Parmi les cartes postales anciennes de Séné qu'Emile MORIN a réuni dans son livre intitulé" Le Pays de Séné", une, singulière, nous montre une vue sur l'église Saint Patern avec au premier plan, un cycliste., qui par sa présence donne un aspect pittoresque au cliché.
Emile MORIN nous raconte que ce cycliste,photographié dans cette rue de Séné, qui deviendra la rue des écoles, n'était autre que l'ancien instituteur de Séné, Aimé CAPPE [8/9/1878-4/7/1946].
"Ses anciens élèves se souviennent qu'ils devaient l'aider à monter sur le vélo qui n'avait pas de frein. Avec la rue en pente, il se retrouvait souvent au lieu-dit "Le Purgatoire" où les enfants devaient aller le chercher pour le remonter jusqu'à l'école."
Le photographe David qui pris le cliché vers 1913, immortalisa ainsi Aimé CAPPE, instituteur qui se réclama jusqu'à ses derniers jours de l"école libre". Né à Carnac, d'un père menuisier et d'une mère ménagère, Aimé CAPPE, était un fervant militant de "l'école libre" comme nous l'indique cette coupure de presse datée de 1910.
Sa fiche de matricule nous indique que son père étant décédé et qu'en tant que fils aîné, il est dispensé de conscription. Le jeune "instituteur congréganiste" comme le nomme le fonctionnaire laîc vers 1920, lors de la rédaction de la fiche de matricule, travaille sans doute pour subvenir au besoin de sa mère et de ses frères et soeurs. Cependant, il passe 9 mois au sein du Régiment des Chasseurs à pied entre nov-1899 et sept-1900.
En 1914, il est mobilisé, d'abord dans le 47° régiment d'Infanterie Coloniale puis dans le 9° Escadron du train. Il sera nommé caporal en 1917.
L'administrration des Armées est organisée et oblige régulièrement ses hommes à déclarer leur situation professionnelle. Cette même fiche de matricule nous renseigne sur les différents postes d'instituteur d'Aimé CAPPE avant son affectation à Séné.
Au dénombrement de 1911, son nom n'apparait pas dans les registres de Séné. Sa fiche de matricule indique une arrivée à Séné en juillet 1912. Au dénombrement de 1921, celui qui suit la guerre, Aimé CAPPE fait partie de "équipe pédagogique" de l'enseignement privé de Séné aux côtés du recteur de l'époque, Pierre OLLIER, et d'un autre instituteur, Célestin LE BIHAN.
La guerre aura emporté 91 Sinagots "Morts pour la France" et laissé à Séné un grand nombre d'Anciens Combattants. Aimé CAPPE rejoint l'Union Nationales des Combattants, U.N.C., comme en témoigne ces articles de presse. dont il sera un membre très impliqué et une plume appréciée.
Au dénombrement de 1926, Aimé CAPPE est "institueur privé" aux côtés de Marie Rosalie LANGLOIS et de Paul André HARDY. En 1931, CAPPE est recensé comme "instituteur libre" aux côtés de Yves Pacifique LAVAIRIJE.
Le 11 novembre 1937, Aimé CAPPE organise la cérémonie du 11 novembre qui se finit par un repas chez Mlle Robino.
Toujours membre actif de U.N.C. il parvient à réunir cette association sur Séné à plusieurs reprises et il organise la cérémonie de commémoration des 20 ans de l'Armistice, le dimanche 27 novembre 1938..
Aimé CAPPE, l'instituteur dans l'enseignement privé catholique, immortalisé sur sa bicyclette, personnage de "carte postale" décède en 1946. Il sera inhumé dans la tombe du recteur Georges Le Buon, toujours visible dans la partie ancienne de notre cimetière. On ne sera pas étonné de l'épitaphe qu'il choisit.