Maires de Séné
- Secrétaire et Secrétaire Général de Mairie
- Les mairies de Séné
- Henri MENARD, un maire moderne à Séné
- Les maires honoraires de Séné
- Les maires de Séné de la Révolution à 1870
- Les maires de Séné sous la III° République
- GACHET & SEVIN, funestes adversaires1901
- LE MOUELLIC, maire pendant la guerre
- ROBERT, maire de Séné 1919-1928
- Les maires de Séné depuis la Libération 1945-80
Les nombreux véhicules qui empruntent la route de Nantes pour entrer ou sortir de l'agglomération de Vannes traversent le Hameau de Saint Léonard à cheval sur les communes de Séné et de Theix. Ce petit village nous présente un patrimoine tout à fait remarquable
Sur la butte au dessus de la route, un peu masquée dans l'herbe, on découvre la Croix de St-Léonard, sise en la paroisse de Theix et si familière aux Sinagots. Elle a été restaurée vers 1940, ainsi que celle de Bonervaud, située plus loin sur la même voie, avec les débris des deux croix géminées trouvées dans le fossé de la route."Source l'Abbé Le Roch). Non loin de là se tenait un moulin à vent comme l'indique le relevé cadastral de 1844.(ci-après)
La Chapelle Saint-Léonard (XVème siècle et 1767), reconstruite en 1767, est située en contre bas de la route de Nantes. Saint-Léonard est un prieuré cité au XVème siècle et qui subsiste jusqu'à la Révolution. La chapelle porte la date de 1767 mais on sait qu'une chapelle existait très anciennement en ce lieu puisqu'en 1485 un seigneur de Lohan y fut enterré. Deux contreforts sur la façade principale semblent datés du XVème siècle.
Extrait du cahier des amis de Vannes : Citée par Dubuisson-Aubenay, dans son itinéraire de Bretagne de 1636, la chapelle de Saint-Léonard était le siège d'un petit prieuré à la présentation des soeurs de Salarun (Theix). En 1425, le duc Jean V y fit porter des présents pour l'heureuse naissance de son fils Gille. La chapelle est encore citée au procès de canonisation de Vincent Ferrier (1455) et dans un compte de la fabrique de la cathédrale de 1485 indiquant que le sieur de Lohan, puis sa femme, y furent inhumés. En 1695, ses revenus étaient affermés au secrétaire de l'evêque. La chapelle a été entièrement restaurée en 1767 (date inscrite sur la porte) et sauvée de la destruction sous la Révolution quand un voisin abtiny de la louer comme étable. Rendue au culute, elle risquait ruine quand une association se créa en 1974 pour l arestaurer et l'entretenir et rétablir son pardon annuel.
Edifice rectangulaire soutenu par des contreforts à l'ouest (restes du XV siècle), la chapelle voutée d'un lambris et enrichie d'un autel du XVIII°siècle et de plusieurs statues, Sainte Anne et la vierge (bois). Sainte Cécile (terre cuite), patonne de Theix, et Saint-Léonard qui apparait aussi dans le vitrail où il console les prisonniers. Ermite du V°siècle, Saint Léonard (466-559?) selon la tradition, aurait été baptisé avec Clovis, son cousin à Reims en 499; retiré dans la forêt de Pauvin, près de Limoges, il y meurt à l'âge de 93 ans. Fêté le 6 novembre, il est le patron des prisonniers. (D'après "Eglises et chapelles du Pays de Vannes, tome II Vannes-Est, Joseph DANIGO.
Pour passer sur la commune de Séné, on emprunte le Pont de Saint Léonard qui enjambe la rivière du Liziec à quelques mètre de son embouchure avec la Rivière de Saint Léonard et le Golfe du Morbihan. Le promeneur descendra sur la berge pour découvrir la construction. Jusqu'aux années 1946, la ligne de Chemin de Fer Secondaire du Morbihan passait sur ce pont. Lire article sur la Grotte de Jean II.
Une fois passé le pont, on ne peut le manquer. Situé dans le quartier limitrophe des communes de Séné et de Theix, le restaurant LE JARDINS DE LEONARD a ouvert en septembre 2020, à l'emplacement du BOUCHON BRETON.
Le BOUCHON BRETON, était installé au N° 130 de la route de Nantes à Séné depuis mars 2013 et géré par Michel & Marie Odile BOEFFARD.
On doit le JARDIN DE SAINT LEONARD à Cécile BRETON et Frédéric FORTIN qui ont officiellement signé l'acte en avril 2020.
Ce restaurant bénéficie d'une très bonne exposition et d'un lieu imprégné d'histoire à deux pas des sentiers qui mène à la Grotte de Jean II ou de la Croix de la Brassée.
En limite entre Theix et Vannes, près de la chapelle de Saint-Léonard, sa fontaine et sa croix, un village est constitué dès 1810 sur la commune de Theix mais pas encore à Séné. Au cadastre de 1845, quelques maisons sont bâties également sur Séné. On identifie facilement ce qui deviendra au n°66 Route de Nantes, le constructeur Design & Tradition et au n°130 Route de Nantes, le restaurant et l'artiste ferronnier.
Le dénombrement de 1841 nous indique que Philippe DANET et Yvonne FILIOZ sont aubergistes. Leur auberge fait vivre au total sept membres de leur famille, dont les memebres de la famille Guénanton, apparentés aux Danet.. Charrettes, voitures hippomobiles vont et viennent sur la route royale de Nantes à Audierne.
Au hasard de recherches sur les sites de généalogie et sur les registres d'état civil, on trouve cet acte de décès à Séné de Anne GUENANTON [ca 1799-26/12/1858] marié à Mathurin LE GAL né à Noyalo le 25/9/1808. qui déclare en ce jour du décès de son épouse la profession d'aubergiste à Saint-Léonard. On peut penser que le débit de boisson ou cabaret de Saint Léonard est passé de la famille Danet à la famille Guenanton. Mathurin LE GAL se marie en 1859 avec Jeanne Louise QUESTER [11/3/1817 - 3/9/1880] de Cressignan.
Le dénombrement de 1886, fait apparaitre le nom de Marie ALLANIOUX qui exerce l'activité de cabaretière. On peut penser à une vente de l'établissement de Mathurin LE GAL à Mme ALLANIOUX car aucun lien de parenté n'est mis en évidence. Il s'agit de Jeanne Marie ALLANIOUX, veuve alors de Jean Patern LE PLAT. Elle avait déjà eu pour mari Jean François LEROUX, dont elle eu deux filles, Désirée et Marie Jeanne LEROUX qui apparait au dénombrement de 1886. Au décès de sa mère, Marie Jeanne reprend le débit de boissons. Après son mariage en 1889, elle décède prématurément en 1891.
Patern Marie LE PLAT se marie la même année 1891 et reprend l'établissement avec son épouse Marie Louise PLUNIAN.
Les "Le Plat" perdront leur unique garçon, Lucien LE PLAT [17/8/1893-2/6/1918], charron chez le forgeron Tréhondat, pendant la guerre de 14-18, alors qu'il était rentré à Séné pour se marier avec Marie Rosalie LE BRECH le 26 février 1918...
Après guerre, ils déclarent l'activité de cabaretier lors des dénombrements de 1921 et de 1926, puis celle de débitant en 1931.
En 1928, lors de l'étapedu Tour de France arrivant à Vannes, le régiment d'infanterie se poste sur la butte de Saint-Léonard pour assister à la course.
Après le décès de Mme PLUNIAN,Mathurin BIHOES et son épouse Marie Josèphe POURCHASSE [29/7/1902-6/11/1977] achètent l'établissement aux héritiers Le Plat en avril 1948. L'établissement portait alors le nom bucolique de "Rendez-vous des Chasseurs et des Pêcheurs". Les Bihoes font quelques travaux et demeureront cafetier jusqu'en 1954-55.
La café a pignon sur la route de Nantes. L'endroit est toujours dangereux. Venant de Theix il faut négocier la descente, puis passer la chicane du pont sur le Liziec, ancienne voix ferrée, pour repartir vers Vannes.
Ces deux photos illustrent un accident qui impliqua le producteur de muscadet, Donatien BAHUAUD. Au passage, on peut noter l'aspect des bâtiments dans les années 1950. Le corps principal n'a pas bougé; l'aile droite a été depuis rallongé vers Theix et du côté gauche, un hangar a été accolé à la batisse.
Vers 1959, la route de Nantes est rectifiée et ne passera plus au ras de l'établissement.Le dénombrement de 1962, nou smontre la présence de M. Bihoes qui demeurera dans sa maison jusqu'à son admission en maison de retraite.
Le bien sera vendu le 3/10/1996 à la SCI Kerleo. La Girouette (Ane Art Chic) , atelier de ferronnerie d'art verra le jour ainsi que le restaurant LA FERIA qui laissera place vers 2005 au restaurant Le Bouchon Breton.
En 2020, le bien est revendu à a societé de Nantes FCMB qui revend le bien en 3 lots dans la foulée: le restaurant, l'atelier et la maison d'habitation. Depuis l'automne 2021, L'Atelier de Saint Léonard propose la dégustation et la vente d'un large choix de café, torréfiés sur place par Isabelle BAZIN, artisane torréfacteur.
L'espace de "Bien-être" PARACELSE est venu compléter l'activité de cette entrepreneuse en 2023.
Le nord de la commune a toujours été traversé d'est en ouest par une voie de circulation. Voie romaine puis route Royale, route nationale qui aujourd'hui Route de Nantes. Faubourg de Vannes, cet axe a de tout temps vu passé charrettes, voitures, camions et automobiles, autant de clients pour les auberges, charrons, garages et hoteliers (lire histoire des forgerons et des garagistes de Séné).
Sur cette vieille carte [1771-1785], un établissement est figuré à l'intersection de la route Royale et du chemin qui mène de Bohalgo à Cano et ensuite au bourg de Séné. Il s'agissait certaineemnt d'un relai de poste. Le descriptif que nous avons des bâtiment (voir vente ci-paèrs de 1877) montre une écurie attentante à une auberge. L'actuel Suroit aurait donc été un relais de poste à quelques lieues de Vannes.
Le cadastre napoléonnien de 1810 montre trois constructions, à l'intersection de ce qui deviendra la Route de Nantes et la rue du Poulfanc. Nous disposons du relevé du cadastre de 1845. A l'angle de la rue du Poulfanc et de la route de Nantes, dès cet époque, il y avait des bâtiments.
La confrontation de ces relevés du cadastre et la vue aérienne de l'Institut Géographique National, nous amène à dire que l'actuel bar Le Suroit, est une des plus vieux établissements de restauration de Séné, datant d'avant la Révolution.
Le dénombrement de 1841 nous livre le nom des premiers aubergistes qui tenaient ce lieu sur ce carrefour connu alors par le nom de "La Ville en Bois" : Jean Marie LAUTRAM et son épouse Louise GUYOT, emploient les beaux-parents et pas moins de 5 adultes, traduisant une grande fréquentation de l'établissement. Bien sûr la route apporte son flux de charettes mais aussi, la présence de la forge Tréhondat apporte de la clientèle pour laquelle on sert à boire et à manger. Les jours des Courses de Cano, le public emprunte ce carrefour qui conduit à l'hippodrome.
Dans les années 1860, Marie Angèle OLICHON de Séné [1840-6/12/1896] épouse Marc LE PAUTREMAT [19/2/1839 Surzur- 25/8/1876, ST-Léonard-Theix], forgeron. A la naissance de leur aîné, Pierre Marie LE PAUTREMAT (26/4/1867), elle indique être débitante à Saint-Léonard. Après le décès de son mari, elle épouse en seconde noces Pierre Marie TATARD dans les années 1875.
A la naissance François Henri (19/7/1878) lui déclare l'activité d'aubergiste et elle de débitante, tous deux résident au Poulfanc. Le dénombrement de 1886 nous présente cette famille recomposée établie au Poulfanc. Les Tatard ont repris l'auberge du Poulfanc sans doute plus fréquentée que celle de Saint-Léonard. Cette annonce notariale, lors de la succession Le Pautremat, donne une description de l'auberge. Les bâtiments ont encore de nos jours la même configuration.
Après le décès de Mme Olichon en 1896, l'auberge du Poulfanc est reprise par M. BAUDET et son épouse Anne Marie LE BRUN, comme nous l'indique l'extrait de naissance de leur aînée, Marie Joseph, née le 1/10/1897 à Séné.
Le dénombrement de 1901, nous confirme que les patrons de l'auberge sont Marc Marie BAUDET [3/1/1867 Ploeren - 16/7/1907 Séné] et son épouse Anne Marie LE BRUN [5/1/1875 Elven - 18/3/1911 Séné]. De cette union est né Marie Josèphe [30/1/1897-14/2/1924] qui décèdera de la tuberculose et sa soeur Marie Louise BAUDET, présentes lors du dénombrement.
Marc BAUDET décède à Séné en 1907 et Mme LE BRUN se remarie à Séné le 13/1/1909 avec un chiffonnier de Lanfains (Côtes du Nord), installé à Séné avec sa mère veuve, Mme Béloeil et sa soeur Rosalie. Marc Louis RAULT [31/1/1881 - 29/5/1916] sera mobilisé et décèdera à Cumières pendant la guerre de 14-18. Son nom fut rajouté en 2018 au monument aux morts de Séné.
Le dénombrement de 1911, nous indique que l'auberge a changé de gérant. Françoise DUVAL [11/6/1872 - 8/6/1913 Séné], épouse de Louis Marie MARTIN [5/2/1866 Sulniac - ?] est cabaretière au Poulfanc. Après son décès, son mari sera aubergiste comme l'indique les dénombrements de 1921 et 1926. En 1921, il perdra tragiquement sa fille Marie Anastasie lors de la catastrophe des Batignoles.
Le dénombrement de 1926, l'auberge est tenue par Louis Marie MARTIN. Pierre Marie MORIO, le jeune forgeron mécanicien qui a repris la forge Tréhondart vit avec son épouse à l'auberge.(Lire article sur l'historie des forgerons) ainsi que Mme Beloeil, veuve Rault et sa fille, Rosalie.
L'explication nous est donné par Mme Michelle ROBIN, actuelle propriétaire des murs du SUROIT qui se rappelle que le batiment en retrait de la route était une écurie pour les chevaux des voyageurs. Cette généalogie nous amène à penser qu'avant guerre, la famille Rault confie la gérance de l'auberge à M. MARTIN et sa femme Mme DUVAL. M. MARTIN sera toujours aubergiste en 1921 et 1926.
Marie Françoise s'est mariée à Jean Baptiste ROBIN. Leur fils, également Jean Baptiste et son épouse ont géré l'auberge, plutôt un bistrot après guerre (1939-45). Par héritage, la bar a échu à leur fille Michelle ROBIN, épouse LENORMAND.
Après guerre, le bistrot est tenu par Jean Baptiste ROBIN et son épouse Mme Marie Louise BOTTEREL.
Après son décès, sa fille, Mme Michelle ROBIN continue quelques années à servir les clients. Dans les années 1960, la bar avait même un epompe à essence comme beaucoup sur la Route de Nantes (Lire Histoire des Garages).
Ensuite, le bar est géré par M. & Mme GUELO. Viendront à sa suite M. BERTOLOTTI puis PEDRONO, qui gère aussi l'époque le bar-tabac du bourg de Séné (Lire histoire des buralistes à Séné).
Depuis 1994, Mme Marie Louise LHEUREUX a ouvert un restaurant qui propose à une clientèle d'habitués, d'ouvriers et d'artisans, des repas le midi. Tenace, elle a réussi à conserver son lieu de travail...
En novembre 2019, la décision est tombée. Le bar-restaurant LE SUROIT ne sera pas démoli dans le cadre du réaménagement du quartier. Le plus ancien des café-restaurant de Séné peut témoigner encore du temps où charrettes, charrons et charretiers animaient la carrefour de la Ville en Bois..
HISTOIRE....et histoires de Séné. L'abbé LE ROCH aimait commencer par ces quelques mots, ces articles d'histoire locale qui paraissaient dans le bulletin partoissial, Le Sinagot. A côté de l'histoire de nos manoirs, des familles nobles de Séné, des Grandes Batailles, il y a aussi l'histoire des gens humbles, forgerons (lire article), boulangers (lires les articles) ou encore bouchers (lire l'article). Les restarateurs sont de cette trempe...
Le métier d'aubergiste ou de restaurateur ne sera pas confondu avec les activités de débit de vins (ou de cidre) et de cabatiers, que l'on trouve en grand nombre dans les dénombrements de notre commune de 1841 et jusqu'à l'entre-deux-guerres. On comprend le débit de boissons comme un lieu où l'on pouvait boire un verre de vin ou de cidre et se retrouver entre Sinagots dans les différents villages de Séné. Et effectivement, il y avait des débits un peu partout sur la commune. Le terme cabaretier et cabaretière coexiste avec celui de débitant. Dans ces commerces, on pouvait à la fois boire et manger une restauration sommaire. Insérés dans les villages et le bourg, ce n'étaient pas de vrais "restaurants". L'aubergiste, ajoutait au cabaretier la possibilité de se loger et sans doute de ce fait, une restauration plus soignée. l'ancêtre de l'hotel-restaurant.
1-Au village de Montsarrac
2-La presqu'île de Langle :
3-Le bourg de Séné :
4-La route de Nantes :
5-Autour du centre commercial Intermarché :
6-Sur la ZAC du Poulfanc :
1-Au village de Montsarrac :
Sur la seconde moitié du XIX° siècle, le village de Montsarrac eut une période d'essor démographique dû à la présence d'une usine d'extraction d'iode du varech, d'un port de pêche et de commerce inauguré à la Garenne et par la proximité des salines. Ces activités amenaient journaliers, paludiers, pêcheurs, marins et ouvriers de l'usine à iode, autant de clientèle pour des auberges.
Au dénombrment de 1886, on recense sur Montsarrac, trois aubergistes. Avec la fermeture de l'usine, l'activité du port ira décliante et les auberges disparaitront de Montsarrac...
2-La presqu'île de Langle :
Le Café de la Terrasse deviendra une école
Avec la création de la cale de Barrarach, le développement des Régates de Conleau et de l'activité de passeur (lire histoire de Conleau et des Passeurs), à la fin du XIX° siècle , la pointe de Bellevue est devenue un lieu touristique.
En 1898-99, M. CAYRE et son épouse Mme BOYER, négociants rue du Roulage à Vannes, achètent un terrain à Bellevue et y font construire un café-restaurant qui prend le nom de "Café de la Terrasse".
Le nom du premier gérant nous est donné au dénombrement de 1901. Simon GILBERT, cuisinier de métier et son épouse Louise KERHELLO, cabaretière. En 1906, Claire Lucie GERARD [1847 Fougères, 1916 Paris], âgée de 60 ans, a réouvert le Café de la Terrasse.
La restauratrice âgée ne tient pas le Café de la Terrasse longtemps. .
Le 19/7/1906, Euphrasie Léontine MORIO [17/6/1885 Montsarac-9/1/1957 Pau], mariée à Séné depuis le 26/7/1905 avec Jean Vincent Brice DOURS accouche d'une fille et déclare avec son mari la profession de restaurateur. La fiche de matricule du père DOURS nous indique que ce Gascon est allé travailler à Paris comme garçon café, puis comme liquoriste. Il vient travailler à Vannes, précisément à Conleau et on pense qu'il fut recruté par Jean Marie LAPORTE , propriétaire de l'île de Conleau pour travailler au Grand Café. C'est là qu'il connait son épouse et ensuite ils s'établissent à Langle où naissent leurs 4 enfants, Jeanne puis Noël le 27/7/1907 et de leur fille Francine le 27/8/1908. Leur dernier enfant sinagot, Guy DOURS [2/3/1911-16/1/1989] nait à Barrarach. Il sera résistant pendant la guerre au sein des FFI. Ensuite, les époux Douars ont laissé l'ancien Café de la Terrasse qui va devenir l'école de Langle.
Pendant une douzaine d'années, le Café de la Terrasse sera un lieu couru des Vannetais qui franchissent le goulet de Conleau, et s'installent près de la patache des douaniers à Bellevue les jours de Régates, ou qui empruntent la barque du passeur pour une excursion en terre sinagote les dimanches après la messe... En 1912, le café, qui a sans doute arrêté son activité, est vendu à la commune pour y installer la toute première école de Langle .
Le 1er restaurant de Bellevue deviendra un café
Après la Première Guerre Mondiale, l'attrait de Conleau, les courses des Régates génèrent la présence de clients sans quoi, point de restaurant.
Au dénombrement de 1921, Constantin DOUARD et son fils aîné Auguste déclarent la profession de cuisinier à Séné. On a bien a faire à une famille de "vrais" restaurateurs où l'épouse Louise Marie HERSTER dirige aussi le restaurant. Le Café de la Terrasse a été vendu à la commune et est devenu l'Ecole de Langle. Où se situait donc cet autre restaurant?
La fiche de matricule de Constantin Emile Moïse DOUARD, né le 26/12/1874 à La Colombe (Loir et Cher), domicilié chez ses parents à Orléans (Loiret), nous indique qu'il s'est engagé dans la marine pendant 5 ans de 1892 à 1897 où il participe à la campagne au Dahomey (actuel Bénin). A son retour à terre, il épouse à Paris, le 19/04/1898, Louise Marianne HERLSTER, née à Paris le 16/6/1879, dont le père est hôtelier au 18 avenue de Saint Ouen à Paris.
La succession des localités déclarées aux Autorités Militaires permet de dater l'arrivée de Constantin DOUARD à Vannes en janvier 1906 où il est logé à l'Hôtel du Commerce. Cet hotel appartient-il déjà à Henri MENARD qui en sera le patron avant de devenir maire de Séné en 1929.
Il fait ensuite venir sa famille à Vannes qui lors du dénombrement de 1906 est pointée rue des Chanoines à Vannes. La famille s'agrandit avec l'arrivée de Louis Julien DOUARD [8/4/1910 Vannes-2/07/1951 Vannes].
Constantin est mobilisé à partir du 5 mars 1915 et réformé le 5 mai 1917 à cause d'une néphrite chronique hydropigène avec des oedèmes permanant dans les jambes, sans que l'on sache si cette maladie fut contractée pendant ces années de guerre.
De retour du front, Constantin DOUARD ouvre où reprends un restaurant à Bellevue à Séné. Il décède de maladie le 1er juin 1921 en son domicile à Bellevue. Son épouse est contrainte de céder le fonds de commerce comme l'indique cette annonce légale.
En 1924, Désirée Louise ROLAND, est cuisinière à Bellevue lorqu'elle annonce ses fiancailles avec Joseph ALLANIOUX. Celui-ci éconduit la tuera le 6 novembre 1924.
En 1926, Augustin François GAUCHER et Pélagie Joséphine LE GUEN, qui ont racheté le restaurant des Douard, sont pointés lors du dénombrement. Lui, est natif de Lorris dans le Loiret (30/8/1877) et elle de Ploeren (19/01/1880). La ville de naissance de leur enfant Henriette montre que ces commerçants, sont mobiles au gré de leur activité.
En mars 1928, M. Gaucher cède à son tour son établissement à Célestin LOISEAU [21/8/1891-19/3/1973] marié depuis le 30/12/1924 à Marguerite LE REBOURS [30/1/1901 - 29/04/1961]. Le début de la voiture, les régates désormais sur Port-Navalo, l'attrait touristique de Bellevue s'est amoindri...Le nouveau établissement devient un simple café et en 1936, Célestin LOISEAU déclare le métier de débitant. Sa nièce Irène LE BARO travaille à ses côtés.
Maryse NOBLANC se souvient:"mon grand-oncle Célestin tenait un débit situé dans la dernière maison à droite en descendant la rue qui mène à Port-Anna."
Ce café connu des anciens Sinagots comme le Café de la Pointe était donc le siège du 1er restaurant qu'a connu la presqu'île de Langle au début du siècle dernier. Sur cette photo, on reconnait debout devant la porte principale, Marguerite LE REBOURS et assis sur une chaise au prmeier plan, l'artiste peintre BOISECQ.
La Café de la Pointe cessera son activité en 19XX. Le café a été fortement remodelé et sur son toit trone une décoration représentant un bateau sinagot. Une nouvelle maison a été ajoutée sur son flanc gauche.
La café deviendra le restaurant de Bellevue
Il faudra attendre la construction de Port-Anna dans les annnées 1950 pour que la pointe de la presqu'île retrouve un regain d'activité dans la restauration.
Parmi les nombreux cafés de la presqu'ile, Jeanne LE GREGAM, femme de pêcheur, tient un débit. En 1892, elle reçoit sa plaque qui est la licence n°IV dans le Morbihan. L'état déploie son contrôle sur les débits d'alcool...Après son décès, son mari Guillaume DANET, pêcheur en retraite, tient le bistrot avec l'aide de sa fille, Célestine DANET dite "Titine", qui déclare la profession de commerçante en 1962. Elle tiendra le café de La Bellevue jusqu'à ses vieux jours.
Sans enfant, à son décès, le fonds échoie à son neveu René Jean JACOB dont le père Alexandre Jean périt en mer en 1932. Installée à Caen, la famille revient sur Séné. Léa son épouse tient le café car son époux continue à naviguer.
René JACOB et son épouse, Léa, ajoutent la dégustation d'huîtres à la vente de boissons et de crêpes. En 1980, son établissement passe à la télé. L'abbé Le Roch, recteur médiatique de Séné, réussit en effet à faire venir FR3, la chaine de télévision régionale, pour un reportage sur les derniers marins sinagots.
En 1985, Réné passe la main à son fils, Philippe JACOB, cuisinier de profession, qui avec sa femme transforment le café en restaurant. En 1994, le rez-de-chaussée est transformé. Une salle de 120m² est créée.
A sa retaite en 2020, La Bellevue a été reprise par deux nouveaux propriétaires, Mathieu BOUCQ et Nicolas PEAU. Leur établissement propose de se restaurer avec une très belle vue sur le Golfe du Morbihan et l'île de Boëdic.
Du food-truck à Ty-Anna
Sur le Port ou près de la cale de Barrarach, aucun restaurant ne s'est établi, malgré la passage de promeneurs ou l'activité nautique. Dans les années 2000, un "food-truck", surnommé par les Sinagots, "la cabanne", tenu par Wanda et Frédéric KERBARTH, s'installait en saison pour offrir une "petite" restauration aux promeneurs.
Depuis 2019, Ty ANNA, la "Maison du Port" dispose d'un restaurant à Port-Anna , géré par la société NéoRestauration dont la particularité est de favoriser l'insertion professionnelle.
3-Le bourg de Séné :
Dans un commune peuplée de pêcheurs et d'agriculteurs où l'épouse au foyer s'occupe des enfants et de la cuisine, les occasions sont rares d'aller au restaurant. Toutefois, les noces sont de vrais moments de convivialité pour les Sinagots (lire article sur les noces) mais souvent organisées dans une ferme par la famille... Au début du XX° siècle les commerçants Robino et Allano, qui tiennent des boucheries et épiceries au bourg de Séné se lancent - dirait-on aujourd'hui - dans du "traiteur évènementiel" pour les jours de noces. N'ont-ils pas le mets le plus apprécié pour les fêtes : la viande!
En 1906, Mathurine LE DIGABEL est aubergiste au bourg, son aînée Jeanne Marie ROBINO est servante et son fils, Joseph Marie ROBINO est boucher. Ces activités de boucherie-restauration-café se cotoient.
Après la Grande Guerre, Jeanne Marie ROBINO déclare le métier de restauratrice. Plusieurs jeunes mariés se retrouvent "chez les Robino" pour célébrer leur repas de noces. Ce n'est que bien plus tard que de "vrais" restaurants vont éclore dans le bourg de Séné.
Au n°6 de la Place de l'Eglise la vieille boucherie Allano laissera place à l'Hotel du Golfe au début des années 1960 qui propose alors gite et couvert à ses hôtes. Il semble qu'il fut le premier vrai restaurant d'après-guerre. Il sera successivement tenu par M. Guillonnet, M. Leray et Danet dans les années 1985, avant de laisser place à un fleuriste.
Au n°4 de la Place de l'Eglise, la batisse devint communale et abrita un temps la Poste et les Soeurs des Filles du Saint-Esprit...Vers 1992, la commune loua la batisse à un restaurateur niçois qui ouvrit une pizzeria, LE PINOCCHIO.
2-3 ans plus tard, la mairie vendit la batisse à deux cuisiniers Mario LE PESQUER et Jean Luc MORICE qui la mirent aux normes d'un vrai restaurant, l'ASSIETTE SINAGOTE. Le restaurant fut reprise par Stéphane et Isabelle EZANNO en juillet 2005 pendant 1-2 ans.
Depuis 2008, Ludovic et Magali BOUCHET gèrent le restaurant AR GOUELENN.
Au n°5, à l'emplacement de l'ancienne boucherie Hervio (lire article sur les bouchers) le dernier boucher, Marcel BOISSON laissera place à un traiteur, "Les Mets en Bouche" puis le batiment sera acheté par la mairie pour le louer à un restaurateur, Sylvie SELIGOUR qui a ouvert une crêperie salon de thé, l'AVEL BRAS.
Ce commerce prend un nouvel envol au printemps 2022. Un nouveau bail en fait une vraie crêperie forte de 40 couverts.
Au n°2 de la Place de la Mairie (place de la Fraternité) là où jadis était l'épicerie Janvier mitoyenne du café, avant que ne s'installe l'agence immobilière, entre 1998-2000, il y avait un restaurant, LES VOILES ROUGES de Fabrice ROZELIER. Il succédait à une crêperie, snack, salon de thé, LE PARADISIER ouvert en novembre 1994.
Avec le percement de la place Floresti et la création du centre commercial des Lilas, sur la nouvelle place Penhoêt, des cellules commerciales accueillirent de nouvelles activités. Ce n'est que récemment, que le site accueille de la petite restauration, avec PRESTIGE DÖNER, qui offre de la restauration turque et des kebabs.
En s'éloignant du bourg par la rue des Ecoles, on arrive au Purgatoire et au quartier du Goah Ver. Le percement de l'avenue Donnegal renforça le trafic sur cette voie et la visibilité propice à l'établissement d'un commerce.
Dans les années 1970, M. CAPELLE et sa femme Mme FICHEPOIL ouvrirent la TAVERNE SINAGOTE dans de vieilles écuries réaménagées. Ils quitèrent le Goah Ver en 1991 et transférèrent leur restaurant au n°18 de la rue du Verger. En 1989, Eric NATTIER et son épouse ouvrirent à la même adresse, le CAPUCIN GOURMAND. En 1999, celui-ci émigra sur Trefflean.
Quelque temps plus tard, rue du Verger, un autre établissement, LA CASE, proposait restauration et karaoké. Il occupait la partie sud donnant rue du Verger, d'un grand bâtiment qui donnait également route de Nantes, au nord. Ce bâtiment à l'origine fut construit pour un élevage de volaille dans les années 1950-60 qui fut transformé en boucherie industrielle de découpe de volailles.
Au Goah Ver, en 1998, Marinka et Gilbert LE BROC récupérèrent les locaux de la Taverne Sinagotes et ouvrirent la CREPERIE DU GOAH VER jusqu'en mars 2011, quand l'établissement fut repris par Katia et Yann KERISIT jusqu'en 2016.
Depuis octobre 2016, Marinka et Gilbert LE BROC gèrent la CREPERIE DU POULFANC. Pour compléter ce panaroma des crêperies sinagotes (Avel Bras, Goah Ver, Poulfanc) il a existé de 1997 à 2003 une crêperie près de l'hippodrome de Cano tenue par M. & Mme POULIGNY.
NB : il a existé dans les années 1970-80, L'OASIS, restaurant oriental établi à Moustérian qui pris vers décembre 2005 le nom LE SAHARA.
A Kergrippe on a également compté sur l'établissement LE ZOCALO qui ouvrit, selon le bulletin municpal, à l'automne 1995.
Au cours de lété 2024, une nouvelleforme de restauration fit son apparition à Séné :un distributeur à pizza fut installé sur la parcelle du garage de Kergrippe.
4- La route de Nantes :
En 1964, Bertrand MOISAN filme le Pays Sinagot et la route de Nantes. Près de la station service "La Grenouillère", on devine un commerce avec garée devant une 4CV. Au n°31 de la Route de Nantes Jeanne LE ROCH, épouse PENEL, qui disposait des terres agricoles derrière la route de Nantes, tenait le restaurant LA GRENOUILLERE qui gardera ce nom au moins jusqu'en juin 1992, comme l'atteste cet extrait du bulletin municipal.
Plus tard, il changera de nom pour "LE PRE VERT". Cet autre extrait du bulletin municpal daté d'avril 2000, nous donne les noms des deux associés qui reprirent le fonds de commerce, Alain SIMON et Gilles CHEVALIER.
Il fut repris entre 2003 et 2009 par M. & Mme BERLAND, SARL COUBERT.
En avril 2009, une nouvelle équipe conduite par Anaïs DALINO, lance LE BISTROT jusqu'en avril 2018.
Depuis la société NEO Restauration a ouvert L'ENTRE DEUX, restaurant avec terrasse dont la particularité est de favoriser l'insection professionnelle. Il cessera son activité en 2023.
Non loin de là, au n°14 entre 2010 zt 2012 SAVEURS BRETONNES proposait des crêpes et des galettes. En 2012, ce restuarant est remplacé par L'ESCAPADE ITALIENNE, de Thomas SALESSES, qui proposait du snacking italien. Il a été repris brièvement en septembre 2019 par MM. DECHERY et FRANCOIS. Fin 2019, l'entreprise change de propriétaire et adopte le nom de Food Time, mais ce nom n'apparait en façade que courant 2024.
Ce n°14 de la Route de Nantes comprend 3 cellules commerciales. Dans le garage, avant le restaurant italien il y avait un fleuriste qui s'était installé. Avant le magazin de robe et costumes de mariés, il y avait un bar-billard, LE 147 de Nicolas KERMORVANT, qui proposait alors des jeux de billard. (Le 147 était précedemment établi au n°8 Place d'Irlande). A ce même n°14, on a connue un garage spécialisé dans les motos existait avant le billard et un magazin de revetemens de sols Les Sols Vannetais d'Ange SERAZIN, l'ancien propriétaire des murs.
Aujourd'hui, ce grand local est occupé par la magasin de costumes et robes de mariage, d'abord sous l'enseigne PRONUPTIA et désormais sous le nom de MARIELLA.
En contuant vers le Poulfanc, on ne peut pas ne pas voir le restaurant asiatique WAN SHENG au n°41 de la Route de Nantes qui existe depuis juin 2009. On peut s'étonner de voir là un très grand bâtiment, qui ressemble plus à un hangar, à un entrepôt qu'à un bâtiment commercial..Dans les années 1960 il fut occupé par un abattoir de volailles et ensuite l'atelier de découpe BIGGY. [lire histoire des bouchers de Séné]. Avant d'être un restaurant chinois, le local fut occupé par un marchnad de véhicules d'occasion et ensuite un marchand de meubles asiatiques.
La route de Nantes, ancienne route nationale 165, a été de tout temps très fréquentée pour quitter Vannes vers Nantes ou pour parvenir à la prefecture du Morbihan. Après guerre, avec l'essor des transports, de nombreux garages se sont installés ainsi que des stations services (lire Histoire des garages). En toute logique, Lucien PENRU établit un hotel-restaurant au Poulfanc [lire histoire des routiers]. L'établissement devint rapidement un débit de tabac (lire histoire des buralistes), activité complémentaire d'hotelier, cafetier et de restaurateur. Le batiment a été plusieurs fois remodelé. L'activité de restauration est abandonnée en 19xx pour renaitre quelques temps plus tard avec un établissement qui proposait du snacking, AU RAPIDO, puis LA TARTINERIE ouvert en juillet 2005.
En poursuivant la route de Nantes vers le Poulfanc, on arrive sur le SUROIT, restaurant vieux de plus de 200 ans. De l'autre côté de la route, dans les années 80-90, une parcelle de terrain fut aménagée pour accueillir le "Pärc du Rohu", petite zone d'activités commerciales.
Cette zone accueillit l'hotel LE ROHU, qui proposait bien un accès à des terrains de tennis et une offre moderne pour l'époque qui lui valait 2 étoiles. En juin 1989, la gérante est Michèle LE NORMAND. Toutefois, son positionnement en zone commerciale, lui fit perdre de son éclat et aujourd'hui l'hotel s'est spécialisé dans l'accueil de personnes en attente de titre de séjour. Sur la photo ci-après, on voit la publicité de l'hotel, la mention des cours de tenns. En premier plan, le terrain qui accueillera le fast-food Mac Donald's.
Quelques années plus tard, un bâtiment le long de la route de Nantes vint occupé les terrains de tennis. Sur ces nouvelles cellules commerciales du "Parc du Rohu", des banques et des commerces, et plusieurs restaurants surent su tirer profit de la "vitrine" qu'offre la Route de Nantes.
Au n°52, LE CLOS MATHILDA, de Catherine et Jacky FORGEARD a succédé en octobre 2017 à la franchise SUBWAY qui faisait suite à un autre restaurant le CAP FAIM, de Didier et Sylvie FAYET, inauguré en janvier 2003.
Au n°50, le KEBAB DELICE existe depuis décembre 2005 et fut crée par M. GUZEL. Après un an d'activité, il chandea de propriétaire. En mars 2020, il déménage au n°3 Place d'Irlande, près de la Huche à Pain.
Mais l'enseigne le plus importante est bien la fast-food Mc DONALD'S qui ouvrit à Séné au n°61 de la Route de Nantes en octobre 2002, à l'initiative de son premier directeur Alexis VINOUZE. L'établissement fut inauguré en présence du maire de l'époque, Patrick SALIC.
Près du rond-point du Poulfanc, la nouvelle zone commerciale les Quais qui succéda à la scierie LEGAL, permis à l'enseigne AU BUREAU d'ouvrir un bar-brasserie au n°69 de le Route de Nantes, dont le premier gérant fut Olivier RENARD.
5- Autour de l'Intermarché :
Dans les années 1980, la ZAC du Poulfanc prend forme. L'intermarché, installé rue du Verger, à l'emplacement actuel du NETTO, est transféré au Poulfanc. Dès ses débuts , cette grande surface du groupement Les Mousquetaires, est accompagnée d'un restaurant RESTAUMARCHE. En juin 1989, il est géré par Mme Le Roch. Plusieurs gérants se succèdent ensuite et en 1990, le restaurant est repris par Annick et Michel MENAGE qui relancent l'affaire. Leur fils Arnaud MENAGE leur succèdera en 2010. La nouvelle ZAC dispose alors d'une première station service STATIONMARCHE.
Par la suite la zonne comerciale est remodelée et s'agrandit pour accueillir un VETIMARCHE.
Au fur et à mesure de son développement au Poulfanc, des établissements de restauration viennent s'implanter auprès du supermarché. Parmi ces restraurants, le snack-bar AU SINAGOT restera fidèle à son nom et à ce type de restauration dans la galerie marchande de l'Intermarché. Créé par M. et Mme MENAGE, en juin 1989, le gérant en est Julien LE ROCH.
Les premiers établissements furent la creperie AUX TROIS SABOTS, géré par Martine LE MORILLON, la TAVERNE DE MEABAN crée par Jean François SARAZIN et la pizzéria LE RIALTO.
Ces restaurants évoluèrent respectivement en crêperie LES IDOLES (ouverture automne 1994), en AUBERGE DU SOLEIL, ouvert à l'été 1997, qui fut le premier restaurant "gastronomique" sur Séné. La pizzéria LE RIALTO devint LA TONNELLE puis LA BELLA VITA.
La pizzéria LA BELLA VITA crée en avril 1995 par M. Mansouza, est aujourd'hui géré par Franck MALETTE, complète l'offre de restauration italienne.
En 2006, un autre restaurant gastronomie lui succédait. LE PUITS DES SAVEURS d'Emmanuel et Carole MONNIER sera inscrit, en 2015, au BIB Gourmand du Guide Michelin.
Entre 2010 et 2012, le "Restaumarché" est remplacé par UN AMOUR DE POMME DE TERRE qui ne tient pas. L'établisement devient ensuite le CAFE COMPTOIR de Jean Pierre ROLLAND, repris au 1er juillet 2019 par l'équipe de M. LANNAY. En janvier 2020, Laurent MARD et Manuella DERENNES ouvre une trattoria "LM" à la place du Puis des Saveurs
6-Sur la ZAC du Poulfanc :
La ZAC du Poulfanc a été dessinée à l'origine de part et d'autre de l'avenue de Gelpolsheim. Sur ce quartier avec le temps quelques parcelles occupées par des artisans, ont laissé peu à peu la place à des commerces, parmi lesquels des restaurants.
Tenir un restaurant est chose difficille, une alchimie entre un type de cuisine, un emplacement, et une gestion au quotidien. Au Poulfanc, le renouvellement des restruant en est un exemple. On retrouve sur le bulletin municipal en 1992, une enquete sur les commerces et y figureles restaurant LA TONNELLE et LA REGALLETE, restant à localiser.
N°28 rue des Vosges : Cette emplacement est bien situé avec des places de parking et une visibilité sur l'avenue de Gelpolsheim. Cet encart publicitaire paru dans le bulletin municpal permet de dater l'ouverture du restaurant LE TIRAGLE D'OR autour de 1991. En juin 1989 son gérant est Gérard LE PENNEC.C'est sans doute le plus vieux restaurant sur ce côté-ci de la ZAC. L'établissement a simplifié son nom en LE TRIANGLE en 19XX. Après avoir été géré pendant 17 ans par Jean Claude SIMON, il a été repris en février 2018 par Yannick & Angelique CARIOU. [rechercher précédents propriétaires].
N°1 rue d'Alsace : Profitant également d'une belle exposition sur la rue de Gelpolsheim, PIZZA'KL ouvre à lété 2006 une pizzéria au Poulfanc. celle-ci sera reprise par PIZZA DE RHUYS.
Ce restaurant n'est pas le première pizzéria installée de ce côté-ci du Poulfanc. Il existait en 1993 LA PIZZERIA SUEDOISE derrière l'actuelle boulangerie, La Huche à Pain.
N°1 Place d'Irlande : en décembre 2024, Amaz Dahoun a ouvert un restaurant de snacking japonais, Sushis World.
N°7 Place d'Irlande : à cette adresse se sont succédés LE POTE AU FEU, qui dénénagea au 7bis Rue d'Alsace et laissa cet espace commercial en août 2017 au KARIBOU MAYOTTE, de Niksi et Soilina BE, qui pendant deux ans ont proposé de la cuisine originaire du 101ème département français, Mayotte.
Le local est occupé depuis septembre 2019 par LES TOQUES DU BOCAL, qui propose de la cuisine végétarienne.
N°3 Place d'Irlande : L'ANNEXE installé en décembre 2009 a laissé place à COTE KEBAB.
N°12 Place d'Irande : Comme nous l'indique cet extrait du bulletin munipal, qui dans la rubrique "Bienvenue" rendait compte des ouverture d'entreprises à Séné, en décembre 1996, un restaurant CHEZ YOLANDE ouvrait. Il remplaçait à cet adrersse LE MARRAKECH, ouvert en novembre 1994. Deux ans plus tard, en avril 1998, à la même adresse on trouvait LE BORDEAUX de M. CLEMENT. Pendant quelques années, la profession organisait la Fête de la Cuisine pour habituer les gens à fréquenter les restaurants...
N°18 Rue d'Irlande : depuis aout 2005, un restaurant AU PANIER GOURMAND, crée par Mme LUSTEAU propose de la restauration rapide. Il a été repris en 2019 par Mme PAVY.
Après avori été "relooké", il fermera ses portes pour être remplacé en juin 2023 par un restaurant thaïlandais, le TUKI Thaï, déjà présent à Lorient.
Rue Marcel Gestel : le tout premier restaurant asiatique sur Séné semble avoir été LE DYNASTIE géré par M. Tek PHOU qui fin 2008 était installé rue Marcel Gestel. En aout 2011, il fut remplacé par le GENGIS KHAN, qui proposait des spécialités de Mongolie. Il a été depuis remplacé par un bar à bière V&B.
N°24 rue des Vosges : Marinka & Gilbert LE BROC, qui avait géré une crêperie au bourg de Séné, ont ouvert la CREPERIE DU POULFANC en novembre 2016.
N°23 rue d'Alsace : un peu plus à l'écart du flux de voitures, la boulangerie Breizh Bakery Friend a ouvert un restaurant attennant, LE GUSTAMA en 2019.
N°9 Rue de Lorraine : si on s'aventure au fond de la zone arisanale du Poulfanc, on ne peut pas manquer le restaurant de Mme Corinne CRETEAU, le RELAIS DE TY LAE qui dispose d'un grand parking. Il acceuillle par un accès à la route de Nantes, de nombreux artisans et routiers qui peuvent djeuner le midi avec une formule économique. TY lAE succède à LA SALICORNE qui existait en ces lieux déjà en 1991. En juin 1989 son gérant était Lucien CUEILLAUT.
Au N°2 rue de Lorraine en novembre 1994 ouvrait le SOLEIL D'ISTANBUL, restaurant de spécialités turques qui ne dura pas lontemps...
Lire aussi l'Histoire du restaurant à Saint-Léonard, celle du SUROIT et l'histoire des Routiers de Séné avec l'Hotel-Restaurant Penru.
Qui se souvient de la maison des jeunes? Sur le terrain où sera construit le la médiathèque et la salle de spectacle, GRAIN DE SEL, existait un parking spacieux utilisé par les parents pour aller chercher leur enfants aux écoles et pour déposer leur adolescents à la MAISON DES JEUNES.
Capture d'écran Mappy
Cette maison des jeunes, était logée, comme le montre cette photo, dans un batiment en plusieurs volumes, métallique et aux toits en pente raide. Sa construction s'inscrivait dans un grand plan national d'édification de maisons des jeunes....
[texte ci-après extrait d'un document de la Région Bourgogne qui a décidé de classer certains de ces batiments au titre du Patrimoine du XX°siècle]
Le contexte national
En 1966, le Ministère de la Jeunesse et des Sports lance un concours pour un prototype d'équipement socio-éducatif afin d'équiper la France de « Mille-Clubs de jeunes ». L'objectif des Mille-Clubs est de produire des modèles de série économiques selon des processus de préfabrication légère. Les exemplaires doivent être identiques quelle que soit la région ou la taille de la commune (urbaine ou rurale) et doivent assurer une diffusion et un accès aux animations socio-culturelles, égalitaires sur tout le territoire. Leur implantation a lieu en deux phases, à partir de 1967 puis de 1972. Chaque phase débute avec un cahier des charges à destination d'une entreprise de construction et d'un ou plusieurs architectes. Deux ou trois équipes sont retenues pour concourir. Le programme précise que le montage doit être aisé et rapide, sans l'intervention de professionnels et sans que les éléments constructifs ne pèsent plus de 60 kg chacun. Les locaux doivent comprendre un foyer avec bar et sanitaires sur 150 m2 environ. Les exemplaires, envoyés en kits aux communes sélectionnées, sont montés par les jeunes sous la direction d'un agent technique. Le choix du terrain, sa viabilisation et la réalisation des fondations du club sont à la charge des municipalités.
Les mille-clubs au niveau national
Le concours de la première série de Mille-Clubs lancé en 1967 distingue deux modèles lauréats qui sont ensuite diffusés: le modèle BSM des architectes Godderis et Deleu (photo à gauche) et le module SEAL des architectes Béchu, Bidault et Guillaume [photo à droite -il sera retenu à Séné]. Le second concours de 1972 retient également les modèles améliorés de ces deux équipes plus un troisième lauréat : le modèle SCAC conçu par l'agence Environnement Design. Chaque prototype fait appel à des modules préfabriqués qui trament leur plan et leur composition de façade. Des matériaux aussi divers que l'aluminium, le plastique, le polyester ou le bois sont employés par les différents modèles et montrent les nombreuses possibilités en matière de préfabrication légère. Alors que le modèle BSM met en valeur la performance technique avec sa structure-parapluie unique, les modèles SEAL et SCAC misent sur la répétitivité de modules pour créer des clubs composés de plusieurs volumes avec des toitures à pentes multiples. Au total, près de 2500 de ces clubs ont été construits en France entre 1967 et 1982.
Et à Séné ? Cet extrait du bulletin paroissial de mars 1978, nous raconte quels furent les jeunes de Séné à construire leur "mini-club".
DU COTE DE L'OPERATION MILLE CLUB A KERANNA
L'Opération "MILLE CLUBS" remonte à 1967. La "Jeunesse et les Sports" décide de réaliser une "Opération 1000 Clubs" de Jeunes dans toute la France, club réalisé en usine par la "maison S.E.A.L." et devant être monté par les jeunes eux¬mêmes, sur place, à l'aide d'un outillage simple, suivant un plan détaillé. Cette maison se présente comme un véritable chapiteau sans mât, monté sur une plate-forme de béton, à l'aide de profils d'alumînium . L'ensemble offre une une grande résistance au feu, un entretien facile, le chauffage est à air pulsé par un générateur extérieurau bâtiment. La plate-forme, le sol, la mise en électricité , le chauffage, la peinture, l'aménagements des abords ainsi que l'équipement intérieur restent à la charge des connnunes.
Séné décida en 1975 [sous le mandat du maire Albert GUYOMAR] de se doter, à la demande des jeunes, d'un "mille club", Puymorens de 160 m², de 15m x 24,5m, comprenant une grande salle et une autre plus petite. Après bien des difficultés relatives au choix et à l'achat du terrain qui ont retardé le démarrage de l'opéraiton, nous avons pu commencer en septembre dernier la réalisation de la plate-forme. Puis après avoir vainement cherché à contacter l'ancien bureau, nous a-vons organisé, en octobre, une réunion qui a . Un bureau fut élu..Il fut décidé de travailler le mercredi après-midi et le samedt après-midi, ainsi que pendant les congés scolaires .. Le montage par les jeunes se fait en 1000 heures .. Le temps, dans l'ensemble ne nous a pas gâtés, mais malgré ce handicap vous pouvez voir actuellement le résultat du travail de ce groupe de jeunes, dynamiques et dêvouês , le sous-toit ayant été posé durant les vacances de Pâques, ainsi que les côtés .. Il rest donc le toit de tuiles d 'aluminium et les finitions sol, chauffage, électricit"... Nous sommes environ à la moitié de la réalisation.
Voici le nouveau bureau élu : Président : Hervé RICHARD, Vice-President : Joël LE RAY; Secrétaire: Chantal GUILMIN Secr.Adjoint: Jean CARTEAU; Trésorier: Philippe CHARTAUD Trésorier adjoint: Alain MALRY. Membres du bureau: Eric CADERO-Marie-Fçoise LE LAIDIER-Régis SUHAUD-Claude DORIDOR-Jean-François NOBLANC¬Jean-Yves MOREL-Marie-Laure PLOUZENNEC.
TOUS CES JEUNES ONT DE 14 A 20 ANS ! BRAVO ! LES JEUNES !
Nous sommes en mars 1978, le premier bureau de l'Association des Jeunes Singots signe le montage de la "Maison des Jeunes". D'autres adolescents se succèderont pour animer leur association comme en témoignent ces extraits de bulletins municipaux.
LA FOIRE DE SAINT-LAURENT
Elle se tenait dans le voisinage de la chapelle le 22 Septembre ou le lendemain quand cette date tombait un dimanche. C'était une des plus importantes de la région et l'on s'y rendait d'assez loin. Elle s'est perpétuée jusqu'à la dernière guerre de 39-45 qui a vu définitivement son déclin et sa disparition.
On y présentait toutes sortes d'animaux, bon an mal an, une cinquantaine de vaches, autant de cochons, une centaine de chevaux et encore des boeufs. Chaque catégorie avait son foirail traditionnellement réservé. Les vaches étaient surtout de vieilles bêtes que l''on vendait pour la boucherie en fin de saison. Les boeufs venaient de la région de Questembert. Un maquignon de Ruffiac arrivait régulièrement dès la veille avec une quinzaine de chevaux que les fermiers du village accueillaient dans leurs écuries. Les marchands de Locminé se reconnais¬saient à la longue blouse bleue qui leur tombait presque sur les sabots, à leur chapeau de velours et à leur cravache.
Une foule nombreuse se pressait à la foire, paysans des campagnes et bourgeois de la ville. On y accourait à pieds, à cheval ou en chars-à-bancs, qu'une capote parfois abritait du soleil ou de la pluie. Cette assemblée attirait les marchands qui étalaient leurs éventaires en bordure du chemin ou dans les prairies. On vendait de tout : de la soupe, du ragoût, du pain, des charcuteries, des sardines grillées et naturellement toutes sortes de friandises du far, des fruits, des berlingots et des cacahuètes ... Comme il cied en Bretagne, les débitants de café et de boissons ne demeuraient pas en reste. On y exposait même du matériel agricole paniers, brouettes, instruments aratoires et jusqu'à des charrues et des brabants.
La foire se doublait d'une fête foraine avec son cortège de baraques, de manèges et de balançoires et son accompagnement de flonflons. Au son d'un orgue de Barbarie et à la grande joie des enfants, les chevaux de bois tournaient, entraînés par un cheval, celui-ci en chair et en os.
Pour s'en retourner, bêtes et gens étaient parés d'éventails et de mir li tons multicolores, et au collier des chevaux les grelots tintaient joyeusement. Avec la foire de Saint-Laurent, c'était la belle saison qui tirait vers sa fin, et la Joie de la fête qui cédait le pas au recueillement d'un long hiver sans radio ni télévision.
Dans les années 1960-70, pour accueillir de nouvelles populations sur Vannes, on créait de grands ensembles de logements à Kercado et Ménimur.
Dès les années 1965, L'Abbé Francis Brohan [xxx - 1997 Ile'd'Arz ] à l'époque aumonier auprès des écoles Saint-Joesph à Vannes, s'émeut de voir beaucoup d'enfants désoeuvrés à ne rien faire au bas de leur immeubles...
Avec l'aide de l'industriel Jean GUYOMARC'H [1923-8/12/1996], propriétaire de l'ancienne ferme du Traire, derrière le château de Bot Spernen, plus connue sous le nom de ferme de la Villeneuve, ils créent un centre de loisirs, géré par une association : Association Vannetaise pour les Loisirs Educatifs des Jeunes, l'AVLEJ.
Ils aménage cette ancienne ferme près de Montsarrac et en 1965 et l'association, dont la présidente n'est autre que l'épouse de M. Guyomarc'h, Mme Emma Marcelle CHARLET, devient propriétaire d'un terrain près du village de Mousterian, acheté à Mme Marie Joseph JOUAN épouse MORIO du Morboul pour 17.000 Frs. Sur ce terrain de 11 ares73 ca, on construit un premier barraquement mais très vite, face au succès auprès des enfants, de nouveaux bâtiments plus "modernes" seront réservés aux filles. En 1965, le centre de loisir accueillit 200 enfants et en 1970, 800 répartis en 6637 journées pour les filles à Mousterian et 7777 journées pour les garçons à Montsarrac où est créé le toute première école de voiles de Séné.
Ces photographies aériennes montre l'évolution de bâti sur cette parcelle de Moustérian:
Rapidement, aux côtés de l'abbé Brohan, M. Jean KERVICHE [1910-1975], du Secours Catholique et Soeur Jeanne font tourner l'association. Le professeur de sciences naturelle, Mme Solange RABADE, du lycée de Menimur, rejoindra également les bénévoles de l'AVLEJ. On organise un rammassage des enfants avec des autocars. Le 20 janvier 1976, l'abbé Brohan recevait la médaille de la Jeunesse et des Sport et ce jour-là, il fut décidé de donner au Centre de Loisirs le nom de Jean Kerviche décédé un an plus tôt. Nom qui sera repris ensuite pa rla commune de Séné pour nommer la rue qui va du village de Moustérian au centre de loisir.
Quant à Soeur Jeanne, elle demeurera active pendant une vingtaine d'années. Le recteur de Séné, Joseph LE ROCH, en "bon reporter de sa paroisse", restituait dans le bulletin LE SINAGOT, la cérémonie de départ de Soeur Jeanne.
Le 19 septembre, en soirée, le Conseil d'Administration de l'AVLEJ, les Amis de Moustérian, autour de l'Abbé Brohan, en présence de Mr Chazard, Conseiller Général, de Mr Rivière représentant Mr Chapal député-maire de Vannes, se sont réunis au Centre Aéré pour dire "au revoir" à celle qui fut pendant 20 ans infatigable animatrice des "Vacances vannetaises en Pays Sinagot" : elle quitte la côte bretonne pour la côte normande.
A cette occasion, l'Abbé Brohan se faisant l'interprète de l'Association Vannetaise pour les loisirs éducatifs des Jeunes, prononça ces quelques mots: "Votre discrétion et votre modestie ne peuvent m'empêcher de parler...D'autres vous diront "au revoir" ailleurs et autrement (ceux du 3ème Age); mais il se devait qu'ici se retrouvent tous ceux que nous représentons: .Association, parents, animateurs...et surtout ces nombreux petits (et plus grandes) que vous avez vu passer...Merci pour votre bonté! Parler de "Bonne Soeur"; à notre époque, a une résonnànce un peu péjorative, mais pas quand on vous connait. Car la BONTE a rayonné ici depuis ces débuts héroiques du Moustérian des anciennes baraques junqu'à cette résidence d'été, devenue un peu votre résidence secondaire, où le tandem Soeur Jeanne-Solange (bien connu du voisinage) aura passé des vacances inoubliables, malgré les soucis et les fatigues...des genoux. Mais c'était pour le bonheur des enfants et des jeunes...et on le sait, jamais pour un quelconque profit. C'est à Solange Rabade que reviendrait le droit de rappeler ces quelques vingt ans de souvenirs communs. Elle a préféré, je le sais, vous le dire en particulier.
Mais l'AVLEJ vous doit tellement d'avoir Até accueillante, intendante, patiente, souriante, soignante, consolante à. l'occasion. Elle veut vous le manifester par quelques modestes souvenirs que vous aurez bien le loisir de regarder de la Bretagne à la Normandie, il n'y a qu'un pas; on veut vous donner l'occasion de comparer les beautés de deux provinces voisines et soeurs (vous y trouverez bien quelques sujets de méditation). Dans la collection des diapositives prises depuis 15 ans que nous oeuvrons ensemble, vous retrouverez le souvenir, de ce qui fut beau et bon à Moustérian...et vous le ferez découvrir aux Normands. De loin nous le porterons dans le souvenir et dans la prière. Et si on s'est aussi intéressé à vos.bagages, c'est bien pour faciliter un " Aller-Retour" ...quand vous voudrez.
A un MERCI qui mériterait d'être écrit non loin du nom de "Jean KERVICHE", j'ajouterais volontiers: "PARDON" Soeur Jeanne, de vous avoir souvent taquinée, quelquefois beaucoup demandé, et parfois un peu bousculée.: pendant que vous voyiez toujours l'"ENFANT" et la famille modeste qui vous le confiait, je voyais peut-être surtout une organisation à faire fonctionner et réussir... en fin de compte, on n'a pas eu trop de mal à se comprendre.
Merci d'avoir toujours répondu par le sourire d'une "BONNE-SOEUR", et d'avoir été parmi nous une "Fille de la Charité" que reconnait sür-ement Saint Vincent de Paul que vous célébrerez la semaine prochaine sur la côté normande.
En vous voyant partir, non sans regret, je vous entends nous dire à tous "Mais laissez donc venir à moi les petits enfants...ne les empêchez pas". Vous en trouverez d'autres sur d'autres rivages. Mais ils continueront à venir ici, de Vannes et sa banlieue, et il y aura, j'en suis sür, une autre "Soeur Jeanne" pour les accueillir et prendre la relève. Ce n'est jamais du temps perdu que de s'intéresser à l'ENFANT !
Alors, pardon un peu, merci. beaucoup, et au revoir seulement...Vous savez que Moustérian accueille en toutes saisons...si vous avez quelques vacances, Solange vous trouvera une place..."
A.V.L.E.J.
Monsieur Chapal, Maire àe Vannes, retenu au Conseil Régional, faisait offrir â Soeur Jeanne un três bel ouvrage sur le Morbihan. Monsieur le Recteur de Séné joignait son Merci au nom des familles de Sêné.
Mr Guyomard, Maire de Séné, retenu au jury des Assises, s'était fait excuser.
Le centre de loisirs va fonctionner encore pendant toute la fin du XX°siècle. Il abandonnera les locaux de la ferme de Villeneuve pour se recentrer sur Moustérian..
Il sera vendu vers 2012 à des investisseurs, qui proposent aujourd'hui, à Porh Kerviche, la location des salles et bâtiments pour des mariages, associations sportives ou salons professionnels.
LES MOULINS SINAGOTS
LE PAYS SINAGOT! ...Essayons, dans ce chapitre, de faire revivre un metier qui a disparu, non seulement de Séné, mais de presque tout le Pays Vannetais : LE MEUNIER ...
On trouvait, il y a quelques dizaines d'années, des moulins à farine dans toute la région: moulins à marée de Bomper (BADEN ), du BONO, ... Moulins sur ruisseaux et étangs (GRANDCHAMP ), sur LE SAL en PLOUGOUMELEN, ... moulins à vent de la PRESQU'ILE de RHUYS et à L'ILE D'ARZ ( deux moulins). Séné possédait au début du siècle deux moulins, le MOULIN de CADOUARN, moulin à vent et le MOULIN de CANTIZAC, moulin à marée avec ruisseau et étang.
Voici ce que nous avons pu recueillir sur ces deux moulins...
LE MOULIN de CADOUARN
De ce moulin, toute trace a disparu, mais dans les mémoires des Anciens de Séné, sont restés gravés quelques vieux souvenirs, datant des années 1890-1900.
Le moulin de Cadouarn devait avoir fière allure sur la butte, près du calvaire (encore existant) . Il eut comme meunier Mr. GAREC. Celui¬ci débuta au Moulin de Kernoël, à l'Ile d'Arz. Il eut comme première femme une Ildaraise. A la mort de celle-ci, il abandonna le Moulin de Kernoël, qui dès lors cessa de tourner. C'est à Cadouarn qu'il contracta un second mariage avec Joséphine Cadéro, tante de la famille Cadéro actuelle. Il eut huit garçons. Il aimajt montrer la machinerie du moulin aux enfants du village, et leur recommandait bien de ne pas
trop s'approcher des ailes qui tournaient, sinon gare à la "môjad" (giffle). On raconte même qu'un cheval, lui, un peu trop curieux, ne résista pas à cette "môjad" et qu'il en perdit la vie !
Pendant de nombreuses années, le moulin travailla. Les familles de Cadouarn et des environs avaient des lopins de terre, dans lesquels quelques sillons étaient réservés à la culture du blé. C'est dans les aires à battre des fermes, utilisant le fléau, que l'on séparait le grain de la paille. Celle-ci était soigneusement ramassée pour servir soit de rembourrage dans les paillasses des lits, soit de couchettes à bord des bateaux sinagots: Beaucoup se souviennent de la raideur et de l'odeur de cette paille ! Le grain était amené au moulin. Il en sortait une délicieuse farine que l'on amenait, par famille, chez le boulanger. Celui-ci fabriquait de gros pains ronds de 12 livres, que l'on avait peine à tenir dans les bras ... mais que les gamins aimaient faire rouler sur la table. D'ailleurs, au bout de huit jours, ce pain avait gardé la fraîcheur de sa cuisson ... et la bonne odeur du vrai pain.
Aux jours de noces, les repas se faisaient dans les prés et les cuisiniers et cuisinières, en tabliers blancs, venaient au moulin attendre les mariés, en portant un plat de viande, du pain et du cidre. L'on dansait alors deux ou trois ridées autour du moulin, qui s'arrêtait de tourner un moment...
Mais les affaires du moulin périclitaient avec l'arrivée des grandes minoteries du "continent", et l'abandon de la culture familiale du blé. Un beau jour, ses ailes s'arrêtèrent ... et notre meunier GAREC s'en alla travailler comme ouvrier agricole à Kressignan.
Dès lors, le moulin se dégrada bien vite, et bientôt servit de terrain de jeu aux gamins du village ... jeu de cache-cache, ... courses sur le pourtour des murs, ... pierres descellées. Et bientôt, vers 1920, démolition pure et simple de ce bon serviteur qui a laissé son nom au village et à sa rue : LE MOULIN de CADOUARN.
LE MOULIN DE CANTIZAC
Voici ce que nous avons pu recueillir sur le' MOULIN de CANTIZAC grâce à la solide mémoire du fils même du dernier meunier de Cantizac: M. l'abbé Louis GACHET, Sinagot authentique, ancien recteur de Locquénin-Plouhinec.:
"Avant que le souvenir même du Moulin de Cantizac ne meure complètement, voici quelques renseignements. Les anciens Sinagots ont connu deux moulins, qui, tous les deux, étaient des moulins à eau de mer, donc à marée.
Le premier moulin a disparu vers 1890-95 ? C'était un moulin à aubes comme on en voit encore un peu partout en Bretagne. Depuis quand existait¬il? Depuis assez longtemps probablement.
Mais les moins anciens Sinagots n'ont connu que la petite minoterie construite vers 1890-95 (?) et qui a tourné pendant une quinzaine d'années pour s'arrêter en 1907, et c'est dire que l'auteur de ces notes, bien que très intéressé, n'avait au plus que 7 ans quand le moulin était encore en activité.
De cette minoterie il ne reste que la maisonnette égarée actuellement sur le terre-plein de Cantizac. Cette maisonnette, petite partie du moulin, était réservée à un appareil moteur à vapeur et donc aussi à une chaufferie, alimentée au charbon, qui faisait tourner le moulin aux jours ou aux heures où l'eau de l'étang (eau de mer et aussi eau douce en hiver) , ne suffisait pas.
C'était à gauche de cette bâtisse que le moulin proprement dit s'élevait dans les limites restraintes que délimitent les murs encore existants. Il était à un étage peut-être (??) , peut-être deux plus probablement, le premier étage contenait surtout les cylindres (3), et aussi nécessairement les élévateurs qui, dans toute minoterie, se dressent et y fonctionnent de haut en bas et de bas en haut.
Au deuxième étage, ou bien au grenier, il y avait les bluteries (plansischter) qui servent au tamissage (ou blutage) des différentes moutures et séparent les farines et le son, jusqu'à ce que ayant monté et descendu - remonté et redescendu, tout ne tombe dans les chambres à farine pour attendre, ou dans des sacs prêts à être enlevés.
Le moulin avait son pignon EST, côté Séné, une lucarne d'où s'échappaient après un dépôt (de grains cassés - ou de sable grosses saletés ), les poussières que, à tout le moins, on trouvait alors après le vannage ou le battage dans tous les froments du pays.
Pendant que le moulin "tournait", l'éclairage électrique y était assuré - de même d'ailleurs qu'à la maison d'habitation du meunier assez proche. (Une merveille qu'un pareil éclairage en ce temps-là ! ! ! ).
Il y avait deux étangs. Le grand était délimité au SUD par une digue assez étroite, qui servait de route vicinale Vannes-Séné, bordée de chaque côté par un muret (côté Séné) ; elle l'était vers Vannes que d'un seul côté (côté Rosvellec) ... Il y avait une autre digue plus étroite encore, simple passage ou presque pour une voiture, qui allait à la maison du meunier. Cet étang s'étendait depuis le moulin jusqu'à la route de Vannes-Kéravello¬Montsarrac, et occupait donc toute la prairie du camping actuel ... Un deuxième étang indépendant du grand, était tout petit, par une petite canalisation. D'ailleurs, il est les étangs et les digues, ce n'est qu'après la du terre-plein en a changé l'aspect." ....
L'abbé GACHET qui nous donne en vrac ces renseignements se souvient d'un premier incendie sans trop de gravité qui prit naissance dans la "chambre des poussières", matière très inflammable quoi qu'on en pense, et qui dut être causé par l'approche d'une bougie ou par une étincelle électrique
Le moulin disparut dans un deuxième incendie qui bbrûla tout, quelque 10 ou 15 ans après son arrêt, par la faute très probable d'un "clochard" qui dut y chercher un soir un gîte pour la nuit. Mais il était presque vide de tout appareil, cylindres ou plansischter (bluterie), depuis quelques années. Les murs, devenus danger public furent abattus peu longtemps après?
Mais mieux que tout cela, l'abbé GACHET se rappelle certains "à-côtés" de Cantizac :
Les pêches "miraculeuses" de l'été quand on vidait l'étang, et une belle cotriate de mulets surpris par un hiver précoce et gelés (déjà!) sous la glace, pour s'être introduits dans lepetit étang par la petite canalisation dont l'ouverture doit se voir encore face à Rosvellec, à quelques 15 mètres du moulin.
Ét aussi sa chute encore dans le petit étang avec pour résultat une mauvaise fracture de la jambe. Plusieurs mois d'immobilisation et maintes visites douloureuses du "rebouteux" de la gare de Ste-Anne ... Cette chute eut lieu le jour des "Inventaires" à l'église de Séné, et en l'absence des parents au bourg évidemment. Ce fut Mme TREHUIDIC "Jeanne-Louise, gardienne de la maison, qui entendit les cris, pleurs et appels du gamin de 6 ans, et le "rapporta" au lit .... Le même gamin (le narrateur) faillit d'ailleurs avoir un accident plus grave vers la même époque, mais ... ceci n'intéresse que sa propre personne ... le Bon Dieu existe pour les enfants trop curieux !
Conclusion de Mr. l'abbé GACHET : "Le seul avantage de ce bavardage sera de noter sur papier - pour plus tard - ce que tous les anciens de 75 -80 ans et plus, savent, et certains d'entre eux, mieux que le narrateur, qui, bien qu'assez curieux pour son âge (7 ans en 1907), ne pouvait moins bien voir que d'autres curieux qui pouvaient avoir alors 15 ou 20 ans. A eux d'essayer de rectifier." Abbé Louis GACHET
Et pour finir, quelques idées sur nos moulins à marées ou à vent ... Quelques idées sur la réputation des meuniers:
Si le moulin à vent fut introduit en Bretagne au temps des Croisades, le moulin à eau nous vient du temps de l'occupation romaine. En général, ils étaient pourvus de deux paires de meules, l'une en pierre de Rouen, l'autre en pierre de Champagne la première, dure et poreuse, servait surtout pour l'orge, le seigle et l'avoine ; la seconde, plus douce, était réservée au froment et au sarrasin. Le prix de la mouture, ou plutôt ce que le meunier prélevait en nature sur chaque boisseau pour son salaire, variait du 12% au 16% du poids du grain, mais ne pouvait atteindre le 1/4 .....
Pauvrement équipé sur le plan technique, le moulin de campagne n'était pas toujours muni d'un blutoir la farine est livrée mélangée au son, il faudra, à la fermière, la passer au tamis avant de s' enservir pour la confection du pain ou des crêpes .... Beaucoup de moulins ont un commis ou "portéour" qui, avec sa charette, s'en va chercher dans les villages le grain à moudre, puis ramêhe la farine quelques jours plus tard ... Le prélèvement du meunier est trop souvent abusif aux yeux du paysan qui le taxe de friponnerie. Ses légendes et ses chansons populaires ne le ménagent guère :
Er melinéer, laér, laér, Pochad bled étal é rèr" - Le meunier, voleur, voleur, Sac de farine...au bas du dos".
A côté du paysan pauvre, le meunier jouit d'une certaine aisance: il engraisse beaucoup de cochons et élève de nombreux canards sur son étang. Les jous de pardon, parmi les "kramaillons" noirs, sa veste bleue bordée de velours attire les regards des jeunes filles.
Alexandre BOUET qui écrivait au temps de Louis-Philippe, note ceci sur les meuniers "Outre leur probité douteuse, pour ne pas dire leur mauvaise foi, leur ignoble ivrognerie paraît choquante. Pour achever leur réputation; ils affichaient des moeurs relâchées ... Une jeune femme redoute plus la rencontre d'un garçon meunier que celle d'un grenadier ! ... Aussi, pour venger la morale publique, le curé n'hésite pas à apostropher le meinier du haut de la chaire ! Ce dernier s'y fait et n'en rougit même plus !"
Il se rend si bien compte de l'état fâcheux de sa conscience qu'il ne vient faire ses Pâques qu'en rechignant. Un peu comme chez le Curé de Cucugnan, le dernier jour de la semaine du temps pascal est pour lui tout seul ; on l'appelle "dé er melinerion" (le jour des meuniers) . Assis modestement au bout du banc (penn ar bank) , il attend son tour de confession et dieu sait comment il s'en tire ! ...
Aller à confesse au Pays de Vannes, c'est "aller au moulin moudre son grain ("monet de valein er gran") . Aller voir son confesseur, c'est aller voir son meunier .... Le confesseur, comme le meunier, ne porte¬t-il pas aussi le sac, le sac des péchés de ses pénitents ?.... Un ancien recteur des environs d' Hennebont reçoit un jour une vieille femme qui parle
en breton:
-Me garehé kovésat, Aotrou Person.
-Ia, mès, più é hou melinée?
-Me melinér?
- Ia, hou melinér !
-Jozobn ag er melin Rouz...
-Pas, più é hou kovésour?
-O men Doué! biskoah kementral!
Je voudrais me confesser, M. Le recteur?
-Oui, mais, quel est votre meunier ?
-Mon meuniers ?
-Oui, votre meunier !
-Jozon, de « Melin Rouz ».
-Mais non ! votre confesseur ordinaire !
-Jozon, de Melin Rouz
-Mais non ! votre confessseur ordinaire !
-Omon Dieu ! Jamais autant !
Et pour finir notre "prospection" sur les moulins sinagots, voici, en hommage déférent aux "melinerion" du Moulin Gachet de Cantizac et du moulin Garec de Cadouarn, les chansons de Botrel [Théodore Botrel (1868-1925)], Les conseils du Vieux Moulin et Job er Glean [alias, l'abbé Joseph-Marie Le Bayon (1876-1935)], Er Meliner.
I Le vieux moulin de grand-père,
Assis au bas du coteau,
Chante la journée entière.
Couché tard et levé tôt :
Or, à force de l'entendre, "Tic, tac"
J'ai fini par le comprendre, "Tic, tac"
Travaillez avec entrain
Le soir est près du matin'
"Tac. tic, tac. tic. tac. tic, tac"
Voilà quel est le refrain
Du vieux moulin !
II Il moud le blé qu'on lui donne
Dès le matin du lundi,
Mais ne moud plus pour personne
Dès 1e soir du samedi :
"Quand on la moud le dimanche, Tic, tac!
La far.ine est bien moins blanche! Tic, tac!
Reposez-vous en chemin :
Vous marcherez mieux demain!
"Tac, tic, tac, tic , tac , tic , tac !"
Voilà quel est le refrain
Du vieux moulin !
III Pour le riche et l'humble hère .
Il a toujours travaillé :
Le richard ne payait guère...
Le gueux n'a jamais payé :
"Quand j'aurai rogné ta miche, Tic, tac!
En serai-je bien plus riche? Tic, tac!
Donnez à votre prochain
La moitié de votre pain !
Tac,tic,tac,tic,tac,tic,tac ! "
Voilà quel est le refrain
Du vieux moulin !
IV Il écoute les commères
Du lavoir de son étang
Dont les langues de vipères
Ne font pas trève un instant :
"Lave donc ma pauvre fille,
Tic, tac,
Ton linge sale en famille!...
Tic, tac,
Et passe au bleu tout le tien
Avant celui du voisin!
Tac, tic, tac, tic, tac, tic,
Voilà quel est le refrain
Du vieux moulin
( En ralentissant peu à peu)
V Le vieux moulin, que Dieu garde,
A moulu plus de cent ans ...
Mais voilà qu'il se lézarde
Et tremblote à tous les vents
"Que m'importe la ternpête!
Tic, tac!
Je puis crouler sans chagrin,
Car j'ai molu tout mon grain!
Tac...tic...tac...tic..."
Tel fut le dernier refrain
Du vieux moulin!
LES MOULINS SINAGOTS
Il n'est point vrai, tout d'abord, qu'en remontant dans "l'antique", le premier vers de l'Enéide:"Arma virumque CANO" s'applique à notre champ de courses local. Les Vénètes n'y livrèrent pas non plus de combat naval à César, bien qu'il soit probable qu'à cette époque les marais Rose aient constitué une anse reculée du Golfe entièrement liquide. La première escarmouche plausible "in his locis" est celle qui opposa, au XIVème siècle, un Sieur de CANO, vassal fidèle de Charles Chauve, rappelé à l'ordre par celui-ci "manu militari" et qui y trouva la mort :"Victi sunt apud CANO".
Mais nous arriverons rapidement au fait rapporté par le "Morbihan" du 17 Septembre 1842.
"Les membres de la Société formée dans le Morbihan pour établir à Vannes des courses de chevaux avaient été convoqués mardi dernier à l'Hôtel de la Mairie .... L'assemblée s'est occupée de la nomination d'une Commission chargée de recueillir de nouvelles adhésions, de rechercher un hippodrome, d'arrêter le programme des courses, de faire rentrer la montant des souscriptions individuelles. La Commission centrale a été composée comme suit: Mr. TASLE, Président - MM. DE KERMOISAN, ROPERT, DE COETYHUEL, DE KERVANOET.
Mr. VIGUIER, député, s'inscrit pour 100 F. sur la liste de souscription, M. DE LA COURDONNAYE, député, pour 20 F. En outre, tous nos députés ont promis (sans obole) de réunir leurs efforts afin d'obtenir un prix important en 1843. Il est certain que, dès la première année, les Courses de Vannes auront autant d'éclat que la plupart de celles qui ont lieu dans les départements voisins."
Et voici comment dans son numéro du le Morbihan interprêtait les deux premières journées de qui eurent lieu sur les Landes de CANO: "La nouveauté du spectacle avait attiré un grand nombre de curieux autour de l'hippodrome. Son emplacement nous a paru heureusement choisi. Mais il est facheux que les pluies des jours précédents aient paralysé les bonnes dispositions prévues par les Commissaires".
Suit l'exposé technique des différentes épreuves des deux journées des dimanches et lundi de réunissant une poyenne de 4 partants. Apparition du fléau N°1 de la Société dont il sera fait mention par la suite: 71 années sur 100.
En 1844, le succès des Courses s'affirme pour le compte-rendu des Courses du'28 et 29 Août :
"Depuis quelques jours, une affluence extraordinaire d'étrangers accourus de tous les points du Département et de la Bretagne avaient changé la physionnomie de notre ville, d'ordinaire si calme et si paisible. La réunion du Conseil Général, l'ouverture des Assises, l'époque avancée à laquelle nos Courses ont été fixées, 28-29 Août, fait de Vannes un point de réunion et de rendez-vous. Tout a contribué cette année à donner à nos fêtes hippiques une solennité et un succès inespéré. 18 chevaux avaient été engagés et parmi eux des vainqueurs d'hippodromes renommés tels Angers, Nantes.
A midi, dès son arrivée à l'hippodrome, le Jury des Courses, composé de MM. TASLE, maire de vannes, avec la collaboration d'un cahier de notes , de F. D. I. des archives de la Société , de M. C. VIGUIER, député, de KERMOISAN, ROPERY et RONEL,.,. en présence de M. LOROIS, préfet, a fait annocer que les allaient commencer par le Prix qui réunit 6 partants.
L'amphithéâtre est garni de dames en brillantes toilettes. L'hippodrome est environné par la foule accourue de toutes parts. Une longue file d'équipages, de voitures, de maîtres, d'omnibus, de fiacres, de chars-à-bancs, de véhicules de toutes espèces se suivent presque sans interruption le long de la route de Vannes jusqu'à la Lande de CANO.
Il reste dans les archives de la Société deux temoins d'époque le chronomêtre qui servit à calculer les temps, signé Rieussac, horloger du Roi, et une carte d'entrée artistiquement traitée, où, sous un saut de haies des plus réussis, quelques turfistes en apparence indifférents au spectacle regardent une dame à robe de crinoline se faisant conter fleurette par un officier, les armes de Vannes couronnant le tout. Mais Mr.TASLE était surtout botaniste. Une fois le train sur les rails (et c'était d'époque) il démissionne et cède le pas à M.DE LAGATINERIE.
Les vingt années qui suivent 1844 consacrent le développement et le succès des Courses de CANO. On voit poindre souvent des nuages à l'horizon et déverser quelquefois des trombes sur l'hippodrome, mais il n'est jamais fait mention d'embarras de trésorerie, ni même de trésorier. Le ton des chroniqueurs devient plus lyrique sous Napoléon III où le journal de Vannes du 1er Juillet 1869 parle des Courses de façon originale:
"Nos courses ont été très brillantes ; jamais sur notre hippodrome, un soleil plus éclatant n'aurait éclairé une réunion plus nombreuse. Jamais les équipages de luxe et véhicules de toutes sortes ne s'y étaient donné rendez-vous avec plus d'empressement. Les toilettes des dames étaient franchement au beau temps. Rien, chez nos élégantes, ne trahissait cette indécision qui naît d' un nuage aperçu à l'horizon, au moment des derniers apprêts. La musique de l'orphéon, est-il besoin de le dire, se trouvait réunie au grand complet sur une tribune d'où elle nous octroyait ses meilleurs morceaux avec cette libéralité et ce merveilleux entrain dont elle a le secret.
Quant aux courses et aux chevaux engagés, leur nombre répondait à l'importance des prix. Pour qu'il ne manquât sur notre turf rien de ce qui constitue ces sortes de réunions, quelques cocottes y étaient venues étaler leurs grâces douteuses. Le Prix dé la Société des Courses (300 F-4000 mètres ) fut gagné par le cheval Photographe devant 5 concurrents. Le prix du Département ( 1900 F.-2000 mètres ) revint à Mélanie devant Pure Vérité et 6 autres concurrents. La Course de Haies qui clôturait la réunion sur 4000m. ne réunit que 3 concurrents, mais dura un long moment par suite d'incidents multiples qui divertirent l'assistance".
Voilà ce qui se passait au temps de Sadowa [bataille entre la Prusse et l'Autriche en juillet 1866], après quoi le secrétariat de la Société des Courses devait être assuré par un homme d'épée plus que de plume si l'on en juge par les comptes-rendus épisodiques 1869- 1900, où l'effet de la pluie sur les réunions de CANO reste un des thèmes préférés des chantres de l'époque, avec mention spéciale pour l'année 1885 où l'effondrement de la tribune officielle blessa le Président d'alors, M.TASLE, père de président, et le chronométreur de la Société M.PEDREGLIO qui eut la jambe cassée.
1900 - La Belle Epoque - non pour la Société des Courses de Vannes. Pendant les 29 années qui vont suivre, le fléau N° 2 apparaît : il s'appelle "Déficit". Il est dû au fléau N° 1 la pluie qui embourbe les pistes, oblige plusieurs fois à reculer les dates des réunions, freine l'ardeur populaire aussi bien que celle des concurrents. Un homme s'attache pourtant à des drainages excellents pour améliorer les pistes. Il s'appelle M.COUDRIN, fait partie du Comité au même titre que certains noms d'alors, sympathiques, connus au cours du demi-siècle MM. TASLE, CHEVRINAIS, ROUSSIN, MALLIERE, CREDEY, JEGOUREL, DAI GRE, VERGE. Le Président est le Comte DE KERSAUZON. Les trotteurs commencent à se manifester ; une pétition de 1912 est signée de noms bien résonnants DETORE, MEVIAN, ROZETZKI, MALLIERE, JACQUET, demande de réserver la course au trot attelé aux propriétaires du Morbihan.
Le Comité est fort occupé par une histoire de "closet" à sable et préoccupé par le désir de trouver des ressources supplémentaires. Il croit avoir trouvé en demandant au Pari Mutuel CAFFIN qui nous régit encore aujourd'hui une réduction de pourcentage, ce qui est accordé. La Société s' affilie à la Fédération des Sociétés de Courses de Bretagne qui lui donnera ses dates de réunions annuelles que d'aucuns trouvent trop "balladeurs". L'Assemblée Générale note le budjet provisoire de 1917 en prévoyant 1800 F. de prix de courses, prêté à la Société Hippique du Morbihan la somme de 190 F. (qui ne lui sera jamais remboursée) et ce, malgré un déficit avoué de 391 F. ?) Mais les années qui viennent renflouent rapidement la Société, écrit d'une plume légère le secrétaire de l'époque E. BOUILLON, qui occupera le poste 30 ans ...Ceci est du 7 Juillet 1914 ... Il faudra attendre 5 ans pour la nouvelle Assemblée.
Celle-ci a lieu le 20 Février1920. Bien des membres manquent à l'appel et le nouveau Bureau élit comme Président le Colonel LE DIBERDER, ... comme Commissaires MM. ROUSSIN, CHEVRINAIS, TASLE A .... comme Trésorier: M. CERGE. On parle des prix prohibitifs pour le reprise : Pesage à 15 F. - Cotisation à 30 F. Le montage des tribunes coûte 4900 F. au lieu de 1900 F. en 1914. L'exercice de 1920 se clôt par un bénéfice de 995 F. MM.FABRE, DUCROQUET, D.LE PLAIN entrent au Comité.
Le projet d'un cross-country est adopté après délimitation des droits de chaque riverain. Ce n'est pas une réussite et le déficit de l'année 1922 se monte à 2200 F., imputable au montage et démontage des tribunes en bois. On parle pour la première fois de tribunes en ciment armé dont le coût et l'amortissement effrayent bien des membres. M.RIBOUCHON.obtient l'adjudication des buvettes et ne la quittera que 20 ans après. 1923 le déficit est de 3600 F. Les dépenses augmentent. Les recettes diminuent. La suppression de la deuxième journée de Courses est envisagée. Accentuation en 1924, où les frais d'installation des tribunes montent à 9000 F. Le Colonel LE DIBERDER insiste sur l'état difficile de la Trésorerie et pense à des solutions de désespoir.
C'est pourtant à partir de 1924 que la Société des Courses de Vannes va fournir un effort considérable et persistant, qui, 30 ans plus tard, donnera un résultat tangible certain. Un sang nouveau s' infuse au Comité sous l''impulsion d'une équipe dynamique par Francis DECKER qui y fera preuve des qualités d'administrateur dont nous bénéficions encore aujourd'hui. Ces hommes s'appellent DUCROQUET, MARCEL, JACQUET, LE CORRE ; ils se conduiront souvent en mécènes discrets et généreux, et ils méritent qu'on évoque leur souvenir , Un Comité des Fêtes se crée, qui, en 10 ans, procurera 45000 F. de ressources exceptionnelles. On sollicite le Commerce Vannetais ou l'adhésion de membres fondatreurs et souverains nouveaux (104 en une année) . Les Sociétés mères ont ccnscience de ces efforts et encouragent notre Société pécuniairement. On s "attaque à un gros morceau : la construction des tribunes en ciment. Le projet est très discuté et semble folie à certains ... et pcurtant c'est ce qui va sauver la Société,, les montage et démontage des tribunes-bois constituant la plus lourde des charges. La création de membres fondateurs est votée ainsi que des membres-sociétaires à 40 F. Pour parfaire à 500 F. le surplus de la somme nécessaire, un emprunt par émission de bons à 500 F. (intérêt 6%) est lancé. A lui seul, M. Julien BENOIT prend 500 actions - s'il a le portefeuille plus facile que le caractère - retenons son nom comme l'un des bienfaiteurs de la Société des Courses de Vannes. La somme de 1 500 000 F. est bientôt atteinte et dans l'euphorie générale, il est décidé la création d'une troisième journêe de courses en Septembre .
Cette innovation, que le grand ovale de l'hippodrome méritait ne sera jamais bénéfique. Son succès sportif est grand (record de partants en 1930 ) , mais manque d'empressement du public et manque de subventions supplémentaires de Paris. Et pourtant, le lundi est supprimé et remplacé par un autre dimanche, initiative heureuse et maintenue "ad oeternum" après avis des sociétés à jours suivis. Pourtant, on rembourse ceux qui ont fait confiance et on emprunte à des conditions plus avantageuses 130 000 F. au Crédit Agricole pour dix années à raison d'une annuité de 16 000 F. Mais en 1930 et 1931, il pleut cinq journées sur les six. Nouveau déficit et nouvel emprunt. Arrive 1932. Le Colonel LE DIBERDER qui n'a pas eu une présidence exempte de soucis, donne sa démission pour raison de santé. M. A. TASLE prend le gouvernail. MM. DE SERVIGNY, L. BOEDEC prennent leurs fonctions ; avec Francis DECKER, déjà nommé, ce quatuor fait le point, et en 20 annnées, conduira le navire en eaux calmes, sinon profondes. Oh ! les vents ne seront pas toujours alisés. Il y aura quelques bourrasques:
a/le procès qu'un homme de la terre madré, s'appuyant sur des conventions très nébuleuses du siècle précédent, fera à la Société pour quelques arpents non foulables par ses ruminants.
b/un conseil judiciaire sévère pour les imprudents engageant des dépenses injustifiées .
Mais la situation s'améliore. En 1923, les 2 journées de courses réunissaient 33 partants. En 1937, il y eut 112 partants. Les charges diminuent , l'emprunt se résorbe. Il n'est plus que de 55 000 F. lorsque la deuxième guerre éclate. Il devient sans intérêt en 1944 parce que, dans un geste élégant, Francis DECKER rembourse la somme au Crédit Agricole, la prenant à son compte. Son exemple est suivi. Les membres du Comité, entre eux, se cotisent pour assurer un prêt de démarrage, il s'agit de remettre en état l'hippodrome après les dommages de guerre subis. C'est chose faite en 1946 où une réunion est donnée. C'est chose définitive en 1947 où le cycle des deux dimanches mai-juin s'établit. Ces années seront bénéfiques, et, en 1952, tous les emprunts remboursés, la Société annonce à ceux qui l'ont fidèlement suivie qu'un fond de réserve de 350 000 F. et un capital de 780 000 F. existe, juste récompense pour les membres d'un Comité, qui, à force de patience, de volonté et de désintéressement, a su mener à bien une tâche centenaire, sous les présidences successives de MM. TASLE, VIGUIER, TASLE S., DE LAGATINERIE, DE KERSAUZON, LE DIBERDER, TASLE A.
ESSAI SUR LA TOPONYMIE (Etude des noms de lieux) DE LA COMMUNE DE SENE
Pour connaître la signification des noms de lieux actuels (villages, hameaux, lieux-dits), il est nécessaire de faire appel aux formes anciennes de ces noms en compulsant les archives (état des sections du cadastre, actes officiels, chartes, titres de propriété, etc...) et en tenant compte de la prononciation locale. Il faut aussi observer la situation topographique des lieux en question, car bien souvent, le nom provient de la position ou de l'environnement, et connaître l'histoire de leur passé. Bien des déformations ont pu se produire au long des siècles tant dans les écrits que dans le langage populaire, et, pour rétablir les appellations d'origine, trouver leur véritable sens, il convient de faire de nombreuses et patientes recherches. Efforçons-nous, à l'aide des moyens dont nous disposons, de découvrir, dans la mesure du possible, la signification des toponymes de la commune de SENE.
Tout d'abord, le nom du chef-lieu communal SENE est une évolution normale du terme gallo-romain : "SENAC" qui a donné "SINAGOT". Le terme s'est trouvé figé du fait que l'occupation bretonne s'y est sans doute fait tardivement. Tout près du centre romain de Darioritum ou VANNES, SENE a dû constituer, longtemps après l'arrivée des Bretons en Armorique, au Vème - Vlème siècle, un îlot gallo-romain tenace et la transformation de SENAC en SENE a eu le temp, de se produire comme dans beaucoup d'autres localités de FRANCE.
"SENE, héritage gallo-romain "SENACUM", au lieu de produire SENAC, a donné SENE, comme dans les régions dont la bretonnisation fut moins marquée à l'origine ou retardée ... On pourrait cependant y voir une interprétation bretonne correspondant au gallois SENEDD, le SENATUS latin du conseil des anciens. "SEN" êquIvaut à "HEN" : vieux, et il se peut qu'il y ait quelque rapport avec SEINIZ, SEIN qui sont des îles".
Le nom s'apparente certainement au terme "sénat, sénateur", et l'on sait que lors de la bataille navale qu'il livra aux Vénètes au large du golfe du Morbihan, Jules César fit exterminer tous les membres du Sénat de ce peuple...Appliqué au territoire qui porte ce nom, SENE signifie donc : "le pays occupé par ses vieux habitants : Armoricains, Vénètes et Romains." Les langue gauloise et latine y furent parlée plus tard que dans les territoires envahis par les Bretons d'Outre-Mer, après 460. Les "SENACES" ou SINAGOTS primitifs étaient les habitants gallo¬romains de ce centre.
Il est des toponymes dont il est inutile de recherche le sens tant il saute aux yeux. Ce sont, pour la plupart, des dénominations modernes. Ainsi: BELLE-ETOILE, BELLE-VUE sont des villages placés sur les hauteurs d'où l'on découvre de vastes horizons, les beautés d'alentour.
QUATRE-VENTS, LA CROIX-NEUVE, I.A VILLENEUVE, KER-ANNA, PORH-ANNA, KERFONTAINE, KERCOURSE, CHAMP DE COURSES, LA POUSSINIERE (élevage de volailles) se comprennent également sans difficulté.
Les appellations de SAINT LAURENT, SAINT LEONARD sont en relation avec les chapelles qui existent à proximité.
Trois noms de village paraissent remonter comme SENAC à l'occupation romaine, mais habités peut-être plus tôt par les Bretons, leur terminaison s'est trouvée figée.
Ce sont: MONTSARAC, de "MONT" et "SAR" qui signifie rivière : hauteur dominant le bras de mer de Saint-Léonard.
CANTIZAC, déformation probable de GANKIZ ou CANKIZ : maison de plaisance à la campagne, plessis. Ce lieu a appartenu, avec le moulin qui en dépendait, à un seigneur de VANNES ayant pour armoiries : "écartelé au 1 et 4 d'argent, à la bande de gueules chargée de trois alérions d'or''.
Les noms donnés par les Bretons aux groupes d'habitations formés par eux ou déjà existants sont faciles à reconnaître. Ce sont POULFANG : trou de boue ou marécage, francisé en "LA GRENOUILLERE" ou mare aux grenouilles, agglomérations qui se touchent.
GOH-FETEN: vieille fontaine ; GOHO qui a le même sens que COSQUER: les habitations vétustes ; BOD-SPERNËN : buisson d'épines ;
LESTRENIC : l'endroit (léh) ou la cour seigneuriale (léz) où poussent les ronces, c'est-à-dire la ronceraie ; GORNEVEZ pour KER-NEUE : nouveau village ;. CRESSIGNAN doit être décomposé en : CREC 'H ou CREAC'H : éminence, crête et CHIGNAN : grenouille, d'où butte des grenouilles ; GOUAVERT pour GOAH-VER: court ruisseau ; KERARDEN, contraction de Kér-ar-deuen : village sur la côte ou falaise ; KERBISCON : village
du vicomte (ancienne seigneurie) ; KERAVELOT : village des vents (auéleu) ou exposé au vent du rivage (Kèr-auél-aod) ; KERSTANG: village des marais ou de la retenue d'eau ; KERVILIEU : village .des galets ou cailloux des grèves (bilieu) ; KERLEGUEN : pour Kér-léz- guen, village de la blanche cour (seigneuriale) ; LE MENIEC pour Manéeg la butte rocheuse ; CANO : les plaines ou vallons ; CANNIVARH , de Can: vallon et ivarh chemin creµx, soit vallon du vieux chemin ; CRANUAH: de Cran: crête et nuah : dénudée ; FALGUEREC : mauvais petit village (Kérig) ; LIMUR est sans aucun doute une résidence seigneuriale (léz ou liz) vaste (meur).
MOUSTERIAN rappelle l'existence en ce lieu d'un établissement monastique datant du Xême siècle ; ce terme vient de monastère, moûtier, moustoir. La finale "Yann" peut être un souvenir d'un couvent des chevaliers-hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem. Leur patron, St Jean Baptiste avait un autel en l'église paroissiale où le prêtre Jean BERTIN fonda, en 1656, une chapelleie.
BALGAN provient de Bal (balle, bally) éminence et de Can: vallon;
BEZIDEL sent le buis (beuz, beuzit : la buissière) et les Romains qui entouraient de cet arbuste leurs retranchements .
BILLAREC signifie : la cressonnière, de Beler, Bilaire
BARRARAC'H, mot quelque peu barbare, qui vient de BAR et de BARAC'H: buissonneux BARACH est un nom de lieu qui se rencontre aussi à PLOERDUT, LANGONNET, MELLIONNEC, parfois avec deux R, avec le sens très ancien de "buissonneux ". Au FAOUET, ont trouve BARREGAN; à LANGONNET : BARLEGAN : vallons broussailleux; à NIVILLAC : BARAGAN ; à MESLAN : BARHALACH.
BILERBON se décompose en Biler : cresson et "bon" qui veut dire rivière (abona) ou borne, limite de la pénétration des eaux, soit village à l'entour de la cressonnière.
BROUEL correspond à un site maritime indiquant une limite comme le terme gaulois Brogilt, Bruel, Breil. On trouve un BROUEL à AMBON (village et salines), à ARZAL (château et village), à SARZEAU, à l'ILE D'ARZ et l'ILE AUX MOINES, en bordure de mer.
CADOUARN, chef-lieu de la plus longue des "sous-presqu'îles" et le plus important des villages de SENE, comporte un vocable très ancien. Il est le reflet de CAIHERN ou CATHOUARN, nom que l'on rencontre au Vlème siècle. L'origine de ce toponyme est : Cad : combat, et houarn fer, soit le combat du fer.
KERDAVID est certainement le village d'un dénommé David et
OZON ou AUZON, le nom du personnage qui l'a légué au château qu'il construisit.
CARIEL est un ancien Ker-lel ou Ker-Niel, peut-être le nom d'un saint que l'on retrouve en d'autres localités, par exemple à RIANTEC (Saint Niel).
KERGRIPPE rappelle une éminence rocheuse où l'on s'agrippe, comme à GROIX.
LANGLE signifie une pointe, un promontoire et a quelque analogie avec la langue de terre s'avançant dans la mer.
MORBOULE correspond à dès flaques d'eau de mer (mor-pouleu),
MICHOTTE vient peut-être du breton Michod qui a le sens de mûr à point, de blet, à moins que ce ne soit une variante familière de Michel (Michaud),
LE RANQUIN est une déformation de Run : éminence, hauteur, et de guen : blanc.
LA GARENNE qui évoque un terrier à lapins, s'applique souvent à des souterrains et à des monuments mégalithiques (tumulus, dolmen).
LE PURGATOIRE , si l'on se réfère aux hameaux de même nom rencontrés dans plusieurs autres paroisses,. signalerait la présence en ce lieu d'une antique léproserie, lieu de séquestration et de souffrances des lépreux du Moyen-Age.
LES ILOTS DE BOUED et de BOEDIG faisant partie jadis de la terre ferme en ont été détachés par suite de l'envahissement de la mer. Ces termes veulent dire en breton "nourriture" et se rapportent soit à l'appât aux poissons (bouet) que les Sinagots d'antan allaient chercher sur ces terrains, soit plutôt aux pâtures qui s'y trouvaient. Sur ces pâtures s'est édifiée la petite chapelle de Saint Vital, prenant la suite de l'enceinte mégalithique considérée comme un temple paien (vestiges de cromlech et de dolmens).
Nous en avons terminé avec les noms des villages et hameaux de SENE. La liste des 55 lieux-dits n'est sans doute pas complète et nous aimerions connaître les autres appellations en usage dans le pays. Il reste quelques toponymes dont la signification est difficile à déterminer soit qu'ils comportent de vieux termes disparus, soit qu'ils aient été tellement modifiés qu'on ne retrouve plus les dénominations primitives. De ce nombre sont : BINDRE, DOLAN (2) , KERNEPITUR, PIRINEAU (3) et LE VERSA.
En tenant compte du sens que nous avons donné des différents villages, il sera possible aux habitants de SENE de choisir des noms adaptés à leurs demeures et villas, d'après leur situation sur le territoire de la cotmnune.
L'église actuelle de SENE est donc celle que l'architecte DEPERTHES a dessinée en 1877 et qui a été réalisée de 1878 à 1894. Construite en moellons de granit recouverts d'un enduit, elle laisse apparâître de belles pierres de taille dans son soubasement, le long de la corniche à modillons, dans les contreforts et les chaînages d'angle, sur tout le pourtour des baies, ce qui lui donne une physionomie bien bretonne. Elle est fille de notre sol.
Les aspects extérieurs :
Longue de 45 mètres, pour une largeur maximale de 30 mètres, elle forme une croix latine avec un choeur terminé par un chevet polygonal, un transept sur lequel se greffent, du côté du Sud, deux absidioles, et une large nef de trois travées. Dans la partie haute, deux sacristies latérales et un appentis viennent compliquer un peu la belle régularité de ce plan.
De vastes fenêtres en triplets s'ouvrent dans chacun des trois pans du choeur et dans les travées de la nef où elles s'inscrivent dans des pignons triangulaires que séparent les contreforts à gargonville et pinacle. D'immenses rosaces trouent les pignons des transepts surmontées dans le haut du triangle par une baie étroite. Sur chacun des croisillons, du côté du Sud donne une porte en arc brisé, à tympan aveugle et linteau droit sur corbelets, décorée de deux colomettes de granit.
Privée de sa flèche, la tour perd beaucoup de son élan. Elle constitue un puissant massif de granit à trois étages: celui du portail, celui de la tribune et celui de la galerie supérieure. Deux tourelles polygonales l'accompagnent dans sa montée, coiffées d'une lanterne et d'un toit pyramidal. Vus de face, les deux premiers étages s'enfoncent en retrait de la maçonnerie qui leur forme comme deux contreforts latéraux. Le portail, voûté d'un arc brisé, s'orne de six colonnettes, deux sur sa face antérieure et les quatre autres au fond qui reçoivent des moulures toriques. Un linteau droit le tarre dans toute sa largeur et sur le tympan appareillé se détache la statue d'un guerrier, Saint Vital, ramené de son ancienne chapelle de l'île de Boëd. Au-dessus, deux grandes fenêtres jumelles, en arc brisé, séparées par une colonne, éclairaient l'étage de la tribune.
Un puissant encorbellement de sept corbelets à quatre copeaux ramène au droit du mur la galerie à qautre arcades brisées portées sur des colonnettes. C'est la partie la plus originale et la plus ouvragée de cette belle façade qui donne prix au jeu de la lumière et des ombres.
A partir de la corniche qui couronne le massif de la tour, s'amorce sur chacune des faces un talus qui ménage la transition avec la chambre des cloches. Celle-ci, ouverte, comme il se doit, aux quatre vents par une triple baie garnie d'abat-sons appartient déjà à la flèche, tout de suite interrompue par une coiffe d'ardoises qui hisse tout de même la croix et son coq à la hauteur de 28 mètres. Sur la face antérieure, un pignon aigü contient le cadran de l'horloge.
Le vaisseau intérieur
Grâce à ses piles de granit et à sa voûte de brique et plâtre, aux arcs en trois point moulurés d'un bandeau entre deux tores, le vaisseau intérieur présente une belle unité et un aspect gothique, tout en opposant les teintes sombres des supports à la blancheur de la couverture.
Large de huit mètres, la nef principale est séparée des tas-côtés par des piles cylindriques dont la base, régulièrement moulurée, repose sur un support quadrangulaire. Malheureusement, les corbeilles des chapiteaux attendront toujours leurs sculptures. Les tailloris polygonaux reçoivent les arcades latérales, les doubleaux de la voûte principale et ceux des collatéraux oui s'appuient d'autre part sur des pilastres de granit engagés dans les murs. Au fond de la nef, une grande arcade, largement ébrasée englobe à la fois l'étage du portail et celui de la tribune qui pèse de tout son poids sur un arc segnentaire étayé latéralement par deux colonnes de granit.
Le transept, d'une largeur égaile à celle de la nef, est cantonné de piles cruciformes et sur ses ailes, du côté du Sud s'ouvrent d'abord une arcade, puis l'absidiole où se loge une petite chapelle.
Deux arcades brisées délimitent latéralement l'avant-choeur et ménagent un passage vers les sacristies tamis que le choeur proprement dit se compose d'une travée droite et d'une abside à trois pans.
L'effet d'ensemble est heureux et la réduction en largeur de la nef lui a assuré de meilleures proportions. D'autre part, ce vaisseau vaste, aéré, bien éclairé se prête admirablement au déroulement des cérémonies liturgiques.
Le choeur
Les vitraux récemment placés dans les trois fenêtres du choeur y déversent une lunière généreuse et colorée où dominent les ors au centre, les bleus à droite et les oranges à g:iuche. Ils se sont substitués à une première série où figuraient Saint-Patern, Saint-Pierre et Saint-Jean. Autour du sujet principal : Saint-Patern, Saint-Pierre et Saint-Joseph sont disposés des symboles ou des scènes qui évoquent la paroisse de SENE: la tour de l'église et la croix de Montsarrac, et ses activités agricoles et maritimes. C'est une invitation à consacrer à DIEU l'existence et le travail des honmes.
Cette chaude lunière introduit dans le sanctuaire un climat de fête. L'ancien autel de bois, sculpté par LE BRUN de LORIENT demeure en place. Sur sa face antérieur, cinq statuettes en ronde basse représentent la Sainte Famille: au centre Jésus et de part et d'autre, la Vierge et Saint-Joseph, Sainte Anne et Saint-Joachim. Elles sont disposées dans des arcatures qu'encadrent deux colonnettes.
Aux extrémités, deux compartiments s'ornent de simples tentures. En arrière de l'autel, faisant corps avec lui, mais le débordant de toutes parts s'élève un retable¬tabernacle. Au bas, de chaque côté, se voient les statues de Saint-Pierre et de Saint-Paul. Le tabernacle s'encastre dans deux gradins sculptés de pampres et de rinceaux et de part et d'autre quatre panneaux lui font cortège, ornés d'arcs trilobés, de gables et de pinacles fleuris, à la manière néo-gothique très en faveur à l'époque.
Les stalles, oeuvres du même artisan, ont disparu mais aux murs de la travée du choeur s'adossent, les statues en plâtre, de Saint-Patern, le titulaire de l'église et de Sainte Anne, patronne de la Bretagne
Le transept :
Dans le transept s'imposent au regard les deux irmnenses rosaces qui violent le mur et leur leur dimensions, le dessin des douze petites roses de granit et des médaillons cerclés de fer, lui donne l'apparence d'une claustra. Les vitraux primitifs continuent de déverser leur douce lumière colorée de bleu et de rose. Le médaillon central figure, à l'Est, la Pêche Miraculeuse et à l'Ouest, l'Education de la Vierge. Autour gravitent d'autres médaillons où apparaissent, d'un côté, les Quatre Evangélistes et leurs Symboles ; de l'autre, le Christ, Saint-Jean, Saint¬Joseph et Saint-Joachim et des phylactères à la louange de Sainte Anne. Sous les verrières, on a suspendu un trois mâts et un Sinagot qui gardent le souvenir de la marine à voiles.
Les petites chapelles qu'abritent les absidioles sont dédiées : celle de l'Ouest au Sacré-Coeur, celle de l'Est à la Vierge du Rosaire. Les autels rectangulaires comportent le même décor d'arcatures et de colonnettes avec pour motif central, là, un Sacré-Coeur, ici, le monogramme de Marie. Celui du rosaire a conservé son retable-tabernacle en escalier, orné d'arabesques. Malheureusement, les deux vitreaux du Sacré-Coeur et de Saint-Dominique s'altèrent gravement. Les chapelles sont en outre, habitées par les statues de plâtre de Sainte-Thérèse de l'Enfant Jésus et de Sainte-Jeanne d'Arc et celles, plus anciennes et en bois, de Sainte¬Barbe et de Saint-Isidore, toutes deux visiblement de la même main. Debout près de la tour qui lui servit de prison, Barbe, vêtue d'une robe serrée à la taille
et d'un manteau qui lui barre le corps, une palme à la main et les cheveux flottant librement sur ses épaules, prie le Seigneur. Dans une attitude un peu semblable, Isidore, en " bragon bras" , cerclé d'une large ceinture à boucle, serre dans son bras gauche une épaisse gerbe de blé.
Contre les piles du Sud, on a placé les statues en plâtre de Saint-Pierre dde Notre-Dame.des Sept-Douleurs et de Saint-Cornely, protecteur des bêtes à cornes:
Vis-a-vis, Saint-Antoine de Padoue etait l'objet d'une grande dévotion de la part des tertiaires de Saint-François. De l'autre côté, à la pile du transept s'adosse une croix reliqquaire de fer forgé semblable à celle de Saint-Patern de VANNES et de la meme main. Elle avait été introduite dans l'ancienne église, en 1766, et placee. sur un petit autel, a l'entrée du choeur, au milieu d'un décor de boiseries, de tapisserie et de tableaux. Haute de trois mètres, le fut a 0,28m de largeur et 0,17m d'épaisseur: la traverse mesure 1 m 60. Les surfaces sont garnies d'arabesques et de roses de métal. Les extrémités s'arrondissent pour contenir une sorte de palmette à partir de laquelle s'épanouit une fleur de lys dorée. Au coeur de la croix, un cercle de fer enveloppe une monstrance rayonnante où se trouvait placée
la relique. Ce travail de ferronnerie s'apparente à celui que l'on voit aux chaires de JOSSELIN et de CARNAC, oeuvres d'Eustache ROUSSIN. Il est regrettable que le Recteur G. JALLAY et les fabriques qui ont sollicité du chapitre cathédrale, la permission de la placer dans l'église, ne nous aient pas livré de renseignements plus précis.
Il n'y a pas si longtemps figurait dans le transept la chaire réalisée en 1892 par E. BLAIS. Elle a été démontée mais les éléments en sont conservés et notarrment la cuve polygonale dont les pans sont délimités par des colonnettes en forme de tourelles et sculptés en haut relief des images du Christ et des Quatre Evangélistes.
La nef :
La nef a reçu désormais une garniture complète de vitraux non figuratifs en dalles de verre qui tamisent la lumière. Du côté de l'Est, les tonalités, des bleus et des verts, sont froides, équilibrées heureusement par les couleurs plus riches et plus graves des fenêtres qui leur font face.
Une scène unique anime les deux verrières de la tribune. Par-dessus, la rivière de Noyalo et une Île du Golfe, deux pélerins se tournent vers Notre-Dame de Bon Voyage, salués par un maraîcher qui travaille en compagnie de sa femme.
De part et d'autre du portail sont ménagées deux petites chapelles qui abritent l'une l'autel de Notre-Dame de Lourdes et l'autre le baptistère. Au devant de l'autel, une triple arcature contient une image en relief de la Grotte
de Lourdes, entre un lys et un rosier. Le gradin surélevé encadre un faux tabernacle qui sert de support à la statue de l'Apparition et des motifs végétaux meublent encore des arcatures aveugles. La fontaine baptismale, en marbre sombre, du modèle courant à l'époque, comporte un pied en fonne de balustre et une cuve ovale. Les vitraux de Notre-Dame de Lourdes et de Saint-Jean-Baptiste datent de 1900 et sont l'oeuvre du verrier vannetais LAUMONNIER. Deux confessionnaux, sans style, hérités de l'ancienne église, complètent le mobilier avec les 14 stations du Chemin de la Croix.
On a voulu voir parfois dans l'église de SENE une construction néo-romane, sans doute à cause de ses fenêtres en. triplets. Pourtant, L'utilisation constante, à l'intérieur plus encore qu'à l'extérieur, de l'arc brisé lui donne un aspect beaucoup plus gothique. En réalité, l'architecte DEPERTHES empruntait des éléments à des styles divers, se réservant de les utiliser, de les interpréter et de les assembler selon ses idées et ses goûts. Comme la Basilique de Sainte¬Anne d 'Aura y, l'Eglise de SENE est une oeuvre écléctique et vaut par ses proportions intérieures et sa parure de granit.
Le vaisseau ample et net de lignes offre, en effet, un vol une agréable et pratique. L'excès de lunière et la discrétion du mobilier le rendaient un peu trop austère. Maintenant qu'il a reçu une parure de vitraux, il est habité par une atmosphère festive qui favorise la rencontre avec DIEU et annonce le ciel. N'est-ce oas là le rôle de l'église?
On se prend à rêver à ce qu'elle aurait pu être si sa construction avait été conduite à son terme, selon le plan prévu. Quand on l'aperçoit de loin, sa masse domine les maisons blanches du bourg. Visiblement, il lui manque cette flèche qui. aurait hissé la croix à plus de 50 mètres et lui aurait permis de prendre place dans cette couronne de cloches dont les aiguilles, depuis Locmariaquer jusqu'à Arzon, par Baden et Arradon, esquissent un diadème autour du prestigieux Golfe du Morbihan.
Chanoine Joseph DANIGO.