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Lisière de Séné

dimanche, 21 décembre 2025 21:19

Les Cinémas de Vannes

Histoires des salles obscures de Vannes

De la pratique du roller au début du cinéma muet...

Vers 1910, le patin à roulette est un sport à la mode.

1910 10 Club skating Lorient

Un club de roller skating voit même le jour à Lorient. A Vannes, on organise des séances de skating à la Halle aux Grains.

Palais Justice Vannes 1

Cet articles de presse datée de 1911, nous indique que M. Dupont est propriétaire de la salle du Roller Skating sise rue Pasteur à Vannes et qui accueille du roller skating et des représentations de théâtre en complément du Théâtre Municipal de Vannes située à La Cohue et dont la capacité est réduite.

1918 11 Skating M. Dupond

M. Dupont cèdera en 1920 le Roller Skating devant notaire et il déclinera son nom complet : Gabriel Auguste Dupont. A partir de ce nom, on peut faire des recherches sur la presse numérisée des Archives du Morbihan. On trouve ainsi ce faire part de mariage qui nous permet de consulter sur le site des archives municipale de Vannes, l'acte de mariage.

1909 01 mariage Le Prado x Dupont

On apprend que Gabriel Auguste Dupont est née dans la Haute-Vienne, le 17/6/1884 à Bussière Poitevine. Après son service militaire, il s'établit à Vannes où il est loueur de voiture comme indiqué sur son acte de mariage. Cette coupure de presse donne vraisemblablement l'origine de l'ouverture du Roller Skating. La mairie de Vannes, lui refuse le renouvellement de son bail de stationnement. Il va réorienter son activité et utiliser le garage à voitures de la rue Pasteur pour y développer du roller skating à la mode à Vannes. 1911 02 Dupont loueur voitures

Le 28 septembre 1912, le "roller skating" se diversifie et accueille le 1er cinéma de Vannes, à l'enseigne Pathé Cinema. Ce cinema changera trois fois de nom : Universal, puis Comedia et enfin Eden avant de tomber le rideau.

1912 09 Pathe roller skating

Après guerre, la programmation reprend. La salle du "Roller-Skating" laisse place à un vrai cinéma au nom de Universel Cinema toujours avec la programmation de Pathé.

Gabriel Dupont est marié avec Hélène Le Prado, fille d'un transporteur de vannes et ils auront deux enfants nés à Vannes. En juillet 1919, Gabriel vend deux maisons sise au n°489 et N°49bis de la rue du Commerce à Vannes. En juin 1920, le cinema Universel est cédé à M. Damilot. En juin 1921, les époux enregistrent devant notaire une séparation de biens. Le couple divorcera le 9/2/1927.

1919 03 Universel programme

Un deuxième cinéma à Vannes à l'initiative de l'enseignement privé;

Cette année 1919 ou 1920, l'Abbé Guillaume, professeur de dessin de l'enseignement catholique au collège François-Xavier, inaugure le Cinéma de la Garenne.dans une ancienne salle de patronage dite salle Saint-François appartenant au collège Saint-François Xavier. (source patrimoine.bzh) Le cinéma de la Garenne subira plusieurs phases de travaux mais ne changera pas de nom et demeure encore rue du Pontois, près des jardins de la Garenne.

1908 11 Guillaum projection

L'abbé Guillaume est un passionné des nouvelles techniques de projection. Dès 1908 et 1909, il organise des conférences avec projection d'images.

1909 01 Abbe Guillaume projection

Un troisième cinéma Rue du Mené

1920 03 Cinema de la6paix

Le samedi 6 mars 1920, le Cinéma de la Paix (nous sommes 2 ans après l'Armistice) est inauguré au 30 rue du Mené par M. Louis Dauteuil propriétaire. Il s'appuie sur les production de la Gaumont. Ce cinéma deviendra plus tard Le Royal avant d'être désaffecté et transformé en un autre lieu de culutre, la Librairie Cheminant.

1922 Vannes cafe Paix Dauteuil

Louis Georges DAUTEUIL [29/10/1893 Mouy - 23/9/1963 Vitry ] est natif de l'Oise. Il a étudié en Angleterre et parle l'anglais. En 1917, il est envoyé au camp de Meucon comme instructeur auprès des soldats américains venus en France. Il rencontre sa future épouse Angèle Marie RAIFFE [11/12/1900 Rennes-22/12/1994 Plaisir 78] qui'l épouse le 6 novembre 1918. Les jeunes mariés s'installent à Vannes au 30 rue du Mené où ils gèrent Le Café de la Paix et le cinéma éponyme. Leurs enfants, Louis et Jacqueline naissent à Vannes. En décembre 1922, ils recentrent leur activité sur le seul cinéma et cède le Café de la Paix. Selon sa fiche de matricule, il repart vivre à Mouy sa commune de naissance, puis à Clichy, Rouen et enfin Vitry sur Marne. 

1922 12 Dauteuil Cafe Paix

1925 011 Cinema Vannes

On retrouve encore la présence du Cinema de la Paix sur l'annuaire Le Tout Cinema en 1925. Mais est-ce une inscription reconduite sans vérification? En effet, les nouveaux propriétaires, Réné Alphonse VAUTHIER et son épouse Lucienne Marchar tiendront au 30 rue du Mené une boutique de confection qu'il revendront en 1926. Sur l'édition de l'annuaire de 1928, le cinema de la Paix n'est plus répertorié.
1926 11 Vauhtier Tailleur confection

lLfaudra attendre 1937-1938 pour que la rue du Mené, rebaptisée sur sa partie haute, rue Jospeh Le Brix accueille un cinéma, le Royal.

 

1920 06 Universel Dupont Damilot

L'Universel Cinema est repris en 1920 par M. Damilot, artiste-peintre et décorateur,

Le 8 juin 1920, auprès de l'étude de Maitre Théret, 24 Bd Saint Denis à Paris. M. Jules Charles Robert Damilot, né à Saint-Ouen (Seine) le 15 juillet 1889. peintre-décorateur domicilié au 324 rue des Pyrennées à Paris, Mme Alphonsine Lydie Watremez propriétaire domiciliée au 117 Ae des Batignolles à Saint-Ouen veuve de M. Emile Joseph Damilot et Gaston Henri Alexandre Damilot architecte demeurant au 117 Avenue des Batignolles à Saint-Ouen, forment une société commerciale en commandite simple dont le but est l'acquisition et l'exploitation d'une proprété à Vannes à usage de cinéma dont le siège est 7 rue Pasteur à Vannes et la raison sociale Damilot et Cie. (source Geneanet)

Le 9 juin 1920, en l'étude de Me Diagre à Vannes, Damilot & Cie achète le cinéma Universel à Gabriel-Auguste Dupont.

Robert Damilot a travaillé avec des artistes majeurs comme Modigliani et Utrillo. Il a décoré de nombreuses salles, dont le Moulin Rouge.

Eden Cinema façade

Universal Cineam

Le cinéma Universel sera également connu sous le nom de Cinéma Pathé, Universel Pathé ou Saking Palace. M. Damilot charge l'année suivante l'architecte Edmond Gemain, maître d'oeuvre de cette salle en 1911, d'effectuer les transformations nécessaires. C'est l'entrepreneur Antoine Ronco qui effectue les travaux et un certain Maxime, ouvrier décorateur qui exécute le programme décoratif pour la façade proposé par Robert Damilot lui-même. La façade porte la signature de cet ouvrier ainsi que celle de l'architecte. Les aménagements des années 1980 ont supprimé toutes traces des décors intérieurs de cette époque. (source patrimoine.bzh)

Cette façade du cinéma rue Pasteur nous est parvenue. Il s'agit d'un très bel exemple de référence au mouvement Art Déco qui régit alors avec le Mouvement Moderne l'architecture de cette période. Elle fait d'ailleurs l'objet pour cette raison d'une illustration dans l'ouvrage "Architectures de cinémas" qui fait le point sur la question. Cette façade appartient aussi à une époque révolue, celle du muet que l'oriel en façade, destiné à la cabine de projection, symbolise. C'était aussi, concernant les intérieurs, un beau rappel à une architecture spécifique par ses volumes et ses formes mais qui n'existe plus aujourd'hui.

1920 10 Taxe cinema

Face à l'engoument du cinéma, la municipalité de Vannes invente une taxe sur la billetterie. Cette même année on interdit de fumer dans les salles obscures vannetaises.

1920 12 Cinema fumer

1927 10 Cine Theatre Pasteur

M. Damilot en véritable directeur artistique, bien inséré dans la vielocale, prête sa salle lors d'assemblées générales d'associations, comme la Société Mozart d'art lyrique à Vannes ou pour des représentations théatrales ou des spectacles.

1923 12 Cinema Pasteur

Ainsi le 24 octobre 1924, l'Universel accueille une conférence de Mme Germaine Malaterre-Sellier en faveur du droit de vote des femmes.

1924 11 Universel feministe

Le 8 mai 1928, Robert Damilot se mariera à Alforville avec Melina Juliette Boncour [Alfortville, 26/12/1892 - 26/11/1958 Vannes]. Il exposera aux Artistes Français en 1938. Il décède à Vannes le 21/5/1976.

Damilot Vannes en Hiver

Robert DAMILOT (1889-1976) - "Vannes en hiver", gouache et pastel sur papier

signé et daté 1938 en bas à gauche. 46,5 x 62 cm

La mouvance catholique modernise leur cinéma

1922 09 Cinema Garenne Guillaume Copie

L'évêché a rapidement compris l'intérêt de posseder un cinéma aux côtés d'une presse engagée comme le rappelle cet article de La Croix daté de 1928.

1928 Cinema Paroissial

1925 05 Guillaume travaux Cinema

Au printemps 1925, le Cinéma de la Garenne créé par l'abbé Guillaume reçoit des travaux.Le cinéma s'agrandit et se dote d'une nouvelle salle parallèle et contiguë à l'ancienne. C'est l'abbé Guillaume qui en fut dit-on l'architecte et le directeur des travaux. Cette salle occupe une partie de la cour du bas de l'école des Frères que les parkings d'aujourd'hui ont remplacée. Cette salle comportait 1000 places assises et fut inaugurée en 1925.Les murs de la salle étaient décorés de panneaux évocateurs de sites et de monuments morbihannais (calvaire de Guehenno) peints par l'artiste vannetais Victor Guesde.

1932 Cinema La Garenne conference

Le cinéma de la Paix devient le Royal

Royal Cinema façade

 

En 1934, Fernand Léonce rachète le cinéma de la Paix en haut de la rue du Mené.

1930 05 Leonce impresario

De son vrai nom, Henri Fernand LIETS [30/3/1893 Vienne - 1942 Cannes], fils de Henri Léonce, artistique dramatique; dont il emprunterra le prénom pour son nom de scène, Fernand Léonce. Il est natif de Vienne, dans l'Isère. Lors de son service militaire, il vit à Rennes et déclare l'activité d'artiste dramatique. Après guerre, on le retouve à Saint-Servan près de Saint-Malo. Il épouse à Dinan le 14/2/1928 Suzanne Le Dru [6/11/1892 Mourmelon - 21/10/1983 Elven]  Le couple s'installe un temps à Fougères. En mai 1930; ils achètent le cinema Molière situé à Ploaré, près de Douarnenez. Il déclare au notaire la profession d'impresario. En mai 1937, il cèdera son établissement de Douarnenez pour ne gérer que celui de Vannes qu'il va profondément rénover.

1937 05 LIETS vente cinema moliere

Il choisit l'ingénieur Jean Meyer de Vannes pour construire une structure en béton. Le nouveau cinéma Le Royal, est inauguré en  1936. La salle était accessible au bout d'un long couloir, elle pouvait accueillir 600 spectateurs et possédait un balcon.

1938 Tout cineamFernand Léonce décède à Cannes en 1942.

1942 Fernand Leonce LEIST mort

Son cinéma est gérée par la suite par son épouse. En juillet 1949, elle organise un congrès du cinéma; en 1952, l'annuaire du cinéma indique qu'elle gère le Royal et une salle polyvanente à Locminé. Cette même année elle fait installé une enseigne lumineuse Luminux. Mme Léonce, née Le Dru finira ses jours à Elven.

1949 07 Mme Léonce direction Copie

L'activité cinématographique du Royal cesse officielement le 23 octobre 2001. Le bâtiment est acquis par la librairie Cheminant qui quitte la rue Thiers à Vannes pour un espace commercial plus ample et moderne qui a fort heureusement conservé la belle façade de M. Léeonce.

En 1937, l'abbé Le Goualo dirige le cinéma de La Garenne. En 1938 le cinéma catholique est dirigé par l'Abbé Gadio..

1946 Royal Le Dictateur

1947 07 cineam Halles grains

 

A la Libération, comme après chaque conflit, les cartes économiques sont rebattues. Le cinéma Universel  de M. Damilot est placé sous séquestre ar l'administration fiscale en juillet 1948.

1948 07 Damilot sequestre

 

En 1951, on procède à la mise en sécurité de l'entrée du cinéma de La Garenne qui n'était pas en conformité avec le décrèt du 7 février 1941. Cette mise en conformité est confiée à l'architecte Guy Caubert de Clery et donne lieu à l'aménagement de l'entrée avec foyer-bar et magasins.

En 1966, le cinéma Universal, rue Pasteur, est vendu à la famille Beau qui le rebaptise Le Comédia. Ce couple espérait beaucoup de la venue des tournées Baret dans leur salle mais la construction du Palais des Arts ruina leur projet.

2000 cinemas garenne vannes

Avant 1970, la SOREDIC devient propriétaire de la salle de cinéma La Garenne. Aujourd'hui le Cinéville La Garenne comporte 5 salles de 316 à 75 fauteuils.

En 1981, la Société Holley, propriétaire du cinéma  Le Celtic à Brest rachète le cinéma Comedia rue Pasteur et le divise en trois salles tout en conservant la façade antérieure ; c'est à cette époque que le cinéma a été allongé vers le sud et rehaussé et rebaptisé L'Eden. Il fermera définitivement fin 2003. Il sera réaménagé en logements.

2005 cineville Vannes


Le 18 novembre 2005, a lieu l'ouverture du Cinéville Parc Lann avec ses 7 salles. Le complexe en compte 9 aujourd'hui. La marque Cinéville surtout présente dans le Grand Ouest, est une filiale du groupe Soredic, basé à Vern/Seiche, créé en 1965 par des réseaux de cinémas associatifs. Il compte désormais vingt-trois cinémas et 270 salariés (équivalent temps plein). Avec plus de 6,3 millions de spectateurs en 2024, le groupe se place au 6ème rang national du secteur.

La Soredic a passé une convention entre la mairie de Vannes et l'association Cinécran (crée en 1998) afin de promouvoir la programmation d'Art et Essai , qualité et VO ». En contrepartie, la ville de Vannes aidera fiscalement et financièrement l'association Cinéécran dans l'organisation de manifestations.

En 2023, la façade du Cinéma de La Garenne est relookée. Dans le cadre du réaménagement de la rive gauche du port de Vannes, il est prévu de déplacer le Cinéma de La Garenne.

2023 cinema garenne facade

 

Histoire de la Brasserie Saint-Vincent
et de l’Hôtel L’Hermine

2024 Brasserie Hotellogo

1750 Vannes Port St Vincent
L’histoire de la Brasserie Saint-Vincent est indissociable de la création de la place du Morbihan, aujourd'hui place Gambetta.
Place créée sur la douve et le pont Saint-Vincent, dessinée par Philippe Brunet-Debaines, qui dessinera également l'Hôtel de Limur rue Thiers.. Elle est bordée d'immeubles en partie dus au crayon du même, puis de Marius Charrier qui reprend son poste.

1760 Porte St Vincent gravure


Au début, l’embouchure de la Marle avec ses vasières et une écluse :
Sous l’Ancien Régime, des remparts ceinturent la ville. La Porte Saint-Vincent débouche à l’embouchure de la rivière la Marle qui se jette au fond d’une ria du Golfe du Morbihan. Une écluse protège déjà l’intramuros des fortes marées.

1790 Porte St Vincent

1787 : Le premier projet de création d'une place en hémicycle de part et d'autre de la porte Saint-Vincent remonte au plan d'embellissement de 1787 dessiné par l'ingénieur Maury mais la Révolution marque l'arrêt de toute réflexion et travaux urbains.

1835 : décision de créer une place à la sortie de la Porte Saint-Vincent.
Mais c'est seulement au début de l'année 1835 que le conseil municipal ressort ce projet et valide un programme d'assainissement des deux bassins situés à l'Ouest et à l'Est du pont Saint-Vincent.
L'ordonnance royale du 21 décembre de cette même année confirme l'aliénation des anciens fossés de la ville qui s'apparentaient alors à un vaste cloaque.
L'édification des premiers immeubles par les nouveaux propriétaires s'organisent sous la houlette de l'architecte voyer Philippe Brunet-Debaines [1771-1838]. Il propose des fondations sur pilotis et impose des élévations à deux étages carrés dont un attique sous comble n'excédant pas 13 m. sous faîtage, sans doute pour respecter les proportions de la porte Saint-Vincent.

1838 : en avril de cette année, Marius Charrier [1812-1890] est nommé sur le poste vacant de Brunet-Debaines, décédé quelques mois plus tôt. Les ambitions du jeune architecte l'incitent à proposer un programme différent qui est accepté par la municipalité. Il préconise pour les immeubles à venir des élévations dépassant de plusieurs mètres le faîtage des constructions précédentes, l'utilisation exclusive de la pierre blanche en façade à l'exception du rez-de-chaussée qui est traité sous la forme d'arcades appareillées en granite. Enfin des balcons en fer forgé placés devant les portes fenêtres des premiers étages accentuent l'effet faussement luxueux de ces immeubles qui restent de conception modeste.

1855 Port Vannes CP


1843 :  les constructions formant l'hémicycle de la place sont achevées ; on a remblayé les vasières ainsi que le bassin de l'ancienne écluse. La ville est enfin dotée d'une place résultant d'un programme, en fait de deux programmes successifs que l'on discerne au premier coup d'œil moins dans la disparité des façades que dans la différence des hauteurs des immeubles. Véritable mise en scène urbaine néo-classique intégrant la porte Saint-Vincent face au port, cette ouverture vers le Golfe, lui vaudra le nom de place du Morbihan.
Dans les années suivantes le concept établi par Marius Charrier déborde le simple espace de l'hémicycle. Le plan de d'alignement et le contrôle de l'architecte imposent une continuité des façades à deux étages carrés en pierre blanche, vers l'Ouest jusqu'à l'angle de la rue Carnot actuelle, vers l'Est sur la petite place du Fety (place Joffre actuelle) ainsi que le long des quais de l'ancienne rue du Commerce. La perspective de la place se trouve ainsi élargie bien au-delà du programme mais l'habilité de l'architecte voyer qui travaille aussi pour son propre compte se révèle dans la réalisation de la grande maison Caro, construite entre 1845 et 1847, sur une parcelle située à l'Est de la place Joffre actuelle. Lorsque l'on se trouve au centre de la place Gambetta, là où circule aujourd'hui un flot continue de voitures, on perçoit la mise en scène. L'un des éléments majeurs de l'ancienne place du Morbihan n'est autre que cette maison Caro qui fait pendant à la chapelle des Ursulines à l'ouest de la place. (Source www.patrimoine.bretagne.bzh)

1900 Porte St Vincent


On distingue sur cette carte postale ancienne, un débit de boisson (actuel restaurant actuel L’Escale) le salon de coiffure de M. Guyot et la pâtisserie. A droite, le rez-de-chaussée accueille un débitant de tabac.
Les recensements de Vannes consultables sur le site des Archives du Morbihan nous donne les premiers occupants des nouveaux bâtiments en arc de cercle autour de la porte Saint-Vincent. Si on ne s’intéresse qu’aux métiers de bouches, on note une débitante, une boulangerie et une pâtisserie.

Vannes vue Gambetta 3

Sur cette carte postale ancienne collection David, on reconnait à l’angle gauche la pâtisserie Guégano et à l’angle droit le Café des Colonies Café Caveau.

1906 Place Morbihan Patissier

Au dénombrement de 1906, la poste de Vannes est située Place du Morbihan. M. Joseph Guegano et son épouse Marie Bourlès tiennent une pâtisserie, depuis au moins 1896, année de naissance de leur garçon, Maurice Julien (source acte de naissance). Ils emploient un pâtissier. Ce commerce sera ensuite remplacé par une épicerie à l’enseigne Economie Bretonne.

1910 Place Gambetta

1907 : Il semble que la création du premier hôtel-restaurant date de 1907 et soit à mettre au compte de M. Laniel qui fonde le Comptoir des Colonies et l’Hôtel des Colonies. Sur la carte postale ancienne ci-dessus on lit l’enseigne du Comptoir des Colonies. En 1908 la place est renommée Place Gambetta.

1888 LANIEL Yves cafetier


Au dénombrement de 1911, la famille Laniel est présente au n°1 de la Place Gambetta. Yves Marie LANIEL [11/9/1868-Trédion], s’est marié le 6/11/1893 à Vannes avec Marie Le Boucher [19/2/1866 Elven – 12/1934 Vannes] cuisinière. Elle partage ce numéro avec le siège de la Compagnie Vannetaise de Navigation, un rentier, un coiffeur et son épouse tailleuse pour dames. Le N°3 est occupé par l'administration fiscale : bureau de l'octroi et des contributions directes.

1893 Laniel Boucher presse
En 1911, M. Laniel, âgé de 42 ans, déclare la profession de cafetier qu’il doit exercer avec son épouse. Les Laniel ont perdu un garçon, Roger âgé de 13 mois en 1903. La déclaration du décès fut effectuée par le pâtissier Guegano. Leurs enfants, André Yves [30/1/1895 Vannes - 3/9/1957 Laval] et Marcel René [31/1/1898 Vannes - 25/10/1977] sont de jeunes bijoutiers. Marcel René deviendra Ingénieur à Courbevoie et André Yves s'installera bijoutier à Laval. [trouver actes pour  Marie de 10 ans en 1911]

1911 Famille LANIEL


Un article du Réveil Ploërmelais daté du 21 décembre 1913 mentionne l’Hôtel des Colonies place Gambetta à Vannes.

Après la Grande Guerre, le gouvernement organise un dénombre en 1921. Côté impair de la Place Gambetta à Vannes, deux établissements cohabitent.

La famille Laniel emploie 3 domestiques, des employées du café et de l'hôtel des Colonies et loge 3 pensionnaires dans l'hôtel, qui y déclarent leur résidence.

1921 Gambetta LANIE

A l'autre côté de la place Gambetta, les trois soeurs Santerre natives de Pluherlin ont ouvert un établissement sans doute à la place des bureaux de l'octroi et des contributions directes mis en vente par les Domaines.(à vérifier). A la mort de leur père agriculteur en 1910, leur mère a élevé ses filles, qui arrivées en âge de travailler, sont "descendues" sur Vannes pour ouvrir ce commerce..La famille ne compte aucun garçon pour reprendre la ferme. Les filles décident la vente des biens, terres et fermes dont la famille est propriétaire à Pluherlin (source acte notarié 6/7/1920 Etude Parcmeur)

1921 Gambetta Santere

Le dénombrement de 1926, nous indique que l'Hôtel des Colonies est toujours tenu par M. Laniel. Le 2° établissement, que l'on connaitra sous le nom du Café de la Garenne, est dirigé par Mme Le Bihan, née Santerre et son époux Jean Vincent Le Bihan [ 22/9/1885 Arradon - 3/12/1961 Vannes] qu'elle a épousé le 9/11/1925. C'est donc la benjamine des soeurs Santerre qui continue d'être hotelière. Sa soeur Joséphine [1900-1945] s'est mariée avec un gars de La Garenne Colombes; son autre soeur Louise [18797-1983] s'est mariée avec un gars de Vannes.

1926 Gambetta Laniel Le Bihan

Vannes vue Gambetta 7

1931 Gambetta Laniel Tual

Au dénombrement de 1931, Yves Laniel gère l'hôtel alors que le café est confié à Henri Julien TUAL [25/02/1882 Elven – 8/04/1963 Elven] qui s’est marié le 21/1/1909 avec Jeanne Marie HOELLARD  [Elven 18/2/1883 - 11/9/1970 Elven].

Henri Tual est fils d'un aubergiste au bourg d'Elven. Avant guerre il est garçon de café à Paris. Il sera mobilisé en 1914, envoyé dans les armées en Orient. Blessé il est soigné à l'hôpital de Salonique puis de Saint Mandrier-Toulon. Affecté ensuite dans le renseignement. Citation pour sa bravoure sous les bombardements. En 1909, ils ont un garçon Marcel Désiré [4/12/1909 Paris rue de Candie - 13/7/1997 Vannes]. En 1911, la famille réside rue Amelot dans le 11ème. Après guerre, les Tual rentrent en Bretagne. En 1931, leur fils, alors militaire à Paris, se marie le 31/1/1931, dans le 10° arrondissement. L'acte de mariage mentionne ses parents au 1 Place Gambetta à Vannes. Adresse qui est mentionnée sur sa fiche de matricule..

1930 Tual Hneri garçon cafe Gambetta

Les époux Tual prennent la gérance du Comptoir des Colonies et font installer un store-ban à leur nom pour offrir de l'ombre à la clientèle.  En 1938, on lit encore son nom sur le store-ban de la terrasse, ici une carte postale Nozais.

1938 sotre TUAL

1925 Comptoir des Colonies

Cette photo reproduite en carte postale montre un cafetier, son épouse et un enfant. Essayons d'identifier ces personnes. En regardant bien sur la porte gauche, on distingue une affiche. On parvient à lire "Cinéma Universel". Jules Charles Robert Damilot peintre décorateur né à Saint-Ouen |1889-1976] dépose les statut le 8 juin 1920 de Damilot Cie. Il reprend le Roller Skating de Vannes et l'aménage en cinéma et salle de spectacles. 

La Café de la Garenne est toujours tenu par les Bihan qui depuis 1926 ont un fils, Pierre.

1931 Gambetta Le Bihan

Au début des années 1930 l'aîné des Laniel, André Yves est installé à Laval où naitront ses 2 filles : Françoise Marcelle [19/1/1932-22/9/2007 Damgan] et Yvonne [ xx -5/5/2016 Damgan]. Ils restent propriétaires des murs.

1938 Places Gambetta

1933 ROUYER Cafe Colonie

En juillet 1933, Julien Marie ROUYER [23/9/1903 Ambon-18/6/1955 Ambon] déclare sa nouvelle adresse aux autorités militaires. M. Rouyer, ancien militaire, fut maître d’hôtel. Il est rentré en France et il a épousé, le 2 mai 1931, Catherine Madec à Paris-17°. Ils acquièrent le fonds de commerce de l’Hôtel des Colonies et du café le 12 juin 1939, comme l’indique cette coupure de presse.

1939 07 Vente Laniel ROUYER et gérance

En 1936 la famille Rouyer et Laniel sont pointé au recensement, tous comme la famille Le Bihan.

1936 Rouyer Laniel

1936 Le Bihan Gambetta
1er août 1943, l’établissement est mis en gérance avec un bail de 3 ans, par ses propriétaires et confié à Emilienne Tournelier, qui gérait déjà un établissement sur Lorient. Le patron Rouyer a-t-il été mobilisé pendant la Seconde Guerre Mondiale ?

1944 02 Colonie emploi

1946 Tournelier Emilienne

Au dénombrement de 1946, Emilienne Tournelier gère toujours l'Hotel des Colonies. Les Le Bihan tiennent le Café de la Garenne.

1946 Le Bihan

1952 Hotel des Colonies


Après-guerre, M. et Mme Rouyer cèdent le n°1 de la Place Gambetta à M. Roger Guitard qui conservera le café et l’hôtel des Colonies jusqu’en 1982.

1981 Roger Guitard
Roger.Guitard est natif de Séverac Le Château en Aveyron [17/9/1923]. Il s'est illustré dans la Résiitance [GR 16 P 280881].et il s'engage à la Libération dans les troupes régulières qui iront libérer l'Allemagne. Il contracte la tuberculose et vient à Vannes se faire soigner à l'Hôpital Militaire.du Grasdor spécialisé dans cette maladie. Il rencontre sa future épouse à Vannes, Cécile Dano [1926-4/9/2020]. Les jeunes mariés prennent la gérance du Roof de M. Mollet à Conleau. Puis en 1951, il rachètent à M. Rouyer le café et l'Hôtel des Colonies. Bien inséré dans la profession, il deviendra Président de l’Hôtellerie du Morbihan.

1965 Guitard Menu

Lors du recensement de 1954, la famille Guitard est pointée aux côtés de la famille Le Bihan qui tiens l'autre établissement de la Place Gambetta.

1954 Gambetta Guitard1

En 1955, M. Guitard souhaite réaliser d'important travaux dans son établissement. Son premier banquier ne le suit pas. La veille de devoir déposer le bilan, un inconnu demande à diner. Bien que fermé, M. Guitard le convie à la table de ses amis. L'inconnu financera les travaux. M. Guitard et un ami se rendront chez son notaire à Saint-Gilles près de Rennes, chercher l'importante somme d'argent en liquide.

1962 Colonie cave vins

En 1962, il réalise une 2° tranche de travaux et transforme à l'étage les chambres en une salle de restaurant. L'établissement marche bien. L'hiver on emploie 3-4 personnes et l'été l'effectif monte à 20 personnes. Le restaurant est réputé pour avoir une des meilleures caves du département. Il obtient une étoile qu Michelin en 1963-64.

101 001

En 1962, M et Mme Guitard et leurs 3 enfants logent au dessus du resturant avec la belle-mère.

1962 Gambetta Guitard

Sur le port de Vannes, à marée haute, on embarque pour les îles du Golfe. A marée basse, les bateaux des compagnies les Vedettes vertes et les Vedettes blanches se positionnent au Pont-Vert où une cale est aménagée.

L'établissement accueillera plusieurs personnalités durant ces années. Danielle Darieux, l'actrice qui a une résidence sur l'île de Govihan s'y arrête avant d'embarquer.

Un home et sa femme se présente au restaurant sur le coup de feu. Plus de place pour asseoirs ces clients; lla personne insite; l'hôtelier les assoie autour d'un guéridon; les autres clients portent leurs regards sur ce couple de clients. Il s'agit de Michel Debré, alors 1er Ministre [1959-62] et de son épouse de passage à Vannes/

Simone Signoret s'y restaurera; Michel Rocard, qui vient de temps en temps à Séné Moustérian y passe; Raymond Marcellin qui habite tout près, y a ses habitudes.

Le plus illustre hôte sera le Prince Charles. L'ancien étudiant de paléontolgie vient visiter le musée du Château Gaillard et il fera une halte à l'Hôtel des Colonies en 1968. Sur laphoto, on reconnait au second plan, Roger Guitard.

 1968 03 28 Charles

En 1962, au n° 3, Bernadette Santerre, veuve Le Bihan tient le Café de la Garenne.

1962 Gambetta Le Bihan

En 1981, Roger Guitard est interviewé pour TF1, le 21 décembre 1981, afin de rendre compte des difficultés du tourisme à l’heure du blocage des prix. Cette capture d’écran de la vidéo du journal conservée par l’INA, montre l’état de la Place Gambetta en 1981.

1981 Hotel Coline Roger Guitard

Le n°3 de la Place Gambetta, à l'angle de la place Joffre, est occupé par le Café de la Garenne tenu par le fils des Bihan revenu au pays après le décès de ses parents. Pierre Vincent Marie Raphaël LE BIHAN [22/9/1926 Vannes - 26/12/1996 Vannes], était architecte à Paris et vit son épouse Eugenia BRONNY [Libercourt 62 - Arzon 56], dite Génia. Ils auront trois enfants dont Edwige [26/3/1952 Montmorency - 29/10/2018 Vannes]. La famille revient vivre à Vannes quand Pierre est atteint d'une grave maladie. En 1965,Génia, dépose les statuts d'une entreprise de débits de boissons sans spectacle (source societe.com) qui sera cloturée en février 1987. Pierre et Génia tiennent un bar-brasserie côté Gambetta. Côté Joffre, on sert des hot-dogs et des frites à emporter qui vaudront au patron le surnom de Pierrot La Frite. Les restaurateurs vivaient au 172 rue du Maréchal Juin à Conleau où on se rappelle encore de lui.

En 1982, M. Robert Lafaye [2/1929 Matha - ] et son épouse Eliane Rioul [8/1926 Riec-1/2021 Ploeren] rachètent à M. Guitard le fonds de commerce. Leur fils unique Jacques est associé à l’affaire. En 1985, ils rachètent également les murs àux héritiers de la famille Laniel bijoutiers à Flers dans l’Orne. Robert et Patrick Lafaye installent les vérandas sur la place. Ils séparent l’hôtel restaurant à l’étage, Les Voiles d’Or, du café en rez-de-chaussée Le Gambetta.

Vannes vue Gambetta 9

En 1987, le n° 3 est repris par Patrick Zeyer [12/1945-12/1998] et son épouse Marie Claire qui font quelques travaux et créent le restaurant Le Zeyer. Une parenté tient un établissement éponyme située à Paris qui existe encore aujourd’hui.

Vers 1984 ; la société Restauration du Port SARL de M. & Mme Brohan, reprennent l’Hôtel des Voiles d’Or et le Gambetta. Ils tiendront ensuite Le Concorde rue Thiers à Vannes.

1985 Place Gambetta 2

En 1990, Jean François et Christiane Le Sausse reprennent les murs et le fonds du n°3 de la Place Gambetta. Ils adoptent la franchise Le Café Leffe pour ensuite ouvrir Au Bureau. Ils vivent au-dessus de leur brasserie.

Gambetta Voile dOr Café Leffe
En 2000, M. et Mme Le Sausse cèdent leur fonds de commerce à la société Le Ponton de Gérard Le Rouzic qui conserve l’enseigne Au Bureau.

Enseigne bureau leffe

Gambetta Voile dOr Au Bureau

 

En 2003, Dominique Le Bihan, vient de vendre son établissement La Transat situé au Crouesty à Lucien Migliasso. Il revient sur Vannes où il reprend le fonds de commerce du café Le Gambetta détenu par M. & Mme Brohan. Le gérant de l’hôtel-restaurant à l’étage Les Voiles d’Or est M. Laudrain. Au n°3, Gérard Le Rouzic gère la franchise Au Bureau dans des murs détenus par M. et Mme Sausse.
M. Le Bihan relance l’activité du café Le Gambetta dont l’effectif passe de 6 à 34 personnes. Durant cet été 2003, M. Laudrain, cède le fonds de commerce de son hôtel Les Voiles d’Or à M. Le Bihan. Désormais seul locataire des lieux, il réorganise l’affectation des étages : au rez-de-chaussée, le café Le Gambetta avec une salle de restauration à l’étage. La cuisine se répartit au rez-de-chaussée et au 1er étage. Au 2° étage, il aménage une grande salle de restauration pour des banquets et des mariages. Sous le toit, il crée son logement avant de les remplacer par 4 appartements mis en location. Durant l’hiver 2004, il convainc Robert Lafaye de lui céder les murs.

2000 Place Gambetta

2005 Gambetta Migliaso Le Bihan

En 2005, Lucien Migliasso vient de vendre La Transat au Crouesty et il rejoint Dominique Le Bihan avec un 3° associé, Thierry Ruc. Ensemble, ils vont développer leur établissement. Le café n’a pas beaucoup de profondeur car l’ancien bâtiment voulu par l’architecte Charrier, touche les anciens remparts. Pourtant, on sert beaucoup de repas sur la belle terrasse et sous les vérandas.
Les associés finissent par acquérir le fonds de commerce de M. Le Rouzic, qui dispose d’une grande cuisine. Elle servira désormais les 2 restaurants.
L’établissement Au Bureau laisse place au Cat Way qui sera actif de 12/2007 à 11/2018.

2000 Alamy Gambetta Cat Way
Les époux Le Sausse donnent leur accord pour percer les murs et faire ainsi communiquer chaque niveau. Tout le bâtiment sera désormais dédié à la restauration.

Eté 2013 : Fort de cette réussite immobilière et commerciale, les associés vendent leur société CLAMAT à Jérôme Guilbert, homme d’affaires à la tête de nombreux établissements à Nantes. Karim Kardous en assure la direction. Cependant, M. Le Bihan et les époux Le Sausse, restent propriétaires de leurs murs. Le restaurateur nantais tiendra Le Gambetta pendant 5 ans. C’est lui qui dresse à l’époque les plans d’un nouvel hôtel-restaurant qui occuperait tout le bâtiment à l’ouest de la Porte Saint-Vincent.

2010 Karim KARDOUS
11/2018 : la société JUNATY de Olivier CLOAREC, propriétaires de supermarchés à Séné et Questembert et dirigeant du club de rugby vannetais, le RCV, rachète Le Gambetta et le Cat Way. Ce dernier cesse son activité et l’espace est occupé uniquement par Le Gambetta. La gérance est confiée à son épouse, Catherine THARET et la direction à Stéphane NICOLAE. Le restaurateur subit de plein fouet la crise de la Covid et la baisse de fréquentation.

2020 Gambetta Nicolae Stephane

2015 Cloarec Olivier
M. Le Cloarec parvient à acquérir les murs détenus par M. et Mme Le Sausse. Quelques temps plus tard, en 2023, M. Le Bihan se laisse également convaincre de céder les siens. M. Cloarec détient désormais les murs et les fonds de commerces pour refaire un nouvel établissement. Il entreprend des travaux, ravalement de façade, rénove les vérandas, l'éclairage..


2015 Gambetta RCV

Côté porte Saint-Vincent, il teste la vente de crèmes glacées à la marque Alfred, pour finalement ne conserver qu’une seule activité de bar-brasserie avec Le Gambetta. Cependant, le projet imaginé par Jérôme Guilbert verra le jour grâce à trois nouveaux associés.

2020 Glacier Alfred

2021 Brasserie Hotel

07/2024 : la société LJM de Ludovic HERVE, Jérôme LE CORFF et Mounir NOURI rachète Le Gambetta. Après plusieurs mois de travaux, dont la démolition des vérandas, le bâtiment de pierres blanches voulu par l’architecte voyer Carrier, accueille désormais l’Hôtel L’Hermine, de 3 Etoiles et 22 chambres et la Brasserie Saint-Vincent qui embellissent ensemble l’ancienne Place du Morbihan.

2025 Gambetta travaux

PS de l'auteur sinagot : j'y ai bien mangé, j'y dormerai peut-être une nuit.

1912 LAUTO journal sportif

La première édition du Tour de France date de 1903. Le journal sportif 'L'Auto" qui organise l'épreuve, a prévu 6 étapes. Le départ a lieu le 1er juillet devant l'hotel Le Réveil à Mongeront en banlieue parisienne.

1903 Tour depart Mongeron

Le parcours de l'époque passe à Nantes en évitant la Bretagne "intérieure" comme l'édition de 1904.  En 1905, le Tour passe à Rennes.

1906 Tour Poulfanc SENE

Les premières vraies étapes bretonnes datent de 1906 avec un parcours qui relie Nantes à Brest et Brest à Caen. Le 24 juillet 1906, les courreurs s'élancent de Nantes pour la 11° étape qui les conduit à Brest. Il empruntent la route nationale de Nantes à Audierne qui passe par Vannes où, sans doute, comme lors des éditions ultérieures, un ravitaillement est organisé. Les coureurs cyclistes arrivent de Theix, passent par le hameau de Saint-Léonard puis du Poulfanc en Séné avant de traverser Vannes.

 Il en sera de même lors des éditions de 1909 (étape Nantes-Brest du 27 juillet) et lors de l'étape du 27 juillet 1910 entre Nantes et Brest, comme l'atteste le journal L' Auto, qui détaille le parcours et les points de contrôle.

1911 Tour de France

La 12° étape du 23 juillet 1911 relie La Rochelle et Brest. Cette longue étape est encore de mise le 22 juillet 1912, puis  le 5 juillet 1913, mais dans le sens inverse Brest vers La Rochelle et encore le 5 juillet 1914, à nouveau entre Brest et La Rochelle.

1914 Vannes Tour de France 1914 Carte postale photo

'En vérifaint l'existence du Commerce Le Regal, on pourrait confirmer que cette vue est bien située en haut de la rue Joseph Le Brix où les courreurs s'engagent après avoir tourné devant l'Hotel de Ville.

Source : : https://images.app.goo.gl/LRkqkqdwikfgZ6Q69

Le journal l'Auto ne donne pas la liste des points de contrôles mais tout porte à croire que le tour passe à Vannes et au Poulfanc en Séné.
La Première Guerre Mondiale met un coup d'arrêt au Tour de France qui reprendra dès 1919. Les organisateurs de l'époque continuent de donner au Tour de France un tracé très géographique de "chemin de ronde".

1920 Tour parcours

1920 Etape Brest Les Sables

L'étape Brest vers Les Sables d'Olonnes est répétée de 1919 à 1924. Ces photos extraites de la revue Le Miroir des Sports montrent que le tour passait par Vannes.

1922 Miroir des Sports

1921 Vannes TOUR

1922 Vannes Tour

1923 Tour Vannes

1924 06 Tour Morbihan

Pour la première fois, en 1925, cette étape est scindée en deux avec une halte à Vannes le 26 juin 1925. Le Luxembourgeois Frantz s'impose au sprint, nouvelle expression anglaise qui rempalce désormais les termes "à l'enlevage"

1925 Tour Vannes

1925 06 27 Tour Vannes

1926 Vannes mairie

En 1926, le Tour ne s'arrête pas à Vannes mais il traverse la préfecture du Morbihan, passant toujours devant la mairie. 

L'époque voit l'essor du cyclisme un peu partout en France et en Bretagne où l'on construit des vélodromes. Poussé par une des plus vieilles association sportives de Vannes, le Veloce Vannetais crée par Jean Baptiste PAVOT, (lire Histoire de Conleau), la ville de Vannes vote les crédits pour la création d'un vrai vélodrome au Jardin des Sports de la Rabine, à l'emplacement du stade actuel, qui voit le jour au printemps 1927.

1927 Vannes Velodrome travaux

1926 05 Velodrome Vannes

1926 05 Velodrome piste profil Vannes

Le Jardins des Sport depuis sa création avant guerre, disposait d'une piste cycliste. Celle-ci fut relevée et mise aux normes pour accueillir des compétitions. Inaugurée le 1er mai 1927, elle accueillera le Tour de France en 1930 et 1954.

1926 05 Velodrome Vannes fete

Vannes Velodrome Parc des Sports

 1927 04 inauguration piste

De 1927 à 1931, la grande boucle fera étape dans la cité des Vénètes, toujours sur la route de Brest vers Les Sables d'Olonnes. 

1928 06 Vannes Arrivée Marne

21 6 28 Tour de France cycliste Agence Rol btv1b53202027d

Tour de France, Vannes , arrivée de Marcel Bidot avenue de la Marne [Agence Rol] 1928 (Gallica Bnf)

Tour de France cycliste Agence Rol btv1b53202028v

Tour de France, 21-6-28, arivée de la 5e étape à Vannes,

Antonin Magne à gauche et Marcel Bidot [Agence Rol] 1928 (Gallica Bnf)

Lors du départ de Vannes le 22 juin 1928 vers Les Sables d'Olonnes, des artilleurs du 35° Régiment d'Artillerie basé à Vannes, se postent sur la butte de Saint-Léonard entre Séné et Theix pour suivre également la course!

1928 St Leonard cycliste artilleurs

1929 Tour Vannes arrivée

Source Gallica Bnf Miroir des Sports

1929 07 07 Tour vannes

Le 5 juillet 1930, l'arrivée à Vannes est fêté pour la première fois au vélodrome de la Rabine.

1930 Vannes velodrome

 

1930 Vannes arrivée

De 1932 à 1938, le Tour "évitera" la Bretagne intérieure pour ne s'arrêter qu'à Rennes ou Nantes. Lors de l'édition d'avant guerre, le 14 juillet 1939,  l'étape conduit les cyclistes de Lorient à Nantes, en traversant Vannes mais ensuite les coureurs font un détour vers Questembert et ne passent par Séné.

1939 07 18 Vannes

Après la Libération, le Tour de France reprend en 1947. Cette édition marque l'étape à Vannes le 17 juillet en provenance des Sables d'Olonnes et avant un départ le 18 juillet vers Saint-Brieuc.

1947miroir sprint

1947 map 18

Le magazine sportif Miroir Sprint couvre le tour dans son n° spécial du jeudi 17 juillet 1947, rend comtpe de l'étape qui arrive à Vannes par Elven. 

1947 Tour Elven CP

1947 Arrivee Vannes

1947 cTour vannes

Il faut attendre ensuite l'édition de 1954 pour voir le Tour s'arrêter de nouveau à Vannes le 14 juillet ou l'arrivée est fêtée pour la deuxième fois au vélodrome de la Rabine. Le lendemain, il repart pour Angers en empruntant la route de Nantes en Séné...

1954 Tour en Bretagne

1954 Tour Vannes Velodrome

François MAHE, natif d'Arradon, 2° de l'étape Brest-Vannes

fait un tour d'honneur sur le velodrome de la Rabine, accompagné de Louison BOBET, maillot jaune.

1954 Vannes Mahe Bobet

Le lendemain, place de la mairie, le même MAHE est assailli par la foule de spectateurs avant le départ de l'étape Vannes-Angers.

1954 Vannes Mahé

1956 Tour en Bretagne

Deux ans plus tard, en 1956, la 7° étape du Tour quitte Lorient pour Angers en traversant Vannes si on en croit les cartes du parcours de l'époque qui semblent aussi indiquer qu'il emprunte le tracé rectiligne passant par la route nationale et donc par Séné.

1958 Tour en Bretagne

En 1958, le Tour qui a relié Caen à Saint-Brieuc puis Brest, a fait un contre la montre à Chateaulin auquel succède le 4 juillet, une étape entre Quimper et Saint-Nazaire. Les courreurs se ravitaillent à Vannes comme le montre cette capture d'écran extraite des archives de l'INA.

1958 Tour Vannes 2

Ensuite, les courreurs empruntent la route de Nantes à Séné comme le montrent ce montage de 2 captures d'écran issues des archives de l'INA. Les connaisseurs du quartier de la Grenouillère (lire également les articles sur les Routiers de Séné ou les Pompistes et garagistes de Séné) reconnaitront les bâtiments toujours existants au numéro 33 et 33bis.

1958 Tour Vannes SENE

1960 Tour en Bretagne

En 1960, la 7° étape traverse le Morbihan et relie le 2 juillet, Lorient à Angers.


1962 tour en Bretagne

L'édtion de 1962 revient en Bretagne le 30 juin et la 7° étape conduit les coureurs de Lorient à Saint-Nazaire. 

1962 SHELL TOUR séné

Le caméraman et le motocycliste on dû faire le plein d'essence à la station Shell avant de filmer les coureurs qui traversent Séné par la Route de Nantes.

1968 carte bretagne

Le Tour repasse-t-il par Vannes et Séné lors de l'étape du 4 juillet 1968 qui relie Lorient à Nantes? 

1985 Départ du Tour de France de VANNES 29

Tour de France 1985 au départ rue de Verdun devant la caserne

1985 Tour en Bretagne

La Bretagne et Vannes accueilleront le Tour de France en 1985 avec un prologue à Plumelec en contre la montre individuel  le 28 juin, suvi de la 1re étape le 29 juin entre Vannes et Lanester, longue de 256 km! Les coureurs poursuivent par une 2e étape, le 30 juin entre Lorient et Vitré et quittent la Bretagne après la 3e étape, le 1er juillet entre Vitré et Fougères.

1993 Tour en Bretagne

Le 5 juillet 1993, Séné et Vannes fêtent populairement l'arrivée de la Grande Boucle partie le matin des Sables d'Olonnes. Antenne 2 et Eurosport couvrent l'évènement mondial. On reconnait sur ces captures d'écran le parcours le long de la route de Nantes.

1993 Tour St Leonard 1

Le Tour passe à Saint-Léonard 
1993 Tour Sene Cornichet

Le Tour passe au Poulfanc devant les meubles Cornichet

1993 TOUR séné 1b

Le Tour passe au carrefour de la rue du Verger.

1993 TOUR séné 3

Le Tour passe devant le siège des Transport Nives

1993 TOUR séné 5 ELF Renault

Le Tour quite Séné entre le garage Renault et la station ELF

Le Tour est revenu depuis à Vannes le 5 juillet 2000 et plus récemment le 12 juillet 2015 pour un contre la montre entre Vannes et Plumelec. Espérons qu'il revienne à nouveau faire étape sur les terres du Golfe du Morbihan. A Séné, la Route de Nantes a été refaite. Ne doutons pas que les Vannetais et les Sinagots sauront rendre honneur aux coureurs cyclistes.

 

 

 

vendredi, 10 avril 2020 19:38

Les courses de Cano, par l'Abbé LE ROCH

Bulletin bandeau Haut

        Il n'est point vrai, tout d'abord, qu'en remontant dans "l'antique", le premier vers de l'Enéide:"Arma virumque CANO" s'applique à notre champ de courses local. Les Vénètes n'y livrèrent pas non plus de combat naval à César, bien qu'il soit probable qu'à cette époque les marais Rose aient constitué une anse reculée du Golfe entièrement liquide. La première escarmouche plausible "in his locis" est celle qui opposa, au XIVème siècle, un Sieur de CANO, vassal fidèle de Charles Chauve, rappelé à l'ordre par celui-ci "manu militari" et qui y trouva la mort :"Victi sunt apud CANO".

        Mais nous arriverons rapidement au fait rapporté par le "Morbihan" du 17 Septembre 1842.

"Les membres de la Société formée dans le Morbihan pour établir à Vannes des courses de chevaux avaient été convoqués mardi dernier à l'Hôtel de la Mairie .... L'assemblée s'est occupée de la nomination d'une Commission chargée de recueillir de nouvelles adhésions, de rechercher un hippodrome, d'arrêter le programme des courses, de faire rentrer la montant des souscriptions individuelles. La Commission centrale a été composée comme suit: Mr. TASLE, Président - MM. DE KERMOISAN, ROPERT, DE COETYHUEL, DE KERVANOET.

        Mr. VIGUIER, député, s'inscrit pour 100 F. sur la liste de souscription, M. DE LA COURDONNAYE, député, pour 20 F. En outre, tous nos députés ont promis (sans obole) de réunir leurs efforts afin d'obtenir un prix important en 1843. Il est certain que, dès la première année, les Courses de Vannes auront autant d'éclat que la plupart de celles qui ont lieu dans les départements voisins."

        Et voici comment dans son numéro du le Morbihan interprêtait les deux premières journées de qui eurent lieu sur les Landes de CANO: "La nouveauté du spectacle avait attiré un grand nombre de curieux autour de l'hippodrome. Son emplacement nous a paru heureusement choisi. Mais il est facheux que les pluies des jours précédents aient paralysé les bonnes dispositions prévues par les Commissaires". 

Suit l'exposé technique des différentes épreuves des deux journées des dimanches et lundi de réunissant une poyenne de 4 partants. Apparition du fléau N°1 de la Société dont il sera fait mention par la suite: 71 années sur 100.

En 1844, le succès des Courses s'affirme pour le compte-rendu des Courses du'28 et 29 Août :
"Depuis quelques jours, une affluence extraordinaire d'étrangers accourus de tous les points du Département et de la Bretagne avaient changé la physionnomie de notre ville, d'ordinaire si calme et si paisible. La réunion du Conseil Général, l'ouverture des Assises, l'époque avancée à laquelle nos Courses ont été fixées, 28-29 Août, fait de Vannes un point de réunion et de rendez-vous. Tout a contribué cette année à donner à nos fêtes hippiques une solennité et un succès inespéré. 18 chevaux avaient été engagés et parmi eux des vainqueurs d'hippodromes renommés tels Angers, Nantes.

cano dessin 1

A midi, dès son arrivée à l'hippodrome, le Jury des Courses, composé de MM.  TASLE, maire de vannes, avec la collaboration d'un cahier de notes , de F. D. I. des archives de la Société , de M. C. VIGUIER, député, de KERMOISAN, ROPERY et RONEL,.,. en présence de M. LOROIS, préfet, a fait annocer que les allaient commencer par le Prix qui réunit 6 partants.
L'amphithéâtre est garni de dames en brillantes toilettes. L'hippodrome est environné par la foule accourue de toutes parts. Une longue file d'équipages, de voitures, de maîtres, d'omnibus, de fiacres, de chars-à-bancs, de véhicules de toutes espèces se suivent presque sans interruption le long de la route de Vannes jusqu'à la Lande de CANO.
Il reste dans les archives de la Société deux temoins d'époque le chronomêtre qui servit à calculer les temps, signé Rieussac, horloger du Roi, et une carte d'entrée artistiquement traitée, où, sous un saut de haies des plus réussis, quelques turfistes en apparence indifférents au spectacle regardent une dame à robe de crinoline se faisant conter fleurette par un officier, les armes de Vannes couronnant le tout. Mais Mr.TASLE était surtout botaniste. Une fois le train sur les rails (et c'était d'époque) il démissionne et cède le pas à M.DE LAGATINERIE.
Les vingt années qui suivent 1844 consacrent le développement et le succès des Courses de CANO. On voit poindre souvent des nuages à l'horizon et déverser quelquefois des trombes sur l'hippodrome, mais il n'est jamais fait mention d'embarras de trésorerie, ni même de trésorier. Le ton des chroniqueurs devient plus lyrique sous Napoléon III où le journal de Vannes du 1er Juillet 1869 parle des Courses de façon originale:
"Nos courses ont été très brillantes ; jamais sur notre hippodrome, un soleil plus éclatant n'aurait éclairé une réunion plus nombreuse. Jamais les équipages de luxe et véhicules de toutes sortes ne s'y étaient donné rendez-vous avec plus d'empressement. Les toilettes des dames étaient franchement au beau temps. Rien, chez nos élégantes, ne trahissait cette indécision qui naît d' un nuage aperçu à l'horizon, au moment des derniers apprêts. La musique de l'orphéon, est-il besoin de le dire, se trouvait réunie au grand complet sur une tribune d'où elle nous octroyait ses meilleurs morceaux avec cette libéralité et ce merveilleux entrain dont elle a le secret.
Quant aux courses et aux chevaux engagés, leur nombre répondait à l'importance des prix. Pour qu'il ne manquât sur notre turf rien de ce qui constitue ces sortes de réunions, quelques cocottes y étaient venues étaler leurs grâces douteuses. Le Prix dé la Société des Courses (300 F-4000 mètres ) fut gagné par le cheval Photographe devant 5 concurrents. Le prix du Département ( 1900 F.-2000 mètres ) revint à Mélanie devant Pure Vérité et 6 autres concurrents. La Course de Haies qui clôturait la réunion sur 4000m. ne réunit que 3 concurrents, mais dura un long moment par suite d'incidents multiples qui divertirent l'assistance".

       Voilà ce qui se passait au temps de Sadowa [bataille entre la Prusse et l'Autriche en juillet 1866], après quoi le secrétariat de la Société des Courses devait être assuré par un homme d'épée plus que de plume si l'on en juge par les comptes-rendus épisodiques 1869- 1900, où l'effet de la pluie sur les réunions de CANO reste un des thèmes préférés des chantres de l'époque, avec mention spéciale pour l'année 1885 où l'effondrement de la tribune officielle blessa le Président d'alors, M.TASLE, père de président, et le chronométreur de la Société M.PEDREGLIO qui eut la jambe cassée.

       1900 - La Belle Epoque - non pour la Société des Courses de Vannes. Pendant les 29 années qui vont suivre, le fléau N° 2 apparaît : il s'appelle "Déficit". Il est dû au fléau N° 1 la pluie qui embourbe les pistes, oblige plusieurs fois à reculer les dates des réunions, freine l'ardeur populaire aussi bien que celle des concurrents. Un homme s'attache pourtant à des drainages excellents pour améliorer les pistes. Il s'appelle M.COUDRIN, fait partie du Comité au même titre que certains noms d'alors, sympathiques, connus au cours du demi-siècle MM. TASLE, CHEVRINAIS, ROUSSIN, MALLIERE, CREDEY, JEGOUREL, DAI GRE, VERGE. Le Président est le Comte DE KERSAUZON. Les trotteurs commencent à se manifester ; une pétition de 1912 est signée de noms bien résonnants DETORE, MEVIAN, ROZETZKI, MALLIERE, JACQUET, demande de réserver la course au trot attelé aux propriétaires du Morbihan.

Cano dessin 2
Le Comité est fort occupé par une histoire de "closet" à sable et préoccupé par le désir de trouver des ressources supplémentaires. Il croit avoir trouvé en demandant au Pari Mutuel CAFFIN qui nous régit encore aujourd'hui une réduction de pourcentage, ce qui est accordé. La Société s' affilie à la Fédération des Sociétés de Courses de Bretagne qui lui donnera ses dates de réunions annuelles que d'aucuns trouvent trop "balladeurs". L'Assemblée Générale note le budjet provisoire de 1917 en prévoyant 1800 F. de prix de courses, prêté à la Société Hippique du Morbihan la somme de 190 F. (qui ne lui sera jamais remboursée) et ce, malgré un déficit avoué de 391 F. ?) Mais les années qui viennent renflouent rapidement la Société, écrit d'une plume légère le secrétaire de l'époque E. BOUILLON, qui occupera le poste 30 ans ...Ceci est du 7 Juillet 1914 ... Il faudra attendre 5 ans pour la nouvelle Assemblée.
Celle-ci a lieu le 20 Février1920. Bien des membres manquent à l'appel et le nouveau Bureau élit comme Président le Colonel LE DIBERDER, ... comme Commissaires MM. ROUSSIN, CHEVRINAIS, TASLE A .... comme Trésorier: M. CERGE. On parle des prix prohibitifs pour le reprise : Pesage à 15 F. - Cotisation à 30 F. Le montage des tribunes coûte 4900 F. au lieu de 1900 F. en 1914. L'exercice de 1920 se clôt par un bénéfice de 995 F. MM.FABRE, DUCROQUET, D.LE PLAIN entrent au Comité.

        Le projet d'un cross-country est adopté après délimitation des droits de chaque riverain. Ce n'est pas une réussite et le déficit de l'année 1922 se monte à 2200 F., imputable au montage et démontage des tribunes en bois. On parle pour la première fois de tribunes en ciment armé dont le coût et l'amortissement effrayent bien des membres. M.RIBOUCHON.obtient l'adjudication des buvettes et ne la quittera que 20 ans après.  1923 le déficit est de 3600 F. Les dépenses augmentent. Les recettes diminuent. La suppression de la deuxième journée de Courses est envisagée. Accentuation en 1924, où les frais d'installation des tribunes montent à 9000 F. Le Colonel LE DIBERDER insiste sur l'état difficile de la Trésorerie et pense à des solutions de désespoir.
        C'est pourtant à partir de 1924 que la Société des Courses de Vannes va fournir un effort considérable et persistant, qui, 30 ans plus tard, donnera un résultat tangible certain. Un sang nouveau s' infuse au Comité sous l''impulsion d'une équipe dynamique par Francis DECKER qui y fera preuve des qualités d'administrateur dont nous bénéficions encore aujourd'hui. Ces hommes s'appellent DUCROQUET, MARCEL, JACQUET, LE CORRE ; ils se conduiront souvent en mécènes discrets et généreux, et ils méritent qu'on évoque leur souvenir , Un Comité des Fêtes se crée, qui, en 10 ans, procurera 45000 F. de ressources exceptionnelles. On sollicite le Commerce Vannetais ou l'adhésion de membres fondatreurs et souverains nouveaux (104 en une année) . Les Sociétés mères ont ccnscience de ces efforts et encouragent notre Société pécuniairement. On s "attaque à un gros morceau : la construction des tribunes en ciment. Le projet est très discuté et semble folie à certains ... et pcurtant c'est ce qui va sauver la Société,, les montage et démontage des tribunes-bois constituant la plus lourde des charges. La création de membres fondateurs est votée ainsi que des membres-sociétaires à 40 F. Pour parfaire à 500 F. le surplus de la somme nécessaire, un emprunt par émission de bons à 500 F. (intérêt 6%) est lancé. A lui seul, M. Julien BENOIT prend 500 actions - s'il a le portefeuille plus facile que le caractère - retenons son nom comme l'un des bienfaiteurs de la Société des Courses de Vannes. La somme de 1 500 000 F. est bientôt atteinte et dans l'euphorie générale, il est décidé la création d'une troisième journêe de courses en Septembre .

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Cette innovation, que le grand ovale de l'hippodrome méritait ne sera jamais bénéfique. Son succès sportif est grand (record de partants en 1930 ) , mais manque d'empressement du public et manque de subventions supplémentaires de Paris. Et pourtant, le lundi est supprimé et remplacé par un autre dimanche, initiative heureuse et maintenue "ad oeternum" après avis des sociétés à jours suivis. Pourtant, on rembourse ceux qui ont fait confiance et on emprunte à des conditions plus avantageuses 130 000 F. au Crédit Agricole pour dix années à raison d'une annuité de 16 000 F. Mais en 1930 et 1931, il pleut cinq journées sur les six. Nouveau déficit et nouvel emprunt. Arrive 1932. Le Colonel LE DIBERDER qui n'a pas eu une présidence exempte de soucis, donne sa démission pour raison de santé. M. A. TASLE prend le gouvernail. MM. DE SERVIGNY, L. BOEDEC prennent leurs fonctions ; avec Francis DECKER, déjà nommé, ce quatuor fait le point, et en 20 annnées, conduira le navire en eaux calmes, sinon profondes. Oh ! les vents ne seront pas toujours alisés. Il y aura quelques bourrasques:

a/le procès qu'un homme de la terre madré, s'appuyant sur des conventions très nébuleuses du siècle précédent, fera à la Société pour quelques arpents non foulables par ses ruminants.

b/un conseil judiciaire sévère pour les imprudents engageant des dépenses injustifiées .

Mais la situation s'améliore. En 1923, les 2 journées de courses réunissaient 33 partants. En 1937, il y eut 112 partants. Les charges diminuent , l'emprunt se résorbe. Il n'est plus que de 55 000 F. lorsque la deuxième guerre éclate. Il devient sans intérêt en 1944 parce que, dans un geste élégant, Francis DECKER rembourse la somme au Crédit Agricole, la prenant à son compte. Son exemple est suivi. Les membres du Comité, entre eux, se cotisent pour assurer un prêt de démarrage, il s'agit de remettre en état l'hippodrome après les dommages de guerre subis. C'est chose faite en 1946 où une réunion est donnée. C'est chose définitive en 1947 où le cycle des deux dimanches mai-juin s'établit. Ces années seront bénéfiques, et, en 1952, tous les emprunts remboursés, la Société annonce à ceux qui l'ont fidèlement suivie qu'un fond de réserve de 350 000 F. et un capital de 780 000 F. existe, juste récompense pour les membres d'un Comité, qui, à force de patience, de volonté et de désintéressement, a su mener à bien une tâche centenaire, sous les présidences successives de MM. TASLE, VIGUIER, TASLE S., DE LAGATINERIE, DE KERSAUZON, LE DIBERDER, TASLE A.

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