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Remerciement à Yannick ROME.

Le Suffren est un cuirassé français, mis à l'eau le 1899 et coulé avec son équipage le 26 novembre 1916, au large de Lisbonne. Il s'agit d'une amélioration de la classe Charlemagne. Il fut nommé en l'honneur de l'amiral Pierre André de Suffren.

LE FLOCH Suffren

En 1915, le Suffren est le navire amiral d'une escadre de quatre cuirassés français, commandée par le contre-amiral Guépratte, qui participa aux opérations navales dans les Dardanelles. Pendant l'attaque du Détroit des Dardanelles le 18 mars 1915, le Suffren fut gravement endommagé par l'artillerie ottomane qui causa des voies d'eau, rendant les canons inopérants. Le Suffren dut se rendre à Malte pour effectuer des réparations.

Après avoir participé aux opérations à Gallipoli et à Salonique, le Suffren faisait route vers Lorient pour se ravitailler lorsqu'au large des côtes portugaises, près de Lisbonne, il fut torpillé par un sous-marin allemand U-52, le 26 novembre 1916. Les dégâts qui lui avaient été infligés aux Dardanelles ne lui permettaient d'aller qu'à 10 nœuds, mais le mauvais temps réduisait encore sa vitesse à 9 nœuds ; de plus il était sans escorte au moment de l'attaque. La torpille atteignit les moteurs et le Suffren coula en l'espace de quelques secondes, emportant par le fond ses 648 membres d'équipage.

http://www.histomar.net/GSM/htm/suffren.htm

Les U 52 et U 35 en surface en 1916.

LE FLOCH SM U 52 meeting U 35

 

Parmi les hommes disparus ce 26/11/1916, figure Auguste Louis Marie LE FLOCH né à Séné le 27/05/1869 à Montsarrac. Sa famille n'est pas sinagote de souche et pour cause, le père, Edouard Le Floch est matelot des doaunes. De nombreux marins et soldats seront issus de cette profession. Nombreux seront à épouser des filles de Séné et finir leur jours à Séné. Les douaniers donnerons même un maire à notre commune.

LE FLOCH Extrait 1869

A cause des mutations dans les douanes, la famille n'est plus à Séné au dénombrement de 1906.

Auguste Le Floc a été engagé volontaire.

Résidant à Larmor-Plage avant la guerre son nom figure au monument aux mort de Larmor-Plage.

LE FLOCH larmor plage.jpg

 

 

 

 

Une économie de guerre à besoin de beaucoup de matières premières, du charbon pour l'industrie et des armes, des métaux pour la construction navale et l'armerment et encore des denrées pour alimenter un pays en guerre. Le rôle de la marine marchande a été primordial pour faire tourner une économie tournée vers la guerre.

Le marin sinagot Célestin JACOB a péri en mer embarqué dans un navire de commerce à la précieuse cargaison. Qui était-il et dans quelles circonstances a-t-il disparu en mer ?

 

Célestin Joseph Marie JACOB : 28/01/1888 - 3/11/1916

Le monument aux morts de Séné compte 86 noms dont celui de Célestin JACOB.

Jacob Célestin mort

Les registres des décès de Séné ne semble pas répertorier la mort de ce soldat dans leur pages qui vont de 1914 à 1930.... Comment dès lors retrouver sa trace et renseigner sur les circonstances de sa disparition ?

La consultation des tables décennales nous permet de retrouver un "Célestin Joseph Marie JACOB".

JACOB Célestin Table décennale

Son existence nous est confirmée par son extrait d'acte de naissance mais celui-ci ne comporte aucune mention marginale de son décès. Célestin Joseph Marie JACOB est né à Séné au village de Langle le 28/01/1888.

Jacob Célestin 1888

La consultation méthodique du registre du dénombrement de 1906 permet d'identifier la famille Jacob à Langle. La maman est épicière, le père et les garçons marins. La famille emploie une servante.

JACOB Célestin famille 1906.jpg

Mais est-ce bien notre "Poilu" ?

La consultation des fiches de matricule des archives du Morbihan nous donne une information supplémentaire, la date de son décès et son enregistrement dans la ville du Havre. Il n'a pas été retranscrit sur Séné. Aucune donnée sur sa conscription ou ses états de services.

JACOB Matricule mort

Que c'est-il passé ce 3 novembre 1916 ?

L'absence de parcours militaire sur la "campagne d'Allemagne" laisse penser à un marin de marine marchande (voir autres cas Danet, Guyomar..).

En cherchant sur internet avec comme mot clef la date du 3 novembre 1916, on finit par trouver avec pas mal d'attention et de patience un site qui parle d'un navire disparu en mer à cette date, le PML1.

De fil en aiguille on apprend que le PLM1 est un bateau de la Société Nationale d'Affrêtement, filiale d'une compagnie de chemin de fer, basée au Havre, ville où a été enregistré le décès de Jacob Célestin.

La magie d'internet nous fait attérrir sur un site qui donne toutes les caractéristiques de ce bateau :

PLM1 détail

En cliquant sur les forums on finit par trouver les circonstance de la dispariton du bateau et sa mission.

Le PLM1 de la Société Nationale d'Affrêtement venait de quitter le port anglais dans les Cornouiailles à Penzance avec sans doute dans ses soutes de l'étain. La ville anglaise avant guerre est connue pour ses mines d'étain et ses fonderies. Le métal est précieux pour confectionner les conserves de fer blanc qui serviront à produire des aliments en conserve pour les soldats.

Le PLM1 a-t-il été torpillé ?

Un internaute emet l'hypothèse d'une disparition en mer dans la tempête . Il retrouve le bulletin météo de l'époque.

JACOB météo nov 1916      JACOB Edison Light PLM1

 

Enfin un autre abonné du forum 14-18 a retrouvé au Havre le compte-rendu du Tribunal :

   Jugement rendu le 7 mars 1919 par le Tribunal civil du Havre et transcrit au Havre le 3 avril 1919 (Registre des actes de décès de la ville du Havre, Année 1919, f° 52, p. 6.090, acte n° 1.388).   
    « Attendu qu’il est établi par les pièces et documents versés au dossier que le vapeur P.L.M., immatriculé au Havre, numéro quinze cent soixante-et-onze, armé au Havre, parti de Penzance le trois novembre mil neuf cent seize à destination de Marseille avec un équipage de vingt-huit hommes, dont six officiers, a été perdu corps et biens au cours des violentes tempêtes qui ont sévi dans l’Atlantique et notamment dans le Golfe de Gascogne pendant le première quinzaine novembre mil neuf cent seize ; ... »

Parmi les hommes d'équipage disaprus on lit :

"JACOB Célestin Joseph Marie, né le 28 février 1888 à Séné (Morbihan) et y domicilié, Second mécanicien, inscrit à Vannes, n° 1.213. Fils de Jean Marie JACOB et de Prudence Marie NOBLANC. Célibataire. "

Célestin Joseph Marie JACOB avait 28 ans lorsque son navire le PLM1 ayant chargé de l'étain dans le port des Cornouailles de Penzance est pris dans une violente tempête et disparait en mer.

Son nom figure au monument aux morts de Séné.

 

Enfin la consultation de sa fiche d'Inscrit Maritime confirme ce décès en mer.

JACOB Célestin PLM1

Pendant la guerre Célestin JACOB aura servi dans différentes unités.

JACOB Célestin Marine guerre

 

 

 

 

On se sera pas étonné de compter 16 marins nés ou domiciliés à Séné et "Morts pour la France" pendant la guerre de 14-18.

Parmi ces marins, il y avait des soldats et il y avait des marins de la marine marchande qui oeuvraient à l'effort de guerre. Les marins Danet et Jacob sont morts dans leur mission. Dans quelles circonstances et qui étaient-ils ?

 

Julien Marie DANET : 25/04/1890 - 16/02/1917

Il est né à Cadouarn le 25/04/1890, comme l'indique son acte de naissance, ses parenss sont alors pêcheurs.

DAENT Julien Marie Extrait

Comme beaucoup de jeunes garçon de son âge; il devient mousse dans la marine. Son premier bateau en juin 1904 est le canot Joseph Louis Marie

DANET Julien Marie Mousse

On le retrouve lors du dénombrement de 1906 avec ses deux soeurs et ses parents.

DANET Julien Marie 1906

Son acte de décès au registre d'état civil de Séné nous apprend qu'il est à bord du cargo charbonnier le NIOBE alors que celui-ci est torpillé par un sous-marin allemand le 16/02/1917.

DANET Julien Marie NIOBE

Le NIOBE est un navire auxiliaire construit par les chantiers Sunderland Shipbuilding, South Dock, Sunderland, en Grande-Bretagne pour le compte de la Société Navale Caennaise.
Mis à flot : 1905  
Terminé : 01.1906
En service : 01.1906 (MM)
En service : 20.12.1915 (MN)
Retiré : 16.02.1917    
Caractéristiques : 1 319 tjb ; 1 900 tpl ; 72,80 x 10,48 x 4,26 m ; 1 050 cv ; machine à triple expansion.  
Armement : N.C.   
   
Le cargo charbonnier à vapeur NIOBE effectue une traversée Cardiff – Bordeaux avec du charbon. Il est torpillé et coulé le 16/02/1917 dans le Golfe de Gascogne à 8 milles dans l’W de la bouée des Baleines par le sous-marin allemand UC 21 (OL Reinhold Satzwedel) par 46°14,4N et 001°48,7W.

Sur 32 hommes qui étaient à bord, 14 seulement ont pu être sauvés par un bateau bellilois. On compte une dizaine de disparus. 

Sa fiche d'inscrit maritime porte une information complémentaire :

DANET Julien Marie NIOBE fin

Le corps du matelot sinagot Julien Marie DANET, célibataire, âgé de 27 ans, est toutefois repêché près de La Rochelle en présence de l'agent d epolice auxiliaire et du garde champêtre. Il sera inhumé au cimetière de La Pallice à La Rochelle le 19/02/1917 comme l'indique son acte de décès.Son nom figure au monument aux morts de Séné.

DANET Julien Marie 17

 

Louis Pierre ROLLAND : 20/09/1889 - 17/07/1918

Le site "geneanet" nous donne une première piste sur une  "ROLLAND Louis" natif de Séné et décédé lors du torpîllage du Saint-Georges.

ROLLAND Louis GENEANET

La confrontation de ces données avec celles de l'état civil permet d'éliminer des homonymes et d'identifier Louis Pierre ROLLAND né à Séné le 20/09/1899 et non en 1889. Cette erreur permet d'avoir un doute sur les informations de geneanet qui malgré tout ouvrent une piste de recherches...

 Rolland Extrait 1899

Le dénombrement de 1911 indique que ce Louis Pierre Rolland est le fils aîné de la famille rédidant à Bellevue. Le père Louis Marie qui était matelot des douanes est décédé.

Rolland Louis Pierre 1899

Un autre site indique que ce bâtiment de marine, le Saint-Georges (1894-1918), ex-cargo Patrator racheté en 1917 par l'armement D. Hyafill d'Oran a été renommé Saint-Georges. Le Saint Georges est torpillé et coulé par le sous-marin U-60, à 15 milles au SW d'Hartland Point, lors d'un voyage au départ de Penarth ville près de Cardiff où il venait charger du charbon et à destination de Rouen.

Cependant un site spécialisé sur les sous-marins allemends précise que le St-Geroges fut coulé le 17/07/1918.

Rolland st george

17 juillet 1918 : Alors qu’il allait de Penarth (Pays de Galles, Royaume-Uni) à Rouen avec un chargement de charbon, torpillé et coulé par le sous-marin allemand U-60 (Kapitänleutnant Franz Grünert), à 15 milles dans le Sud-Ouest d’Hartland Point (Devon, Royaume-Uni), par 50° 47’ N. et  04° 38’ W. Les survivants sont recueillis par le navire norvégien Dana. 11 victimes.

On cite aussi la liste des matelots disparus avec un certain Louis Rolland de Vannes, sans doute parce qu'il est "Inscrit maritime" à Vannes et non natif de Vannes. Son nom n'apparait pas au monument aux morts de Vannes.

Rolland croix guerre  pages1418 copie

Ce n'est que la consultation de sa fiche d'inscrit maritime à Lorient qui permet éclaire parfaitement. Louis Pierre ROLLAND en 1912 à l'âge de 13 ans commence sa vie de marin en tant que mousse sur le canot Saint-Louis à Séné. Ensuite il embarque sur la goëlette Ravissante puis sur l'Eugène Gaston. Il change de bateau pour des vapeurs et devien novice, soutier et ensuite chauffeur.

Rolland Louis Pieere mousse

 

ROLLAND St George decès

Louis Pierre ROLLAND est bien à bord du Saint-Georges au large du Pays de Galles lors de son torpillage. Il transportait du charbon à destination du port de Rouen. C'est dans cette ville que le tribunal statuera sur le décès du marin sinagot le 17/07/1918 âgé de 19 ans.

Son décès n'a pas été transposé à l'état civil de Séné mais le jeune Sinagot est bien inscrit sur la liste gravé du monument aux mort.

 

 

 

 

 

 

 

L'étude menée sur les soldats de Séné porte sur les 86 Poilus inscrits au monument au morts et tient compte des "5 Oubliés" ainsi que des soldats natifs de Séné au nombre de 24.

Le total s'élève donc à 118 soldats natifs ou domiciliés à Séné.

Le tableau suivant, établi à partir des fiches "Mémoire des Hommes", des fiches de matricules des Archives et de l'état civil de Séné, indique que 23 soldats sont morts de maladie.

SENE 14 18 TABLO

Cela représente 1 soldat sur 6 qui n'est pas mort au combat. 16% de mortalité liée à des maladies révèlent des conditions d'hygiène déplorables tant sur le front qu'à bord des bâtiments de la marine.

Il s'agit essentiellement de maladies des voies respiratoires notamment la tuberculose, à mettre en relation avec les conditions dans les tranchées en hiver, la boue et la pluie pour les combattant à terre et pour les marins, la grande majorité des morts de maladie, sur le compte des conditions à bord, l'humidité et le manque d'hygiène.

 Une affiche de l'époque parle même de "blessés de la tuberculose".

SENE Tuberculose affiche

Cet échantillon de Poilus sinagots montre qu'un seul est mort de maladie sur le front sans avoir pu être évacué dans un hôpital.

10 soldats ont eu "la chance" de finir leurs derniers jours chez eux à Séné après être passés dans un hôpital.

3 soldats sont morts à l'étranger, hopital de Casablanca, hôpital de La Havane ou de Giurgiu en Roumanie. Ces exemples nous rappellent que la guerre fut bien mondiale.

9 autres soldats sont morts dans des hôpitaux en France en arrière du front.

 

Au delà de cette statistique, intéressons nous au sort de quelques uns de ces soldats de Séné.

Partie 1/3 :

LE BIGOT Jean Marie : 18/11/1888 - 29/10/1918

LE BRAS Ferdinand Mathurin Marie, 30/03/1882 - 22/02/1915

LE MENACH Louis Marie Francis : 17/09/1884 - 2/01/1919

Jean Marie LE BLOHIC : 22/02/1888 - 14/06/1916

Armel Pierre Marie BOURVELLEC : 26/08/1886 - 16/03/1920

Jean Marie Joseph GAREC : 11/06/1895 - 18/10/1917

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LE BIGOT Jean Marie : 18/11/1888 - 29/10/1918 Célibataire

Voici ce que nous dit de lui sa hiérarchie : "Le Bigot Jean Marie n° matricule 8588 classe 1908. Au front depuis le début de la campagne, novembre 1914 et en Orient depuis juillet 1917, a toujours fait preuve d'antrain et de courage dans les situations les plus dangereuses.  Bon pointeur. Blessé à la poitrine par réclatement de la pièce le 9 juin 1918 au cours d'une tir sur les tranchées bulgares. Je cite le canonnier le Bigot comme un exemple de service dévoué. Le Colonel Commandant signé Bouguitechevitz."

Cet exemple nous rappelle que la Bulgarie s'est rangée du côté des "Empires" centraux d'Allemagne, d'Autriche-Hongrie et ottoman.

Jean Marie LE BIGOT est né à Vannes le 18/11/1888, son père est cultivateur à Bohalgo. La famille viendra s'établir à Kernipitur et on retrouve au dénombrement de 1911 trace de son frère Joseph Marie et de sa soeur Marie Perrine. Pour cette raison, Le Bigot est inscrit au monument aux morts de Séné.

Les "Le Bigot" seront endeuillés 3 fois en cet automne 1918, quelques semaines avant l'armistice. Le frère cadet, François Marie Pierre LE BIGOT né le 22/11/1897, sera gazé à Cempius (Oise) le 6/09/1918; Leur domestique de ferme, François Marie BREDOUX, caporal au 264° Régiment d'Infanterie, décédera à Sommety Tahure le 30/09/1918.

Jean Marie Le Bigot décède quant à lui à l'hôpital de Salonique le 29/10/1918 des suites d'une maladie contractée durant le service.

LE BIGOT Famille Kernipitur 1911

 

LE BRAS Ferdinand Mathurin Marie, 30/03/1882 - 22/02/1915 marié

Ferdinand Mathurin LE BRAS est né à Séné le 30/03/1882. Sa famille habite Kerarden comme l'indique le dénombrement de 1906. Son père est marin et sa mère, ménagère c'est à dire femme au foyer.

LE BRAS Morio Famille 1906b

A l'âge de 20 ans le jeune LE BRAS effectue sa conscription. Il est encore domicilié à Séné. comme l'indique sa fiche de matricule.

LE BRAS Ferdiand Portrait

LE BRAS identité

Par contre son prénom n'apparait pas au dénombrement de 1911 aux cotés de ses frères et soeurs. Est-il déjà sur Vannes ? Il y contracte mariage avec Marie Joséphine PROSPER le 2/10/1912 comme l'indique la mention marginale de son extrait de naissance. Désormais domicilié à Vannes, ce natif de Séné sera inscrit au monument aux morts de Vannes.

LE BRAS décès Casablanca

Sa fiche "Mémoire des Hommes" nous indique qu'il est marin à bord du Duchayla quand il est transporté à l'hôpital de Casablanca au Maroc où il décède le 22/02/1915 d'une tuberculose pleurale.

LE BRAS DuChayla

Du Chayla : Croiseur de 2ème Classe lancement. 1896 Escadre Méditerranée, occident et du Levant Cap. de vais. BENOIT 06/1907 Déplact. 3950 tx., long.99 m, larg. 14 m, tirant d'eau 6,25 m, vitesse 19,8 n, coût 7.857.000 F, pont cuirassé 80 mm
Armement : 6 canons de 164 mm, 4 canons de 100 mm, 15 pièces d'art. légère.
Équipage : 14 officiers et 385 hommes.

 

LE MENACH Louis Marie Francis : 17/09/1884 - 2/01/1919

Louis Marie francis LE MENACH nait aux Quatre-vents en Séné le 17/09/1884 au sein d'une famille de cultivateurs comme son extrait de naissance et le dénombrement de 1911 l'indiquent.

LE MENACH 4 Vents

A l'âge de la conscription, il est engagé volontaire pendant presque 4 ans de mai-1903 à nov-1907. Sa fiche de matricule ajoute qu'il sera mobilisé le 2/08/1914 et intègre le 116° régiment d'artillerie de Vannes le 12/08/1914. Il est blessé gravement sur le front français le 28/02/1915 sur la butte de Vauquois située à 25 km à l'ouest de Verdun. A Vauquois, Allemands et Français expérimentent la "guerre des mines" dans des galeries creusées sous la butte. Assauts et explosions feront 3000 morts du 28/02 au 4/03 de 1915.

http://butte-vauquois.fr/histoire-de-vauquois/

LE MENACH Louis DECEDE

Comme l'indique sa fiche, après 7 mois de soins et convalescence, il part pour l'Armée d'Orient le 1er octobre 1917. Après une période de neutralité, et contrairement à la Bulgarie, la Roumanie déclare la guerre à l'Allemagne et à l'Autriche-Hongrie. A l'issue de la guerre la Roumanie réussira à réunir sur un seul territoire l'ensemble de sa population roumanophone.

Après le 11/11/1918, la guerre continue quelques mois encore dans les Balkans où la Roumanie combat encore les Hongrois. Loin de rentrer au bercail, Le Menach contracte sur les bords du Danube, la fièvre typhoïde en décembre 1918 avant d'être évacué à l'hôpital de Giurgiu où il décède le 2/01/1919.

Son corps repose au carré militaire Français de Bucarest. L’orthographe du nom de famille est différente entre la croix funéraire (LEMEYNAC).

Le Menach carre bucarest

 

Jean Marie LE BLOHIC : 22/02/1888 - 14/06/1916

L'extrait de naissance de Jean marie Le Blohic nou sindique que son père est marin, sa mère pécheuse et que la famille habite le village du Meniech à Séné en 1888.

LE BLOHIC Extrait

Le dénombrement de 1906 nous décrit la famille Le Blohic composée des parents et de quatre enfants. Jean Marie l'ainé des garçon est pêcheur. Le dénombrement de 1911 ne renseigne pas plus.

LE BLOHIC Jean Marie 1906

Sa fiche d'inscrit maritime nous indique qu'en 1901 à l'âge de 13 ans il a son premier poste de mousse au sein du canot "Cours Après".

LE BLOHIC mousse

En 1912, il se marie à Séné avecJeanneMarie DANET du village du Meniech. Le couple déclare la profession de pêcheur et pêcheuse.

C'est tout naturellement qu'il fera sa conscription dans la marine et pendant la campagne d'Allemagne il est torpilleur sédentaire à la base fixe de Lorient, affecté à la caserne du 3° Dépôt comme l'indique sa fiche "Mémoire des Hommes" et sa fiche "d'Inscrit Maritime".

LE BLOHIC 3 dépot

On lit qu'il décède d'une fièvre paratyphoïde non épidémique avec la mention "qui peut avoir été contractée en dehors du service".  Il en meurt le 14/06/1916 et il est inhumé à Séné le 16 juin. Il sera reconnu "Mort pour la France". On lit égalemement que sa veuve a eu droit à une allocation pour soutien de famille.

LE BLOHIC Lorient2

LE BLOHIC décès inhumé

Le registre de la paroisse de Séné nous confirme que jean marie LE BLOHIC fut enterré au cimetière communal.

LE BLOHIC inhumation

Armel Pierre Marie BOURVELLEC : 26/08/1886 - 16/03/1920

Le cas de Bourvellec intrigue. Sur le monument aux mort, il est inscrit avec une faute d'orthographe qui met un doute. La consultation des registres de l'état civil de Séné nous donne bien un "Bourvellec Armel" décédé en 1920 bien tard après l'armistice de 11 novembre et sans aucune mention marginale de "Mort pour la France".

Bourvellec monument

Au dénombrement de 1911 on retrouve la trace d'un Bourvellec mariée à Marie Honorine ALANIOUX. Ce mariage et bien porté sur l'acte de naissance de Bourvellec. Le site "mémoire des Hommes" ne répertorie pas de Bourvellec mais donne un autre soldat né à Séné au nom de Le Bourvelec, fusilier marin mort à Dixmude. Il y a-t-il erreur de personne ?

BOURVELEC Armel famille

Bourvellec Extrait

La fiche de matricule aux Archives du Morbihan nous indique qu'il s'agit d'un militaire "Inscrit Maritime" et confirme son décès à Séné le 16/03/1920 bien loin du front. La consultation des archives au service de documentation de la marine à Lorient nous permet d'y voir plus clair.

Bourvellec marin

Armel Pierre Marie BOURVELLEC fait se début en tant que mousse sur le canot "Fleur de Marie" le 15/04/1899 à l'âge de 13 ans. Il deviendra par la suite "novice" en 1903 et enfin matelot en 1905 à bord du canot le "Jeanne d'Arc".

Son axtrait de mariage nous apprend qu'il vit comme sa future épouse à Langle et il se marie le 5 septembre 1910 avec Marie Honorine ALLANIOUX.

Pendant la campagne d'Allemagne on le retrouve donc matelot dans la marine. Son dernier poste est sur le Cassard où il contracte sans doute la tuberculose. Il rejoint le 4° puis 3° dépôt à Lorient avant d'être réformé-1 et rejoint son domicile. Il souffre de tuberculose pulmonaire bilatérale (les deux poumons) ouverte.

Bourvellec guerre

Cependant, pendant sa convalescence il va continuer à être marin jusqu'au 15/06/1919. Il décède à Séné 9 mois plus tard. Sa maladie contractée pendant le service lui vaut d'être déclaré "Mort pour la France" et son nom est gravé avec une faute d'orthographe au monument au morts de Séné.

Bourvellec tuberculeux

 

Bourvellec Armel Tuberculose  Bourvellec Cassard

 Armel Pierre Marie BOURVELLEC a été inhumé à Séné au cimetière communal le 17 mars 1920. Il était le beau-frère de Honoré ALLANIOUX dont il avait épousé la soeur Marie Honorine  ALLANIOUX le 5/09/1910.

BOURVELEC Inhumation

Jean Marie Joseph GAREC : 11/06/1895 - 18/10/1917

 GAREC JM extrait

 

Jean Marie GAREC naît sur l'Ïle d'Arz. Son père est meunier sur l'île. Cependant, face au début des machines à vapeur (lire histoire du moulin de Cantizac à Séné) et à l'essor du transport, le moulin à marée de l'île d'Arz ne moudra bientôt plus de blé ou de sarrasin. La famille Garec vient s'installer à Séné. On la retrouve au dénombrement de 1911 et elle compte 8 enfants. Jean Marie est le 4° et dernier à être ildarais de naissance. Les quatres autres enfants sont sinagots. La traversée de la famille pour Séné a eu lieu entre 1895-1897. Le père s'est reconverti en laboureur-paludier, les deux fils les plus âgés sont marins pêcheurs, Jean Marie aide son père à cultiver la terre.

GAREC JM famille

 

Il faudra consulter la fiche d'inscrit maritime de Jean Marie GAREC. Les archives du Morbihan dispose de celle de son frère qui reviendra sain et sauf de la guerre.

La fiche "Mémoire des Hommes" nous indique qu'il décède des suites d'une pleurésie hémorragique contractée pendant le service. Il est évacué vers l'hôpital complémentaire de Verneuil sur Avre qui occupe l'école Les Roches Blanches.

GAREC deces maladie 

Un hôpital complémentaire n'est pas un seul bâtiment mais un réseau d'établissements en liaison avec le principal hôpital.

HC n° 33  Verneuil-sur-Avre - Ecole des Roches, Les Roches - 528 lits - Fonctionne du 4 août 1914 au 30 décembre 1917 -
Annexes: Ecole maternelle, rue Croix Saint-Pierre - 52 lits - Fonctionne du 11 novembre 1914 au 22 décembre 1917 -
Maison Mlle Desbrosses, rue Gambetta - 27 lits - Fonctionne du 2 novembre 1914 au 10 février 1916 -
Hospice, rue des Marronniers - 70 lits - Fonctionne du ? au 3 janvier 1919 -
Château du comte de Jarnac, à Condé-sur-Iton - 25 lits - Fonctionne du 10 octobre 1915 au 3 janvier 1919 -
Patronage "La Jeunesse Vernolienne" - ? - Fonctionne du 3 novembre 1914 au 20 septembre 1917 -
Abbaye Saint-Nicolas - ? - Fonctionne du 3 novembre 1914 au 22 décembre 1917 -
? , rue des Canons - ? - Fonctionne du ( ? au ? ) -

 

Jean Marie Joseph LE GAREC décède malgré les soins le 18/10/1917. Son corps est enterré dans le cimetière et sa tombe est encore visible aujourd'hui. 

Il a du "profiter" d'une permission car il se marie le 3 juin 1917 à Séné avec Augustine Marie CORLAI domestique de ferme à Gressigna; L'acte de maraige mentionne qu'il est actuellement mobilisé au régiment de fusiliers marins.

GAREC tombe verneuil   GAREC mariage CORLAI 1917

GAREC Ecole des Roches Verneuil 1900

 

 

 

Le transport de charbon était un maillon important de la révolution industrielle. Au débuut de XX°siècle, des compagnies de transport maritime assurent le transport de charbon depuis le Roayume Uni vers la continent ou les îles.

Le récit de ces deux marins charbonniers, péris en mer, nous montre que l'activité n'était pas sans danger.

PIERRE Ange Marie [24/05/178 Kerarden 04/03/1912 ] Vapeur Belle Ile

Georges Marie JEAN [ 22/01/1878 Ile d'Arz 18/11/1916 ] Charles LE BORGNE

 

PIERRE Ange Marie [24/05/178 Kerarden 04/03/1912 ] Vapeur Belle Ile

Une mention marginale sur le registre de décès de Séné interpelle l'historien local. On y apprend que Ange Marie PIERRE est déclaré par le Tribunal de Nantes disparu en mer en date du 4 mars 1912. Il laisse une veuve Marie Julienne KERIO épousé le 9/1/1905.  On lit qu'il était chauffeur sur le vapeur BELLE ILE.

1912 PIERRE Décès

On vérifie avec méthode son acte de naissance qui comporte bien la mention marginale de son marriage.

1878 PIERRE Ange Marie Extrait

L'identité du marin vérifiée, on cherche a en savoir plus sur le vapeur BELLE ILE. Le jugement a eu lieu à Nantes, aussi on recherche dans les Archives de Loire Atlantique une mention du BELLE ILE. Ces archvies ont mis en ligne une base de données sur les matricules des navires. En quelques clics, on retrouve l'identité du vapeur BELLE ILE et les différents voyages entrepris.

1912 VAPEUR Belle Ile voyage

On lit qu'il est parti de Penmarth près de Cardiff au Pays de Galle le 4 mars 1912. Cette date sera retenue pour date de décès. On note la compagnie de trnasport : Société des Chargeurs de l'Ouest.

Muni de ces informations on se lance dans une recherche sur la presse numérisée. Ouest Eclair semble le support plus adapté que la presse du Morbihan. En tapant le mot clef "chargeur" pour l'année 1912, on réussi à trouver un article de presse qui nou slivre le rôle d'équipage et quelques précisions sur le dernier voayage entreprise par le vapeur BELLE ILE.

PIERRE equipage Belle Ile

Sa veuve, Marie Julienne KERIO se retrouve avec plusieurs enfants en bas âge. Elle décède le  .Son enfant, Ange PIERRE [7/9/1910-1/06/1192], orphelin est recueilli par son oncle, le pêcheur de Séné, Hyacinthe KERIO qui vit avec son épouse Léonie LE DORIOL. Celle-ci accouchera de triplées. [Lire portrait des Kerio].

PIERRE Ange 1910 1992

Sa petite-fille, Catherine PIERRE précise : Ange Marie PIERRE naquit le mercredi 07 septembre 1910 à 17h à Montsarac commune de Séné, il est le fils d’Ange PIERRE et de Marie Julienne KERIO. Il a deux ans quand son père péri en mer. Au décès de sa mère, il est recueilli par son oncle et sa tante. il refusera  d'être pupille de la marine, naviguera avec son oncle sur "Léonie ma chère". Il rentrera dans la marine de commerce du Havre et naviguera sur le Valmy, sur le Normandie qui fit naufrage dans le port de New-York et sur le Liberté à partir de 1950. il est décédé en 1992 à Vannes. 

 

Georges Marie JEAN [ 22/01/1878 Ile d'Arz 18/11/1916 ] Charles LE BORGNE

La Première Guerre Mondiale a emporté des marins enrolés dans la marine de guerre. D'autres marins de la marine marchande sont morts du fait d'un acte de guerre et sont déclarés "Morts pour la France". D'autres marins comme Georges JEAN, sont disparus en mer sur un navire  qui oeuvrait pour l'effort de guerre de la France.

Georges Marie JEAN était né à l'Île d'Arz en comme l'indique son extrait d'acte de naissance.

JEAN Georges Marie 1878 extrait

Sa fiche d'Inscrit Maritime conservée au Service  Historique de la Défense de Lorient nous indique qu'à l'âge de 11 ans il est mousse dans la marine. Le 25/02/1889, il embarque sur le Canot Eugène entre Vannes et l'Ile aux Moines.

JEAN Georges Mousses

Il s'est marié à Séné le 24/10/1906 avec Marie Pascaline Trehondart comme l'indique son extrait de naissance et l'acte de mariage à l'état civil de Séné. Pascaline TREHONDART était la soeur du Capitaine au long court Ange Marie TREHONDART qui péri à bord du CHANIRAL (lire article dédié).

JEAN mariage TREHONDART

La jeune épouse habite bien au Ranquin comme le montre l'extrait du dénombrement de 1906. La jeune femme et son frère encore célibataires vivent sous le toit de leur soeur aînée mariée à Jean Marie LE FRANC.

JEAN x famille TREHONDART 1906

Son acte de décès consultable sur les registre de Séné nous indique qu'il disparait en mer le 18 novembre 1916, en rade de Barry au sud des côtes du Pays de Galles.  

JEAN Barry Dock

JEAN Georges Mort

Georges Marie JEAN était matelot sur la vapeur charbonnier de la compagnie Le Borgne, nonmé le "Charles Le Borgne" qui allait chercher du charbon dans le port gallois de Barry, comme le confirme sa fiche d'inscrit maritime.

Jean Barry Disparution

 

 

 

 

La ville de Séné a donné le nom d'une esplanade à Port-Anna en l'honneur du charpentier de marine, Julien MARTIN.

Esplanade Julien MARTIN

Que sait-on de Julien Marie MARTIN [1846-1939] dernier constructeur de sinagots à Séné?

L'histoire des Chantiers Martin, remonte à la fin du règne de Louis XV vers 1765. La France et la Bretagne sortent épuisées de la Guerre de 7 ans [1756-1763]. Beaucoup de marins sinagots y perdèrent la vie, notamment lors de la Bataille des Cardinaux en 1759. Séné comptait déjà des familles de charpentiers. La famille MARTIN va se distinguer en embrassant cette profession sur 4 générations et 150 ans!

Les chantiers de construction de bateaux étaient très rudimentaires. Au contraire d'un boulanger qui transmettait un four, un charpentier transmettait quelques outils et surtout une expérience dans la construction des bateaux. Les sources sont rares. On peut toutefois s'appuyer sur les régistres d'état civil pour en savoir plus sur ces charpentiers de marine.

En étudiant l'arbre généalogique, on trouve bien un certain Guillaume MARTIN [ca 1670 - ca 1730] marié à Guyonne BENOIT [ca 1670-ca 1730], qui ne semble pas être ni calfat ni charpentier mais fournier (à préciser). L'acte de mariage de son fils, Pierre MARTIN {ca 1700 - 25/1/1767] et son acte de décès ne renseignent pas plus sur la profession de Pierre Martin.

De cette union, nait Joseph MARTIN [15/10/1734 - 1/08/1808]. Son acte de naissance à Cadouarn et son acte de mariage le 4/11/1760 à Séné avec Perrine DANET [30/6/1736-5/7/1808] ne précisent pas sa profession. Son acte de décès nous dit qu'il fut calfat. Par contre son épouse Perrine est la fille du charpentier de marine Julien DANET [18/10/1707 - ??]. Ce dernier a eu quatre enfants dont trois morts en bas âge. C'est donc son gendre Joseph MARTIN qui va continuer cette longue lignée de charpentiers sinagots remontant au maître charpentier Guillaume Danet [1620-1681]. (lire article sur les charpentiers DANET).

1770 MARTIN Joseph Chrpentier Cariel extrait

L'acte de naissance du fils aîné de Joseph et Perrine, baptisé Joseph en 1765, indique que son père est matelot. Celui de François en 1768, comme celui de sa fille ainée Jeanne en 1770, mentionnent la profession de charpentier à Cariel. Celui de son fils Guillaume en 1773 situe la famille à Cadouarn.

On peut avancer que Joseph MARTIN a commencé son activté de charpentier à partir de 1765, sans doute à la mort de son beau-père, d'abord sur Cariel puis sur Cadouarn.MARTIN chantier small

De cette union naquirent une fille, Julienne [1768-1846] et quatre garçons. Joseph [ca 1765-10/3/1804] et Julien [7/6/1777-6/4/1811] moururent jeunes, laissant François [175/1768-20/3/1847] et Vincent [3/12/1774-4/6/1853] à la tête du chantier à la mort de leur père.

François n'ayant eu que 4 filles, le chantier passe à son frère Vincent, qui est marin pêcheur quand il épouse le 18/2/1811 Perrine UZEL de Sarzeau [11/8/1781-23/11/1861]. A la naissance de son 1er enfant, Jean Marie en 1815, il est encore pêcheur; lorsque son épouse accouche de 2 jumelles en 1817, il déclare l'activité de charpentier, tout comme en 1820, à la naissance de sa 3° fille, Marguerite qui décède en bas âge. Lors du 1er dénombrement de 1841, sa fille Marie Vincente et son enfant sont décédés suite à l'accouchement. La famille Martin est pointée à Cadouarn.

1841 Martin Jean famille

1841 LEFRANC charpentier calfat

Cette liste nominative fait apparaitre aussi une autre famille de charpentiers à Cadouarn. François LE FRANC [28/11/1769-18/4/1849] est calfat. Son fils, Patern LE FRANC [9/4/1917-29/3/1896] est charpentier. Il est fort probable que les Le Franc travaillaient au chantier Martin pour satisfaire les commandes de sinagots.

Ce premier recencement à Séné montre la présence de forgerons qui forgent les outils pour le monde agricole, les charettes mais également les outils du calfat, les scies des charpentier et les pièces métalliques des bateaux.

Au décès de son père en 1853, Jean Marie MARTIN [30/5/1815-29/3/1896] reprendra le chantier familial à Cadouarn. Lors de son mariage avec Jeanne Perrine PIERRE, le 10/2/1846, il déclare l'activité de charpentier, tout comme à la naissance de son fils aîné, Julien Marie cette même année. Les actes de naissance de ses enfants successifs permettent de lire l'activité déclarée en mairie. Les époux Martin eurent 5 filles et 4 garçons. En 1866, lors de la naissance de sa dernière fille, Jeanne, il est charpentier naval. Sur son acte de décès en 1896, l'officer d'état civil indique la profession de pêcheur. On comprend qu'avec l'âge, il a arrêté la construction de bateaux pour devenir pêcheur.

1858 Briendo Joseph charpentier

Durant ses années à la tête du chantier, Jean Marie MARTIN a travaillé avec son fils, Julien Marie mais il semble avoir également embauché des ouvriers. Ainsi lors de son mariage en 1858 avec la sinagote Alexandrine Le Ménach, Joseph BRIENDO né à Grand Champ déclare être charpentier de marine. Cette même année, à la naissance de son fils, François MORIO déclare lui aussi l'acitivté de charpentier de marine. MORIO est encore "charpentier maritime" lors de la naissance de son dernier enfant Jean Louis en 1864.

1858 Morio Vincent Julien Charpentier

Yann LE REGENT, des Amis du Sinagot, a montré que 51 sinagots avaient été construits en 1857 et 1858, soit plus de 25 par an, alors qu'en une année "normale", le chantier Martin mettait à l'eau entre 4 et 10 bateaux. 

Un grand changement intervient également à partir de l'année 1857. Les sinagots qui n'avaient jusqu'alors compté qu'un mât et une voile carrée (en bannière) amurant sur le côté, vont se doter d'un deuxième mat supportant une voilure plus importante. Cette modification couteuse avait surement pour but de leur permettre d'aller plus loin en mer. Elle va leur faciliter la sortie du Golfe du Morbihan pour pratiquer la pêche en baie de Quiberon et la drague des huîtres dans l'anse de Penerf. Les sinagots rentreront ensemble de ces sorties sur le mor bras à la queue leu leu à marée montante.

Jordic toile 5 retour sinagots CP

Georges Pignon, dit Jordic, Retour des siangots vers Séné à la nuit tombante, 1912, hst 23x16 cm.

Le chantier Martin était située au Godal, près de Cadouarn, coté Vannes. Les Martin avait construit une chaussée de pierres dite de Kerdavid permettant à marée haute la mise à l'eau des bateaux. Cet extrait du cadastre de 1845 permet de le situer.

MARTIN Gohal chantier

Les actes de mariages des garçons permettent de connaître leur activité à l'âge adulte. Seul Joseph indique être charpentier en 1882, les autres étant pêcheurs. Mais dès la naissance de son 1er enfant, en 1883, Joseph est aussi pêcheur. L'ainé des Martin, Julien Marie, de la classe 1866, reviendra au chantier aux côtés de son père au retour de sa conscription et de la Guerre contre la Prusse en avril 1871. Lors de cette période, il fut à bord des frégates cuirassées Savoie et Gauloise.

1866 Martin Marine

1870 Fregate cuirasé Savoie

Fregate cuirassée Savoie

Sa fiche d'Inscrit Maritime nous indique qu'il fut marin pêcheur avant de travailler au chantier après le décès de son père. Celui-ci construisit à partir de 1883, le Souvenir, dont on fera une réplique.

Souvenir 1883 Julien MARTIN

1993 05 Souvenir Y. REGENT

Réplique du Souvenir photographié dans le port de Douarnenez en mai 1993. Le Souvenir fut lancé le 28 mars 187 au port Rhu de Douarnenez.

(cliché YR les Amis du Sinagot)

La famille Martin est pointée lors du dénombrement de 1886. Julien déclare l'activité de charpentier aux côtés de son père même si il est aussi par ailleurs marin sur Le Même selon la fiche d'Inscrit Maritime.

1886 Martin Jean famille

Dans l'Annuaire-Almanach des Cent Milles Adresses du Morbihan" édité en 1886, Jean Marie MARTIN est répertorié comme "constructeur de canots" sur Séné.

1886 Almanach 100 mille

1886 Almanach Martin

MARTIN chantier full

Au dénombrement de 1891, la famille Martin compte 6 enfants au foyer. Vincent, marié depuis1879, Joseph depuis 1882 et Pérrine depuis 1890, ont quitté le giron familial.1891 Martin Jean famille

En 1901, Mme PIERRE est veuve depuis le décès de son mari en 1896. Les enfants les plus jeunes, Jean Marie Pierre  (avec tous ses prénoms) et sa soeur Jeanne, ont opté pour le métier de pêcheur, la construction de sinagots ne pouvant pas nourrir la famille nombreuse.

1901 Martin Jean famille

En 1905, à la demande de Jean Marie LE GREGAM qui se marie cetet année-là avec Jeanne CLERO, Julien Marie MARTIN construit un sinagot qui prendra le nom de Jean et Jeanne en l'honneur des jeunes mariés.

Les listes nominatives de 1906 indiquent que Julien MARTIN est devenu le chef de famille depuis le décès de sa mère en 1901. Il ne se mariera pas, tout comme ces frères et soeurs qui vivent près de lui.

1906 Martin Jean famille

 Le 29 février 1908 le sinagot "Héléna", patron Guillaume Baro est mis à l'eau à Cadouarn.

1908 HELENA sinagot Martin

Le 16 septembre 1909, le Sainte-Jeanne est mis à l'eau.

1909 Sinagot Sainte jeanne

En 1909, Julien MARTIN perd son frère cadet Jean à l'âge de 51 ans, célibataire.  En 1910, sa soeur Marie Julienne décède. En 1911 c'est au tour de Jean Marie Pierre de décéder. Si bien qu'au dénombrement de 1911, Guillemete, Jeanne et Julien sont sous le même toit.  Le 15/2/1913, il reçoit par décret la médaille d'honneur.

En 1914, le chantier Martin, sans doute Julien Marie MARTIN, alors âgé de 68 ans met à l'eau le dernier sinagot construit à Séné baptisé Travailleur, tout un symbole pour ce charpentier de marine et le pêcheur qui l'a armé, François LOISEAU [25/1/1863 - 19/12/1931], qui fut également sur ses vieux jours passeur entre Séné et Conleau.

1921 Martin Jean famille

La famille subit la guerre de 14-18. Les listes nominatives de 1921, montrent que ses deux soeurs Guillemette et Jeanne Marie aident au foyer Julien MARTIN alors âgé de 75 ans. Guillemette décède en 1924. 

1926 Martin Jean famille

1931 Martin Jean famille

En 1926, comme en 1931,  Jeanne MARTIN épaule son frère aîné. Quant à Julien Marie MARTIN, il continue d'entretenir une partie de la flotille de sinagots et construit encore des plates jusqu'à la fin des années 1920.

Par décret du 2/8/1931, il est fait Chevalier de l'Order du Mérite Maritime. Les autorités maritimes reconnaissent son assiduité au métier de charpentier de marine.Il reçoit sa décoration le dimanche 6 mars 1932. Le maire de l'époque, Henri MENARD, ne manqua pas, comme à son habitude, d'organiser une belle cérémonie à Séné.

Julien Martin 1

1932 Martin Merite

Julien MARTIN aura connu trois guerres : la guerre contre les Prussiens en 1870, la Grande Guerre de 14-18 et la déclaration de guerre contre l'Allemagne nazie. Il décède le 20/10/1939, à l'âge de 93 ans des suites d’une blessure occasionnée par une pointe rouillée.  Ses dernières paroles avant de mourrir furent " je ne pense pas avoir dérangé quiconque sur cette Terre ".

1932 MARTIN6Julien Portrait

Julien MARTIN lors des noces d'or de son frère Joseph MARTIN en 1932.

Sur la période 1844-1914, en étudiant les archives des Affaires Maritimes, les Amis du Sinagot ont répertorié 643 sinagots construits par les chantiers du Quartier de Vannes. Le chantier Martin de Séné peut s'enorgueillir d'avoir mis à l'eau 524 sinagots auxquels viendront ensuite s'ajouter, 46 autres sinagots construits par les chantiers Lesquel et Jeffredo de Vannes.  Après guerre les chantier Querrien du Bono en construiront 73 de plus. 

Le chantier MARTIN et Julien MARTIN que les pêcheurs appelaient avec respect et affection "Le Père Martin" était conscient que ses bateaux faisaient tout simplement vivre la population maritime désargentée de Séné , il pratiquait le juste prix, gardant pour lui de quoi subsister, à la fin de sa carrière son corps avait pris la forme des membrures de ses bateaux tellement il était courbé !

La vie a constraint Julien MARTIN  à assumer son rôle de frère aîné pour aider au besoin de ses parents et ensuite à ceux de ses nombreux frères et soeurs. Resté célibataire, les nombreux sinagots construits de ses mains sont ses enfants qu'il nous a légué.

 

Parmi les Sinagots "Morts pour la France" on compte 16 marins disparus soit lors d'un combat naval soit à la suite d'une attaque d'un sous-marin allemand ou autrichien.

Tel est le cas des marins Doriol et Guyomar qui près de Corfou en Grèce à un an d'intervalle ont péri à bord de leur chalutier patrouilleur qui a sauté sur une mine déposée par un sous-marin.

Des marins de Séné qui savaient manoeuvrer leur chalutier se sont retrouvés du jour au lendemain, marin combattants...

Depuis le début des hostilités, les Alliés entretiennent un blocus du détroit d'Otrante entre l'Italie et les côtes albanaises et grecques, pour nuire à la marine austro-hongroise comme l'indique la carte suivante. C'est dans ces parages que le cuirassier Le Gambetta" sombrera également. Lire article.

Blocus Otrante

 

Qui étaient ces deux marins de Séné et dans quelles circonstances leur bateau sombra dans le canal d'Otrante ?

 

François Marie GUYOMAR  :  16/10/1885 - La Ginette 30/03/1916 :

 

GINETTEChalutieravapeur Bis

 

Le chalutier "La Ginette" a été réquisitionné par la Marine et il sert de patrouilleur en Méditerranée. Ainsi des marins se retrouvent soldats sur des bateaux construits pour un autre usage.

La Ginette de 272 tx a été constuit par le chantier Duthie Torry, à Aberdeen, en Grande-Bretagne.

Mis à flot le 09.01.1913, il entre en service pour la Marine le 07.02.1915, réquisitionné à La Rochelle, pour des opérations en Méditerranée. Il participe notamment à l'évacuation de l’armée serbe du port de Durazzo (aujourd'hui Düres) en Albanie. Comme fait d'armes, il abat un avion à Valona (aujourd'hui Vlora) sur la côte albanaise en 1916. Lors d'un convoi où il incorpore sa 1ère escadrille de patrouille le 20.03.1916, le Ginette saute sur une mine posée par le sous-marin UC 14 commandée par KL Franz Becker, au large de Corfou en Grèce.

On dénombre ce jour-là 19 marins disparus, dont le matelot de 3° classe François Marie GUYOMAR âgé de 31 ans et 7 rescapés qui témoigneront.

François GUYOMAR était né le 16/10/1885 à Moëlan sur mer en Finistère.  Ses parents étaient cultivateurs.

Comment expliquer sa présence sur le monument au mort de Séné?

Sa fiche de matricule nous indique qu'il fait sa conscription d'avril 1906 à avril 1907.

GUYOMAR services

L'administration militaire annote également son parcours professionnnel dans l'administration des douanes.

GUYOMAR services 2

Ainsi, François GUYOMAR change d'affectation dans les douanes qui le conduisent de Honfleur vers Valenciennes, puis Brest en 1912 en Bretagne, sa région natale. A partir de mai 1915 il est donc mobilisé et matelot sur la Ginette.

En observant de près la fiche de matricule on note au crayon de papier sa dernière localité de résidence à partir du 31/01/1913 : Quatre-Vents. Ainsi le douanier Guyomar a-t-il été affecté à Séné dans la caserne des Quatre-vents en 1913 après le dénombrement de 1911 où son nom n'apparait pas. A sa mort, c'est l'adresse du dernier domicile connu qui lui vaut son inscription sur le monument aux morts de Séné. Ce n'est d'ailleurs pas le seul douanier sinagot qui sera "Mort pour la France". Lire autre article.

GUYOMAR localité 1913

 Il semarie alors à Séné avec Marie Louise JACOB de Kergrippe le 16 septembre 1913.

 

Honoré Louis Marie DORIOL : 12/07/1881 - La Tubéreuse - 5/02/1917

Né au village de Montsarrac le 12/07/1881 dans une famille de marins comme nous l'indique son extrait d'acte de naissance et le dénombrement de 1906.

DORIOL Honoré 1906

Sa fiche de matricule nous rappelle que sa classe ne faisait que 12 mois de conscription qu'il effectuera de nov 1901 a janv.1902.

Doriol conscription

Au dénombrement de 1911 on note que son père est veuf.

DORIOL Honoré

Matelot de 2° classe à bord du chalutier patrouilleur La Tubéreuse, Honoré Louis Marie DORIOL, disparait à lâge de 36 ans le 05-06.12.1917 : le Tubéreuse saute sur une mine mouillée par le sous-marin UC-38 (OL Hans Hermann Wendlandt) et coule devant Corfou dans le golfe de Patras en Grèce.

"Le chalutier TUBEREUSE a sauté sur une mine le 5 Décembre 1917 à 17h30 heure orientale. Il était à 4000 m de la porte du barrage Pappas – Tholge, dans le chenal de sécurité. Il a disparu aussitôt et seuls deux hommes ont pu être sauvés par le SCORPION qui se trouvait à proximité.  Les deux survivants sont à l’infirmerie de la base de Patras"

Sa fiche d'inscrit maritime nous indique qu'il a été cité en 1922.

Doriol Honore citation

 

DORIOL capucine

 

La TUBEREUSE était un chalutier japonais reconverti en patrouilleur. Photo de la Capucine chalutier similaire. Ce fait nous rappelle que le Japon était du côté des Alliés pendant la guerre de 1914-18.
 
Chantier :  Kawasaki Dockyard, Kobé, Japon.  
Caractéristiques : 212 t ; 31,09 x 6,4 x 3,43 m.
Armement : I ou II de 75 mm ou 90 ou 100 mm, I de 47 mm sur les unités plus petites. Parfois armement ASM.
 
Observations :  
 
Chalutier Shinko Maru construit en 1911 au Japon.
06.1917 : acheté par la Marine française et renommé Tubéreuse. La France achètera 34 navires de pêche au Japon durant la guerre.
05-06.12.1917 : il saute sur une mine mouillée par le sous-marin UC-38 (OL Hans Hermann Wendlandt) et coule devant Corfou dans le golfe de Patras. Une semaine après, le 14 décembre 1917, l’équipage de l’UC-38 sera capturé après un combat contre les torpilleurs Mameluck et Lansquenet alors qu’il venait de torpiller le croiseur Châteaurenault devant l’entrée du golfe de Corinthe. Le 12, il avait manqué le croiseur D’Entrecasteaux employé pour l’occasion au transport des troupes entre Tarente et Itéa.
Le patrouilleur Tubéreuse est cité à l’ordre du jour :
Chalutier Tubéreuse : a sombré par l’explosion d’une mine au cours d’opérations à proximité d’un champ de mines connu
(J. O. du 24 février 1918).

 

En cette fin de XIX°siècle,  les maires de Séné seront "républicains" François SURZUR [1881-894]. et Jean Marie LE REBOURS [1894-1896]. Ensuite viendra le maire conservateur Jean Marie GACHET [1896-1901]. Le recteur de Séné sur cette période est Georges LE BUON 13/1/1831- 1877-1901-22/11/1901].  Séné compte alors deux écoles, l'une de garçons et l'autre de filles.

1890 Ecole filles communale

1900 ecole Bretagne

Vue d'une école de filles en Bretagne tenue par des soeurs au début du siècle dernier.

1891 Ecole privé religieuses

Comme nous l'indique le dénombrement de 1886 et celui-ci de 1891, les soeurs des Filles du Saint-Esprit, mesdames KERAUDRAN, ECOUBLET et LE PORT sous l'autorité de Paterne KERGAL et Mme NOHE assurent l'enseignement auprès des élèves filles de Séné. L'école agrandit par les soeurs se situe à l'emplacement de l'Ecomusée.

Sene ecole REPERE

L'école de garçons emploie deux écclésiastiques, Gérard LE CAILLEC et Joseph DAGORN qui se sont subsitués aux instituteurs laïcs. Les instituteurs congrégationistes occupent l'école communale des garçons sise à côté de la mairie Place Coffornic..

1886 Instituteur Le caillec et dagorne 

1ère Bataille de la Guerre des Ecoles : la laïcisation de l'école des garçons en 1888

1888 Sene Laicisation Ecole garçon

En 1888, le Préfet du Morbihan entreprend un programme de "laïcisation" et choisit quelques écoles parmi lesquelles, l'école des garçons de Séné. (Lire article de presse ci-dessous).

1888 morbihan laicisation 3

1898 Beven signature

 

1888 9 SENE laicisation

En septembre 1888, l'instituteur Mathurin BEVEN, âgé de 29 ans, prend la direction de l'école des garçons, et "chasse" les instituteurs congrégationistes. Il a un temps un adjoint, RUNGOAT. En quelques jours, il a récupéré son effectif d'élèves garçons.

Que sait-on de Mathurin BEVEN ? Le dénombrement de 1901 à Séné nous indique qu'il vit au bourg avec sa femme Félicité ROLLAND. Le nom et prénom de ses enfants nous permettent de retrouver sur le site des archives du Morbihan, leur fiche de matricule de militaires qui combattront pendant la guerre 14-18. On peut retrouver l'identité exacte de leur parents.. Mathurin Marie BEVEN était natif de l'Ile aux Moines [4/03/1859]. Il épousa le 13/8/1888 à 'Ile d'Arz, Adolphine Félicité ROLLAND native du village de Gréavo. Leur premier enfant, Joseph décède en 1890, ses trois autres frères naîtront sur l'ile, à la maison des parents de la jeune mère. Lors des naissance, il déclare son emploi d'instituteur à Séné. S'il ne figure pas dès 1891 au dénombrement de Séné, c'est que BEVEN fait la navette avec le passeur entre l'île d'Arz où sa femme chez ses parents s'occupe de sa progéniture.

1886 BEVEN Mathurin GUER

1887 3 BEVEN Brehan Loudeac

Le jeune instituteur aura son premier poste à Guer. Il loge alors avec d'autres au lieu-dit "Le Petit Payen".  Avant son mariage il enseigne à Bréhan près de Loudéac. Il est nommé à Séné à la rentrée suivant sa noce. Sur les fiches de matricule de ses enfants, on lit son adresse des parents au 3 rue des Tribunaux à Vannes.  

Sene garçon ecole REPERE

La réaction des congrégations ne se fait pas attendre. Des donateurs se mobilisent pour construire une école libre.  Le 1er vicaire et un conseiller municipal parcoururent la paroisse pour recueillir l'obole de personnes charitables.  Mgr Bécel, évêque de Vannes, donna 1000 F , M. Le Berre : 1000 F,  M. Olivierà 500 F. etc..  .  L'école appartient au Recteur et compta environ 95 élèves.

En 1889, une nouvelle maison d'école privée est construite en bordure de la route de Vannes à Saint-Armel, à hauteur du Pont Lis, qui correspond actuellement au 8 rue des Ecoles. Elle prendra le nom d'Ecole Saint Patern. Cette vieille carte postale Cim en noir et blanc montre la maison école au débouché du "Pont Lis" l'école sainte-anne figure cachée ddans les arbres. Elle est inaugurée le dimanche 13 octobre 1889 par l'Evêque de Vannes comme nous relate cet article de presse.

1889 10 St Patern Benediction

Frères qui enseignèrent à l'école Saint-Patern de Séné avant guerre : 

1889 : F. Maximilien-Joseph (Julien LE JALE)  [Theix -8/04/1857]. S de Séné en juillet 1894

1894 : F. Arconce-Joseph (Joseph BARRON) [Gourin-12/05/1858 - Josselin 1/03/1934]

1895 : F. François Caracciolo (Louis GUELLAUT) [St-Gérand 30/11/1852 - Vannes 02/1903]

1903 : F. Junien-Marie (Pierre CADIC) [Guiscriff-04/05/1869 -1905]

1904 : F. Joseph de la Croix (Auguste Joseph LE ROUZIC) Guern [21-07-1877- 1909]

 

En 1969, avec la fin de la mixité, elle sera geminée avec l'Eocle Sainte-Anne. Le lieu est judicieux au débouché du Pont Lis pour les enfants venant de Cadouarn et du village de Langle.

1889 Ecole porte

Ecole St Patern Plan

A cette date, Séné compte donc deux écoles de garçons, celle de M. Beven et des Congrégationistes et l'école des filles tenue par les Soeurs.

1896 08 05 Noblanc lycée

Cet article de presse de 1896, indique que le jeune Noblanc, dont la famille réside à Cadouarn, a réussi brillamment un examen d’anglais.

1897 6 ecoles certificat

On déduit des résultats au Certificat d'Etudes pour le canton Vannes-Est en juin 1897,  seules 2 écoles présentent des candidats à l'examen du certificat d'études.. L'école publique tenue par l'insituteur BEVEN et l'école tenue par les religieuses avec statut d'école communale. Notons au passage la performance de Louise Jollivet reçue avec les félicitations de l'Inspecteur. Qu'est-elle devenue?

On retrouve sur Geneanet une Marie Louise JOLLIVET, cuisinière de profession, née à Vannes le 26 juin 1883 et décédée le 25/ mai 1971 à Séné. Elle s'est ariée avec Julien Marie LE ROCH, valet de chambre. Son premier enfant est né à Paris 8° en 1906.

1898 SENE sauvetage Beven

En avril 1898, les autorités républicaines honorent deux élèves de M. BEVEN, Joseph ROUILLARD et Joseph GRALL pour le sauvetage réalisé.

Yannick_ROME rapporte cette anecdote sur la cohabitation entre les deux écoles. "Habituellement, chaque année, environ quinze enfants de l'école publique de Séné sont reçus à l'examen de la communion. En cette année 1898, seuls trois d'entre eux sont jugés dignes de faire leur communion solennelle. Naturellement, tous les élèves de l'école privée sont acceptés. Des mères de famille vont demander des explications au recteur. "Vous n'envoyez pas vos enfants à la bonne école, nous ne pouvons rien faire pour vous. Cependant, revenez me retrouver dimanche et, si vous me promettez d'envoyer vos enfants chez les frères, nous leur ferons faire leur première communion" leur répond-on.

Ce témoignage montre que le recteur LE BUON use de tous le smoyens pour accroitre les effectifs de l'école tenue par les Frères.

1898 1899 6 SENE examens

On comprend des résultats du certificat d'étude en juin 1898 et juin 1899, que les filles sont scolarisées à l'école publique tenue par les soeurs et les garçons à l'école publique dirigée par M. BEVEN. L'école des Frères ne présente pas de candidat.

1899 Annuaire 56

L'annuaire Lallemand de 1899 consulté aux archives de la ville de Vannes précise le personnel enseignant en poste à Séné. Les garçcons de Séné peuvent compter sur les instituteurs BEVEN (public) et par LE BOULAIR et RICHARD (publics ou privés)  et les jeunes filles sur les institutrices KERAUDRAN, ECOUBLET et LE PORT qui  enseignent à l'école des Soeurs.

     2° Bataille de la Guerre des Ecoles : laïcisation de l'école communale des filles en 1900

1900 Prefet congregation

Le courrier du Préfet du Morbihan adressé à M. Gachet, maire de Séné le 16 janvier 1900 est riche d’informations. Il nous confirme la présence des sœurs du Saint-Esprit qui assurent l’enseignement à Séné depuis une cinquantaine d’années. Parce que les institutrices ne sont pas encore en nombre suffisant, en ce début de XX°s, les sœurs assurent également les cours au sein de l’école publique des filles.

1900 01 16 Gachet réponse

Le maire conservateur de Séné, M. GACHET, proteste contre l'interdiction faite aux "Soeurs Blanches" d'enseigner. Selon Yannick_ROME, l'école des filles du bourg compte alors 200 élèves.

1900 02 16 LE PORT Ecole Pensionnat

Un mois plus tard, Soeur Agnès (Marie Julienne LE PORT [6/02/1860 Erdeven]) ouvre dans les anciens locaux de la fabrique [conseil de la fabrique, instance laique qui gère les biens communaux de l'église, les dons, le mobilier d'église], une nouvelle école avec un pensionnat. En fait au même endroit, (l'actuel Ecomusée?). Le projet comporte 3 classes de 123 m², 136m² et 123 m² pour respectivemnet 25, 27 et 25 enfants. Un dortoir de 129 m² pourra accueillir 8 chambres et 1 surveillant.

1900 01 29 reaction persécution

Si le projet est approuvé par le maire Gachet dès le 25 février, il le sera avec "un peu de retard"  par l'Inspecteur Primaire le 1 mars et par le Prefet le 15 mars.

La "nouvelle" école privée compte 133 élèves au bout de 2 semaines. Les familles de Séné restent fidèles dans leur grande majorité aux soeurs pour l'école de leurs filles. Au dénombrement de 1901, les soeurs sont toujours des "institutrices privées" en poste à Séné.

Yannick_ROME rapporte également cette anecdote. Le 16 mars 1900, l'inspecteur de Vannes dresse, pour l'inspecteur d'académie, une liste d'enfants de fonctionnaires qui devraient fréquenter l'école laïque de Séné. Il y a consigné : 5 enfants de douaniers, 1 de cantonnier, deux de veuves pensionnées de l'Etat. Il ajoute : "Si M. Le préfet pouvait donner discrètement un conseil aux familles, il est bien probable que nous aurions ces enfants."

Richard Hall ecole fille improvisee

Richard Hall (1860-1942) La Classe manuelle.

Ecole publique (l'institutrice n'est pas une religieuse) de petite filles dans le Finistère? Cour de tricotage.

Le dénombrement de 1901 permet d'éclairicr la situation scolaire à Séné :

1901 Instituteur Mainguy Denéchère

1901 Bourg Instituteur Laicisation

1901 Bourg Instituteur Public Bernard

Les "Républicains" n'en restent pas là. Une nouvelle école publique pour les filles ouvre le 16 février 1900. Une maison est louée à cet effet, soit celle de Pierre Marie LE LAN rue de Belair ou celle de LE CORVEC.

1900 10 Ecole fille Mobilier

Pour ce faire, la Préfet oblige la mairie de Séné à pourvoir la dite école des filles en mobilier scolaire. Le conseil municipal de Séné, se plie à cette injonction et décide de faire fabriquer ce mobilier par Patern Simon, meunuisier à Séné.

De nouvelles institutrices arrivent à Séné. Marie Julie DENECHERE, épouse MAINGUY, est épaulée par la jeune Claire Jeanne FRANCHETEAU, à peine âgée de 18 ans. Elles ouvrent le première classe publique pour les filles à Séné. (La mère de Mlle Francheteau,Mme Beillevert, s'installe aussi à Séné)

Au côtés de l'instituteur BEVEN, les jeunes Mathurin LUCAS et Jean BESNARD.

Côté privé, les soeurs assurent l'encadrement de filles et le Frère LE GUELLANT est instuteur congrégationiste.

1901 Bourg Instituteurs privé

1901 Bourg Instituteur FRERE


1901 05 Séné ecole catho

Cette même année 1901, Monseigneur Latieule, Evêque de Vannes visite les écoles catholiques de Séné, "où se donne avec l'instruction éclairée la formation catholique, la seule qui convienne à de bons Bretons, à de pieuses et croyantes Bretonnes".

    3° Bataille de la Guerre des Ecoles : expulsion des congrégations en 1902

La loi du 1er juillet 1901 sur les associations soumet les congrégations à un régime d'exception. Durant l'été 1902, 3 000 écoles non autorisées de congrégations autorisées sont fermées sur le territoire national, par ordre d’Émile Combes et le mouvement s’accélère en 1903 par l'effet de la loi du 4 décembre 1902 qui prévoit qu'est frappé d'amende ou de prison, quiconque ouvrirait sans autorisation un établissement scolaire congréganiste ou toute personne qui après ordonnance de fermeture, continuerait les activités de l'établissement ou en favoriserait l'organisation ou le fonctionnement.

1902 7 ecole liste fermeture

En juillet 1902, le Prefet adresse un courrier type à 72 écoles du département. Au motif que ces écoles religieuses occupent un local dont elle ne sont pas propriétaires, elles doivent évacuer le lieu sous 8 jours. L'école du bourg, rue Principale à Séné est concernée.

Elle rouvre, cette fois sans les religieuses, le 9 septembre 1902 sous la direction de Marie Louise GACHET [21/05/1880-10/11/1958], fille de l'ancien maire et meunier Jean Gachet, et Marie Anne BARRO. L'école comptera 150 élèves en 1908. 

A cette même époque, l'instituteur congrétioniste de Séné a dû arrêter d'enseigner dans l'attente d'institueur laïcs pour l'école privée.

On compte alors 3 écoles à Séné qui se livrent une compétition scolaire lors de l'examen du Certificat d'Etudes. En 1902, Mathurin BEVEN est remplacé par Pierre LE VIVANT.  Les écoles présentent des enfants au certificat d'étude, dont les résultats sont publiés dans la presse.

1901 1902 6 SENE examen

Selon Yannick_ROME, à l'automne 1902, une grande enquête est lancée pour "déterminer dans quelle mesure les écoles publiques pourraient éventuellement recevoir les enfants qui fréquentent les écoles congrégationistes". Pour Séné om compte alors 70 enfants dans le privé et 140 dans le public pour une capacité de 150.

Ouverture d'une école de filles à Moustérian :

Cependant le camp "républicain" ne se satisfait pas de cette situation. Il décide d'ouvrir une autre école pour accroitre la capacité à scolariser dans le public. Devant les difficultés de louer une maison au bourg, l'inspecteur primaire de l'époque, M. Rialland, propose de louer une maison qu'il possède à Moustérian, "maison composée de 5 pièces avec cour et jardin clos". Le maire de l'époque, Laurent, et le conseil municipal se désolidarisent de cette décision de l'Inspecteur Primaire approuvée par le Préfet.

1902 Séné Ecole filles Moustérian

1902 Mousterian Rialland PLAN

La maison des Rialland existe toujours au 12 rue de la pointe du Bil. Ici une vue dans les années 60.

1905 Ecole Mousterian Riallnd

Entre 1902 et 1907, la présence d’une 2° école publique à Moustérian, classe de filles au début et sans doute mixte les dernières années, est attestée par cet article de presse qui en raconte l’origine et par le dénombrement qui pointe les instituteurs en poste en 1906. 

1906 Ozon Instituteur Lucas Ollier

1907 1910 Séné Instit Mousterian

M. Mathurin LUCAS de Pontivy et sa femme Anne OLLIER y seront instituteurs comme nous l’indique le dénombrement de 1906. En 1907, M. BAPTISTE remplacera le couple d’instituteurs qu'il quitte en août 1910, année probable de la fermeture de l'école de Moustérian....pour réouvrir à Bellevue...

1903 194 6 SENE certificats

Pétition contre une école à Languermat :

Le conseil municipal de Séné constate l'étroitesse de l'école des garçons au bourg. Il note les dépenses élevées pour la location de l'école de Moustérian. En novembre 1902, une délibération du conseil municipal votait la contruction d'une école de garçons à 3 classes et le logement pour 3 instituteurs au lieu-dit Langermat (Le Purgatoire) sur une parcelle appartenant à Mme Armande de Brossard mitoyen de la maison des Le Bourhis, dont la maison a brulé récemment. Il proposait de réaffecter l'école des garçons du bourg pour l'accueil des filles. La décision est refusée par la population. Des élus démissionnent. Le 3 février 1903, 161 personnes de Séné signent une pétition contre la construction d'une école de garçons à Languermat (Le Purgatoire). Le 15 mars 1903, le conseil municipal confirme sa décision de construire. Cependant cette école ne verra pas le jour...

1903 02 Petition

La loi Combes en 7/7/1904 interdit aux Congrégations d’enseigner même dans les écoles privées. 2 500 établissements d'enseignement privés sont fermés.

A Séné, les soeurs des Filles du Esprit ou les éclésiastiques enseignants n'ont plus le droit d'enseigner même dans les écoles privées catholiques. De nouvelles institutrices et nouveaux instituteurs les remplacent.

1905 6 SENE examen certificat

Les résultats du certificat d'études de 1904 et 1905 nous permettent de suivre les directeur d'écoles en poste à Séné. Pierre LE VIAVANT s'occupe de l'école publique des garçons. M. Auguste Joseph LE ROUZIC, à la charge des garçons dans le privé. Côté filles, Marie-Louise GACHET dirige l'école privée alors que Yvonne CHEVREAU dirrige la classe au bourg et Mme Anne OLLIER épouse Lucas à Moustérian.

Le dénombrement de 1906 répertorie Marie GICQUELLO et son mari Octave CHEVREAU comme instituteurs publics au bourg. Mlle Angeline Louise ISENBOCK, native de Versailles est arrivée à Séné. Pierre LE VIAVANT, né à Ambon, et les instituteurs en poste à Moustérian complètent l'effectif du public

1906 Bourg Instituteur Chevreau

1906 Bourg Instituteur public et privé

Dans le privé, Marie LE CORRE et et Joséphine LARSONNEUR tiennent leur classes avec Auguste Joseph LE ROUZIC, instituteur logé chez le recteur Bellego.

1907 1908 1909 SENE certificats

Au certificat d'étude de juin 1907, L'école publique des garçons est dirigée par LE VIAVANT et l'école privée de garçons sans doute par LE ROUZIC. L'école publique des filles est dirigée par Mme CHEVREAU et l'école privée des filles sans doute par Mlle GACHET. En juin 1908, la même configuration existe.

En juin 1909, lors des résultats du certificat d'études, Mme Angeline ISEMBOCK [28/10/1880-18/6/1945] épouse SEVIN [depuis le 12/6/1906], dirige l'école publique des filles et LE VIAVANT celle des garçons. LE ROUZIC dirige l'école privée des garçons et il y a bien une école privée des filles à Séné. Bien que sans fonction enseignate, les Soeurs vivent toujours sur Séné comme l'indique le dénombrement de 1906. Elle reviendront plus tard dans l'enseignement....

1906 SENE religieuses Kergal

 

   4° Bataille de la Guerre des Ecoles : la laïcisation forcée de 1910

1910 7 Gachet Lettre Expulsion

La République est inflexible avec la laïcisation des écoles. Au motif que sa directrice ne peut montrer un bail en bonne et due forme,  Marie Louise GACHET, directrice de l'école privée du bourg, reçoit l'injonction du préfet, "de vider les lieux"  le 17  juillet 1910 alors que l'école comptait 165 élèves. Le camp républicain soutient cette mesure pendant la campagne électorale de 1910. 

1910 7 Sene Ecole Election

1911 04 occuaption ecole prive bourg

Le cinq avril 1911, la commune de Séné prend pocession de l'école libre des filles.

Le recteur de l'époque Désiré Ferdinand BELLEGO et les tenants de l'enseignement catholique privé n'ont plus qu'à se mobiliser pour contruire une nouvelle école. Celle-ci a lieu très rapidement comme nous le relate cet article paru dans le numéro du 22 avril 1911 de la Semaine religieuse du Diocèse de Vannes"

1911 04 sene contruction Bellego

1911 Benediction Ecole Ste Anne

Séné Croix Ste anne

Comme nous le relate cet article de presse, le lundi de Pâques 1911 eut lieu l’inauguration de la nouvelle école privée Sainte-Anne route de Moustérian à hauteur du « Pont-Lis » . Elle se rapproche de l'école privée des garçons sise au débouché du sentier du Pont Lis.

1914 Séné Ecole privée

L'école catholoique de Saint-Armel sera également bâtie sur le même schéma. Un batiment central avec deux ailes latérales sans doute pour accueillir d'un côté les garçons et de l'autre les filles. A l'étage des appartements pour les instituteurs non écclésiastiques. D'autres construcitons seront ajoutées plus tard.

Si l'inauguration a eu lieu en avril, Mlle Marie Louise GACHET déclare le transfert de son école en mairie le 24/3/1911, qu'elle dirigeait depuis le 3/9/1902.

Le 29/8/1910, Léon Marie PARISSE, natif de Plouharnel, signale en mairie sa venue à 'école privée des garçons. Le 3/8/1911, Aimé Louis Marie CAPPE (lire article dédié) arrive comme instituteur libre à Séné.

Après cette 2° bataille dans la Guerre Scolaire, l'effectif d'enseignants résidant à Séné nous est dressé lors du dénombrement de 1911. Dans le privé, Marguerite Marie LE DUC [Henvic 10/2/1892] et Marie Rosalie LANGLOIS [15/9/1862 Isigny - 6/10/1932 Séné] .

1911 Instit LE DUC Privé

1911 Instit Langlois privée

1910 08 MOLGAT sene

Dans le public, on compte en 1911, Désiré MOLGAT depuis sa nomination en 1910, Alfred MICHEL et Pierre LE VIAVANT. Mlle ISENBOCK, institutrice s'est mariée aves l'ostréiculteur de Séné, Joseph SEVIN.

1911 Public Isenbock Instit

1911 Instit Molgat public

1911 Instit public Michel Le Viavant

Pierre Marie Eugène LE VIAVANT [30/9/1860 Ambon - 5/9/1924 VANNES quittera son poste à Séné après le décès de sa femme Marie Anne GUEGUIN [16/9/1862 Vannes - 29/6/1910 Séné] qu'ilm avait épousé àà Vannes le 21/1/1885. Ses affectations l'amenèrent à Pontivy (1885), puis Lanvegenen (1891), Baden (1896) et enfin Séné où il restera en poste une douzaine d'années (1900-1913).

Pour le Noël 1911, les insituteurs publics et l'administration réagissent à l'ouverture de l'école libre de Sainte-Anne et organisent un arbre de Noël à la salle des fêtes du bourg comme le relate cette article de presse. Des cadeaux et des oranges sont distribués aux enfants.

1911 Ecoles arbre Noel SENE

1911 02 12 Langle décision

Le 12 février 1911, le Conseil municipal vote une délibération portant sur la création d'une école de hameau au village de Langle. Le 3 avril 1912, le maire Joseph LE MOUELLIC signe devant l'étude du notaire Lucien Guibert de Vannes l'acte de vente. Les propriétaires signent quant à eux le 21 mai ce même acte de vente. Marie Perrine Louise BAYER épouse de Théophile CAYRE, négociant rue du Roulage à Vannes tenaient ce terrain depuis mars 1898 quand ils l'avaient acquis à Alexandrine Falquerho et son mari François Marie Le Corvec, également négociant à Vannes. Ce sont les époux Cayre qui construire la maison qui fut avant de devenir une école, un débit de boissons, le "Café de la Terrasse".

1909 06 Café Langle Terrasse

1912 ecole cafe terrasse

Les Le Corvec s'en étaient porté acquérreur en avril 1889 auprès de Mme Marie Rosalie Letourny épouse JUC qui l'avait hérité à la mort de son frère Edouard. Edouard Letourny l'avait acquis le 16 mars 1879 pour 1070 Frs ...à la commune de Séné !

1912 04 Langle acquisition

La commune du voter une enveloppe pour transformer l'habitation en école. Une charpente fut battie pour recouvirir la terrasse du café et constituer les appartement des instituteurs. Les classes furent créées au rez-de-chaussée. Le lot fut attribué à Jean Desmaison comme nous le relate cet article de presse. L'école fut mise en seprvice à la rentrée 1912.

1912 Sene Ecole Bellevue

1912 Bellevue Caqfe terasse

PLAN ecole Langle RdC jardin

1912 Bellevue Langle Registre

Le 27 septembre 1912, M. Auguste Jules THOMER, natif de Sarzeau, épaulée de sa jeune épouse encore stagiaire, ouvrit le premier registre des élèves.

1974 Bellevue Ecole photo 2

Cette vue de 1974 montre l'ancienne école de Bellevue.

L'édition de 1913 du "Grand Annuaire Administratif Commercial & Agricole du Morbihan" consultable aux archives de Vannes donne les effectifs des instituteurs en poste à Séné :Dans le Public, LE VIAVANT  au bourg et GUIMARD à Bellevue; au sein de l'école libre, Aimé CAPPE [lire article dédié] et Mlles LEDUC et LE FLOCH. 

1913 Annuaire SENE

1913 07 Fetes des Ecoles laiques

Le 29 juin 1913, les classes des écoles laïques de Séné sont conviées dans les Jardins de la Préfecture. Une ambiance « républicaine » rejaillit de cette Fête des Ecoles. Le journaliste finit son article par ces quelques mots :

« Aux électeurs sénatoriaux*[grand électeurs], venus de tous les points du département et qui ont suivant notre conseil assisté à la belle fête du Parc de la Préfecture, les Vannetais ont donné un magnifique exemple de foi laïque en l’avenir de notre Ecole Nationale. »

L'avenir s'assombrira pour la France et les enfants de Séné. Un an plus tard, éclatait la Première Guerre Mondiale. Les classes de soldats de 1880 à 1900 vont être mobilisées, anciens élèves des écoles laïques ou confessionelles de Séné.  91 hommes, marins ou soldats sont Morts pour La France. (Lire pages du Centenaire).

Auguste LE ROUZIC et Alfred MICHEL insituteurs ayant exercé à Séné furent mobilisées et conbattirent contre l'Allemagne. Désiré Mathurin MOLGAT, né à Ambon le 3 février 1891, insituteur à Séné entre 1910 et 19xx?, capitaine au sein du 65° Régiment d'Infanterie fut "Tué à l'ennenmi" le 21 octobre 1918 dans les Ardennes. Ces parents vivaient au Hezo où fut retranscrit sonacte de décès. Son nom figure au monument aux morts du Hezo.

1918 10 21 MOLGAT MPF

1918 Molgat citation

L'administration le comptabilisera encore comme instituteur à Séné en 1918 lorque le Conseil Génréal écrit qu'il fut décoré de la Légion d'Honneur.

CG 56 Molgat décoration

Pendant la guerre, la nécessité de faire " l'UNION SACREE" a des répercussions sur l'enseignement.

Source wikipedia : Pour se rallier les catholiques humiliés par la politique anticléricale menée, pendant près de quarante ans, par la Troisième République, politique marquée par les expulsions des congrégations et les conditions de la séparation de l'Église et l'État, le gouvernement décide de suspendre les mesures contre les congrégations religieuses.

Le 2 août1914, le ministre de l'intérieur Louis Malvy invite les préfets « à suspendre l’exécution des décrets de fermeture ou de refus d’autorisation pris par application de la loi de 1901, des arrêtés de fermeture pris en exécution de la loi de 1904 et de toutes mesures généralement prises en exécution desdites lois ». Cette décision ouvre un régime de tolérance à l’égard des congrégations.

En 1915, les soeurs des Filles du Saint-Esprit ont pu venir habiter une maison près de l'école Sainte-Anne, bâtie pour elles par le recteur et reprendre la direction de l'école des filles; les élèves sont au nombre de 157.

 

 

 

 

Cette coupure de presse locale datée du 12 décembre 1915 sortie de la presse en ligne des Archives du Morbihan, informe les lecteurs de l'époque pendant le conflit, de la captivité de soldats morbihannais.  Malgré la guerre, l'information est parvenue aux familles certes avec quelques mois de retard...

Parmi ces noms, Jean Marie MARTIN et Valentin TIFFON sont signalés comme ressortissants de Séné.....

Qui étaient-ils et dans quelles circonstances ont-ils été faits prisonniers ?

Prisonnier Séné

 

L'acte de naissance de Jean Marie MARTIN nous apprend qu'il est né à Cadouarn le 14/08/1881 au sein d'une famille de pêcheurs. Au dénombrement de 1906, il n'apparait pas au côté de ses parents et de sa soeur ainée. A 25 ans il a du quitté le giron familial...

Prisonnier Martin parents

Sa fiche de matricule nous indique qu'il est matelot lors de sa conscription autour des années 1901.

Son état civil nous informe sur son mariage à Séné le 4 avril 1910 avec Marie Pélagie LE MAY. Au dénombrement de 1911, le couple vit également à Cadouarn, alors parents d'une petite Marie Joséphine.

Prisonnier Martin Jean Marie 1881 Cadouarn

Jean Marie MARTIN est mobilisé et il est affecté au 91° Régiment d'Infanterie.

Sa fiche de matricule nous renseigne sur les circonstances de sa captivité. Il est fait prisonnier le 27/09/1915 sur le plateau de Beaulandre en Argonne, en fait le Bois de Bolante sur l'actuelle commune de Lachalade dans la Meuse. Il restera captif à Darmstadt jusqu'à l'armistice.

Prisonnier MARTI captivité

On retrouve sa trace au dénombrement de 1921 avec sa famille au complet.

Prisonnier Martin 1921 copie

Jean Marie MARTIN, ancien combattant de la guerre de 14-18, décèdera à Séné le 19/12/1958 à l'âge de 77 ans.

 

MARTIN et TIFFON fait prisonniers auront échappé aux combats dans la forêt d'Argonne. L'un capturé dans le Bois de Bolante et l'autre dans le village de La Harazée.

Prisonnier Argonne

D'après un texte de  Benoît Fidelin (Pèlerin).

Les combats de 1914 et 1915 menés dans les forêts d'Argonne ne permirent à aucun des deux camps une avancée territoriale. Des villages isolés, quelques prés et vergers pentus, les deux vallées de la Biesme et de l’Aire, le tout cerné par l’immense forêt hérissée de collines, irriguée d’eau douce et creusée de ravins profonds…

Comment cette enclave sauvage de l’Argonne a-t-elle pu devenir le théâtre d’atroces combats qui, sur un front de seulement 15km, coûteront la vie à 140 000 soldats français, soit 10% de nos morts de la Grande Guerre?

La faute aux états-majors qui, d’emblée, l’érigent en verrou stratégique dominant la route et la voie ferrée qui mènent par l’ouest à la place forte de Verdun. Reculant après la bataille de la Marne, les Allemands transforment le massif en forteresse et passent à l’offensive.

Sur un périmètre restreint et sous d’épais taillis qui laissent peu d’horizon à l’artillerie, à l’exception des mortiers de tranchées, les assauts d’infanterie ressemblent à des mêlées d’une folle violence. Ruées furieuses et contre attaques se succèdent en 1915 sans faire bouger les lignes.

 

Valentin Louis Marie TIFFON nait à Séné le 9 mai 1894 comme l'indique son extrait de naissance.

TIFFON valentin 1894 extrait

Ces parents sont alors paludiers et vivent au village de Gornevèze.

Au dénombrement de 1911, ils ont changé de profession pour celle de maçon et la famille compte 5 enfants, Valentin étant l'ainée de la fratrie. Sa fiche de matricule indique qu'il est cultivateur, journalier pour le dénombrement.

 TIFFON Valentin 1911

Comme sa classe de 1894, il aurait du faire sa conscription en 1914. Il n'a à peine 20 ans quand il est appelé sous les drapeaux comme l'indique sa fiche de matricule. Incorporé le 5/09/1914 il rejoint son corps d'armée en tant que soldat de 2° classe au 70° Régiment d'Infanterie.

Tiffon captivite

Il est fait prisonnier à La Harazee en Argonne le 8/09/1915.

Ce jour là dans ce petit bourg de la Meuse, les combats font rage :

"Le 8 à partir de 7 heures, un bombardement d’une extrême intensité par pièces de tous calibres et par lance-bombes bouleverse les positions du 10e corps, tandis que le village de la Harazée et la vallée de la Biesme sont criblés d’obus asphyxiants. Vers 9 heures, les Allemands lancent une violente attaque d’infanterie de part et d’autre du ruisseau de la Fontaine-aux-Charmes; ils occupent trois lignes de tranchées et ne sont arrêtés qu’aux abords de la Harazée. Plusieurs contre-attaques exécutées dans l’après-midi ne parviennent à reprendre qu’une partie du terrain conquis par l’ennemi. En quelques heures, les Allemands ont enlevé nos positions sur un front de 1.800 mètres et une profondeur de 5oo à 600 mètres. Nos pertes s’élèvent à 72 officiers et environ 4.200 hommes ."

Le soldat Tiffon est quant à lui fait prisonnier et aura la  vie sauve.

Il restera en captivité et sera rapatrié après l'armistice. le 10 décembre 1918. Il n'en a pas fini pour autant avec l'armée. Il change de régiment le 14/02/1919 puis encore le 28/04/1919. Il est définitivement démobilisé le 12/08/1919.

Il intègre les chemins de fer aux Batignolles à Paris.

Tiffon démobilisation

Valentin Louis Pierre TIFFON s'établira sur Clichy La Garenne où il finira ses jours ces jour le 1/10/1963 à l'âge de 69 ans.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La seconde bataille de Champagne oppose, du 25 septembre 1915 au 9 octobre 1915, les troupes françaises à l'armée allemande en Champagne. Le principe est de lancer une offensive massive dans un secteur limité pour obtenir la rupture et assurer une exploitation profonde sur les arrières de l'armée allemande et forcer le repli de toute la partie ouest de son dispositif. C'est la raison pour laquelle chaque armée est renforcée par un corps de cavalerie. Cette attaque est coordonnée avec une offensive commune franco-britannique en Artois qui sert de point de fixation aux Allemands.

Malgré la prise de la première ligne allemande au prix d'un nombre de tués vertigineux, les forces françaises butteront sur la 2° ligne allemande. Le 1er octobre, le général Pétain fait suspendre les combats en raison des pertes trop importantes et d'une consommation de munitions insoutenable.

Pour en savoir plus sur le déroulement de ces journées on consultera l'extrait du livre édité par les Archives du Morbihan et les pages suivantes :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Champagne_(1915)

http://centenaire.org/fr/espace-scientifique/pays-belligerants/25-septembre-1915-les-offensives-de-champagne-et-dartois

Ces quelques photos d'archives permettent de se rendre compte du drame qui s'est joué en ce mois de septembre 1915 :

 Champagne Tranchée de 1ère ligne en Champagne 1915

La mort des soldats n’est jamais très belle;

Des croix marquent l’endroit

Des croix de bois là où ils sont tombés,

Plantées sur leur visage,

Les soldats piquent du nez, toussent et gigotent

Le monde autour d’eux hurle rouge et noir ;

Les soldats suffoquent dans un fossé,

Ils étouffent pendant toute l’attaque.

Ernest HEMINGWAY, Poèmes de guerre. Éditions Gallimard, La Pléiade  I.  p.515

 

BATAILLE de Champagne

Dans cet enfer de combats et de bombardements 12 soldats natifs ou domiciliés à Séné périrent, qui étaient-ils ?

DANET Ange Joseph Marie au 3° RIC "Tué à l'ennemi" le 10/09/1915 à Ville sur Tourbe.

 

Journée du 25 septembre :

  CORBEL Joachim au 116° RI de Vannes "Tué à l'ennemi" à Tahure.

  LE FRANC Aubin Ange, au 85° Régiment d'Infanterie "Suite de ses blessures" à Tahure.

  LE BOURHIS Vincent au 9° régiment de Zouaves"Tué à l'ennemi" à Ripont.

         Soldat du 52° régiment d'Infanterie Coloniale

         CADERO Henri Louis Marie "Tué à l'ennemi" à Souain.

         PIERRE Pierre Marie au 52° "Tué à l'ennemi" à Souain.

         RICHARD Michel Jean Marie Ferdiand "Tué à l'ennemi" à Souain.

  TAQUET Jean Marie du 53° Régiment d'Infanterie Coloniale "Tué à l'ennemi" à Souain.

 

LAUDRIN Jean Marie du 3° régiment d'Artillerie à pied, "Tué à l'ennemi" le 5/10/1915 sur le chemin de Souain à Perthes.

MALRY Arsène du 62° régiment d'Infanterie, "Tué à l'ennemi" à Tahure le 7/10/1915.

GUHUR Pierre Marie - 16/05/1886 - 7/10/1915 - Ambulance 12 Vitry Le François.

JOUAN Jean Marie - 65°RI - Bois du Trapèze - blessé autour du 8-10 octobre et décès 29/10/15.

 

 

DANET Ange Joseph Marie nait à Cadouarn dans une famille de pêcheurs le 11/01/1882. Comme l'indique le dénombrement de 1906, sa mère est veuve et élève 3 enfants.

Danat Ange Joseph 1906

A l'âge de la conscription, il effectue son service militaire de 2 ans comme l'indique sa fiche de matricule.

DANET service militaire

Placé "en congé illimité en novembre 1905" il est pourtant mobilisé et intègre son corps le 24 décembre 1914 au 3° régiment d'Infanterie Coloniale. Il décède au combat le 10 septembre 1915 à Ville sur Tourbe.

DANET ANGE ville sur tourbe

L'historique nous décrit ces jours de septembre 1915 :

" Le 15 août, il prend les tranchées de Ville-sur-Tourbe. Les 2e et 3e bataillons sont en secteur depuis le 12 septembre. Le régiment se prépare pour la grande offensive du 25 septembre."

DANET guerre

Ange Joseph Marie DANET avait contracté mariage en Arzon le 16/09/1910 avec Marie Joséphine DELIN.

Ceci explique que son nom n'apparait pas au dénombrement de 1911. Domicilié en Arzon, son décès est retranscrit dans cette commune où son nom figure au monument aux morts, comme il figure au monument aux morts de Séné sa commune de naissance .

monument arzon danet 

Son frère cadet Auguste Marie né le 4/10/1884 sera également mobilisé en 1915 mais échappera au sort de son fère pour déceder à Damgam en 1963.

 

CORBEL Joachim Marie au 116° RI de Vannes "Tué à l'ennemi" le 25/09/1915 à Tahure.

Lire la page consacré aux "5 oubliés" de Séné.

http://senegolfe.fr/guerre-14-18/item/324-les-oublies-du-monument-aux-morts.html

 

LE FRANC Aubin Ange est né au bourg de Séné le 10/01/1880. Il est le 2° garçon des époux Le Franc Pierre Joseph et Le Roux Olive.

Le Franc Aubin Ange Extrait

Le père charpentier de métier décède en 1904 laissant sa femme veuve comme l'indique les registres de l'état civil et le dénombrement de 1911.

LE FRANC Aubin Ange famille

A l'âge d'accomplir sa conscription Aubin s'engage pour 5 ans dans l'armée comme l'indique sa fiche de matricule.

Le Franc engagé 5 ans

Un temps couvreur à l'île de Groix, Aubin Ange épouse Marie Clotilde Le Normand le 8/07/1911 et se domicilie à Vannes au 20 rue de Séné (l'actuelle rue Montseigneur Tréhou) où il exerce la profession de maçon, comme l'indique sa fiche de matricule.

Le Franc Localité

A la mobilisation, il est affecté au 85° Régiment d'Infanterie. Ces états de service nous indique qu'il est mort des suites de ses blessures sur le champ de bataille lors de l'attaque de Tahure le 25 septembre 1915.

Le Franc Campagne Allemagne

Sa mère put se consoler de garder son 2° gars, l'aîné né le 28/09/1864 qui se résolut à se marier le 8/04/1918 à Vannes également. 

 

LE BOURHIS Vincent au 9° régiment de Zouaves"Tué à l'ennemi" le 25/09/1915 à Ripont.

Vincent Marie Henri Le Bourhis naît à Gressignan le 31/08/1887. Son père Aimable Joseph Marie natif du Hézo, de l'autre rive de la rivière de St-Léonard, est paludier à Séné depuis son mariage avec Jeanne Marie Richard de Séné.

1887 SENE Le Bourhis Extrait

Lors de sa conscription en 1908; le jeune Vincent sera exempté à cause de l'asthme dont il souffre comme l'indique sa fiche de matricule, asthme sans doute lié à l'humidité du travail dans les marais.... Comme son père, il est devenu paludier et vit près du Pont Lisse et du marais de Languersac.

Le Bourhis exempté paludier languemat

Le dénombrement de 1906 donne la composition de la famille Le Bourhis établie à Séné.

Elle emploie un jeune bergère âgée de 7 ans!

LE BOURHIS 1906 famille

Il quitte Séné où il a connue sa future femme, Marie Amandine LE FLOCH, plus âgée de 7 ans, qui le rejoint à Laboissière département de l'Oise ou le jeune couple contracte mariage le 16/08/1913. Marie Amandine LE FLOCH, dont la famille, pêcheurs, réside à Bellevue, comme l'indique le dénombrement de 1911, reviendra à Séné après la mort de son époux où elle décèdera en 1954. Pour cette raison, Le Bourhis sera porté sur le monument au mort de Séné.

LE BOURHIS beau père LE FLOCH.jpg

D'abord incorporé au régiment d'infanterie de Vannes, le soldat Le Bourhis est affecté au 1er Régiment de Zouaves dont la caserne est à Saint-Denis.

Le Bourhis St Denis zouaves

Vincent Marie Henri LE BOURHIS est "tué à l'ennemi" à Ripont département de la Marne le 27 septembre 1915. Il est âgé de 28 ans.

Son corps a été transféré dans la nécropole de de Snuippes tombe n° 3606. Son nom est égalment inscrit au monument aux mort de Laboissière dans l'Oise.

LE BOURHIS suippes   LE BOURHIS tombe

 

 

CADERO, PIERRE et RICHARD, sont tous les 3 Sinagots, tous les 3 du 52°Régiment d'Infanterie Coloniale et tous les 3 tués ce 25 septembre 1915 :

Que nou sdit l'historique du 52°RIC ?  Le 52e R.I.C. attaqua en Champagne. Voici comment le capitaine Diverres narra cette attaque, la première du régiment :

« Le 21 septembre, nos parallèles n’étaient pas à plus de 100 mètres des tranchées ennemies et, bien que nos places d’armes ne fussent pas entièrement achevées, nous nous trouvions cependant dans de bonnes conditions pour entamer l’offensive.

« Comme régiment de choc, le 52e R.I.C. ne laissait rien à désirer. Il avait été aguerri par plus de six

mois d’exercices, d’entraînement, par des périodes d’occupation de tranchées et par des travaux

exécutés de jour et de nuit, à proximité de l’ennemi, sous un feu violent d’artillerie et de mitrailleuses.

« Le moral des hommes était excellent, la confiance très grande, car nul n’ignorait que cette fois, une puissante artillerie appuierait le mouvement en avant et que les munitions ne feraient pas défaut. L’état sanitaire était également satisfaisant. Bien qu’un peu amaigris par les veilles et les travaux de dernier mois, nos soldats n’en étaient pas moins vigoureux, alertes, décidés et capables, en un mot, de supporter les fatigues et les vicissitudes d’une marche en avant de longue durée. Ils l’ont amplement prouvé dans la formidable bataille qui suivit.

« L’artillerie entama l’action le 22 septembre ; son tir, extrêmement violent, continua les 22 et 25 septembre et atteignit sa plus grande intensité dans la nuit du 24 au 25. des bois où le régiment était bivouaqué, on apercevait quelques points d’arrivée des projectiles d’artillerie lourde et les

bouleversements qu’ils semblaient produire dans les lignes adverses, augmentant encore la confiance de tous dans le succès.

« L’artillerie allemande répondait sans toutefois que son feu égalât la puissance du nôtre. Au cours de la préparation d’artillerie, les dernières mesures furent prises pour la marche en avant.

« Dans l’après-midi du 24, l’ordre du jour du généralissime fut lu à la troupe et chacun se prépara à

faire bravement son devoir. L’Ordre d’attaque de la division fut communiqué dans la soirée : le régiment devait faire partie des troisième et quatrième vagues, il avait pour objectif, les ouvrages de Presbourg et de Wagram, et ces ouvrages enlevés, ils devaient continuer à progresser aussi loin que possible. La route de Souain à Somme-Py limitait à gauche le secteur d’attaque de la division. « A minuit, les bataillons quittèrent leurs bivouacs pour gagner les emplacements d’attente situés tout prés des parallèles de départ. Ce mouvement, exécuté par nuit noire, dans des parallèles et des boyaux enchevêtrés , suivi par tous les éléments d’une division, s’accomplit avec ordre. A 3 heures du matin, les bataillons étaient à pied d’oeuvre et recevaient un complément de munitions (2 grenades par homme).

« Vers 6 heures, l’heure de l’attaque fut communiquée à la troupe. On eut bien soin d’expliquer aux

hommes que l’artillerie cesserait son tir à 9 heures ; que la première vague quitterait la parallèle de

départ à 9 h 10 ; que la deuxième vague la remplacerait dans la parallèle de départ et déboucherait

quand la première aurait gagné une distance de 50 mètres ; que les autres vagues procèderaient de

même ; que le tir d’artillerie reprendrait alors, non sur les premières tranchées ennemies, mais sur celles plus en arrière pour se continuer suivant notre avance.

« Jusqu’à 9 heures, l’artillerie française fut seule en action. A 9 h 10, la première vague bondit hors de la parallèle de départ et, entre 9 h 15 et 9 h 20, ce fut le tour des troisième et quatrième vagues dont le 52e faisait partie. « Mais entre le moment où cessa le tir de notre artillerie et celui où déboucha la première vague, l’ennemi s’était ressaisi. Il déclencha un formidable barrage entre ses lignes et les nôtres ; ce barrage ne réussit pas à arrêter la marche de nos vagues, mais, le régiment, sur une distance de moins de 200 mètres, laissa le quart de son effectif.

« La première parallèle allemande était faiblement occupée, il n’en était pas de même des autres, où l’on se heurta à la résistance opiniâtre de certains groupes disséminés dans des îlots de résistance soigneusement aménagés. L’ordre était de ne pas entrer dans les tranchées, mais de progresser par les terre-pleins pour ne pas ralentir l’élan, la marche en avant continua. Les vagues se reformaient d’elles mêmes, après le franchissement des obstacles, et les ouvrages de Presbourg et de Wagram furent abordés et enlevés après un rude combat de tranchée où la baïonnette joua le plus grand rôle. Peu ou pas de prisonniers : l’acharnement était trop grand de part et d’autre.

« AU-DELA des ouvrages de Presbourg et de Wagram, le terrain était à peu prés dépourvus de travaux

de défense et l’on pût s’avancer jusqu’aux dernières crêtes bordant la Py. « Mais des troupes d’attaque, il ne restait qu’une mince ligne formée de groupes d’hommes de tous les régiments, encore animés d’une belle ardeur offensive. Certains éléments, retardés par la résistance qu’ils avaient rencontrée, rejoignaient, et l’on pouvait espérer l’arrivée prochaine des réserves.

L’enthousiasme était grand malgré la fatigue et les pertes. Pour tous, la percée était un fait accompli.

Plus de 6 kilomètres avaient été franchis, 11 lignes de tranchées enlevées, dont quelques unes renforcées de réseaux encore intacts, et deux ouvrages puissamment organisés avaient été enlevés de haute lutte. Nous dûmes cependant nous arrêter, notre barrage roulant, fixé à la dernière crête de la Py, s’opposait à toute avance.

« Tout fut mis en oeuvre pour faire allonger le tir. Des agents de liaison furent envoyés vers l’arrière,

mais il est probable qu’ils ne purent remplir leur mission. Une pluie torrentielle qui tombait depuis 10

heures du matin empêchait le vol des avions et aucune liaison téléphonique n’avait pu être organisée, le personnel étant dispersé ou hors de combat. « Néanmoins, vers midi, le lieutenant-colonel Petitdemange fit savoir que l’artillerie allait allonger son tir. Notre barrage ayant été reporté plus loin, la première ligne se porta en avant. Il était trop tard. Après avoir progressé de quelques pas, la ligne était clouée sur place par le feu terrible de mitrailleuses partant d’une tranchée bordant la crête et des boqueteaux environnants. Ce feu de mitrailleuses était appuyé par un tir d’artillerie très bien réglé qui augmentait d’intensité et forma vite un obstacle infranchissable dans le secteur d’attaque de la division. »

Les jours suivants furent employés à l’organisation du terrain conquis. Le régiment fut relevé le 30 septembre et il cantonna jusqu’au 3 octobre au bivouac O (bois de Bussy).

La bataille de Champagne lui avait coûté : Officiers tués, 9 ; blessés, 22. Troupe : tués, 144 ; blessés, 665 ; disparus, 188. A la suite de ce combat, le régiment fut cité à l’Ordre de l’Armée.

 

CADERO Henri Louis Marie du 52° Régiment d'Infanterie "Tué à l'ennemi" le 25/09/1915 à Souain.

Henri CADERO Henri nait au village du Ranquin le 21/01/1879.

CADERO Henri Extrait

 

Sa fiche de matricule nous apprend qu'il sera un temps marin car il effectuera sa conscription comme matelot.

Il est renvoyé à Canivar’ch le 3/01/1903. De retour, il se marie le 11 janvier 1904 avec Marie Vincente Mathurine DANET. Il fonde une famille qui apparait au dénombrmeent de 1911 et compte trois enfants : Suzanne 1904, Anne Marie 1907, Henri Célestin 1909.

 

CADERO Henri Louis famille 

Il est tué à l'ennemi ce 25 septembre 1915 à Souain. 

 

PIERRE Pierre Marie au 52° d'Infanterie Coloniale "Tué à l'ennemi" le 25/09/1915 à Souain.

Pierre Marie PIERRE nait le 27/11/1881 à Langle, village de Séné sur la presqu'île dans une famille de pêcheurs comme l'indique le dénombrement de 1911.

PIERRE Pierre Marie parents

Le décombrement de 1906 renseigne plus sur la famille composée de 2 frères et deux soeurs.

Pierre Pierre Marie 1906b

Sa fiche de matricule ne renseinge pas beaucoup.Soldat de 2° classe au 52° Régiment d'Infanterie Coloniale, il meurt sur le champ de bataille à Souain "tué à l'ennemi". Son extrait d'acte de décès nous dit "nous nous sommes trransporté auprès de la personne décédé et assuré de la réalité du décès...André Lavigne, Lieutenant au 52° Rgt, Lucien Nicolo, sergent..Jean GOULIANUE, Sergent. Ce décès sera attesté par un avis ministériel en date du 28 octobre 1929.

PIERRE Pierre Marie juge

 

Son frère cadet Vincent Marie né le 7/10/1883 sera également mobilisé et reviendra de la guerre. Il s'était marié en 1908 et décèdera en Arradon en 1949.

Sa fiche de matricule montre qu'il fut plus chanceux que son frère ainé mort pour la France à l'âge de 34 ans.

Pierre Vincent service

 

RICHARD Michel Jean Marie Ferdiand du 52° Régiment d'Infanterie Coloniale "Tué à l'ennemi" le 25/09/1915 à Souain.

Michel Jean Marie Ferdiand RICHARD nait à Michote le 13/03/1884. Son père est paludier à Séné et sa mère "ménagère" c'est à dire mère au foyer.

A Séné beaucoup de jeune garçon seront tenté par les métiers de la mer. La fiche d'Inscrit Martime de Richard nous indique qu'à l'âge de 17 ans il est novice à bord du Saint Germain.

Richard Mousse

Sa fiche de matricule nous indqiue qu'à l'âge de 20 ans il effectue son service militaire du 21/09/1904 au 21/01/1908.

Richard Service

Il revient à Séné et épouse Aimée Marie LACROIX, cultivatrice à Michotte le 20/04/1909, fille de paludier à Michot. En 1911, comme l'indique le dénombrement, il est père d'une petite Fernande.

RICHARD Michot

Pour palier le manque de soldats de l'armée de terre, il quitte son poste à bord de l'Arlette pour rejoindre les drapeaux. Il est affecté au 2° Régiment d'Infanterie Coloniale de Brest puis au 52° RIC.

Richard vers 52RIC

Il arrive dans ce corps le 22/01/1915 et il décède le 25/09/1915 à Souain. à l'âge de 31 ans. Son est enterré dans la Nécropole Nationale de La Crouée Tombe n°6970.

 

Laudrin la crouée  RICHARD Tombe

 

TAQUET Jean Marie du 53° Régiment d'Infanterie Coloniale "Tué à l'ennemi" le 25/09/1915 à à Souain.

TAQUET JeanMarie Extrait

Jean Marie Vincent Mathurin TAQUET nait à Séné le 26/09/1884 quartier Saint Léonard. Son père est cantonnier et sera muté à THEIX en 1904…Sa mère Marie Perrine Jehanno est ménagère. Taquet ne résidera pas longtemps à Séné. Il se marie à Vannes le 12/09/1908 avec Eugénie Marie PRODO. Il bénéficie d'un report incorporation jusqu'au 8/08/1916. Il déclare sur sa fiche de matricule la profession de domestique. On peut suivre des domiciliatiosn successives qui ne repassent pas par la Bretagne.

TAQUET domiciles

Il sera domestique d’abord à Vannes puis St-Nazaire et Paris. Toutefois, il effectue sa conscription au 116°Régiment d’infanterie de Vannes. Sa fiche "mémoire des Hommes" nous indique son décès au sein du 53° RIC, à Souain le 25/09/1915. L'historique de ce régiment nous donne quelques précisions sur cette journée tragique pour les soldats français :

"Le 53e colonial prend les tranchées de premières lignes jusqu'au 27 août, puis, du 2 au 7 septembre, du 12 au 16 septembre, du 20 au 23 septembre, en avant et à l’est de Souain, menant à bonne fin et jusqu'à la veille de l'attaque, les travaux préparatoires de l'offensive qui va se déclencher.

Le 25 septembre 1915, le 53e colonial, sous les ordres du lieutenant-colonel Richard, a pour mission d'enlever la première position ennemie constituée par trois lignes de tranchées, sur un front d'environ 500 mètres et dans une zone qui, au départ, se trouve située entre Souain et le bois Sabot. Objectif de profondeur non limité.

Dispositif: deux bataillons d'assaut, formés chacun sur une ligne et dans l'ordre:

1er bataillon (commandant Le Braze);

2e bataillon (commandant Dumas) ;

Le Lieutenant-Colonel marche avec le 2e bataillon ;

Le 3e bataillon (commandant Lagrange) est en renfort de brigade, à la disposition du colonel Peltier, commandant la 20e brigade.

A l'heure prescrite, 9 h. 15, les deux bataillons d'assaut sortent de la parallèle de la tranchée Mulhouse, sous un tir de barrage ennemi qui s'est déclenché peu avant l'attaque. Avec une correction parfaite et sous l'énergique impulsion de leurs chefs, les deux premières lignes ennemies sont franchies à l'allure du pas de charge et en partie nettoyées. Continuant leur marche en avant et malgré les pertes très sensibles déjà subies, les deux bataillons attaquent la troisième tranchée qu'ils dépassent et progressent sans arrêt jusqu'à la deuxième position ennemie, la gauche à hauteur de la ferme Navarin. Les défenses accessoires de cette position non entamées par notre préparation arrêtent leur marche ; les deux bataillons prennent position en terrain découvert, en dispositif échelonné. Les deux bataillons ont parcouru plus de 4 kilomètres en une heure. Vers 10 h. 15, le colonel Peltier donne l'ordre au commandant Lagrange de se disposer à sortir des tranchées. Le bataillon, groupé dans plusieurs abris (place de l'Opéra) et tranchées adjacentes, se place dans la parallèle, non sans d'énormes difficultés que cause la présence de nombreux tués et blessés dans les boyaux et tranchées. Il sort, vers 10 h. 40, dans la formation en ligne de tirailleurs et toujours sous le barrage ennemi. Les mitrailleuses ennemies se sont révélées derrière les bataillons d'assaut — en particulier au bois Sabot — et accueillent le 3e bataillon. Celui-ci franchit les deux premières tranchées, y laisse des fractions de nettoyage et progresse jusqu'à la troisième.

Aucune trace des deux premiers bataillons n'apparaît. Une patrouille est envoyée pour reconnaître leur position et ainsi le 3e bataillon rejoint le régiment vers midi 30. II s'établit en soutien, en terrain découvert, mais toute liaison du régiment avec l'arrière a disparu et ce n'est que vers 14 heures que le Chef de corps apprend la mise hors de combat du Colonel commandant la brigade et du Général commandant la division. Le lieutenant-colonel Jung, commandant le 42e colonial, à notre droite, prend le commandement de la brigade et donne l'ordre de s'organiser dans les tranchées et boyaux ennemis situés en deçà de la deuxième position.

Aussi bien, des feux de mousqueterie et de mitrailleuses commencent à partir de la position ennemie.

C'est dans cette position que le régiment se maintient pendant les journées des 26, 27, 28, 29 septembre, sous un bombardement violent, pendant que notre artillerie, qui s'est approchée, prépare et accompagne les assauts, maintes fois répétés, contre la deuxième position par les tirailleurs marocains et trois bataillons de chasseurs."

 

 TAQUET 25 SEPTEMBRE.jpg

 

 

LAUDRIN Jean Marie du 3° régiment d'Artillerie à pied, "Tué à l'ennemi" le 5/10/1915 sur le chemin de Souain à Perthes.

Jean Marie Laudrin est né le 20/09/1892 au village de Kerleguen à Séné. Le dénombrement de 1911 nous apprend que ses parents sont propriétaires exploitants agricole et que ils emploient un jeune berger âgé de 11 ans.

LAUDRIN 1911

Sa fiche de matricule semble absente du site des Archives Départementales. Sa fiche extraite du site "Mémoire des Hommes" nous indique qu'il était canonnier au 3° régiment d'Artillerie à Pied et qu'il fut "tué à l'ennemi" le 5 octobre 1915 à 700 m du chemin de Souain à Perthes. L'acte de décès sur le registre d'état civil de Séné donne plus de détails :

L'an mil neuf cent quinze, le cinq octobre à vingt heures étant dans la clairière au sud du grand bois des Bouleaux, situé à quatre cents mètres au N. du chemin de St-Ouain à Perthes, départ ..de la Meude, à 3.300 mètres environ de St Ouain. Acte de décès de Laudrin Jean Marie soldat de 2° classe né à Séné Morbihan le vingt septembre 1892 domicilié en dernier lieu à Séné, canton de Vannes est, Morbihan, mort pour la France à l'emplacement ci-dessus défini, le 5 octobre mil neuf cent quinze à quinze heures cinquante, célibataire, .....

Dressé par nous Blot Paul, capitaine commandant la 53° Batterie du 3° Régimentd d'Artillerie à pied, Officier d'état civil, su rla déclaration de Joussard René, sous lieutenant à la dite batterie et de barry Alfred, maréchal des logis, à la dite batterie, témoins qui ont signé avec nous après lecture, vu par nous Majeur Lousi, médecin chef.

1915 Champagne bois bouleaux

Jean Marie LAUDRIN n'avait que 23 ans. Sa tombe se trouve à la Nécropole Nationale 'LA CROUEE" à lemplacement n°6594.

LAUDRIN la Crouée Nécropole    LAUDRIN tombe

 

MALRY Arsène du 88° Régiment Territorial d'Infanterie, "Tué à l'ennemi" à Tahure le 7/10/1915.

Arsène Louis Marie MALRY nait au lieu-dit de Grand Conleau sur la commune de Vannes le 18/04/1882. Son père est agriculteur et sa mère ménagère. Il effectue sa conscription comme matelot de 3° classe du 1/10/1902 au 1/10/1903. De retour, il se marie le 25/09/1906 à Séné avec Marie Vincente MORIO, issue d'une famille de cultivateurs de 9 enfants installée à St-Léonard en Séné.

Le dénombrement de 1911 nous situe le jeune couple en Séné avec au foyer leur bébé Marguerite née cette année là.

Malry Arsène famille

Sa fiche militaire nous indique que le 31/07/1915 il incorpore le 88° Régiment Territorial d'Infanterie qui va être amené en Champagne. A l'âge de 33 ans, Arsène Louis Marie MALRY décède 'Tué à l'ennemi" lors de l'attaque de Tahure. L'état civil de Séné a bien retranscrit son décès avec la mention "Mort pour la France".

MALRY guerre

 

GUHUR Pierre Marie 16/05/1886 - 7/10/1915

Le patronyme de GUHUR ne sonne pas très "Sinaot". Pourtant Pierre Marie GUHUR nait à Séné au village de la Ville du Bois (identifié comme étant La Villeneuve) comme l'indique son extrait de naissance, d'un père Laboureur et d'une mère cultivatrice.

GUHUR Pierre Marie EXTRAIT

A 20 ans lors du dénombrement de 1906 la famille n'apparait plus sur Séné. la fiche de matricule nous indique que Pierre Marie est maneouvre à Vannes.

GUHUR adresses

Plus tard il quitte le département. On le suit sur Cherbourg, Granville puis à nouveau à Vannes Bohalgo chez ses paretns sans doute. Puis à Saint-Nazaire et à nouveau à Vannes en avril 1913.

Ces origines sinagotes et sa résidence à vannes lui font incorporer le 116°RI à la mobilisation. Comme sont régiment il est amené au front de Champagne pour l'offensive. Il est blessé sur le front ce qui lui vaut d'être évacué par l'ambulance 12/4 et conduit à l'arrière du front dans un hopital de Vitry Le Francois, ville transformé en "hôpital" géant.

il y décède le 7 octobre à l'âge de 31 ans. Il fera l'objet d'une citation et son corps est enterré dans la nécropole nationale de Vitry Le François tombe 1444.

GUHUR citation  GUHUR vitry

 

JOUAN Jean Marie  11/11/1892 - 29/10/1915 - 65°RI - 29/10/15.

 

JOUAN Jean Marie est né le 11/11/1892 à Moustérian, ses parents sont alors cultivateurs sur leur propre exploitation comme le souligne l'agent du dénombrement.

JOUAN Extrait

En 1911, la famille compte 3 garçons et accueille une jeune bergère.

JOUAN famille 1911

La fiche "Mémoire des Hommes" nous indique son décès de suites de blessures de guerre en date du 29/10/1915 à Vichy Hopital temporaire n°42 et son affectation au 65°RI. Où et comment at-il été blessé ?

Qu'ils soient enligne sur la BnF Gallica ou sur le site tableaudhonneur.free.fr/, internet recèle de version numérisées des historiques des régiment rédigés dans les années 20-30 après la guerre. Celui du 116°RI nous relate les journées deseptembre et d'octobre 1915 :

" En juillet 1915, le 65ème relevé par les Anglais, est dirigé vers la Champagne après un repos de quelques semaines à Crèvecoeur. Au lieu des paysages verdoyants de la Somme, avec ses cultures et ses moulins à vent, c'est le paysage désolé de la Champagne Pouilleuse, avec ses landes incultes, ses routes poudreuses et ses interminables bois de sapins rabougris. Le régiment occupe d'abord le secteur de Mesnil-les-Hurlus, qu'il organise en vue de l'attaque de la IIe armée. Secteur pénible où un adversaire prévenu gêne les travaux de tous les tirs de ses canons et de ses minenwerfer. Puis, le 25 septembre, il bondit avec une admirable fougue à l'attaque des positions allemandes. Derrière les premières vagues des bataillons d'attaque (bataillon Godat à droite, bataillon Pons à gauche) marche le colonel Desgrées du Loû, tenant dans ses mains le drapeau du régiment. L'élan de la troupe est splendide, mais les mitrailleuses ennemies font rage, décimant les compagnies, dont certaines sont en quelques minutes réduites à quelques hommes. Le colonel tombe, mortellement atteint : belle fin de soldat, frappé en pleine action à la tête de son unité.

JOUAN Trapeze

Pendant le mois d'octobre, sous les ordres du lieutenant-colonel de Vial, le 65ème attaque d'importantes positions ennemies. Le Trapèze (10 octobre) et la Courtine (24 octobre) sont enlevés de haute lutte, et de nombreux prisonniers sont capturés.

Relevé le 4 novembre, le régiment, après un repos d'un mois près de Vitry-le-Francois, prend le secteur de Tahure, qu'il lui faut organiser en plein hiver, sous des bombardements fréquents et violents."

 

Jean Marie JOUAN a sans doute été blessé au cours de ces combats, lors de la sanglante journée du 25 septembre ou plus tard sur les combats au bois du Trapèze. Il est évacué du front par la chaîne de soins pour gagner l'hopital temporaire n°42 à Vichy où décède à l'âge de 23 ans, célibataire.

Son corps est ramené à Séné où il est inhumé le 4/10/1915 comme nous l'indique le registre de la paroisse.

JOUAN inhumation

 

 

 

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