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samedi, 04 février 2017 20:09

11/ Tranchées de l'Oise, le 316°RI

Vannes avant la guerre est une ville de garnison quii abrite notamment le 116° Régiment d'Artillerie.

Le 316e Régiment d'Infanterie, constitué en 1914, est issu du 116e régiment d'infanterie. A la mobilisation, chaque régiment d'active créé un régiment de réserve dont le numéro est le sien majoré de 200.  Le 316e RI a été mobilisé à Vannes, à partir du 3 août 1914, mais à l'inverse du 116e RI, qui part directement vers le front, le 316e se voit affecté en premier lieu au Camp retranché de Paris. Du 7 au 25 Août 1914, il cantonnera ainsi à Aulnay-sous-Bois. C'est au petit matin du 28 Août, à Ginchy, dans la Somme, que le Régiment, par ses 18e et 19e Compagnies, recevra son baptême du feu, et va subir ses premières pertes.

Un document retrace l'histoire de ce régiment. Il donne les séquences des journées de cet été 1915 aux cours desquelles 5 soldats de Séné sont morts.

 

Le régiment est dans l'Oise toute l’année 1915 au nord de Compiègne. Le 13 et le 14 mars, le régiment relève un régiment mixte de zouaves-tirailleurs dans les tranchées au Sud de Quennevières. Le génie a entamé, avant l'arrivée du 316e, des travaux souterrains pour la guerre de mines ; plusieurs fourneaux sont déjà prêts.

Ce n'est que le 5 juin que les ordres de détail sont donnés pour l'opération qui a lieu le 6. Il s'agit d'enlever les tranchées allemandes qui font face à celles du 316e, sur un front de 1.200 m. environ. L'attaque est menée par un bataillon du 3e zouaves à droite, un bataillon du 264e R. I. au centre et un bataillon de tirailleurs à gauche ; le rôle du 316e est de tenir les tranchées de départ et de fournir 4 sections et une section de mitrailleuses pour renforcer les troupes d'attaque. L'opération réussit parfaitement, mais tout le secteur est soumis le 6, le 7 et le 8 juin à une réaction violente de l'artillerie ennemie qui cause de sérieuses pertes au régiment : du 6 au 9, le 316e bien que ne fournissant pour l'attaque que des éléments peu nombreux, a perdu 4 officiers (3 tués et 1 blessé) et 171 hommes de troupe (34 tués, 137 blessés). Le 9, le front du régiment est rétréci et occupé seulement par un bataillon. Le 14 juin, l'ennemi qui, depuis 4 jours, a cessé ses réactions, déclenche à 16 heures un bombardement extrêmement violent sur tout le secteur ; c'est le prélude d'une contre-attaque et de combats acharnés qui se continuent le 15 et le 16, sans réussir à enlever les gains du 6 juin, mais ils causent de nouvelles pertes (2 officiers, 24 hommes tués ; 3 officiers et 151 hommes blessés et 5 hommes disparus).

Le 22 juin, le régiment relevé dans le secteur au Sud de Quennevières, bivouaque dans la forêt de Laigue, et et les 23 et 24 juin, il relève à Tracy-le-Val le 3e zouaves ; 6e bataillon à droite, occupant les tranchées à la lisière nord du village de Tracy-le-Val ; le 5e bataillon à gauche dans le bois du Quesnoy. Il reste dans ce secteur jusqu'au 11 juillet inclus. Relevé dans la nuit du 11 au 12, il est placé au repos à Rétheuil (5e bataillon) et Pierrefonds (6e bataillon et E.-M. du régiment).

Le 22 juillet, il est de nouveau mis en secteur au Sud de Quennevières, dans les positions conquises le 6 juin, où il relève le 321e R. I. Ses 2 bataillons sont d'abord en ligne (5e à droite, 6e à gauche) ; mais le 25, le 5e bataillon passe en soutien : 1 compagnie dans l'ancienne 1re ligne française, 1 compagnie à Écafaut et 2 compagnies à la carrière de Tracy. A partir de cette date du 25, les bataillons alternent tous les 4 jours en 1re ligne et en soutien. Le secteur est très agité, particulièrement la nuit, où les minenwerfers allemands font pleuvoir sur les tranchées des projectiles de tous calibres, jusqu'au 240, qui bouleversent tous les terrassements, causent des pertes journalières et obligent les occupants à un travail acharné et persistant pour réparer les dégâts. A partir du 14 août, le bataillon de soutien, au lieu d'occuper les emplacements indiqués ci-dessus, passe 4 jours dans la forêt de Laigue, carrefour des Plaines Maréchals. Cette situation dure jusqu'au 18 septembre.

 

Oise tranchée 1

Pendant le mois de Juin et Août 1915, 5 soldats du 316° régiment d'Artilerie de Vannes natifs de Séné sont morts. Qui étaient-ils et dans quelles circonstances sont-ils disparus.

 

Jean Marie LE BRUN :   5/09/1873 - 20/05/1915

Jean Marie BENOIT : 10/04/1883 - 6/06/1915

Louis François Marie MONFORT :     13/05/1885  - 15/06/1915

Louis LE FOL 9/10/1889 - 17/06/1915

Émile  CORFMAT /  22/07/1886 - 17/08/1915

 

 

Jean Marie LE BRUN :   5/09/1873 - 20/05/1915

Jean Marie LE BRUN nait dans la commune d'Elven dans une famille de cultivateurs. En épousant Marie-Françoise ROBINO en 1903 il devient sinagot. La famille réside au "Quatre Vents" comme le montre le dénombrement de 1906.

LE BRUN JM nait mari

Le préposé au dénombrement de 1906 avait oublié les propres enfants du ménage qui forment avec un domestique de ferme et une bergère la composition du foyer. On garde leur trace au dénombrement de 1911.

LE BRUN Jean Marie 1906

LE BRUN 4 Vents Cabaretier 1911

La fiche de matricule nous indique de Jean Marie LE BRUN, en tant que l'aîné d'une famille de 9 enfants est dispensé de conscription. Cependant il effectuera par deux fois des exercices militaires au 116° RI de Vannes en 1900 et 1903.

Il est mobilisé en août 1914 et rejoint el 316° RI. L'extrait d'acte de décès au régistre de Séné nous précise qu'il est décédé à Tracy Le Mont le 28 mai 1915 tué par un éclat de bombe ennemie alors qu'il était dans une tranchée en première ligne.

LE BRUN JM décès

Jean Marie LE BRUN a son nom gravé sur le monument aux morts d'Elven, sa commune de niassance  et sur le monument aux morts de Séné, son dernier domicile connu où sa femme veuve éleva ses deux enfants.


Jean Marie BENOIT : 10/04/1883 - 6/06/1915

Jean Marie BENOIT nait au billage de Brouel dans une famille de cultivateurs.

BENOIT JM 1883 Extrait

Le chef de famille décède avant 1903 car sur la fiche de matricule, l jeune Jean Marie est exempté de conscription car sa mère est veuve.

BENOIT Jean Marie réformé

Ceci nous est confirmé par le dénombrement de 1911. Les deux enfants vivent encore sous le toiu maternel qui est propréitaire cultivatrice.

BENOIT Jean Marie Brouel

Sa fiche de matricule précise que Jean Marie BENOIT  est mort des suites de ses blessures à Tracy le Mont, petit village au nord de Compiègen à l'âge de 32 ans.


Louis François Marie MONFORT :     13/05/1885  - 15/06/1915

MONFORT nait mariage

Louis Monfort nait le 13/05/1885 à Séné, sa famille habite au Gouavert près du bourg. La famille compte 5 garçons et vie de la terre.

MONFORT Louis François

E, 1908 Louis Monfort finit sa conscription. Il épouse le 15/10/1912 Marie Louise LE GUILLANTON de Balgan à Séné. Ils déclarent outs les deux la prfession de cultivateurs.

MONFORT guerre decès

Mobilisé en aout 1914 il rejoint le 316° régiment d'infanterie. Il décède "tué à l'ennemi" le 15 juin 1915 à Tracy le Mont.

Sa jeune veuve se remariera en avril 1918 avec son beau-frère Jean Marie Mathurin MONTFORT.

Le nom de Louis François Marie MONFORT figure au monument aux mort de Séné et sa tombe est située à la nécropole de Tracy n°1313.

MONFORT nécropol  Monfort Necropole

 

Louis LE FOL 9/10/1889 - 17/06/1915

La fiche de matricule de Louis LE FOL bien renseignée nous indique qu'il est né à Vannes le 9/10/1889, qu'il réside à Paris dans le XVIII° arrondissement et qu'il exerce la proffession d'infirmier. Célibataire, ses paretns résident à Séné quartier de Saint Laurent. Pour cette raison il figurera au monument aux morts de Séné.

 LE FOL infirmier

 Au dénombrement de 1911, la famille Le FOL apparait au grand complet avec ses 8 enfants. Le père est fermier, c'est à dire qu'il exploite les terres agricoles d'un tiers.

 LE FOL famille 1906b

 La fiche de matricule nous montre qu'à l'âge de faire sa conscription, Louis LE FOL s'engage au sein des pompiers de Paris. Il y restera jusqu'en octobre 1912. A-t-il participer à la sauvegarde de Paris lors de la crue centenale de 1910 ? A la mobilisation il rejoint le 118°RI de Vannes et plus tard il intègre le 316°RI.

LE FOL Louis guerre

 Louis LE FOL est blessé dans les tranchées de 'Oise avant d'être évacué à l'hôpital de Compiègne où il décède le 17/06/1915.

 LE FOL pompier 1910

Émile  CORFMAT /  22/07/1886 - 17/08/1915

 

Emile CORFMAT nait à Vannes au quartier de Bohalgo d'un père natif de Saint-Avé, fermier , et d'une mère, Meniech, née à Séné.

 Corfmat 1886 Extrait

Son origine maternelle sinagote l'a-t-il conduit à venir vivre à Séné. Au dénombrement de 1911, il y apparait marié et exerçant la profession de chiffonnier (comme le soldat RAULT).

CORFMAT

En cherchant on finit par trouver son acte de mariage à Séné le 17/01/1911 avec Léonie LE BARILLEC née à Ambon. Il vit au Versa et exerce la profession de chifonnier.

Après la mobilisation, CORFMAT est d'abord blessé le 11/08/1915 il est évacué par l'ambulance et décède le 17/08/1915 des suites de ses blessures.

 CORFMAT Emile décès

Son nom est porté aux monuments aux morts de Séné et en l'église Saint-Patern de Vannes. Son corps repose à Compiègne dans la Nécropole Nationale Royallieu, Carré D, tombe 109.

CORFMAT Necropole Royallieu    Corfmat Tombe