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Histoire de la Brasserie Saint-Vincent
et de l’Hôtel L’Hermine
1 Place Gambetta Vannes

2024 Brasserie Hotellogo

1750 Vannes Port St Vincent
L’histoire de la Brasserie Saint-Vincent est indissociable de la création de la place du Morbihan, aujourd'hui place Gambetta.
Place créée sur la douve et le pont Saint-Vincent, dessinée par Philippe Brunet-Debaines. Elle est bordée d'immeubles en partie dus au crayon du même, puis de Marius Charrier qui reprend son poste.

1760 Porte St Vincent gravure


Au début, l’embouchure de la Marle avec ses vasières et une écluse :
Sous l’Ancien Régime, des remparts ceinturent la ville. La Porte Saint-Vincent débouche à l’embouchure de la rivière la Marle qui se jette au fond d’une ria du Golfe du Morbihan. Une écluse protège déjà l’intramuros des fortes marées.

1790 Porte St Vincent

Le premier projet de création d'une place en hémicycle de part et d'autre de la porte Saint-Vincent remonte au plan d'embellissement de 1787 dessiné par l'ingénieur Maury mais la Révolution marque l'arrêt de toute réflexion et travaux urbains.
1835 : décision de créer une place à la sortie de la Porte Saint-Vincent.
Mais c'est seulement au début de l'année 1835 que le conseil municipal ressort ce projet et valide un programme d'assainissement des deux bassins situés à l'Ouest et à l'Est du pont Saint-Vincent.
L'ordonnance royale du 21 décembre de cette même année confirme l'aliénation des anciens fossés de la ville qui s'apparentaient alors à un vaste cloaque.
L'édification des premiers immeubles par les nouveaux propriétaires s'organisent sous la houlette de l'architecte voyer Philippe Brunet-Debaines [1771-1838]. Il propose des fondations sur pilotis et impose des élévations à deux étages carrés dont un attique sous comble n'excédant pas 13 m. sous faîtage, sans doute pour respecter les proportions de la porte Saint-Vincent.
En avril 1838 Marius Charrier [1812-1890] est nommé sur le poste vacant de Brunet-Debaines, décédé quelques mois plus tôt. Les ambitions du jeune architecte l'incitent à proposer un programme différent qui est accepté par la municipalité. Il préconise pour les immeubles à venir des élévations dépassant de plusieurs mètres le faîtage des constructions précédentes, l'utilisation exclusive de la pierre blanche en façade à l'exception du rez-de-chaussée qui est traité sous la forme d'arcades appareillées en granite. Enfin des balcons en fer forgé placés devant les portes fenêtres des premiers étages accentuent l'effet faussement luxueux de ces immeubles qui restent de conception modeste.

1855 Port Vannes CP


En 1843 les constructions formant l'hémicycle de la place sont achevées ; on a remblayé les vasières ainsi que le bassin de l'ancienne écluse. La ville est enfin dotée d'une place résultant d'un programme, en fait de deux programmes successifs que l'on discerne au premier coup d'œil moins dans la disparité des façades que dans la différence des hauteurs des immeubles. Véritable mise en scène urbaine néo-classique intégrant la porte Saint-Vincent face au port, cette ouverture vers le Golfe, lui vaudra le nom de place du Morbihan.
Dans les années suivantes le concept établi par Marius Charrier déborde le simple espace de l'hémicycle. Le plan de d'alignement et le contrôle de l'architecte imposent une continuité des façades à deux étages carrés en pierre blanche, vers l'Ouest jusqu'à l'angle de la rue Carnot actuelle, vers l'Est sur la petite place du Fety (place Joffre actuelle) ainsi que le long des quais de l'ancienne rue du Commerce. La perspective de la place se trouve ainsi élargie bien au-delà du programme mais l'habilité de l'architecte voyer qui travaille aussi pour son propre compte se révèle dans la réalisation de la grande maison Caro, construite entre 1845 et 1847, sur une parcelle située à l'Est de la place Joffre actuelle. Lorsque l'on se trouve au centre de la place Gambetta, là où circule aujourd'hui un flot continue de voitures, on perçoit la mise en scène. L'un des éléments majeurs de l'ancienne place du Morbihan n'est autre que cette maison Caro qui fait pendant à la chapelle des Ursulines à l'ouest de la place. (Source www.patrimoine.bretagne.bzh)

1900 Porte St Vincent


On distingue sur cette carte postale ancienne, un débit de boisson (actuel restaurant actuel L’Escale) le salon de coiffure de M. Guyot et la pâtisserie. A droite, le rez-de-chaussée accueille un débitant de tabac.
Les recensements de Vannes consultables sur le site des Archives du Morbihan nous donne les premiers occupants des nouveaux bâtiments en arc de cercle autour de la porte Saint-Vincent. Si on ne s’intéresse qu’aux métiers de bouches, on note une débitante, une boulangerie et une pâtisserie.

Vannes vue Gambetta 3

Sur cette carte postale ancienne collection David, on reconnait à l’angle gauche la pâtisserie Guégano et à l’angle droit le Café des Colonies Café Caveau.

1906 Place Morbihan Patissier

Au dénombrement de 1906, la poste de Vannes est située Place du Morbihan. M. Joseph Guegano et son épouse Marie Bourlès tiennent une pâtisserie, depuis au moins 1896, année de naissance de leur garçon, Maurice Julien (source acte de naissance). Ils emploient un pâtissier. Ce commerce sera ensuite remplacé par une épicerie à l’enseigne Economie Bretonne.

1910 Place Gambetta

1907 : Il semble que la création du premier hôtel-restaurant date de 1907 et soit à mettre au compte de M. Laniel qui fonde le Comptoir des Colonies et l’Hôtel des Colonies. Sur la carte postale ancienne ci-dessus on lit l’enseigne du Comptoir des Colonies. En 1908 la place est renommée Place Gambetta.

1888 LANIEL Yves cafetier


Au dénombrement de 1911, la famille Laniel est présente au n°1 de la Place Gambetta. Yves Marie LANIEL [11/9/1868-Trédion], s’est marié le 6/11/1893 à Vannes avec Marie Le Boucher [19/2/1866 Elven – 12/1934 Vannes].

1893 Laniel Boucher presse
En 1911, âgé de 42 ans, il déclare la profession de cafetier qu’il doit exercer avec son épouse. Les Laniel ont perdu un garçon, Roger âgé de 13 mois en 1903. La déclaration du décès fut effectuée par le pâtissier Guegano. Leurs enfants, André Yves [30/1/1895 Vannes - 3/9/1957 Laval] et Marcel René [31/1/1898 Vannes - 25/10/1977] sont bijoutiers. Marcel René deviendra Ingénieur à Courbevoie et André Yves sera bijoutier à Laval. [trouver actes pour leur fille Marie de 10 ans en 1911]

1911 Famille LANIEL


Un article du Réveil Ploërmelais daté du 21 décembre 1913 mentionne l’Hôtel des Colonies place Gambetta à Vannes.

Vannes vue Gambetta 7

Yves Laniel confie la gérance de l’établissement à Henri Julien TUAL [25/02/1882 Elven – 8/04/1963 Elven]. Une coupure de presse mentionne en effet ce dernier à l’Hôtel des Colonies en 1931. Henri Tual s’est marié le 21/1/1909 avec Jeanne Marie HOELLARD  [Elven 18/2/1883 - 11/9/1970 Elven]. Il est fils d'un aubergiste au bourg d'Elven. Avant guerre il est garçon de café à Paris.Il sera mobilisé en 1914, envoyé dans les armées en Orient. Blessé il est soigné à l'hôpital de Salonique puis de Saint Mandrier-Toulon. Affecté ensuite dnas le renseignement. Citation pour sa bravoure sous les bombardements. En 1909, ils ont un garçon Marcel Désiré [4/12/1909 Paris rue de Candie - 13/7/1997 Vannes]. En 1911, la famille réisde rue Amelot dans le 11ème. Après guerre, les Tual rentrent en Bretagne. En 1931, leur fils, alors militaire à Paris, se marie le 31/1/1931, dans le 10° arrondissement. L'acte de mariage mentionne ses parents au 1 Place Gambetta à Vannes. Adresse qui est mentionnée sur sa fiche de matricule.

1930 Tual Hneri garçon cafe Gambetta

Les époux Tual prenent la gérance du Comptoir et de l'Hôtel des Colonies. Il font installer un store-ban à leur nom pour offrir de l'ombre à la clientèle.  En 1938, on lit encore son nom sur le store-ban de la terrasse.

1938 sotre TUAL

1925 Comptoir des Colonies

Cette photo reproduite en carte postale montre un cafetier, son épouse et un enfant. [déterminer si ce sont les Tual ou les Laniel]

Au début des années 1930, Yves Laniel reprend la gestion de son café et hôtel. L'aîné des Laniel, André Yves est installée à Laval où naitront ses 2 filles : Françoise Marcelle [19/1/1932-22/9/2007 Damgan] et Yvonne [ xx -5/5/2016 Damgan]. Ils restent propriétaires des murs.

1938 Places Gambetta

1933 ROUYER Cafe Colonie

En juillet 1933, Julien Marie ROUYER [23/9/1903 Ambon-18/6/1955 Ambon] déclare sa nouvelle adresse aux autorités militaires. M. Rouyer, ancien militaire, fut maître d’hôtel. Il est rentré en France et il a épousé, le 2 mai 1931, Catherine Madec à Paris-17°. Ils acquièrent le fonds de commerce de l’Hôtel des Colonies et du café le 12 juin 1939, comme l’indique cette coupure de presse.

1939 07 Vente Laniel ROUYER et gérance
1er août 1943, l’établissement est mis en gérance avec un bail de 3 ans, par ses propriétaires et confié à Emilienne TOURNELIER, qui gérait déjà un établissement sur Lorient. Le patron Rouyer a-t-il été mobilisé pendant la Seconde Guerre Mondiale ?

1944 02 Colonie emploi

1952 Hotel des Colonies


Après-guerre, M. et Mme Rouyer cèdent le n°1 de la Place Gambetta à M. Roger Guitard qui conservera le café et l’hôtel des Colonies jusqu’en 1982.

1981 Roger Guitard
Roger.Guitard est natif de Séverac Le Château en Aveyron [17/9/1923]. Il s'est illustré dans la Résiitance [GR 16 P 280881].et il s'engage à la Libération dans les troupes régulières qui iront libérer l'Allemagne. Il contracte la tuberculose et vient à Vannes se faire soigner à l'Hôpital Militaire.du Grasdor spécialisé dans cette maladie. Il rencontre sa future épouse à Vannes, Cécile Dano [1926-4/9/2020]. Les jeunes mariés prennent la gérance du Roof à Conleau. Puis en 1950, il rachètent à M. Rouyer le café et l'hôtel des Colonies. Bien inséré dans la profession, il deviendra Président de l’Hôtellerie du Morbihan.

En août 1968, le Prince Charles vient visiter le musée du Château Gaillard et fera une halte à l'hôtel des Colonies.

En 1981, il est interviewé pour TF1, le 21 décembre 1981, afin de rendre compte des difficultés du tourisme à l’heure du blocage des prix. Cette capture d’écran de la vidéo du journal conservée par l’INA, montre l’état de la Place Gambetta en 1981.

1981 Hotel Coline Roger Guitard

Le n°3 de la Place Gambetta est occupé par le Café de la Garenne tenue par Pierre Le Bihan, plus connu sous le sobriquet de Pierrot La Frite et son épouse Eugénia, dites Génia..A la Libération il a repris le débit de boissons tenu par ses parents. En 1965, son épouse dépose les statut d'une entreprise de débits de boissons sans spectacle (source societe.com) qui sera cloturée en février 1987.


En 1982, M. Robert Lafaye [2/1929 Matha - ] et son épouse Eliane Rioul [8/1926 Riec-1/2021 Ploeren] rachètent à M. Guitard le fonds de commerce. Leur fils unique Jacques est associé à l’affaire. En 1985, ils rachètent également les murs àux héritiers de la famille Laniel bijoutiers à Flers ans l’Orne. Robert et Patrick Lafaye installent les vérandas sur la place. Ils séparent l’hôtel restaurant à l’étage, Les Voiles d’Or, du café en rez-de-chaussée Le Gambetta.

Vannes vue Gambetta 9

Le n° 3 est repris en 1987 par Patrick Zeyer [12/1945-12/1998] et son épouse Marie Claire qui font quelques travaux et créent le restaurant Le Zeyer. Une parenté tient un établissement éponyme située à Paris qui existe encore aujourd’hui.

Vers 1984 ; la société Restauration du Port SARL de M. & Mme Briand, reprennent l’Hôtel des Voiles d’Or et le Gambetta. Ils tiendront ensuite Le Concorde rue Thiers à Vannes.

1985 Place Gambetta 2

En 1990, Jean François et Christiane Le Sausse reprennent les murs et le fond du n°3 de la Place Gambetta. Ils adoptent la franchise Le Café Leffe pour ensuite ouvrir Au Bureau. Ils vivent au-dessus de leur brasserie.
En 2000, M. et Mme Le Sausse cèdent leur fonds de commerce à la société Le Ponton de Gérard Le Rouzic qui conserve l’enseigne Au Bureau.

Enseigne bureau leffe

Gambetta Voile dOr Au Bureau

 

En 2003, Dominique Le Bihan, vient de vendre son établissement La Transat situé au Crouesty à Lucien Migliasso. Il revient sur Vannes où il reprend le fonds de commerce du café Le Gambetta détenu par M. & Mme Briand. Le gérant de l’hôtel-restaurant à l’étage Les Voiles d’Or est M. Laudrain. Au n°3, Gérard Le Rouzic gère la franchise Au Bureau dans des murs détenus par M. et Mme Sausse.
M. Le Bihan relance l’activité du café Le Gambetta dont l’effectif passe de 6 à 34 personnes. Durant cet été 2003, M. Laudrain, cède le fonds de commerce de son hôtel Les Voiles d’Or à M. Le Bihan. Désormais seul locataire des lieux, il réorganise l’affectation des étages : au rez-de-chaussée, le café Le Gambetta avec une salle de restauration à l’étage. La cuisine se répartit au rez-de-chaussée et au 1er étage. Au 2° étage, il aménage une grande salle de restauration pour des banquets et des mariages. Sous le toit, il crée son logement avant de les remplacer par 4 appartements mis en location. Durant l’hiver 2004, il convainc Robert Lafaye de lui céder les murs.

2005 Gambetta Migliaso Le Bihan

En 2005, Lucien Migliasso vient de vendre La Transat au Crouesty et il rejoint Dominique Le Bihan avec un 3° associé, Thierry Ruc. Ensemble, ils vont développer leur établissement. Le café n’a pas beaucoup de profondeur car l’ancien bâtiment voulu par l’architecte Charrier, touche les anciens remparts. Pourtant, on sert beaucoup de repas sur la belle terrasse et sous les vérandas.
Les associés finissent par acquérir le fonds de commerce de M. Le Rouzic, qui dispose d’une grande cuisine. Elle servira désormais les 2 restaurants.
L’établissement Au Bureau laisse place au Cat Way qui sera actif de 12/2007 à 11/2018.
Les époux Le Sausse donnent leur accord pour percer les murs et faire ainsi communiquer chaque niveau. Tout le bâtiment sera désormais dédié à la restauration.

Eté 2013 : Fort de cette réussite immobilière et commerciale, les associés vendent leur société CLAMAT à Jérôme Guilbert, homme d’affaires à la tête de nombreux établissements à Nantes. Karim Kardous en assure la direction. Cependant, M. Le Bihan et les époux Le Sausse, restent propriétaires de leurs murs. Le restaurateur nantais tiendra Le Gambetta pendant 5 ans. C’est lui qui dresse à l’époque les plans d’un nouvel hôtel-restaurant qui occuperait tout le bâtiment à l’ouest de la Porte Saint-Vincent.

2010 Karim KARDOUS
11/2018 : la société JUNATY de Olivier CLOAREC, propriétaires de supermarchés à Séné et Questembert et dirigeant du club de rugby vannetais, le RCV, rachète Le Gambetta et le Cat Way. Ce dernier cesse son activité et l’espace est occupé uniquement par Le Gambetta. La gérance est confiée à son épouse, Catherine THARET et la direction à Stéphane NICOLAE. Le restaurateur subit de plein fouet la crise de la Covid et la baisse de fréquentation.

2020 Gambetta Nicolae Stephane

2015 Cloarec Olivier
M. Le Cloarec parvient à acquérir les murs détenus par M. et Mme Le Sausse. Quelques temps plus tard, en 2023, M. Le Bihan se laisse également convaincre de céder les siens. M. Cloarec détient désormais les murs et les fonds de commerces pour refaire un nouvel établissement. Il entreprend des travaux, ravalement de façade, rénove les vérandas, l'éclairage..


2015 Gambetta RCV

Côté porte Saint-Vincent, il teste la vente de crèmes glacées à la marque Alfred, pour finalement ne conserver qu’une seule activité de bar-brasserie avec Le Gambetta.
Cependant, le projet imaginé par Jérôme Guilbert verra le jour grâce à trois nouveaux associés.

2020 Glacier Alfred

2021 Brasserie Hotel

07/2024 : la société LJM de Ludovic HERVE, Jérôme LE CORFF et Mounir NOURI rachète Le Gambetta. Après plusieurs mois de travaux, dont la démolition des vérandas, le bâtiment de pierres blanches voulue par l’architecte voyer Carrier, accueille désormais l’Hôtel L’Hermine, de 3 Etoiles et 22 chambres et la Brasserie Saint-Vincent qui embellissent ensemble l’ancienne Place du Morbihan.

2025 Gambetta travaux

PS de l'auteur sinagot : j'y ai bien mangé, j'y dormerai peut-être une nuit.

1912 LAUTO journal sportif

La première édition du Tour de France date de 1903. Le journal sportif 'L'Auto" qui organise l'épreuve, a prévu 6 étapes. Le départ a lieu le 1er juillet devant l'hotel Le Réveil à Mongeront en banlieue parisienne.

1903 Tour depart Mongeron

Le parcours de l'époque passe à Nantes en évitant la Bretagne "intérieure" comme l'édition de 1904.  En 1905, le Tour passe à Rennes.

1906 Tour Poulfanc SENE

Les premières vraies étapes bretonnes datent de 1906 avec un parcours qui relie Nantes à Brest et Brest à Caen. Le 24 juillet 1906, les courreurs s'élancent de Nantes pour la 11° étape qui les conduit à Brest. Il empruntent la route nationale de Nantes à Audierne qui passe par Vannes où, sans doute, comme lors des éditions ultérieures, un ravitaillement est organisé. Les coureurs cyclistes arrivent de Theix, passent par le hameau de Saint-Léonard puis du Poulfanc en Séné avant de traverser Vannes.

 Il en sera de même lors des éditions de 1909 (étape Nantes-Brest du 27 juillet) et lors de l'étape du 27 juillet 1910 entre Nantes et Brest, comme l'atteste le journal L' Auto, qui détaille le parcours et les points de contrôle.

1911 Tour de France

La 12° étape du 23 juillet 1911 relie La Rochelle et Brest. Cette longue étape est encore de mise le 22 juillet 1912, puis  le 5 juillet 1913, mais dans le sens inverse Brest vers La Rochelle et encore le 5 juillet 1914, à nouveau entre Brest et La Rochelle.

1914 Vannes Tour de France 1914 Carte postale photo

'En vérifaint l'existence du Commerce Le Regal, on pourrait confirmer que cette vue est bien située en haut de la rue Joseph Le Brix où les courreurs s'engagent après avoir tourné devant l'Hotel de Ville.

Source : : https://images.app.goo.gl/LRkqkqdwikfgZ6Q69

Le journal l'Auto ne donne pas la liste des points de contrôles mais tout porte à croire que le tour passe à Vannes et au Poulfanc en Séné.
La Première Guerre Mondiale met un coup d'arrêt au Tour de France qui reprendra dès 1919. Les organisateurs de l'époque continuent de donner au Tour de France un tracé très géographique de "chemin de ronde".

1920 Tour parcours

1920 Etape Brest Les Sables

L'étape Brest vers Les Sables d'Olonnes est répétée de 1919 à 1924. Ces photos extraites de la revue Le Miroir des Sports montrent que le tour passait par Vannes.

1922 Miroir des Sports

1921 Vannes TOUR

1922 Vannes Tour

1923 Tour Vannes

1924 06 Tour Morbihan

Pour la première fois, en 1925, cette étape est scindée en deux avec une halte à Vannes le 26 juin 1925. Le Luxembourgeois Frantz s'impose au sprint, nouvelle expression anglaise qui rempalce désormais les termes "à l'enlevage"

1925 Tour Vannes

1925 06 27 Tour Vannes

1926 Vannes mairie

En 1926, le Tour ne s'arrête pas à Vannes mais il traverse la préfecture du Morbihan, passant toujours devant la mairie. 

L'époque voit l'essor du cyclisme un peu partout en France et en Bretagne où l'on construit des vélodromes. Poussé par une des plus vieilles association sportives de Vannes, le Veloce Vannetais crée par Jean Baptiste PAVOT, (lire Histoire de Conleau), la ville de Vannes vote les crédits pour la création d'un vrai vélodrome au Jardin des Sports de la Rabine, à l'emplacement du stade actuel, qui voit le jour au printemps 1927.

1927 Vannes Velodrome travaux

1926 05 Velodrome Vannes

1926 05 Velodrome piste profil Vannes

Le Jardins des Sport depuis sa création avant guerre, disposait d'une piste cycliste. Celle-ci fut relevée et mise aux normes pour accueillir des compétitions. Inaugurée le 1er mai 1927, elle accueillera le Tour de France en 1930 et 1954.

1926 05 Velodrome Vannes fete

Vannes Velodrome Parc des Sports

 1927 04 inauguration piste

De 1927 à 1931, la grande boucle fera étape dans la cité des Vénètes, toujours sur la route de Brest vers Les Sables d'Olonnes. 

1928 06 Vannes Arrivée Marne

21 6 28 Tour de France cycliste Agence Rol btv1b53202027d

Tour de France, Vannes , arrivée de Marcel Bidot avenue de la Marne [Agence Rol] 1928 (Gallica Bnf)

Tour de France cycliste Agence Rol btv1b53202028v

Tour de France, 21-6-28, arivée de la 5e étape à Vannes,

Antonin Magne à gauche et Marcel Bidot [Agence Rol] 1928 (Gallica Bnf)

Lors du départ de Vannes le 22 juin 1928 vers Les Sables d'Olonnes, des artilleurs du 35° Régiment d'Artillerie basé à Vannes, se postent sur la butte de Saint-Léonard entre Séné et Theix pour suivre également la course!

1928 St Leonard cycliste artilleurs

1929 Tour Vannes arrivée

Source Gallica Bnf Miroir des Sports

1929 07 07 Tour vannes

Le 5 juillet 1930, l'arrivée à Vannes est fêté pour la première fois au vélodrome de la Rabine.

1930 Vannes velodrome

 

1930 Vannes arrivée

De 1932 à 1938, le Tour "évitera" la Bretagne intérieure pour ne s'arrêter qu'à Rennes ou Nantes. Lors de l'édition d'avant guerre, le 14 juillet 1939,  l'étape conduit les cyclistes de Lorient à Nantes, en traversant Vannes mais ensuite les coureurs font un détour vers Questembert et ne passent par Séné.

1939 07 18 Vannes

Après la Libération, le Tour de France reprend en 1947. Cette édition marque l'étape à Vannes le 17 juillet en provenance des Sables d'Olonnes et avant un départ le 18 juillet vers Saint-Brieuc.

1947miroir sprint

1947 map 18

Le magazine sportif Miroir Sprint couvre le tour dans son n° spécial du jeudi 17 juillet 1947, rend comtpe de l'étape qui arrive à Vannes par Elven. 

1947 Tour Elven CP

1947 Arrivee Vannes

1947 cTour vannes

Il faut attendre ensuite l'édition de 1954 pour voir le Tour s'arrêter de nouveau à Vannes le 14 juillet ou l'arrivée est fêtée pour la deuxième fois au vélodrome de la Rabine. Le lendemain, il repart pour Angers en empruntant la route de Nantes en Séné...

1954 Tour en Bretagne

1954 Tour Vannes Velodrome

François MAHE, natif d'Arradon, 2° de l'étape Brest-Vannes

fait un tour d'honneur sur le velodrome de la Rabine, accompagné de Louison BOBET, maillot jaune.

1954 Vannes Mahe Bobet

Le lendemain, place de la mairie, le même MAHE est assailli par la foule de spectateurs avant le départ de l'étape Vannes-Angers.

1954 Vannes Mahé

1956 Tour en Bretagne

Deux ans plus tard, en 1956, la 7° étape du Tour quitte Lorient pour Angers en traversant Vannes si on en croit les cartes du parcours de l'époque qui semblent aussi indiquer qu'il emprunte le tracé rectiligne passant par la route nationale et donc par Séné.

1958 Tour en Bretagne

En 1958, le Tour qui a relié Caen à Saint-Brieuc puis Brest, a fait un contre la montre à Chateaulin auquel succède le 4 juillet, une étape entre Quimper et Saint-Nazaire. Les courreurs se ravitaillent à Vannes comme le montre cette capture d'écran extraite des archives de l'INA.

1958 Tour Vannes 2

Ensuite, les courreurs empruntent la route de Nantes à Séné comme le montrent ce montage de 2 captures d'écran issues des archives de l'INA. Les connaisseurs du quartier de la Grenouillère (lire également les articles sur les Routiers de Séné ou les Pompistes et garagistes de Séné) reconnaitront les bâtiments toujours existants au numéro 33 et 33bis.

1958 Tour Vannes SENE

1960 Tour en Bretagne

En 1960, la 7° étape traverse le Morbihan et relie le 2 juillet, Lorient à Angers.


1962 tour en Bretagne

L'édtion de 1962 revient en Bretagne le 30 juin et la 7° étape conduit les coureurs de Lorient à Saint-Nazaire. 

1962 SHELL TOUR séné

Le caméraman et le motocycliste on dû faire le plein d'essence à la station Shell avant de filmer les coureurs qui traversent Séné par la Route de Nantes.

1968 carte bretagne

Le Tour repasse-t-il par Vannes et Séné lors de l'étape du 4 juillet 1968 qui relie Lorient à Nantes? 

1985 Départ du Tour de France de VANNES 29

Tour de France 1985 au départ rue de Verdun devant la caserne

1985 Tour en Bretagne

La Bretagne et Vannes accueilleront le Tour de France en 1985 avec un prologue à Plumelec en contre la montre individuel  le 28 juin, suvi de la 1re étape le 29 juin entre Vannes et Lanester, longue de 256 km! Les coureurs poursuivent par une 2e étape, le 30 juin entre Lorient et Vitré et quittent la Bretagne après la 3e étape, le 1er juillet entre Vitré et Fougères.

1993 Tour en Bretagne

Le 5 juillet 1993, Séné et Vannes fêtent populairement l'arrivée de la Grande Boucle partie le matin des Sables d'Olonnes. Antenne 2 et Eurosport couvrent l'évènement mondial. On reconnait sur ces captures d'écran le parcours le long de la route de Nantes.

1993 Tour St Leonard 1

Le Tour passe à Saint-Léonard 
1993 Tour Sene Cornichet

Le Tour passe au Poulfanc devant les meubles Cornichet

1993 TOUR séné 1b

Le Tour passe au carrefour de la rue du Verger.

1993 TOUR séné 3

Le Tour passe devant le siège des Transport Nives

1993 TOUR séné 5 ELF Renault

Le Tour quite Séné entre le garage Renault et la station ELF

Le Tour est revenu depuis à Vannes le 5 juillet 2000 et plus récemment le 12 juillet 2015 pour un contre la montre entre Vannes et Plumelec. Espérons qu'il revienne à nouveau faire étape sur les terres du Golfe du Morbihan. A Séné, la Route de Nantes a été refaite. Ne doutons pas que les Vannetais et les Sinagots sauront rendre honneur aux coureurs cyclistes.

 

 

 

Bulletin bandeau Haut

        Il n'est point vrai, tout d'abord, qu'en remontant dans "l'antique", le premier vers de l'Enéide:"Arma virumque CANO" s'applique à notre champ de courses local. Les Vénètes n'y livrèrent pas non plus de combat naval à César, bien qu'il soit probable qu'à cette époque les marais Rose aient constitué une anse reculée du Golfe entièrement liquide. La première escarmouche plausible "in his locis" est celle qui opposa, au XIVème siècle, un Sieur de CANO, vassal fidèle de Charles Chauve, rappelé à l'ordre par celui-ci "manu militari" et qui y trouva la mort :"Victi sunt apud CANO".

        Mais nous arriverons rapidement au fait rapporté par le "Morbihan" du 17 Septembre 1842.

"Les membres de la Société formée dans le Morbihan pour établir à Vannes des courses de chevaux avaient été convoqués mardi dernier à l'Hôtel de la Mairie .... L'assemblée s'est occupée de la nomination d'une Commission chargée de recueillir de nouvelles adhésions, de rechercher un hippodrome, d'arrêter le programme des courses, de faire rentrer la montant des souscriptions individuelles. La Commission centrale a été composée comme suit: Mr. TASLE, Président - MM. DE KERMOISAN, ROPERT, DE COETYHUEL, DE KERVANOET.

        Mr. VIGUIER, député, s'inscrit pour 100 F. sur la liste de souscription, M. DE LA COURDONNAYE, député, pour 20 F. En outre, tous nos députés ont promis (sans obole) de réunir leurs efforts afin d'obtenir un prix important en 1843. Il est certain que, dès la première année, les Courses de Vannes auront autant d'éclat que la plupart de celles qui ont lieu dans les départements voisins."

        Et voici comment dans son numéro du le Morbihan interprêtait les deux premières journées de qui eurent lieu sur les Landes de CANO: "La nouveauté du spectacle avait attiré un grand nombre de curieux autour de l'hippodrome. Son emplacement nous a paru heureusement choisi. Mais il est facheux que les pluies des jours précédents aient paralysé les bonnes dispositions prévues par les Commissaires". 

Suit l'exposé technique des différentes épreuves des deux journées des dimanches et lundi de réunissant une poyenne de 4 partants. Apparition du fléau N°1 de la Société dont il sera fait mention par la suite: 71 années sur 100.

En 1844, le succès des Courses s'affirme pour le compte-rendu des Courses du'28 et 29 Août :
"Depuis quelques jours, une affluence extraordinaire d'étrangers accourus de tous les points du Département et de la Bretagne avaient changé la physionnomie de notre ville, d'ordinaire si calme et si paisible. La réunion du Conseil Général, l'ouverture des Assises, l'époque avancée à laquelle nos Courses ont été fixées, 28-29 Août, fait de Vannes un point de réunion et de rendez-vous. Tout a contribué cette année à donner à nos fêtes hippiques une solennité et un succès inespéré. 18 chevaux avaient été engagés et parmi eux des vainqueurs d'hippodromes renommés tels Angers, Nantes.

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A midi, dès son arrivée à l'hippodrome, le Jury des Courses, composé de MM.  TASLE, maire de vannes, avec la collaboration d'un cahier de notes , de F. D. I. des archives de la Société , de M. C. VIGUIER, député, de KERMOISAN, ROPERY et RONEL,.,. en présence de M. LOROIS, préfet, a fait annocer que les allaient commencer par le Prix qui réunit 6 partants.
L'amphithéâtre est garni de dames en brillantes toilettes. L'hippodrome est environné par la foule accourue de toutes parts. Une longue file d'équipages, de voitures, de maîtres, d'omnibus, de fiacres, de chars-à-bancs, de véhicules de toutes espèces se suivent presque sans interruption le long de la route de Vannes jusqu'à la Lande de CANO.
Il reste dans les archives de la Société deux temoins d'époque le chronomêtre qui servit à calculer les temps, signé Rieussac, horloger du Roi, et une carte d'entrée artistiquement traitée, où, sous un saut de haies des plus réussis, quelques turfistes en apparence indifférents au spectacle regardent une dame à robe de crinoline se faisant conter fleurette par un officier, les armes de Vannes couronnant le tout. Mais Mr.TASLE était surtout botaniste. Une fois le train sur les rails (et c'était d'époque) il démissionne et cède le pas à M.DE LAGATINERIE.
Les vingt années qui suivent 1844 consacrent le développement et le succès des Courses de CANO. On voit poindre souvent des nuages à l'horizon et déverser quelquefois des trombes sur l'hippodrome, mais il n'est jamais fait mention d'embarras de trésorerie, ni même de trésorier. Le ton des chroniqueurs devient plus lyrique sous Napoléon III où le journal de Vannes du 1er Juillet 1869 parle des Courses de façon originale:
"Nos courses ont été très brillantes ; jamais sur notre hippodrome, un soleil plus éclatant n'aurait éclairé une réunion plus nombreuse. Jamais les équipages de luxe et véhicules de toutes sortes ne s'y étaient donné rendez-vous avec plus d'empressement. Les toilettes des dames étaient franchement au beau temps. Rien, chez nos élégantes, ne trahissait cette indécision qui naît d' un nuage aperçu à l'horizon, au moment des derniers apprêts. La musique de l'orphéon, est-il besoin de le dire, se trouvait réunie au grand complet sur une tribune d'où elle nous octroyait ses meilleurs morceaux avec cette libéralité et ce merveilleux entrain dont elle a le secret.
Quant aux courses et aux chevaux engagés, leur nombre répondait à l'importance des prix. Pour qu'il ne manquât sur notre turf rien de ce qui constitue ces sortes de réunions, quelques cocottes y étaient venues étaler leurs grâces douteuses. Le Prix dé la Société des Courses (300 F-4000 mètres ) fut gagné par le cheval Photographe devant 5 concurrents. Le prix du Département ( 1900 F.-2000 mètres ) revint à Mélanie devant Pure Vérité et 6 autres concurrents. La Course de Haies qui clôturait la réunion sur 4000m. ne réunit que 3 concurrents, mais dura un long moment par suite d'incidents multiples qui divertirent l'assistance".

       Voilà ce qui se passait au temps de Sadowa [bataille entre la Prusse et l'Autriche en juillet 1866], après quoi le secrétariat de la Société des Courses devait être assuré par un homme d'épée plus que de plume si l'on en juge par les comptes-rendus épisodiques 1869- 1900, où l'effet de la pluie sur les réunions de CANO reste un des thèmes préférés des chantres de l'époque, avec mention spéciale pour l'année 1885 où l'effondrement de la tribune officielle blessa le Président d'alors, M.TASLE, père de président, et le chronométreur de la Société M.PEDREGLIO qui eut la jambe cassée.

       1900 - La Belle Epoque - non pour la Société des Courses de Vannes. Pendant les 29 années qui vont suivre, le fléau N° 2 apparaît : il s'appelle "Déficit". Il est dû au fléau N° 1 la pluie qui embourbe les pistes, oblige plusieurs fois à reculer les dates des réunions, freine l'ardeur populaire aussi bien que celle des concurrents. Un homme s'attache pourtant à des drainages excellents pour améliorer les pistes. Il s'appelle M.COUDRIN, fait partie du Comité au même titre que certains noms d'alors, sympathiques, connus au cours du demi-siècle MM. TASLE, CHEVRINAIS, ROUSSIN, MALLIERE, CREDEY, JEGOUREL, DAI GRE, VERGE. Le Président est le Comte DE KERSAUZON. Les trotteurs commencent à se manifester ; une pétition de 1912 est signée de noms bien résonnants DETORE, MEVIAN, ROZETZKI, MALLIERE, JACQUET, demande de réserver la course au trot attelé aux propriétaires du Morbihan.

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Le Comité est fort occupé par une histoire de "closet" à sable et préoccupé par le désir de trouver des ressources supplémentaires. Il croit avoir trouvé en demandant au Pari Mutuel CAFFIN qui nous régit encore aujourd'hui une réduction de pourcentage, ce qui est accordé. La Société s' affilie à la Fédération des Sociétés de Courses de Bretagne qui lui donnera ses dates de réunions annuelles que d'aucuns trouvent trop "balladeurs". L'Assemblée Générale note le budjet provisoire de 1917 en prévoyant 1800 F. de prix de courses, prêté à la Société Hippique du Morbihan la somme de 190 F. (qui ne lui sera jamais remboursée) et ce, malgré un déficit avoué de 391 F. ?) Mais les années qui viennent renflouent rapidement la Société, écrit d'une plume légère le secrétaire de l'époque E. BOUILLON, qui occupera le poste 30 ans ...Ceci est du 7 Juillet 1914 ... Il faudra attendre 5 ans pour la nouvelle Assemblée.
Celle-ci a lieu le 20 Février1920. Bien des membres manquent à l'appel et le nouveau Bureau élit comme Président le Colonel LE DIBERDER, ... comme Commissaires MM. ROUSSIN, CHEVRINAIS, TASLE A .... comme Trésorier: M. CERGE. On parle des prix prohibitifs pour le reprise : Pesage à 15 F. - Cotisation à 30 F. Le montage des tribunes coûte 4900 F. au lieu de 1900 F. en 1914. L'exercice de 1920 se clôt par un bénéfice de 995 F. MM.FABRE, DUCROQUET, D.LE PLAIN entrent au Comité.

        Le projet d'un cross-country est adopté après délimitation des droits de chaque riverain. Ce n'est pas une réussite et le déficit de l'année 1922 se monte à 2200 F., imputable au montage et démontage des tribunes en bois. On parle pour la première fois de tribunes en ciment armé dont le coût et l'amortissement effrayent bien des membres. M.RIBOUCHON.obtient l'adjudication des buvettes et ne la quittera que 20 ans après.  1923 le déficit est de 3600 F. Les dépenses augmentent. Les recettes diminuent. La suppression de la deuxième journée de Courses est envisagée. Accentuation en 1924, où les frais d'installation des tribunes montent à 9000 F. Le Colonel LE DIBERDER insiste sur l'état difficile de la Trésorerie et pense à des solutions de désespoir.
        C'est pourtant à partir de 1924 que la Société des Courses de Vannes va fournir un effort considérable et persistant, qui, 30 ans plus tard, donnera un résultat tangible certain. Un sang nouveau s' infuse au Comité sous l''impulsion d'une équipe dynamique par Francis DECKER qui y fera preuve des qualités d'administrateur dont nous bénéficions encore aujourd'hui. Ces hommes s'appellent DUCROQUET, MARCEL, JACQUET, LE CORRE ; ils se conduiront souvent en mécènes discrets et généreux, et ils méritent qu'on évoque leur souvenir , Un Comité des Fêtes se crée, qui, en 10 ans, procurera 45000 F. de ressources exceptionnelles. On sollicite le Commerce Vannetais ou l'adhésion de membres fondatreurs et souverains nouveaux (104 en une année) . Les Sociétés mères ont ccnscience de ces efforts et encouragent notre Société pécuniairement. On s "attaque à un gros morceau : la construction des tribunes en ciment. Le projet est très discuté et semble folie à certains ... et pcurtant c'est ce qui va sauver la Société,, les montage et démontage des tribunes-bois constituant la plus lourde des charges. La création de membres fondateurs est votée ainsi que des membres-sociétaires à 40 F. Pour parfaire à 500 F. le surplus de la somme nécessaire, un emprunt par émission de bons à 500 F. (intérêt 6%) est lancé. A lui seul, M. Julien BENOIT prend 500 actions - s'il a le portefeuille plus facile que le caractère - retenons son nom comme l'un des bienfaiteurs de la Société des Courses de Vannes. La somme de 1 500 000 F. est bientôt atteinte et dans l'euphorie générale, il est décidé la création d'une troisième journêe de courses en Septembre .

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Cette innovation, que le grand ovale de l'hippodrome méritait ne sera jamais bénéfique. Son succès sportif est grand (record de partants en 1930 ) , mais manque d'empressement du public et manque de subventions supplémentaires de Paris. Et pourtant, le lundi est supprimé et remplacé par un autre dimanche, initiative heureuse et maintenue "ad oeternum" après avis des sociétés à jours suivis. Pourtant, on rembourse ceux qui ont fait confiance et on emprunte à des conditions plus avantageuses 130 000 F. au Crédit Agricole pour dix années à raison d'une annuité de 16 000 F. Mais en 1930 et 1931, il pleut cinq journées sur les six. Nouveau déficit et nouvel emprunt. Arrive 1932. Le Colonel LE DIBERDER qui n'a pas eu une présidence exempte de soucis, donne sa démission pour raison de santé. M. A. TASLE prend le gouvernail. MM. DE SERVIGNY, L. BOEDEC prennent leurs fonctions ; avec Francis DECKER, déjà nommé, ce quatuor fait le point, et en 20 annnées, conduira le navire en eaux calmes, sinon profondes. Oh ! les vents ne seront pas toujours alisés. Il y aura quelques bourrasques:

a/le procès qu'un homme de la terre madré, s'appuyant sur des conventions très nébuleuses du siècle précédent, fera à la Société pour quelques arpents non foulables par ses ruminants.

b/un conseil judiciaire sévère pour les imprudents engageant des dépenses injustifiées .

Mais la situation s'améliore. En 1923, les 2 journées de courses réunissaient 33 partants. En 1937, il y eut 112 partants. Les charges diminuent , l'emprunt se résorbe. Il n'est plus que de 55 000 F. lorsque la deuxième guerre éclate. Il devient sans intérêt en 1944 parce que, dans un geste élégant, Francis DECKER rembourse la somme au Crédit Agricole, la prenant à son compte. Son exemple est suivi. Les membres du Comité, entre eux, se cotisent pour assurer un prêt de démarrage, il s'agit de remettre en état l'hippodrome après les dommages de guerre subis. C'est chose faite en 1946 où une réunion est donnée. C'est chose définitive en 1947 où le cycle des deux dimanches mai-juin s'établit. Ces années seront bénéfiques, et, en 1952, tous les emprunts remboursés, la Société annonce à ceux qui l'ont fidèlement suivie qu'un fond de réserve de 350 000 F. et un capital de 780 000 F. existe, juste récompense pour les membres d'un Comité, qui, à force de patience, de volonté et de désintéressement, a su mener à bien une tâche centenaire, sous les présidences successives de MM. TASLE, VIGUIER, TASLE S., DE LAGATINERIE, DE KERSAUZON, LE DIBERDER, TASLE A.

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