Portraits
- Léon TREMBLE, la mosaïste de passage à Séné
- Les Légionnaires Sinagots
- Auguste JANVIER, soldat de 14-18, Légion d'Honneur
- LE MOUSSU, Communard natif de Séné
- LE MEUT Emile, Général sinagot 1874-1949
- LE LAYEC, fils du boulanger devient Gouverneur
- LE ROY Roger 1925-2020
- Marguerite LAYEC, institutrice dévouée
- Ernestine MORICE, parcours de vie [1909-1999]
- Aimé CAPPE, instituteur libre...à bicyclette
- ALLANIOUX marin de dirigeable, 1887-1984
- François QUESTER : 1er Centenaire de Séné 1919
- Marie BENOIT, la boulangère résistante
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L'offensive Meuse-Argonne fut la dernière attaque de la Première Guerre mondiale. Ce fut également la plus grande opération et victoire de l'American Expeditionary Force (AEF) dans cette guerre. L'offensive se déroula entre le 26 septembre et le 11 novembre 1918 sur un front de la Marne jusqu'à la Meuse. Cette opération poussa l'armée allemande à la défaite finale et à la signature de l'armistice du 11 novembre qui mit fin aux hostilités.
Dans sa première phase, se déroula la Bataille de Somme-Py, du 26 septembre au 3 octobre 1918 dans la Marne. source : 20072008.fre.fr
La préparation d'artillerie commence le 25 septembre au soir et, le lendemain à 5 h. 25, les troupes d'attaque de la IVe armée s'élancent des tranchées. Ce ne sont en réalité, que de simples détachements chargés de réduire les résistances qui pourrait encore subsister dans les avancées des positions allemandes. Ils sont rejoints à faible distance des tranchées de la position principale, par les vagues d'assaut qui enlèvent d'un bond la position et la dépassent.
Le premier jour, les Allemands sont bousculés sur 4 kilomètres de profondeur au nord de Ville-sur-Tourbe et de Massiges et sur 5 kilomètres au nord de Perthes-les-Hurlus. C'est ainsi que la IVe armée s'empare de la ferme de Navarin, de la butte de Souain, de Tahure, de Rouvroy et de Cernay-en-Dormois. On fait en outre 7.000 prisonniers.
Malgré le mauvais temps, la IVe armée poursuit son offensive le 27 septembre. Les progrès sont plus lents : on n'avance au maximum que de 2.300 mètres tout en faisant plus de prisonniers que la veille (10.000). Fontaine-en-Dormois, Gratreuil tombent en notre pouvoir, mais on atteint seulement les lisières de Somme-Py.
A partir du 28 septembre, l'avance est très ralentie : les réserves allemandes sont arrivées et, d'ailleurs, la IVe armée combat, à sa gauche, dans des terrains marécageux, où la résistance de l'ennemi est grandement facilitée par la nature du sol.
Le 28, on prend Sommepy et Manre, le 29 Aure, Montfauxelles et Sechault, le 30 Marvaux-Vieux. Le 1er octobre, on s'approche de Liry et on atteint Vaux-les-Mouron. L'armée Gouraud marque alors un temps d'arrêt dans son offensive droit au nord, pour préparer son rabattement vers le nord-ouest, en vue de faire tomber les monts de Champagne.
L'opération s'exécute le 3 octobre et produit une poche de 2 kilomètres et demi de profondeur entre Sainte-Marie-à-Py et Orfeuil.
Ce même jour, au nord-ouest de Reims, la Ve armée borde tout le cours du canal. Cette double menace sur les flancs des monts de Champagne obligera l'ennemi à évacuer la région, à grandes enjambées, au cours des journées suivantes."
Parmi les soldats engagés dans ces offensives victorieuses qui allèrent mener l'Allemagne à demander l'Armsitice, le soldat sinagot François Marie BREDOUX du 264°RI.
BREDOUX François Marie :10/07/1892 - 30/09/1918
François Marie BREDOUX nait à Tréffléan le 10 juillet 1892 au sein d'une famille d'agriculteur : le père laboureur et la mère cultivatrice.
A l'âge de la conscription en 1912, il déclare que son père est décédé et la profession de domestique. Lui et sa mère résident à Séné.
On le retrouve au dénombrement de 1911 comme domestique de ferme chez les "le Bigot" à Kernipitur. Ainsi Bredoux connaissait-il esl frères Le Bigot François Marie et Jean Marie également sur le front.
Il effectue sa période de conscription au 45°RI et est "libéré" le 8/10/1913. Il sera rappelé au corps le 8/10/1917. Il passe successivement au 116°RI en octobre 1917, puis au 264°RI le 27/02/1918. Il y gagnera le galon de caporal.
L'historique de son régiment nous apprend qu'il participe à la bataille de Somme-Py en automne 1918.
"En septembre 1918, la 61e D. I. est amenée en Champagne pour collaborer à l'offensive générale inter-alliée. Le 264e R. I. reçoit mission le 29 septembre de s'attaquer aux tranchées allemandes de Somme-Py abondamment garnies de mitrailleuses. Les 29, 30 septembre et 1er octobre, sous des barrages terribles d'obus et de balles, les 4e et 5e bataillons livrent assaut sur assaut, avec une vaillance et une abnégation merveilleuses. (Bredoux meurt le 30). L'ennemi est ébranlé et se retire dans la nuit du 1er au 2 octobre, tandis que les Américains relèvent le régiment. L'exploit du sous-lieutenant JALLOUX, réalisé au cours de ces trois journées d'attaques, mérite d'être particulièrement signalé. Chargé, lui et son groupe, de s'emparer d'un blockhaus Particulièrement organisé, il se porte avec un sang-froid admirable à l'assaut de l'ouvrage, tue 20 ennemis, en capture 14, et s'empare d'un mortier de tranchées et de quatre mitrailleuses légères. Engagé de nouveau à Saint-Pierre, à Arnes, le 264e R. I. renouvelle coup sur coup ses attaques héroïques. Les 9 et 10 octobre, il gagne 600 à 800 mètres de terrain et le 11, il poursuit jusqu'à La Retourne l'ennemi en retraite vers l'Aisne."
François Marie BREDOUX fera l'objet d'une citation à l’ordre du 264°RI n°56 du 10/06/1918.
"Pendant la période au feu a fait preuve de courage et de sang-froid coopérant à la défense de terrain pied à pied contre un ennemi supérieur en nombre."
Croix de guerre avec Etoile de bronze.
"Brave caporal tombé glorieusement au champ d’honneur le 30/09/1918 à Somme-Py".
Son nom figure sur le monument aux morts de Séné.
Sur d'autres théâtre d'opération en cette année 1918 deux autre soldats sont "tués à l'ennemi" :
Théophile DAVID : 7/03/1886 - 30/04/1918
L'extrait de naissance de Théophile François Joseph Marie DAVID nous apprend que son père est brigadier des Douanes en poste à Séné et sa mère ménagère. La famille vit à la caserne de Michot. Le père sera muté car on ne retrouve pas la famille au dénombrement de 1906 ou 1911.
Sinagot d'un jour, Sinagot pour toujours pourrait-on dire ?
Théophile DAVID est issu d'une famille instruite et aisée sans doute. Sur sa fiche de matricule il déclare être étudiant. Toutefois, le jeune David s'engage volontaire en 1907 à Nantes pour 3 ans dans l'armée et gravit les échelons : brigadier le 16/091907 puis maréchal des logis le 23/11/1908. Il s'engage à nouveau pour un an en 1911 et encore en 1912. Il passe à la réserve en février 1913.
La mobilisation va le faire revenir dans l'armée. Parti aux arméees le 10 août 1914, il est parmi les premiers blessés de la guerre en septembre pour un long séjour de convalescence. Remis, il entre à l'école militaire de Fontainebleau et devient sous-officier de réserve. Le 19/10/1916, il rejoint le 251°Régiment d'Infanterie. Il décède le 30 avril 1918 à Margival dans l'Aisne.
Son acte de décès est transmis à Mézières 35 où il était domicilié. Il a reçu la croix de guerre.
LE BIGOT François Marie Pierre : 22/11/1897 - 6/09/1918
L'extrait d'acte de naissance de François Marie Pierre LE BIGOT nous amène au village de Bohalgo aux portes de Séné où ses parents sont installés cultivateurs. Une mère originaire de Grand-Champ, un père de Vannes, un mariage à Saint-Avé, il s'agit d'une famille de cultivateurs fermiers qui en cette fin de XIX°siècle, bouge au gré des contrats de travail.
On retrouve trace la famille LE BIGOT au dénombrement de 1911 à Séné. A la ferme de Kernipitur deux enfants LE BIGOT sont fermiers. Ils emploient François BREDOUX, autre soldat de Séné qui sera tué à l'ennemi en septembre 1918 à Somme-Py, comme un autre fils LE BIGOT, Jean Marie, qui décède à l’hôpital temporaire de Salonique des suites d’une maladie le 29/10/1918.
Son acte de décès nous précise qu'il a est bien également domicilié à Kernipitur avec son frère et sa soeur.
De la classe 1917, il est incorporé en en avance le 7/01/1916 et passe au 106° Régiment d'Infanterie Lourde le 27/02/1917. Il est ensuite affecté au 336° Régiment d’Artillerie Lourde le 22/02/1918 (ou 136°RAL 9° batterie n°758).
Son acte de décès comme sa fiche de matricule nous indiquent qu'il succombe le 6/09/1918 à Cempuis dans l'Oise, suite à une intoxication aux gaz asphixiants. Une recherche sur internet permet de localiser l'ambulance amb 1/86 qui recueillit le soldat intoxiqué. La chaîne d'évacuation a bien fonctionné pour traiter tous les blessés du front.
Ambulance 1/86 secteur 234 Cempuis (Oise)
amb. 1/86 (13/04/18-10/03/19) : 5703, 5704 ;
L'armée allemande utilise le gaz moutarde sur d'autres front qu'à Yppres. Les artilleurs doivent se protéger des gaz comme le montre cette photo.
Le 336° RIL est une création récente des armées. Issu de la fusion de diverses batteries, remanié, il a été difficile d'en faire l'historique précis. Toutefois on trouve quelques informations sur ces dernières semaines de guerre en septembre 1918.
"Depuis le 22/02/1918 au 336° Rgt Artillerie Lourde Hippomobile. Sous la pression de la 1ère armée du général Debeney et de la 3e armée du général Humbert, la région de Chaulnes, et celles de Roye dans la Somme et de Noyon dans l’Oise sont libérées après de durs combats retardateurs menés par les unités de la 18. Armée du général von Hutier.
Le 6 septembre 1918, les unités françaises pénètrent dans les villes de Ham et de Chauny, obligeant les Allemands à se replier en direction de la ligne Hindenburg située près de Saint-Quentin.
La progression rapide des armées françaises déstabilise l’ensemble de la ligne de front et oblige l’armée du général von Boehn à abandonner la région nord de Soissons à la 10e armée du général Mangin. L’avancée alliée est également spectaculaire sur le front britannique."
LE BOULAIS Henri Marie : 19/02/1898 - 24/10/1918
Henri Marie LE BOULAIS nait à la Belle Etoile à Séné le 19 février 1898, ses parents sont cabaretiers.
Le dénombrement de 1906 nous révèle que le père a changé d'activité et qu'il est désormais paludier avec ses enfants alors que sa femme est toujours cabaretière. La famille est nombreuse avec 7 enfants dont le plus jeune à 2 ans et l'aîné 22 ans. Le père emploie les grands avec lui, les filles et la mère s'occupant des plus petits au café de la Belle Etoile.
En 1911, les parents déclarent tous les deux l'activité de paludier. L'aînée des filles a quitté le foyer sans doute la voilà désormais mariée. Alphonsine sa soeur âgée de 20 ans peut s'occuper des plus petits, Germaine âgée de 7 ans et Louis André de 10 ans. Henri, Maximin et Ange, l'aîné, sont au salines de Falguérec avec leur père...
Né en 1898, Henri aurait du faire sa conscription en 1918 ! Les armées françaises ont besoin de soldats. Il est incorporé le 16/04/1917, il n'a pas 20 ans ! Il passe du 62°RI au 123°RI le 8/ mars 1918.
Attardons nous sur l'identité qu'en donne les autorités militaires à l'époque : Henri Le Boulais mesure 1m57. Il a les yeux gris, les cheveux noirs, un nez fort. Il a quitté Séné pour l'activité de garçon livreur et vit rue Saint-Gwenaël à Vannes, dernier domicile retenu.
L'historique de son régiment nous décrit les dernières journées de Henri Marie LE BOULAIS.
"Passage de la Serre. Le 13 octobre, le 123ème R.I. est à Bichancourt, Manicamp, Marizelle et Quierzy. L’ennemi tient la ligne Queue-de-Monceau – Bellevue (nord-est de Versigny).
Le 14, le 123ème R.I. se porte dans la zone Doeuillet – Servais. (La 35ème D.I. entre alors dans le 8e C.A.)
Le 15, il est à Danisy et Charmes, puis se porte sur Anguilcourt. Il trouve alors devant lui le barrage de la Serre, dont les rives nord sont très solidement tenues par l’ennemi. Il est en liaison à gauche avec le 11ème R.T.A., qui a tenté le passage de la rivière au nord de Les Travers et dont seulement un groupe de 8 hommes a pu passer. Ce succès est exploité durant la nuit grâce à l’admirable ténacité des pionniers du régiment et du génie divisionnaire, qui réparent la asserelle sous un feu extrêmement violent d’artillerie et de mitrailleuses.
Dans la journée du 17, un bataillon réussit à passer par infiltration, des élément vancés s’étant jetés à travers les marais où ils combattent plusieurs heures dans l’eau jusqu’à la ceinture. Tout le régiment est passé le 18 et la marche en avant se poursuit sur le Fort Mayot, dépassé le soir, et Kenansart. Le 19, la marche en avant continue et, poussant au-delà de Fay-le-Noyer, le 123ème R.I. se heurte à la cote 120, au sud de Ferrière, très solidement organisée, et repousse une contreattaque partie de Ferrière.
Ferrière. – Cote 120. Après une tentative infructueuse sur la cote 120, en fin de journée, le régiment stationne,ayant sa gauche en face de Ferrière, et sa droite à hauteur de la voie romaine.Seconde tentative le 20 octobre : les éléments avancés se heurtent à des mitrailleuses, destranchées organisées avec des réseaux de fils de fer très sérieux. L’artillerie ennemie est trèsactive. Le 21, une compagnie, dans un superbe élan, dépasse le chemin de Ferrière à la cote 100 ;elle ne peut pas être soutenue et est obligée de regagner sa base de départ. L’ennemi ne veutpas lâcher ses positions, il faudra une sérieuse préparation d’artillerie.
Les 22 et 23, le régiment prépare ses bases de départ ;
le 24, il passe à l’attaque. Le bataillon de gauche progresse rapidement, mais celui de droite se heurte à des réseaux intacts. Malgré les barrages d’artillerie, malgré les feux croisés des mitrailleuses, il s’ouvre des passages à la cisaille et se rue à l’assaut ; la cote 120 est enlevée, nous sommes sur la route Ferrière-la-Ferté.
Mais à droite (67e R.I.) et à gauche (11e tirailleurs), les éléments voisins n’ont pas pu déboucher ; l’ennemi contre-attaque sur les deux flancs, la situation est critique. Le régimenttient bon dans une lutte héroïque allant jusqu’au corps à corps ; les pertes sont élevées, mais il a pris 365 prisonniers dont 10 officiers, 1 canon de 77 anti-tanks et une grande quantité de mitrailleuses. Au cours de cette attaque, tous les commandants de compagnie des deux bataillons d’assaut furent tués où blessés.
Le 26, la marche en avant reprend, mais les unités voisines de gauche ne suivent pas, et toute notre ligne, soumise à un tir de barrage d’une extrême violence, subit une forte contreattaque, repoussée avec de grosses pertes pour l’ennemi et des prisonniers. La liaison est rétablie à gauche. L’ennemi bat en retraite ; le 123ème R.I. maintient le contact et est arrêté au nord de la Ferté par des feux de mitrailleuses partant de la cote 115.
Le 27, cette dernière position est enlevée, le 123ème R.I. enlève Chevresis-Monceau, fait des prisonniers, franchit le Péron, pousse jusqu’à Monceau-le-Neuf, qui est pris, et s’établit en fin de journée sur la route Monceau-le-Neuf – Sons au nord-ouest de Monceau-le-Neuf.
Ce 24 octobre, sont régiment par à l'assaut de la côte 120, freiné par les barbelés qu'il faut couper à la cisaille, sous le feu de l'artillerie allemande. Comme nous le raconte le rédacteur de sa citation le "jeune soldat d'un courage inlassable s'est particulièrement distingué en ravitaillant ses camarades en 1ère ligne sous les plus violents tirs de barrage".
Henri Le Boulais est "tué à l'ennemi" sur le territoire de Fay Le Noyer (Aisne).
Son corps sera inhumé puis transféré à la nécropole nationale de la Désolation à Flavigny-le-Petit-Guise, tombe 874. Son nom figure au monument aux mort de Séné et de Vannes.
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LE GALLIC François Marie : 9/05/1877 - 28/05/1917
François Marie LE GALLIC est un des soldats de Séné les plus âgés morts pour la France. Il nait en 1877 - au début de la 3° République - au sein d'une famille de pecheurs de Kerdavid.
Comme beaucoup d'enfant de Séné, il "choisit" de devenir marin. Sa fiche d'inscrit maritime consultée au Service Historique de la Défense de Lorient retrace son parcours de marin. Le 14/08/1891, à l'âge de 14 ans, il est mousse sur un canot du nom de "Père Gallic" auquel il reste attaché jusqu'en 1896. Il semble avoir été exempté de conscription car son frère est "au service". Il passe une journée au 3° Dépot de Lorient le 25/08/1897 et mis en "congé illimité".
De retour à Séné on le voit à nouveau sur le "Père Gallic" en tant que patron. Il alterne sur le "Le Même" le "Marie Marguerite" et le "Père Gallic". Il se marie le 10/01/1899 avec Eugénie Joséphine ALLANIOUX de Cadouarn. Le jeune couple s'installe et au dénombrement de 1911, à la veille du conflit, ils ont deux enfants, Alexandre et Marie-Anne.
Le parcours de marin de Le Gallic est bien retranscrit. Il alterne sur le "Père Gallic" et le "Jeanne Marianne" comme patron, quand survient la mobilisation. Il rejoint le 3° dépot de Lorient pour quelques jour en aout 1914. Il rapart naviguer sur le "Jeanne Marianne" jusqu'à son incorporation à Rochefort le 22/01/1915 au 3° Régiment d'Infanterie Coloniale. Le 18/03/1915, il passe au 33°RIC. Il tombe "au champs d'honneur" le 28/05/1917 dans le bois de la Sablière sur la commune de Saint-Martin en Meurthe et Moselle.
L'historique du 33° RIC nous donne que quelques maigres précisions :" Le 24 mai, le régiment est embarqué en auto pour aller occuper le sous-secteur gauche d’Ogéviller. Il restera jusqu’au 27 août dans la région Badonviller, Azerailles, Ogéviller, Herbéviller, Vaxainville, Saint-Martin, Notre-Dame-de-Lorette, Mignéville, Vannequelle, Pexonne, Vacqueville, etc., ainsi que dans les tranchées et en première ligne dans cette région.".
François Marie LE GALLIC mort pour la France le 28/05/1917 à l^'age de 40 ans repose à nécropole Friscati de Vitrimont tombe n°136.
NOBLANC Jean Marie : 26/06/1883 - 14/12/1915
Jean Marie NOBLANC nait en 1883, avec son jumeau, à Moustérian au sein d'une famille de pêcheur comme l'indique son extrait de naissance.
Au dénombrement de 1906, on ne retrouve pas son jumeau sans doute décédé en bas âge. La famille vit de la pêche à Moustérian.
Comme beaucoup de jeunes adolescents de son âge, il "choisit" de devenir marin. Sa fiche d'inscrit maritime retrace bien son parcours de marin: Il est mousse le 27/05/1899 puis novice sur le canot «Vide Bouteille »; Il deviendra matelot en cotobre 1904 après sa concription, et patron sur le "Ex-Aequo" en 1907. Après la mobilisation, il demeure un temps au 3° puis au 5° dépôt de Lorient. Le 1er avril 1915, il incorpore alors le 8° RIC puis le 8/10/1915, le 38°RIC.
Sa fiche mémoire des hommes et d'inscrit maritime nous indiquent qu'il meurt "tué à l'ennemi" le 14/12/1915 Massiges près de Reims.
L'historique de son régiment nous donne quelques indications sur ses derniers jours :
"Le séjour en Champagne fut particulièrement pénible ; ce coin du front garda une grande activité et la boue, bien connue de la Champagne pouilleuse rendait les relèves, les opérations et le ravitaillement fatigants au possible. En décembre, une attaque du Téton et de la Chenille était en préparation. Le temps étant loin d'être favorable, cette opération fut remise à plusieurs reprises et finalement contremandée. Comme ses camarades, le 38e, a tenu, là encore, grâce à l'abnégation de ses cadres et au courage de ses hommes par une température rigoureuse et une boue restée légendaire, empêchant souvent le ravitaillement d'arriver. Il y a eu comme pertes : officiers, tué 1 (lieutenant CHAMPSAUR), blessés 8 ; troupe : tués 63, blessés 310, disparus 16. Le 23 décembre, le 38e cantonne à Epense et y reste quelques jours ".
La carte de la "main" de Massiges, coteau de Champagne ouvert par plusieurs ravins, montre l'emplacement du "téton" ou mont Tétu et de la Chenille, crête près du bois du Chausson. C'est dans ces parages peut-être que Jean Marie NOBLANC est tué à l'ennemi.
Ces quelques photso illustrent les conditions de vie et les lieux en ce début d'hiver 1916.
Jean Marie NOBLANC, un marin de Séné, repose à la nécropole nationale PONT-DE-MARSON commune de Minaucourt-le-Mesnil-lès-Hurlus (Marne) tombe n°3994.
LANDAIS Paul : 13/12/1882 - 2/07/1916
Le nom du soldat LANDAIS n'apparait pas au monument aux morts de Séné. Le site "Mémoire des Hommes" permet de sélectionner les natifs de Séné. Ainsi apprend-on son existence. Les archives du Morbihan nous permettent de trouver sa fiche de matricule. Le dénombrement de 1906 scruté à la loupe permet d'identifier la famille Landais. Enfin la site Gallica permet de retrouver l'historique de son régiment. Nous voilà suffisamment documentés pour raconter le récit de Paul LANDAIS.
Son extrait de naissance nous indique qu'il nait au village de Cressignan avec des parents journaliers. La famille Landais apparait au dénombrement de 1906. Les parents et leur trois garçons sont tous journaliers.
Sur son acte de naissance on aura bien sûr noté la mention marginale de son mariage à Vannes le 1er juillet 1909 avec Marie Mathilde RIO. Ainsi après 27 ans passés à Séné, Paul Landais quitte la commune et déclare un emploie de mouleur à l'usine de Kérino. Il vit au 41 rue de Séné, aujourdh'ui la rue Monseigneur Tréhou à Vannes. A son décès son acte sera établi pour ce motif à Vannes.
Lors de la mobilisation il est incorporé puis affecté en juillet 1916 au 35° régiment d'Artillerie où il devient 2° canonnier conducteur.
Il est "tué à l'ennemi" le 3 juillet 1916 sans précision du lieu. Il est cité à l'ordre du régiment "Excellent soldat tué à son poste le 2/07/1916 après avoir toujours fait preuve de dévouement".
Grâce à l'historique de son régiment on apprend qu'il opère près de Berry au Bac dans l'Aisne. Des forums indique que son régiment prend part au combat pour reprendre la côte 108 à Berry au bac.
Paul Landais a été Inhumé à la nécropole nationale de Vadelaincourt (Meuse) Tombe 1553.
La première guerre mondiale a eu un impact très fort sur la population de Séné. 700 soldats de Séné furent mobilisés pendant la durée des hostilités. La guerre a laissé des morts, des blessés, des veuves et des orphelins.
Pour essayer de cerner les conséquences de la guerre sur la population de Séné nous pouvons nous appuyer sur les dénombrement de 1911 et de 1921 et les registres de l'état civil.
La tableau suivant donne les évolutions de la population de Séné au début du XXsiècle, naissance, mariage et décès.
De 1908 à 1913, Séné accueille en moyenne 70 nouveaux nés par an. Pendant les années de guerre, le taux de natalité s'effondre et engendre un déficit de naissance de l'ordre 150 naissances.
Le nombre de mariage s'effondre également à l'origine pour partir du faible taux de natalité.
Enfin, le nombre de décès enregistrés à Séné pendant la guerre n'est pas extrèmement élevé. On sait que la mortalité infantile était assez élevée au début du XXs pour représenter 1/3 des décès.
La comparaison entre le dénombrement de 1911 et de 1921 donne une "meilleure" photographie de l'impact de la guerre sur la population de Séné.
La population de Séné passe de 2801 habitants en 1911 à 2586 en 1921 soit la perte de 215 habitants, imputable au manque de naissance et au décès des soldats.
La baisse de la population affecte différemment les quartiers de la commune. Ainsi le nord de Séné (quartiers du Poulfanc, de Saint-Laurent de Limur) voit sa population augmenter sans doute à cause d'un apport extérieur d'habitants.
Les plus grosses pertes de population sont à noter dans les villages de la presqu'île, plus reculés de Vannes : Moustérian, Montsarrac, Kerarden sont particulièrement touchés ainsi que le bourg. Le village de Langle quant à lui gagne en habitants.
Les fiches "Mémoires des Hommes" indiquent plusieurs mentions dont celle du "Genre de mort". On ne sera pas surpris de compter que la mention "Tué à l'ennemi" et sa variante "Tué" est la plus fréquente et désigne une mort brutale sur le champ de bataille.
On s'étonnera que la mention "Suite de maladie contractée en service" soit la deuxième mention de disparition. Presque un soldat sur 5 est mort de maladie essentiellement des maladies pulmonaires dont la tuberculose. Pluie, boue, condition d'hygiène au front, malnutrition sont à l'origine de ces maladies. Lire l'article correspondant.
Le troisième "genre de mort" rassemble les disparus des "Suite de blessures de guerre" et sa variante "Suite de blessures reçues à l'ennemi".
Quand le corps du soldat n'est pas retrouvé sur le champs de bataille, souvent un jugement du tribunal sanctionne la mort par "Disparu au combat" ou "Disparu en mer".
2 soldats de Séné sont morts dans un "Accident de service". Parfois la fiche donne une mention plus précise telle que "Par éclat d'obus" ou "Suite d'intoxication". Un soldat de Séné est mort des suites d'une mutilation au combat.
La guerre a fait de nombreux blessés dont certains sont revenus et d'autres ont succombé à leur blessures.
Intéressont nous au sort de la vingtaine de soldats de Séné, morts pour la France "Suite de blessures reçues à l'ennemi". Qui sont-ils et que nous indique leur fiche "Mémoire des Hommes".
BENOIT Jean Marie : blessures sur le champ de bataille,
CORFMAT Emile : Ambulance 3/11 35° Corps
GUYOT Ange : Hôpital Evacuation 13 à Courlandon, Suite blessures de guerre
JOUAN Jean Marie : Hôpital n°42 de Vichy Blessures de guerre
LE BIGOT François : Ambulance 1/86 Cempuis Intoxication
LE FOL Louis : Hôpital mixte Compiègne Blessure de guerre
CALONEC Joseph : Hôpital de Vernon Suite blessures de guerre.
DANET Jean Marie Stanislas : Hôpital de Zuydcoote Blessures de guerre
LE GODEC Joseph : Hôpital de Dunquerke nord Blessures de guerre
MARION Jean Marie : Hôpital de Zuydcoote Blessures de guerre
MOREL Vincent : Furnes - Blessures de guerre reçues à l'ennemi
ALLANO Honoré : Hôpital n°12 Verdun Eclat d'obus
GUHUR Pierre Marie : Ambulance n°12 Vitry le François Suite blessures de guerre
LE DIGABEL Jean Marie : Ambulance 13/8 Chassemy Suite blessures de guerre
LE FRANC Aubin : Suite de blessures de guerre
LE PLAT Lucien Marie : Ambulance 9 X° Corps d'Arméee Vendeuil Claply Suite de blessures de guerre
MORIO Patern Marie : Suite de blessures de guerre.
ROPERT Jean Marie : Suite de blessures de guerre
TATIBOET Victor Louis Marie : Ambulance 6/15 Glorieuse Marne Blessures de guerre.
Ambulance 3/11 ? Hôpital d'évacuation ? Hôpital mixte ?
Quelle était l'organisation de la chaine de soins de la ligne de front jusqu'aux hôpitaux ?
Le schéma ci-après illustre l'organisation des secours pendant la guerre et les photos suivantes montrent "à quoi ressemblait" les "postes de secours", les "autochir", les ambulances.
Enfin, cet article est l'occasion de présenter trois récits de soldats de Séné, qui n'ont pas été cités dans un autre article, et sont morts des suites de leurs blessures.
Poste de secours rudimentaire au plus près de la ligne de front :
Ambulance automobile :
Transport de blessés et hôpital : en arrière du front de nombreuses infimrmières ont participé à l'effort de guerre en occupant des postes d'infirmière dans le sdifférents hôpitaux.
LE DIGABEL Jean Marie : 13/04/1882 - 19/09/1917
L'acte de naissance de Jean Marie LE DIGABEL nous indique que ses parents étaient cultivateurs à Falguérec à Séné ce 13 avril 1882.
La famille ne reste pas longtemps sur Séné car à l'âge d'accomplir sa conscription, LE DIGABEL déclare une adresse au "Petit Beaupré" à Vannes, sans notifier de profession.
L'administration militaire fait bien les choses. La fiche de matricule de LE DIGABEL nous retrace les différentes adresses du soldat. Il exerce la "profession" de domestique chez différentes familles dans le département de Seine et Oise, aujourd'hui Yvelines.
Natif de Séné, la guerre lui rapelle ses origines. Il incorpore à la mobilisation le 116° Régiment d'Infanterie de Vannes. Il passe ensuite à une Compagnie du Génie à Montpellier puis revient au 116°RI. Il est blessé à plusieurs reprises, le 19 septembre 1916. Il revient d'évacuation avant d'être à nouveau blessé courant septembre 1917.
Sa fiche "Mémoire des Hommes" nous indique qu'il est évacué par l'ambulance 13/8 en fonction à Chassemy dans l'Aisne. Cette information est corroborée par le site internet qui répertorie les hopitaux et ambulances : http://hopitauxmilitairesguerre1418.overblog.com/
CHASSEMY (Aisne) – amb. 13/8 (23/07/17-19/09/17) : 3548 ; amb. 214 (02/08/17-20/02/18) : 5628 ; amb. 5/21 (09-10/09/17) : 3503 ; amb. 12/20 (22/09/17-08/10/17) : 1591 ; amb. 11/17 (10/10/17-21/11/17) : 3542 ; amb. 3/11 (24/03/18-17/06/18) : 3874.
Il y a bien à Chassemy l'ambulance n°13/8 en poste avant son décès le 19/09/1917.
Que nous livre l'hgistorique du 116°RI ?
"Embarqué à Moreuil le 25 août, le régiment débarque à Trappes, et va cantonner à Lévy-Saint-Nom, Saint-Lambert-la-Brosse, Mesnil-Saint-Denis. La 22e D. I. est à la disposition du gouvernement militaire de Paris. Le 116e emploie son temps à l’instruction et reçoit, le 31 août, un renfort de 521 hommes. Le 12 septembre, le régiment embarque à Trappes et, après avoir débarqué à Verzy, occupe les cantonnements de Villemontoire, Charentigny et Parcy-Tigny, au sud de Soissons. A la suite d’une étape sur Chassemy, le 116e relève, le 16 septembre, dans le secteur du Panthéon, le 4e régiment de zouaves. Le secteur est agité, l’activité des 2 artilleries est très grande.
Le 2 et 3 octobre, le régiment est relevé par le 19e R. I. Pendant la période qui suit, les bataillons exécutent des déplacements fréquents. Des unités font des travaux à proximité des lignes et ce n’est que le 27 octobre que le régiment se retrouve rassemblé à Villemontoire et Buzancy. Les pertes pour la période se montent à 1 officier tué, 3 officiers blessés, 35 hommes tués, 99 blessés. De plus, un bombardement par gaz vésicants, le 20 octobre, fait évacuer 4 officiers et 216 hommes.
Le 1er novembre 1917, le régiment est désigné, par le tirage au sort, pour quitter la 22e D. I."
On peut émettre l'hypothèse que Jean Marie LE DIGABEL a été blessé après le 16 septembre pendant les échanges de tirs d'artillerie. Il est évacué du champs de bataille et parvient à l'ambulance qui bien que située proche du lieu de sa blessure ne le sauve pas de la mort. Il décède à l'âge de 32 ans vraisemblablement célibataire.
Le site MémorialGenWeb nous apprend que son corps repose à la nécropole nationale de Vauxbuin dans l'Aisne, tombe n°B-1083. Son nom est gravé au monument aux morts de Vannes, ville où ilétait doimicilié en dernier lieu.
LE PLAT Lucien Marie : 17/08/1893 - 2/06/1918
L'acte de naissance de Lucien Marie LE PLAT nous indique que ses parents étaient "débitants" à Saint Léonard commune de Séné. L'indication du lieu-dit Saint Léonard laisse présager que la famille Le Plat logeaient dans l'auberge toujours visible en face la chapelle Saint-Léonard mais côté Séné...
Au dénombrement de 1911, les Le Plat sont toujours sinagots et cabaretiers et la famille compte six enfants. Lucien âgé de 18 ans est charron chez Tréondat.
La fiche de matricule de LE PLAT Lucien nous confirme qu'il exerce le métier de charron, qu'il vit à Vannes mais que ses parents sont toujours à Séné. Il y avait en fait à l'époque une charron au Poulfanc à Séné du nom de Tréondat, comme en témoigne cette coupure de presse de 1905 qui relate une grève des ouvriers charrons de Vannes.
Cette même fiche de matricule nous apprend que Lucien Le Plat, charron à Séné, s'engage en 1913 pour 3 ans dans l'armée au sein du 10°Régiment d'Artillerie. Il est donc déjà soldat quand éclate la guerre. Il passe au 207°Régiment d'Artillerie en avril 1917. Il dévient maréchal des Logis.
Sa fiche "Mémoire des Hommes" nous indique qui'l décède le 2/06/1918 à Vendeuil Caply, département de l'Oise dans l'Ambulance 9 du 10° Corps d’Armée.
L'historique du 207° RA nous donne une information succinte sur la présence du régiment au fort de Vendeuil en 1918....
Le Plat Lucien a fait l'objet d'une citation à l'ordre de la division - Ordre n°201 du 6 juin 1918 : "Excellent sous officier chef de piève de la batterie de tir depuis le début de la campagne. Grièvement blessé en assurant le service de sa pièce sous le feu de l'ennemi et malgré un très violent bombardement."
Le nom de Lucien LE PLAT est inscrit au monument au morts de Noyalo car il s'était marié, en plein guerre, le 26 février 1918 dans cette commune avec Marie Rosalie LE BRECH.
TATIBOET Victor Louis Marie : 25/01/1896 - 16/08/1917
L'acte de naissance de Victor Louis Marie TATIBOET nous apprend que ses parents sont cultivateurs à Séné aux Quatre-vents.
On en retrouve pas de trace des "Tatiboet" aux dénombrements de 1906 ou 1911. La fiche de matricule de Victor TATIBOET nous indique il vit à Vannes, sans doute chez ces parents, ute de Séné et qu'il exerce la profession de peintre.
La fiche "Mmoire des Hommes" nous indique qu'il est au sein du 2° Régiment d'Infanterie lorqu'il est blessé sans doute près de Glorieux dans la Meuse, pas loin de Verdun autour du 15 août 1917. Il est soginé par l'ambulance 6/15.Il décède le 16 août 1917.
L'historique du 2°RI nous livre quelques informations pour situer la période. En 1917, le 2° régiment d’Infanterie occupe différentes positions : le Mont Blond, puis Cornillet (Marne) en avril-mai et ensuite près de Verdun, la cote 344 et Samogneux de juillet à Octobre 1917.
Le site internet http://hopitauxmilitairesguerre1418.overblog.com/ indique toutes les ambulances qui ont occupé la position de Glorieux. L'ambulance 6/15 est bien à Glorieux près de Verdun et à 15 km de Samogneux entre le 15 et le 31 Août 1917.
Glorieux (Verdun, Meuse)–amb. 13/15 (23-28/06/15) : 790 ; amb. 16/18 (26/02/16-27/09/16) : 4443 ; amb. 1/20 (29/02/16-09/03/16) : 4218 ; amb. 9/12 (10/04/16-21/07/16) : 3033 ; amb. 7/12 (16/04/16-24/06/16) : 3523-3524 ; GBD 30 (23/06/16-07/09/16) : 494, 5105 ; GBD 33 (18/08/16-20/10/16) : ? ; GBC 31 (23-23/08/16) : 3804 ; GBD 123 (25/11/16-15/01/17) : 909 ; GBD 21 (16/01/17-15/02/17) : 2861 ; GBD 55 (20-20/02/17) : 2132 ; amb. 3/55 (06-06/04/17) : 3247 ; amb. 6/15 (15-31/08/17) : 3516-3517 ; amb. 12/10 (01-16/09/17) : 2419-2420 ; amb. 6/77 (17/09/17-23/10/17) : 3029 ; GBD 128 (25/10/17-21/05/18) : 5325 ; amb. 7/17 (01/04/18-01/12/18) : 3031 ; CH américain(02/11/18-23/02/19) : 4234
Victor TATIBOET y décède à l'âge de 21 ans. Son corps sera transféré la nécropole Glorieux de Verdun tombe n°1211.
Malgré le peu de succès des principales offensives en Artois et en Champagne, durant l'hiver 1915, il est décidé de poursuivre des attaques en ce début de printemps 1915 dans la Meuse sur une ligne de front qui va de Pintheville aux Eparges et au sud vers Saint Mihiel, croisant la voie forestière dénommée "Tranchée" de Calones (tranchée synonyme ici de trouée et ouverture).
Des soldats de Séné participent à ces offensives et quatre d'entre eux y perdent la vie.
Louis François LE THIEC le 10/04/1915 à Pintheville,
Jean COMBES, le 11/04/15 au Bois d'Ailly en Apremont
Jean François CAUDAL le 29/04/1915 aux Eparges,
Pierre DANO, le 23/05/15 au Bois Haut de Calonne,
Qui étaient des jeunes hommes de Séné et dans quelles circonstances ont-ils perdu la vie ?
Louis François LE THIEC le 10/04/1915 à Pintheville
Louis François LE THIEC nait à Saint-Nolff au hameau de Rannuec le 17/02/1890 dans une famille de cultivateurs.
Au dénombrement de 1906 on retrouve la famille Le Thiex installée à Séné au village de Cano. La famille compte 6 enfants et héberge également deux domestiques de ferme dont Joachim CORBEL, qui sera également mobilisé et mourra au front comme le fils de son patron (Lire l'article "Les 5 Oubliés de Séné").
La fiche de matricule de LE THIEC nous dit qu'il est incorporé pour "son service" militaire au 124° RI le 7/10/1911. Il passe à la réserve le 8 novembre 1913. Au dénombrement de 1911, avant sa conscription, il est enregistré avec sa famille qui est toujours sur Cano.
Après la mobilisation, la commission de réforme le rappelle le 13/11/1914. Il rejoint le régiment de Vannes le 3/12/1914 et passe au 120° Régiment d'Infanterie le 6/01/1915.
Lors de l'offensive en Woevre, il est tué à l'ennemi, le 10 avril à Maizeray, petit village à côté de Pintheville près de Verdun. L'historique du 12°RI nous résume cette attaque du 7 au 13 avril 1915 :
"De nouvelles épreuves attendaient notre héroïque Régiment. La pluie se mit à tomber avec rage, transformant la plaine de Woevre en un véritable marécage. Impossible d'y creuser des tranchées : elles étaient aussitôt remplies d'eau. Il fallait donc se résigner à entasser les uns sur les autres des sacs remplis de terre ou à placer sur le sol des gabions : travail très dur et lent.
Nous avons, en outre, à lutter contre un adversaire installé sur ses positions depuis plusieurs mois. Il a eu le temps de bétonner ses tranchées de première ligne. Il a de puissants réseaux de fils de fer; des observatoires également bétonnés lui permettront de mettre à mal nos batteries de soutien au fur et à mesure que celles-ci viendront prendre leur emplacement de combat.
Aussi, comme cela va être dit, nos efforts n'aboutiront qu'à un échec sanglant sur ce théâtre d'opérations. Quoi qu'il en soit, le Régiment arrive le 7 avril à Pintheville, à environ 3 kilomètres des premières lignes ennemies. .
Les 1er et 2e bataillons s'installent tant bien que mal à 1.500 m à l'est de Pintheville; le 1er au sud, le 2e au nord de la route de Verdun à Metz, axe de notre manœuvre.
Notre objectif principal est le village de Maizeray.
Le Colonel se placera sous la route même (elle est un peu en remblai), dans l'eau comme tout le régiment.
Le 3e bataillon demeure provisoirement en réserve à Pintheville.
Du 8 au 11, nous gagnons du terrain en avant : 600 mètres le 9, une centaine de mètres encore le 10.
Le 11, préparation d'artillerie, mais celle-ci est peu efficace pour les raisons données plus haut, et aucune brèche n'est faite ce jour-là dans les réseaux de l'adversaire.
Le 12, l'artillerie reprend son tir et les trois bataillons sont mis en ligne; dès le matin, le Commandant JACQUET, du 2e bataillon, est tué.
Une attaque générale doit avoir lieu vers 13 heures, mais les réseaux allemands tiennent toujours, et nous sommes voués à l'impuissance. Seule, la 3e compagnie qui dispose d'une brèche. assez étroite d'ailleurs, se porte à l'assaut sous les ordres de son commandant de compagnie, le Lieutenant DÉCHIN. Mais elle est décimée au cours de son avance, et une quinzaine d'hommes qui, entraînés par le brave DÉCHIN, arrivent jusqu'à la tranchée ennemie, y sont entourés et pris. Le Lieutenant DÉCHIN, grièvement blessé, ne tardera pas à mourir, en captivité, des suites de ses blessures. La 3e compagnie est citée à l'ordre de l'Armée pour sa bravoure et son esprit de sacrifice. Le Soldat DESCHAMPS, blessé pour la troisième fois, est aussi cité à l'ordre de l'Armée.
Le 14, le Régiment, à bout de souffle, est relevé par le 147e et va cantonner à WatronvilIe.
Au cours de ces journées, nous avons perdu 131 tués (dont le Commandant JACQUET, commandant le 2e bataillon; le Sous-Lieutenant CHAMBON), et 389 blessés ou disparus (le Capitaine ROUSSEAU; les Lieutenants DÉCHIN, NORMANDIN, BAIGOS sont blessés).
Jean COMBES, le 11 avril au Bois d'Ailly en Apremont
Jean COMBES nait rue Fontaine à Vannes le 4 août 1895, fils Jean Marie Combes, chaudronnier et Marie Julienne ROZO, native de Séné.
La famille viendra s'installer à Séné au village de Cariel, car telle est l'adresse déclarée par Jean COMBES au moment de sa conscription qu'il aurait du faire en 1915.
Le 31/08/1914, il est engagé volontaire pour la durée de la guerre. Il arrive au corps le 3/09/1914 au sein du 56° Régiment d'Infanterie.
Jean COMBES est tué à l'ennemi le 11 avril 1915 au Bois d'Ailly dans la Meuse, massis situé au sud de Verdun près de Saint-Mihiel. Le croquis suivant donne une vue panoramique sur le théâtre des combats d'avril 1915 que nous relate l'historique du 56°RI.
"Les journées d’avril compteront parmi les plus glorieuses dans les annales du 56e. Le 5, le régiment doit attaquer ce bois qu’il convoite depuis six mois, où sont accumulés les engins qui tout l’hiver ont semé la mort dans ses rangs. L’attaque, menée par le 3e bataillon sous les ordres du commandant GREINER, se déclenche avec un enthousiasme irrésistible. En quelques minutes d’un combat acharné, l’objectif est atteint et largement dépassé. Mais l’ennemi, qui tient à cette position essentielle pour la défense du camp des Romains, contre-attaque sans arrêt. Dans la seule journée du 7 avril, après un bombardement qui a nivelé tout le secteur, douze contre-attaques viendront se briser contre l’indomptable volonté de nos hommes de ne rien céder. Le succès du 5 et la résistance tenace des jours suivants valurent au 3e bataillon une citation .../...au 56e R.I. : « Attaqué et enlevé, avec la plus brillante ardeur, trois lignes de tranchées allemandes et s’y est maintenu malgré des bombardements intenses et des contre-attaques renouvelées de jour comme de nuit. »
Le mois d’avril est marqué par d’incessants combats à la grenade, l’ennemi essayant chaque nuit de surprendre la vigilances de nos sentinelles. Mais nos hommes, jaloux de leur succès, lui barrent la route jusqu’au 4 mai."
Un autre témoignage relativise le succès de cette attaque :
"Les attaques du Bois d’Ailly viennent en soutien à l’offensive principale que représente la « Bataille de Champagne ». A la corne, les ennemis avaient organisé un retranchement très bien défendu, que nos hommes avaient baptisé « le Fortin ». Dans le bois même, leurs tranchées s’étageaient sur trois lignes de feu communiquant avec l’arrière par une série de boyaux. Après plusieurs jours d’une énorme préparation d’artillerie, le 05 avril 1915, les Français partirent à l’assaut pour conquérir le Bois d’Ailly. Jusque fin avril, ce fut un combat épouvantable, ce bois devint un véritable charnier. «
Depuis plusieurs jours, notre artillerie avait réglé son tir. » Le 5 avril, dans la matinée, elle exécuta sur le Fortin et les trois lignes de tranchées des feux dont l’efficacité fut constatée. En même temps que les obus explosifs du 75 et de l’artillerie lourde, les torpilles aériennes lancées à courte distance bouleversaient les parapets ennemis. On voyait des cadavres déchiquetés, des armes et des mottes de terre projetés en l’air avec la fumée des explosions. Du Bois d’Ailly, ou plutôt de ce qui avait été le Bois d’Ailly, il ne restait plus que de rares troncs coupés à quelques décimètres du sol. C’était un véritable champ de souches moissonnées par les obus. Pas un centimètre de terrain qui n’eût été retourné par l’artillerie. Dans un indescriptible chaos s’entremêlaient les choses les plus diverses. Des pierres, des armes, des cadavres, étaient entassés pêle-mêle. Ici on apercevait des débris de boucliers, là des gabions éventrés, plus loin des effets d’équipement ; partout, une couche de poussière grise recouvrait tout cela en lui donnant une teinte uniforme. Cette région fut, pendant que dura cette affaire, un véritable enfer ; et cependant, malgré cet ouragan de mitraille, nos hommes s’y étaient héroïquement maintenus. Il n’y avait plus d’abris : tous avaient été détruits par l’artillerie. Les tranchées étaient en partie comblées, les parapets s’écroulaient, les boyaux étaient coupés ; et, cependant, les agents de liaison passaient, transmettant les ordres, et les brancardiers, parmi lesquels de nombreux prêtres, impassibles sous la pluie de fer, emportaient les blessés.
Les obus tombaient sans interruption. On voyait des hommes courir de place en place pour éviter des points battus. Ailleurs ils s’étendaient, couchés sur le ventre, au fond de la tranchée, protégés par leurs sacs et serrés les uns contre les autres. Le 10 avril, nos canons exécutèrent, du matin au soir, un tir réglé sur les positions que nous allions attaquer. L’assaut ne fut lancé qu’à 7 heures du soir. Deux bataillons y prirent part, en se portant dans des directions convergentes, et eurent vite fait, cette fois, d’occuper la position en entier. Nous y trouvâmes un nombreux butin : des mitrailleuses, des milliers de grenades à main, des armes, des cartouches, des équipements. L’ennemi contre-attaqua violemment 10 ou 12 fois jusqu’au 23 avril mais ne reprit qu’une très petite partie de terrain conquis depuis le 05. Vers la fin avril, les Français pouvaient annoncer : « Les Allemands sont dès lors bien convaincus de notre supériorité dans ce secteur !
Jean COMBES meurt le 11 avril, peut être lors de ces nombreuses contre-attaques des Allemands pour reprendre le bois d'Ailly. Son corps sera enterré puis transféré à la nécropole de Marbotte, commune d'Apremont la Forêt, tombe n°1842.
Jean François CAUDAL le 29/04/1915 aux Eparges,
La fiche "Mémoire des Hommes" et la fiche de matricule aux archives du Morbihan nous disent que Jean François CAUDAL est mort "tué à l'ennemi" le 29 avril 1915 aux Eparges et qu'il était soldat de 2° classe au 4° rRgiment de Zouaves.
Le registre d'état civil de Grand-Champ confirme bien la naissance d'un Jean François Marie CAUDAL le 30/03/1895, fils de Mathurin et de Marie Anne Cougoulic tous les deux cultivateurs à Grand-Champ.
On retrouve la famille Caudal installée au village de Balgan à Séné au dénombrement de 1911.
La fiche de matricule nous indique que François CAUDAL devient boulanger.
Cependant, si toutes ces sources coïncident bien et "authentifient" l'exitence de Jean François Marie CAUDAL, il y a une incertitude sur le régiment dans lequel il était incorporé.
En effet, d'après son historique, le 4° Régiment de Zouave, régiment décoré de la fourragère" n'a combattu qu'en Belgique autour des mois d'avril et mai 1915.
Les historiques de 2°, 3°, 8° et 9° trouvés en format pdf ou sur Gallica ne mentionnent pas de régiment de zouaves autour de Verdun, dans la Meuse au printemps 1915.
Les fiches "Mémoire des Hommes" donnent un autre Caudal, prénommé Joochim Marie, natif également de Grand-Champs, de la classe 1895 (né le 3 juillet) mort le même jour, ce 29/04/1915, également aux Eparges selon sa fiche de matricule et à Calonne, non loin, selon la fiche "mémoire des Hommes".
Il y a vraiment beaucoup de coïncidences et la même mention du 4° Régiment de marche des Zouaves. C'est le seul cas où l'historique du régiment ne coïncide pas avec le lieu et la date du cédès.
D'autres régiments d'infanteire sont présent à ces dates : le 25°RI, le 67°RI, le 72°RI, le 91°RI, le 132°RI, le 54°RI et même le 106°RI de Vannes.....
Il faudra donc investiguer. Le 4° de Zouaves était-il dans la Meuse en avril/mai 1915 ? Ce site le situe en avril 1915 en Belgique !
http://mascara.p-rubira.com/les_regiments_de_zouaves_1914_19.htm
Jean François Marie CAUDAL figure bien au monument aux mort de Séné et son acte de décès est bien retranscrit à l'état civil de Séné, mort aux Eparges le 29/04/1915.
Pierre DANO, le 20/05/15 au Bois Haut de Calonne,
Pierre DANO nait à Séné le 1er juin 1885, dans le quartier de la Grenouillère et son père exerce alors la profession de "commissionnaire", sa mère est ménagère, c'est à dire mère au foyer.
La famille habite le nord de la commune de Séné, qui accueille plus des familles "mobiles" que celles qui s'installent sur la presqu'île pour des tâches plus pérennes dans la pêche, l'agriculture ou la saulnerie.
Au dénombrement de 1906, difficile de repérer la famille DANO qui a sans doute quitté Séné. A l'âge de la conscription, Pierre DANO déclare vivre d'abord à Vannes où il est briquetier puis ensuite à Saint-Nazaire où il est manoeuvre sur les quais, on dirait aujourd'hui docker.
Sa fiche de matricule nous indique qu'il est réformé en 1906 pour avoir une déformation des orteils au pied droit. Il est également soutien de famille en 1907. Il se marie le 17/06/1911 à Saint- Nazaire avec Marie Françoise SAMSON.
Cependant, après la mobilisation, la commission de réforme le "réintègre" comme soldat en date du 13/11/1914. Il rejoint le régiment d'infanterie de Vannes puis passe le 20/03/15 au 147°RI.
On lit sur la fiche "Mémoire des Hommes" et sa fiche de matricule qu'il est "tué à l'ennemi" le 20 mai 1915 au combat du bois Haut, Tranchée de Calonne.
L'historique 147°RI nous décrit les journées où le régiment est en position à Callonne du 29 avril au 23 juin 1915, comme suit :
"Après un court repos, le régiment est appelé à combattre dans le secteur de Calonne. Dans la
première période, le régiment fournit un effort considérable pour créer de toutes pièces une
première ligne et quelques boyaux, consolider la défense générale et préparer une prochaine
attaque. Ces travaux durent trois semaines.
Le 16 juin, les travaux sont terminés, la parallèle de départ est prête.
Le 20 juin, les compagnies partent crânement à l'assaut, conquièrent les premières lignes ennemies et s'y maintiennent malgré de violents et puissantes contre-attaques, manifestant une fois de plus la ténacité et la volonté de vaincre qui animent le régiment.
Le 2e bataillon, qui s'est particulièrement distingué, reçoit la citation suivante du Général
Commandant la Région fortifiée de Verdun :
« A attaqué avec un entrain remarquable une position ennemie solidement fortifiée; l'a enlevée et a pénétré d'un seul élan jusqu'à la 3e ligne allemande, malgré des feux violents de mitrailleuses et d'artillerie de front et de flanc. »
Après une semaine de repos, le 147e reçoit l'ordre d'aller occuper le sous-secteur de Mouilly."
Pierre DANO a été tué le 20 mai 1915, sans doute lors de la construction de tranchées et de boyaux dans le secteur de Calonne. En effet, les soldats ont alterné des période de permission, de repos en cantonnement, de combats et de tâche de fortification de la ligne de front. Le schéma suivant présente la guerre des tranchées. La photo ci-dessous illustre un bataillon armé de pelles.