Portraits
- Léon TREMBLE, la mosaïste de passage à Séné
- Les Légionnaires Sinagots
- Auguste JANVIER, soldat de 14-18, Légion d'Honneur
- LE MOUSSU, Communard natif de Séné
- LE MEUT Emile, Général sinagot 1874-1949
- LE LAYEC, fils du boulanger devient Gouverneur
- LE ROY Roger 1925-2020
- Marguerite LAYEC, institutrice dévouée
- Ernestine MORICE, parcours de vie [1909-1999]
- Aimé CAPPE, instituteur libre...à bicyclette
- ALLANIOUX marin de dirigeable, 1887-1984
- François QUESTER : 1er Centenaire de Séné 1919
- Marie BENOIT, la boulangère résistante
Suite des récits des soldats de Séné morts de maladie pendant la Première Guerre Mondiale :
Ange Marie COCARD : 7/10/1880 - 31/07/1916
Jean Marie Evelin DANET : 1/04/1889 - 20/04/1918
Joseph Marie PIERRE : 7/06/1896 - 19/09/1918
Jean Marie LE DUC : 27/09/1886 - 21/03/1916
Jean Marie LE HAY : 7/07/1880 - 9/07/1917
Louis Pierre Marie GALLIC : 18/10/1899 - 30/05/1920 :
Eugène SAVARY : 27/04/1883 - 25/12/1917
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Ange Marie COCARD : 7/10/1880 - 31/07/1916
Ange Marie COCARD naît au village de Kerarden en 1880. Son père est marin et sa mère ménagère. Comme d'autres jeunes gars de Séné, il choisit de devenir marin comme son père. Sa fiche d'inscrit martitime nous indique cependant qu'il devient marin "sur le tard" en 1899, à l'âge de 19 ans sur le "Charles France" dont le port d'attache est La Rochelle.
Le 13 novembre 1900 il est "atteint par la levée permanente" et dirigé vers le 4° Dépôt de Rochefort.
Comment ce Sinagot s'est-il retrouvé sur Rochefort et non sur Lorient ?
Il effectue sa période militaire et son dernier bateau n'est autre que le Hoche. Il est mis en congé illimité le 13 septembre 1904.
Il reprend sa vie de marin et navigue sur différents canot et goëlettes avec pour port d'attache Le Rochelle.
Sa fiche "Mémoire des Hommes" nou sindqique qu'il est matelot de 2° classe fusilier auxiliaire attaché aux "bâtiments de servitude de Lorient".
Bâtiment de servitude : Service de petits navires destinés à assurer le ravitaillement des bâtiments au mouillage dans les ports et les rades (les Réserves, Pontons, Cure-Môles, Marie-salopes, Chalands, Citernes, Chaloupes du port, etc, sont des bâtiments de Servitude)
On lit également qu'il décède des suites d'une fièvre typhoïde à La Havane. Sa fiche aux affaires maritimes ne semble pas indiquer sur quel bateau, Ange Marie COCARD était embarqué quand il parvint à La Havane.
Jean Marie Evelin DANET : 1/04/1889 - 20/04/1918
Jean Marie Evelin DANET nait au village de Cariel à Séné le 1er avril 1889 ausein d'une famille de pêcheurs. La famille Danet apparait au dénombrement de 1911. le père est veuf et élève ses 3 enfants.
Rien de plus banal pour un jeune gars issu d'uen famille de pêcheur que de devenir marin. En juin 1901, Jean Marie Evelin devient mousse. Il sera novice en mai 1906. En mai 1907 il devient matelot sur le canot "Angèle Armentine".
"Atteint par la levée permanente" en avril 1909, il rejoint le 3° Dépôt des Equipages de Lorient pour y faire sa conscription. Il finti sa période militaire après un passage sur le Suffren en avril 1913.
Après la mobilisation il se présente au 3° Dépôt mais il est affecté dans l'armée de terre. D'abord au 65° Régiment de Ligne, puis au 137°Régiment d'Infanterie avant d'être affecté au 128°RI le 13 octobre 1916. Il deviendra caporal.
Comme nos l'indique cet extrait de sa fiche de matricule des archives du Morbihan, le 20 janvier 1917 il est évacué par la chaine des soins à Maron. Il séjourne dans différents hôpitaux de Toul de janvier à avril 1917, avant d'être admis à la Station Sanitaire de Huelgoat. Le 26 juillet il peut rentrer dans son foyer.
1916. La guerre fait rage. Alerté par le développement de la tuberculose au sein des troupes, le parlement vote une loi destinée à créer des dispensaires. Dans le Finistère, le conseil général décide la construction d'un sanatorium en plus de la station sanitaire d'Huelgoat qui existait déjà. Il choisit le site de Guervénan, en Plougonven, pour "accueillir" cet établissement.
Il décède à Cariel le 20 avril 1918 des suites de sa bronchite contracté pendant le service à Maron.
L'historique du 128°RI nous dit "qu' Après les combats de la Somme, le régiment passe tout l'hiver au repos dans la région Toul – Lunéville.". Hiver qui fut fatal pour le soldat DANET.
Son corps sera enterré à Séné le 21/04/1918 comme l'indique le registre de la paroisse.
Joseph Marie PIERRE : 7/06/1896 - 19/09/1918
Joseph Marie PIERRE naît en 1896 sur la presqu'île de Langle, au hameau de Bellevue en Séné. Son père et sa mère sont pêcheurs. Tout naturellement après l'instruction publique à l'école de Bellevue, il opte pour le métier de marin. En juillet 1907, il devient mousse sur le canot "Jean Bart", il n'a que 11 ans.
La Marine a tout intérêt à suivre et répertorier tous les marins de France et de Bretagne. La fiche d'inscrit maritime nous livre les différents bateaux à bord desquels le jeune mouse puis le novice et enfin le matelot a fait son apprentissage du métier de marin.
A la veille de la guerre, Joseph PIERRE est embarqué sur le "Fleur de Marie" comme matelot.
Au dénombrement de 1911, la famille PIERRE est composée des parents et de deux garçons.
Ce dernier extrait de sa fiche de marin nous apprend qu'il ne rejoint le 3° Dépôt des Equipages que le 12 mai 1915 pour embarquer sur "La Gascogne". Le 5 octobre 1916 il retourne au 5°Dépôt et gagne le ravitailleur du navire Algérie III. Ensuite il est en poste sur le Jaureguiberry et patrouille près de Port Saïd et du canal de Suez.
Son dernier bateau de guerre sera le "Capucine" navire réquisitionné au sein de la Division des Patrouilleurs de Gascogne. Il tombe malade à bord du bateau et parvient à être débarqué à Brest où il est admis à l'hôpital maritime de Lanrinou.
Malgré des soins, il décède le 19 septembre 1918. Il est inhumé à Brest au cimetière de Kerfautras tombe 47-6-2.
Jean Marie LE DUC : 27/09/1886 - 21/03/1916
Jean Marie LE DUC naît à Séné en 1886 au village de Moustérian. Son père est marin et sa mère ménagère. On retrouve la famille au dénombrement de 1911 qui emploie une journalière.
Fils de marin, Sinagot, deux raisons d'embrasser la carrière de marin comme nous l'indique sa fiche d'inscrit maritime n°41183. On lit sur ce document qu'il obtient son brevet de gabier.
(Un gabier était un matelot de la gabie (la hune). Puis, par extension, un matelot spécifiquement affecté à travailler dans la mâture aux manœuvres et à l'entretien du gréement (mâts, vergues, voiles, manœuvres courantes et dormantes...).
A partir de 1904, il est novie sur la goëlette le "Saint-Laurent". Il devient matelot en été 1906 avant d'accomplir sa conscription. Il navigue alors sur el Saöne et le Calédonien.
Ensuite il choisit lacarrière dans la marine et il s'engage pour 3 ans en février 1911. Il repart pour une autre période de 3 ans le 20/07/1914, à la veille du conflit. Il navigue sur le Descartes puis est en poste à la défense fixe de Fort de France. Il rentre en métropole et sera affecté sur le Provence du 10 mars 1915 au 1er janvier 1916.
Il retourne au 5° dépot où il est réformé n°1. Il rejoint sa famille à Séné où il décède le 25 mars 1916 des suites de la tuberculose pulmonaire comm enous l'indique sa fiche "Mémoire des Hommes".
Jean Marie LE HAY : 7/07/1880 - 9/07/1917
Jean Marie LE HAY nait à Séné au village de Moustérian en 1880. Son acte de naissance mentionne également son mariage le 26/10/1909 avec Marie Louise HUEDE native de Bindre à Séné. On retrouve au dénombrement de 1911 la jeune famille LE HAY qui compte un nouveau né.
On sait qu'il a fait sa conscription en 1900 et rentre au foyer en octobre 1902. Quand survient la guerre il est mobilisé et arrive au corps le 21/08/1914 au sein du 116°RI de Vannes. Il passe au 264°RI le 15 juin 1916. Le 3 juillet 1916 il est blessé au combat et évacué à l'hôpital auxiliaire n°102 de Rouen. Il souffre d'une plaie au cuir chevelu. Il change d'établissement hospitalier : Hôpital n°35 Langrune/mer puis Hopital d'Hérouville. On lui détecte alors une tuberculose pulmonaire. Il change à nouveau d'hopital pour celui des Pins dans le Loir et Cher dont il sort le 17 mars 1917.
Il regagne Séné et sa famille où il décède à Moustérian le 9 juillet 1917. Il sera enterré à Séné le 10/07/1917 comme l'indique le registre de la paroisse.
Fait unique sans doute, le cimétière de Séné conserve sa tombe.
Louis Pierre Marie GALLIC : 18/10/1899 - 30/05/1920
Louis Pierre Marie GALLIC naît au Havre en 1899.On ne saura pas étonné que ce Sinagot ait un père douanier que l'administration des douanes a nommé en poste au Havre. La famille Gallic reviendra avant la guerre à Séné comme le montre le dénombrement de 1906. Il semble que le père ait quitté les douanes pour l'activité de marin pêcheur.
Après l'école son fils aîné, Louis Pierre Marie comme beaucoup de jeunes gars de la presqu'île "choisit" de devenir mousse. Lorsqu'il s'incrit au régistre des affaires maritimes, il déclare habiter l'île de "Bouete" puis Cadouarn, alors que ses parents sont sur l'île d'Arz.
GALLIC est né en 1899, il a 14 ans quand la guerre est déclarée. Elle le laisse en paix pendant presque toute la durée du conflit...
Il est mousse pour la première fois le 29 mars 1913, puis novice le 20 juillet 1915 et enfin matelot le 16 novembre 1917. Il abandonne son dernier bâteau de marin civil "par anticipation" de l'appel sous les drapeaux le 25 juin 1918. Il rejoint le 3° Dépôt des équipages à Lorient et embarque sur le Caroline V.
Caroline V est bien le navire portant le guidon du commandant de la 2 ème escadrille de patrouille de l'Océan, en l'occurence le CF Marcel Rondeleux. Caroline V est un yacht construit au chantier Dubigeon à Nantes en 1909. D'un déplacement de 311 tx, (38 x 7,5 m), vitesse : 10 noeuds, gréé en trois mâts-goëlette, et appartenant au marquis de Montaigu. Au cours de son utilisation par la Marine, Marcel Rondeleux, qui était un fervent de voile, a du se résoudre à supprimer une partie de la mâture pour améliorer la stabilité. Une photo de ce joli navire est parue dans le chasse-marée n° 103 de décembre 1996, p 66. Déréquisitionné en 1919, il a été transformé en cargo sous le nom de Janot et démoli en 1931 (Roche).
Caroline V a été affecté en mars 1917 à la 2 ème escadrille des patrouilles de l'Océan et son armement a comporté un 65 mm en chasse, un 75 mm en retraite et deux 47 mm, un de chaque bord. Par la suite, le 65 mm avant a été remplacé par un 75 mm et les deux 47 mm supprimés. Caroline V a été équipée d'un poste de T.S.F. Elle a été largement utilisée comme patrouilleur.
Extrait Forum 14-18
Son destin de soldat est assez particulier si on déchiffre bien les mentions de sa fiche d'inscrit maritime : il retourne au dépot de Lorient et quitte le Caroline V le 18/12/1918. Il est noté "en temps de guerre" d'abord à Lorient jusqu'au 3 juin 1919, puis à Dunkerque jusqu'au 1/09/1919. (Après l'armistice la période de guerre pour les soldats ne 's'arrête pas net, les retours seront progressif, les Autorités Militaires ont encore besoin de troupes.
Il est noté qu'il est blessé en août 1919, alors qu'il est au Centre Administratif de la Marine à Dunquerke. On le conduit à l'hôpital mixte n°32 bis de Rosendael le 21 Août puis à l'hôpital n°34bis de Zuydcoote le 27 Septembre jusqu'au 8 février 1920. Il rejoint alors l'hôpital de Clion sur Mer près de Pornic où il décède le 30 mai 1920 à l'âge de 20 ans et 7 mois.
Comment s'est-il blessé en août 1919 à Dunquerke ? Cette blessure est-elle à l'origine de son décès ? Ou bien a-t-il contracté une maladie pendant ces quelques mois de guerre sur le Caroline V qui l'obligera à rentrer à Lorient et cette maladie s'étant agravée on l'évacuera de son poste à Dunquerke?
Eugène Marie SAVARY : 27/04/1883 - 25/12/1917
Eugène SAVARY nait en 1883 à Séné au village de Cadouarn. Son père est laboureur et sa mère cultivatrice. Le jeune Savary se souvient-il de son séjour à Séné ? du choix des autres gars de la presqu'île ? Il ne choisit pas le métier de la terre mais en 1901, à l'âge de 18 ans, il devient novice sur la canot "La Patrie" puis matelot. Il déclare aux Autorités Maritimes une demeure en Saint-Avé où vivent également ses parents.
En 1903, à l'âge de la conscription, il est affecté au 3° Dépôt des équipages et on lit qu'il est affecté au poste de "torpilleur auxiliaire sédentaire" à Lorient, poste sédentaire sans doute à cause de ses quelques années d'expérience en tant que marin.
On peut lire qu'il devient douanier en 1905 et gagne son premier poste à Brest. On trouve sa trace également au dénombrement de 1911 où il est cultivateur au Morboul à Séné, sans doute célibataire et logé chez son frère aîné.
Quand survient la mobilisation il incorpore le 316 Régiment d'Infanterie de Vannes le 28 août 1914.
On peut lire sur sa fiche de matricule aux archives du Morbihan, que le 26 avril 1916 on lui détecte une affection.
L'historique du 316°RI nous précise que son régiment est en poste dans l'Oise au nord de Compiègne :
"Le 1er avril, le régiment passe en réserve : 6e bataillon, réserve de brigade à Plessis-Brion avec
l'E.-M. du régiment ; 5e bataillon, réserve de division au camp de Carrefour d'Ollencourt. Il reste
dans cette situation jusqu'au 16 avril. Le 17, il reprend le secteur de Bailly, où il relève le 264e
régiment. Le 26 avril, la division étant retirée du front, le 316e est remplacé à Bailly par le 92e R. I.,
et va cantonner à Plessis-Brion. Le 27, il va à Bailleul-le-Soc et Écarts, où il passe en réserve de
groupe d'armées. Il reste dans cette région, à perfectionner l'instruction, jusqu'au 7 mai."
Ce 26 avril la division est donc retiré du front, on peut prodiguer des soins au soldats. A la faveur de ce repos on peut l'évacuer d'abord vers l'hôpital temporaire n°15 puis vers l'hôpital Complémentaire de Saint-Malo le 20 mai et enfin à l'hôpital de Saint-Brieuc le 5 août 1916, sans doute avec un état de santé qui s'est aggravé. Le 29 décembre 1916 il est réformé pour une néphrite intersticielle cardio-sclérose. Il gagne le domicile de sa famille à Séné au Morboul et exercera l'activité de "marchand de cidre" comme l'indique son acte de décès. Eugène Marie SAVARY décède le 25 décembre 1917 à l'âge de 34 ans.
Le registre de la paroisse nous apprends qu'il est inhumé au cimetière le 28/10/1917 où sa tombe est toujours visible.
Suite des récits des soldats de SENE morts de maladie.
Alexandre Louis Marie CAMEMEN : 13/08/1882 - 25/09/1918
Joseph PASCO : 17/03/1888 - 9/06/1915
Joseph Marie LE MAY : 30/05/1896 - 25/02/1919
Alphonse Joseph Marie GUEHO : 17/05/1894 - 16/11/1915
François Marie LOISEAU : 15/02/1894 - 20/09/1916
Yves Marie LE FRANC (25/08/1876 – 13/10/1921)
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Alexandre Louis Marie CAMEMEN : 13/08/1882 - 25/09/1918
Alexandre CAMENEN nait à Carnac en 1882. Son père est maçon et sa mère ménagère. Autour des ses 20 ans, il déclare aux autorités militaires la profession de maçon comme son père et une résidence au village de Saint Colomban à Carnac. Sa fiche de matricule nous indique qu'il fait sa conscription au 14° Régiment d'Artillerie à Pied de 1903 à 1906. On peut lire également que CAMENEN intègre l'administration des douanes et obtient un poste de préposé en juin 1907 à Dieppe puis Port Jumièges toujours en Seine Maritime en août 1909.
Pourquoi son nom est-il donc gravé sur le monument aux morts de Séné ?
Son acte de décès en mairie de Séné nous éclaire à ce sujet. On peut y lire que Alexandre CAMENEN avait élu domicile aux Quatre Vents et surtout qu'il s'était marié en pleine guerre le 13 mars 1917 avec Jeanne Marie GUYOT native de Séné. La mention marginale sur l'acte de naissance de Jeanne Marie GUYOT confirme ainsi que son acte de mariage à Séné qui nous dit qu'il étati dounaier en poste aux Quatre Vents.
La famille GUYOT est quant à elle établie sur Séné de longue date. On la retrouve au dénombrement de 1911. Cette famille sera doublement endeuillée par la guerre. Ange Félix GUYOT meurt en effet lors de l'offensive Nivelle des suites de ses blessures de guerre. Il a pu être évacué à l'hôpital d'Evacuation de Courlandon dans la Marne mais il succombe malgré les soins.
CAMENEN Alexandre Louis Marie [13/08/1882 – 25/09/1918 ]
Mariée le 13/03/1917 avec Jeanne Marie GUYOT née le 4/01/1890
GUYOT Ange Félix Marie [18/01/1885 – 23/04/1917]
CAMEMENEN est "mis à la disposition" des autorités militaires en décembre 1915. D'abord au 3° Régiment d'Artillerie à Pied, puis il incorpore le 6°Régiment d'Artillerie à pied et il passe au 154°RAP le 16 août 1918. Il tombe malade en cette fin d'été 1918 et il est conduit par la chaine hospitalière à l'hôpital de Belfort. Il y décède des "suites de maladie contractée en service" le 25/09/1918. Son corps est inhumé dans le cimetière de Belfort où sa tombe est toujours visible.
Joseph PASCO : 17/03/1888 - 9/06/1915
Joseph PASCO nait à Bellevue à Séné d'un père douanier et d'une mère ménagère. Le corps des douanes établi à Séné apportera de nouvelles populations à la commune, des mariages lierons les douaniers à des filles de Séné, un douanier deviendra maire de Séné...
Son père ne restera pas longtemps à Séné car on ne retrouve pas la trace de la famille PASCO au dénombrement de 1906 ou 1911. Sinagot d'un jour, Sinagot de toujours, intéressons nous au récit du soldat Joseph PASCO.
Sa fiche des archives départementales nous donne la profession d'employé de bureau qui sans doute ne convient pas au jeune homme...
Sa fiche d'Inscrit Maritime aux SHD de Lorient nous indique qu'il s'engage en 1906 pour 5 ans. On lit qu'il s'est marié en mars 1909 à Lorient avec Joséphine Bigasse. Il est d'abord apprenti marin puis matelot et Quartier Maitre fourrier. A la fin de cette période il se ré-engage pour 3 ans à Brest le 28 mars 1914.
Sa fiche de matricule des archives du Morbihan nous donne la liste des derniers bateaux sur lesquels PASCO était embarqué :
Sa fiche "Mémoire des Hommes" nous confirme qu'il est à bord de l'Europe" lorsqu'il est rapatrié à l'hôpital Maritime de Brest. Il souffre d'un oedème pulmonaire auquel il ne survivra pas et décède le 17 mai 1915. Le site MemorialGenWeb nous dit qu'aucun monument aux mort n'a inscrit le nom de ce marin. Et pour cause son extrait de décès comporte unemention marginale : son cas n'aété régularisé que le 30 avril 2015 quand l'Office National des Anciens Combattants l'a reconnu "Mort pour la France".
Joseph Marie LE MAY : 30/05/1896 - 25/02/1919
Joseph Marie LE MAY nait au village de Cariel en 1896, d'une mère ménagère et d'un père pêcheur. Le dénombrement de 1911 nous apprend qu'il a perdu son père et que sa mère déclare désormais l'activité de "pêcheuse".
Comme beaucoup de jeunes de sa génération, il s'embarque comme mousse. Son premier bateau est le canot "Femme Lucienne" puis suivront le "Marie Thérèse"? le "Souvenir".
Quand éclate la guerre il est mousse sur le "Jeune Lucienne". Il ne rejoindra le 3° Dépôt de Lorient que le 22 mai 1915 pour embarquer sur le "Jean Bart" le 19/10/1915. Le 1er janvier 1918, il rentre au 3° Dépôt et passe au statu de "Hors Service" c'est à dire inapte pour la marine. Il est en fait malade et regagne Séné où il décèdera après l'armistice le 25/02/1919 d'une tuberculose pulmonaire.
Son corps a été inhumé à Séné le 10/07/1917 et son nom figure au monument aux morts de Séné.
Alphonse Joseph Marie GUEHO : 17/05/1894 - 16/11/1915
Alphonse GUEHO n'a pas un nom qui sonne 'sinagot'. Il nait pourtant à Séné au village de Kerfontaine. sa mère est ménagère comme l'indique d'acte de naissance et son père préposé des douanes. Le corps des douaniers a amené à Séné de nouvelles populations comme un temps les paludiers de Batz sur mer...
La fiche de matricule des archives du Morbihan nous apprend qu'il déclare la profession d'employé de bureau et qu'il vit comme ses parents à Vannes. On y apprend qu'après le décret demobilisation, il fait acte de patriotisme et s'engage dans l'armée le 20 Août. Il passe par le 116°RI de Vannes et sera affecté au 147°RI le 20 mars 1915.
On apprend par l'historique du 147°RI que les soldats ont repoussé le 30 octobre 1915 une attaque des Allemands : "Le 1er octobre, le Colonel ROLAND prend le commandement du régiment et le conduit dans le secteur de Tahure, où il se trouve dans une situation précaire, sur des positions qui ont été le théâtre de furieux combats et que l'ennemi continue à bombarder avec des obus de gros calibre qui bouleversent de fond en comble la première ligne.
Quelques jours après, le régiment va tenir les lignes entre Tahure et la lisière Est de la Brosse à
dents. Là encore, il faut procéder à l'organisation complète du secteur : l'absence de boyaux, ou leur
profondeur insuffisante rend les communications extrêmement difficiles; la liaison doit être assurée
la nuit. Tout le monde travaille avec ardeur. Cependant, l'ennemi continue le bombardement de nos
positions, l'aviation ennemie fait preuve d'une activité anormale, indices qui font prévoir une
attaque, qui en effet se déclenche le 30 octobre.
A la faveur d'un nuage de poussière et de fumée, nos tranchées sont envahies et l'ennemi cherche à
progresser. Mais le 147e ne se laissera pas enfoncer, et des poignées de braves réussissent à conserver des portions de terrain et à arrêter l'ennemi.(../...)
A la suite de cette opération particulièrement brillante, le 147e restait définitivement maître de la
totalité du front qu'il avait mission de défendre et faisait 359 prisonniers dont 3 officiers.
Par la suite, le régiment repoussait victorieusement toutes les attaques. « Là où le 147e a mission de tenir, l'ennemi ne passe pas. »
Le régiment est relevé ; il reste quelques jours à Herpont, puis est transporté en autos à Souilly où il jouit d'un repos bien gagné jusqu'au 12 janvier.
Le 13 janvier, le 147e va prendre possession du secteur de la Selouze, au Nord de Saint-Mihiel."
Herpont est une commune de la Marne pas très loin de Auve. La fiche "Mémoire des Hommes" nous indique qu'Alphonse GUEHO rejoint l'ambulance 8/14 en poste à Auve. Il y décède d'une maladie contractée sur le champs de bataille.
Le forum pages1418.com mentionne un article du Nouvelliste du Morbihan qui relate que plusieurs corps de soldats furent rapatriés dans Morbihan en 1922-1923. Parmi les listes importantes de noms, figurent quelques hommes du 147è RI dont le Caporal Alphonse GUEHO de Vannes.
François Marie LOISEAU : 15/02/1894 - 20/09/1916
François LOISEAU nait au village du Meniech en 1894. Son père et sa mère sont pêcheurs comme beaucoup sur la presqu'île en cette fin de XIX°siècle. On retrouve la famille au dénombrement de 1911 qui compte trois garçons.
Une fois la scolarité finie, comme beaucoup de jeunes gars de la presqu'île, il devient mousse sur un canot. Le 23 juillet 1905 à l'âge de 11 ans il est sur le "Deux Soeurs" puis ce sera le "Travailleur" ou encore le "Quatre Frères". Il devient novice embarqué sur le "Terrible" le 18/02/1911. Sa fiche d'Inscrit Martime nous indique qu'il reste sur le "Terrible" jusqu'en juin 1914.
Il rejoint alors le 3° Dépôt des équipages à Lorient pour y accomplir sa conscription. Quand éclate la guerre il est au dépôt et il embarquera le 29 juin 1915 à bord du "Patrie". Il est rapatrié le 5 janvier 1916 et admis "Hors Service" inapte pour la marine. Il souffre en fait de tuberculose et il rejoint son domicile de Séné.
François LOISEAU décède le 20 septembre 1916 à Séné et il est inhumé au cimetière le 21/09/1916 comme l'indique le registre de la paroisse.
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LE FRANC Yves Louis (25/08/1876 – 13/10/1921)
Les marins de Séné incorporés dans la marine auront subi de plein fouet les maladies dont la tuberculose.
Ainsi Yves Louis LE FRANC né en 1876 à Moustérian décèdera en 1921 des suites de la tuberculose comme il est indiqué dans sa fiche d'Inscrit maritime. On peut lire sur la fiche qu'une fois rapatrié sanitaire à Séné, Yves LE FRANC continuera quelques temps son métier de marin et son "dernier" bateau sera le loop Avel au départ de Port Navalo le 8 mai 1919.....
Au sein d'une famille de pêcheurs, c'est tout bonnement qu'il devient mousse le 1er mars 1890 à l'âge de 14 ans. Il enchaine des emplois sur les canot "Petite marie, "Le Même", "Marie Louise"...
Yves LE FRANC deviendra matelot et se mariera en 1905 à Saint-Avé avec Jeanne Marie LE HAY, veuve Auffret. On retrouve au dénombrement de 1906 trace du couple Le Franc / Le Hay et le petit Auguste Louis AUFFRET.
Yves Le Franc était le beau-frère d'un autre Poilu de Séné, Jean marie LE HAY . Ainsi Mme Veuve Auffret, née Le hay aura perdu son premier mari, et à cause de la guerre son second époux et son frère.
LE FRANC Yves Louis [25/08/1876 – 13/10/1921]
Le 16/05/1905 – avec Jeanne Marie LE HAY née le 26/09/1877 à Saint-Avé
Enfant : AUFFRET Auguste Louis 1902.
LE HAY Jean Marie [7/07/1880 – 9/07/1917]
Le 26/10/1909 avec Marie Louise HUDE née le 4/04/1880
Enfants : Jean Marie 1910
Quand est publié le Décret de Mobilisation, il est à bord du "Bien Aimé" et il se présente au 3° Dépot le 7 août 1914. Il retourne à son foyer le 13/08 sans doute à cause de sa charge de père de famille.
La guerre à besoin de soldats et besoin de marins...
Les Autorités Militaires le rappelle au 3° Dépôt le 15/06/1915. Le 26 juin il embarque sur le Provence.
Il est rapatrié sanitaire le 24 février 1917. Il retourne chez sa femme. Le 14/10/1918, la marine ne le contrôle plus. Il décède chez les siens le 13 octobre 1921. Il est inhumé au cimetière de Séné le 14/10/1921 comme l'indique le registre de la paroisse.
LE DIBOISE Marcel : 22/11/1892 - 8/08/1918
Il n'y a qu'un seul LE DIBOISE sur le site "Mémoire des Hommes"; un seul aussi sur le site des archives du Morbihan et un seul encore sur le site MémorialGenWeb. Cependant pourquoi Marcel LE DIBOISE est-il inscrit au monument au mort de Séné ?
Son extrait de naissance nous indique qu'il est né à Auray le 22 novembre 1892 avec un père "scieur de long", scieur de tronc d'arbres dans une scierie, et une mère méangère.
Sa fiche de matricule nous indique qu'il est devenu forgeron et réside à Vannes autour des années 1912.
Cette fiche nous indique le parcours militaire du soldat LE DIBOISE. De la classe 1912, il fait sa conscription au 6° Régiment du Génie à compter d'octobre 1913. Il passe au 9° Régiment du Génie en avril 1914.
Quand survient la guerre il est déjà militaire et fera partie des premiers soldats envoyés au front où il est blessé à deux reprises par balle, à Ypres en décembre 1914 puis à Grivesne dans la Somme en mars 1918.
On y lit également que Marcel LE DIBOISE de la Compagnie 6/1 du 9° génie, décède le 8/08/1918 dans une explosion à 600 mètres de Ciry salsogne (Aisne). Sa disparition sera officialisée par une jugmenet du tribunal en août 1920.
L'historique du régiment du génie nous décrit cette journée du 8 août 1918 :
Jeudi 08 août :
Nombreux tirs d’artillerie de harcèlement. Le Capitaine Clerault remplace le chef d’escadron Capdevieille dans le commandement du groupe d’artillerie. A 19h00, le Bataillon Decourbe est envoyé au repos à Serches. A 22h30, la creute (caverne naturelle dans le calcaire) route de Serches, occupée par la section 6/1 du 9e Génie et trois sections du 54e RI, saute. Cette creute avait été visitée par des officiers des sections 6/1 et 6/51 et des dispositifs suspects avaient été retirés. Organisation des premiers secours par la 6/51.
Témoignage d'un soldat du 54è RI: "La région est à peu près vide de ses habitants; les Allemands ont opéré des destructions et miné ou ypérité les creutes qui pouvaient nous servir d'abris. C'est ainsi que deux jours après notre arrivée, l'église de Ciry-Salsogne saute en même temps que la rue qui la borde. Le 8, une creute occupée par trois sections de la 2è Compagnie et un détachement de la 6è Compagnie du 1er Génie saute et ensevelit une partie de ses occupants (dont le Capitaine Champlon, adjudant-major du 1er Bataillon).
-Pertes: -Section 6/1: -2 officiers blessés (Ltt Grandemange et S/Ltt langroguet) -15 hommes tués -32 hommes blessés -78 hommes disparus -54 RI: - 1 officier disparu -61 hommes disparus
La carte ci-dessous montre l'avancée des troupes françaises et situe le village de Serches où existent encore de nombreuses "creutes".
Comment expliquer la présence de LE DIBOISE au monument aux mort de Séné ?
La consultation des registre de mariage nous indique qu'il s'est marié à Séné le 30/07/1917 avec Marie Honorine LE FRANC, cabaretière qui habitait le village de Cariel. On a tenu compte comme dernier domicile connu celui de sa veuve.
Destin particulier que celui de Célestin LE FRANC....
Célestin Jean Marie LE FRANC nait au village de Moustérian le 15 novembre 1882 où ses parents sont cultivateurs., comme nous l'indique son acte de naissance.
On retrouve la trace de Célestin LE FRANC au dénombrement de 1906. Le foyer abrite les parents et 6 enfants. Clotilde la plus jeune des filles est mariée avec un Boché et mère d'une petite Marie Madeleine. Trois générations cohabitent sous le même toit. En 1906, son frère François est "en service" c'est à dire qu'il fait sa conscription.
La fiche de matricule le Célestin indique d'ailleurs qu'il sera pour cette raison dispensé de service.
Toutefois après le décret de mobilisation, Célestin LE FRANC rejoint le 116°RI de Vannes et devient caporal le 31/01/1916. Il est fait prisonnier le 17/04/1916 dans la Meuse à Bras et interné à Merseburg. Il ne sera rappatrié que le 18 janvier 1919. Il est démobilisé le 20 mars 1919. La commission de réforme lui attribue une pension temporaire à 40% le 13/11/1919 à cause d'une blessure qui a occasionné une mutilation.
Il décède à Séné le 30 décembre 1919 à l'âge de 37 ans. Son nom figure au monument aux morts de Séné. Son acte de sépulture au registre de la paroisse de séné nous apprend qu'il s'était marié à Mélanie DOUARIN.
Après les batailles des frontières perdue, la retraite stoppée par la victoire sur la Marne et la course à la mer, les belligérants ont crée une ligne de front qui va de Belfort à Dunquerque en passant par Verdun, Reims ou encore Arras.
Sur des terrains plats, taillés de quelques ruisseaux, ou quelques côtes servent à poster des batteries d'artilleries et voir les posiitons de l'ennemi, les régiments d'infanterie n'ont d'autres solutions que de creuser un réseau de tranchées et de boyaux pour se protéger. C'est la guerre des tranchées qui durera jusqu'à un usage de chars d'assaut et l'arrivée des troupes américaines qui donnera la supériorité décisive aux démocraties face aux Empires centraux. Pendant des longs mois, en Champagne, aux Eparges, à Verdun, dans la Somme, les fantassins devront sortir des tranchées pour mener des offensives et gagner ou perdre au prix de centaines de morts quelques centaines de mètres dans les lignes ennemis. En arrière du front, une logistique se met en place ammenant, armement, soldats et ravitaillement parfois sur de nouvelles routes et voies ferrées construites pour la guerre.
En ce mois de mars 1915, les Allemands qui ont reflué après la Marne, s'étalent en Champagne pouilleuse. La carte ci-joint montre la ligne de front. Document CRDP Strasbourg.
Sentant bien le danger d'une guerre d'usure, longue, le commandement français (et allemand) n'aura de cesse que de concevoir des offensives. Une des premières est celle qui deviendra la 1ère bataille de Champagne aux Mesnil-les-Hurlus.
Le soldat ALLANIOUX de Séné appartient au 72° Régiment d'Infanterie. L'historique du régiment nous raconte une de ces sorties des tranchées où il perdit la vie :
"en février et mars 1915, le 72e prend part à la grande offensive de Champagne. Au nord de Mesnil-lès-Hurlus, sous un feu terrible de mitrailleuses et d'artillerie, jonchant le sol de morts et de blessés, il monte à l'assaut six fois. Le 22 février, il attaque les tranchées du bois « Jaune-Brûlé », et le 23 le 3e bataillon réussit à prendre pied dans la partie méridionale de ce bois. Le 24, nouvelles attaques, nouveaux progrès. Le 25, nouvelle progression sous le feu. Relevé dans la nuit du 25 au 26, il remonte à l'assaut le 5 mars et, dans la nuit du 5 au 6, avance sérieusement, mais, malgré le prodigieux courage déployé par tous, ne peut atteindre ses objectifs. En définitive, le front ennemi ne fut pas rompu, mais l'héroïsme des troupes qui attaquèrent inlassablement, dans des conditions difficiles, n'en demeure pas moins admirable.
Admirable de courage fût Honoré Patern Marie ALLANIOUX comme nous le relate sa citation :
"Le 24 février à l’attaque de la côte 196 avait l’obligation de renforcer une ligne de tirailleurs devenue faible le commandant ayant ordonné d’essayer ce renforcement bien qu’ayant cru tomber dans la zone de mort qu’il devait traverser, sous les hommes de la section précédente et sachant par conséquent qu’il allait à une mort presque certaine à simplement bravement obéi sans un murmure ni aucune hésitation et est allé au poste désigné. Ordre du régiment."
Qui était ce soldat de Séné qui perdit sa vie le 25/02/1915 à Mesnil les Hurlus sur la côte 196 non loin du bois "Jaune Brulé" ? Hurlus, Jaune brulé ces leiux-dits résonnent du courage des hommes.
Honoré Patern Marie ALLANIOUX est né à Séné le 8/02/1891 à Langle. Son père est journalier et sa mère ménagère comme on le lit sur son extrait de naissance.
Le dénombrement de 1906 nous donne la composition de la famille, qui compte 3 garçons et 2 filles. Le père cultivateur fermier à Langle.
Sa fiche de matricule établie pour ses 20 ans nous indique qu'il est boulanger de métier, un temps établi à Arradon. Il avait fait sa conscription en 1911-1912 au 62°RI et à la mobilisation il est affecté le 23/12/1914 au 72°RI.
Il disparait célibataire à l'âge de 26 ans, son nom est est pour toujours gravé sur le monument aux morts de Séné.
La Bataille des Éparges, ou bataille de Combres pour les Allemands, est une série de combats pour la maîtrise de la crête des Éparges opposant la 12e division d'infanterie de la 1re Armée française à la 33e division d'infanterie allemande du 17 février au 5 avril 1915 au cours de la Première Guerre mondiale.
Les combats aux Eparges se sont déroulés dans des conditions extrêmement difficiles sous la pluie, la neige, dans la boue. L'infanterie des deux camps a dû rester pendant de longues semaines sous les coups de l'artillerie. L'armée française tente au cours de plusieurs assauts de conquérir la crête, après des pertes très lourdes des deux côtés, les Français arrivent à prendre pied sur la crête sans pouvoir en déloger totalement les Allemands.(Source Wiki-pedia)
Le 17 février 1915, le combat pour la prise de la crête des Éparges débute par l'explosion simultanée de quatre mines sous les lignes allemandes, suivi d'un violent bombardement d'une heure. À 15 heures, le 2e bataillon du 106e régiment d'infanterie soutenu par un autre bataillon du même régiment et flanqué à gauche de deux bataillons du 132e régiment d'infanterie part à l'assaut de la crête et la conquiert. Durant la nuit, l'artillerie allemande bombarde régulièrement les positions françaises. L'intensité du bombardement s'accroît jusqu'à la contre-attaque allemande déclenchée à 8 heures le 18 février qui repousse les troupes françaises sur leur ligne de départ.
L'historique du 106° RI publié en 1920 commente ainsi la journée du 20 février.
"C'est qu'en effet le commandement, bien décidé à compléter son demi-succès du 18, préparait une nouvelle attaque ou plutôt une nouvelle contre-attaque. Le 20 février au matin des troupes fraîches : un bataillon du 106e (à droite), un bataillon du 67e (au centre), et un bataillon du 132e (à gauche), après une très rapide préparation d'artillerie, s'élançaient sur les tranchées allemandes et s'en emparaient brillamment. Au centre, le 67e dépassait même la fameuse crête et dévalait sur les pentes qui descendent vers Combres. Malheureusement les Allemands qui, pendant la nuit, avaient massé, dans cette région des forces importantes, se lancèrent aussitôt à la contre-attaque et rejetèrent nos troupes sur leurs positions de départ. Seul le bataillon du 132e put se maintenir, pendant quelques heures, dans un petit bois qu'il avait réussi à conquérir. Des deux côtés l'artillerie entra alors en action et, jusqu'à la tombée de la nuit, arrosa copieusement les fantassins, qui organisaient les positions qu'ils occupaient. En somme, au cours de ces rudes journées : 17, 18, 19 et 20 février, malgré des prodiges de valeur, nos troupes n'avaient pu s'emparer de leur objectif : la crête des Eparges et, une fois de plus, le sang de l'infanterie avait abondamment coulé."
Au cours de cette première attaque de la crête des Eparges, il y en aura une autre en mars, Honoré Louis Marie ALLANO, natif de Séné, soldat de 2° classe au 106° RI, est blessé. Evacué il décède le 21/02/1915 dans un hôpital de Verdun.
Son extrait de naissance nous indique qu'il est né le 28/07/1893 et que ses parents tiennent une boucherie au bourg de Séné. Enfant, Honoré a du fréquenter l'école toute proche. Au dénombrement de 1906, on le retrouve à 13 ans déjà en âge de travailler, comme berger à Kernipitur chez les Laurent, famille d'agriculteurs. Ce couple avec 5 enfants a besoin de main d'oeuvre et emploie également un domestique de ferme.
Au dénombrement de 1911 il ne travaille plus chez les Laurent. Sa fiche de matricule nous indique qu'il est agriculteur et établi à Séné et que ses parents sont désormais commerçants près du manoir de Trussac à Vannes. A son décès après la guerre, étant célibataire, on retiendra l'adresse de ses parents pour inscrire cet enfant de Séné au monument aux morts de Vannes.
Ces recherches ont permis d'identifier 118 soldats de Séné morts pour la France. 86 ont leur nom gravé au monument aux morts de Séné. 5 autres soldats sont bien enregistrés à l'état civil de Séné comme "Morts pour la France" et seront un jour portés sur notre monument aux morts.
On distinguera donc le lieu de la mort du soldat (champ de bataille, en mer, dans un hôpital), du lieu de son inhumation définitive (cimetière communal, cimetière militaire, nécropole) et du lieu de mémoire (cimetière militaire, nécropole, monument aux morts civil, liste des morts à l'eglise).
86 "soldats de Séné" sont honorés au monument aux morts de Séné mais d'autres le sont sur des monuments aux morts d'autres communes comme Vannes, Noyalo, Arzon, selon le dernier lieu de résidence du soldat, de sa veuve ou de sa famille. Voir liste point 3. Quelques soldats sont ainsi honorés par deux fois voire 3 avec les plaques dans les églises.
Quelques soldats qui ont disparu en mer et d'autres qui ont disparu au combat, n'ont pas eu de sépulture. Les morts lors du torpillage du Gambetta sont honorés en Italie dans un monument de la commune de Catrignano del Capo.
D'autres soldats, morts en combattant ont pu être ramenés à leur famille et furent inhumés soit à Séné soit à Vannes ou dans une autre commune.
Tel est le cas de JOUAN Jean Marie [11/11/1892 - 29/10/1915] dont le corps a été rapatrié de Vichy à Séné selon le registre paroissial de Séné.
Il décéda le 29 ocotobre et son corps fut inhumé à Séné le 4 novembre.
D'autres soldats malades ont regagné leur domicile pour y finir leur jours. La consultation des registres de la paroisse de Séné nous indique en plus de Jouan, 11 autres soldats de Séné furent inhumés au cimetière communal :
Jean Marie LE BLOHIC : 22/02/1888 - 14/06/1916 inhumé le 16/06/1916
Armel Pierre Marie BOURVELLEC : 26/08/1886 - 16/03/1920 inhumé le 17/03/1920
Joseph Marie LE MAY : 30/05/1896 - 25/02/1919 inhumé le 26/02/1919
François Marie LOISEAU : 15/02/1894 - 20/09/1916 inhumé le 21/09/1916
Louis Marie LE ROUX : 4/08/1893 - 22/08/1920 inhumé le 24/08/1920
Yves Louis LE FRANC : 25/08/1876 – 13/10/1921 inhumé le 14/10/1921
Jean Louis LE PORT : 11/11/1890 - 15/06/1918 inhumé le 16/06/1918.
Jean Marie Evelin DANET : 1/04/1889 - 20/04/1918 inhumé le 21/04/1918
Célestin Jean Marie LE FRANC : 15/11/1882 – 30/12/1919 inhumé le 1/01/1920
Nous avons encore au moins deux tombes de soldats de la Grande Guerre au cimetière communal. Après guerre, aucun carré militaire ne sera créé à Séné. Les tombes des soldats Savary et Le May ont donc une valeur mémorielle.
Eugène Marie SAVARY : 27/04/1883 - 25/12/1917 inhumé le 28/10/1917
Jean Marie LE HAY : 7/07/1880 - 9/07/1917 inhumé le 10/07/1917.
Jean Marie LE HAY est décédé à Moustérian parmi les siens, sa femme et son enfant, le 9 juillet 1917, d'une tuberculose pulmonaire.. Il fut inhumé le 10 juillet et sa tombe où sa tombe est toujours visible.
La fiche d'inscrit maritime du soldat Jean Marie LE DUC [27/09/1886 - 21/03/1916] indique qu'il est mort de maladie à Séné mais il ne semble pas avoir été enterré religieusement à Séné.
Face à l'afflux de soldats morts sur le champs de bataille, les autorités ont organisée une "logistique mortuaire". Les corps de nos soldats défunts ont été enterrés dans des cimetières improvisés derrière la ligne de front, transférés ensuite dans des premiers cimetières militaires pour ensuite être définitivemennt honorés dans des nécropoles.
Ainsi après l'armistice, les autorités se sont attachées à créer des carrés militaires dans des cimetières, des cimetières militaires et des nécropoles pour honorer la mémoire des "Morts pour la France". Des soldats bien identifiés ont ainsi leur tombe avec leur nom gravé ou bien ils reposent dans des ossuaires.
Le site internet MemorialGenWeb est une aide précieuse pour identifier parmi les 118 noms ceux qui figurent dans une nécropole :
1 Soldats de Séné parmi les 118 dont le nom n’apparaît dans aucun monument au mort :
3 des 5 oubliés de Séné :
Joachim Marie CORBEL 05/10/1887 - 25/09/1915
Louis Marie GUIGUELE 30/09/1881 - 14/10/1918
même si son nom est repris au Monuments aux Chars Berry au Bac
Pierre Marie LE DORIOL 17/03/1897 - 29/10/1915
Jean Marie OLIVIERO 02/12/1879 - 08/06/1916
Marc Louis RAULT 31/01/1881 - 29/05/1916
apparaît au monument de Lanfains.
Mais aussi étrangement qu’il n’y parait :
Joseph PASCO, dernier domicile à Lorient, marié à Lorient, mort à Brest.
Ferdinand LE FRANC, même si le soldat a une tombe au Carré militaire Boismoreau Vannes, son nom ne figure pas au monument aux morts de Vannes.
DAVID Théophile : Le Livre d'Or le répertori à Mézières sur Couesnon (35) mais il n'est pas inscrit au monument aux morts de cette commune.
2 Soldats ayant une tombe dans un cimetière militaire ou une nécropole :
CAMEMEN Alexandre
à Nécropole Les Glacis du Château tombe 356 – Belfort
COMBES Jean
à Nécropole d’Apremont La Forêt Tombe 1842 Marbotte
CORFMAT Emile
à Nécropole de Royallieu Tombe n°109 – Compiègne
DANET Jean Marie Stanislas
à Cimetière de Zuycoote Carré 1 tombe n°559
DANET Jean Marie
à Nécropole Notre Dame de Lorette Carré 49 Rang 2 Tombe n°9673
GAREC Jean Marie
à Cimetière de Verneuil (Eure)
GARJEAN
àCimetière de Bergues
GUIGUELE Louis Marie
à Monuments aux Chars Berry au Bac
GUYOT Ange Felix Marie
à Nécropole La Maison Bleue tombe n°3220
LANDAIS Paul
à Nécropole de Vaudelaincourt Tombe 1553
LAUDRIN Jean Marie
à Nécropole de la Crouée Tombe n°6594
LE BARDIER Joseph
à Cimetière de Vauquois tombe n°735
LE BOULAIS Henri
à Nécropole de la désolation tombe n°874 Flavigny Le Petit
LE BOURHIS Vincent
à nécropole de Snuippes tombe n° 3606
LE DERF Vincent Marie
à Mausolée de Castrignano - Italie
LE DIBOISE Marcel
à Cimetière de Vauxbuin Carré D 800
LE DIGABEL Jean Marie
à Cimetière de Vauxbuin tombe B 1083
LE DUC Joseph Louis Marie
àCimetière de Pargnan
LE FRANC Ferdinand
à Carré militaire Boismoreau Vannes
LE FRANC François Marie Louis
à Nécropole du Faubourg Pavé tombe n°3552 – Verdun
LE FRANC Henri Léon
à Cimetière de Villers Carbonnel tombe n°115
LE FRANC Vincent Marie
à Nécropole de Lihons tombe n°2105
LE FRANC Vincent Louis Marie
à Mausolée de Castrignano – Italie
LA GALLIC François Marie
à Nécropole Friscati de Vitrimont tombe n°136
LE GODEC Joseph
à Cimetière de Dunquerke tombe n°943
LE MENACH Louis Marie François
à Cimetière Erilor de Bucarest – Roumanie
LE PAUTREMAT
àNécropole Le Sourd Tombe n°312 LEME (Aisne)
LE TREHUDIC
àCimetière de Vic sur Aisne tombe n°134
MAHE Auguste
à Carré militaire du cimetière d’Angers Carré 42 Rang 7 tombe n°26
MARION Jean Marie
à Cimetière de Zuycoote Carré 1 tombe n°996
MONFORT Louis François Marie
à Nécropole de Tracy Le Mont tombe n°1313
MOREL Vincent
à Ossuaire de Furnes – Belgique
NOBLANC Jean Marie
à Nécropole Pont de Marson tombe n°3894 Minacourt Mesnil Lès Hurlus
PIERRE Edouard Vincent Marie
à Mausolée de Castrignano - Italie
PIERRE Joseph Marie [7/06/1896 - 19/09/1918]
à Cimetière de Kerfautras 47-6-2 – Brest
PRODO François
à Nécropole Notre Dame de Lorette Carré 86 Rang 6 tombe n° 17313
RICHARD Michel Jean Marie Ferdinand
à Nécropole de la Crouée Tombe n°6594
3 Soldats de Séné dont le nom est inscrit dans un autre monument aux morts :
Monuments aux morts de Vannes La Garenne
ALLANO Honoré
BOCHE Joseph
BOCHE Louis
CAERO Pierre Marie
DANO Julien
GARJEAN Julien
GAYET Julien
GUEHO Alphonse
GUHUR Pierre
LANDAIS Paul
LE BOURVELEC Jean Marie
LE BRAS Ferdinand
LE DIGABEL Jean Marie
LE FRANC Aubin Ange
LE QUINTREC Paul
LE PLAT Lucien
MORIO Joseph
PLUNIANT Jean Marie
TACQUET Jean marie
TATIBOET Victor
Autres communes :
DANET Ange Joseph Marie : Arzon (56)
LE BOURHIS Vincent : Laboissière (60)
LE BRIS Joseph : Gourin (56)
LE FLOCH Auguste : Larmor Plage
LE FRANC François : Salerne (83)
LE PLAT Lucien : Noyalo (56)
MORIO Patern : Arradon (56)
ROPERT Jean Marie : Nantes (44)
Le Haut commandement français ne se resous pas à l'occupation de la France par les armées allemandes. Que cela soit en Artois en décembre 1914, en Champagne en hiver 1915, les offensives n'ont pas apporté de résultats tangibles. L'Argonne n'échappe pas au "mythe" de la percée à tout prix....Entre Champagne (Marne à l'Ouest) et Woevre (Meuse à l'Est), on décide une autre offensive....
Le soldat LE BARBIER Joseph Marie est "tué à l'ennemi" le 6 avril 1915 dans une attaque mal préparée autour du village de Vauquois en Argonne.
Il nait le 24/02/1887 à Lorient comme nous l'indique son extrait de naissance d'un père préposé des douanes et d'une mère sans profession. On y lit que les parents se sont mariés à Séné, sa mère née DANET est de Séné.
La famille s'établit au village de Langle sur Séné qui compte alors plusieurs casernes de douaniers. Tout "naturellement" le fils commence une vie de marin comme les gars de son âge et on retouve sa fiche d'inscrit maritime. De 1902 à 1905, il est mousse puis matelot.
Cependant, en juin 1905, il opte comme son père pour entrer dans l'administration des douanes.
Au dénombrement de 1906, il est préposé des douanes à la caserne des Quatre-Vents à Séné..
De la classe 1887, il fait sa conscription en 1907 au 3° régiment de Zouaves puis au 2° régiment d'Infanterie coloniale.
Quand éclate la guerre, il intègre le 42° Régiment d'Infanterie Coloniale. L'historique du 42°RIC indique bien son décès au sein de ce régiment, comme son acte de décès, alors que la fiche Mémoire des Hommes" indique par erreur le 22°RIC.
Le soldat LE BARBIER meurt dans les tranchées dites en "V" sur le territoire de Vauquois. Malgré la préparation de l'attaque, le pilonage de l'artillerie, son bataillon prend puis reperd des tranchées ennemies sous le feu des mitrailleuses....
Cette attaque est bien décrite dans l'historique du régiment et les commentaires a posteriori du rédacteur méritent lecture. L'extrait est ici retranscrit accompagné de photographiers de Vauquois :
"L’ordre d’opérations n°77/c de la 10°D.I. prescrit pour la journée du 4 avril une attaque portant sur toute la région ouest de Vauquois.
Le 1er bataillon mis à la disposition de la 19° brigade, reçoit comme objectif d’attaque l’ouvrage du V de Vauquois. Il devra occuper le 4 avril à 4H30 les emplacements suivants :
Une compagnie dans les tranchées face à l’ouvrage du V ;
Une compagnie dans le boyau reliant le bois Noir à ces tranchées
Deux compagnies dans les tranchées du Bois Noir.
Mais, en raison d’une pluie continue, l’attaque projetée est remise au 5 ; le 1er bataillon va coucher à Neuvilly ; le 2° bataillon est utilisé à l’est de Vauquois.
Le 1er bataillon quitte son cantonnement pendant la nuit du 4 au 5 pour se porter sur ses emplacements. L’attaque doit être déclenchée à 17H30.
Le chef Ruben, commandant le bataillon, donne ses instructions de détail aux unités : la 16° compagnie attaquera la première ligne de défense allemande, organisera la position conquise et établira un barrage de manière à arrêter les renforts allemands venant de la direction de Boureuilles.
La 15° compagnie appuiera la droite de la 16° ; elle repoussera si possible son mouvement en avant de façon à enlever la deuxième ligne de tranchées ennemies ; elle fera une conversion à droite pour attaquer l’ouvrage intermédiaire.
Elle sera renforcée suivant ordres du chef de bataillon par la 13° Compagnie.
La 14° Compagnie reste à la disposition du Chef de Bataillon.
La préparation d’artillerie est intense et bien conduite, elle dure de 15H30 à 17H30 ; son action doit être complétée par l’explosion d’une mine creusée sous les tranchées allemandes/
Cette explosion ne se produisant pas, le chef de bataillon donne à 17H30 le signal de l’attaque.
Les deux sections de gauche de la 16° compagnie enlèvent brillamment, sans trop de pertes, la fraction de ligne ennemie devant elles ; l’ouvrage a une profondeur de 2 mètres avec des parois à pic du côté de l’ennemi ; une fusillade assez vive part des abris souterrains ; le sous lieutenant Traineau fait lancer quelques grenades, les défenseurs au nombre de 31 se redent.
Les deux sections de droite de la 16° compagnie sont arrêtées avant d’aborder la posiiton par un large entonnoir de mine et soumise à un feu de mitrailleurs provenant de l’ouvrage intermédiaire ; elles subissent de grandes pertes, le sous lieutenant Couderc est tué.
La 15° compagnie se porte en avant par fractions ; au débouché de la tranchée de départ, un feu extrêmement violent de mitrailleuses arrête net son élan : deux chefs de sections sont tués ; toute nouvelle tentative de progression est arrêtée.
A 17H40, le chef de bataillon Ruben, blessé, est obligé de passer son commandement au Capitaine Vialatte.
A 17H45 les deux sections de la 16° restées en arrière réussissent à pénétrer dans la posiiton ennemie très réduite, elles sont renforcées par 15 hommes de la 15° compagnie.
L’organisation de l’ouvrage conquis est immédiatmeent commencée : une demi compagnie du génie, mise à la dispositon du bataillon, amorce le boyau devant le relier à notre parallèle de départ.
A 19H15, deux sections de la 14° compagnie pénètrent à leur tour dans la tranchée allemande ; le boyau de communication est terminé à 23H15 et occupé immédiatement per deux sections de la 13° compagnie qui s’est rapprochée, prête à intervenir en cas de contre-attaque.
A 3H15, l’ennemi prépare une contre-attaque par un tir extrêmement nourri et très ajusté de mortiers de tranchée.
Les projectiles tombent à profusion sur la droite de la tranchée conquise ; faisant de grands vides parmi les occupants ; notre droite fléchit et est contrainte à un repli. L’infanterie allemande profite de cet instant de désarroi pour franchir le barrage hâtivement construit ; elle prend d’enfilade les défenseurs qui sont obligés d’évacuer la tranchée.
Arrêtés un instant dans l’entonnoir de l’ouest, ils en sont chassés par le bombardement ; en définitive, ils doivent replier dans la tranchée de première ligne après avoir coupé le boyau de communication dont ils conservent la possession.
Une contre-attaque immédiate ordonnées par le capitaine Vilatte en peut amener la réoccupation de la tranchée ennemie/
Le 6 avril à 17H30 après une très courte préparation d’artillerie, un nouvel effort est tenté.
A 17H35, le capitaine Vialatte, blessé, doit céder son commandement après avoir donné ses instruction au sous lieutenant Traineau qui se trouve à ce moment près de lui.
La 13° compagnie est chargée de mener l’attaque ; dans un premier élan elle réussit à progresser jusqu’à l’entonnoir précédant la positon ennemi : là elle est fixée par des feux violents d’artillerie ; de mitrailleuses et surtout d’infanterie. Les Allemands se sont renforcés en cours de nuit précédente ; la tranchée ennemie est garnie de nombreux défenseurs ; des fractions de la 13° Compagnie réussissent à tenir cependant jusqu’à la nuit, toutes les tentatives faites pour les renforcer échouent ; les feux nourris et ajustés fauchent ceux qui tentent de franchir l’espace découvert.
Malgré l’allant et la ténacité des officiers et de la troupe, le 1er Bataillon n’a pu obtenir et compléter les résultats de la veille : les hommes étaient extrêmement fatigués par trois jours et trois nuits passés sur les positions d’attaque, et précédés seulement de deux jours de repos au cantonnement après une rude période.
L apluie continuelle avait détrempé le terrin et rendait la progression très difficile, occasionnant des éboulements. La boue avait pénétré jusque dans les mécanismes des armes, nuisant à leur bons fonctionnement. Enfin l’attaque avait été précédée d’une préparation d’artillerie trop courte, absolument inefficace, de sorte que le 1er bataillon attaquant pour la troisième fois, alors qu’il avait perdu la moitié de ses effectifs s’est heurté à des tranchées intactes dont les moyens matériels de défense étaient augmentés, occupés par un ennemi renforcé et dont le moral n’avait subi aucune atteinte.
Telles sont les causes de l’échec, malgré la vaillance et l’entrain de tous ; le rôle du 1er bataillon fut des plus honorables, bien que le succès n’ait pas couronné ses efforts.
Il atait remplacé dans la nuit du 6 au 7 par par le 89° R.I. ; la relève fut des plus malaisés, certaines fractions ne rejoignait le cantonnement d’Aubreville que dans la matinée du 7.
Les pertes étaient graves par comparaison avec l’effectif engagé : 4 officiers dont 2 tués, 239 hommes de troupe dont 42 tués.
Ajoutées à celles du mois précédent, elles équivalaient à la moitié de l’effectif total présent du régiment officiers et troupe/.
L’ordre du régiment n°75 du 25 avril énumérait les braves cités à l’ordre de l’armée à la suite de ces brillantes et rudes actions ; l’ordre n°76 de même jour apprenait que la médaille militaire venait récompenser l’héroïque conduite de l’adjudant Page Ernest des sergents Belle Gilbert et Galy Huppolyte.
Une belle demeure de la seconde moitié du XVI° siècle inventoriée au patrimoine breton.
Bien restaurée par un Sinagot qui fait revivre Séné d'antan...
Comment repousser l'ennemi ? Comment en finir avec cette guerre de tranchées qui emporte tant de soldats, tant d'hommes? Comment en finir avec cette guerre et un ennemi aussi déterminé que soi ?
Le Chemin de Dames, Verdun, la Somme, ces offensives se sont heurtées à un ennemi aussi bien équipé, aux barbelés redoutables pour le fantassin, aux obus dévastateurs, aux mitrailleuses assassines.
L'entrée en guerre des Etats-Unis d'Amérique donne un avantage numérique aux Alliés. Il fallait pour en finir rapidement avec cette guerre, un armement déterminant aux mains de nouveaux régiments d'artilleurs.
Parmi ces soldats de l'Artillerie Spéciale, le soldat Louis Marie GUIGUELE.
Louis Marie GUIGUELE [30/9/1881- 14/10/1918] nait à Brech près de Lorient comme nous l'indique son acte de naissance. Il est le fils naturel de Jeanne Perrine GUIGUELE [ca 1848 - 28/8/1896]. Déjà marqué par sa naissance....Il devient orphelin à l'âge de 15 ans au décès de sa mère. L'Armée Française va devenir sa nouvelle famille.
Sa fiche de matricule des archives du Morbihan nous indique qu'à l’âge de d’accomplir son service militaire, il réside à Quistinic, près de Plouay.
Il s’engage le 16 mars 1901 pour 5 ans dans la marine. Nommé matelot de 2° classe puis matelot de 1ère classe. Il renouvelle son engagement pour 3 ans en 1906. Il fait preuve de "vaillante conduite" lors d'un typhon à Hong-Kong en septembre 1906. Le 16/06/1909, il passe à la réserve et se marie comme l'indique la mention marginale de son acte de naissance, à Lorient le 28/08/1909 avec Marie Françoise LE DORZ [24/7/1879 - 2/5/1955]. Il réside au 12 rue de Dorval. Il aura un enfant de sa femme, Suzanne qui ne survivra pas [3/1/1914 - 20/1/1914].
Sans doute marqué par ce décès, il s'engage à nouveau dans l'Armée au sein du Régiment d'Artillerie Coloniale ce qui l'amène au Maroc et en Chine.
6 avril 1914 - Rengagé 2 ans, au 1° Rgt d'Artillerie Coloniale de Lorient
126 avril 1915 - Nommé Brigadier
11 juillet 1916 - Nommé Maréchal de Logis (à 101° Batterie du 1° RAC)
13 mars 1917 - Cité à l'ordre de la 2° Division d'Infanterie Coloniale
2 juin 1917 - Cité à l'ordre de la 2° Division d'Infanterie Coloniale
11er octobre 1917- Décoré de la Médaille Militaire
18 février 1918 - Affecté au 81° RALT (Régiment d'Artillerie Lourde à Tracteur) de Satory.
Il rejoint la 80° Batterie du 81° RALT du Camp AS de Cercottes (près d'Orléans)
Depuis Novembre, à la dissolution du Camp AS de Marly-le-Roy, les affectés dans l'Artillerie Spéciale arrivaient directement à Cercottes.
Ces nouvelles unités de l'artillerie disposent de différents modèles de chars d'assaut, le Renault F17, le Schneider et le Saint-Chamond. Ce sera l'arme décisive pour écraser les barbélés, éventrer les lignes adverses et faire reculer l'ennemi.
Ce dernier modèle dit "Saint-Chamond", du nom de la ville où ils sont produits, équipe le 501° Régiment d'Artillerie Spéciale, qui sera aussi appelé "artillerie d'assaut'. Il est déployé sur le front belge en septembre 1918.
1er mai 1918 - Affecté au 500° RAS de Cercottes : Cette affectation est le résultat de la création d'un régiment support de l'Artillerie Spéciale, en remplacement du 81° RALT. Le 500° RAS de Cercottes était à la fois le centre d'instruction, le centre administratif et le dépôt de toues les unités de chars.
De février à Juin 1918, Louis Marie GUIGUELE sera formé à la conduite automobile au Camp des Tourelles d'Orléans. C'est la TM 1402, du Service Automobile, qui se chargeait de cette partie de la formation. La partie technique char ( conduite, entretien et emploi des armes, se faisaient au Camp de Cercottes, au sein de la 82° Batterie. C'est au sein de cette Batterie que les Compagnies d'AS touchaient tous leurs matériels (du chars au poignard).
16 juin 1918 - Création de la 335° Compagnie de chars Légers (AS 335) du 12° BCL du 504° RAS.
18 juillet 1918 - Déplacement par train de Cercottes à Bourron de l'AS 335 Le Camp AS de Bourron (au Sud de Fontainebleau) était une étape intermédiaire qui permettait de désenorgorger le Camp de Cercottes des unités déjà prêtes au combat. C'était aussi un centre de réparation qui recevait les chars endommagés au combat.
4 août 1918 - Déplacement par train de Bourron, au Camp AS de Mailly-Poivres (en Zone des Armées), de l'AS 335
26 août 1918 - Déplacement par train du Camp AS de Mailly-Poivres pour Vic-sur-Aisne (débarquement à la Vache Noire)
2 juillet 1918 - Combats dans le secteur Nord-Est de Juvigny en appui de la 1° DI Marocaine et de la 66° DI
12 septembre 1918 - Déplacement par train de Vic-sur-Aisne (gare de la Vache Noire) pour le Camp AS de Mailly-Poivres.
6 octobre 1918 - Déplacement par train du Camp AS de Mailly-Poivres pour Bergues du 12° BCL du 504° RAS
8 octobre 1918 - Débarquement à Bergues (Sud de Dunkerque)
9 octobre 1918 - Cantonnement de l'AS 335 à Armbouts Cappel (Sud de Dunkerque)
12 octobre 1918 - Cantonnement du 12° BCL du 504° RAS à l'Est du bois de Houlthulst (à l'Ouest de Roulers)
14 octobre 1918 - Combats dans le secteur de Geite/Saint Joseph en appui du 226° RI de la 70° DI attaquant vers Lichtervelde.
Dans sa section de 5 chars, commandée par un officier, le Maréchal des Logis Louis Marie GUIGUELE était chef d'un demi section. Il disposait normalement d'un Renault FT canon et avait sous ses ordres un autre Renault FT, équipé d'une mitrailleuse.
Le char du MdL Guiguelé et du Brigadier Papegay est touché par un coup au but direct et prend feu. L'équipage est tué sur le coup et complétement carbonnisé, ce qui explique l'absence de tombe. Sa croix de guerre est attribuée à titre posthume.
Cette carte situe les lieux des combats ou périt Guiguelé.
Photo d'une rue de Hooglede où on distingue derrière 3 soldats français un char Saint-Chamond.
Louis Marie GUIGUELE a fait l'objet de citations et reçu la médaille militaire le 1er/10/1917. croix de guerre Etoile de Bronze. Il décède donc à Geite Sint Josef en Flandres belges, le 14/10/1918. Son acte de décès est retranscrit à l'état civil de Séné.
Louis Marie GUIGUELE est né à Brech en 1881, il est domicilié au tour de 1901 à Quistinic, il se marie à Lorient en 1909.
Comment expliquer la transciption de son décès sur le registre d'état civil de Séné ?
Wiki-sene emet l'hypothèse qu'à la mort de samère, alors âgé de 15 ans, comme d'autres "enfants de l'assistance", il a été placé dans une ferme à Séné. Cependant aucun des dénombrement de 1886, 1901, 1906 n'a recensé le jeune Louis Marie GUIGUELE. Il est passé à travers les mailles du filet administratif.
Le jugement du Tribunal de Vannes en date du 23/08/1922 consultable aux Archives du Morbihan montre que la décision de justice qui fait foi, ne fut pas facile à prendre. Le maire de Séné est interrogé, on ne se souvient pas du jeune GUIGUELE. Finalement le juge certifie sa domiciliation à Séné.
Louis Marie GUIGUELE fait partie des "5 Oubliés" dont le nom n'a pas été gravé au monument aux morts de Séné.
Toutefois le site MemorialGenWeb nous indique la présence de soldats GUIGUELE. Ces quatres noms semblent ne faire qu'un. En effet, il signale un Guiguelé artilleur dans différents bataillons. On sait que ces unités en 1918 ont beaucoup évolués et essaimées pendant les derniers mois de guerre. On retiendra donc que GUIGUELE oublié à Séné est bien honoré à Berry au Bac à la nécropole dédiée au chars de combat.