Maires de Séné
- Secrétaire et Secrétaire Général de Mairie
- Les mairies de Séné
- Henri MENARD, un maire moderne à Séné
- Les maires honoraires de Séné
- Les maires de Séné de la Révolution à 1870
- Les maires de Séné sous la III° République
- GACHET & SEVIN, funestes adversaires1901
- LE MOUELLIC, maire pendant la guerre
- ROBERT, maire de Séné 1919-1928
- Les maires de Séné depuis la Libération 1945-80
La première guerre mondiale a eu un impact très fort sur la population de Séné. 700 soldats de Séné furent mobilisés pendant la durée des hostilités. La guerre a laissé des morts, des blessés, des veuves et des orphelins.
Pour essayer de cerner les conséquences de la guerre sur la population de Séné nous pouvons nous appuyer sur les dénombrement de 1911 et de 1921 et les registres de l'état civil.
La tableau suivant donne les évolutions de la population de Séné au début du XXsiècle, naissance, mariage et décès.
De 1908 à 1913, Séné accueille en moyenne 70 nouveaux nés par an. Pendant les années de guerre, le taux de natalité s'effondre et engendre un déficit de naissance de l'ordre 150 naissances.
Le nombre de mariage s'effondre également à l'origine pour partir du faible taux de natalité.
Enfin, le nombre de décès enregistrés à Séné pendant la guerre n'est pas extrèmement élevé. On sait que la mortalité infantile était assez élevée au début du XXs pour représenter 1/3 des décès.
La comparaison entre le dénombrement de 1911 et de 1921 donne une "meilleure" photographie de l'impact de la guerre sur la population de Séné.
La population de Séné passe de 2801 habitants en 1911 à 2586 en 1921 soit la perte de 215 habitants, imputable au manque de naissance et au décès des soldats.
La baisse de la population affecte différemment les quartiers de la commune. Ainsi le nord de Séné (quartiers du Poulfanc, de Saint-Laurent de Limur) voit sa population augmenter sans doute à cause d'un apport extérieur d'habitants.
Les plus grosses pertes de population sont à noter dans les villages de la presqu'île, plus reculés de Vannes : Moustérian, Montsarrac, Kerarden sont particulièrement touchés ainsi que le bourg. Le village de Langle quant à lui gagne en habitants.
Les fiches "Mémoires des Hommes" indiquent plusieurs mentions dont celle du "Genre de mort". On ne sera pas surpris de compter que la mention "Tué à l'ennemi" et sa variante "Tué" est la plus fréquente et désigne une mort brutale sur le champ de bataille.
On s'étonnera que la mention "Suite de maladie contractée en service" soit la deuxième mention de disparition. Presque un soldat sur 5 est mort de maladie essentiellement des maladies pulmonaires dont la tuberculose. Pluie, boue, condition d'hygiène au front, malnutrition sont à l'origine de ces maladies. Lire l'article correspondant.
Le troisième "genre de mort" rassemble les disparus des "Suite de blessures de guerre" et sa variante "Suite de blessures reçues à l'ennemi".
Quand le corps du soldat n'est pas retrouvé sur le champs de bataille, souvent un jugement du tribunal sanctionne la mort par "Disparu au combat" ou "Disparu en mer".
2 soldats de Séné sont morts dans un "Accident de service". Parfois la fiche donne une mention plus précise telle que "Par éclat d'obus" ou "Suite d'intoxication". Un soldat de Séné est mort des suites d'une mutilation au combat.
La guerre a fait de nombreux blessés dont certains sont revenus et d'autres ont succombé à leur blessures.
Intéressont nous au sort de la vingtaine de soldats de Séné, morts pour la France "Suite de blessures reçues à l'ennemi". Qui sont-ils et que nous indique leur fiche "Mémoire des Hommes".
BENOIT Jean Marie : blessures sur le champ de bataille,
CORFMAT Emile : Ambulance 3/11 35° Corps
GUYOT Ange : Hôpital Evacuation 13 à Courlandon, Suite blessures de guerre
JOUAN Jean Marie : Hôpital n°42 de Vichy Blessures de guerre
LE BIGOT François : Ambulance 1/86 Cempuis Intoxication
LE FOL Louis : Hôpital mixte Compiègne Blessure de guerre
CALONEC Joseph : Hôpital de Vernon Suite blessures de guerre.
DANET Jean Marie Stanislas : Hôpital de Zuydcoote Blessures de guerre
LE GODEC Joseph : Hôpital de Dunquerke nord Blessures de guerre
MARION Jean Marie : Hôpital de Zuydcoote Blessures de guerre
MOREL Vincent : Furnes - Blessures de guerre reçues à l'ennemi
ALLANO Honoré : Hôpital n°12 Verdun Eclat d'obus
GUHUR Pierre Marie : Ambulance n°12 Vitry le François Suite blessures de guerre
LE DIGABEL Jean Marie : Ambulance 13/8 Chassemy Suite blessures de guerre
LE FRANC Aubin : Suite de blessures de guerre
LE PLAT Lucien Marie : Ambulance 9 X° Corps d'Arméee Vendeuil Claply Suite de blessures de guerre
MORIO Patern Marie : Suite de blessures de guerre.
ROPERT Jean Marie : Suite de blessures de guerre
TATIBOET Victor Louis Marie : Ambulance 6/15 Glorieuse Marne Blessures de guerre.
Ambulance 3/11 ? Hôpital d'évacuation ? Hôpital mixte ?
Quelle était l'organisation de la chaine de soins de la ligne de front jusqu'aux hôpitaux ?
Le schéma ci-après illustre l'organisation des secours pendant la guerre et les photos suivantes montrent "à quoi ressemblait" les "postes de secours", les "autochir", les ambulances.
Enfin, cet article est l'occasion de présenter trois récits de soldats de Séné, qui n'ont pas été cités dans un autre article, et sont morts des suites de leurs blessures.
Poste de secours rudimentaire au plus près de la ligne de front :
Ambulance automobile :
Transport de blessés et hôpital : en arrière du front de nombreuses infimrmières ont participé à l'effort de guerre en occupant des postes d'infirmière dans le sdifférents hôpitaux.
LE DIGABEL Jean Marie : 13/04/1882 - 19/09/1917
L'acte de naissance de Jean Marie LE DIGABEL nous indique que ses parents étaient cultivateurs à Falguérec à Séné ce 13 avril 1882.
La famille ne reste pas longtemps sur Séné car à l'âge d'accomplir sa conscription, LE DIGABEL déclare une adresse au "Petit Beaupré" à Vannes, sans notifier de profession.
L'administration militaire fait bien les choses. La fiche de matricule de LE DIGABEL nous retrace les différentes adresses du soldat. Il exerce la "profession" de domestique chez différentes familles dans le département de Seine et Oise, aujourd'hui Yvelines.
Natif de Séné, la guerre lui rapelle ses origines. Il incorpore à la mobilisation le 116° Régiment d'Infanterie de Vannes. Il passe ensuite à une Compagnie du Génie à Montpellier puis revient au 116°RI. Il est blessé à plusieurs reprises, le 19 septembre 1916. Il revient d'évacuation avant d'être à nouveau blessé courant septembre 1917.
Sa fiche "Mémoire des Hommes" nous indique qu'il est évacué par l'ambulance 13/8 en fonction à Chassemy dans l'Aisne. Cette information est corroborée par le site internet qui répertorie les hopitaux et ambulances : http://hopitauxmilitairesguerre1418.overblog.com/
CHASSEMY (Aisne) – amb. 13/8 (23/07/17-19/09/17) : 3548 ; amb. 214 (02/08/17-20/02/18) : 5628 ; amb. 5/21 (09-10/09/17) : 3503 ; amb. 12/20 (22/09/17-08/10/17) : 1591 ; amb. 11/17 (10/10/17-21/11/17) : 3542 ; amb. 3/11 (24/03/18-17/06/18) : 3874.
Il y a bien à Chassemy l'ambulance n°13/8 en poste avant son décès le 19/09/1917.
Que nous livre l'hgistorique du 116°RI ?
"Embarqué à Moreuil le 25 août, le régiment débarque à Trappes, et va cantonner à Lévy-Saint-Nom, Saint-Lambert-la-Brosse, Mesnil-Saint-Denis. La 22e D. I. est à la disposition du gouvernement militaire de Paris. Le 116e emploie son temps à l’instruction et reçoit, le 31 août, un renfort de 521 hommes. Le 12 septembre, le régiment embarque à Trappes et, après avoir débarqué à Verzy, occupe les cantonnements de Villemontoire, Charentigny et Parcy-Tigny, au sud de Soissons. A la suite d’une étape sur Chassemy, le 116e relève, le 16 septembre, dans le secteur du Panthéon, le 4e régiment de zouaves. Le secteur est agité, l’activité des 2 artilleries est très grande.
Le 2 et 3 octobre, le régiment est relevé par le 19e R. I. Pendant la période qui suit, les bataillons exécutent des déplacements fréquents. Des unités font des travaux à proximité des lignes et ce n’est que le 27 octobre que le régiment se retrouve rassemblé à Villemontoire et Buzancy. Les pertes pour la période se montent à 1 officier tué, 3 officiers blessés, 35 hommes tués, 99 blessés. De plus, un bombardement par gaz vésicants, le 20 octobre, fait évacuer 4 officiers et 216 hommes.
Le 1er novembre 1917, le régiment est désigné, par le tirage au sort, pour quitter la 22e D. I."
On peut émettre l'hypothèse que Jean Marie LE DIGABEL a été blessé après le 16 septembre pendant les échanges de tirs d'artillerie. Il est évacué du champs de bataille et parvient à l'ambulance qui bien que située proche du lieu de sa blessure ne le sauve pas de la mort. Il décède à l'âge de 32 ans vraisemblablement célibataire.
Le site MémorialGenWeb nous apprend que son corps repose à la nécropole nationale de Vauxbuin dans l'Aisne, tombe n°B-1083. Son nom est gravé au monument aux morts de Vannes, ville où ilétait doimicilié en dernier lieu.
LE PLAT Lucien Marie : 17/08/1893 - 2/06/1918
L'acte de naissance de Lucien Marie LE PLAT nous indique que ses parents étaient "débitants" à Saint Léonard commune de Séné. L'indication du lieu-dit Saint Léonard laisse présager que la famille Le Plat logeaient dans l'auberge toujours visible en face la chapelle Saint-Léonard mais côté Séné...
Au dénombrement de 1911, les Le Plat sont toujours sinagots et cabaretiers et la famille compte six enfants. Lucien âgé de 18 ans est charron chez Tréondat.
La fiche de matricule de LE PLAT Lucien nous confirme qu'il exerce le métier de charron, qu'il vit à Vannes mais que ses parents sont toujours à Séné. Il y avait en fait à l'époque une charron au Poulfanc à Séné du nom de Tréondat, comme en témoigne cette coupure de presse de 1905 qui relate une grève des ouvriers charrons de Vannes.
Cette même fiche de matricule nous apprend que Lucien Le Plat, charron à Séné, s'engage en 1913 pour 3 ans dans l'armée au sein du 10°Régiment d'Artillerie. Il est donc déjà soldat quand éclate la guerre. Il passe au 207°Régiment d'Artillerie en avril 1917. Il dévient maréchal des Logis.
Sa fiche "Mémoire des Hommes" nous indique qui'l décède le 2/06/1918 à Vendeuil Caply, département de l'Oise dans l'Ambulance 9 du 10° Corps d’Armée.
L'historique du 207° RA nous donne une information succinte sur la présence du régiment au fort de Vendeuil en 1918....
Le Plat Lucien a fait l'objet d'une citation à l'ordre de la division - Ordre n°201 du 6 juin 1918 : "Excellent sous officier chef de piève de la batterie de tir depuis le début de la campagne. Grièvement blessé en assurant le service de sa pièce sous le feu de l'ennemi et malgré un très violent bombardement."
Le nom de Lucien LE PLAT est inscrit au monument au morts de Noyalo car il s'était marié, en plein guerre, le 26 février 1918 dans cette commune avec Marie Rosalie LE BRECH.
TATIBOET Victor Louis Marie : 25/01/1896 - 16/08/1917
L'acte de naissance de Victor Louis Marie TATIBOET nous apprend que ses parents sont cultivateurs à Séné aux Quatre-vents.
On en retrouve pas de trace des "Tatiboet" aux dénombrements de 1906 ou 1911. La fiche de matricule de Victor TATIBOET nous indique il vit à Vannes, sans doute chez ces parents, ute de Séné et qu'il exerce la profession de peintre.
La fiche "Mmoire des Hommes" nous indique qu'il est au sein du 2° Régiment d'Infanterie lorqu'il est blessé sans doute près de Glorieux dans la Meuse, pas loin de Verdun autour du 15 août 1917. Il est soginé par l'ambulance 6/15.Il décède le 16 août 1917.
L'historique du 2°RI nous livre quelques informations pour situer la période. En 1917, le 2° régiment d’Infanterie occupe différentes positions : le Mont Blond, puis Cornillet (Marne) en avril-mai et ensuite près de Verdun, la cote 344 et Samogneux de juillet à Octobre 1917.
Le site internet http://hopitauxmilitairesguerre1418.overblog.com/ indique toutes les ambulances qui ont occupé la position de Glorieux. L'ambulance 6/15 est bien à Glorieux près de Verdun et à 15 km de Samogneux entre le 15 et le 31 Août 1917.
Glorieux (Verdun, Meuse)–amb. 13/15 (23-28/06/15) : 790 ; amb. 16/18 (26/02/16-27/09/16) : 4443 ; amb. 1/20 (29/02/16-09/03/16) : 4218 ; amb. 9/12 (10/04/16-21/07/16) : 3033 ; amb. 7/12 (16/04/16-24/06/16) : 3523-3524 ; GBD 30 (23/06/16-07/09/16) : 494, 5105 ; GBD 33 (18/08/16-20/10/16) : ? ; GBC 31 (23-23/08/16) : 3804 ; GBD 123 (25/11/16-15/01/17) : 909 ; GBD 21 (16/01/17-15/02/17) : 2861 ; GBD 55 (20-20/02/17) : 2132 ; amb. 3/55 (06-06/04/17) : 3247 ; amb. 6/15 (15-31/08/17) : 3516-3517 ; amb. 12/10 (01-16/09/17) : 2419-2420 ; amb. 6/77 (17/09/17-23/10/17) : 3029 ; GBD 128 (25/10/17-21/05/18) : 5325 ; amb. 7/17 (01/04/18-01/12/18) : 3031 ; CH américain(02/11/18-23/02/19) : 4234
Victor TATIBOET y décède à l'âge de 21 ans. Son corps sera transféré la nécropole Glorieux de Verdun tombe n°1211.
Malgré le peu de succès des principales offensives en Artois et en Champagne, durant l'hiver 1915, il est décidé de poursuivre des attaques en ce début de printemps 1915 dans la Meuse sur une ligne de front qui va de Pintheville aux Eparges et au sud vers Saint Mihiel, croisant la voie forestière dénommée "Tranchée" de Calones (tranchée synonyme ici de trouée et ouverture).
Des soldats de Séné participent à ces offensives et quatre d'entre eux y perdent la vie.
Louis François LE THIEC le 10/04/1915 à Pintheville,
Jean COMBES, le 11/04/15 au Bois d'Ailly en Apremont
Jean François CAUDAL le 29/04/1915 aux Eparges,
Pierre DANO, le 23/05/15 au Bois Haut de Calonne,
Qui étaient des jeunes hommes de Séné et dans quelles circonstances ont-ils perdu la vie ?
Louis François LE THIEC le 10/04/1915 à Pintheville
Louis François LE THIEC nait à Saint-Nolff au hameau de Rannuec le 17/02/1890 dans une famille de cultivateurs.
Au dénombrement de 1906 on retrouve la famille Le Thiex installée à Séné au village de Cano. La famille compte 6 enfants et héberge également deux domestiques de ferme dont Joachim CORBEL, qui sera également mobilisé et mourra au front comme le fils de son patron (Lire l'article "Les 5 Oubliés de Séné").
La fiche de matricule de LE THIEC nous dit qu'il est incorporé pour "son service" militaire au 124° RI le 7/10/1911. Il passe à la réserve le 8 novembre 1913. Au dénombrement de 1911, avant sa conscription, il est enregistré avec sa famille qui est toujours sur Cano.
Après la mobilisation, la commission de réforme le rappelle le 13/11/1914. Il rejoint le régiment de Vannes le 3/12/1914 et passe au 120° Régiment d'Infanterie le 6/01/1915.
Lors de l'offensive en Woevre, il est tué à l'ennemi, le 10 avril à Maizeray, petit village à côté de Pintheville près de Verdun. L'historique du 12°RI nous résume cette attaque du 7 au 13 avril 1915 :
"De nouvelles épreuves attendaient notre héroïque Régiment. La pluie se mit à tomber avec rage, transformant la plaine de Woevre en un véritable marécage. Impossible d'y creuser des tranchées : elles étaient aussitôt remplies d'eau. Il fallait donc se résigner à entasser les uns sur les autres des sacs remplis de terre ou à placer sur le sol des gabions : travail très dur et lent.
Nous avons, en outre, à lutter contre un adversaire installé sur ses positions depuis plusieurs mois. Il a eu le temps de bétonner ses tranchées de première ligne. Il a de puissants réseaux de fils de fer; des observatoires également bétonnés lui permettront de mettre à mal nos batteries de soutien au fur et à mesure que celles-ci viendront prendre leur emplacement de combat.
Aussi, comme cela va être dit, nos efforts n'aboutiront qu'à un échec sanglant sur ce théâtre d'opérations. Quoi qu'il en soit, le Régiment arrive le 7 avril à Pintheville, à environ 3 kilomètres des premières lignes ennemies. .
Les 1er et 2e bataillons s'installent tant bien que mal à 1.500 m à l'est de Pintheville; le 1er au sud, le 2e au nord de la route de Verdun à Metz, axe de notre manœuvre.
Notre objectif principal est le village de Maizeray.
Le Colonel se placera sous la route même (elle est un peu en remblai), dans l'eau comme tout le régiment.
Le 3e bataillon demeure provisoirement en réserve à Pintheville.
Du 8 au 11, nous gagnons du terrain en avant : 600 mètres le 9, une centaine de mètres encore le 10.
Le 11, préparation d'artillerie, mais celle-ci est peu efficace pour les raisons données plus haut, et aucune brèche n'est faite ce jour-là dans les réseaux de l'adversaire.
Le 12, l'artillerie reprend son tir et les trois bataillons sont mis en ligne; dès le matin, le Commandant JACQUET, du 2e bataillon, est tué.
Une attaque générale doit avoir lieu vers 13 heures, mais les réseaux allemands tiennent toujours, et nous sommes voués à l'impuissance. Seule, la 3e compagnie qui dispose d'une brèche. assez étroite d'ailleurs, se porte à l'assaut sous les ordres de son commandant de compagnie, le Lieutenant DÉCHIN. Mais elle est décimée au cours de son avance, et une quinzaine d'hommes qui, entraînés par le brave DÉCHIN, arrivent jusqu'à la tranchée ennemie, y sont entourés et pris. Le Lieutenant DÉCHIN, grièvement blessé, ne tardera pas à mourir, en captivité, des suites de ses blessures. La 3e compagnie est citée à l'ordre de l'Armée pour sa bravoure et son esprit de sacrifice. Le Soldat DESCHAMPS, blessé pour la troisième fois, est aussi cité à l'ordre de l'Armée.
Le 14, le Régiment, à bout de souffle, est relevé par le 147e et va cantonner à WatronvilIe.
Au cours de ces journées, nous avons perdu 131 tués (dont le Commandant JACQUET, commandant le 2e bataillon; le Sous-Lieutenant CHAMBON), et 389 blessés ou disparus (le Capitaine ROUSSEAU; les Lieutenants DÉCHIN, NORMANDIN, BAIGOS sont blessés).
Jean COMBES, le 11 avril au Bois d'Ailly en Apremont
Jean COMBES nait rue Fontaine à Vannes le 4 août 1895, fils Jean Marie Combes, chaudronnier et Marie Julienne ROZO, native de Séné.
La famille viendra s'installer à Séné au village de Cariel, car telle est l'adresse déclarée par Jean COMBES au moment de sa conscription qu'il aurait du faire en 1915.
Le 31/08/1914, il est engagé volontaire pour la durée de la guerre. Il arrive au corps le 3/09/1914 au sein du 56° Régiment d'Infanterie.
Jean COMBES est tué à l'ennemi le 11 avril 1915 au Bois d'Ailly dans la Meuse, massis situé au sud de Verdun près de Saint-Mihiel. Le croquis suivant donne une vue panoramique sur le théâtre des combats d'avril 1915 que nous relate l'historique du 56°RI.
"Les journées d’avril compteront parmi les plus glorieuses dans les annales du 56e. Le 5, le régiment doit attaquer ce bois qu’il convoite depuis six mois, où sont accumulés les engins qui tout l’hiver ont semé la mort dans ses rangs. L’attaque, menée par le 3e bataillon sous les ordres du commandant GREINER, se déclenche avec un enthousiasme irrésistible. En quelques minutes d’un combat acharné, l’objectif est atteint et largement dépassé. Mais l’ennemi, qui tient à cette position essentielle pour la défense du camp des Romains, contre-attaque sans arrêt. Dans la seule journée du 7 avril, après un bombardement qui a nivelé tout le secteur, douze contre-attaques viendront se briser contre l’indomptable volonté de nos hommes de ne rien céder. Le succès du 5 et la résistance tenace des jours suivants valurent au 3e bataillon une citation .../...au 56e R.I. : « Attaqué et enlevé, avec la plus brillante ardeur, trois lignes de tranchées allemandes et s’y est maintenu malgré des bombardements intenses et des contre-attaques renouvelées de jour comme de nuit. »
Le mois d’avril est marqué par d’incessants combats à la grenade, l’ennemi essayant chaque nuit de surprendre la vigilances de nos sentinelles. Mais nos hommes, jaloux de leur succès, lui barrent la route jusqu’au 4 mai."
Un autre témoignage relativise le succès de cette attaque :
"Les attaques du Bois d’Ailly viennent en soutien à l’offensive principale que représente la « Bataille de Champagne ». A la corne, les ennemis avaient organisé un retranchement très bien défendu, que nos hommes avaient baptisé « le Fortin ». Dans le bois même, leurs tranchées s’étageaient sur trois lignes de feu communiquant avec l’arrière par une série de boyaux. Après plusieurs jours d’une énorme préparation d’artillerie, le 05 avril 1915, les Français partirent à l’assaut pour conquérir le Bois d’Ailly. Jusque fin avril, ce fut un combat épouvantable, ce bois devint un véritable charnier. «
Depuis plusieurs jours, notre artillerie avait réglé son tir. » Le 5 avril, dans la matinée, elle exécuta sur le Fortin et les trois lignes de tranchées des feux dont l’efficacité fut constatée. En même temps que les obus explosifs du 75 et de l’artillerie lourde, les torpilles aériennes lancées à courte distance bouleversaient les parapets ennemis. On voyait des cadavres déchiquetés, des armes et des mottes de terre projetés en l’air avec la fumée des explosions. Du Bois d’Ailly, ou plutôt de ce qui avait été le Bois d’Ailly, il ne restait plus que de rares troncs coupés à quelques décimètres du sol. C’était un véritable champ de souches moissonnées par les obus. Pas un centimètre de terrain qui n’eût été retourné par l’artillerie. Dans un indescriptible chaos s’entremêlaient les choses les plus diverses. Des pierres, des armes, des cadavres, étaient entassés pêle-mêle. Ici on apercevait des débris de boucliers, là des gabions éventrés, plus loin des effets d’équipement ; partout, une couche de poussière grise recouvrait tout cela en lui donnant une teinte uniforme. Cette région fut, pendant que dura cette affaire, un véritable enfer ; et cependant, malgré cet ouragan de mitraille, nos hommes s’y étaient héroïquement maintenus. Il n’y avait plus d’abris : tous avaient été détruits par l’artillerie. Les tranchées étaient en partie comblées, les parapets s’écroulaient, les boyaux étaient coupés ; et, cependant, les agents de liaison passaient, transmettant les ordres, et les brancardiers, parmi lesquels de nombreux prêtres, impassibles sous la pluie de fer, emportaient les blessés.
Les obus tombaient sans interruption. On voyait des hommes courir de place en place pour éviter des points battus. Ailleurs ils s’étendaient, couchés sur le ventre, au fond de la tranchée, protégés par leurs sacs et serrés les uns contre les autres. Le 10 avril, nos canons exécutèrent, du matin au soir, un tir réglé sur les positions que nous allions attaquer. L’assaut ne fut lancé qu’à 7 heures du soir. Deux bataillons y prirent part, en se portant dans des directions convergentes, et eurent vite fait, cette fois, d’occuper la position en entier. Nous y trouvâmes un nombreux butin : des mitrailleuses, des milliers de grenades à main, des armes, des cartouches, des équipements. L’ennemi contre-attaqua violemment 10 ou 12 fois jusqu’au 23 avril mais ne reprit qu’une très petite partie de terrain conquis depuis le 05. Vers la fin avril, les Français pouvaient annoncer : « Les Allemands sont dès lors bien convaincus de notre supériorité dans ce secteur !
Jean COMBES meurt le 11 avril, peut être lors de ces nombreuses contre-attaques des Allemands pour reprendre le bois d'Ailly. Son corps sera enterré puis transféré à la nécropole de Marbotte, commune d'Apremont la Forêt, tombe n°1842.
Jean François CAUDAL le 29/04/1915 aux Eparges,
La fiche "Mémoire des Hommes" et la fiche de matricule aux archives du Morbihan nous disent que Jean François CAUDAL est mort "tué à l'ennemi" le 29 avril 1915 aux Eparges et qu'il était soldat de 2° classe au 4° rRgiment de Zouaves.
Le registre d'état civil de Grand-Champ confirme bien la naissance d'un Jean François Marie CAUDAL le 30/03/1895, fils de Mathurin et de Marie Anne Cougoulic tous les deux cultivateurs à Grand-Champ.
On retrouve la famille Caudal installée au village de Balgan à Séné au dénombrement de 1911.
La fiche de matricule nous indique que François CAUDAL devient boulanger.
Cependant, si toutes ces sources coïncident bien et "authentifient" l'exitence de Jean François Marie CAUDAL, il y a une incertitude sur le régiment dans lequel il était incorporé.
En effet, d'après son historique, le 4° Régiment de Zouave, régiment décoré de la fourragère" n'a combattu qu'en Belgique autour des mois d'avril et mai 1915.
Les historiques de 2°, 3°, 8° et 9° trouvés en format pdf ou sur Gallica ne mentionnent pas de régiment de zouaves autour de Verdun, dans la Meuse au printemps 1915.
Les fiches "Mémoire des Hommes" donnent un autre Caudal, prénommé Joochim Marie, natif également de Grand-Champs, de la classe 1895 (né le 3 juillet) mort le même jour, ce 29/04/1915, également aux Eparges selon sa fiche de matricule et à Calonne, non loin, selon la fiche "mémoire des Hommes".
Il y a vraiment beaucoup de coïncidences et la même mention du 4° Régiment de marche des Zouaves. C'est le seul cas où l'historique du régiment ne coïncide pas avec le lieu et la date du cédès.
D'autres régiments d'infanteire sont présent à ces dates : le 25°RI, le 67°RI, le 72°RI, le 91°RI, le 132°RI, le 54°RI et même le 106°RI de Vannes.....
Il faudra donc investiguer. Le 4° de Zouaves était-il dans la Meuse en avril/mai 1915 ? Ce site le situe en avril 1915 en Belgique !
http://mascara.p-rubira.com/les_regiments_de_zouaves_1914_19.htm
Jean François Marie CAUDAL figure bien au monument aux mort de Séné et son acte de décès est bien retranscrit à l'état civil de Séné, mort aux Eparges le 29/04/1915.
Pierre DANO, le 20/05/15 au Bois Haut de Calonne,
Pierre DANO nait à Séné le 1er juin 1885, dans le quartier de la Grenouillère et son père exerce alors la profession de "commissionnaire", sa mère est ménagère, c'est à dire mère au foyer.
La famille habite le nord de la commune de Séné, qui accueille plus des familles "mobiles" que celles qui s'installent sur la presqu'île pour des tâches plus pérennes dans la pêche, l'agriculture ou la saulnerie.
Au dénombrement de 1906, difficile de repérer la famille DANO qui a sans doute quitté Séné. A l'âge de la conscription, Pierre DANO déclare vivre d'abord à Vannes où il est briquetier puis ensuite à Saint-Nazaire où il est manoeuvre sur les quais, on dirait aujourd'hui docker.
Sa fiche de matricule nous indique qu'il est réformé en 1906 pour avoir une déformation des orteils au pied droit. Il est également soutien de famille en 1907. Il se marie le 17/06/1911 à Saint- Nazaire avec Marie Françoise SAMSON.
Cependant, après la mobilisation, la commission de réforme le "réintègre" comme soldat en date du 13/11/1914. Il rejoint le régiment d'infanterie de Vannes puis passe le 20/03/15 au 147°RI.
On lit sur la fiche "Mémoire des Hommes" et sa fiche de matricule qu'il est "tué à l'ennemi" le 20 mai 1915 au combat du bois Haut, Tranchée de Calonne.
L'historique 147°RI nous décrit les journées où le régiment est en position à Callonne du 29 avril au 23 juin 1915, comme suit :
"Après un court repos, le régiment est appelé à combattre dans le secteur de Calonne. Dans la
première période, le régiment fournit un effort considérable pour créer de toutes pièces une
première ligne et quelques boyaux, consolider la défense générale et préparer une prochaine
attaque. Ces travaux durent trois semaines.
Le 16 juin, les travaux sont terminés, la parallèle de départ est prête.
Le 20 juin, les compagnies partent crânement à l'assaut, conquièrent les premières lignes ennemies et s'y maintiennent malgré de violents et puissantes contre-attaques, manifestant une fois de plus la ténacité et la volonté de vaincre qui animent le régiment.
Le 2e bataillon, qui s'est particulièrement distingué, reçoit la citation suivante du Général
Commandant la Région fortifiée de Verdun :
« A attaqué avec un entrain remarquable une position ennemie solidement fortifiée; l'a enlevée et a pénétré d'un seul élan jusqu'à la 3e ligne allemande, malgré des feux violents de mitrailleuses et d'artillerie de front et de flanc. »
Après une semaine de repos, le 147e reçoit l'ordre d'aller occuper le sous-secteur de Mouilly."
Pierre DANO a été tué le 20 mai 1915, sans doute lors de la construction de tranchées et de boyaux dans le secteur de Calonne. En effet, les soldats ont alterné des période de permission, de repos en cantonnement, de combats et de tâche de fortification de la ligne de front. Le schéma suivant présente la guerre des tranchées. La photo ci-dessous illustre un bataillon armé de pelles.
Dans le bulletin paroissial, Le Sinagot, le recteur Joseph LE ROCH (1968-1980) nous racontait la présence de la vigne sur le territoire communal de Séné. Cet article est ici reproduit annoté et illustré. Il montre la présence de parcelles de vignes à Séné avant la Révolution.
3.- DU MOYEN-ÂGE A LA REVOLUTION
ON CULTIVAIT AUTREFOIS LA VIGNE A SENE
LA PROPRIETE D'AUZON - LA PROPRIETE DE CANTIZAC - ET LA SALLE
Les religieuses de la Visitation ou Visitandines, établies à VANNES en 1638, à l'emplacement de l'actuelle Caserne des Trentes [qui a laissé place aujourd'hui à un parking derrière la mairie], acquirent le 30 janvier 1714 de dame Renée TRUILLO, épouse et procuratrice générale d'écuyer Guillaume LE BARTZ "avec promesse et obligation de toute garantie", le lieu et maison noble d'Auzon, avec ses appartenances et dépendances, situées en la paroisse de SENE, y compris une pièce sous vigne, cernée de murailles, contenant un journal de terre, autrefois appelée "la vigne de Randrecar ou de Callac", proche ladite maison d'AUZON et une autre pièce de terrre contenant environ deux journaux, située en la motte d'AUZON, à la charge auxdites religieuses de tenir et relever lesdites maisons d'AUZON et deux pièces de terre prochement et noblement du Roi notre sire, sous la cour de VANNES, à devoir de rachat, foi et hommage. Cette acquisition se fit par acte du rapport de M. LE BARBIER, notaire royal. (Présidial B 315 p.68).
En 1714 encore, le 22 février, par acte au rapport du M. LE BARBIER, "Messire Jean de la MONNERAYE, chevalier, seigneur de BOURGNEUF et dame Marguerite LE MEZEC son épouse, vendaient aux religieuses de la Visitation la maison, terre noble, et seigneurie de CANTIZAC et la SALLE, situées en la paroisse de SENE, comprenant :
- le manoir principal et ancien dudit CANTIZAC, avec les logements pourprés, cours, jardns, vergers, fuie, garennes, bois de haute futaie et de décoration, rabenés et taillis, prés et praries;
- la métairie de CANTIZAC, avec tous ses logements, terres labourables, pâtures et friches, prés et prairies, jardins et vergers, vignes et étang;
-les métairies nommées le grand et le petit GOURGELEN et le GERNUES; deux desquelles métairies sont à présent appelées KERLIVIO et les deux autres KERAVELO;
- les deux moulins de CANTIZAC et d'HERBON, avec leurs chaussées, étangs, refouls, logements, issues et franchises;
- une maison ruinée avec ses prés, terres labourables, landes, pâtures et vignes nommées "Pen-er-sal";
- les rentes foncières et centives, dépendant desdites terres de CANTIZAC et de la SALLE, droit de banc et enfeu prohibitifs, tombes élevées dans le choeur et chanceau de l'église paroissiale de SENE, et autres droits honorifiques et de prééminence appartenant auxdites terres et seigneuries de CANTIZAC et de la SALLE;
- De plus, le droit de four à ban de la paroisse de SENE et droit de bannalité reconnus par les commissaires du roi, le 28 décembre 1689 et le 19 mai 1690;
- Le tout échu à ladite dame BOURNEUF des successions d'écuyer Julien LE MEZEC, sieur de Saint Jean, et de dame Marguerite de CHAMPOING, ses père et mère; à la charge auxdites religieuses de les tenir et relever prochement et noblement du roi notre sire, sous son domaine et juridiction de VANNES, et de payer pour l'avenir et à compter du jour de Toussaint dernier, les rentes par argent et grains qui se trouveront dues tant audit domaine qu'à d'autres. Ladite vente et cession ainsi faite entre parties, pour et en faveur de la some de 30.000 livres tournois de principal et accessoires.." (Présidial B315, p.69).
En la même année 1714, le 23 août, les mêmes religieuses restèrent adjudicataires des maisons et métairies de KERVADY et de CARIEL avec un moulin à vent, le tout situé en la paroisse de SENE.
Ces biens provenaient de la succession bénéficiaire de Robert LOYER et de Nicole de LA ROCHE, sa femme, et furent vendus en la juridiction de l'abbaye de Saint Georges de RENNES pour la somme de 15.050 livres tournois. (Présidial B315 p.119)
A la Révolution, le 2 janvier 1791, les fermes de CANTIZAC, de KERDAVY et d'AUZON, étaient estimées valoir 4.021 livres 8 sols et 2 deniers. Mais, il fallait déduire comme charges 206 livres 17 deniers pour 12 perrées de seigles sur la terre de CANTIZAC.
La terre de CANTIZAC et ses dépendances furent vendues comme biens nationaux et acquises le 20 avril 1791 par M. PERRIER de Lorient au prix de 85.000 livres. (Bulletin de la Société Polymathique 1897 p.171 à 178).
Le complément de wiki-sene :
Ainsi ces relevés notariaux du XVIII siècle montrent la présence de vigne à Séné. D'autres sources attestent la présence de viticulture à Séné. Ainsi le cadastre de 1840 indique qu'une parcelle de terrain à Cadouarn porte le nom de "La Grande Vigne". Encore aujourd'hui, l'Allée de la Vigne" nous rappelle le passé viticole de Séné.
Terres d'Auzon (Ozon): Cette vue aérienne de la ferme d'Ozon (source IGN) laisse apparaitre une parcelle ceinturée d'un muret. Il pourrait s'agir de l'ancien emplacement de la vigne d'Auzon. Ci-dessous vue google du muret
Ce tableau issu d'une étude du Parc Naturel du Golfe du Morbihan, nous retrace les grandes dates de la viticulture dans le Morbihan.
Sur la Presqu'île de Rhuys, la vin a eu son heure de gloire au XIX°siècle et au début du XX°. On y a produit un alcool distilé, la fine de Rhuys.
Une fois la ligne de front établie, l'Etat Major mettra en oeuvre plusieurs offensives pour parvenir à percer les lignes allemandes et pour bouter les Boches hors de France.
En ce printemps 1915, la seconde bataille de l’Artois se déroule autour d'Arras du 9 mai au 18 juin sur un front de 50 km. Cette carte du CRDP de Strasbourg situe les belligérants.
L’objectif est de s’emparer de la crête de Vimy et de l’éperon de Notre-Dame-de-Lorette situés entre Lens et Arras.
Bien que les troupes françaises, sous les ordres du général Pétain, remportent plusieurs succès, le résultat de l’offensive française est limité : quelques villages ont été pris, mais la crête de Vimy, et donc le contrôle de la plaine minière, restent dans les mains allemandes. Le coût humain de cette grande offensive, sans résultat stratégique majeur, fut tragique pour l’armée française : 102 000 pertes, soit le double de celles subies par les Allemands.
Parmi ces hommes, François Marie PRODO, natif de Séné incorporé au 70°RI.
Au sein du X° Corps d'armée, de la 19°Division d'Infanterie et de la 38° Brigade, figure le 70°Régiment d'Infanterie.
Selon son historique, il prend part à l'offensive du 9 mai 1915.
"La fin de l’hiver et le printemps sont plus agités (ligne de Roclincourt) où nous faisons connaissance avec le minenwerfer (canon de 76mm allemand), c’est la période d’endurance, coupée seulement par quelques moments de répit, c’est la période où il faut oublier les charges épiques pour comprendre ce mot plus simple « tenir ».
Puis c’est le 9 mai, le jour où l’on va reprendre l’offensive escomptée depuis des mois avec impatience et confiance, jour où l’on va quitter les tranchées pour chasser le Boche loin, très loin peut-être. Mais ce beau courage se heurte aussitôt au fils de fer ennemis ; ceux-ci n’arrêtent pas l’ardeur de nos hommes, ailleurs pourtant, les mitrailleuses fauchent et les meilleurs chefs et leurs meilleurs hommes. On saura désormais qu’on ne lutte pas avec du courage contre des fils de fer ». Et c’est la sévère leçon qui ressortira de cette journée. Mais si le succès n’a pas couronné une attaque si ardemment menée, du moins l’audace des assaillants, leur superbe mépris de la mort sont-ils assez éclatants pour être proclamés dans les citations élogieuses du 3° bataillon et de la 2° compagnie."
Selon la fiche "mémoire des Hommes", le soldat de PRODO François Marie du 70°RI décède ce 9 mai 1915.
Son extrait de naissance nous indqiue qu'il était né à Kerhuileu d'un père couvreur et d 'une mère ménagère le 1/09/1889.
Aux archives de la défense à Lorient, on trouve un fiche d'inscrit provisoire maritime. On y lit que le jeune Prodo s'est essayé au métier de mousse comme beaucoup de jeunes Sinagots.
La fiche de matricule nous indique qu' à l'âge de la conscription, il déclare la profession de couvreur comme son père.
PRODO François Marie repose à la nécropole "Notre dame de Lorette" d'Ablain Saint-Nazaire dans le Pas de Calais, Carré 86, rang 6 tombe 17313.
NOBLANC Joseph Louis Marie : 16/01/1891 - 2/09/1916.
Comme nous l'indique son extrait d'acte de naissance, Joseph Louis Marie NOBLANC nait le 16 janvier 1891 au sein d'une famille de marins pêcheurs de Cadouarn. Au dénombrement de 1906, à l'âge de 15 ans il déclare lui aussi la'activité de marin pêcheur.
En effet, comme nous le livre sa fiche d'inscrit maritime (SHD à Lorient) il est mousse depuis août 1903 quand il était sur la canot "La Patrie".
Lors de la mobilisation, il est marin sur "La Foudre" depuis février 1912 et il y restera jusqu'en juillet 1916. Le Foudre navigue dans les Dardanelles et en mer d'Egée.
NOBLANC apparait-il sur cette photo datée du 25/04/1915 où l'on peut lire le nom du bateau?
En juillet 1916 il rejoint ensuite l'Escadrille de Patrouille sans autre précision.
Sa fiche "Mémoire des Hommes" comme son inscription maritime nous apprennent sa disparition alors qu'il est en patrouille à bord du "Providence" faisant partie de la 5° escadrille de Patrouille de l'Armée navale. Que c'est-il passé? Comment Joseph Noblanc a-t-il diusparu ?
Sur internet et notamment le forum page14-18 on trouve l'explication. Noblanc Joseph est embarqué sur le chalutier « Providence 1», patrouilleur auxiliaire naviguant en Méditerranée.
Ce bateau a été construit en Grande-Bretagne sous le nom de Beryl pour le compte de la Kingston Steam Company. Le 16 juin 1915, réquisitionné à Lorient, il est renommé Providence 1. Le 2 septembre 1916, il est coulé à l’ouest de la Sardaigne suite à un abordage avec le croiseur auxiliaire Gallia.
Parmi les 18 marins recenses disparus en mer le 2 septembre 1916 lors de l'abordage avec le croiseur auxiliaire "GALLIA", figure NOBLANC Joseph Louis Marie, en tant que Quartier-Maître Canonnier. Sa mort sera attestée par le jugement déclaratif de décès rendu le 14 mai 1917 à TOULON.
Par arrêté du Ministre de la Marine en date du 4 juin 1919 (J.O., 7 juin 1919, p. 5.933), les disparus furent inscrits à titre posthume au tableau spécial de la Médaille militaire.
La commandant du "Providence" a du s'expliquer devant les autorités sur la justesse de sa manoeuvre comme nous le relate cet article de presse et son honneur fut préservé.
Pour mémoire le croiseur auxiliaire qui éperonna le chalutier patrouilleur Providence eut un destin tragique créant un grand retentissement en France. Le croiseur auxiliaire GALLIA fut en effet torpillé le 4 octobre 1916 par un sous-marin ennemi, au large de San-Pietro (Sardaigne), alors qu’il transportait des troupes.
LE ROY Patern Marie est né à Cadouarn le 11/12/1875 au sein d'une famille de pêcheurs comme nous l'indique son extrait d'acte de naissance.
Le dénombrement de 1911 nous indique que son père, sa soeur et lui déclarent l'activité de pêche.
En effet, depuis ses 13 ans le jeune Patern exerce comme mousse sur différents canots. D'abord ses débuts sur l'Etoile, La Bergeronnette; Le Même. A 20 ans, il effectue sa conscription au 3° dépot de Lorient, puis à Brest et Lorient entre 1895 et mai 1898.
Sa fiche d'incrit maritime nous raconte encore ses jours paisibles de mer avant la guerre. On le suit naviguant sur la Jeanne Cordonnière, le Si j'étais Roi, le Homécourt et le yacht Penn Duick du 17/07/1914 au 5/08/1914. Il est marin jusqu'en juillet 1915 sur le brick Eugène et Gaston (qui sera coulé par l’U 70 du KL Otto WÜNSCHE le 18/12/1916).
Son destin va vaciller en embarquant sur l'Iduna le 27/07/1915. Comme l'indique sa fiche le 28 octobre 1916 son bateau est "torpillé". En cherchant sur les forum on tombe sur des précisions de ce "torpillage":
L'IDUNA est une goélette française de 165 tx JB.
Le 26 Octobre 1916, IDUNA est à 50 milles au S 24 W de Start Point et fait route au S 45 E par fraîche brise de NW et mer très forte.
"Un sous-marin est aperçu, approche à 30 m et fait signe par pavillon d'avoir à quitter le navire. IDUNA met en panne et son équipage embarque dans le canot. Le commandant du sous-marin fait monter à son bord le capitaine et deux hommes qui seront gardés une heure trente. Le capitaine est interrogé en bon français par le second du sous-marin. Deux marins allemands munis de deux bombes montent dans le canot et se font conduire à bord d'IDUNA. Ils s'emparent de quelques vivres, puis placent une bombe dans la chambre arrière et une dans le poste avant. Ils regagnent leur bord et les bombes éclatent sept minutes plus tard. IDUNA coule aussitôt."
La goëlette Iduna est coulée le 26 octobre 1916 et les marins sont rapatriés à Southampton par un patrouilleur anglais.
Le sous marin assaillant est décrit par les rescapés :
"30 à 35 m de long. Pointu aux extrémités. Kiosque au milieu. Un canon fixe sur l'avant. A noter, l'étrave un peu faussée sur bâbord. Peinture gris clair récente. Commandant de taille moyenne, bien rasé, 30 à 32 ans. Second avec des cheveux blonds, environ 30 ans. Tous deux en vêtement de cuir. 27 hommes d'équipage, soit en laine bleue, soit en gris de chauffe."
Il sera identifié comme l'UB 19 du KL Walter Gustav BECKER.
Cependant après avoir échapé à l'explosion de l'Iduna, rentré à bon port en France, LE ROY embarque sur un autre navire , le Couronne et il disaprait en mer le 28/12/1916 comme le mentionne sa fiche d'inscrit maritime.
L'ouvrage intitulé "Les Navires des Ports de la Bretagne Provinciale coulés par des faits de Guerre" nous présente le "Couronne". On y apprend que le bateau était parti d'Oran en Algérie le 28/12/1916, sans doute avec une cargaison de blé (ou de vin) à bord et faisait route vers Lorient et Vannes.
Le "Couronne" croise sur sa route, très au large des côtes bretonnes, le 21 janvier 1917, le sous-marin allemand UC-16 d'Egon Von Werner. Il est torpillé et 11 marins de son équipage périssent en mer dont Patern LE ROY. Ne sachant pas cette date, on retiendra au tribunal la date de départ d'Oran.
Olivier LE FAUZIC : 25/04/1878 à Pontivy - 31/03/1916 Reims
Le Fauzic porte un nom de famille qui ne sonne pas "sinagot". Il est né à Pontivy et pourtant figure au monument aux morts de Séné.
De son extrait de naissance, on apprend que son père est alors maçon et sa mère ménagère, c'est à dire mère au foyer. Sa fiche de matricule nous indique que vers ses 20 ans il est établi à Séné comme cultivateur et ses parents résident à Séné. Il n'a pas été repéré dans le dénombrement de 1911. Les adresses reportées sur sa matricule montrent qu'en 1903 il est domestique à Normanville (Eure) puis à Rouen et qu'à partir de février 1914 il déclare une adresse à Paris.
On note qu'il passe par le 116°RI de Vannes. Il est incorporé après la mobilisation au 85°RI puis au 148°RI et enfin au 348°RI. Sa fiche "Mémoire des Hommes" comme sa fiche matricule nous indiquent qu'il est tué le 31/03/1916 à Reims secteur du Linquet à 23 heures à droite de la route de Witry Lès Reims par suite de blessures de guerre.
L'historique de son régiment nous permet de retracer son parcours quelques jours avant sa mort
"29 janvier — Le Lieutenant-Colonel BUSSY passé au 57e R. I. est remplacé par le Lieutenant- Colonel SELVA.
27 février — La division est déplacée brusquement. Le 348e couche à Villers-Marmery, Trépail et Billy-le-Grand.
28 février — Étape au camp de Louvercy (5e Bataillon) et à Billy-le-Grand (E. M. et 6e Bataillon.)
2 mars — Étape à Trépail, organisation de la Montagne de Reims.
11 mars — Étape à Mailly. La 104e Brigade est transportée dans la région de Jonchery-Fismes par autobus, les Allemands ayant fait une forte attaque du côté de Berry-au-Bac. Continuation de l'organisation de la Montagne de Reims.
19 mars — Étape à Champfleury.
20 mars — Étape à Reims : le 348e reprend le secteur du Mamelon-Linguet.
3 mai — Le régiment est relevé dans le sous-secteur du Linguet par le 245e et va cantonner à Ormes et les Merneux où l'instruction est reprise."
LE FAUZIC à fait l'objet d'une citation qui nous précise les circonstances de son décès dans la défense de Reims: « citation à l’ordre du régiment » Au 20/04/1916 : « Bon et brave soldat. Admirable de sang-froid. S’était distingué au cours de nombreuses patrouilles. Tué accidentellement par l’éclatement prématuré d’une grenade dans la nuit du 31 mars au 1er avril 1916 (à 23 heures) en poursuivant une reconnaissance ennemie qui tentait d’enlever un de nos postes d’écoute. Décoration : croix de guerre avec étoile de bronze.
Son acte de décès indique qu'il est établi comme cultivateur à Séné et son nom sera gravé sur le monument aux morts.
SOLDATS DE SENE (natifs ou domiciliés)
MORTS POUR LA FRANCE
GUERRE 14-18
1-Patronymes mal orthographiés :
Inscrit au monument aux mort avec une erreur de patronyme, on a oublié la particule « LE ».
LE BARBIER Joseph Marie
LE BIGOT François Marie Pierre
LE BIGOT Jean Marie
LE BLOHIC Jean Marie
LE BOULAIS Henri Marie
LE BOURHIS Vincent Marie Henri
LE DIBOISE Marcel
LE GALLIC François Marie
LE GODEC Joseph Marie
LE GREGAM Jean Marie
LE MASSON Joseph
LE MENACH Louis Marie François
LE MENACH Joseph Marie
LE PAUTREMAT Ange Pierre Marie
LE TREHUDIC Jean Marie
Inscrit au monument aux mort avec une erreur de patronyme : on a mis un « T ».
MONFORT Jean Pierre
Inscrit au monument aux mort avec une erreur de patronyme : on a omis un « L ».
BOURVELLEC Armel
Inscrit au monument aux mort avec une erreur de patronyme : on a mis un « TH ».
LUCIEN TIPHAIGNE
2-Les oubliés de Séné :
Soldats figurant à l’état civil de Séné «avec la mention « Mort pour la France » et noms inscrits au monument aux morts de Séné.
Joachim Marie CORBEL 05/10/1887 - 25/09/1915
Louis Marie GUIGUELE 30/09/1881 - 14/10/1918
Pierre Marie LE DORIOL 17/03/1897 - 29/10/1915
Jean Marie OLIVIERO 02/12/1879 - 08/06/1916
Marc Louis RAULT 31/01/1881 - 29/05/1916
3 Premiers soldats morts au combat :
MONFORT Albert mort le 22/08/1914 à Maissin (Belgique) né à Séné
TIPHAIGNE Lucien mort le 22/08/1914 à Doncourt (Meuse) né à Paris
LE PAUTREMAT Ange Pierre Mie mort le 30/08/1914 à Sains (Aisne) né à Séné
BOCHE Joseph Marie mort le 08/09/1914 à La Fère Cnoise (Marne) né à Séné
LE MASSON Joseph Jean Marie mort le 08/09/1914 à Connantry (Marne) né à Vannes
4 Derniers soldats morts au combat :
LE BOULAIS Henri Marie à Renancourt (Aisne) mort le 24/10/1918
GUIGUELE Jean Marie à Geste Saint-Joseph Belgique mort le 14/10/1918
BREDOUX François Marie à Somme-Py (Marne) mort le 30/09/1918
5 Les plus jeunes soldats mort pour la France :
DARON Louis Jean Marie né le 03/01/1900 et mort le 31/07/1917 : 17 ans et 7 mois
LE QUINTREC Paul né le 11/04/1899 et mort le 01/04/1917 : 17 ans et presque 12m
LE DORIOL Pierre Marie né le 17/03/1897 et mort le 29/10/1915 : 18 ans et 7 mois
ROLLAND Louis Pierre Marie né le 20/09/1899 et mort le 17/07/1918 : 18 ans et 10 mois.
6 Les plus âgés des soldats morts au combat :
LE BRUN Jean Marie né le 05/09/1873, décédé le 29/05/1915 : 42 ans
LE GALLIC François Marie né le 03/05/1877, décédé le 28/05/1917 : 40 ans
JACOB Jean Marie né le 25/11/1876, décédé le 31/03/1916 : 38 ans
7 Derniers soldats morts de maladie :
LE FRANC Yves 13/10/1921
LE ROUX Louis Marie 22/08/1920
GALLIC Louis Pierre Marie 30/05/1920
BOURVELLEC Armel 16/03/1920
8 Soldats gradés
Sous-lieutenant :
BOCHE Louis Marie
DAVID Théophile (de réserve)
Capitaine
LE DUC Joseph Louis Marie
Sergent
ORJUBIN Paul Louis
Caporal :
LE FOL Louis Marie
BREDOUX François Marie
NOBLANC Joseph Louis
DANET Joseph Marie Evelin
GUEHO Alphonse Joseph Marie
Maréchal des Logis
GUIGUELE Jean Marie
LE PLAT Lucien Marie
Quartier Maitre :
LE DUC Jean Marie
LE GODEC Joseph Marie
LE PORT Jean Louis Alexandre
LE PORT Pierre Marie
NOBLANC Joseph Louis Marie
PASCO Joseph
9 Journées les plus meurtrières pour les soldats de Séné :
Bataille de Champagne 25 Septembre 1915 :
CORBEL Joachim au 116° RI de Vannes "Tué à l'ennemi" à Tahure.
LE FRANC Aubin Ange, au 85° Régiment d'Infanterie "Suite de ses blessures" à Tahure.
CADERO Henri Louis Marie du 52° Régiment d'Infanterie "Tué à l'ennemi" à Souain.
PIERRE Pierre Marie au 52° d'Infanterie Coloniale "Tué à l'ennemi" à Souain.
RICHARD Michel Jean Marie Ferdinand du 52° RIC "Tué à l'ennemi" à Souain.
TAQUET Jean Marie du 53° Régiment d'Infanterie Coloniale "Tué à l'ennemi" à Souain.
Torpillage du cuirassier Gambetta le 27/04/1915 :
Le Derf Vincent Marie
Le Franc Vincent Louis Marie
Pierre Edouard Vincent Marie
10 Soldats disparus ou mort à l’étranger
LE BRIS Marcel Joseph 28/07/1922 Oran Algérie
LE DORIOL Pierre Marie 29/10/1915 en mer Tyne Angleterre
JACOB Célestin Joseph Mie 03/11/1916 en mer Penzance Angleterre
DANET Louis Marie 14/11/1914 Dixmude Belgique
DANET Jean Marie 11/07/1916 Saint-Georges Belgique
DARON Joseph Vincent Mie 30/05/1915 Newport Belgique
GUIGUELE Louis Marie 14/10/1918 Geste St-Joseph Belgique
LE MENACH Joseph Marie 21/10/1914 Dixmude Belgique
MARION Jean Marie 18/11/1914 Zuydcotte Belgique
MONTFORT Albert Pierre Mie 22/08/1914 Maissin Belgique
MOREL Vincent Marie 12/11/1914 Furnes Belgique
LE BOURVELEC Jean Mie 10/11/1914 Dixmude Belgique
CADERO Pierre Marie 17/02/1915 Nieuport Belgique
COCARD Ange Marie 31/07/1916 La Havane Cuba
LE BIGOT Jean Marie 29/10/1918 Salonique Grèce
DORIOL Honoré Pierre Mie 05/12/1917 en mer Patras Grèce
GUYOMAR François Marie 21/03/1916 en mer Corfou Grèce
LE DERF Vincent 27/04/1915 en mer Otrante Italie
LE FRANC Vincent Louis Mie 27/04/1915 en mer Otrante Italie
PIERRE Edouard Vincent Mie 27/04/1915 en mer Italie
NOBLANC Joseph Louis Mie 02/09/1914 en mer Italie
LE BRAS Ferdinand 22/02/1915 Casablanca Maroc
LE FLOCH Auguste 26/11/1916 en mer Portugal
LE MENACH Louis Mie François 02/01/1919 Giurgiu Roumanie
ROLLAND Louis Pierre 17/07/1917 Penarth Angleterre
RESUME
En lisant des livres sur le patrimoine et l'histoire de Séné, j'ai découvert l'existence d'une toile intitulée "Enterrement d'Enfant à Séné" réalisée en 1925 par le peintre André Mériel-Bussy [1902-1984].
Curieux de savoir ce qui avait amené un peintre à poser sur une toile une scène d'enterrement d'enfant, je me suis pris au jeu et j'ai décidé de "tout savoir" tant sur la vie et l'œuvre du peintre que sur le tableau "Enterrement d'Enfant à Séné".
Pendant près d'un an, j'ai couru les archives départementales du Morbihan, de l'Ile et Vilaine, les archives municipales de Vannes et les archives nationales à Pierrefitte (93). Je suis parti "à la recherche" des décorations, fresques et vitraux réalisés par l'artiste à Vannes, en Bretagne, en France et à l'étranger. J’ai identifié (presque) outes les productions de vitraux et fresques de l’artiste.
Avec l'aide de la famille Mériel-Bussy et tout particulièrement de son fils, Yves Mériel-Bussy, artiste peintre à Ploudalmézeau, nous sommes parvenus à retracer le parcours artistique de son père.
Pendant mes recherches, j'ai été à la fois généalogiste, historien local, collectionneur, enquêteur. Je me suis déplacé aux archives et j'ai utilisé également recherché dans des sites de généalogie,
des sites d'art en ligne, la base Gallica de la Bnf et tout particulièrement les Archives en ligne du Morbihan.
Cet artiste breton, est demeuré jusqu'à présent trop "discret" et le résultat de mes recherches montre qu'il ne manque pas de talent.
Il s'est illustré aussi bien dans la décoration, les fresques et vitraux d'édifices religieux à Vannes, dans le Morbihan, à Rennes, en Bretagne, en Île de France et à l'étranger (Malaisie, Massachussetts). Artistes aux multiples techniques, il a également exercé dans la gravure et la peinture.
Les musées de Vannes, de Rennes et le musée Départemental de Quimper possèdent de ses gravures et aquarelles.
Diplômé des Beaux-Arts de Rennes et des Beaux-Arts de Paris, André Mériel-Bussy a été un fidèle du Salon des Artistes Français au Grand Palais à Paris où il a été médaillé par deux fois pour ses toiles "Enterrement d'Enfant à Séné" en 1926 et "Le Nid" en 1939. Il a exposé à L'Exposition Universelle de Paris en 1937.
J’ai retracé sa jeunesse à Vannes, sa scolarité au Collège Jules Simon pendant les années de « laïcité » avant la guerre de 14-18. J’ai bien documenté ses études aux Beaux-arts de Rennes et ensuite de Paris et son parcours artistique de salons en expositions. J’ai également documenté sa vie familiale et bien sûr les évolutions de ses productions artistiques.
Habitant à Séné, j'ai focalisé mes recherches sur la toile "Enterrement d'Enfant à Séné" et j'ai réuni un ensemble de documents permettant de retracer la genèse de l'œuvre : études ébauches...
J’ai « mené » l’enquête et identifié l’enfant décédé sur le tableau presque 100 ans après sa réalisation ! J’ai trouvé des documents d’époque qui montrent comment le peintre a convaincu les habitants de Séné de poser pour son tableau.
J’ai également montré que l’artiste nous avait fait un clin d’œil artistique. En effet en 1943, il a peint une belle fresque dans la chapelle de Saint-Melaine à Rennes intitulée « Le Miracle de Saint Melaine » mais avec sous-titre « Résurrection d’une enfant de Séné ».
En 1908, André MERIEL-BUSSY, fils du Président du Tribunal de Vannes habite au 7 rue de la Loi. Il va à pied au collège Simon tout proche.
Il tombe malade et est absent un trimestre du collège. Il se souviendra de sa maladie d’enfance car plus tard il se mobilisera pour lutter contre la tuberculose.
En 1923, alors qu’il vit à Rennes, qu’il vient d’être reçu aux Beaux Arts de Paris, André Mériel-Bussy est retourné à Séné ? Par hasard ?
A Séné, village de pêcheurs et d’agriculteurs, on puise l’eau dans des fontaines creusées dans le sol pour atteindre la nappe. Mais l’hygiène manque. L'état des fontaines, dont l’eau est contaminée, expliquerait la forte mortalité infantile en 1923. Une épidémie de typhoïde surement.
En 1923, à l’âge où on peut devenir père, André Mériel-Bussy en croisant ce cortège funéraire d’un enfant de Séné a été ému, lui qui enfant a sans doute échappé à une grave maladie.
Par la suite, il a beaucoup peint les enfants, des jeunes Plougastélènes, par hasard ?