Cet article reproduit mot pour mot la nécrologie de Marguerite LAYEC [ 7/2/1907 St Gildas - 2/9/1977 Vannes], parue dans le bulletin paroissial de Séné, à l'initiative de l'Abbé Jospeh LE ROCH.
2 SEPTEMBRE : DÉCÈS DE MLLE MARGUERITE LAYEC, ENSEIGNANTE A KERANNA, CATÉCHISTE ET ORGANISTE DANS LA PAROISSE DE SENE DEPUIS 1930.
Après un mois seulement de maladie, s'éteignait une figure bien chère à toutes les familles de SÉNÉ: Mlle MARGUERITE LAYEC, enseignante à l'école de KERANNA de septembre 1930 à juillet 1973, catéchiste en 1974 et 1975, organiste à l'église jusqu'au 30 juillet dernier. Très nombreux, les Sinagots, jeunes et anciens (3 générations) se sont relayés pendant près de 3 jours à l'oratoire près du presbytère, pour veiller sur celle qui les éduqua pendant de si longues années. Une foule, celle que l'on retrouve au jour de la Toussaint, a voulu l'accompagner jusqu'à sa dernière demeure, au cimetière même de SÉNÉ. Dans son homélie, Monsieur le Recteur s'est essayé de retracer la vie si remplie de Melle MARGUERITE.
Pierre disait à JESUS : "Voilà que nous avons tout quitté pour te suivre"; JESUS lui répondit : "En vérité, je vous le dis : personne n'aura quitté, à cause de moi et de l'Evangile une maison, une famille sans qu'il reçoive déjà le centuple en sa vie et, dans le monde à venir, la vie éternelle. " Mes Frères, à voir votre très nombreuse assistance autour du corps de Melle MARGUERITE, n'est-ce pas cette parole du CHRIST réalisée aujourd'hui à SÉNÉ? C'est en effet la très grande famille de ses amis, de ses anciens et anciennes élèves, réunis autour de sa famille propre, une très grande famille qui continue aujourd'hui à l'entourer, comme elle l'a toujours fait depuis tant et tant d'années, et qui est là pour demander au SEIGNEUR, que Melle MARGUERITE reçoive cette récompense, assurément méritée par tous les vrais disciples qui ont mis leur vie au service du CHRIST dans leurs frères. Cette récompense ici-bas, de vivre longtemps, ensemble, et , un jour, la Vie Eternelle.
Vous les parents de Mlle MARGUERITE, et vous, chers paroissiens de SÉNÉ, ses nombreux amis et ses anciennes élèves de l'école de Kéranna, oui c'est bien l'affection, la sympathie, la reconnaissance qui vous réunit cet après-midi comme les frères et soeurs d'une grande famille, à l'occasion des oèques d'une amie de famille.
Née en février 1907 à Saint-Gildas de Rhuys, Mlle Marguerite a passé toute sa vie au service de l'enseignement chrétien. Tout d'abord institutrice à l'école de Sérent, où elle resta 5 années, c'est ici, à Séné, qu'elle consacra pour ainsi dire toute sa vie. Arrivée à Keranna en Septembre 1930 elle ne devait quitter notre école, pour prendre une retraite bien méritée, qu'en Juillet 1973.
Le 21 octobre de cette année 1973, beaucoup d'entre vous étaient réunis autour d'elle dans cette église pour une messe d'actions de grâces, à l'occasion de ce dépàrt en retraite.
Et le Directeur de l'Enseignement Catholique, Mr. l'abbé MOULLAC,disait ceci :
" ...Malgré tous vos mérites, je ne vais pas, Mlle MARGUERITE, prononcer votre panégyrique [discours à la luange de quelqu'un] , votre simplicité naturelle, votre modestie seraient blessées si je m'attardais à vanter le bel exemple de fidélité de travail et de dévouement que vous donnez. La présence nombreuse de vos anciennes et anciens élèves, celle de leurs familles et de tous vos amis, leurs prières ferventes, adressées au Seigneur à toutes vos plus chères intentions, attestent suffisamment combien ils ont conscience de vous être redevables de leur éducation, et comment ils entendent vous en garder une profonde reconnaissance" .
Et après une réunion dans la joie, à l'école, Mlle MARGUERITE vous remerciait de votre reconnaissance, et elle terminait oar ces mots "A Séné j'ai vécu, à Séné je mourrai. .. "
Nous ne pensions pas que, quatre ans après, son souhait devait se réaliser : revenir parmi ses sinagots ... les rejoindre, mais à travers la mort ... et dans la prière ... et reposer enfin au milieu d'eux, au cimetière de Séné, près des prêtres, des religieux, des enseignants, (ici, je pense à quelqu'un qui, comme elle, donna le meilleur de sa vie à Séné, Mr. Aimé CAPPÉE).
A mon tour, je ne ferai pas le panégyrique de Melle MARGUERITE. Il y aurait tant à dire, non seulement pour ses 47 années données à l'enseignement chrétien, mais aussi pour tout son dévouement à la cause des jeunes, les Bruyères d'Arvor, du théâtre, du chant, de l'orgue (elle était encore à son poste, ici, le 30 juillet dernier), son dévouement à visiter les familles, les malades aussi bien chez eux qu'à l'hôpital ou dans les cliniques. Chacun de vos coeurs se remémore ce que Mlle Marguerite a fait pour son éducation chrétienne ... et cela durant trois générations. Restée fidèle à sa foi, à l'enthousiasme, à l'esprit de service de ses débuts, Melle Marguerite a eu le mérite non seulement d'avoir duré, mais aussi de n'avoir jamais dévié.
En hommage à Mlle. MARGUERITE, voici deux photos qui la rappelleront combien sa vie a été intimement mélée à celle des Sinagots. Ci-dessus à Lourdes en 1952, entourant: M. l'Abbé PERON, alors vicaire de Séné, et Mlle Marguerite :
Ier rang en haut, à partir de la gauche : Mme Lucienne PENRU, Mme LODEHO, Mme DORIDOUR, Mme Vve DORIDOUR, Mlle LE FRANC, Jean LE MEITOUR, Emile NOBLANC du Goanvert
2ème rang: Mme Pascaline DOUARIN, Mme LE RAY, Mlle Alphonsine NOBLANC, Mlle Philomène SAVARY, Mlle LAYEC, Mme Emile NOBLANC, Mme Léon GREGAM de Montsarrac
3ème rang : Soeur Sophie BARO, Mme PIERRE, Mlle MIRAN, Clothilde BOCHE, L'abbé PERON, Mme PIERRE, Mlle DORIDOUR, Mlle MIRAN, Soeur PIERRE.
Et c'est ensemble que nous prierons à cette messe pour elle ... que nous demanderons au Seigneur, par l'intermédiaire de Notre Dame, Saint Patern, Sainte Anne de nous guider comme elle, aux sentiers de vie, et de nous ouvrir un jour sa maison .
Un an plus tard, paraissait dans le bulletin paroissial cet autre article en souvenir de Mlle Marguerite :
SOUVENONS-NOUS ! Voici un an déjà déjà. que nous a quitté Mademoiselle LAYEC , mieux connue sous le prénon de Mlle MARGUERITE.. Parmi nous elle a vécu, connaissant et aimanttous. Son don d'elle-même aux autres dans l'enseignement, ses multiples services, ses visites aux familles sinagotes, sa présence dans le domaine musical à la paroisse lui ont valu l'estime de tous. Elle a désiré rester parmi ses Sinagots en partageant leur champ de repos éternel. Ayons parfois pour elle une pensée, une prière ou une fleur. Car, savez-vous qu'elle a dédié à tous ses amis dans les années 50, surl'air de "La Paimpolaise" ce chant, dont nous sommes les heureux héritiers, et que voici : |
Un autre article parut à son sujet :
Marguerite Layec est née en février 1907 à Saint-Gildas de Rhuys et est morte à Vannes le 2 septembre 1977. Elle est enterrée dans le cimetière de Séné.
D'abord institutrice à Sérent pendant cinq ans, elle vint ensuite à l'école Sainte-Anne en septembre 1930 où emme restera jusqu'à sa retraite en 12/9/73 soit 43 ans. Tout en étant enseignante et catéchiste à l'école, elle assumait la fonction d'organiste de la paroisse et s'occupait des loisirs des jeunes filles. En classe où elle enseignait avec tout son savoir de pédagogue, elle apprenait aussi à ses élèves à mieux connaître Dieu, le Seigneur. Elle préparait les filles à la 1ère communion, aux processions de Fête-Dieu ou l'on jonchait le sol de pétales de fleurs. Elle apprenait également le chant aux enfants et avait formé une chorale qu'elle accompagnait à l'harmonium. Avec ses anciennes élèves devenues grandes, elle préparait des séances récréatives : rondes de petits, danses rhytmiques des moyennes, ballets et pièces de théâtre pour les autres. Le dimanche, avec les jeunes filles, elle organisait des visites pour mieux connaître la Bretagne. Les jeunes filles ont formé les Bruyères d'Arvor puis la Jeunesse Agricole Chrétienne Féminine, JACF, toujours sous la conduite de Mlle Marguerite, aidée alors par l'abbé Poëzivara. Elle rendait visite aux familles sinagotes et accueillait les nouveaux arrivants. Elle a composé "la chanson de Séné" sur l'air de la Paimpolaise et a laissé un excellent souvenir dans le coeur de plusieurs générations de Sinagots.
Le complément de wiki-sene : "Nul ne guérit de son enfance" Jean Ferrat.
L'examen de son acte de naissance recèle peut-être le "secret" de Marguerite Pauline LAYEC. Lorsqu'elle nait le 7 février 1907 à Saint-Gildas de Rhuys, elle est la fille de Marie Ernestine LAYEC, sa mère et de son père, Jean Marie Eugène QUATREVAUX [5/71877-10/11/1915], capitaine au long cours.
Cependant, une mention marginale indique que par un jugement du 3 juillet 1907, le Tribunal Civil de Vannes, reconnait à M. Quatrevaux, sa non-paternité sur cet enfant, né d'un adultère, sans doute était-il en mer...
Marguerite Pauline QUATREVAUX, prend dès le nom de jeune fille de sa mère, et devient Marguerite Pauline LAYEC. Sa mère divorcera et se remariera le 21/2/1911 avec Jean Louis LE TEXIER [1880-1976] dont elle aura un fils, Jean [1912-2014]. M. Jean Marie QUATREVAUX se remariera avec Jeanne Angèle DURAND le 25/8/1913 avant de disparaitre en mer en novembre 1915. Il étati à bord du vapeur Boileau au départ de Swansea avec une cargasion de charbon et à destination de Nantes. Aucun sous-marin n'a revendiqué avoir coulé le Boileau. Jean Marie Quatrevaux ne fus pas déclaré mort poour la France.
Cette identité tourmentée est sans doute à l'origine du célibat de Mlle Marguerite et de son dévouement pour les autres.