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Le monument aux morts de Séné honore les soldats de notre commune morts pour la France au cours de la 1ère et de la 2de Guerre Mondiale. Les premiers monuments aux morts ont cependant été érigés après la guerre contre l'Allemagne, en 1870, comme celui au cimetière de Boismoreau à Vannes édifié en 1872.

Il semble que notre commune de Séné n'ait pas eu à souffrir la perte d'un soldat au cours de ce conflit qui amena à la chute du II° Empire et à l'avènement de la III°République. Pour autant, tout au long du règne de Napoléon III, de 1852 à 1870, des "appelés du contingents" et des militaires de carrière sont "morts pour la France"( Lire Guerre du Mexique).

Ainsi une consultation attentive des registres de l'état civil, on arrive à repérer des noms de Sinagots décédés pendant la Guerre de Crimée "qui opposa de 1853 à 1856 l'Empire russe à une coalition formée de l'Empire ottoman, de la France, du Royaume-Uni et du royaume de Sardaigne. Provoqué par l'expansionnisme russe et la crainte d'un effondrement de l'Empire ottoman, le conflit se déroula en Crimée autour de la base navale de Sébastopol, mais aussi en Mer Baltique. Il s'acheva par la défaite de la Russie, entérinée par le traité de Paris de 1856".(Source Wikipedia).

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Pour amener les soldats en Crimée, la marine impériale compte de nombreux bateaux. La Sémillante coulera au large de Bonifacio. Marins péris sur la Semillante, marins morts de maladie ou au combat, la Guerre de Crimée emportera pas moins de 16 soldats de Séné.

Jean Louis LE DORIOL [7/07/1935-13/06/1854]

LEROUX Pierre [25/07/1828 - 12/08/1854]

DANET Marc [12/10/1821 - 17/08/1854]

LE FRANC Julien [13/05/1830 - 6/09/1854]

LE DORIOL Patern [10/05/1831 - 21/10/1854]

LE DORIDOUR Pierre François [23/07/1832 - 26/11/1854]

LE DERF Lousi [4/03/1832 - 29/01/1855 ]

     La Sémillante :

    DANET JEAN FRANCOIS [16/10/1819- 16/02/1855]

    LE GREGAM GUILLAUME [21/06/1821-16/02/1855]

    PIERRE GUILLAUME MARIE [16/12/1822-16/02/1855]

    CARIO ALEXIS [15/10/1826-16/02/1855]

    LE GREGAM JEAN MARIE [25/05/1835-16/02/1855]

CHAPON Jacques [6/12/1835 - 3/03/1855]

MORIO Jean Marie [18/02/1831 - 6/04/1855]

 Vincent NOBLANC [24/07/1834 - 2/04/1855]

RIGUIDEL Vincent [15/09/1827 - 20/05/1855]

TREHONDARD Jean Louis [6/10/1824 - 11/03/1856]

 

 

Jean Louis LE DORIOL [7/07/1935-13/06/1854]

Le jeune LE DORIOL âgé de 18 ans se trouve à bord de la Sémillante dans la mer Baltique. Le même bateau qui sombrera au large de Bonifacio. Il décède à bord alors que la Sémillante se trouve au mouillage au large de l'île Furusung en Suède. Il était le seul garçon du marin Jean Pierre Le Doriol de Monsarec. Il avait deux soeurs, Olive [1838-1842] morte en bas âge et Anne [1840-1869] qui sera condamnée pour infanticide.

LEROUX Pierre [25/07/1828 - 12/08/1854]

Pierre LEROUX est né à Séné, au village de Montsarrac le 25 juillet 1828. Son père est patron de chalouppe et sa mère ménagère. On retrouve la famille LEROUX sur le registre de l'Etat Nominatif des Habitants de Séné de 1841. Guillaume LE ROUX est décédé le 30/11/1838, sa veuve exerce la profession de débitante de vin, aubergiste. Deux filles et deux garçons composent la famille.

1841 LE ROUX Pierre Famille

L'acte decès de Pierre LEROUX nous indique qu'en août 1854, il est matelot de 3° classe sur le navire "Ville de Marseille" mouillé au large de Balchik ville portuaire de Bulgarie sur la mer Noire, alors possession de l'Empire Ottoman.

1854 08 Le Roux Crimee

La France et l'Angleterre, après des siècles de guerre et de rivalités, se sont alliés et ont déclaré la guerre à la Russie le 27/03/1854. La France achemine ses troupes grâce aux nombreux bateaux de la marine impériale. Le Ville de Marseille appareille de Toulon le 31/03/1854 pour la presqu'île de Gallipoli sur le détroit des Darnanelles à Constantinople (aujourd'hui Istanbul) puis poursuit dans la mer Noire.

Le Ville de Marseille est un vaisseau du type 74c, conçus par Sané, qui ont été commandés à 120 exemplaires, tant ils étaient excellents; En 1850, la marine en compte encore cinq en service. (Source dossiermarine.org);

Vaisseau type 74c

Le regroupement de la marine française a lieu à Varna, port de Bulgarie en quelques encablures de Balchik. Un conseil de guerre se tient à Varna le 19/05/1854 qui devient la base arrière des opérations. Le 1/07/1854, une grande fête a lieu à Balchik pour célébrer la réunion de deux escadres. Le 9/07/1854, on signale les premiers cas de choléra à Varna.

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L'acte de décès transcrit à Séné, n'indique pas la cause du décès. Le choléra et d'autres maladies emporteront un grand nombre de soldats pendant la Guerre de Crimée. 

DANET Marc [12/10/1821 - 17/08/1854]

L'acte de décès de Marc DANET se repère bien dans les registre numérisé. Le texte est bien plus long que pour un décès "normal". 

1854 DANET Marc Crimee

A sa lecture on comprend que Marc DANET était marin sur la navire le VALMY et qu'il est décédé en mer au large de Kavarna le 17/08/1854. Une recherche sur Google permet de situé le port de Kavarna en Bulgarie, au nord de Bichik et Varna. Une recherche sur un site spécialisé dans la marine de Napoléon III permet d'ne savoir plus sur le Valmy.

Valmy navire

VALMY : Dernier trois-ponts non motorisé de la Marine, construit sur plans de Leroux. Il sera construit à un seul exemplaire, bien que 5 aient été mis en chantier. E, 1854-1855, le Valmy particpe aux opérations dans la Mer Noire au sein de la 2° escadre.

Marc DANET est matelot de 3° classe à bord du Valmy. Fils d'un marin pêcheur de Moustérian et d'une ménagère.

1841 Danet Marc famille Mousterian

Sa fiche de matricule au Service Historique de la Défense nous indique qu'en date du 27/05/1854 il embarque sur Le Valmy.

1854 DANET cholera

Il décède du choléra à bord du Valmy le 17/08/1854 sans que l'on sache si le corps fut jeté à la mer ou inhumé à terre.

 

LE FRANC Julien [13/05/1830 - 6/09/1854]

Les Britanniques et les Français ne dépêchent pas seulement leurs marines et leurs troupes en mer Noire. Un autre front est ouvert dans la mer Baltique. Le 8 août 1854, les troupes françaises débarquent à Åland, archipel au large du Grand Duché de Finlande alors sous domination russe.

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Elles assiègent et bombardent la forteresse de Bomarsund, durant huit jours avant de pouvoir l'occuper. Bomarsund est une forteresse construite en 1832 par la Russie.

Painting showing the battle at Bomarsund where French and British troops attacked and seized

Avant leur départ, les Français détruisent complètement la forteresse. Après la guerre, l'Angleterre et la France exigent que les îles soient démilitarisées. Lors du traité de Paris de 1856, les Russes s'engagent à ne pas fortifier l'île.

1854 LE FRANC Julien Aland

Parmi les navires qui composent la flotte française envoyée sur la front balte, la frégate L'Algérie. Parmi les marins embarqués sur L'Algérie, le matelot de 1ère classe Julien LE FRANC. Au mouillage au sud de l'archipel des Aland à Ledsund, il décède le 6/09/1854, sans que l'on sache si le corps fut inhumé à terre ou jetté à la mer.

L'acte de naissance de Julien LE FRANC nous indique que son père etait marin et sa mère ménagère et que la famille vivait au village de Moustérian. Julien Pierre, Françoise Anne Marie sont leurs enfants. 

1841 LE FRANC Julien famille Mousterian

 

LE DORIOL Patern [10/05/1831 - 21/10/1854]

1854 LE DORIOL Patern Milo La Néréide CRIMEE

L'acte de décès de Patern LE DORIOL nous apprend qu'en octobre 1854 il est à bord de la frégate Néréide. Il s'agit d'une frégate du modèle 24 jaugeant 2300 tonneaux avec un équipage moyen de 470 hommes (200 en transport), dites de 24 pour désigner le calibre de leur armement principal en livres.

Depuis la déclaration de guerre en mars 1854, Néréide effectue des rotations entre Toulon et la Mer Noire. Le 21 octobre 1854, La Néréide fait escale à MILO, île des Cyclades en route vers Gallipoli et Constantinople.

Grèce Milo Crimée

Patern LE DORIOL est né le 10/05/1831 au village de Cariel d'un père pêcheur et d'une mère ménagère. La famille apparait lors du recencement de 1841.

1841 LE DORIOL Patern famille Cariel

A l'âge de 23 ans, Patern LE DORIOL est matelot de 3° classe sur le Néréide quand sévit une épidémie de cholera. Il décède à bord du navire sans que son acte de décès stipule une inhumation sur l'île de Milo ou une rejet du corps à la mer.

Le choléra est une toxi-infection entérique épidémique contagieuse due à la bactérie Vibrio choleræ, ou bacille virgule, découverte par Pacini en 1854 et redécouverte par Koch en 1883. Strictement limitée à l'espèce humaine, elle est caractérisée par des diarrhées brutales et très abondantes (gastro-entérite) menant à une sévère déshydratation. La forme majeure classique peut causer la mort dans plus de la moitié des cas, en l’absence de traitement (de quelques heures à trois jours).(wikipedia)

 

LE DORIDOUR Pierre François [23/07/1832 - 26/11/1854]

Pierre françois LE DORIDOUR nait à Cariel le 23/07/1832. Son père est marin pêcheur et sa mère ménagère. Il a du embrasser la carrière maritime comme mousse puis novice et matelot avant de se retrouver matelot de 3° classe dans la flotte impériale de napoléon III. Il est à bord du vaisseau Napoléon quand il part pour la Crimée.

Crimée Napoleon vaisseau de 90

 Au début du conflit avec la Russie, le Napoléon prend part à l'expédition de Crimée dans la 2ème escadre. Il y fera beaucoup de remorquages dont  celui du "Ville de Paris".

En 7-1854, il stationne dans le Bosphore.

En 10-1854, il participe au débarquement de Yalta, et au bombardement de Sébastopol.

Le marin Pierre françois LE DORIDOUR est-il blessé ? contracte-t-il une maladie ?

Il est confuit à l'hôpital français de Thérapia à Constantinople situé dans le quartier français près de l'ambassade. On retrouve les dates de son séjour à l'hôpital de Therapia dans les registres conservés auprès des Archives Nationales de l'Outremer. Il y est resté 34 jours  avant son décès le 26/11/1854.

1854 Le Doridour Therapia Deces v2

L'information de son décès parvient à sa commune de naissance Séné où il est retranscrit le 13/07/1855.

1854 LE DORIDOUR Crimee

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LE DERF Louis [4/03/1832 - 29/01/1855 ]

L'acte de décès retranscrit à Séné nous indique que Louis LE DERF était embarqué sur le navire Marengo, comme Jacques CHAPON,  mais à cette époque, est alors en "subsistance" sur un autre frégate, le Pandore.

1855 LE DERF Louis Pandore CRIMEE1

Son acte de naissance daté du 4/03/1832, indique que ces parents sont laboureurs au village de Michot. La famille nombreuse des "Le Derf" apparait bien en 1841 lors du dénombrement. Il n'est pas né dans une famille de marins et il a du se lancer dans cette carrière tardivement puisqu'il est aprrenti marin sur le Marengo à près de 23 ans.

1841 LE DERF Louis famille Michot

Le Pandore est au mouillage au large d'un port, d'une ville nommée "CALCHE" dans l'acte de décès. Ce lieu pourrrait être le quartier de Constantinople, Chalcedon en grec. Le document l'indique pas la cause de la mort du jeune apprenti marin et si le corps fut inhumé à terre ou bien jeté à la mer.

 

Naufrage de la Sémillante :

DANET JEAN FRANCOIS [16/10/1819- 16/02/1855]

LE GREGAM GUILLAUME [21/06/1821-16/02/1855]

PIERRE GUILLAUME MARIE [16/12/1822-16/02/1855]

CARIO ALEXIS [15/10/1826-16/02/1855]

LE GREGAM JEAN MARIE [25/05/1835-16/02/1855]

Partie pour amener des troupes et de l'armement depuis l'arsenal de Toulon vers la Crimée, la Semillante a fait naufrage au large des îles Lavezzi dans le détroit de Bonifacio en Corse, le 15 février 1855. Prise dans une effroyable tempête, l'ensemble de son équipage et des soldats embarqués périrent en mer dont le commandant de frégate Jugan. 773 hommes étaient à bord de la Sémillante. 560 corps reposent dans les deux cimetières de l'île Lavezzi.

Semillante Lavezzi

Fregate Semillante

La presse de l'époque fit part de la grande émotion partagée dans tout le pays. Des communes du Morbihan furent concernées par la disparition d'un soldat ou d'un marin comme l'évoque cet article de presse daté du 4/03/1855. Peut-être un Sinagot figure-t-il parmi les victimes du naufrage de la Semillante comme l'évoque Jean-Richard dans son ouvrage "Si Séné été conté".

1855 mars Sémillante presse

La réponse se trouve dans le registre des Inscrits Maritimes au Service Historique de la Défense à Lorient comme l'a bien compris Ddidier@Trehondart. Saluons son travail au SHD de Lorient. Il a créé une table nominative des marins de Séné facilitant ainsi la recherche. 

CARIO Alexis [16/10/1826 - 15/02/1855]

CARIO Alexis identite

CARIO Alexis Semillante

Ainsi on découvre qu'Alexis CARIO natif de Séné était embarqué sur La Semillante et qu'il fit naufrage le 15 février 1855. Son extrait de naissance nous indique qu'il avait un frère jumeau qui mourut le jour de sa naissance. Son père était journalier au village de Langle et la famille est bien recensée en 1841. Elle habite Bellevue.

1841 CARIO famille Bellevue

DANET JEAN FRANCOIS [16/10/1819- 16/02/1855]

Natif de Moustérian, Jean François DANET est bien recensé avec sa famille au dénombrement de 1841. La famille vit de la pêche.

1841 DANET JF Mousterian

GREGAM Guillaume [21/06/1821-16/02/1855] - GREGAM Jean Marie [25/05/1835-16/02/1855]

La consultation des extraits de naissance permet de se rendre compte qu'il s'agit de deux frères embarqués sur la Sémillante qui périrent en mer. On retrouve la famille au dénombrement de 1841.

1841 GREGAM frères Montsarrac

PIERRE Guillaume Marie [16/12/1822-16/02/1855] 

1841 PIERRE mousterian

 

Malgré ce naufrage dramatique, la guerre continue en Mer Noire.....

CHAPON Jacques [6/12/1835 - 3/03/1855]

Jacques CHAPON est né à Séné, au village de Montsarrac le 6/12/1835. Son père Jean Louis est marin pêcheur. La famille de cing enfants apparait en 1841 sur l'Etat Nominatif des Habitants.

1841 CHAPON Jacques famille

A l'âge de 20 ans en  mars 1855 il est matelot de 3° classe sur le navire Marengo, également de type 74. Le Marengo quitte le port de Kamiesh sur la presqu'île de Crimée pour la France le 22/02/1855.

En effet, les armées françaises ont débarqué en Crimée et établit leur port dans la "ria" de Kamiesh au sud de Sebastopol.

Crimée Kamiesh Sebastopol

Une logistique s'est mis en place entre Kamiesh, Varna, Constrantinople et Toulon. Les blessés sont notamment rappatriés dans les hôpitaux militaires à Constantinople. Sur sa route vers Toulon, le Marengo fait une halte à Constatinople, en mars 1855 et dépose des soldats malades ou blessés à l'hôpital de Thérapia, quartier de la ville. Le 10 mars il appareille vers Toulon.

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Panorama de Constantinople vue de Uskudar 1854 Carlo Bossoli (1815-1884)

Carlo Bossoli A panorama of Constantinople from Uskudar 1854 1

Jacques CHAPON décède quant à lui à l'hôpital de Thérapia le 3 mars 1855 comme nous l'indique son acte de décès retranscrit à Séné sans toutefois indiquer la cause du décès. (Les archives de l'Outre Mer ne dispose pas du registre de Thérapia pour l'année1855.)

1855 03 Chapon Jacques Crimee

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MORIO Jean Marie [18/02/1831 - 6/04/1855]

Pendant les hostilités, une logistique sanitaire a été mise en place pour évacuer, acheminer et soigner les blessés et malades dans des hopitaux en terre ottomane comme Constantinople. D'autres malades ont pu être rappratriés en France. 

1855 MORIO JM Crimée

L'acte de décès de Jean Marie MORIO indique qu'il était hospitalisé à l'hôpital Maritime de Saint Mandrier, en face le port de Toulon. Il y décède le 6/04/1855 à l'âge de 24 ans.

Hopital St Mandrier

L'acte mentionne qu'il était matelot sur le Rolland, Aviso, Corvette à vapeur de 1ère classe, ex-yacht impérial.

1-6-1853 : rebaptisé Roland - classé corvette - départ pour Mer Noire.

1853-54 : il prend part à l'expédition de Crimée dans la 2ème escadre.

24-6-1854 : entre dans Varna (Bulgarie).

22-5-1855 : départ pour la 2ème expédition de Kertch (Ukraine)

Ainsi, on peut avancer que Jean Marie MORIO était du voayge qui conduisit le Rolland vers Varna. A son retour, il sera soigné (sans doute de choléra) à l'hôpital de Saint Mandrier où il décède le 6/04/1855.

La famille MORIO était de Cadouarn comme nous l'indique l'Etat Nominatif des Habitants de 1841.

MORIO JM famille Cadouarn

Vincent NOBLANC [24/07/1834 - 2/04/1855]

L'acte de décès de Vincent NOBLANC retranscrit sur Séné ne permet pas avec certitude de dire qu'il fut marin sur un vaisseau qui particIpa à la Guerre de Crimée. Pour autant nous avons quelques "présomptions". Il décède à l'hôpital maritime de Toulon. Il est alors matelot de 3° classe, sans que l'on chasse le nom de son dernier bateau, il est âgé de 20 ans.

RIGUIDEL Vincent [15/09/1827 - 20/05/1855]

L'acte de décès de Vincent RIGUIDEL, né d'un père maçon au bourg de Séné et d'une mère ménagère,  nous indique qu'il est mort à l'hôpital de Nagara, port de Constatinople située sur la rive asiatique. On y apprend qu'il était grenadier au 26° Régiment de Ligne du 3° Bataillon n°2755 dans l'Armée d'Orient. Les régiments de ligne prendront le nom de Régiment d'Infanterie pendant la 1ère Guerre Mondiale). 

1855 05 RIGUIDEL Crimee

1855 09 10 septembre la fin du siège de sébastopol

L'historique du 26 Régiment de Ligne (26°Régiment d'Infanterie) nous indique qu'il a participé au siège de Sébastopol et essuyé de lourdes pertes le 18/06/1855.  Le siège de Sébastopol prendra fin en septembre 1855 , mettant fin aux ostilités.

Vincent RIGUIDEL est rappatrié par bateau à Constantinople. Il entre à l'hôpital militaire de Nagara le 15/04/1855 et y décède le 20/05/1855 de dysenterie. L'article ci-après évoque l'ouverture de l'hôpital de Nagara à Constantinople.

1854 Nagara hopital

 

 TREHONDARD Jean Louis [6/10/1824 - 11/03/1856]

On retrouve au SHD de Lorient la fiche d'inscrit maritime de ce marin sinagot avec la mention "décédé à bord de la frégate à vapeur Le Sané".

1856 trehondart sane

Après quelques recherches sur Internet, on finit par apprendre que la frégate Le Sané opère depuis 1854 sur le théâtre des opération en Mer Noire. En octobre 1855 elle force la passe de Otchakoff et prend la forteresse de Kinburn.

Son fait le plus notable est d'avoir transporté entre le 12 et le 24 février 1856, Méhémet-Emin Aali-Pacha), grand vizir de l'Empire Ottoman, (1815-1871). qui fut plénipotentiaire au congrés de Paris et signa pour son pays le 30 mars 1856 le traité qui mit fin à la guerre de Crimée.

Au cours de ce voyage, un marin sinagot est à bord de la frégate Le Sané.

Jean Louis TREHONDARD [6/10/1824-11/3/1856] était né à Montsarrac comme nous l'indique son acte de naissance et le dénombrement de 1841. Il décède à bord de La Sané le 11 mars 1856 sans doute de maladie et son corps jeté à la mer....C'était le frère de Julien TREHONDART [1816-1859] héros de la Guerre de Crimée et Chevalier de la Légion d'Honneur. (lire article dédié).

1841 trehondart famille montsarrac

 

 

 

 

Les archives départementales ont numérisé les registres d'état civil de Séné. Leur parcours attentif permet de mettre la main sur des documents singuliers comme les actes de décès de 5 Sinagots. Cette liste est complétée par l'étude des registres d'inscrit maritime au SHD de Lorient.

Vincent RAUD [8/06/1837 - 22/07/1861], marin

Louis ALLOH [20/06/1838 - 27/07/1862], marin

Vincent Mathurin LE ROY [15/05/1840-9/03/1863] marin

Patern DANO [21/04/1837 - 22/04/1863]

Pierre Marie RICHARD [6/09/1838 - 25/07/1863]

Vincent SIMON [26/10/1838 - 7/11/1863]

Qu'ont en commun ces 6 Sinagots ? 

Vincent RAUD [8/06/1837 - 22/07/1861]

Vincent RAUD est né à Montsarrac le 8/06/1837. Son acte de naissance nous indique que son père est marin. Son acte de décès fait état de son décès à Mariel sur la côte nord de Cuba le 22/07/1861 alors qu'il était matelot de 2° classe à bord du brick Le Mercure.

1861 07 22 RAUD Vincent acte

Un site spécialisé sur la marine de Napoléon III nous renseigne sur les mouvements du Mercure.  Le bateau est affecté depuis janvier 1859 à la flotte des Antilles. En juin 1859, il mouille devant le port de Sacrificios près de Veracruz au Mexique. En décembre 1859 il est à Fort de France puis à Saint Domingue avant de passer par Port au Prince en Haïti. Il fait route à nouveau vers Veracruz au printemps 1860.

Les aller/retour entre les bases françaises dans les Antilles et les bases espagnoles sont fréquentes pour alimenter l'effort de guerre en terre mexicaine.

La transscription du décés ne dit pas de quoi est mort le marin RAUD. Toutefois son décès à l'hôpital de Mariel nous fait penser à une maladie, sans doute el vomito negrro ou fièvre jaune qui a sévit au Mexique pendant ces années de guerre.

 

Louis ALLOH [20/06/1838 - 27/07/1862]

Selon son acte de décès retranscrit par Mathurin LE DOUARIN maire de Séné en 1863 sous le Second Empire, Louis ALLOH est décédé le 27/07/1862 à l'hôpital de Vera Cruz, ville portuaire du Golfe du Mexique. On y apprend qu'il était matelot de 3° classe embarqué sur l'Amazone, fregate-hôpital de la marine française., mouillé à cette période à Sacrificios près de Vera Cruz. La zone est marécageuse et insalubre.

1863 Louis Alloh Mexique

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Vue de Veracruz vers 1865

MEX Amazone Cherbourg chargement

Embarquement sur l'Amazon à quai à Cherbourg. Appareillage le 2-2-1862 pour amener de l'artillerie à Vera-Cruz (Mexique). Il stationnera jusqu'au 20 août comme navire-hôpital

 

Cet article de presse du Courrier de Bretagne, daté du 27/09/1862, nous apprend que l'Amazon finira par être autorisé à rentrer en France après avoir subi une épidémie de "vomito negro". Le "vomito negro" est le nom local de la fièvre jaune à cause des vomissements de sang noir que provoque cette terrible maladie virable transmise par les moustiques.

La matelot ALLOH est donc décédé de fièvre jaune à bord de l'Amazon. Ce navire, de la classe Hermione, était arrivé en mai 1862 dans le port de Vera Cruz pour y débarquer plus de 1000 soldats du 99° Régiment de ligne et du 9° Régiment d'Artillerie allant renforcer le corps expéditionaire français.

1862 Amazon retour Vomito Negro     1862 Amazon arrivée

En effet, Napoléon III, Empereur des Français, a décidé d'imposer au peuple mexicain, un nouveau monarque en la personne de Maxilien de Habsbourg et sa femme Charlotte. Depuis son indépendance de l'Espagne et la guerre contre les Etats Unis d'Amérique, le Mexique est en proie à l'instabilité politique. En juin 1861, le Mexique suspend le réglement de sa dette. Napoléon utilise de prétexte pour mettre un pied au Mexique, d'autant que les Etats-Unis sont empétrés dans leur guerre civile (Guerre de Sécession). Cependant, face à la résistance des Mexicains, unis contre l'envahisseur, le recours à la force est nécessaire pour matter les patriotes....Une coalition réunit la Belgique, l'Autriche, l'espagne, l'Angleterre et la France dans un débarquement de troupes au Mexique. Cependant, l'Espagne et l'Angleterre se retirent quand les visées françaises apparaissent au grand jour....  

Napoleon III    Maximilien Charlotte

La France peut compter sur sa marine de guerre bien armée, outil diplomatique fort utile aux ambitions impériales (colonisation de l'Algérie, de la Cochinchine).

MEX Armada franaçise LIllustration 1862 CDT Jurien de la Gravière

L'Armada française - L'Illustration 1862

Louis ALLOH, né le 20/06/1838, fils d'un marin de Kerarden, comme d'autres jeunes de sa classe, se trouve enrôlé à 22 ans, dans ce qu'on appellera "l'Aventure mexicaine" et qui tournera au fiasco diplomatique et militaire...

Vincent Mathurin LE ROY [15/05/1840-9/03/1863]

Les registres du SHD de Lorient permettent de repérer sa fiche d'Inscrit Maritime du jeune Vincent Mathurin LE ROY. On comprend que le marin de Séné est rentré d'un voyage au Mexique à bord de la Ville de Bordeaux et qu'il est décédé le 9 mars à l'höpital maritime de Brest. Il est décoré à titre posthume.

1863 LE ROY mort hopital Brest

Un site spécialisé dans la flotte de la marine impériale confirme le voyage au Mexique de la Ville de Bordeaux.

Aux côtés de marins, d'autres Sinagots font leur devoir de soldats en terre mexicaine.

Patern DANO [21/04/1837 - 22/04/1863]

Patern DANO, né le 23/04/1837 à Cano, est voltigeur au sein du 1er Bataillon du 95° Régiment de ligne. Lui aussi sucommbe de maladie, une "diarrhé chronique",  le 22 avril 1863 à l'hôpital temporaire d'Amazoc de Mota près de la ville mexicaine de Puebla.

Voltigeur : Dans son sens militaire, le voltigeur est un fantassin porté en première ligne par un cavalier qui le prend en croupe. Plus généralement, le terme désigne les unités d’infanterie légère d’une compagnie d’élite destinée à agir en tirailleur en avant de la ligne d’un bataillon.

1863 Dano Patern Mexique

MEX Infanterie de ligne en bivouac

Lors de la guerre du Mexique, la ville de Puebla sera l'objet de plusieurs batailles. Le 5/05/1862 la ville est prise par le général mexicain Ignacio ZARAGOZA. Les Français reprennent la ville en mai 1863 et les troupes de Porfirio DIAZ la reprennent définitivement le 2/04/1867. 

Prise de Puebla par Beaucé

Prise de Puebla en mai 1863 par la légion fraçaise peinture de Jean-Adolphe Beaucé (1818-1875)

Pour soutenir le siège de Puebla, un convoi de ravitaillement et d'argent est parti de Veracruz. Afin de le protéger, 60 fantassins de la Légion partent à sa rencontre. La 3° Compagnie de la Légion est attaquée au village de Cameron de Tejeda par 2.000 mexicains. Réfugiés sans une hacienda, malgré un héroïque combat, les 6 derniers légionnaires se rendent à l'ennemi ...à court de munition. Cette bataille est toujours célébrée au sein de la Légion Etrangère.

Deux autres soldats de Séné décèdent lors de la campagne sur Puebla.

Pierre Marie RICHARD [6/09/1838 - 25/07/1863]

Pierre Marie RICHARD nait le 6/09/1838 à Michot au sein d'une famille de paludiers. Enrôlé dans l'armée, il est grenadier au 51° Régiment de Ligne. Il décède le 25/07/1863, non au combat, mais comme la plus part des soldats français de maladie. Son acte de décès retranscrit à Séné indique une mort des suites de la dysenterie à l'hôpital militaire de Puebla installé dans la bourgade de Los Gosos. 

1863 RICHARD Pierre Marie Mexiques

1862 1867 volontaires en marche au mexique peinture de charles lahalle

1862 1867 Volontaires en marche au mexique, Charles Dominique LAHALLE 1833-1909

 

Vincent SIMON [26/10/1838 - 7/11/1863]

Lors de la retraite des armées, le soldat Vincent SIMON contracte la "vomito negro" et décède de fièvre jaune le 7/11/1863 près de Cordoba au sein de l'hôpital militaire. Vincent SIMON était fusilier à la 3° Compagnie du 1er Bataillon du 7° Régiment de Ligne. Natif du bourg de Séné, d'un père meunuisier et d'une mère ménagère. Lui aussi accompli son service militaire sous les armées de Napoléon III. 

1864 Simon Vincent Mexique

Après le retrait des Britanniques et des Espagnol de la coalition et sous la pression diplomatique des Etas Unis d'Amérique qui ont mis fin à la guerre de Sécession en 1865,, les armées françaises doivent se replier et Napoléon III oublier ses prétentions sud-américaines. L'Empereur éphémère du Mexique, Maximilien est fusillé par les républicains mexicains le 13 juin 1867. La capitale Mexico tenu par les royalistes tombera aux mains des républicains et la République des Etats Unis du Mexique sera proclamée.

 

 

 

Dans son ouvrage intitulé "Au Pays des Sinagots" , Jean RICHARD consacre un chapître au "braconnage". Il est vrai que les Sinagots se sont faits au cours des décennies une réputation de fraudeurs dans la pêche en tout genre, le dragage illégal des huitres et comme nous l'indique cet article, dans la pêche non autorisée à la palourde.

1931 03 01 Normand vols

Cet article de l'Ouest Républicain daté du 1er mars 1931, nous relate, non sans humour, un vol de palourdes commis par des "gens de Cadouarn et de Séné". La lecture de cet article et d'autres coupures de presse permet de retracer les péripéties de ce vol de mollusques.

M. Victor NORMAND, résident à Vannes au 6 rue du Pot d'Etain, détient des droits sur un parc à huîtres autour de l'île de Bailleron, commune de Saint-Armel. Pour surveiller ses lots n°31-58 et 36-67, il emploie un garde maritime, Joachim HERVIS, habilité à porter un fusil et un ouvrier COQUART. M. Normand déclarera lors du procès qu'il avait des soupçons que son parc à huître était visité par des maraudeurs depuis l'afflux de palourdes à vil prix à la Poissonnerie de Vannes et parce que certains Sinagots se vantaient d'avoir gagner de coquettes sommes à la suite de ces vols.

Le 18 février 1931, Jean Marie Célestin ALLAIN, 64 ans, ancien controlleur des PTT, demeurant au 58 Rue de Séné à Vannes (actuelle rue Monseigneur Tréhiou), se rend sur l'île de Bailleron et est surpris par le garde et son patron avec des palourdes.

Non content de se faire débusquer, le sieur ALLAIN revient le lendemain avec un groupe de Sinagots. Le procès qui s'en suivit relèvera une succession de vols. Le 19 février 1931, 18 pêcheurs seront reconnus pour avoir volé des palourdes; le 20 février, se sont 38 personnes qui auront à répondre du même délit; le 21 février, on en comptera 43. Ils reviendront également les 14 et 15 mars 1931.

1931 bailleron maree

Le procès, hors norme, eut lieu au Tribunal Correctionnel de Vannes le mercredi 29 mars 1932.

L'audience était présidée par M. Denise, assisté de M. Billaud, juge au siège et M. Devèze du barreau de Vannes. M. Le substitut Reliquet soutenait l'accusation. Maître Belanfant assurait la défense du principal inculpé M. ALLAIN. Maître Legrand défendait en bloc la trentaine de Sinagots poursuivis.

1932 06 12 Ouest Républicain Photo

Les pouvoirs public avaient demandé à M. André, Inspecteur du Contrôle des Etablissements de Pêche de vérifier la présence de palourdes sur les dites concessions. Me Legrand fit rire l'assistance quand il demanda "si les palourdes pouvaient s'évader de leur parc". Mme Veuve Doriol, marchande de coquillages aux Halles de Vannes confirma avoir acheté à des Sinagots des palourdes sans se soucier de leur provenance. Pour se défendre d'avoir pénétré dans les concessions de M. Normand, les "voleurs" argumenteront que les dites concessions étaient mal délimitées par des balises que la tempête avait enlevées et qu'ils étaient sur le domaine public.

1932 10 30 Siangotes ivresse

Parmi les auteurs de l'infraction, une dénommée Julia LE FRANC  [ 20/2/1903 9/7/1935] se fit remarquée. Le journaliste indique qu'elle était habituée de la correctionnelle, on dirait aujourd'hui "bien connue des services de police", comme l'indique cet article de presse datée d'octobre 1932. Julia LE FRANC injuria MM Normand et Hervis et leur montra ses fesses! Julia LE FRANC s'illustra plus positivement en tant que mère. Elle accoucha par 2 fois de faux-jumeaux. Son marie fit construire un sinagot "Le Trois Frères" et le baptisa en 1943 en l'honneur de ces 3 garçons. En circonstance atténuante, la jeunesse de Julia fut endeuillée par la noyade de son jeune frère et de sa soeur ainée en 1915.

Un autre journaliste décrit l'énergumène lors du procès : La déposition de Julia LE FRANC rompt la monotonie des débats : Torrès [Maurice Torrès, chef du PCF] est un torrent, Julia est une cataracte. Elle est communiste bien entendu, la côte doit être à tout le monde, et sans mesure, elle fait le procès des parqueurs qui veulent la mort du pauvre pêcheur."

Le réquisitoire fut sévère à l'encontre de M. ALLAIN, accusé d'être le chef de l'expédition. La préméditation fut démontrée car le balisage des concessions aurait été enlevé.

Le Tribunal condamna M. ALLAIN à 150 fr d'amende; Mme Julia LE FRANC, 29 ans, pêcheuse à Séné, à 50 fr; Marie Louise DANET, 33 ans, pêcheuse à Moustérian à 30 fr, toutes deux en état de récidive.

Dans la liste des condammés à 20 fr d'amende avec sursis, on note la présence de 11 jeunes filles, de 2 veuves, de 9 femmes, d'1 jeune homme, et de seulement 6 hommes dont 2 retraités. Les vols étant commis aux heures de travail des hommes.

Hommes : Julien DANET, 71 ans marin pecheur en retraite à Moustérian, Patern LE FRANC, 36 ans de Moustérian, Pierre LE DORRIDOR, 63 ans marin pêcheur en retraite et Mathurin NOBLANC, 53 ans, marin pecheur. Raymond NOBLANC, 26 ans de Cadouarn; Ernest LE FRANC, 27 ans Cadouarn.

Jeune homme : Ange RIO, 17 ans de Cadouarn.

Jeunes filles : Désirée PIERRE, 16 ans de Cadouarn; Marie Odette LE DORIOL, 18 ans de Cadouarn, Véronique RIO, 17 ans de Cadouarn, Félicie DANET, 19 ans de Cadouarn, Marie Josèphe MARTIN, 20 ans de Cadouanr, Anastasie LE FRANC, 20 ans de Cadouarn, Marie Louise BARO, 16 ans de Cadouarn, Léonie MOREL, 22 ans de Cadouarn, Hélène LE ROUX, 20 ans de Cadouarn, Philomène BARRO, 29 ans, Marie Louise BARO, 30 ans Cadaourn.

Veuves de pêcheurs : Marie HAZIL, veuve QUINTIN, 32 ans de Cadouarn; Julienne HAZIL veuve PIERRE 37 ans de Cadaourn

Femmes de pêcheurs : Armandine JOUANGUY, femme Noblanc, 30 ans, de Cadouarn, Clémentine HAZIL femme Gregam, 41 ans, Marie Zelie LE MAY femme Le Ridan 48 ans; Marie CLERO femme Morel, 48 ans Cadouarn; Anne Désirée Marie LE MAY femme Richard; Anne Marie MARTIN 66 ans; Léonie Marie Désirée MALRY; Raymonde MOREL de Cadaourn Aglaée BOCHE femme LE QUINTREC.

Les plaignants firent appel de cette décision et un nouveau procès eu lieu le 7 juin 1932 à Rennes.

Le procès en appel à Rennes pour les Sinagotes !

Une première audience eut lieu le 7 juin 1932 mais le procès en appel fut renvoyé au 28 juin. M Normand fit valoir les témoignange de son garde M. Hervis et sa femme ainsi que de son employé M. Coqaurt. L'inspecteur André renouvella son témoignage et le gendarme Carré et le maréchal des Logis Chambiley confirmèrent leur écrits. L'affaire fut mise en délibéré....

1932 06 08 Chronique Judiciaire 1

Quinze jours plus tard, la Cour d'Appel de Rennes acquittait l'ensemble des prévenus en estimant que les faits n'étaient pas suffisamment établis". L'avocat de la défense argumenta que la concession de M. Normand était une concession pour l'ostréiculture et en aucun cas une concession pour l'élevage de palourdes !

L'histoire ne dit pas à partir de quand les Aurotités décidèrent de la création d'une zone réglementée pour la pêche à la palourde.

 1932 07 17 Sinagot Acquitement Appel

 

 

Parmi les éléments à noter sur cette carte d'Etat Major daté de 1866, on reconnait l'hippodrome de Cano et on note que l'anse de Mancel est un polder protégé de la mer par la digue Lorois.

Les diffretns chemins de la commune, trait noir, préfigurent la voirie actuelle.

Les salines sont bien representées.

L'île de Conleau n'est pas encore rattaché au continent.

La maison du Loup est mieux préciser. Elle correspond à la maison de toit de chaume visible à la Belle Etoile.

 

cadastre 1810 legende

Sur cette car de 1810 est mentionné le lieu-dit La Poussinière, les casernes des douanes à Kerbiscon et aux Quatre Vents.

Une maison du Loup est situé près de Cano où l'hippodrome n'est pas indiqué.

La maison du meunier et le moulin de cantizac sont mentionnés.

Le moulin de Cadouarn et la chapelle d'Auzon également.

 

La Révolution est une période charnière de l'Histoire de France. Dans son ouvrage "Séné d'Hier et d'Aujourd'hui", Camille Rollando y consacre quelques pages. Cet article apporte quelques éléments complémentaires à partir d'une étude des actes de naissance de la période pré-révolutionnaire et de cette carte de Séné, datée de 1771-1785.

Si les actes de décès n'apporte pas de précision sur la profession du défunt, si les actes de mariages s'attachent à vérifier la "christianité" des époux, les actes de naissances comportent la mention de l'activité du chef de famille.

Par ailleurs, cette carte, assez précise, mentionne les villages et hameaux de la commune, et notamment les moulins de Cano, de Cadouarn,et de Cantizac. Les registres de l'état civil nous indiquent que la famille BOUILLY à la charge de ce moulin.

1784 BOUILLY meunier Cantizac

Celui de Cadaourn est tenu par Guillaume ROGER.

1774 Cadouarn ROGER meunier

A Kergrippe près du bourg on cite un établissement. La chapelle d'Auzon est figuré ainsi que le moulin à marée de Harbon.

Un chemin à marée basse permet d'atteindre l'île de Mancel comme celui entre le bourg et le Morboul près du Pont Lisse.

1771 1785 Séné Limur 2

L'ancienne propriété de Limur apparait avec son parc. Elle est la propriété de Jean François Marie CHANU, de Kerheden de Limur, Lieutenant Général de l’Amirauté de Vannes [25/05/1753-26/12/1813 Séné]. Celui-ci est marié avec Jeanne Louise Agathe VERY de Saint ROMAIN [ca 1746 – 21/11/1813. Les terres de Limur constituent une métairie.

1786 LIMUR Guillemot Chanu

La noblesse semble disposer de terres sur Séné comme l'atteste cet acte de naissance où les parents sont "employés dans les fermes du Roy".

1773 HORI Employé ferme Roy

La Croix Neuve est mentionnée ainsi que celle de Barrarach. Les salines des Voleurs sont posionnées entre le Purgatoire et Morboul.

L'examen attentif des actes de naissance, sur la période [1768-1789] montre trois activités majeures sur la paroisse de Séné : les paludiers, les laboureurs et les "pescheurs", complétées par quelques journaliers et "gens de labeur" et "gens de mer".

La paroisse compte également quelques commerces et artisans dont les noms montrent qu'ils ne sont pas nés dans la commune. On compte un forgeron, des tisserans et tailleurs à rapprocher de l'activité de la pêche et marine à voile. On note ausis un tailleur d'habit au Poulfanc, un cordonnier.

1784 RIGUIDEL Cordonnier Bourg

Au moins un boulanger installé à Cariel. On dénombre aussi des cabaretiers au Poulfanc et au bourg.

1786 GUEHO Cabaretier Poulfanc

Un maréchal vit au bourg. Au moins un menuisier et plusieurs charpentiers sans doute construisant et réparant les nombreux sinagos des "pescheurs" de la presqu'île. Les actes évoque quelques marins, quelques matelots et 2-3 mariniers.

La société sinagote est encadrée par le clergé. Rollando mentionne Guillaume JALLAY [1750-1789] qui a succédé à l'emblématique recteur Pierre LE NEVE, Des vicaires et autres hommes d'église l'aident dans sa mission. Le Gallic, G. Le Corre, Moguen, J.M. Gulezec, Le Bail, signent successivement les actes paroissiaux.

 

 

 

Cette autre carte date de la fin du XVII°siècle.

La représentation est succinte. Le cartographe a cependant figuré, la chapelle Saint Vital sur l'île de Boet, le moulin du Harbon, l'île de la Garenne et l'île du Rohu (actuellement La Villeneuve).

Ces dernières années, l'engouement pour le pain fait à la maison, le renouveau de la boulangerie, le goût revenu du pain au levain, ont permis de redonner de l'intérêt aux fours à pain, qui ça et là, existent encore dans nos villages.

Cette étude a recensé 6 fours à pain encore visibles à Séné.

L'un est situé sur l'île de Boëd mais son propriétaire l'a construit dans les années 80.

Boed four

 

Cette coupure de presse datant du 10 juillet 1886 semble indiquer qu'il y avait un four sur l'île de Boëdic qui, comme la statue de Saint-Antoine [Lire article sur l'amer St-Antoine], pouvait servir de répère aux régatiers. Etait-ce la petite construction qui existe encore sur le flan de la chapelle ?

1886 four chapelle 

La confrontaion de deux photos permet sans doute de confirmer cette hypothèse. Attention à la perspective. Entre ces deux dates, la construction de la cale et la transformation du four en annexe de la chapelle.

Photo NB des archives du Morbihan

Boedic four

 

Photo couleur aout 2015  

Boedic four perspective

Si on grossit la vue de la chapelle sur cette vieille carte postale, on devine le four latéral à la chapell qui effectivement peut servir d'amer.

Boedic amer four

Cette dernière photographie extraite du livre d'Emile Morin le Pays de Séné montre bien un four avec sa cheminée.

Boedic four cheminée

Le four de Limur est assez petit et on peut avancer un usage privé réservé aux propriétaires et aux fermiers. Il doit dater de la constrcution du Château vers 1720 par Noël BOURGEOIS (lire article dédié).

Limur four  

Si on observe bien le cadastre de 1844, le four de Kerleguen est indiqué comme un appendice semi-circulaire accolé à une maison, aujourd'hui disparue. Son foyer donnait à l'intérieur de l'habitation. Etait-ce le lieu d'une boulangerie?

four 1844 Kerleguen

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Four exté

Le four de Bezidel n'apparaît pas sur le cadastre de 1844. Il est adossé à une construction et son foyer donne à l'intérieur. On peut penser à un usage privé par les habitants du hameau.

 

Bezidel four 1

Il faut avoir l'oeil "patrimonial" pour ne pas confondre le four de Cadouarn avec un muret au débouché d'un chemin qui remonte sur la rue principale.

Four Cadouarn

Un dessin sur le cadastre de 1844 figure la four de Cadouarn, situé à l'angle d'une parcelle nommée "La Grande Vigne". On peut penser qu'il était utilisé par les habitants des villages voisins. (Lire article sur les boulangers).

1844 cadouarn four

Comme on l'a vu le four de Boëdic, de Cadouarn de Kerleguen sont figurés au cadastre de1844 par un "semi-cylindre" adossé à une habitation.  On retrouve de telles indications sur des maisons à Kernipitur, Saint-Laurent, Canneau, Cariel, Cadouarn, Montsarrac, Langle et aussi au bourg.

Il faudra vérifier par d'autres sources si il s'agissait bien de fours.

Exemple Kernipitur :

Four kernipitur

 

Autrefois, dans les campagnes, l'usage voulait que le paysan apportât son grain au meunier, notre commune avait encore au début du XX°siècle trois moulins en fonctionnement, et repartît avec sa farine plus ou moins raffinée.

La tâche de la ménagère, tel que le raconte une video du village de Poul Fetan, était de pétrir la pâte à pain et de laisser reposer le levain et le pâton final avant sa cuisson.

Allumer le four, le porter à la bonne température était sans doute l'affaire des hommes du village et demandait une certaine technique. Afin d'économiser le bois, la fournée avait lieu une fois par semaine. Nos aieux mangeaient plutôt des grosses miches de pain à la mie serrée, fait souvent de farine de seigle et les meilleurs jours d'un mélange de farine de blé ou froment et de seigle, une sorte de pain de campagne à la mie grise et acide, qui devait racir en temps sec ou moisir par temps humide...

D'autres céréales comme la bouillie d'avoine et de blé noir étaient également consommées.

Four à Kernascleden

Comme le montre cette vieille carte postale (Four à Kernascleden), on se réunissait autour du four et chaque famille apportait ses patons levés dans des paniers prêts à être enfournés dans le four à sole de pierres.

Cette peinture d'André Jolly (1882-1969), du Musée de Pont-Aven, intitulée Le Four et datée de 1909 en donne une autre représentation.

1909 Le Four André JOLLY

Avec le développement des minoteries (Lire article sur les moulins) et des boulangeries (Lire article), la corvée du pétrissage a disparu et le boulanger a cuit du pain tous les jours, libérant ainsi les femmes et les hommes de cette tâche.

 

 

 

 

 

Croix Gorneveze  

L'ancien curé de Séné, Joseph Le Roch [1968-1980], très érudit, insérait de temps à autre dans le bulletin paroissial "Le Sinagot" des articles sur l'histoire de Séné, et notamment son patrimoine chrétien.

Il accompagnait la photo noir et blanc de la croix de Gornevez de ce texte :

"A l'embranchement de la route qui mène au Gornevez, s'élève cette croix à base rectangulaire en maçonnerie. Le socle est formé d'une dalle en granit. Il est d'une seule pièce et a les rebords biseautés. Un fût rond, monolithe porte le Christ qui se détache de la masse. On lit sur le socle : "VIVE LA CROIX" et plus bas "RELEVEE EN 1899".
C'est dans les grands espaces dénudés et désolés, au sommet des crêtes des landes que la fine silhouette de la croix se détache sur la pureté du ciel, sorte de provocant appel à prier. Par quelles affinités secrètes, le Breton, fruste, dit-on, et ignorant, a pourtant si bien su choisir des emplacements qui éveillent en nous une émotion à la fois esthétique et spirituelle ? C'est là un des mystères de cet art populaire, mystère dont les conditions subtiles paraissent bien oubliées de nos jours puisque ce qu'on érige actuellement est dépourvu de tout charme et de toute fine sensibilité.

Enfouies et cachées dans la verdure ou visibles et aux contours découpés, les croix sont sur tous les chemins bretons; et pourtant la Révolution en a détruit une quantité considérable. Les sculptures des grands calvaires de chez nous n'ont été sauvées que grâce à vigilance et à l'habileté de braves gens qui ont caché les fragments les plu simportant...Les calvaires et les croix que nou spouvons admirer de nos jours ne sont qu'une fabile partie de ceux qui existaient à la fin du XIII° siècle.

 La croix de Gorneveze est indiquée sur le cadastre de 1844.

1844 croix gorneveze

Toujours dans ce bulletin paroissial, il ajoutait sur la croix du Purgatoire aussi nommée croix de Moustérian dans le cadastre de 1844, aujourd'hui sise en face le complexe sportif Le Derff.

Croix Mousterian purgatoire

"Sur un soubassement maçonné et un socle en granit, biseauté, s'élève un fût rectangulaire comportant un anneau au dessus des bras de la croix. celle-ci n'a pas de Christ."

Emile Morin dans son livre nous rappelle que cette croix fut à plusieurs reprises démolies puis refaite. Une première fois en 1976 et une seconde fois en 1986, comme nous le relate ces 2 articles tirés du bulletin municipal.

1986 10 Purgatoire cassee 1

1987 02 Purgatoire 2P1020400

La date de 1899, gravée sur son socle signerait une origine commune avec les croix du Gorneveze et Cadouarn.

Croix Morboul

Inventaire Croix Morboul

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