cent ans que cet' guerre est finie
Le voisin allemand, n'est plus notre ennemi,
Helmut Khol, Mitterand, à Verdun réunis
Etaient main dans la main pour une Europe unie.
Ils sont quatre-vingt-onze, inscrits au monument,
Ils étaient des centaines au sein des régiments
Ils ont tous combattus pour notre Liberté
Rendons un grand hommage aux Poilus de Séné.
Fort d'une marine importante, d'armées fournies en soldats grâce à la conscription obligatoire, allié à l'Angleterre depuis la Guerre de Crimée, Napoléon III peut envisager de remodeler l'Europe et d'agrandir le territoire national.
En 1859, avec le Royaume de Piémont-Sadaigne, il lance une Campagne militaire en Italie qui aboutira à la création du Royaume d'Italie et à l'annexion de la Savoie et du Comté de Nice au territoire métropolitain de l'Empire Français.
Les troupes françaises et sardes vont affronter les armées de l'Empereur d'Autriche-Hongrie dans le nord de l'actuelle Italie en Lombardie. Parmi ces nombreux soldats, deux Sinagots identifiés, Joseph Marie Anne ALLANO [1/11/1836-31/07/1859] et Marc CONAN [17/12/1835-25/8/1859]
ALLANO et CONAN survivent à la Bataille de Solferino
Il faut de l'attention pour repérer son acte de décès qui résume très bien les circonstances de sa mort lors de la Campagne d'Italie en 1859.
On apprend que le soldat ALLANO, est natif d'Elven mais domicilié à Séné. Il est fusilier au sein du 91° Régiment d'Infanterie de Ligne, dans la Ière Compagnie du 2° Bataillon, matricule 8880.
Le 91° régiment du 1er corps d'armée participera à différentes batailles dont celle de Solférino le 24 juin 1859.
« Prenant comme objectif la tour de Solférino, le 91e refoule les tirailleurs ennemis. Le sous-lieutenant de Guiseuil venait de planter le drapeau du régiment sur le terrain conquis lorsque l'arrivée des réserves autrichiennes arrête les progrès de nos troupes. Le porte-drapeau tombe grièvement blessé ; le drapeau, brisé par la mitraille, est ramassé par le sous-lieutenant Tollet qui est aussitôt frappé à mort. Le brave sergent Bourraqui, dit "La Guerre", prend des mains du mourant le précieux trophée mais il est blessé à son tour. Une lutte corps à corps avec les Autrichiens s'engage autour du drapeau qui est enfin sauvé grâce au dévouement des quelques hommes qui l'entouraient »
Notre Sinagot ne meurt pas "tué à l'ennemi" mais de fièvre typhoïde le 31 juillet 1859 dans un des nombreux hôpitaux temporaires établis dans la province de Brescia. On comprend à la lecture de ce rapport de Antonio Fappani, que les blessés de toutes nationalités sont amenés dans différents bâtiment spoublics réquisitionés. Un tri est effectué selont les cas et l'églisde de san Antonino récupère les soldats atteint de maladies infectieuse dont 42% morurent et pamri eux, le soldat ALLANO dont le décès est enregistré par les autorités locales.
Les armées en campagne établissent des hôpitaux temporaires près des champs de bataille. Celle de Solférino à laquelle le régiment d'ALLANO et CONAN ont été engagés, occasionnera un très grand nombre de blessés. Henri DUNANT lancera quelques temps plus tard la Croix Rouge...
Comment expliquer la transcription de son décès sur les registres de Séné ? Joseph Marie Anne ALLANO a suivi ses parents et son frère, bouchers de métier; qui se sont installés au bourg de Séné.
A cette époque, la mention "Mort pour la France" n'esiste pas encore. En 1915, Honoré ALLANO, son neveu, sera blessé aux Eparges et mourra lui aussi dans un hôpital temporaire, près de Verdun, des suites de ses blessures.
CONAN, meurt après la paix de Villafranca,
Marc CONAN [17/12/1835-25/8/1859] nait à Séné au village du Versa. Son père Yves CONAN [8/8/1807-12/9/1880 St-Avé] est natif de Saint-Avé. Son père se marie le 19/7/1830 à Séné avec Jeanne Louise LE DOUARIN [15/2/1810 Séné-13/2/1875 St-Avé], et déclare la profession de laboureur et vivre à Saint-Patern à Vannes. Sa mère quant à elle, est native de Cressignan en Séné au sein d'une famille de laboureurs.
Le lieu de naissance des 10 enfants de la famille Conan, permet de suivre son lieu de vie et de travail. Les deux premiers enfants naissent à Vannes. Tout d'abrod, l'ainé, Marc CONAN puis viennent Vincent CONAN [7/6/1838-7/4/1865], qui sera condamné au bagne pour un assassinat. Viennent ensuite Jeanne Marie [4/9/1840-1840], Marie Louise [2/12/1841-1842] et encore Jeanne Marie [20/12/1842-??]. La famille est pointée au dénombrement de 1841 au Versa.
Ensuite la famille gagne Saint-Avé où naissent Jean Marie [11/1/1846-29/9/1904 qui sera carrier; Jean François [4/8/1848-19/7/1870 qui sera laboureur et Marie Anne [7/2/1851-??]. On note au passage la forte mortalité infantile qui affecte les enfants de la famille Conan.
L'acte de decès de Marc CONAN nous indique que le soldat, Sinagot de naissance, résidait à Saint-Avé avant de s'enroler dans le 37° Régiment de Ligne, matricule 6204, 1er bataillon, 2° compagnie. Ce régiment a participé aux bataille de Magenta et de Solferino. Le soldat CONAN décède comme le soldat Allano, de fièvre typhoïde dans un hôpital de Pavie (collège). Il s'agit du Collège Borromeo qui fut requisionné pour abriter plus de 1300 soldats français qui retournent en France:
29 [luglio] Si cominciò a levare dal locale del Collegio i pagliericci, ed altri oggetti di spettanza del Comune – e si spera che tra pochi giorni verrà totalmente sgombrato il Collegio.
Agosto 3 Il locale del Collegio viene oggi occupato come caserma da più di 1300 Francesi che ritornano in Francia – così si credeva nei primi giorni, in seguito da molti indizi parve che questa truppa debba pur fermarsi in Italia. Infatti, a tutt’oggi 16 agosto nessuna disposizione per la partenza, anzi. (Source : site du College Borromeo)
Après la bataille de Solférino, le 24 juin, les Autrichiens perdent la Lombardie au traité de Villafranca signé le 12 juillet. Ce sera le début de l'Unité Italienne. Nos deux sodats sinagots décèderont à l'été 1859 et ne verront pas les conséquences de leur bravoure. Le 24/3/1860 le Traité de Turin rattache le Comté de Nice à la France et la Savoie, revient dans le giron nationaL
Le 22 avril 1860, les habitants approuvent à une écrasante majorité leur rattachement à la France. À Nice, on compte 25 743 oui, 160 non et 5 000 abstentions. En Savoie, 235 non et une poignée d'abstentions sur 130 000 votants.
Au nord des Alpes, la Savoie est divisée en deux départements : Savoie et Haute-Savoie. Au sud, le comté de Nice est réuni à un morceau du département du Var, avec le fleuve Var lui-même, pour former le département des Alpes-maritimes (le département du Var se réfère depuis lors à un fleuve qui lui est étranger).
Pour la "petite histoire", Vannes accueillera des prisonniers des armées austro-hongroises comme nous le relate cet article du 20 juillet 1859. Ils sont conviés à assister aux courses de Vannes à l'hippodrome de Cano.
Golfe du Morbihan, Retour de sinagos à la nuit tombante
Georges Pignon, dit Jordic -1912 23x16 cm coll. part.
Depuis la fin de la guerre, la pêche, le transport maritime se sont modernisés et les dernières opérations extérieures de la France n'ont pas entrainé la mort de marins sinagots.
En sollicitant la mémoires de anciens de Séné, on a ainsi fait remonter à la mémoire le noms des dernierq marins de Séné péris en mer .
Qui étaient-ils et que sait-on des circonstances de leur disparition en mer ?
1945 NOBLANC Célestin Ange Marie
1947 PELLAY Albert
1954 PIERRE Vincent Marie
1958 JACOB Jean Célestion, ostréiculteur
1961 LE FRANC Guy, cabeteur sablier SAMOURAI
1965 LE BOURVELEC - LE VEUT , PORT MANECH
1967 LE ROY Alexis
1969 LE GREGAM Roland
1978 ILIOT Auguste Pierre
1979 LE MAY Joseph
1990 MORICE Jean Jacques
1954 Louis DORIOL
1945 NOBLANC Célestin Ange Marie [12/9/1874 - 22/1945]
Son acte de décès nous indique que le vieux marin pêcheur de Moustérian est décédé en mer près de Moustérian en ce mois de juillet 1945.
1947 PELLAY Albert [14/08/1927 - 11/03/1947]
L'acte de décès d'Albert PELLAY nous indique que son corps fut retrouvé sur la plage de Moustérian et semblait remonter à 2 mois, sans doute la date de sa dernière sortie en mer. Comment a péri ce jeune marin pêcheur de 20 ans né dans le Calvados et domicilié à Cadouarn chez ces parents?
1954 PIERRE Vincent Marie [26/3/1886-14/1/1954]
L'acte de décès indique que le pêcheur retraité à Bellevue, Vincent Marie PIERRE, âgé de 68 ans, est décédé "en mer à l'intérieur du Golfe du Morbihan".
1958 JACOB Jean Célestin [11/08/1915 - 2/01/1958]
La lecture de son acte de décès nous apprend que Jean Célestin JACOB était ostréiculteur à Bellevue et qu'il est tombé à l'eau dans le goulet de Conleau.
1961 LE FRANC Guy, cabeteur sablier SAMOURAI
voir article détaillé.
1965 LE BOURVELEC - LE VEUT , pétrolier PORT MANECH
voir article détaillé.
1967 LE ROY Alexis [2/04/1902 - 25/8/1967]
Alexis LE ROY eut sa barque coulée par un chalutier dans le chenal de Vannes patron Georges ALLANO. Un site de généalogie nous indique qu'il travaillait pour un sablier de la Compagnie des Vedettes Vertes. Son acte de décès localise sa mort au "Pont Verté, sans doute le lieu où son bateau a ramené le corps.
1969 LE GREGAM Roland [22/08/1947 - 15/11/1969]
Selon le souvenir de Jean RICHARD, Roland GREGAM s’est noyé en voulant récupérer son chaland qui partait à la dérive , il avait oublié de jeter l’ancre. En tobnant à l'eau, près de sa concession ostréicole à la pointe de Tascon, il est mort de congestion.
1970 ILIOT Auguste Pierre [19/11/1920 - 18/09/1970]
L'acte de décès de Auguste Pierre ILIOT, nous apprend que ce marin né à Lorient, marié à Fernande MORIO et résidant à Montsarrac est décédé en mer au large de Monrovia, capitale du Libéria en Afrique, alors qu'il était embarqué sur le M/S Thésée, qui ramenait sans doute du bois africain en Europe.
Un site spécialisé sur les navires de la marines marchandes nous donne quelques informations sur ce cargo vraquier exploité en grumier de la Société Navale Caennaise, SNC :
A la SNC: 1958/1976
Sister Ship: Galatée 1 - Protée 2
Type: Navire vracquier exploité en grumier.
Construction: ATELIERS ET CHANTIERS DE BRETAGNE à Nantes pour le compte de la SNC.
Mise en service: 29/11/1958
Longueur Hors tout: 128.80m
Largeur: 15.23m
Creux Max: 8.70m
Port en Lourd: 7355Tpl-6.68m
Puissance: 5120cv
Vitesse: 13n
Par la suite: Vendu le 13/11/1976 à UNITED MARITIME CORP SA à Singapour. Renommé "Jakarta".
1979 LE MAY Joseph Augustin [24/7/1951 - 5/11/1979]
Ce marin célibataire de 28 ans sort en mer avec son bateau le Farewell. Selon le souvenir de Jean RICHARD, infatigable mémoire sinagote, le patron pêcheur LE MAY est parti à la pêche aux casiers à crabes. C'est en mettant à l’eau le cordage de casiers, que son pied se prend dans la corde et l’entraine dans l’eau. On retrouvera les casiers grâce aux flotteurs et le corps de Joseph LEMAY sera repêché en relevant les casiers.
1990 MORICE Jean Jacques [ 2/06/1943 - 27/09/1990]
De retour d'une sortie de pêche dans la rivière d'Auray, près de la cale de Langle, Jean Jacques MORICE, le fils de Ernestine MORICE [lire article dédié] tombe à l'eau se sa Marie Galante accidentellement et se noie.
1998 Albert TOLLANCE [ca1930 Locquenolé 29 - 27 avril 1998 Arradon]
Le 12 mai 1998, vers midi, un corps sans vie a été découvert dans le golfe face à Penboch en Arradon. Il a été formellement identifié dans la journée comme étant celui d'Albert Tollance, le président de l'Union des plaisanciers du Golfe, disparu dans la nuit du 27 au 28 avril. Son embarcation ayant été repérée vide de tout occupant devant l'île Boëdic, gendarmes, pompiers, bénévoles de la SNSM d'Arradon et hélicoptère de la protection civile avaient effectué des recherches toute la journée du 28 avril. En vain. Ancien combattant de la Guerre d'Algérie, retraité de la marine nationale, Albert Tollance s'était fixé à Séné dans les années 70. Il était très apprécié dans le monde de la plaisance pour son tempérament bien trempé et sa faconde. Une messe fut célébré à Séné en son hommage, à l'initiative de ses amis plaisanciers dont il s'était fait le porte-parole. Natif de Locquenolé (29), après 15 ans de service dans la Marine, il avait trouvé un poste de directeur commercial. A la retraite, il choisit de s'établir à Séné. Son corps fut incinéré et son fils, marin également, eut la pénible tâche de disperser ses cendres au large de la statue du moine Saint-Antoine de Boëdic, à quelques encablures du lieu de sa noyade.
A préciser :
Louis DORIOL [ - 1954]
Texte de Jean RICHARD
Louis DORIOL commandait le chalutier Khamsin ( vent du Sud ) quand il périt. Il commanda plusieurs bateaux dont le Charles De Gaulle , il laissa derrière lui une jeune femme et un petit garçon. Louis avait une trentaine d’années
Louis est né dans une famille de pêcheurs du village de Langle , un cousin de ma famille. Sitôt son service militaire effectué, il rejoint La Rochelle, grand port de pêche à la sortie de la guerre [Lire aussi le récit de Célestin ROLLAND] . Remarqué pour ses qualités de marins, il devint très vite et très jeune? patron d'un chalutier hauturier , il accède rapidement au top 10 des meilleurs patrons de La Rochelle .
Au retour d'une marée (15 j) son bateau LE kHAMSIN, rentre au port avec le pavillon en berne, signe d'un homme en moins à bord . Il s'agit de Louis le patron.
Les conditions de sa disparition sont tragico-comiques : En ce temps là, les wc du bord qu'on appelait, le trône ou le chalet de nécessité, se trouvait à la poupe du bateau ' l'arrière ', solidement relié à la coque le trône surplombait la mer, un orifice soigneusement percé dans le siège permettait l"accès direct à la mer.
Sur certains chalutiers, les plus récents , une petite guérite servait d'isoloir. Le trône était utilisé par tout l'équipage, au moins une fois par jour, chacun allait faire son offrande journalière à Neptune Dieu de la mer, un colis de coliformes fécaux . Il n'était pas rare que Neptune, en signe de gratitude, ordonne à une de ses vagues de venir lécher voire laver le derrière et le devant du généreux donateur. C'est par une nuit plus noire que noire que Louis se rendit sur le trône pour y déposer sa grosse commission, à peine avait 'il déposé son colis que Neptune, pour une raison inconnue ordonna à une vague du genre scélérate d'aller laver l'anus du patron. Louis surpris par la violence du lavement, fut éjecté de son trône il se retrouva détrôné et fut précipité à la mer. La mer le garda pour elle et le corps de Louis ne fut jamais retrouvé. Il est fort à parier que Louis à hurlé en tombant à la mer, son bateau était en action de pêche, aucun membre de son équipage n'entendit ses cris, couverts par le bruit des moteurs.
Bien plus tard une autre version viendra contre dire celle des WC. Le bruit courait que Louis était très exigeant pour lui même, mais pour son équipage aussi. Une altercation aurait eu lieu entre lui et un matelot pendant cette marée ...
Louis aurait pu être jeté par dessus bord par la suite .... cette version est restée sans suite.