Portraits
- Léon TREMBLE, la mosaïste de passage à Séné
- Les Légionnaires Sinagots
- Auguste JANVIER, soldat de 14-18, Légion d'Honneur
- LE MOUSSU, Communard natif de Séné
- LE MEUT Emile, Général sinagot 1874-1949
- LE LAYEC, fils du boulanger devient Gouverneur
- LE ROY Roger 1925-2020
- Marguerite LAYEC, institutrice dévouée
- Ernestine MORICE, parcours de vie [1909-1999]
- Aimé CAPPE, instituteur libre...à bicyclette
- ALLANIOUX marin de dirigeable, 1887-1984
- François QUESTER : 1er Centenaire de Séné 1919
- Marie BENOIT, la boulangère résistante
Dans son ouvrage intitulé "Au Pays des Sinagots" , Jean RICHARD consacre un chapître au "braconnage". Il est vrai que les Sinagots se sont faits au cours des décennies une réputation de fraudeurs dans la pêche en tout genre, le dragage illégal des huitres et comme nous l'indique cet article, dans la pêche non autorisée à la palourde.
Cet article de l'Ouest Républicain daté du 1er mars 1931, nous relate, non sans humour, un vol de palourdes commis par des "gens de Cadouarn et de Séné". La lecture de cet article et d'autres coupures de presse permet de retracer les péripéties de ce vol de mollusques.
M. Victor NORMAND, résident à Vannes au 6 rue du Pot d'Etain, détient des droits sur un parc à huîtres autour de l'île de Bailleron, commune de Saint-Armel. Pour surveiller ses lots n°31-58 et 36-67, il emploie un garde maritime, Joachim HERVIS, habilité à porter un fusil et un ouvrier COQUART. M. Normand déclarera lors du procès qu'il avait des soupçons que son parc à huître était visité par des maraudeurs depuis l'afflux de palourdes à vil prix à la Poissonnerie de Vannes et parce que certains Sinagots se vantaient d'avoir gagner de coquettes sommes à la suite de ces vols.
Le 18 février 1931, Jean Marie Célestin ALLAIN, 64 ans, ancien controlleur des PTT, demeurant au 58 Rue de Séné à Vannes (actuelle rue Monseigneur Tréhiou), se rend sur l'île de Bailleron et est surpris par le garde et son patron avec des palourdes.
Non content de se faire débusquer, le sieur ALLAIN revient le lendemain avec un groupe de Sinagots. Le procès qui s'en suivit relèvera une succession de vols. Le 19 février 1931, 18 pêcheurs seront reconnus pour avoir volé des palourdes; le 20 février, se sont 38 personnes qui auront à répondre du même délit; le 21 février, on en comptera 43. Ils reviendront également les 14 et 15 mars 1931.
Le procès, hors norme, eut lieu au Tribunal Correctionnel de Vannes le mercredi 29 mars 1932.
L'audience était présidée par M. Denise, assisté de M. Billaud, juge au siège et M. Devèze du barreau de Vannes. M. Le substitut Reliquet soutenait l'accusation. Maître Belanfant assurait la défense du principal inculpé M. ALLAIN. Maître Legrand défendait en bloc la trentaine de Sinagots poursuivis.
Les pouvoirs public avaient demandé à M. André, Inspecteur du Contrôle des Etablissements de Pêche de vérifier la présence de palourdes sur les dites concessions. Me Legrand fit rire l'assistance quand il demanda "si les palourdes pouvaient s'évader de leur parc". Mme Veuve Doriol, marchande de coquillages aux Halles de Vannes confirma avoir acheté à des Sinagots des palourdes sans se soucier de leur provenance. Pour se défendre d'avoir pénétré dans les concessions de M. Normand, les "voleurs" argumenteront que les dites concessions étaient mal délimitées par des balises que la tempête avait enlevées et qu'ils étaient sur le domaine public.
Parmi les auteurs de l'infraction, une dénommée Julia LE FRANC [ 20/2/1903 9/7/1935] se fit remarquée. Le journaliste indique qu'elle était habituée de la correctionnelle, on dirait aujourd'hui "bien connue des services de police", comme l'indique cet article de presse datée d'octobre 1932. Julia LE FRANC injuria MM Normand et Hervis et leur montra ses fesses! Julia LE FRANC s'illustra plus positivement en tant que mère. Elle accoucha par 2 fois de faux-jumeaux. Son marie fit construire un sinagot "Le Trois Frères" et le baptisa en 1943 en l'honneur de ces 3 garçons. En circonstance atténuante, la jeunesse de Julia fut endeuillée par la noyade de son jeune frère et de sa soeur ainée en 1915.
Un autre journaliste décrit l'énergumène lors du procès : La déposition de Julia LE FRANC rompt la monotonie des débats : Torrès [Maurice Torrès, chef du PCF] est un torrent, Julia est une cataracte. Elle est communiste bien entendu, la côte doit être à tout le monde, et sans mesure, elle fait le procès des parqueurs qui veulent la mort du pauvre pêcheur."
Le réquisitoire fut sévère à l'encontre de M. ALLAIN, accusé d'être le chef de l'expédition. La préméditation fut démontrée car le balisage des concessions aurait été enlevé.
Le Tribunal condamna M. ALLAIN à 150 fr d'amende; Mme Julia LE FRANC, 29 ans, pêcheuse à Séné, à 50 fr; Marie Louise DANET, 33 ans, pêcheuse à Moustérian à 30 fr, toutes deux en état de récidive.
Dans la liste des condammés à 20 fr d'amende avec sursis, on note la présence de 11 jeunes filles, de 2 veuves, de 9 femmes, d'1 jeune homme, et de seulement 6 hommes dont 2 retraités. Les vols étant commis aux heures de travail des hommes.
Hommes : Julien DANET, 71 ans marin pecheur en retraite à Moustérian, Patern LE FRANC, 36 ans de Moustérian, Pierre LE DORRIDOR, 63 ans marin pêcheur en retraite et Mathurin NOBLANC, 53 ans, marin pecheur. Raymond NOBLANC, 26 ans de Cadouarn; Ernest LE FRANC, 27 ans Cadouarn.
Jeune homme : Ange RIO, 17 ans de Cadouarn.
Jeunes filles : Désirée PIERRE, 16 ans de Cadouarn; Marie Odette LE DORIOL, 18 ans de Cadouarn, Véronique RIO, 17 ans de Cadouarn, Félicie DANET, 19 ans de Cadouarn, Marie Josèphe MARTIN, 20 ans de Cadouanr, Anastasie LE FRANC, 20 ans de Cadouarn, Marie Louise BARO, 16 ans de Cadouarn, Léonie MOREL, 22 ans de Cadouarn, Hélène LE ROUX, 20 ans de Cadouarn, Philomène BARRO, 29 ans, Marie Louise BARO, 30 ans Cadaourn.
Veuves de pêcheurs : Marie HAZIL, veuve QUINTIN, 32 ans de Cadouarn; Julienne HAZIL veuve PIERRE 37 ans de Cadaourn
Femmes de pêcheurs : Armandine JOUANGUY, femme Noblanc, 30 ans, de Cadouarn, Clémentine HAZIL femme Gregam, 41 ans, Marie Zelie LE MAY femme Le Ridan 48 ans; Marie CLERO femme Morel, 48 ans Cadouarn; Anne Désirée Marie LE MAY femme Richard; Anne Marie MARTIN 66 ans; Léonie Marie Désirée MALRY; Raymonde MOREL de Cadaourn Aglaée BOCHE femme LE QUINTREC.
Les plaignants firent appel de cette décision et un nouveau procès eu lieu le 7 juin 1932 à Rennes.
Le procès en appel à Rennes pour les Sinagotes !
Une première audience eut lieu le 7 juin 1932 mais le procès en appel fut renvoyé au 28 juin. M Normand fit valoir les témoignange de son garde M. Hervis et sa femme ainsi que de son employé M. Coqaurt. L'inspecteur André renouvella son témoignage et le gendarme Carré et le maréchal des Logis Chambiley confirmèrent leur écrits. L'affaire fut mise en délibéré....
Quinze jours plus tard, la Cour d'Appel de Rennes acquittait l'ensemble des prévenus en estimant que les faits n'étaient pas suffisamment établis". L'avocat de la défense argumenta que la concession de M. Normand était une concession pour l'ostréiculture et en aucun cas une concession pour l'élevage de palourdes !
L'histoire ne dit pas à partir de quand les Aurotités décidèrent de la création d'une zone réglementée pour la pêche à la palourde.
Parmi les éléments à noter sur cette carte d'Etat Major daté de 1866, on reconnait l'hippodrome de Cano et on note que l'anse de Mancel est un polder protégé de la mer par la digue Lorois.
Les diffretns chemins de la commune, trait noir, préfigurent la voirie actuelle.
Les salines sont bien representées.
L'île de Conleau n'est pas encore rattaché au continent.
La maison du Loup est mieux préciser. Elle correspond à la maison de toit de chaume visible à la Belle Etoile.
Sur cette car de 1810 est mentionné le lieu-dit La Poussinière, les casernes des douanes à Kerbiscon et aux Quatre Vents.
Une maison du Loup est situé près de Cano où l'hippodrome n'est pas indiqué.
La maison du meunier et le moulin de cantizac sont mentionnés.
Le moulin de Cadouarn et la chapelle d'Auzon également.
La Révolution est une période charnière de l'Histoire de France. Dans son ouvrage "Séné d'Hier et d'Aujourd'hui", Camille Rollando y consacre quelques pages. Cet article apporte quelques éléments complémentaires à partir d'une étude des actes de naissance de la période pré-révolutionnaire et de cette carte de Séné, datée de 1771-1785.
Si les actes de décès n'apporte pas de précision sur la profession du défunt, si les actes de mariages s'attachent à vérifier la "christianité" des époux, les actes de naissances comportent la mention de l'activité du chef de famille.
Par ailleurs, cette carte, assez précise, mentionne les villages et hameaux de la commune, et notamment les moulins de Cano, de Cadouarn,et de Cantizac. Les registres de l'état civil nous indiquent que la famille BOUILLY à la charge de ce moulin.
Celui de Cadaourn est tenu par Guillaume ROGER.
A Kergrippe près du bourg on cite un établissement. La chapelle d'Auzon est figuré ainsi que le moulin à marée de Harbon.
Un chemin à marée basse permet d'atteindre l'île de Mancel comme celui entre le bourg et le Morboul près du Pont Lisse.
L'ancienne propriété de Limur apparait avec son parc. Elle est la propriété de Jean François Marie CHANU, de Kerheden de Limur, Lieutenant Général de l’Amirauté de Vannes [25/05/1753-26/12/1813 Séné]. Celui-ci est marié avec Jeanne Louise Agathe VERY de Saint ROMAIN [ca 1746 – 21/11/1813. Les terres de Limur constituent une métairie.
La noblesse semble disposer de terres sur Séné comme l'atteste cet acte de naissance où les parents sont "employés dans les fermes du Roy".
La Croix Neuve est mentionnée ainsi que celle de Barrarach. Les salines des Voleurs sont posionnées entre le Purgatoire et Morboul.
L'examen attentif des actes de naissance, sur la période [1768-1789] montre trois activités majeures sur la paroisse de Séné : les paludiers, les laboureurs et les "pescheurs", complétées par quelques journaliers et "gens de labeur" et "gens de mer".
La paroisse compte également quelques commerces et artisans dont les noms montrent qu'ils ne sont pas nés dans la commune. On compte un forgeron, des tisserans et tailleurs à rapprocher de l'activité de la pêche et marine à voile. On note ausis un tailleur d'habit au Poulfanc, un cordonnier.
Au moins un boulanger installé à Cariel. On dénombre aussi des cabaretiers au Poulfanc et au bourg.
Un maréchal vit au bourg. Au moins un menuisier et plusieurs charpentiers sans doute construisant et réparant les nombreux sinagos des "pescheurs" de la presqu'île. Les actes évoque quelques marins, quelques matelots et 2-3 mariniers.
La société sinagote est encadrée par le clergé. Rollando mentionne Guillaume JALLAY [1750-1789] qui a succédé à l'emblématique recteur Pierre LE NEVE, Des vicaires et autres hommes d'église l'aident dans sa mission. Le Gallic, G. Le Corre, Moguen, J.M. Gulezec, Le Bail, signent successivement les actes paroissiaux.
Cette autre carte date de la fin du XVII°siècle.
La représentation est succinte. Le cartographe a cependant figuré, la chapelle Saint Vital sur l'île de Boet, le moulin du Harbon, l'île de la Garenne et l'île du Rohu (actuellement La Villeneuve).
Ces dernières années, l'engouement pour le pain fait à la maison, le renouveau de la boulangerie, le goût revenu du pain au levain, ont permis de redonner de l'intérêt aux fours à pain, qui ça et là, existent encore dans nos villages.
Cette étude a recensé 6 fours à pain encore visibles à Séné.
L'un est situé sur l'île de Boëd mais son propriétaire l'a construit dans les années 80.
Cette coupure de presse datant du 10 juillet 1886 semble indiquer qu'il y avait un four sur l'île de Boëdic qui, comme la statue de Saint-Antoine [Lire article sur l'amer St-Antoine], pouvait servir de répère aux régatiers. Etait-ce la petite construction qui existe encore sur le flan de la chapelle ?
La confrontaion de deux photos permet sans doute de confirmer cette hypothèse. Attention à la perspective. Entre ces deux dates, la construction de la cale et la transformation du four en annexe de la chapelle.
Photo NB des archives du Morbihan
Photo couleur aout 2015
Si on grossit la vue de la chapelle sur cette vieille carte postale, on devine le four latéral à la chapell qui effectivement peut servir d'amer.
Cette dernière photographie extraite du livre d'Emile Morin le Pays de Séné montre bien un four avec sa cheminée.
Le four de Limur est assez petit et on peut avancer un usage privé réservé aux propriétaires et aux fermiers. Il doit dater de la constrcution du Château vers 1720 par Noël BOURGEOIS (lire article dédié).
Si on observe bien le cadastre de 1844, le four de Kerleguen est indiqué comme un appendice semi-circulaire accolé à une maison, aujourd'hui disparue. Son foyer donnait à l'intérieur de l'habitation. Etait-ce le lieu d'une boulangerie?
.
Le four de Bezidel n'apparaît pas sur le cadastre de 1844. Il est adossé à une construction et son foyer donne à l'intérieur. On peut penser à un usage privé par les habitants du hameau.
Il faut avoir l'oeil "patrimonial" pour ne pas confondre le four de Cadouarn avec un muret au débouché d'un chemin qui remonte sur la rue principale.
Un dessin sur le cadastre de 1844 figure la four de Cadouarn, situé à l'angle d'une parcelle nommée "La Grande Vigne". On peut penser qu'il était utilisé par les habitants des villages voisins. (Lire article sur les boulangers).
Comme on l'a vu le four de Boëdic, de Cadouarn de Kerleguen sont figurés au cadastre de1844 par un "semi-cylindre" adossé à une habitation. On retrouve de telles indications sur des maisons à Kernipitur, Saint-Laurent, Canneau, Cariel, Cadouarn, Montsarrac, Langle et aussi au bourg.
Il faudra vérifier par d'autres sources si il s'agissait bien de fours.
Exemple Kernipitur :
Autrefois, dans les campagnes, l'usage voulait que le paysan apportât son grain au meunier, notre commune avait encore au début du XX°siècle trois moulins en fonctionnement, et repartît avec sa farine plus ou moins raffinée.
La tâche de la ménagère, tel que le raconte une video du village de Poul Fetan, était de pétrir la pâte à pain et de laisser reposer le levain et le pâton final avant sa cuisson.
Allumer le four, le porter à la bonne température était sans doute l'affaire des hommes du village et demandait une certaine technique. Afin d'économiser le bois, la fournée avait lieu une fois par semaine. Nos aieux mangeaient plutôt des grosses miches de pain à la mie serrée, fait souvent de farine de seigle et les meilleurs jours d'un mélange de farine de blé ou froment et de seigle, une sorte de pain de campagne à la mie grise et acide, qui devait racir en temps sec ou moisir par temps humide...
D'autres céréales comme la bouillie d'avoine et de blé noir étaient également consommées.
Comme le montre cette vieille carte postale (Four à Kernascleden), on se réunissait autour du four et chaque famille apportait ses patons levés dans des paniers prêts à être enfournés dans le four à sole de pierres.
Cette peinture d'André Jolly (1882-1969), du Musée de Pont-Aven, intitulée Le Four et datée de 1909 en donne une autre représentation.
Avec le développement des minoteries (Lire article sur les moulins) et des boulangeries (Lire article), la corvée du pétrissage a disparu et le boulanger a cuit du pain tous les jours, libérant ainsi les femmes et les hommes de cette tâche.
L'ancien curé de Séné, Joseph Le Roch [1968-1980], très érudit, insérait de temps à autre dans le bulletin paroissial "Le Sinagot" des articles sur l'histoire de Séné, et notamment son patrimoine chrétien.
Il accompagnait la photo noir et blanc de la croix de Gornevez de ce texte :
"A l'embranchement de la route qui mène au Gornevez, s'élève cette croix à base rectangulaire en maçonnerie. Le socle est formé d'une dalle en granit. Il est d'une seule pièce et a les rebords biseautés. Un fût rond, monolithe porte le Christ qui se détache de la masse. On lit sur le socle : "VIVE LA CROIX" et plus bas "RELEVEE EN 1899".
C'est dans les grands espaces dénudés et désolés, au sommet des crêtes des landes que la fine silhouette de la croix se détache sur la pureté du ciel, sorte de provocant appel à prier. Par quelles affinités secrètes, le Breton, fruste, dit-on, et ignorant, a pourtant si bien su choisir des emplacements qui éveillent en nous une émotion à la fois esthétique et spirituelle ? C'est là un des mystères de cet art populaire, mystère dont les conditions subtiles paraissent bien oubliées de nos jours puisque ce qu'on érige actuellement est dépourvu de tout charme et de toute fine sensibilité.
Enfouies et cachées dans la verdure ou visibles et aux contours découpés, les croix sont sur tous les chemins bretons; et pourtant la Révolution en a détruit une quantité considérable. Les sculptures des grands calvaires de chez nous n'ont été sauvées que grâce à vigilance et à l'habileté de braves gens qui ont caché les fragments les plu simportant...Les calvaires et les croix que nou spouvons admirer de nos jours ne sont qu'une fabile partie de ceux qui existaient à la fin du XIII° siècle.
La croix de Gorneveze est indiquée sur le cadastre de 1844.
Toujours dans ce bulletin paroissial, il ajoutait sur la croix du Purgatoire aussi nommée croix de Moustérian dans le cadastre de 1844, aujourd'hui sise en face le complexe sportif Le Derff.
"Sur un soubassement maçonné et un socle en granit, biseauté, s'élève un fût rectangulaire comportant un anneau au dessus des bras de la croix. celle-ci n'a pas de Christ."
Emile Morin dans son livre nous rappelle que cette croix fut à plusieurs reprises démolies puis refaite. Une première fois en 1976 et une seconde fois en 1986, comme nous le relate ces 2 articles tirés du bulletin municipal.
La date de 1899, gravée sur son socle signerait une origine commune avec les croix du Gorneveze et Cadouarn.
Les livres suivants citent l'oeuvre d'André MERIEL-BUSSY :
wiki-sene reprend ici un article du site : http://www.infobretagne.com/sene.htm
ETYMOLOGIE ET HISTOIRE DE SENE
Séné dérive d’une forme romaine.
Séné est, semble-t-il, un démembrement de la paroisse de Saint-Patern. Le nom primitif est Senac, qui signifie, semble-t-il, l'ancienne propriété rurale.
En 1393 des indulgences sont accordées à la paroisse de Séné par le Saint-Siège pour la chapelle Saint-Laurent : " Cupientes igitur ut capella Sancti Laurentii sita infra metas parrochialis ecclesie de Sene, Venetensis diocesis, congruis honoribus frequentetur et etiam reparetur … Datum Avenione III nonas junii, anno quintodecimo (3 juin 1393) " (Archives du Vatican).
Au Moyen Age, le territoire de Séné compte plusieurs de seigneuries, qui dépendent du duc de Bretagne ou des chanoines du chapitre de Vannes. Séné est érigé en commune en 1790.
Note : Séné forme une presqu'île, bornée au nord par Saint-Patern, à l'est, par la rivière de Noyalo, au sud et à l'ouest par le golfe du Morbihan. En 1891, sa superficie est de 2079 hectares ; mais anciennement elle était plus considérable, puisque les îles de Boéd et de Boédic n'en étaient point séparées par la mer ; l'affaissement graduel du sol a noyé toutes les parties basses de la côte. En 1891, la population est de 2918 habitants, dont une partit cultive la terre et l'autre se livre à la pêche. Les bateaux de pêche de Séné, nommés sinagots, sont excellents voiliers et pointus aux deux extrémités. Le bourg, très irrégulièrement bâti, est à 5 kilomètres de Vannes. De la période celtique il reste plusieurs vestiges. On peut citer à Gornevez un beau dolmen déjà fouillé ; à Boéd un groupe de dolmens ruinés, où l'on a trouvé des briques et des monnaies romaines ; à Boéd, encore un tumulus bouleversé, qui a donné un petit celtae et des fragments de silex, de poteries et de briques (Bull. 1878. p. 121) ; au même lieu les débris d'un dolmen, placé au centre d'un cromlech. On peut mentionner encore quatre dolmens et plusieurs autres ruines auprès de la chapelle d'Auzon, un celtae trouvé près de Montsarrac, et un autre découvert dans le jardin du presbytère, etc... De la période romaine, il reste une partie de la voie de Vannes Nantes, passant au Versa et à Saint-Léonard. Dès le VIème siècle, les Bretons ont occupé ce territoire et s'y sont maintenus depuis. Parmi les noms de villages, il faut remarquer celui de Moustérian, qui pourrait bien rappeler un ancien établissement monastique (J-M. Le Mené).
PATRIMOINE de SENE
l'église Saint-Patern (1878-1886), édifiée sur les plans de l'architecte Deperthes. Elle est consacrée le 25 septembre 1877. De style roman-gothique, l'édifice qui remplace un ancien sanctuaire situé jadis à l'Ouest de l'actuel édifice, est non orienté et mesure 45 mètres sur 30 au transept. On y conserve une belle croix en fer forgé de 1766 (oeuvre, semble-t-il, d'Eustache Roussin) et un calice en vermeil du XVème siècle, avec une inscription à la base nous apprenant qu'il a appartenu à Jérôme d'Arradon. La croix en fer forgé est ornée en son centre d'une monstrance où devait se trouver la relique de la Vraie-Croix. Le calice, an argent doré, porte les armoiries d'Isabeau d'Ecosse, duchesse de Bretagne (de 1422 à 1499) : il s'agit de l'oeuvre de Jean Pigeon qui y a laissé son poinçon d'orfèvre et aurait appartenu à Jean Le Petit, vicaire d'Arradon, en 1517. La peinture intitulée "Portrait du recteur Le Nevé", oeuvre du peintre Lhermitais, date du milieu du XVIIIème siècle. On y trouve des ex-voto (maquettes de bateau surtout) ainsi qu'une statue de saint Cornély du XIXème siècle (patron des laboureurs) et d'une statue de saint Isidore (patron des bêtes à cornes) ;
Nota : La paroisse de Séné est sous le patronage de saint Patern, évêque de Vannes ; tout porte à croire qu'elle est un démembrement de la paroisse épiscopale ou tout au moins une section de la paroisse de Saint-Patern ; dans le premier cas, son érection serait antérieure au XIème siècle, dans le second, elle serait postérieure. L'église paroissiale, démolie en 1877, était une simple croix latine sans ornements, avec une tour carrée au sud. La nouvelle église, construite de 1878 à 1880, sur les plans de M. Deperthes, est en style ogival, avec deux bas côtés, des vitraux peints dans les fenêtres, deux grandes roses dans les transepts, et une belle tour carrée au bas de la nef. — On conserve à la sacristie un calice en argent doré portant l'écusson de Bretagne et celui d'Isabeau d'Ecosse. On peut voir aussi le portrait de Pierre Le Nevé, recteur de Séné, mort en 1749, en odeur de sainteté. Les chapelles de la paroisse sont : — 1° Saint-Laurent, près de la route de Nantes ; fenêtres ogivales et meneaux rayonnants. Sur le bord de la route se trouve une croix monolithe de quatre mètres de hauteur. — 2° Saint-Sébastien, près du manoir d'Auzon, remplacée récemment par une chapelle neuve, dédiée à la sainte Vierge. — 3° Saint-Vital, dans l'île de Boéd ; elle ne sert plus au culte et ne tardera pas à disparaître. Les chapelles privées étaient celles de Boédic et de Limur. Quant aux chapellenies, il y avait : — 1° Celle de la Conception de Notre-Dame, fondée par le prêtre Olivier Boule à l'autel de la Vierge, et chargée de deux messes par semaine ; — 2° Celle de Saint-Jean-Baptiste, fondée en 1656 par le prêtre Jean Bertin, à l'autel de ce saint, et chargée aussi de deux messes. Les dîmes de cette paroisse ayant été unies à la mense capitulaire par ordonnance épiscopale du 22 janvier 1453 (N. S.), conformément à une bulle de 1451, le recteur n'en eut plus qu'un tiers pour sa part. Mais à partir de 1725, le chapitre ayant établi de nombreuses salines sur la côte, son sort s'améliora considérablement, et en 1756 son revenu net, casuel compris, était évalué à 700 livres. Séné était du territoire et de la sénéchaussée de Vannes. En 1790, il fut érigé en commune, du canton et du district de Vannes. Son recteur, P. Coléno, refusa le serment en 1791 et disparut en 1792. On y vendit nationalement les salines du chapitre pour 303,975 livres, puis la dotation des chapellenies, le pourpris de Lestrénic, la terre de Cantizac et diverses autres propriétés appartenant à des communautés de Vannes. Séné prit sa part au mouvement réactionnaire et religieux pendant la persécution. En 1801, il entra dans le canton de Saint-Patern (aujourd'hui Vannes), et y est toujours resté depuis (J-M. Le Mené).
la chapelle de Saint-Laurent (XIVème siècle), modifiée et restaurée au XVème siècle, en 1515, 1645, 1678 et aux XVIIIème et XIXème siècles. Elle aurait servi de point d'accueil de saint Vincent Ferrier venu prêcher à Vannes en 1418. Il s'agit d'un petit édifice rectangulaire avec une chapelle au Nord ouvrant par une arcade en tiers-point dont les moulures pénètrent dans la muraille. Elle est éclairée de fenêtres du XVème et du XVIème siècles et surmontée d'un court clocheton de pierre. Elle date du XIV-XVème siècle, mais a été très restaurée au XIXème siècle. A la fenêtre du chevet un fragment de vitrail représente la Crucifixion. La chapelle abrite quelques vieilles statues : saint Vincent Ferrier, saint Laurent, saint Pierre, saint Mathieu, saint François Xavier et une Pietà ;
la chapelle de Boëdic, située au Nord de l'île de Boëdic. Elle est de forme rectangulaire et possède deux fenêtres au midi. Son pignon à l'Ouest est dominé par un petit clocheton ;
la chapelle Notre-Dame (1846), située à Kerarden. Elle a été reconstruite au XIXème siècle, près du manoir d'Auzon, sur l'emplacement d'une ancienne chapelle dédiée à saint Sébastien ;
la chapelle Saint-François-Xavier (XVIIIème siècle), située à Limur et édifiée par Noël Bourgeois à l'entrée de l'ancien château. Elle est dédiée à saint François-Xavier par une fondation en date du 22 mars 1749 ;
l'ancienne chapelle Saint-Vital (XVème siècle), située jadis au Sud-Ouest de l'île de Boède ou Boëd ou Bouette. De forme rectangulaire, elle mesurait environ 8 mètres sur 4 mètres. Le cintre légèrement brisé de la porte occidentale reposait sur de courtes colonnettes cylindriques engagées aux chapiteaux grossièrement sculptés. Dans la muraille était encastré un vieux bénitier sculpté. En 1908, elle était déjà en ruine. Une statue du saint a été réinstallée au portail de l'église paroissiale de Séné. Les femmes de l'île allaient jadis à la chapelle "pour y tourner le sabre du saint dans le sens des brises favorables" ;
la croix de la Brassée ou croix de Jean II (XIXème siècle). On raconte qu'elle aurait été élevée par un sabotier qui aurait tué un loup sur le lieu en 1823 ;
la croix de Gornevez (XVIIIème siècle), située à l'intersection de la route de Langle et de la route de Gorneveze ;
le calvaire de Montsarrac (XVème siècle) ;
la croix située près de la chapelle Saint-Laurent ;
plusieurs autres croix sont à mentionner : Cadouarn (datée de 1635 et située route de Vannes), Bel Air, Le Poulfanc, Bellevue, Kerranna disparues comme celles de Botspernen, du Poulfanc ou celle d'Arcal transférée à Vannes ;
la maison ancienne (XVI-XVIIIème siècle), située rue des Vierges ;
le manoir de Lestrénis ou Lestrenic (XVIIème siècle), restauré au XIXème siècle. Il est aussi surnommé "Saint-Laurent". Ancienne possession des ducs de Bretagne. Cette propriété est vendue en 1450 par Jehan de Vannes au duc Pierre II. Certains écrits prétendent aussi que le château a été édifié par Pierre II en 1431. Abandonné, ses ruines sont rasées en 1614 et Louis XIII donne ses pierres aux Capucins de Vannes afin de pouvoir édifier leur couvent de Calmont-Haut. Le manoir est cédé en 1634, sous le nom de Saint-Laurent, aux jésuites du collège de Vannes. L'édifice est vendu comme bien national en 1793 à un négociant de Lorient. Il devient, par la suite, la propriété successive des familles Bastide, Boulard et Eudon de Rohan Chabot (depuis 1975) ;
l'ancien manoir de Balgan, propriété de la famille Jégou de Séné, puis du vicomte Olivier II de Rohan (en 1316). Le 22 décembre 1316 "Guillaume, fils de Jégou de Séné, donne au vicomte Olivier II de Rohan son manoir de Balgan avec toutes les terres et appartenances, et tout le bois d'environ et d'après le dit manoir, en la paroisse de Séné, en échange de terres à Quenet Ysac et aux environs". On mentionne Jehan Derian en 1427. L'édifice a aujourd'hui totalement disparu ;
le manoir de Boédic. Siège d'une ancienne seigneurie de l'île de Boédic. Il possédait une chapelle privée ;
le château de Bot-Spernen (1850), édifié par le comte de Castellan. Il est vendu vers 1916 à la famille de L'Ecochère, puis en 1922 à la famille Bruneau, et enfin à la famille Bérard. Vers 1939, il devient la propriété successive de l'évêché de Vannes, de la famille Oberthur (imprimeur à Rennes), de la famille Hirglair, puis des Augustines de la Miséricorde de Jésus (en 1957 et jusqu'en 1983) et de la famille L'Haridon ;
le château de Cantizac. Siège de l'ancienne seigneurie de Quentifac ou Cantizac appartenant à la famille Coetlagat (en 1400 et en 1530), puis à la Visitation (en 1714). On mentionne Guillaume de Coetlagat en 1424, Renault de Coetlagast en 1464 et Prigent de Coetlagat en 1481 ;
le manoir de Limur. Siège d'une ancienne seigneurie appartenant successivement aux familles Limur, Bourgeois (au XVIIIème siècle) et Chanu. Il possédait autrefois une chapelle privée, aujourd'hui disparue ;
les manoirs de Canivarh et Cano ;
la maison de pêcheur (1660), située au n° 47, rue de Bellevue, Langle ;
la tombe de la famille de Limur (XVIII-XIXème siècle). Il s'agit du nom de l'ancienne famille Chanu ;
la caserne de douanier (XVIIIème siècle), située à Bilherbon ;
le moulin à eau de Cantizac, et les moulins à vent de Canneau (ou Cano), de Cadouarn ;
A signaler aussi :
le dolmen de Gornevez (4500 à 2000 avant Jésus Christ) ;
les anciens dolmens de Boède, d'Ozon ;
le cairn situé sur l'île de Boède ;
le four à augets de Moustérian (époque gallo-romaine) ;
le nord de Séné est traversé par la voie romaine de Vannes à Nantes ;
ANCIENNE NOBLESSE DE SENE
Les seigneuries de Séné étaient :
1° Auzon, vers le sud, aux Garlot, aux Guymar...
2° Balgan, au nord-est, vendue en 1312 à Olivier de Rohan.
3° Bararach, vers la pointe de Langle.
4° Bézidel, au nord.
5° Boédic, île, vers l'ouest.
6° Cano, au nord-est, aux Bigaré.
7° Canivarh, vers l'ouest.
8° Cantizac, aux Coetlagat dès 1400, à la Visitation en 1714.
9° Falguérec, aux Bodrual en 1530.
10° Gornevez, au sud-ouest.
11° Gouavert, près du bourg.
12° Keravelo, vers le nord.
13° Kerbiscon, au nord-est, aux Bourdin, la Restrée.
14° Kerléguen, au sud-est.
15° Kernipitur, ou Quenipitur.
16° Limur, aux Bourgeois en 17... puis aux Chanu.
17° Lestrénic ou Saint-Laurent, aux ducs de Bretagne et en 1634 aux Jésuites.
18° Moustérian, au sud.
19° Le Ranquin, aux Jonchet en 1790.
20° Le Versa, au nord.
Il est bon de noter aussi qu'un endroit du bourg se nomme encore Coh-Castel ou le Vieux-Château (J-M. Le Mené).
Lors de la réformation de 1427, on comptabilise la présence de plusieurs nobles à Séné : Jehan Rolland (au bourg de Séné), Ollivier Mahé et Amelle de Lesthuou (Falguérec), Guillaume de Coetlagat et Guillaume Le Guitart (Cantizac), Jehan Le Franc et Jehan Pezron (frairie du Passage), Jehan Derian (Balgan), Guillaume Le Douraier et Ollivier Lorbelous (Cano).
A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Vannes du 8 septembre 1464, on comptabilise la présence de 3 nobles de Séné :
Benoist LAYEC (400 livres de revenu) : excusé ;
Pierre BOURDIN (70 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une vouge et d'harnois de jambes ;
Renault de COETLAGAST (700 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;
A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Vannes du 4 septembre 1481, on comptabilise la présence de 3 nobles de Séné :
Prigent de COETLAGAT : comparaît en homme d'armes ;
Pierre BOURDIN : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une jusarme ;
François LAYEC et son fils Amaulry : comparaît en archer ;