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SOLDATS DE SENE

MORTS POUR LA FRANCE - GUERRE 14-18

 

Nous fêterons le 11/11/2018 le centenaire de l’armistice mettant fin à la Première Guerre Mondiale. Ce conflit a touché notre commune de Séné comme l’ensemble des communes de France. Le monument aux morts de Séné répertorie 86 noms liés à la Grande Guerre gravés par ordre alphabétique dans le marbre.

 

Quand a-t-on érigé le monument aux mort ?

Derrière cette liste administrative, qui étaient ces soldats de Séné ?

Dans quelles circonstances ont-ils perdu leur vie ?

Tous les Sinagots morts pour la France lors de la guerre de 14-18 figurent-ils sur notre monument aux morts ?

 

A l’occasion du « Centenaire », il m’a paru nécessaire de sortir de leur anonymat les soldats de Séné morts pour la France pendant la Première Guerre Mondiale.

 

Pour démarrer mes recherches j’ai établi la liste des soldats inscrits aux monuments aux morts. Ensuite, je suis allé vérifier à l’état civil de Séné leur acte de décès et de naissance.

Ma première surprise fut de voir les erreurs d’orthographe dans les patronymes et surtout de mettre en évidence qu’il manquait des noms !

Je me suis souvenu qu’en 2014 Yannick ROME, instituteur en retraite à Theix, avait réalisé une exposition sur le « Poilus de Séné ». Il m’a amicalement communiqué les supports de l’exposition et également compliqué la tâche : A juste titre, il avait élargi ses recherches non seulement aux soldats inscrits sur le monument aux morts mais également à tous les natifs de Séné.

En effet, s’intéresser aux Poilus morts pour la France à Séné revient à se demander quand devient-on Sinagot ?

Il fallait bien trancher. Les bases de travail classent les militaires par lieu de naissance qui sera une première clef de sélection. Pendant les recherches, j’ai appris que les autorités de l’époque avaient retenu le dernier domicile connu comme commune où sera transcrit le décès d’un soldat mort au front, en plus de sa commune de naissance. Il fallait bien étudier l’état civil de Séné et le dénombrement de 1911, dernier recensement de la population de Séné avant la guerre.

 

En ajoutant les soldats nés à Séné, ceux domiciliés à Séné on parvient à ce jour à 118 noms.

 

Si un homme ayant résidé Séné, non natif de notre commune, a quitté Séné avant la mobilisation, il est sans doute Sinagot, mais il sera passé au travers des mailles des bases de données…

Il se peut donc que des noms de « soldats de Séné » soient encore oubliés. En effet, mes recherches m’ont permis de découvrir des noms qui n’étaient pas sur les principales bases accessibles sur Internet.

 

Il faut saluer l’effort des administrations et des associations qui ces dernières années ont créé des sites internet permettant de mener des recherches en ligne.

 

On citera en premier lieu le site « Mémoire des Hommes » http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr qui donne des fiches de soldats de 14-18 classés par commune.

La site http://www.memorialgenweb.org répertorie quant à lui tous les soldats morts figurant sur un monument aux morts ou bien une nécropole.

La Bibliothèque Nationale et son site internet Gallica http://gallica.bnf.fr/ ont également mis en ligne des historiques de régiment. Dans les années 20 des militaires ont voulu raconter les années de guerre de leur régiment. Ces documents sont de précieux témoignages.

 

Plus près de nous, les archives départementales du Morbihan http://www.archives.morbihan.fr ont mis en ligne les fiches de matricule des soldats. Ces archives conservent également les registres du recensement de 1911, on disait à l’époque, dénombrement. Ce document a permis de retrouver la trace et la composition des familles

touchées par la perte d’un soldat .

 

archives 56  bnf gallica lecteur export GenWeb

memoire des hommes  pages1418sene logo

 

En complément de ces bases « administratives » il faut ajouter les nombreux sites Internet de particuliers ou d’associations qui donnent accès à un tas d’informations.

Par exemple le site http://www.navires-14-18.com qui répertorie les bateaux disparus pendant la guerre, fort utile avec la population de soldats marins à Séné; le site http://chtimiste.com qui donne des informations sur les régiments et les combats ; le forum http://pages14-18.mesdiscussions.net où s’échange des informations sur la guerre ; le site http://tableaudhonneur.free.fr qui a scanné un grand nombre d’historiques de régiment.

 

La liste des sources numérisées est longue mais la consultation d’archives « à l’ancienne » s’est révélée également fort utile que cela soit les actes de décès à Séné, les actes d'inhumation à la paroisse, les archives du Morbihan dont les dénombrements de 1906 et 1911, et surtout les registres des Inscrits Maritimes au Service Historique de la Défense à Lorient.

http://www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr/.

Je remercie le SHD de Lorient pour m'avoir permis de consulter leurs archives et de reproduire des extraits des fiches d'incrits maritimes des soldats de Séné . Ces documents renseignent très bien sur la vie des jeunes mouses qui deviendront matelots ou officiers dans la marine nationale ou la marine marchande.

A partir de ces informations il a été possible de connaître l’origine familiale des soldats, d’en savoir un peu sur leur profession, leur état civil, la composition de leur famille, s’ils laissaient une veuve, des orphelins…

Ces données historiques ont permis de retracer les derniers jours de leur parcours de soldat pendant la guerre, jusqu’à identifier le lieu, le bois, la colline, le ravin, la bateau, l’hôpital, l’ambulance, où ils ont perdu la vie.

 

Les 118 récits des « soldats de Séné » sont présentés en 4 rubriques :

 

SINAGOT 14-18 : réunit des récits de soldats des armées de terre : infanterie, artillerie et génie.

SENE 14-18 Marine présente le recits de marins morts en mer.

SENE 14 -18 Terre présente des grandes phases de la Première Guerre Mondiale illustrées par les récits des soldats de Séné.

GUERRE 14-18 présente d'autres aspects du conflit, les soldats morts "d'accident de service" ou de maladie.

 

L'ensemble de ces articles permet de parcourir le conflit comme un « cours » d’histoire, en suivant le destin tragique de simples soldats de Séné au plus près du champ de bataille.

 

Lecteur, en vous attardant devant le monument aux morts de notre commune, à défaut de mettre un visage sur un nom, vous pourrez désormais connaître l’histoire de ces hommes de Séné morts pour la France et notre liberté.

 

Monument aux mort

 

 

 

 

Après les batailles des frontières perdue, la retraite stoppée par la victoire sur la Marne et la course à la mer, les belligérants ont crée une ligne de front qui va de Belfort à Dunquerque en passant par Verdun, Reims ou encore Arras.

Sur des terrains plats, taillés de quelques ruisseaux, ou quelques côtes servent à poster des batteries d'artilleries et voir les posiitons de l'ennemi, les régiments d'infanterie n'ont d'autres solutions que de creuser un réseau de tranchées et de boyaux pour se protéger. C'est la guerre des tranchées qui durera jusqu'à un usage de chars d'assaut et l'arrivée des troupes américaines qui donnera la supériorité décisive aux démocraties face aux Empires centraux. Pendant des longs mois, en Champagne, aux Eparges, à Verdun, dans la Somme, les fantassins devront sortir des tranchées pour mener des offensives et gagner ou perdre au prix de centaines de morts quelques centaines de mètres dans les lignes ennemis. En arrière du front, une logistique se met en place ammenant, armement, soldats et ravitaillement parfois sur de nouvelles routes et voies ferrées construites pour la guerre.

En ce mois de mars 1915, les Allemands qui ont reflué après la Marne, s'étalent en Champagne pouilleuse. La carte ci-joint montre  la ligne de front. Document CRDP Strasbourg.

 

ALLANIOUX champagne 02 1915

Sentant bien le danger d'une guerre d'usure, longue, le commandement français (et allemand) n'aura de cesse que de concevoir des offensives. Une des premières est celle qui deviendra la 1ère bataille de Champagne aux Mesnil-les-Hurlus.

ALLANIOUX cote 196 bois jaune

Le soldat ALLANIOUX de Séné appartient au 72° Régiment d'Infanterie. L'historique du régiment nous raconte une de ces sorties des tranchées où il perdit la vie :

"en février et mars 1915, le 72e prend part à la grande offensive de Champagne. Au nord de Mesnil-lès-Hurlus, sous un feu terrible de mitrailleuses et d'artillerie, jonchant le sol de morts et de blessés, il monte à l'assaut six fois. Le 22 février, il attaque les tranchées du bois « Jaune-Brûlé », et le 23 le 3e bataillon réussit à prendre pied dans la partie méridionale de ce bois. Le 24, nouvelles attaques, nouveaux progrès. Le 25, nouvelle progression sous le feu.
Relevé dans la nuit du 25 au 26, il remonte à l'assaut le 5 mars et, dans la nuit du 5 au 6, avance sérieusement, mais, malgré le prodigieux courage déployé par tous, ne peut atteindre ses objectifs. En définitive, le front ennemi ne fut pas rompu, mais l'héroïsme des troupes qui attaquèrent inlassablement, dans des conditions difficiles, n'en demeure pas moins admirable.

Admirable de courage fût Honoré Patern Marie ALLANIOUX comme nous le relate sa citation :

"Le 24 février à l’attaque de la côte 196 avait l’obligation de renforcer une ligne de tirailleurs devenue faible le commandant ayant ordonné d’essayer ce renforcement bien qu’ayant cru tomber dans la zone de mort qu’il devait traverser, sous les hommes de la section précédente et sachant par conséquent qu’il allait à une mort presque certaine à simplement bravement obéi sans un murmure ni aucune hésitation et est allé au poste désigné. Ordre du régiment."

ALLANIOUX guerre  ALLANIOUX sortie de tranchée

 

Qui était ce soldat de Séné qui perdit sa vie le 25/02/1915 à Mesnil les Hurlus sur la côte 196 non loin du bois "Jaune Brulé" ? Hurlus, Jaune brulé ces leiux-dits résonnent du courage des hommes.

Honoré Patern Marie ALLANIOUX est né à Séné le 8/02/1891 à Langle. Son père est journalier et sa mère ménagère comme on le lit sur son extrait de naissance.

ALLANIOUX Extrait

Le dénombrement de 1906 nous donne la composition de la famille, qui compte 3 garçons et 2 filles. Le père cultivateur fermier à Langle.

ALLANIOUX Honoré 1906 

Sa fiche de matricule établie pour ses 20 ans nous indique qu'il est boulanger de métier, un temps établi à Arradon. Il avait fait sa conscription en 1911-1912 au 62°RI et à la mobilisation il est affecté le 23/12/1914 au 72°RI.

Il disparait célibataire à l'âge de 26 ans, son nom est est pour toujours gravé sur le monument aux morts de Séné.

Il était le beau-frère de Armel BOURVELEC (26/08/1886 – 16/03/1920) qui avait épousé sa soeur Marie Honorine  ALLANIOUX le 5/09/1910.

ALLANIOUX entonnoir hurlus

 

 

Après la défaite lors de la Bataille de la Marne et le recul des troupes allemandes au nord de l'Aisne, les armées allemandes décident de gagner les ports du nord de la France pour empêcher l'arrivée des troupes britanniques. La guerre de mouvement se poursuit sur un front qui finira par s'étaler de Compiègne à Dixmude en Belgique. Cet épisode prendra le nom de "Course à la mer" avec comme paroxisme les combats à Dixmude ou les fusliers marins des 1er et 2° régiments livreront avec les soldats belges une résitance héroïque. Lire article.

Les armées s'affrontent sur une ligne de front mouvante en des combats meurtriers où un soldat de Séné, Auguste Marie MAHE, (7/11/1890 - 19/11/1914), perd la vie en Artois près d'Arras .

 MAHE artois

Après la mobilisation Auguste MAHE rejoint le 70° régiment d'infanterie dont les quartiers sont à Vitré. Le régiment breton est envoyé à Vouziers dans les Ardennes à la frontière belge. Pris dans la tourmente de la retraite, le régiment combat à la bataille de Guise puis à Sains Richaumont avant de se stabiliser à Gault dans la Marne.

Le 28 septembre, le 70° régiment quitte la Ve armée (positionnée dans la Marne) et embarque pour la région du Nord. D’abord rattaché à la II°Armée (du général Castelnau) puis à la X° (du général Maud’huy), il combat pour défendre et sauver Arras. La (1ère) bataille en Artois s’engage le 30/09, les 2° et 3° bataillons sont envoyés en camions automobiles pour protéger le débarquement des troupes. Le 1er batailon et le 41° d’infanterie combattent du 1er au 6 octobre avec la 20° DI dans Neuville Vitasse, Mercatel et Agny. Les 3 et 4 octobre 1914, le 10° corps d'armée auquel appartient le 70°RI échoue devant les tranchées de Neuville-Vitasse fortement détruite par les combats, et Lens est perdu.

MAHE eglise détruite MAHE eglise cure

Auguste MAHE était né le 7/11/1890 à Vannes. Ces parents se sont établis ensuite à Séné comme l'indique le dénombrement de 1906 et de 1911 et son père est jardinier cultivateur.

MAHE auguste 1906

En 1906 la famille MAHE est composée de 2 filles et deux garçons et vit à la Poussinière. L'aînée est laboreur et Auguste apprenti chez le forgeron Tréhondart au Poulfanc.

La fiche de matricule d'Auguste MAHE nous apprend qu'il est blessé à Neuville Vitasse qu'il reçoit une citation pour son courage.

MAHE blessures

On peut lire qu'il est pris en charge par la chaine des secours et parvient à l'hôpital d'Angers où il ne survit pas à ses blessures et décède le 19/11/1914.

Le site GenWeb indique que son corps est entérré dans le carré 42 du cimetière d'Angers rang 7, tombe 26.

 

 

 

Après plusieurs semaines de combats, poussant les armées françaises à la retraite, les forces allemandes ont pénétré profondement en territoire francais. Paris est menacé. Les généraux allemands font une série d'erreurs dans leur enthousiasme guerrier. L'armée française et la British Expedition Force du général French profitent d'une brêche ouverte entre les armées allemandes pour passer à la contre offensive avec le renfort de troupes stationnées à Paris du général Gallieni, amenées au front par les taxis parisiens. La bataille de la Marne débute. Les armées allemandes doivent à leur tour battre en retraite. La carte suivante (CRDP Strasbourg) résume bien l'avancée allemande puis son recul sur ce qui deviendra la ligne de front pour des combats de tranchées....

 

big marne 1914

 

Alors que prend fin la guerre de mouvement et que débute la guerre des tranchées, le soldat de Séné, Jean Marie LE TREHEDIC est "tué à l'ennemi" le 14/09/1914 à Saint Pierre lès Bitry à l'est de Soissons.

LE TREHUDIC Jean Marie est né le 8 janvier 1883 à Theix d'un père cantonnieret d'une mère ménagère comme nous l'indique son extrait de naissance. On y lit également qu'il s'est marié le 20/07/1909 au bourg de Theix avec Jeanne Louis Marguerite LE NORMAND.

 

LE TREHUDIC Extrait

Le jeune couple s'établit à Séné où il exerce la métier de canotnnier communal alors qu eson épouse est ménagère. 

LE TREHUDIC 1911 

L'historique de son régiment, le 316°RI, émanation du 116°RI de Vannes, nous relate ces journées du 13 et 14 septembre 1914.

"Enfin, à 19 h.30 le régiment se rend à Montigny-Lengrain, où il cantonne. Il en repart le 13 à 5 heures par Courtieux, Jaulzy, où il passe l'Aisne sur un pont de bateaux construit par le génie la nuit précédente. La marche continue par Bitry et Saint-Pierre-lès-Bitry, villages canonnés assez violemment par l'ennemi. Le régiment s'installe, à la nuit, au bivouac à l'Est de Saint-Pierre-lès-Bitry, dans un champ au Nord de la Fabrique d'Optique. Il en part le 14/09 à 6 heures, car la division a reçu l'ordre de se porter sur Noyon, avec le 265e à l'Avant-garde, le 316e en tête du Gros.

A peine l'avant-garde a-t-elle fait un kilomètre sur la chaussée Brunehaut (route de Vic-sur-Aisne à Noyon) qu'elle est soumise à un feu très violent d'infanterie et d'artillerie de tous calibres (77, 105,150) partant de la ferme du Tiolet et de la région de Nampcel ; le 265e se déploie sur le plateau et le 316e cherche à progresser par le ravin boisé au N. de Saint-Pierre-lès-Bitry ; quelques éléments parviennent à la lisière N. du bois, mais sans pouvoir faire tomber la résistance ennemie. A la nuit, le régiment est ramené à son bivouac de la veille, ayant eu une cinquantaine d'hommes hors de combat" parmi lesquel sans doute le soldat Le Tréhudic.

LE TREHUDIC Saint Pierre les Bitry

 

Sa mort sera officilisé par le tribunal de Vannes le 10 mai 1920. Son corps repose à la Nécropole nationale de Vic-sur-Aisne, Carré D, tombe 134.

LE TREHUDIC vic sur Aisne necropole     LE TREHUDIC tombe

 

LE TREHUDIC bataille aisne tranchee

 

 

L'Allemagne avait préparé son entrée en guerre. La France a été surprise par l'ampleur des forces militaires allemandes engagées lors des premières semaines du conflit. Face à un adversaire supérieur en nombre et mieux armé, les troupes françaises postées à la frontière ont rapidement reculé. L'armée belge a bien ralenti les troupes allemandes qui avaient rompu la neutralité du pays et les represailles furent dramatiques pour la population belge. En ce mois d'août et de septembre 1914, la stratégie de contournement par l'ouest des armées allemandes semblent en bonne voie. Les armées françaises et anglaises battent en retraite. Elles seront arrêtées "miraculeusement" sur la Marne. L'Allemagne a failli gagné une guerre éclair.

Pendant ces semaines de retraite vers le sud à marche forcée, trois soldats de Séné trouvèrent la mort :

Ange Pierre Marie LE PAUTREMAT : 31/12/1893 - 30/08/1914 à Sains (Aisne)

Joseph Jean Marie LE MASSON : 12/01/1889 - 8/09/1914 Connantry (Marne)

Joseph Marie BOCHE : 14/08/1889 - 8/09/1914 La Fère Champenoise (Marne)

La carte ci-dessous permet de se rendre compte de la vélocité de la retraite et de localiser le lieux du decès de ces 3 soldats.

 RETRAITE carte

 

Ange Pierre Marie LE PAUTREMAT : 31/12/1893 - 30/08/1914 à Sains (Aisne)

Pendant cette retraite, un soldat de Séné, Ange Pierre Marie LE PAUTREMAT canonnier au 50° Régiment d'Artillerie de Campagne bat lui aussi en retraite dans l'Aisne. L'artillerie française est équipé de canon de 75 mn et de canon de 120. Pendant toute la durée du conflit l'artillerie déversera des milliers d'obus meurtriers qui creuseront des cratères lunaires dans les terres de Picardie et de Champagne.

Le Pautremat artillerie canon 120

L'historique du 50°RAC consultable sur Gallica, nous décrit le combats du 29 et 30 août 1914 à Sains-Richaumont au sud de Guise.

"Le 29 août les quatre groupes sont engagés autour de Sains. Ils coopèrent après un mouvement de retraite, à une contre-attaque du 1er Corps et de la 20° Division qui se heurte de nouveau à des forces supérieures. Il faut donc encore se replier. La 12° batterie (Capitaine Guyot-Sionnest) prenant position à l’est de Sains-Richaumont, subit le feu violent de l’artillerie ennemi, auquel elle répond coup pour coup malgré des pertes sévères. Elle abandonne la lutte que lorsqu’elle a reconnu l’impossibilité absolue d’être ravitaillée en munitions par l’échelon. M. le commandant Charpentier, malade, est évacué le même jour. Le capitaine Moinet prend la commandement provisoire du 4° groupe. Les pertes dans le combats de Sains-Richaumont on été de 2 officiers, 61 gradés ou canonnier. Après la bataille de Guise, dont le combat de Sains-Richaumont a été un épisode, la retraite des armées françaises continue. Le 3 septembre, le 5° ° RAC passe la Marne, le 5 deux de ses groupes cantonnent à Sézanne."

 

Le Pautremat artillerie canon 75 mm modèle 1897

Ainsi disparait Ange Pierre Marie LE PAUTREMAT né le 31/12/1893 à Séné. Son père est alors cordonnier au bourg de Séné et sa mère est ménagère comme nous l'indique son extrait de naissance. A Séné, les paludiers, les cultivateurs ou les marins sont enracinés depuis de nombreuses générations. Le bourg accueille quant à lui des familles plus nomades que cela soit des commerçants, des douaniers, des employés.

Les LE PAUTREMAT ne resteront pas lontemps à Séné. En 1913, leur fils habite Paris XIV° rue du Maine quand il effectue sa concription comme nous l'indique sa fiche de matricule. Ses parents ont déménagé sur Vannes rue de l'Hôpital. Il incorpore le 50 ° régiment d'artillerie le 27/11/1913. Il est donc sous les drapeuax lorsque éclate la guerre et il rejoint rapidement le front.

Le Pautremat identité Le Pautremat Citation

Ange Pierre Marie est tué à l'ennemi le 30/08/1914 à Sains. Son corps sera porté à la nécropole nationale Le Sourd de Lemé dans l'Aisne où il repose tombe 312.

Le Pautremat a fait l'objet d'une citation :"très bon soldat dévoué et brave, tué à son poste de combat le 30/08/1914. Croix de guerrre avec Etoile de Bronze." Il n'avait pas encore 21 ans.

Avec des parents domiciliés à Vannes, une fiche de matricule donnant une adresse à Paris, son célibat, il aurait du être transcrit à Vannes comme d'ailleurs le précise sa fiche "Mémoire des Hommes".

Or ce n'est pas le cas car il n'est répertorié selon le site GenWeb qu'à la nécropole et à Séné.

C'est d'autant plus surprenant car à l'état civil de Séné, son acte de décès a été rédigé puis annulé en court d'écriture. Le monument au morts date de 1925, l'employé de mairie a-t-il été attentif? Le Pautremat s'est-il marié avec une Sinagote en 1913-14 ?

LE PAUTREMAT décès

Comme il ne figure sur aucun autre monument aux morts, Le Pautremat, même avec un nom gravé mal orthographié, a bien droit à être honoré à Séné. 

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Joseph Jean Marie LE MASSON : 12/01/1889 - 8/09/1914 Connantry (Marne)

Joseph Marie BOCHE : 14/08/1889 - 8/09/1914 La Fère Champenoise (Marne)

Ces deux soldats font parti du même régiment le 116° Régiment d'Infanterie dont les quartiers sont à Vannes.

LE MASSON caserne 116

L'historique du régiment nous retrace son parcours lors de sa retraite au départ de la ville frontalière belge de Bouillon :

"Le 23, dans la matinée, le régiment se reforme à Bouillon et bivouaque, le soir, dans les rues de la ville. L’appel fait ressortir les pertes sensibles éprouvées la veille ; 618 hommes tués, blessés ou disparus. Les capitaines Pelliet et Maillard ont été tués. Le capitaine Castella est porté disparu. Parmi les blessés, on cite le capitaine Datcharry, les lieutenants Vesque, de la Grandière, Sigala, les sous-lieutenants : Laurent, Bardot, Auffret, Goyat, Ropert.
A partir du 24 août, le mouvement de retraite s’accentue. Le régiment se porte sur Saint-Aignan, où il occupe des positions autour de la ville. Le 25 il bivouaque au nord de Chevenges et sur la route de Sedan, poussant en avant un bataillon qui arrive jusqu’à Iges. Ce bataillon, violemment attaqué, se replie après un dur combat et rejoint, le 26, le régiment.
Le 26, vers midi, le combat s’engage et se poursuit jusque vers 16 heures où l’ordre est donné de se replier. Ce mouvement est rendu très difficile par suite de l’encombrement des routes et ce n’est que le 27 que le régiment atteint Malmy, à quelques kilomètres au sud de Saint-Aignan. Vers 15 heures, le 116e, qui est en réserve, se met en marche vers le nord-est sur Chémery et Bulson. Un combat, soutenu, ce jour là, par les autres éléments de la D. I., se termine à notre avantage et on bivouaque sur les positions prises à 1 kilomètre de Bulson, après une explosion d’enthousiasme créée par ce succès.
Le 28, on reprend l’offensive et la situation reste longtemps indécise. Vers la ferme Saint-Quentin, les allemands gagnent du terrain et le régiment se replie vers les bois au sud-ouest de Chaumont. Il vient bivouaquer le soir dans les bois entre Bulson et Chéhéry.
Le 29, le mouvement de retraite reprend. On part avant le jour et on bivouaque, le soir, à Louvergny, après avoir traversé Chéhéry, Malmy, Vendresse.
Du 30 août au 7 septembre, la retraite continue par Rilly-aux-Oies, Attigny, Vaux, Champagne, Dricourt, Hauviné, Béthénneville, Moronvilliers, Prosnes, Mourmelon-le-Petit, Juvigny-sur-Marne, Saint-Pierre-aux-Oies, Soudron et Sommesous. Le 7 septembre, le régiment occupe la voie ferrée de Sommesous à Fère-Champenoise entre Normée et Lenharrée. Ce mouvement de repli ne s’est pas effectué sans quelques engagements qui ont occasionné des pertes assez sensibles.

Le 8, à 3 heures, le combat s’engage, après quelques heures d’une âpre lutte, le 116e se retire dans la direction de Montepreu et de Semoine. Dans la nuit, il organise ses positions qu’il occupe pendant la journée du 9 sous un violent bombardement.
Le 10, le régiment reçoit l’ordre de se porter en avant. Les allemands viennent de perdre la bataille de la Marne et se replient vers le nord. Du 10 au 13, la marche s’exécute par Sommesous, Ecury-sur-Coole, Châlons, Saint-Etienne-au-Temple, Suippes et Saint-Hilaire-le-Grand. Le 13, le 116e se heurte à l’ennemi à 1500 mètres au nord de Saint-Hilaire et bivouaque, le soir, à proximité du village.
Le 14, le régiment se porte vers le moulin de Chantereine et occupe, le 15 et le 16, des tranchées à proximité. Il reçoit, le 16 au soir, un renfort de 720 hommes.
Le 17, le 116e quitte ses emplacements et, à la suite d’étapes par Mourmelon-le-Grand et Rilly-la-Montagne, arrive, le 19, à Reims, où il cantonne sous les obus jusqu’au 22 septembre.

 LE MASSON Le Fere Connantray

De la ville frontalière belge de Bouillon le 23/08 à la commune champenoise de La Fère le 8/09, les troupes du 116°RI ont parcourrus 185 km sur les routes en 17 jours.

Joseph Jean Marie LE MASSON est né à Vannes dans une ferme à Beaupré non loin de Séné. sa mère, Anne Marie Hervio, est d'ailleurs native de Séné et son père est cultivateur.

LE MASSON Extrait

Au dénombrement de 1906, on note que sa mère élève une famille de 4 garçons épaulée avec une domestique de ferme et a regagné Séné dans le quartier de la Grenouillère.

LE MASSON 1906

En 1909, Le Masson accomplit sa conscription et délcare la profession de cultivateur. Son acte de décès indique qu'il vivait au Versa comme l'indique également le dénombrement de 1911.

LE MASSON 1911

Il incorpore le 116° RI de Vannes et rapidement envoyé au front où il est tué à lm'ennemi ce 8 septembre 1914. Son nom est gravé au monument aux morts de Séné et de Vannes.

 

 

 

Joseph Marie BOCHE est né à Séné le 14/08/1889 à la ferme de Ozon où ses parents sont cultivateurs.

BOCHE Joseph Extrait

Au dénombrement de 1906 on peut voir la composition de la famille nombreuse avec 6 garçons, 1 fille et un domestique de ferme. Elle est établie à Bilherbon non loin d'Ozon.

BOCHE Louis Joseph 1906

La fiche de matricule de Joseph marie BOCHE nous indique qu'ne 1909 au moment d'effectuer sa conscription il déclare une profession de boulanger et vit à Séné.

BOCHE Joseph identite

Cette fiche de matricule et la fiche "Mémoire des Hommes" nous indiquent qu'il est incorporé au sein du 116°RI et qu'il est mort le 8 septembre à La Fère Champenoise. 

BOCHE retraite marne

L'historique de ce régiment relate cette période :

"Du 30 août au 7 septembre, la retraite continue par Rilly-aux-Oies, Attigny, Vaux, Champagne, Dricourt, Hauviné, Béthénneville, Moronvilliers, Prosnes, Mourmelon-le-Petit, Juvigny-sur-Marne, Saint-Pierre-aux-Oies, Soudron et Sommesous. Le 7 septembre, le régiment occupe la voie ferrée de Sommesous à Fère-Champenoise entre Normée et Lenharrée. Ce mouvement de repli ne s’est pas effectué sans quelques engagements qui ont occasionné des pertes assez sensibles.

Le 8 septembre, à 3 heures, le combat s’engage, après quelques heures d’une âpre lutte, le 116e se retire dans la direction de Montepreu et de Semoine. Dans la nuit, il organise ses positions qu’il occupe pendant la journée du 9 sous un violent bombardement.

 

BOCHE La Fère voie ferrée

Joseph Marie BOCHE dècede à l'âge de 25 ans à La Fère Champenoise. Son décès sera retranscrit à Vannes où il figure sur le monument aux morts comme son frère Louis Marie tué lors de la bataille de la Somme le 20/07/1916.

 

 

ALLANO Eparge vues 

La bataille des Éparges, ou bataille de Combres pour les Allemands, est une série de combats pour la maîtrise de la crête des Éparges opposant la 12e division d'infanterie de la 1re Armée française à la 33e division d'infanterie allemande du 17 février au 5 avril 1915 au cours de la Première Guerre mondiale.

Pour éclaircir les organigrammes militaires pas toujours très facile à comprendre, vous trouverez ci-dessous  l'arborescence dans laquelle se trouve le 106e Régiment d'Infanterie au début d'Août 1914. Les Armées Françaises ( constituées de 10 Armées) dont:

- 3e Armée ( Général Duffey) constituée des:

            - 4e Corps d'Armée

           - 5e Corps d'Armée

            - 6e Corps d'Armée (Général Sarrail - Chalons sur Marne) constitué des:

              - 40e Division d'Infanterie:

              - 42e Division d'Infanterie:

              - 12e Division d'Infanterie (Général Souchier) constituée des:

                     - 23e Brigade (Gén. Huguet) :54e R.I (Compiègne) - 67e R.I (Soissons)                                          - 24e Brigade (Gén. Roques):106e R.I (Chalons) - 132e R.I (Reims)                                          - 25e Régiment d'Artillerie de Campagne  (Chalons sur Marne)

                    - Compagnie 6/1 du 9e Régiment de Génie

La D.I n'a pas d'escadron divisionnaire de Cavalerie au début de la guerre. son effectif totalise 318 officiers et 15 526 hommes.

 

Les combats aux Eparges se sont déroulés dans des conditions extrêmement difficiles sous la pluie, la neige, dans la boue. L'infanterie des deux camps a dû rester pendant de longues semaines sous les coups de l'artillerie. L'armée française tente au cours de plusieurs assauts de conquérir la crête, après des pertes très lourdes des deux côtés, les Français arrivent à prendre pied sur la crête sans pouvoir en déloger totalement les Allemands.(Source Wiki-pedia)

Cette bataille est l'une des premières à présenter de nombreuses caractéristiques qui se révèleront classiques de la première guerre mondiale : une durée de plusieurs semaines, des séries d'attaques, contre-attaques avec de nombreuses pertes pour des gains territoriaux faibles voire nuls. Elle annonce les batailles de Verdun et de la Somme.

Le 17 février 1915, le combat pour la prise de la crête des Éparges débute par l'explosion simultanée de quatre mines sous les lignes allemandes, suivi d'un violent bombardement d'une heure. À 15 heures, le 2e bataillon du 106e régiment d'infanterie soutenu par un autre bataillon du même régiment et flanqué à gauche de deux bataillons du 132e régiment d'infanterie part à l'assaut de la crête et la conquiert. Durant la nuit, l'artillerie allemande bombarde régulièrement les positions françaises. L'intensité du bombardement s'accroît jusqu'à la contre-attaque allemande déclenchée à 8 heures le 18 février qui repousse les troupes françaises sur leur ligne de départ.

Allano Eparges Carte

Pour alimenter les troupes, un ravin entre deux collines est aménagé en cuisines militaires.

ALLANO ravin des cuisines

À 15 heures, un nouvel assaut français composé du 3e bataillon du 106e R.I. renforcé de compagnies du 2e bataillon du même régiment et du 132e R.I. reprend les tranchées allemandes. Malgré les nombreuses tentatives de contre-attaques allemandes le 19 février, les tranchées conquises restent aux mains des troupes françaises.

Le 20 février un nouvel assaut français est lancé, composé d'un bataillon du 106e R.I. à gauche (vers le point X), un bataillon du 67e R.I. et d'un bataillon du 132e R.I. La crête est dépassée, mais devant l'arrivée et l'action de renforts allemands, les troupes françaises sont à nouveau repoussées avec de lourdes pertes.  À la fin des combats du mois du février, les Français se maintiennent dans la partie des défenses allemandes les plus proches des tranchées de départ, appelé le point A ou le doigt.

Après l'armistice, un monument sera érigé en mémoire du 106° Régiment d'Infanterie.

Allano 106 monument

L'historique du 106° RI publié en 1920 commente ainsi la journée du 20 février.

"C'est qu'en effet le commandement, bien décidé à compléter son demi-succès du 18, préparait une nouvelle attaque ou plutôt une nouvelle contre-attaque. Le 20 février au matin des troupes fraîches : un bataillon du 106e (à droite), un bataillon du 67e (au centre), et un bataillon du 132e (à gauche), après une très rapide préparation d'artillerie, s'élançaient sur les tranchées allemandes et s'en emparaient brillamment. Au centre, le 67e dépassait même la fameuse crête et dévalait sur les pentes qui descendent vers Combres. Malheureusement les Allemands qui, pendant la nuit, avaient massé, dans cette région des forces importantes, se lancèrent aussitôt à la contre-attaque et rejetèrent nos troupes sur leurs positions de départ. Seul le bataillon du 132e put se maintenir, pendant quelques heures, dans un petit bois qu'il avait réussi à conquérir. Des deux côtés l'artillerie entra alors en action et, jusqu'à la tombée de la nuit, arrosa copieusement les fantassins, qui organisaient les  positions qu'ils occupaient. En somme, au cours de ces rudes journées : 17, 18, 19 et 20 février, malgré des prodiges de valeur, nos troupes n'avaient pu s'emparer de leur objectif : la crête des Eparges et, une fois de plus, le sang de l'infanterie avait abondamment coulé."

La bataille des Eparges a été proté à l'écran  : https://www.youtube.com/watch?v=cQowFKuhmcY

 

Au cours de cette première attaque de la crête des Eparges, il y en aura une autre en mars, Honoré Louis Marie ALLANO, natif de Séné, soldat de 2° classe au 106° RI, est blessé. Evacué il décède le 21/02/1915 dans un hôpital de Verdun.

ALLANO Honoré Extrait

Son extrait de naissance nous indique qu'il est né le 28/07/1893 et que ses parents tiennent une boucherie au bourg de Séné. Enfant, Honoré a du fréquenter l'école  toute proche. Au dénombrement de 1906, on le retrouve à 13 ans déjà en âge de travailler, comme berger à Kernipitur chez les Laurent, famille d'agriculteurs. Ce couple avec 5 enfants a besoin de main d'oeuvre et emploie également un domestique de ferme.

ALLANO Honoré 1906

Au dénombrement de 1911 il ne travaille plus chez les Laurent. Sa fiche de matricule nous indique qu'il est agriculteur et établi à Séné et que ses parents sont désormais commerçants près du manoir de Trussac à Vannes. A son décès après la guerre, étant célibataire, on retiendra l'adresse de ses parents pour inscrire cet enfant de Séné au monument aux morts de Vannes.

ALLANO Honoré SENE

A-t-il eu une tombe dans le premier cimetière militaire du Trottoir crée pour accueillir les corps de tant de soldats?

Allano cimetière trottoir

 

 

 

 

 

François Marie Louis LE FRANC : 21/08/1887 - 22/03/1916.

Avant guerre, la gendarmerie était aussi appelée « prévôté ». Son rôle pendant la Première Guerre Mondiale, peu connu, a été crucial, et le haut commandement lui a toujours attaché beaucoup d'importance. Elle a joué un rôle de premier plan dans le redressement de l'armée française après les premiers revers

La gendarmerie accomplissait plusieurs tâches même si le service ne disposait pas d'effectifs suffisants : police des cantonnements militaires, lutte contre les abus de boissons, lutte contre les actes de pillages, d'espionnage, ou contre le défaitisme. Elle assurait le contrôle de la circulation dans la zone des armées, le contrôle des civils présents dans la zone des armées, le transfert des prisonniers de guerre et la recherche des déserteurs.

Au début de la guerre, les déserteurs sont peu nombreux (1,5% en 1914), mais les défections et désertions augmentent avec l'envoi au front des nouvelles classes d'appelés. Passibles des travaux forcés ou de la peine de mort, ces soldats en fuite n'ont souvent rien à perdre et acquièrent vite la réputation d'hommes prêts à tout plutôt que d'être pris. Mission inavouable, parce qu'elle fait tache sur l'union sacrée, la chasse aux déserteurs était dangereuse pour les gendarmes dont plusieurs dizaines sont tombés sous le coup des réfractaires (le plus souvent formés aux techniques militaires).

Dès février 1916, les gendarmes veillent à la fluidité et à la sécurité de la circulation, notamment sur la « Voie sacrée» sur laquelle ils assurent la régulation du trafic. Les renforts et ravitaillements qui transitent par la voie sacrée, régulée par la prévôté, permettent d'obtenir la victoire.

Verdun Voie Sacrée Berliet

Sur les 18.000 gendarmes du service prévôtal, 700 trouveront la mort en service, 3500 seront cités avec attribution de la Croix de Guerre.

Par sa durée autant que par l’ampleur des effectifs engagés, la bataille de Verdun a posé particulièrement la question du maintien de l’ordre et de la discipline aux armées. Présents à Verdun depuis la déclaration de guerre, des détachements de gendarmerie sont réorganisés à plusieurs reprises. Dans les cantonnements, les gendarmes interviennent pour maintenir les hommes dans l’obéissance et le respect des directives du commandement. Leur échoient également la gestion et la surveillance des prisons.

Parmi ces gendarmes en poste à Verdun figure François Marie Louis LE FRANC, né le 21/08/1887 au village de Moustérian au sein d'une famille de cultivateurs.

Le Franc Francois Extrait

Le dénombrement de 1911 nous indique que sa mère est veuve et chef de famille qui compte 8 enfants dont une fille mariée avec un enfant qui aide sa mère. François est le frère de Célestin qui sera fait prisonnier et reviendra mutilé pour décéder à Séné. Comme son frère son nom figure aumonument aux morts de Séné. LE FRANC Francois Quester 1906

Cette situation de famille a sans doute poussé François LE FRANC a s'engagé à l'âge de 20 ans dans l'armée comme le rapporte sa fiche de matricule. Il est d'abord matelot et participe à des opérations au "Levant" (Palestine-Liban) avant d'intégrer la gendarmerie le 12/08/1912, dans la 15° Légion basé à Marseille et qui rayonne sur la Provence dont le Var où il est en poste avant la guerre.

LE FRANC François carrière

A Verdun, il est affecté à la 15° Légion bis qui fait partie du détachement de police mobile de la II° armée, constitué dès septembre 1914. L’historique de la 15° Légion nous donne quelques informations. Le 1er mars 1916, la prévôté prend la direction de Verdun, où elle est mise à la disposition du général commandant la défense de la ville.

« La ville est soumise depuis dix jours à un bombardement des plus violents et c'est à la prévôté du capitaine JOUBERT, composée en majeure partie de gendarmes de la 15e légion, qu’ échoit la mission particulièrement délicate et périlleuse de maintenir l’ordre dans la ville et de régler la circulation des nombreux convois qui ravitaillent les troupes de la défense de Verdun. Vingt postes environ sont établis aux divers carrefours intérieurs et dans les faubourgs de la ville, pour régulariser la circulation particulièrement intense, tant de jour que de nuit, pendant cette période tragique. Ces postes, placés en des points qui ont été repérés par l'ennemi, sont fréquemment soumis à de violents bombardements et les gendarmes ne disposent d'aucun abri. Pendant environ trois mois, le service s'exécute dans des conditions particulièrement périlleuses et pénibles, chaque homme faisant de douze à seize heures de garde par jour, et ce n'est qu'au mois de mai qu'on peut arriver à donner aux gendarmes des guérites recouvertes de sacs de terre qui les préservent au moins des éclats d'obus ».

Verdun Destructions

Fréquemment soumis aux bombardements, le détachement mobile perd 1 brigadier et 3 gendarmes, dont François LE FRANC. Le détachement recevra trente-cinq citations.

LE FRANC tué à lennemi

François Marie Louis LE FRANC est tué le 22/03/1916 et son corps porté à la nécropole du Faubourg Pavé qui recèle les corps de 5722 soldats tués lors de la Grande Guerre. Sa stèle funéraire contient les informations suivantes : LE-FRANC François 3552 15e Légion MORT POUR LA FRANCE LE 22.03.1916 ».

Son nom figure au monument aux morts de Séné et comme l'indique le site MerorialGenWeb, également sur celui de la commune du Var, Salernes, sans doute sa domiciliation quand il était marin, où son acte de décès a également été transcrit.
Le Franc François Tombe  Le Franc Salernes

 En janvier  2023, la promotion de Mars de l'Ecole de Gendarmerie de Chaumont choisit François LE FRANC comme parrain.

230207 Gendarme Le franc 14 18

 

 

La Bataille de Verdun :

Au milieu de la guerre, au début de l’année 1916, le général allemand Falkenhayn décide de poster des troupes près de Verdun. Sur quelques kilomètres, le 21 février 1916, il décide de tout faire exploser : 2 millions d’obus sont envoyés en l’espace de 2 jours. Alors que les allemands lancent plusieurs attaques de front, ils se trouvent face à des soldats français, certes moins nombreux, mais capables de résister aux affrontements adverses. Ils ont cependant avancer de près de 5km. La même distance les sépare de la ville de Verdun.

Le Général Philippe Pétain est alors responsable de la gestion des troupes côté français. Il décide de faire venir les infanteries de toute la France. Les troupes seront relayées dans le but de garder des soldats en  forme pour défendre leurs bases. Pour cela, il fait agrandir la route départemental qui va jusqu’à Verdun, on la nomme la Voie Sacrée. Un camion arrive toutes les 15 secondes au front et 90 000 hommes y parviennent toutes les semaines.

Jusqu’en juillet 1916, les allemands progressent. Carte de Verdun Carte de Verdun durant la bataille de Verdun en 1916   Ils attaquent à la fois Douaumont et le fort de Vaux. A quelques kilomètres devant eux se trouve Verdun, ils aperçoivent même les spires de la cathédrale. Avant ça, il faut s’accaparer le fort de Souville. Après avoir bombarder pendant plusieurs jours ce fort bien défendu par les français, ils tentent de l’emparer. Une cinquantaine d’allemands parviennent jusqu’en haut mais se font prisonniers. L’échec de la prise du fort de Souville marque la fin de l’avancée allemande à Verdun.

Du côté français, grâce à la Voie Sacrée, on passe de 150 000 hommes à 500 000 militaires. De leurs côtés, les britanniques attaquent les allemands en Somme (bataille de la Somme) et les Russes les attaquent en Pologne actuel. Le général allemand Falkenhayn décide donc de positionner certaines troupes dans ces deux lieux, ce qui fait alors affaiblir l’infanterie allemande à Verdun. Fin octobre, les français reprennent Douaumont qu’ils avaient perdu quelques mois plus tôt. Début novembre,  c’est le fort de Vaux qui l’est à son tour. Mi-décembre, les français et allemands occupent les mêmes positions qu’au début de la bataille.

C’est une guerre de position : les allemands ont très peu avancé (5 kilomètres en 10 mois), tandis que c’est l’une des batailles les plus meurtrières de la première guerre mondiale : il y a eu 700 000 victimes, alors que le gain de territoire pour les allemands est nul.

Pertes allemandes : 333 000 victimes dont 143.000 tués et disparus et 190 000 blessés. Pertes françaises : 378 000 victimes dont 62 000 tués, plus de 101 000 disparus et 215 000 blessés.

Parmi les soldats français, 7 Sinagots ont laissé leur vie.

Qui étaient-ils et dans quelles circonstances sont-ils morts?

Grace aux fiches "Mémoires des Hommes" on peut répertorier ces soldats. Deux soldats parmi ces  "Morts pour la France" ne figurent pas au Monument aux Morts de Séné.  Découvrons ce que les documents disponibles nous aprrennent d'eux.

Jean Pierre MONFORT : 9/04/1881 - 11/03/1916 -  Bois des Corbeaux et de Cumières

François Marie Louis LE FRANC : 21/08/1887 - 23/03/1916

Gendarme à Verdun (voir article) 

Julien Marie GAYET : 19/06/1887 - 9/04/1916 -

Marc Louis RAULT : 31/01/1881 – 29/05/1916 - Mort-Hommes - Cumières

Joseph Louis NOBLANC : 29/10/1888 - 6/06/1916 Mort-Hommes - Chattencourt

Jean Marie OLIVIERO : 2/12/1879 - 8/06/1916 - Thiaumont - Vaux

Pierre Marie HUMERY : 2/01/1880 - 6/08/1916 - Bois de la Lauffée

Verdun carte front mars 1916

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Jean Pierre MONFORT : 9/04/1881 - 11/03/1916 -  Bois des Corbeaux et de Cumières

Monfort jean Pierre nait au bourg de Gressignan à Séné le 9/04/1881 au sein d'une famille de paludiers.

MONFORT JeanPierre EXTRAIT

Il se marie le 1/10/1907 à Séné avec  Maire Anne DREAN native de Brandivy et fonde une famille que l'on retouve au dénombrement de 1911. Deux enfant vivent au foyer et Jean Pierre MONFORT comme son père est paludier à Languemart, aujourd'hui la zone protégée près du Pont Lisse.

MONFORT JP famille

Lors de la mobilisation il incorpore le 1er régiment de Zouaves reconnaissable à leur uniforme particulier.

 Monfort zouave

L'histoire du 1er régiment de Zouaves nous précise le passage par Verdun :

"Le 8 mars il bivouaque à Fromereville, reçoit quelques bombes d’avions, passe dans el bois Bouchet et Bourrus la nuit du 8 au 9 mars et est engagé au soir en avant de Cumières.

Jusqu’au 21 il se maintient aux lisières sud du Bois des Corbeaux et de Cumières, la droite appuyé à la Meuse."

Cette information coincide avec celle de la fiche "Mémoire des Hommes" qui nous indique la date du décès au 11 mars 1916.

Si il ya quelques forts le long de la ligne de front, la plus part des bois sont déjà bien bombardés après un mois de bataille et ont perdu leur arbres.

Monfort est le premier poilus de Séné à tomber à Verdun à l'âge de 35 ans. Il laisse une veuve et 2 orphelins.

Monfort fort bourrus

 

MONFORT boisdescorbeaux

 

Julien Marie GAYET : 19/06/1887 - 9/04/1916 - Cote 304 Verdun;

La côte 304 est une petite colline au nord-ouest de Verdun. La nature a recouvert ses flanc d’une forêt dense et silencieuse . Lorsqu’on la regarde de loin elle ressemble à tous ces mouvements de terrain qui parsèment la région.  Elle serait un fort agréable lieu de promenade, mais lorsque l’on s’approche, les sous-bois révèlent une terrible histoire . On y distingue facilement des cratères d’obus, des tranchées et des barbelés rouillés. On ne peut sortir des chemins balisés, au risque de tomber sur une munition non explosée, vestige des combats terribles qui s’y sont déroulés à partir de 1916. Sa position à l’ouest et son altitude lui confère une position idéale pour observer le champ de bataille de Verdun, la vallée d’Esne au Sud, les village de Malancourt et Hautcourt au nord, elle est surtout une position de tir stratégique pour contrôler les combats se déroulant au « Mort Homme » à l’est. C’est sans doute pour cette raison que le commandement allemand va s’acharner à y envoyer des troupes pour capturer son sommet, l’écraser sous des barrages d’artillerie incessants, et que les Français vont y résister au prix de 10 000 morts en 300 jours de combats. Parmis ces soldats français se trouvait Julien Marie GAYET.

(Source http://cote304.563creations.fr)

Gayet Cote cote 304

Julien Marie GAYET est né à Séné le19/06/1887 au sein d'une famille de journaliers installés au village de La Garenne.

GAYET Julien Extrait

Il n'apparait pas au dénombrmeent de 1906. Son extrait de naissance nous indique qu'il se marie le 23/07/1914 à Vannes avec Amandine Perrine LE RANIE ce qui lui vaudra d'être répertorié dans le monument aux morts de Vannes et non de Séné.

A la mobilisation il incorpore comme soldat de 2° classe le 116°RI de Vannes avant d'être affecté au 79° Régiment d’Infanterie à partir du 5/06/1915. Il est blessé le 28/12/1914 et séjourne dans à l'hopital n°25 de Paris pour soigner une plaie à la cuisse gauche.

L'historique du 79°RI nous renseigne sur les circonstance de son décès.

Il est "Tué à l’ennemi" le 9/04/1916 sur la côte 304 au sud du ruisseau des Forges.

 

Gayet cote 304

"9 avril. Dimanche. Qu'il fait beau. A l'aube, un ciel très pur, un beau soleil ; à terre les oiseaux chantent, en l'air nos avions livrent aux avions allemands des luttes que nous suivons du P.O. avec angoisse. L'ennemi semble avoir une grosse supériorité en nombre.

Et, un peu après 6 heures, le marmitage se déchaîne subitement avec la violence des grands jours! Tout est en branle : 77 à 210. Il va durer jusqu'à 12 h. 15. Les tranchées de 1re ligne sont détruites, nivelées, ensevelissant les hommes et les mitrailleuses. Toutes les communications sont coupées : un épais nuage de poussière m'empêche de voir ce qui se passe en avant de mon P.O.

A 12 h. 15 le tir paraît se lever sur l'avant du secteur mais redouble d'intensité sur les pentes de 304... et c'est à ce moment que je vois arriver près de moi deux musiciens m'apportant mon ravitaillement. Je lés ai grondés, mais quelle affectueuse admiration j'avais pour le sentiment qui les guidait : “ ravitailler le colonel ” quel dévouement. Ce pauvre déjeuner, je n'y goûterai même pas.

J'entends la fusillade. Une attaque, qu'on estime forte de plusieurs bataillons, débouche du ruisseau de Forges dans le secteur compris entre Béthincourt, où les Allemands sont entrés après son évacuation, et Haucourt.

L'artillerie est alertée par coureurs et fusées ; en vain, en ce qui concerne l'appui du régiment. Au contact de l'ennemi les hommes se dressent sur ce qui reste des parapets ; les mitrailleuses en batterie à découvert ouvrent le feu. Les Allemands surpris s'arrêtent, hésitent...et refluent en désordre sur le ruisseau qu'ils franchissent poursuivis par nos feux et remontent vers le nord.

Mais le bombardement recommence aussitôt sur nos tranchées avec une violence inouïe.

Des deux côtés l'artillerie fait rage. On ne voit rien. On est abasourdi.

A 13 h. 30 environ nouvelle levée du tir allemand et une attaque d'infanterie débouche à nouveau du ruisseau.

De notre côté même conduite des hommes et des mitrailleuses. L'attaque ennemie échoue et son infanterie reflue sur le ruisseau. L'attaque ne sera pas reprise de la journée.

Je demande encore, mais en vain, des tirs sur les pentes au nord du ruisseau sur lesquelles remontent de petites colonnes. Un tir de ratissage, sur hausses échelonnées, aurait eu le meilleur effet. Il faut y renoncer.

Sans perdre un instant, les hommes, avec un courage inouï, se mettent au travail pour relever quelques bouts de tranchées.

Les pertes de la journée ont été sensibles elles s'élèvent pour les deux bataillons de 1re ligne à 5 officiers et 300 hommes. Parmi les tués le soldat Gayet. 

gayet soldat cote 304

Marc Louis RAULT : 31/01/1881 – 29/05/1916 - Mort-Hommes - Cumières

Un des "Cinq oubliés de Séné".

Marc Louis RAULT n'a pas un nom de famille à consonnance sinagote. Et pour cause, il est né à Lanfains dans les Côtes du Nord (aujourd'hui Cotes d'Armor) .

RAULT Marc Extrait

Sa mère était ménagère, c'est à dire mère au foyer et son père chiffonnier. On ne parlait pas à l'époque de recyclerie.

On retrouve la famille Rault établie à Séné au dénombrement de 1911. Marc Louis RAULT s'est d'ailleurs marié à Séné avec Anne-Marie LE BRUN d'Elven le 13/01/1909, soeur d'un autre Poilu, Jean LE BRUN, également mort pour la France. Si le couple n'a pas encore d'enfant, il héberge deux belles-filles.

 RAULT Marc

RAULT rejoint le 154° régiment d'infanterie comme nous l'indique sa fiche "Mémoire des Hommes".

RAULT 154RI

La fiche de matricule du soldat Rault nous apprend qu'il a reçu la médaille militaire : « Soldat d’une bravoure éprouvée » croix de guerre et médaille d’argent.

Rault Citation

Marc Louis RAULT et son régiment d'infanterie sont positionnés près de Cumières dans le secteur du bois des Corbeaux et le lieu dit Mort-Hommes comme nous l'indique l'historique du 154°RI. Les combats y sont terribles.

RAULT Morthomme

" Le 8 mai, le régiment est relevé ; le 16, il reçoit sa première citation à l'armée.(…). Mais la tâche n'est pas terminée. Les 20 et 21 mai, les Allemands ont prononcé une puissante attaque sur le Mort-Homme, et la 40e division va y revenir pour la troisième fois : « Je la renvoie au Mort-Homme, dit le général PÉTAIN, n'ayant rien de meilleur à mettre à cet endroit. »

Le 154e allait y subir son épreuve la plus dure et la plus sanglante de la campagne. Il n'y a plus ni boyaux ni tranchées, plus rien que des trous d'obus. Sous un bombardement violent, la relève s'exécute le 24 et le 25 au prix des plus grandes difficultés. La situation s'aggrave les jours suivants, tout travail est impraticable, les liaisons sont précaires, le ravitaillement devient impossible. Le 28, le 2e bataillon, qui occupe sur les pentes nord du ravin des Caurettes des positions très en flèche, ne peut être relevé que partiellement par deux compagnies du 3e (9e et 11 e), à cause de l'intensité des barrages ; le 29 (date du cécès de RAULT) , le bombardement continue avec une violence sans cesse croissante — en certains points un obus à la seconde — c'est pour les premières lignes l'isolement total, une situation désespérée. Vers 18 h. 30, l'ennemi déclenche une très forte attaque. Il submerge et dépasse le bataillon de tête qui luttera avec la plus grande bravoure toute une partie de la nuit ; puis il s'avance vers le ravin de Chattancourt, où le lieutenant-colonel BUISSON réussit à former avec les 10e, 12e et C. M. 3 et des éléments du 1er bataillon une nouvelle ligne qui lui barre finalement le passage. Le 30, deux nouvelles attaques sont repoussées ; le 31, on arrive à améliorer légèrement les positions, mais les obus de gros calibres continuent à tomber de tous côtés. Le 1er juin, le régiment est relevé.

RAULT Cumières après

Marc Louis RAULT est mort le 29/05/1916 porté disparu pendant la « Bataille de Verdun » dans l'enfer de Cumières. Sans enfant à Séné, sans corps à inhumer, on a oublié d'inscrire son nom au monument aux morts de Séné bien qu'il existe un acte de décès sur les registres de la ville. 

Qu'est devenue sa veuve Anne Marie LE BRUN ?

La ville de Lanfains où il est né ne l'a pas oublié. Son apparait aux monuments aux morts.

Rault Lanfains 2

 

Joseph Louis NOBLANC : 29/10/1888 - 6/06/1916 Mort-Hommes - Chattencourt -Verdun

Le 154°RI de Rault est relevé par le 71°RI de Noblanc....

Joseph Louis NOBLANC nait à Moustérian le 29/10/1888. Son père est marin et sa mère pecheuse comme nous l'indique son extrait de naissance.

NOBLANC Joseph Louis Extrait 

Au dénombrement de 1911 on peut voir la composition de la famille Noblanc. Les parents ont deux garçons et deux filles et vivent de la pêche.

NOBLANC Joseph Louis Famille

C'est tout naturellement que Joseph Louis est attiré par le métier de marin. Fils de marin, Sinagot, il est inscrit maritime. Sa fiche permet de suivre ses différents emploie de marin important pour la Marine Nationale.

Il commence en 1901, à l'âge de 13 ans sur le canot "Cinq Frère" comme jeune mousse. Puis suit la "Marie Louise".

NOBLANC Joseph Marie Mousse

En 1908, il effectue sa conscription dans la marine sur le "Marceau" ou le "Charles Martel". Il participe aux opération du Levant sur l"Ernest RENAN" de novembre 1909 à février 1910.

NOBLANC guerre levant

Il aurait du intégrer la marine lors de la mobilisation mais il rejoindra l'armée de terre qui  a besoin de nombreux combattants au front de l'est...NOBLANC conscription

Soldat méritant il est nommé caporal le 27/01/1916 au sein du 71° Régiment d'Infanterie qui au printemps 1916 occupe près de Verdun le mont "Mort-Homme" entre Cumières et Chattencourt. Le régiment y restera entre le 30 Mai et le 21 juillet. L'historique du régiment nous précise la situation en ces mois de mai et juin 1916.

"Deux positions principales dominent toute la rive gauche de la Meuse, la cote 304 et le Mort-Homme. Le Mort-Homme (295 m) est séparé par un collet d’un plateau se terminant en pente douce vers Cumiéres et Chattancourt. Sur ce plateau, occupé par le 71ème, à la fin de mai 1916, il ne reste des organisations anciennes que quelques éléments de tranchées exposées au tir de l’artillerie ennemie placée sur les deux rives de la Meuse. Toute communication avec l’arrière est impossible le jour, très difficile la nuit par deux boyaux et un mauvais chemin reliant le Bois-Bourrus à Chattancourt.

NOBLANC face ravin Chattancourt

Le 29 et le 30 mai, le régiment est enlevé en auto-camions pour la rive gauche de la Meuse. Le 30 mai au soir, le 3ème bataillon, sous un bombardement des plus violents, relève au N-E de Chattancourt, des unités du 154ème (Régiment de RAULT) et du 155ème d’infanterie, très éprouvées dans la journée. La 12ème compagnie participe à une attaque tentée le 31 au soir par des compagnies du 306ème d’infanterie. Le même jour, le 1er bataillon se porte au Bois Bouchet, et le 2ème de ce bois en première ligne, entre le Mort-Homme et Cumières, à gauche du 3ème bataillon. L’attaque échouée le 31 est reprise le 1er juin par les 6ème, 7ème, 8ème, 12ème compagnies, sous les ordres du capitaine CARISSAN.

Les sections de tête progressent d’abord sans difficultés, elles atteignent avec un entrain superbe les défenses ennemies lorsque un violent tir de barrage et des feux croisés de mitrailleuses les arrêtent et les déciment. La 8ème compagnie conserve avec peine le terrain gagné. Nous avons 20 tués, dont 3 officiers, 60 blessés.

Les jours suivants sont employés à l’organisation de la 1ère position sous un tir incessant de gros calibre. Le 3ème bataillon, dont quelques unités occupent une position de soutien au Nord de Chattancourt, voit son effectif diminuer sensiblement sous les coups de gros obus de rupture, tirés de la côte du Talou. Aucune période de tranchée ne mit autant à l’épreuve, la ténacité et la solidité du soldat breton.

Le 6 juin, un coup de main sur le boyau de Valence, mené brillamment par les sous-lieutenants BOISHARDY et BOISSON nous donne des prisonniers. Nous avons malheureusement quelques pertes, dont le sous-lieutenant BOISHARDY tué à la tête de sa section, le sous-lieutenant BOISSON porté disparu. C'est sans doute ici que meurt le caporal Noblanc.

Les 7 et 8 juin, le 70ème relève le 71ème qui se rend au repos, le 3ème et 1er bataillons à Ippécourt, le 2ème bataillon à Saint-André."

 

Joseph Louis NOBLANC décède donc le 6 juin 1916 sur le boyau de Valence à Chattencourt à l'âge de 28 ans. 

 

Jean Marie OLIVIERO : 2/12/1879 - 8/06/1916

Un des "Cinq oubliés de Séné".

Oliviero comme Rault n'est pas natif de Séné. Ses parents sont journaliers à Questembert en 1879 quand il vient au monde. Qu'est-ce qui a amené Oliviero à venir à Séné ?

OLIVIERO Extrait

Sa fiche de matricule nous apprend qu'il est enfant de l'assistance. Il a du perdre ses parents et il a été accueilli par une famille pour travailler à Séné.

Oliviero Assisté

On le retrouve ainsi chez le couple Benegat-Le Duc cultivateur fermier à Saint-Laurent. Le dénombrement de 1911 nous montre une famille où se cotoie une petite Agnès Benegat avec d'autres enfants, Le Fol et Jean Marie Oliviero.

OLIVIERO domestique de ferme St Laurent St Léonard

 La fiche "Mémoire des Hommes" nous indique qu'il a incorporé le 348° Régiment d'Infanterie et qu'il est mort à Douaumont. L'historique du 348°RI nous précise les circonsntace de ce 8 juin 1916.

"26 mai — Étape à Cumières où le 348e cantonne jusqu'au 2 juin, et où l'instruction est reprise.

2 juin — Embarquement à Germaine. Direction Revigny. Cantonnement à Villers-le-Sec.

3 juin — Étape à Louppy-le-Château.

4 et 5 juin — Transport par autobus à Verdun. Le 5e Bataillon occupe l'hôpital St. Nicolas ; il est en réserve de D. I. avec le 49e B. C. P. qui est caserné à Anthouard. Le 6e Bataillon monte en ligne, il a à sa gauche un Bataillon du 291e qui occupe la ferme de Thiaumont et à sa droite un Bataillon du 291e. A droite de la 103e Brigade est la 104e Brigade.

7 juin — Violemment pris à partie par les batteries allemandes, malgré ses pertes le 6e Bataillon  (CODY) qui occupe les ouvrages de Thiaumont et la voie ferrée de Fleury-Fort de Vaux, reste dans ses trous d'obus.

8 juin — Matin violente attaque Allemande menée par 6 Divisions. Le 6e Bataillon résiste énergiquement quoique presque encerclé — Nombreux corps à corps — Nous conservons nos positions. Le 5e Bataillon alerté dans la nuit du 8 au 9 se porte à Fleury dont il occupe la lisière.

9 juin — Dans la soirée les 20e et 19e Cies sont poussées en 1ère ligne : la 20e à gauche doit se relier au 49e B. C. P. qui doit le 9 au soir relever le 347e à la redoute 320 ; le front du 5e Bataillon franchissant ensuite le ravin du Bazil, passe sur le flanc sud du ravin et se soude au 291e R. I. au sud du bois en triangle.

12 juin — Ordre est donné aux 2 Cies en réserve (17e et 18e Cies) de contre-attaquer la redoute

320. Arrivées sur la ligne, ces Cies la trouvent occupée par le 49e B. C. P. Le soir relève. Le 5e

Bataillon descend à Verdun (Hôpital St. Nicolas)

(Pertes sévères éprouvées pendant cette période du 5 au 12 juin, le 6e Bataillon a été presque

anéanti.)"

OLIVIERO thiaumont

Ainsi Jean Marie OLIVIERO décède sans doute quelque part autour du fort de Thiaumont et de Vaux. Son corps n'est pas retrouvé et son décès sera déclaré par le jugement du tribunal dle 29/11/1921. Il a été retranscrit à l'état civil de Séné. Cependant, fils de l'assistance, célibataire Oliviero sera oublié en 1925 lorqu'il faudra gravé la liste des Poilus au monument aux morts de Séné.

Selon le site MemorialGenWeb aucun autre monument aux morts n'honore le soldat OLIVIERO Jean Marie.

 

Pierre Marie HUMERY : 2/01/1880 - 6/08/1916 - La Laufée - Donloup

Pierre Marie HUMERY nait au bourg de Séné. Son père est maçon et sa mère ménagère. Il se marie le 11/07/1909 à Theix avec Marie Françoise Taquet. Elle est domestique à Theix et lui maçon comme son père.

HUMERY Pierre Marie Extrait.jpg

Au dénombrement de 1911, la jeune famille compte avec une petite Angèle.

HUMERY Pierre famille

Sa fiche "Mémoire des Hommes" nous indique qu'il a incorporé le 99 ° Régiment d'Infanterie. Son acte de décès nous précise qu'il est soldat de 2° classe à la 6° Compagnie du 2° bataillon.

HUMERY Pierre 2Bat 6Cie

L'historique de son régiment (Source Gallica) précise les actions de cette compagnie en cet été de 1916 :

"Le 19 juillet 1916, l'apirant Vestizon et le soldat Robin de la 6e compagnie, franchissent à la pointe du jour les cinq cents mètres qui séparent nos lignes des lignes allemandes bondissent dans la tranchée ennemie, tuent ou mettent en fuite les occpants et ramènent sans être inquiétés une mitrailleuse toute neuve avec son affût-trépied et deux caisses de cartouches. La tâche du régiment n'était pas encore terminée. Un glissement à gauche et c'est la ruée allemande qu'il faut arrêter une fois encore ! Pas plus à la Laufée qu'ailleurs, l'ennemi ne passera et le 1er août sera pour lui une défaite.

HUMERY bois de lauffee 1916

Les allemands attaquent avec furie la division à laquelle le 99e a été prêté. Deux régiments sont anéantis et le boche arrive à 100 mètres du tunnel de Tavannes.

Humery tavanes

[Le tunnel de Tavannes est un tunnel ferroviaire à deux galeries situé sur la Ligne de Saint-Hilaire-au-Temple à Hagondange (communes de Fleury-devant-Douaumont et Eix) qui a été utilisé pendant la Première Guerre mondiale comme hébergement, dépôt de matériel et dépôt de munitions pour l'armée.] Source Wikipedia.

Mais le 99e ne s'est point laissé enfoncer ; son indomptable résistance permet à une brigade coloniale de contre-attaquer avec vigueur et de reprendre le terrain perdu. La journée fut chaude, la ligne un instant entamée fut ramenée par une brillante contre-attaque dirigée par le sous-lieutenant Nury de la 6e compagnie qui fit des prisonniers et délivra le sergent Jousse le caporal Verger et le soldat Roquemaure qui pendant deux heures étaient restés aux mains des boches. C'est également au cours de cette contre-attaque que le clairon Clerg de la 6e compagnie, blessé mortellement, répondit à son officier qui l'encourageait : "Mon lieutenant, je vais mourir, je le sais ; mais je suis heureux, j'ai vu fuir les boches, cela me suffit pour mourir content." L'ennemi a subi le 1er août un échec des plus graves dans lequel le 99e a joué un rôle prépondérant. "On ne passe pas", a bien été sa devise. Dès cette époque, on peut considérer la ruée allemande sur Verdun par la rive droite de la Meuse comme complètement arrêtée (5).

Huméry fort Vaux Lauffé

Avant de mourrir "Tué à l'ennenmi" ce 6/08/1916, Huméry a été blessé à plusieurs reprises. Cela lui vaut un séjour à l'hôpital de Compiègne le 15/06/1915 et un séjour à l'Hôpital Temporaire n°7 de Vannes le 14/03/1916 hébergé dans les murs du Collège municipal Jules Simon, réquisitionné pendant la guerre. Il fonctionne du 9 août 1914 au 10 mai 1919.

Sa fiche de matricule nous livre une citation :

"Cité à l'ordre de la Brigade n°23 du 27/08/1916 "Tué le 6 août 1916 en contre-attaquant à la grenade" Décoration : Croix de guerre avec étoile de bronze."

 

 

La Bataille de la Somme de 1916 s’est déroulée sur une large zone du département de la Somme sur une ligne de 45 km, depuis Gommecourt et Bapaume au nord jusqu’à Chilly au sud de Chaulnes. Les Britanniques tenaient le front au nord jusqu’à Maricourt tandis que les français- à cheval sur la vallée - tenaient le sud.

La stratégie générale pour 1916 sur les fronts français, russe et italien avait été exposée à la conférence inter-alliée de décembre 1915 au Q.G. de Chantilly où Joffre avait clairement défini l’offensive de la Somme. Mais “la fournaise de Verdun” oblige les commandements alliés à raccourcir le front et à inverser les rôles : celui de l’armée britannique allait devenir primordial.

Le commandement allemand s’attendait à une offensive de grande envergure au nord de la Somme et avait donc eu le temps de considérablement consolider ses positions. Il avait ainsi une remarquable utilisation de la topographie, aménageant des fortifications de béton, renforçant les tranchées qui, dans tous les cas, surplombaient les lignes adverses, creusant d’innombrables réseaux souterrains de communications (parfois jusqu’à 12 m de profondeur), d’abris et de casernes.

La préparation de l’offensive se poursuit dans chaque armée et c’est en fait une ville provisoire qui s’installe : il faut ouvrir de nouvelles routes, en consolider d’autres, construire des ponts, des gares et des voies ferrées pour acheminer le ravitaillement, le fourrage, le matériel, les munitions, creuser d’autres tranchées, des parallèles de départ et des boyaux d’accès, prévoir des postes de secours et des hôpitaux, aménager des positions de batterie, des terrains d’aviation, des places d’armes, des postes d’observation. Britanniques, Allemands, Français constitueront ultérieurement une formidable concentration d’environ 1 million d’hommes et de 200 000 chevaux qui vivront dans un mouvement incessant de renforts et de relèves et dans le fracas des explosions.

La bataille commence le 24 juin par une préparation d’artillerie alliée qui, de jour comme de nuit, doit pulvériser les réseaux de barbelés et niveler les positions allemandes. Mais les mauvaises conditions météorologiques empêchent la destruction complète des ouvrages de surface et les réseaux souterrains sont intacts…

Il s'agit de l'une des batailles les plus meurtrières de l'histoire (hors victimes civiles), avec parmi les belligérants environ 1 060 000 victimes, dont environ 442 000 morts ou disparus. La première journée de cette bataille, le 1er juillet 1916, fut, pour l'armée britannique, une véritable catastrophe, avec 58 000 soldats mis hors de combat dont 19 240 morts. La bataille prit fin le 18 novembre 1916.

Le bilan fut, sur le plan militaire, peu convaincant. Les gains de territoires pour les Alliés furent très modestes, une douzaine de kilomètres vers l'est tout au plus, le front ne fut pas percé. Les combats usèrent les adversaires, sans vainqueurs ni vaincus.

 

Somme carte front 1916

Au cours des ces mois terribles 6 soldats de Séné ont perdu leur vie. La carte ci-dessus situent le lieu de leur mort. Qui étaient-ils et dans quelles circonstances sont-ils tombés au combat, tué à l'ennemi ?

Pour ne pas l'oublier, nou s commencerons ces récits par celui du soldat PLUNIANT, mort également dans la Somme, quelques mois avant la Grande Bataille.

PLUNIANT Jean Marie Désiré : 5/01/1873 - 13/03/1916

Patern  MORIO  :  07/04/1880 - 19/07/1916

Louis Marie BOCHE 13/04/1887 - 20/07/1916

Julien Marie GUILLERME  : 24/02/1884 - 5/09/1916

Henri Léon Marie LE FRANC : 22/04/1879 - 12/09/1916

Vincent Marie LE FRANC : 25/07/1884 - 3/10/1916

Jean Marie JACOB :  25/11/1876 - 14/10/1916

 

PLUNIANT Jean Marie Désiré : 5/01/1873 - 13/03/1916

Jean Marie PLUNIANT nait à Séné quartier de Saint-Laurent le 5/01/1873 au sein d'une famille de cultivateurs. On en retrouve pas la famille au dénombrement de 1906 ou 1911.  

PLUNIANT Extrait

C'est que les années sont passées depuis 1873 ! Ses parents sont sans doute cultivateurs non propriétaires et ont continué leur chemin qui les a conduit sur Vannes. La fiche de matricule a sans doute été ouverte pour la conscription de Jean Marie. Il déclare une profession de tyypographe. Belles études pour ce fils de cultivateurs ! Il déclare également une adresse à Vannes comme ses parents. Pour cette raison, son nom figurera au monument aux morts de Vannes et non pas à celui de Séné.

PLUNIANT typographe

A la mobilisation, il arrive au corps le 30/08/1914 et passe au 85°Régiment d'Infanterie Territoriale le 9 juin 1915; Il est affecté au 88°RIT le 23/12/1915 et change à nouveau de régiment pour le 288°RIT le 11/02/1916.

Sa fiche "Mémoire des Hommes" et fiche de matricule nous apprennent qu'il est "Tué à l’ennemi" le 13/03/1916 à Guerbigny dans la Somme.

L'historique de son régiment nous livre quelques précisions :

"1916 : Secteur d’Andéchy (janv.-juin). Warsy, Becquigny, Davenescourt, Hangest-en-Santerre : Transport de munitions, établissement de boyaux. Secteur d’Erches (juil.-août) : divers travaux pour l’artillerie.  C'est aussi au cours de cette période, le 11 février 1916, que le régiment prend la dénomination de « 288e régiment territorial d'infanterie », en exécution d'un ordre du général commandant en chef, en date du 26 janvier 1916, afin d'éviter les fréquentes erreurs produites par l'existence aux armées de deux régiments territoriaux portant le même numéro.

17 février. — Le régiment est relevé dans le secteur au nord de l'Avre par le 88e régiment territorial d'infanterie. Il fait mouvement pour se rendre au repos, par voie de terre, dans la région de Bonneuil-les-Eaux (Oise) ; n'y reste que quelques jours, ordre lui ayant été donné de venir réoccuper le secteur devant Andéchy.

3 mars. — Le régiment relève le 88e territorial : le 4e bataillon en 1re ligne, l'état-major du régiment et le 3e bataillon cantonnent à Guerbigny."

PLUNIANT Jean Marie décède ce 13 mars 1916, à l'âge de 43 ans et son corps sera enterré à la nécropole nationale de Lihons, tombe 1242 bis.

 PLUNIANT Lihons  PLUNIANT tombe

 

Patern  MORIO  :  07/04/1880 - 19/07/1916

Comme l'indique son extrait d'acte de naissance, Patern Marie MORIO naît de père inconnu à Séné le 7/04/1880. Sa mère, Jean Françoise LE DORIOL âgée de 23 ans est alors journalière à Kerdavid.

MORIO Patern Extrait

Elle se marie le 1/10/1882 avec Jean Marie MORIO et l'enfant est reconnu. La fiche de matricule de Patern MORIO nous donne les différentes localités du jeune homme. A environ 20 ans, il est valet de chambre à Vannes puis en 1904 il est domestique à Plescop; En 1907 à Saint-Avé, il est gardien de l'asile de Lesvellec, et enfin à Arradon, après son retour de conscription en 1914, son dernier domicile avant la guerre, il est jardinier.

MORIO localites

Après la mobilisation, Patern MORIO rejoint le 264° Régiment d'Infanterie. L'historique du 264° RI permet de localiser le lieux exact du décès de Patern MORIO.

"Après un bref séjour à Harbonnières et dans le ravin des Baraquettes, le régiment remonte en

ligne dans le secteur d'Estrées. Il y occupe le village, sauf un îlot de maisons non encore enlevé à

l'ennemi. Du 15 au 21 juillet, plusieurs assauts sont tentés en vain contre ce nid puissamment

organisé. Enfin, le 23, après une violente préparation d'artillerie, le bataillon VANNIER s'empare de

l'îlot, fait prisonniers les survivants d'un bataillon ennemi qui le défendait et capture une batterie."

Partern MORIO est donc blessé aux environ d'Estrées évacué sur la commune de Wiencourt l’Équipée où en prévision de l'offensive on a crée depuis le 8/5/1916, un HOE pour "Hôpital d'Origine d'Etape", un hopital d'évacuation (exemple ci-dessous) . On le soigne pour une plaie pénétrante par balle à la fesse droite. Il y décède le jour même à lâge de 36 ans.

Somme HOE hopital.jpg

MORIO Patern décès

Son corps repose à Marcelcave dans la nécropole nationale Les Buttes, Tombe 617.

MORIO Patern tombe  MORIO Patern marcelcave

Domicilié en dernier lieu à Arradon, son nom figure au monument aux morts de cette commune.

MORIO Arradon   MORIO Arradon nom

 

Louis Marie BOCHE 13/04/1887 - 20/07/1916

Louis Marie BOCHE nait au village d'Ozon à Séné au sein d'une famille de cultivateurs.

BOCHE Louis Extrait

Le dénombrement de 1906 nous montre une famille composée d'une fille et de 6 garçons établie alors à Bilherbon non loin d'Ozon. La famille nombreuse avec une seule fille emploie une domestique. 

BOCHE Louis Joseph 1906

On retrouve encore la famille MORIO au dénombrement de 1911. 3 garçons ont quitté le giron familial et désormais la famille emploie un domestique et un jeune berger.

BOCHE famille 1911

A l'âge d'accomplir sa conscription, Louis Marie BOCHE s'engage dans les marmées. Il ne sait pas qu'il sera soldat 8 ans durant jusqu'à sa mort à Estrées en 1916. En effet, il est "Engagé Volontaire" de 1908 à 1912. Pendant cette première période il se marie le 2/05/1911 à Vannes avec Marie Julienne Le Blévennec. Il remplie pour un an et encore 2 ans avant d'être mobilisé. Il est alors Sous-Lieutenant, le plus gradé des soldats nés à Séné. Il apprendra la mort de son frère Joseph décédé pendant la bataille de la Marne le 8/09/1914...

BOCHE guerre

Le site genweb ajoute que les deux corps furent rendus à la famille. Louis Marie MORIO, marié à une Vannetaise, a son dernier domicile connu à Vannes où son nom figure au monument aux morts de la ville, bien que ses parents résidaient encore à Séné.

 

Julien Marie GUILLERME  : 24/02/1884 - 5/09/1916

L'état cicil de la ville de Saint-Avé nous indique que Julien Marie Guillerme est né au sein d'une famille de cultivateurs. Il a une soeur jumelle et les deux enfants survivront.

Guillerme Julien Marie Extrait

On retrouve la famille Guillerme à Séné au dénombrement de 1911. Elle est constituée des 2 parents, de trois enfants, d'une nièce et d'une jeune bergère sous le même toit. 

GUILLERME 1911

A l'age de la conscription, Julien Marie est également cultivateur. Il est d'abord incorporé au 116°RI de Vannes et le 15/06/1916, il rejoint le 265° RI en prévision de l'offensive...

Il décède à Estrée le 5/09/1916 à l'âge de 32 ans. D'autres soldats d'autres unités témoignent de ces journées de septembre 1916 :

« Le 5 septembre il pleut, le terrain se transforme en cloaque, avec des pistes détrempées, des relèves difficiles pour des troupes fatiguées. Un brouillard épais recouvre le champ de bataille... Jean Marie Piegay, du 60e Régiment de Besançon, écrit le 8 septembre :  « J’ai été pendant trois jours à droite de Barleux. Nous avons attaqué tous les jours, pris des tranchées, les Boches contre-attaquaient et nous repoussaient. Je te dis que ça a été un massacre effroyable et le résultat néant. On était trempés jusqu’aux os ; dans les boyaux il y avait 80 centimètres de boue, de vase et on marchait dedans au risque d’être enlisés.
Nous étions carapacés de 15 à 25 kilos de boue. Jamais je n’en ai autant vu que cette fois, c’est horrible ce que j’ai souffert ».

Tranchée boueuse

GUILLERLE fiche

 

Henri Léon Marie LE FRANC : 22/04/1879 - 12/09/1916

Henri Le Franc nait à Moustérian au sein d'une famille de pêcheurs.

LE FRANC Henri Extrait

A l'âge de 13 ans il est mousse sur un canot de Vannes le Léonie Marie. Il est donc marin.

LE FRANC Henri Leon mousses

Sa fiche de matricule nous apprend qu'à l'age de 20 ans il est dispensé de la conscription au motif que son frère est "sous les drapeaux". Il se marie dans les années 1900 avec Mathilde Telleme née à Lorient et fonde une famille de 2 garçons comme l'indique le dénombrement de 1911. La famille vit de la pêche.

LE FRANC Henri Leon

Son dernier bateau est le Maïta qu'il abandonne le 21/01/1915 pour incorporer le 2°RIC au sein des armées de terre. Le 22/01/1915 il est affecté au 2° Régiment d'Infanterie Coloniale. Il est blessé le 25/09/1915 et suit une convalescence avant un rappel au front le 26/02/1916. Henri LE FRANC "fait preuve de courage et de sang-froid en allant sous un feu violent relever son camarade blessé".

LE FRANC HENRI citation deces

L'historique du 2° RIC permet de localiser ce régiment près de la tranché du Poivre au sud de Barleux.

"Le lendemain, 10 septembre, à 4 heures, l'ennemi déclenche un très violent tir de barrage et de contrebatterie,mais sans attaque d'infanterie. Nous avons quelques pertes, mais nous conservons entièrement le terrain enlevé d'assaut la veille. Cependant, au moyen d'une attaque brusquée par liquides enflammés sur la section de la compagnie LE BRIS occupant la tranchée du Poivre, l'ennemi parvient à nous ramener sur nos positions du 8. La section qui a courageusement résisté et prononcé même une contre-attaque est presque anéantie. Les première et deuxième lignes sont violemment bombardées. Les hommes qui combattent depuis cinq jours, toujours en éveil, sont très fatigués. Les communications téléphoniques sont difficiles, les lignes fréquemment coupées, ce qui oblige d'assurer la liaison des divers échelons par coureurs."

Il décède dans le secteur de Barleux le 12/09/1916 à l'âge de 37 ans. Son nom est gravé sur le monument aux morts de Séné.

Le Franc Henri tranche poivre

 

Vincent Marie LE FRANC : 25/07/1884 - 3/10/1916

Vincent Marie LE FRANC naît au village de Cadouarn en 1884 au sein d'une famille de pêcheurs.

LE FRANC Vincent Extrait

A l'âge de 14 ans il devient mousse sur le canot Marie Louise à Vannes jusqu'en 1904 et sa conscription.

Le FRANC Vincent Marie mousse

Au dénombrement de 1906 il n'habite plus le foyer familial où ne demeure que sa soeur.  En effet, comme l'indique sa fiche de matricule, il fait sa conscription de 3 ans de 07/1904 à 07/1907.

LE FRANC Vincent Marie 1906

Le dénombrement de 1911 nous indique qu'il est revenu vivre chez sa mère veuve, sa soeur s'étant marié.

LE FRANC Vincent Famille 1911

Son extrait d'acte de naissance nous donne la date de son mariage avec Marie Anne NOBLANC le 9/02/1912, confirmé par sonacte de mariage.

C'est ce jeune marié qui est mobilisé an août 1914. Comme beaucoup "d'Incrits Maritimes" il rejoint l'arméee de terre qui a besoin de soldats au front. D'abord affecté au 3°Régiment d'Infanterie Coloniale (RIC), il rejoint en septembre 1915 le 33°RIC. Son dernier bateau est le Jeanne Albert qu'il abandonne le 22/01/1915.

Le Franc Vincent Marie dernier bateau

L'historique de ce régiment disponible sur Gallica, nous indique qu'il prend part aux combats près de Belloy en Santerre :

"Du 27 septembre au 18 octobre 1916, le régiment prend en première ligne les tranchées de Belloy-en-Santerre et de Barleux. Dans cette région, le régiment tout entier fait montre de splendides qualités d’endurance et de valeur. L’artillerie allemande fait rage, l’ennemi se cramponne désespérément sur les lignes où il a été obligé de se retirer après sa défaite de juillet. Le tir d’artillerie lourde qui, sans arrêt, bat nos tranchées, oblige les hommes à un travail fort dur et héroïque. Il faut d’abord entretenir dans un sol mouvant et sous des pluies diluviennes un système de tranchées sans cesse bouleversé par les obus et les torpilles."

LE FRANC Vincent Guerre

Il est "tué à l'ennemi" le 3/10/1916 à l'âge de 32 ans.

Son corps a été transféré dans la nécropole de Lihons tombe 2105. La stèle funéraire est de rite israélite, sans doute une erreur à l'époque de son inhumation qu'il faudra vérifier en consultant les régistres de baptême.

 

LE FRANC VM tombe  LE FRANC VM LIHONS

 

Jean Marie JACOB :  25/11/1876 - 14/10/1916

Jean Marie JACOB naît dans une famille de pêcheur au village de Langle à Séné.

JACOB Jean Marie Extrait

Comme beaucoup de Sinagots il est séduit par la marine et devient mousse à l'âge de 14 ans comme l'indique sa fiche d'Inscrit Maritime.

Jacob Jean marie Marin

Il se marie au mois d'octobre 1901 à Séné avec Marie Josèphe MIRAM et fonde un foyer comme l'atteste le dénombrement de 1911. Trois enfants vivent avec leurs parents.

JACOB Jean Marie 1911

Avec la profession de pêcheur, Jean Marie Jacob est Inscrit Maritime. Cependant l'armée de terre à besoin de soldat et il est affecté au 2° régiment d'Infanterie Coloniale puisse au 52°RIC.

JACOB Jean Marie DECES

Il disparait le 14/10/1916 à Villers Carbonnel. Son décès sera officialisé par un jugement du tribunal de Vannes en 1922.

JACOB Jean Marie mort

L'historique du 52° RIC auquel le soldat Jacob appartient indique qu'il opérait sur cette ligne de front :

"Le 9 octobre 1916, le Lieutenant-colonel Petitdemange reçoit l’ordre général d’opérations de la

10e division d’infanterie coloniale. Le 52e régiment d’infanterie Coloniale, devait attaquer le 14

octobre dans la région d’Horgny, près de Belloy-en-Santerre."

tranchee14

 

 

 

 

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