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Quand on évoque la guerrre d'Algérie, on pense bien sûr à la guerre de décolonisation qui se déroula de 1954 à 1962, et qui aboutit à l'indépendance du pays. Pendant ces 8 années de conflit, fait de guérilla, de violences et de représailles,  les gouvernements français successifs mobilisèrent des appelés du contingent aux côtés de militaires engagés. Parmi eux, trois Sinagots perdirent la vie. (Lire page dédéiée). Après l'indépendance, les colons français et européeens installés en Algérie depuis plus de cent ans furent rapatriés en France...

La colonisation de l'Algérie avait débuté sous la Restauration Française mais son origine remonte aux guerres napoléoniennes. Pour nourrir ses armées, Napoléon achète à crédit du blé produit dans la plaine de la Mitija, près d'Alger alors sous domnination turque. Le bey turc, sorte de préfet autonome de l'Empire Ottoman, vit à Alger et amasse un véritable trésor gràce la piraterie barbaresque qu'il organise pour son compte en Méditerranée.

Napoléon déchu, le bey d'Alger reclame le paiement de la dette au consul de France à Alger qu'il finit par giffler d'un "coup d'éventail" lors d'une entrevue. Trois ans plus tard, le Roi Charles X, désireux de redorer son blason, trouve ce pretexte pour partir s'emparer d'Alger et de son trésor.

Le 14 juin 1830, une véritable armada française composée de plus de 100 navires de guerre et 500 bateaux de commerce, débarque sur les plages de Sidi Ferruch. Le 4 juillet, la ville d'Alger tombe aux mains des Français. Le trésor est découvert mais la Révolution éclate en France et Charles X abdique. Louis Philippe qi lui succède n'en récupèrera qu'une partir le reste se perdra dans les poches des armateurs, de militaires et d'intermédiaires....

Ecouter : https://www.youtube.com/watch?v=sT3A8MO8PjM

La conquête des territoires s'imposent progressivement. Pour lutter contre la résistance des populations, les troupes françaises pratiquent la guerre de la terre brulée, chassent et pourchassent les familles arabes et berbères jusque dans des grottes que l'on enfume. A bien des égards, ces pratiquent militaires d'un autre âge, seraient aujourd'hui qualifiées de "crimes de guerre".

Il faudra toutefois 7 ans d'un conflit fait de razzias et représailles pour obtenir la rédition du chef algérien Abd El Kader le 23 décembre 1847.

Cependant, dès 1833, le capitaine Lamoricière a mis sur pied dans la province d’Alger un premier «Bureau arabe», composé de militaires connaissant la langue, la religion et les coutumes du pays. Ces officiers allaient de village en village établir des liens avec les «indigènes », écouter leurs doléances et gagner leur confiance. Cette nouvelle approche permit de pacifier la région qui accepta la présence française et l'afflux des colons, qui s'intensifia avec l'arrivée des républicains fuyant le Second Empire de Napoléon III.

1830 ALEGRIE carte

Parmi les Français envoyés en Algérie durant ces années de guerre, sans doute un grand nombre de marins mobilisés lors du débarquement à Sidi Ferruch et des soldats enrolés dans divers régiments et unités. Grâce aux registres de décès, nous avons la trace de quatre d'entre eux qui perdirent la vie des suites de combats mais surtout de maladie contractée lors de cette guerre coloniale :

Jean Pierre Théodore AUVRAY [7/03/1805, 16 Ventose An XIII - 1/02/1836]

Julien EVENO : [13/09/1795, 27 Fructidor An III - 2/10/1837]

Pierre Marie CADORET [23/04/1815 - 2/10/1843]

Pierre Marie LE GALLIC [16/03/1820 - 6/03/1845]

 1833 Algérie Infanterie de ligne

Jean Pierre Théodore AUVRAY [7/03/1805, 16 Ventose An XIII - 1/02/1836]

1805 AUVRAY Jean Pierre Théodore EXTRAIT

Ce Sinagot est né à Barrarach au temps du calendrier révolutionnaire. Son père est douanier au poste de Langle. Son acte de décès nous indique qu'il est chasseur dans la 2° Compagnie du 2° Bataillon au sein du 17° Régiment d'Infanterie Légère de la 3° Division établie en Algérie. On lit qu'il décède à l'hôpital d'Oran le 1er février 1836 sans doute de maladie, à l'âge de 25 ans. Son origine familiale (père douanier), sa fonction militaire, chasseur, pourraient faire penser à un jeune militaire engagé..

 

Julien EVENO : [13/09/1795, 27 Fructidor An III - 2/10/1837]

1837 EVENO Julien Voltigeur DECES

La chaine administrative sous la Monarchie de Juillet fonctionne bien. Depuis l'Algérie, les autorités militaires parviennent à adresser au maire de Séné le l'époque, Vincent ROZO, l'information du décès du sergent EVENO Julien, voltigeur au 3° Bataillon du 23° Régiment de ligne de la 3° Division, engagé en Algérie.

Voltigeur : Dans son sens militaire, le voltigeur est un fantassin porté en première ligne par un cavalier qui le prend en croupe. Plus généralement, le terme désigne les unités d’infanterie légère d’une compagnie d’élite destinée à agir en tirailleur en avant de la ligne d’un bataillon.

On lit qu'il entre le 29 septembre 1837 à l'hôpital temporaire de Guelma et y décède le 2 octobre, à l'âge de 42 ans sans précision sur l'origine du décès mais sans doute la maladie. Julien EVENO était natif de Kernipitur où ses parents étaient laboureur, agriculteurs propriétaires. Son âge et son grade nous indiquent qu'il était sans doute militaire du rang.

1837 GUELMA prise par les Français

Pierre Marie CADORET [23/04/1815 -  2/10/1843]

1843 CADORET Déserteur ou mort

Louise CADORET obtient le 13/05/1869, du Tribunal Civil de Vannes, le jugement par lequel son oncle Pierre Marie CADORET est reconnu comme mort en Algérie. Cet acte permettra sans doute de régler la succession.

On lit sur la transcription du jugement, que Pierre Marie CADORET incorporé au sein du "1er Bataillon d'Infanterie Légère d'Afrique", fut tout d'abord déclaré déserteur car il manquait à l'appel le 2 ocotobre 1843, de retour d'une expédition. On apprend que les Autorités avaient publié un décret d'ammnistie, qui suggère que un certain nombre de soldats avait dû déserter le théâtre des opérations. Sans nouvelle du soldat Cadoret, malgré ce décret, le jugment enterine le décès du Sinagot pendant la dite expédition.

Pierre Marie CADORET était natif de Bouedic d'un père journalier. Il disparait donc en Algérie à l'âge de 28 ans.

 

Pierre Marie LE GALLIC [16/03/1820 - 6/03/1845]

 1845 LE GALLIC Pierre Marie DECES

On comprend à la lecture de l'acte de décès de Pierre Marie LE GALLIC, retranscrite par le maire de l'époque Pierre LE DOUARIN, que le Sinagot est mort de maladie en Algérie. Fusilier à la 3° Compagnie du 2° Bataillon au sein du 2° Régiment d'Infanterie de Ligne, il entre à l'hôpital militaire de Constantine le 21 février 1845 et y décède le 6 mars 1845, d'un pleurite double avec épanchement (maladie pulmonaire) à l'âge de 25 ans.

1845 Contantine

Ces quatres exemples reflètent bien les causes de décès des militaires engagés lors de la conquête de l'Algérie. Au plus fort des combats, la France compta environ 100.000 hommes en Algérie. Après 17 ans de combats nécessaires pour venir à bout de la résistance, le bilan humain est très lourd tant au sein des populations civiles, que chez les militaires français, qui pour la plus part moururent de maladie, dysenterie, fièvres, typhus, malaria et choléra.

Cependant, malgré la rédition d'Abd El Kader, les heurts ne disparurent pas pour autant. Périodiquement, des révoltes éclataient, durement réprimés par les forces françaises...

En 1954, les attentat de novembre allait réveiller le sentiment national algérien.

1847 Reddition Abd El Kader

 

1892 Hervé Joseph DECES

Cet acte de décès recèle de multiples précisions sur la disparition de Joseph Pierre Marie HERVE [18/06/1870 Langle 3/02/1889].

On comprend que le marin, natif de Séné, a péri lors du naufrage du vapeur VENDEE. Le navire du capitaine Pierre Regent et les 13 hommes qui formaient son équipage, a disparu corps et bien non loin de Roscoff, près de la grève Santec, dans la nuit du 3 au 4 février 1889.

On retrouve la famille HERVE dans le registre du dénombrement de 1886 établie au village de Langle. Le père est douanier à Séné, son épouse est mère au foyer composé de 7 enfants. Joseph HERVE, est l'ainé et déclare l'activité de marin.

1886 HERVE famille Langle

Sa fiche d'inscrit maritime consultable au Service Historique de la Défense à Lorient, nous dresse le parcour du jeune marin. Il débute en tant que mousse le 18 mars 1883, à l'âge de 13 ans, sur la goélette LA DEBUTANTE à Vannes. Le 16 avril 1888, il  est novice sur le trois mâts CONFIANCE et il embarque sur le vapeur VENDEE le 24/09/1888.

1883 HERVE Joseph Mousse

Le registre des armements de Rouen confirme la disparition du bateau à vapeur VENDEE au large de Roscoff.

Le vapeur VENDEE est un navire de cabotage de 467 tonneaux construit en 1875 Forges et Chantiers de la Méditerranée à La Seyne pour le compte de la Société des Chemins de Fers de Vendée puis acheté par Flornoy, armateur à Nantes, en janvier 1887 pour la somme de 70.000 francs. Sa coque à 64 m de longueur sur 8 m de large il est équipé d’une machine d’une puissance de 300 chevaux. Au moment du naufrage il fait route depuis Pasajes, au pays basque espagnol (Pasaja en basque) pour Rouen avec un chargement de vin espagnol en barrique et d’alcool.

1888 VENDEE Hervé Armement

Une recherche sur la presse d'époque permet de retrouver des articles qui relatent le naufrage du vapeur VENDEE. On comprend que des sauveteurs au départ de Roscoff ne réussirent à rejoindre le navire qu'à la 2° tentative, le lendemain vers 4 heures du matin. Le bateau gisait sur le rocher Reyer Doun près de la grève de Santec.

1889 HERVE VENDEE naufrage presse

1889 VENDEE santec

1889 VENDEE Rocher Santec

 

On poursuit nos recherches sur Internet et on finit par trouver un site qui relate les efforts des sauveteurs pour atteindre le vapeur VENDEE ce 3 février 1889.

https://www.histoiremaritimebretagnenord.fr/gens-de-mer/gens-de-mer-1/

Le 3 février 1889, le naufrage du vapeur Le Vendée dans les roches de Santec.
Esprit Le Mat [1838-1905] Pilote et patron du canot de sauvetage de Roscoff.

Rapport du comité de Roscoff à la Société Centrale de Sauvetage des Naufragés, sur les deux sorties faites par le canot de sauvetage de Roscoff dans la soirée du 3 et la nuit du 3 au 4 février pour porter secours au vapeur français Vendée de Nantes, naufragé sur les rochers de Santec, commune de Roscoff.

Première sortie :

Le dimanche 3 févier, courant à cinq heure du soir, monsieur le commissaire de l’Inscription Maritime à Roscoff recevait une dépêche des guetteurs du sémaphore de l’île de Batz, signalant un vapeur en détresse à trois mille dans le N-O et dérivant sur l’île de Batz.

Le comité aussitôt prévenu fit lancer le canot à cinq heures quarante-cinq. Il ventait en tempête du N.N-O, et le fort courant de flot de grande marée, poussé encore par la violence du vent rendait la sortie des plus difficiles. Néanmoins le canot de sauvetage, longeant la jetée de Roscoff, fit route à l’aviron pour essayer d’atteindre l’entrée ouest du chenal ; jusqu’à sept heures du soir l’équipage lutta et fit des efforts désespérés pour doubler la pointe du fort Lacroix, mais la force des grains de grêle et de neige était telle que le canot n’avait pu gagner au vent que huit cent mètres environ. 

1889 VENDEE Le Mat

Esprit Le Mat (1838-1905) Pilote et patron du canot de sauvetage de Roscoff

Le patron LE Mat, voyant ses canotiers exténués, se décida à revenir à l’abri de la jetée pour leur donner du repos, remplacé les plus fatigués et attendre le renversement du courant.

L’équipage était composé pour cette première sortie de : 1 Le Mat Esprit, patron ; 2 Roignant Charles 2ème patron ; 3 Saout Louis ;4 Créach Paul ;5 Masson Joseph fils ; 6 Auttret Victor ; 7 Le Mat esprit fils ; 8 Creignon Pierre ; 9 Kerenfors Jérôme ; 10 Le Duc Hervé ; 11 Grall Ollivier ; Provost Jean

1889 VENDEE équipage partieUne partie de l’équipage du canot de sauvetage

Esprit le Mat fils, Joseph Masson, Louis Saout, Joseph Corre Esprit le Mat père et Charles Roignant

A six heure cinquante-cinq, nouvelle dépêche des guetteurs de l’île de Batz ainsi conçue : « Perdu de vue vapeur signalé en détresse à deux milles S-O Dérive sur l’île de Sieck : perte presque certaine »

Deuxième sortie

La nuit et les grains de plus en plus fréquents rendaient la situation de plus en plus critique ( à la nuit les guetteurs avaient perdu de vue le vapeur). Essayer de franchir à cette heure les brisants de la passe ouest, c’était exposer à une mort certaine l’équipage du canot. Il n’y avait donc en l’état que deux partis à prendre : ou laisser le canot à l’abri jusqu’au jour ou profiter des dernières heurs de jusant pour atteindre l’entrée du chenal ; ce dernier parti n’était pas sans danger pour les sauveteurs, mais il offrait une dernière chance de salut pour les malheureux en détresse. Le patron Le Mat et son vaillant équipage insistant pour le prendre, le comité local fut unanime pour l’approuver.

A dix heures et demie du soir, après avoir laissé à terre les trois canotiers Le Duc, Grall et Provost (que leur fatigue extrême rendait incapables) et les avoir remplacés par les nommés Frout Baptiste, Saout François et Guyader François, le patron Le Mat reprenait la mer avec les autres hommes du premier équipage dans lesquels il avait toute confiance et le nommé Le Mat Jean-Marie.
A deux heures du matin le canot atteignait la pointe Ouest , côté sud de l’île de Batz ; aucun feu n’indiquait la position du navire, il y avait impossibilité absolue, du reste, à franchir dans l’obscurité les brisants de la passe ouest. Le patron Le Mat se décida alors à jeter l’ancre à l’entrée d’une petite crique dite Pors Reter et y attendre le jour. On avait parcouru trois milles. Mais à ce moment le vent sauta N. N-E, l’ouragan se déchaina dans toute sa force, l’ancre commença à chasser et les lames du brisant poussée par un ressac furieux, venait briser continuellement sur l’arrière du canot. La position devenait critique, l’ancre fut levée et sans hésitation le patron dirigea son canot dans l’intérieur de l’anse où il mouilla par une brasse d’eau.

1889 VENDEE canot sauvetage


Au jour profitant d’une espèce d’accalmie le patron le Mat put se rendre compte de la position du vapeur qu’il aperçut coulé dans le sud des récifs du toc (Rocher de Santec) en Roscoff. Sa mâture (Goélette latine) émergeait à trois mètres au dessus de la pleine mer, son fanal de position, éteint, pendait au mât de misaine et son pavillon français en berne flottait en loques à son grand mât. Un mille et demi environ séparait le canot de sauvetage du navire naufragé, qui d’après les renseignements fournis depuis par les guetteurs dut faire côte vers huit heures du soir. Le vent hala le N-E et l'ouragan reprit toute sa force. Le ressac balayait les rochers sur lesquels le canot de sauvetage eût été broyé s’il eût essayé de les explorer. Tout était fini, nos sauveteurs avaient fait leur devoir.

Le patron Le Mat et ses canotiers interrogèrent une dernière fois l’horizon, ils ne virent rien, il était alors huit heures du matin. A neuf heures le canot était assez heureux pour atteindre sans avaries, par une mer affreuse, le port de Roscoff ; il n’était que temps. Les familles et le comité ne voyant rien paraitre au jour n’étaient point sans inquiétudes. L’équipage épuisé, presque anéanti par le froid, était à bout de forces.

Neuf heures et demie -La tempête continue, le canot a été monté dans sa maison abri et tout est prêt pour une nouvelle sortie si quelque navire en détresse était signalé. Le canot s’est bien comporté et l’équipage a toute confiance.

Midi -L’état de la mer ne permet pas d’approcher l’épave qu’on suppose être Vendée de Nantes, d’après quelques notes trouvées à la côte, allant de passage à Rouen.

Une heure - La côte est couverte d’épaves (barrique de vin).

Le président du comité,

Ludovic le Dault

 

Le Service Historique de la Défense à Brest conserve le "rôle d'équipage" du Vendée, c'est à dire la liste des matelots embarqués.

1889 VENDEE Role 1888

Après le naufrage, l'administration maritime s'est attachée à régler les salaires des marins péris lors du naufrage, si bien que l'on peut déduire de ce document qui comporte 21 noms de marins, la liste des 15 matelots embarqués lors le dernier voyage du VENDEE.

Parmi ces noms figure un marin de Séné, Joachim LE DORIOL [21/05/1858 - 2/02/1889]. On lit sur le rôle d'équipage, qu'il fut débarqué au port de Pasajes et conduit à l'hôpital de la ville. Il échappa ainsi au naufrage mais il mourut de maladie à l'hôpital. Son acte de décès sera retranscrit à Séné. Ainsi parle-t-on de 14 marins naufragés.

1889 VENDEE LE DORIOL

1889 VENDEE LE DORIOL décès

 

Epilogue :

Le corps du capitaine Pierre Régent fut rendu par la mer sur la côte de Saint Pol de Léon où il fut authentifié par son fils et inhumé.

Le lendemain du naufrage, une barque du Theven, à la faveur de la marée basse, put atteindre l'épave et recueillir les corps de trois hommes réfugiés dans la cuisine du navire. Agés d'environ 18 ans, 26-27 ans et 28-30 ans, mentions sur les actes de décès, ces malheureux ne purent être identifiés à l'époque. Sur ordre du maire de Roscoff, les vêtements des noyés furent empaquetés, déposés à la mairie de Roscoff et les dépouilles placées dans des cercueils marqués 1,2,3 puis inhumées.

Un mois plus tard, Adrien Caroff, cultivateur au Jugant, en Santec, découvrait sur les Reyer Doun le corps non identifiable d'un homme de 20 ans qui, ayant échappé à la noyade, avait trouvé un refuge précaire sur les rochers et y mourut de froid. (Source Jean-Claude le Goff).

Peut-on déterminer qu'elle est l'identité des 4 corps de marins inhumés avec celui de leur capitaine?

Le "role d'équipage" transmis par le SHD de Brest comporte la liste des 14 marins payés jusqu'à la date du naufrage ainsi que leur date de naissance.

Pierre Marie Victor REGENT né en 1848, capitaine

François Firmin Chrsitophe RAVILLY né en 1842, second

Elie Charles CHANTREAU, né en 1863, lieutenant, âgé de 26 ans

Adolphe DUCOURNEAU né en 1849, 1er mécanicien

Emile SEGUIN, né en 1855, 2° mécanicien

    Léon BAILLY né en mars 1874, mousse de 15 ans.

     Yves Marie L'ECUYER, né en 1848, matelot

    Pierre Marie JAOUEN, né en 1864, chauffeur, âgé de 25 ans

    Jules Isidore FIQUET né en 1864, chauffeur, âgé de 25 ans

    Jean Marie HELLO, né en janvier 1868, matelot âgé de 21 ans. En rapprochant deux documents, rôle d'équipage et acte de décès, le numéro d' inscrit maritime permet de déduire que la marin HELLO était dans les cuisines et son corps fut donc retrouvé et inhumé.

1889 VENDEE HELLO n3829

1889 Roscoff 3829

   Yves LE PENNOU, né en 1859, âgé de 30 ans, etait le cuisinier à bord. Son âge et sa fonction laissent pensé que l'un des trois corps retrouvés dans les cuisines du VENDEE est bien le sien.

1889 VENDEE LE PENNOU cuisinier

   Alexandre Joseph BERNIER né en mai 1869, est un des chauffeurs à bord du VENDEE. Il est âgé de presque 20 ans. HELLO du même âge ayant été identifié, BERNIER semble donc être le marin qui put se réfugier sur le rocher Reyer Doun.

Quant au 3° marin retrouvé dans les cuisines, il est décrit comme ayant 18 ans.

1889 Roscoff Cadavre 18 ans

Deux marins répondent à cette description: Joseph Pierre HERVE, né en juin 1870, matelot âgé d'un peu plus de 18 ans et Armand Ernest BINDEL né en février 1872, âgé de 17 ans, à moins que cela soit vraiment notre Sinagot, Joseph Pierre HERVE [18/06/1870 Langle 3/02/1889].

VENDEE HERVE   

  VENDEE BINDEL

 

 

Le travail du bois à une longue existence à Séné que cela soit chez les charpentiers de marine [lire article du Jean Martin], chez les charrons-forgerons [Lire article dédié] ou chez les meunisiers. Dans l'histoire récente de la "Route de Nantes", quatre entreprises de menuiserie se seront développées à Séné, la menuiserie Riguidel, la Scierie Le Gal, le cuisiniste PENRU et la menuiserie Lesquel. 

1-La menuiserie Riguidel

Vers 1953, René RIGUIDEL [1922-1995], ancien ouvrier menuisier chez LE GODEC, récupère un bâtiment à l'aérodrome de Meucon qu'il remonte sur un terrain à la Grenouillère à Séné. Ce sera le premier entrepôt de sa menuiserie. René RIGUIDEL, est le fils de l'artisan vannetais, Louis RIGUIDEL [3/4/1897-18/3/1959], de son état, chaudronnier, zingueur, couvreur, plombier et de Céline Marie MENARD [8/7/1891 St-Hilaire de Clisson-13/9/1990 Vannes].

1965 Poulfanc Riguidel 2

Au cours des 30 ans d'activité, la menuiserie Riguidel produira des charpentes, des voliges et autres lintaux pour la couverture des toits. L'activité s'arrête en 1983, au départ en retraite. L'entreprise aura compté au plus fort de son activité plus de 40 salariés. Route de Nantes, derrière l'entreprise EASYROOL, on peut toujours voir les derniers vestiges de la menuiserie.

Riguidel Vestiges

2-La Scierie Legal, 70 ans de présence au Poulfanc.

LE GAL genealogie

La famille LE GAL est originaire du Lizio et de Trédion comme nous le montre cette petite généalogie. Tout bascule au début du siècle dernier. Jean Marie LE GAL  [31/8/1854-4/9/1918] déclare l'activté de couvreur le jour de son mariage, comme avant lui son père Joseph Vincent.  Marié à Colette BENOIT, les époux perdent leur premier garçon, Jean Louis, à l'âge de 3 ans. Alors qu'ils sont installés sur Colpo, ils perdent leur 2° garçon, Mathurin, couvreur de son métier, à l'âge de 17 ans. La guerre survient. Jean Marie LE GAL décède en septembre 1918 à Colpo et quelques semaines plus tard, Armand, leur 3° garçon, également couvreur, décède sur le front de Champagne, lors de combat du 95° Régiment d'Infanterie à Aumenancourt. Son corps repose au cimetière militaire de Somepy-Tahure. Son nom a été rajouté au Monument aux Morts de Colpo, en 2018 à l'occasion du Centenaire.

1922 LE GAL soutien famille

Après l'Armistice, Mme veuve LE GAL reste seule à Colpo, avec son cadet, Jean Joachim Marie LE GAL [26/3/1902-11/7/1978]. Celui-ci effectue son service militaire en 1922 et on note sur sa fiche de matricule la mention "soutien de famille" et la mention de sa profession : couvreur. 

1927 Colpo LE GAL couvreur

Après le service militaire, il se marie à Colpo en 1927 et déclare la profession de couvreur comme nous l'indique cette annonce d'état-civil. A la naissance de son fils aîné, Lucien, en 1929 il est également couvreur.

1866 Colpo carte

Au cours des années 1930, Jean LE GAL va changer d'activité. Colpo est situé non loin du grand massif forestier dit des Landes de Lanvaux.

LE GAL Colpo gare

Depuis la construction de la ligne de chemin de fer entre Pontivy et Vannes inauguré en 1902, Colpo bénéficie d'une desserte directe vers la gare de Vannes propice à l'expédition de bois coupé dans les bois de Colpo et des alentours. Plusieurs scieries voient le jour dans le secteur dont la scierie Jehanno, près de la gare de Colpo. Jean LE GAL a-t-il été employé chez Jehanno? Le fait est qu'il est à la tête de sa propre scierie dans les années 30 établie également près de la gare de Colpo. Les scieurs confectionnent des poteaux de mines exportés via Vannes et Séné vers les mines du Pays de Galles. On emploie de scieurs de long pour produire des planches. Très vite, Jean LE GAL va orienter son activité vers la fabrication de lambris et de parquets. Visionnaire, il acquiert des landes incultes qu'il plante de pins pour assurer les approvisionnements de sa descendance. [la famille LE GAL possède toujours des bois près de Colpo].

1940 scierie colpo

Cette annonce paru en 1940, indique que son atelier se situe toujours à Colpo pendant la guerre. A la Libération, la ligne de chemin de fer dite d'intérêt secondaire est arrêtée vers 1948. La famille LE GAL s'installe donc à Vannes, rue de Verdun au plus près du port d'exportation et d'importation de bois car la produciton bretonne de bois ne suffit pas. A Vannes, aidé de son fils, il va développer l'activité de sa scierie. Au début des années 1950, à l'étroit à Vannes, comme beaucoup d'entreprises à l'époque, il déménage et s'implante à Séné sur un terrain route de Nantes. Lucien LE GAL se marie en 1954 avec Odette ROUXEL, la fille du transporteur de Vannes.

Legal bateau Bois

1965 Scirie Legal

Legal Atelier

Les ouvriers de la scierie ont vite fait d'adopter leur pause casse-croûte chez Mme Penru ou chez Mme Lenormand. [Lire Histoire des Routiers de Séné ]. La scierie LE GAL importe du bois de Scandinavie par bateau jusqu'au port de Vannes comme en témoigne ses photographies. 1979 Legal Portrait

Lucien LEGAL [4/12/1929 - 4/2011] succède à son père et développe l'entreprise. Plus tard, le bois arrivera par trains en gare de Vannes. Aujourd'hui le bois toujours en provenance de Scandinavie est débarqué au port de Saint-Malo.

Legal train bois

Au départ en retraite de Lucien LE GAL, son fils, Jean Claude LE GAL, déjà en poste dans l'entreprise paternelle, reprend la gestion dans les années 2000, épaulé par ses deux enfants. Connue sous le nom de "Scierie LE GAL", l'entreprise familiale fabrique des planchers pour la maison, vendus en France et en Europe et emploie une quinzaine d'employés.

Legal scierie vue

Mappy Le Gal 1b

1409 Le Gal Rabotterie 2
En 2014, la rabotterie, contrainte et forcée, quitte le N°67 Route de Nantes au Poulfanc, pour un terrain au 13 avenue Gontran Bienvenu à Vannes. Ce déménagement s'accompagne d'une nouvelle raison sociale et d'un nouveau logo.

3- Le cuisiniste Penru

On connait la famille Penru, propriétaire de l'hotel-restaurant au Poulfanc. Gilbert PENRU, le fils de Lucien, ébénestie de profession, se lancera dans les années 80 dans la menuiseire pour les cuisines équipées. D'abord sous l'enseigne CUISIBA puis sous sa propre marque PENRU Cuisines. L'atelier était situé derrière le restaurant et la maison familiale.

 Penru cuisiba

Penru Maison Atelier pub

4- La menuiserie Lesquel 

Les entreprises ont rarement la faveur des gazettes. Rendons grâce à la menuiserie LESQUEL qui comme le peintre JOSSELIN ou le plombier MORICE sont parmi les plus vieilles entreprises artisanales établies à Séné.

lesquel 1939

La menuiserie Lesquel s’est implantée au Versa, quartier du Poulfanc en 1981, quand la rue de Gelpolsheim n’était pas encore tracée.

Fondée par Joseph LESQUEL [1911-1999] en janvier 1938, la menuiserie était d’abord établie à Vannes, Route d’Auray, puis en bas de la rue de Saint-Tropez à Vannes.

Lesquel vieil atelier 2

Joseph LESQUEL à droite, la main dans la poche.

En 1996, dans un article d’Ouest-France, le fondateur livre ses souvenirs de jeune apprenti de 12 ans en 1923 : « L’époque des charrettes à bras. Une épopée pour descendre la rue du Mené !  Nous étions tous de corvée pour gratter les parquets. Nous faisions chauffer la colle. Il fallait maintenir le feu. S’il s’éteignait, nous avions la botte aux fesses ».Plus tard, avec un associé il se met à son compte. Deux ans plus tard, avec l’argent mis de côté, il achète ses premières machines et continue de faire tourner l’entreprise tout seul.

Claude LESQUEL rejoint son père en 1950. « C’était l’époque de la charrette à bras ou du vélo sur lequel chacun transportait sa caisse à outils…la première voiture automobile, une B 14 berline d’occasion, découpée pour en faire une camionnette, est arrivée en 1952 ».

Au départ en retraite de son père, en 1976, il adopte le statut de SARL. A l’étroit, rue de Saint-Tropez avec ses 14 ouvriers, l’entreprise arrive au Versa à Séné en 1981. 

1982 aout Lesquel  1991 avril PLesquel

 

Quand l’avenue de Gelpolsheim est ouverte en 1989, l’entreprise se dote d’un magasin d’exposition.

Lesquel mappy

Lesquel 3 generations

Depuis 1991, c’est la troisième génération de menuisiers qui est aux commandes. Dominique LESQUEL, sorti diplôme en poche du Lycée Joseph de Vannes, a rejoint l’entreprise familiale qui emploie aujourd’hui 6 personnes dans l’atelier discret toujours située derrière son magasin. La menuiserie travaille toujours le bois et répond à des demandes aussi variées que la réalisation d’un escalier, l’aménagement de combles, la création de fenêtres et de portails sur mesures pour le neuf ou la rénovation.

Pour mieux répondre à ses clients, la menuiserie Lesquel a rejoint le réseau SOLABAIE et propose également des huisseries aluminium et PVC fabriquées en Bretagne.

Dynamique, l’entreprise opère sur tout le littoral morbihannais, d’Arzon et de Penestin jusqu’à Quiberon.

Bien ancrée à Séné, la menuiserie Lesquel est un sponsor fidèle depuis 2005 au Football Club de Séné.

Lesquel FC Séné foot

 5-Tecni'Logis Armory ouvre une agence à Séné:

2024 01 meunuiserie armory

Profitant de la rénovation des huisserie entreprise par de nombreux propriétaires, l'entrepise bretonne TECNI LOGIS, connue sous sa marque ARMORY, basée à Beaucé dans l'Ille et Vilaine, a ouvert une agence àdans le Morbihan à Séné.

 

Tout commence avec une simple mention marginale sur le registre d'état civil de Séné. Il ne faut pas se tromper de personne. Quester Vinccent Marie, non. Il s'agit de Jean Marie COCART. 

1939 COCART

"Cocart Jean Marie disparu en mer le huit mars mil neuf cent trente neuf, acte de décès créé par Jugement du Tribunal Civil de Rouen en date du dix huit octobre mil neuf cent trente neuf. Transcrit le onze novembre mil neuf cent trente neuf. Pour le maire, l'Adjoint délégué."

On comprend que Jean Marie COCART est un marin de Séné, disparu en mer lors d'un évènement tragique.

La date du 8 mars 1939 se situe avant le délanchement de la Seconde Guerre Mondiale. Est-ce malgré tout un militaire ou un marin civil ?

On se rappelle que lors d'une disparition en mer, les tribunaux retiennent souvent comme date de décès, la date du naufrage quand il est avéré et le plus souvent, la date de l'embarquement avant un voyage qui sera interrompu...

Comment trouver un fil et une pelote à démêler ?

La magie d'Internet va encore opérer....

On tape sur Google la date fatidique : 8 mars 1939 et on consulte les pages ainsi sélectionnées par le moteur de recherches.

On découvre un premier lien vers un article du TELEGRAMME daté du 9 décembre 2008 :

http://www.letelegramme.fr/ar/viewarticle1024.php?aaaammjj=20081209&article=4325524&type=ar

"Un cargo est resté anonyme de nombreuses années dans le golfe de Rosas (Espagne), après son naufrage en 1939. Les familles des marins disparus, en majorité bretons, ont appris les circonstances du drame 65 ans plus tard. Et ce, grâce à la ténacité des Guillou dont un oncle était à bord. 1939, dernières semaines de la Guerre d'Espagne avant que le dictateur Franco ne prenne le pouvoir.

1939 COCART ST Prosper

Dans ce contexte, le SAINT PROSPER, un cargo de 106 m de long et 15 m de large de la Société Navale de l'Ouest, accoste à Alger le 4 mars, après avoir quitté le port de Rouen pour Oran. 

1939 COCART SNO affiche

L'équipage est composé en majorité de Bretons. Beaucoup sont de la région de Paimpol. Le 8 mars, il appareille pour Marseille, avec du pétrole dans les soutes. Mais, le capitaine du SAINT PROSPER, Jules-Honoré Langlois envoie un message radio informant que son navire est pris dans une tempête et qu'il s'abrite dans la baie de Rosas. Seulement, il va droit sur un chapelet de mines posé par les républicains pour se protéger de bâtiments de guerre. Une mine éclate et le bateau sombre. Rapidement. Il n'y a aucun survivant. En fait, un homme grièvement brûlé, décédé 1 h 30 après avoir pu rejoindre la côte et Rosas, balbutie quelques mots dans une langue inconnue. Certains croient reconnaître du grec. Il est alors établi qu'un pétrolier grec gît dans la baie, par 60 mètres de fond.

Quelques jours après le drame, des débris de bois provenant d'un canot de sauvetage et une bouée du cargo sont retrouvés sur une plage du côté de Ténès, en Algérie. Puis, des taches d'huile et des morceaux d'épave sont signalés dans la région des Baléares. Les familles en sont informées par l'armateur. La thèse officielle : le bateau a disparu corps et biens au large des Baléares. Le temps passe et l'oubli s'installe. Personne ne sait où se trouve le SAINT PROSPER et ses 27 marins.

Juin 1967, il fait bon vivre au petit port de pêche de Rosas. S'il y a beaucoup de poissons à cet endroit du golfe, les pêcheurs pestent souvent d'accrocher leur filet sur le haut du mât du « pétrolier grec ». Satané mât ! Un jour, un plongeur barcelonais, Eusebio Escardibul, rend un service à l'un de ses amis pour décoincer un de ses filets de pêche et examine l'épave. La découverte vaut le détour : le bateau n'est pas grec mais bien français et se nomme le SAINT PROSPER !

1939 COCART épave St Prosper

Le scaphandrier informe alors Bureau Veritas, registre international de classification de navires, et la Société Navale de l'Ouest est prévenue sur le champ. Mais, cette dernière ne prévient pas les familles sous prétexte qu'il serait « assez pénible de raviver en elles une douleur que le temps a sans doute effacé ».

La famille Guillou, elle, a toujours voulu savoir ce qu'il était advenu de l'oncle François-Marie, chef-mécanicien sur le bâtiment.

Février 2004, Michel Guillou, le neveu, découvre, par hasard, en surfant sur le site internet de Franck Gentili, plongeur passionné de l'épave et celui de Patrice Strazzera, plongeur photographe, qu'il y avait un cargo du nom du SAINT PROSPER.

http://fgentili.net/stprosper.htm

« On veut réparer une erreur de l'Histoire », confie Jean-Marc Guillou, le petit-neveu qui reconstitue l'histoire du navire avec les différentes familles. Il était au côté du Paimpolais Alain Allainguillaume la semaine dernière. Ce dernier a navigué à bord du SAINT PROSPER pendant trois ans mais n'avait pu embarquer cette fois-là, victime d'une pelade, qui finalement lui a sauvé la vie. « Il fallait faire vite pour retrouver les familles des marins », précise Jean-Marc.

2005 COCART dépose plaque epave

Une première commémoration s'est tenue à Rosas, le 27 août 2005, avec trois familles. Une plaque a été descendue sur l'épave ainsi qu'à Ploubazlanec (22). Une dernière commémoration sera organisée à Rosas, le 7 mars 2009. 70 ans après. Aujourd'hui, 19 familles ont été retrouvées, grâce à la ténacité des Guillou.

Mais Jean Louis COCART était-il sur le SAINT PROSPER pour ce voyage ?

Des éléments plaident en ce sens. Les tribunaux retiennent souvent comme date de décès dans une disparition, la dernière date "sure" que l'on connait, date d'emarquement notamment. Le SAINT PROSPER avait un équipage en majorité constitués de marins bretons...

Un autre lien daté du 5/07/2009, nous permet d'y voir clair : 

https://www.franceculture.fr/emissions/atelier-de-creation-radiophonique-10-11/saint-prosper-un-cargo-charge

SAINT PROSPER, UN CARGO A CHARGE

Dans un documentaire audio, Philippe Langlois raconte le destin du cargo SAINT PROSPER.

"Le 8 mars 1939, le cargo SAINT PROSPER, (106m) l'un des plus grands bateaux de la marine marchande française sombre corps et biens, quelque part en mer Méditerranée entre Alger et Marseille. A son bord, 27 membres d'équipage. Le dernier message du Capitaine Jules Langlois fait état d'une forte tempête allant s'améliorant et de l'arrivée à Marseille quelques heures plus tard sauf imprévu.

Depuis mars 39, les familles des marins demeurent sans nouvelles de leurs proches et dans l'ignorance la plus totale des circonstances du naufrage. Ce n'est qu'en 2005, 66 ans plus tard, que Jean Marc Guillou, arrière petit neveu du chef mécanicien découvre un site Internet animé par des passionnés de plongée sous marine et qui ont fait du SAINT PROSPER leur épave fétiche. L'épave se trouve à l'entrée de la baie de Roses en Catalogne (Espagne).

1967 COCART Epave Localisée

Ces éléments soulèvent alors d'autres questions :

Pourquoi le commandant accepte-t-il cette mission supplémentaire alors qu'il se trouve déjà en retraite ?

Pourquoi le Saint Prosper se rend-t-il à Marseille alors que ce n'est pas son trajet habituel ?

Pourquoi transporte-t-il du pétrole alors que le navire n'est pas prévu pour cela ?

A qui est destinée cette cargaison ?

Son navire a-t-il été affrété sous couvert du « secret défense » par l'Etat français pour soutenir la guérilla anti-franquiste ?

Pourquoi la Compagnie Navale de L'Ouest, avertie en 1967 du sort du bateau, refuse alors de prévenir les familles de marins ?

Autant de questions qui demeurent aujourd'hui en partie sans réponse... Les commémorations officielles qui se déroulent à Roses, en mars 2009 pour les 70 ans de la catastrophe, sont l'occasion pour les familles de marins de se rencontrer, de confronter leur mémoire, et tenter de démêler les bribes éparses de leur histoire désormais commune."

L'article finti par un "Avis de recherche" qui éclaire la notre :

AVIS DE RECHERCHE

A ce jour, 20 familles de marins ont été retrouvées, il reste encore 7 familles à identifier : BONCOEUR Pierre, domicilié à Pleudihen, HELIAS Yves, domicilié à Nantes, LEBAS Arsène, domicilié à Nantes, GRAVOT Yves, domicilié à Rouen, CONCART Jean, domicilié à Séné, MASSON Hippolyte, domicilié à Porspoder, Le GOFFIC Roger, domicilié à Ploulec'h. Contacter Jean Marc Guillou.

Ainsi Jean Louis COCART natif de Séné était matelot à bord du SAINT PROSPER qui sombra, victime d'une mine catalane républicaine le 8 mars 1939.

Le SAINT PROSPER fera l'objet de plusieurs articles dans le Ouest Eclair posant des interrogations sur les circonstances de sa disparition. 

1939 COCART 13 mars Ouest Eclair1939 COCART 14 mars Ouest Eclair

1939 COCART 16 mars Ouest Eclair

La découverte de débris en provenance du bateau enlèvera leurs derniers espoirs aux familles. Le SAINT PROSPER sera finalement déclaré perdu corps et biens et une cérémonie sera donnée en la mémoire des marins péris en mer alors que le mystère demeure sur la cause de sa disparition....

1939 COCART 18 mars Ouest Eclair

1939 COCART 19 ajournal de rouen 19 avril 1939

Le nom des marins formant son équipage sera publiée et parmi eux, Jean Louis COCART [ 1913 6 8/03/1939], natif du village de Kerarden et fils unique comme nous l'indique le dénombrmeent de 1931.

1931 COCART famille Kerarden

1939 COCART SAINT PROSPER Equipage

1937 Escale à Alger
Debout de gauche à droite : Jean ROUXEL,cuisinier, X novice, COCART Jean Marie, Prigent, Yves Le Cavorzin de Prehedel, Alain ALLAINGUILLAUME, Jean Roussel (cuisinier) Richard.
Accroupis de gauche à droite : X, Goffic, Dorothé Bride

  1939 COCART 19 avril Journal de Rouen

EPILOGUE :  La politique en France au début de 1939 :

 

Source Wikipedia.

Le troisième gouvernement d'Édouard Daladier [12 avril 1938 au 11 mai 1939], a succédé au deuxième cabinet du socialiste Léon Blum. Voulant renouer avec la rigueur budgétaire, les radicaux se rallient à la droite, mettant fin de fait au Front populaire.

Janvier :
21 janvier : la France ouvre en Lozère le camp de Rieucros, premier camp d'internement français pour les « étrangers indésirables » désignés par le décret-loi du 12 novembre 1938.
26 janvier : la Chambre approuve la politique étrangère du gouvernement Daladier.
Février :
24 février : la France reconnaît le gouvernement nationaliste de Burgos. À cette nouvelle, Azaña démissionne (28 février).
25 - 27 février : Paris transmet à Berlin un projet français de collaboration économique mis au point par la commission interministérielle à des fins d'apaisement diplomatique ; Paris reconnaît le régime franquiste.
Mars
2 mars : le maréchal Pétain devient ambassadeur de France en Espagne.
17 mars : la France et la Grande-Bretagne entament des négociations avec l’URSS.
19 mars : devant la montée des tensions étatiques en Europe, le parlement fait voter une loi accordant des pouvoirs 

Dans ces circonstances, on voit mal le Gouvernement français organiser une mission secrète visant à aider les Républicains espagnols en apportant munitions ou carburant via la Catalogne.

 

 

 

 

 

 

Quand le marin pêcheur ROLLAND Célestin Aimé Marie [2/07/1887 Cariel 12/10/1931] disparait en ce 12 octobre 1931 dans la mer de Baffin, à l'âge de 44 ans, sur le doris dans lequel il ramait, son capitaine se penchera sur le livret de son homme d'équpage pour noter que Célestin ROLLAND été né à Séné en 1887.

1931 ROLLAND doris

Barque "doris" peint par Winslow Homer : The Fog Warning (1885)

Quand le journaliste rapportera la triste nouvelle à ses lecteurs, c'est sa commune natale qu'il nommera. Les Autorités adresserons au maire de Séné les élements pour transcrire dans les registres, l'acte du décès de l'enfant du pays, mort si loin de son Morbihan natal. 

1931 ROLLAND Célestin DECES

Cet acte de décès nous donne de précieuses informations. On apprend que Célestin ROLLAND était à bord du chalutier ASPIRANT BRUN armé au port de La Pallice, près de La Rochelle, et qu'il disparu en mer "par le travers du banc Fyllas au Groenland".

Sa date de naissance et sa filiation nous permettent de le retrouver au dénombrement de 1891 avec sa famille installée au village de Cariel. C'est le seul garçon d'une fratrie de 4 enfants.

1891 ROLLAND famille Cariel

On recherche alors quelques coupures de presse qui nous livreront les circonstances de sa disparition au Groenland.

1931 Ouest Eclair Rolland 3

Cet article de l'Echo du Morbihan rapporte que Célestin ROLLAND, monté sur un doris avec 3 autres marins, allait chercher des vivres sur le navire HEUREUX, arrivé de France pour alimenter la flotte de chalutiers qui pêchent la morue sur la banc Fyllas au large du Groenland, et il devait ramener les vivres à bord de son chalutier, l'ASPIRANT BRUN.

1931 ROLLAND Aspirant BRUN

Le doris chavire, les marins tombent dans l'eau glaciale de la mer de Baffin en ce mois d'octobre et disparaissent presque aussitôt, sauf Célestin ROLLAND dont le corps fut ramené, mais sans vie.

L'article ajoute que de nombreux marins bretons vivent à La Pallice, port de La Rochelle. Une étude du Musée Martime de La Rochelle révèle que sur 845 marins embarqués 77% sont des Bretons et 54% des inscrits de Vannes ou Auray. Il y a surement d'autres Sinagots qui pêchent à La Rochelle. Les marins y sont rémunérés à la part. En 1933, La Rochelle est le deuxième port de pêche en France et l'armement  Les Pêcheries de France y est installé à La Pallice d'où est parti son chalutier, l'ASPIRANT BRUN.

1931 ROLLAND chalutier La Rochelle

 

1931 ROLLAND La Rochelle morue

 

1931 ROLLAND Port morue

Le journaliste reprend les coordonnées maritimes 67°30 Nord, 54°10 Ouest, que le capitaine a sans doute renseigné dans son rapport, et qui nous permettent de situer le lieu où pêchaient les chalutiers, ce 12 octobre 1931.

1931 ROLLAND Groenland

 et ou périt Célestin Aimé Marie ROLLAND [2/07/1887 Cariel 12/10/1931].1931 ROLLAND Carte Fyllas NOYADE

Source : duboysfresney.fr

Cette source explique la présence de chalutiers français au large du Groenland dans les années 1930.

"En 1930, la pêche à Terre Neuve était mauvaise et la plupart des navires firent route pour le Groenland dans l'espoir de sauver la campagne; après cinq années d'essai, cette année-là marque vraiment le début et de façon continuelle des grandes pêches dans ces parages; dès lors, le Groenland se présentait plus comme une solution de repli que comme une véritable destination; au lieu de perdre un mois de navigation en mai-juin pour aller de Terre-Neuve au banc Fyllas, certains équipages allaient désormais décider de partir plus tard de France et directement au Groenland pour ne plus y bouger jusqu'à ce que les cales soient pleines.

Les méthodes de pêche étaient très proches de celles du Grand Banc, avec une différence toutefois: compte tenu des jours perpétuels de l'été boréal, les tentis pouvaient être posés de jour et de nuit; en outre, la motorisation y était utile pour lutter contre les courants et les icebergs; l'on songeait même parfois à motoriser les doris, à y installer des moulinets pour relever les lignes mais l'arrivée accrue des chalutiers et surtout la survenance de la guerre va tout interrompre…

Cette année-là, la Morue Française envoie de Saint-Malo le trois mâts goélette sans moteur "Navarin" de 225 tonneaux avec 31 hommes à bord dont la capitaine Ollivier qui prendra par la suite les destinées du "Zaza"; le « Marité » de Fécamp joua aussi un rôle important dans la pêche au Groenland ; racheté par un armateur danois en 1930, sa voilure est réduite, il reçoit un moteur auxiliaire et pêche ainsi dans les eaux froides de 1930 à 1935.

En 1931, les nouvelles du Groenland vers Saint-Malo donnaient la présence sur place du « capitaine Guynemer » de « l’Ermite » de « Notre Dame du Chatelet » de « l’Atlanta » et du chalutier « Patrie » (Ouest-France du 17 juillet 1931).

En 1933, vers la fin juin, il y eut 75 voiliers à partie au Groenland contre 39 chalutiers avec en tout 4093 marins; cette année-là, la pêche fût médiocre; elle fût marquée par la disparition du trois-mâts "l'Ermite" de Saint-Malo et aussi celle du brick "La Lilloise" et du lieutenant de vaisseau Jules de Blosseville."

1931 ROLLAND Chalutier morue

 

 

 

 

 

 

A l'origine de ce récit, une mention marginale dans une page du registre d'état civil de Séné pour l'année 1903.

1903 decès TREHONDART Moricère

 

Par jugement en date du 24 septembre mille neuf cent sept, le Tribunal civil de 1ère Instance de Nantes a dit et déclaré que le Me Tréhondart, Ange Marie, célibataire né à Séné le onze octobre mil huit cent soixante treize, fils de feux Jean Louis et de Noblanc Marie Joséphine, profession de capitaine au long cours inscrit au quartier de Vannes, domicilié à Séné, faisant partie de l'équipage du tois mâts "Lamoricière" est décédé en mer le quatre novembre mil neuf cent trois

Pour mention, ce premier février mil neuf cent huit.

Le Maire

La mention est riche de détails qu'on va vérifier avant d'essayer d'en savoir plus sur la disparition en mer de Ange Marie TREHONDART et du trois mats barque LAMORICIERE.

Son acte de naissance nous indique qu'il était né à Cadouarn d'une mère ménagère et d'un père maître de cabotage.. Il choisira également la marine marchande pour devenir "Capitanie au long court".

1876 TRHONDART Cadouarn Extrait

La famille Tréhondart apparait au dénombrement de 1891. Deux filles et deux garçons dans une famille sans doute aisée qui emploie une domestique.

1891 TREHONDART Cadouarn

On lit sur sa fiche d'Inscrit Maritime à Lorient, que le jeune TREONDART fait l'école de la Marine Marchande à Brest vers 1895. Le 30/08/1896, ayant épuisé tous ses possibilités de sursis, il rejoint le 3° Dépôt de Lorient pour sa conscription et il est "mis en congé" le 30/08/1897.

1903 TREHONDART eLEVE

Il gravit alors les échelons d'officiers de la marine marchande. Lieutenant en mars 1898 puis Capitaine en second en juin 1901. 

1903 TREHONDART Officier

On sait par son acte de décès qu'il sera Capitaine au long Cours sur un navire du nom du Général Lamorcière, qui pris part à la conquête de l'Algérie.

Quelques clics sur Internet et on découvre que le LAMORICIERE est un trois mâts barque ayant une fonction de vraquier et qui avait comme "sister-ship" (navire identique sous un nom différent), le GENERAL MELLINET,  et le LOUIS PASTEUR. Ces noms de navires vont nous permettre de trouver une photo non du Lamoricière mais du Général Mellinet.

1903 TREHONDART Général Millinet

On retrouve ses dimensions et l'identité de ce trois mats barque. :

longueur hors-tout  : 81.29 m
longueur entre perpendiculaires  : 76 m
Largeur : 11.20 m
Creux : 6.60 m. Au pont : 7.30 m
Tirant d'eau  en charge : 6 m
poids lège  : 1 490 t
port en lourd :  2500 t 

déplacement 3 650 t 

Jauge brute : 1 940 tx
Jauge nette : 1 500 tx
Voilure: 2 500 m2

Voiliers nantais logoDESCRIPTION : Construction rivée. Mâts de hune en un seul morceau, avec les bas-mâts, en acier. Mâts de 37 m. de hauteur, sans compter le mât de perroquet, en bois. 22 hommes d'équipage.

 CONSTRUCTEUR : Société des Ateliers et Chantiers de Normandie Laporte et Cie, spécialisé dans les "Caps Horniers". La construction de la coque du navire est achevée en cinq mois.

 ARMATEUR : Marine marchande française, Société des Voiliers Nantais, Nantes.

DATE DE POSE DE LA QUILLE SUR CALE : 15.04.1895


DATE DE LANCEMENT : 07.09.1895  Sous un soleil de plomb, le voilier joue un mauvais tour à sa marraine, Mme Pergeline, épouse de l'administrateur des Voiliers Nantais : il glisse sur son ber avant que cette dernière n'ait eu le temps de trancher la corde.
DATE DE DEPART DES CHANTIERS  :15.10.1895. Le premier voyage du LAMORICIERE dure deux ans : Chili-Californie-Afrique du Sud-Nouvelle-Calédonie. Le capitaine Crequer en prend ensuite le commandement au Havre.

Cet article du Ouest-Eclair de 1904, nous apprend que la compagnie d'assurance La Lloyd, le considère perdu. On apprend qu'il parti en novembre 1903 de Nepoui en Nouvelle Calédonie avec un chargement de minerai de nickel qu'il devait livrer à Glasgow en Ecosse empruntant une route passant par le Cap Horn...

1903 TREHONDART Cap horn

L'article ajoute qu'il était commandé "par un excellent marin du Morbihan, le capitaine Tréhondart qui périt en mer avec son équipage de 21 marins

1904 Ouest Eclair

La même source

http://www.culture.gouv.fr/culture/inventai/itiinv/chanthnor/lamo.htm

ajoute :

"Alors qu'il devait être vendu à la Société Bordes, le voilier est porté disparu sur la ligne de Nouvelle-Calédonie en novembre 1904, lors d'un transport de nickel. On pense qu'il aurait heurté un iceberg..."

1874 Frederic Edwin Church 1826 1900 The Iceberg 

1874 Frederic Edwin Church-1826-1900-The Iceberg

 

En consultant les registres de décès de Séné, entre 1840 et 1990, on repère facilement la transcription des actes de décès de marins péris en mer lors d'un naufrage. L'acte y apparait souvent retranscrit sur une ou plusieurs pages.

Avec un peu d'attention on note la mention "décédé en mer" quand il s'agit d'un simple pêcheur de Séné qui n'a pas fait l'objet d'un jugement au tribunaL

Les Archives du Morbihan et la Bnf Gallica mettent également en ligne de vieux du Morbihan et le Ouest Eclair couvrant la même période. En recherchant avec des mots clefs judicieux, tels les noms de nos villages, Moustérian, Montsarac, Kerarden ou des noms de familles bien sinagotes comme DORIOL, NOBLANC, on peut trouver des articles de presse relatant une noyade d'un Sinagot.

Ainsi parvient-on à réunir une liste assez fournie de marins de Séné morts dans l'exercice de leurs activités maritimes.

Qui étaient ses "enfants de Séné" péris en mer ? Quelle était leur activité maritime ? Dans quelles circonstances ont-ils perdu la vie en mer ? Que nous apprennent ces destins dramatiques sur l'actiivté des marins de Séné?

Parmi ces marins de Séné, on dénombre environ 70 marins militaires, engagés ou accomplissant leur concription, péris en mer dans le cadre d'un conflit ou bien dans un hôpital militaire au cours d'un conflit ou en période de paix. Les maladies qui emportent nos marins en période de guerre traduisent des consitions d'hygiène lamentables à bord des navires : fièvre jaune au Mexique, choléra pendant la Guerre de Crimée, tuberculose pendant la Première Guerre Mondiale.

Bien sûr de nombreux marins perdirent la vie au cours d'un fait d'armes comme les différents torpillages de bateaux pendant la Première Guerre Mondiale. Parmi ces bateaux coulés par la Kaiserliche Marine allemande, 6 bateaux de la marine marchande.

Lire les pages dédiés à ces conflits et la pages sur les marins de Séné morts pendant la Première Guerre Mondiale.

D'autres marins militaires de la Marine Impériale ou Nationale, embarqués lors d'opérations extérieures, sont tombés malades en mer. Ils sont parfois soignés dans un hopital temporaire à l'étranger ou dans un hôpital maritime en métropole mais succomberont également de leur activité de marin. Lire les portraits de marins.

Signalons également l'explosion du IENA ou disparu le marin LE DORIOL et la collision due la FRAMEE ou fut englouti le marin sinagot MALRY..

Cet étude a permis de relever, plusieurs marins de Séné qui accomplissaient leur conscription et qui périrent en mer. Par expemple, le marin NOBLANC Albert Julien [4/06/1888 Kerarden 17/08/1910] disparu en mer dans l'Atlantique nord alors qu'il était à bord du VILLE DE DIJON.

1913 Noblanc Albert DIJON

Tout comme le marin PIERRE Alfred [12/01/1899 Kerarden 29/03/1914] dont un jugement établi sa disparition en mer alors qu'il était à bord du trois mâts AMIRAL CECILE.


1914 PIERRE Alfred Pierre Amiral Cécile

Sous le statut de militaires mais loin d'un conflit ouvert, des marins de Séné ont perdu leur vie en explorant de nouvelles contrées. Marins navigateurs, dans la lignée de La Pérouse, ils ont mis pied à Nossy Bé, à Tahiti ou à Port aux Français. Il s'appelaient MAHE, MORIO et LE FRANC. Lire articles associés. 

A côté de ces marins militaires, cette étude a recensé environ 70 marins pêcheurs de Séné morts dans leur activité professionnelle. La lecture de ces articles nous indique que les pêcheurs de Séné opèrent souvent à plusieurs bateaux en mor bihan ou mor bras, pour se porter secours le cas échéant.  Premiers utilisateurs de la mer à Séné, ils sont sans doute bien plus nombreux tout au long de l'Histoire Maritime de Séné à avoir péri en mer lors d'une pêche. Lire la page qui leur est dédiée.

18xx Théophile Deyrolles Pêche aux maquereaux

Théophile-Deyrolles-Pêche-aux-maquereaux Musée Quimper

De tout temps, les habitants de la Presqu'ile de Langle ont essayé de communiquer par bateau avec Vannes via Conleau et les îles du Golfe du Morbihan. Cette étude a permis de mettre en relief de simple habitant de Séné qui perdirent leur vie en gagnant qui Arradon, qui Vannes, qui l'Ile d'Arz.

Par exemple, le sieur Patern MALRY [4/01/1828-14/01/1879] a chaviré dans le bras de mer séparant Cadouarn et l'île de Boëd.

A la fin du XIX°siècle, les passeurs vont développer leur activté à Barrarach. Deux illustres "petits passeurs" de Conleau de la famille LE GUIL perdront leur vie dans cette activité de transport de passagers. Lire article sur l'histoire des passeurs de Conleau.

A plus grande échelle, le transport de passagers a donné lieu à des naufrages de paquebots qui ont marqué les annales du transport maritime. Ainsi en 1920, la marin LE FRANC disparait lors du naufrage de L'AFRIQUE . Lire article associé.

Cependant, cette étude sur les marins disparus en mer a mis en évidence que la majorité étaient des marins de commerce, simple matelot de tous âges, maitre de cabotage ou capitaine de cabotage. 

Lire également l'article dédié aux marins de Séné employés dans la marine marchande.

Militaires marins, marins pêcheurs, marins navigateurs, marins de paquebot, marins passeurs, marins de la marine marchande. L'activité maritime des marins péris en mer était variée.

LE DORIOL François Marie [5/03/1848 - 7/07/1873] est peut-être le premier et unique régatier de Séné a avoir péri en mer lors de Régates de Vannes à Conleau, alors qu'il concourrait sur son sinago le "DEUX FRERES", comme nous le raconte cet article de presse d'époque. Les Régates de Conleau" était une compétition de voiles à laquelle les marins sinagots participaient dans la catégorie "Sinago". Elle ruent leur heures de gloire à la fin du XIX°s et perdurèrent jusqu'avant la Première Guerre Mondiale. Il disparu le 6 juillet à 4H du soir et son corps fut retrouvé le lendemain.1873 DORIOL Regate deces

1873 Séné Regates Conleau

Les marins étaient également de tout âge, mousse et novices et on compte également des femmes pecheuses qui perdirent la vie en mer, le plus souvent dans le Golfe du Morbihan.

La disparition au large du Havre le 26 mars 1902 du sloop ETOILE DE MER eut une grand retentissement. LE GREGAM Célestin Vincent Patern [19/02/1884 Moustérian 26/03/1902],  novice âgé de 18 ans et  AUFFRET Auguste [18/05/1887 Moustérian 26/03/1902], mousse âgé de 15 ans, perdirent la vie, leur corps retrouvés furent enterrés au cimetière du Havre, comme le relate cet article de presse.

1902 04 Le gregam noyade

1905 Pierre Vaillant Le mousse

1905-Pierre-Vaillant-Le-mousse

Le novice LE DORIOL Sylvestre [20/12/1846 Montsarrac 29/08/1868]  embarqué sur le brick LOUIS XIV décéda à bord du navire, il avait 14 ans. Le navire "étant à la mer" son corps fut sans doute jetté à la mer.

1868 LE DORIOL Sylvestre BIS

Le novice ROBERT Maxime Marie [9/07/1857 Ranquin 7/02/1874] disparu lors d'une tempête dans la Manche au large de Camaret, sur le lougre MADELEINE FERDINAND. Il avait 17 ans.

Le novice DORIDOR Armand Vincent,[6/03/1872 Montsarrac 11/03/1891] quant à lui, perdit la vie à l'âge de 19 ans, au large de Penzance, dans le canal de Bristol, lors du naufrage du lougre ANNA BLANCHE qui disparu avec 5 autres marins pris dans une tempête.

1891 Presse Anne Blanche

LE BLOHIC Joseph Marie [17/03/1885 Langle 03/02/1904] disparu à l'âge de 19 ans dans le Golfe du Morbihan près de Port Navalo lors du naufrage du BALTIMORE.

Et pour mémoire, le jeune DARON Louis Jean Marie [4/01/1900-31/07/1917] qui sombra lors du torpillage du MADELEINE  qui transportait du nitrate pendant la Première Guerre Mondiale. Voir les pages sur la guerre de 14-18.

La mer a également emporté de jeunes mousses natifs de Séné dont le plus jeune avait 11 ans.

les mousses6

Joseph QUESTREBERT de Cadouarn [30/04/1825-4/02/1840] était à bord de L'AIMABLE PELAGIE en relache dans le port de Camaret. Un coup de vent a fait tombé le jeune mousse dans la douve de la tour de Camaret où il s'est noyé. Il n'avait pas 15 ans. Un article de presse rapporte les mouvements de bateau en septembre 1840. L'AIMABLE PELAGIE transportait des fut de vin depuis Bordeaux vers la Bretagne et y ramenait des futs vides comme l'HIRONDELLE.

1841 MARCADET Mousterian famille

1840 presse Aimable Pelagie

Joseph MARCADET [1830 ca -3/04/1841] était établi avec sa famille à Moustérian comme l'atteste le dénombrement de 1841. Dans la nuit du 3 au 4 avril 1841, l'HIRONDELLE sur lequel il était embarqué a fait naufrage sur l'île de Patiras dans l'estuaire de la Gironde, coimmune de Saint-Androny. le jeune mousse avait tout juste 11 ans.

LE MEUTE Louis Marie [4/11/1850 Ambon 30/10/1863] disparu en mer lors du naufrage du chasse marée LE SAINT VINCENT et son corps fut retrouvé à St Michel Chef Chef le 11/11/1863. Il avait 13 ans.

Auguste Marie LE DORIOL [24/10/1870 Montsarrac 15/10/1883] péri avec 4 autres marins de Séné lors du naufrage du LOUISE & LOUISA à l'âge de 13 ans.

LE FRANC Pierre Marie [17/09/1873 11/05/1889]  âgé de 15 ans qui décéda à bord du sloop JEANNE MARIE alors en Angleterre au port de Falmouth en Cornouailles.

Aimé Pierre Marie COCARD |22/11/1876 Montsarrac 10/03/1891] a péri en mer à l'âge de 15 ans lors du naufrage du SOUVERAIN au cours duquel 5 autres marins disparurent.

Célestin François Marie TREHONDART [13/05/1883-4/12/1896] a sombré avec la goélette GARIBALDI perdu "corps et bien" entre Saint-Nazaire et Plymouth. Il était âgé de 13 ans

AUFFRET Auguste [18/05/1887 Moustérian 26/03/1902] disparu avec le slopp ETOILE DE MER qui fit naufrage dans la Manche. Il est enterré au Havre. Il avait 15 ans.

PIERRE Joseph Marie [ca 1894 Canivarch 23/10/1908] âgé de 14 ans, était à bord du JEANNE D'ARC. Son corps fut retrouvé à Kerpenhir le 2/11/1908.

Réné Jean Marie NOBLANC [20/10/1913-10/07/1928] a péri en mer alors qu'il naviguait à bord de son bateau LA COUBRE au large de La Rochelle. Il n'avait pas encore 15 ans.

Il faut rajouter à cette bien triste liste, les noyades d'enfants : LE DORIDOUR Vincent Marie [3/11/1877 Langle 12/08/1884] à peine âgé de 7 ans;  LE FRANC Alexandre Louis Marie [15/01/1905 Kerdavid 27/05/1915] âgé de 10 ans, qui périt lors du chavirage de la chaloupe amené par sa soeur Joséphine et sa tante Marie Héloïse CLERO.

1884 LE DORIDOUR 7 ans

1880 Alfred Guillou La relève des casiers

La relève des casiers 1880 Alfred GUILLOU Musée de la Compagnie des Indes

Ces recherches n'ont pu mettre en évidence que des femmes, épouses ou filles de pêcheurs, perdirent la vie au cours d'une peche en mer.

 

Mousses, novices, femmes, jeunes marins ou marins retraités, la mer a emporté un grand nombre de Sinagots au cours des dernières décennies. 

A la lecture de ces articles de journaux et de ce dénombrement des naufrages et autres noyades, on s'aperçoit que la deuxième moitié du XIX°siècle concentre la plus grande proportion de péris en mer. C'est l'âge d'or de la marine marchande et la période pour la marine française de grands voayges et de la constitution d'un Empire Colonial. Nombreux furent les marins à payer de leur vie l'essor maritime français.

Les maires de Séné de la III° République établissaient même dans la table annuelle, la liste des Sinagots péris en mer !

1890 SENE Disparus en mer

Cet article de 1891, présente une statistique sur les "évènements de mer" au cours de l'année 1889. L'administration dénombre 241 bateaux naufragé dont 178 navires sombrés ou brisés et 63 échoués. Le naufrage du VENDEE est cité au cours duquel le marin de Séné, Hervé, périra (Lire article). On note le lourd tribu des marins allant a Terre Neuve.

1891 Presse stattisque naufrage

Par le passé, il etait fréquent en Bretagne de réaliser un ex-voto pour rendre grâce à Dieu quand un bateau était sorti indemme d'une tempête. Notre église saint-Patern est orné sur ces murs de deux ex-voto.

Henri Royer LEx voto 1898 musée Quimper

Henri Royer L'Ex-voto-1898- Musée-Quimper

Le Saint Louis semble dater de 1976, sans que l'on sache précisement le modèle de bateau reproduit. L'Ange Gardien représente un trois mats. Un autre ex-voto du nom de Ange Gardien est également présent à l'église de Houedic. 

SENE ex voto  ex voto sene

La liste suivante rassemble les noms des marins disaprus, le nom des navires péris en mer recensés à ce jour sur la période 1840-1940.

[ insérer liste]

Fort heureusement, les progrès dans la sécurité des marins iront grandissant aussi bien dans la marine marchande que chez les marins pêcheurs. Depuis la dernière guerre mondiale, le nombre de marins à Séné est allé décresendo et notre commune aujourd'hui ne compte guère que quelques marins pêcheurs ou ostréiculteurs qui travaillent désormais en toute sécurité.

Le relai a été pris désormais par les marins plaisanciers qui sont nombreux dans notre commune à naviguer sur leurs bateaux à voile ou à moteur mais également sur de vieux gréments restaurés et de vieux Sinagos afin de perpétuer la tradition maritime de Séné.

Que peut-on faire pour garder le souvenir de ces marins de Séné, mousses, novices, matelots, maître de cabotage, marins pêcheurs et pêcheuses qui ont péri par le passé dans le cadre de leur activités maritimes ?

 

 

 

 

 

 

 

1840 Eugène Isabey Bateau Pêche Mauvais temps

1840 ca Bateau de Pêche par Mauvais temps Eugène-Isabey [1803-1886]

National Gallery of Art Washington

Cette étude a recensé environ 70 marins pêcheurs etpêcheuses de Séné morts dans leur activité professionnelle.

La lecture de ces articles nous indique que les pêcheurs de Séné opèrent souvent à plusieurs bateaux en mor bihan ou mor bras, pour se porter secours le cas échéant. Premiers utilisateurs de la "petite mer", on peut avancer qu'ils sont sans doute bien plus nombreux sur cette période et tout au long de l'Histoire Maritime de Séné à avoir péri en mer lors d'une pêche. En effet, les premiers actes de sépultures et de décès n'indiquaient pas la nature du décès.

Tombés à l'eau de leur bateau à cause d'un coup de vent ou en manoeuvrant leur voiles, ils ne savaient pas nager pour la plus part. Nous disposons de quelques articles de presse qui relatent les circonstances de leurs disparition dans les eaux du Golfe du Morbihan au de la Baie de Quiberon.

A plusieurs sur leur chaloupe, leur sloop, leur sinago, quand un drame survient, c'est un père et son fils qui disapraissent, c'est un mari et son épouse qui périssent. Ces chavirages, ces noyades, ces naufrages dans le Golfe du Morbihan ou en Baie de Quiberon bouleversaient les familles...

Cet article de 1905 rend compte de l'état misérable de l apopulatin de pêcheurs sinagots au début du siècle.

1905 Sinagot pecheurs misére

Marin pecheur et son fils

La liste est longue des Sinagots et Sinagotes qui disparurent en mer (voir la liste en fin d'article). Ne sont cités dans cette page, par ordre de date, que les disparitions les plus dramatiques et celles documentées par un article de presse.

TREHONDART Julen [ ca 1817 Montsarrac 31/01/1859] était parti pêcher dans le Golfe du Morbihan avec deux de ses filles dont TREHONDART Marie Jeanne [5/06/1844 Montsarrac 31/01/1859]. Cet article relate leur chavirage.

1859 TREHONDART noyade SénéC'est la cas de la disparition de Vincent PIERRE [25/05/1810-2/05/1863], mort en mer alors qu'il était à bord de la JEUNE VINCENTE avec son fils pour une pêche à la crevette.

1863 05 06 Séné naufrage

  

Sur son acte de décès, l'officier d'état civil confirme la nature de son décès.

1863 Noyade PIERRE

Cette même année eut lieu en octobre 1863, la perte du chasse marée LE SAINT VINCENT du maitre de cabotage Mathurin NOBLANC qui sera également victime d'un autre naufrage...

Trois marins de Séné périrent en mer. LE FRANC Jean Marie, âgé de 30 ans [ca 1833- 30/10/1863]. Son corps fut retrouvé le 4/11/1863 à l'anse d'Escoublac, près du rocher de Pornichet. Le jeune mousse LE MEUTE Louis Marie [4/11/1850 Ambon 30/10/1863] fut retrouvé à St Michel Chef Chef le 11/11/1863.  On retrouva le corps de LE RAY Pierre [8/04/1835 Kerarden 30/10/1863] à la pointe de Bée, près du vieux port de Pornichet. Un article d'époque relate les péripéties du naufrage qui fut observé de la côte.

1863 Naufrage St Vincent

PIERRE Vincent [2/10/1803 Cadouarn 27/03/1865] et sa fille PIERRE Marie Julienne [17/02/1838 Cadouarn 27/03/1865] périrent dans le Golfe du Morbihan entre l'Ile d'Arz et Ilur. Le cadavre du père fut rendu par la mer le 12 avril.

Lors d'une tempête en janvier 1869, plusieurs bateaux partis pêcher au large de Pénerf furent drossés par les vagues comme le raconte Gilles%Millot dans son ouvrage consacré aux sinagos et comme le confirme cet article de presse.

1869 BRETAGNE LE PRIOL MERIEN

Jean Pierre LE PRIOL [31/03/1838 Langle 30/01/1869] et Jean Mathurin MIRAN [6/03/1849 Langle 30/01/1869] embarqués sur leur sinago BRETAGNE périrent en mer.

Le jeune couple de mariés Mathurin PLUNIAN [17/02/1844 Langle 4/04/1869] et Marie Anne MORICE [2/02/1850 Langle 29/01/1869] périrent également lors de cette pêche. Leurs corps furent trouvés le jour même pour l'épouse et en avril pour le mari sur la grève de Betahon, baie de Keroyal en la commune d'Ambon.

LE FRANC Jacques [27/04/1820 Moustérian 6/04/1869] et le jeune DANET Marc [28/02/1853 Moustérian 6/04/1869], voisins de Moustérian, qui pêchaient ensemble se noyèrent à la pointe de Penvins en Sarzeau.

DANET Pierre [21/07/1853 Canivarch 12/05/1871] et son fils DANET Jean Marie [22/08/1852 Canivarch 12/05/1871] perdirent la vie près de Boed lors d'une sortie de pêche.

PIERRE Julien Marie [22/07/1827 Cadouarn 5/01/1877] et sa fille PIERRE Jeanne Marie [22/04/1860 Langle 5/01/1877] se noyèrenet dans le Golfe du Morbihan près de Séné.

Deux autres articles de novembre 1879 et mars1880, nous relatent les péripéties d'une pêche en fraude, au cours de laquelle, une pêcheuse, un pêcheur et un patron pêcheur perdirent la vie dans le Golfe du Morbihan.

1879 Cadero fraude Malry noyade  1880 03 20 Séné Cadouarn noyade

Ainsi on comprends que Julien LE FRANC [17/10/1848-25/11/1879] et François Louis CADERO [18/04/1842-12/02/1880]  étaient parti draguer les huitres en fraude dans le Golfe avec Mme MALRY et qu'ils perdirent tout trois la vie. Le corps de Marie Vincente CALO, veuve MALRY, [3/05/1832-25/11/1879], sera retrouvé le 16/02/1880 au large de Penboch.

18xx Théophile Deyrolles Pêche aux maquereaux

Théophile-Deyrolles-Pêche-aux-maquereaux Musée Quimper

Cet autre article montre qu'il aura fallu également plusieurs semaines pour que la mer restitue le corps du marin pêcheur François MOREL [16/01/1849- 4/12/1895] disparu en Baie de Quiberon.

1895 12 29 Noyade Morel

1895 12 29 Noyade Morel extrait

COLENO Vincent [16/09/1841 Bourg 11/06/1899], meunisier de son état était partie à la pêche quand il se noya dans le Golfe du Morbihan.

1899 06 16 Noyade

Les jeunes marins ne sont pas épargnés par les fortunes de mer. Cet article de février 1904 nous raconte la disparition du novice Joseph Marie LE BLOHIC [17/03/1885 Langle 3/02/1904] au large de Port Navalo alors qu'il est embarqué avec son parrain, patron de pêche, sur le BALTIMORE.

1904 LE BLOHIC Baltimore

1 adieu alfred guillou

L'Adieu d'Alfred GUILLOU 1892 Musée Beaux-Arts Quimper

Ces deux coupures de presse relatent le décès du marin pêcheur DANET Aimé Marie [ca 1871 - 2/01/1905].

1906 01 Canivarch pecheur Danet péri

Cette autre coupure de presse datée d'avril 1905, permet d'identifier le pêcheur LE DORIOL Jean Marie [16/05/1849 Ile d'Arz 21/03/1905

1906 04 01 SENE Doriol noyé

En 1908, le jeune mousse Joseph Marie PIERRE [ca 1894 Canivarch 23/10/1908] disparu à l'âge de 14 ans au large de Grand Mont en Arzon, alors qu'il pêchait sur la chaloupe JEANNNE D'ARC.[à préicser etat civil]

1908 PIERRE Joseph Grand Mont

A la vie a la mer lappareillage voilier marin mousse f8 dugas

Cette autre article d'octobre 1911, nous indique que le pêcheur Ange LE GARREC [15/10/1891 - Ile d'Ars -  30/09/1911], fils du meunier de Cadouarn,  s'est noyé au large de Tascon. C'était le frère de Le Garec Jean Pierre Joseph Mort pour la France le 18/10/1917.

   1911 10 09 Sene Noyé

A la veille de la guerre, le marin DUBOIS Mathurin Louis Marie [22/10/1869 Meniech 19/03/1914] manoeuvre la voile de sa barque SAINT SAUVEUR  au large de Govian. Il tombe à l'eau et se noye, comme le relate cet article de presse d'époque.

1914 03 noyade marin

Ces deux articles permettent de connaitre comment LE FRANC Alexandre Louis Marie [15/01/1905 Kerdavid 27/05/1915] et sa soeur LE FRANC Joséphine Marie Louise [4/12/1899 Cadouarn 27/05/1915] périrent noyés au large du Logeo avec leur tante CLERO Marie Héloïse [13/11/1893 Cadouarn 27/05/1915]. L'article ne dit pas que la mère des enfants, Marie Mathurine CLERO vit seule, son mari, Alexandre LE FRANC est incorporé au 6° Régiment d'Infanterie Coloniale depuis janvier 1915...Le père CLERO Jean Marie est quant à lui veuf et ses garçons sont mobilisés. Le corps de son petit-fils âgé de 10 ans sera retrouvé sur le rivage le 11 juin 1915.

CLERO Séné peche noayde

LE BLOHIC Joseph Marie [13/09/1856 Canivarch 06/05/1916] tomba à l'eau malencontreusement et se noya, comme nous le raconte cet article de presse d'époque.

1916 LE BLOHIC noyé

Le 9 mars 1917, DANET Edouard Emile Marie [19/09/1890 Canivarch 09/03/1917] et LE DORIOL Jean Marie [25/11/1898 Meniech 09/03/1917], beaux-frères, perdirent la vie lors d'une sortie de pêche en mer.

Le 25/07/1929, le tribunal de Saint-Malo statua sur le naufrage du navire de pêche malouin, le MARIE EDOUARD dans la Manche le 23/12/1927. A son bord, 5 marins qui périrent en mer ce jour-là, dont le marin LE DUC Ange Anselme [18/06/1907 La Garenne 23/12/1927].

1927 Marie Edouard LE DUC

RICHARD François Marie [19/08/1877 Cariel 26/10/1930] s'est noyé au large de Montsarrac.

1930 RICHARD Montsarrac

L'acte de décès de JACOB Alexandre Jean Marie [31/08/1899 Langle 30/09/1932], ne livre que peu d'éléments. On retrouvera son corps en pleine mer entre Belle Île et Quiberon, une semaine environ après sa disparition. Une recherche sur la presse numérisée des Archives du Morbihan permet de trouver un article qui donne quelques éléments sur sa disparition au large de Billiers. Une carte de l'IGN de 1950 permet de préciser les lieux où périt le pêcheur de Séné embarqué sur L'ETOILE..

1932 JACOB Alexandre Jean Marie

1932 ETOILE jacob NAUFRAGE

 

JACOB naufrage Billiers

Cet autre article daté de 1935, nous informe sur la disparition de deux marins pêcheurs, en Baie de Quiberon, au large de la Trinité sur Mer, dans la nuit du 4 au 5 décembre. LE ROY Louis Marie [31/08/1899 Méniech 05/12/1935] et LE RIDANT Ange [27/11/1906 Ranquin 05/12/1935] tous deux disparus alors qu'il pechaient sur la JEUNE MINNIE.

1935 12 15 Séné naufrage pecheurs

NOBLANC Patern [7/05/1886 Moustérian 12/09/1940], marin en retraite tombera à la mer près de l'ïle aux Moines.

1940 NOBLANC presse

 

Poursuivre avec la lecture de l'article sur les derniers marins de Séné péris en mer.

 

 

 

Un extrait singulier dans le registre de l'état civil de Séné permet de mener un autre enquete sur le marin Jean Marie CLOIREC. On lit difficilement le nom du bateau sur lequel il était embarqué et sur lequel il périt le 31/01/1902.

1902 CLOAREC Naufrage Charanal

On poursuite la recherhce pour trouver son acte de naissance qui nous indique qu'il naquis au village de Montsarrac le 3/04/1873. Patiemment, on finit par repérer dans le dénombrement de 1891 la composition de la famille CLOAREC.

1891 CLOAREC Monntsarrac

Comme tous les marins, il a un dossier au Service Historique de la Marine à Lorient. On y apprend qu'à l'âge de 12 ans, le 19/02/1885 il est mousse sur le Valérie Victoire, un canot de Vannes. Il deviendra novice le 5 mai 1891 sur le lougre Adrien. En juillet 1893 est rejoint le 3° Dépôt des Equipages à Lorient pour y accomplir sa conscription. Il sera mis "en congé illimité" le 24/07/1898.

1878 CLOAREC Mousse

Son doisser nous indique également quel furent les derniers bateaux surlesquels il fut marin. Le 24 janvier 1902, il embarque sur la trois mats CHARANAL pour un voyage qui doit amener le bateau de Nantes vers Port Talbot en Cornouilles en Angleterre.

1903 CLOAREC Dernier Bato

Fort de ces précisions sur la vie du marin CLOAREC, on part à la recherche sur internet du naufrage du bateau CHARANAL en janvier 1902. Rapidement on retrouve une page internet où un pasionné d'histoire maritime nous livre le compte rendu de l'unique survivant de ce naufrage avec moulte détail sur la manoeuvre des voiles du trois mats.

"Au large d'Ouessant, le trois-mâts français Chanaral (1420 tx) en route sur lest vers Port Talbot, se retourne dans la tempête et disparaît avec 21 membres d'équipage. Il n'y a qu'un seul survivant, le Second qui, dans son rapport de mer, décrit les circonstances de la perte du navire.

Je soussigné Le Grand, second capitaine du navire Chanaral, du port de Dunkerque, appartenant à MM. Antoine-Dominique Bordes et Fils, armé de 22 hommes d'équipage, le grand panneau condamné, déclare être parti de la rade de Saint-Nazaire le jeudi 30 janvier dernier, à destination de Port-Talbot. Ayant à bord 700 tonnes de sable comme lest, avec un bardi soigneusement fait au milieu, nous sommes partis de Saint-Nazaire à 4 heures du soir à la remorque et sous la conduite d'un pilote.

1902 CLOAREC voilure trois mats

Il ventait forte brise du Nord-Est et le baromètre était très haut.

A 6 heures du soir, après avoir largué le remorqueur et débarqué le pilote en dehors des passes, nous établissions les trois fixes, le grand foc, le petit foc et les voiles d'étai majeures. Pendant la nuit, rien d'anormal, tout étant en ordre à bord et saisi en cas de mauvais temps. A 11 heures du soir, nous étions dans l'Ouest du feu de Belle-Ile.

Le lendemain, 31 janvier, à la pointe du jour, le capitaine fait établir la misaine et l'artimon. Toujours forte brise du Nord Est qui tend à hâler l'Est. A 9 h 30 du matin, nous apercevons le phare de l'île de Sein et vers midi, le vent fraîchissant toujours de plus en plus, serti le grand foc, la misaine, les voiles d'étais, le perroquet de fougue et nous restons en cap tribord amures, sous nos deux huniers fixes, le petit foc et l'armiton.

Dans la soirée, il vente en tempête et la mer grossit de plus en plus. Le baromètre se maintient toujours très haut. Le navire en cape donnait de violents coups de roulis, mais se comportait très bien et rien ne nous laissait prévoir le dénouement fatal qui nous attendait quelques heures plus tard. Le maître d'équipage se trouvait de quart de 8 heures à minuit lorsque vers 10 heures et demie du soir, le navire se trouvant à environ 70 milles dans le Nord-Ouest de l'île d'Ouessant, il vient nous prévenir, le capitaine et moi, que le navire était engagé et que nous nous trouvions sur trois quilles.

Aussitôt le branlebas fut ordonné pour tout le monde et manoeuvrant nous essayâmes de virer de bord lof pour lof. Mais le navire était déjà tout chaviré sur bâbord et ne voulut obéir ni à son gouvernail ni à l'effet produit par les vergues brassées dans le vent. Le navire se couchait de plus en plus et une heure plus tard toute manoeuvre devenait impossible, la mâture étant déjà dans l'eau.

On s'occupa alors des embarcations, seul moyen de salut qui nous restait, mais hélas, sur quatre il n'en restait plus qu'une.

Lorsque vers 11 h. 30 du soir, le 31 janvier, le navire coula et que je me cramponnais à la baleinière de sauvetage qui s'était dégagée de ses saisines, nous étions six réunis sur la quille de cette embarcation, dont trois matelots, un mousse, le 2eme lieutenant et moi.

Enfin après une nuit terrible de lutte et de souffrances, auxquelles mes compagnons n'ont pu résister, je me suis vu sauvé le lendemain. 1 février, à 11 heures du matin, par le vapeur norvégien Victoria, capitaine Andersen, duquel je n'ai qu'à me louer pour les services qu'il m'a rendus pendant que j'étais à son bord. Le vapeur, allant de Valence à Liverpool, a relâché à Falmouth pour charbonner et c'est dans ce port que j'ai été débaqué le 3 février, à 10 heures du matin. Tel est mon rapport véritable et sincère pour servir et valoir ce que de droit.
Fait à Falmouth le 4 février 1902. Signé Jean LE GRAND.

La nouvelle du naufrage est parvenue en Morbihan par la presse qui renseigne sur le rôle d'équipage et les ciscontances du naufrage. Le Charanal était parti chercher du charbon à Port Talbot au Pays de Galles et pour tenir sa gite emportait du ballast. Il devait après gagner le port chilien de Tocopilla sans doute pour y charger du guano.

Par mi les victimes du naufrage deux mousses et le marin sinagot Jean Marie CLOAREC.

1902 Chanaral CLOAREC Equipage

 

 

Cette étude a permi de recenser environ 80 marins de la marine de commerce qui ont perdu la vie lors d'un naufrage, d'un chavirage ou d'une noyade accidentelle.

Quand ces recherches ont permis de réunir des documents pour illustrer et raconter ces fortunes de mer, une page leur est dédiée. Le naufrage du COURONNE au large de Cherbourg, dans lequel périt le Sinagot NOBLANC, ou encore celui du vapeur VENDEE où disparu le marin sinagot HERVE,  ainsi que le naufrage du CHARANALdans lequel périt CLOAREC, sont traités dans un article spécifique, comme les naufrages de marins charbonniers JEAN et PIERRE sur le CHARLES LE BORGNE et le BELLE ILE et la disparition du capitaine au long court TREHONDART et de son trois mats LAMORICIERE.

Naufrage du Neil jess sauve par Notre Dame du Salut

On retiendra également de ce dénombrement les disparitions suivantes, soit parce qu'elle impliquèrent plusieurs marins de Séné, soit parce qu'elles ont pu être documentées par un article de presse ou la photo de leur bateau. Ces disparitions sont rapportées des plus anciennes aux plus récentes.

Lors d'un voyage vers Bordeaux, la goélette FANNY qui transportait des fûts de chêne vide, s'est échoué comme nos le raconte l'article cet article de presse. A son bord, le marin, LE GREGAM François Marie [25/03/1851 Montsarrac 12/02/1880]  fut emporté par une lame au large de Marennes.

1880 fany NAUFRAGE b

Fanny fut de vin

La goélette EMILIA FREDERIQUE, disparu lors d'un naufrage entre l'Angleterre et Ars en Ré emportant 4 marins dont les deux frères LE GREGAM,  Mathurin [01/04/1854 Moustérian 24/08/1883] et Julien Marie [4/06/1846 Moustérian 24/08/1883].

La lougre LOUIS & LOUISA, transportait du charbon entre Quimper et l'ïle de Ré. 4 marins de Séné disparurent lors de son naufrage : le mousse LE DORIOL ainsi que les marins NOBLANC Aimé Maria [24/10/1858 Cadouarn 15/10/1883], LE DORIOL Auguste Marie [24/10/1870 Montsarrac 15/10/1883], RAFIE Gildas [20/05/1859 Montsarrac 15/10/1883] et PIERRE Jean Marie [15/03/1860 Kerarden 15/10/1883].

NOBLANC Mathurin [2/03/1858 Kerarden 19/12/1884] a disparu lors du naufrage au large de la Nouvelle Ecosse, de la goélette ASH. La marin de Séné fut enterré sur l'Ile aux Sable.

1884 NOBLANC Ile aux sable

Le SOUVERAIN, en date du 10/03/1891, au cours duquel 5 marins disparurent corps et bien, dont le jeune mousse COCARD Aimé Pierre Marie |22/11/1876 Montsarrac 10/03/1891] et 3 autres marins de Séné : NOBLANC Théophile Joseph Marie [14/11/1864 Bellevue 10/03/1891], LE DUC Jean Marie [26/11/1863 Montsarrac 10/03/1891] et LE DORIOL Pierre Marie [9/05/1859 Montsarrac 10/03/1891].

L'ANTARES disparu le 2/11/1895 et 8 marins périrent dont 3 de Séné : LE GREGAM Jean Marie [3/12/1867- Montsarrac 2/11/1895], LE GREGAM Louis Marie [7/11/1867 Montsarrac 2/11/1895] et son  beau-frère, Joseph  Marie Abel CHRISTOPHE [2/06/1839 Saint Gildas 2/11/1895].

Le brick goélette MOMBERT qui fit naufrage le 4/11/1895 au large des Sables d'Olonnes, emportant 6 marins dont le maître de cabotage EVENO Jean Louis [21/04/1858 Bourg 4/11/1895].

1885 12 Mombert goelette chavirage

LE RAY Toussaint [14/08/1856 Kerarden 4/12/1896] et le jeune mousse TREHONDART Célestin François Marie  [31/05/1883 Montsarrac 4/12/1896] perdirent la vit sur la goélette GARIBALDI entre Saint-Nazaire et Plymouth.

1896 LE RAY Garibaldi

LEYEC Mathurin Jean [3/09/1873 Langle 6/12/1896] perdit la vie lors d'un voyage au départ de Bayonne vers Cardiff à bord du Vapeur COMMENTRY pris dans une tempête où les 18 marins disparurent en mer. Le bateau transportait des poteaux pour les mines usinés à partir de pins de la forêt des Landes et destinés aux mines de charbon au Pays de Galles.

LEYEC Dax poteaux de mines

Comme l'indique ces coupures de presses, plusieurs corps de marins furent retrouvés sur la côte Atlantique.

1896 Commentry Naufrage

PIERRE Julien Marie [9/12/1862 Moustérian 18/06/1897] quant à lui, disparu lors de la collision du vpaeur SOPHIE avec un dundee au large de l'île d'Oléron Les Charbonnières. Il fallut un jugement pour attester sa disparition et l'acte fut retranscrit à Séné.

1897 06 Vapeur Sophie

LE PRIOL Vincent Louis Marie [4/10/1899 Langle 29/05/1930] se noie le 29 mai 1930 en regagant son bord sur le EDIMBOURG, quai des Antilles à Nantes. Il était matelot chauffeur sur ce vapeur de la Compagnie Delmas Frères de la Rochelle. 

1930 LE PRIOL Edimbourg

1930 LE PRIOL Edimburg    1930 LE PRIOL delmas

Cet article de presse de mai 1930, nous précise les circonstances de la disparition de RICHARD Vincent Marie [12/02/1903 Kerarden 27/05/1930], dans la rade de Port de Bouc près de Martigues, alors qu'il regagnait son bord sur le PLM-15.

1930 RICHARD Port de Bouc

Le PLM 15 faisait partie d’une série de 6 charbonniers commandés, par la Société Maritime de Transports et d’Affrètements de Rouen, au chantier anglais « Smith's Dock, South Bank à Middlesborough ». Il fut lancé le 7 juin 1921. Long de 105,18 m, large de 15,08 m et d’un tirant d’eau de 6,91 m, il est propulsé par une machine alternative de 2357 CV permettant de naviguer à 11,5 nœuds. Ses 4 cales jaugent 3987 tonneaux.

1930 richard plm 1

 Léon LE FRANC eut quant à lui plus de chance alors qu'il était embarqué sur le BOREE.

Le 26 mars 1936, le navire BOREE, de la Société Navale de Caen, qui avait chargé du charbon à Tyne en Angleterre, faisait route vers Caen.
A cause d'un épais brouillard, il est entré en collision avec la bateau espagnol AIZKARAÏ MENDI. Le choc fut si fort que le bateau se coupa en deux et coula presqu'immédiatement.
9 membres de son équipage périrent noyés, dont le télégraphiste qui avais transmis le SOS. 13 marins furent sauvés par le AIZKARAI MENDI et le bateau anglais CADACEUS.

BOREE 1

1936 mars 28 Naufrage Borée LE FRANC

 Poursuivre avec la lecture de l'article sur les derniers marins de séné péris en mer.

 

 

 

 

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