Maires de Séné
- Secrétaire et Secrétaire Général de Mairie
- Les mairies de Séné
- Henri MENARD, un maire moderne à Séné
- Les maires honoraires de Séné
- Les maires de Séné de la Révolution à 1870
- Les maires de Séné sous la III° République
- GACHET & SEVIN, funestes adversaires1901
- LE MOUELLIC, maire pendant la guerre
- ROBERT, maire de Séné 1919-1928
- Les maires de Séné depuis la Libération 1945-80
Histoire des maires de Séné sous la III° République.
Le maire tel que nous le connaissons aujourd’hui est le résultat d’une lente « maturation » législative. Au fil du temps, son mandat s’est allongé en même temps que ses fonctions ont évolué de simple administrateur local, relais du Préfet et de l’Etat à celui de véritable élu local autonome.
Aujourd’hui, un maire est avant tout un urbaniste qui adopte un Plan Local d’Urbanisme. Le « PLU » est la loi « fondamentale » locale qui sert de fil conducteur à l’action municipale. L’autre rôle important du maire est d’être un animateur local en charge du « vivre ensemble » au travers des associations subventionnées et des services publics locaux dédiés à l’enfance, à la jeunesse et aux seniors.
Bien sûr, il reste un aménageur qui décide des équipements et des investissements dans les réseaux.
Hier, les chemins vicinaux puis l’adduction d’eau potable, puis l’électrification et l’assainissement. Aujourd’hui l’ADSL et la fibre optique.
Avant guerre les premières écoles, la premières mairies, puis viendront les équipements sportifs et culturels…
A la révolution, il s’est substitué au clergé pour gérer l’état civil et avec l’instauration du suffrage universel, les premières listes électorales, et avec le service militaire, les listes de conscrits. Il a reçu des pouvoirs de police pour nommer, hier, un garde champêtre et aujourd’hui gérer un effectif de policiers municipaux.
Avec l'essor de l'intercommunalité, son périmètre d'action va encore évoluer...
A partir des registres d’état civil, des dénombrements et de la presse d’époque que peut-on apprendre sur les maires de Séné de la III° République ?
Un tas de choses sur les péripéties de la vie municipale à Séné. Je vous laisse les découvrir. Lire également les articles consacrés à Jean Marie GACHET, Joseph LE MOUELLIC à Ferdinant ROBERT.
LISTE DES MAIRES DE SENE pendant la III° République 1870 - 1945
Pierre Marie LAURENT :1870 - 1871 et de 1876-1881 - Laboureur [20/10/1836 - Kernipitur - 7/04/1886 Vannes]
Séné compte 2702 habitants en 1871.
Vincent Pierre LE GALLES : 1871 -1876 - Cultivateur [3/09/1821 Cariel - 3/05/1893 Cadouarn]
Séné compte 2849 habitants en 1876.
François SURZUR :1881-1894 - Gendarme en retraite - Propriétaire [29/11/1813 Surzur - 18/01/1896 Séné]
Séné compte 2918 habitants en 1891.
Jean Marie LE REBOURS : 1894 1896 - Cultivateur [3/03/1836 Cariel - 6/09/1896 Cariel ]
Séné compte 2703 habitants en 1896.
Jean Marie GACHET : 1896 - 1901 - Meunier [7/05/1836 Saint Nolff - 19*/03/1901 Séné]
Séné compte 2742 habitants en 1901.
Louis LAURENT : 1901 - 1907 - Cultivateur [4/04/1863 - Kernipitur - 1/03/1907 Kernipitur]
Séné compte 2860 habitants en 1906.
Joseph LE MOUELLIC : 1907 - 1919 - Négociant en cidre, ancien brigadier de gendarmerie
[30/11/1866 Saint Aignan Pontivy - 16/09/1933 Poulfanc]
Séné compte 2820 habitants en 1911 et 2440 après la 1ère guerre mondiale en 1921..
Ferdinand ROBERT : 1919 - 1928 - Retraité des Douanes [23/01/1850 Quiberon - 30/03/1937 Moustérian]
Séné compte 2540 habitants en 1924.
Patern LE CORVEC : 1928 - 1929 - Serrurier - Commerçant [8/02/1880 Bourg - ]
Henri MENARD : 1929 - 1941 et 1944 - 1945 - Cuisinier, Hotelier [20/05/1887 Caen - 20/01/1946 Villers sur Marne ]
Séné compte 2091 habitants en 1936.
René FAYET : 1941 - 1944 - Ingénieur - Ancien Combattant [21/01/1888 Brest - 29/11/1967 Séné ]
Séné compte 2029 habitants en 1946.
La 3° République commence après la défaite de Napoléon III à Sedan et s’achève à la Libération en 1944.
Après la proclamation de la République le 4 septembre 1870, succède le Gouvernement de Défense Nationale. Cependant, la période révolutionnaire de la « Commune de Paris » oblige les Autorités à organiser des élections municipales qui ont lieu en novembre 1870, alors même que la guerre continue et que le siège de Paris par les Prussiens a commencé. Le décret du 24 septembre 1870, donne aux préfets de la III° République le soin de nommer les maires parmi les conseillers municipaux élus.
1870
A Séné, en novembre 1870, LAURENT Pierre Marie est nommé par la Préfet et succède à Mathrurin LE DOUARIN maire en poste depuis 22 ans, soit depuis la Révolution de 1848 !
En pleines négociations d’armistice avec la Prusse, la République naissante cherche ses institutions. L'Assemblée élue à Bordeaux en février 1871 discute rapidement un projet de loi municipale. La loi du 4 avril 1871 prévoit que les maires (sauf dans les grandes villes) seront élus pour 3 ans par les conseils municipaux et non plus nommés par les préfets.
1871
Aux élections municipales des 30 avril et 15 mai 1871, LE GALLES Vincent Pierre est élu maire pour 3 ans. Il va construire une mairie et une nouvelle église.
Vincent LE GALLES [3/09/1821 – 3/05/1893] est né à Cariel au sein d’une famille d’agriculteurs. Il restera célibataire jusqu’à son décès à Cadouarn en 1893. Son foyer est recensé au dénombrement de 1886. Il vit entouré de 3 domestiques.
"En 1871, un nouveau cimetière est créé, qui libère un vaste espace autour de l'église. Le conseil de la fabrique (instance de gestion des biens de l'église à Séné), autour du recteur François Jourdan et du maire Vincent Pierre Le Gallès, est d'accord pour ébaucher un projet de reconstruction." (Source Camille Rollando).
Selon le rapport du 9 novembre 1873, la première mairie de Séné est batie pour la somme de 9.000 frcs. (Source Emile MORIN). Elle était sise à l'emplacement de l'actuelle salle des fêtes.
Le 24 mai 1873, les députés retirent leur confiance à Adolphe Thiers. Les Royalistes portent au pourvoir le maréchal Mac-Mahon. La loi du 20 janiver 1874 redonne au pouvoir le droit de nommer tous les maires, sans obligation de les choisir parmi les conseillers municipaux. Les majorités au parlement vacillent. Les élections municipales, fixées au mois d’avril 1874, sont reportées à l’automne 1874 et les préfets sont invités à « changer autant de maires qu’ils le jugeront utile ».
En juillet 1874 le premier projet de nouvelle église proposé par l'architecte du département Maigné est rejeté par le conseil.(Source Camille Rolando).
1874
Aux élections municipales des 22 et 29 novembre 1874, LE GALLES Vincent Pierre est réélu.
En 1876, le second projet de nouvelle église porté par l'architecte du Fretay est approuvé mais n'aboutit pas.
Le 5 mai 1876, une circulaire ministérielle prescrit le retour des maires évincés en 1874. En attendant le vote d’une loi définitive, les députés annulent celle de 1874 et rétablissent la loi d’avril 1871. La loi du 12 août 1876 rétablit des élections des maires et adjoints dans toutes les communes sauf les chefs-lieux de département, arrondissement, cantons où ils étaient nommés par le Président de la République et choisis dans le conseil municipal.
Les prochaines élections normalement prévues en novembre 1877 seront repoussées à janvier 1878.
En 1877 la maire démolit l'ancienne église. (Source camille Rollando). En août 1877, l'architecte parisien Deperthe, contacté par le recteur Georges Le Buon, propose à l'évêché un nouveau projet. En décembre 1877 le marché est conclu.
1878
Aux élections municipales des 6 et 13 janvier 1878 LAURENT Pierre Marie est élu pour 3 ans.
Pierre Marie LAURENT [20/10/1836 Kernipitur – 7/04/1886 Vannes], tient sa "revanche" électorale. Il avait été nommé en 1870 comme maire. Cette fois, il est élu au sein du conseil municipal.
La famille Laurent est établie depuis plusieurs générations à Kernipitur. Son grand-père Hyacinthe Laurent a été maire de Séné pendant la restauration de septembre 1815 à avril 1824. L'acte de naissance de Pierre Marie nous indique qu'il nait lui aussi à la ferme de Kernipitur. Au dénombrement de 1886, on note que que la famille Laurent semble aisée avec sous son toit, 3 domestiques et le filleul.
En mars 1878, a lieu la pose de la première pierre de la nouvelle église.
Le 30 janvier 1879 le président mis en minorité démissionne. Jules Grévy est nommé Président de la République par l'Assemblée Nationale (Sénat et Chambre des Députés).
1881
Aux élections municipales du 23 Mai 1881, le candidat républicain, François SURZUR est élu.
François SURZUR n'est pas natif de Séné mais de ...Surzur au sein d'une famille de laboureurs. Son acte de mariage avec Marguerite Langle à Séné en 1844 nous indique qu'il est alors gendarme à Bignan. Il sera maire de Séné pendant 13 ans ! Au dénombrement de 1886, la famille de François SURZUR est établie à Séné. M. le maire est à la retraite de gendarme, sa femme est ménagère et le foyer loge la belle-mère, un "gagiste" et un domestique.
En juillet de 1881, l'usine chimique de la Garenne, anciennement les Ets La Gilardaie, devenus la société Ouizille, cessent leurs activités, comme nous le rapporte cet article de presse.
Cette activité de production de potasse et d'iode à partir du varech récolté en mer avait fait la prospérité du quartier de la Garenne et Kerarden. On avait aménagé une cale à La Garenne pour faciliter l'activité de l'entreprise.
Pendant son premier mandat de maire, la loi du 28 mars 1882 introduit l’élection des maires et des adjoints par le conseil municipal (sauf pour Paris, le maire ne sera élu qu’à partir de 1977). Le mandat est fixé à quatre ans.
La loi du 5 avril 1884 sera la la loi dite « la grande charte républicaine de la liberté municipale » qui constitua une véritable charte de l’organisation municipale dont plusieurs éléments existent encore aujourd’hui. Cette loi affirme le principe de l’élection des maires par le conseil municipal et reconnaît l’autonomie communale. L’article 61 de la loi précise : « Le conseil municipal règle par ses délibérations les affaires de la commune ». Communes et départements acquièrent ainsi le statut de collectivité territoriale. De plus, la loi du 5 avril 1884 favorisa la construction de mairies-écoles. Les communes doivent désormais fournir le logement des maîtres et le matériel scolaire. Les crucifix disparaissent des locaux scolaires.
1884 - 1888 - 1892
En 1884, aux élections municipales des 4 et 11 mai, ces nouvelles dispositions entrent en vigueur. A Séné François SURZUR est réélu pour 4 ans. Aux élections municipales des 6 et 13 mai 1882, François SURZUR est à nouveau réélu.
En septembre 1887, a lieu la consécration de la nouvelle église par l'évêque, le recteur Georges Le Buon en présence du maire François Suzur et de l'architecte Desperthes (Source Emile Morin).
Aux élections municipales des 1er et 8 mai 1892, François SURZUR est réélu pour son 4° mandat. En France c'est la ras de marée du camp républicain qui contrôle les 2/3 des municipalités.
Cependant, il tombe malade et décède le 18/01/1896. Etrangement, sa tombe existe toujours au cimetière communal. En fin mandat, il est remplacé par son adjoint, en janvier 1894.
Jean Marie LE REBOURS.[3/03/1836 Cariel - 6/9/1896]
Durant son mandat,la cale de Barrarach est construite. Cet aménagement rendra de nombreux services aux Sinagots et permettra l'essor des "petits" passeurs.
La cale de Barrarach : Eléments d'historique (Inventaire région Bretagne)
Datation(s) principale(s) : 4e quart 19e siècle
Datation(s) en années : 1895
Justification de la (des) datation(s) : daté par source
Commentaire historique : Un rapport des Ponts et Chaussées de 1885 signale l´existence à la Pointe de Barrarac´h d´une mauvaise cale en pierres sèches construite par les habitants. Deux inscrits maritimes assurent la traversée et entretiennent sommairement l´ouvrage pour le passage des piétons de la presqu´île de Séné vers l´île de Conleau et Vannes.
En 1895, la cale est entièrement remaniée et restaurée pour une dépense totale de 3 900 francs, dont les deux tiers financés par l'Etat, 1 000 francs par le département et 300 francs par la commune, et prend alors sa forme actuelle. En 1968, afin de permettre le chargement du fret vers l´île d´Arz, le service des Ponts-et-Chaussées construit une nouvelle infrastructure quelques dizaines de mètres plus à l´est, et abandonne cette cale.
Source photo Emile MORIN
1896 - 1900
Aux élections municipales des 3 et 10 mai 1896, Jean Marie GACHET, est élu. Natif de Saint Nolff, meunier au moulin de Cantizac, Gachet gagne la confiance des Sinagots. Il est réélu au cours d'une campagne électorale singulière face au trésorier buraliste Mathurin SEVIN Lire article qui lui est consacré.
Au niveau national, en 1900, on dénombre 24 832 municipalités républicaines, 153 nationalistes, 8 519 conservatrices. Les républicains gagnent plus de 1 000 municipalités. A Paris, la tendance est inverse puisque les nationalistes dominent. A Séné également puisque la liste Gachet est réélue.
http://www.wiki-sene.fr/histoire-de-sene/chroniques/item/388-gachet-sevin-adversaires-jusqu-a-la-mort-1901.html
Cependant, Jean Marie GACHET décède le 19 mars 1901. Son adjoint ALLAIRE assure l'intérim de mars à mai 1901. Lors de ce scrutin partiel, Louis LAURENT, fils de l’ancien maire, Pierre Marie LAURENT, remplace Jean Marie GACHET pour les 3 ans restant.
Louis LAURENT est installé à Kernipitur avec sa famille de 5 enfants qui emploie deux garçons de ferme et un domestique.
Cet article de presse nous livre la composition du conseil municipal élu dès le premier tour. Elle permet de se rendre compte que la liste balaye les principales professions à Séné. Sur 21 noms, il y a 7 cultivateurs, un charpentier, deux propriétaires (fonciers), un marchand de sel et un paludier, un boulanger, un courtier en bestiaux, deux marins dont un retraité et un maître de cabotage. Le fils du maire décédé, Jean Marie Désiré GACHET a rejoint la liste conservatrice.
Sous son mandat, le conseil municipal refuse l'ouverture d'une école publique de filles. Le Prefet passe outre et l'école ouvre à Moustérian comme nous l'indique cet article de presse d'octobre 1902.
1904 - 1907
En décembre 1904, une loi attribue à la municipalité le service des pompes funèbres : transport du corps, fourniture du cercueil, des tentures et du personnel chargé de l’inhumation : les attributions civiles du curé étant définitivement supprimées. Les seules ressources de la municipalité sont les impôts locaux, directs ou indirects : centimes additionnels, taxes… Restent les subventions du conseil général ou de l’État. Le maire dénombre les habitants, les électeurs, les conscrits, les étrangers et les pigeons-voyageurs…
(Source http://blisetborn.free.fr).
Sous la mandat de LAURENT est réalisé la cale au Badel.
Aux élections municipales des 1er et 8 mai 1904, Louis LAURENT est réélu. Cependant il décède en mars 1907 tout comme son conseiller Vincent Marie ROZO. Selon le journal L'Arvor, plus de 2.000 personnes assistèrent à leurs funérailles!
Une élection partielle a lieu et l'ancien gendarme, Joseph LE MOUELLIC est élu le 14 avril 1907.
En 1906, entre en vigueur la loi de séparation de l’Église et de l’État.
Pendant l'intérim assuré semble-t-il par l'adjoint Patern SIMON, eu lieu l'inhumation au cimetière de Séné du marin LE DORIOL tué lors de la catastrophe du IENA.
1907 - 1908 - 1912 -1916
Aux élections municipales des 3 et 10 mai 1908, Joseph MOUELLIC est réélu pour la première fois. Le négociant de cidre qu'il est devenu, installé au Poulfanc le sera une deuxième fois aux élections du 5 et 12 mai 1912. Il sera le maire des Sinagots et des Sinagotes pendant toute la durée de la Première Guerre Mondiale. En 1916, les élections municpales n'ont pas lieu et les maires sont reconduits. Après l'armistice, les nouvelles élections sont anticipés en novembre 1919.
En août 1910 est inauguré l'école primaire laïque rue Principale au bourg, bâtiment occupé aujourd'hui par l'ecomusée. Lire article sur LE MOUELLIC Joseph.
1919 - 1925 - 1929
A peine sortie de 4 ans de guerre, le pouvoir s'attache a revoir les règles des élections. La loi du 18/10/1919 fixe un calendrier des élections municipales, cantonales et sénatoriales. Les conseils municipaux seront élus jusqu’en mai 1925. Les scrutins sont fixés pour les 30 novembre et 7 décembre 1919.
Ferdinand ROBERT est élu pour 6 ans. Le brigadier des douanes en retraite à Moustérian avait déjà affronté LE MOUELLIC en 1912. Il sera réélu aux élections les 3 et 10 mai 1925 pour un mandat ramené à 4 ans Cependant, Ferdinand ROBERT démissionne en 1928 sans doute pour des raisons de santé
1928
Une élection partielle est organisée en 1928 et Patern LE CORVEC est élu pour un an.
Patern LE CORVEC connait bien la vie municipale à Séné. Il est né à Séné le 8/02/1880 et il déclare à ses 20 ans sur sa fiche de matricule la profession de serrurier. Malgré sa classe, il sera mobilisé lors de la campagne contre l'Allemagne en 1917 et 1918. Voisin des SEVIN, il se marie le 15/11/1904 avec la fille du regreté candidat radical, Mathurin SEVIN, noyé à Cantizac. Sa femme devient épicière et lui cabaretier. Il a pour beau-frère, Jospeh SEVIN, candidat malheureux contre le maire LE MOUELLIC aux élections partielles de 1907.
Par ailleurs, comme nous l'indique le dénombrement de 1906, il a vécu près de la soeur de l'ancien maire Vincent LE GALLES, C'est tout naturellement qu'il figure sur la liste de Ferdinand ROBERT et après la démission de ROBERT, qu'il est élu maire.
Nous disposons d'une photo de Patern LE CORVEC qui assiste comme de nombreux convives aux noces mémorables de Xavier LE PENRU et Lucienne BENOIT le 2 septembre 1930.
En 1928, Patern LE CORVEC inaugure la nouvelle mairie voulu par son prédécesseur. Soucieux des marins de la presqu'île il fait réaliser avec ses propres deniers une petite digue dite "Pont Corvec" qui relie le village de cariel à la cale du Badel, toutjours visible de nos jours.
A l'approche des prochaines élections en 1929, le legislateur qui a "vu les avantages" d'un mandat de 6 ans entre 1919 et 1925, porte la durée d'un mandat de maire à 6 ans, durée toujours en vigueur de nos jours.
1929 : Henri MENARD, un maire moderne à Séné
Le nom d'Henni MENARD apparait dans le livre de Camille ROLLANDO "Séné d'Hier et Aujourd'h'ui ". On lit également son nom en bas des actes de décès sur le régistre d'état civil de Séné. Il y a bien eu un maire au nom de Henri MENARD, dont la patronyme ne sonne pourtant pas breton...
On en déduit qu'il remporte les élections du 5 et 12 mai 1929 et est élu pour un mandat porté à 6 ans. Il sera réélu en 1935, lors des élection des 5 et 12 mai comme en témoigne cet article de presse. Il s'est entouré de l'ancien maire Patern LE CORVEC.
Un autre article de presse des archives du Morbihan daté de juillet 1932 permet de mieux identifier notre "homme"..
On y apprend que le marie de Séné est bien Henri MENARD, qu'il est aussi propriétaire de l'hotel du Commerce et de l'Epée à Vannes rue du Mené. C'est une personnalité locale, un notable qui accueille dans son établissement la cérémonie pour le départ du Prefet.
Cette information est corroborée par un autre article de presse daté de juillet 1937 qu nous apprend que l'hotelier a fait faillite et nous donne le nom de son épouse Germaine Louise BRIARD.
Tout laisse à penser que Henri MENARD vivait à Vannes, puisque son nom n'apparait pas dans les dénombrement de Séné de 1926. La consultation des registres du dénombrement à Vannes pour 1926 (ici reproduit) et 1931 nous en donne la confirmation.
La consultation des archives du Calvados permet de retrouver l'acte de naissance de Henri MENARD et sa fiche de matricule. Il nait à Caen le 20 mai 1887 et son père est cuisinier. Sa fiche de matricule classe 1907 nous apprend qu'il choisit égalment le métier de cuisinier qui le conduira à devenir hotelier.
On y lit qu'à l'âge d'accomplir sa conscription est vit à New-York !
Henri MENARD s'est donc lancé dans l'hotellerie ce qui le conduira à la tête de l'hotel du Commerce et de l'Epée à Vannes.
Cet établissement à quelques pas de la mairie de Vannes est sans doute un lieu où les notables du département se réunissent. Il a certainement tissé des liens avec des "électeurs sénatoriaux" du Morbihan. Comment est-il arrivé à briguer le mandat de maire de Séné ? Il est certain que cette aura locale séduira les agriculteurs, les marins pêcheurs et la majorité des électeurs de Séné puis qu'ils voteront majoritairement pour lui à 2 reprises.
L'annuaire téléphonique de 1932 nous indique qu'il réside bien à Séné au château de Saint-Laurent.
Cependant, Henri MENARD ne saura pas concilier vie publique et bonne gestion d'un hôtel. Il est en faillite en 1937. Sa femme demande une séparation de bien et son acte de naissance mentionne un 2° mariage. Si il n'est pas heureux pour sa propre union, en tant que maire il en célèbre d'autres et notamment, il marie en 1930 Xavier LE PENRU à Louis BENOIT et pose pour une photo lors de ces noces mémorables.
Ces quelques articles de presse donnent un aperçu de l'action d'Henri MENARD pendant ces années d'entre deux guerre. Le premier nous indique de la mairtie de Séné, décidé par Ferdinand ROBERT en 1924 sera inauguré en 1930 et que cette même année la fée électricité arrive à Séné; le second relate un meeting aérien à l'hippodrome de Cano; le troisième nous décrit la fête de Séné en août 1932 et le tdernier montre que Henri Ménard avait soin de faire rayonner sa commune avec par exemple l'organisation d'une conférence agricole en février 1937.
Sur cette photo datée de 1930 [Collection J. Danielo] l'ensemble des employés municpaux posent aux côtés du maire Henri MENARD, deuxième en partant de la gauche.
En mars 1933, Henri MENARD est promu Chevalier de la Légion d'Honneur.
Au mérite aussi de la municipalité dirigé par Henri Ménard, la poursuite de l'électrification, comme nous le rappelle Camille Rollando : "Tout d'abord l'électrification du village 'de Montsarrac) vers 1934. Jusque là, l'éclairage se faisait à l abougie, la lampe "pigeon" et les lampes à pétrole (à pied ou à suspension). Tout à basculé d'un seul coup. Il suffisait de tourner un bouton et tout resplendissait".
Au cours de 1937 a lieu la deuxième rupture de la digue Lorois. Les terres autour de l'ile Mancel sont innodées. Le temps de réfléchir à sa reconstruction et se fut la guerre. A la Libération, le projet ne sera pas repris.
Durant la magistrature de Henri MENARD, la route vers Vannes passant sur la digue de Cantizac est construite (Source Emile MORIN).
Le 3 septembre 1939, la France déclare la guerre à l'Allemagne qui vient d'envahir la Pologne....
Le 26 septembre 1939, le gouvernement Daladier substitue, par décret, l’autorité du préfet à celle du maire. En novembre, il dissout les conseils municipaux communistes et révoque leur maire. Un an plus tard, le gouvernement dirigé par le maréchal Pétain, modifie autoritairement les institutions et décide, le 16 novembre 1940, que les maires seront nommés dans les communes de plus de 2 000 habitants et qu’ils choisiront eux-mêmes leurs conseillers municipaux, confirmés ensuite par le préfet. Séné est concerné par ce retour au système de 1815…
C’est en 1942 qu’une indemnité est accordée au maire, indemnité réclamée depuis 1891 par les socialistes. A Séné,le Préfet du Morbihan choisit René François FAYET, né à Brest le 21/01/1888.
C'est un ancien combattant de la grande Guerre, ingénieur de fomation, cité pour son courage pendant la campagne contre l'Allemagne. Il finira ces jours à Séné, le 29/11/1967. Sa nomination fait réagir les Sinagots. Dans son ouvrage, "Les maires du Morbihan" (1929-1959), le professeur Christophe RIVIERE écrit :
'Lorsque l’on analyse la carrière politique des maires nommés sous Vichy, on peut constater que 29,56 % de ces derniers sont révoqués ou démissionnent avant la fin de leur mandat. Il est intéressant de relever ici que parfois, les populations contestent la légitimité de ces notables imposés par Vichy et réaffirment leur soutien aux élus désignés par le suffrage universel. Par exemple, à Séné, dans l’arrondissement de Vannes, Henri Ménard, maire radical élu en 1929, est remplacé sur ordre de la préfecture en mars 1941. L’installation de son successeur, René Fayet se passe mal car, lors de la première séance, 4 conseillers municipaux émissionnent en protestant contre la façon dont les nouvelles nominations ont été faites. L’ensemble du Conseil municipal, à majorité radicale, est en effet remanié au profit d’une très nette majorité de républicains URD. Un article du Nouvelliste de Bretagne souligne même que des groupes de Synagots se rassemblent pour exprimer leur mécontentement."
En 1944 à la Libération, Henri MENARD est rétabli dans ses fonctions. Il finira par quitter le Morbihan et finira ces jours à Villers sur Marne le 20/01/1946.
A suivre : Les maires de Séné depuis la Libération.
Depuis la Révolutiion, 35 maires se sont succédés pour des mandats plus ou moins longs et des fortunes diverses....
Sous la III° République à cheval entre le XIX° siècle et le XX°siècle, le maire de Séné était Jean Marie GACHET, premier magistrat de 1896 à 1901.
Jean Marie GACHET est né à Saint Nolff le 7 mai 1836 où son père tient le Moulin de Quaradec. Il se marie avec Marie Louise MARTIN et vient s'établir à Séné où il reprend le moulin de Cantizac, pratiquement détruit par un incendie. Gachet reconstruit le moulin et l'équipe d'une chaudière à vapeur dans la maisonnette attenante. Ainsi, le moulin n'est plus tributaire des marées, d'autant que l'étang de Cantizac commence à s'envaser....
Son fils aîné, Jean Marie Désirée nait à Cantizac en 1867 et on peut ainsi dater son arrivée au bord du Golfe à cette époque. A la mort de son père, il reprendra un temps le moulin mais fera faillite en 1907.
Moudre la farine des cultivateurs de Séné; produire la farine de sarrasin; écraser le grain pour les bestiaux; ces activités permettent à GACHET de tisser des liens avec les cultivateurs, les éleveurs, les boulangers et la population de Séné.
La famille GACHET ne vit pas au moulin, la maisonnette sert de chaufferie, mais sa famille est installée à Keravelo comme nous l'indique le dénombrement de 1896 et emploie trois domestiques.
Les affaires tournent bien et la famille a déménagé au bourg comme nous le rapporte le dénombrement de 1901. Elle a acquis des terrains à la Fabrique de Séné (paroisse) et a fait bâtir une belle demeure toujours visible place Coffornic.
Son moulin construit sur la digue de Cantizac est un raccourci pour aller à Vannes, emprunté par grand nombre des administrés.
Aux élections municipales de du 3 et 10 mai 1896, Jean Marie GACHET se lance dans les municipales. Son frère cadet Mathruin [10/12/1844-31/12/1880] n'a-t-il pas été maire de Saint-Nolff de 1878 à son décès ? Candidat sur la liste conservatrice, il est élu maire pour 4 ans. Pendant ce mandat, GACHET réalise de nombreux travaux largement subventionnés par le Conseil Génréal du Morbihan. C'est fort justement que M. le maire met en avant son bilan dans la presse en mai 1900, à la veille des élections où il brigue un second mandat. (Article complet enpièce jointe)
Avec la réparation et l'élargissement de la chaussée de Cantizac, il change la physionomie de Séné. Peu à peu, ce nouvel axe va être privilégié dans la relation avec Vannes au détriment de la route historique qui passe par le Pont d'Argent, Keravelo, Kernipitur et sa croix pour descendre la rue de Séné (actuelle rue Monseigneur Tréhiou) vers le port de Vannes. On le lit, Gachet s'attache à améliorer la voirie de Séné mais également à pouvoir en eau les villages de la commune et soigne ses électeurs pêcheurs qui constituent la majorité de la population de Séné.
Le candidat de l'autre camp est Mathurin SEVIN, trésorier buraliste. Lui non plus n'est pas natif de Séné mais d'Arradon où il nait le 21/12/1838, son père est cordonnier. Le dénombrement de 1896 nous présente sa famille. Il est marié et a deux enfants et l'aîné est étudiant, chose remarquable pour l'époque. Lui aussi de part ses fonctions est au contact avec la population de Séné.
Mathurin SEVIN a un curriculum vitae pour défendre le camp radical et républicain. Ancien Soldat, SEVIN a participé à la conquête ratée du Mexique par Napoléon III. Il devint gendarme en poste à Cléguérec où ses enfants naîtront. Il fut mis à la retraite anticipée comme on peut le lire dans cet extrait de journal pour avoir participé à une réunion républicaine en civil!
Les deux candidats sont en fait "étrangers" à la commune pour reprendre un terme méprisant aujourd'hui mais utilisé à l'époque....Séné montrera dans l'histoire sa capacité à élire à plusieurs reprises un maire non natif de la commune....
Un bon clivage gauche-droite se met en place entre un entrepreneur et un employé. Le duel électoral s'intensifie avec le concours de la presse. L'Arvor soutien Gachet et le Progrès du Morbihan, Sevin. Ces coupures de presse d'époque nous montrent que le combat est rude et tous les coups semblent permis pour égratigner la réputation et nuire à son adversaire. Les lois de diffamation viendront plus tard. Le contexte national de l'Affaire Dreyffus exacerbe le débat local.(Lire l'article en vitrine)
Au terme d'une campagne intense, Jean Marie GACHET est élu au premier tour de ce scrutin majoritaire à deux tours. Certains de ces co-listiers sont en ballotage.
Mathurin SEVIN ne sera pas maire de Séné, mais l'histoire ne s'arrête pas là. Jean Marie GACHET décède la première année de son second mandat le 19 mars 1901. Son adjoint Joseph ALLAIRE assure un intérim comme le montre les actes de décès signés sur le registre de l'état civil. Aux élections partielles de mai 1901, Louis LAURENT, fils de l'ancien maire, Pierre Marie LAURENT, cultivateur à Kernipitur est élu maire, sur sa liste un certain Jean Marie Désirée GACHET, le fils du meunier et maire.
En décembre de cette même année 1901, un fait divers tragique, clos définitivement le combat GACHET-SEVIN.
Selon cette coupure de presse et son acte de décès, on comprend que l'ancien gendarme, devenu buraliste, a réussi à acheter des concessions d'huîtres. Mathurin SEVIN, alors âgé de 61 ans, sort dans la nuit du dimanche 1er décembre 1901 et se dirige vers Cantizac où il possède une cabane depuis laquelle il surveille sa concession.
A une heure tardive, un individu ivre lui demande de l'aider à passer sur Vannes sur la pointe de Rosvellec. SEVIN le monte sur sa barque et tous les deux tombent à l'eau. Le soudard s'en tirera sain et sauf mais SEVIN se noye. Sa femme deviendra ostréicultrice pour subvenir au foyer.
Mais l'histoire ne s'arrête pas là son fils et sa fille continueront le combat de leur père.....
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Les archives en ligne du Morbihan permettent de mener des recherches dans la presse d'avant guerre qui a été numérisée. Le choix judicieux de mot clef permet de retrouver des articles de presse parlant de l'actualité de Séné.
Ainsi, en tappant le mot "POULFANC", très corrélé à notre commune, et avec un peu de patiente et d'attention, ont peut tomber sur des articles de presse comme celui-ci, daté du 22 novembre 1921.
Mlle Martin suppose une jeune fille non encore mariée; le Poulfanc sous-tend qu'elle habitait sans doute au Poulfanc à Séné; la catastrophe des Batignolles nous indqiue que la demoiselle Martin est morte lors de cet accident ferrovière.
Qui était Mlle Martin, comment a-t-elle disparu et qu'allait-elle faire à Paris ?
L'article de presse nous conduit à vérifier son inhumation à la paroisse de saint Patern de Vannes. Le registre nous indique qu'une certaine Anastasie MARTIN décédée le 6/10/1921 a été inhumée le 17/10/1921 à Saint-Patern. 12 jours d'écart, le temps de rappatrier le corps.. Son père s'appelle Louis Martin et sa mère Marie DUVAL. Le registre mentionne que la personne est âgée de 22 ans, soit une année de naissance en 1899.
Le courrier de Pontivy dans son édition du 9 octobre 1921 annonce cette terrible catastrophe qui s'est produite le 5 octobre 1921. Les informations concordent.
La consultation méthodique du dénombrement de 1921 permet d'identifier un certain Louis Marie MARTIN établi comme aubergiste au Poulfanc à Séné.
On n'y voit point de Anastasie mais une Marie Ange née à La Trinité Surzur. La consultation des registres de naissance de cette commune permet d'identifier le nom de sa mère.
Il s'agit de Marie Françoise DUVAL. Il pourrait s'agir de la bonne famille car le patronyme "Duval" n'est pas très commun en Bretagne. Cette Marie Ange est née en 1901. S'agirait-il de la soeur cadette de la victime? On poursuit la consultation des registres de naissance pour décourvir une Anastasie née en 1899!
Ainsi Marie Anastasie MARTIN, fille de Louis Marie MARTIN (Sulniac 5/02/1866) et de Marie Françoise DUVAL (11/06/1872 Surzur) est née à La Trinité Surzur le 28/03/1899, a vécu à Séné au Poulfanc et est décédée lors de la catastrophe des Batignolles le 5 octobre 1921, officiellement le 6 octobre 1921.
Ces parents, tous deux cultivateurs au village de Kerbossen en Surzur, s'étaient unis à Surzur le 9/05/1894 où leur fille aînée est née le 5/10/1894. La petite Joséphine apparait au dénombrement de 1911 à Séné. Anastasie et Marie Ange ainsi que leur père n'y figurent pas. Leur mère décède le 8 juin 1913 à l'hôpital mlixte 1 rue de la Loi à Vannes et son décès sera retranscrit sur Séné.
On ne retrouve pas les Martin au dénombrement de 1906. La famille s'est sans doute établie au Poulfanc entre 1906 et 1911 comme caberetière et aubergiste comme l'indique les autres dénombrements.
Quand Louis Marie MARTIN perd sa fille Marie Anastasie, il est déjà veuf depuis 1913. Il mariera à Séné ses deux autres filles, Joséphine, le 20/01/1920 avec un certain Louis Marie PERRIGAUD, gendarme et Marie Ange, le 8/10/1929 avec Ange Marie RIDAN, pêcheur au village du Ranquin.
On le retrouve encore au dénombrement de 1926, vivant seul et aubergiste au Poulfanc. Il tenait l'auberge de la Villambois, aujourd'hui, le bar le Suroit..
Qu'allait faire Anastasie MARTIN à Paris en ce mois d'octobre 1921 ?
Allait-elle voir un parent établit en région parisienne ? Est-elle allé chercher du travail en région parisienne ? Allait-elle voir son fiancé ?
Son extrait d'acte de décès communiqué par la ville de Paris nous éclaire un peu.
Sa lecture est difficile, mais on arrive à lire que Marie Anastasie MARTIN est déclarée décédée le 13 octobre par des employés du 2 Quai de l'Archevéché à Paris. Il y avait à l'époque une morgue derrière la cathédrale Notre Dame. Fermée avant guerre, elle semble donc avoir été réouverte pour héberger les corps de la catastrophe des Batignolles.
On apprend de son acte de décès, que Marie MARTIN exerçait la profession de lingère et résidait au 2 rue de la Station à Puteaux. Elle rentrait donc chez elle ce mercredi 5 octobre 1921, sans doute après son travail de lingère quelque part dans Paris....
Les articles de presse nous indiquent que le train n°332 de 17H48 au départ de Saint-Lazare pour Versailles Rive Droite a été tamponné sous le tunnel par le train n°253 qui se dirigeait vers la gare de Moulineaux (aujourd'hui la ligne de tram-way T2). Cependant ces deux lignes passaient par Puteaux, si bien qu'on ne sait dans quel train Anastasie MARTIN était montée.
La catastrophe des Batignolles aura un grand retentissement en France. Des obsèques nationales auront lieu à Paris.
Comme le relate très bien l'article du Ouest Eclair en pièce jointe, un train au départ de la gare Saint-Lazare s'est immobilisé sur la voie dans le tunnel pour réparer une rupture d'accouplement. Un second train a emprunté la même voie et a tamponné le train à l'arrêt et crevé la réserve de gaz qui allimente l'éclairage du train. On dénombra une trentaine de morts dont un enfant et Marie Anastasie MARTIN, domiciliée à Séné.
Le procès aboutira à inculper deux employées des cheimns de fers. Les autorités décideront d'éliminer des trains la présence de gaz et on décidera de supprimer le tunnel des Batignolles. Encore aujourd'hui, on peut voir en contre-bas de la rue de l'Europe les voix de chemins de fer à l'air libre partant de la gare Saint-Lazare.
Séné devrait ériger un monument à tous ses enfants qui ont péri en mer, dans la marine marchande, dans la marine de guerre ou sur un bateau de pêche...
Tel est le cas de Stanislas Ange Marie LE FRANC. En parcourant les registres de l'Etat Civil de Séné, on remarque un acte de décès un peu particulier qui attire notre attention. On a envie d'en savoir plus...
Comme nous l'indique son acte de décès Stanislas LE FRANC est disparu en mer lors du naufrage de "L'Afrique" le 12 janvier 1920.
Qui était la marin LE FRANC et dans quelles circonstances L'Afrique a-t-il coulé en mer ?
Stanislas nait le 28 janvier 1900 de père inconnu. Sa mère se nomme Marie Françoise LE FRANC. Son père ne le reconnaitra que lors de son mariage avec sa mère le 15 mai 1905. Pourquoi celui-ci aura tardé 5 ans avant de se marier ? La famille apparait lors du dénombrement de 1911 au village de Moustérian. Deux autres enfants, Léon et François complètent la famille dont le chef est marin pêcheur.
Sa fiche de matricule nous apprend qu'il est "Inscrit Maritime" à Vannes à partir du 8 juillet 1918.
Sa fiche consultée au SHD de Lorient nous indique qu'en mars 1913, il est mousse sur le canot "Parre et Mélanie" et en octobre 1916, novice sur la goëlette "Marie Céline".
En juillet 1918, il est matelot sur le 5 mâts "Vimy"puis sur le vapeur Toulouse avant d'embarquer sur "L'Afrique" en mars 1919.
L'Afrique est un steamer de la Compagnie des Chargeurs Réunis.
L'annonce de son naufrage fait les gros titre dans la presse du Morbihan et bien sur dans la presse nationale.
L'Afrique est un paquebot mixte de 119 mètres de long de 5416 tonneaux construit en 1907 à Newcastle. Il est propulsé par 2 machines vapeurs à triple expansion de 7200 CV, six chaudières et deux hélices. I la été conçu pour 224 passagers et son propriétaire est la Compagnie française des chargeurs réunis.
Le 10 janvier 1920, il quitte Bordeaux pour la destination de Dakar avec à son bord 602 personnes (équipage et passagers). Les très mauvaises conditions météos sont à l'origine du naufrage de l'Afrique très tôt le 12 janvier 1920 aux abords Nord-Est du plateau de Rochebonne. Il n'y aura que très peu de survivants (34) dont un seul passager : que des adultes et hommes.
Un ouvrage relate les causes, les circonstances et les suites de ce sinistre maritime : Roland Mornet, La tragédie du paquebot « Afrique », La Crèche, Geste Editions, 2006.
Initialement, l'Afrique a eu une voie d'eau d'origine inconnue, qui a conduit à l'extinction des chaudières, le navire a ensuite dérivé dans la mauvais temps, ce qui a empêché toute tentative de remorquage par le paquebot Ceylan et il n'y avait d'autre part pas de remorqueur disponible assez puissant à ce moment et en ce lieu. Le navire a dérivé sur le plateau de Rochebonne et c'est l'abordage avec le ponton-feu qui a entraîné une seconde voie d'eau et le naufrage.
Le 7 décembre 1922, le paquebot Lutetia, qui suivait la même route que l'Afrique a eu une voie d'eau sur le banc de la Mauvaise, par le heurt d'une épave sous-marine. C'est peut-être le même cas que pour l'Afrique.
Il y avait à bord de l'Afrique, 192 tirailleurs sénégalais (7 survivants).
L'affaire a fait l'objet d'une séance au Parlement et a abouti quelques années plus tard, a une première organisation de remorqueurs d'assistance unique au monde, avec une subvention de l'Etat.
Le sauvetage en Manche relevait alors de la Société Dunkerquoise de Remorquage et de Sauvetage, et de la Société dee Abeilles du Havre. Le dispositif mis en place comportait un remorqueur à Brest, (Union Française Maritime), un à Saint-Nazaire (Union Française Maritime), un au Verdon (Chambre de commerce de Bordeaux) et un à Marseille (Compagnie Chambon). Mise en place progressivement à partir de 1920, complète en 1923, un peu réduite en 1925 (station de Saint-Nazaire supprimée) l'organisation a quasiment perduré jusqu'à la seconde guerre mondiale.
L'épave git sur la ban de sable du plateau de Rochebonne au large de La Rochelle.
Pour en savoir plus:
http://www.memoiresdelafrique.fr/memoiresdelafrique-histoire.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Afrique_(paquebot_1907)
Dans leur livre respectif, Camille Rollando et Emile MORIN donne la liste des maires qui se sont succédés à Séné. Parmi les "Premiers Magistrats" de Séné, Ferdiand ROBERT n'était pas natif de la commune et pourtant il a su conquérir les suffrages des Sinagots et il a administré la commune pendant 9 ans, de 1919 à 1928.
Le 11 avril 1937, le Progrès du Morbihan relate la cérémonie qui eut lieu à Séné, pour ses obsèques, en présence de nombreux officiels,dont le maire de l'époque Henri Ménard..
Ferdinand Jean Vincent ROBERT nait à Quiberon le 18 janvier 1850. Son père est douanier et sa mère est cultivatrice. A l'âge adulte, il choisit lui aussi la carrière dans les douanes où il gravira les échelons jusqu'au grade de capitaine. Sa fiche de matricule nous indique qu'il est mobilisé lors de la guerre contre la Prusse en 1870.
De poste en poste, il finit par arriver à la caserne des Quatre Vents à Séné.
Là, il fait la connaissance de sa future femme, Marie QUESTER (né le 18/02/1861) et il l'épouse à Séné le 7 novembre 1882. Le jeune couple quitte Séné et ne reviendra qu'en 1909 au moment de la retraite du capitaine des douanes.
Au dénombrement de 1921, ils apparaissent au hameau de Moustérian. Selon l'article ci-joint, on déduit qu'il a eu au moins deux garçons, dont un décédé en 1937. La pérégrination du douanier ne permet pas de les voir au dénombrement à Séné.
Ferdinand ROBERT se lance en politique lors des léections municipales de 1912. Cet article de presse rend compte qu'il a eu pour adversaire, Joseph LE MOUELLEIC, négociant en cidre, ancien gendarme, démissionnaire pour ne pas avoir à expulser les congrégations.
Après la Première Guerre Mondiale, et le mandat très long de LE MOUELLIC, Ferdiand ROBERT se représente et est élu.
Parmi les réalisations du qu'on lui doit, la nouvelle mairie est décidée qui sera toutefois inauguré qu'en 1930. La construction d'un monument aux morts prend moins de temps et sera inauguré en 1924. On décide de l'électrification comme en témoigne cette coupure de presse du 24/02/1924 mais la fée électricité arrive à Séné en 1930.
Sur cette vieille photo (Collection Emile MORIN) il apparait, en chapeau melon, devant l'épicerie de Mme Janvier rue Principale au bourg.
En août 1924, il a certainement célébré le double mariage des filles du secrétaire de mairie, dont on apprend par un article daté du 17/08/1924 qu'il était également le correspondant du journal Ouest Eclair.
Le 22 Décembre 1925 : Une effroyable tempête ravagea les côtes morbihannaises causant d'immenses dégâts à terre comme en mer. A Bilherbon, une brèche de 20 mètres s'ouvrit dans la digue et la mer en furie s'engouffra, submergeant environ 130 hectares des terres basses cultivées.
C'est première fois que la digue Lorois se rompt et innonde les terres situées aujourd'hui tout autour de l'ile Mancel. (Source Le Sinagot).
En novembre 1927, Ferdinand ROBERT inaugure - enfin - le monument aux morts de Séné (lire article pages Centenaires).
En 1928, âgé de 78 ans, il démissionne sans doute pour des raisons de santé.Patern LE CORVEC est élu par le conseil municpal maire de Séné. Il se retire dans sa demeure de Moustérian ou il décède le 30 mars 1937.
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La presse, en ce mois de novembre 1924, fait les gros titres avec ce meurtre, rue de la Garenne, à Vannes, non loin de la porte Prison...
L'Avenir du Morbihan relate ce fait-divers : Le drame de la Rue de la Garenne.
Dimanche dernier vers cinq heures du soir, un drame sanglant vint troubler la quiétude des habitants de la rue de la Garrenne. Dieu merci, ces tragédies sont rares dans notre ville dont on se plait chaque fois, en évoquant son nom, à décrire le calme de ses rues et la tranquilité de ses habitants.
Dans ces conditions il n'est pas difficile d'imaginer l'émotion qui s'empare de tous lorsque, au hasard de la vie et des rencontres, le revolver ou le couteau entrent en jeu et lorsque, surtout, ils laissent des traces sanglantes qui, comme dimanche, mettent le point final à de jeunes existences arrivées presque, au seuil du bonheur.
La reconstitution du drame
Dans l'après-midi de Lundi, le juge d'instruction, M. Le Meur, accompagné de M. le commissaire de police Bourdon, s'est rendu rue de la Garenne, pour reconnaître les endroits où le drame s'est déroulé.
C'est près des magasins de M. Josse, à deux pas de la grille d'entrée de l'habitation de Mme Normand, chez qui était en service Désirée Rolland, que les coups de revolver furent tirés.
Désirée Rolland arrivait chez sa patronne venant de la rue des Vierges. Joseph Allanioux, sachant sa rentrée imminente, arrivait à sa rencontre par la rue de la Garenne. Quelques paroles furent prononcées; puis, trois détonations retentirent successivement et les deux corps s'affaissèrent sur le trottoir.
L'autopsie de la victime
L'autopsie de Désirée Rolland a été faire dans l'après-midi à l'amphithéâtre de l'hôpital mixte. Les deux coups de revolver qu'elle a reçus lui avaient traversé le corps de part en part et l'un avait atteint le coeur. La mort a donc été foudroyante. Dans la soirée, la mise en bière du cadavre eut lieu après de nombreuses visites que reçut une dernière fois la malheureuse domestique.
L'enquête
D'après les premières déclarations du meurtrier, il se serait agit d'un drame passionnel; les deux fiancés ne pouvant être unis, la tante de la jeune fille s'y opposant. Mais on ne pouvait se défendre d'un certain scepticisme quant à leur exactitude et nous étions finalement conduits à nous demander s'il disait réellement la vérité et si, plutôt, il ne s'agissait pas non d'un double suicide mais d'un crime. Nous le laissons entendre en écrivant qu'il y avait eu des propos assez vifs échangés entre les deux jeune sgens, ce qui n'est pas le fait d'amoureux qui ont l'intention de se donner leur suprême baiser dans la mort. Nous le laissons également entendre en nous étonnant du lieu choisi: la voie publique.
Nous étions dans le vrai et , hier, Joseph Allanioux devant le magistrat instructeur a reconnu qu'il n'était plus l'amoureux rêvant aux étoiles, ni le romanesque fascinateur de sa fiancée qu'il aurait décidé d'accompagner dans la mort, mais bien le vif assassin d'une fiancée que sa famille se refusait à marier. Alors il a raconté sa journée et celle de la victime.
Désirée Rolland ayant obtenu un congé de la journée, s'en fut le passer à Bellevue chez sa tante. Allanioux vraisemblablement, devait être au courant de ce congé. Il se rendit dans ces parages. Il fut un peu désappointé en voyant sa fiancée en compagnie de quelques jeunes filles des villages voisins. Il la croyait seule et comptait probablement obtenir d'elle des promesses relatives à un mariage que sa tante ne voulait pas.
Avec d'autres personnes, le canot qui assure le passage, les transporta à Conleau et il y aurait eu, parait-il, des propos assez vifs échangés, ceux auxquels nous faisons allusion et - pour y couper court - Désiré Rolland prit rapidmeent le chemin de Vannes, suivie d'Allanioux. Pour arriver chez sa patronne, la jeune fille passa directment par la place des Lices et la rue des Vierges. Le jeune homme monta la rue de la Garenne. Tous deux se retrouvèrent où nous l'avons dit. On sait le reste.
Allanioux a ajouté que sa fiancée ne l'avait jamais abandonné; que c'était seulement sa tante qui s'opposait au mariage. Ceci est contredit par plusieurs amies de la jeune fille.
La victime
Originaire de l'Ile aux Moines, Désirée Rolland était une belle et forte fille, éprouvée de bonnes heures par la mort de ses parents, survenue au cours de la guerre, dans un torpillage de bateau. Elle jouissait de l'estime de tous ceux qui la connaissaient.
La préméditaioin
M. Thiphaigne, oncle de la victime, a fait des déclarations très graves, qui démontrèrent nettement que l'assassin avait prémédtié son crime; "Ma nièce, a déclaré Mathurin Thiphaigne, retraité des Douanes, s'était fiancée il y a trois semaines à Joseph Allanioux, employé des chemins de fer dans la Ruhr, puis affecté au Bourget. Le jour des fiançailles, il s'est montré d'un caractère jaloux et emporté avec sa fiancée, lui cherchant dispute et lui disant qu'elle n'était qu'une imbécile comme son oncle et sa tante. Il ajouta qu'une fois mariée, il l'empêcherait d'écrire à sa tante et à moi-même.
Craignant que leur nièce ne soit malheureuse avec Allanioux, M. et Mme Thiphaigne lui conseillèrent de reompre les fiançailles. Désiré Rolland se montra affectée, puis par la suite, elle prit son parti de rompre.
Lorque Allanioux a connu la rupture, a déclaré M. Thiphaigne, il a déclaré devant lui, sa femme et sa soeur Eugnéie, qu'elle ne vivrait pas longtemps.
TERRIBLE DRAME A VANNES
Il l'aimait, il la tua !
Un drame terrible et odieux 'est déroulé dimanche dernier à Vannes.
Un jeune homme, Joseph Allanioux, 25 ans, a tué une jeune fille, Désirée Rolland, âgée de 17 ans dans les circonstances suivantes :
Allanioux s'était fiancé il y a trois semaines avec Désirée Rolland, à Séné.
Le jour même sa tenue inconvenante et grossière révolta la jeune fille qui déclara que tout était rompu.
Depuis, il poursuivait Désirée de ses assuidités et essayait de la faire revenir sur sa décision. Dimanche, le jour du crime, Désirée Rolland était allée seule rendre visite à son oncle et à sa tante. M. et Mme Thiphaigne à Bellevue en Séné. Le soir venu vers cinq heures, elle repris le chemin de Vannes, accompagnée de sa tante qui s'embarqua avec elle sur le bateau du passeur de l'Angle à Conleau et la conduisit jusq'ua bois.
Des amies parmi lesquelles Mlle Marie Doridor, l'ayant aperçue l'attendirent pour faire route avec elle. Elle spartirnet donc ensemble. Toutes étannt en place, elles se hâtèrent pour rentrer chez leurs maître. En une demi-heure, elles firent le trajet, de 4 kilomètres. Pour s'entrainer, elles chantaient gaiement.
Désirée avait aperçu, au moment de quitter Conleau, son ex-fiancé Allanioux qui montait dans l'autocar pour venir à Vannes. Elle en fit la remarque à ses camarades. Arrivée à Vannes, Désirée quitta sa cousine qui l'accompagnait à la hauteur de lla Porte-Prison. C'est à ce moment que le drame s'est produit. Le meurtrier attendait sa victime. Des témoins ont entendu le bruit d'une discussion et, aussitôt après, les coups de revolver.
Un portrait de Désirée
La maîtresse de Désirée a déclaré que la jeune fille avait une conduite parfaite: "C'était une fleur d'une délicatesse rare. Education excellente. Certainement Allanioux n'était pas le mari qui lui convneait. Elle l'aurait cependant agréé, sans la scène qui se passa le jour des fiançailles".
D'autres personnes qui l'ont eue à leur service, ont fait l'éloge sans réserve de la malheureuse jeune fille.
Sa tante, Mme Thiphaigen avait comme un pressentiment de la fin tragique de sa nièce.
Le père de Désirée, qui était douanier et ses deux frères snt morts noyés accidentellement. Elle était la dernière de cete famillle si éprouvée. Sa famille est de splus honoables. Deux de ses cousins sont capitaines d'infanterie; ses oncles sont officiers des douanes.
Elevés ensemble
Joseph Allanioux et Désiré Rolland aaient été élevés ensemble à Bellevue où le père Allanioux avait sa ferme et où habitait la famille Thiphaigne. Allanioux père était le fermier de Mme Normand. Il était connu dans le pays sous le nom de "Le croquant".
Désirée, à la suite de la mort de ses parents et de sa grand -mère avait été accueillie par M. et Mme Thiphaigne, voisins d'Allanioux.
La préméditation
Tous semble indiquer la préméditation. Allanioux avait voulu acheter ces jours drniers un pistolet automatique chez Daniel, armurier à Vannes, qui avait refusé de lui en vendre un. Il a dû se procurer son arme dans une autre ville. Le meurtrier passait pour un exalté, un demi-fou.
L'INSTRUCTION
Lundi à 16h15, M. Le Meur, juge d'instruction, accompagné de M. Bourdon, commissaire de policve et de M. Penfournis, commis greffier, s'est trnasporté à l'hôpital mixte pour interroger Allanioux.
Le meurtrier de Désirée Rolland avait quitté son lit et les attendait dans son cabinet. Il parraissait abattu.
Les aveux
Allanioux a avoué s'être rendu dimanche à Séné où il savait que son ex-fiancée était allée voir sa tante. Il l'a suivit et quand elle reprit le chemin de vannes, il était arrivé rue de la Garenne, quelques minutes avant elle. Après avoir échangé quelques paroles et lui avoior reproché brièvement la rupture de leurs fiançailles, il tira sur elle trois coups de révolver et aussitôt après tourna son arme contre lui-même et tomba sur le sol à côté de sa victime.
Il a reconnu en outre qu'ayant perdu son revolver, il avait essayé d'en acheter un chez M. l'armurier Daniel qui refusa de lui en livrer.
Vendredi il avait retrouvé le revolver perdu. A la fin de l'interrogatoire, Allanioux a exprimé ses regrets.
Sur les lieux du drame.
Avant de se rendre à l'hôpital, le juge d'instruction se rendit rue de la Garenne sur les lieux mêmes où le drame s'était déroulé la veille; Il a interrogé divers témoins qui ont confirmé la brève discussion qui avait eu lieu entre Désiré et son meurtrier. Quand ils sont accourus au bruit des détonations, ils ont trouvé les corps du meurtrier et de sa victime étendus côtes à côte sans mouvement. Ils ont été aussitôt chercher après avoir transporté Désirée Rolland et Allanioux au débit Guillant, le docteur Franco, médecin légiste, qui a pratiqué lundi après-mdi l'autopsie de la victime et a constaté qu'une balle de revolver l'avait frappée au thorax, sans pénétrer; une seconde balle avait perforé le poumon droit et la troisièùe traversé le coeur. La mort a dû être instantanée. L'émotion est toujours très grande à Vannes.
Tout avait pourtant bien commencé car les jeunes fiancés depuis le 12 octobre devaient se marier comme l'indique cette coupure de presse.
On y apprend que Joseph ALLANIOUX est employé des chemins de fer du Nord et vit à Bellevue, qu'il doit se marier avec Désirée ROLLAND, jeune cuisinière, dont la famille vit à Bellevue à Séné. On sait qu'elle travaille chez Mme Le Nornand à Vannes et que ce dimanche 11 novembre elle a pris sa journée pour rendre visite a ses tuteurs M et Mme Tiphaigne. Ce sont les parents de Lucien Tiphaigne, soldat mort pour la France en aout 1914.
On retrouve bien le couple de fiancés sinagots dans les registres de l'état civil et au dénombrement de 1921.
Joseph ALLANIOUX (05/01/1899) est le fils de Marie françoise Jacob et d'Yves Louis Allanioux, cultivateur fermier sur les terres des Tiphaigne. Sa famille a été endeuillée pendant la Première Guerre Mondiale par deux fois.L'ainée des garçons, Honoré Patern Marie, est mort pour la France en héros au Mesnil les Hurlus en 1917. Son beau-frère, Armel Le Bourvelec, époux de sa soeur Honorine, atteint de tuberculose contractée en mer, est mort pour la France à Séné en mars 1920.
La fiche de matricule de Joseph Allanioux nous indique qu'il fut mobilisé en juin 1918 jusqu'en octobre 1919. Ensuite, il participa aux opérations en mer Noire avant d'être démobilisé en mai 1921. C'est de retour au pays que le jeune Allanioux fréquente sa jeune voisine, qui deviendra sa fiancée avant de devenir sa victime, tuée par 3 des balles de revolver.
Quant à Désirée ROLLAND (26/06/1907) c'est la fille d'un matelot des douanes, Louis Marie Rolland et de Anne Marie Amélie Tiphaigne. Cette famille Tiphaigne-Rolland a également été endeuillée en perdant deux jeunes gars à la guerre, Lucien Tiphaigne à Doncourt en 1914 et Louis Pierre Marie, marin, disparu lors du torpillage du Saint-Georges, navire charbonnier coulé par un U-Bolt allemand en juillet 1918.
La généalogie suivante montre leurs liens de parenté.
Les deux fiancés étaient voisins au quartier de Bellevue sur la presqu'île. Joseph à 25 ans et Désirée seulement 17 ans. Ils se connaissaient depuis l'enfance.
Le dénombrement de 1926 nous indique que la mère, Marie Françoise née Jacob, vit encore à Bellevue avec sa fille Eugénie et un petit-fils Armel Pierre. Au mois de novembre, Joseph ALLANIOUX vient de démissionner de la Compagnie de Chemin de Fer et revient à Séné sans doute chez sa mère.
Le dimanche 11 novembre 1924, Désirée rentre sur Vannes en preneur le passeur à Barrarach et ensuite gagne le centre ville de Vannes à pied. Joseph Allanioux, qui on l'apprendra vient de démissionner des chemins de fer, est arrivé à Séné. Cette fin de dimanche, il prend l'autocar de Langle jusqu'à Vannes. Il retrouve sa "Désirée" à hauteur de la porte prison le long des remparts, rue de la Garenne. Il la tue de trois coups de revolver avant de retourner l'arme contre lui. Il n'est que blessé et après sa sortie de l'hôpital mixte de Vannes il sera interrogé par la police.
Allanioux n'a pas supporté que la jeune fille change d'opinion suite à son comportement à son égard. Le jeune fiancé éconduit a préféré tuer sa promise que de la perdre !
Désirée ROLLAND sera inhumée à Séné.
L'article de presse présenté résume très bien les faits mais ne donne pas le dénoument du procès ou Joseph ALLANIOUX est défendu par Maître MARCHAIS, avocat et député de Vannes.
La consultations des comptes rendus judiciaires aux Archives du Morbihan nous indique que Allanioux Joseph échappe à l'échaffaud et est condamné le 11 juin 1925 par les Assises du Morbihan à 10 ans de travaux forcés.
Mention reprise dans sa fiche de matricule.
Il est conduit à la prison de Vannes mais on ne sait si il y a purgé toute sa peine...
A sa sortie de prison il finit par entrer dans le corps des douanes. Il décède à Vannes le 11 juin 1956.
Le dénombrement de 1911 nous apprend que Séné comptait alors 2801 habitants.
La population vit pour moitié sur la presqu'île, le bourg ne réunissant que 13% de la population. Les familles vivent de la pêche, de l'agriculture, des marais salants encore en activité.
L'étude des 118 soldats de Séné morts pour la France a permis de s'immicer dans la vie des ces familles, et montre que Séné est partagée entre le nord de la commune où la population est plus mobile, plus nomade et la presqu'île où les familles sont plus enracinées dans leurs professions traditionnelles liées à la pêche et à l'agriculture. La présence de l'administration des douanes et de la route de Nantes amènent à Séné de nouvelles populations.
Toutefois, Séné reste un gros village où tout le monde se connait, où les mariages se font entre gens du même village.
Parmi les 118 soldats de Séné, Au moins 45 étaient mariés et laissèrent une veuve, et si ils étaient âgés, des orphelins.
La liste en document pdf joint en dresse l'inventaire.
Parmi ces soldats mariés, au moins 4 se sont unis pendant la guerre :
LE PLAT Louis Marie [17/08/1893 – 2/06/1918]
Le 26/02/1918 à Noyalo avec Marie Rosalie LE BRECH
GAREC Jean Marc Joseph [ 11/06/1895 – 18/10/1917]
Le 3/07/1917 avec Marie Augustine CORLAY
CAMENEN Alexandre Louis Marie [13/08/1882 – 25/09/1918 ]
Le 13/03/1917 avec Jeanne Marie GUYOT née le 4/01/1890
LE DIBOISE Marcel [22/11/1892 – 8/8/1918 ]
Mariéle 30/07/1917 avec Marie Honorine LE FRANC (22/11/1892)
Parmi ces mêmes 118 soldats de Séné morts pour la France ,on compte 5 familles qui perdirent deux frères :
LE BIGOT François Marie Pierre 22/11/1897 - 06/09/1918
LE BIGOT Jean Marie 18/11/1888 - 29/10/1918
MONTFORT Louis François Marie 13/05/1885 - 16/06/1915
MONTFORT Albert Pierre Marie 24/04/1892 - 22/08/1914
DARON Joseph Vincent Marie 02/07/1892 - 01/06/1915
DARON Louis Jean Marie 03/01/1900 - 31/07/1917
LE FRANC Célestin 15/11/1882 - 30/12/1919
LE FRANC François Marie Louis 28/08/1887 - 22/03/1915
Louis Marie LE ROUX [4/08/1893 - 22/08/1920] (lire article sur les frères Le Roux)
LE ROUX Jean Marie [22/01/1883 – 26/04/1918]
Le 5/05/1908 avec Marie Louise MARTIN née le 27/11/1883
Enfants : Louis Marie 1909 – Joseph Marie 1911.
Des familles de Séné ont été endeuillées par la guerre en perdant à la fois un frère et un beau-frère :
DANET Louis Marie, 14/11/1914 Dixmude Belgique.
MOREL Vincent Marie [23/08/1888 – 12/11/1914]
Le 17/06/1913 avec Marie Perrine DANET née le 30/07/1887
CAMENEN Alexandre Louis Marie [13/08/1882 – 25/09/1918 ]
Mariée le 13/03/1917 avec Jeanne Marie GUYOT née le 4/01/1890
GUYOT Ange Félix Marie [18/01/1885 – 23/04/1917]
LE FRANC Yves Louis [25/08/1876 – 13/10/1921]
Le 16/05/1905 avec Jeanna Marie LE HAY née le 26/09/1877 à Saint-Avé
Enfant : AUFFRET Auguste Louis 1902.
LE HAY Jean Marie [7/07/1880 – 9/07/1917]
Le 26/10/1909 avec Marie Louise HUDE née le 4/04/1880
Enfants : Jean Marie 1910
LE BRUN Jean Marie né 05/09/1873, décédé le 29/05/1915 : 42 ans
Avait une sœur Anne Marie LE BRUN 5/01/1875 épouse de
RAULT Marc Louis 31/01/1881 - 29/05/1916
BOURVELLEC Armel [26/08/1886 – 16/03/1920]
Le 5/09/1910 à Séné avec Marie Honorine ALLANIOUX
Honoré Patern Marie ALLANIOUX
8/02/1891 Séné 6 30/10/1917 Mesnil lès Hurlus
L'étude a également permis de mettre en évidence des cousins d'une même famille morts pendant la guerre :
TIPHAIGNE Lucien [17/01/1893 – 22/08/1914]
ROLLAND Louis Pierre Marie [20/09/1899 – 17/07/1918 ]
LE MENACH Joseph Marie 25/03/1886 - 21/10/1914 Dixmude Belgique
Fils de Jean Louis Le Ménach 13/09/1846 X Marie Julienne DANO frère de :
Yves Marie Le Menach 27/03/1853 x Marie Françoise NORMAND parents de :
LE MENACH Louis Marie François 17/09/1884 - 2/01/1919 Giurgiu Romanie.
(Grand-père : Louis LE MENACH x Marie LE RAY)
DANET Julien [26/04/1890 -16/02/1917]
Fils de Julien François Danet 15/10/1860 x Marie Louise PIERRE 1961 frère de
Jean Marie DANET 19/7/1853 x Marie Julienne Le Franc 1852 parents de
DANET Joseph Marie Evelin [1/04/1889 – 20/04/1918]
(Grand-père Vincent DANET x Jeanne PLUNIAN)
DANET Jean Marie [27/12/1894 – 11/04/1916]
Fils de Joseph Marie Danet 14/05/1854 x Marie Mathurine PIERRE 1857 frère de
Mathrurin Louis Marie DANET 24/06/1856 x Marie Anne LE FRANC 1859 parents de
DANET Jean Marie Stanislas [21/01/1894 – 15/04/1915]
(Grand-père Yves DANET x Jeanne Louise MIRAM)
Cette plaque mortuaire est visible sur une tombe de notre cimetière. On y lit :
Jean Marie DORIOL
Second maître - 41 ans - Mort à la catastrophe du Iéna - Toulon 12 mars 1907 - In pace
Qui était le marin Jean Marie DORIOL et dans quelles circonstances a-t-il péri lors de cette catastrophe ?
Une recherche dans les registres de l'état civil à la mairie de Séné nous permet de préciser l'identité du marin.
Il s'agit de Jean Marie LE DORIOL né le 8 avril 1865 dans une famille de pêcheurs de Kerdavid. Il perdra ses parents Julien LE DORIOL le 3/03/1871 et Marie Anne LE FLOCH le 1/10/1878. Après la mort de sa mère, il choisit de devenir mousse, comme nous l'indique sa fiche d'inscrit maritime.
De 1886 à 1893, il navigue sur différents bateaux "civils" avant de rejoindre la "Royale" en janvier 1893.
Pendant cette période de marin "civil", Jean Marie LE DORIOL s'est marié le 25 juillet 1891 avec Jeanne Marie LE ROUX native de Cariel le 24/07/1867.
Jeanne est l'aînée des enfants issus de l'union de Julien LEROUX avec Jeanne Françoise LE FRANC. Cette dernière décède en 1877. Julien LEROUX se remarie avec Marguerite GAYET. De ce second mariage naitront les frères LE ROUX, morts pour la France pendant la 1ère Guerre Mondiale. Mme Jeanne Leroux mariée Le Doriol perdra en ce début de XX°s son époux en 1907 et ses frères, Jean Marie Leroux de maladie le 25/04/1918 et Joseph Marie le 22/08/1920 de tuberculose.
Les archives départementales du Morbihan nous donnent la fiche de matricule de Jean Marie LE DORIOL et on apprend que depuis 1881, à l'âge de 16 ans, il est engagé dans la marine.
Le SHD de Lorient nous livre sa fiche d'inscrit maritime. On y apprend que le 12 décembre 1905 il embarque sur le cuirassier le IENA. La fiche comprend la mention de son décès le 12 mars 1907 lors que la catastrophe du IENA.
L'annonce de sa mort parmi les victimes de la catastrophe du IENA suscita un gros émoi à Vannes où il résidait avec sa femme rue du Four près de l'église Saint-Patern.
Ces obsèques furent un moment de recueillement pour toute la population de Vannes et de Séné.
La famille était dans l'attente de la restitution de la dépouille. Le cercueil "bardé de fer" arriva dans un wagon des chemins de fer le vendredi 22 mars 1907 en gare de Vannes.
Il fut amené par un corbillard jusqu'à l'église de Séné bondée de personnalités et habitants, comme le rapporte cet article de presse d'époque. Il fut inhumé au cimetière de Séné. Il laissait une veuve, et deux filletes, Marguerite née le 9/11/1898 et Marie Eugénie née le 12/04/1898.
Pour l'anecdote, le maire de Séné Louis Joseph LAURENT vient de décéder le 1 mars 1907. Le prochain, Joseph LE MOUELLIC ne sera élu que lors du scrutin partiel du 14 avril 1907. C'est sans doute Patern SIMON, premier adjoint qui représente la ville de Séné lors de ces cérémonies.
source wikipedia :
L’Iéna est un cuirassé d’escadre pré-dreadnought de 12 750 tonnes. Lancé en septembre 1898, l’Iéna était, en 1907, une des unités les plus récentes de la flotte française ; il portait le nom d’une des plus grandes victoires de Napoléon dont on venait juste de fêter le centenaire en grande pompe, la bataille d'Iéna. Le Suffren, lancé le 25 juillet 1899, sera un modèle dérivé de l’Iéna.
Mardi 12 mars 1907, l’Iéna était entré depuis quelques jours dans un des bassins de carénage de Missiessy - dans le port militaire de Toulon - pour une visite de sa coque. Les travaux étaient presque achevés, tout était normal ; vers une heure passée de l’après-midi, les hommes d’équipage regagnèrent leur poste, les ouvriers de l’arsenal n'étaient pas encore revenus à bord. Une première explosion se produisit. Une grande flamme jaillit d'une cheminée et du monte-charge de la soute tribord. L’incendie gagna rapidement les autres soutes et les torpilles, les explosions se succédèrent.
Les toitures de trois ateliers furent soufflées. Le Suffren, qui se trouvait dans un bassin proche, se coucha presque complètement sur tribord. Des éclats furent projetés à des centaines de mètres, blessant des passants et tuant même un enfant dans les bras de sa nourrice. Les dégâts furent considérables. Des débris humains furent dispersés dans un rayon de 200 mètres.
Sur un équipage de 630 hommes, officiers compris, le bilan officiel fut de 37 blessés, dont l’amiral Henri-Louis Manceron légèrement blessé, et de 118 morts, dont sept officiers parmi lesquels le capitaine de vaisseau Adigard qui commandait le navire et le marin sinagot Jean Marie LE DORIOL.
La presse du Morbihan a relayé l'information comme en témoigne cet extrait d'article :
Le jour même, le ministre de la Marine, Gaston Thomson, partit pour Toulon où il arriva le lendemain. Dans un contexte international toujours tendu au lendemain de la crise de Tanger l’émotion fut vive. Les messages de sympathie affluèrent du monde entier. Le roi Édouard VII d’Angleterre et l’infant d’Espagne se rendirent sur les lieux et visitèrent l’épave.
Les obsèques nationales eurent lieu le samedi 23 mars sur la place d’Armes à Toulon en présence du Président Armand Fallières, des différentes personnalités dont Mgr Guillibert évêque de Fréjus et des corps constitués. Les cercueils des victimes étaient portés par des prolonges d’artillerie et le long cortège funèbre défila devant les survivants réunis.
Une enquête parlementaire sur l’origine de la catastrophe fut immédiatement ouverte. Le gouvernement Clemenceau constitua une commission mixte, la Commission scientifique d'étude des poudres de guerre créée le 6 avril suivant par décret du président Fallières. L’enquête mit en cause la poudre B. En vieillissant, la poudre B se décomposait, devenait instable et s’auto-enflammait. C’est ainsi que débuta la fameuse « affaire des poudres », qui opposa violemment Léopold Maissin, alors directeur de la poudrerie du Moulin blanc au Relecq-Kerhuon près de Brest et Albert Louppe, alors directeur de la poudrerie de Pont-de-Buis qui se rejetèrent réciproquement les responsabilités. Cette polémique dura jusqu’en 1914, ravivée en novembre 1911 par l’explosion du cuirassé Liberté.
En 1908-1909, l’Iéna fut amarré en baie d'Alycastre à Porquerolles pour servir de cible de tir pour la Marine. Il servit en particulier à la mise au point des obus perforants, devant exploser seulement après avoir traversé le blindage de la cible.
Une plaque à Toulon rappelle cette tragique exploision.
La polémique sur "l'affaire des poudres" trouvera un rebondissement en ...2017.
Jean Yves LE DRIAN Minsitre de la Défense prend conscience que les arméees françaises utilisent des munitions produites à l'étranger et décide de relancer la production nationale et bretonne de poudre plus d'un siècle après l'explosion du IENA.
Destin dramatique que celui des deux frères LE ROUX :
LE ROUX Jean-Marie: 22/01/1883 - 25/04/1918
Louis Marie LE ROUX: 4/08/1893 - 22/08/1920.
Ils ont tous les deux combattu et tous les deux contracté une maladie pendant le service qui les éloignera des combats mais les emportera. Qui étaient-ils ?
Le dénombrement de 1906 fait apparaitre la famille LE ROUX installée au village de Cariel à Séné. Le fils aîné Jean Marie, âgé de 23 ans n'apparait pas sans doute au service militaire. La famille compte 4 filles, Marguerite, Marie Victorine, Marie Louise et Léontine. Le père est pêcheur et la mère vendeuse de poissons, occupation sans doute compatible avec celle de mère de 5 enfants.
Jean Marie LE ROUX est né en 1883 comme nous l'indique son extrait de naissance. On peut vérifier le nom de sa mère et de son père tous deux pêcheurs à cet époque.
La fiche d'inscrit maritime du Service Historique de la Défense de Lorient nous présente la jeunesse de Jean marie LE ROUX. Il est d'abord mousse sur le "Ste Vierge" en 1895 puis novice sur le "le Même" en 1899.
La mention marginale de son acte de naissance nous dit qu'il se marie le 5 mai 1908 avec Marie Louise MARTIN.
Il fonde une famille qui est recensée au dénombrement de 1911.
Avant la guerre on le retrouve à bord du "Léontine" puis de la "Revanche" jusqu'au 20 janvier 1915 où il est effectivement mobilisé. Il rejoint le 2° Régiment d'Infanterie Coloniale de Brest.
Sa fiche de matricule montre qu'il change à plusieurs reprises de régiment. 2° régiment d'Infanterie Coloniale; 2° Bataillon des Régiments Coloniaux mixte de marche. 52° régiment Colonial à partir du 16/08/1916. Pendant l'hiver 1917 il a du attraper froid et cela s'est compliqué jusqu'à son évacuation en mai 1917.
Il est rapatrié sur Vannes puis admis à " l'Hôpital Bénévole" HB n° 26 bis de Saint-Gildas-de-Rhuys, situé à l'ancien couvent des Soeurs de Saint-Louis d'une capacité de 120 lits (actuelle abbaye de Saint Gildas).
Jean Marie LE ROUX père de 2 enfants y décède le 25/04/1918.
Son frère Louis Marie LE ROUX est né à dix ans d'intervalle de son grand frère Jean Marie le 4 aout 1893. Son extrait de naissance nous permet de vérifeir qu'il a bien les mêmes parents.
L'enfance de Louis Marie LE ROUX ressemble à celle des autres gars de la presqu'île et de son frère aîné. Il "choisit" de devenir mousse à l'âge de de 11 ans. Il embarque sur le "Sainte Vierge" le 23/07/1904. Il travaille ensuite pour d'autres patrons sur le Sainte Anna ou le Léontine et devient novice puis matelot en 1910.
Le 12 janvier 1914 il est appelé sous les drapeaux pour sa conscription et rejoint le 3° Dépôt. Du 16 juillet 1914 au 1er août il est à Toulon à l'école des mécaniciens de chauffe.
Ensuite du 1er août 1914 au 8 mai 1917 il est à bord du D'Entrecasteaux
Ce bâtiment de la marine navigue en Méditerranée et dans le proche Orient :
1914 : Otrante
03.02.1915 : combats aux Lac Amers
27.03.1915 : bombarde Gaza
1915-1916 : défense du canal de Suez
02.1915 : repousse les Turcs à Suez avec le Requin
04.10.1916 : envoyé à Djibouti avecl’Amiral Pothuau en raison de troubles en Abyssinie
1917 : escortes entre Tarente et Ithéa.
C'est dans ces mers chaudes où l'hygiène manque que le marin sinagot Louis Marie LE ROUX contracte la tuberculose. A la faveur d'une escale en France il est rapatrié au 5° Dépot. Il est rayé des listes de contrôle et regagne Séné ou il décèdera de cette maladie le 22/08/1920.
Il est inhumé à Séné le 24/08/1920 comme nous l'indique le registre de la paroisse.
En ce mois d'octobre 2016, Séné compte une centenaire de plus en la personne de Marie-Anne Le Touzo, née à Pennerm commune de Baden, en 1916.
Résidente au foyer logement du bourg de Séné, M. Le Maire s'est déplacé pour lui célébrer son anniversaire entouré des autres pensionnaires et de ses proches.
Au fait, combien il y a-t-il de centenaires à Séné ?
Qui fut le premier centenaire à Séné ?
A cette deuxième question on peut répondre, sans doute, le dénommé François QUESTER comme le raconte un article de presse de 1919.
On peut lire qu'à l'époque le curé de Séné, Pierre Joseph OLLIER, avait donné une messe en son honneur en la chapelle de Kerarden, à laquelle une foule nombreuse assistait, dont M. le maire. La France était catholique, même si la loi de séparatiion de l'Eglise et de l'Etat est votée depuis 1905.
M. Quester était soigné par ses filles, ostréicultrices - on ne parlait pas encore "d'aidant" - et percevait une allocation d'assistance aux "vieillards" - on ne disait pas "senior".
La famille Quester apparaît bien au dénombrement de 1911 avant la guerre. On y constate que les filles Quester sont restées célibataires pour "soigner" leur père veuf.
Au dénombrement de 1901 la famille Quester comptait au moins un garçon de plus. La site "Geneanet" nous renseigne sur la grande famille Quester. La descendance de François Quester sait-elle que leur aieul finit centenaire ?
Aujourd'hui, il en va autrement. Mme Le Touzo réside dans un foyer adapté au grand âge. En 2016, la plupart des "ainés" touchent leur pension de retraite complétée éventuellement par le Fonds National de Solidarité.
Selon leur autonomie, une Allocation Personnalisée d'Autonomie, l'APA payée par le Département vient compléter leur revenu.
Le social a fait de larges progrès !
Hier, un tel évènement était exceptionnel. Aujourd'hui, il est devenu assez courant et dans quelques années, il deviendra sans doute banal tant le nombre de centenaires est amené à croître.
Les registres de l'état civil mentionnent bien la naissance de François QUESTER à Kerarden le 4 avril 1819 et son décès quelques semaines après son centenaire le 9 août 1919.
Séné a connu également un autre cen,tenaire célèbre en la personne de Marie Josèphe LE GREGAM. Né le 2 mars 1890 à Séné elle épousa Louis Marie LOISEAU avant la guerre le 20 avril 1914. Il était marin et passeur à Bellevue. Elle devint passeuse. Cette activité nautique la conduisit en bonne santé jusq'au "grand âge". Elle décéda le 2 août 1990 à la maison au foyer de personnes âgés de Séné comme nous l'indique Emile Morin dans son livre.
Lire article sur les passeurs.
En mars 2000, notre commune célébrait les 100 ans de Marie LE DORIOL épouse Jouannic, alors résidente au foyer logement. Un article du télégramme dresse alors le parcours de la centenaire.
Marie Louise Jouannic, née Le Doriol, le 30 mars 1900 à Montserrac, son père absent est marin de commerce et mère ménagère. La jeune Marie perd son père, terre neuvier de profession. Elle sera élevée avec son frère chez les soeurs de La Garenne puis chez sa soeur. Plus tard, Marie exerce le métier de repasseuse jusqu'à son mariage, à l'âge de 33 ans. Elle ira vivre par la suite à Vannes, ruelle du recteur où elle vendra des articles funéraires. Marie Jouannic rejoint le foyer logement de Penhoët le 20 février 1995. Depuis, sa gentillesse et son sourire permanent affectionnent les résidents et résidentes du foyer. Nul ne connaît son secret de longévité mais, selon Marcel Carteau, «le cadre de vie et l'air marin du golfe du Morbihan sont signes de bonne santé ! »
Article publié dans le Télégramme que je remercie.
La commune compte une nouvelle centenaire dans ses rangs, en la personne de Célestine Le Penru, reçue hier à la mairie, en compagnie de sa famille et de ses amis.
23 août 1907-23 août 2007 : 100 ans jour pour jour, hier, pour Célestine LE PENRU, née BENOIT. « Un bon morceau de vie, une longue liste de situations vécues, difficiles ou heureuses que vous avez traversées avec sérieux et courage », félicitait le maire, Patrick Salic, lors de la cérémonie organisée en mairie pour son anniversaire.
Un lieu que son père, Eugène Benoît, connaissait bien, puisqu'il a été maire de la commune entre 1945 et 1947. Née dans le village de Kérarden, c'est elle qui a conduit la première camionnette de la commune, peu après l'obtention du permis en 1926. Permis dont elle est toujours titulaire, et « avec tous ses points », s'amusait l'adjudant-chef Berlivet, commandant de la brigade de Theix.
Sinagote mais voyageuse
Livreuse de pain pour la boulangerie de ses parents, à Kérarden d'abord, puis à Cariel, elle a été contrainte d'interrompre cette activité après son mariage. En effet, le 5 avril 1932, elle épouse Louis-François Marie Le Penru, qui a fait carrière dans la gendarmerie. « À l'époque, les épouses de gendarmes n'avaient pas le droit de travailler », explique l'adjudant-chef Berlivet. Une interdiction aujourd'hui révolue. Avant de se retirer dans la maison familiale de Kérarden, à la retraite de son mari en 1950, Célestine a bien voyagé au gré de leurs affectations : Loire-Atlantique, Versailles, Ille-et-Vilaine et Normandie. Puis, c'est à Satory qu'il verra la fin de sa carrière en tant qu'adjudant-chef, après avoir été prisonnier de guerre en Autriche. De son mari, décédé en 1977, est né Jean Le Penru, également gendarme, mais aujourd'hui disparu.
Une santé de fer
Alerte et en bonne santé, la centenaire retrouve une bonne dose de jeunesse grâce à la compagnie de Bruno, Olivier et Anne-Laure, ses petits-enfants et Alexis, Elisa, et Laura, ses arrières petits-enfants. Ceux-ci peuvent même compter sur elle pour une bonne partie de jardinage, quelques pages de lecture, ou encore pour réciter les leçons grâce à « son excellente mémoire ». Jean-François Stéphan, président de l'Union départementale des personnels retraités de la Gendarmerie nationale a remis un bouquet de fleurs à Mme le Penru, qui a lu un court discours de remerciement au maire et à toutes les personnes présentes.
François QUESTER, centenaire en 1919, décédé en 1919.
Marie Josèphe LE GREGAM x LOISEAU, centenaire en 1990, décédée en 1990.
Marie Louise LE DORIOL x JOUANNIC centenaire en 2000, décédée en
Célestine BENOIT x LE PENRU, centenaire en 2007, décédée en octobre 2010.
Marie Anne LE TOUZO centenaire en 2016.
Germaine DUPONT centenaire en 2012, décédée à 102 ans en septembre 2014. Elle était arrivée à Séné pour passer sa retraite. Locataire d'une masion au Gorneveze, elle fut inhumée en région parisienne près de Saint-Denis.
Wiki-sene enquêtera pour recenser les "centenaires" de Séné.
A vérifier :
Marie Anne MAHEO x LE ROHELLEC décédée à 100 ans en décembre 2012
Agnès COUSSE x AMESTOY 11/4/1915-17/9/2015