L'ordre de la Visitation fout fondé en 1604 à Annecy. Jeanne-Françoise Frémyot, baronne de Chantal, jeune veuve de 28 ans et mère de quatre enfants, rencontre à Dijon l'évêque de Genève, François de Sales. Entre eux, va s'établir une grande amitié spirituelle, qui va la pousser à venir s'installer près de lui à Annecy et à fonder l'Ordre de la Visitation Sainte-Marie.
L'ordre va se développer rapidment et parvenir dans l'ouest de la France, En 1635, les soeurs de la Visitation, à l'étroit dans leur couvent du Croisic viennent s'établir à Vannes, où elle construisent un couvent en 1652. Aujourd'hui, derrière la mairie, sur la parking subsiste des arcs, ultimes vestige de ce couvent qui fut également le siège de la Caserne des Trente.
Outre les immeubles situés à Vannes, les religieuses de la Visitation avaient aussi quelques propriétés répandues dans les paroisses limitrophes comme Elven et Séné.
En 1714, le 30 janvier, par acte au rapport de M. Le Barbier, notaire royal, les religieuses de la Visitation de Vannes acquirent de dame Renée Truillot, épouse et procuratrice générale d’écuyer Guillaume Le Bartz, « avec promesse et obligation de toute garantie, le lieu et maison noble d'Auzon, avec ses appartenances et dépendances, situées en la paroisse de Séné, y compris une pièce de terre sous vigne, cernée de murailles, contenant environ un journal de terre, autrefois appelée la vigne de Randrecar ou de Callac, proche la dite maison d'Auzon, et une autre pièce de terre, contenant environ deux journaux, située en la motte d'Auzon, à la charge aux dites religieuses de tenir et relever les dites maisons d'Auzon et deux pièces de terre prochement et noblement du Roi notre sire, sous la cour de Vannes, à devoir de rachat, foi et hommage ;
On reconnait là la belle demeure d'Ozon avec son enceinte en mur de pierre, qui ironie de l'histoire, a été planté d'une vigne en 2020-2024.
En 1714 encore, le 22 février, par acte au rapport de M. Le Barbier, « Messire Jean de la Monneraye, [5/12/1666-16/12/1737] chevalier, seigneur de Bourgneuf, et dame Marguerite Le Mézec,[10/12/1682-25/11/1755] son épouse d'Auray, vendirent aux Religieuses de la Visitation la maison, terre noble et seigneurie de Cantizac et la Salle, situées en la paroisse de Séné, comprenant : le manoir principal et ancien du dit Cantizac avec les logements, pourpris, cours, jardins, vergers, fuie, garennes, bois de haute futaie et de décoration, rabines et taillis, prés et prairies ; — la métairie de Cantizac, avec tous ses logements, terres labourables, pâtures et friches, prés et prairies, jardins et vergers, vignes et étang ; — les quatre métairies nommées le grand et le petit Guergelen et le Guerneué : deux desquelles métairies sont à présent appelées Kervilio, et les deux autres Keravelo ; — la maison du moulin de Cantizac et celle du clos de Coetihuel, dépendant des dits pourpris, — les deux moulins à mer de Cantizac et d'Herbon, avec leurs chaussées, étangs, refouls, logements, issues et franchises ; — une maison ruinée, avec ses prés, terres labourables, landes, pâtures et vignes, nommée Penn-er-Sal ; — les rentes foncières et censives, dépendant des dites terres de Cantizac et de la Salle, droit de banc et enfeu prohibitifs, tombes élevées dans le choeur et chanceau de l’église paroissiale de Séné, et autres droits honorifiques et de prééminence appartenant aux dites terres et seigneuries de Cantizac et de la Salle ; — de plus le droit de four à ban de la paroisse de Séné et droit de bannalité, reconnus par les commissaires du roi le 28 décembre 1689 et le 19 mai 1690 ; — le tout échu à la dite dame de Bourgneuf des successions d’écuyer Julien Le Mézec, sieur de Saint-Jean, et de dame Marguerite Champoing, ses père et mère ;
« A la charge eaux dites religieuses de les tenir et relever prochement et noblement du roi notre sire, sous son domaine et juridiction de Vannes, et de payer pour l’avenir, et à compter du jour de Toussaint dernier, les rentes par argent et grains, qui se trouveront dues tant au dit domaine qu’à autres ; la dite vente et cession ainsi faite entre parties, pour et en faveur de la somme de 30,000 livres tournois de principal et accessoires... » (Présidial. B. 315. p. 69).
En la même année le 23/08/1714, les mêmes religieuses restèrent adjudicataires des maisons et métairies de Kerdavy et de Cariel, avec un moulin à vent, le tout situé en la paroisse de Séné ; ces biens provenaient de la succession bénéficiaire de Robert Loyer et de Nicole de la Roche, sa femme, et furent vendus, en la juridiction de l’abbaye de Saint-Georges de Rennes, pour la somme de 15,050 livres tournois. (Présidial. B. 315. p. 119)
Les biens de la communauté étaient administrés par la supérieure, assistée d’un conseil de discrètes. Chacune d’elles était élue pour trois ans, et pouvait être continuée pendant trois autres années, après lesquelles il fallait une interruption.
A la Révolution, la terre de Cantizac et ses dépendances furent acquises, le 20 avril 1791, par M. Périer, de Lorient, au prix de 85,000 livres.