Petites histoires
- CHAPELAIN, condamné à la relégation
- Chez les MAHE, les 3 garçons seront instituteurs
- Un briquetier à Séné, 1881
- La foire de Saint-Laurent, par l'Abbé LE ROCH
- Les marins sinagots à la TV, 1980
- Le cabanon de l'artiste BOISECQ à Barrarach
- La faillite d'AVROUIN-FOULON, 1858
- Le saltimbanque diffuse la variole, 1869
- Les DANO, damnés de la terre de Cantizac
- L'amer Saint-Antoine à Boëdic, 1865
- KERIO, Léonie et leur triplées 1927
Histoire Tome 1
Epiceries, marchés et grande distribution 3/3
A la lecture des articles sur les boulangers, on comprend qu'il s'est agit de la première profession de commerçant bien structurée dans les villages et le bourg de Séné. Ensuite viendront les bouchers charcutiers. Les deux premiers volets de ces articles consacrés aux épiceries ont montré que Séné comptait avec des marchands de toiles, les rouenneries, ancêtres des voileries modernes et des merceries apportant tout le nécesaire aux nombreuses couturières de la paroisse. Epiceries, merceries sont d''abord une activité de femmes, parfois des soeurs associées, une femme veuve en situation d'attente, des femme âgés en complément de retraite. Ces commerces se transmettaient souvent au sein de la famille. Ce monde du "petit commerce" va être bouleversé par le développement de la grande distribution.
Avant la guerre, Pascaline LERAY [2/4/1898-23/12/1977], mariée à François LE DOUARIN, rachète l'épicerie "Janvier" à la famille Robino. Sur cette photo, elle porte la coiffe devant son commerce.
Dans les années 1950, elle refait la façade de son épicerie et accueille la première pompe à essence au bourg (lire Histoire de Pascaline LERAY et l'Histoire des garagistes).
Vers 1948, les soeurs QUESTER reprennent l'autre épicerie du bourg tenue par les soeurs SAVARY, qui était située près du forgeron DAUBER et de l'église. Elles sont pointées lors du dénombrement de 1962. Elles resteront épicières jusqu'en 1986.
Au village de Langle, dans les années 1960, Marguerite LE BARO, déjà épicière avant guerre, aidée de sa vieille tante Marie Louise LE GREGAM, tient l'épicerie située au 17 rue de Langle. "Les dernières années, l'épicerie était à l'enseigne SPAR" se souvient L. Le Doridour. "Elle cessera son activité au cours de l'année 1985. Elle y proposait de la mercerie, des fruits et des légumes, du vin," rajoute le Sinagot fin connaisseur de sa presqu'île.
Pendant quelques années, la rue de Langle comptait avec le café-épicerie "Chez Lucie" fermée vers 1955. Au 1 rue de Bellevue, la Café de la Pointe fut aussi un temps café-épicerie, tenu par Alice JACOB. Il ferma vers 1958. Tout comme l'épicerie de Margot toujours à Bellevue fermée vers 1963. L'arrivée des tournées des camions dépiciers ambulant a sans doute contribué à la réduction du nombre de cafés-épcieries.
Au village de Cadouarn, au 44 rue du Moulin, Marie LE FRANC, couturière en 1936, crée son épicerie-café en 1937 qu'elle tiendra jusqu'en jusqu'en 1972. "La partie à gauche de la maison, qu'elle détenait de sa mère, fut réhaussée d'un étage au début des années 1950 à l'emplacement d'un appentis. C'était son habitation et à droite son commerce de plain-pied" se souvient L. Le Doridour. Ensuite cette habitation restera comme café-débit de boissons.
Toujours à Cadouarn, Armanda LE GREGAM contina quelques années sa petite épicerie au n°3 rue des Algues. Noëmie DANET tenait une peite mercerie à Langle. Sur la presqu'île des femmes de pêcheurs étaient aussi des vendeuses de coquillages ou de crevettes, comme Célestine DANET ou Marie LE DORIDOUR.
Au bourg, Pascaline LE RAY part en semi-retraite. Elle cède l'épicerie du bourg mais conserve la vente de carburant. La pompe est déplacées rue de Bel-Air en face son logement. L'épicerie est reprise par Marius COSTA et Jocelyne JUBIN, épiciers charcutiers, puis Odette BRIERE.
A côté de ces "vraies" épiceries, pour rendre service à une population clairsemée dans ses villages, Séné compte encore avec des cafés-épiceries. En 1962, un café-épicerie à Kérarden est tenu par Mme LE DERF-M. Le GALLIC, à Montsarrac M. GIANNERINI tenait un café-épicerie; un autre à Kergrippe par M.QUESTER-Mme LE BIDRE; un autre encore à Cadouarn par M. LE MEITOUR.
Ce tissus d'épiceries et de café-épiciers etait complété par les tournées des commerçants des environs. Jean Richard se souvient : "à cette époque, la magasin de l'enseigne rennaise, l'Economique, située rue Saint-Vincent de Vannes, faisait des tournées avec une camionette dans le bourg et les villages de Séné".
Dans le film réalisé par Bernard MOISAN en 1964, on voit route de Nantes, une camionette COOP proposer son épicerie aux habitants.
Il y avait pour autant route de Nantes, à quelques pas de la station ANTAR, une épicerie qui deviendra ensuite un bar. A cet emplacement on trouve aujourd'hui le bâtiment Pôle Emploi. Non loin de là, la famille CORBEL-LE ROCH tenait son restaurant-bar-épicerie mitoyen de la station ESSO.
Un grand changement intervient en mai 1976. Séné accueille son premier supermarché à l'enseigne Intermarché. La patron du groupement, Jean-Pierre LE ROCH, a des liens familiaux avec la famille Corbel-Le-Roch qui tenait l'épicerie-auberge route de Nantes. Son cousin, Michel PENEL, qui deviendra conseiller municipal à Séné, est alors le directeur du magasin bien située entre la Route de Nantes et la rue du Verger, à l'emplacement du dépot de carburants de Pedrono.
En 1982, la Zone d'Activité du Poulfanc voit le jour. Le supermarché Intermarché déménage et accroit sa surface de ventes. A ses côtés les autres enseignes du groupement renforcent l'offre commerciale. On reconnait sur la photo aérienne daté d'avril 1985, à gauche, la construction de l'hotel du Rohu avec ses terrains de tennis. Le petite cube abrite le premier restaurant Restaumarché. Le long de l'avenue de Gelpolsheim, on devine l'emplacement de la station service.
Au bourg, Bernard SERAZIN reprend l'épicerie de Pascaline LERAY en 1972. Fin 1974, il démolit la vieille épicerie Janvier-Robino-Leray. Entre les mois de janvier et mai 1975, il reconstruit l'habitation telle qu'elle est encore aujourd'hui.. Dès 1974, il dispose d'un camion Peugeot rallongé avec une ouverture latérale.
"Je faisais des tournées et disposait dans mon camion, un Peugeot rallongé, pour la vente d'épicerie, de viande et de crèmerie. Une large offre pour me distinguer de mes concurrents. Car je n'étais pas seul pour visiter les villages de Séné. Il y avait le charcutier Le Magueresse de Vannes; le Familistère de la rue Thiers et la camion "L'Economique" de la rue Saint-Vincent. Je me suis gagné ma clientèle. J'avais une tournée du Bourg vers Montsarrac et une autre du bourg vers Port-Anna. Parmi mes clients, des clientes, pêcheuses à pied et je devais caler mes tournées sur les heures de la marée. Si la pêche avait été bonne, elles m'achètaient beaucoup. A partir de 1983, pendant la saison estivale, mon épouse tenait une épicerie à Sarzeau. Au total nous employons 25 personnes sur deux magasins. J'ai arrêté l'activité en 1993."
L'épicerie de M. SERAZIN résiste au développement de la grande distribution au Poulfanc. Elle adopte un temps le nom de SUPER MAG 56 pour contrer la création d'un centre comercial au bourg de Séné. Puis en juin 1989, l'enseigne VIVAL. L'activité cessera en 1993. De ces années à battre la campagne sinagotes, ce natif de Saint-Marcel, restera épris de notre commune. Il s'est installé à Port-Anna à la retraite. Son ancienne épicerie sera occupée par des restaurants successifs avant d'accuillir une agence immobilière.
L'arrivée de la Grande Distribution:
Séné, comme la France entière n'échappe pas au développement de la Grande Distribution. En février 1988, le nouveau Centre commercial des Lilas est créé place Penhoët à Séné. En octobre 1988, l'enseigne COMOD ouvre son magasin. Vers 1990, le centre commercial accueillera la boulangerie de Claude GERGAUD de Cariel et pendant quelques temps une poissonnerie.
Au Poulfanc, route de Nantes, à l'emplacement même de l'ancien Intermarché. le groupement Les Mousquetaires ouvre en juin 1993, un magasin de hard discount NETTO.
Son concurrent allemand, n'est pas en reste. Profitant d'une législation accomodante, l'enseigne de hard-discount, LIDL ouvre un magasin presque mitoyenne du NETTO en janvier 1994.
En lisière de Séné, un nouveau centre commercial est crée à Vannes dans le quartier de Tohannic qui accueile l'enseigne CHAMPION.
A la suite du rapprochement des Comptoirs Modernes avec le groupe Carrefour, le supermarché COMOD au bourg adopte l'enseigne SHOPI.
Plus tard, le groupe Carrefour, qui a fusionné avec son concurrent Promodès, rationnalise le nom de ses enseignes. Le supermarché Champion de Tohannic adopte le nom respectif de CARREFOUR Market et le SHOPI de Séné bourg prend le nom CARREFOUR contact en octobre 2011.
Le développement des commerces continue au Poulfanc, sur un axe très passant. En juin 2003, au Parc de Rohu, Route de Nantes, l'enseigne de produits surgelés PICARD ouvre un magasin à Séné.
Entre mai 2013 et avril 2014, Séné a compté même avec un U-DRIVE de l'enseigne SUPER-U.
En mai 2022, un nouveau supermarché "hard-discount" de l'enseigne allemande ALDI s'intalle route de Nantes dans l'extension de la ZAC du Poulfanc, dites Les Quais de Séné. Séné comptait alors 3 discouters: NETTO, LIDL et ALDI.
Les nouvelles formes de consommation:
En 2018, de nouvelles cellules commerciales sont disponibles au pied des nouveaux immeubles du quartier "Coeur de Poulfanc". Patrick RENARD ouvre un magasin spécialisé dans les produits surgelés BIO, LE RENARD GIVRE. Un bail sans doute élevé, l'absence de parking font que l'entreprise ferme au bout de 18 mois. A l'automne 2021, il sera remplacé par l'agence de la Caisse d'Epargne qui déménage du bourg vers la Route de Nantes.
Surfant sur l'engoument du "manger local", plusieurs agriculteurs et artisans ouvrent en 2019, l'enseigne LE LOCAL BIO au n°7 de la rue d'Alsace après avoir été un temps situé rue d'Irlande.
La zone d'activité du Poulfanc ne cessera de s'agrandir pour accueillir de nouveaux commerces. En avril 2017, un nouveau projet commercial "Les Quais de Séné" accueille ses premières enseignes dans de nouvelles cellules commerciales.
Ces dernières années des "épicerie" d'un nouveau genre se sont établies à Séné au Poulfanc,. Courant 2020, DAY by DAY avait ouvert près de la Banque populaire et proposait des produits en vrac, sans emballages, une nouvelle manière plus "écolo" de remplir ses placards. En janvier 2023, ce magasin fermait au Poulfanc.
Au 3 rue de Lorraine, en face les ateliers d'Emmaüs, la COOP des VENETES propose une nouvelle manière de consommer.
Depuis novembre 2022, Le Cellier d'Alba offre un choix d'épicerie fine sur la place Penhouët au bourg.
Pour autant, comme un peu partout ailleurs, l'essor des grandes surfaces a fatigué une part des consommateurs. Si des camions-magasins visitaient les villages de Séné après guerre, Séné a-t-elle accueilli des marchands ambulants qui dressaient leur étals sur la place du bourg? C'est à la rentrée 1995, qu'un marché extérieur voit ou revoit le jour à Séné. Il se tient Place Floresti. En avril 1998, on compte une édition le vendredi matin et le dimanche matin.
Le 30 avril 1999 a lieu le premier marché avec ses exposants proposant des produits BIO, le vendredi en fin d'après-midi.
A partir de 2003, une association est fondée et gère ce marché BIO désormais situé Place de l'Eglise.
En janvier 2023, la marché BIo de Séné fêtait un peu à l'avance ces 25 ans.
Demain, le nouveau quartier "Coeur de Poulfanc" forte de ses nouvelles populations pourrait accueillir Route de Nantes, un nouveau marché, à quelques pas de la Maison des Habitants?
Epicières à Séné dans l'entre deux guerres 2/3
5 Les épiceries à Séné dans l'entre deux guerres : (sources : dénombrements de 1921, 1926, 1931 et 1936)
Aux villages de Langle et Cadouarn
On retrouve à Cadouarn Marie Michelle SAVARY et son épicerie en 1921 et 1926. En 1931 et 1926 ses deux soeurs Anne et Perrine lui succèdent dans un commerce au bourg, "fuyant" sans doute la concurrence du "clan" LE GREGAM.
En effet, à Cadouarn et Langle les 2 épiceries sont gérées par des membres de la famille Le Gregam.
En1921, les soeurs, Marie Mélanie et Marie Louise LE GREGAM tiennent le commerce de Langle où elles font sans doute de la vente de toiles et tissus couplée à de l'épicerie. Elles sont à nouveau pointées à Langle en 1931.
En 1926, à Cadouarn, Marie Vincente PIERRE, âgé de 82 ans et sa nièce, Marie Anne LE GREGAM, tiennent une épicerie et vendent également du tissus aux marins pêcheurs et aux coutières.
En 1931, elle sont rejointes par leur petite nièce, Armanda Marie Josépèphe LE GREGAM encore présente avec sa tante en 1936.
En 1936, leur parente Marguerite LE BARO a repris l'épicerie de Langle à ses tantes. Elle est épaulée par ses cousines Marie LE GREGAM (née en 1878) et Marie Louise LE GREGAM (née en 1887). Marguerite conservera après guerre l'épicerie qui était située au 14 rue de Langle.
Vraisemblablement, il n'y a eu qu'une épicerie à Langle que les épicières de la famille PIERRE-LE GRGRAM-LE BARO ont occupé.
Au village du Ranquin :
Angèle NOBLANC; âgée de 58 ans, déjà pointée lors du dénombrement de 1901, a reouvert une épicerie en 1926.
Au village de Cariel :
Il dispose d'une boulangerie; on retrouve l'épicerie de Marie Françoise JOUANGUY en 1921.
En 1926, Marie Françoise JOUANGUY, âgée de 69 ans est épaulée par sa fille Mélanie JOUANGUY.
En 1936 Mme JOUANGUY est établie sur la village de Langle et n'est plus épicière.
Au village de Montsarrac :
Les soeurs Jeanne Marie LE GREGAM et Marie Louise LE GREGAM, cousines des Noblanc et LE GREGAM, sont épicières en 1921.
Au bourg de Séné :
En 1921, la vieille épicière Jeanne Louise JOUAN, âgée de 66 ans, célibataire, est encore épicière et s'occupe de sa petite nièce.
La famille Robino-Janvier a tissé sa toile. Jean Marie ROBINO est boucher; sa soeur Jeanne Marie ROBINO, dite "tante Bélie", est restauratrice, épaulée par une enfant de l'asssistance, Jeanne Suzanne BAUDERO; elle a logé le peintre André Mériel-Bussy. Son autre soeur, Anne Marie Françoise ROBINO, veuve de Guillaume JANVIER, âgée de 55 ans, épaulée d'une enfant de l'assistance, Madeleine LAURE, gère l'épicerie du bourg.
Cette situation perdure au bourg de Séné comme nous l'indique le dénombrement de 1926. Sur la photo ci-dessus, on reconnait devant l"épicerie "Janvier", le maire Ferdinant ROBERT qui porte un chapeau melon; un douanier reconnaissable à son uniforme avec une double rangée de boutons et bien sûr les commerçantes sur le perron et à la fenêtre. En 1937, l'épicerie "Janvier" sera reprise par Pascaline LE RAY.
En 1931 et 1936, les soeurs SAVARY sont épicières au bourg. Après guerre, leur commerce sera repris par les soeurs QUESTER.
D'autres "paires de soeurs" vont tenir une épicerie au bourg. Les soeurs NOBLANC sont sans doute mercières au bourg en 1931, alors que leurs cousines LE GREGAM sont épicières et le resteront également en 1936.
Le bourg de Kérarden compte quelques années avec Marie Mathurine GUEGAN [8/8/1878-7/3/1957], veuve de Jean Marie LE DERF, qui est cabaretière-épicière, jusqu'à son remariage le 1/2/1927 avec Théodore Mathurin Marie NOBLANC. Sa fille, Marie Anne LE DERF, tiendra également un café-épicerie dans les années 1960.
Au nord de Séné, à la Grenouillère :
En 1921, sur la route de Nantes, la famille CORBEL, originaire de Bignan est établie comme commerçante, et tient à la fois une épicerie et une auberge. Les villages du Versa, de la Grenouillère, de Saint Laurent Limur ou la Poussinière se développent. Le passage sur la route de Nantes amène des clients à l'épiceire-auberge qui se situait à l'emplacement de l'actuel restaurant L'Entre Deux.(La position des ouvertures et de la petite cour à gauche n'a pas changé).
Ils restent fidèles au quartier de Séné où on retrouve la famille de commerçants et restaurateurs en 1926, 1931, 1936.
Pendant la guerre de 39-45, l'approvisionnement des populations sera fortement perturbé. Sous l'Occupation, comme partout ailleurs les tickets de rationnement sont instaurés. Les pêcheurs de Séné atténuent les difficultés par leur prises de poissons tout comme les cultivateurs avec leurs producitons agricoles.
Epiceries, merceries, rouenneries 1/3
Au temps jadis, dans une société à la fois paysanne et maritime, on produit localement presque tout ce dont a besoin la communauté de cultivateurs, de paludiers et de pêcheurs : le blé pour le meunier; le sarrasin pour la bouillie; les volailles pour le potage dominical; le cochon et le sel pour la charcuterie; le choux et les légumes de saison au potager; poisson frais et crevettes à volonté. Quels sont les autres besoins?
1-Les premiers épiciers de Séné...
Le dénombrement de 1841, nous indique la présence de quelques commerces. Bien sûr les boulangers, un boucher, un marchand de tabac et un marchand de fruits comme le montre l'extrait ci-dessous.
Perrine CONAN, veuve de Guillaume LE FRANC, vient de perdre son second mari Louis NICOLAS dont elle eu une fille Jeanne Marie NICOLAS. A la mort de son père, Jean Joseph CONAN, elle accueille sa mère Louise EHANNO et déclare l'activité de marchande de fruits au bourg de Séné.
Cet extrait d'un acte de mariage de 1859 entre Jean Louis LE GREGAM, maître au petit cabotage et Rosalie EVENO, nous indique que la jeune mariée et sa mère Marie Jeanne COLENO sont épicières à Séné. Tout comme Marie Françoise EVENO, sa soeur, qui se marie le même jour, avec Sylvestre NOBLANC. [Lire Histoire des Noces]
Plus de 25 ans plus tard, l'annuaire du Morbihan de 1886, nous donne les noms des commerçants établis à Séné : un boucher, des boulangers, un briquetier, des marchands de tissus pour la voile des bateaux des pêcheurs et pour les nombreuses couturières de Séné qui confectiennet les habits de tous les jours et du dimanche. On ne s'étonnera pas de la présence de deux merceries qui vendent les boutons et le fil à coudre. On décompte également 3 épiceries et un négociant.
On retrouve la famille de Paul ROBIN, au dénombrement de 1886. Le négociant vend des légumes et des engrais à la Grenouillère. Que fait cette famille originaire de Poitiers à Séné?
Au bourg, on retrouve l'épicerie tenue par Rosalie EVENO, et son mari, Jean Louis LE GREGAM, désormais maître de cabotage , aidée par deux de ses filles, Marie Louise et Marie Rose.
Marie Anne LE GALLES, la soeur de l'ancien maire, Vincent Pierre LE GALLES, est mercière épaulée dans sa tâche par deux nièces, Marie Françoise NOBLANC et Marie Julienne LE GALLES.
Le village de Cadouarn compte avec deux commerçantes. Paterne GREGAM, épicière qui vend aussi des tissus (rouennerie) aux nombreux marins pêcheurs pour la confections des voiles rouges; c'est en quelque sorte l'ancêtre des voileries actuelles. Marie Vincente PIERRE, épicière, loge sa cousine Marie Anne LE GREGAM, répertoriée en lingère mais qui pourrait également vendre des tissus comme indiqué sur l'annuaire. Marie Vincente PIERRE a arrêté la pêche suite à la noyade de son père et de sa soeur en 1865.
Comparaison de l'annuaire et du dénombrement : il reste à identifier les merceries de M. Le Franc et S. Noblanc, l'épicerie de Veuve J. Noblanc.
Cinq ans plus tard, en 1891, le dénombrement de la population pointe plusieurs commerçants. Au bourg, une marchande de tissus, Jeanne Louise JOUAN, dont le nom est déjà répertorié dans l'annuaire de1886.
Toujours au bourg, on retrouve Jean Louis LE GREGAM qui vient de perdre son épouse Rosalie EVENO et sa fille Marie Rose. Il a pris l'épicerie en main, épaulé par ses filles Marie Louise et Marie Célina.
Quelques part au bourg, sa belle-soeur Marie Françoise EVENO et son mari, Sylvestre NOBLANC tiennent un commerce. Pas très loin d'eux, Anne DANET est "revendeuse".
A Cadouarn, Paterne GREGAM, âgé de 73 ans, tient toujours son commerce de tissus avec l'aide d'une jeune domestique.
Au dénombrement de 1901, on compte 9 familles d'épiciers à Séné et chaque gros village a son épicerie. Au bourg, l'officer du dénombrement fait figurer côte à côte 3 familles de commerçants aux activités complémentaires : Jeanne Louise JOUAN, épicière ou plutôt vendeuse de tissus et rouennerie; Marie Françoise EVENO, veuve de Sylvestre NOLBLANC est mercière; L'ancien maître de cabotage Jean Louis LE GREGAM, après 10 ans en tant qu'épicier, suite au décès de son épouse, Rosalie EVENO, déclare désormais l'activité d'ostréiculteur. Ses filles Marie Louise et Marie Celina ont repris l'épicerie de leur mère.
Toujours au bourg, les soeurs COLENO, cousines des EVENO? sont aussi épicières
Encore au bourg, Julienne GUYOT est épicière, activité qui sied à cette veuve avec 4 enfants sous son toit. Son aîné, épicier, Patern LE CORVEC deviendra maire de Séné. Après guerre, ce commerce, situé place de l'Eglise, ne sera plus qu'un café.
Egalement au bourg, Pierre ALLANO et sa seconde épouse Marie Louise SAVARY sont épiciers. Il reprendront la boucherie du bourg qui se situait place de l'Eglise.
Au village du Ranquin, Angèle NOBLANC est épicière;
Au village de Cadouarn, Marie Louise JOUANGUY est épicière;
Au village de Langle, Prudence NOBLANC est épicière;
Au village de Montsarrac, Louise LE DIGABEL, épouse en seconde noce de Jean LE ROUIC, est épicière dans ce gros village de Séné, où le port et les salines font vivre de nombreuses familles.
2-L'arrivée des épiciers "professionnels" :
En 1906, au village de Langle, on retrouve Prudence NOBLANC établie comme épicière; ce village de pêcheurs compte aussi avec l'épicerie de Marie Augustine LE BLOHIC.
En remontant vers le bourg, Marie Françoise JOUANGUY est épicière à Cariel. Il s'agit de la soeur de Marie Louise JOUANGUY qui a sans doute arrêté d'être épicière au décès de son second mari, Vincent DORIOL après 5 mois de vie commune...
C'est au bourg que l'on compte pas moins de 5 épicières. On retrouve Jeanne Louise JOUAN, âgée de 53 ans et épaulée par sa nièce.
Chez les Le Gregam-Eveno, il y a du changement. Le père Jean Louis LE GREGAM, âgé de 70 ans, a la double activité d'épicier et de cultivateur. Ces filles sont devenues couturières.
Car la concurrence entre épiciers est nombreuse au bourg. Aux côtés de Patern Marie LE CORVEC et de sa femme, Jeanne Louise SEVIN, qui deviendront mareyeurs après guerre, il semble que 2 épiciers plus "professionnels" se soient établis au bourg de Séné.
Hippolyte TABARY est déjà épicier à Noyalo, losqu'il se marie avec Marie Louisa LE DUC. C'est la soeur du soldat Joseph LE DUC, natif de Séné, Mort pour la France pêndant la 1ère Guerre Mondiale. Leurs enfants naitront à Sarzeau, où déjà TABARY était épicier. Cependant, les Tabary-Le-Duc laisseront leur épicerie au bout de quelques années, face à la concurence des Janvier-Robino et iront s'installer à Vannes comme nous l'indique l'extrait de sa fiche de matricule.
3-L'arrivée des Robino-Janvier du bourg :
Lors de son mariage en 1885 avec le marin Guillaume JANVIER, Anne Marie Françoise ROBINO est boulangère chez son père, installé à Montsarrac. Elle est allée sans doute aider sa tante Marie Louise LE DIGABEL qui est aubergiste-épicière à Montsarrac.
Au alentour de 1902-1905, Les Janvier-Robino reprennent la boucherie de Mathurin ALLANO au bourg, pour y ouvrir une épicérie. Sur cette vieille photo de famille, on reconnait la deventure de l'épicerie. La maison de pierres à gauche, était la maison Simon, qui sera détruite pour laisser place à la nouvelle mairie. Sur la carte postale ci-dessous, il s'agit du commerce à gauche au premier plan, avec une devanture.
Guillaume JANVIER est natif de Kerbors dans les Côtes du Nord. Son père Guillaume était marin sur les lignes transatlantiques. Il décèdera de la variole à l'hôpital BlaksWells de New-York, alors qu'il était embarqué sur le "Pereire". Quelles raisons poussèrent le jeune Guillaume à venir sur Séné? Est-il venu régulièrement au port de Montsarrac livrer des pains de soude? On en saura plus si on trouve sa fiche d'Inscrit Maritime. Au dénombrement de 1886, la jeune famille est présente au village de Montsarrac. Guillaume est marin au long cours.
4 Les épiciers avant la Grande Guerre
Lors du dénombrement de 1911, on retrouve au bourg l'épicerie de Jeanne Louise SEVIN, épouse de Patern CORVEC qui est cabaretier. La double activité cabaretier-épicier était assez fréquente.
Toujours au bourg, Jeanne Louise JOUAN déclare l'activité d'épicière. Elle semble ne plus vendre de tissus. Cette activité de rouennerie est désormais assumée Emeline Maria Angelina NOBLANC et sa soeur Marie Françoise Anastasie NOBLANC, cousines de Marie Célina LE GREGAM et Marie Zenaïde LE GREGAM qui continuent l'épicerie familiale.
D'autres cousines, Jeanne Marie LE GREGAM et Marie Louise LE GREGAM sont aussi épicières.
Jeanne Marie LE NEZET et sa jeune soeur Marie Vincente LE NEZET sont également à la tête d'une épicerie.
On aura noté que les épiceries, merceries et rouenneries sont surtout tenues par des femmes. Jeune, veuve ou mariées, le commerce est une activité féminine. Bien que ces commerces n'aient pas a priori de fonds de valeur, à part la valeur du stock, comme pour les fours des boulangers, il y a une "transmision" au sein des familles.
Au bourg, Anne Marie ROBINO, qui a perdu son mari Guillaume JANVIER en 1906, ajoute à son activité d'épicière, celle de rouennerie, vendeuse de tissus pour les voiles des bateaux.
Enfin sur Cadouarn, Marie SAVARY est également épicière.
Bientôt va éclater la guerre. La famille BOCHE de Bilherbon verra ses 6 garçons mobilisés dont 2 mourront au combat. Leur plus jeune frère était garçon épicier à Vannes avant d'être mobilisé avec la classe 1916.
Séné, fleurs, floriculteurs, fleuristes, flore
Wikipedia nous dit que la première boutique de fleuriste aurait été celle de Madame Prévost, ouverte au Palais-Royal à Paris en 1830. Dix ans plus tard une boutique de Lachaume ouvre rue de la Chaussée-d’Antin, puis en 1870 cette même boutique déménage au 10, rue Royale, où elle se trouve encore.
Un rapide examen de la presse ancienne numérisée par les archives du Morbihan montre qu'il existait à la fin du XIX°siècle des fleuristes à Vannes. Les actes d'état civil montrent ici ou là le mariage entre un homme et une fleuriste, preuve que dès son origine, cette activité fut occupée par des femmes. Pour les obsèques on allait alors chez le marbrier et le fleuriste. La Société d'Horticulture de Vannes encourageait les techniques horticoles. A Séné, on comptait des jardiniers auprès des riches propriétés de Limur, Poussinière, Boëdic, qui devaient produire des fleurs d'ornements. Il devait y avoir chez les maraichers du Pays de Vannes une production locale de fleurs, complétée déjà avant guerre grâce à des filières d'approvisonnement comme en témoigne cet encart publicitaire.
Avant guerre il existait une fleuriste Mme LE LAIT au 19 rue des Vierges à Vannes. Pour ce qui est à Séné, les dénombrements n'indiquent pas de boutique de fleuriste y compris en 1962. Il est vrai qu'acheter des fleurs, dans une commune rurale, n'était pas dans les habitudes de l'époque. Les Siangots allaient acheter leurs fleurs à Vannes à l'occasion des mariages, des enterrements ou du jours de Défunts (Toussaint). Plus tard, ils purent s'approvisionner à Séné chez André LE SOMMER paysagiste et pépiniériste installé au Poulfanc.
Le dénombrement de 1962, révèle qu'au Poulfanc, sur une parcelle qui deviendra le n°20 de la Route de Nantes, André LE SOMMER, est horticulteur depuis 1957 et emploie un jardinier fleuriste, dénommé Jean EVENNAS, natif de Surzur. C'est certainement le premier fleuriste de Séné. L'entrepreneur paysagiste, pépiniériste, produits des plants et des fleurs aux portes de Vannes.
Photo Famille Le Sommer 1962- 1964
En 1984, il fait paraitre dans le bulletin municipal cet encart publicitaire où on lit qu'il détient également un établissement à Sarzeau. Il prendra sa retratie en 198X et son terrain laissera palce à des logements. Son fils Patrick continue aujourd'hui l'activité à Sarzeau.
Plus tard, vers 1988, Les Jardins de Balgan reprendront le relais fe la floriculture et 'installeront au lieu-dit éponyme. Françoise et Ludovic GUITET proposent encore aujourd'hui des fleurs aux particuliers et aux professionnels.
Depuis janvier 1997, Séné compte également sur un 2° floriculteur, l'EARL FLEURS DU TEMPS de Nathalie CAUDAL, installée à Cressignan.
Si on voit que Séné a une "tradition" dans la production de fleurs, la première boutique dédiée à la vente de fleurs, un fleuriste, reste relativement récente. Le succès d'une boutique de fleuriste n'est pas évident...
En 1987, une fleuriste de Vannes, sous l'enseigne Interflora, prépare l'ouverture de sa nouvelle boutique en faisant paraitre une annonce dans le bulletin municipal. Le magasin doit se situer en face l'Intermarché, dans la ZAC du Poulfanc. A-t-il vu le jour?
On retrouve un autre fleuriste Interflora installé au n°14 de la Route de Nantes, bâtiment aujourd'hui occupé par le restaurant l'Escapade Italienne. Ie commerce ne durera pas longtemps de ce côté là de la Route de Nantes, dans le sens opposé aux sorties de la ville le soir et sans parking accessible.
En 1992, l'enquête réalisée par la commune pointe 3 fleuristes dont deux installés au Poulfanc : L'ECUREUIL JARDINER, rue d'Irlande et FLORALEMENT VOTRE Allée de Lorraine.Ces fleuristes mal situés non pas tenu longtemps.
Un autre fleuriste, LA RONDE DES FLEURS, s'était installé au n°50 de la Route de Nantes, en janvier 2003, mais l'affaires ne dura pas longtemps et la cellule commerciale laissa place à une restaurant turc.
Avant d'accueillir l'échoppe d'un maraîcher, le petit kiosque situé à côté de la boulangerie Le Bris, au n°47, accueillait un fleuriste,BOUQUET PLAISIR et LE KIOSQUE A FLEURS de Fabrice MIMAUD, installé en janvier 2009.
Cet axe très passant, a attiré un autre fleuriste au n°41 de la Route de Nantes, dans les anciens batiments du volailler, BIGGY. La boutique LE JARDIN DES FLEURS, passa en juillet 2005 sous la franchise LE BOUQUET NANTAIS qui était également présent au 9 Avenue de la Marne à Vannes. En mars 2013 ces deux boutiques furent reprises par Mme Elodie JAN-LAMY sous le nom BLANC BLEU REVES. Depuis une autre boutique fut ajoutée à Arradon.
Le développement de la zone commerciale du Poulfanc, l'accroissement du pouvoir d'achat des consommateurs, leur changement d'habitude et la baisse des prix des fleurs, ont permis le développement du métier de fleuriste, souvent tenu par des femmes.
En juin 2002, AU TOP DU BOUQUET s'installe Place d'Irlande en face la boulangerie La Huche à Pain. Ce fleuriste disparaitra, peut-être trop caché des automobilistes. Les fleuristes renaitrons sur l'avenue de Gelpolsheim.
Au Poulfanc, au n°12 de l'avenue de Gelpolsheim, Stéphane CLEMENT ouvrit une boutique à l'enseigne O2 FLEURS en février 2008. Il fut rejoint au n°8 de l'avenue Gelpolsheim, par la fleuriste Myriam LE BRESTEC, et sa boutique FLEURS & PASSION, en septembre 2013.
Le bourg de Séné, avec sa population en croissance accueillit son 1er fleuriste courant 1992.
En février 1995, changement. AUX FLEURS DU GOLFE, de David MELOIS, occupera pendant 25 ans le rez-de-chaussée de l'ancien Hotel du Golfe.
Courant 2020, M. Melois met son commerce en vente. Il est repris par Bruno CREQUER qui fait son ouverture le jour du 28 novembre 2020, date du déconfinement des commerces. Il conserve le même nom et adhère au groupement Interflora.
Dans les années 1980, la ville de Séné a mis en place avec le départment du Morbihan, un Concours des Maisons Fleuries, comme nous le rappelle cet extrait du bulletin municipal de septembre 1985. L'occasion de récompenser chaque année des Sinagots ayant la "main verte".
Maisons fleuries : Ce sont les villes qui organisent les concours maisons fleuries afin de récompenser les initiatives des habitants pour embellir leur lieu de vie. Le phénomène a commencé dans les années 1900 avec le développement du tourisme, les communes étant en concurrence pour être les plus accueillantes. Les règles sont très simples et ce type d’évènement se passe dans une ambiance conviviale et bon enfant. La participation est gratuite et réservée aux habitants qu’ils soient propriétaires ou locataires, excepté bien sûr les professionnels en jardinerie, les membres du conseil et les membres du jury ou leur famille.
Concours des villes et villages fleuris :
Le label « villes et villages fleuris », autrefois nommé concours, a été créé en 1959 en France pour promouvoir le fleurissement, le cadre de vie et les espaces verts. Originellement piloté par les services de l’État, sa coordination nationale en est assurée depuis 1972 par le Comité national pour le fleurissement de la France, rebaptisé Conseil national des villes et villages fleuris (CNVVF) en 2001. Il est ouvert à toutes les communes de France. Lorsqu'une commune s'engage dans la démarche, elle peut recevoir un niveau allant de 1 à 4 fleurs. Les niveaux de 1 à 3 fleurs sont désignés par le conseil régional qui peut sélectionner les communes susceptibles d'obtenir un niveau supérieur comme la quatrième fleur qui est attribuée par le conseil national.
En mai 2015, la municipalité érigeait fièrement le panneau Ville Fleurie obtenu à l'automne précédent. En 2017, elle obtenait sa 2° fleur, juste récompense pour une commune qui se distingue par un grand nombre de rues portant le nom d'une fleur!
Allée des Hortensias
Impasse des Coquelicots
Impasse des Cynelles
Impasse des Géraniums
Impasse des Giroflées
Impasse des Glaïeuls
Rue des Arums
Rue des Bleuets
Rue des Dahlias
Rue des Jonquilles
Rue des Lavandes
Rue des Lilas
Rue des Magnolias
Rue des Orchidées
Rue des Rosiers
Et pour parachever ce tour d'horizon floral de notre commune, on n'oubliera pas rappeller que son territoire possède une richesse botanique dont de très belles fleurs des champs.
Pour l'anecdote, le mot "séné" désigne également une espèce végétale aux vertus médicinale. Le séné (ou séné de Tinevelly), nom botanique, Senna alexandrina ou Cassia angustifolia, est un petit arbuste de la famille des légumineuses. Le séné est un arbuste dont les rameaux et les fleurs sont utilisés en phytothérapie pour lutter contre les problèmes de constipation. Puissant laxatif, le séné contient des principes actifs, comme les dérivés naturels de l'anthraquinone, qui favorisent l'action de la flore intestinale durant le transit.
Il existe même une expression dans la langue française selon Wikipedia :
« Je vous passe la casse. Passez-moi le séné », signifiant « Rendez-moi un service, je vous en rendrai un autre », tire son origine des espèces des genres Cassia (la casse) et Senna (le séné). Ou encore : Passez-moi la rhubarbe et je vous passerai le séné. Selon le Littré, la plante est citée par Molière dans le « Malade imaginaire » :
« Plus, du 25e, une bonne médecine purgative et corroborative, composée de casse récente avec séné levantin et autres, suivant l'ordonnance de M. Purgon, pour expulser et évacuer la bile de monsieur. [Molière, Le malade imaginaire]
En trouve-t-on sur la marché BIO de Séné?
Plus...
Le SUROIT, un bicentenaire au Poulfanc
Le nord de la commune a toujours été traversé d'est en ouest par une voie de circulation. Voie romaine puis route Royale, route nationale qui aujourd'hui Route de Nantes. Faubourg de Vannes, cet axe a de tout temps vu passé charrettes, voitures, camions et automobiles, autant de clients pour les auberges, charrons, garages et hoteliers (lire histoire des forgerons et des garagistes de Séné).
Sur cette vieille carte [1771-1785], un établissement est figuré à l'intersection de la route Royale et du chemin qui mène de Bohalgo à Cano et ensuite au bourg de Séné. Il s'agissait certaineemnt d'un relai de poste. Le descriptif que nous avons des bâtiment (voir vente ci-paèrs de 1877) montre une écurie attentante à une auberge. L'actuel Suroit aurait donc été un relais de poste à quelques lieues de Vannes.
Le cadastre napoléonnien de 1810 montre trois constructions, à l'intersection de ce qui deviendra la Route de Nantes et la rue du Poulfanc. Nous disposons du relevé du cadastre de 1845. A l'angle de la rue du Poulfanc et de la route de Nantes, dès cet époque, il y avait des bâtiments.
La confrontation de ces relevés du cadastre et la vue aérienne de l'Institut Géographique National, nous amène à dire que l'actuel bar Le Suroit, est une des plus vieux établissements de restauration de Séné, datant d'avant la Révolution.
Le dénombrement de 1841 nous livre le nom des premiers aubergistes qui tenaient ce lieu sur ce carrefour connu alors par le nom de "La Ville en Bois" : Jean Marie LAUTRAM et son épouse Louise GUYOT, emploient les beaux-parents et pas moins de 5 adultes, traduisant une grande fréquentation de l'établissement. Bien sûr la route apporte son flux de charettes mais aussi, la présence de la forge Tréhondat apporte de la clientèle pour laquelle on sert à boire et à manger. Les jours des Courses de Cano, le public emprunte ce carrefour qui conduit à l'hippodrome.
Dans les années 1860, Marie Angèle OLICHON de Séné [1840-6/12/1896] épouse Marc LE PAUTREMAT [19/2/1839 Surzur- 25/8/1876, ST-Léonard-Theix], forgeron. A la naissance de leur aîné, Pierre Marie LE PAUTREMAT (26/4/1867), elle indique être débitante à Saint-Léonard. Après le décès de son mari, elle épouse en seconde noces Pierre Marie TATARD dans les années 1875.
A la naissance François Henri (19/7/1878) lui déclare l'activité d'aubergiste et elle de débitante, tous deux résident au Poulfanc. Le dénombrement de 1886 nous présente cette famille recomposée établie au Poulfanc. Les Tatard ont repris l'auberge du Poulfanc sans doute plus fréquentée que celle de Saint-Léonard. Cette annonce notariale, lors de la succession Le Pautremat, donne une description de l'auberge. Les bâtiments ont encore de nos jours la même configuration.
Après le décès de Mme Olichon en 1896, l'auberge du Poulfanc est reprise par M. BAUDET et son épouse Anne Marie LE BRUN, comme nous l'indique l'extrait de naissance de leur aînée, Marie Joseph, née le 1/10/1897 à Séné.
Le dénombrement de 1901, nous confirme que les patrons de l'auberge sont Marc Marie BAUDET [3/1/1867 Ploeren - 16/7/1907 Séné] et son épouse Anne Marie LE BRUN [5/1/1875 Elven - ??]. Marc BAUDET décède à Séné et Mme LE BRUN se remarie à Séné le 13/1/1909 avec un chiffonnier de Lanfains (Côtes du Nord), installé à Séné avec sa mère veuve, Mme Béloeil et sa soeur Rosalie. Marc Louis RAULT [31/1/1881 - 29/5/1916] sera mobilisé et décèdera à Cumières pendant la guerre de 14-18. Son nom fut rajouté en 2018 au monument aux morts de Séné.
Le dénombrement de 1911, nous indique que l'auberge a changé de gérant. Françoise DUVAL [11/6/1872 - 8/6/1913 Séné], épouse de Louis Marie MARTIN [5/2/1866 Sulniac - ?] est cabaretière au Poulfanc. Après son décès, son mari sera aubergiste comme l'indique les dénombrements de 1921 et 1926. En 1921, il perdra tragiquement sa fille Marie Anastasie lors de la catastrophe des Batignoles.
Le dénombrement de 1926, l'auberge est tenue par Louis Marie MARTIN. Pierre Marie MORIO, le jeune forgeron mécanicien qui a repris la forge Tréhondart vit avec son épouse à l'auberge.(Lire article sur l'historie des forgerons) ainsi que Mme Beloeil, veuve Rault et sa fille, Rosalie.
L'explication nous est donné par Mme Michelle ROBIN, actuelle propriétaire des murs du SUROIT qui se rappelle que le batiment en retrait de la route était une écurie pour les chevaux des voyageurs. Cette généalogie nous amène à penser qu'avant guerre, la famille Rault confie la gérance de l'auberge à M. MARTIN et sa femme Mme DUVAL. M. MARTIN sera toujours aubergiste en 1921 et 1926.
Marie Françoise s'est mariée à Jean Baptiste ROBIN. Leur fils, également Jean Baptiste et son épouse ont géré l'auberge, plutôt un bistrot après guerre (1939-45). Par héritage, la bar a échu à leur fille Michelle ROBIN, épouse LENORMAND.
Après guerre, le bistrot est tenu par Jean Baptiste ROBIN et son épouse Mme Marie Louise BOTTEREL.
Après son décès, sa fille, Mme Michelle ROBIN continue quelques années à servir les clients. Dans les années 1960, la bar avait même un epompe à essence comme beaucoup sur la Route de Nantes (Lire Histoire des Garages).
Ensuite, le bar est géré par M. & Mme GUELO. Viendront à sa suite M. BERTOLOTTI puis PEDRONO, qui gère aussi l'époque le bar-tabac du bourg de Séné (Lire histoire des buralistes à Séné).
Depuis 1994, Mme Marie Louise LHEUREUX a ouvert un restaurant qui propose à une clientèle d'habitués, d'ouvriers et d'artisans, des repas le midi. Tenace, elle a réussi à conserver son lieu de travail...
En novembre 2019, la décision est tombée. Le bar-restaurant LE SUROIT ne sera pas démoli dans le cadre du réaménagement du quartier. Le plus ancien des café-restaurant de Séné peut témoigner encore du temps où charrettes, charrons et charretiers animaient la carrefour de la Ville en Bois..
Restaurants & hotels sinagots
HISTOIRE....et histoires de Séné. L'abbé LE ROCH aimait commencer par ces quelques mots, ces articles d'histoire locale qui paraissaient dans le bulletin partoissial, Le Sinagot. A côté de l'histoire de nos manoirs, des familles nobles de Séné, des Grandes Batailles, il y a aussi l'histoire des gens humbles, forgerons (lire article), boulangers (lires les articles) ou encore bouchers (lire l'article). Les restarateurs sont de cette trempe...
Le métier d'aubergiste ou de restaurateur ne sera pas confondu avec les activités de débit de vins (ou de cidre) et de cabatiers, que l'on trouve en grand nombre dans les dénombrements de notre commune de 1841 et jusqu'à l'entre-deux-guerres. On comprend le débit de boissons comme un lieu où l'on pouvait boire un verre de vin ou de cidre et se retrouver entre Sinagots dans les différents villages de Séné. Et effectivement, il y avait des débits un peu partout sur la commune. Le terme cabaretier et cabaretière coexiste avec celui de débitant. Dans ces commerces, on pouvait à la fois boire et manger une restauration sommaire. Insérés dans les villages et le bourg, ce n'étaient pas de vrais "restaurants". L'aubergiste, ajoutait au cabaretier la possibilité de se loger et sans doute de ce fait, une restauration plus soignée. l'ancêtre de l'hotel-restaurant.
1-Au village de Montsarrac
2-La presqu'île de Langle :
3-Le bourg de Séné :
4-La route de Nantes :
5-Autour du centre commercial Intermarché :
6-Sur la ZAC du Poulfanc :
1-Au village de Montsarrac :
Sur la seconde moitié du XIX° siècle, le village de Montsarrac eut une période d'essor démographique dû à la présence d'une usine d'extraction d'iode du varech, d'un port de pêche et de commerce inauguré à la Garenne et par la proximité des salines. Ces activités amenaient journaliers, paludiers, pêcheurs, marins et ouvriers de l'usine à iode, autant de clientèle pour des auberges.
Au dénombrment de 1886, on recense sur Montsarrac, trois aubergistes. Avec la fermeture de l'usine, l'activité du port ira décliante et les auberges disparaitront de Montsarrac...
2-La presqu'île de Langle :
Le Café de la Terrasse deviendra une école
Avec la création de la cale de Barrarach, le développement des Régates de Conleau et de l'activité de passeur (lire histoire de Conleau et des Passeurs), à la fin du XIX° siècle , la pointe de Bellevue est devenue un lieu touristique.
En 1898-99, M. CAYRE et son épouse Mme BOYER, négociants rue du Roulage à Vannes, achètent un terrain à Bellevue et y font construire un café-restaurant qui prend le nom de "Café de la Terrasse".
Le nom du premier gérant nous est donné au dénombrement de 1901. Simon GILBERT, cuisinier de métier et son épouse Louise KERHELLO, cabaretière. En 1906, Claire Lucie GERARD [1847 Fougères, 1916 Paris], âgée de 60 ans, a réouvert le Café de la Terrasse.
La restauratrice âgée ne tient pas le Café de la Terrasse longtemps. .
Le 19/7/1906, Euphrasie Léontine MORIO [17/6/1885 Montsarac-9/1/1957 Pau], mariée à Séné depuis le 26/7/1905 avec Jean Vincent Brice DOURS accouche d'une fille et déclare avec son mari la profession de restaurateur. La fiche de matricule du père DOURS nous indique que ce Gascon est allé travailler à Paris comme garçon café, puis comme liquoriste. Il vient travailler à Vannes, précisément à Conleau et on pense qu'il fut recruté par Jean Marie LAPORTE , propriétaire de l'île de Conleau pour travailler au Grand Café. C'est là qu'il connait son épouse et ensuite ils s'établissent à Langle où naissent leurs 4 enfants, Jeanne puis Noël le 27/7/1907 et de leur fille Francine le 27/8/1908. Leur dernier enfant sinagot, Guy DOURS [2/3/1911-16/1/1989] nait à Barrarach. Il sera résistant pendant la guerre au sein des FFI. Ensuite, les époux Douars ont laissé l'ancien Café de la Terrasse qui va devenir l'école de Langle.
Pendant une douzaine d'années, le Café de la Terrasse sera un lieu couru des Vannetais qui franchissent le goulet de Conleau, et s'installent près de la patache des douaniers à Bellevue les jours de Régates, ou qui empruntent la barque du passeur pour une excursion en terre sinagote les dimanches après la messe... En 1912, le café, qui a sans doute arrêté son activité, est vendu à la commune pour y installer la toute première école de Langle .
Le 1er restaurant de Bellevue deviendra un café
Après la Première Guerre Mondiale, l'attrait de Conleau, les courses des Régates génèrent la présence de clients sans quoi, point de restaurant.
Au dénombrement de 1921, Constantin DOUARD et son fils aîné Auguste déclarent la profession de cuisinier à Séné. On a bien a faire à une famille de "vrais" restaurateurs où l'épouse Louise Marie HERSTER dirige aussi le restaurant. Le Café de la Terrasse a été vendu à la commune et est devenu l'Ecole de Langle. Où se situait donc cet autre restaurant?
La fiche de matricule de Constantin Emile Moïse DOUARD, né le 26/12/1874 à La Colombe (Loir et Cher), domicilié chez ses parents à Orléans (Loiret), nous indique qu'il s'est engagé dans la marine pendant 5 ans de 1892 à 1897 où il participe à la campagne au Dahomey (actuel Bénin). A son retour à terre, il épouse à Paris, le 19/04/1898, Louise Marianne HERLSTER, née à Paris le 16/6/1879, dont le père est hôtelier au 18 avenue de Saint Ouen à Paris.
La succession des localités déclarées aux Autorités Militaires permet de dater l'arrivée de Constantin DOUARD à Vannes en janvier 1906 où il est logé à l'Hôtel du Commerce. Cet hotel appartient-il déjà à Henri MENARD qui en sera le patron avant de devenir maire de Séné en 1929.
Il fait ensuite venir sa famille à Vannes qui lors du dénombrement de 1906 est pointée rue des Chanoines à Vannes. La famille s'agrandit avec l'arrivée de Louis Julien DOUARD [8/4/1910 Vannes-2/07/1951 Vannes].
Constantin est mobilisé à partir du 5 mars 1915 et réformé le 5 mai 1917 à cause d'une néphrite chronique hydropigène avec des oedèmes permanant dans les jambes, sans que l'on sache si cette maladie fut contractée pendant ces années de guerre.
De retour du front, Constantin DOUARD ouvre où reprends un restaurant à Bellevue à Séné. Il décède de maladie le 1er juin 1921 en son domicile à Bellevue. Son épouse est contrainte de céder le fonds de commerce comme l'indique cette annonce légale.
En 1924, Désirée Louise ROLAND, est cuisinière à Bellevue lorqu'elle annonce ses fiancailles avec Joseph ALLANIOUX. Celui-ci éconduit la tuera le 6 novembre 1924.
En 1926, Augustin François GAUCHER et Pélagie Joséphine LE GUEN, qui ont racheté le restaurant des Douard, sont pointés lors du dénombrement. Lui, est natif de Lorris dans le Loiret (30/8/1877) et elle de Ploeren (19/01/1880). La ville de naissance de leur enfant Henriette montre que ces commerçants, sont mobiles au gré de leur activité.
En mars 1928, M. Gaucher cède à son tour son établissement à Célestin LOISEAU [21/8/1891-19/3/1973] marié depuis le 30/12/1924 à Marguerite LE REBOURS [30/1/1901 - 29/04/1961]. Le début de la voiture, les régates désormais sur Port-Navalo, l'attrait touristique de Bellevue s'est amoindri...Le nouveau établissement devient un simple café et en 1936, Célestin LOISEAU déclare le métier de débitant. Sa nièce Irène LE BARO travaille à ses côtés.
Maryse NOBLANC se souvient:"mon grand-oncle Célestin tenait un débit situé dans la dernière maison à droite en descendant la rue qui mène à Port-Anna."
Ce café connu des anciens Sinagots comme le Café de la Pointe était donc le siège du 1er restaurant qu'a connu la presqu'île de Langle au début du siècle dernier. Sur cette photo, on reconnait debout devant la porte principale, Marguerite LE REBOURS et assis sur une chaise au prmeier plan, l'artiste peintre BOISECQ.
La Café de la Pointe cessera son activité en 19XX. Le café a été fortement remodelé et sur son toit trone une décoration représentant un bateau sinagot. Une nouvelle maison a été ajoutée sur son flanc gauche.
La café deviendra le restaurant de Bellevue
Il faudra attendre la construction de Port-Anna dans les annnées 1950 pour que la pointe de la presqu'île retrouve un regain d'activité dans la restauration.
Parmi les nombreux cafés de la presqu'ile, Jeanne LE GREGAM, femme de pêcheur, tient un débit. En 1892, elle reçoit sa plaque qui est la licence n°IV dans le Morbihan. L'état déploie son contrôle sur les débits d'alcool...Après son décès, son mari Guillaume DANET, pêcheur en retraite, tient le bistrot avec l'aide de sa fille, Célestine DANET dite "Titine", qui déclare la profession de commerçante en 1962. Elle tiendra le café de La Bellevue jusqu'à ses vieux jours.
Sans enfant, à son décès, le fonds échoie à son neveu René Jean JACOB dont le père Alexandre Jean périt en mer en 1932. Installée à Caen, la famille revient sur Séné. Léa son épouse tient le café car son époux continue à naviguer.
René JACOB et son épouse, Léa, ajoutent la dégustation d'huîtres à la vente de boissons et de crêpes. En 1980, son établissement passe à la télé. L'abbé Le Roch, recteur médiatique de Séné, réussit en effet à faire venir FR3, la chaine de télévision régionale, pour un reportage sur les derniers marins sinagots.
En 1985, Réné passe la main à son fils, Philippe JACOB, cuisinier de profession, qui avec sa femme transforment le café en restaurant. En 1994, le rez-de-chaussée est transformé. Une salle de 120m² est créée.
A sa retaite en 2020, La Bellevue a été reprise par deux nouveaux propriétaires, Mathieu BOUCQ et Nicolas PEAU. Leur établissement propose de se restaurer avec une très belle vue sur le Golfe du Morbihan et l'île de Boëdic.
Du food-truck à Ty-Anna
Sur le Port ou près de la cale de Barrarach, aucun restaurant ne s'est établi, malgré la passage de promeneurs ou l'activité nautique. Dans les années 2000, un "food-truck", surnommé par les Sinagots, "la cabanne", tenu par Wanda et Frédéric KERBARTH, s'installait en saison pour offrir une "petite" restauration aux promeneurs.
Depuis 2019, Ty ANNA, la "Maison du Port" dispose d'un restaurant à Port-Anna , géré par la société NéoRestauration dont la particularité est de favoriser l'insertion professionnelle.
3-Le bourg de Séné :
Dans un commune peuplée de pêcheurs et d'agriculteurs où l'épouse au foyer s'occupe des enfants et de la cuisine, les occasions sont rares d'aller au restaurant. Toutefois, les noces sont de vrais moments de convivialité pour les Sinagots (lire article sur les noces) mais souvent organisées dans une ferme par la famille... Au début du XX° siècle les commerçants Robino et Allano, qui tiennent des boucheries et épiceries au bourg de Séné se lancent - dirait-on aujourd'hui - dans du "traiteur évènementiel" pour les jours de noces. N'ont-ils pas le mets le plus apprécié pour les fêtes : la viande!
En 1906, Mathurine LE DIGABEL est aubergiste au bourg, son aînée Jeanne Marie ROBINO est servante et son fils, Joseph Marie ROBINO est boucher. Ces activités de boucherie-restauration-café se cotoient.
Après la Grande Guerre, Jeanne Marie ROBINO déclare le métier de restauratrice. Plusieurs jeunes mariés se retrouvent "chez les Robino" pour célébrer leur repas de noces. Ce n'est que bien plus tard que de "vrais" restaurants vont éclore dans le bourg de Séné.
Au n°6 de la Place de l'Eglise la vieille boucherie Allano laissera place à l'Hotel du Golfe au début des années 1960 qui propose alors gite et couvert à ses hôtes. Il semble qu'il fut le premier vrai restaurant d'après-guerre. Il sera successivement tenu par M. Guillonnet, M. Leray et Danet dans les années 1985, avant de laisser place à un fleuriste.
Au n°4 de la Place de l'Eglise, la batisse devint communale et abrita un temps la Poste et les Soeurs des Filles du Saint-Esprit...Vers 1992, la commune loua la batisse à un restaurateur niçois qui ouvrit une pizzeria, LE PINOCCHIO.
2-3 ans plus tard, la mairie vendit la batisse à deux cuisiniers Mario LE PESQUER et Jean Luc MORICE qui la mirent aux normes d'un vrai restaurant, l'ASSIETTE SINAGOTE. Le restaurant fut reprise par Stéphane et Isabelle EZANNO en juillet 2005 pendant 1-2 ans.
Depuis 2008, Ludovic et Magali BOUCHET gèrent le restaurant AR GOUELENN.
Au n°5, à l'emplacement de l'ancienne boucherie Hervio (lire article sur les bouchers) le dernier boucher, Marcel BOISSON laissera place à un traiteur, "Les Mets en Bouche" puis le batiment sera acheté par la mairie pour le louer à un restaurateur, Sylvie SELIGOUR qui a ouvert une crêperie salon de thé, l'AVEL BRAS.
Ce commerce prend un nouvel envol au printemps 2022. Un nouveau bail en fait une vraie crêperie forte de 40 couverts.
Au n°2 de la Place de la Mairie (place de la Fraternité) là où jadis était l'épicerie Janvier mitoyenne du café, avant que ne s'installe l'agence immobilière, entre 1998-2000, il y avait un restaurant, LES VOILES ROUGES de Fabrice ROZELIER. Il succédait à une crêperie, snack, salon de thé, LE PARADISIER ouvert en novembre 1994.
Avec le percement de la place Floresti et la création du centre commercial des Lilas, sur la nouvelle place Penhoêt, des cellules commerciales accueillirent de nouvelles activités. Ce n'est que récemment, que le site accueille de la petite restauration, avec PRESTIGE DÖNER, qui offre de la restauration turque et des kebabs.
En s'éloignant du bourg par la rue des Ecoles, on arrive au Purgatoire et au quartier du Goah Ver. Le percement de l'avenue Donnegal renforça le trafic sur cette voie et la visibilité propice à l'établissement d'un commerce.
Dans les années 1970, M. CAPELLE et sa femme Mme FICHEPOIL ouvrirent la TAVERNE SINAGOTE dans de vieilles écuries réaménagées. Ils quitèrent le Goah Ver en 1991 et transférèrent leur restaurant au n°18 de la rue du Verger. En 1989, Eric NATTIER et son épouse ouvrirent à la même adresse, le CAPUCIN GOURMAND. En 1999, celui-ci émigra sur Trefflean.
Quelque temps plus tard, rue du Verger, un autre établissement, LA CASE, proposait restauration et karaoké. Il occupait la partie sud donnant rue du Verger, d'un grand bâtiment qui donnait également route de Nantes, au nord. Ce bâtiment à l'origine fut construit pour un élevage de volaille dans les années 1950-60 qui fut transformé en boucherie industrielle de découpe de volailles.
Au Goah Ver, en 1998, Marinka et Gilbert LE BROC récupérèrent les locaux de la Taverne Sinagotes et ouvrirent la CREPERIE DU GOAH VER jusqu'en mars 2011, quand l'établissement fut repris par Katia et Yann KERISIT jusqu'en 2016.
Depuis octobre 2016, Marinka et Gilbert LE BROC gèrent la CREPERIE DU POULFANC. Pour compléter ce panaroma des crêperies sinagotes (Avel Bras, Goah Ver, Poulfanc) il a existé de 1997 à 2003 une crêperie près de l'hippodrome de Cano tenue par M. & Mme POULIGNY.
NB : il a existé dans les années 1970-80, L'OASIS, restaurant oriental établi à Moustérian qui pris vers décembre 2005 le nom LE SAHARA.
A Kergrippe on a également compté sur l'établissement LE ZOCALO qui ouvrit, selon le bulletin municpal, à l'automne 1995.
Au cours de lété 2024, une nouvelleforme de restauration fit son apparition à Séné :un distributeur à pizza fut installé sur la parcelle du garage de Kergrippe.
4- La route de Nantes :
En 1964, Bertrand MOISAN filme le Pays Sinagot et la route de Nantes. Près de la station service "La Grenouillère", on devine un commerce avec garée devant une 4CV. Au n°31 de la Route de Nantes Jeanne LE ROCH, épouse PENEL, qui disposait des terres agricoles derrière la route de Nantes, tenait le restaurant LA GRENOUILLERE qui gardera ce nom au moins jusqu'en juin 1992, comme l'atteste cet extrait du bulletin municipal.
Plus tard, il changera de nom pour "LE PRE VERT". Cet autre extrait du bulletin municpal daté d'avril 2000, nous donne les noms des deux associés qui reprirent le fonds de commerce, Alain SIMON et Gilles CHEVALIER.
Il fut repris entre 2003 et 2009 par M. & Mme BERLAND, SARL COUBERT.
En avril 2009, une nouvelle équipe conduite par Anaïs DALINO, lance LE BISTROT jusqu'en avril 2018.
Depuis la société NEO Restauration a ouvert L'ENTRE DEUX, restaurant avec terrasse dont la particularité est de favoriser l'insection professionnelle. Il cessera son activité en 2023.
Non loin de là, au n°14 il s'etait installé un restaurant proposant du snacking italien, L'ESCAPADE ITALIENNE, qui fut géré de mai 2012 à mai 2019 par Thomas SALESSES. Il a été repris depuis septembre 2019 par MM. DECHERY et FRANCOIS qui continuent à proposer des pizza à emporter et de la petite restauration italienne.
Ce n°14 de la Route de nantes comprend 3 cellules commerciales. Dans le garage, avant le restaurant italien il y avait un fleuriste qui s'était installé. Avant la gamazin de robe et cosutmes de mariés, il y avait un bar-billard, LE 147 de Nicolas KERMORVANT, qui proposait alors des jeux de billard. (Le 147 était précedemment établi au n°8 Place d'Irlande). A ce même n°14, on a connue un garage spécialisé dans les motos existait avant le billard et un magazin de revetemens de sols Les Sols Vannetais d'Ange SERAZIN, l'ancien propriétaire des murs.
Aujourd'hui, ce grand local est occupé par la magasin de costumes et robes de mariage, d'abord sous l'enseigne PRONUPTIA et désormais sous le nom de MARIELLA.
En contuant vers le Poulfanc, on ne peut pas ne pas voir le restaurant asiatique WAN SHENG au n°41 de la Route de Nantes qui existe depuis juin 2009. On peut s'étonner de voir là un très grand bâtiment, qui ressemble plus à un hangar, à un entrepôt qu'à un bâtiment commercial..Dans les années 1960 il fut occupé par un abattoir de volailles et ensuite l'atelier de découpe BIGGY. [lire histoire des bouchers de Séné]. Avant d'être un restaurant chinois, le local fut occupé par un marchnad de véhicules d'occasion et ensuite un marchand de meubles asiatiques.
La route de Nantes, ancienne route nationale 165, a été de tout temps très fréquentée pour quitter Vannes vers Nantes ou pour parvenir à la prefecture du Morbihan. Après guerre, avec l'essor des transports, de nombreux garages se sont installés ainsi que des stations services (lire Histoire des garages). En toute logique, Lucien PENRU établit un hotel-restaurant au Poulfanc [lire histoire des routiers]. L'établissement devint rapidement un débit de tabac (lire histoire des buralistes), activité complémentaire d'hotelier, cafetier et de restaurateur. Le batiment a été plusieurs fois remodelé. L'activité de restauration est abandonnée en 19xx pour renaitre quelques temps plus tard avec un établissement qui proposait du snacking, AU RAPIDO, puis LA TARTINERIE ouvert en juillet 2005.
En poursuivant la route de Nantes vers le Poulfanc, on arrive sur le SUROIT, restaurant vieux de plus de 200 ans. De l'autre côté de la route, dans les années 80-90, une parcelle de terrain fut aménagée pour accueillir le "Pärc du Rohu", petite zone d'activités commerciales.
Cette zone accueillit l'hotel LE ROHU, qui proposait bien un accès à des terrains de tennis et une offre moderne pour l'époque qui lui valait 2 étoiles. En juin 1989, la gérante est Michèle LE NORMAND. Toutefois, son positionnement en zone commerciale, lui fit perdre de son éclat et aujourd'hui l'hotel s'est spécialisé dans l'accueil de personnes en attente de titre de séjour. Sur la photo ci-après, on voit la publicité de l'hotel, la mention des cours de tenns. En premier plan, le terrain qui accueillera le fast-food Mac Donald's.
Quelques années plus tard, un bâtiment le long de la route de Nantes vint occupé les terrains de tennis. Sur ces nouvelles cellules commerciales du "Parc du Rohu", des banques et des commerces, et plusieurs restaurants surent su tirer profit de la "vitrine" qu'offre la Route de Nantes.
Au n°52, LE CLOS MATHILDA, de Catherine et Jacky FORGEARD a succédé en octobre 2017 à la franchise SUBWAY qui faisait suite à un autre restaurant le CAP FAIM, de Didier et Sylvie FAYET, inauguré en janvier 2003.
Au n°50, le KEBAB DELICE existe depuis décembre 2005 et fut crée par M. GUZEL. Après un an d'activité, il chandea de propriétaire. En mars 2020, il déménage au n°3 Place d'Irlande, près de la Huche à Pain.
Mais l'enseigne le plus importante est bien la fast-food Mc DONALD'S qui ouvrit à Séné au n°61 de la Route de Nantes en octobre 2002, à l'initiative de son premier directeur Alexis VINOUZE. L'établissement fut inauguré en présence du maire de l'époque, Patrick SALIC.
Près du rond-point du Poulfanc, la nouvelle zone commerciale les Quais qui succéda à la scierie LEGAL, permis à l'enseigne AU BUREAU d'ouvrir un bar-brasserie au n°69 de le Route de Nantes, dont le premier gérant fut Olivier RENARD.
5- Autour de l'Intermarché :
Dans les années 1980, la ZAC du Poulfanc prend forme. L'intermarché, installé rue du Verger, à l'emplacement actuel du NETTO, est transféré au Poulfanc. Dès ses débuts , cette grande surface du groupement Les Mousquetaires, est accompagnée d'un restaurant RESTAUMARCHE. En juin 1989, il est géré par Mme Le Roch. Plusieurs gérants se succèdent ensuite et en 1990, le restaurant est repris par Annick et Michel MENAGE qui relancent l'affaire. Leur fils Arnaud MENAGE leur succèdera en 2010. La nouvelle ZAC dispose alors d'une première station service STATIONMARCHE.
Par la suite la zonne comerciale est remodelée et s'agrandit pour accueillir un VETIMARCHE.
Au fur et à mesure de son développement au Poulfanc, des établissements de restauration viennent s'implanter auprès du supermarché. Parmi ces restraurants, le snack-bar AU SINAGOT restera fidèle à son nom et à ce type de restauration dans la galerie marchande de l'Intermarché. Créé par M. et Mme MENAGE, en juin 1989, le gérant en est Julien LE ROCH.
Les premiers établissements furent la creperie AUX TROIS SABOTS, géré par Martine LE MORILLON, la TAVERNE DE MEABAN crée par Jean François SARAZIN et la pizzéria LE RIALTO.
Ces restaurants évoluèrent respectivement en crêperie LES IDOLES (ouverture automne 1994), en AUBERGE DU SOLEIL, ouvert à l'été 1997, qui fut le premier restaurant "gastronomique" sur Séné. La pizzéria LE RIALTO devint LA TONNELLE puis LA BELLA VITA.
La pizzéria LA BELLA VITA crée en avril 1995 par M. Mansouza, est aujourd'hui géré par Franck MALETTE, complète l'offre de restauration italienne.
En 2006, un autre restaurant gastronomie lui succédait. LE PUITS DES SAVEURS d'Emmanuel et Carole MONNIER sera inscrit, en 2015, au BIB Gourmand du Guide Michelin.
Entre 2010 et 2012, le "Restaumarché" est remplacé par UN AMOUR DE POMME DE TERRE qui ne tient pas. L'établisement devient ensuite le CAFE COMPTOIR de Jean Pierre ROLLAND, repris au 1er juillet 2019 par l'équipe de M. LANNAY. En janvier 2020, Laurent MARD et Manuella DERENNES ouvre une trattoria "LM" à la place du Puis des Saveurs
6-Sur la ZAC du Poulfanc :
La ZAC du Poulfanc a été dessinée à l'origine de part et d'autre de l'avenue de Gelpolsheim. Sur ce quartier avec le temps quelques parcelles occupées par des artisans, ont laissé peu à peu la place à des commerces, parmi lesquels des restaurants.
Tenir un restaurant est chose difficille, une alchimie entre un type de cuisine, un emplacement, et une gestion au quotidien. Au Poulfanc, le renouvellement des restruant en est un exemple. On retrouve sur le bulletin municipal en 1992, une enquete sur les commerces et y figureles restaurant LA TONNELLE et LA REGALLETE, restant à localiser.
N°28 rue des Vosges : Cette emplacement est bien situé avec des places de parking et une visibilité sur l'avenue de Gelpolsheim. Cet encart publicitaire paru dans le bulletin municpal permet de dater l'ouverture du restaurant LE TIRAGLE D'OR autour de 1991. En juin 1989 son gérant est Gérard LE PENNEC.C'est sans doute le plus vieux restaurant sur ce côté-ci de la ZAC. L'établissement a simplifié son nom en LE TRIANGLE en 19XX. Après avoir été géré pendant 17 ans par Jean Claude SIMON, il a été repris en février 2018 par Yannick & Angelique CARIOU. [rechercher précédents propriétaires].
N°1 rue d'Alsace : Profitant également d'une belle exposition sur la rue de Gelpolsheim, PIZZA'KL ouvre à lété 2006 une pizzéria au Poulfanc. celle-ci sera reprise par PIZZA DE RHUYS.
Ce restaurant n'est pas le première pizzéria installée de ce côté-ci du Poulfanc. Il existait en 1993 LA PIZZERIA SUEDOISE derrière l'actuelle boulangerie, La Huche à Pain.
N°7 Place d'Irlande : à cette adresse se sont succédés LE POTE AU FEU, qui dénénagea au 7bis Rue d'Alsace et laissa cet espace commercial en août 2017 au KARIBOU MAYOTTE, de Niksi et Soilina BE, qui pendant deux ans ont proposé de la cuisine originaire du 101ème département français, Mayotte.
Le local est occupé depuis septembre 2019 par LES TOQUES DU BOCAL, qui propose de la cuisine végétarienne.
N°3 Place d'Irlande : L'ANNEXE installé en décembre 2009 a laissé place à COTE KEBAB.
N°12 Place d'Irande : Comme nous l'indique cet extrait du bulletin munipal, qui dans la rubrique "Bienvenue" rendait compte des ouverture d'entreprises à Séné, en décembre 1996, un restaurant CHEZ YOLANDE ouvrait. Il remplaçait à cet adrersse LE MARRAKECH, ouvert en novembre 1994. Deux ans plus tard, en avril 1998, à la même adresse on trouvait LE BORDEAUX de M. CLEMENT. Pendant quelques années, la profession organisait la Fête de la Cuisine pour habituer les gens à fréquenter les restaurants...
N°18 Rue d'Irlande : depuis aout 2005, un restaurant AU PANIER GOURMAND, crée par Mme LUSTEAU propose de la restauration rapide. Il a été repris en 2019 par Mme PAVY.
Après avori été "relooké", il fermera ses portes pour être remplacé en juin 2023 par un restaurant thaïlandais, le TUKI Thaï, déjà présent à Lorient.
Rue Marcel Gestel : le tout premier restaurant asiatique sur Séné semble avoir été LE DYNASTIE géré par M. Tek PHOU qui fin 2008 était installé rue Marcel Gestel. En aout 2011, il fut remplacé par le GENGIS KHAN, qui proposait des spécialités de Mongolie. Il a été depuis remplacé par un bar à bière V&B.
N°24 rue des Vosges : Marinka & Gilbert LE BROC, qui avait géré une crêperie au bourg de Séné, ont ouvert la CREPERIE DU POULFANC en novembre 2016.
N°23 rue d'Alsace : un peu plus à l'écart du flux de voitures, la boulangerie Breizh Bakery Friend a ouvert un restaurant attennant, LE GUSTAMA en 2019.
N°9 Rue de Lorraine : si on s'aventure au fond de la zone arisanale du Poulfanc, on ne peut pas manquer le restaurant de Mme Corinne CRETEAU, le RELAIS DE TY LAE qui dispose d'un grand parking. Il acceuillle par un accès à la route de Nantes, de nombreux artisans et routiers qui peuvent djeuner le midi avec une formule économique. TY lAE succède à LA SALICORNE qui existait en ces lieux déjà en 1991. En juin 1989 son gérant était Lucien CUEILLAUT.
Au N°2 rue de Lorraine en novembre 1994 ouvrait le SOLEIL D'ISTANBUL, restaurant de spécialités turques qui ne dura pas lontemps...
Lire aussi l'Histoire du restaurant à Saint-Léonard, celle du SUROIT et l'histoire des Routiers de Séné avec l'Hotel-Restaurant Penru.
Les moulins Sinagots, par l'Abbé LE ROCH
LES MOULINS SINAGOTS
LE PAYS SINAGOT! ...Essayons, dans ce chapitre, de faire revivre un metier qui a disparu, non seulement de Séné, mais de presque tout le Pays Vannetais : LE MEUNIER ...
On trouvait, il y a quelques dizaines d'années, des moulins à farine dans toute la région: moulins à marée de Bomper (BADEN ), du BONO, ... Moulins sur ruisseaux et étangs (GRANDCHAMP ), sur LE SAL en PLOUGOUMELEN, ... moulins à vent de la PRESQU'ILE de RHUYS et à L'ILE D'ARZ ( deux moulins). Séné possédait au début du siècle deux moulins, le MOULIN de CADOUARN, moulin à vent et le MOULIN de CANTIZAC, moulin à marée avec ruisseau et étang.
Voici ce que nous avons pu recueillir sur ces deux moulins...
LE MOULIN de CADOUARN
De ce moulin, toute trace a disparu, mais dans les mémoires des Anciens de Séné, sont restés gravés quelques vieux souvenirs, datant des années 1890-1900.
Le moulin de Cadouarn devait avoir fière allure sur la butte, près du calvaire (encore existant) . Il eut comme meunier Mr. GAREC. Celui¬ci débuta au Moulin de Kernoël, à l'Ile d'Arz. Il eut comme première femme une Ildaraise. A la mort de celle-ci, il abandonna le Moulin de Kernoël, qui dès lors cessa de tourner. C'est à Cadouarn qu'il contracta un second mariage avec Joséphine Cadéro, tante de la famille Cadéro actuelle. Il eut huit garçons. Il aimajt montrer la machinerie du moulin aux enfants du village, et leur recommandait bien de ne pas
trop s'approcher des ailes qui tournaient, sinon gare à la "môjad" (giffle). On raconte même qu'un cheval, lui, un peu trop curieux, ne résista pas à cette "môjad" et qu'il en perdit la vie !
Pendant de nombreuses années, le moulin travailla. Les familles de Cadouarn et des environs avaient des lopins de terre, dans lesquels quelques sillons étaient réservés à la culture du blé. C'est dans les aires à battre des fermes, utilisant le fléau, que l'on séparait le grain de la paille. Celle-ci était soigneusement ramassée pour servir soit de rembourrage dans les paillasses des lits, soit de couchettes à bord des bateaux sinagots: Beaucoup se souviennent de la raideur et de l'odeur de cette paille ! Le grain était amené au moulin. Il en sortait une délicieuse farine que l'on amenait, par famille, chez le boulanger. Celui-ci fabriquait de gros pains ronds de 12 livres, que l'on avait peine à tenir dans les bras ... mais que les gamins aimaient faire rouler sur la table. D'ailleurs, au bout de huit jours, ce pain avait gardé la fraîcheur de sa cuisson ... et la bonne odeur du vrai pain.
Aux jours de noces, les repas se faisaient dans les prés et les cuisiniers et cuisinières, en tabliers blancs, venaient au moulin attendre les mariés, en portant un plat de viande, du pain et du cidre. L'on dansait alors deux ou trois ridées autour du moulin, qui s'arrêtait de tourner un moment...
Mais les affaires du moulin périclitaient avec l'arrivée des grandes minoteries du "continent", et l'abandon de la culture familiale du blé. Un beau jour, ses ailes s'arrêtèrent ... et notre meunier GAREC s'en alla travailler comme ouvrier agricole à Kressignan.
Dès lors, le moulin se dégrada bien vite, et bientôt servit de terrain de jeu aux gamins du village ... jeu de cache-cache, ... courses sur le pourtour des murs, ... pierres descellées. Et bientôt, vers 1920, démolition pure et simple de ce bon serviteur qui a laissé son nom au village et à sa rue : LE MOULIN de CADOUARN.
LE MOULIN DE CANTIZAC
Voici ce que nous avons pu recueillir sur le' MOULIN de CANTIZAC grâce à la solide mémoire du fils même du dernier meunier de Cantizac: M. l'abbé Louis GACHET, Sinagot authentique, ancien recteur de Locquénin-Plouhinec.:
"Avant que le souvenir même du Moulin de Cantizac ne meure complètement, voici quelques renseignements. Les anciens Sinagots ont connu deux moulins, qui, tous les deux, étaient des moulins à eau de mer, donc à marée.
Le premier moulin a disparu vers 1890-95 ? C'était un moulin à aubes comme on en voit encore un peu partout en Bretagne. Depuis quand existait¬il? Depuis assez longtemps probablement.
Mais les moins anciens Sinagots n'ont connu que la petite minoterie construite vers 1890-95 (?) et qui a tourné pendant une quinzaine d'années pour s'arrêter en 1907, et c'est dire que l'auteur de ces notes, bien que très intéressé, n'avait au plus que 7 ans quand le moulin était encore en activité.
De cette minoterie il ne reste que la maisonnette égarée actuellement sur le terre-plein de Cantizac. Cette maisonnette, petite partie du moulin, était réservée à un appareil moteur à vapeur et donc aussi à une chaufferie, alimentée au charbon, qui faisait tourner le moulin aux jours ou aux heures où l'eau de l'étang (eau de mer et aussi eau douce en hiver) , ne suffisait pas.
C'était à gauche de cette bâtisse que le moulin proprement dit s'élevait dans les limites restraintes que délimitent les murs encore existants. Il était à un étage peut-être (??) , peut-être deux plus probablement, le premier étage contenait surtout les cylindres (3), et aussi nécessairement les élévateurs qui, dans toute minoterie, se dressent et y fonctionnent de haut en bas et de bas en haut.
Au deuxième étage, ou bien au grenier, il y avait les bluteries (plansischter) qui servent au tamissage (ou blutage) des différentes moutures et séparent les farines et le son, jusqu'à ce que ayant monté et descendu - remonté et redescendu, tout ne tombe dans les chambres à farine pour attendre, ou dans des sacs prêts à être enlevés.
Le moulin avait son pignon EST, côté Séné, une lucarne d'où s'échappaient après un dépôt (de grains cassés - ou de sable grosses saletés ), les poussières que, à tout le moins, on trouvait alors après le vannage ou le battage dans tous les froments du pays.
Pendant que le moulin "tournait", l'éclairage électrique y était assuré - de même d'ailleurs qu'à la maison d'habitation du meunier assez proche. (Une merveille qu'un pareil éclairage en ce temps-là ! ! ! ).
Il y avait deux étangs. Le grand était délimité au SUD par une digue assez étroite, qui servait de route vicinale Vannes-Séné, bordée de chaque côté par un muret (côté Séné) ; elle l'était vers Vannes que d'un seul côté (côté Rosvellec) ... Il y avait une autre digue plus étroite encore, simple passage ou presque pour une voiture, qui allait à la maison du meunier. Cet étang s'étendait depuis le moulin jusqu'à la route de Vannes-Kéravello¬Montsarrac, et occupait donc toute la prairie du camping actuel ... Un deuxième étang indépendant du grand, était tout petit, par une petite canalisation. D'ailleurs, il est les étangs et les digues, ce n'est qu'après la du terre-plein en a changé l'aspect." ....
L'abbé GACHET qui nous donne en vrac ces renseignements se souvient d'un premier incendie sans trop de gravité qui prit naissance dans la "chambre des poussières", matière très inflammable quoi qu'on en pense, et qui dut être causé par l'approche d'une bougie ou par une étincelle électrique
Le moulin disparut dans un deuxième incendie qui bbrûla tout, quelque 10 ou 15 ans après son arrêt, par la faute très probable d'un "clochard" qui dut y chercher un soir un gîte pour la nuit. Mais il était presque vide de tout appareil, cylindres ou plansischter (bluterie), depuis quelques années. Les murs, devenus danger public furent abattus peu longtemps après?
Mais mieux que tout cela, l'abbé GACHET se rappelle certains "à-côtés" de Cantizac :
Les pêches "miraculeuses" de l'été quand on vidait l'étang, et une belle cotriate de mulets surpris par un hiver précoce et gelés (déjà!) sous la glace, pour s'être introduits dans lepetit étang par la petite canalisation dont l'ouverture doit se voir encore face à Rosvellec, à quelques 15 mètres du moulin.
Ét aussi sa chute encore dans le petit étang avec pour résultat une mauvaise fracture de la jambe. Plusieurs mois d'immobilisation et maintes visites douloureuses du "rebouteux" de la gare de Ste-Anne ... Cette chute eut lieu le jour des "Inventaires" à l'église de Séné, et en l'absence des parents au bourg évidemment. Ce fut Mme TREHUIDIC "Jeanne-Louise, gardienne de la maison, qui entendit les cris, pleurs et appels du gamin de 6 ans, et le "rapporta" au lit .... Le même gamin (le narrateur) faillit d'ailleurs avoir un accident plus grave vers la même époque, mais ... ceci n'intéresse que sa propre personne ... le Bon Dieu existe pour les enfants trop curieux !
Conclusion de Mr. l'abbé GACHET : "Le seul avantage de ce bavardage sera de noter sur papier - pour plus tard - ce que tous les anciens de 75 -80 ans et plus, savent, et certains d'entre eux, mieux que le narrateur, qui, bien qu'assez curieux pour son âge (7 ans en 1907), ne pouvait moins bien voir que d'autres curieux qui pouvaient avoir alors 15 ou 20 ans. A eux d'essayer de rectifier." Abbé Louis GACHET
Et pour finir, quelques idées sur nos moulins à marées ou à vent ... Quelques idées sur la réputation des meuniers:
Si le moulin à vent fut introduit en Bretagne au temps des Croisades, le moulin à eau nous vient du temps de l'occupation romaine. En général, ils étaient pourvus de deux paires de meules, l'une en pierre de Rouen, l'autre en pierre de Champagne la première, dure et poreuse, servait surtout pour l'orge, le seigle et l'avoine ; la seconde, plus douce, était réservée au froment et au sarrasin. Le prix de la mouture, ou plutôt ce que le meunier prélevait en nature sur chaque boisseau pour son salaire, variait du 12% au 16% du poids du grain, mais ne pouvait atteindre le 1/4 .....
Pauvrement équipé sur le plan technique, le moulin de campagne n'était pas toujours muni d'un blutoir la farine est livrée mélangée au son, il faudra, à la fermière, la passer au tamis avant de s' enservir pour la confection du pain ou des crêpes .... Beaucoup de moulins ont un commis ou "portéour" qui, avec sa charette, s'en va chercher dans les villages le grain à moudre, puis ramêhe la farine quelques jours plus tard ... Le prélèvement du meunier est trop souvent abusif aux yeux du paysan qui le taxe de friponnerie. Ses légendes et ses chansons populaires ne le ménagent guère :
Er melinéer, laér, laér, Pochad bled étal é rèr" - Le meunier, voleur, voleur, Sac de farine...au bas du dos".
A côté du paysan pauvre, le meunier jouit d'une certaine aisance: il engraisse beaucoup de cochons et élève de nombreux canards sur son étang. Les jous de pardon, parmi les "kramaillons" noirs, sa veste bleue bordée de velours attire les regards des jeunes filles.
Alexandre BOUET qui écrivait au temps de Louis-Philippe, note ceci sur les meuniers "Outre leur probité douteuse, pour ne pas dire leur mauvaise foi, leur ignoble ivrognerie paraît choquante. Pour achever leur réputation; ils affichaient des moeurs relâchées ... Une jeune femme redoute plus la rencontre d'un garçon meunier que celle d'un grenadier ! ... Aussi, pour venger la morale publique, le curé n'hésite pas à apostropher le meinier du haut de la chaire ! Ce dernier s'y fait et n'en rougit même plus !"
Il se rend si bien compte de l'état fâcheux de sa conscience qu'il ne vient faire ses Pâques qu'en rechignant. Un peu comme chez le Curé de Cucugnan, le dernier jour de la semaine du temps pascal est pour lui tout seul ; on l'appelle "dé er melinerion" (le jour des meuniers) . Assis modestement au bout du banc (penn ar bank) , il attend son tour de confession et dieu sait comment il s'en tire ! ...
Aller à confesse au Pays de Vannes, c'est "aller au moulin moudre son grain ("monet de valein er gran") . Aller voir son confesseur, c'est aller voir son meunier .... Le confesseur, comme le meunier, ne porte¬t-il pas aussi le sac, le sac des péchés de ses pénitents ?.... Un ancien recteur des environs d' Hennebont reçoit un jour une vieille femme qui parle
en breton:
-Me garehé kovésat, Aotrou Person.
-Ia, mès, più é hou melinée?
-Me melinér?
- Ia, hou melinér !
-Jozobn ag er melin Rouz...
-Pas, più é hou kovésour?
-O men Doué! biskoah kementral!
Je voudrais me confesser, M. Le recteur?
-Oui, mais, quel est votre meunier ?
-Mon meuniers ?
-Oui, votre meunier !
-Jozon, de « Melin Rouz ».
-Mais non ! votre confesseur ordinaire !
-Jozon, de Melin Rouz
-Mais non ! votre confessseur ordinaire !
-Omon Dieu ! Jamais autant !
Et pour finir notre "prospection" sur les moulins sinagots, voici, en hommage déférent aux "melinerion" du Moulin Gachet de Cantizac et du moulin Garec de Cadouarn, les chansons de Botrel [Théodore Botrel (1868-1925)], Les conseils du Vieux Moulin et Job er Glean [alias, l'abbé Joseph-Marie Le Bayon (1876-1935)], Er Meliner.
I Le vieux moulin de grand-père,
Assis au bas du coteau,
Chante la journée entière.
Couché tard et levé tôt :
Or, à force de l'entendre, "Tic, tac"
J'ai fini par le comprendre, "Tic, tac"
Travaillez avec entrain
Le soir est près du matin'
"Tac. tic, tac. tic. tac. tic, tac"
Voilà quel est le refrain
Du vieux moulin !
II Il moud le blé qu'on lui donne
Dès le matin du lundi,
Mais ne moud plus pour personne
Dès 1e soir du samedi :
"Quand on la moud le dimanche, Tic, tac!
La far.ine est bien moins blanche! Tic, tac!
Reposez-vous en chemin :
Vous marcherez mieux demain!
"Tac, tic, tac, tic , tac , tic , tac !"
Voilà quel est le refrain
Du vieux moulin !
III Pour le riche et l'humble hère .
Il a toujours travaillé :
Le richard ne payait guère...
Le gueux n'a jamais payé :
"Quand j'aurai rogné ta miche, Tic, tac!
En serai-je bien plus riche? Tic, tac!
Donnez à votre prochain
La moitié de votre pain !
Tac,tic,tac,tic,tac,tic,tac ! "
Voilà quel est le refrain
Du vieux moulin !
IV Il écoute les commères
Du lavoir de son étang
Dont les langues de vipères
Ne font pas trève un instant :
"Lave donc ma pauvre fille,
Tic, tac,
Ton linge sale en famille!...
Tic, tac,
Et passe au bleu tout le tien
Avant celui du voisin!
Tac, tic, tac, tic, tac, tic,
Voilà quel est le refrain
Du vieux moulin
( En ralentissant peu à peu)
V Le vieux moulin, que Dieu garde,
A moulu plus de cent ans ...
Mais voilà qu'il se lézarde
Et tremblote à tous les vents
"Que m'importe la ternpête!
Tic, tac!
Je puis crouler sans chagrin,
Car j'ai molu tout mon grain!
Tac...tic...tac...tic..."
Tel fut le dernier refrain
Du vieux moulin!
LES MOULINS SINAGOTS
Histoire des bouchers à Séné
Il faut être passionné d'histoire locale pour s'intéresser aux bouchers de sa commune et savoir oublier d'éventuels préjugés sur ces métiers. L'histoire des bouchers et des charcutiers à Séné est un bon exemple pour retracer les évolutions de cette profession. Dans le cas de Séné, elle permet de préciser l'histoire de certaines constructions du bourg.
La plus vieille trace de la présence d'un boucher à Séné retrouvée à ce jour, nous est fournie par le dénombrement de 1841. Mme Suzanne PICAU ou PICAUD ou PIQUOT [ca 1780 Locminé - 18/01/852 Séné], est la veuve du préposé aux douanes de Kerbiscon, LE BOHELLEC Armel [ca 1778 - 28/8/1826 Séné]. Elle déclare la profession de bouchère au bourg de Séné. Pendant combien de temps a-t-elle exercé le métier de bouchère à Séné.?
Dans une société rurale composée de paysans, de pêcheurs et de paludiers, l'abattage des animaux est assuré à la maison pour tout ce qui est des volailles (poulets, lapins), du cochon que l'on sait préparer à la ferme. Le boucher est requis pour tuer le veau, le taurillon ou le boeuf. On devait faire passer dans les villages le maître chevillard qui tuaient les bêtes ou bien le maquignon qui emportait les animaux vers l'abattoir de Vannes...
Pour en savoir plus sur l'abattoir de Vannes : http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/abattoir/a3dacbcf-4cc8-44d1-a2fa-b8ca2e404f09
L'abattoir de Vannes voit le jour en 1838. Il sera démoli en 1972 pour laisser place à l'actuel Palais des Arts. Les bouchers de Séné devaient aller chercher à Vannes les carcasses de boeuf et le rapporter dans leur boucherie.
Le dénombrement de 1886 nous indique la présence de deux bouchers, la famille Allano et la famille Sandenis.
Yves SANDENIS (ca 1860) a épousé Marie Françoise LE DIGABEL (ca 1855). Ils sont établis à Séné comme bouchers avec leurs 2 enfants non natifs de Séné. On les retrouve également en 1891 toujours bouchers lors du nouveau dénombrement. Ils quiteront Séné quelques années plus tard.
En 1886, Jean Michel ALLANO, déclare la profession de boucher au bourg de Séné. Il est veuf de Anne LE CAM et père de Mathurin marié à Marie-Anne NORMAND. Déjà son père, Joseph ALLANO, natif de Grand Champ, était boucher de son métier comme nous l'atteste son décès à Séné en 1853.
Son frère Joseph Marie Anne naît à Elven (il mourra lors de la campagne d'Italie menée par Napoléon III en 1859, lire article). Son autre frère, Jean Marie nait aussi à Elven. La famille Allano est donc arrivée sur Séné, entre 1838 et 1853, pour prendre sans doute la suite de la boucherie de Mme Picau/Rohellec décédée en 1852.
En 1887, Jean Michel ALLANO, boucher à Séné se remarie avec Anne Marie TILLEUL dont il aura plusieurs enfants, parmi lesquels Honoré Louis ALLANO [1893-1915], soldat tombé à Verdun, Mort pour la France.
Le dénombrement de 1891 nous montre que la boucherie ne permet pas de faire vivre les deux familles. Mathurin et sa femme ont loué des terres et sont cultivateurs avec leur enfants en bas âge.
En 1901, c'est Mathurin ALLANO et son épouse Marie Anne NORMAND qui ont pris la succession de la boucherie. Son père, Jean-Michel ALLANO vit sur Cariel et déclare la profession de voiturier [lire histoire des voiturier et taxi]. En 1904, pour autant il y décèdera. Son fils Honoré sera placé chez les Laurent à Kernipitur comme berger avant d'être mobilisé en août 1914...[lire son récit sur les pages du Centenaire]
Les Sandenis ne sont plus à Séné. Mme Marie Ange LE RAY épouse du maçon Humery déclare être bouchère. A la naissance de son fils Joseph en 1899, elle déclare aussi le métier de bouchère.
En 1906, lors du dénombrement; on constate de grands changements parmi les bouchers de Séné : Mme LE RAY n'est plus bouchère; Mathruin ALLANO a cédé son commerce aux ROBINO; Une autre famille ALLANO, déjà épicier au bourg, devient boucher.
Quand l'épicier du bourg ALLANO devient boucher :
En 1906, Mme LE RAY n'est plus bouchère. . Une autre famille ALLANO, de Plescop a repris une des 2 boucheries. Mais où se situait la boucherie Allano?
Pierre Marie ALLANO [21/10/1873 Plescop - ,] veuf d'Esther LE CROIX épousée en 1897, s'est remarié à Séné le 30/1/1900 avec une fille de Séné, Marie Louise SAVARY [19/10/1880 - ?]. En 1901 ils étaient épicier au bourg. Lui déclare la profession de charcutier lors du dénombrement de 1906 et elle celle de cabaretière.
Sa fiche de matricule militaire nous indique qu'à ses 20 ans Pierre Marie ALLANO est boucher au 60 rue de Levy à Paris et qu'il déclare sa nouvelle adresse aux autorités militaires en 1902 à Séné, où il est boucher et débitant de boissons. En 1911, à la veille de la guerre, l'activité et la composition de la famille Allano reste inchangée. Après-guerre, en 1921, Pierre Marie ALLANO est aidée de son épouse et de son cadet Félix Joseph ALLANO (28/2/1905).
Pendant le service militaire de Félix, son frère Pierre Patern ALLANO travaille à la boucherie familiale comme le relève le dénombrement de 1926. En 1931, Félix ALLANO et son épouse Amélie AUDO, ont repris la boucherie qu'ils conservent en 1936. Le couple semble ne pas avoir eu d'enfant, la boulangerie ne sera pas reprise. Son frère Louis ALLANO [10/2/1902 - ] tiendra le café de la mairie.
En 1937, après avoir vendu leur license de débit de boissons, M et Mme ALLANO mettent en vente leur fonds de commerce à Séné comme nous l'indique cette annonce parue dans la presse.
Les nouveaux propriétaires Amélie MOISAN et Georges COURTEL revendent la boucherie à Hubert GUILLONNET, qui après guerre la transformera en l'Hotel du Golfe. Sur cette vieille vue de la Place de l'Eglise, on reconnait à gauche le Café "Le Corvec" et à droite la boucherie Guillonnet.
Mathruin ALLANO cède sa boucherie à la famille ROBINO :
L'autre changement qui apparait au dénombrement de 1906 concerne la boucherie Place de l'Eglise. Mathruin ALLANO déclare être "garçon boucher" chez son patron Robino. En effet, le jeune Joseph Marie ROBINO, fils du boulanger Jean Auguste et de l'aubergiste Mathurine Le Digabel, a repris le fonds de commerce que la famille Robino-Le-Gallic conservera jusqu'aux années 1970, comme nous le résume cette généalogie de la grande famille Robino qui donnera à Séné des bouchers, des cabaretiers, des boulangers, des épiciers et des aubergistes.
Joseph ROBINO, le jeune garçon boucher, emploiera Mathruin ALLANO jusqu'à sa retraite et il sera aidé par son frère Jean Marie ROBINO jusqu'à son décès. Sa belle-soeur Joséphine LE DIGABEL se remarie avec Pierre HERVIO, ancien marin militaire engagé qui reprend la boucherie à côté de l'église.
Dans les années trente, c'est Auguste ROBINO et sa femme Marie Anne DANET qui tiennent la boucherie.
Dans l'entre-deux-guerres, il a du exister aussi ici ou là dans les épiceries et commerces de Séné , une fabrication de charcuteries "familiales" comme le montre cette photo de 1933, où on tue le cochon à l'épicerie Janvier du bourg.
Par la suite, Claire ROBINO et son mari Eugène LE GALLIC reprendront la boucherie Place de l'Eglise jusque dans les années 1970.
A chaque changement de propriétaire, la façade de la boucherie est remaniée.
Photo prise par un bataillon allemand pendant l'Occupation
Au bourg, Pascaline LRAY a pris sa retaite d'épicière. Les commerçants Marius COSTA et Jocelyne JUBIN ont repris l'épicerie et y ajoute l'activité de charcutiers.
Le dénombrement de 1962 nous enseigne que de nouvelles boucheries sont installées au bourg de Séné, dont la population s'est développée. La femme du gérant de l'Hotel du Golfe, Marie GUILLARD et sa fille Jeanine GUILLONNET sont bouchères. L. Le Doridour se souvients :"Hubert GUILLONNET avait acquis la boucherie en 1937. Il avait un annexe sur la presqu'île, d'abord au 26 rue de Cadouarn puis au 2 rue des Algues".
Une fois installé au bourg, il approvisionne également une petite boucherie à Cadouarn (rue des Algues) chez Ange LE DORIDOUR, se souvient Jean Richard
Au Purgatoire la famille de Pierre MONSARD tient une boucherie-charcuterie. L'ensemble de ces boucheries fait des tournées dans les villages de Séné, se rappelle Jean RICHARD.
Au bourg, la boucherie Le Gallic sera reprise par M. BOISSON., puis en avril 2000 par Jean-Luc REUNGOAT Ensuite, elle deviendra l'atelier du traiteur "Les Mets en Bouche Sarl" de Mme France RIO entre 2005 et 2007, pour enfin être transformée en crêperie, bar, salon de thé. (Lire histoire des restaurants).
Le développement de la grande distribution va bouleverser le "petit commerce". Le supermarché COMOD s'installe place Penhouët au bourg. Il deviendra SHOPI puis Carrefour Market avec à chaque fois une boucherie dans les locaux.
Avant d'être un quartier résidentiel, la route de Nantes et le Poulfanc était la zone d'activités de l'est de Vannes et de Séné. On y comptait des transporteurs [lire histoire des routiers de Séné], les cidreries NIVES et DEJAN.
Dans les années 1950-60, l'entrepreneur, M. Joseph STEPHAN, natif de Vannes, achète un terrain à la famille Monfort,. Il y développe un élevage de poulets, l'Elevage de la Grenouillère SA, dont il assure l'abattage dans un bâtiment, toujours existant au n°41 de la Route de Nantes..
Yannick MONFORT se souvient : "pendant les été j'allais travailler à l'évelvage de volailles qui était en face la maison familiale".
Il cèdera l'abattoir de volailles à son beau-frère, Jean ? ROYER avant que l'abattage ne soit assuré par le groupe volailler GALINA. L'abattoir sera repris par Paul LE BIGOT qui y installera son atelier de découpe BIGGY, une sorte de "boucherie industrielle" qui alimentait les premières grandes surfaces.
Biggy, a laissé ensuite la place à des restaurants et un fleuriste [lire histoire des hotels & restaurants de Séné].
Au Versa, en allant par la rue du Poulfanc vers Bohalgo, on peut voir un hangar en contre-bas sur la droite. Dans les années 1960, Jacques DUPRE et sa femme Jeannine JULOT établirent un atelier, la Charcuterie de l'Ouest. au n°34. Elle fut active de 1955 à 1972 au départ en retraite de M. Dupré. L'atelier et la maison familiale sont toujours là dans l'attente de la succession car Mme Jeannine JULOT [1927-2020], veuve de Jules DUPRE [1926-1999], vient de décéder.
Séné a également compté avec une entreprise de distribution de produits carnés surgelés, DISTRI-FRAIS dans les années 1990.
Au Poulfanc, le tout premier Intermarché, rue du Verger, à la place actuelle du Netto, dispose d'une boucherie. L'Intermarché accueille également une boucherie-charcuterie en son sein.
Les nouvelles tendances de consommations trouve leur expression au travers de ces 3 créations de boucheries sur Séné.
Au Poulfanc, dans un quartier en croissance et sur un axe passant, un artisan boucher Michel JOSSIC a ouvert en juin 2005 une belle boucherie-charcuterie-traiteur.
Surfant sur l'engoument du bio, la Local BIO au Poulfanc dispose également d'un rayon boucherie et le circuit court trouve toute sa signification avec le commerce ouvert par l'éleveur M. Le Falher de Keravelo.
Le moulin de Cantizac
Les géographes en prenant des cotes et en établissant la cartographie d'un lieu, opèrent aussi un travail de mémoire.
L'histoire du moulin de Cantizac à Séné peut être retracée par les cartes disponibles.
La carte de Cassini, qui date du XVIII°siècle, montre que la vasière naturelle au fond du Golfe du Morbihan est déjà exploitée pour sa force marémotrice.
Selon Camille Rollando, (Séné d'Hier et d'Aujourd'hui) le moulin de Cantizac appartenait à Nicolas FOUQUET [1615-1680]. Le roi Louis XIV le lui confisque en 1664. Après sa mort, son épouse Marie Madeleine de CASTILLE [1635-12/12/1716] reprend la possession de ses terres de Cantizac.(sources wiki-pedia).
[Lire également l'histoire du Manoir de Cantizac qui dresse la genealogie des propriétaires du lieux]
Il faut distinguer le propriétaire, qui sous l'Ancien Régime est le plus souvent un noble ou une confrérie religieuse, de l'exploitant, le meunier, qui fort de sa technique fait tourner le moulin et moud le grain.
Ainsi, vers 1676, Yves Cormier et sa femme Jaquette Morice sont meuniers à Cantizac (Source Rollando).
Mme de Castillan va se séparer du moulin et des biens qui l'entourent qui échoient à la famille LE MEZEC d'Auray qui vendent à leur tour les biens en 1714 à la congrégation des Dames de la Visitation de Vannes (source infobretagne.com) :
Des familles de meuniers se succèdent à Cantizac pour faire tourner le moulin, créant souvent des "dynasties" de meuniers.
Louis SIMON [1670-11/01/1731 Séné-Cantizac] meunier à Elven à la date de son mariage (15/7/1698) avec Marguerite SEVENO [9/4/1684 - ] vient s'établir à Saint-Avé où nait son fils aîné André [15/6/1704]. Puis, il vient faire tourner le moulin de Cantizac où nait sa fille Catherine en 1708.
Son aîné André meurt en 1730 à Séné et la famille marit la cadette Catherine SIMON, le 24/4/1731 à Claude MORICE [1/9/1706-12/10/1739], fils d'un meunier de Locmariaquer. De cette union naitront plusieurs enfants dont Guillaume MORICE. Au décès de leur père Claude en 1739, Mme Simon-MORICE épouse le 2/8/1740 François LE MAGREIX dont elle aura une fille Jeanne [3/8/1743-4/1/1790] puis à nouveau veuve, elle prend pour mari Jean GUYOT le 20/4/1744. A l'âge adulte, Guillaume MORICE reprend les reines du moulin.
Cet extrait de naissance daté du 10 novembre 1764 nous relate que la garçon meunier Joseph NICOL employé par la famille MAURICE ou MORICE à Cantizac va "réparer sa faute" et épouser Marie Louise MORICE (née le 28/11/1737), soeur du meunier Guillaume MORICE, qui vient d'accoucher d'une petite fille nommée Anne.
En août 1762, Laurence GUIDINIAC mariée à Séné le 23/07/1754 avec Guillaume MORICE accouche d'une petite fille. Dernière trace sur les registre paroissiaux de leur présence à Cantizac.Il semble que des 5 enfants Morice, aucun n'ait repris le moulin, expliquant ainsi le changement de nom du meunier.
En épousant le 17/11/1767, Joseph BOUILLY, Jeanne LE MAGREIX, fille de Catherine SIMON et de son 2d mari, François LE MAGREIX, transmet le moulin de Cantizac à la famille BOUILLY. Le couple Bouilly x Le Magreix aura pas moins de 14 enfants, dont 2 jumelles, de 1768 à 1784. L'une des deux jumelles, Marie Jeanne BOUILLY [22/01/1776 - 7/07/1805] épousera Marc LETTY qui s'installe meunier à Cantizac.
Photo : Archives du Morbihan - Ancien moulin du Hézo. Peut-être que le moulin de Cantizac ressemblait à ce moulin avant la Révolution.
A la Révolution, le bien devient national. La terre de Cantizac et ses dépendances sont acquises, le 20 avril 1791, par M. Périer, Directeur de la Compagnie des Indes à Lorient, au prix de 85,000 livres.(Source infobretagne.com). Jacques Paul Augustin PERIER [26/05/1746-1793] s'était marié en 1777 à Marie-Charlotte CARIER. Issu d'une noblesse récente, Périer est inquiété pendant la Terreur. Il se suicide à Lorient en 1793, durant, ou juste après son incarcération. En 1794, son épouse et sa fille seront assassinées par les Chouans sur la route de Lorient en allant recueillir sa succession.
Cet extrait d'un livre atteste cette acquisition.
Dès lors le propriétaire du moulin de Cantizac sera aussi son exploitant. Ce capital sera transmis en héritage et une lignée familiale de meuniers voa faire tourner le moulin de Cantizac aux portes de Séné.
L'acte de naissance de Pierre Marie LETTY, né le 1er août 1796 ("vieux style" correspondant au 14 Thermidor de l'An IV) nous indique que ses parents, Marc LETTY [1771-26/07/1805] et Marie Jeanne BOUILLY [1776-7/07/1805], sont meuniers à Cantizac. Le père de Marc, Vincent Letty était déjà meunier à Treffléan. Les époux Letty décèdent en 1805 et il semble que de leurs nombreux enfants, sans doute trop jeunes, aucun n'ait pu reprendre le moulin.
La minoterie échoit au beau-frère de Marc Letty, Toussaint DALIDO [29/10/1780-27/05/1828], époux de Louise BOUILLY [2/09/1784-27/06/1823]. L'acte de naissance de sa fille en 1820 nous atteste l'activité de meunier des Toussaint DALIDO à Cantizac. Les DALIDO sont issus d'une famille de meuniers établis à Billiers. Une branche de la famille donnera Louis Jules DALIDO, patron du Moulin de l'Etang aux Ducs à Vannes, qui brûlera dans un terrible incendie en 1910.
La malchance règnerait-elle au sein des meuniers à Séné ? Toussaint DALIDO perd sa femme en 1823 et décède en 1828. Les sites de genealogie recensent plus de 8 enfants, dont deux jumeaux mais aucun n'arrive à l'âge adulte. A son décès en 1828, le moulin va changer de propriétaire.
Extrait du cadastre 1810 : le moulin est positionné sur la digue; la maison du moulin est quant à elle sise sur le chemin qui mène au manoir. La carte figure aussi le "gois" à Kerhuileu fait de pierres qui permet de gagner la pointe de Rosvellec.
Dans l´enquête industrielle de 1836, ce moulin est décrit comme un moulin à roue droite, avec une meule venant de Vannes et une qualité des moutures dite à la grosse (farine utilisée uniquement par le boulanger qui réalisait lui-même le tamisage) ou à la lyonnaise (son moulu une seconde fois).(Source Inventaire du Patrimoine de Bretagne).
Lors du dénombrement de 1841, Julien DENE déclare l'activité de meunier à Cantizac et emploie un garçon meunier. La consultation des tables décennales et des sites de genealogie permet de retrouver l'acte de décès de Julien DESNE à Séné Cantizac le 2/07/1855. Il a marié sa fille Mathurine Anne [19/08/1817 Plumelec - 2/03/1878 Le Hézo] à un meunier du Hézo en 1848. Il a enterré son fils Jean [28/11/1824 Plaudren - 8/07/1854 Limoges, transcrit à Séné] alors incorporé dans le 5° régiment des hussard à Limoges.
Carte postale : figurant en habit de garçon meunier coiffé de la calaboussen et chaussé de sabot. Roscoff
Toutefois sa fille, Louise Françoise DENE [29/09/1815 Plumelec] se marie en 1840 avec Pierre LE RIDANT, un gars de Séné, et déclare la profession de meunière. Pierre LE RIDANT adopte le métier de sa femme.
Extrait de cadastre 1844 :
L'étang de Cantizac reçoit les eaux du ruisseau éponyme en amont. la route principale qui relie Séné à Vannes enjambe le ruisseau au lieu-dit "Pont d'Argent". C'est l'axe principal pour aller à Vannes. En aval de l'étang, une digue, des vannes et le moulin bloquent à marée haute l'eau de mer qui a pénétré l'étang. La digue est étroite et incurvée. Un chemin poursuit, passe au plus près de la maison du meunier puis bifurque vers le manoir de Cantizac et vers Kerhuilieu. La digue sera élargie à la fin du XIX°siècle. Le tracé retenu sera droit, enlevant à la mer quelques m² d'estran.
En 1860, il l'exerce toujours lorsqu'il est témoin au mariage de Pierre Marie JOLAM, garçon meunier.
En 1845 le moulin est acheté par Charles AVROUIN FOULON qui fera faillite et vendra le moulin à Joseph Gachet. Cet annonce notariale de 1859, indique que le moulin de Cantizac, exploité par la veuve Desné est mis en vente.
La consultation fastidieuse des régistres d'état civil numérisés par les archvies du Morbihan permet de lire la profession des Sinagots qui déclarent par exemple la naissance d'un enfant. Il y a aussi le nom et la profession des témoins.
Sur cet extrait de naissance de Marie Le Viavant née à Cantinzac le 6 mars 1863, on peut lire que Pierre GACHET, meunier à Cantizac a été témoin. Pierre GACHET [2/09/1798 St Nolff - 23/12/1872 Sulniac] était déjà meunier au moulin de Caradec à Saint Nolff.
Cependant l'acte de vente de 1928 issu du Conservatoire des Hypothèques (voir plus bas) retrace l'histoire de la vente. Il apparait que le fils de Pierre GACHET, Jean Marie GACHET, acquiert en aout 1859, à l'âge de 23 ans, le moulin de Cantizac au sieur Charles Gratien FOULON, ex receveur du Morbihan qui a fait faillite. Depuis quand M. FOULON était propriétaire du moulin ? Pierre GACHET était probablement l'employé meunier de FOULON..
Arthur Midy (1877-1944) Intérieur du moulin du Grand-Pont au Faouët.
Huile sur toile 54.5 x 46 cm. Musée du Faouët.
Jean Marie GACHET [6/05/1836-19/03/1901] se marie à Saint-Nolff le 4/11/1866 avec Marie Anne MARTIN. Ses enfants naitront à Séné. Jean Marie GACHET est un entrepreneur dynamique. Il reconstruit le moulin et l'équipe d'une chaudière pour s'affranchir des horaires des marées et de la capacité de l'étang de Cantizac qui sans doute s'est envasé avec le temps. Le moulin laisse place à une minoterie équipée de cylindres et de plansichter. le bâtiment s'élève sans doute sur au moins deux étages et les combles pour disposer les matériels de mouture.
L'abbé Louis Marie Gachet, livre dans le bulletin paroissial "le Sinagot" dans les années 1970, un souvenir d'enfance :
"Il était à un étage peut-être deux plus probablement, le 1er étage contenait surtout les cylindres – et aussi nécessairement les élévateurs qui dans toute minoterie se dressent et y fonctionnent de haut en bas et de bas en haut. Au 2ème étage, ou bien au grenier, il y avait les bluteries (plansichter) qui servent au tamisage ( ou blutage) des différentes moutures et séparent les farines et le son, jusqu’à ce que ayant monté et descendu – remonté et redescendu, tout ne tombe dans les chambres à farine pour attendre, ou dans des sacs prêts à être enlevés. Le moulin avait à son pignon Est, côté SENE, une lucarne d’où s’échappaient après un dépôt ( de grains cassés – ou de sable – ou d’autres grosses saletés), les poussières que, à tout le moins, on trouvait alors après vannage ou la battage dans les froments du pays. Pendant que le moulin tournait, l’éclairage électrique y était assuré – de même ailleurs qu’à la maison d’habitation du meunier assez proche. (Une merveille qu’un pareil éclairage en ces temps-là !!!)
Photo du chemin vicinal Source Emile Morin. Cette phto des années 30 permet de distinguer en second plan la hauteur du moulin..
Jean Marie GACHET, dont le frère Mathurin a été maire de Saint Nolff, se lancera aussi en politique et deviendra maire de Séné. Il donnera son accord à l'élargissement de la digue et à la création d'une voie directe vers Vannes qui changera la physionomie de Séné (lire digue et pont).
Lors du dénombrement de 1891, la famille GACHET esr recensée à Séné. Elle emploie 5 domestiques.
La carte 1887 montre également la présence du moulin et de la retenue. En face côté Vannes on reconnait les salines de Rosvellec dont il reste aujourd'hui des vestiges.
Après la mort de son père en 1901, le fils, Jean Marie Désiré GACHET [19/09/1867] reprend l'activité et apparait au dénombrement de 1901 à Cantizac. Une certaine prospérité se dégage du foyer composé de deux ouvriers meuniers, de deux charetiers pour livrer la farine aux boulangers et de deux domestiques. Le temps où les paysans apportaient leur blé et repartaient avec leur farine semble révolu. D'autres difficultés apparaissent : se faire payer des boulangers !
Le 18 mars 1905, le Tribunal déclare en faillite la minoterie Gachet à Cantizac. Le moulin est vidé de sa machinerie et laissé à l'abandon.
Le beau-frère de Désiré GACHET, Jean Mathurin CAIJO, marchand de bois à Moustoirac, rachète le moulin en 1907 pour le revendre en 1909 à M. EVENARD Mathurin sérurrier à Vannes. On peut comprendre de l'article suivant, que M. EVENARD n'est pas meunier; il loue les batiment à l'ostréiculteur Esnold.
Après la mort de ce dernier en 1920, sa veuve et ses enfants cèdent le moulin en 1928 en indivision à M&Mme LE GOUGUEC, armateur à la Trinité sur Mer, M&Mme MAOUT et M&Mme TERIOUX. Ces trois propriétaires revendent en 1929 leur bien à Francis CHABREDIER et sa femme née FAUCONNET.
Source : Conservatoire des Hypothèques :
M&Mme CHABREDIER décident dès 1930 de s'en défaire mais la vente est invalidée. En mai 1934, comme l'indique l'article de presse ci-dessus, le moulin est remis en vente mais tarde à trouver un acquéreur. On ne parle plus de moulin mais d'une maison d'habitation.
En avril 1940, les batiments sont détruits par un incendie comme le rapporte cet article de Ouest Eclair daté du 19/04/1940.
En octobre 1943, les ruines sont acquises par Eugène LE GUERNEVE de Vannes qui a dû remettre en état l'habitation. En novembre 1952, un certain Joseph Jean GUILLEVIC epoux CAUDAL acquiert l'habitation. En 1954, le moulin est acheté par la famille LE RAY et passera aux héritiers qui s'en déssaisissent 2014.
Photo aérienne www.remonterletemps (IGN) de 1952.
Le nouveau propriétaire du vieux moulin de Cantizac a complètement restauré les batiments pour en faire une habitation moderne avec une superbe vue sur la Golfe du Morbihan et la pointe de Rosvellec.
La maison du meunier existe toujours à quelques pas du vieux moulin rénové.
CHRONOLOGIE
1664 Confiscation des bien de Nicolas Fouquet
1673 Mme de Castille récupère ses biens dont le moulin de Cantizac
1676 Yves Cormier et Jaquette Morice meuniers à Cantizac
ca 1700 : la famille LE MEZEC d'Auray est propriétire du Moulin
ca 1708 famille SIMON meuniers à Cantizac
1714 ca Le moulin devient propriété des Dames de la Visitation
1735-1762 famille MORICE x Simon meuniers à Cantizac
ca 1771 : famille BOUILLY meuniers à Cantizac
1789 Révolution
1791 Le moulin devient bien national et M PERIER l'achète.
1793 A la mort de Périer la famille LETTY x Bouilly devient meunier à Cantizac
1805 Mort de Marc Letty, le moulin passe à son beau-frère Toussaint DALIDO
1828 Mort de Toussaint Dalido.
1841 La famille DENE est établie à Cantizac
1855 Julien DENE décède. Sa fille et son gendre LE RIDANT continuent l'activité
1860 LE RIDANT Pierre toujours meunier
1863 Pierre GACHET a repris le moulin
1866 Son fils Jean Marie GACHET modernise le moulin.
1901 Décès de jean Marie GACHET
1905 Faillite de Jean Marie Désiré GACHET
1907 Vente à M. CAIJO de Moustoirac
1909 Achat par M. EVENARD Mathurin sérurrier rue de l'abbatoir à Vannes
1914-18 1ère Guerre Mondiale
1928 Vente à M. LE GOUGUEC et consorts, armateurs à la Trinité sur Mer
1929 Vente à M; Francis CHABREDIER et sa femme née FAUCONNET
1930 Vente à Mr Tallusière Albert époux Hamon, invalidée pour non paiment
1934 Vente du moulin qui était une habitation par M. Chabedrier et Mme Fauconnet
1939-45 2° Guerre Mondiale
4/1940 : Incendie et destruction totale du moulin; Le moulin avait été transormé en logements saisonniers
10/1943 Vente à Eugène LE GUERNEVE époux Coquer, 9 rue de Conleau Vannes
11/1952 Vente à Joseph Jean GUILLEVIC epoux CAUDAL
03/1954 Vente à André LE RAY, charpentier de Locmaria Grand-Champ
01/1961 Vente à Mathurin Marie LE RAY
03/1970 Vente à Clément Louis Marie LE RAY époux Loyer
2007 Vente au propriéatire actuel.
Séné et ses moulins
Pendant de nombreuses années les Sinagots étaient pour beaucoup des paysans qui élevaient des animaux et cultivaient les champs. La production de céréales était nécessaire pour alimenter les bêtes et produire de la farine. Il fallait moudre ces céréales pour produire des aliments pour le bétail et des farines alimentaires comme la farine de blé, la farine de seigle ou de sarrasin (blé noir).
Pour moudre le grain il faut un moulin, une meule et une force motrice pour l'actionner. L'histoire montre que l'activité meunière s'est souvent développé le long des cours d'eau pour tirer avantage de la force du courant régulier.
Cet extrait du cadastre de 1844 montre qu'il existait le moulin du Prat sans doute situé sur la rivé gauche du Liziec à Vannes. Près de la chapelle de Saint Léonard à Theix, existait un autre moulin à vent sur la butte.
En France, les moulins sont le troisième patrimoine bati après les églises et chapelles et les châteaux.Notre commune a compté 3 moulins à vent à Cano, Cadouarn et Leigne-Roch (Gorneveze) dont aucune trace ne subsiste et de 2 moulins à marée, le moulin de Bilherbon aujourd'hui disparu et celui de Cantizac qui nous est parvenu.
Et peut-être un moulin bateau à Barrarach ?
Un internaute m'a fait remarqué que la carte de Cassini positionne le symbole d'un moulin en bas de la butte de Barrarach.
Sous l'ancien régime, il était fréquent que des meuniers installent un ponton ou une barque sur la rive d'une rivière pour tirer avantage de la force motrice du courant. Au goulet de Conleau, aux heures des marées, le Golfe du Morbihan développe un courant suffisamment puissant pour qu'un meunier ait installé une machine pour moudre le grain. Il faudrait trouver trace du-dit meunier dans les actes d'état civil d'avant la Réolution pour confirmer cette hypothèse.
Le meunier banal jusqu'à la Révolution
Les seigneurs exercent un véritable monopole en instaurant l'obligation d'utiliser le moulin banal pour toutes les personnes qui habitent dans l'aire du moulin. Fixée approximativement à une lieue.
Les paysans ont recours au moulin banal moyennant un prélèvement sur le grain appelé "émolument". Le meunier, lui, touche à titre de salaire, une rétribution en nature, "la mouture". Il travaille la plupart du temps avec un apprenti et quelquefois avec un chasse-pochée, qui va chercher le grain dans les fermes et livrer la mouture.
A partir du XIVè siècle, pour éviter au meunier de prendre trop d'importance dans la filière du pain, la profession de boulanger lui est interdite. Dès le XVIIè siècle, pour se diversifier, le meunier essaie d'assurer le transport de la marchandise de sa clientèle boulangère et de faire le commerce des grains et de la farine.
La prolifération des moulins en 1789
Au fil des siècles, le droit de moulin est de plus en plus remis en question. Le moulin du seigneur ne suffit pas toujours à la demande, les temps d'attente sont trop longs, et faute de concurrence, la qualité de la mouture s'en ressent.
Les révoltes des Moulinets se multiplient.
La Révolution met fin aux banalités en mars 1790, ce qui entraîne la multiplication des moulins qui deviennent alors des entreprises privées. Posséder un moulin est alors un signe d'indépendance, de richesse, et de symbole de prospérité.
Les grands changements dans la profession
Ces changements interviennent sous le Second Empire, vers le milieu du XIX ème siècle.
La meunerie traditionnelle laisse la place à la minoterie moderne avec l'arrivée des manufactures, et l'introduction des évolutions techniques. La machine à vapeur libère les usines des contraintes des énergies naturelles et les meules sont remplacées par des cribles cylindriques en "bluteau" , ce qui permet un meilleur nettoyage des grains.
Les moulins à vent et les petits moulins à eau sont les premiers à disparaître par milliers vers 1860.
Le moulin de Cadouarn...
Une vielle carte de Séné datant de la fin du XVIII siècle mentionne déjà le moulin de Cadouarn que l'on retrouve également sur plusieurs cartes le long du XIX°s. On doit sa construction à la décision de la famille de la Roche, détentrice de la seigneurie de Kerdavy à Séné.
Jean de la Roche de Kerdavy épousa Nicole FOLIART; il fut inhumé dans l'église des Cordeliers à Vannes le 18 août 1701. Robert LOYER et son épouse Nicole de la Roche décédée à Rennes le 10/2/1695, paroisse de Saint-Pierre en Saint-Georges, ville où ses enfants Renée Jeanne (30/1/1684), Pierre Mathieu (22/9/693) et Louis Eugène (21/12/1694) étaient nés. On pense que leur mère décède des suites de dernier accouchement...
"Ce jour neuvième de mai 1688 devant nous notaires royaux à Vannes, ont comparu en personne noble homme Jean de la Roche, sieur de Kerdavy, marchand en cette ville de Vannes, y demeurant rue du Poids du Roy (actuelle place du Poids Public), paroisse de Sainte-Croix et Robert Loyer, sieur de la Boulonnerie, demeurant en même maison que ledit sieur de Kerdavy, et Nicolas Cordier, maître maçon et tailleur de pierres, demeurant en la rue de la Petie Garenne, paroisse de Saint-Patern, d'une et autre part, entre lesquels a été fait le présent marché par lequel ledit Cordier s'oblige de faire et construire la maçonne du moulin à vent que ledit sieur de Kerdavy et ledit sieur de la Boulonnerie ont dessin de faire bâtir près le lieu de Cariré (Cariel aujourd'hui) paroisse de Séné, conformément et semblable au moulin à vent que fait bâtir le sieur de Sourville à sa maison de Poignant, fors qu'il sera plus large d'un pied. (il existait un moulin au lieu-dit Poignant à Vannes, près de l'actuel restaurant la Gourmandière) Pour l'oeuvre de mainb seulement et les matérieux seront fournis par lesdits sieurs de Kerdavy et de la Boulonnerie et commencera à travailler et continuera jusqu'à l'avoir construit et pour lo'euvre de main ledit sieur de Kerdavy et ledit sieur de la Boulonnerie paieront audit Cordier la somme de 135 livres, payable à mesure que le travail avancera et rendra le renable prêt dans un mois et demi prochain, garantira l'ouvrage les uns et le sautres sur tous leurs biens meubles et immeubles présent et futurs pour un défaut, y être contraints par exécution et vente de leurs biens. Et a reconnu ledit Cordier avoir reçu la somme de 12 livres à valoir sur le présent marché".
Le 5 juin 1688 devanti nous notaires royaux (Etude Maître Jarnao) à Vannes a comparu Nicolas Cordier, maître maçon et tailleur de pierre lequel a reconnu avoir reçu de Nicole de la Roche compagne de noble homme Robert Lohier, sieur de la Boulonnerie, la somme de 84 livres à valoir au marché et ce non compris les 12 livres a lui payées par ladite demoiselle Lohier lors de la passation dudit marché, desquelles les deux sommes, faisant ensemble 96 livres.
Le 28ème jour d'août 1690 avant midi devaint nous notaires royaux à Vannes ont comparu en personne noble homme Robert Lohier sieur de la Boulonnerie demeurant en la ville de Rennes (rue Saint-Melaine) et présent en cette ville (de Vannes) d'une part, et Benoit Danet, [ca1641 -17/5/1707 Montsarrac] charpentier demeurant au village de Montsarac paroisse de Séné d'autre part, entre lesquels a été fait le présent acte de transaction par lequel pour ledit danet demeure quitte de l'action lui faite par le sieur Lohier pour le droit de moute des grains qu'il a cessé de moudre au moulin à vent de Kerdavy appartenant au sieur Lohier. Ils ont accordé pour le droit de moute à la somme de 30 sols et pour les fraiter à 4 livres 10 sols à valoir enlaquelle somme ledit Danet a présentement payé audit Lohier 4 livres et 10 sols pour les fraiter et les 30 sols de droit de moute, il leur paiera dnas huit jours, à quoi ledit Danet s'oblige.
En 1690, on lit sur les régistre paroissiaux que François Langlo, époux de Julienne Le Franc est meunier au moulin de Cadouarn.
Un acte notairé daté du 30 juin 1705, [AD56 6 E 768] indique que Guillaume CLERC, sieur de Coffornic en Sarzeau éxécute en tant que tuteur des enfants de Nicole et jean de la Roche, décédés, des travaux au moulin de Kerdavy-Cadouarn. Cette liste de travaux nous en dit plus sur les pièces qui composaient alors le mécanisme d'un moulin à vent.
"Le trentième jour de juin 1705 avant midi, par devant nous notaires royaux héréditaires gardenottes à Vannes avec soumission et prorogations de juridiction, ont comparu en personne noble homme Guillaume Le Clerc sir de Coffornic, (proucreur du Roi, avocat de la juridiction de Rhuis) avocat à la cour, tuteur des enfants mineurs de défunt noble homme Robert LOYER et de demoiselle Nicole de la Roche, demeurant dans sa masion de Cofournic ile de Rhuys, paroisse de Sarzeau et Yves Bobes charpentier amoulageur demeurant en cette ville de Vannes rue Saint-yves, paroisse de saint-Patern, d'autre-part entre lesquels s'est fait les réparations requises et nécessaires au moulin à vent de Kerdavy, situé en la paroisse de Séné, (appartenant aux dits mineurs) savoir changer le marbre du moulin et en mettre un neuf, deux branches et refaire le rouet (partie endentéee sur le pivot, en bois de pommier, entrainant les duex meules) le tout à neuf, mettre un maître guivre (queue en bois à l'arrière du moulin pour faire pivoter la tourelle). Mettre les averrons (vergues placées dans le smortaises des 2 bras des ailes) en la place de ceux qui sont cassés, réparer la couverture dudit moulin et y mettre une douzaine et demie de chevrons neufs, quatre milliers dessus de clous et lattes nécéssires, changer le dormant en place, étant remués d'environ 3 à 3 pouces, et racommoder le grand fer cassé d'environ un pouce, et rallonger d'environ trois pouces étant trop court. Mettre à neuf le palier d'ahaut qui conduit le grnad fer d'environ 8 à 9 pieds de long, mettre à neuf toutes les voiles dudit moulin, et oblige ledit Bobes à travailler incessamement et le rendre le tout en bon état (à partir) de ce jour en six semaines. Les dites réparations, ledit siuer de Coffornic en qualité de tuteur seulement convient avec ledit Bobes à la somme de 180 livres."
Le 23 août 1714, les religieuses de la Visitations de Vannes acquirent le moulin de Cadouarn ainsi que des maisons et métairies à Kerdavy et Cariel. Ces biens furent vendues en la juridiction de l'abbaye Saint-Georges de Rennes poour la somme de 15.050 livres (sources ADM, B 315 p 69 Présidial).
Cet acte de naissance du 15/07/1774 nous indique que Guillaume ROGER [4/1/1745 Sarzeau - 12/6/18787 Kergantec-Ile aux Moines] est meunier à Cadouarn. Il s'est marié le 4/2/1766 avec Michèle CLEQUER [4/8/1746 Séné - 26/9/1823 Baden]. Lors de la naissance de leur premier enfant, Marie Josèphe [1768-1770], il est meunier à Cadouarn. Il est encore quand nait son fils Jean en 1770, dont la marraine n'est autre que Jeanne MAGRE, femme du meunier de Cantizac. La famille ne reste pas longtemps à Cadouarn dont le rapport ne doit pas être élevé; leur enfant Marc nait à Ile aux Moine en 1786.
A la Révolution, les biens furent confisqués et vendus comme biens nationaux. (comme le moulin de Cantizac également propriété des Soeurs de la Visitation)
Une vieille coupure de presse permet d'attester son activité en 1851. Le récit de ce malheureux accident survenu en juin de 1851 quand le jeune Terrien âgé de 10 ans heurta les ailes du moulin..
Toutefois, si le dénombrement de 1841 indique le meunier présent à Cano, les dénombrement de 1886 et 1891 ne mentionnent pas un meunier à Cadouarn.
On retrouve pourtant au dénombrement de 1901 la famille Le Garec installée à Cadouarn et déclarant la profession de meunier. Claude Marie LE GAREC [23/10/1865 Sarzeau - 30/09/1949 Séné], dont le père était meunier à Sarzeau, s'est marié à l'ïle d'Arz le 6/11/1890 avec Pélagie Marie DALIDEC. Il déclare alors la profession de meunier.
Claude Le Garec et son épouse Pélagie Le dalidec (source Luc Brulais)
Le lieu de naissance de ses enfants permet de dater sa venue à Cadouarn. Joseph Louis nait le 4/04/1897 à Séné et un témoin à sa naissance n'est autre que Jean Marie Gachet minotier à Cantizac ! preuve d'une bonne entente entre confrères meuniers.
NB : Un des enfants du meunier GAREC sera mobilisé pendant la Première Guerre Mondiale et décèdera des suites d'une maladie pulmonaire. Son nom figure au monument au morts de Séné. Jean Marie Joseph GAREC [11/06/1895-18/10/1917].
Au dénombrement de 1906 la famille est recomposée. Veuf le 8/08/1902, Claude LE GAREC épouse le 18/06/1905, Joséphine Marie CADERO, fille de pêcheur à Cadouarn et lavandière.
L'abbé Gachet Louis, fils de Jean Marie Gachet a livré au recteur de Séné ses souvenirs d'enfance dans le bulletin paroissial de 1975. Voir document pdf ci-joint.
"Les familles cultivaient du blé qui après moisson et battage était apporté au moulin pour en faire de la farine. Chacune reprenait sa farine qui était ensuite apportée au boulanger. La paille servait pour faire des matelas ou des couchettes sur les bateaux."
Que c'est-il passé ? Le moulin à vent de Cadouarn est-il toujours compétitif face à la nouvelle minoterie de Gachet ? Le moulin est mis en vente en octobre 1907.
Luc Brulais dans son ouvrage La paroisse de séné au siècle des lumières, nous en donne la raison. "Le moulin de Cadouarn fut saisi en 1907 par les créanciers du meunier Claude Le Garec pour un emprunt non remboursé, il ne fut jamais remis en exploitation, il finit par tomber en ruines.
Le compte rendu de la saisie immobilière (ADM Q art 15041) nous indique la vente du moulin et d'une parcelle de landes attenantes.En vertu de la grosse dûment en forme exécutoire d'une obligation au rapport de Maître Leclaire, notaire à Vannes en date des 21,23 et 25 mai 1897, enregistré constatant le prêt fait par Mademoiselle Lucie Gadioux-Pain [1846-2/6/1908] sans profession demeurant à Vannes, à M. Claude Le Garec et Pélagie Le Dalidec son épouse, débiteurs conjoints et solidaires d'une some principale de 2.000 Frcs, de l'expédition d'un acte au rapport de Maître Leclaire notaire à Vannes en date du 24 mars 1899 enregistré contenant notamment transport au profit de M.M. Crouan et Cie banquiers à Vannes, par Mlle Gadioux-Pain, des causes de l'obligation sus énoncée, desquels actes copies entières a été donnée une première fois en conformité de l'article 877 du code civil et une seconde fois à M. Claude Le Garec, commisionnaire domicilié à Séné, pris tant en son nom personnel que comme tuteur naturel et légal de ses enfants mineurs Le Garec Ange, Françaois, Jean Marie, Joseph, Marcel, Armand, Marie, Pierre Marie, lesdits enfants héritiers de leur mère Mme Pléagie Le Dalidec, leur mère décédée épouse de Claude Le Garec sus nommé en tête du comandement qui lui a été signifié en ses dites qualités suivant l'exploit du ministère de l'huissier soussigné en date du 10 mai 1907 enregistré. A été faite par le sieur Le Garec es-qualité d'avoir satisfait au dit commandement Jean Pierre Marie Le Meur huissier audencier près du tribunal civil de commerce de Vannes, y demeurant rue du Mené 32bis soussigné, porteur des titrres sus énoncés et d'un pouvoir spécial à moi doné par Maître Priou et ... requérants es-qualités suivant acte sous seings privés en date à Vannes du 27 juin 1907n et enregistré le 29 du même mois folio 57 Ce 441. Me suis trasnporté dans la commune de Séné, canton et arrondissement de Vannes, département du Morbihan, où étant j'ai réellement saisi les immeubles dont la désignation suit, sur et devant lesquels je me suis transporté. - article premier : un moulin avec sesa iles et tous ces accessoires qu'il peut contenir (l'huissier soussigné déclarant n'avoir pu y pénétrer, la porte étant fermée à clé) situé à Cadouarn commune de Séné avec le terrain sur lequel il est construit, d'uen contenance sous-sol (sic) de 5 ares 50 centiares, et un revenu cadastral de Séné sous le numéro 127 de la section H, et donne du nord sur les terres Buguel et Jean Marie Morio, du midi sur la route de Séné à Langle, de l'est sur la terre à Pierre Morio et à l'ouest sur la terre de Jean Marie Morio."
Il sera démolli en 1920 pour laisser aujourd'hui place plus tard à un transformateur EDF. La rue du Moulin près du Ranquin témoigne de son existence.
L'abbé Le Roch, dans le bulletin paroissial Le Sinagot, se risque à un croquis pour illustrer à quoi ressemblait le moulin à vent de Cadouarn. Etait-il construit de pierre comme ce moulin qui existait à Saint-Armel.
Le moulin de Cano...
L'autre moulin à vent en Séné était situé sur une butte à Cano comme nous l'indique ces extraits de vieilles cartes. Aujourd'hui, dans le quartier de Kercourse les rues Er meliner et le clos Melin rapellent son existence.
En 1735, le meunier est Vincent GILLET.
Ce bail de 1743 nous indique que le moulin appartient à messire Mathurin François de Châteu-Trô, noble chevalier, seigneur de la Fresnaye, de la paroisse de Réminiac [8/8/1682-ca 1749] et le meunier est Vincent GILLET. Ce moulin comme les autres a dû être nationalisé pendant la Révolution puis vendu.
Sur l'Etat Nominatif des Habitant de 1841, on retrouve la trace de la famille Gicquello installée à Cano. Louis GICQUELLO a épousé le 28/9/1830 Vincente JACQUES à Séné, attestant son installation à Cano à cette époque. En 1841, il est désormais veuf et s'active avec son fils Yves et ses deux filles.
Le moulin est encore mentionné dans la carte d'Etat major 1820-1866 :
Le moulin de Gorneveze
Le compte rendu de l'acte de saisie des biens du meunier de Cadouarn, Claude Le Garec, établi le 27 juin 1907 (ADM Q art 15041) nous rend compte de ces 2 propriétés. L'une sise parcelle 127 plan H indique le moulin et l'autre parcelle 918 section G pour une lande. Sur cette ancienne lande était édifié un autre moulin à vent, en ruine en 1907. Cette vielle carte des huitrières du Golfe mentionne bien les 2 moulins à vent de la presqu'île de Langle.
Le moulin a marée de Bilherbon...
La force des courants des marées a été utilisé sur 2 sites de la commune : le moulin de Cantizac et le moulin de Bilherbon.
En 1714 encore, le 22 février, par acte au rapport de M. Le Barbier, « Messire Jean de la Monneraye, [5/12/1666-16/12/1737] chevalier, seigneur de Bourgneuf, et dame Marguerite Le Mézec,[10/12/1682-25/11/1755] son épouse d'Auray, vendirent aux Religieuses de la Visitation .... les deux moulins à mer de Cantizac et d'Herbon, avec leurs chaussées, étangs, refouls, logements, issues et franchises ;
Il existait un étang à Auzon et comme le montre la carte de Cassini, une petite roue faisait actionner un moulin. Le cadastre napoléonien de 1810 montre que l'étang existe encore sans mentionner de moulin.
Le moulin est encore attesté dans la carte marine (Shom) de 1887 et disparait lors de l'assèchement de l'anse de Mancel.
Le site accueillera un casernement de douanier à situer sur l'île de Mancel au plus près des salines.
Avec la destruction de la digue en 1937, l'eau de mer reviendra toucher le bord de la digue de Bliherbon. Aujourd'hui le site est une propriété privée où des chevaux trottent près du ruisseau d'Auzon.
L'activité minotière a plus durée sur le site de Cantizac à l'entrée du bourg de Séné. (Lire article sur le sujet).
On cultivait autrefois la vigne à Séné? par l'Abbé Joseph LE ROCH
Dans le bulletin paroissial, Le Sinagot, le recteur Joseph LE ROCH (1968-1980) nous racontait la présence de la vigne sur le territoire communal de Séné. Cet article est ici reproduit annoté et illustré. Il montre la présence de parcelles de vignes à Séné avant la Révolution.
3.- DU MOYEN-ÂGE A LA REVOLUTION
ON CULTIVAIT AUTREFOIS LA VIGNE A SENE
LA PROPRIETE D'AUZON - LA PROPRIETE DE CANTIZAC - ET LA SALLE
Les religieuses de la Visitation ou Visitandines, établies à VANNES en 1638, à l'emplacement de l'actuelle Caserne des Trentes [qui a laissé place aujourd'hui à un parking derrière la mairie], acquirent le 30 janvier 1714 de dame Renée TRUILLO, épouse et procuratrice générale d'écuyer Guillaume LE BARTZ "avec promesse et obligation de toute garantie", le lieu et maison noble d'Auzon, avec ses appartenances et dépendances, situées en la paroisse de SENE, y compris une pièce sous vigne, cernée de murailles, contenant un journal de terre, autrefois appelée "la vigne de Randrecar ou de Callac", proche ladite maison d'AUZON et une autre pièce de terrre contenant environ deux journaux, située en la motte d'AUZON, à la charge auxdites religieuses de tenir et relever lesdites maisons d'AUZON et deux pièces de terre prochement et noblement du Roi notre sire, sous la cour de VANNES, à devoir de rachat, foi et hommage. Cette acquisition se fit par acte du rapport de M. LE BARBIER, notaire royal. (Présidial B 315 p.68).
En 1714 encore, le 22 février, par acte au rapport du M. LE BARBIER, "Messire Jean de la MONNERAYE, chevalier, seigneur de BOURGNEUF et dame Marguerite LE MEZEC son épouse, vendaient aux religieuses de la Visitation la maison, terre noble, et seigneurie de CANTIZAC et la SALLE, situées en la paroisse de SENE, comprenant :
- le manoir principal et ancien dudit CANTIZAC, avec les logements pourprés, cours, jardns, vergers, fuie, garennes, bois de haute futaie et de décoration, rabenés et taillis, prés et praries;
- la métairie de CANTIZAC, avec tous ses logements, terres labourables, pâtures et friches, prés et prairies, jardins et vergers, vignes et étang;
-les métairies nommées le grand et le petit GOURGELEN et le GERNUES; deux desquelles métairies sont à présent appelées KERLIVIO et les deux autres KERAVELO;
- les deux moulins de CANTIZAC et d'HERBON, avec leurs chaussées, étangs, refouls, logements, issues et franchises;
- une maison ruinée avec ses prés, terres labourables, landes, pâtures et vignes nommées "Pen-er-sal";
- les rentes foncières et centives, dépendant desdites terres de CANTIZAC et de la SALLE, droit de banc et enfeu prohibitifs, tombes élevées dans le choeur et chanceau de l'église paroissiale de SENE, et autres droits honorifiques et de prééminence appartenant auxdites terres et seigneuries de CANTIZAC et de la SALLE;
- De plus, le droit de four à ban de la paroisse de SENE et droit de bannalité reconnus par les commissaires du roi, le 28 décembre 1689 et le 19 mai 1690;
- Le tout échu à ladite dame BOURNEUF des successions d'écuyer Julien LE MEZEC, sieur de Saint Jean, et de dame Marguerite de CHAMPOING, ses père et mère; à la charge auxdites religieuses de les tenir et relever prochement et noblement du roi notre sire, sous son domaine et juridiction de VANNES, et de payer pour l'avenir et à compter du jour de Toussaint dernier, les rentes par argent et grains qui se trouveront dues tant audit domaine qu'à d'autres. Ladite vente et cession ainsi faite entre parties, pour et en faveur de la some de 30.000 livres tournois de principal et accessoires.." (Présidial B315, p.69).
En la même année 1714, le 23 août, les mêmes religieuses restèrent adjudicataires des maisons et métairies de KERVADY et de CARIEL avec un moulin à vent, le tout situé en la paroisse de SENE.
Ces biens provenaient de la succession bénéficiaire de Robert LOYER et de Nicole de LA ROCHE, sa femme, et furent vendus en la juridiction de l'abbaye de Saint Georges de RENNES pour la somme de 15.050 livres tournois. (Présidial B315 p.119)
A la Révolution, le 2 janvier 1791, les fermes de CANTIZAC, de KERDAVY et d'AUZON, étaient estimées valoir 4.021 livres 8 sols et 2 deniers. Mais, il fallait déduire comme charges 206 livres 17 deniers pour 12 perrées de seigles sur la terre de CANTIZAC.
La terre de CANTIZAC et ses dépendances furent vendues comme biens nationaux et acquises le 20 avril 1791 par M. PERRIER de Lorient au prix de 85.000 livres. (Bulletin de la Société Polymathique 1897 p.171 à 178).
Le complément de wiki-sene :
Ainsi ces relevés notariaux du XVIII siècle montrent la présence de vigne à Séné. D'autres sources attestent la présence de viticulture à Séné. Ainsi le cadastre de 1840 indique qu'une parcelle de terrain à Cadouarn porte le nom de "La Grande Vigne". Encore aujourd'hui, l'Allée de la Vigne" nous rappelle le passé viticole de Séné.
Terres d'Auzon (Ozon): Cette vue aérienne de la ferme d'Ozon (source IGN) laisse apparaitre une parcelle ceinturée d'un muret. Il pourrait s'agir de l'ancien emplacement de la vigne d'Auzon. Ci-dessous vue google du muret
Ce tableau issu d'une étude du Parc Naturel du Golfe du Morbihan, nous retrace les grandes dates de la viticulture dans le Morbihan.
Sur la Presqu'île de Rhuys, la vin a eu son heure de gloire au XIX°siècle et au début du XX°. On y a produit un alcool distilé, la fine de Rhuys.
Histoire de boulangers au bourg
L'histoire des boulangers de Séné : depuis les LE DIGABEL jusqu'aux MONDEJAR, Place de l'Eglise au Bourg.
La consultation des registres de l'état civil sur le site des Archives du Morbihan et celle des sites de généalogie permettent de retrouver des actes où figure parfois la profession des parents ou des mariés.
Ainsi l'acte de mariage de Sylvestre LE DIGABEL [17/7/1778-3/10/1835] le 31/1/1809 avec Guillemette LE DU, nous apprend que ce dernier, natif du village de Langle, est boulanger au bourg de Séné.
Pourtant, ses parents, Vincent LE DIGABEL et Elisabeth LOHER sont laboureurs à Langle. Nous sommes sous le 1er Empire et la Révolution a rabattu les cartes des professions. Il est sans doute devenu un notable à Séné puisqu'il épouse la fille du 2° maire de Séné, Julien LE DU.
Analyse : Comment le jeune LE DIGABEL est-il devenu boulanger au bourg?
Il se peut qu'à la Révolution le ou les fours situés au bourg de Séné, peut-être propriétés comme le moulin de Cantizac du Clergé ou de la Noblesse, aient été saisis et vendus par les Autorités Révolutionnaires. La famille LE DIGABEL se serait portée acquerreur d'un four.
Si les actes d'état civil et les dénombrements montrent la présence en ce début de XIX° siècle, de boulangers établis au bourg de Séné. Ainsi Bertran CALLOH [18/9/1792-26/12/1850], âgé de 25 ans, déclare cette profession lors de la naissance de ses jumelles Perrine et Marie le 6/2//1817. Mathurin LE ROUIC, 23 ans, boulanger, se marie avec Marie LE FRANC le 23/3/1817.
L'hypothèse de 2 fours au bourg de Séné est renforcée par la présence au dénombrement de 1841 de la famille LE PLAT, originaire de Theix, boulangers au bourg, comme les LE DIGABEL. Cette hypothèse semble crédible quand on consulte le cadastre de 1810. On note deux batiments avec une excroissance arrondie pouvant être l'âtre du four. Au débouché de l'actuelle rue de la Fontaine, là où existe toujours aujourd'hui la boulangerie Mondéjar, Place de l'Eglise, il y avait un four. Le deuxième four semble être à la place de l'actuel bar Le Séné Marin, là même où il y eut jadis un café-auberge tenu par les Robino...
Ces deux fours si près de l'église auraient pu avoir été des biens du clergé....
Au premier dénombrement connu à Séné en 1841, sous le règne de Louis-Philippe, son fils Jean LE DIGABEL [14/1/1813-23/8/1875] est boulanger aux côtés de son épouse Catherine Raud. Il décèdera, chose curieuse, à Fontevraud (49) le 23/8/1875 (Lire article dédié en Faits-Divers) .Entre temps il a assuré sa succession...
Sa fille Mathurine LE DIGABEL [21/11/1840-23/6/1918] déclare l'activité de lingère lors de son mariage le 9/8/1864 avec Jean Auguste ROBINO [13/2/1836 Sarzeau-5/2/1894-Séné], qui, quant à lui, est boulanger à Theix.
Les actes de naissance de leurs 2 enfants en 1867 et 1868 attestent la présence de Michel Marie LE GALLES et Marie Anne LAYEC, boulangers résidents au bourg de Séné.
Au dénombrement de 1886, la famille Robino est bien établie à Séné avec leurs nombreux enfants comme le confirme également le dénombrement de 1891 où néammoins apparait une autre famille de boulangers, mitoyens des Robino, les GUILLAS. Travaillaient-ils ensemble à fabriquer le pain dans le ou les fours des boulangeries du bourg Séné?
André GUILLAS [1818 Meucon - 14/10/1871 Bourg-Séné] déclare la profession de boulanger lors de la naissance de sa fille Marie Julienne en 1863. Il est le second mari de Marie Andrée LE GUILLANTON [18/9/1823 Vannes- ??] dont le premier époux, Yves Marie BOTHEREL [3/6/1818 Vannes - 10/4/1850 Séné Bourg] fut aussi boulanger à Séné.
SCHJERFBECK Helene 1862-1946 La boulangerie 1887
Cet état de fait perdure. Au dénombrement de 1901, 'on voit que Armand Jean ROBINO [18/7/1865-25/5/1913] a repris le fournil avec sa femme Marie Julienne LE DRESSAY.
Cet article de 1904 nous rapelle que les boulangers disposent d'un four à bois. Le dénommé Bigniau, est sans doute boulanger chez les Robino.
En 1906, les Robino emploient le boulanger Pierre Marie Perrono qui vit à Montsarrac, comme nous l'indique le dénombrement.
Armand ROBINO décède prématurément en 1913. Sa veuve, Marie LE DRESSAY, épousera en 1917 son beau-frère, Joseph ROBINO [26/1/1878-29/6/1939] qui sera mobilisé contre l'Allemagne du 11/9/1916 au 24/1/1919.
Ces deux vieilles cartes postales issues du livre d'Emile MORIN, l"Le Pays de Séné",donnent deux vues opposées de la rue Principale au bourg de Séné.
La première est prise "devant la pharmacie actuelle en regardant vers la mairie".
On voit au 1er plan à droite les Robino devant leur boulangerie. La façade blanche correspond à l'actuel café du bourg. Au second plan, comme l'explique Emile MORIN, la maison de la famille Simon qui sera détruite pour construire la nouvelle mairie vers 1924-26. (Lirer l'histoire des maires).
A gauche, la maison et sa cahute seront détruites pour élargir la rue. On reconnait à gauche la cheminée de l'ancienne bibliothèque du bourg.
La deuxième est prise "devant l'ancienne bibliothèque" et montre à gauche le café du bourg à l'angle de la rue La Fontaine. Sur sa gauche, l'ancienne épicerie de la famille Janvier, parents des Robino, qui sera détruite pour laisser place à une agence immobilière. A droite, un enclos devant la future bibliothèque, qui sera démoli et la masure qui sera également démolie.
Au second plan, l'ancienne boulangerie Robino avec devant une charette et un tas de fagots pour allimenter le four à bois.
Au dénombrement de 1926, la famille Robino "recomposée" s'active au fournil du bourg où elle emploie un ouvrier.
Photo collection Emile MORIN
Louis ROBINO [16/9/1900-22/8/1929] se marie le 7/9/1926 avec Eugénie QUESTER [26/2/1902-3/9/1979] et une belle noce a lieu à Séné qui rassemble 300 personnes. Cependant, Mme QUESTER perd son époux en 1929. Elle prend les reines de la boulangerie, épaulée par son ouvrier.
La fenêtre de droite de la vieille boulangerie est agrandie pour laisser place à un premier magasin pour accueillir les clients. Pour porter le pain aux familles qui résident dnas les nombreux villages de Séné, Mme QUESTER faisait les tournées de pains dans la commune en char à ban, se souvient sa belle-fille Mme NOBLANC.
Eugénie QUESTER, son jeune enfant Louis en 1935 avec
Aimée PELLEN née Le Corvec devant la boulangerie Collection Maggio.
Sous l'occupation Séné, ville cotière est fortement surveillée par les Allemands qui occupent plusieurs maisons de Sinagots. Le document ci-dessus nous indique que la mairie de l'époque autorise le boulanger Julien LE GLOAHEC [4/5/1875 Vannes - Séné] à circuler la nuit pour se rendre à la boulangerie de la veuve Robino au bourg. Le document n'est pas signé du maire,
Leur enfant, Louis Armand ROBINO [1929-22/06/2021], reprendra la boulangerie familiale avec son épouse Madeleine NOBLANC. Après la Libération, la boulangerie Robino fera les tournées pour vendre le pain dans les villages en estafette bleue.
On voit bien sur cette vue aérienne, la place de l'Eglise avec les deux maisons jumelles. A gauche la boulangerie et à droite la future pharmacie des voiles rouges.
Au dénombrmeent de 1962, il est bien répertorié en tant que boulanger avec sa mère. En 1963, la batisse de gauche, similaire à celle occupée aujourdh'ui par la pharmacie du bourg, est abattue pour construire une nouvelle maison et un nouveau fournil.
Photo 1965-Collection Maggio
En 1989, Louis ROBINO fait une réclame dans le bulletin municipal de l'époque.
Il cèdera le fond en 1989 à un boulanger, Michel LE GOFF qui restera 4 ans dans ces murs.
Par la suite la Sarl CRIAUD fera le pain au 22 Place de l'Eglise à Séné. En 1998, c'est au tour de Jean-Pierre et Catherine DUAULT de reprendre la boulangerie du bourg de Séné.
En 2006, Fabienne et Didier TARDIFF s'installent boulangers. Depuis septembre 2017, Patricia et Thierry MONDEJAR sont nos nouveaux boulangers au bourg de Séné.
Mention spéciale à la boulangerie Mondejar, qui a donné à de succulentes pâtisseries des noms de notre patrimoine.
Histoires de boulangers à Cariel
Histoires des boulangers établis au village de Cariel
Le plus ancien des dénombrements de Séné date de 1841. Au village de Cariel, Vincent Marie ROZO [25/7/1796-19/3/1844] est boulanger. Sa famille est composée de 4 enfants en bas âge : Vincent né en 1832, Pierre Louis Marie, né en 1835, Vincent Julien né en 1936 et Marguerite. Vincent ROZO est également le maire de Séné depuis 1835, soulignant par ce fait l'importance accordée dans la commune à la fonction de boulanger. Il décède prématurément en 1844 et laisse une veuve avec 4 enfants enceinte de Marie Perrine, enfant posthume qui naitra en mars 1844. Mme Marie Anne ROZO, née ROZO, ne peut s'occuper de sa famille et du fournil pour y fabriquer le pain. Ces enfants à l'âge adulte seront cultivateurs....
Vincent ROZO, était déjà fournier lors de son mariage le 28/6/1831. Son père, Julien ROZO [27/3/1751-20/10/1811] est attesté fournier à Cariel lors de sa naissance en 1796. premier enfant que lui donne sa seconde femme, Julienne POURCHASSE.
En 1756, Son grand-père Julien ROZO [23/2/1717- ] marié à Isabelle QUESTER [12/1/1722-14/10/1782] est également fournier lors de l'établissement de l'acte de naissance de sa fille Marie Josèphe.
Les Rozo devinrent fourniers par mairiage aux Quester. En effet, on ne trouve pas de trace de fournier antérieur au seindes Rozo et le frère Isabelle QUESTER, Yves QUESTER [1712-1764] est attesté fournier en 1746 à la naissance de son fils Vincent. Son père Pierre QUESTER, [1671 - 2/1/1743] était également fournier comme l'atteste l'acte de naissance de son fils Pierre en 1706.
Ainsi les Quester puis les Rozo se succédèrent comme fourniers au village de Cariel au moins depuis le début du XVIII°siècle...
Le 2° dénombrement à Séné date de 1886. Au village de Cariel, le boulanger est désormais Jean Marie MORIO [1/1/1846-1926] avec sa femme Jeanne MALRY avec laquelle il s'est mariée le 10/6/1873 alors qu'il déclarait la profession de cultivateur, tout comme son père Joseph MORIO l'était. Ce jour de noces fut particulier puisque lui s'unit à Jeanne et sa soeur Marie Louise à Joachim MALRY (Lire l'article sur les novces à Séné).
Que c'est-il passé depuis le décès de Vincent ROZO en 1844? Qui fit le pain à Cariel? MORIO a-t-il racheté le fournil à la veuve ROZO?.
La famille Morio compte 3 enfants et 3 domestiques signe d'une certaine prospérité.
Au dénombrement de 1901, on change encore de famille de boulanger à Cariel. Julien Louis LE DOUARIN [15/9/1872-11/4/1951] a en effet épousé le 25/6/1895, la fille MORIO, Marie Vincente [16/5/1875-14/12/1951] et récupère le fournil, patrimoine familial des Morio qui emploie également un garçon boulanger.
Au dénombrement de 1906, la boulangerie de Cariel emploie l'ouvrier Dréan et l'apprenti Dalido. A la veille de la Première Guerre Mondiale, Layec le jeune garçon boulanger travaille à Cariel.
Julien LE DOUARIN est mobilisé pendant la guerre. Pour son régiment, le fait de "savoir cuire" est sans doute gage d'une meilleure ration. Pendant les années de guerre, son jeune ainé Louis LE DOUARIN [2/1/1899-3/5/1931] interrompt ses études et assure la fabrication du pain au fournil de Cariel. Après l'Armistice, Julien LE DOUARIN revient faire le pain à Cariel. Au dénombrement de 1921, Le Bourhis travaille comme boulanger à Cariel chez les Le Douarin. En 1926 Léon et Marie Joséphine NIO travaillent comme boulanger et boulangère chez les Douarin.
Le dénombrement de 1931 nous rend compte d'un nouveau changement de propriétaire à Cariel. En effet, Julien LE DOUARIN a cessé l'activité de boulanger et vit de ses rentes. Eugène BENOIT [4/10/1879 - ] a abandonné son four à Kerarden pour venir reprendre la boulangerie de Cariel. Depuis le 9/9/1903, il vit avec sa femme Marie Anne MORIO [15/10/1881-8/2/1961] qui n'est autre que la belle-soeur de LE DOUARIN.
Lors de son mariage mémorable à Séné, le 2/9/1930 (Lire article sur les Noces de Séné) Lucienne BENOIT [16/2/1905- ], déclare l'activité de boulangère. Son mari, Xavier LE PENRU [3/12/1902- ], fils de cultivateur à Keranna en fera son métier. La boulangerie de Cariel passe des Benoit aux Penru.
Anne BOURDIC, née PENRU se souvient que ses parents s'installèrent à Cariel en 1937 :
l.
Les Penru seront boulangers à Cariel jusq'aux années 1965. A partir de cette date, la boulangerie change de propriétaires..M. et Mme CAHELO, originaire de Vendée s'installent à Cariel. En décembre 1982, Claude et Nicole GERGAUD reprennent la boulangerie. En 1984 Claude GERGAUD insère cette publicité dans le bulletin municipal. Sa femme sera interviwée pour donner son sentiment sur l'ouverture prohcaine du centre commercial au bourg.
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En 1990, Claude GERGAUD y fabrique du pain tout comme à sa nouvelle boulangerie inaugurée au tout nouveau centre commercial rue des Lilas à Séné bourg près du supermarché COMOD. Il finira par stopper la fabrication à Cariel pour ne conserver que sa boulangerie au bourg. En janvier 2004, LE PETIT MITRON de Aurélie HUET fait revivre la boulangerie de Cariel mais celle-ci ferme définitivement 2-3 ans plus tard.
Paul LE LAUSQUE a repris la boulangerie du centre commercial Shoppi, aujourd'hui devenu Carrefour City.
Histoire de boulangers à Cadouarn
Dans les pages consacrées au "petit patrimoine" de Séné, figure un article sur les fours à pains. Sous l'ancien régime, le four banal, appartenait à la noblesse ou au clergé et en échange de son entretien et de son fonctionnement, un fournier, un homme qui maitrisait le fonctionnement du four, assurait la cuisson du pain. Chaque famille pétrissait la pâte avec la farine de blé et de seigle, la laissait fermenter, faisait son levain et arrivait avec des panières de pâtes gonflées prêtes à être enfournées.
L'ancien four de Cadouarn, encore visible aujourd'hui est peut-être le vestige de cette époque à moins qu'il ne fût érigé courant du XIX° siècle par les premiers boulangers à se succéder à Cadouarn.
A l'opposé du bourg où la présence de boulangers est attestée avant la Révolution, à contrario de Cariel où la famille ROZO étaient fournier depuis plusieurs générations, la présence d'un boulanger à Cadouarn n'apparait que vers 1870. On peut penser que dans ce village de pêcheurs, on allait cuire le pain à Cariel a moins que ROZO ne s'occupat également du four de Cadouarn...
Au dénombrement de 1891, Jean Marie LE FRANC [7/5/1853-19/12/1895] cuit le pain à Cadouarn. Ses parents Patern LE FRANC et Julienne OILLIC étaient cultivateurs. Sa femme Marie Mathurine BOULIO [4/6/1854 Le Hezo - 29/5/1937] était la fille du meunier du Hezo et la petite-fille par sa mère du meunier de Cantizac Julien Desné. La carrière fromentière provient de ces ascendances meunières. Le couple déclare la profession de boulanger. A la différence du fournier, le boulanger pétrit le pain et le cuit, libérant les familles, et les femmes, de pêcheurs, cultivateurs, de la tâche fastidieuse et prenante du pétrissage et de la levée de la pâte.
Les enfants de Jean Marie LE FRANC et Marie Mathurine BOULIO ne seront pas boulangers mais marin, lingère, marchande de poissons ou matelot des douanes.
A ce même dénombrement de 1891, Jean Marie SAVARY [25/2/1866-27/8/1899] est boulanger. Comme le précise cette arbre généalogique, avant lui, son cousin Pierre Marie MALRY [16/5/1848-1914] déclarait la profession de boulanger lors de son mariage le 26/7/1871 avec Marie Louise CARIO, fille du marin Alexis CARIO, disparu avec la Sémillante au large de Bonifacio pendant la Guerre de Crimée (lire page dédiée). Cette branche des Malry perdra un enfant de 15 mois qui inspirera en 1923 le tableau "Enterrement d'Enfant à Séné" au peintre Mériel-Bussy.
A Cadouarn, la boulangerie passe donc des Malry aux Savary. Jean Marie SAVARY se marie le 14/5/1890 et lui et sa femme déclarent la profession de boulanger. Il perd sa femme Marie Julienne LE BLOHIC [1869-15/3/1891] prématurément et se remarie, le 11/10/1892, chose assez fréquente à cette époque, avec sa belle-soeur, Marie Louise LE BLOHIC [14/7/1871- ] qui adopte aussi le métier de boulangère. Elle perd son époux prématurément à l'âge de 33 ans et devient "par la force des choses" boulangère et chef de famille avec 3 enfants à charge.
Au dénombrement de 1901, la boulangerie emploie et loge, Henri Layec, garçon boulanger et une servante Marie Anne Le Brun, qui permet à Mme LE BLOHIC, veuve Savary de mener son activité de boulangère, épaulée par le boulanger Guillo, natif de Theix, établi avec sa femme, native de Sulniac, cabaretière au village de Cadouarn.
1906 BAIL Joseph (1862-1921) Interieur d'une boulangerie bretonne
Au dénombrement de 1906, c'est Pierre Marie Pasco, le garçon boulanger et Véronique Danet la domestique à gage. On peut penser que le jeune Jean Marie SAVARY, âgé de 12 ans, travaille désormais avec sa mère, Guillo ayant quitté Cadouarn. En 1911, Vincent Marie Gayet, âgé de 52 ans travaille chez les Le Blohic-Savary.
Jean Marie SAVARY[18/10/1894-16/2/1922], décèdera prématurément après guerre. Sa soeur, Marie Marguerite SAVARY [1/10/1899- ] se marie avec Jean Marie LE METOUR [24/9/1891-8/1/1952], un gars de Plougoumelen, le 21/9/1920, et à la mort de son beau-frère, il viendra exercer jusqu'à la guerre, le métier de boulanger à Cadouarn comme indique les dénombrements successifs de 1921, 1926, 1931 et 1936.
La boulangerie de Cadouarn, qui existait au 7 rue de Cadouarn, arrêtera son activité dans les années 1950-60. Elle sera transformée pendant quelques années en un café-épicerie tenur par sa veuve et sa belle soeur Philomène SAVARY, comme nous l'indique de recensement de 1962. Les gens du village de Cadouarn continueront à s'approvisionner en pain sur Cariel ou au bourg.
Histoire de boulangers à Kerarden
Histoire des boulangers établis sur Kerarden : des Rolland aux Benoit
A la recherche des boulangers de Kerarden dans les registres de l'état civil, on finit par en trouver un, et de fil en aiguille, on arrive à établir une généalogie des fourniers puis des boulangers. Car bien souvent, la charge de fournier sous l'ancien Régime, ou le four, véritable patrimoine, se transmettait par héritage.
Ainsi, avant la Révolution, un certain Jean ROLLAND {15/2/1721 - 5/11/1790] est attesté fournier en 1746 à la naissance de son fils Guillaume.
Son autre fils Nicolas ROLLAND [9/7/1754 - 24/8/1828] est attesté fournier également le 22 ventose de l'an XII, soit le 13 mars 1804.
Le fils de ce dernier, Pierre ROLLAND [16/4/1791 - 22/6/1847] apparait quant à lui lors du premier dénombrement comme boulanger à Kérarden. On se rappele qu'il subsiste à Kerleguen, un four à pain en pierre qui étaient construit sur le pignon d'une maison (lire article dédié). Etait-ce le lieu où les Rolland cuisaient le pain des villageois?.
Au dénombrement de 1886, on ne parle plus de fournier mais d'un boulanger à Kérarden en la personne de Michel BENOIT [13/10/1846- ]. Comment est-on passer du fournier Rolland aux boulangers Benoit ? [continuer les recherches].
La population à Kerarden s'est développée au cours des dernières décennies suite à l'implantation de l'usine de potasse des Frères La Gilardaie sur La Garenne dans les années 1855. Une nouvelle église a même été construite dans les années 1845.
En 1886, Michel BENOIT emploie Pierre Perrono, boulanger domestique et Françoise Cloerec, domestique gagiste. Le dénombrement de 1891, Emile Régnart remplace Perrono et Mlle Cloarec est toujours au service des Benoit.
Perrono a fondé un foyer et sa famille vit à Montsarrac. Les dénombrements successifs montrent qu'il travaille pour les boulangers Benoit de Kerarden.
Au dénombrement de 1901, un autre boulanger, Guillaume Chaperon, travaille avec BENOIT, son épouse est cabaretière dans un bistrot mitoyen de la boulangerie.
Le dénombrement de 1906, nous permet d'envisager une boulangerie florissante avec Michel BENOIT, âgé de 60 ans, qui s'apprête à passer la main à son fils, Eugène BENOIT, marié à Marie Anne MORIO. Son autre fils, Julien, et un autre boulanger, Louis LE GAL constituent l'équipe du fournil.
Au dénombrement de 1911, une précision de l'agent du recensement lève le doute sur la localisation de la boulangerie. Le boulanger Benoit est bien inscrit au sein du village de Kerleguen. Le four de pierre encore visible aujourd'hui à Kerleguen fut donc le siège de la première boulangerie de Kerarden-Kerleguen.
Pendant la guerre de 14-18, Eugène BENOIT, bénéficie d'un sursis d'appel car il est "fournisseur de pain de troupe à Vannes". Ce service est supprimé et Eugène BENOIT travaille chez un boulanger à Pontivy. Il rejoint ensuite "l'entreprise de pain de troupe de Sainte-Anne d'Auray. Jusqu'à l'Armistice, il reviendra à Séné refaire du pain.
Après guerre, Eugène BENOIT reprend la boulangerie familiale comme l'indique le dénombrement de 1921 avec semble-t-il un changement d'adresse. La nouvelle boulangerie de Kerarden daterait de cette époque. Cachées dans un garage attenant au 31 rue de la Croix à Kerarden, il reste quelques briques rouges de l'ancien four qui devait ressembler à celui illustré dans cette photographie avec des plaques en fonte pour réfermer le foyer.
A partir des annes 30, les Benoit héritent des Morio le four de Cariel et continueront à pétrir et cuire le pain sur la presqu'île.
La famille Benoit s'illustrera sur Séné en donnant le 1er maire à la commune pendant la Révolution, Marc BENOIT et quelques décennies plus tard, à la Libération, Eugène BENOIT [4/10/1879 - ] sera élu maire. Son fils Eugène Claude BENOIT perdra la vie pendant la Campagne de France de la 2° Guerre Mondiale (lire article dédié); Lucienne BENOIT sa fille sera boulangère à Cariel et ses noces laisseront un souvenir mémorable à Séné; Marie Emilie sera résistante pendant l'Occupation (lire son portrait) et enfin, Célestine deviendra Centenaire en 2007 à Séné (lire article dédié).
Histoire de boulangers au Poulfanc
Courant de lété 2019, un nouveau boulanger est venu s'installer dans le quartier du Poulfanc et fait suite à l'ouverture d'une boulangerie à l'enseigne "Marie Blachère" rue Gestel au printemp 2019. Les quartiers nord de notre commune Séné ne manqueront pas de pain ! On dénombre en effet, 8 boulangeries sur un rayon de 500 m autour du centre commercial Intermarché.
1 Place des Vosges :
La Huche à Pain s'est installée à Séné en 1987, comme nous l'indique cette vieille publicité parue dans un bulletin municipal. Pour M. ORJUBIN, son propriéaire, il s'agissait d'une 2° ouverture de fournil après celui de la Place des Lices à Vannes. Depuis, le petit réseau de boulangeries compte un site à Arradon et deux autres à Vannes, rue du Capitaine Jude et Avenue de la Marne
29 Route de Nantes :
Il existait sur cet emplacement une station d'essence Esso comme nous le montre le film intitulé "Le Dernier Siangot", que Bertrand Moisan réalisa en 1964 ou cette vieille publicité parue dans le bulletin paroissial.
Proposant de l'espace pour les véhicules et située sur un axe très passant, cette station services une fois abandonnée, laissa la place à une boulangerie comme nous l'indique cette publicité parue dans le bulletin municipal de septembre 1999 qui annonce l'arrivée du PETRIN RIBEIROU à Séné-Vannes.
Quelques années plus tard, Bernard BRISARD et Lucie LE MENE y établiront le Pétrin Vannetais.
En mars 2017, Patrice LORANT et Nadia MORICE reprennent la boulangerie et rénove les lieux.
En juillet 2024, Gaetan GUERIN reprend la boulangerie du 29 route de Nantes avec sa société TY Bara Guérin..
47 Route de Nantes :
En 1998, Guy et Marie Armelle LE BRIS, boulangers originaires de Taupont, viennent s'installer aux portes de Vannes sur cet axe passant. Ils font comme on dit dans le jargon des boulangers, une création de boulangerie route de Nantes en reprenant les locaux d'un acnient antiquaire, qui avait acheté une ancienne station service désafectée au transporteur Nives [lire article sur les Routiers de Séné]. Les Le Bris sont boulangers de père en fils depuis 4 générations. En 2002, Pierre, leur fils (5° génération) et son épouse Marie, reprennent la boulangerie familiale au Poulfanc. En 2017, après quelques semaines de travaux, la boulangerie fait peau neuve. Sur cette parcelle dotée d'un parking, un maraicher et un boucher-charcutiers complètent l'offre commerciale.
69 Route de Nantes :
En ocotobre 2018, Sylkviane et franck DESAPT établissent une franchise "Boulangerie ANGE" dans la nouvelle zone commrciale les Quais du Poulfanc.
12 Rue du Verger :
Bertrand et Jeannette BOMPAIS ont crée la première boulangerie entièrement BIO à Séné en décembre 2000. En 2008, elle a étté reprise par Nathalie et Fabrice BLONDIN.
5 Rue d'Alsace :
La chaine de boulangerie Marie Blachère a ouvert une boulangerie près del'avenue passante Gelpolsheim.
23 Rue d'Alsace :
Breizh Bakery Friends, est un exemple des nouvelles boulangeries proposant à la fois du pain, de la viennoiserie coimme un artisan boulanger mais également un pôle restauration importnat où sont servis des sandwichs, burgers et pizza élaborés sur place. Un nouveau consept de boulangeri et de brasserie "tout en un".
Ajoutons à ces établissements les four de cuisson de l'enseigne LIDL rue du Verger et a boulangerie du super marché Intermarché au Poulfanc, qui avant son implantation actuelel, était situé à la place du Netto.
Le choux de Séné...et de Lorient
La Ramasseuse de Choux-Louis-Henri-Saintin-1846-1899 (autour de Dinan-Cancale)
La presse d'épqoue a été numérisée par les Archives du Morbihan et les journaux sont une source inépuisable de témoignages sur le passé de notre commune pour qui sait chercher...
Ainsi cet article de 1886 nous relate le dramatique accident dont a été victime Jean Marie LERAY [25/1/1847-4/01/1886] en allant décharger des choux à Saint-Gravé. La famille LERAY cultivera les choux à Brouel pendant trois générations.
Cet autre article d'août 1887, est consacré à un fameux procès où 182 Sinagots et Sinagotes furent jugés au Tribunal pour une pêche en fraude (Lire article dédié). A la fin de son exposé, le journaliste de l'époque relève déjà les "Voiles Rouges" et le "Chou Pommé" comme éléments qui caractérisent Séné.
Cet autre article de "L'Avenir de la Bretagne" daté du 7 janvier 1893, nous relate le décès de Patern LE FRANC [22/02/1850-31/12/1892], agriculteur de Séné. L'acte de décès indique que l'accident eu lieu à Péaule ou le cultivateur de choux allait livrer sa marchandise.
Camille Rollando dans son livre intitulé "Séné d'Hier et d'Aujourd'hui" nous explique le fondement agronomique de cette culture en Séné :
Le chou pommé (Brassica oleracea) est une plante de la famille des brassicacées qui comporte des feuilles qui se coiffent mutuellement en formant une pomme, plus ou moins allongée ou aplatie. Quand ses feuilles sont lisses, il est appelé « cabus » et, lorsqu'elles sont cloquées, «chou de Milan ».
Cet autre article daté du 16 février 1908, témoigne de la culture du chou à Séné au début du siècle dernier.
Aspect d'une cour de ferme bretonne vers 1900-Charrette de choux. Musée de Bretagne
Une recherche Google Book permet de repérer ces deux extraits de la même période, indiquant qu'avant la Première Guerre Mondiale, la culture du chou était importante sur Séné :
"Dans les terres fertiles des environs du golfe du Morbihan, et particulièrement dans la presqu'île de Séné, il est fait actuellement d'importantes cultures de choux-pommes, et depuis peu on y a introduit la culture du chou-fleur géant d'automne. page 253
Notice sur le commerce des produits agricoles
France. Service des Etudes Techniques - 1906
La culture des choux cabus , des choux-fleurs et des brocolis se pratique avec succès dans de nombreux villages du littoral breton. Ainsi les environs de Vannes, de Lorient et de Saint-Brieuc sont renommés par la production des choux
Bulletin de l'Office de renseignements agricoles, Volume 8,Numéro 2
France. Direction de l'agriculture - 1909 -
Gravue Jean Frélaut 1914 Planteurs de choux
Tableau de Jean FRELAUT - 1923 - L'abreuvoir. Scène où on voit un champs de choux.
Sinagots devant la Préfecture de Vannes
Extrait Enquête Agricole 1929 Gallica Bnf
LA CAMPAGNE des CHOUX,
est ouverte depuis un mois,
Elle s’annonce bonne.
Ainsi titrait Ouest Républicain, le 3 février 1938.
Cet article plus récent a le mérite de dresser un historique de la culture du chou dans le Morbihan où l'on comprend que la culture du chou à Séné est très liée à celle du choux à Lorient...
L'article est ici proposé dans son intégralité avec des annotations et des illustrations, afin de comprendre comment la culture du chou à Séné a revêtu une grande importance avant guerre.
../...Début de l'article de l'Ouest Républicain
L’expédition des choux est, depuis plusieurs années, l’une des sources de l’activité commerciale de notre région lorientaise.
Elle ne date pas de loin. En 1892, on comptait dans le Morbihan que 1.200 ha de terres ensemencées en choux-fleurs et choux-pommes. Par suite d’une sélection heureuse de semences, la situation de cette culture devint florissante peu après la guerre [guere 14-18] On comptait en 1923, 3.100 ha ensemencées de choux-pommes. En 1929, le nombre d’hectares était monté à 3.300, pour descendre en 1934 à 1.250.
La production était dans tout le Morbihan de 560.000 quintaux en 1929, 660.000 quintaux en 1930, 556.550 en 1931, 404.250 en 1932, 362.500 en 1933, 313.500 en 1934. Depuis ce chiffre est demeuré stationnaire [soit environ 30-35.000 tonnes par an]
Il n’est que deux régions du Morbihan où l’on cultive le choux-pomme : la campagne à l’est de Vannes et celle située en périphérie de Lorient.
Photo Fond David : femmes plantant des choux à l'Ile d'Arz
Près de Vannes ce sont les communes de Séné, Le Hézo, Noyalo et Saint-Armel ; Près de Lorient, celles de Ploemeur, Larmor-Plage, Caudan, Quéven et Guidel.
[ces deux terroirs du Morbihan offre douceur et terres favorables à la culture du chou-pommé ou chou de Milan]
Le chou de Vannes est un chou-prime dans toute l’acception du terme puisqu’il est récolté en octobre, novembre et décembre, celui de Lorient en décembre, janvier, février-mars.
[les deux bassins de production se complètent pour assurer une production de chou frais d'octobre à avril]
Notez l’influence ici de l’engrais tout particulier fourni par les résidus ménagers récoltés par les cultivateurs dans les villes.
[fabrication agricole de compost qui n'a rien à envier à la produciton de biomasse actuelle]
Les expéditions se font de la gare de Vannes, pour la région de Séné, aux gares de Lorient et d’Hennebont pour nos communes circonvoisines.
Les expéditions ont été en gare de Lorient de 4.042 tonnes pour la saison 1933-34, 3849 pour la 1934-1935, 4.952 pour 1935-1936, pour tomber à 1.684 tonnes pour 1936-1937.
[Les expéditions hors du Morbihan reprensente entre 10% et 15% de la production]
On voit que chaque saison est à cheval sur deux années, pourquoi ?
C’est qu’une saison normale commence au 15 décembre pour finir au 1er mars. L’an passé, il n’en fut pas ainsi, puisque la saison commencée le 12 janvier ne se termina que le 8 mai.
1920-La récolte des choux - Lucien SIMON - Huile sur toile
OU VONT LES CHOUX
C’est très joli de produire beaucoup, il faut trouver des débouchés. Nos choux lorientais ont été particulièrement demandés dès 1923 dans la région de l’Est.
Et puis de 1928 à 1934, l’Allemagne en réclame de fortes provisions. Ce fut pour nos campagnes une source réelle de richesse. La rue Cosmao-Dumanoir [près de la gare de Lorient], connut, chaque jour de véritables caravanes de charrettes se dirigeant vers la gare des marchandises. Car, sur les 4.000 tonnes expédiées des gares du Morbihan, 500 tonnes seulement étaient expédiées de la gare de Vannes.
Négociant venu voir la récolte de chou Baud
[ce chiffre de 500 Tonnes livrées en gare de Vannes permet d'extrapoler une productions sur les communes autour de la rivière de Saint Léonard (Séné, Noyalo, Saint-Armel) de 50.000 à 60.000 quintaux, soit environ le dixième de la production lorientaise].
[les agriculteurs de Séné, Saint-Armel, Noyalo, livre des grossites de Vannes qui se charge d'expédier par train les choux. Le passeur de Saint-Armel était-il utilisé?]
Mais voici qu’en 1934, l’Allemagne augmente les droits de douane et par peur de l’épidémie de doryphore, restreint ses commandes.
[Il n'y avait pas de "Politique Agricole Commune", ni de volonté de libre-échange. De tout temps, les états se sont prémunis contre les risques de calamité agricole. Aujourd'hui le risque "ravageur" liés aux insectes est peu commun mais des mesures de sauvegarde contre des épizooties sont utilisées , par exemple aujourd'hui la grippe aviaire ou la peste porcine].
En 1935, par suite d’interventions heureuses de nos parlementaires, les tarifs de transports sont abaissés et d’autres part M. Briend, notre très actif inspecteur commercial de la région, obtient que les transports P .V.[pour petite vitesse] soient accélérés.
Wagons de "grande vitesse" : le terme "grande vitesse" désigne ici l’aptitude des wagons à être incorporés aux trains de voyageurs. Cette possibilité était réservée à certains services : service postal, messageries, transports de chevaux, des voitures, transport des produits de marée, du lait et des produits finis.
Wagons de « petite vitesse » : la petie vitesse désigne les services de marchandises non incorporés aux trains de voyageurs. On va trouver ici le matériel tels que les fourgons, les tombereaux, les plats, les réservoirs.
La situation va donc être équilibrée. Mais, à ce moment, nouvel et gros ennui. Les expéditeurs ne peuvent plus arriver à se faire régler.[L'Allemange fait un chantage au réglement car elle souffre d'un déficit commercial avec la France] Les Lorientais pour un temps dont on ne prévoit pas la fin, doivent renoncer à des expéditions en Allemagne.
Au mois de mars 1935, nous avons alors exposé en détail cette situation dans nos colonnes.
Heureusement la région parisienne nous fournit tout à coup un débouché inattendu en 1936. La récolte devint déficitaire à Pontoise et on fit alors appel aux choux bretons. Ce qui a fait le malheur des uns a fait le bonheur des autres.
Cette situation ne dura pas. Les choux de Pontoise suffirent largement aux besoins de la capitale en 1937 et d’autre part nos choux lorientais ne purent être expédiés avant la fin de janvier à l’heure où déjà bien des commandes étaient faites.
[Cet article de février 1937, relate la crise du chou lors de la campagne 1936-1937 - où seulement 1.684 tonnes furent exportées. Les mauvaises conditions météo ont retardé la récolte sur Lorient et dégradé la qualité des choux. La production lorientaise est venue se téléscoper avec celle de Vannes (Séné) entrainant une chute des prix. La crise remonta à Paris comme l'indique cet article daté d'août 1937, aboutissant à un accord avec l'Allemagne, chou contre charbon.
Photo prise vers 1936-37 à Kerfontaine (Collection Odette Le Franc-Cadouarn). Camionette Ford à pneus plains, servant à aller vendre les choux de Séné sur les marchés de saint Jacut, Saint Gravé, Redon, Peilleac,etc.. Sur la photo à droite, Jean Marie LE RAY, exploitant à Brouel et à gauche, son beau-frère Joseph LE GAL. (Source bulletin munipal 11-1995)
LES PREMIERS ENVOIS
C’est le 28 décembre dernier (1937) que furent expédiés de Lorient le premier wagon grande vitesse et le 29 le premier wagon petite vitesse, partis de Lorient, soit une moyenne de 250 tonnes. C’est peu.
La récolte nous dit-on, parait inférieure à celle de l’an passé. La sécheresse de juillet et d’août en est la première cause, les gelées de fin décembre et janvier étaient d’un bon augure. Elles ne durèrent malheureusement pas assez longtemps. La saison des pluies que nous traversons n’est pas faite, actuellement pour favoriser les expéditions, bien au contraire ! La fermentation agit au cours du voyage.
[l'article est écrit en février; le chou est une denrée périssable et préfère les grands froids pour voyager même en train "grande vitesse".Les gelées d'hiver sont donc favorables pour le transport et la concurrence !]
Les gelées n’ont pas été assez fortes pour nuire aux choux de Pontoise, tandis que les nôtres plus robustes les supportent aisément. Nous ne pouvons donc pas cette année profiter de la vitalité de nos espèces. La région parisienne va pouvoir, comme en 1937 se suffire à elle-même.
Joignez à cela le chômage qui va grandissant.
UN BON SON DE CLOCHE : L’ALLEMAGNE VA REDEVENIR NOTRE CLIENTE
Est-ce à dire qu’il faut désespérer de la saison 1938 ? Pas du tout.
Souvenons-nous que l’un des principaux intérêts de notre production lorientaise est la durée. Alors qu’en fin février-mars, les autres régions de France sont complètement démunies de choux, nous en possédons encore, parfois jusqu’en mai et c’est ce qui a fait du reste que nous pouvons les vendre à des prix très rémunérateurs.
Et puis il y a un autre fait : Les expéditions pour l’Allemagne vont reprendre.
[La négociation bilatérale est la règle dans l'Entre-deux-Guerres. La France, sous la pression de ces agriculteurs, cherche des débouchés pour les productions et notamment le chou breton. L'Allemagne entend exporter son charbon. On négocie]
L’Allemagne a en effet décidé d’accepter pour 2 millions d’importations de choux. Or la région lorientaise est à peu près la seule région de France à même de donner satisfaction aux commandes.
Dans quelques jours vont commencer les expéditions pour l’Allemagne et nos exportateurs lorientais ont droit de bien augurer de l’issue de la campagne. Nos cultivateurs récolteront des choux et ils vendront à bon prix.
LES PRIX
Au début de chaque saison, les prix de 450 à 500 frs. la tonne sont pratiqués. Il en est ainsi cette année.
Mais ils ne tarderont pas à monter. Ils sont à l’heure actuelle tout juste rémunérateurs pour nos agriculteurs.
Il est peu probable néanmoins qu’ils revoient l’âge d’or de 1933, à l’époque d’une disette complète de choux en Allemagne où le prix de la tonne monta à 1500 frs. Par suite du reste de spéculation.
Sinagots au mouillage à Moustérian - 1951: au 1er plan un jardin avec des choux
.../...Fin de l'article de Ouest Républicain
La 2° Guerre Mondaile va éclater. A la Libération l'agriculture bretonne et morbihannaise va se moderniser. La culture du chou va toutefois persister mais en déclin pour approvisionner l'Alsace et les régions limitrophes en Allemagne. Par exemple sur Lorient on compte en 1954 que 400 ha de chou contre plus de 3000 ha vant guerre. Durant les Trente Glorieuses, la production va diminuer sous l'effet du cout de la maindo'euvre, de la désertification rurale et du changement d'alimentation des Français.
Photo extraite du nournal "La Liberté du Morbihan" 20 janvier 1955.
Charrettes de choux en gare de Lorient
Dans son livre, "Le Pays de Séné", Emile Morin rassemble un grand nombre de cartes postales anciennes et de vieilles photographies. Pour celle-ci montrant un champ de choux près de notre église, il écrit : "Un champ de choux. Jusqu'aux années 1950, les choux de Séné étaient renommés dans toute la région. Par cherrettes entières, les cultivateurs les envoyaient à la gare des marchndises pour être livrés en Alsace pour la choucroute. Tout au long du trajet des choux tombaient et les gamins se battaient pour les ramasser. Le champ que l'on voit ici se trouvait à l'emplacement de l'école publique mixte Françoise Dolt et de la rue du 19 mars 1962 (qui n'est pas encore construite)."
Un chargement de choux prêts pour l'expédition.
Sur la remaroque entre les cagettes : Jean LE RAY
Dans un article paru dans Ouest-France en mai 2018, Jean LE RAY, dont le grand-père mourut lors d'une livraison de choux en 1886 (voir ci-avant), agriiculteur en retraite à Kerstang se souvient : "Toutes les fermes de Séné faisaient du chou". "Ce chou, variété Milan, se plaisait en terre sinagote. les terres, fortes et argileuses mais aérées, convenaient à la culture de ce légume. Chaque paysan faisait ses propres graines à partir de la culture précédente. C'était un secret bien gardé et préservé".
Dans les années 1960, la moitié de la surface agricole utile est dédiée à la culture du choux. Les expéditions diminueront à cause d'un marché en déclin. Dans son documentaire de 1964, Moisan, immortalise un vieux Sinagot qui ramasse des choux dans son champ.
Dans les années 1970, on cultive encore le chou du côté de Brouel, comme le montre cette photo tirée du magazine paroissial "Le Sinagot" pour la consommation locale.
Jean RICHARD, grand témoin sinagot de son temps, se souvient dans ce même article Ouest-France.
Aujourd'hui, le choux de Lorient, le grand frère du chou de Séné, tente un nouvel essor au travers d'une démarche de qualité. Les agriculteurs de Séné doivent-ils monter dans le train à "grande vitesse" ou à "petite vitesse"?
Bibliographie :
Les Cahiers du Pays de Ploemeur, Darcourt pages 39-43
Histoire de Lorient n°3 avril 2011.
Séné d'Hier & d'Aujourd'hui - Camille Rollando.
Archives du Morbihan : article de presse.