Maires de Séné
- Secrétaire et Secrétaire Général de Mairie
- Les mairies de Séné
- Henri MENARD, un maire moderne à Séné
- Les maires honoraires de Séné
- Les maires de Séné de la Révolution à 1870
- Les maires de Séné sous la III° République
- GACHET & SEVIN, funestes adversaires1901
- LE MOUELLIC, maire pendant la guerre
- ROBERT, maire de Séné 1919-1928
- Les maires de Séné depuis la Libération 1945-80
L'institut national géographique effectue depuis les années 1930 des relevés photographiques aériens. Cependant ces vues ne sont pas aussi définies que celles réalisées par les éditeurs de cartes postales.
Cette première vue en couleur du bourg de Séné est intéressante à plusieurs titres. En haut, elle montre l'école Sainte Anne et les deux premiers bâtiments du groupe scolaire Dolto qui jouxtent un grand parking. A gauche de l'église, on distingue l'hotel du Golfe et la ferme qui sera démolie pour réaliser la place Floresti. A droite de l'église, on peut encore voir l'ancien presbytère qui sera démoli en 1987. La place Coffornic apparait déjà "ouverte" côté rue principale et on visualise bien la rangée disgracieuse de garages qui sera également démolie. On voit en bas à droite la salle des fêtes du bourg avant sa rénovation. De l'autre côté, la mairie avant son extension. Un camion stationnne devant les PTT. Tout au tour du bourg tout n'est que champs verts et priaires.
Avec cette deuxième vue aérienne du bourg, on remonte dans le temps. Le long de la rue principale, en face la mairie, deux petites maisons obstruent l'entrée de la future place Coffornic, qui n'est pas encore encombrée de garages. La salle des fêtes n'est pas encore construite. On distingue à sa place l'ancienne mairie qui fait face à l'ancienne école. Les deux batisses sont jointes par un mur de cloture délimitant une cour. L'école Sainte-Anne apparait en haut isolée dans la prairie. L'école Dolto n'est pas encorie construite. Le bocage breton entoure le bourg de Séné.
Cette troisième photo montre le bourg, sans doute à la même époque, avec une prise de vue opposée à la précédente.
Cette quatrième vue aérienne montre bien le flux de circulation dans le bourg. Les véhicules longent l'église avant de tourner à gauche dans la rue des Ecoles. Et pour cause la place Floresti n'est pas encore percée. La place Coffornic ne l'est pas non plus. Une belle maison obtrue le passage. La cour devant l'école témoigne de son activité.
Cette cinquième vue, une carte postale Cim en couleur, montre l'arrière de la place de l'Eglise. On voit bien la ferme à côté de l'hotel du Golfe et qui sera démolie pour réaliser la place Floresti.On distingue la boucherie Robino à l'angle de la rue principale. Derrière l'église, on aperçoit le presbytère. La mairie est cachée par les maisons de la rue de la Fontaine. Devant la mairie, les maisons viennent d'être démolies ouvrant ainsi le passge vers la place Coffornic. La maison blanche qui luit n'est autre que l'ancienne mairie avec à ses côtés l'ancienne écoles. Sur la partie haut de la photo, le golfe du Morbihan et la presqu'île de Langle.
Dans son livre "Séné d'Hier et d'Aujourd'hui", Camille ROLLANDO explique en ces termes l'origine de la "Maison Rose" située au boue de la butte de Bellevue, les "pieds dans l'eau" et bien connue de tous les marins pour qui elle est un véritable amer, synonyme de l'arrivée à Conleau et Port-Anna.
A partir des registres d'état civil et des sites on peut préciser la genealogie de la famille JUSTEAU (et non Juteau). M. JUSTEAU mariera sa fille Augustine le 1er mai 1876 à Emmanuel Marie NORMAND. Celui-ci devenu veuf en 1886, prendra pour épouse le 12 avril 1887, sa propre belle-soeur Amélie. Il faudra toutefois l'accord du tribunal à cause du lien de parenté.
voir aussi el site : http://tribulations.fr/maison-rose-aux-volets-clos-sene/#.VSgsTGf9m70
L
La croix actuellement visible devant l'école catholique Sainte-Anne se trouvait jadis sur une rue menant de Moustérian vers le bourg.
Un numéro du bulletin municipal nous rapelle l'histoire de cette croix :
"Ce calvaire paroissial était située en bordure de route à la sortie du bourg, à l'extrémité et à l'intérieur du terain de l'école Saint-Anne. Il fut érigé en 1891 à l'occasion d'une Mission sous le rectorat de M. Buon (c'est à dire quand Georges Le Buon était recteur à Séné). Il se composait d'une croix en granit avec un Christ en fonte; à gauche et à droite s'élevaient sur un piédestal les statues de la Vierge et de saint Jean, le tout entouré de grands ifs. Quelques années plus tard, les racines de ces ifs descellèrent petit à petit les marches du calvaire déséquilibrant la croix et les deux statues qui tombèrent l'une après l'autre. Enfin, au cours d'un cyclone (grosse dépression) qui ce déchaîna en février 1957 (en fait 1967), le calvaire s'écroula. Les restes déménagés en 1972 pour laisser place à l'actuelle rue des Ecoles, se trouvaient depuis de longues années dans le jardin de l'ancien presbytère. En octobre 2005, 33 ans après sa disparition, le calvaire de Keranna a été remis en état par les services techniques municipaux et réinstallé à son emplacement d'origine. Il fut inauguré le 21 juin 2006 par le Père Alberto (lire article ci-dessous).
A l'époque, l'abbé LE ROCH s'était ému de voir au presbytère les fragment des statues.
Emile MORIN dans son ouvrage "Le Pays de Séné" nous livre quelques précisions supplémentaire sur la croix de Keranna.
Avec un peu d'astuce et de patience on retrouve un article du Courrier des Campagnes daté du 18 avril 1891 qui relate la plantation de la croix qui eut lieu à Séné. On y apprend que le sculpteur était M. Biais de Vannes et que ce jour le révérend père Teixier prononça une allocution devant une foule nombreuse.
Histoire de La Tour TENERO
https://sites.google.com/site/tourtenero/histoire-de-tenero
Texte rédigé par J. de Certaines le 10-09-2011, v2
L’origine de la tour de Ténéro (47° 36’ 08,44 Nord, 02° 45’ 20,89 Ouest, canton de Vannes-Est, commune de Séné, au SE de l’ile de Boëd) n’est pas élucidée.
Les documents retrouvés sont à ce jour insuffisants pour étayer des certitudes. Le service historique du Musée des Douanes de Bordeaux s’est révélé incapable de retrouver les informations souhaitées sur les réseaux douaniers du Morbihan aux XVIIIe et XIXe siècles. On ne peut donc qu’émettre des hypothèses seulement étayées par leur vraisemblance.
Deux hypothèses sont discutées : soit elle n’a été qu’un poste de gardiennage des parcs à huîtres et daterait alors de la fin du XIXe siècle, soit elle a pour origine un poste de douane, reconverti plus tard en poste de surveillance des parcs à huîtres, et serait alors plus ancienne d’au moins un siècle.
Une carte de 1771-185 indique toutefois que le rocher sur lequel est construite la tour, s'appelle déjà Tenero".
Histoire connue depuis 1884.
La première implantation connue de source sûre est un poste de surveillance des parcs à huîtres édifié entre 1884 et 1891 par Jean-Louis Gregam, ostréiculteur. On peut s’interroger sur la localisation de cette tour, au ras de l’eau, alors que juste derrière elle, une butte culmine à 15m offrant un point de vue amélioré. L’édifice a été détruit en 1891 puis reconstruit en 1899 par Mathurin Sévin, retraité de la gendarmerie, buraliste et ostréiculteur.
Au dénombrement de 1906 et de 1911 le chef de famille Gouello déclare l'activité de garde de parc à huitres. Sur les autres dénombrements antérieurs et postérieurs aucune famille ne déclare cette activité sur Boed.
Sa concession d’ostréiculture (n° 516) est reprise en 1935-36 par Joseph Sévin (d’où le nom parfois donné de « cabane à Sévin ») puis de 1944 à 1985 par Madame Pellen (de la famille Sévin). Ensuite abandonnée, la tour devenue possession de l’État est confiée le 7 mars 2007 à l’Association Ténéro pour la réhabiliter et la mettre en valeur. C’est en fonction de ces données que la fiche du patrimoine de Bretagne (GLAD, le portail des patrimoines de Bretagne) la date de 1899 tout en la mentionnant « douane », ce qui parait contradictoire puisqu’en 1899 les douanes n’avaient aucune raison de se maintenir sur un tel site.
Une tour douanière sous Napoléon vers 1808 ?
La gabelle (impôt sur le sel) était sous l’Ancien Régime, depuis le monopole royal sur le sel établi par Philippe VI en 1343, l’impôt le plus impopulaire et le plus inégalitaire d’une région à l’autre : le prix du minot (52 litres) de sel était par exemple vingt fois plus élevé en Anjou (pays de « grande gabelle ») qu’en Bretagne (pays de « franc salé »). Il en résultait une intense contrebande qui servit notamment à fournir (avec aussi la révocation de l’Édit de Nantes) les galères en « faux-sauniers » condamnés sous Louis XIV. Des esprits éclairés remettait déjà en cause la gabelle bien avant que la Révolution ne l’abolisse ; en 1707, Vauban écrivait : « Le sel est une manne dont Dieu a gratifié le genre humain, sur laquelle par conséquent il semblerait qu’on n’aurait pas dû mettre de l’impôt. »Qui dit « contrebande » dit « douaniers » : à la fin de l’Ancien Régime, il y avait en France 15000 « gabelous », soit trois fois plus que de gendarmes.
Ces douaniers étaient répartis en brigades, en particulier dans les zones littorales, avec leurs casernes et leurs postes de surveillance. On les appelait aussi les « catula » en fonction de la question qu’ils posaient aux gens qu’ils interpellaient : « Qu’as-tu là ? ».La Révolution a supprimé la gabelle en 1791 mais, à court d’argent, Napoléon devait la rétablir en 1806 tout en l’uniformisant.Les années 1808-1809 furent des années d’implantations intensives de casernes de douaniers et abris de surveillance dans le Morbihan, en particuliers dans les zones où étaient implantés des marais-salants.
Un dénombrement sur le cadastre de 1833 donnait 212 hectares de marais-salants sur Séné soit plus de 10% du territoire de la commune.En 1848, la loi abolissant la taxe sur le sel et autorisant son importation annonçait le début du déclin des salines du Morbihan, progressivement remplacées par l’activité ostréicole naissante.S’il y a eu une période active pour les gabelous du Morbihan, elle se situe donc entre le rétablissement de la gabelle par Napoléon en 1806 et son abolition en 1848 ; c’est donc dans cette moitié du XIXe siècle qu’il faut rechercher la possible construction (ou reconstruction) de la tour de Ténéro. On peut d’ailleurs se demander pourquoi cette tour aurait été construite au niveau de la mer alors que la butte au sud de Boëde culmine à 15 mètres et aurait donc été un excellent lieu pour y installer un poste d’observation.À cette époque, la douane était organisée en brigades pouvant comporter une centaine d’hommes mais subdivisées en équipes de cinq à dix hommes. Pour la surveillance rapprochée des marais-salants, des équipes de deux douaniers, l’un de garde, l’autre se reposant, disposaient de cabanes en torchis, les « abri-vents ».
Suite à la décision de Napoléon en 1806, un grand programme de construction de casernements et postes de douanes plus conséquents eut lieu dans le Morbihan en 1808-1809. Un centre de recette fut établi aux Quatre-Vents à Séné. En 1841, Séné comportait 31 douaniers, il y en avait 57 à l’île aux Moines, une dizaine à l’île d’Arz… P. Huon note un afflux de douaniers dans la zone de Séné dés 1806.Parmi les postes de douanes de la région, on relève Kerliscond, Cariel, Langle, Monsarac, Varsach, Bararach, Cadouarn, Falguerec, Brouette et Boëd.Il n’est pas impossible que le poste mentionné à Boëd soit la tour de Ténéro. En effet, si l’on regarde la carte marine résultant des levées de 1819 et 1820, la roche de Ténéro est partie intégrante de l’île de Boëd, ce qui n’est pas choquant si l’on tient compte du lent enfoncement du golfe du Morbihan.Or ce poste de Boëd représentait une situation exceptionnelle pour contrôler, de l’est à l’ouest par le sud, les salines de Séné et Saint-Armel, celles de Rudevent sur l’île d’Arz ainsi que le trafic maritime vers et depuis la rivière de Noyalo.En effet, la contrebande se faisait soit par terre (chevaux et piétons) soit par mer, ce qui justifie un poste sur la roche de Ténéro. Les îles étaient considérées comme des entrepôts de contrebande et, en face, Arz, l’île des capitaines, possédait une flotte de caboteurs dont les armateurs îliens étaient aussi parfois propriétaires de salines. Les armateurs devaient en effet faire aussi bien des déclarations d’entrée par mer que de sortie, ce qui ne devait pas toujours être fait très rigoureusement. Un poste d’observation important face à Arz paraissait donc particulièrement justifié.De plus, le sel n’était pas seul en cause.
La Bretagne tenait une place particulière dans la contrebande du tabac qui n’était autorisé au débarquement que dans quelques grands ports comme Nantes, Saint-Malo, Morlaix ou Lorient. Le « faux-tabac » pouvait très bien pénétrer aussi depuis l’Espagne ou l’Angleterre par les navires d’Arz qui chargeaient en retour du « faux sel ». Localement, les contrebandiers utilisaient des « yoles » à fond plat (ancêtres des « plates » du golfe) mais aussi des navires plus gros, de 10 à 15 mètres, gréés en chasse-marées.La contrebande était importante et suscitait une répression parfois cruelle ; Napoléon a fait établir en 1810 un marquage au fer rouge « VD » (voleur des douanes) pour les contrevenants.Dans l’été 1814, il y eut une pénurie de sel dans la région de Vannes qui entraina une intensification de la contrebande et du pillage des salines. Le 26 août 1814 près de Boëd, une armée de quatre-vingt fraudeurs s’oppose à une cinquantaine de douaniers armés renforcés par des grenadiers des 130e et 75e régiments de ligne et la douane à cheval de Meucon. Malgré l’ampleur exceptionnelle de cette « escarmouche », il n’y eut que des blessés dans les deux camps. Est-ce cet incident qui incita à construire la tour de Ténéro à la place d’un simple abri-vents ? Un poste douanier à Boëd est mentionné en juin 1816 avec quatre gabelous qui mirent en déroute des voleurs de sel. La taille de la tour de Ténéro correspond assez bien à l’hébergement d’une sous-brigade de quatre ou cinq douaniers.
De la protection des salines à celle des parcs ostréicoles à la fin du XIXe siècle.
La consommation d’huîtres était importante chez les grecs et les romains. Elle le sera aussi sous l’ancien régime, mais seulement dans la classe la plus riche : Vatel se serait suicidé parce que ses bourriches n’étaient pas arrivées à temps ! Mais cette consommation provenait du dragage d’huîtres plates (Ostrea edulis) sauvages et non de l’aquaculture. La drague abîmait les fonds et détruisait les gisements, renforçant vers 1850 la nécessité de passer de la cueillette à la culture, ce qui se fera en Bretagne quelques années après les débuts dans le bassin d’Arcachon. Dès le milieu du XIXe siècle, l’huître creuse (Crassastrea angulata), dite « portugaise », était cultivée dans l’estuaire du Tage. En 1868, « Le Morlaisien » jeta à la mer sa cargaison d’huîtres portugaises et le bassin de Marennes-Oléron fut ainsi colonisé. L’huître creuse, beaucoup moins chère à produire que la plate, contribua ainsi à la démocratisation de la consommation d’huîtres qui explosa dans le dernier quart du XIXème siècle.
Les débuts de l’ostréiculture sont très liés aux « conflits d’usage » du littoral : c’est en 1539 qu’un édit de François Ier intègre le rivage au domaine royal, étendu à la zone d’estran par les ordonnances de Colbert et un décret de 1852 mais les conflits existent aussi entre les paysans-riverains et les inscrits maritimes défendus par la Marine : l’ostréiculture est-elle une activité de paysans (de la mer) ou une activité de marins ? Déjà du temps de la drague, une réglementation, notamment sous Louis XV, en avait fixé des limites. Dès lors qu’il y a réglementation, il y a fraude et les sinagos, formés par la contrebande du sel, y excellaient. En 1848, la goélette « La Gazelle » est envoyée sur les côtes du Morbihan pour pourchasser les fraudeurs ne respectant pas les règles de dragage, et notamment les sinagos. En 1874, le préfet maritime de Lorient écrivait : « Quant aux pêcheurs de Séné, ils sont peu intéressants par eux-mêmes. Ma lettre d’hier vous informe de l’intention qu’ils ont manifesté de piller les huîtres semées dans le Morbihan… C’est une population active mais turbulente et à laquelle il est difficile de faire accepter de régler même lorsqu’elles sont faites en vue de leur intérêt… ».
Les débuts de l’ostréiculture (même si le mot culture est inapproprié pour désigner un élevage) sont très liés aux travaux du biologiste Victor Coste, proche de Napoléon III. En 1855, le commissaire de la Marine affirme que la reproduction artificielle des huîtres est maîtrisée.
Une première concession morbihannaise est attribuée en 1858 dans la rivière de Pénerf. On considère que c’est en 1863 que l’ostréiculture a pénétré dans le golfe du Morbihan dans la rivière d’Auray avec une concession accordée à M. Lizard, puis à Saint-Armel avec la concession de M. Pozzy en 1874, Larmor-Baden, Arradon, Séné, Arz avec la famille Jardin vers 1875… C’est aussi vers cette époque que Napoléon III a organisé l’exploitation du domaine public maritime. Aujourd’hui après les épizooties du milieu des années 1960 et du début des années 1970, c’est l’huitre creuse japonaise (Crassostrea gigas) qui est cultivée. La crise en cours de mortalité des naissains (particulièrement chez les triploïdes) va sans doute contraindre à rechercher une nouvelle espèce.Dès le début de l’ostréiculture, la protection des parcs contre le pillage s’est imposée comme s'était imposée la surveillance du dragage. Dans les périodes où la production est inférieure à la demande, les vols augmentent. C’est le cas aujourd’hui : en 2010, quatre vingt gendarmes ont été mobilisés dans le Morbihan pour la protection des parcs, assistés de bateaux et d’hélicoptères et complétés par des sociétés privées de surveillance et des gardes assermentés. Il est donc probable que la fin du XIXe siècle, avec l’explosion de la demande, a été aussi une époque de pillage dans les parcs nouvellement implantésLa surveillance des parcs ostréicoles a donc logiquement pris la suite de la surveillance des salines dans la mesure où les voleurs d’huîtres ont logiquement succédé aux voleurs de sel.Il y a du cependant avoir un « trou » entre les deux dans la mesure où les marais salants ont disparu progressivement vingt ou trente ans avant le développement de l’ostréiculture en Morbihan.Sur une roche basse exposée aux attaques de la mer, cette vingtaine d’années a du suffire pour dégrader la tour de Ténéro. Les restes de celle-ci ont pu alors servir de fondement à l’implantation de la première cabane de surveillance ostréicole sur ce site par Jean-Louis Grégam entre 1884 et 1891. Cette cabane aurait été ultérieurement reconstruite sur les mêmes fondements reprenant le plan de l’ancienne tour douanière, une tour carrée de 5 mètres sur 5 caractéristique des tours douanières du début du XIXe siècle que l’on retrouve par exemple aussi sur la bute de la pointe de Bararach au nord de Port-Anna, point de surveillance de la rivière de Conleau.
Conclusion provisoire.
Compte-tenu de l’importance des constructions douanières dans le Morbihan vers 1808-1810, il serait étonnant que ce site stratégique de l’île de Boëd n’ait pas été utilisé. Il est d’ailleurs possible que la tour construite avec sa configuration carrée caractéristique des constructions douanières du Morbihan (contrairement par exemple aux tours génoises rondes du littoral méditerranéen) ait elle-même succédé à une implantation douanière plus ancienne ; rappelons que le sentier des douaniers a été implanté sur le littoral en 1791. Cette construction probable des années 1808-1810 faisait peut-être elle-même suite à une construction douanière datant de l’ancien régime.
En 1848, lors de l’abandon de la taxation du sel, cette tour a dû être logiquement abandonnée par la douane. Il s’en est probablement suivi une période de vingt ou trente ans pendant laquelle, non entretenue, elle a pu être partiellement détruite par les intempéries.Lorsque la consommation d’huîtres explose en se démocratisant vers 1860, le pillage des concessions a dû faire renaître une situation analogue à ce qu’avaient été, un demi-siècle plus tôt, le pillage des marais salants et la contrebande. Mais les moyens de l’État mis au service des douanes étaient plus importants que les moyens des ostréiculteurs pour préserver leurs parcs. Il est donc logique qu’un Jean-Louis Grégam ou un Mathurin Sévin n’aient pas reconstruit la tour dans ses dimensions antérieures.Les archives nous disent qu’en 1891, Jean-Louis Grégam démolit sa cabane. Rappelons que les difficultés économiques ont fait baisser la consommation d’huîtres à cette époque (et ce jusqu’à la fin de la guerre de 1914-18) ce qui devait logiquement réduire l’incitation au pillage. Peut-être même Grégam a cessé sa production jusqu’à ce que sa concession soit reprise en 1899 par un retraité, Mathurin Sévin.Lorsque la concession ostréicole est reprise en 1935-36 par Joseph Sévin, la consommation d’huîtres est repartie, ce qui justifierait une reconstruction de la tour de surveillance jusqu’à ses dimensions douanières antérieures (plus de 6 mètres de haut).
En conclusion :1°) Il n’est pas impossible que le site de Ténéro ait été utilisé comme poste de douane dès l’ancien régime, sa position en faisant un site exceptionnel d’observation des mouvements dans la partie nord-est du Golfe du Morbihan.2°) Il est plus que probable qu’une construction douanière y ait été faite après la restauration de la gabelle par Napoléon en 1806. La structure carrée de la tour correspond en effet à l’architecture des tours douanières.3°) À l’abolition de la taxation du sel en 1848, cette tour a dû être laissée à l’abandon pendant quelques dizaines d’années, ce qui a pu provoquer sa destruction partielle par les intempéries.
4°) Lorsque la surveillance des parcs à huîtres est devenue nécessaire avec la démocratisation de la consommation et donc la pression sur la production, les premiers ostréiculteurs ont pu récupérer les ruines pour y établir une cabane de surveillance.5°) Lors de la baisse de la demande de la consommation pour des raisons économiques vers 1890, cette cabane a pu être provisoirement démolie ou abandonnée.6°) Lors de la reprise de la demande après la guerre de 1914-18, la surveillance des parcs s’imposant de nouveau de façon plus importante, un édifice plus conséquent a pu être reconstruit sur la base et selon les plans de la tour ancienne.
Éléments de bibliographie.
Jean Bulot, L’ile des capitaines – Chronique maritime et sociale d’une île du Ponant du XVII au XXème siècle, Editions AMB –Liv’Editions, 2001.Jacques de Certaines et Jean Bulot, Dossier pour la réhabilitation des salines de Rudevent, Dossier privé déposé à la mairie de l’île d’Arz et au Conseil Général du Morbihan, 2008.Pierre Dalido, Séné salines, Cahiers d’Histoire maritime du Morbihan, n° 24, juillet 1993, pp 84-144 et n° 25, Novembre 1993, pp 87-130.Michel Donatien, Les marais salants de Séné de 1720 à 1900, Gazette de l’île aux Moines, n° 133, 1984.Yvon Dufrêne, Gabelous et culs salés : la fraude du sel au XIXème siècle dans le Morbihan, Ass. des Amis de la réserve de Séné, 2001.Jacques et Ronan Guillet, De 1850 à nos jours, l'ostréiculture en Bretagne, Coop Breizh 2008.Paul Hervé, Sus aux salines, chronique judiciaire du Morbihan de jadis, Bull. Soc. Polymathique du Morbihan, 110, 1983, pp 21-22.Jean-Claude Hocquet et Jean-Luc Sarrazin, Le sel de la baie – Histoire, archéologie, ethnologie des sels atlantique, Presses Universitaires de Rennes, 2006.Paul Huon, Sinagots et douaniers, Cahiers d’Histoire maritime du Morbihan, n° 25, Novembre 1993, page 131.Françoise de Person, Bateliers contrebandiers du sel, Ed. Ouest-France, Rennes 1999.Camille Rolando, Séné d’hier et d’aujourd’hui, Mairie de Séné, 1996.
Elisabeth Rogani, L’Administration des douanes d’Ancien Régime : fonctions et résistances à ces fonctions sur le littoral breton au XVIIème siècle, in G.Le Bouëdic et C.Cerino (Eds), Pouvoirs et littoraux du XV au XX ème siècle », Presses Universitaires de Rennes, 2000.
Université du troisième âge et pour tous, Il y a cent ans sonnait le glas des marais salants morbihannais, Vannes, n° 5, 1981.
Merci à ceux qui voudront bien amener des corrections ou des compléments à cette note
La ferme de Bilherbon est connue des Sinagots et des touristes. Située sur la route qui va du bourg au Passage, ces vieilles batisses coincées en léger contre-bas d'une digue font face à l'anse de Mancel et plus loin au Golfe du Morbihan (lire Histoire de l'Anse de Mancel). Elle est d'autant plus connue, qu'elle abrite une entreprise équestre qui propose des balades en calèches dans notre commune. Le promeneur peut en effet observer sur ces terres drainées, des pouliches et autres chevaux paitre l'herbe grasse. Comme on le verra, la présence de chevaux à Bilherbon ne date pas d'aujourd'hui...
Cette vue aérienne nous montre la route-digue avec au nord des parcelles de terres tirés au cordeau, dessinant autant de chenaux drainant l'eau vers l'anse de Mancel. Tout autour de ces terres, la ferme d'Ozon avec ses serres et ses retenues d'eau, le village de Cressignan et celui de Kerleguen.
Le lieu a pourtant profondément changé au cours des derniers siècles. Cette vielle carte datée de 1700, indique déjà la place d'un moulin du Harbo. Un moulin? Les terres alluviales où paissent les chevaux sont le lit d'une ancienne anse summersible qui s'est comblée avec le temps. Cette retenue d'eau abritait une moulin à marée comme jadis aussi à Cantizac. (Lire histoire des moulins).
La carte de Cassini, de la fin du XVIII°siècle, représente mieux la présence d'une anse d'eau de mer barrée par une digue et son moulin à marée.
A marée montante, l'eau gagnait le fond de la anse. A marée basse, l'eau regagnait la mer actionnant au passage la roue du moulin.
Cependant, avec le temps et l'érosion, l'anse naturelle s'est comblée et sa capacité motrice réduite. Au temps de Napoléon, le moulin n'est plus figuré. La retenue d'eau est devenue un étang d'eau douce que les populations vont finir par drainer et assécher.
La feuille du cadastre de 1845 nous montre la zone qui va de l'ancien étang jusqu'au rivage du Golfe du Morbihan. Edouard LOROIS [1792-1863], qui sera Préfet du Morbihan, est parvenu à faire construire une digue entre la pointe du Bil et l'ïle la Villeneuve, créant aini un polder aménagé en terres agricoles et en marais salants. L'agrandissement ci-dessous montre l'emplacement de la ferme de Billorois. Il la vendra à Auguste Marie SEPTLIVRES [16/11/1783-2/11/1860], agronome, natif de Saint-Malo, qui en chagera le nom pour Bilherbon, revenant aux origines du lieu.
Lors du dénombrement de 1845, la ferme de Bilherbon est prospère et emploie un contre-maître, Joseph HAMON, sa famille et des gens de maison. En contre-bas de la digue, une construction aujourd'hui disparue.
On produit à Bilherbon, du foin sur les pâtures gagnées sur la mer, des pommes dans des vergers aménagés et les parties les plus humides sont propices à la culture de peupliers, comme en témoigne cette annonce parue dans le Courrier du Morbihan en 1854.
Cette même année, la famille Septlivres, qui vit désormais à Nantes, met en vente la ferme de Bilherbon qui offre 113 ha de terres dont 43 ha de prairie pour le foin (fauchables) et 29 ha de terrres labourables et 41 de prés.
La ferme de Bilherbon est alors acquise par la famille malouine de Felix Jacques O'MURPHY [29/3/1795-9/7/1876] et son épouse Caroline de BREIL de la CANNELAYE de Pont Brillard [4/6/1804-10/10/1884], comme nous l'indique cette purge d'hypothèques.
Elle est revendue ensuite à la famille De Castellan-Bouan. Henry François Joseph BOÜAN de CHEF du BOS [15/11/1835-31/3/1918] la scinde en deux lots vers 1901. Les terres au sud sont acquises par le marchand de bois BROUARD, sans doute à l'origine du bois de la Villeneuve. Il revendra à M. FLEURY qui installera une ferme modèle.(Lire histoire de la Villeneuve). La ferme et 66 ha de terres attenantes sont acquis par Anna Eugénie JEGO et son mari Jules ROHLING, banquier, comme stipulé dans son acte de mariage.
Jules Louis Frédérik ROHLING [20/6/1863-8/8/1938] est né à Amsterdam. Il épouse à Bordeaux le 5/11/1901, la lorientaise Anna Eugénie JEGO. Le citoyen hollandais aura-t-il été séduit par ces terres de polder lui rappellant son pays natal? Il finira ses jours à Cognac, où les Hollandais sont établi comme distillateurs et négociants d'alcools.
Au début du siècle dernier, Jules ROHLING emploie à la ferme la famille Boché dont les membres seront cultivateurs jusqu'à la guerre de 14-18. La famille sera meurtrie par ce conflit, comme nous le rappelle cette généalogie. Sur les 7 enfants, les 5 garçons seront mobilisés. Joseph Marie et Louis Marie n'en reviendront pas. Bien que natifs de Séné, leurs noms figurent au monument aux morts de Vannes, ville où étaient établis ces jeunes hommes avant la mobilisation.
Pierre BOCHE se livre à l'élevage de chevaux comme nous l'indique ce prix reçu en 1900 avec un autre Siangot, Criaud, installé à Keravelo. Ces deux terroirs de Séné, Keravelo et Bilherbon, possèdent des praires drainées par des canaux, propices à la pousse de l'herbe et au sécahge du foin pour les chevaux.
Pendant la guerre, les Autorités Militaires occupent la ferme sans doute pour les besoins de la cavalerie.
Après guerre, la ferme semble inhabitée, on ne la retrouve pas indiquée au dénombrement. Les terres sont alors cultivées par Théodore LAUDRAIN. En 1927, une association syndicale se met en place pour entretenir la digue de Billorois. Mme ROHLING, qui vivait à Vannes, est propriétaire de la ferme. En 1928, le dénombrement nous indique un changement de fermiers. Pierre Marie LE PELVE [21/10/1877 Vannes - 7/7/1954 Séné] et son épouse sont cultivateurs à Bilherbon.
M. et Mme ROHLING se font âgés; ils ne concourrent pas à la protection de la digue; une première inondation a lieu en 1927. La ferme est mise en vente par décision judiciaire en novembre 1934.
Elle est acquise par la famille LE PELVE en 1934-35. La deuxième rupture de la digue intervient en avril 1938; la guerre éclate en septembre 1939. L'anse de Mancel restera engloutie par la mer.
La famille LE PELVE perd quelques hectares de terre et des moutons noyés par l'innondation. Malgré ce drame, elle demeure propriétaire de Bilherbon pendant la guerre et jusqu'aux années soixante. La propriété est alors scindée entre deux membres de la famille. Une partie est vendue mais l'autre reste encore propriétés des héritiers de Pierre LE PELVE.
Depuis, les terres de Bilheron accueillent quelques chevaux et on ne fane plus les foins en été.
Selon Camille ROLLANDO, [Livre Séné d'Hier et d'Aujourdh'ui], il existait un manoir à Balgan, propriété de la famille Jégou de Séné, puis du vicomte Olivier II de Rohan (en 1316).
Le 22 décembre 1316 : "Guillaume, fils de Jégou de Séné, donne au vicomte Olivier II de Rohan son manoir de Balgan avec toutes les terres et appartenances, et tout le bois d'environ et d'après le dit manoir, en la paroisse de Séné, en échange de terres à Quenet Ysac et aux environs". Quenet Ysac = Cantizac.
En 1427, Balgan appartient au Sieur de Gavre qui y demeure et a pour métayer Jehan DERIAN.
L'édifice a aujourd'hui totalement disparu.
Rolland ajoute dans son livre à propos de Kerbiscon :
Les états de noblesse nous indiquent que "la seigneurie, le manoir, la métairie noble de Kerbescont ou Kerembescont, par Pierre, fils de Perrot Bourdin (1464), Geoffroy de la Tertrée et Françoise Gibon, fille de Pierre Gibon (1536), Jean de la Tertrée, leur fils (1539), les enfants de Pierre de Kerberruet (1603), Jacques Sorel, écuyer (1638), Fr. de Coué, chevalier, seigneur du Brossay (1700)."
Lors du relevé de Cassini, le lieu-dit de Kerbiscon est figuré tout comme Bezidel, Cano, Saint-Laurent, Limur, Quenepitur ou Keravelo. La toponymie sinagote est déjà en place.
Lors du relevé effectué par le cartographe entre 1771-1785, le hameau de Balgan apparait à côté de celui de Kerbiscon.
Les villages de Balgan et de Kerbiscon nous nous sont décrits au cadastre de 1810. Balgan compte alors 5 constuctions. Sur la parcelle 175, une construction qui sera remodelée en 1832.Cette longère nous est décrite dans l'Inventaire du Patrimoine de Bretagne.
Le premier dénombrement à Séné, en 1841:
Il nous indique la présence de quatre familles au lieu dit-dit Balgan et d'une famille à Kerbiscon, ferme située au bout du chemin de Balgan, qu'on ne confondra pas avec la caserne de Kerbiscond, située au plus près de la saline éponyme et où résident les familles de douaniers;
Jean LEBREC est tisserand à Balgan avec sa femme et ces deux enfants. Un couple de journaliers, Bertin x Lebrun travaille sans doute auprès des deux laboureurs de Balgan, la famille GUILLANTON et JOUAN.
Les paludiers à Kerbiscon (Balgan) laisseront la place à des cultivateurs:
Le dénombrement de 1841, nous indique qu'à la ferme de Kerbiscon vivait une famille de paludiers. Pierre CADRO, petit-fils d'un paludier de Batz sur mer venu à la fin du XVIII siècle, marié avec Jacquette RICHARD, fille de paludier de Batz. Les dates de décès de Réné Richard et son épouse Jeanne Calo, nous indique que la famille Richard s'est établie à Kerbiscon au tournant du siècle révolutionnaire.
Les Cadro sont encore présents à Kerbiscon lors des dénombrements de 1886 et 1891. Presque 50 ans plus tard, Guillaume CADRO [18/12/1828 - >1900] est paludier aux côtés de son épouse Isabelle LEROUX [11/3/1836-20/10/1900]. Il sera le dernier paludier installé à Kerbiscon. La saliniculture rapporte moins. Son fils Patern CADERO de la classe 1895 sera mobilisé pendant la guerre. Il déclare alors la profession de domestique. Après l'armistice, il s'engagera dans la gendarmerie.
Au dénombrement de 1886, la famille GUYODO-Penpenic est également installée à Kerbiscon. Jean Pierre GUYODO [2/1/1852 Monterblanc - 27/6/1903 Kerbiscon] et son épouse Marguerite PENPENIC [23/8/1862 St-Avé - 1928] sont cultivateurs avec leur fille âgée de 1 an. Marguerite PENPENIC est issue d'une famille de cultivateurs installéee à La Poussinière à Séné. La ferme emploie 4 gagistes et une bergère. En 1891, la famille compte deux enfants et emploie 4 domestiques. Leurs 5 enfants naitront à Kerbiscon comme nous le précise les sites de genealogie.
Le lieu du décès de son épouse Marguerite nous indique que les Guyodo seront cultivateurs à Kerbiscon jusqu'aux années 1930, ce que confirme les dénombrements de 1921 et 1926. La famille cultivera également des teres à Bézidel.
Le dénombrement de 1926 nous indique que Jean Marie GUYODO [27/8/1885 - 3/10/1951] a pris la tête de la ferme avec son frère André et sa soeur Marie Philomène. La famille accueille leur mère Marguerite qui décède en 1928..Au dénombrement de 1931 on retrouve Jean Marie et marie Philomène GUYODO installés à la ferme de La Poussinière. La ferme de Kerbiscon change de main comme nous l'indeique cette annonce notariale.
Au début des années 30, la ferme de Kerbiscond passe à la famille de Jean Marie RIGUIDEL [30/11/1886-22/10/1959] d'Arradon qui a épousé Anne Marie Mathurine LE PELVE. Cette période concorde avec les dates de naissance de ses 3 filles qui naissent à Vannes en 1924, et à Theix en 1926 et 1928. Sa fille, Anne RIGUIDEL reprendra l'exploitation agricole avec son mari Jean QUESTEL. Après le décès de Jean Marie RIGUIDEL, Cependant, cette annonce de 1933 nous indique que l'activité agricole cesse à Kerbiscon à cette période.
Albert LE PELVE [38/4/1919-26/2/2003}, neveu par alliance rachète le corps de ferme. La ferme de Kerbiscon, au bout du chemin de Balgan reste encore aujourd'hui propriété familiale.
Les Guillanton-Montfort, laboureurs à Balgan :
.La consultation des dénombrements successifs à Séné permet de retracer les familles qui vécurent à Balgan.
La famille GUILLANTON est présente à Balgan en 1841. L'aieul Guillaume LE GUILLANTON originaire du village de Meudon en Saint-Nolff, décèdera à Balgan, Séné en 1848. Son fils, Patern GUILLANTON, vit en 1841 avec ces 4 enfants et un domestique. En 1901, le petit-fils, François LE GUILLANTON et son épouse Françoise LE DRESSAY vivent avec leurs 6 enfants et la ferme emploie un berger, un domestique et une bergère. . En 1906, la famille compte désormais 8 enfants et n'emploie plus qu'un domestique.
Après la 1ère Guerre Mondiale, qui a vu la mort de son premier mari, Louis MONTFORT,dans les tranchées de l'Oise, sa veuve Marie Louise LE GUILLANTON, épouse son beau-frère, Jean Marie MONTFORT.
Leur plus jeune garçon, Louis Albert MONTFORT reprendra le fermage de Balgan. La famille est encore pointée lors du recensement de 1962.
A la retraite de M. Monfort, vers 19xx, Les soeurs PERRIN de Belgamme, installées au château de Coet Ihuel en Sarzeau, dont une, Simone, s'est mariée à Marseille avec Louis MASSIET du Biest, issu d'une famille de militaires d'Hazebrouck, , propriétaires des terres à Balgan, décident de vendre.
La famille LE ROUX de Limur rachète alors la propriété. La batisse reste inoccupée pendant plusieurs années. Le bâtiment était dans un état d'abandon et nous devons au propriétaire actuel, sa restauration.
Les Jouan-Caudal, fermiers à Balgan :
En face la ferme Guillanton-Montfort, existe dès 1810 un autre corps de ferme à Balgan. En 1841, la famille JOUAN est pointée lors du dénombrement.
La famille JOUAN est originaire de St-Nolff et St-Avé. En 1841, les deux frères Guillaume et Jean JOUAN sont à Balgan. En 1886, Jacques JOUAN et son épouse Marguerite LE CALONNEC sont cultivateurs à Balgan. On retrouve le couple âgé au dénombrement de 1901.Leurs enfants, Marie Félix, Marie Vincente et Jean Marie naissent à Balgan.
En 1906, c'est leur fils Jacques JOUAN [1828-1908], devenu veuf qui est cultivateur, aidé de ses deux dernières filles et de son frère Phillipe JOUAN.
Après le décès de Jacques JOUAN, la ferme passe à la famille CAUDAL, avec à sa tête Mathurin CAUDAL.[vérifier si fermiers ou propriétaire] La famille est originaire de Grand-Champ (dénombrement de 1911 et 1921). Le corps d'habitation a dû être remodelé. La date de 1910 figure à la lucarne principale.
La famille est endeuillée pendant la Première Guerre Mondiale. François Marie CAUDAL est tué à l'ennemi à Callone dans les tranchées de la Meuse en avril 1915.
En 1926, son frère Joachim CAUDAL est toujours pointée à Balgan. avec son épouse Julienne ROUXEL. Le couple de cultivateurs est aidée par les beaux-parents. Leur fils, Ange Jean CAUDAL sera à leur suite cultivateur à Balgan. Il se marie en 1953, avec Reine BIHOES, dont les parents tenaient un café à Saint-Léonard. Au début des années 1970, il fera construire la maison néo-bretonne en amont du chemin de Balgan.
De nos jours :
De nos jours, le village de Balgan compte un agriculteur-fleuriste, les Jardins de Balgan; installé depuis 1984, la néo-bretonne de Caudal; l'ancienne ferme des Caudal mise en vente par les héritiers et la longère des Guillanton-Monfort toute restaurée. Au bout du chemin, l'ancienne caserne des douaniers reconfigurée en maison d'habitation.
Camille Rollando nous livre la succession des propriétaires du manoir de Cano dans son ouvrage "Séné d'Hier et d'Aujourd'hui" que l'on peut compléter avec des relevés de réformation de la noblesse et les informations des sites de généalogie.
En 1427, le Sieur de Cano s'appelait Ollivier LOUBELOUS et son métayer Guillaume Le Douarier.
Ainsi la seigneurie de Canno a appartenu successivement à la famille MAYDO : Jean, fils de Simon Maydo (1465), Jacques Maydo et sa mère Dominique de Pouille, veuve d'Yves Maydo, sieur de Tréduday (1539 et 1540), Jean de Bocenit et Bastienne Maydo (1575).
Puis elle est sans doute vendue à Jean BIGARRE, Sieur de la Landelle et de Cano, procureur des nobles bourgeois et habitants de la ville et faubourgs de Vannes, fabricien de la cathédrale, abbé de la confrérie des trépassés et contrôleur des décimes du diocèse x Anne Chedaime, puis à son fils Guillaume BIGARRE X Marie Trumeau. (1643).
La propriété échoit (vente ou succession) à François LE MEILLEUR (1672), François-Xavier LE MEILLEUR (1681), François-Joseph LE MEILLEUR, seigneur de Larré, président au Parlement de Rennes (1729). Une succession la fait parvenir au sen de la famille de GUERRY : Claude de GUERRY x Marie LE MEILLEUR et ensuite Claude Alex Malo de GUERRY..
Carte de Cano avec le moulin entre 1771-1785
A la Révolution les cartes sont rebattues. Le manoir de Canneau ou Cano a du être nationalisé puis vendu.
Il échoit à la famille LE CLAINCHE puis passera par succession à la famille LE THIEC.
Après son mariage avec Laurence Alexis LE BREC, le 18/8/1789, Guillaume LE CLAINCHE [3/10/1763-30/11/1814] s'établit à Séné. Il sera d'ailleurs maire de la comune de 1807 à son décès en 1814., (lire la page sur les maires de Séné). Son premier enfant, Guillaume nait à Saint-Laurent le 7/02/1794, comme Jean François LE CLAINCHE [22/05/1797-16/10/1852] qui mourra à Cano x Anne EHANNO [1813-25/12/1842]. Leur fille Marie Julienne LE CLAINCHE [28/12/1839-13/03/1904] se marie avec un laboureur de Saint-Nolff, Alexis LE THIEC [21/09/1828-14/08/1892].
Au dénombrement de 1841, la famille LE CLAINCHE apparait à Cano.
La confrontation des cadastre de 1810 et 1844 montre l'évolution du bâtis. Le manoir semble ceinturé d'un murêt. Il est à proximité d'une fontaine et d'un étang. Le village de Cano s'est constitué autour du manoir.
Le plan de 1810 laisse apparaitre un demi-cylindre face nord qui pourrait figurer la présence d'un four. Le cadastre de 1844 montre qu'un mur est accolé désormais à "ce four". Sur un autre bâtiment on devine une petite construction accolée au mur qui semble signifier la présence d'un four, aujourd'hui disparu.
Le relevé de la Drac nous donne quelques précisions sur le bâti :
Au dénombrement de 1886, Alexis LE THIEC et sa famille sont installés à Cano.
Louis François LE THIEC sera mobilisé pendant la Première Guerre mondiale et mourra dans la Meuse en avril 1915.
La manoir échoie à son frère Joseph Marie et restera dans la famille jusqu'en 2004. Le nouveau propriétaire du manoir a entrepris de gros travaux de restauration des batiments, notamment la tour détruite en 1928 et la réfection des toitures.
Camille Rollando nous donne l'histoire de la construction de cette chapelle :
Mademoiselle Marguerite Baro m'a raconté l'histoire de cette chapelle. Dans les années 48/49, le recteur François Marie Poëzivara, recteur de 1932 à 1956, avait conçu le dessein, dans un but de décentralisation, de faire construire une chapelle dans la presqu'île de Langle. Le général Le Meut, de Cariel, lui ayant fait un don d'un terrain, il fit du porte-à-porte auprès de ses paroissiens afin de recueillir des subsides. Quand il eut obtenu la coquette sonne de 600.000 francs (anciens), il fît commencer les travaux au milieu de l'année 1950. De nombreux bénévoles mirent la main à la pâte, si bien qu'elle pût être inaugurée par Mgr Le Bellec le 31 décembre 1950.
C'est évidemment une chapelle de service, sans caractère particulier. De forme rectangualire, fenêtres cintrées, murs en ciment. Seule la façade est en moëllons. Au-dessus du portail, une niche contient une statuette en Pierre de Saint-Pierre, patron des pêcheurs et au pignon, le mur se continue dans le clocheton en bâtière."
A l'intérieur, une voûte arrondie en bois et des murs blancs. On y découvre une statue de sainte Anne à qui est dédiée cette chapelle. Derrière l'autel, une peinture murale représentant Sainte Anne et Marie a été réalisée par Brigitte Baert.
Les vitraux posés aux fenêtres cintrées en 2001 éclairent et réchauffent le lieu.(lire article sur les vitraux de Séné)
En 2010 des bénévoles ont entièrement rénové la chapelle. Extrait du Télégramme du 31/07/2010 :
Le permis accordé, en novembre1949, de nombreux bénévoles se mettent à l'oeuvre. «Ils ont pris les pierres pour les fondations dans les champs alentours, tandis que le bois de la charpente provient de la propriété Le Normand, plus connue sous le nom de ?la maison rose?, qui était autrefois une cidrerie», explique Jean Robic, le président de l'association Les Amis de la chapelle Sainte-Anne. L'inauguration a eu lieu le 31décembre 1950, pour un coût total de 230.000EUR. Jusqu'en 1992, un office y avait lieu toutes les semaines. La chapelle peut aussi s'enorgueillir de la présence d'une magnifique fresque, représentant Sainte-Anne et Marie. «Elle a été réalisée par Brigitte BAERT, artiste renommée ayant notamment oeuvré à la chapelle Sixtine», explique Jean Robic. En 2001, plusieurs vitraux, intégralement financés par des dons, ont enrichi les murs. Après de premiers travaux urgents, en 1998, la chapelle a connu un nouveau coup de jeune ce mois-ci, quelques bénévoles ayant consolidé les murs et entièrement repeint l'intérieur et l'extérieur. Des travaux notamment financés, comme en 1998, par Les Amis de Port-Anna.
Photo extraite du bulletin paroissial Le Sinagot.
Les croix de Penhoët et Kervello se resemblent par leur taille et leur discrétion.
Voici ce qu'écrivait sur la croix de Penhouët, l'ancien curé de Séné, Joseph Le Roch [1968-1980], très érudit, qui insérait de temps à autre dans le bulletin paroissial "Le Sinagot" des articles sur l'histoire de Séné, et notamment son patrimoine chrétien.
Il accompagnait la photo noir et blanc de la croix de Penhouët qu'il appelait "La Croix de la Cité du Bourg" de ce texte :
Comment l'appeller autrement cette petite croix ignorée de la plupart des Sinagots, alors qu'elle ne se trouve qu'à 200 mètres de l'église paroissiale ? Nous pouvns la voir maintenant à la périphérie, côté Est, de la Cité du Bourg, à l'entrée du chemin qui mène de cette cité au hameau de Gout-Men-Cho (nouveau lotissement).
Cette croix, disposée sur une table de granit, à même le sol, rapelle, par ces proportions, celle de Keravelo : environ 0,60 m de haut et 0,50 m de large. Les enfants du bourg, autrefois, aimaient s'ébatre tout à l'entour. Ils veanit la fleurir et certain d'entre eux, bien longtemps après, ont craint de la voir disparaître au moment de l'implantation de la nouvelle Cité. Dieu merci ! il n'en est rien ! et nous espérons que les habitants de cette cité veilerons ésormais à l'entretien de ce minuscule, mais combien émouvant, témoin de la Foi des Siangots du bourg.
L'existence de cette croix nous est relatée par Emile MORIN dans deux articles du journal municipal de 1986. Elle fut "redécouverte" à la faveur de travaux pour le nouveau lotissement et ensuite replacée par la municipalité dans son lieu actuel.
Une autre croix, au lieu-dit Keravello lui ressemble.
En face de la ferme de Keravello, sur un talus, se voit une petite croix de granit encastrée dans un socle également de granit. Elle ressemble un peu à la croix de Penhoët.
Cette croix monolithique sur une base rectangulairedaterait du XVI° siècle et aurait été déplacé de son lieu d'origine.
Elle est toutefois situé sur l'ancienne voie principale qui reliait Séné à Vannes, avant que la digue du moluin de Cantizac soit élargie et transformée en véritable route.
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