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Le monument aux morts à Vannes dédié aux soldats morts en Afrique du Nord répertorie 3 noms de soldats nés à Séné.

Algérie monument Vannes

A Séné, une petite plaque a été rajoutée au monument aux morts de Séné avec pour titre : Algérie et seulement deux noms, LE CAM Georges et LE CLERECQ Pierre. Il manque à l'appel, Marcel LE GOUEFF, natif de Séné.

LE GOUEFF Marcel [4/12/1929 - 1/12/1955]

Pierre Marie Louis LE CLERCQ [19/12/1936 - 19/09/1958]

Georges Marie LE CAM [22/08/1930 - 21/05/1959]

Qui étaient ces trois Sinagots et dans quelles circontances ont ils perdu leur vie pendant la guerre d'Algérie ?

Du temps de l'Algérie française, la territoire est divisé en départements comme le montre la carte.ci-dessus.

carte des departements Algerie

 A la limite sud de ces départements, la chaine de montange de l'Atlas qui en Algérie va d'est en ouest des Monts Ksour au Djébel Amour et aux Monts des Aurès.

Au sud de ces montagnes, le désert du Sahara algérien regroupe les département de Saoura et des Oasis.

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LE GOUEFF Marcel [4/12/1929 - 1/12/1955]

Le site genweb précise l'identité de Marcel LE GOUEFF. Il est Maréchal des Logis chef et il perd la vie à El Kseur en Kabylie. Son corps sera inhumé au cimetière de Boismoreau, tombe Div 16, rang 3, n°14 partie B2.

SGA Le Goueff 1955   LE GOUEFF Boismoreau

Son acte de naissance nous indique qu'il nait à Moustérian. Son père est couvreur et sa mère couturière.

1929 LE GOUEFF Marcel Extrait

Une consultation attentive du dénombrement de 1931 permet de repérer la famille LE GOUEFF. Marcel LE GOUEFF père a épousé le 27/11/1928 Renée Marie NOBLANC. la famille est établie à Moustérian où trois générations cohabitent.

1931 LE GOUEFF famille

Le SHD de Pau a communiqué le dossier militaire de LE GOUEFF. Que nous apprennent ces documents?

LE GOUEFF fiche

Alors qu'il déclare la profession d'étudiant, Marcel Le Goueff qui réside à Vannes, s'engage pour 3 ans en décembre 1947 et rejoint l'intendance militaire et le 2° Escadron du train où il devient maréchal des logis. En juin 1949, il par de Marseille vers Saïgon.et rejoint le centre d'instruction du train. En décembre 1950, il renouvelle son engagement au sein du train au Laos. Il rentre à Marseille en novembre 1951. En décembre 1953 il se réengage. Le 9 juin 1955 il embarque à Marseille pour l'Algérie sur le Ville de Tunis. Il est affecté à la 17° Unité de protection rurale à El Kseur en Kabylie.

LE GOUEFF décès

Le lendemain de son décès, la sous-lieutenant Visse rédigea un rapport. Une quinzaine d'hommes protègent une ferme viticole. Après la relève de minuit, vers 1H30, la sentinelle entend du bruit au magasin de paille. Le chef LE GOUEFF et ses hommes se postèrent derrière une fenêtre donnant sur la terasse. LE GOUEFF fut le premier à sortir sur la terasse et reçu un coup de fusil de chasse à la tête. Une mitrailleuse fut installée à la fenetre et des tirs échangés avec les rebelles qui s'enfuirent. Le calme revenu LE GOUEFF était décédé. Il sera resté 6 mois en Algérie. 

Carte Kabylie

El kseur pont oued montagne de toudja

 

Pierre Marie Louis LE CLERCQ [19/12/1936 - 19/09/1958]

Le site "Mémoire des Hommes" nous donne quelques informations pour démarrer notre recherche sur le soldat LE CLERECQ mort en Algérie au sein du 588° Bataillon de Marche du Train (BMT ou BT).

LE CLERECQ Pierre SGA

Les dates permettent de retrouver ses actes de naissance et de décès à l'état civil de Séné.

1936 LE CLERECQ extrait

On y apprend que Pierre Marie Lousi LE CLERECQ nait au sein d'une famille de cultivateurs établis au village de Gornevez.

Son acte de décès nous donne quelques informations sur les circonstances de sa disparition le 19/09/1958 à l'âge de 23 ans à Garet Bent El Khass, ville de Brezina, commune de Geryville.

1959 LE CLERECQ décès

Geryville, aujourd'hui El Bayadh est située à 370 km au sud-est d'Oran, aux portes du Djebel Amour. La ville abrite une garnison et pendant la guerre le 588° Bataillon de Marche du Train.

Geryville caserne

L'Etat Signalétique et des Services de Le Clercq nous indique qu'il est appelé le 7/1/1957 pour faire son service militaire. Il embarque à Marseille le 10/01/1957 sur le Ville d'Alger. Il débarque à Oran le 11/1/1957. Il est affecté au 588°BT le 10/5/1957. A la fin de sa période le 1/5/1958, il est maintenu sous les drapeaux compte tenu des évènements.

Les "BT" auront un rôle essentiels dans un pays 4 fois plus étendu que la France. Le "train" regroupe des régiments chargés de la logistique militaire.

TrainSahara050

"Le 30ème Régiment d'infanterie est créé en début 1956 avec des rappelés. C'est son deuxième bataillon qui débarque en Algérie le 27 juin 1956 et s'installe dans la région de BOUFARIK pour rejoindre en juillet le secteur de GERYVILLE (aujourd'hui El-Bayadh).

Le 1er novembre 1956 par changement d'appellation du 2ème Bataillon du 30ème Régiment d'Infanterie, est créé le 588ème Bataillon du Train. Il est destiné à opèrer dans le Djebel Amour et à surveiller une vaste zone où circulent 10 000 nomades.

Bataillon du train

Ses effectifs vont passer de 700 à 1 000 soldats dans une compagnie de commandement, d'appui et de services, 4 compagnies de combat. Ses officiers en plus de leurs missions habituelles exercent souvent les fonctions d'officiers S.A.S..

Les opérations contre les bandes rebelles sont continuelles et il est relevé au moins 50 opérations importantes avec des morts dans les deux camps. Les Tringlots combattent plus de 2 ans dans des conditions climatiques très dures sur un terrain difficile.

300 gradés et soldats du 588ème Bataillon du Train, le 1er janvier 1958 rejoignent le 30ème B.C.P. qui va étoffer ses effectifs en les incorporant.

Le 588ème B.T. est dissous le 31 décembre 1958 à GERYVILLE. 1958

Le Bataillon a perdu au combat 32 tués et 41 blessés.

La mention Djebel Amour est gravée dans son insigne."

source : delamarejean.free.fr

Parmi les soldats tués du 588°BT figure Pierre LE CLERECQ, qui perd la vie dans une embuscade, tué par le fellaghas (Source Jean&Jacques%Richard).

Le doosier militaire précise : 

LE CLERCQ mort

Son acte de décès précise le lieu : Garet Bent El Khass. Il s'agit d'une colline de 803 m d'altitude au sud de Brezina comme nous l'indique cette carte satellite. mapcarta.com

Les paysages y sont grandioses entre Monts Ksour et Djebel Amour.

Djebel Amour Bent El Khass

 Djebel Amour Algérie

Djebel aissa

 

Georges Marie LE CAM [22/08/1930 - 21/05/1959], quinze jour en Algérie

Georges Marie LE CAM est né au sein d'une famille de cultivateurs à Ker Anna au bourg de Séné.

1930 LE CAM Georges extrait

La famille apparait au dénombrement de 1931.

1930 LE CAM Keranna famille

Il était militaire de carrière enggé en Algérie. L'acte décès du soldat LE CAM nous indique qu'il est tué à Oued Mehafir, lieu-dit dans la commune de Brezina El Abiod, dans les Monts Ksour, sans préciser son régiment et les circonstance de son décès.

1959 LE CAM George Ouesd Mekefi

LE CAM décès

1959 171 la 4e section au depart d un ratissage

 

1960 025 halte casse croute apres avoir fouille la fa

 

 

 

 

 

 

 

 

Le site GenWeb répertorie des nécropoles, des cimétières militaires, des monuments aux morts et parvient à rassembler des millions de noms de soldats qui perdirent la vie dans des guerres, des batailles ou des conflits.

En sélectionnant, le conflit à Madagascar et en restreignant la recherche aux seuls des ressortissants du département du Morbihan, on tombe sur une liste réduite de fiches, qu'avec un peu de patience, il est possible d'ouvrir une à une et de consulter.

Un nom breton attire l'attention de l'historien local : MAHE. Bingo ! Il est bien Breton et natif de Séné !

1841 MAHE Jean Pierre Le Dordogne   Louis Philippe roi des Français

Qui est donc Jean Pierre MAHE, et que fait-il en 1841 à Madagascar?

La fiche GenWeb donne sa date de naissance, le 13/09/1817 à Séné et la date de son décès le 3/05/1841, visiblement en mer, alors qu'il est embarqué sur la corvette de transport, La Dordogne, navire de la flotte, non du Second Empire [1852 - 1870] mais de la Monarchie de Juillet, du Roi Louis Philippe [1830-1848]

Jean Pierre MAHE est un marin Siangot qui comme tant d'autres a navigué dans des mers lointaines, loin du rivage du Golde du Morbihan.

Son acte de naissance consultable sur le site des Archives du Morbihan, nous indique que son père, Sylvestre, était journalier au bourg de Séné et sa mère Julienne BEUVIT, ménagère.

Jean Pierre MAHE est mort en mer alors qu'il est sur le Dordogne. On pressent une mort par maladie, le corps jeté à la mer au large de Madagascar.

La recherche débute avec comme indices; le nom du bateau, le Dordogne, une date, 1841, une zone géoragraphique, Madagascar. De fil en aiguille, en "surfant" sur Internet, on finit par accumuler des extraits de livres, des informations diverses sur le Dordogne pour enfin tomber sur un article complet.. 

Certes, le chercheur amateur aime à débusquer la pièce, le document que personne n'a encore trouvé. Mais parfois, il vaut mieux s'incliner et laisser la place à des professeurs qui avec patience et plus de talent, ont déjà fait des recherches et rédigé une histoire.

Tamin KARIMBAHY, connait bien l'histoire de Nosy-Bé. Il a écrit dans la Collection Plumes au bout des doigst, un livre intitulé Nosy-Bé, Âme malgache, Coeur français.

Cet extrait, publié en nov-2013, présenté ici légèrement écourté et enrichie de quelques cartes et photographies, va nous éclairer sur le voyage de Jean Pierre MAHE.

Histoire : Annexion de l'île de Nosy-Bé à Madagascar et le lien avec l'Histoire de La Réunion. Clin d'oeil à l'Amiral de Hell et à la Reine Sakalava Tsiomékou.

C’est vrai que lorsque l’on lit les manuels scolaires, les encyclopédies anciennes ou récentes, les anecdotes sur l’annexion de l’île de Nosy-Bé en 1841 sous la Monarchie de Juillet, n’apparaît nulle part ou presque (le sujet n’est parfois qu’effleuré, même par les grands spécialistes de l’histoire coloniale.

Carte de NosyBé 1895

La cession et l’annexion de l’île de Nosybé qui devient française, sous la Monarchie de Juillet du roi des Français, Louis Philippe 1er, est une histoire très peu connue et inexistante dans les écrits sur l’histoire coloniale…(1837-1841)

Historiquement parlant, l’île de Nosybé a connu une histoire assez mouvementée. D’une manière panoramique, trois phases peuvent être discernées au niveau de l’évolution chronologique de cette île :
-d’abord, une période de cessions et de prise de possession par la France, qui va de 1841 à 1896,
- puis une période d’annexion et de rattachement, qui va de 1896 à 1960, pendant laquelle Nosy-Bé est intégrée à Madagascar, alors Colonie française,
- et enfin, une troisième période, qui va du 26 juin 1960 à nos jours (2009), qu’on peut appeler « l’après décolonisation ».

Les roitelets locaux (Mpanjakas) et les reines se succédèrent à Nosy-Bé comme dans les autres villages aux XVIIIème et XIXème siècles, voire tout au long du XXème siècle. 

Ces roitelets étaient d’ailleurs aussi des chefs de villages, des chefs de clans et des valeureux guerriers. La société entière leurs devait le respect. Cela ressemblait fortement à la société féodo-vassalique tant connue en Occident au Moyen Age ! Le roitelet existe encore aujourd’hui, dans les villages malgaches. Celui de Nosy-Bé s’appelle aujourd’hui, Amada Andriantsoly. Le pouvoir des roitelets est héréditaire et trouve sa légitimité dans le lien de sang, de filiation. Le pouvoir et le protocole se transmettent de père en fils. 

Le roitelet a un pouvoir davantage spirituel et symbolique que réel et temporel. Il est consulté lors des grandes décisions pour la sagesse de ses conseils. Il est aussi un guérisseur à sa manière. Il joue encore, en cas de conflit ou de guerre civile ou interethnique, un rôle de médiateur et de négociateur. Il a aujourd’hui un rôle plutôt pacifique. Il recommande généralement la tolérance, la solidarité et le pardon. A Nosy-Bé, les roitelets habitaient tous dans une forteresse dont la vue surplombait la baie. De là-haut, le souverain et sa famille pouvaient regarder les arrivées et les départs des boutres. Dans le quartier d’Andavakotoko, les vestiges de cette maison royale en ruine, existent encore. A l’époque, les reines et les roitelets étaient des chefs de guerre et commandaient les clans et les tribus.

Par ailleurs, vers 1836, à Nosy-Bé, la jeune reine (du terme malgache, Mpanjaka) Tsioméko, qui avait été élue la reine des Sakalavas, originaire du village malgache de Vohémar, en 1836, alors âgée de huit ans, s’était réfugiée depuis 1837 avec ses ministres, ses conseillers et ses sujets sakalavas, à Nosy-Bé, pour s’y mettre à l’abri des pressions, et des attaques des Mérinas des Hauts plateaux, envers lesquels elle refusait de faire acte de vassalité.

 

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Binao, Reine Sakalava Bemihisatra, descendante de la Reine Tsiomeko, vers 1895

En 1837, Tsioméko se tourne vers le sultan de Zanzibar et l’imam de Mascate, Seyid-Saïd, pour lui demander de l’aide militaire. Ce dernier voyait surtout en réalité, une œuvre d’islamisation à accomplir. En échange d’un droit de suzeraineté, il s’était aussi engagé à chasser les Mérinas du Nord-ouest. 

Malheureusement, les secours que Tsioméko avait demandés à Seyid-Saïd ne reçurent qu’une satisfaction temporaire, et avaient consisté plus en paroles qu’en opérations. 

Jeune filles sakalava   1911 Sakalava femme

Il est à noter que cette différence, et je dirais même, cette divergence culturelle et politique, entre d’un côté, les populations côtières descendantes des clans et des tribus africaines, et la population des hauts plateaux, qui elle serait la descendante des Indonésiens et des Malaysiens, date d’avant la colonisation française. C’est aussi cette divergence entre ceux qu’on appelle couramment les « Côtiers » et ceux qu’on appelle « les Hauts plateaux » qui expliquerait aussi, mais pas exclusivement, les instabilités politiques dont est souvent victime la Grande île de Madagascar, et… dans la foulée,…la petite île de Nosy-Bé.

     Anne Chrétien Louis de Hell     Nosy be Hellville

Anne Chrétien Louis de Hell [1783-1864]

A la même époque, et plus précisément à La Réunion, le Contre Amiral de Hell, d’origine alsacienne, avait été promu Gouverneur de l’île. Il était arrivé le 5 mai 1838 à La Réunion, et remplaçait le Gouverneur Cuvillier. En octobre 1841, il fut remplacé par le Gouverneur Bazoche. Pour la petite précision, nous sommes en France sous la Monarchie de Juillet de Louis-Philippe 1er, Roi des Français depuis 1830. Cette monarchie de Juillet va prendre fin en 1848. L’Amiral de Hell donnera son nom à deux villes : Hell-Bourg à Salazie (île de La Réunion) fondée en 1841, tant connue des Réunionnais et… une autre, peut-être un peu moins connue…….Hell-Ville, sur l’île de Nosy-Bé ! Cette anecdote historique est vraiment captivante, pour tous ceux qui veulent comprendre l’Histoire complète de l’océan Indien, sans se focaliser uniquement sur l’île de La Réunion. 

Pour l’Amiral de Hell, une nouvelle exploration des côtes malgaches, restait à réaliser, complétée par des prises de contacts avec les populations du littoral, et en particulier de la côte occidentale.

Nosy be vue d un coin du camp vert

Il dépêcha alors le Capitaine d’infanterie de marine, Passot, aide de camp du gouverneur. Passot parti le 9 juillet 1839 sur le brick le Colibri, pour remplir cette mission de recherches. Il fut accompagné par le missionnaire Dalmond. Ce dernier, qui avait beaucoup voyagé, surtout vers l’île de Sainte-Marie (à l’Est de Madagascar, voir carte ci-dessus), avait comme préoccupation essentielle, l’évangélisation, car il connaissait bien le pays et le dialecte local.

Le Capitaine Passot, accompagné de l’abbé Dalmond, a jeté l’ancre devant Nosy-Bé, le 29 septembre 1839. Ils reçurent les doléances de la jeune reine Tsioméko, de ses ministres Boba et Mangala, et des chefs sakalavas.

Guerriers Sakalaves

Ces derniers étaient tourmentés par les Arabes prosélytiques de Seyid-Saïd, et les Mérinas de Tananarive, pouvaient quant à eux, d’un moment à l’autre, attaquer Nosy-Bé, qui ne constituait en soi, qu’un refuge précaire. Tsioméko adressa donc une demande de protection opportune aux Français. Cette demande alléchante remplissait entièrement les vues du gouverneur de La Réunion. Depuis l’échec de Fort Dauphin en 1642( port au sud-est de Madagascar, aujourd'hui Tolanaro) et les tentatives avortées du Comte de Maudave au XVIIIème siècle, la France cherchait évidemment une porte d’entrée solide et fluide vers Madagascar, pour redonner vie à toute l’idéologie coloniale définie depuis des lustres, par Richelieu, puis Louis XIV.

En effet, Nosy-Bé parut présenter aux Français un intérêt tout particulier. D’une part, à cause de sa position insulaire en plein canal du Mozambique, qui la mettait à l’abri d’une attaque anglaise par surprise, et d’autre part, Nosy-Bé pourrait servir dans « l’avenir de base de départ éventuelle, si la France manifestait de nouveau l’intention de faire valoir ses anciens droits sur Madagascar ». Le Capitaine Passot revient à La Réunion, à la fin de l’année 1839. Il rend compte à l’Amiral de Hell, des résultats favorables de sa mission. Il retourna à Nosy-Bé, le 13 avril 1840, sur la corvette La Prévoyante, avec les instructions du gouverneur, en vue de dresser avec les chefs locaux, un acte de cession de leur île à la France.

Le 14 juillet 1840, la reine Tsioméko et ses chefs de clans sakalavas, signaient en échange d’une protection de Nosy-Bé par la France contre les incursions mérinas, un acte de cession « au roi des Français, Louis-Philippe, des îles de Nossi-Bé et (sic) Nossi-Komba (sic)» et leurs droits sur la côte ouest de Madagascar.

La capitale de l’île de Nosy-Bé a pris alors le nom de Hell-Ville.

C’est ainsi que par arrêté du 13 février 1841, et en accord avec le Ministre de la Marine et des Colonies, que Monsieur de Hell, organisa et prononça la prise de possession de l’île de Nosy-Bé. La prise de possession sur le terrain eut lieu le 5 mars 1841. « Elle fut faite en grande cérémonie. La députation française comprenait MM. Jehenne, capitaine de corvette commandant la gabare Prévoyante, président, Gouhot, capitaine d’artillerie de marine, et Passot, assistés de M. Noël, consul de France à Zanzibar, servant d’interprète, et Rébat, commis d’administration remplissant les fonctions de secrétaire.

Etait également présent le lieutenant de vaisseau Guillain qui commandait la corvette la Dordogne » , et ajoute cet auteur : « en fait, on sentait que cette prise de possession devait être le plus possible justifiée, et qu’elle pouvait l’être non seulement par les cessions des chefs territoriaux, mais aussi par l’exercice du droit qui était né dès 1635, quand notre pavillon fut arboré pour la première fois à Madagascar ».

Corvette Dordogne

La corvette La Dordogne

L’île se trouva alors pourvue d’un commandant, chargé des fonctions d’administrateur. Il était assisté d’un lieutenant d’infanterie de marine commandant la place, d’un médecin, d’un officier de marine, commandant du port. La garnison comprenait soixante hommes, plus six matelots. Cette anecdote de l’annexion de Nosy-Bé par la France, ne figure pratiquement dans aucun livre, ni encyclopédie et reste inconnue du grand public. 

L’étude des toponymes est très intéressante sur Nosy-Bé. Les noms des rues (ex. rue principale du Général de Gaulle, rue du Père Raimbault, Rue Lamy, Boulevard de l’Indépendance, rue du Docteur Mauclair, rue Cours de Hell, rue Albert 1er), les noms des écoles (ex. Ecole Lamartine) mais aussi les canons sur le littoral, la prison, le dispensaire, les maisons au style colonial, rappellent aussi et encore la France.

Passot va immortaliser son nom, lui aussi, sur Nosy-Bé.
En effet, à une vingtaine de kilomètres du grand village d’Ambatoloaka, on peut atteindre le point culminant de l’île (330m). Un point culminant d’où on peut observer un superbe coucher du soleil et l’admirer la nuit tombée. Et au loin, vraiment au loin, on peut voir aussi scintiller les lumières de Mayotte ! Ce point culminant où on peut admirer le coucher du soleil surtout en hiver austral, et également des plantations de teck et de sisal, s’appelle le Mont Passot, du nom du fameux Capitaine !  On peut de la même manière découvrir, sept lacs de cratère, la côte ouest de l’île et même l’île de Nosy-Sakatia. Ces lacs sont considérés comme étant sacrés par les Malgaches, qui viennent pour leurs cérémonies religieuses. Il est interdit d’y faire ses besoins et d’y jeter des choses. Ils sont, par ailleurs, remplis de crocodiles et de choses mystérieuses que les Malgaches croyants appellent Bibis... 

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Mont Passot : plateforme avec vue sur la Canal du Mozambique

Le 4 mai 1888, Nosy-Bé fut séparée de Mayotte, et rattachée du point de vue administratif à Diégo-Suarez (Nord Ouest de Madagascar) , où fut installé un gouverneur. Pendant tout ce temps, les droits de la France sur la côte nord-ouest de Madagascar étaient discutés par les Mérinas. En 1889, ces derniers occupèrent officiellement les îles Nosy-Faly et Nosy-Mitsio. Les premières évacuations d’Européens commencèrent en novembre 1894. « Les colons et commerçants d’Ankify et du Sambirano sont repliés sur Nossi-Komba (sic); les Indiens viennent se réfugier à Nossi-Bé. De leur côté, les Mérinas se fortifient ».

Les menaces se précisent. Petit à petit, les Français attaquent et occupent Tamatave et Majunga. Le 30 septembre 1895, Tananarive est prise par les Français. (Lire article sur les rapatrié de Madagascar). Cette nouvelle arrive le 22 octobre 1895 à Hell-Ville. « Ce brillant fait d’armes, écrit l’administrateur principal au ministre, a produit dans toute la région une émotion intense, les Hovas ayant répété que les Français n’atteindraient jamais leur capitale ».

La pacification de Madagascar est alors terminée. Le calme revient à Nosy-Bé. Le 3 novembre 1895, le poste de défense devenu inutile, est évacué. Le 10 décembre 1895, Nosy-Komba est aussi évacuée. Pour la petite histoire, cette île s’appelle ainsi à cause de la présence d’une communauté de lémuriens dont le mâle est noir et la femelle est rousse.

A partir de 1896, « l’histoire de Nossi-Bé, se confond avec celle de l’île de Madagascar. Le décret du 28 janvier 1896 rattache l’établissement à Madagascar. » 

nosybé timbre

Le 28 juillet 1885, dix ans après l’Amendement Wallon et les lois constitutionnelles de 1875 qui légitimaient la IIIème République, Jules Ferry relançait la conquête du Tonkin et de Madagascar. Luttant contre un certain Georges Clemenceau - fervent défenseur des deux filles de la France « l’Alsace et la Lorraine » et voulant faire de la récupération de ces deux régions une priorité nationale - Jules Ferry réussit à donner vie à l’idéologie coloniale et à faire renaître le rêve de la conquête de Madagascar. 
En 1885, un traité de paix établit le protectorat de la France sur Madagascar et lui concéda Diégo-Suarez. Le premier Résident Général de France, Le Myre de Villiers s’installa en 1886 à Tananarive. Bien que les Malgaches aient signé à contrecœur, les conflits s’accumulent en 1894, et le Résident Larrouy avait dû quitter Tananarive. Le projet d’une expédition militaire fut alors envisagé. L’administrateur Laroche ne parvenant pas à réduire les soulèvements dans les provinces, le Général Gallieni a été choisi pour prendre en main la Colonie de 1896 à 1905. 

Article culturel et géopolitique rédigé par Tamim KARIMBHAY professeur, historien et romancier auteur d'une monographie culturelle et historique d’un espace culturel et touristique insulaire dans l’océan Indien et le canal du Mozambique : Nosy-Bé : Âme malgache, Coeur français et du roman autobiographique et géopolitique : un hypertexte polyvalent et visionnaire : Année 2043 : Autopsie D’une Mémoire à contre courant. 

1840 Dordogne StationBourbon

AINSI, on comprend que Jean Pierre MAHE arrive à Nosy Bé sur la corvette La Dordogne du capitaine de vaisseau Guillain. Après avoir quitté NosyBé pour l'île Bourbon (la Réunion), une épidémie de dysenterie sévit sur la Dordogne. Plusieurs marins sont jetés à la mer comme le marin Tréguer François René.

1841 MAHE Jean Pierre dysenterie

Tout porte à croire que Jean Pierre MAHE, dont le corps est jeté à la mer est mégalement mort de dysenterie typhoïde.

1841 Mahe Deces

Aujourd'hui, l'île de NosyBé est une destination touristique qui abrite des vestiges de la présence française qui date de 1841.

Pour en savoir plus : http://agir.avec.madagascar.over-blog.com/2016/01/nosy-be-c-etait-hier.html

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Vue d'une palge de rêves à Nosybé 

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Edifice colonial à Hellville et ancien phare.

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Maison de style colonial Hellville

 

 

Les soldats de Séné qui ont perdu leur vie pendant la Seconde Guerre Mondiale, peuvent être présentés sous trois volets militaires.

Le premier rassemble les soldats décédés pendant la Campagne de France, et les combats menées par les armées françaises jusqu'à l'Armistice du 22 juin 1940.

Le second réunit tous les soldats morts en combattant sous le drapeau de la France de Vichy.

Le dernier groupe rassemble les hommes qui ayant suivi l'Appel du Général de Gaulle le 18 juin 1940 combattire à ses côtés jusqu'à la Libération.

Sur notre monument aux morts figure une plaque commémorative des Sinagots morts pendant la Seconde Guerre Mondiale. Elle a servi de point de départ pour les recherches. Cette plaque comporte 8 noms et vont va lire que la liste des soldats natifs de Séné, morts pour la France est bien plus longue.

1939 45 monument mort

 

SECONDE GUERRE MONDIALE : De la déclaration de guerre à l'Armistice de 1940.

Qui étaient ces Sinagots qui perdirent la vie durant la Campagne de France et les premiers combats jusqu'à l'armistice voulu par Pétain ? 

Louis Marie TREHONDART [20/03/1910 - 15/05/1940 ] 

Louis Désiré PIERRE [3/08/1913 - 2/06/1940]

Pierre Vincent Marie LE PLAT [16/05/1914 - 15/06/1940]

Eugène Claude BENOIT [28/07/1910 - 20/06/1940]

Jean Henri LE PRIELLEC [6/11/1919 - 3/07/1940]

Henri Célestin Marie CADERO [1/07/1909- 6/07/1940]

André Louis Marie LEGEIN [2/10/1915-22/05/1940]

Marcel Yves Louis Marie LACROIX [13/09/1902 - 23/04/1951]

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Louis Marie TREHONDART [20/03/1910 - 15/05/1940 ] 

Le site "Mémoire des Hommes" nous indique que Louis Marie TREHONDART, né à Séné le 30/03/1910 est second maitre mécanicien à bord du dragueur Duquesne II.

Le Duquesne II, chalutier réquisitionné et codé AD16 est en patrouille au large de l'embouchure de l'Escaut en Mer du Nord. En effet, le vendredi 10 Mai 1940, l'Allemagne envahit les frontières belges, hollandaises et luxembourgeoises. Pour faire face à cette invasion, le commandement français de la 7e Armée (Giraud) décide d'envoyer des troupes pour participer à la défense des Pays-Bas, et en particulier de la Zélande (Zeeland). Deux divisions d'infanterie seront déployées avec pour objectif de controler aussi longtemps que possible les bouches de l'Escaut (Schelde). Elle reçoivent un appui naval.

Le 15/05/1940, le Duquesne II saute sur une mine magnétique dans la passe de Welingen devant Fiessingue (Wlissingen) en Flandres hollandaises. On compte une vingtaine de disparus dont Louis Marie TREHONDART, natif de Séné.

1940 Flessingues

Louis Marie TREHONDART était né à Séné, au Ranquin d'un père, Louis Marie TREHONDART, capitaine au long cours et d'une mère, Marie marguerite ROLLAND, ménagère. La famille, qui compte depuis plusieurs générations des marins à Séné, est pointée par le dénombrement de 1911.

1911 Trehondart famille

Avant guerre, après son parcours de marin [aller au SHD de Lorient consulter sa fiche], il habite au Havre, 7 rue Linnée, où il s'est marié le 19/06/1936 avec Marie Louise ERCHET, comme nous l'indique la mention marginale sur son acte de naissance.

TREHONDART nait mariage

Son nom a été inscrit au monument aux morts de la ville de Dieppe. 

Trehondart dieppe

frhn012 0415 

Pierre Vincent Marie LE PLAT [16/05/1914 - 15/06/1940]

Pierre Vincent Marie LE PLAT est né au "Petit poulfanc" où sa famille résidait au début du siècle dernier et à la veille de le 1ère Guerre Mondiale. Son père, Pierre Marie LE PLAT est natif de Noyalo (12/10/1876) au sein d'une famille de pêcheurs. Il se marie à Séné le 2/1/1902 avec Marie Perrine GACHET née à Séné (22/1/1882) d'un père maçon et d'une mère ménagère. On le sait, le nord de Séné est favorable à l'accueil de nouveaux habitants, hier comme aujourd'hui.

1926 LE PLAT veuf

Après guerre, on retrouve au dénombrement de 1921 et 1926 (ci-dessus) et 1931, la famille LE PLAT établie au Poulfanc ou au Versa. Pierre Marie perd sa femme et il se remariera le 28/11/1928 avec Marie Josèphe ROUXEL [8/3/1899-21/4/1953].

En 1934, Pierre Vincent Marie LE PLAT, l'aîné de la famille, alors mouleur sans doute à la forge de Kerino, part effectuer son service militaire. De retour, il entre dans le corps des sapeurs pompiers aux chemins de fer. Il est affecté à Frétéval dans le Loir et Cher (41). 

La guerre contre l'Allemagne nazie est déclarée. Pendant la "Drôle de Guerre", il se marie à Fréteval le 27/4/1940 avec Lucienne Madeleine Paulette GIRARD. Il est mobilisé au 5e Régiment du Génie à Versailles. Pendant la Campagne de France, son détachement reçoit l'ordre de détruire des ouvrages d'art sur la Seine et le canal latéral entre Saint-Julien-les-Villas (10) et Mussy-sur-Seine (10).

1941 Le Plat circonstance

Le 15/6/1940, il revient de mission à bord d'une camionnette en route vers Dijon (21). La Croix Rouge recueillera auprès de prisonnier en Allemagne ce témoignage sur les circonstance de son décès. La camionnette est mitraillée par des soldats allemands et touchée par un tir de canon de 77. Ses camarades sont faits prisonniers. Grièvement blessé et d'abord considéré comme disparu, Pierre Vincent Marie LE PLAT, succombe de ses blessures le 15 juin 1940.

Son dernier domicile connu était au n°15 rue de la gare à Fréteval (41). Un acte de décès est dressé à Montbard (21) - Inhumé le 17/6/40, route de la mairie à Montbard (21) puis le 20/9/1940 au cimetière communal de la même localité.  Par décision du Ministère en date du 28/9/1942, le soldat Piere LE PLAT a été déclaré "Mort pour la France".

1942 LE PLAT MPLF

Une plaque commémorative honore sa mémoire sur la tombe familiale du cimetière communal de Séné (56). Il appartient désormais à la ville de Séné de l'inscrire au monument aux morts.

LE PLAT Séné Cimetière

Louis Désiré PIERRE [3/08/1913 - 2/06/1940] :

Le site "Mémoire des Hommes" nous indique que Louis Désiré PIERRE décède à Warhem le 2 juin 1940. On consulte une carte de géographie pour situer Warhem au sud de Dunkerque. Dunkerque ! On pense tout de suite à la "poche" de Dunkerque et au film de Christopher Nolan...

Louis Désirée PIERRE était natif du du Meniech à Séné. Avant guerre, il s'est marié le 18/04/1938 à Locminé avec Paule Gilberte DUPUIS et le couple s'est domicilié à Mauron, place du Champs de Foire où sera enregistré son décès. En marge de son acte de naissance à Séné, figure la mention "Mort pour la France".

On le retrouve au dénombrement de Séné en 1921. Il est le fils du marin pêcheur Lucien et de Jeanne Marie MORIO, ménagère.

1921 PIERRE Louis Désiré Famille Meniech

Le site "Mémoire des Hommes" indique qu'il est lieutenant au 137° Régiment d'Infanterie. Une recherche sur internet nous donne les noms de régiments qui prirent part aux combats dans la poche de Dunkerque. Le 137° y figure.

La Croix Rouge recuillis des témoignanges auprès des prisonniers français en Allemagne qui nous apportent quelques précisions:

1-Vu pour la dernière fois par le sous lieutenant Le Blay au Pont de Reuty Meulen près de Teteghem (Nord) le 1/06/40 vers 15H30. Signalé blessé le même jour vers 16H00. S'adresser à l'adjudant Gourmelin prisonnier.

Renseignement donné par le sous-lieutenant Le Blay Oflag XB le 9 aout 1941.

2-Au cours du bombardement du 1er juin 1940 sur nos position, le lieutenant PIERRE a été blessé au genou par une rafale. Ramené dans notre tranchée par les soldats Auffret Jean et Jean Fer, l elieutenant nous a donné l'ordre de se rendre au de se sauver s'il nous était possible. Donc le lieutenant PIERRE est reté dans cette tranchée, blessé mais non tué. Qu'est-il arrivé ensuite, je ne peux vous le dire. Lieu et heure: à Teteghem, près de Dunkerque, le 1er juin 1940, vers 11heures.

Renseignement donné par : Le Lièvre jean, Roullé Emile, Moelo Alain, Bellec François, Benoit Alain, Allain Louis, 37 RI 2°Cie Stalag IID, le 3 aout 1941.

3-Blessé à l acuisse le 2 ou 3/6/40 à Teteghem près de Dunkerque, abandonné sur le terrain lors de la retraite.

Renseignement donné par Gouy Bernard, le 10/8/1941

4-A été blessé sur le terrain alors que sa Cie se repliait sur Teteghem à env. 3-4 km de Teteghem, ai bord d'un canal, dans l'après-midi du 1er juin 1940. Le P.C. du Colonel était à Teteghem même.

Renseignement donnés par Praud Eugène, n°51987 du stalag IiD.

PIERRE Croix Rouge

Louis Désiré PIERRE fait donc partie de ces soldats qui se sacrifièrent pour permettre aux soldats britanniques de retourner combattre depuis la Grande Bretagne et à d'autres soldats français de s'embarquer également.

dunkerque4

Le film de Christopher Nolan fait impasse du sacrifice des soldats français. Le soldat PIERRE de Séné a combatu jusqu'au 2 juin 1940 pour retenir les soldats de la Wermarcht. Le 5 juin l'évacuation est achevée. Le 18 juin, depuis Londres, De Gaulle appelle à la résistance. Les soldats français passés en Angleterre constitueront le noyau des troupes qui, 4 ans plus tard, débarqueront en Normandie.

Poche Dunkerque

La tombe de Louis Désiré PIERRE a été restauré au cimetière de Séné.

PIERRE Louis Désiré Tombe Séné

 André Louis Marie LEGEIN [2/10/1915-22/05/1940]

Le site internet memorial genweb nous permet de retouver ce soldat en faisant une recherche par localité de naissance. Par contre, le site "Memoire des Hommes" le donne natif à Vannes. Les registres de Séné permettent de confirmer qu'il est bien natif de Séné.

1915 LEGEIN André Extrait

Les parents d'André LEGEIN sont belges et le père est pêcheur. Ils déclarent leur enfant à Séné et leur commune de résidence en Belgique à Ostdiunkerke. Mais que faisait cette famille de pêcheurs belges à Séné en 1915 ? Les armées allemandes ont envahi la Belgique et la famille Legein est sans doute réfugiée à Séné !

LEGEIN Ostdiunkerke

 

Ces quelques cartes postales anciennes montrent les pêcheurs flamands de Oosdiunkerke en train de pêcher notament la crevette comme nos pêcheurs singaots.. Une raison pour accueillir la famille de Rochus Frans LEGEIN.

Legein cpa 1

Legein cpa 3

Legein cpa 2

 

A l'âge adulte, André LEGEIN,  effectue son service militaire en 1935 à Beauvais et il devient fraçais. Il est manoeuvrier à Montataire (60) quand il épouse le 22/01/1939 Elisabeth Marie Joseph COQUEL, racoutreuse. André LEGEIN est incorporé au sein du 6° Régiment d’Infanterie comme soldat de 2° classe, Il a sans doute combattu héroïquement sur l'Aisne de mai à juin 1940 où son régiment d'est illustré dans le secteur de Villers-en-Prayères. ISelon son dossier,il décède le 22 mai 1940 tué à l'ennemi. "Tombé dans un secteur soumis sans arrêt aux balles ennemies, il a été impossible malgré de nombreux efforts de ramener le corps dans noslignes. D'où le retard de l'avis de décès, certaines preuves de l'identité de ce militaire nous ayant manquées jusqu'à ces derniers jours.Il a été déclaré mort par jugement le 25/4/1941 et celui-ci a été transcrit sur la commune de Thiverny, le 12/05/1941, oùréside son épouse rue de la Cavée. 

André LEGEIN a une histoire toute française. Ses parents belges étaient réfugiés à Séné pendant la 1ère Guerre Mondiale. Il est né Belge à Séné. Il a choisit la nationalité française. Il est Mort pour la France. C’est tout un symbole ! Son nom, porté au monument aux mort de Thiverny,  doit aussi l'être porté au monument aux mort de Séné. 

LEGEIN Thiverny

Eugène Claude BENOIT [28/07/1910 - 20/06/1940]

Eugène Claude BENOIT nait à Cariel le 28/07/1910. La famille Benoit est bien connue à Séné, c'est un des boulangers de la commune. Il se marie le 11/05/1938 à Arradon avec Louise LE PELVE née le 23/03/1914 dans cette ville.

1931 BENOIT famille Cariel

Lorsque la France déclare la guerre à l'Allemange nazie, le site "Mémoire des Hoimmes" nous indique qu'il incorpore le 4° (?) Régiment d'Infanterie. Après la "drôle de guerre", la campagne de France voit déferler les divisions blindées de la Wermarcht qui mettent les troupes françaises en déroute. Les régiments désorganisés reculent au milieu d'une population en exode. Le soldat BENOIT arrive près de Vatan dans le département de l'Indre

1940 Exode en France

L'exode dans l'Indre

"Depuis le début de l'offensive allemande, le 10 mai, 2 millions de civils belges et 8 millions de Français originaires du Nord, des Ardennes au Pas-de-Calais, de la Région parisienne, de la Normandie, de l'Orléanais et de la Touraine, abandonnant tout ou partie de leurs biens, se sont jetés sur les routes en direction du Sud. A pied, à bicyclette ou bien entassés dans des voitures, des autobus et des charrettes, ils n'ont qu'un désir : s'éloigner des villes bombardées et des zones de combats. (...). Dans le flot chaotique de la débâcle générale, circulent les colonnes hétéroclites de soldats désemparés. Chaque jour des milliers de réfugiés se répandent dans les villages et les villes de l'Indre ou poursuivent leur route vers les départements voisins : Creuse, Haute-Vienne, Corrèze, Dordogne.

Le 17 juin, le maréchal Pétain, chef du gouvernement depuis la veille s'adresse à la Nation pour annoncer qu'il faut cesser le combat.

Le 19 juin, un arrêté de la préfecture de l'Indre enjoint aux réfugiés de demeurer sur place; mais la plupart de ceux auxquels ils s'adressent sont déjà partis.

Ajoutant à l'anarchie et à l'horreur, l'aviation allemande bombarde les routes et les villes du département : Issoudun (19-20 juin), où 100 civils sont tués et 65 immeubles détruits; Levroux, où l'on relève 40 morts; Valençay et surtout Châteauroux (10 juin) qui compte alors plus de 150 000 habitants et réfugiés.

1940 Vatan Berrichon

Déjà désespérés, les combats en cours perdent leur sens; les troupes françaises au contact de l'ennemi se replient à une cadence accélérée; les soldats jettent leurs armes dans les fossés et les caniveaux, abandonnent même leur armement lourd.

Quelques unités, cependant, résistent héroïquement à l'avance allemande. La population locale ne semble pas apprécier ces barouds d'honneur et n'est guère désireuse de faire les frais d'un combat qu'elle juge inutile depuis la demande d'armistice : à Châteauroux, elle dispose des draps blancs sur les toits pour éviter les bombardements ; au Blanc, les anciens combattants désamorcent les mines qui doivent faire sauter le pont, commandant un des passages de la Creuse.

C'est dans cette confusion totale que les troupes allemandes du hauptman (capitaine) Stadelmayer occupent Châteauroux, le 23 juin, faisant prisonnier les 6000 hommes de la garnison.

Deux jours plus tard, à l'entrée en vigueur de l'armistice, l'avance extrême atteintes par les unités de la Wehrmacht passe par une ligne joignant La Châtre et Montmorillon dans la Vienne.

Les Allemands, cependant, doivent bientôt se replier au delà de la Ligne de démarcation (le 30 juin), matérialisée au nord du département de l'Indre par le Cher."

Dans cette exode, dans cette débacle des armées françaises, Eugène BENOIT recule devant un ennemi supérieur en nombre et en armement. Sa retraite le conduit avec d'autres à combattre à Vatan en Indre. Il est blessé et meurt le 20 juin 1940, lors d'un bombardement allemand. Il décède quelques jours avant l'Armistice de Rethondes (22/06/1940) "suite de blessures de guerre, déposé à l'hospice par un camion militaire de passage alors qu'il était mourant et inhumé au cimetière de la commune.; Son décès est enregistré à Vatan, et retranscrit à Séné."

1940 BENOIT décès Vatan

 Lors de son décès, le soldat sinagot portait ces effets personnels:

BENOIT effet perso

Jean Henri LE PRIELLEC [6/11/1919 - 3/07/1940]

Le parcours attentif des registres des décès à la mairie de Séné, permet d'identifier l'acte de Jean Henri LE PRIELLEC. On comprend qu'il est le fils naturel de Marie Madeleine LE PREILLEC.

1940 LE PRIELLEC Séné Grenouillère

On y apprend qu'il était quartier Maitre Fusilier sur le Bretagne, quand la marine anglaise a attaqué la flottre française stationnée à Mers El Kebir. Le 3/07/1940, on dénombrera 1297 Français morts lors de cette attaque dont Jean Henri LE PRIELLEC et Henri Célestin CADERO.

600px Cuirassé bretagne

Ces données son confirmées par le site "mémoire des Hommes" où on retrouve sa fiche.

LE PRIELLEC SGA

Le nom de Jean Henri LE PRIELLEC, né à Vannes le 6/11/1919, figure au monument aux morts de la ville de Vannes. En 1936, Jean Henri LEPRIELLEC est domestique de ferme à Séné comme nous l'indique le dénombrement.

1936 LE PRIELLEC henri domestique

 Au moment de la mobilisation, il vit donc bien à Séné, dernier domicile connu.. A ce titre comme tous soldats dont l'acte de décès est retranscrit à Séné, son nom doit figurer au monument aux morts.

merselkebirledrameducombat15

 

Henri Célestin Marie CADERO [1/071909 - 6/07/1940]

Le site "Mémoire des Hommes" nous livre quelques informations sur le parcours militaire de Henri CADERO. On y apprend qu'il est militaire de carrière dans la Marine Nationale avec le grade de Quartier Maitre Canonnier,  à bord du dragueur Estérel qui fut torpillé le 3/07/1941 à Mers el Kébir département d'Oran en Algérie.

Après l'armistice demandée par la Maréchal Pétain, le Royaume-Uni est seul en guerre contre l'Allemagne nazie et craint que la flotte de la marine française stationnée dans les colonies ne passe à l'ennemi. La Royal Navy qui n'obtient pas la rédition de la flotte à Mers El Kébir, décide de la couler le 3 juillet 1940.

Pour en savoir plus : http://www.piedsnoirs-aujourdhui.com/mersel01.html

Mers el Kebir avant

Parmi les bateau ancrés au port de Mers el Kébir, l'Estérel est un ancien navire civil, réquisitionné et transformé en un arraisonneur-dragueur. Du 5 septembre 1939 à août 1940, il naviguera à Cannes, Nice, et il est coulé ce 3 juillet 1940 à Mers el-Kébir.

Ancien matelot des Douanes à Béni-Saf, Henri Célestin CADERO  fera l'objet d'une citation à l'ordre de l'armée N° 1760 FNF du 9 septembre 1940 : "Quartier maitre canonnier ayant toujours montré de belles qualités morales: mort glorieusement des suites de blessures reçues lors du torpillage de son bâtiment L'Esterel le 06/06/1940". Son nom est inscrit au livre d'or du corps des Douanes - guerre de 1939-1945.

5 autres marins français perdirent également la vie lors du torpillage de l'Estérel et l'attaque anglaise fit 1297 morts chez les marins français, dont Jean Henri LE PRIELLEC, habitant de Séné (lire article).

La consultation de son acte de naissance nous apprend qu'il s'est marié le 26/12/1933 avec Marie Bernadette Jacaob. Une mention marginale attire notre attention :"Adopté par la Nation".

CADERO Henri Fils

Le nom de CADER résonne à la mémoire de l'historien local qui a travaillé sur la guerre de 1914-18. Effectivement, le dénombrement de 1921 permet d'apporter cette précision d'importance.

Henri Célestin Marie CADERO, fils de Marie Vincente DANET et de Henri Louis Marie CADERO, soldat de la Grande Guerre, mort tué à l'ennemi le 25/09/1915 en Champagne.

1921 CADERO famille Canivarch

Ainsi, notre monument aux morts mentionne à 25 ans d'intervalle, les noms de deux HENRI CADERO, le père et le fils "Morts pour la France". Marie Vincente DANET était veuve de guerre depuis l'âge de 29 ans, avec 3 enfants à charge, Dure contributation à sa patrie.

CADERO Henri Louis Marie du 52° Régiment d'Infanterie "Tué à l'ennemi" le 25/09/1915 à Souain.

Henri CADERO Henri nait au village du Ranquin le 21/01/1879.

CADERO Henri Extrait

 

Sa fiche de matricule nous apprend qu'il sera un temps marin car il effectuera sa conscription comme matelot.

Il est renvoyé à Canivar’ch le 3/01/1903. De retour, il se marie le 11 janvier 1904 avec Marie Vincente Mathurine DANET. Il fonde une famille qui apparait au dénombrmeent de 1911 et compte trois enfants : Suzanne 1904, Anne Marie 1907, Henri Célestin 1909.

Il est tué à l'ennemi ce 25 septembre 1915 à Souain. 

CADERO Henri Louis famille 

 

Marcel Yves Louis Marie LACROIX [13/09/1902 - 23/04/1951]

Marcel LACROIX nait à Michotte. Son père est paludier et sa mère cultivatrice comme nous l'indique son extrait de naissance.

1902 LA CROIX Marcel Extrait

Au dénombrement de 1911, la famille Lacroix abrite le grand-père, les trois enfants du couple et deux cousins des enfants ainsi qu'un domestique.

1911 LACROIX famille Michotte

On lit également sur son acte de naissance, son mariage le 29/08/1930 avec Simone Amélie LE GALLIC cultivatrice à Kerarden. Au dénombrement de 1931, il est est établi à Michotte comme agriculteur avec sa femme.

1930 LACROIX x LE GALLIC Michotte

Le SHD de Caen contacté précise que Marcel LACROIX est mobilisé en 1939 comme soldat de 1ère classe au sein du 183° régiment d'artillerie Lourde à Fontainebleau. Il est capturé par la Wehrmacht le 15 juin 1940 près d'Auxerre pendant la débacle et fait prisonnier.

krefeld fichtenhain

Il rejoint le Stalag Slammlager VI J de Fichtenchein/Krefeld près de Dusseldorf le 15/09/1940 sus le matricule 8836. Il sera libéré par les Alliés le 29/03/1945. Après son décès à l'âge de 49 ans, par décision du Ministère des Anciens Combattant du 10/07/1952, il a été reconnu "Mort pour la France" pour être décédé des suites de la tuberculose contractée pendant sa captivité. Son nom doit également figurer au monument au morts de Séné.

1952 LACROIX Maurice ONAC

Sa tombe se trouve au cimetière de Séné.

LA CROIX tombe    LA CROIX Ecrit

 

 

 

SECONDE GUERRE MONDIALE : Combattre pour libérer la France 1942-45

Après l'Appel du Général de Gaulle, des Français et des Sinagots ont choisit de continuer à combattre le régime nazi.

18 juin appel

Qui étaient-ils et dans quelles circonstances ont-il payé de leur vie leur combat pour notre Liberté ?

Patern LESCOUBLET [3/06/1920 - 26/03/1943] des Forces Navales de la France Libre

Jean Marie Joseph GILLET [7/05/1909 - 8/12/1943] des Forces Navales de la France Libre

Roger Edouard LE GREGAM [10/01/1923-18/07/1944] et Jean Fortuné Louis LE GREGAM [7/02/1916-18/07/1944] des Forces Françaises de l'Intérieur. Lire article dédié aux frères LE GREGAM.

Marcel Joseph CROLAS [26/05/1923 - 8/11/1944] des Forces Aériennes de la France Libre.

Pierre Marie JOLLIVET [30/1/1905 Séné - 4/7/1945 Saïgon] Sinagot "Mort pour la France" 

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Patern LESCOUBLET [3/06/1920 - 26/03/1943] des Forces Navales de la France Libre

Il faut être attentif en feuilletant les registres d'état civil en mairie de Séné. 

1943 LESCOUBLET décès

On lit que Patern LESCOUBLET né le 3 juin 1920 à Vannes était domicilié à la Croix Neuve avant la guerre. On apprend qu'il était quatier maître chauffeur de 2° classe à bord du bateau SERGENT GOUARN et qu'il décéda à bord le 26 mars 1943. On note la mention "Mort pour la France".

L'acte est dressé à Casablanca. On pense alors à un navire des Forces Navales de la France Libre.

1943 LESCOULBET Sergent Gouarn

On recherche sur les sites "Mémoire des Hommes " si le marin est bien répertorié. Oui, il est bien "Mort pur la France".

1943 LESCOUBLET Patern SGA

Le site MemorialGenWeb qui répertorie les noms des soldats portés sur des monuments aux morts précise les circonstances de sa disparition.

1943 LESCOUBLET Patern gENwEB

La marin ESCOUBLET est à bord du chalutier SERGENT GOUARN, réquisitionné à Fécamp en septembre 1939, et qui a rejoint les F.N.F.L au début de l'occupation. Le 26 mars 1943, alors qu'il participe à l'escorte d'un convoi d'Oran à Gibraltar, il est torpillé au large d'Alboran par le sous-marin nazi U755. Le bateau s'est cassé en deux et a coulé très rapidement faisant 57 morts et 14 rescapés.

Alboran est une petite île à mi-distance entre la côte méditerranéenne du Maroc et l'Espagne. Selon le rapport de Walter Göing commandant du sous-marin, il a torpillé le Sergent-Gouarne par 36.01N 02.29W, le bateau s'est cassé en deux et a coulé en 90 secondes. Le U 755 a lui-même été détruit par un avion anglais deux mois plus tard le 28 mai 1943. 

1943 LESCOUBLET U755

L'U-755 sous le feu d'un Lockheed Hudson Mark V, le 28 mai 1943.

A Paimpol, un monument a été érigé à la mémoire des marins de la marine marchande des Forces Navales de la France Libre.

Paimpol Monument à la gloire de la Marine marchande de la France Libre situé au bout du quai Loty

 

Jean Marie Joseph GILLET [7/05/1909 - 8/12/1943]

En novembre 1942, l'opération Torch est déclanché. Les Alliés débarquent en Afrique du Nord. Les troupes françaises des colonies finissent par rejoindre la Gouvernement de De Gaulle. L'Algérie sert désormais de tête de pont à un futur débarquement en Italie et en Provence.

Après l"Armisitice, le PROTEE ne recevant aucun ordre, décide de rejoindre la force X à Alexandrie. Il reste longtemps immobilisé dans ce port, avec les autres bâtiments français qui s’y sont regroupés. Enfin, six mois après le débarquement allié en Afrique du Nord, la force X rallie les Forces navales françaises libres, FNFL.

Le 18 Décembre 1943, le sous-marin le PROTEE appareille d’Alger. Cette seconde mission au large des côtes de Provence fait partie des opérations préliminaires au débarquement des alliées dans le sud de la France qui aura lieu le 15 Août 1944.

La traversée Alger-côtes de Provence s’étant effectuée par gros temps, le Protée avait reconnu la côte quelque part entre Cassis et Toulon, puis, ayant déterminé sa position par observation périscopique des hauteurs, avait mis le cap sur Marseille et avait pénétré le champ de mines de Cassidaigne dont les services de renseignements alliés ignoraient l’existence.

  FNFL insigne 

GILET Protée sous marin

Le Protée sous marin mission
Le 23 Décembre 1943, deux convois allemands font route sur Marseille.
Le premier est le convoi 5306 composé des péniches Tubingen, Wittenberg et Pouvoir, escortées par les dragueurs M6041, M6044, M6045 et M6047 qui a appareillé de La Ciotat à 9h00 (heure allemande) et arrive à Marseille à 12h25.

Le second est le 5308 qui vient de Gènes et comprend le paquebot Imérethie II et les pétroliers Foligno et Bitonto sous escorte des sous-marins allemands UJ 2208, UJ 2210, R 198, R 200 et R 212. Ce convoi entra à Marseille entre 13h10 et 13h40.

Le Protée, ayant perçu un de ses convois, aurait pénétré dans le champ de mines en chassant une position d’attaque.
Côté allemand, le sous-marin ne fut à aucun moment repéré et n’a pas été engagé par les navires de la 6ème Sicherung Flottille.

Pour mémoire, les secteurs ST (Camarat) et SU (Toulon) étaient occupés par le Curie et le Casabianca. Le 25 Décembre, un ordre radio d’Alger prescrivit au Casabianca de relever le Curie qui rentrait à la Maddalena et au Protée de relever le Casabianca devant Toulon.

Le 22 Décembre, le Casabianca coulait devant Toulon l’ UJ 6076 et le 27 Décembre toucha devant Camarat le Chisone qui put être ramené à Toulon. On retrouvera son épave dans un des grands bassins à la libération.

A bord du Protée, la Maitre Timonier, Jean Marie GILLET né à Séné le 7/05/1909 à Moustérian. Le dénombrement de 1921 nous donne la composition de sa famille. Son père était marin pêcheur comme sa mère Jeanne Marie LE GUIL. Il était le cousin de P'tit Jean, passeur à Barrarach. Son acte de naissance porte la mention marginale de son mariage le 2/04/1935 avec Marie Joséphine LE PORT.

1921 GILLET famille Mousterian

1909 GILLET Extrait

Jean Marie GILLET disparait dans l'explosion du sous-marin le Protée au large de Cassis en décembre 1943. Les autorités retiendront la date du départ d'Alger comme date officielle de son décès.

Une plongée effectuée par Henri Delauze à bord du Remora 2000 en 1995 a permis de localiser l'épave au large de Cassis sur la plateau des Blauquières à 130 m de profondeur et a confirmé la thèse avancée par la Marine américaine depuis les années 1950 de l'explosion d'une mine, aucun combat avec un sous-marin allié ne figurant dans les archives allemandes. L'épave e a été déclarée « sépulture maritime » par la Marine Nationale.

Protéé Epave localisée

74 victimes dont 3 Britanniques

Cdt au 19.12.1943 : LV Georges MILLÉ

Etat Major : LV Frédéric. VIÉ - I.M Louis LAUBIE - EV René DUBOIS - EV Robert ETIENNE

Equipage : GILLET Jean - L’HERMITE Jean-Yves - VARLET Georges - CASE Jean - CUFF Pierre - LE FOLL Noël - LABBE Joseph - BURTEY René - RIOU Albert - CATHOU Roger - VILLALARD Frédéric - CAMENEN Joseph - GUENVER Victor - BRIANT Marcel - AUBERT René - PUJOLS André - JOUANJEAN Olivier - LE GOULM Henri - JAGOT Pierre - MARTIN André - BASSARD René - RAVARD - SEBIRE Pierre - LAGAT Jacques - BARBIER Jean - FORTUNY Michel - KERVAREC Mathieu - BUONO François - BULBER Etienne - NICOLAS Albert - PERON Jean-François - CURTET Gilbert - CECCALDI Pierre - JOUAN Auguste - FAROULT Raphaël - LECLEACH Eugène - GIRAULT Emile - QUILLIEN Joseph - PAPENHOFF Georges - JARDIN Pierre - KERLOCH Raymond - BOUVIER Louis - CHAPUIS René - BLANDAMOUR André - BARRES Georges - LEFEBVRE André - VOILLAT Robert - THEVENARD René - POIROT Séraphin - GUILLOU Ernest - LE DUC Joseph - SEILER Auguste - ROUSSEAU Robert - FRELIN André - BONJEAN André - BAZIN Pierre - LABORIE Maurice - ANDRE Louis - LE CHANTOUX Yves - LAMOTTE André - FAVALI André - MOURET Guy - MAGGIOTTI Paul - BARBREAU Marcel - MAURICE Paul - VIAUD Lucien -

Equipe de liaisons Britanniques : Lt Adrian N. DE WAEL - Acting leading signalman USHERWOOD John - Acting leading -télégraphist COLLIER Dennis -

Source : sectionrubis.fr

Protéé Epave 1

Un monument en souvenir de l"équipage du Protée a été érigé à la Seyne sur mer où a été construit le sous-marin. Un Monument National des Sous-Mariniers a été inauguré à Toulon, le 28 novembre 2009

PROTEE photo 163210   

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Marcel Joseph CROLAS [26/05/1923 - 8/11/1944]

Marcel Joseph CROLAS est né à Theix le 26 mai 1923, comme son père Maurice. La famille CROLAS déménage à Séné ou elle déclare l'activité de cultivateur à Kerhuileu au dénombrement de 1931. La famille emploie deux domestiques.

1931 CROLAS famille Kerhuilleu

Quand l'Allemagne Nazie envahit la Pologne, la France puis l'Angleterre déclare la guerre à l'Allemagne nazie. Le jeune Marcel CROLAS n'a que 16 ans. Après l'Armisitice le 22 juin 1940, la Bretagne et Séné sont occupés par les troupes allemandes. Séné abrite même des soldats allemands.

Marcel CROLAS rejoindra De Gaulle en Angleterre et il incorpore le groupe de bombardement II/23 comme mécanicien.

Les escadrons français dans la Royal Air Force, compteront jusqu'à 3 500 Français, dans l'immense majorité des Forces aériennes françaises libres, FAFL. Il y avait le Groupe de bombardement lourd 2/23 Guyenne et le 346th Squadron formé tout deux sur bombardier modèle Halifax en 1944.

Halifax Bomber 2 ExCC

   FAFL insigne

 

hawker hurricane

Le site "Mémoire des Hommes" indique que Marcel CROLAS décède le 8 novembre 1944 à Londer Borough "tué en service aérien commandé". L'acte de décès retranscrit à Séné donne quelques informations supplémentaires, notamment l'orthographe exacte du lieu du décès : Londesborough dans le Yorkshire.

1944 CROALS mort UK

Cette localisation permet de trouver la trace de l'accident d'avion survenu lors d'un exercice entre un bombardier Halifax et un chasseur Hurricane.

69867009

"Au cours de l’après-midi du 8/11/1944, l’équipage du bombardier Halifax DK149 de l’unité 1663 Heavy Conversion, décolla de Rufforth à 14H54 pour entreprendre un vol d’entraînement.
Le vol devait inclure un exercice simulant l’attaque d’un Hurricane contre le bombardier. Cet exercice avait pour but de tester la communication des membres de l’équipage entre eux afin de diriger le pilote pour qu'il prenne des mesures d'évitement.
Aussi les artilleurs tiraient à blanc sur le combattant pour simuler un avion ennemi qui les attaquait.
Au cours de l'exercice, le Hurricane a heurté le Halifax à 15 h 29, ce qui a fait perdre tout contrôle au bombardier.
Malheureusement, aucun des membres de l'équipage de Halifax n'a réussi à se dégager de l'avion avant de s'écraser dans un champ de la plantation de Warrendale, près du village de Londesborough, et tous ont été tués.
Les historiens de l'air Albert Pritchard, Eric Barton et Ken Reast ont localisé de petits fragments sur la surface du site de l'écrasement en 2001 avec l'autorisation du propriétaire, confirmant l'emplacement de l'accident.
Le Hurricane est devenu incontrôlable mais le pilote a réussi à s’éjecter de l’appareil et il a atterri en toute sécurité. L'accident fit 7 victimes :

Pilot - Sgt Alexandre P/R Mauroux FAFL (30972), aged 25. Buried Brookwood Cemetery, Surrey.

Navigator - Lt Robert M L Vial FAFL, aged 31. Initially buried Harrogate Stonefall Cemetery, Yorkshire. Burial location now believed to be in France.

Bomb Aimer - Adj Tustin E Toiron FAFL, aged 30. Initially buried Harrogate Stonefall Cemetery, Yorkshire. Burial location now believed to be in France.

Flight Engineer - Sgt Marcel J M Crolas FAFL, aged 21. Initially buried Harrogate Stonefall Cemetery, Yorkshire. Burial location now believed to be in France.

Wireless Operator / Air Gunner - Sgt Edouard Didier (or Sidier)-Laurent FAFL, aged 24. Initially buried Harrogate Stonefall Cemetery, Yorkshire. Burial location now believed to be in France.

Air Gunner - Sgt Pierre Fernand Delpech FAFL, aged 21. Buried Brookwood Cemetery, Surrey?

Air Gunner - Sgt Jacques J A Tournon FAFL, aged 23. Initially buried Harrogate Stonefall Cemetery, Yorkshire. Burial location now believed to be in France.

Passenger (mechanic) - Sgt Jean B Noyes FAFL, aged 25. Initially buried Harrogate Stonefall Cemetery, Yorkshire. Burial location now believed to be in France.

Nous sommes en novembre 1944, on peut penser que le flight Engeneer CROLAS a sans doute participé aux bombardements durant le D-Day le 6 juin 1944 où tous les bombardiers ont été mobilisés.

Selon son acte de décès, le jeune Sinagot, âgé de 21 ans, était domicilié en dernier lieu à Toulouse Francazal avant de partir pour Londres. Il a fait preuve de courage, d'un sens patriotique exemplaire et a perdu la vie pour nous rendre notre liberté.

Son coprs fut enterré au cimetière de Harrogate Stonefall puis transféré en France, sans précision.

CROLAS tombe

[Vérifier si la tombe au cimetière de la famille CROLAS a acceuilli sa dépouille.]

 

Bien sûr d'autres Sinagots ont participé aux combats menant à la Libération de la France. Lire l'article sur les résistants  "de l'armée de terre" et les résistant des FNFL.

1944 Vannes libération

Le Colonnel Bourgouin, commandant le 2° RCP- SAS entre dans Vannes libérée

 

 

Comme aime à le rappeller Jean@Richard, les marins sinagots ont été de toutes les aventures, de tous les voyages sur tous les continents...

Le temps efface les mémoires, peu d'archives subistent de leur périple. Parfois, une mort dans des ciconstances particulières loin des rivages du Golfe du Morbihan et alors apparait un bout de fil que l'on a envie de démêler pour connaitre le destin dramatique d'un Sinagot. Le témoignange indirect d'une époque.

Tel est le cas de Pierre LE FRANC [24/03/1813 - 16/07/1854]. Son acte de décès interpelle l'historien local à la recherche d'un récit à raconter.

1854 LE FRANC Pierre Nouméa

On lit sur ce document numérisé par les Archives du Morbihan que Pierre LE FRANC était embarqué comme marin sur le vapeur Prony, qu'au moment de son décès, il est en subsistance sur la corvette La Constantine et qu'il décède le 16 juillet 1854 à l'hôpital provisoire de Port de France.

Un tour au archives de Lorient pour récupérer sa fiche d'Inscrit Maritime. Et là que constate-t-on ? La photocopie est un peu floue mais on peut décrypter l'essentiel de son parcours maritime.

1855 LE FRANC Corvette Alcmene

"...sur la corvette L'ALCMENE à Rochefort - 1851 - 1er novembre exclus débarqué de la dite corvette pour suite de naufrage
...embarqué sur la corvette La Sérieuse comtant à Brest- 1852 - 6 avril débarqué à Brest
avril admis à la Division de Brest provenant de la corvette La Sérieuse - 182 - 14 mai congédié à Brest... pour Brest sur La rido- 
25 Juin admis à la campagnie des matelots canonniers n°187 où il compte jusqu'au 25 juillet...sur la corvette La Fortune.... 11 Août débarqué. Division de Toulon du dix au 17 même mois.... sur la corvette à vapeur LE PRONY, comptant à Toulon - 1841 15 Juillet décédé."

On comprend que Pierre LE FRANC a été marin sur la corvette ALCMENE, que ce bateau a fait naufrage, que par la suite il rejoignit Brest pour embarquer sur la Sérieuse, puis La Fortune avant d'être à bord sur le PRONY, son dernier navire.

Mais comment L'ALCMENE a fait naufrage et combien eut-il de rescapés, dont notre Sinagot Pierre LE FRANC,

Une recherche sur Internet permet de trouver des documents sur le naufrage de la corvette L'ALCMENE en 1851.

L'ALCMENE

Alcmene corvette

En allant de Tasmanie à Wangaroa, en Nouvelle  Zélande, où elle devait charger du bois de Kauri pour mâture, cette corvette naufragea totalement entre Hokianga et Kaipara (en fait en baie de Baylys sur la grande île Nord des la Nouvelle Zélande), le 3 juin 1851 (pendant l'hiver austral).

Douze hommes de l'équipage furent noyés. Le commandant de ce  navire de guerre, le Comte d'Harcourt, s'égara, et ne trouvant pas lui-même l'anse pour abritr son navire, ordonna de l'échouer sur une plage.

Bruno Jean Marie, comte d'Harcourt (Paris, 14 octobre 1813-Paris, 2 novembre 1891) est un navigateur français, explorateur de la Nouvelle-Calédonie qui est indirectement à l'origine de l’installation de la France dans l'archipel.

La mer démontée se brisait sur la côte, et l'échouement se termina en tragédie; douze marins de son équipage se noyèrent et un bon nombre d'autres furent sérieusement blessés. Lorqu'ils furent sur la côte, des Français se savaient pas dans quelle direction aller et ils ignoraient dans combien de temps ils seraient recueillis; ils décidèrent aussitôt de construire quelques abris sommaires avec des madriers pris sur l'épave. Une bonne quantité d'approvisionnements fut aussi récupérée dans l'épave et les naufragés n'étaient pas en danger immédiat de famine. Lorsque le campement provisoire fut installé, un détachement eut l'ordre d'aller chercher de l'aide.

Cheminant le long de la côte, ce détachement arriva à la pointe Nord, et alors remontant le cours de la rivière et arriva en vue du village d'Okaro, qui était sur l'autre rive et abritait une centaine de Maoris. Le jour où les naufragés arrivèrent au village était un samedi et le lendemain étant le "Ra Tapu" ou "jour sacré", les Maoris ne désirèrent pas organiser immédiatement une expédition de sauvatage.
Ils proposèrent cependant d'envoyer une estafete à cheval qui les avisera par écrit du lieu du naufrage, et ce projet fut accepté.Tôt le lundi matin, une équipe de secours partit du village. Deux jours plus tard, les naufragés et leurs sauveteurs Maoris revinrent au vilage, les blessés et une femme étant transportés sur des brancards. Du village, les Français furent conduits à Auckland par bateaux et canoës et furent pris en charge par le gouvernement. Plus tard, les Maoris reçurent paiement et remerciements pour tout ce qu'ils avaient fait pour ces marins, de la part du gouvernement français.

Le capitaine de l'Alcmene affreta le navire américain "Alexander" pour rapatrier les rescapés à Tahiti puis pour la France. L'Alexander quitta Auckland le 1er août 1851 avec 192 survivants de la corvette (dont Pierre LE FRANC). L'Alcmene était un navire à trois mâts armé de 36 canons. Une grosse mer et de grandes marées sur les plages de la côte ouest de l'île du Nord, durant plusieurs jours, au début de 1934, mirent à jour les restes de l'épave de l'Alcmene à Baylys Bay, lieu de l'échouage.

ALCMENE épave 1

ALCMENE epave 2

Plusieurs vestige de L'ALCMENE sont aujourd'hui conservés dans un musée. et d'autres resurgissent encore dans les dunes.

ALCMENE vestiges.

ALCMENE tableauFrédéric LE GRIP -1853 -"Le naufrage de la corvette l'Alcmène"

Un timbre a été édité pour commémorer la disparition de la corvette et des 16 marins et un livre retrace l'épopée des marins de l'ALCMENE.

Alcmene timbre livre  

De retour en France, la marin sinagot Pierre LE FRANC embarque sur la vapeur LE PRONY pour un voyage qui le conduit vers la Nouvelle Calédonie.

Quelques clics sur un clavier et on apprend que Port de France n'est autre que l'ancien nom de Nouméa, préfecture de la Nouvelle Calédonie. Quelques autres clics et les Archives nous donne son acte de naissance. Fils du laboureur de Falguérec, Joseph LE FRANC et de Françoise Le Luherne son épouse, Pierre est né le 24 mars 1813 sous le 1er Empire, et à 41 ans il est à bord d'un navire de la marine du Second Empire.

Colbert type Prony

Le vapeur Colbert similaire au Prony

(on distingue les cheminées et les voiles sont gréees)

Son dernier bateau le Prony est une corvette avec une coque de bois de plus de 60 m, fonctionnant grâce à 4 chaudières qui alimentent 24 roues pour un déplacement de 1345 T. Il a été mis en service en 1849. Bateau à vapeur, il est également grée en brick et déploie 1144 m² de voile. Il est armé de canons.  On lit sur son acte de décès que Pierre LE FRANC est Quartier Maitre Cannonier de 1ère classe à bord du Prony depuis au moins décembre 1852 comme l'indique le site dossiersmarine.org où les voyages du Prony sont résumés : 

Le 3-3-1849, le Prony appareille de Brest vers Toulon avec 400 passagers.
31-12-1849 : départ de Constantinople (CF Bosse).
2-1-1850 : escale à Ourlac.
10-1-1850 : arrivée à Toulon.
12-4-1850 : arrivée à Montevideo, venant de Toulon -station à Montevideo.
20-4-1850 : de Montevideo à la Plata.
17-10 (ou 20-12 ?)-1852 : appareille de Toulon pour Rio.
23-11 au 12-12-1852 : sur rade à Rio, en route pour les Mers du Sud.
24-9-1853 : débarque à Balade avec le Phoque et proclame la Nouvelle-Calédonie française (CA Febvrier-Despointes).
27-9-1853 : prise de possession de l'île des Pins.
11-10-1853 : appareillage de Tahiti (CC De Brun).
30-10-1853 : arrivée en Nouvelle Calédonie.
28-12-1853 : arrivée à l'île des Pins
9-1-1854 : sur rade à Balade.
5 au 7-1-1855 : expédition contre les indigènes qui ont massacré l'équipage d'une baleinière anglaise allant de Balade à Nouméa.

Le Prony quittera la Nouvelle Calédonie sans Pierre LE FRANC courant 1856. Après escale à Valparaiso il rejoint Toulon. Il sera désarmé en septembre 1859. Il fera naufrage en novembre 1861 au large de la Caroline du Nord (USA).

Ainsi le périple de Pierre LE FRANC le conduit de Toulon à Rio au Brésil avant d'atteindre la Nouvelle Calédonie en automne 1853 en baie de Balade au nord est de l'ïle où avec les navires français, le Phoque et le Catinat, il proclame la Nouvelle Calédonie française. Ce fait historique sera commémoré par l'émission d'un timbre.

Balade1853

Revendiquer un nouveau territoire est une chose. Il faut l'occuper pour se l'approprier et le mettre en valeur. Le Second Empire n'aura pas recours à des esclaves mais établira un bagne en Nouvelle Calédonie..

Noumea bagne travaux

Après la prise de possession de l'île, le 25/06/1854, les troupes françaises choisissent d'établir une ville dans une baie au sud de l'île qu'ils baptisent Port de France. Ce nom pouvant faire confusion avec Fort de France en Martinique, la nouvelle cité prendra le nom de Nouméa le 2/06/1863.

Port de France gravure

Quant au Constantine sur lequel Pierre LE FRANC est en subsistance, il est arrivé à Port de France le 15/06/1854.

Constantine

Que sait-il passé ? L'acte de décès indique une mort dans l'hôpital provisoire à Port de France le 16/07/1854 sans préciser si Pierre LE FRANC est mort de blessure ou de maladie.

De septembre 1852 à juillet 1854, Pierre LE FRANC mouille avec son équipage en Nouvelle Calédonie. Il a certainement effectué des escursions, des reconnaissances à terre pour trouver de l'eau, du bois, des matériaux. Les troupes françaises feront connaissance avec les "naturels, comme on appelle à l'époque les habitants de l'île.

police indigene officier francais 2

L'arrivée des Français sur l'île va changer la vie du peuple mélanésien d'origine hawaïenne, les Kanaks installés sur le caillou depuis 3000 ans. 

La colonisation de peuplement, tant pénale (avec la présence d'un bagne de 1864 à 1924, la déportation s'étant arrêtée en 1894) que libre, est à l'origine de la population d'origine européenne, fortement métissée. Plus tard, l'exploitation minière du nickel et les secteurs liés (la métallurgie mais aussi le bâtiment et l'énergie) a entraîné l'apport de mains-d'œuvre asiatiques d'abord (indonésienne, vietnamienne et japonaise) à partir de la fin du XIX°s et pendant la première moitié du XX°s. 

Les colons français s'pproprient les terres. En 1878, les kanaks se révolteront. Les violences causeront la mort d'environ un millier de mélanésiens et 200 européens, chiffres considérables pour un territoire alors peuplé d'environ 24 000 autochtones et de 16 000 européens.

Un siècle plus tard, de nouvelles revendications des Kanaks pour préserver leur culture et leur identité éclateront sur l'île. L'accord de Matignon en 1988 mettra fin à ces violences et en 1998, l'accord de Nouméa, prévoit un référendun en 2018 sur le devenir de la Nouvelle Calédonie.

 

 

 

Le monument aux morts de Séné compte à ce jour 6 noms de soldats Morts pour la France pendant la Seconde Guerre Mondiale et le nom de deux résistants, deux frères : Roger, Edouard LE GREGAM [10/01/1923 - 18/07/1944]  et Jean Fortuné LE GREGAM [ 1916 - 18/07/1944], également Morts pour la France. Sur leur tombe au cimetière, une plaque mortuaire informe le visiteur de leur dramatique destin.

Qui étaient-ils et dans quelles circonstances sont ils morts pour la France ?

Freres Gregam  

1944 Plaque le gregam
Roger et Jean étaient les deux uniques garçons Ferdinand Pierre Marie LE GREGAM [19/12/1881 - 24/04/1955] et de Marie Césarine DORIOL [2/02/1885-19/11/1976] qui s'étaient marié à Séné le  17/02/1914.

Le dénombrement de 1921 nous indique que Jean est né à Sauzon (Belle Ile en Mer). Son acte de naissance stiupule que sa mère réside bien à Séné.

1916 LE GREGAM Jean Extrait

Son père est marin et sa mère ménagère. En 1921, la famille est établie au village de Montsarrac à Séné.

1921 LE GREGAM famille

Au dénombrement de 1931, les deux frères figurent au registre. On note qu'ils avaient 7 ans de différence. Jean, l'ainé est né pendant la guerre en 1916. Roger, le cadet naitra en 1923. Le père est marin de commerce.

1931 LE GREGAM Montsarrac famille

Les dossiers au archives de la défense [16P269408 pour Jean et 16P269409 et 16P346895 pour Roger nous indiquent que Roger LE GREGAM, réfractaire au Service de Travail Obligatoire, rallie la résistance en avril 1944. Avec son frère Jean, il participe au réseau "Navarre" en qualité d'agent protecteur d'un poste de radio et d'agent de liaison. Il s'illustre "plusieurs fois au péril de sa vie à trnasporter du matériel sur les routes constamment surveillées par les patrouilles allemandes".

Article écrit à partir de  http://maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr/spip.php?article176767 enrichi et illustré.

Au début du mois de juin 1944, le 2e Régiment de chasseurs parachutistes (RCP) ou 4e SAS (Special air service) des Forces françaises libres (FFL) fut largué dans le secteur de Plumelec-Sérent-Saint-Marcel-Malestroit (Morbihan). Sa mission était de fixer les troupes allemandes stationnées dans le Morbihan, afin d’empêcher ou au moins de retarder l’arrivée des renforts allemands sur le front de Normandie. Plusieurs milliers de résistants appartenant aux Forces françaises de l’intérieur (FFI) et aux Francs-tireurs et partisans français (FTPF) furent regroupés et armés dans le camp de Saint-Marcel qui recevait chaque nuit des parachutages d’hommes, d’armes, de munitions et de Jeep.

ecusson ffi  FTPRF sigle

Le commandant Pierre Bourgoin, chef du 4e SAS et le colonel Morice, chef des FFI du Morbihan, établirent leur quartier général à la ferme de La Nouette située sur le territoire de la commune de Sérent. Dans la nuit du 17 au 18 juin 1944, considérant que cette concentration devenait très dangereuse et qu’il fallait plutôt privilégier la guérilla, le commandement interallié donna, mais trop tard, l’ordre de dispersion.

Le 18 juin 1944, le camp de Saint-Marcel où étaient stationnés un peu plus de deux mille FFI encadrés par deux cents SAS, fut attaqué en force par la Wehrmacht. Après avoir livré combat durant toute la journée en infligeant de lourdes pertes aux troupes allemandes, parachutistes SAS et FFI se replièrent en bon ordre et se dispersèrent.

Après cette dispersion, la Feldgendarmerie, la Wehrmacht appuyée par de nombreux détachements de soldats russes, géorgiens et ukrainiens rassemblés dans les « unités de l’Est », les agents de l’Abwher (service de renseignements de la Wehrmacht) et du SD (Sicherheitsdienst-Service de sûreté et de de la SS), ainsi que les agents français de la FAT 354 (Front Aufklärung Truppe) et les miliciens du Bezen Perrot, se lancèrent dans une traque implacable des parachutistes SAS, des FFI-FTPF, de leurs dépôts d’armes, et de tous ceux qui les hébergeaient et les ravitaillaient.

Rafles, arrestations, tortures, et exécutions sans jugement de SAS et de résistants, incendies de fermes, pillages et massacres de civils se multiplièrent dans tout le département du Morbihan.

Le 11 juillet 1944, François Munoz, un agent français du Front Aufklärung Truppe (FAT 354) de Pontivy commandé par Maurice Zeller, se présenta dans le café d’Auguste Gillet à Guéhenno (Morbihan), où étaient attablés Alain Le Cuillier de Vannes, Roger Le Grégam et son frère Jean Le Grégam. Vêtu sous son imperméable d’un uniforme de sous-lieutenant parachutiste, Munoz déjoua leur méfiance en leur présentant des documents pris sur le sous-lieutenant SAS Jean Pessis qui venait d’être arrêté et leur déclara qu’il cherchait à rejoindre le capitaine SAS Marienne. Il engagea la conversation avec eux et réussit au fil de la conversation à apprendre que Marienne se trouvait à Kérihuel en Plumelec (Morbihan) et à se faire indiquer le lieu sur une carte.

Aussitôt après, les quatre hommes furent arrêtés et conduits à Locminé (Morbihan). Détenus dans l’école des filles où des policiers du Sicherheitsdienst (SD) s’étaient installés, ils y furent interrogés et sans doute torturés. Le 18 juillet 1944, Roger et Jean LE GREGAM firent partie des quatorze détenus de Locminé exécutés dans le bois de Coët-Kermeno à Botségalo en Colpo (Morbihan). 

Colpo Bis Botségalo 1950b

Botsegalo corps

Archives Morbihan 88J1 Corps des résistants Botsegalo 18-22/07/1944

Selon l'acte de décès en mairie de Colpo, les corps furent retrouvés le 23 juillet vers 15 heures et les actes de décès établis le lendemain. 

1944 LE GREGAM corps

Ils restent anonymes jusqu'au jugement du tribunal de Vannes en date du 27/11/1944 qui reconnait en ces deux corps, ceux de Roger LE GREGAM et jean LE GREGAM.

botsegalo monument noms

Les noms de Roger et Jean LE GREGAM sont inscrits sur le monument commémoratif de Botségalo à Colpo et sur le monument aux morts de Séné. A Montsarrrac, une place porte le nom des frères LE GREGAM.

Place LE GREGAM plan

 

 

 

Au cours de son règne, Napoléon III aura adopté une politique étrangère mélée de guerres et de conquêtes qui aboutiront à donner à la France un véritable empire colonial assis sur les 5 continents. La Troisième République continuera l'expansion territoriale des colonies. 

En Asie du sud est, la France finira par réunir au sein de l'Indochine Française différents territoires comme le résume très bien cette carte.

CARTE CONQUETE

Depuis la prise de possession de la Cochinchine, du Amman, du Tonkin, pendant l'unification de ces territoires avec le Cambodge et le Laos et jusqu'à la guerre d'Indochine, des soldats Français seront sur ces théâtres d'opérations.

Parmi eux, 4 soldats de Séné. Leurs récits racontent chaucn une période de la présence française en Indochine qui finira dramatiquement à Dien Bien Phu [11/1953-05/1954] et sera scellée par les Accords de Génève (mai 1954).

Qui étaient ces 4 Sinagots partis en Extrème Orient et dans quelles circonstances ont-il perdu la vie ?

Patern MONTFORT [13/11/1840 - 14/03/1863]. Un Sinagot en Cochinchine;

Felix TIFFON [7/04/1901 - 19/06/1932] Tiffon se heurte aux premiers communistes

Pierre Marie JOLLIVET [30/1/1905 Séné - 4/7/1945 Saïgon] Sinagot "Mort pour la France"

Maurice PENFORNIS [24/03/1920 - 13/03/1946] : Décède de maladie

Armel Ange Joseph LENORMAND [17/09/1925 - 26/05/1948] Sinagot mort pour la France en Indochine

 

Patern MONTFORT [13/11/1840 - 14/03/1863].     Un Sinagot en Cochinchine

L'aventure coloniale sous Napoélon III a amené loin de leur ville ou de leur village, bien des Français de cette époque et parmi eux, le Sinagot Patern MONTFORT [13/11/1840 - 14/03/1863].

Son acte de décès occupe toute la page du registre de l'état civil numérisé par les Archives du Morbihan. La mention "Cochinchine" attire l'oeil de l'historien local. On a envie d'en savoir plus sur le destin de ce Sinagot.

1863 Montfort Patern Cochinchine

On apprend à la lecture de l'acte que Patern MONTFORT est matelot de 3° classe sur le vaisseau Duperré mais qu'il est détaché à la Direction du Port de Bariah en Cochinchine. Comme d'autres Sinagots de sa classe, ce fils de paludier de Brouel a été mobilisé dans la marine.

(A faire vérifier sa régistre maritime à Lorient)

Le Duperré

Le Duperré est un vaisseau de 74, comme le Marengo ou le Ville de Marseille. Ce modèle a été commandé à 120 exemplaires, tant il était excellent.  Construit en 1813 sous le nom de Couronne, il prendra le nom de l'Amiral en 1849. En 1854, il participe aux en opérations en Mer Baltique, bombardement de Bomarsund, (Lire Guerre de Crimée) puis voyage en Crimée en tant que transport. En novembre 1859, il est armé en hôpital flottant à Toulon. Il appareille de Toulon pour la Chine, en janvier 1860. En décembre 1860, il est aménagé en navire-hôpital à Chefou en Chine. En mars 1863 il mouille au large de Saïgon. Il aurait été le siège de l'Etat Major de la Marine avant la prise de la Cochinchine...

Carte Cochinchine

Depuis le traité de Saïgon, signé le 5 juin 1862 entre le dernier empereur précolonial de l'Annam, Tu Duc [1829-1847-1883] et des représentants de Napoléon III [1808-1852-1873]  la France occupe Saïgon, l'archipel de Poulo Condor où elle établira un bagne, et trois provinces méridionales qui seront connues sous le nom de Cochinchine. Ce traité sera confirmé en 1863.

cochinchine empereur

Toutefois, la pacification ne s'est pas faite sans combattre. Ainsi cet article du Courrier de Bretagne daté du 1er octobre 1863 nous parle d'une rébellion à Go Cong. Dans cet extrait du livre Histoire de la Cochinchine française de Prosper Cultru, on peut lire qu'une insurection eu lieu pas très loin de Baria en février/mars 1863.

1863 01 10 Cochinchine 1863 Go Cong bataille

Go Cong vue bataille

Patern MONTFORT est affecté à terre au sein de l'administration du port de Baria. On lit sur l'acte, qu'il décède à l'Hôpital Maritime de Baria à l'âge de 23 ans le 14/03/1863, sans que l'on sache si il est mort lors des derniers combats à Go Cong ou peut-être de maladie dans cette zone lacustre propice aux maladies contangieuses.

Cpa 1918 Colonies France Indochine Cochinchine Baria Le

Vue du débarcadère à Baria 1918

Baria dans la foret

Baria Cap St Jacques enfant pecheurs 

 

Felix TIFFON [7/04/1901 - 19/06/1932] Tiffon se heurte aux premiers communistes

L'acte de décès de Felix TIFFON se remarque dans le registre de l'état civil. A sa lecture on comprends que Félix TIFFON, soldat de 2° classe au sein de la 15° Compagnie du 10 ° régiment d'Infanterie Coloniale, est décédé à Vinh Ben Thuy, ville au nord de l'Indochine dnas l'ancienne province du Tonkin. 

TIFFON Félix 1932 Copie

carte indochine nord Amman

On recherche l'acte de naissance dans le registre numérisé des Archives du Morbihan. On y apprend qu'il est né à la Croix Neuve à Séné. Son père est alors paludier et sa mère ménagère. On retrouve la famille TIFFON lors du dénombrement de 1906. Elle compte 3 enfants et accueille sous son toit les grands-parents.

1906 TIFFON famille Gouavert

Au dénombrement de 1921, la famille est resserrée autour des parents, du jeune homme Félix et de sa soeur, Louise. L'ainée a dû se marier et quitté le giron familial.

1921 TIFFON famille Gouavert

A l'âge de 31 ans, Félix TIFFON est en Indochine. Ce n'est plus un conscrit mais un militaire de carrière en poste à Ha Tinh, ville au sud de Vinh Ben Thuy où réside la garnison de son RIC. Les villes de Ha tinh et Vinh Ben Thuy sont battis autour de citadelles.

Hatinh   Vinh1909

thanhcovinh1927

Vue de la citadelle de Vinh en 1927

Le 10° RIC qui avait été dissous le 31/12/1914 pour se fondre dans le 9° en pleine 1ère Guerre Mondiale. est reconstitué depuis le 1/08/1931 en Indochine. En effet, depuis quelques mois, la guérilla communiste qui s'est constitué autour de Nguyễn Sinh Cung, le futur Hô Chi Minh, souhaite le départ des colons et organise les opérations contre les troupes françaises autour dela ville de Ha Tinh, comme le rapporte ces deux articles d'époque.

1930 1931Hatinh communistesL'acte de décès retranscrit en France n'indique pas les circonstance du décès de Felix TIFFON. A-t-il été victime de ces combats contre la guérilla ?

Il décède le 19/06/1932 dans la ville principale de Vinh Ben Thuy. La Seconde Guerre Mondiale va éclater. Les revendications des peuples constitutifs de l'Indochine vont être mises en sourdine d'autant que le territoire va être occupé par les troupes japonaises....

Annam Indochine

Pierre Marie JOLLIVET [30/1/1905 Séné - 4/7/1945 Saïgon] Sinagot "Mort pour la France" 

Le soldat JOLLIVET est né à Séné au Petit Poulfanc d'un père manoeuvier, Joachim Mathurin JOLLIVET né le 3/2/1864 à Sulniac et d'une mère ménagère, Marie Josèphe JULIO née à Ambon le 6/1/1874.

1906 Jollivet Poulfanc

En 1906, la famille JOLLIVET est bien pointée par le dénombrement au Poulfanc en Séné où plusieurs frères Jollivet sont descendus de Sulniac pour travailler au Poulfanc. Pierre Marie JOLLIVET se marie à Vannes le 19/9/1931 avec Simone Alexandrine Anne VISAGE [Saint-Nolff le 6/4/1911 - 2008 Merlevenez]. Il déclare alors la profession de camionneur et réside au n°5 de la rue Boismoreau à Vannes. Il est sans doute employé par les transporteurs installés route de Nantes à Vannes et Séné [lire histoire de Duclos Penru et des routiers de Séné].

Saigon Hopitel Militaire

Son parcours nous fait pensé à un militaire de carrière. En 1945, il est incorporé au sein du 16° Régiment d'Infanterie Coloniale basé à Quinhen dans l'Amman en Indochine française, actuelle Quy Nhon au Viet-Nam. Son dossier 21 P 279345, transmis par le SHD de Caen, nous indique que le soldat de 1ère classe JOLLIVET, ien poste au "Dépôt de Transition de Saïgon, est admis à l'hôpital le 28 juin 1945.  On lui diagnostique une "tuberculose pulmonaire bilatérale et enterite tuberculeuse", imputable au service au sein du 16 ° Régiment d'Infanterie Coloniale basé en Indochine. Il décède le 4 juillet 1945 à l'Hôpital Graal de Saïgon situé au 14 rue de la Grandière. 

Depuis le "coup de force " des armées japonaises, la France de Vichy n'exerce plus de fait l'Autorité sur les colonies d'Indochine. L'armée japonaise opère une violente répression sur tous ceux qui remttent en cause son autorité et notamment les troupes françaises alors en poste en Indochine. Beaucoup sont contraints de fuir, sont arrêtés et emprionnées dans les geôles japonaises ou il ssont martyrisés, torturés et pour beaucopu fusillés.

Au moment de son décès, l'Hôpital Graal est occupé par les forces japonaises. Certes, le soldats JOLLIVET n'est pas mort au combat mais de tuberculose comme de nombreux Poilus de 14. Contre qui la France se bat alors en Indochine? Les nationalistes Vietnamiens? Non ! La France résiste contre l'armée japonaise, armée d'occupation de l'Indochine Française. D'ailleurs, son dossier militaire comporte la mention 39-45, affectant son décès non aux guerres de colonisation, non à la guerre dite" d'Indochine" visant à lutter contre le Viet Min, mais bel et bien à la Seconde Guerre Mondiale. 

1945 Armee Jollivet

Pierre Marie JOLLIVET est en quelques sorte une victime du Japon impérial et fascite, comme d'autres l'ont été de l'Allemagne nazie. Il est déclaré "Mort pour la France", mention inscrite sur son acte de décès.

Maurice PENFORNIS [24/03/1920 - 13/03/1946] : Décède de maladie

L'acte de décès de Maurice PENFORNIS apparait bien clair sur les registre de Séné. L'aurait-on oublié ?

1946 PENFORNIS décès

Son existence de combattant en Indochine nous est confirmée par le site Mémoire des Hommes.

 PENFORNIS Maurice fiche

On apprend que Maurice PENFORNIS, né à Priziac le 24/03/1920 est Second Maitre Canonnier au sein du Régiment Blindé de Fusiliers Marins basé à Cholon près de Saïgon. Il s'agit d'une unité amphibie prévue pour les débarquements.  

Chenillette Bren Carrier du R B F M au Tonkin

Le R B F M en Indochine:

- Opérations en Cochinchine (Saïgon)

- Bassin du Donaï (prise de Tan Uyen) dans la région de BentréRBFM Ecusson

- Transformation en régiment amphibie d'assaut

- 6 mars 1946, débarquement au Tonkin,

1946 R B F M en baie dAlong débarquement

R B F M en baie d'Along débarquement quelque peu problématique

- Sécurité d'Haïphong en baie d'Along et de Hanoï

- Delta du Mékong et presqu'île de Camao

En Mars-Avril 1947, le RBFM est regroupé au Cap Saint Jacques et après une prise d'armes d'adieu, embarque pour la France, il arrivera à Toulon le 16 Mai et sa dissolution intervient le 20 Mai 1947. Le 7 juillet 1947, le régiment est cité à l'ordre de l'armée de Mer et son drapeau reçoit le CG des TOE avec palme.

Source http://cdojaubert.canalblog.com

 1947 flottille amphibie du Tonkin

Le soldat PENFORNIS a-t-il contracté une maladie infectieuse dans les zones lacustres du delta du Mékong ? Il décède de maladie à l'hôpital d'évacuation Cho Quan de Cholon le 12 mars 1946.

Avant son départ en Indochine, il vivait à la Grenouillère en Séné. Il était le marie de Rosalie Marie Perrine LEROY qu'il avait épousé à Séné le 27/01/1945. Son nom apparait sur le monument de Lauzach mais ni à sa commune de naissance Priziac ni à Séné.

1945 PENFORNIS x LE ROY

 

Cholon larroyo 1946 Copie

 

Armel Ange Joseph LENORMAND [17/09/1925 - 26/05/1948]  Sinagot, mort pour la France en Indochine.

Le site "mémoire des Hommes" répertorie les soldats français "Morts pour la France". Il faut un peu de patience pour passer en revue les fiches relatives à la guerre d'Indochine. On finit par repérer une fiche d'un soldat né dans le Morbihan dans la ville de "Seine".

LENORMAND sga fiche

L'acte de naissance d'Armel Ange Joseph LENORMAND nous indique ses parents habitent rue Bailleul à Paris 1er. La future maman passe sa grossesse chez sa mère, Marie Louise LE GREGAM, veuve GIRARD. Elle acouche à Séné le 17/09/1925.

1925 LENORMAND Armel Extrait

On le retouve plus difficilement dans les dénombrements. En 1926, Armel LENORMAND vit chez ses grands-parents à Séné, Joseph Yves GIRARD et son épouse.

1926 LE NORMAND famille Bourg

Joseph GIRARD était le secrétaire de mairie à l'époque à Séné et occasionnellement le correspondant du journal Ouest Eclair. Le 20/08/1924, il a marié le même jour ces deux filles, dont Elisa Marie Henriette GIRARD qui épouse Joseph Marie LENORMAND, garde républicain en poste à Paris II° rue de la banque,n°12. Fils de militaire, Armel LENORMAND fera également une carrière militaire qui le conduira en Indochine en 1948. Il a 25 ans.

Il est en poste comme brigadier au sein de la 153° Compagnie du Quartier Général ou 153° CQG à My Tho en Cochinchine, sud Viet-Nam. L'extrait de Mémoire des Hommes indique qu'il décède d'un accident. La transcription de son acte de décès est fait dans le département des Deux Sèvres,plus exactement la commune de Cerzay.

Le site GenWeb ne répertorie pas le nom de Armel LENORMAND et le Mémorial de Maizière en Gatine ne reprend pas le nom du soldat. Un nom voisin apparait sur le mémorial de Lauzach : "LE MORMAND A." C'est surement notre Sinagot.

Lenormand Lauzach

Le Service Historique de Caen a ouvert le dossier d'Armel LENORMAND. On y apprend qu'il fut inhumé au cimetière européen de Mytho tombe n°225. A la demande de sa famille, son cercueil fut rappatrié en France puis restitué le 12 septembre 1950. La consultation des registres de la paroisse de Séné permettent de confirmer son inhumation le 14/09/1950 à Séné.

Certes, son acte de décès fut retranscrit sur la commune de Cersay (79), dernier domicile connu de ce militaire dont le régiment était basé dans les Deux-Sèvres.

Cependant, Armel Ange Joseph LENORMAND, était natif de Séne, il est mort pour la France à Mytho (décret du 15/12/1948), et surtout il fut inhumé à Séné.

Son nom eput être inscrit au monument aux mort de Séné à côté de celui de Penfornis sur une plaque dédiée aux morts en Indochine.

My Tho vue generale

3e DIC bac de Cho Gao

3°DIC pasant un bac sur un affluent du Mékong

 

 

 

 

Le monument aux morts de Séné honore les soldats de notre commune morts pour la France au cours de la 1ère et de la 2de Guerre Mondiale. Les premiers monuments aux morts ont cependant été érigés après la guerre contre l'Allemagne, en 1870, comme celui au cimetière de Boismoreau à Vannes édifié en 1872.

Il semble que notre commune de Séné n'ait pas eu à souffrir la perte d'un soldat au cours de ce conflit qui amena à la chute du II° Empire et à l'avènement de la III°République. Pour autant, tout au long du règne de Napoléon III, de 1852 à 1870, des "appelés du contingents" et des militaires de carrière sont "morts pour la France"( Lire Guerre du Mexique).

Ainsi une consultation attentive des registres de l'état civil, on arrive à repérer des noms de Sinagots décédés pendant la Guerre de Crimée "qui opposa de 1853 à 1856 l'Empire russe à une coalition formée de l'Empire ottoman, de la France, du Royaume-Uni et du royaume de Sardaigne. Provoqué par l'expansionnisme russe et la crainte d'un effondrement de l'Empire ottoman, le conflit se déroula en Crimée autour de la base navale de Sébastopol, mais aussi en Mer Baltique. Il s'acheva par la défaite de la Russie, entérinée par le traité de Paris de 1856".(Source Wikipedia).

da crimee l

Pour amener les soldats en Crimée, la marine impériale compte de nombreux bateaux. La Sémillante coulera au large de Bonifacio. Marins péris sur la Semillante, marins morts de maladie ou au combat, la Guerre de Crimée emportera pas moins de 16 soldats de Séné.

Jean Louis LE DORIOL [7/07/1935-13/06/1854]

LEROUX Pierre [25/07/1828 - 12/08/1854]

DANET Marc [12/10/1821 - 17/08/1854]

LE FRANC Julien [13/05/1830 - 6/09/1854]

LE DORIOL Patern [10/05/1831 - 21/10/1854]

LE DORIDOUR Pierre François [23/07/1832 - 26/11/1854]

LE DERF Lousi [4/03/1832 - 29/01/1855 ]

     La Sémillante :

    DANET JEAN FRANCOIS [16/10/1819- 16/02/1855]

    LE GREGAM GUILLAUME [21/06/1821-16/02/1855]

    PIERRE GUILLAUME MARIE [16/12/1822-16/02/1855]

    CARIO ALEXIS [15/10/1826-16/02/1855]

    LE GREGAM JEAN MARIE [25/05/1835-16/02/1855]

CHAPON Jacques [6/12/1835 - 3/03/1855]

MORIO Jean Marie [18/02/1831 - 6/04/1855]

 Vincent NOBLANC [24/07/1834 - 2/04/1855]

RIGUIDEL Vincent [15/09/1827 - 20/05/1855]

TREHONDARD Jean Louis [6/10/1824 - 11/03/1856]

 

 

Jean Louis LE DORIOL [7/07/1935-13/06/1854]

Le jeune LE DORIOL âgé de 18 ans se trouve à bord de la Sémillante dans la mer Baltique. Le même bateau qui sombrera au large de Bonifacio. Il décède à bord alors que la Sémillante se trouve au mouillage au large de l'île Furusung en Suède. Il était le seul garçon du marin Jean Pierre Le Doriol de Monsarec. Il avait deux soeurs, Olive [1838-1842] morte en bas âge et Anne [1840-1869] qui sera condamnée pour infanticide.

LEROUX Pierre [25/07/1828 - 12/08/1854]

Pierre LEROUX est né à Séné, au village de Montsarrac le 25 juillet 1828. Son père est patron de chalouppe et sa mère ménagère. On retrouve la famille LEROUX sur le registre de l'Etat Nominatif des Habitants de Séné de 1841. Guillaume LE ROUX est décédé le 30/11/1838, sa veuve exerce la profession de débitante de vin, aubergiste. Deux filles et deux garçons composent la famille.

1841 LE ROUX Pierre Famille

L'acte decès de Pierre LEROUX nous indique qu'en août 1854, il est matelot de 3° classe sur le navire "Ville de Marseille" mouillé au large de Balchik ville portuaire de Bulgarie sur la mer Noire, alors possession de l'Empire Ottoman.

1854 08 Le Roux Crimee

La France et l'Angleterre, après des siècles de guerre et de rivalités, se sont alliés et ont déclaré la guerre à la Russie le 27/03/1854. La France achemine ses troupes grâce aux nombreux bateaux de la marine impériale. Le Ville de Marseille appareille de Toulon le 31/03/1854 pour la presqu'île de Gallipoli sur le détroit des Darnanelles à Constantinople (aujourd'hui Istanbul) puis poursuit dans la mer Noire.

Le Ville de Marseille est un vaisseau du type 74c, conçus par Sané, qui ont été commandés à 120 exemplaires, tant ils étaient excellents; En 1850, la marine en compte encore cinq en service. (Source dossiermarine.org);

Vaisseau type 74c

Le regroupement de la marine française a lieu à Varna, port de Bulgarie en quelques encablures de Balchik. Un conseil de guerre se tient à Varna le 19/05/1854 qui devient la base arrière des opérations. Le 1/07/1854, une grande fête a lieu à Balchik pour célébrer la réunion de deux escadres. Le 9/07/1854, on signale les premiers cas de choléra à Varna.

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L'acte de décès transcrit à Séné, n'indique pas la cause du décès. Le choléra et d'autres maladies emporteront un grand nombre de soldats pendant la Guerre de Crimée. 

DANET Marc [12/10/1821 - 17/08/1854]

L'acte de décès de Marc DANET se repère bien dans les registre numérisé. Le texte est bien plus long que pour un décès "normal". 

1854 DANET Marc Crimee

A sa lecture on comprend que Marc DANET était marin sur la navire le VALMY et qu'il est décédé en mer au large de Kavarna le 17/08/1854. Une recherche sur Google permet de situé le port de Kavarna en Bulgarie, au nord de Bichik et Varna. Une recherche sur un site spécialisé dans la marine de Napoléon III permet d'ne savoir plus sur le Valmy.

Valmy navire

VALMY : Dernier trois-ponts non motorisé de la Marine, construit sur plans de Leroux. Il sera construit à un seul exemplaire, bien que 5 aient été mis en chantier. E, 1854-1855, le Valmy particpe aux opérations dans la Mer Noire au sein de la 2° escadre.

Marc DANET est matelot de 3° classe à bord du Valmy. Fils d'un marin pêcheur de Moustérian et d'une ménagère.

1841 Danet Marc famille Mousterian

Sa fiche de matricule au Service Historique de la Défense nous indique qu'en date du 27/05/1854 il embarque sur Le Valmy.

1854 DANET cholera

Il décède du choléra à bord du Valmy le 17/08/1854 sans que l'on sache si le corps fut jeté à la mer ou inhumé à terre.

 

LE FRANC Julien [13/05/1830 - 6/09/1854]

Les Britanniques et les Français ne dépêchent pas seulement leurs marines et leurs troupes en mer Noire. Un autre front est ouvert dans la mer Baltique. Le 8 août 1854, les troupes françaises débarquent à Åland, archipel au large du Grand Duché de Finlande alors sous domination russe.

x aland off

Elles assiègent et bombardent la forteresse de Bomarsund, durant huit jours avant de pouvoir l'occuper. Bomarsund est une forteresse construite en 1832 par la Russie.

Painting showing the battle at Bomarsund where French and British troops attacked and seized

Avant leur départ, les Français détruisent complètement la forteresse. Après la guerre, l'Angleterre et la France exigent que les îles soient démilitarisées. Lors du traité de Paris de 1856, les Russes s'engagent à ne pas fortifier l'île.

1854 LE FRANC Julien Aland

Parmi les navires qui composent la flotte française envoyée sur la front balte, la frégate L'Algérie. Parmi les marins embarqués sur L'Algérie, le matelot de 1ère classe Julien LE FRANC. Au mouillage au sud de l'archipel des Aland à Ledsund, il décède le 6/09/1854, sans que l'on sache si le corps fut inhumé à terre ou jetté à la mer.

L'acte de naissance de Julien LE FRANC nous indique que son père etait marin et sa mère ménagère et que la famille vivait au village de Moustérian. Julien Pierre, Françoise Anne Marie sont leurs enfants. 

1841 LE FRANC Julien famille Mousterian

 

LE DORIOL Patern [10/05/1831 - 21/10/1854]

1854 LE DORIOL Patern Milo La Néréide CRIMEE

L'acte de décès de Patern LE DORIOL nous apprend qu'en octobre 1854 il est à bord de la frégate Néréide. Il s'agit d'une frégate du modèle 24 jaugeant 2300 tonneaux avec un équipage moyen de 470 hommes (200 en transport), dites de 24 pour désigner le calibre de leur armement principal en livres.

Depuis la déclaration de guerre en mars 1854, Néréide effectue des rotations entre Toulon et la Mer Noire. Le 21 octobre 1854, La Néréide fait escale à MILO, île des Cyclades en route vers Gallipoli et Constantinople.

Grèce Milo Crimée

Patern LE DORIOL est né le 10/05/1831 au village de Cariel d'un père pêcheur et d'une mère ménagère. La famille apparait lors du recencement de 1841.

1841 LE DORIOL Patern famille Cariel

A l'âge de 23 ans, Patern LE DORIOL est matelot de 3° classe sur le Néréide quand sévit une épidémie de cholera. Il décède à bord du navire sans que son acte de décès stipule une inhumation sur l'île de Milo ou une rejet du corps à la mer.

Le choléra est une toxi-infection entérique épidémique contagieuse due à la bactérie Vibrio choleræ, ou bacille virgule, découverte par Pacini en 1854 et redécouverte par Koch en 1883. Strictement limitée à l'espèce humaine, elle est caractérisée par des diarrhées brutales et très abondantes (gastro-entérite) menant à une sévère déshydratation. La forme majeure classique peut causer la mort dans plus de la moitié des cas, en l’absence de traitement (de quelques heures à trois jours).(wikipedia)

 

LE DORIDOUR Pierre François [23/07/1832 - 26/11/1854]

Pierre françois LE DORIDOUR nait à Cariel le 23/07/1832. Son père est marin pêcheur et sa mère ménagère. Il a du embrasser la carrière maritime comme mousse puis novice et matelot avant de se retrouver matelot de 3° classe dans la flotte impériale de napoléon III. Il est à bord du vaisseau Napoléon quand il part pour la Crimée.

Crimée Napoleon vaisseau de 90

 Au début du conflit avec la Russie, le Napoléon prend part à l'expédition de Crimée dans la 2ème escadre. Il y fera beaucoup de remorquages dont  celui du "Ville de Paris".

En 7-1854, il stationne dans le Bosphore.

En 10-1854, il participe au débarquement de Yalta, et au bombardement de Sébastopol.

Le marin Pierre françois LE DORIDOUR est-il blessé ? contracte-t-il une maladie ?

Il est confuit à l'hôpital français de Thérapia à Constantinople situé dans le quartier français près de l'ambassade. On retrouve les dates de son séjour à l'hôpital de Therapia dans les registres conservés auprès des Archives Nationales de l'Outremer. Il y est resté 34 jours  avant son décès le 26/11/1854.

1854 Le Doridour Therapia Deces v2

L'information de son décès parvient à sa commune de naissance Séné où il est retranscrit le 13/07/1855.

1854 LE DORIDOUR Crimee

 Tarabya 6

LE DERF Louis [4/03/1832 - 29/01/1855 ]

L'acte de décès retranscrit à Séné nous indique que Louis LE DERF était embarqué sur le navire Marengo, comme Jacques CHAPON,  mais à cette époque, est alors en "subsistance" sur un autre frégate, le Pandore.

1855 LE DERF Louis Pandore CRIMEE1

Son acte de naissance daté du 4/03/1832, indique que ces parents sont laboureurs au village de Michot. La famille nombreuse des "Le Derf" apparait bien en 1841 lors du dénombrement. Il n'est pas né dans une famille de marins et il a du se lancer dans cette carrière tardivement puisqu'il est aprrenti marin sur le Marengo à près de 23 ans.

1841 LE DERF Louis famille Michot

Le Pandore est au mouillage au large d'un port, d'une ville nommée "CALCHE" dans l'acte de décès. Ce lieu pourrrait être le quartier de Constantinople, Chalcedon en grec. Le document l'indique pas la cause de la mort du jeune apprenti marin et si le corps fut inhumé à terre ou bien jeté à la mer.

 

Naufrage de la Sémillante :

DANET JEAN FRANCOIS [16/10/1819- 16/02/1855]

LE GREGAM GUILLAUME [21/06/1821-16/02/1855]

PIERRE GUILLAUME MARIE [16/12/1822-16/02/1855]

CARIO ALEXIS [15/10/1826-16/02/1855]

LE GREGAM JEAN MARIE [25/05/1835-16/02/1855]

Partie pour amener des troupes et de l'armement depuis l'arsenal de Toulon vers la Crimée, la Semillante a fait naufrage au large des îles Lavezzi dans le détroit de Bonifacio en Corse, le 15 février 1855. Prise dans une effroyable tempête, l'ensemble de son équipage et des soldats embarqués périrent en mer dont le commandant de frégate Jugan. 773 hommes étaient à bord de la Sémillante. 560 corps reposent dans les deux cimetières de l'île Lavezzi.

Semillante Lavezzi

Fregate Semillante

La presse de l'époque fit part de la grande émotion partagée dans tout le pays. Des communes du Morbihan furent concernées par la disparition d'un soldat ou d'un marin comme l'évoque cet article de presse daté du 4/03/1855. Peut-être un Sinagot figure-t-il parmi les victimes du naufrage de la Semillante comme l'évoque Jean-Richard dans son ouvrage "Si Séné été conté".

1855 mars Sémillante presse

La réponse se trouve dans le registre des Inscrits Maritimes au Service Historique de la Défense à Lorient comme l'a bien compris Ddidier@Trehondart. Saluons son travail au SHD de Lorient. Il a créé une table nominative des marins de Séné facilitant ainsi la recherche. 

CARIO Alexis [16/10/1826 - 15/02/1855]

CARIO Alexis identite

CARIO Alexis Semillante

Ainsi on découvre qu'Alexis CARIO natif de Séné était embarqué sur La Semillante et qu'il fit naufrage le 15 février 1855. Son extrait de naissance nous indique qu'il avait un frère jumeau qui mourut le jour de sa naissance. Son père était journalier au village de Langle et la famille est bien recensée en 1841. Elle habite Bellevue.

1841 CARIO famille Bellevue

DANET JEAN FRANCOIS [16/10/1819- 16/02/1855]

Natif de Moustérian, Jean François DANET est bien recensé avec sa famille au dénombrement de 1841. La famille vit de la pêche.

1841 DANET JF Mousterian

GREGAM Guillaume [21/06/1821-16/02/1855] - GREGAM Jean Marie [25/05/1835-16/02/1855]

La consultation des extraits de naissance permet de se rendre compte qu'il s'agit de deux frères embarqués sur la Sémillante qui périrent en mer. On retrouve la famille au dénombrement de 1841.

1841 GREGAM frères Montsarrac

PIERRE Guillaume Marie [16/12/1822-16/02/1855] 

1841 PIERRE mousterian

 

Malgré ce naufrage dramatique, la guerre continue en Mer Noire.....

CHAPON Jacques [6/12/1835 - 3/03/1855]

Jacques CHAPON est né à Séné, au village de Montsarrac le 6/12/1835. Son père Jean Louis est marin pêcheur. La famille de cing enfants apparait en 1841 sur l'Etat Nominatif des Habitants.

1841 CHAPON Jacques famille

A l'âge de 20 ans en  mars 1855 il est matelot de 3° classe sur le navire Marengo, également de type 74. Le Marengo quitte le port de Kamiesh sur la presqu'île de Crimée pour la France le 22/02/1855.

En effet, les armées françaises ont débarqué en Crimée et établit leur port dans la "ria" de Kamiesh au sud de Sebastopol.

Crimée Kamiesh Sebastopol

Une logistique s'est mis en place entre Kamiesh, Varna, Constrantinople et Toulon. Les blessés sont notamment rappatriés dans les hôpitaux militaires à Constantinople. Sur sa route vers Toulon, le Marengo fait une halte à Constatinople, en mars 1855 et dépose des soldats malades ou blessés à l'hôpital de Thérapia, quartier de la ville. Le 10 mars il appareille vers Toulon.

hopital crimée

Panorama de Constantinople vue de Uskudar 1854 Carlo Bossoli (1815-1884)

Carlo Bossoli A panorama of Constantinople from Uskudar 1854 1

Jacques CHAPON décède quant à lui à l'hôpital de Thérapia le 3 mars 1855 comme nous l'indique son acte de décès retranscrit à Séné sans toutefois indiquer la cause du décès. (Les archives de l'Outre Mer ne dispose pas du registre de Thérapia pour l'année1855.)

1855 03 Chapon Jacques Crimee

therap11

 

MORIO Jean Marie [18/02/1831 - 6/04/1855]

Pendant les hostilités, une logistique sanitaire a été mise en place pour évacuer, acheminer et soigner les blessés et malades dans des hopitaux en terre ottomane comme Constantinople. D'autres malades ont pu être rappratriés en France. 

1855 MORIO JM Crimée

L'acte de décès de Jean Marie MORIO indique qu'il était hospitalisé à l'hôpital Maritime de Saint Mandrier, en face le port de Toulon. Il y décède le 6/04/1855 à l'âge de 24 ans.

Hopital St Mandrier

L'acte mentionne qu'il était matelot sur le Rolland, Aviso, Corvette à vapeur de 1ère classe, ex-yacht impérial.

1-6-1853 : rebaptisé Roland - classé corvette - départ pour Mer Noire.

1853-54 : il prend part à l'expédition de Crimée dans la 2ème escadre.

24-6-1854 : entre dans Varna (Bulgarie).

22-5-1855 : départ pour la 2ème expédition de Kertch (Ukraine)

Ainsi, on peut avancer que Jean Marie MORIO était du voayge qui conduisit le Rolland vers Varna. A son retour, il sera soigné (sans doute de choléra) à l'hôpital de Saint Mandrier où il décède le 6/04/1855.

La famille MORIO était de Cadouarn comme nous l'indique l'Etat Nominatif des Habitants de 1841.

MORIO JM famille Cadouarn

Vincent NOBLANC [24/07/1834 - 2/04/1855]

L'acte de décès de Vincent NOBLANC retranscrit sur Séné ne permet pas avec certitude de dire qu'il fut marin sur un vaisseau qui particIpa à la Guerre de Crimée. Pour autant nous avons quelques "présomptions". Il décède à l'hôpital maritime de Toulon. Il est alors matelot de 3° classe, sans que l'on chasse le nom de son dernier bateau, il est âgé de 20 ans.

RIGUIDEL Vincent [15/09/1827 - 20/05/1855]

L'acte de décès de Vincent RIGUIDEL, né d'un père maçon au bourg de Séné et d'une mère ménagère,  nous indique qu'il est mort à l'hôpital de Nagara, port de Constatinople située sur la rive asiatique. On y apprend qu'il était grenadier au 26° Régiment de Ligne du 3° Bataillon n°2755 dans l'Armée d'Orient. Les régiments de ligne prendront le nom de Régiment d'Infanterie pendant la 1ère Guerre Mondiale). 

1855 05 RIGUIDEL Crimee

1855 09 10 septembre la fin du siège de sébastopol

L'historique du 26 Régiment de Ligne (26°Régiment d'Infanterie) nous indique qu'il a participé au siège de Sébastopol et essuyé de lourdes pertes le 18/06/1855.  Le siège de Sébastopol prendra fin en septembre 1855 , mettant fin aux ostilités.

Vincent RIGUIDEL est rappatrié par bateau à Constantinople. Il entre à l'hôpital militaire de Nagara le 15/04/1855 et y décède le 20/05/1855 de dysenterie. L'article ci-après évoque l'ouverture de l'hôpital de Nagara à Constantinople.

1854 Nagara hopital

 

 TREHONDARD Jean Louis [6/10/1824 - 11/03/1856]

On retrouve au SHD de Lorient la fiche d'inscrit maritime de ce marin sinagot avec la mention "décédé à bord de la frégate à vapeur Le Sané".

1856 trehondart sane

Après quelques recherches sur Internet, on finit par apprendre que la frégate Le Sané opère depuis 1854 sur le théâtre des opération en Mer Noire. En octobre 1855 elle force la passe de Otchakoff et prend la forteresse de Kinburn.

Son fait le plus notable est d'avoir transporté entre le 12 et le 24 février 1856, Méhémet-Emin Aali-Pacha), grand vizir de l'Empire Ottoman, (1815-1871). qui fut plénipotentiaire au congrés de Paris et signa pour son pays le 30 mars 1856 le traité qui mit fin à la guerre de Crimée.

Au cours de ce voyage, un marin sinagot est à bord de la frégate Le Sané.

Jean Louis TREHONDARD [6/10/1824-11/3/1856] était né à Montsarrac comme nous l'indique son acte de naissance et le dénombrement de 1841. Il décède à bord de La Sané le 11 mars 1856 sans doute de maladie et son corps jeté à la mer....C'était le frère de Julien TREHONDART [1816-1859] héros de la Guerre de Crimée et Chevalier de la Légion d'Honneur. (lire article dédié).

1841 trehondart famille montsarrac

 

 

 

 

Les archives départementales ont numérisé les registres d'état civil de Séné. Leur parcours attentif permet de mettre la main sur des documents singuliers comme les actes de décès de 5 Sinagots. Cette liste est complétée par l'étude des registres d'inscrit maritime au SHD de Lorient.

Vincent RAUD [8/06/1837 - 22/07/1861], marin

Louis ALLOH [20/06/1838 - 27/07/1862], marin

Vincent Mathurin LE ROY [15/05/1840-9/03/1863] marin

Patern DANO [21/04/1837 - 22/04/1863]

Pierre Marie RICHARD [6/09/1838 - 25/07/1863]

Vincent SIMON [26/10/1838 - 7/11/1863]

Qu'ont en commun ces 6 Sinagots ? 

Vincent RAUD [8/06/1837 - 22/07/1861]

Vincent RAUD est né à Montsarrac le 8/06/1837. Son acte de naissance nous indique que son père est marin. Son acte de décès fait état de son décès à Mariel sur la côte nord de Cuba le 22/07/1861 alors qu'il était matelot de 2° classe à bord du brick Le Mercure.

1861 07 22 RAUD Vincent acte

Un site spécialisé sur la marine de Napoléon III nous renseigne sur les mouvements du Mercure.  Le bateau est affecté depuis janvier 1859 à la flotte des Antilles. En juin 1859, il mouille devant le port de Sacrificios près de Veracruz au Mexique. En décembre 1859 il est à Fort de France puis à Saint Domingue avant de passer par Port au Prince en Haïti. Il fait route à nouveau vers Veracruz au printemps 1860.

Les aller/retour entre les bases françaises dans les Antilles et les bases espagnoles sont fréquentes pour alimenter l'effort de guerre en terre mexicaine.

La transscription du décés ne dit pas de quoi est mort le marin RAUD. Toutefois son décès à l'hôpital de Mariel nous fait penser à une maladie, sans doute el vomito negrro ou fièvre jaune qui a sévit au Mexique pendant ces années de guerre.

 

Louis ALLOH [20/06/1838 - 27/07/1862]

Selon son acte de décès retranscrit par Mathurin LE DOUARIN maire de Séné en 1863 sous le Second Empire, Louis ALLOH est décédé le 27/07/1862 à l'hôpital de Vera Cruz, ville portuaire du Golfe du Mexique. On y apprend qu'il était matelot de 3° classe embarqué sur l'Amazone, fregate-hôpital de la marine française., mouillé à cette période à Sacrificios près de Vera Cruz. La zone est marécageuse et insalubre.

1863 Louis Alloh Mexique

veracr11

Vue de Veracruz vers 1865

MEX Amazone Cherbourg chargement

Embarquement sur l'Amazon à quai à Cherbourg. Appareillage le 2-2-1862 pour amener de l'artillerie à Vera-Cruz (Mexique). Il stationnera jusqu'au 20 août comme navire-hôpital

 

Cet article de presse du Courrier de Bretagne, daté du 27/09/1862, nous apprend que l'Amazon finira par être autorisé à rentrer en France après avoir subi une épidémie de "vomito negro". Le "vomito negro" est le nom local de la fièvre jaune à cause des vomissements de sang noir que provoque cette terrible maladie virable transmise par les moustiques.

La matelot ALLOH est donc décédé de fièvre jaune à bord de l'Amazon. Ce navire, de la classe Hermione, était arrivé en mai 1862 dans le port de Vera Cruz pour y débarquer plus de 1000 soldats du 99° Régiment de ligne et du 9° Régiment d'Artillerie allant renforcer le corps expéditionaire français.

1862 Amazon retour Vomito Negro     1862 Amazon arrivée

En effet, Napoléon III, Empereur des Français, a décidé d'imposer au peuple mexicain, un nouveau monarque en la personne de Maxilien de Habsbourg et sa femme Charlotte. Depuis son indépendance de l'Espagne et la guerre contre les Etats Unis d'Amérique, le Mexique est en proie à l'instabilité politique. En juin 1861, le Mexique suspend le réglement de sa dette. Napoléon utilise de prétexte pour mettre un pied au Mexique, d'autant que les Etats-Unis sont empétrés dans leur guerre civile (Guerre de Sécession). Cependant, face à la résistance des Mexicains, unis contre l'envahisseur, le recours à la force est nécessaire pour matter les patriotes....Une coalition réunit la Belgique, l'Autriche, l'espagne, l'Angleterre et la France dans un débarquement de troupes au Mexique. Cependant, l'Espagne et l'Angleterre se retirent quand les visées françaises apparaissent au grand jour....  

Napoleon III    Maximilien Charlotte

La France peut compter sur sa marine de guerre bien armée, outil diplomatique fort utile aux ambitions impériales (colonisation de l'Algérie, de la Cochinchine).

MEX Armada franaçise LIllustration 1862 CDT Jurien de la Gravière

L'Armada française - L'Illustration 1862

Louis ALLOH, né le 20/06/1838, fils d'un marin de Kerarden, comme d'autres jeunes de sa classe, se trouve enrôlé à 22 ans, dans ce qu'on appellera "l'Aventure mexicaine" et qui tournera au fiasco diplomatique et militaire...

Vincent Mathurin LE ROY [15/05/1840-9/03/1863]

Les registres du SHD de Lorient permettent de repérer sa fiche d'Inscrit Maritime du jeune Vincent Mathurin LE ROY. On comprend que le marin de Séné est rentré d'un voyage au Mexique à bord de la Ville de Bordeaux et qu'il est décédé le 9 mars à l'höpital maritime de Brest. Il est décoré à titre posthume.

1863 LE ROY mort hopital Brest

Un site spécialisé dans la flotte de la marine impériale confirme le voyage au Mexique de la Ville de Bordeaux.

Aux côtés de marins, d'autres Sinagots font leur devoir de soldats en terre mexicaine.

Patern DANO [21/04/1837 - 22/04/1863]

Patern DANO, né le 23/04/1837 à Cano, est voltigeur au sein du 1er Bataillon du 95° Régiment de ligne. Lui aussi sucommbe de maladie, une "diarrhé chronique",  le 22 avril 1863 à l'hôpital temporaire d'Amazoc de Mota près de la ville mexicaine de Puebla.

Voltigeur : Dans son sens militaire, le voltigeur est un fantassin porté en première ligne par un cavalier qui le prend en croupe. Plus généralement, le terme désigne les unités d’infanterie légère d’une compagnie d’élite destinée à agir en tirailleur en avant de la ligne d’un bataillon.

1863 Dano Patern Mexique

MEX Infanterie de ligne en bivouac

Lors de la guerre du Mexique, la ville de Puebla sera l'objet de plusieurs batailles. Le 5/05/1862 la ville est prise par le général mexicain Ignacio ZARAGOZA. Les Français reprennent la ville en mai 1863 et les troupes de Porfirio DIAZ la reprennent définitivement le 2/04/1867. 

Prise de Puebla par Beaucé

Prise de Puebla en mai 1863 par la légion fraçaise peinture de Jean-Adolphe Beaucé (1818-1875)

Pour soutenir le siège de Puebla, un convoi de ravitaillement et d'argent est parti de Veracruz. Afin de le protéger, 60 fantassins de la Légion partent à sa rencontre. La 3° Compagnie de la Légion est attaquée au village de Cameron de Tejeda par 2.000 mexicains. Réfugiés sans une hacienda, malgré un héroïque combat, les 6 derniers légionnaires se rendent à l'ennemi ...à court de munition. Cette bataille est toujours célébrée au sein de la Légion Etrangère.

Deux autres soldats de Séné décèdent lors de la campagne sur Puebla.

Pierre Marie RICHARD [6/09/1838 - 25/07/1863]

Pierre Marie RICHARD nait le 6/09/1838 à Michot au sein d'une famille de paludiers. Enrôlé dans l'armée, il est grenadier au 51° Régiment de Ligne. Il décède le 25/07/1863, non au combat, mais comme la plus part des soldats français de maladie. Son acte de décès retranscrit à Séné indique une mort des suites de la dysenterie à l'hôpital militaire de Puebla installé dans la bourgade de Los Gosos. 

1863 RICHARD Pierre Marie Mexiques

1862 1867 volontaires en marche au mexique peinture de charles lahalle

1862 1867 Volontaires en marche au mexique, Charles Dominique LAHALLE 1833-1909

 

Vincent SIMON [26/10/1838 - 7/11/1863]

Lors de la retraite des armées, le soldat Vincent SIMON contracte la "vomito negro" et décède de fièvre jaune le 7/11/1863 près de Cordoba au sein de l'hôpital militaire. Vincent SIMON était fusilier à la 3° Compagnie du 1er Bataillon du 7° Régiment de Ligne. Natif du bourg de Séné, d'un père meunuisier et d'une mère ménagère. Lui aussi accompli son service militaire sous les armées de Napoléon III. 

1864 Simon Vincent Mexique

Après le retrait des Britanniques et des Espagnol de la coalition et sous la pression diplomatique des Etas Unis d'Amérique qui ont mis fin à la guerre de Sécession en 1865,, les armées françaises doivent se replier et Napoléon III oublier ses prétentions sud-américaines. L'Empereur éphémère du Mexique, Maximilien est fusillé par les républicains mexicains le 13 juin 1867. La capitale Mexico tenu par les royalistes tombera aux mains des républicains et la République des Etats Unis du Mexique sera proclamée.

 

 

 

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