Maires de Séné
- Secrétaire et Secrétaire Général de Mairie
- Les mairies de Séné
- Henri MENARD, un maire moderne à Séné
- Les maires honoraires de Séné
- Les maires de Séné de la Révolution à 1870
- Les maires de Séné sous la III° République
- GACHET & SEVIN, funestes adversaires1901
- LE MOUELLIC, maire pendant la guerre
- ROBERT, maire de Séné 1919-1928
- Les maires de Séné depuis la Libération 1945-80
La Révolution crée les communes qui se substituent aux paroisses. Les maires récupèrent la gestion des actes d'état civil. Les baptêmes, les mariages et les sépultures déclarés chez le recteur ou le curé sont remplacés par des actes de naissance, de mariage et de décès qu'enregistre l'Officier d'Etat Civil.
Le tout premier secrétaire de mairie.
Lors de la naissance de sa fille, Jean COLENO déclare la profession de secrétaire greffier à Séné. Jean COLENO [18/10/1772 Billiers-24/2/1808 Séné] est l'époux de Marie BOUILLY, la fille du meunier de Cantizac. C'est un notable. Son oncle n'est autre que le recteur de la paroisse. Lors da la naisance de son 4° enfant, il déclare toujours être secrétaire greffier, fonction qu'il conservera jusqu'à son décès à l'âge de 36 ans. Séné compte alors 1.667 hab.
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Le dénombrement de 1841 ne mentionne pas de "secrétaire de mairie". En existe-t-il un? Vit-il sur Séné?
On retrouve la trace d'un autre secrétaire de mairie en 1855, quand Pierre Marie LOISEAU [18/8/1819 Billiers-15/05/1858 Malguénac], alors instituteur public de Séné au bourg, est nommé par le maire de l'époque, Mathurin Le Douarin. Séné compte alors 2.554 hab.
Cet article de 1905 nou sinforme que Jean Marie BOURDIC [2/11/1817 - 28/12/1904], paludier de son état fut de nombreuses années secrétaire de mairie et ensuite bedeau ou sacristain à l'église de Séné. Il assista à la destruction de la vieille église et apprécia la nouvelle église de Desperthe.
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Au dénombrement de 1886, on ne retrouve pas non plus la mention d'un secrétaire de mairie mais il manque des pages à cette archive.
Les dénombrements de 1901 à 1926, nous indiquent que Joseph Yves GIRARD [21/1/1863 Séné - 21/11/1927 Séné] est le secrétaire de mairie. Natif de Séné, il le fils d'un préposé des douanes en poste au bourg de Séné. On sait qu'il sera aussi le correspondant local de l'Ouest Républicain et qu'il mariera ces deux filles le même jour. Cette généalogie nous montre que la famille Girard est partie prenante de la vie sinagote. Le secrétaire de mairie s'est marié avec la fille d'un maître de cabotage. La famille perdra deux de ses membres pendant la 1ère guerre mondiale et la guerre d'Indochine. Durant son "mandat", entre 1901 et 1926, la population de Séné décroit de 2.780 hab à 2.440 hab.
Dénombrmeent de 1901
Dénombrement de 1926
A la suite du décès de Joseph Girard, Michel JOSEPH, ancien institueur, est nommé puis remercié par Patern LE CORVEC.
De 1928 à1936, c'est le Sinagot Patern GUELZEC [28/12/1885-27/16/1950] ancien receveur buraliste au bourg, ancien combattant de 14-18 qui assurera la fonction de secrétaire de mairie. Séné continue une décroissance démographique qui conduira la population à 2.091 hab à la veille de la 2° Guerre Mondiale.
Dénombrement de 1936
Sous la mandat de Henri MENARD, la commune de Séné emploie 7 personnes réunis sur cette photo aux côté de M. le maire et son épouse, dont principalement des femmes sans doute pour le nettoyage des écoles et la cantine?
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Le recensement de 1962, nous donne le nom du secrétaire de mairie, Gaston Louis Roger GUILLOCHON [15/12/1913 Paris XIV - 3/9/2000 Ploërmel] qui finira sa carrière à Séné.
A son départ, Gilles GALLET (à confirmer) prend le poste mais ne reste que peu de temps à Séné.
En 1983, après les élections remportées par l'équipe de Francis POULIGO, Jacques MONTFORT, natif de Landivisiau, est nommé Secrétaire Général. Séné compte alors 4.599 hab et la ville emploie 33 personnes. Il restera en poste jusqu'en 1996. Marié à une Sinagote, il s'est établi dans la commune qu'il a adminsitré pendant plus de 12 ans. En 1990, le nombre total des employés municipaux s'èlève à 58 personnes.
En 1996, Marcel Carteau nomme Claude SAUREL secrétaire général, poste qu'il quittera en mai 2000. La commune compte alors 7.868 hab et les services de la commune emploent env. 50 personnes.
Depuis le 1er avril, le maire procédait au recrutement d'un secrétaire général, à la suite du départ de Jacques Montort pour Ploëren. Choisi parmi pluieurs candidats, Claude Saurel a été nommé et prendra ses fonctions le 1er juillet. Agé de 33 ans et père d'un enfant, Claude Saurel a toujours exercé dans des villes supérieures à 10.000 habitants (Vitrolles, 39.000 habitants; Saint-Herblain, 434.000). Recruté par détachement (procédure complexe) il reste attaché à la commune de Vitrolles tout en exerçant et étant rémunéré par la commune de Séné. Le détachement normal est de cinq ans entre collectivités et renouvelable après accord. Se rapprocher de sa famille Il a souhaité venir à Séné pour se rapprocher de sa famille habitant sur Vannes et Grandchamp, et ainsi bénéficier des atouts du golfe du Morbihan. Titulaire d'une formation d'ingénieur et d'un DESS (certificat d'aptitude à l'administration des entreprises), Claude Saurel a effectué différents stages, notamment à EDF et à la DDE.
(Le Télégramme 23 avril 1996)
A l'été 2000, Marc CHAPIRO qui occupait la fonction de secrétaire général, est démis de ses fonctions par le maire Patrick SALLIC qui recrute en octobre Shahira JOURDAIN à ce poste. Entre temps, le Tribunal Administratif réintégrait l'ancien secrétaire dans ces fonctions. Séné comptera jusqu'à la retraite de Marc Chapiro, deux secrétaires de mairie, un en fonction et l'autre qui sera rétribué mais n'exerçera pas jusqu'à son départ en retraite.
Shahira JOURDAIN restera en poste en Séné jusqu'en mars 2005. Née à Alexandrie, où elle fait ses études au lycée français, puis à l'université avant de venir à Paris terminer ses études de Lettres. Après des débuts comme traductrice-interprète, elle prépare les concours de la fonction publique pour devenir cadre A. Nommée, en 1985, secrétaire générale de mairie à Montreuil (02), c'est en mars 1996 qu'elle se fixe en Bretagne, à Noyal-Muzillac, puis à Séné où elle occupe depuis octobre 2001 la fonction de Directrice générale des services. En mars 2005 elle part pour la ville de Cannes.
Daniel BOISSON rejoint la ville de Séné en décembre 2005 et occupera le sfocntions de secrétaire général jusqu'en 9/2012.
Depuis 1/2013 Céline MESSINA est la titulaire du poste de secrétaire générale de la commune de Séné
Originaire de Rouen, Céline MESSINA prend en charge la direction générale des services, à la suite du départ de Daniel Boisson. Elle a exercé les fonctions de directrice de CCAS (centre communal d'action sociale) en Haute-Garonne et de DRH (directrice des ressources humaines) à la Ville d'Evreux, 50 000 habitants et 2 000 agents municipaux. A Séné, à son arrivée elle encadrait 120 salariés pour une population de 8.821 hab. Selon le rapport social de 2022, la ville de Séné employait 137 agents pour une population de 9.155 hab (Insee) ou 9.647 hab(donnée DGF).
Ces deux vues de l'ancienne mairie de Séné datent respectivement de 1928 et 1941. Entre ces 2 dates, l'édifice a été doté d'une horloge et d'un beau balcon en fer forgé. Dans le bulletin municipal de décembre 1990, avant l'agrandissement de la mairie, tel que nous la connaissons aujourd'hui, un historique avait été dressé par Vincent Le Franc, conseiller municipal qui resta en poste de 1947 à 1997.
Il nous apprend que la décision de principe de construire cette mairie fut prise le 17 février 1924, sous le mandat de Ferdinand ROBERT. Le 15 juin 1924, les plans de l'architecte Germain de Vannes et le devis de 53.900 Frs furent approuvés.
Le 2 août 1925, les travaux furent confiés à une entreprise JEHLE de Soissons. Le 22 janvier 1928, une rallonge de 17.000 Frs fut votée afin de finir le toit de l'édifice. La mairie fut officiellement inaugurée le 31 juillet 1930, Henri MENARD étant alors le maire de Séné.
Le conseil municipal décida à l'unanimité de construire la nouvelle mairie au centre du bourg. Il acquit pour 1.000 Frs un viel immeuble appartenant au Bureau de Bienfaisance et pour 35.000 Frs, la maison Simon, qui s'élevait en plein milieu de la rue Principale. Le cadastre de 1845 permet de situer ces acquisitation immobilières de la commune. Il semble donc que la mairie fut construire en lieu et place d'un batiment existant.
La toute première mairie de Séné date de la construction de la première école au bourg en 1846 [lire article sur les écoles]. Initiée par Vincent ROZO, c'est son successeur, Pierre LE DOUARIN qui suivra les travaux de l'école qui comprenait à l'étage, aux côtés du petit appartement de l'instituteur, une salle dédiée à la mairie.
Le 31/8/1873, le conseil municipal décide d'agrandir l'école des garçons et de se doter d'une mairie séparée. La nouvelle mairie (et la nouvelle classe) font l'objet d'un récépissé de travaux le 10/12/1874.
Cette vue aérienne des années 1950 montre les deux batiments des écoles de filles et de garçons avec une cour et la petite mairie. Le plan de 1920 ci-après, confirme l'implantation de la mairie, place Coffornic jusqu'en 1928.
1953 Ci-dessus, vue des écoles du bourg. On distingue la mairie.
Ci-dessous vue latérale : Ecole nord - mairie - Ecole sud
Sur l'actuelle salle de fêtes on peut encore observer l'ancienne entrée de la toute première mairie.
Le premier maire de Séné, Marc BENOIT, signe son premier acte d'état civil le 30 août 1792. Où se réunissait le conseil municipal à l'époque? Le besoin d'un lieu propre à l'administration de la commune mis donc plus de 50 ans à se concrétiser.
Le premier secrétaire de mairie fut l'institueur Pierre Maire LOISEAU en 1855.
L'inauguration de la nouvelle mairie eut lieu le dimanche 27 juillet 1930, comme nous l'annonce cet article de presse de l'Ouest Républicain. Le maire Henri MENARD, qui organisera en 1931 un meeting aérien à Cano [lire article dédié], réussit ce jour-là à faire venir un grand nombre "d'Officiels" dont Alphonse RIO, sous-secrétaire d'état du 2° Gouvernement de André Tardieu, pour à la fois inaugurer la nouvelle mairie et un pylone électrique à Bellevue, comme nouis le relate le compte-rendu du journal, "L'Avenir du Morbihan".
(Lire également l'article qui présente les grand travaux du maire (dont une nouvelle mairie) avorté à cause de la guerre)
Ce dernier article indique que le banquet eut lieu sous le préau couvert voisin. Il se peut que l'école et son préau existassent déjà ou bien que la construction de la nouvelle mairie s'acompagnat de celle d'une nouvelle école et préau. Il était en effet fréquent de "confondre" école publique et mairie en ces temps là.
Cette photo nous montre une vue arrière de la mairie. Deux maisons place Coffornic seront démolies (lire article dédidé). Le batiment accolé à la mairie n'est autre que le préau . L'école à gauche apparait avec sa cour de récréation (lire article sur l'histoire des écoles).
Cette vue datée de 1960, montre la mairie avec ses ateliers attenant qui occupe l'ancien préau.
Vue de 1990 en couleur, avant les travaux d'extension. L'ancien préau a laissé place à des bureaux.
Quatre projets étaient en lice pour l'aggrandissement de la mairie de Séné, décidés et réalisée sous le mandat de Marcel CARTEAU. Le conseil municipal retint le projet des architectes Christophe & Bernard GUILLOUET. Le coût de la construction s'éleva à 7.182.000 Frs TTC. Par la suite, le terrain jouxtant fut transformé en parking.
L'ancien préau de l'école qui fut réhabilité en bureau, est détruit.
Le nom d'Henni MENARD apparait dans le livre de Camille ROLLANDO "Séné d'Hier et Aujourd'h'ui ". On lit également son nom en bas des actes de décès sur le régistre d'état civil de Séné. Il y a bien eu un maire au nom de Henri MENARD, dont la patronyme ne sonne pourtant pas breton...
On en déduit qu'il remporte les élections du 5 et 12 mai 1929 et est élu pour un mandat porté à 6 ans. Il sera réélu en 1935, lors des élection des 5 et 12 mai comme en témoigne cet article de presse. Il s'est entouré de l'ancien maire Patern LE CORVEC.
Un autre article de presse des archives du Morbihan daté de juillet 1932 permet de mieux identifier notre "homme"..
L'hôtelier de Vannes devient maire de Séné:
On y apprend que le marie de Séné est bien Henri MENARD, qu'il est aussi propriétaire de l'Hôtel du Commerce et de l'Epée à Vannes rue du Mené. C'est une personnalité locale, un notable qui accueille dans son établissement la cérémonie pour le départ du Prefet. Cette information est corroborée par un autre article de presse daté de juillet 1937 qu nous apprend que l'hôtelier a fait faillite et nous donne le nom de son épouse Germaine Louise BRIARD.
La consultation des archives du Calvados permet de retrouver l'acte de naissance de Henri MENARD et sa fiche de matricule. Il nait à Caen le 20 mai 1887 où son père est cuisinier. Sa fiche de matricule, classe 1907, nous apprend qu'il choisit également le métier de cuisinier qui le conduira à devenir hôtelier. Pendant son service militaire dont il sort caporal, il intègre l'administration militaire. On lit sur cette fiche qu'à l'âge d'accomplir sa conscription, il vit à New-York !
Son fils, Henri Paul MENARD se souvient:''mon père est aller deux fois aux Etats-Unis pour découvrir le pays". Henri Louis MENARD a épousé Germaine Louise BRIARD [24/3/1892 Vire- 13/4/1983 La Guerche] à Neuville dans le Calvados le 21/11/1911. Son nom n'apparait pas dans les dénombrement de Séné de 1926. Les registres du dénombrement à Vannes pour 1926 (ici reproduit) et 1931 mentionnent l' hôtelier et son épouse, entouré du personnel de l'hôtel, parmi lesquels, Maria AVRY [1/9/1905 Lorient-21/3/1957 Versailles] qui tient la caisse de l'Hôtel du Commerce et de l'Epée à Vannes acheté vers 1910.
Cet établissement à quelques pas de la mairie de Vannes est sans doute un lieu où les notables du département se réunissent. Il a certainement tissé des liens avec des "électeurs sénatoriaux" du Morbihan. Comment est-il arrivé à briguer le mandat de maire de Séné? Son fils se rappelle qu'il fut d'abord conseiller municipal à Vannes avant "d'être appeller à Séné". Il est certain que cette aura locale séduira les agriculteurs, les marins pêcheurs et la majorité des électeurs de Séné puis qu'ils voteront majoritairement pour lui à deux reprises.
Quand la guerre de 14-18 éclate, il est mobilisé au seins des services de santé. Il est fait prisonnier à Maissin en Belgique lors de la journée meutrière du 22 aout, qui fit 25.000 morts, dont les Sinagots TIPHAIGNE et MONTFORT. Il bénéficie d'un échange de prisonniers et rejoint les services de l'administration de la santé. Il sera officier à la fin de la guerre.
De retour à Vannes, il reprend la gestion de l'hôtel avec son épouse. Il cotoire les notables locaux, se fait remarquer et devient conseiller municipal à Vannes.
Courant 1928, Maria AVRY quitte l'hôtel où elle travaille pour gagner une clinique à Boulogne-Billancourt. Là, elle accouche de Henri Louis, qui sera reconnu par son père naturel Henri MENARD en 1935. Après la faillite de l'hôtel, Henri MENARD cherchera à divorcer de son épouse légale, qui mettra des obstacles à cette séparation.
L'annuaire téléphonique de 1932 nous indique qu'il résidait bien à Séné du côté de Saint-Laurent.
Cependant, Henri MENARD ne saura pas concilier vie publique et bonne gestion d'un hôtel. Il est en faillite en 1937. Sa femme demande une séparation de bien. Son acte de naissance nou sindique qu'elle se remariera après le décès de son mari.
Si il n'est pas heureux pour sa propre union, en tant que maire il en célèbre d'autres et notamment, il marie en 1930 Xavier LE PENRU à Louis BENOIT et pose pour une photo lors de ces noces mémorables.
Ces quelques articles de presse à suivre donnent un aperçu de l'action d'Henri MENARD pendant ces années d'entre deux guerres. Le premier nous indique de la nouvelle mairie de Séné, décidée par Ferdinand ROBERT en 1924 sera inaugurée en 1930 et que cette même année, la fée électricité arrive à Séné; le second relate un meeting aérien à l'hippodrome de Cano; le troisième nous décrit la fête de Séné en août 1932 et le dernier montre que Henri MENARD avait soin de faire rayonner sa commune avec par exemple l'organisation d'une conférence agricole en février 1937.
Sur cette photo datée de 1930 [Collection J. Danielo] On y reonnait :le cantonnier de Séné (1), M. ler maire et son épouse (3-4), Eugénie ROBINO et son fils Goerges (5); Marie ROLLAND, employée du café du-restaurant du bourg; Madeleine LAURE, employée de l'épicerie "Janvier" (7) et Anne Marie ROBINO, dite veuve Janvier, épicière (9).
En mars 1933, Henri MENARD est promu Chevalier de la Légion d'Honneur.
Au mérite aussi de la municipalité dirigée par Henri MENARD, la poursuite de l'électrification, comme nous le rappelle Camille Rollando : "Tout d'abord l'électrification du village 'de Montsarrac vers 1934. Jusque là, l'éclairage se faisait à la bougie, à la lampe "pigeon" ou avec des lampes à pétrole (à pied ou à suspension). Tout à basculé d'un seul coup. Il suffisait de tourner un bouton et tout resplendissait".
Par décret du 14/7/1936, Henri MENARD reçoit le Mérite Agricole. Au cours de 1937 a lieu la deuxième rupture de la digue Lorois. Les terres autour de l'ile Mancel sont innodées. Le temps de réfléchir à sa reconstruction et se fut la guerre. A la Libération, le projet ne sera pas repris. Durant la magistrature de Henri MENARD, la route vers Vannes passant sur la digue de Cantizac est construite (Source Emile MORIN).
Le grand projet abandonné à cause de la guerre
En 1938, Henri MENARD est maire de Séné depuis 1929. Fort apprécié de ces administrés il modernise Séné. Le Conseil municipal réuni le 3 juillet 1938, vote une délibération au sujet d'un projet de "Grands Travaux".
L'équipe municipale de l'époque part du constat qu'il est vain de moderniser l'école des filles qui est dans un état lamentable de délabrement et qu'il vaut mieux construire un nouveau groupe scolaire en vue d'y assurer l'enseignement scolaire, la pratique du sport et l'enseignement ménager et agricole pour les adultes.
Le groupe scolaire comprend des appartements pour deux familles à chacune des ailes, deux classes de garcons, une classe de filles et une classe enfantine. Les batiments abritent une catine, un cabinet médical et sont dotés du chauffage central.
Il propose également d'abandonner la mairie construite en 1928 et que le maire a pourtant inauguré en 1930 pour y mettre à la place la poste. Le projet prévoit en effet la construction d'une nouvelle mairie attenante à une salle des fêtes ou foyer laique d'une capacité de 420 places avec une scène et un vestibule pour les utilisateurs.
Le 2 octobre 1938, on lit sur la délibération du conseil municipal de Séné : "M le Présdient fait connaitre à l'Assemblée qu'il juge le moment opportun d'adjoindre au groupe scolaire une salle de réunion pour le foyer laïque, laquelle pourrait être utilisée pour des conférences ou des réunons organisées par les oeuvres postscolaires. les instituteurs et institutrices de la commune pourraient également s'entendre pour donner dans cette salle des projections, des soirées artistiques ou musicales pour le plus grand bien de leurs élèves."
On ne peut que relever la modernité de ce projet auquel est adjoint la construction d'une piscine en lisière du Golfe du Morbihan.
Le projet est donné à l'architecte Germain de Vannes. Ils est présenté à l'Inspecteur Primaire et le maire écrit au Ministère afin de solliciter la plus grande des subventions. Un prêt sur 30 ans est approuvé par financer ces "grands travaux".
A la veille de la guerre, le projet s'établit à 1.728.650 Frs. En 1940, après l'armistice, il est toujours d'actualité. Le maire suggère même de faire travailler les soldats démobilisés à ce projet. L'Occupation allemande et la Guerre mettront fin au projet du maire Henri MENARD. Démi de ses fonctions par l'Etat Français de Vichy, il retrouvera son écharpe triclore à la Libération.
Les plans qui suivent permettent d'apprécier la modernité et l'anticipation du projet. Bien plus tard, les maires successifs ont réalisé par étape le projet MENARD. La mairie sera aggrandie dans les années 1990; La vieille école des filles laissera place à une nouvelle salle des fêtes; Le nouveau groupe scolaire Dolto naitra dans les années 1970. La médiathèque et la salle de spectacle Grain de Sel, plus petite que le projet d'Henri Ménard, complètent l'offre culturelle et éducative à Séné.. Il ne manquerai qu'une piscine pour concrétiser la projet de "grand travaux" d'Henri MENARD !
Dans un courrier daté du 19/3/1939 adressé à l'Académie de Rennes, l’Inspecteur Primaire du Morbihan nous dresse une description précise du groupe scolaire :
Le projet qui nous est transmis est un très beau projet, établi suivant la conception élargie que l'on se fait actuellement d'une école moderne :
1) aux deux ailes, deux pavillons distoncts pour les logements, comportant des locaux suffisants soit pour deux ménages, soit pour 4 cléibataires : disposition heureuse qui assure pleine libeté à l'administration pour nommer le personnel enseignant sans autre considération que celle du service scolaire à assurer
2) Attenant à chacun de ces pavillons, une école de garçons à deux classes d'une part et une classe de filles à une classe d'autre part, avec local supplémentaire en prévision de la création éventuelle d'une classe enfantine
3) Au centre une cantine scolaire commune à laquelle les élèves des deux écoles accèderont en pasant par des lavabos distincts installés de part et d'autres de la cuisine de la cantine.
4) Une galerie suit les classes sur toute leur longueur, interrompue par la cuisine de la cantine de manière à conserver aux deux écoles leur caractère distincts : disposition ingénieuse et pratique quant àau fonctionnement du service de cantine
5) cet ensemble est complété par un cabinet médical, un vestiaire par cvlasse, deux jardions, le chauffage central est prévu.
6) Les écoles ont chacune cour, préau et privés distincts. Les privés sont pourvus de lavabos.
7) Une 3° cour est prévue : elle a son utilité pour le service d'interclasse de la cantine. D'autre part elle pourrait aisément être transformée en cour spéciale de jeux réservés à la classe enfantine en cas de création de celle-ci.
A proximité de l'école, l'installation d'une piscine est également prévue.
je suis d'avis d'approuver le projet prsenté....L'inspecteur primaire."
Le 3 septembre 1939, la France déclare la guerre à l'Allemagne qui vient d'envahir la Pologne....
La parenthèse de René François FAYET, nommé par l'Etat Français:
Le 26 septembre 1939, le gouvernement Daladier substitue, par décret, l’autorité du préfet à celle du maire. En novembre, il dissout les conseils municipaux communistes et révoque leur maire. Un an plus tard, le gouvernement dirigé par le maréchal Pétain, modifie autoritairement les institutions et décide, le 16 novembre 1940, que les maires seront nommés dans les communes de plus de 2 000 habitants et qu’ils choisiront eux-mêmes leurs conseillers municipaux, confirmés ensuite par le préfet. Séné est concerné par ce retour au système de 1815…
C’est en 1942 qu’une indemnité est accordée au maire, indemnité réclamée depuis 1891 par les socialistes. A Séné, le Préfet du Morbihan choisit René François FAYET, né à Brest le 21/01/1888.
C'est un ancien combattant de la grande Guerre, ingénieur de fomation, cité pour son courage pendant la campagne contre l'Allemagne. Il finira ces jours à Séné, le 29/11/1967. Sa nomination fait réagir les Sinagots. Dans son ouvrage, "Les maires du Morbihan" (1929-1959), le professeur Christophe RIVIERE écrit :
'Lorsque l’on analyse la carrière politique des maires nommés sous Vichy, on peut constater que 29,56 % de ces derniers sont révoqués ou démissionnent avant la fin de leur mandat. Il est intéressant de relever ici que parfois, les populations contestent la légitimité de ces notables imposés par Vichy et réaffirment leur soutien aux élus désignés par le suffrage universel. Par exemple, à Séné, dans l’arrondissement de Vannes, Henri Ménard, maire radical élu en 1929, est remplacé sur ordre de la préfecture en mars 1941. L’installation de son successeur, René Fayet se passe mal car, lors de la première séance, 4 conseillers municipaux émissionnent en protestant contre la façon dont les nouvelles nominations ont été faites. L’ensemble du Conseil municipal, à majorité radicale, est en effet remanié au profit d’une très nette majorité de républicains URD. Un article du Nouvelliste de Bretagne souligne même que des groupes de Synagots se rassemblent pour exprimer leur mécontentement."
Le maire patriote:
Henri MENARD fait des aller-retour entre Séné et Méru (60) où il est directeur de l'hôpital en 1936, puis économe des Hospices Civiles de Beauvais. En 1939, il est mobilisé comme directeur de l'hôpital de Beauvais mais il sera réformé pour diabète. Son fils se souvient: "mon père a entendu le tout premier Appel du 18 juin à la radio. Après la Débacle, lors de l'été 1940, Henri MENARD, son fils et sa compagne, viennent se réfugier à Séné où ils sont accueillis chez Mme NOBLET au bourg. Sous l'Occupation, alors qu'il dirige l'hôpital de Beauvais, il participe à un réseau visant à cacher des déportés du camp de Royallieu avec l'aide de l'hôpital de Compiègne. Sa santé s'affaibli. Le Gouvernement Provisoire de la République doit reprendre l'administration du pays. Par décret, Henri MENARD, comme les autres maires en France est rétabli dans ses fonctions. Il en reviendra pas à Séné à cause de son état de santé. Le directeur du Sanatorium de Villers sur Marne décède dans cette commune d'un cancer colorectal le 30/1/1946.