Histoires maritimes
- Les Danet, une dynastie de charpentiers de marine
- Jean Pierre LE COUVEOUR, sinago de coeur.
- La renaissance du Jean & Jeanne
- Patern LE FRANC, patron du Trois Frères, par Christian HUEBER
- Supplique des marins sinagots, par l'Abbé LE ROCH
- La famille MARTIN, charpentiers de marine depuis 1770
- De Port Gwen à Port-Anna
Histoire Tome 2
Sages femmes au temps de Pierre Le Nevé
La naissance d'un enfant n'a pas toujours eu lieu au sein d'une maternité et sous l'encadrement de chirurgiens obstétriciens et de sages-femmes. Qui s'est intéressé à la généalogie de sa famille a certainement découvert parmi ses aiêux, des enfants morts en bas âge ou décédés lors de l'accouchement. Parfois la mère décédait également des suites d'un accouchement difficile.
Si la vie de nos villages était rythmé par les baptêmes, les mariages ou les fêtes religieuses. Les enterrements et les enterrements d'enfants morts en bas âge ou le jour de leur naissance, rappelaient aux Sinagots leur dure condition humaine. La vie continuait et on oubliait vite la courte existante d'un enfant ...
A Séné comme dans tous nos villages, l'accouchement d'une femme enceinte était un évènement difficile et dangereux pour la mère et l'enfant à naître. Dans nos villages, des femmes accompagnaient les futures mères à cette épreuve: donner la vie. Ventrières, matrones, accoucheuses, leur désignation évolua vers le nom de sage-femme et depuis que cette profession s'est ouverte aux hommes, maïeuticien. Cet article tente de retracer l'histoire des ces femmes sinagotes dont la tâche était d'aider d'autres femmes enceintes à donner la vie à leur enfant.
Où rechercher des informations sur les sages-femmes en exercice à Séné?
Ondoyement fait à l'enfant aussitost sa naissance quand on le trouve en danger de mort, gravure du XVIIIe siècle.
A droite, une femme verse de l'eau sur la tête de l'enfant à l'aide d'une aiguière.
La consultation des actes des registres des décès antérieurs à la Révolution Française est à ce titre riche d'enseignements. En effet, aux premières loges lors d'un accouchement, elle procédaient à un ondoiment ou un rapide baptême de l'enfant né quand sa vie semblait chancelante. Pour peu que l'homme d'église en charge de rédiger l'acte de décès de l'enfant ait bien écrit et renseigné l'acte, on peut trouver des informations intéressantes. Tel est le cas sur la période du magistère du recteur Pierre Le Nevé.
Ainsi sur cet acte de décès peut-on lire: Ce jour treizième de juin mil sept cens vingt et trois a été enterré dans le cimetière de Séné, le corps d'une petite fille née le matin du jour du légitime mariage de Vincent Le Fur et de Guillemette Nicolas du village de Langle et décédée aussitôt après avoir été baptisée à la maison par une femme nommée Perrine Le Cerf qui a assisté reconnais avec Vincent Le Fur son père et Allain Nicolas qui ne signent. Pierre Le Névé, recteur de Séné.
On pressent que la fillette est peut-être morte-née ou bien les témoins jugeront qu'elle cria afin que l'être vivant fut baptisé avant sa mort. Il était important dans le rite chrétien que le baptême fut donné du vivant du nouveau né. Dans le cas contraire, son âme n'accédait pas au Paradis mais errait dans les Limbes. Cet acte montre que le Recteur de Séné, acceptait que le baptême fut donné par un laïc en cas de force majeure.
Dans cet acte de 1725, le recteur en personne fut convié à l'accouchement, pour lequel on avait de mauvais pressentiments, et il put lui-même baptiser l'enfant né avant son décès: "Ce jour neuvième de mars mil sept cens ving cinq a été enterré dans le cimetière de Séné le corps d'une fille née la nuit dernière du légitime mariage de Guillaume Benoit et Anne Marin au village de Kerdavy décédée après avoir été baptisée par nous, soussigné recteur; on assisté au convois Michel Marin, femme Perrine Yvonne Marin et Vincent Laudrin qui ne savent signer. P. Le Névé recteur de Séné."
Cet autre acte de 1725 nous apporte un élément intéressant: Le second jour de décembre mil sept cens vingt cinq a été enterré dans le cimetière de Séné, le corps d'une fille née hier au soir du légitime mariage de Joseph Benoit et Marie Le Doriol du village de Monsarac et décédée aussitôt après avoir été baptisée à la maison par une sage femme nommée Nicole Daniel. ont assité au convois Jospeh Benoit son père, Pierre Danet et Jean Benoit qui ne savent signer. P. Le Névé Recteur de Séné.
Sur cet autre acte de décès d'un enfant du village de Monsarac daté de 1732, on lit que la sage-femme était de Vannes, laissant entendre que les habitants de Séné pouvaient bénéficier de compétences existant dans la ville du diocèse. D'autres actes mentionnent plusieurs fois la sage-femme, Olive Le Didrouc.
Cet acte de décès nous renseigne sur Olive Le Didrouc décédé en 1748, sage-femme qui officiait à Séné du temps du recteur Pierre Le Névé. Un site de généalogie nous en apprend un peu plus sur la vie de la sage-femme sinagote, deux fois mariée et mère d'au moins 7 enfants.
Dans ces actes de décès d'enfant, rapidement baptisés, le recteur Le Névé prend soin de préciser si le baptême fut donné par une "femme" ou une "sage-femme", indiquant ainsi que la sage-femme pouvait ne pas avoir le temps d'accourrir à tous les accouchements.
Sur d'autres actes, on lit le nom de la sage-femme: Marie Lefranc (acte décès Le Floch du 5/12/1739), Vincente Rolland (acte décès Uzel, 3/3/1740), Françoise Le Du (acte décès Pierre du 22/02/1743). Tevene Loiseau (acte décès Uzel le 11/10/1748); Perrine Mollé [26/8/1695 Batz sur Mer-9/2/1767 Séné] (acte décès Le Duc 17/2/1752 , acte de baptême de Jean Landay 17/11/1757, acte de décès Trebossen le 2/12/1758); Perrine Lefranc (acte décès Noblan 28/12/1757); Jeanne Lepiniec (acte baptême Le Baro 26/3/1758); Marie Pierre (acte décès Lehellec 12/4/1769, acte décès Monfort 29/3/1770); Mme Jouannic (acte décès Laurent 9/11/1773)
L'acte de décès de l'enfant Le Pichon indique que le "sieur Guilloux, maître chirurgien à Vannes" baptisa l'enfant avant son décès. Pierre Patern GUILLOUX était maître chirurgien et juré au Rapport de Vannes. Il baptisera également l'enfant mort-né de la famille Roux le 9/3/1764 et le petit Laudrein le 9/12/1775.
On arrive également à idientifier Nicole LE LOUEDEC de Moustérian [5/11/1686-10/5/1756] qui sera également sage-femme à Séné.
Cet acte de décès de 1756 ne parle plus de baptême mais d'ondoiment: Le dixhuitième jour de juin l'an de grâce mil sept cens cinquante six a été inhumé dans le cimetière de Séné, le corps d'un enfant mâle ondoyé à la maison en cas de nécessité par Perrine Lefranc qui a déclaré ne savoir signer, décédé cette nuit chez Julien Benoist de Monsarrac pescheur charpentier & Vincente Rozo son épouse légitime. Celui-là a assisté à l'enterrement avec Pierre Lefranc, Mathurin Noblan & Julien Rolland qui ont déclaré ne savoir signer. Guillaume Le Jallay Recteur de Séné.
Cet acte de baptême nous rappelle que la naissance de jumeaux était toujours à craindre. Ainsi le 1/02/1761, la sage-femme Catherine LOISEAU s'empresse de baptiser "en cas de nécessité" à leur naissance François et Renée NOUMAN de Cressignan.
Sur cet acte dé décès de 1778, on notre que le maître chirurgien Parseitte a remplacé Pierre Patern GUILLOUX.
Mais comment expliquer une si abondante mention de nom de sage-femmes?
Il faut d'abord rendre grâce au Recteur Le NEVE, qui n'oublie aucun décès de chrétiens à Séné, même quand il s'agit d'une enfant mort-né. Mais la principale raison réside dans les mauvaises conditions dans lesquelles avait lieu les accouchements. Les sage-femmes étaient désignées par l'ensemble des femmes et le curé de la paroisse en raison de leur moralité et de leur foi chrétienne. Elles ne disposaient d'autres formations que celles issues d'observations et des conseils d'anciennes accoucheuses. A cette époque, seuls 25% des nouveau-nés avaient une chance d'arriver à l'âge adulte.
Le siècle de Pierre LE NEVE terrible pour les enfants à naître, va prendre fin avec la Révolution. Les successeurs JALLAY et COLENO n'auront pas la même attention à inscrire toutes leurs oiailles sur les registres de décès surtout quand elle vécurent qu'un bref instant. Par la suite, l'Etat Civil sera géré par la commune et l'aspect religieux, le fait de savoir si une sage-femme avait ondoyé ou baptisé un enfant mort-né n'est plus important. Leur nom n'est plus mentionné. D'ailleurs à Séné, les actes de décès de la Révolution à l'Empire ne comportent que très peu d'actes d'enfants morts "anonymes". La période est trouble et on s'apitoie peu.
Cependant, un texte législatif sera voté en 1803 et un décret publié en 1810 pour que la profession de sage-femme soit définie et impose une formation théorique et clinique assortie d'un diplôme.
C'est avec le début de la presse à partir de 1848, et les journaux parvenus jusqu'à nous, numérisées par les Archives du Morbihan, qu'on peut trouver de nouvelles sources évoquant l'activité des sage-femmes.
Histoire de la Poste à Séné
En France, le 15 octobre 1576, un édit du roi Henri III vint instituer dans chaque baillage un messager royal pour le transport des procédures. Il leur était permis de charger également des lettres pour les particuliers et des marchandises légères. En 1672, « un service des voitures publiques connu sous le nom de Messageries Royales forma l'objet d'un monopole exercé par la Ferme Générale qui s'empare des droits postaux.
La poste royale arrive en Bretagne
En Bretagne, le pouvoir du roi de France se heurte à la résistance des Etats de Bretagne depuis son union à la France en 1532. Le coût de l’entretien des routes lui fait craindre de nouveaux impôts et de nouvelles corvées pour les paroisses. Les Etats de Bretagne tiennent tête à Louis XIII et à son ministre le Cardinal de Richelieu, puis à Louvois ministre de Louis XIV.
Cette attitude explique le retard pris par la Bretagne dans l’établissement de relais de poste. Jusqu’en 1666, sur les cartes géographiques des relais de poste, il y a en 623 à l’époque, la Bretagne fait tache blanche. La situation évolue à partir de 1666, quand Louis XIV ordonne «d’établir sur le champ des liaisons en sorte que sa Majesté puisse envoyer des ordres aux officiers de son armée navale et recevoir réponse. », notamment le port de Brest alors 1er port militaire en Europe.
La carte des relais de postes dressée en 1676 par les sieurs Samson, géographes ordinaires du roi, montre que seule la poste de Paris à Brest est établie ; entre Rennes et Brest on compte 11 relais. Le ministre Louvois établit un monopole des postes dont il confie la gestion à un fermier général moyennent finances, c’est une étape de plus vers le service public des postes. Les relais de poste tenus par les "maîtres de poste" restent sous la direction du roi. Par un arrêt du conseil du roi en 1738, une nouvelle impulsion royale est donnée à l’organisation des relais de poste en Bretagne. Il y est souligné, « que la province de Bretagne, se trouve privée des avantages que lui pourrait procurer l’établissement de la poste bien réglée dans les principales routes de la Province. » L’arrêt ordonne : "qu’il sera dorénavant établi dans la dite province de Bretagne des postes en tel nombre et dans tels lieux qu’il sera jugé nécessaire". Faute d’argent, les choses traînent. Il faut attendre 1756 et les années suivantes pour que le nouveau commandant en chef en Bretagne, le duc d’Aiguillon, lancent un véritable programme d’amélioration ou de création des grands chemins en Bretagne". (Source: La poste à Châteaulin des origines à nos jours)
La poste royale s'établit à Vannes
Le premier bureau de poste ouvre néanmoins à Vannes en 1644, Port-Louis (1664), Hennebont (1676), Auray (1700) et Lorient en 1720. (Source: Histoire de la Poste en Mobihan). On ne sait où se situait le 1er bureau de poste à Vannes. Tout au long du XVIII°s, le bureau changea à plusieurs reprises d'adresse. Il fut situé place des Lices. En 1845, le bureau a été transféré sur la port, place du Morbihan: "il est maintenant accessible aux voitures mais ce lieu est éloigné du centre". En 1870, le bureau est situé au n°6 rue Saint Vincent, juste derrière à droite après la Porte Saint-Vincent.
Il déménage ensuite à l'angle de la rue de la République et de la rue Thiers, avant 1900, dans un immeuble réalisé par l'artchitecte Le Fol: "le bureau était large de 15m et profond de 10m au maximum, 5 ou 6 guichetiers étaient de service même le dimanche". C'est aujourd'hui le siège du Crédit Agricole dans un bâtiment fortement remanié.
En 1913, les services de la Direction Départementale sont transférés au n°18 rue Emile Biurgault. Le 9 octobre 1958, le nouveau bureau de poste a été inauguré place de la République. (Source:Histoire de la Poste en Morbihan).
Les relais de poste
A ces débuts, les directeurs des postes encaissaient le prix de la lettre qu'ils réclamaient au destinataire. Les courriers à cheval acheminaient les dépêches d'un bureau à l'autre grâce aux relais de la poste aux chevaux. Le "Maître des Postes" prenait des chevaux et le cavalier ou postillon chevauchait les 7 lieues qui le sépraient d'un relai à un autre. Chaussé de bottes spéciales, renforcées pour résister à la chute de cheval, les fameuses bottes de Sept Lieues devenues magiques dans le Petit Poucet de Charles Perrault.
Toutefois, l'échange des premiers courriers et correspondances demeuraient l'apanage des plus dotés du Royaume, clergé, militaire et noblesse. Sur Séné, on peut imaginer que la famille Chanu de Limur, ou blien les recteurs tels Pierre LE NEVE (1673-1749) utilisaient la poste royale.
Dans ce "dictionnaire" daté de 1754, la paroisse de Séné de la province de Bretagne est répertoriée.
En 1758, Gilles LOISELEUR est titulaire du marché de Nantes à Vannes pour 6.000 livres par an. En 1770 et en 1779, il s'engage par bail à porter et rapporter les dépêches deux fois par semaines en passant par Pont-Château et la Roche-Bernard.(Source: Histoire de la Poste en Morbihan).
Venant de Nantes, la poste royale avait des relais de poste à Pont-château, La Roche-Bernard, Muzillac, Theix avant d'atteindre celui de Vannes, dont le dernier emplacement connu, sous le Consulat, était rue du Mené.
Séné conserve un vestige de cette époque où l'on se déplace beaucoup à cheval. L'actuel bar-brasserie Le Suroit est l'ancien relai de la Ville-en-Bois déjà figuré sur cette carte du XVIII°siècle. Sans doute une halte avant d'atteindre le relai de poste de Vannes. Dans le second bâtiment, on peut encore voir les crochets au mur auquels étaient attachés les chevaux. Situé au carrefour des routes vers le bourg de Séné, au sud, vers le village de Bohalgo au nord et vers Vannes à l'ouest, le relai sera rejoint par une forge de charrons et une auberge.
L'Établissement Général des Messageries (dit Messageries Nationales, Messageries Impériales ou bien Messageries Royales selon les périodes) est une compagnie française de diligences fondée en 1798. Elle a longtemps assuré les services postaux et de transport de personnes.
1835, on ne compte encore que le bureau de poste de Vannes, Auray et Sarzeau. Invention britannique, c'est en 1849 qu'est émis le premier timbre-poste français, à l'effigie de Cérès, déesse des moissons, à laquelle succédera le profil de Napoléon III en 1852. Dès lors c'est expéditeur qui paye les frais d'acheminement du courrier. La vente de timbre se diffuse déjà auprès des marchands de tabac.
Le développement d'un transport spécifique du courrier, régulier, s'accompagne également du transport de passagers, dans les fameuses malles-postes. Le mot malle donnera en anglais le mot mail qui nous est revenu dans le terme e-mail.
En mars 1854, un service en voiture desservant les bureaux de la Roche-Bernard, Muzillac et Vannes est créé. Un marché est passé avec la Compagnie des Messageries Impériale. Il sera supprimé en 1862. En janvier 1826, un service Nantes à Lorient, passant par Vannes et Hennebont avec pour titulaires successifs, Elie, sa veuve, puis la Cie de Messagerie Générales. En 1863, des boîtes mobiles sont installées sur ce service. En octobre 1862, un service en voiture de la gare au bureau à six ordinaires a été créé avec pour titulaire Gloux. (Source: Histoire de la Poste dans le Morbihan).
Par la suite, le développement de la poste suit celui des transports: diligence avec cocher, train avec personnel ambulant. Facteur distribuant le courrier en ville puis essor du nombre de facteurs ruraux, depuis leur création en 1832 pour desservir les communes de France, d'abord à pied puis à bicyclette. Viendra ensuite le temps des tournées en automobile, cyclomoteurs et véhicules électrique...
Le facteur rural à Séné
On retrouve trace d'un facteur rural affecté à la distribution du courrier sur la commune de Séné en 1880. Victor Marie GUILLO né le 28/12/1853 à Séné, est le fils d'un préposé des douanes et d'une ménagère. Cet enfant du pays sera choisi pour assurer les tournées de la commune. Il se marie le 26/8/1878 avec Marie Vincente TATIBOIT, qui est cabaretière à Vannes au 4 rue du Petit Couvent. Il déclare le métier de facteur lors de la niassance de leur premier enfant à Vannes en 1879. Sa carrière le conduira sur Ergué Armel près de Quimper avant de revenir sur Vannes. Il est en poste à Lorient en 1894 lors de la naissance de son enfant Victor Pierre. [retrouver date du décès].
Une recherche sur le site des Archives du Morbihan, presse ancienne numérisée, avec les mots clefs "facteur rural" montrent les nombreuses affectations de ces facteurs ruraux dans les communes de Theix, Elven, Arradon etc.. mais aucune pour la commune de Séné. On note des "facteurs ruraux" à Vannes sans doute chargés des tournées de courriers sur la commune voisine de Séné. Cette hypothèse semble probable car aucun des dénombrements de 1886, 1891 et jusqu'en 1921, ne mentionne la présence sur Séné d'un facteur. Ils résidaient sans doute à Vannes comme le facteur Victor GUILLO.
Cette coupure de presse de 1889 rend compte des délibération du Conseil Général du Morbihan. Un poste de facteur rural est créé pour Séné comme Arradon.
Depuis 1890, Séné compte deux boites à lettres dans la commune, au bourg et à Montsarrac, alors village en plein essor grâce aux salines, au port de Montsarrac, à l'usine d'extraction d'iode de la Gillardaie.
En mai 1890, suite à une lettre du Directeur des Postes pour supprimer la 2° levée de la boîte de Séné les dimanches et jours fériés, le Conseil municipal saisit cette occasion pour signaler à l'administration la régularité et l'exactitude avec laquelle le facteur local, le sieur MAURY, remplit ses devoirs et est d'avis de supprimer cette 2° levée.(Source Histoire de la Poste en Morbihan).
En mars 1896, les habitants de Brouel et de Falguérec demendent que le facteur n°7 qui dessert les villages du Berly Bras aux Quatre Vents, desserve également leurs villages car ils reçoivent leurs lettres à la fin de la tournée du facteur n°3 chargé de la levée de boîte, ce qui leur donne un retard d'un jour pour répondre aux lettres. La caserne des douaniers au Quatre-Vents était une grand utilisateur des services postaux.(Source Histoire de la Poste en Morbihan).
En août 1898, les habitants des villages de Cadouarn, Cariel et Canivarc'h sollicitent l'établissement d'une boîte aux lettres contre la maison Lefranc, buraliste à Cadouarn. Ceux des quartiers de Cressignan, Michotte et Moustérian demandent une seconde boîte au bourg pour remplacer celle qui a été déplacée dernièrement. (Source Histoire de la Poste en Morbihan).
Un bureau de poste à Séné:
Par décret du 12 avril 1898, l'ouverture d'une recette auxiliaire rurale des Postes est décidée pour Séné au 1er août 1898, comme l'annonce cet extrait du Bulletin mensuel des Postes et Télégraphe daté du 1er janvier 1898.
Où était situé à Séné ce premier bureau des Poste? Sur cette 1ère carte postale ancienne, on peut voir le départ d'un facteur à bicyclette et du courrier en malle-poste devant le siège de la Poste & Télégraphe d'Arradon. La 2° montre une vue de l'ancienne poste de Baden.
A cette époque le siège du receveur buraliste était situé sur la rue principale. Receveurs buralistes et personnel de la Poste & Télégraphe, faisaient parti du même Ministère. Il se peut que cette maison, aujourd'hui fortement remaniée, ait logé les bureaux du 1er bureau de poste à Séné, géré par le receveur aux contributions directes de l'époque.
Une cabine téléphonique à Séné:
En avril 1905, la conseil municipal de Séné donne son accord pour recevoir une cabine téléphonique dans la commune. Cette cabine de téléphone est à nouveau confirmée dans le Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes de janvier 1906.
Cet autre extrait de du bulletin porte également sur la création d'une cabine à Séné en janvier 1914, à la veille de la Grande Guerre. La correspondance entre les soldats mobilisés au front et leur famille jouera un grand rôle dans la capacité de resistance du peuple français. Le Ministère de la Guerre s'appuiera sur un service efficace des Postes & Télégraphes pour acheminer les nombreuses Lettres de Poilus.[trouver une lettre de'un Poilus de Séné]
Les receveurs des postes à Séné : Tuffigo -> Allain -> Vedier -> Ledoeuff-> Bernard.
Au sortir de la guerre, Séné qui compte alors plus de 2500 hab accueille un receveur des postes, habitant la commune comme l'indique le dénombrement de 1921. Victor TUFFIGO [4/8/1888 Quiberon - 26/9/1932 Lorient] a obtenu son premier poste à Quiberon comme candidat civil en 1913.
Pour entrer dans l'administration , Victor TUFFIGO founrnit plusieurs pièces que l'on retrouve dans son dossier personnel aux archives du Morbihan. Il a ainsi obtenu son certificat d'Etudes Primaires le 20/7/1902 à Quiberon.
Pendant son service dans la marine, il est apprenti timonier à bord du Calédonien, sanctionné le 11/6/1909 par un Certificat de Bonne Conduite et de capacité. Ensuite il est timonier breveté sur le Jules Ferry, sanctionné le 5/4/1911. Il confirme ce poste à bord de l'Ernest Renan le 30/7/1912.
Le 3/5/1913 il se fait vacciner. Le 30/4/1913, la mairie de Quiberon lui adresse un certificat de Bonne vie & Moeurs. Le 3/5/1913, il postule par courrier pour un poste de facteur. Il reçoit un avis positif le 10/5/1913. Il entre dans l'administration le 1/11/1913 comme facteur rural à Quiberon. Il est mobilisé dans la marine en aourt 1914.
A l'issue de la Grande Guerre, il est Quartier Maître de manoeuvre [aller au SHD de Lorient]. Mis en congé illimité de démobilisation, il vit quelques temps à La Rochelle, où nait son fils Jean Victor [5/12/1918-31/7/1991], fruit de son union avec Anne Angélique LE DIVELLEC [date mariage?]. Il revient en Morbihan et il réintègre l'administration par un poste de facteur de ville. Il est ensuite nommé facteur receveur à Crach puis à Séné le 9/10/1920. Son second enfant, Victor Joseph [22/2/1922-30/12/1956 Lorient] nait à Séné.
Il sera muté à Lorient où le "marin-facteur" décède d'un accident à bord du streamer Guermor alors qu'il portait le courrier.
En mars 1922, la conseil municipal vote l'installation d'une boite à lettre à Langle.
Au dénombrement de 1926; Joseph Marie THOMAS [26/5/1893 Plougoumelen- xxx] occupe le poste de facteur des postes et vit au Gorneveze. En juillet 1922, quand nait sa fille Ange Julienne, la famille réside au bourg. Le receveur Tuffigo est témoin de la naissance.
Lors d'une tournée en mars 1933, Joseph THOMAS est victime d'un accident contre un automobiliste, à la Grenouillère, non loin de la forge de M.Raud. En 1936, il est pointé à nouveau à Séné avec sa famille.
Au dénombrement de 1931, Jean Marie ALLAIN [8/9/1891 Penestin - 6/3/1968 Missilac] est chef des PTT à Séné et en 1936, facteur receveur. D'abord cultivateur, il s'engage dans la marine. Pendant la guerre, il est à bord du cuirrassé "Patrie" puis du croiseur "Foudre". Il entre dans l'administration le 1/11/1919. Il épouse sa femme, Henriette ROY, à Mémomblet, Vendée en 1920.
Son dossier personnel, conservé au archvies du Morbihan nous donne ses postes successifs. Il fut nommé facteur rural à Férel (56). Puis il est facteur-receveur à Lanouée (56) quand nait sa fille Andrée en 1921. Il fut nommé à Séné courant 1924, avant de venir s'y établir et en octobre 1929, il obtint la médaille de bronze des PTT.(Source Histoire de la Poste en Morbihan). Son dossier de retraite est complet le 25/7/1941 et il se retire à Penestin.
Sur la photo montage ci-dessous, il figure avec sa femme à droite, il baisse la tête, distrait par le chien, il est aux cotés d'un couple (non identifié) et de sa fille Andrée qui passe le bras au cou de son fiancé ou époux, Raymond Théodet. A droite toujours devant la devanture défraichie de la poste, en compagnie de sa fille. (Source famille Théodet)
Sa fille unique Andrée [9/7/1921 Lanouée - 23/10/2021 Coubert 77] reviendra dans les années 2010 à Séné en pélerinage sur les lieux de son enfance. Elle a été accueillie dans par le gérant du restaurant Ar Gouelen, maison qui était alors le siège de la poste à Séné. Sur cette photo l'écriteau au dessus de la porte: POSTES SENE TELEGRAPHES-TELEPHONES
Le document ci-dessous daté d'août 1938, montre la signature d'un bail par le maire Henri MENARD avec la poste, lui permettant sans doute de continuer à occuper ce bâtiment communal ou qui le devint à cette époque. [à creuser]. On sait que la commune de Séné l'a vendu sous le mandat Carteau vers1992 .
Pendant la guerre, Paul Eugène VEDIER [20/4/1915 Chatillon 53 - 28/2/2004 Cholet] est nonmé facteur-receveur à Séné comme en témoigne cet extrait de l'acte de naissance de son fils daté de 1943. A sa naissance, son père était 'courrier à pied" à Chatillon sur Colomont (53).
De 1950 à 1967, Pierre LE CLECH [29/9/1907 - 19/8/1994] est facteur auxiliaire à Séné. Ce Vannetais a épousé le 18/8/1931 Véronique Marie Louise LE DOUARIN, la fille du buraliste de Cadouarn. Engagé militaire en poste en Indochine, il gagne le Tchad et l'Armée Française d'Afrique du Nord et participe au débarquement en Normandie. A la Libération, il ne souhaite pas repartir en Indochine et fait valoir ses droits à la retraite. Le Gouvernement réserve des postes dans la fonction publique aux retraités de l'armée. Il obtient le poste de facteur à Séné vers 1950. Sur la photo ci-dessus, on le voit à bicyclette dans la rue de Cadouarn. En 1962, à quelques années de sa retraite, il est pointé avec sa famille par l'agent du recensement.
Son fils Marc, qui remplaçait de temps en temps son père l'été se souvient:"nous vivions à Cadouarn. A ses débuts, le receveur-distributeur allait chercher le courrier à Vannes. Devenu receveur, c'est mon père qui allait chercher le courrier. Il y avait alors 3 facteurs à Séné qui opéraient 3 tournées bien rôdées. Mme LOTODE se chargeait de la tournée de la côte; Mme MORIO faisait le bourg et mon père assurait la tournée de la Grenouillère et du Poulfanc. Les dernières années, il a laissé son vélo pour la mobylette".
Au départ en retraite du receveur VEDIER, Aline LE DOEUF.[13/4/1923 Plougoumelen - 7/11/2009 Auray] est nommée sur Séné. La famille Le Doeuf est originaire du Finistère. Le père Christophe Le Doeuf était facteur rural au Bono où il se marie avec une fille de Baden. Les PTT recrutent des femmes et sa fille Aline deviendra receveur des postes. Après un poste à Monteneuf (41) elle revient en Bretagne sur Séné. Elle apparait au recensement de 1962 à côté de la famille Le Normand et Guillonnet qui tenaient respectivement une ferme au bourg et l'hôtel du Golfe. En effet, à cette époque, le bureau de poste est toujours situé place de l'Eglise. Elle quittera Séné pour Rochefort en Terre puis Etel où elle finira sa carrière célibataire.
La distribution du courrier ne se fait plus à pied par le facteur rural; la bicyclette permet l'embauche de femmes en tant que factrices comme l'illustre cette vieille photographie où deux Sinagotes enfourchent leur vélo pour répartir le courrier, peut-être Mme Le Lan épouse Lotodé et Fernande Noblanc épouse Morio.
En effet, au dénombrement de 1962, Mme Marie LE LAN [7/7/1898-16/1/1977], veuve de Pierre Marie LOTODE [7/7/1895-8/1/1967] est pointée au Purgatoire comme préposée aux P&T.
Jean Yves FILY, neveu de Mme Le Doeuf débutera sa carrière professionnelle dans les PTT. En 1967, il succède à Pierre LE CLEC'H. Il a pour collègues Mme LOTODE et Fernande NOBLANC-MORIO. En retraite sur Erdeven, il se souvient de ces années:" je débutais par une remise des télégrammes reçus dans la nuit. C'était des télégrammes des marins sinagots qui informaient leur famille et épouse de leur arrivée au port du Havre. Celles-ci pouvaient alors se préparer pour aller chercher leur époux de retour de mer."
Le courrier était apporté de Vannes par un gars d'origine maghrébine, fort sympathique, sunommé "Tarzan". Il revenait le soir chercher le courrier à la fermeture de la poste. "Avec le courrier du matin, j'enfourchais mon vélo ou ma mobylette pour ma tournée sur les villages de Montsarrac, Cressignan, Moustérian et je revenais à la poste chercher le courrier à distribuer sur la presqu'île. Les tournées étaient longues et ml'occupaient jusqu'à 17 heure le soir sur les chemins de la commune".
A l'époque les facteurs amenaient dans leur sacoche l'argent des mandats postaux, les retraites des marins notamment. Il se souvient:"il ne fallait pas se tromper de famille quand il y avait des homonymies. La caisse de retraite nous y aidait. Il était coutume d'ajouter au nom du pensionné, son surnom pour éviter les erreurs. Ainsi Marianne Le Hitouze était accolée du surnom Marianne Huit Sous!. J'allait même jusqu'à porter leur retraite aux marins sur leur bateau à Port-Anna".
A partir de 1968, la distribution se fait en voiture depuis Vannes et la poste à installé de nouvelle boites aux lettres regroupées pour réduire le temps et faciliter la distribution du courrier. Dans cette vielle coupure extraite du bulletin paroissial, l'Abbé Le Roch, nous rend compte du changement pour la postière Fernande NOBLANC épouse MORIO [15/10/1919-13/2/2017].
Sa fille Isabelle se souvient:" ma mère a fait ses tournées en Solex sur la majeure partir de son temps à Séné. Elle avait deux lourdes sacoches pleines et une grande sacoche en bandoulièree. Elle le faisait par tous les temps. Le courrier arrivait d'abord à Séné livré puis avec l'évolution du changement de classement du bureau de poste, elle allait à Vannes faire le tri puis revenait faire sa tournée à Séné. A Vannes, elle a intégré une équipe 'dune cinquantaine de facteurs, quasiment tous des hommes. Le métier commençait juste à se féminiser. Elle a terminé sa carrière après un accident de circulation sur son temps de travail à Vannes".
Au début des années 1970, la poste est transférée près de la mairie et occupe alors l'aile gauche de l'ancienne école communale aux côtés de "L'Inscription Maritime". On parle encore de Poste et Télécommunications.
A partir de 1973 et jusqu'en 1987, Victor BERNARD [10/9/1931 St-Pol de Léon - 4/4/2002 Vannes] était le receveur des poste de Séné. Lors de son décès en 2002, Francis POULIGO lui rendit hommage dans le bulletin municipal.
Sur cette vue aérienne, on note le changement de logo de ce qui est devenu La Poste en 1990.
En avril 1992, sous la mandat de Marcel Carteau, le siège actuel de La Poste est contruit et il sera inauguré en novembre 1992. Sur la photo, la petite fille qui porte le coussin et la clef n'est autre que la petite-fille du receveur Victor BERNARD.
Après son départ en retraite, se souvient son gendre, Jean-Yves LAUNAY, c'est M. PLOT qui le remplace. Ensuite une femme originaire de Gourin lui succède [Mme JOSSO?].
A partir de 9/2002, Laurent NEVEUX en provenance de la poste du Bono, devient alors Chef d'établissement à Séné. En juin 2005, Bruno NIO lui succède (photo Le Télgramme 11/6/2005): "L'agence de la commune dispose de deux guichets permanents, tenus par Pascale Launay et Martine Tanguy. Florence Mélandre est chargée de l'assistance commerciale, tandis qu'un conseiller financier, M. Robin se tient également à la disposition du public".
Nombreux sont les Sinagots à se souvenir de Pascale LAUNAY [10/5/1961 - 17/6/2016], qui avait gravi les échelons à la poste de Séné. Malheureusement, elle tombe malade et décède prématurément en juin 2016.
Après le dernière réorganisation de La Poste, Bruno NIO occupe les fonctions de Directeur de Secteur. Basé à Saint-Avé, il gère un ensemble de bureaux de postes, soit en "pleine propriété de l'entreprise" soit par convention avec des commerces ou avec des communes. Les facteurs qui assurent les levées des boites à lettres de la commune et la distribution du courriers sont rattachés au centre de tri de la zone du Prat. Les facteurs distribuent par des tournées distinctes, le courrier et les colis.
A Séné, il y a toujours un bureau de poste avec aujourd'hui une unique employée. Le postage du courrier peut se faire au bureau de poste du bourg et dans les nombreuses "boites à lettres" dissiminées sur la commune.
Notre commune dispose de "vraies boîtes" aux lettres jaunes en fonte, à la poste du bourg, à Moustérian, en face le tabac-presse du bourg, près de la ruelle du Recteur, sur le parking d'Intermarché au Poulfanc, à côté du tabac-presse du Poulfanc. Celui de Cadouarn en est dépourvu.
Il compte aussi, accolées aux boites "cidex" des boîtes jaunes" où le client peut déposer son courrier à conditions d'en connaître le prix de l'affranchissement. Sinon, direction la poste du bourg de Séné ou pour le Poulfanc, le centre de tri de la zone du Prat. Le site boite-lettre.fr en recence 46 sur notre commune.
Philatelie : notre commune semble n'avoir fait l'objet que de ce seul timbre.
Receveurs & buralistes à Séné
Les dictionnaires sont bien utiles pour expliquer ce qu'étaient les vieux métiers d'autrefois...
Receveur buraliste. Préposé de la régie chargé de recevoir les déclarations des redevables et de percevoir les droits. Si l'on ajoute 8 676 facteurs ruraux, 1 000 agents de bureaux de distribution des lettres, et 8 840 receveurs buralistes des contributions indirectes, le personnel des finances se compose de plus de 80 000 agents (Vivien, Ét. admin.,t. 1, 1859, p. 176).
Cette définiton, extraite du dictionnaire en ligne du cnrtl.fr, reprend une citation, elle même extraite d'un ouvrage intitulé "Etudes Administratives" publié en 1859 et traitant de l'administration française de l'époque. Son auteur Alexandre François VIVIEN [3/7/1799-7/6/1854] eut droit à une 3° ré-édition posthume.
L'extrait page 176 donne les effectifs du Ministère des Finances de l'époque qui regoupe les agents des Contributions Directes, les Perceptions, les agents de l'Enregistrement et du Timbre, les agents des Forêts,les agents des Douanes dont de nombreux "actifs" étaient présents à Séné, les agents des Contributions Indirectes, les agents des Postes, de la Monnaie, les Facteurs Ruraux, les employées des Bureaux de Distribution des Lettres, les Receveurs Buralistes des Contributions Indirectes.
Aux côtés des paludiers qui produisaient du sel dans les marais salants à Séné, cohabitait l'administration des douanes. Suivant leur importance, les casernes abritaient un brigadier, un sous-brigadier qui encadraient plusieurs prépoasés des douanes. A la caserne des Quatre-Vents, officiait un receveur des douanes dont les tâches devaient être de payer les soldes des agents des douanes et de recouvrir les taxes sur la commerce du sel.
L'Administration Fiscale était également présente à Séné avec ses receveurs buralistes.
En 1861, le Receveur Buraliste des Contributions Indirectes de Séné est Gervais LAYEC comme l'indique sa mention sur l'acte de décès de son épouse Anne LE GARGAN [2/4/1809 St-Avé-19/9/1861-Séné]
Au dénombrement de 1841, Gervais LAYEC [31/10/1808-St-Avé- 4/3/1895 Vannes] déclarait déjà la profession de "marchand de tabac". L'Etat avait le monopole de la vente de tabac par le receveur buraliste. Lors de la naissance de son 4° enfant en 1849, il déclare la profession de "Débitant de Tabac". M. LAYEC décèdera à Vannes à l'âge remarquable de 86 ans. Le nom de "Receveur buraliste" semble apparaitre à partir du Second Empire [1851-1870]. Les mots buraliste et bureau de tabac sont parvenus jusqu'à nous.
Eb 1873, le bureau des débits de tabac est constitué pour assurer la gestion des parts des redevances sur les débits de tabac de première classe et emploie des receveurs buralistes de première classe.
En 1874, le receveur buraliste s'appelle Felix Louis RONDOUIN [ca 1817 Carentoir-17/5/1883 Séné] comme l'indique cette mention sur l'acte de décès du Sinagot Le Meut. La famille Rondouin nous a laissé de "belles" tombes au cimetière de Séné.
A son décès le poste de receveur buraliste de Séné sera occupé par la garde maritime. Jean Joseeph CHAMPETIER [27/12/1816 Chandolas - xxx] est un ardéchois devenu gendarme maritime. Marié à Brest le 19/2/1849 avec Marie Jeanne NICOLAS [17/7/1820 Guingamp - 24/8/1856 Nantes], il est veuf et père d'une fille mariée le 22/10/1873 quand il déclare être garde maritime à Séné. Il conservera la fonction de receveur buraliste à Séné jusqu'en 1885, date à laquelle son nom apparait comme témoin de mariages à Séné.
Vers les années 1890, le Receveur buraliste désigne un emploi souvent réservé aux anciens combattants, ou victimes de guerre, à la fois commerçant qui vendait du tabac monopole d’état, et qui perçevait les taxes sur les alcools et leurs transports (contributions indirectes).
Au dénombrement de 1886, on note que Mathurin SEVIN [21/12/1838-1/12/1901] ancien brigadier de gendarmerie à Cléguérec, est receveur buraliste à Séné. On connait bien Sevin qui sera un candidat malheureux aux élections muncipales de 1901 et mourra d'une étrange noyade la même année. A son décès un certain LAURE en poste à Radenac est nommé sur Séné comme l'indique cet extrait de Ouest Eclair daté de septembre 1902.
Le dénombrement de 1901, nous donne Vincent Marie COCARD, marin en retraite et marchand de tabac installé à Montsarrac. Le métier de receveur buraliste va se détacher de la vente de tabac au profit de comerçants.
Au dénombrement de 1906, Théophile Eugène LE BRAS [10/12/1860 Brest - xx ] est en poste à Séné. Natif de Brest, cet ancien maréchal des logis au 28° Régiment d'Artillerie de Vannes a épousé Marie Perrine JEHANNO [4/2/1858 Vannes- xx ] cabaretière à Vannes, veuve de Jean Marie LE FOL [21/12/1859 - 2/11/1892], cabaretier.
Dans l'annuaire du Morbihan de 1913, LE BRAS a sa mention aux côtés des personnages importants de Séné. Le Bras restera buraliste à Séné jusqu'au moins 1921 quand il est encore pointé lors du dénombrement. Si on s'attarde un peu on note que la vente de tabac est répartie entre le receveur buraliste et la cabaretier Jean Louis LE DOUARIN de Cadouarn.
En 1926, le recensement nous indique que Patern LE GUELZEC [28/12/1885-27/16/1950], est alors le buraliste de Séné.
Au recensement de 1931, il est secrétaire de mairie. Il semble que le poste de receveur buraliste ait été supprimé entre-temps. La mairie a embauché Le Guelzec après avoir remercié un certain Michel JOSEPH qui occupa ce poste quelques mois.
D'ailleurs, les bureaux du receveur buraliste étaient situés non loin de la mairie à l'actuel n°5 de la place de la mairie. Cette maison, fortement remaniée, fut le siège du receveur buraliste, puis à sa fermeture, il devint le café Allano, dans les années 1960, l'atelier du réparateur de vélo Balacon avant de devenir la siège de la première Caisse d'Epargne de Séné et aujourd'hui, une annexe de la mairie.
Après guerre, l'administration fiscale se ré-organise et la commune de Séné perdra son receveur buraliste. Elle n'accueillera pas de perception municipale comme d'autres communes.
Les bars-tabacs d'aujourd'hui, qui ornent leur carottes sont les "héritiers" de cette administation fiscale née sous Napoléon.
Lors de ce recensement de 1926, Jean Louis LE DOUARIN [11/8/1874-26/3/1948], installé à Cadouarn à l'emplacement actuel bar-tabac "Aux Joyeux Sinagot", déclare également l'activité de débitant de tabac. Sa fille, Marie Louise LE DOUARIN [16/10/1902-4/12/1973] épouse Jouan « Marie Lechat, reprend le bar-tabac d'env. 1932 à 1948. Ensuite, sa soeur . Véronique LE DOUARIN [3/7/1911-12/11/1990] reprendra le bar-tabac Les murs échoieront à son fils,Marc LE CLECH, dont le père Pierre LE CLECH fut facteur axiliaire à Séné.
A partir des années 1950, le bar-tabac de Cadouarn au n°51 Rue du Moulin, sera tenu ensuite par une succesion de gérants cafetiers-buralistes. Il prendra le nom de "LES JOYEUX SINAGOTS » en 19xx.:
Mme JUHEL (mère de Maurice) 1956 (2 ans); ??? LE REST frère de Simone LE REST; Simone LE REST (1929-2017) épouse d’André LE ROY; Guy et Françoise LE DEVEDEC;.
Jean Pierre CONAN repris le commerce en 9/2000. Depuis 9/2009, la bar-tabac de Cadouarn "Aux Joyeux Sinagots" est tenu par les buralistes Nathalie PILTE et Eric MAUNY. En mai 2022, Fatima et Georges CORREIA ont repris l'établissement du village de Cadouarn.
La cission entre les activté fiscales du receveur buraliste et la vente de tabac et cigarette affectera ausi le bourg de Séné. La bar des Robino tenu par "Tante Bélie" a du récupérer dans les années 1925-1930 la vente de tabac.Mme Maggio se souvient: "la Tante Bélie vendait du tabac "à la coupe" et aussi du tabac à rouler. Quand elle a arrêté, la vente de tabac a été confiée à l'Hôtel Restaurant Guillonnet et ensuite Marie-Claire a récupéré la vente de tabac.". L'actuel bar-tabac du bourg, Le Séné Marin" est l'héritier du receveur buraliste Gervais Layec.
Un troisème bar-tabac de Séné naitra au Poulfanc. L'ancien café de la Veuve Penru, puis de Lucien PENRU, deviendra un hotel-bar-restaurant sur la route de Nantes. Son héritier, le tabac-presse Arze, dispose d'une licence de buraliste officiellement depuis.
Au 1er juillet 2022, la famille Arze cède l'entreprise à la société Le Pourquoi Pas basée à Vannes de Lucie Brunet et Jean Charles Logeais qui reprend le tabac-presse Le Poulfanc.
Les Etablissements bancaires à Séné
L'argent à tout d'abord circulé de main à la main. Ensuite, l'administration de la Poste a mis en place les premiers mandats, prémices des institutions bancaires à venir.
Le CMB, la banque pionnière:
On trouve trace dans le bulletin paroissial de l'abbé Le Roch d'un encart publicitaire pour la toute première agence bancaire de Séné, située place de l'Eglise à l'actuel n°10. On ne sait combien de temps cette 1ère agence du Crédit Mutuel de Bretagne perdura au bourg de Séné dans les années 1960.
Le CMB reviendra à Séné en 2003 et ouvrira une agence dans les nouvelles cellules commerciales du parc d'activités du Rohu qui donne sur la route de Nantes, où il est encore présent.
L'épargne des Sinagots à sa caisse:
Dans son livre intitulé "Le Pays de Séné", le cartophile Emile MORIN nous donne une indication précieuse. En 1981, la Caisse d'Epargne ouvre une agence non loin de la Mairie à l'actuel n°5. Sur l'extrait de ce bulletin municipal de décembre 1998, il faut avoir l'oeil attentif pour repérer "l'Ecureuil rouge" fixé à l'angle de ce bâtiment. La décisions d'ouvrir une sucursalle de la Caisse d'Epargne datait de 1914 et fur effective après la guerre dans les années 1920.
La Caisse d'Epargne déménagera en 2002, comme l'annonce le bulletin municipal de l'époque, pour s'installer au rez-de-chaussée des nouveaux appartements construits au n°5 de la Place de Penhouet.
A l'automne 2021, la Caisse d'Epargne, ouvre une agence Route de Nantes, dans le quartier Coeur de Poulfanc pour être au plus de nouvelles populations et sur cet axe routier qui offre une belle visibilité aux banques comme aux commerces. Elle annonce également la fermeture de l'agence du bourg.
Pas de Crédit Maritime mais un Crédit Agricole à Séné:
Terres d'agriculteurs et de marins, Séné n'a pas acceuilli d'agence du Credit Maritime. Cependant Jean-Pierre Lefranc, marin en retraite se souvient:"un employé de Vannes venait porter des chèques où des mandats sur Séné".
Séné accueillera en 1993, une agence du Crédit Agricole. Elle s'installe tout d'abord au n°5 de la Place Floresti avant de migrer en face dans des cellules commerciales plus spacieuses au n°12 de l'Avenue de Penhoët. En 2004, une autre agence voit le jour au n°2 de l'Allée des Vosges dans la zone d'activité du Poulfanc. L'agence de Séné ne reçoit plus de conseiller bancaires et ne maintient qu'un distributeur automaotique.
Le Crédit Lyonnais s'installe route de Nantes:
Les nombreux programmes immobiliers qui voient le jour route de Nantes, amènent de nouvelles populations dans le "quartier nord" de Séné, favorisant à l'installation de commerces et de banques aux portes de Vannes, sur un axe très passant.
Vers 2004, le Credit Lyonnais, qui deviendra par la suite LCL s'installe dans une cellule commerciale au pied des immeubles "Croix Sud" au n°4T où il est encore présent.
La Banque Populaire s'installe au Poulfanc
D'autres banques veulent tirer avantage du dynamisme des activités commerciales autour de l'Intermarché du Poulfanc. Le Poulfanc, Green Village et les anciens hameaux aux alentours sont devenus petit à petit un des quartiers à l'est de Vannes. Vers 2005, la Banque Populaire Ouest Atlantique s'intalle aux côtés de la menuiserie Lesquel, avenue de Geispolsheim, où elle est toujours présente.
De la Banque de Bretagne à la Société Générale:
Qui se souvient qu'aux côtés du tabac-presse Arze, il y avait là, à la place de l'assureur Gan, une petite agence de la Banque de Bretagne, filiale de la Société Générale, installée en 2004? Concurrent du CMB sur le créneau des banques régionales, cette agence fermera ses fortes en décembre 2012 au moment de la restructuration du groupe Société Générale, qui avait installé une agence éponyme dès 2006 au n°15 de la route de Nantes. Le premier directeur fut M. Rochon.
Le BNP clos l'offre bancaire sinagote:
La Banque Nationale de Paris, ou BNP vient également capter à l'est de Vannes d'autres clients. Elle s'installe dans le parc d'activité du Rohu, non loin de Picard et du Mac Donald's, en léger retrait de la route de Nantes, dont le flux de véhicules journaliers est un point fort pour les commerces.
Malgré la dématérialisation des actes bancaires, la création des banques en ligne, toutes ces enseignes restent encore fidèles à leur implantation à Séné. Qu'en sera-t-il demain?
Malgré
Plus...
Histoire de la mobilité à Séné
Notre commune de Séné est une presqu'île coudée qui s'étend de l'embouchure du Liziec jusqu'à Port-Anna, soit sur près de 10 km et il en faut compter environ autant pour relier Port-Anna à la mairie de Vannes (sans prendre le passeur). Bordée d'un côté par la rivière de Saint Léonard et de l'autre par la rivière de Vannes, forcément les moyens de transport ont été de tout temps une préoccupation d'autant plus importante que les besoins augmentaient. Le bac du passeur au Passage amenait les paysans de la presqu'île de Rhuys vers le marché de Vannes; les charrettes des Sinagots allaient vendre leur choux et leur poissons sur Vannes et empruntaient le Pont d'Argent; la barque du passeur à Conleau offrait un raccourcit vers la ville. Se mouvoir était avant tout une nécessité économique.
Séné a failli avoir sa gare:
Gagner la gare de Vannes hier comme aujourd'hui était important d'autant que peu de Sinagots disposait d'une voiture automobile. A Vannes, ils disposait de la gare routière et des lignes ferrovières principale et secondaire. Cette dernière franchisait le Liziec à Saint-Léonard sans marquer pour autant un arrêt et filait vers Theix et Arzon. Ce réseau sera démantelé en 1948.
Premiers taxi de Vannes : des cochers et leur fiacres.
Les premiers autocars :
Au nord de la commune, la route Royale, puis Route Nationale , aujourd'hui route de Nantes a toujours été un axe très fréquenté, propice à l'installations sous l'Ancien Régime, d'un relai de poste à la Ville-en-Bois (l'actuel Suroit), où cochers et charretiers pouvaient se restaurer à l'auberge et réparer à la forge voisine leur voitures hippomobiles et leurs charrettes.
On a un témoignage de la présence de ligne d'autocar dans l'entre-deux-guerres, qui amenaient vers Vannes les Sinagots de la presqu'île, alors l'essentiel de la population de Séné. En 1924, alors que sa fiancée Désirée ROLAND regagne Vannes en empruntant le passeur, Joseph ALLANIOUX emprunte l'autocar qui dessert la presqu'île le dimanche en fin d'après midi et rejoint sa future victime non loin de la Préfecture...[rechercher d'autres faits]
Après guerre, avec l'essor des autocars, et jusqu'au années 1970, l'entreprise de transport DROUIN reliait Vannes à Nantes par la route de Nantes et devait charger des Sinagots à quelque endroit de la Grenouillère ou du Poulfanc. Les transports DROUIN continueront à proposer des lignes régulières vers Nantes et les premières offres de tourisme par autocar.
La CTM, Compagnie des transports du Morbihan, héritière de la Compagnie de Chemin de Fer secondaire du Morbihan, va prendre la relève et organise le transport par autocar dans le département à partir de années 1965.
Dans les années 1980 et 1990, les transporteurs VERNEY et LOISEL s'annonçaient sur le bulletin municipal de Séné. Au delà de séduire les Sinagots désireux de faire une excursion ou un voyage touristique, parfois organisé par le Club Vermeil, ils se rappelaient à la population pour leurs services de transport respectifs. Verney-CTM gérait les TPV à Vannes et Loisel assurait une ligne de Séné vers Vannes.
Francis POULIGO, maire à l'époque se souvients:" Avant cet épisode de l'extension du transport public, la liaison de Séné-Vannes était assurée par les transports Loisel. Sans doute sous une forme de concession privée. Les transports LOISEL assuraient un service le mercredi matin et le samedi matin, jours de marché à Vannes. Les villages de Montsarrac, de Bellevue, peut-être même Moustérian, et le Bourg étaient desservis. La commune n'était pas impliquée dans l'exploitation de ce service. Je me souviens avoir tenté une extension du service avec Michel LOISEL en faisant une expérience avec risques partagés entre son entreprise et la commune. Cette expérience n'avait pas été concluante et au bout de quelques mois d'exploitation avait été abandonnée. Dans le même temps, un SIVOM avait été créé entre les communes de la 1ère couronne, et c'est cette opportunité qui a permis le commencement d'un réseau structuré du service de transport public interurbain."
Le TPV arrive à Séné: (source wikipedia)
En 1960, le conseil municipal de Vannes décide d'autoriser un service de transport en commun comportant au moins deux lignes. C'est à la CTM qu'est attribuée l'exploitation des premières lignes du Transport du Pays de Vannes ou TPV qui arborent un logo fait de jaune et le rouge, couleurs hérités respectivement de la CTM et du groupe VERNEY, qui depuis 1968, a racheté la Compagnie de Transport Morbihannaise. Le 25 avril 1978, le réseau est restructuré et comporte alors six lignes.
(Source : car-histo-bus.org)
En 1985, les transports urbains sont de la compétence du SIVOM du Pays de Vannes, le réseau est étendu à Saint-Avé, puis en avril 1987 jusqu'à Séné. Le bus relie la Place de la République à Vannes au centre commercial de Séné et propose deux ramifications vers Montsarrac et Port-Anna.
En 1988 les bus arborent les couleurs du Pays de Vannes : le vert et le bleu. La délégattion de service public est toujours assurée par le groupe VERNEY et la CTM. La TPV fait sa pub dans le bulletin munipal de Séné.
Le bus du TPV route de Nantes-Arrêt de bus (collection MMénagé)
En 2002 le groupe VERNEY, qui gère le transport départemental en autocar, le transport urbain à Vannes (nouveau logo TPV) et les cars de tourisme VERNEY est repris par la CONNEX qui changemera de nom pour VEOLIA Transport, puis encore pour TRANSDEV.
En septembre 2012, le réseau TPV change de nom en et devient KICEO et depuis janvier 2017, pour une durée de 7 ans, la délégation de service public est assurée par une filiale de la RATP, RATP-DEV.
On élargit l'offre de transport pour tous :
Par ailleurs ces dernières années, les trottoirs de Séné et les arrêts de bus se sont mis aux normes pour accueillir plus facilement les personnes à mobilité réduite.
Celles-ci peuvent utiliser les nombreux VTC enregistrés sur Vannes et sa périphérie, ou le service dédié sur Kiceo.
On ressuscite les passeurs:
Maintes fois réclamée, en septembre 2018, une ligne relie le bourg de Séné vers la zone d'activité du Poulfanc. L'initiative de Vannes Agglo est reconduite en 2019.
Depuis le 29 juin 1998, une ligne de passeur existe au Passage entre Séné et Saint-Armel. A l'été 2018, un service similaire a été rescuscité par l' Agglomération de Vannes comme au temps jadis des passeurs et passeuses de Conleau. [Lire article passeur].
Une compagnie de navigation à Séné :
Au début des années 1990, un ancien pêcheur M.Jean Claude LE DIDROUX avec son associé Patrick GILLARD se lancent dans le transport de voyageurs en Barrarach et l'Île d'Arz.
Construit en 1971 au chantier Rameau à Etel, ce bateau se nommait à l’origine «Le Ghysolva ».
Durant 25 ans, il transporte durant des passagers de Conleau à l’île d’Arz. Premier bateau de la compagnie, il assure la traversée entre l'ïle aux Moines au départ d'Arzon. Il embarque 40 passagers. Dimensions : long.9,30m - larg. 3,70m
Le Compagnons des Îles à Port-Blanc-Île aux Moines
Les Sinagots adoptent l'automobile :
Avant la première guerre mondiale, les premiers "transporteurs" s'appellaient charretiers et voituriers. Après l'Armistice, le véhicule automobile s'est développé d'abord avec des camions pour livrer les productions agricoles d'une agriculture moins vivrière et pour les produits de la pêche ou de l'ostréiculture. Certainement que les premiers Sinagots motorisés le furent pour des raisons professionnelles. Les dénombrements de 1921 et 1926 indique une nouvelle profession à Séné : conducteur d'auto. Le jeune Alexis LE FLOCH, dont le père travaille chez le négociant Le Mouellic, est conducteur d'auto et vit au Poulfanc. Patern Marie PENRU est conducteur d'auto chez le meunier Dalido de Vannes; (son frère est typographe chez Lafolie, une des plus vieilles entreprises de Vannes toujours présente à Kerlann). Eugène LE LAN de Bindre est conducteur d'auto auprès de la Société des Huiles et Pétoles de Nantes. Il s'agissait des premiers "routiers".
Plus trad en 1936, M LE RAY et M LE GAL livraient leurs choux. En parallèle, le métier de forgeron évolue vers celui de mécanicien (lire Histoire des Forgerons). Après la seconde guerre mondiale viendra le temps des premiers chauffeurs employés dans les entreprises de transport routier installées à la Grenouillère et au Poulfanc [lire Histoire des Routiers].
Mais à quand remonte le premier véhicule de tourisme à Séné? On n'a trace d'un accident impliquant la famille BRENNANS en 1921 qui habitait le château de Bot-Spernen. Aux côtés de ces familles fortunées résidentes à Séné, des familles aisées de Séné sont parmi les premières utilisatrices de la voiture automobiles. Jean Richard penche pour "la famille Laudrain de Cressignan; la famille du boulanger Penru de Cariel; les Jacob et Le Franc de Cadouarn, dans l'entre deux guerres."
Pendant les Trentes Glorieuses le développement économique de la Bretagne permettra aux Sinagots d'être plus nombreux à rouler en automobile.
Bien plus tard, à partir des années 1980, les auto-écoles vont contribuer à populariser l'automobile.
En janvier 1987, MARYSE ouvre son auto-école au centre commercial Les Lilas.
L'auto-école sera reprise successivement par Claude CARROY, FRANCE CONDUITE 56, puis Christophe HUBERT vers 2000 crée AB Conduite. Puis en 2005 Michel BURBAN la reprnd. Depuis 2010, Daniel GARNIER y a implanté un bureau de sa société CER.
De 2015 à 2018, l'auto-ecole HAMON est installé au n°2 de la Route de Nantes mais cette auto-école préfèrera se recentrer sur sa base à Muzillac.Au mois de mai 2021, cette même route de Nantes a accueilli au n°15, une nouvelle auto-ecole, DRIVING S'Cool dotn les gérants osnt Pernelle Avrard et William Torest.
La vie moderne va créer de nouveaux besoins auxquels les lignes de bus urbain, les taxi et plus tard les vélos vont répondre.
Les premiers taxis de Séné:
A quand remonte le 1er taxi à Vannes? Cette coupure de presse de juillet 1931 nous donne le nom de deux auto-taxis de Vannes, GABY LOHE et GUILLEMOT, qui participent à une souscription. Le suivante nous indique qu'un habitant de Séné rentre chez lui à Cadouarn avec le taxi de M. CALONNEC qui heurtera un cycliste en passant sur la digue du moulin de Cantizac. Séné compte alors 2.231 hab.
Bien sûr, les taxis de Vannes faisaient des courses sur Séné, avant que notre commune de compte ses propres taxis Il semble que le 1er taxi installé à Séné remonte à avril 1998. Séné compte alors env. 7850 hab. Pour être taxi sur une commune, il faut disposer d'une "autorisation de stationner" délivrée par la commune. L'utilisation du domaine public à des fins commerciales est toujours soumis à une rétribution, jadis au Roy, aujourd'hui à l'administration fiscale. Notre commune à ce jour a attribué 5 autorisations ou licences de taxi. Retraçons leur transmissions.
Yannick ROUSSIN, installé au 23 Route de Nantes, dans la maison qui loge aujourd'hui la Croix-Rouge, se lance dans le métier de taxi an avril 1998 et fait paraître cette annonce dans le bulletin municipal. Le quartier n'est pas aussi populeux qu'aujourd'hui. Le marché pas encore mûr. L'entreprise change d'adresse légale pour le 18 rue de l'Île Crézic. En 2000, le TAXI ROUSSIN abandonne et Séné et s'installe en Arradon puis à Plescop où il gère aujourd'hui les taxis ALTY.
La licence reste vacante pendant quelques années et la commune la ré-attribue vers mars 2002 à Jean Claude BASILEDAUBER, installé à Moustérian, qui reprend le nom de TAXI SINAGOT.
Entre-temps, une deuxième licence est délivrée à Séné à un certain M. JOSETTE [éclairicir] mais lui aussi est contraint à cesser son activité de taxi. La licence est ré-attribuée en avril 1985 à M. Hervé DUBOT qui l'exploitera jusqu'en 2004. Il la cède à M. BASILEDAUBER qui détient alors 2 licences à Séné.
M. BASILEBAUDER cesse le métier de taxi en mai 2009 et vend l'une de ses licences à Francis CHELIN qui repernd le TAXI SINAGOT. Il loue également la deuxième licence de BASILEDAUBER. Francis CHELIN arrête le métier de taxi et la première licence est vendue en décembre 2018 à Mme Karen DAVAUD qui était taxi sur Elven depuis novembre 2013.La nouvelle entreprise se nomme KAREN TAXI.
L'autre licence est revendue à la même époque par son détenteur (BASILEDAUBER) à Mmes Evelyne THOMAS et Delphine DERIEUX, associées au sein des TAXIS DE LA PRESQU'ILE.
Mais la ville de Séné a attribué entre temps d'autres licences de taxi sur la commune.
Une licence échoie à Pierre HAYE qui crée sa compagnie de taxi éponyme. M HAYE dispose d'autres licences notamment sur Vannes et Theix. Vers 2015, il cède sa licence de Séné à Erwann LE MAGUER qui est également taxi sur Colpo.
Le retour de l'auto-stop ?
En mai 2017, la municipalité promeut une nouvelle manière de faire de l'auto-stop sur Séné. Sur plusieurs lieux sur la commune, elle affiche un logo "Séné-Pouce" pour inviter les piétons à faire de l'auto-stop en toute sécurité. Si un automobiliste sinagot, enregistré sur Séné Pouce passe par là au moment opportun, il s'arrêtera pour charger le piéton en attente d'un véhicule. A mi-chemin entre du vrai auto-stop et le système blablacar, cette intiative n'a pas eu le succès espéré.
Le transport des malades:
Mais l'autorisation de stationner ou licence de taxi concerne également un autre type de transport, le transport médicalisé assis opéré par les ambulances en complément de leur activité de transport des malades couchés. Comme certains taxis trasporte une clientèle dea patients pour des courses "médicales".
La première entreprise à s'être installée à Séné, fut la société d'ambulances SANITAS créés par Maurice FICHEPOIL [27/1/1934 Louvigné Le Désert - 8/4/2004 Séné]., en décembre 1966 au 7 rue du Verger comme nous l'indique encore le site societe.com. Elle changa de nom pour prendre celui de leur fondateur, puis celui d'AMBULANCES DY PAYS DE VANNES, comme nous l'indique cet encart publicitaire paru dans le bulletin municipal de Séné en janvier 1987.
M. FICHEPOIL prendra sa retraite et Stéphane MEHEUST repris son entreprise, dont l'activité cessera en juin 1996.
En octobre 1989, René BEGO, ancien ambulancier chez MARGELY et FICHEPOIL crée son entreprise les AMBULANCES DU GOLFE.
La société, dont le siège est à Séné, mais qui stationne son parc de véhicules d'ambulances à Vannes, est gérée depuis 2016 par Corinne BEGO la fille du fondateur. Avec ses 2 licences, elle charge des patients qui se rendent à des rendez-vous médicaux, acitivté complémentaire au transport de malades couchés.
Le dernier voyage:
Fin 1990 début 1991, au Versa, une entreprise de pompes funèbres ouvrit un funérarium tenu par M. Guillemot.Elle était situé au delà des Ets Houdet, qui vendaient des produits pour l'agriculture. Le funérarium cessa son activité vers 19xx et laissera place à de slogements rue Taillevent.
Il fallut attendre décembre 2012 pour qu'une autre entreprise de pompes funèbres s'installe à Séné.
Les pompes funèbres MARGELY ouvre une officine au n°1 Place Floresti. Après près de 10 ans d'absence, courant 2022, l'entreprise de pompes funèbre THETIOT revient place Floresti au n°3.
En février 2024, au Poulfanc, près d'Emmaüs, les Pompes Funéraires Générales ouvrent un agence dotée d'une masion funéraire.
Et le vélo me direz-vous ?
En 1913, Aimé CAPPE, instituteur dans l'enseigne "libre" a été immortalisé sur son vélo dans une photographie qui fut reproduite en carte postale. A la fin du XIX°siècle, à Vannes le magasin MARIO situé au n°20 de la rue du Mené et e magasin Humber, au n°1 de la rue d'Auray, laissent place au début du XX°siècle à deux magasins de cycles qui se font conccurence, l'Agence Vélocipédique SOSSON représentant la marque Peugeot, rue Thiers et l'Agence Vélocipédique BASSEAU, place Saint-Nicolas.
Le dénombrement de 1926 indique la présence du "marchand de cycles", Jules BOURIN, installé au Poulfanc. Parisien d'origine (24/9/1885, Paris XIV), il a épousé à Saint Gildas de Rhuys, Yvonne Kervagan le 9/11/1920. Dans l'entre deux guerres, le vélo était un moyen de transport accessible au plus grand nombre.
En 1934, une mère de famille, de Theix, montée sur son vélo, est tuée au niveau de la route de Nantes, pas très loin du siège de l'octroi, qui correspond aujourd'hui au restaurant de Saint-Léonoard. En 1938, le jeune Julien LE GALLES roule en vélo sur la digue de Cantizac quand il est renversé par un taxi...
Après la première Guerre Mondiale, sous les mandats de Ferdinand ROBERT, Patern CORVEC et ensuite Henri MENARD, la fête locale à Séné comporte sa traditionnelle course cycliste communale pour les hommes et pour les femmes, traduisant que la "petite reine" est déjà bien en présente chez les familles de Séné. Pendant la guerre, beaucoup de resistants et de résistantes utiliseront le vélo dans leur mission.
Le vélo est utilisé au quotidien pour les déplacements depuis les nombreux villages de Séné, pour gagner le bourg et Vannes, pour se rendre à la noce et à la fête. En posseder un est signe d'iasnace et de modernité.
Dans les années 1960, si les automobiles se popularisent, beaucoup d'ouvriers et d'employés utilisent encore leur vélo ou bien des cyclomoteurs moins chers qu'une voiture. Dans son film intitulé le Dernier Sinagot, Bernard Moisan nous montre la sortie de l'usine Michelin du Prat quand de nombreux employés enfourchent leur vélo ou leur cyclomoteurs. A cete époque, au bourg de Séné, en face la mairie, M. BALACON réparait les mobylettes et les vélos.
Avec les "Trente Glorieuses", le vélo comme moyen de transport sera petit à petit remisé au grenier même s'il perdure comme discipline sportive.
Depuis les années 2000 il renait sur Séné, et comme ailleurs, d'abord comme un moyen pour partir en balade dans les sentiers de la commune. De nousveaux magasin de sport, proposent de nouveaux vélos adaptés aux nouveaux besoins des petits et des grands. Au fur et à mesure que le réseau de pistes cyclables de la commune et de l'agglomération se densifie, le vélo renoue avec son utilité professionnelle d'autant qu'équipé d'une batterie électrique, il n'est plus le moyen de transport fatigant des années 1960.
Dans les Anné 1990, US Séné organisait les "Six Heures Cyclistes de Séné".
Pour encourager son utilisation, la ville de Séné soutient l'association Velomotive lors de la première "Fête du Vélo" en juin 2008.
Cette première fête fut un succès, car notre commune, avec son réseau de pistes cyclables (9 km) et de chemins (28 km), se prête très bien à la balade en famille à deux roues. Elle est désormais "instituée" dans le calendrier des manifestaitons sinagotes.
Pour le contribuable, il s'agit d'un effort certain pour favoriser le vélo chez les petits et les grands, comme en témoigne cet encart paru dans le bulletin municipal qui chiffre le coût de réalisation de la dernière piste cyclable de grande ampleur réalisée à Séné.
Malheureusement l'engoument pour les déplacements à vélo fut terni en octobre 2018, lorsqu'une jeune femme de 19 ans fut victime d'un accident mortel, avenue Cousteau, rappelant qu'hier comme aujourd'hui, le cycliste reste vulénrable sur la route.
A date, Séné ne dispose pas de loueurs de vélo pour les touristes alors que la commune dispose d'un maillage important de sentiers pour la pratique du vélo tout terrain. Au Poulfanc depuis 20XX, CYCLE EXPERT s'est installé proposant des velos et des accessoires pour des cyclistes chevronnés.
Toujours au Poulfanc, l'AMISEP répare les vieux vélos dans un projet d'insertion professionnelle. Au printemps 2021, François COLLINEAUX, lance son atelier itinérant de réparation de cycles, "La Roue Tourne".
La vie des Sinagots à la fin du XIX°
La vie des Sinagots à la fin du XIX° siècle
Le dénombrement de 1886 semble incomplet et sa lecture est difficile. Nous disposons cependant de l'Annuaire du Morbihan de la même année et du dénombrement de la population de Séné en 1891. Ce recensement nous donne le nom des Sinagots et Sinagotes, de leur enfants et apparentés qui vivent sous un même toit. Ces listes nominatives, indiquent également le village de résidence et la profession du chef de famille. Un comptage manuel (avec un peu d'imprécition sur la méthode) et les professionnels indiqués dans l'annuaire nous permettent de dresser un panarama de la vie à Séné à la fin du XIX° siècle qui compte alors 2918 hab.
15-20 % de la population aux champs :
On ne s'étonnera pas de compter à Séné 124 familles déclarant l'activité de cultivateurs, qu'ils soient cultivateurs fermiers (61), qui loue la terre qu'il cultive, cultivateur propriétaires de la terre qu'il cultive (28) ou simples cultivateurs (24) sans que l'on sache le statut du foncier qu'ils cultivent. Quand l'homme est décédé, la femme devient le chef de famille et on recense 2 cultivateurs fermières et 9 cultivatrices. Cet ensemble d'exploitants agricoles emploie 10 bergers et 14 bergères, souvent des enfants d'autres familles de Séné ou de l'assistance, au travail dès l'adolescence. Autour de ces activités agricoles gravitent un botteleur (bottes de paille), 2 taupiers et un jardinier employé chez une grande famille et 1 sellier pour les chevaux de traits présents sur Séné pour les travaux des champs et quelques uns de courses [lire histoire de l'hippodrome]. L'annuaire site également un vendeur d'engrais et de légumes, Paul Robin, au Poulfanc. Les plus aisés des cultivateurs emploient également des domestiques. On peut supposer, qu'en fonction des travaux des champs, les nombreux journaliers et journalières (environ 70 familles), louent leur services aux cultivateurs comme la forge Tréhondart qui loue sa machine à battre.
Séné, bourg et villages tournées ver la mer :
L'autre activité primaire à Séné est l'extraction de sel. On dénombre 39 chefs de famille paludiers et 8 veuves paludières ainsi que plusieurs marchands de sel. L'activité salicole donne sa raison d'être à la présence de 32 "familles" de douaniers parmi lesquels, 1 receveur, 1 lieutenant, 1 brigadier, 1 sous-brigadier, 1 commis et 12 préposés et 15 autres douaniers (sans plus de précision), logés principalement à la caserne des Quatres-Vents et aussi au poste de Langles. L'annuaire ajoute la présence d'un patachier, agent des douanes sur une embarcation chargé de surveiller la fraude.
Deux gardes maritimes figurent au recensement, sans que l'on sache s'il s'agit de gardiens de concessions ostréicoles. Ils gravitent autour de près de 200 familles de pêcheurs (177) et pêcheuses (veuve de pêcheurs, 19), sans que l'on sache si certains sont spécialisés dans l'ostréiculture. L'annuaire cite M. Juteau, mareyeur.
La fin du XIX°siècle à Séné correspond à l'âge d'or de la marine. Le port de Montsarrac est encore actif et la mer attire un grand nombre de Sinagots. On compte 77 chefs de famille déclarant être marins, et 17 maîtres de cabotage. L'annuaire préfère parler d'armateurs et en cite 20. Le dénombrement comme l'annuaire cite 1 batelier et 1 batelière, les premiers passeur et passeuse entre Barrarach et Conleau [lire l'Histoire des passeurs]. Au total, près de 100 familles sont dans la marine marchande.
La mer au sens large, la pêche et la voilerie (1 tisserand), la marine de commerce (marin, maitre de cabotage), et les marais salants (paludiers et douaniers), font vivre plus de la moitié des familles sinagotes.
On ne s'étonnera pas de trouver un charpentier de marine ou constructeur de canot selon l'annuaire, M. Martin [lire son portrait] qui construit les sinagos des pêcheurs.
Des artisans et commerçants organisés autour de ces activités agricole et maritime :
L'artisanat est bien présent à Séné avec 2 menuisiers, 2 charpentiers, 4 charrons qui travaillent à la forge de Tréhondart au Poulfanc ou chez le maréchal ferrant Seveno au bourg. Ils cerclent les charrettes de fer aux côtés de 7 forgerons qui préparent le métal tant pour les charrettes, que les outils agricoles ou les ancres marines.
Que cela soit pour le sel, les denrées agricoles (Lire histoire de la culture du choux) 4 charretiers et 1 commissionnaire (synonyme de voituriers au nombre de 2 sur l'annuaire) s'adonnent au transport de marchandises et de personnes. 2 cantonniers résident à Séné pour entretien chemins vicinaux et routes principales.
La construction donne un emploi à 27 chefs de famille, dont 7 couvreurs, 16 maçons, parmi lesquesl J. Dano. 1 tailleur de pierre, et un entrepreneur (ferrailleur). L'annuaire de 1886 cite Olivier LE ROY comme briquetier. Activités de construction à laquelle charpentiers et menuisiers contribuent certainement.
Pour nourrir cette population, Séné compte un meunier, M. Gachet qui deviendra maire, 8 boulangers [lire histoire des boulangers], 2 bouchers [lire histoire des bouchers], 1 épicier et 1 épicière, 1 revendeuse (?).
On dénombre également 1 marchand, 2 cordonniers. L'annuaire ajoute 2 merceries. Viennent ensuite 4 repasseuses et une blanchisseuse sans doute au service des grandes familles de Séné (propriétaires, maître de cabotage, rentiers, fonctionnaire des douanes) qui font appel à leur service alors que le reste de la populatin utilise puits et fontaines pour laver son linge.
D'autres métiers sont simplement féminins, comme les ménagères (24). "Ménagère" semble en 1891 ne plus définir l'épouse au foyer. Que revait-il exactement?
On compte 34 lingères. L'appellation couturière n'est plus utilisée. L'annuaire ajoute 3 vendeurs de tissus qui vont supplanter le dernier tisserand. Ces "lingères" participent-elles à la confection des voiles des bateaux?
Les différents villages et le bourg de Séné comptent au total 32 débits de boissons, (37 cabaretiers selon l'annuaire) majoritairement tenus par des débitantes (19), l'activité étant adaptée à des veuves avec des enfants à charges. L'annuaire cite la présence des aubergistes Tastard à la Ville en Bois au Poulfanc [lire histoire des restaurants à Séné ].
En cette fin de XIX siècle, Séné loge 3 institutrices (religieuses), 2 pensionnaires dans le 1er internat bien que l'enseignement public emploie également des instituteurs chez les garçons mais qui ne demeurent pas à Séné. [lire Histoire des Ecoles]
Mme Le Douarin est la sage-femme auprès des femmes de Séné épaulée également par les religieuses qui sont également infirmières, notamment Paterne KERGAL qui en 1894 luttera contre le choléra [lire page dédiée]. Les emploies "catholiques" regroupent 2 religieuses, 2 sacristains et 2 prêtres. Georges Le Buon est recteur épaulé par deux vicaires (Séveno et Olério).
Toutes ces activités, quand elles sont le fait de foyers aisés, font appel à de nombreux domestiques, souvent des adolescents placés, quelques manoeuvres et près de 70 familles déclarent le métier de "journalier ou journalière". Au total, entre enfants domestiques et journaliers, près de 120 foyers fiscaux, dirait-on aujourd'hui ont un emploi qui parait de nos jours assez précaire.
Une trentaine de personnes déclarent une absence d'activité économique que cela soit le fait de 7 propriétaires, dont un emploie 1 garde particulier, de 20 retraités, de 3 rentiers, du maire François Surzur, de l'ancien boulanger Le Douarin, d'un certain Digabel et de 4 rentières, Mme Bourbasquet, Mme Guennec, Mme De Limur et Mme Noblet. 13 autres personnes ne déclarent pas de profession.
Ainsi vivaient les Sinagots en cette fin du XIX°siècle.
Pascaline nous a quitté, par l'Abbé LE ROCH
Le hasard d'une recherche; on tombe sur un article...de l'Abbé LE ROCH...une nécrologie d'une femme de Séné...elle était pompiste! Le charme de la plume de l'abbé émeut l'historien local... On a envie de parler de Pascaline LE DOUARIN, née LE RAY et des pompistes de Séné.
PASCALINE NOUS A QUITTE. (Article paru dans le numéro de janvier 1978 du Bulletin paroissial "LE SINAGOT")
"PASCALINE EST MORTE!" Cette incroyable nouvelle a fait le tour du pays en quelques heures. Mme Pascaline LE DOUARIN [mariée le 711/1922 à François Marie LE DOUARIN (1883-1935)], 79 ans [née Pascaline Marie LE RAY à Séné le 2/4/1898], incarnait, à elle seule, toutes les vertus des Sinagots : franc-parler, mais aussi joie de vivre et amour passionnée de son cher pays de Séné, amour qu'elle avait su inculquer à son gendre, M. Alphonse LE DERF [1922-1967], ancien maire de Séné. [Lire histoires des maires de Séné]. Sa vie, pourtant, fut traversée par de grandes épreuves: la mort de son époux relativement jeune (52 ans en 1935) la laissa seule à la tête d'une exploitation agricole. La mort brutale de son gendre (Alphonse LE DERF âgé de 45 ans) qu'elle aimait comme son fils, la déchira, mais ne l'abattit pas, car sa fille unique (Madeleine LE DOUARIN) et ses trois petits-enfants étaient là et il fallait les aider à vivre.
Composition de la famille Le Derf au dénombrement de 1962
DOYENNE du CLUB VERMEIL de Séné qui vient de se fonder, elle était la plus jeune par le caractère : elle semblait en être l'âme!..lors des réunions des anciens, au cours de leur repas annuel à la salle des Fêtes, elle était du groupe des infatigables chanteurs de Séné (...pour vous rendre compte,...feuilletez les Bulletins Paroissiaux des dernières années relatants ces repas)...Elle était présente également à toutes les kermesses de Séné et Courses de Cano : elle y venait pour rencontrer par-dessus tout ses amis, les Sinagots.
Jean Richard se souvient :"J’ai très bien connu Pascaline, la belle-mère d’Alphonse Le Derf, maire de Séné. Elle tenait une station d’essence à la sortie du bourg, direction port de Vannes. C'était une fidèle supportrice de l'équipe de foot. Elle faisait tous les déplacements de l’ USS. C’était la seule station de Séné hormis le Poulfanc, route de Nantes."
Son petit-fils Christian LE DERF se souvient : ma grand-mère a tenu l'épicerie du bourg à juste avant-guerre,[ancienne épicerie Janvier, photo ci-dessus de 1940] à côté du bar-tabac. Elle y fit installer la première pompe à essence au bourg. Lorsqu'elle a arrêté d'être épicière, la pompe fut installée devant chez elle, rue de Bel-Air.[photo ci-dessous].
Pascaline LE DOUARIN vivait chez sa fille et son gendre qui lui avait aménagé le sol de leur maison, rue de Bel-Air
Les clients de la pompe à essence aimaient à deviser avec elle. Sa curiosité, son extraordinaire mémoire lui permettait de savoir et de retenir les nouvelles. Elle apportait cette chaleur humaine qui manque tant à de nombreux commerçants d'aujourd'hui. Les petits enfants, eux aussi, l'aimaient : Quelquefois, ne pouvant prononcer son nom ils l'appelaient "Caline !", avec une tendre affection.
Devant cette sympathie et cette amitié qu'elle savait communiquer à tous, comment s'étonner dès lors que l'église de Séné, en ce jour du 24 décembre [elle décéda le 23/12/1977], à ses obsèques, ait elle aussi, "fait le plein"?...Toutes nos condoléances à la famille de PASCALINE ! ...
Joseph LE ROCH, recteur de Séné.
Lire l'histoire des garagistes de Séné.
DUCLOS, PENRU et les routiers de Séné
Dans son court métrage intitulé "Le dernier Sinago", Bertrand MOISAN filme la sortie de l'usine Michelin en 1964 et quelques séquences sur la route de Nantes.
La route de Nantes était alors empruntée par un grand nombre de véhicules et de chauffeurs routiers. Ce n'est pas un hasard si plusieurs sociétés de transport s'installèrent de part et d'autres de ce qui était alors la route nationale 165. Sur Vannes,, il y avait les transporteurs LE GAL et CHAMBOURG mais c'est sur la "route de Nantes" que les plus importants établirent leur bases...
1-Les transporteurs s'installent Route de Nantes...ils se nommaient, Lorcy, Drouin, Dejan, Nives et Rouxel.
En quittant Vannes par la Route de Nantes avant qu'elle ne s'appelle Bouvevard Herriot, il y avait là le siège des Transports ROUXEL. Jean Marie ROUXEL natif de Theix (11/11/1898), est agriculteur à Theix quand éclate le Première Guerre Mondiale. Mobilisé, il contracte une bronchite chronique sur le front et est évacué à l'hôpital de Brest. On lui diagnostiquera la tuberculose et il sera définitivement renvoyé au foyer le 5/2/1918. Après l'Armistice, le jeune agriculteur de Theix se marie avec Mathilde Marie Louise GOUPIL native du Gorvello (21/10/1900), agricultrice également.
La famille va abandonner l'activité agricole pour s'installer à Vannes où Route de Nantes, ils tiennent un café qui sera pendant quelques années le siège de la Boule Vannetaise.
Dans les années 1930, Jean Marie ROUXEL passe ses permis de conduire, comme nous le renseigne sa fiche de matricule. Cela va changer sa vie.
La Seconde Guerre Mondiale éclate et Jean Marie ROUXEL doit subvenir à sa famille. Il achète un camion et commence à livrer des pommes de terre comme l'indique cette coupure de presse.
A la Libération, l'activité de transport va se développer. Sur cette photo, il aide les marins-pêcheurs de Séné à Pénerf lors de pêche à la drague aux huitres en 1949.
Il va acquerrir un terrain Route de Nantes derrière son bar pour y contruire une maison (toujours visible au n° ) et y garer sa flotte de camions.
En 1968, l'entreprise adopte le statut de Société Anonyme.
En 2005 l'entreprise des Transport ROUXEL s'est hissé au 3° rang des transporteurs de Bretagne.
En 2010, l’entreprise se restructure pour mieux s’adapter et répondre aux besoins du marché. Les entités ainsi constituées sont regroupées par pôles d’activités et forment : ROUXEL Béton : Activité de location de malaxeurs à béton dont le siège est localisé à VANNES (56); ROUXEL Citerne :Transport par citernes de produits pulvérulents, liquides, hydrocarbures et chimiques. Le siège est basé à POLIGNE (35); ROUXEL Logistique : Transport et entreposage en lots et demi-lots conditionnés, par tautliners, plateaux, fourgons et frigorifiques. Le siège est situé à VANNES (56); ROUXEL TP : Activité Vrac, benne TP, céréalières et amplirolls dont le siège est fixé à CAUDAN (56).
La société Rouxel exploite desormais 23 000 m² d'entrepôts pour le stockage de produits secs sur Lorient, Vannes, Josselin et Saint-Brieuc et 8000 m² de stockage frigorifique sur Vannes.
L'entreprise quitte la Route de Nantes en pour s'installer en Zone Industrielle du Prat. Le terrain libéré accueille un nouveau quartier à Vannes.
En 2019, elle se porte acquerreur du Château de Beauregard à Saint-Avé où elle installera le siège social du groupe qui emploie en 2020, xxx personnes et fait rouler en France et en Europe une flotte de 900 camions.
Yannick ROUXEL, 3° génération de "routiers" continue de développer l'entreprise familiale vannetaise, dernier trnasporteur qui était installé route de Nantes entre Vannes et Séné.
Au n°1 il y avait les Etablissements LORCY, juste en face du garage Renault.
Tugdual LORCY [8/7/1899- 1/11/1989], est natif de Grand-Champ, au sein d'une famille de cultivateurs. Il fait partie des dernières classes appellées au combat pendant la 1ère Guerre Mondiale. D'abord écarté pour "faiblesse" il est ensuite classé dans la 1ère partie de la liste le 28 septembre 1918. Il arrive avec son bataillon au front le 11 novembre 1918!
Avant de servir sous les drapeaux, il déclare déjà la profession de camionneur. Il est mobilisé pour les opérations extérieures au Maroc en 1920-21. Démobilisé, il fonde son entreprise dès 1922. "Un cheval et une charete, puis deux chevaux et un jour j'ai vu à Saint-Nazaire des camions américains de la Grande Guerre; je suis revenu avec un camion et c'est comme ça qu'on commencé les transports entre Nantes et Vannes".
Le 1er camion est pris en photo qui lui permet de ravitailler les villages équipés des toutes premières pompes à carburant. Il se marie le 2/8/1928 avec Anne Marie BERTHO qui durant ces années l'accompagnera dans l'entreprise. En 1933, il a son 1er garage près du cimetière de Grand-Champ. Fin 1933, début 1934, il s'installe route de Nantes à Séné-Vannes, où l'entreprise ne fera que se développer et où la famille vit à côté du garage.
Tugdual LORCY posant devant un camion citerne rue Thiers à Vannes
Avant guerre, LORCY est déjà spécialisé dans le transport citerne. Le passage à niveau de Saint Léonard est un carrefour dangereux comme le relate plusieurs accidents dont celui-ci impliquant M. Lorcy qui percute l'automotrice.
Pendant l'Occupation, les Allemands réquisitionnent ses camions et ne lui en laissent qu'un pour assurer les services auprès des pompiers et des ambulances de Vannes.
Après le débarquement en Normandie, il cache son dernier camion aux Allemands ce qui lui vaut une condamanation à mort et l'oblige de fuir avc sa famille dans la campagne bretonne . A la Libération, en août 1944, la famille peut revenir dans la maison de Séné. Tugdual LORCY recommence son activité de transporteur et développe son parc de camions.
Au dénombrement de 1962, la famille est pointée par l'agent du recensement et vit à la Grenouillère, quartier au nord de Séné. Sur la photo ci-dessus, la maison côté cour de la famille et Tugdual devant uen Renault 16. Le transporteur est spécialisé dans le camion-citerne pour les carburants, les produits chimiques, dans le jargon, le vrac liquide. Il fit également un peu de liquide alimentaire.
Pour sa retraite, il construit une maison plus spacieuse au n°111 du Boulevard Herriot à Vannes, non loin du garage. En 1965, son fils Pierre LORCY [17/10/1934-30/8/2006], portrait ci-dessus, succède à son père à la tête de l'entreprise qui compte alors 10 camions et emploie 12 personnes. En 1972 la SA Transport Lorcy est créée et compte des dépôts à Lorient, Séné et Vern sur Seiche puis Donges.
Photo prise du parking des Etablissements Lorcy. On voit une publicité pour le supermarché Continent, ancêtre de Carrefour, situé à l'époque route d'Auray. On voit les deux cheminées de la villa Catherine toujours présente Avenue Herriot, en limite de Séné. A droite, on distingue la concession Renault.
Sur cette photographie le camion-citerne Lorcy garé sur la parking avec en second plan le garage Renault-ELF, qui deviendra la concession Bodemer.
A partir de 1982, Pierre LORCY s'est mis en retrait de l'entreprise dont il reste le seul actionnaire.
En 1989, son père Tugdual décède. Il envisage de céder l'entreprise à 5 de ses cadres dirigeants. Cependant ce projet le voit pas le jour et l'entreprise est rachetée par le transporteur GIRAUD en 1990. La SA Transport Lorcy compte alors 190 camions et emploie 200 personnes.
En 2002, le groupe GIRAUD, endetté par l'achat successif d'une quarantaine d'entreprises, cède sa division "liquide" au Groupe EB-Trans.
Courant 2004, l'entreprise déménage sur la zone d'activité de Pentaparc à Vannes libérant un terrain de 2.5 ha qui débouche au sud, sur la rue du Verger, et qui laissa place à des logements, les résidences Vents d'Ouest et Vents du Sud, encore connues sous le nom de quartier "Lorcy".
Pierre LORCY [17/10/1934 -30/08/2006], le fils du fondateur décède en 2006, à l'âge de 71 ans.
En 2018, EB-Trans ferme sa base sur Vannes au profit de son site à Donges.
En face, au n°4 le transporteur DROUIN.
L'entreprise de transport DROUIN Frères fondée en 1912 à Nantes par Charles Drouin, se constitue en DROUIN Frères en 1928.
Pendant les années 30, les Transport DROUIN assurent du transport de marchandises, notamment sur l'axe Nantes-Vannes, et des liaisons de cars forts utiles au Morbihannais.
Une ligne Vannes-Nantes relie les deux préfectures et sans nul doute, les autocars empruntent entre Theix et Vannes, la Route de Nantes. Vers 1938-40, la toute nouvelle SNCF demande l'arrêt des lignes d'autocars. Malgré tout, la ligne Vannes-Nantes subsiste encore en 1940.
Après guerre, les Transport DROUIN ouvrent des succursales en Bretagne et Pays de Loire, pour des autocars de tourisme, du transport de marchandises et du déménagement.
L'autocar à gauche est à destination de Vannes...par la Route de Nantes.
Dans les années 1960, DROUIN Frères ouvre une succursale route de Nantes à Séné. Cependant, l'entreprise subit également les évolutions qui affectent le transport. Une nouvelle industrie "la logistique" se met en place sur une échelle nationale et européenne.
La famille Drouin restera active dans trop de métiers différents, fret routier et colis, jusqu'à mise sous séquestre en 1996 après six ans de pertes. Sur Séné, elle emploie alors 23 salariés et fait rouler 15 véhicules. Les opérations de frêt seront acquises par ZIEGLER, groupe de transport et de l'entreposage belge, qui se porte aussi acquéreur de 12 dépôts, reprend 147 employés et le nom de Transports Drouin. Ziegler est installé à Salarun commune de Theix depuis 2002.
Le terrain sur Séné laissera lui aussi la place à des logements, les lotissement La Croix du Sud.
Au n°8, le transporteur DEJAN avait acquis un terrain pour y garer sa flotte de camions, et avait fait construire sa maison familiale en face du garage Pénel-Le-Roch.
La fiche de matricule de Charles Joseph Marie DEJAN [17//6/1884-30/11/1957] nous indique que ce natif de Ploërmel, était transporteur à Asnières près de Paris avant la guerre. Il se marie à Quettreveille avec une Normande, Marie Gabrille LEVILLAIN, rencontrée à Paris, le 16/6/1908. En 1910, les péoux ont leur 1er enfant, Albert Charles. Survient la guerre. En plus de ses années de service militaire, Charles DEJAN passera 5 ans dans les Armées. Il sera plusieurs fois blessé et plusieurs fois cités.
Après guerre, il revient en Bretagne avec son épouse. Continue-t-il l'activté de transporteur?
On retrouve trace des Dejan, en 1937. Cette coupure de l'Ouest-Eclair, nous indique que Albert Charles DEJAN [8/6/1910 Ploërmel - ??] est négociant en cidre sur Séné. Il pourrait avoir repris le commerce de l'ancien maire de Séné, Joseph Marie LE MOUILLIC [1866-1933], également négociant en cidres.
En 1938, Albert DEJAN rachète à Jean Le Luherne son "Entreprise de Transport de Voyageurs, Commissions et marchandises", qu'il va développer.
A la Libération, Il fait le négoces de pommes à cidre, de cidre et il dispose même d'une cidrerie route de Nantes, où il fait construire la maison de famille. La famille est pointée au dénombrement de 1962.
De pommes en cidres, Albert DEJAN élargit son activité de transporteur. A son décès, en 1976, ces trois enfants, Guy, Claude et Albert poursuivent dans le transport. En 2002, DEJAN Transport compte 17 chauffeurs salariés et autant de camions.
Après le départ en retraite des enfants, au début des années 2000, l'affaire est reprise par la société ROUXEL située non loin sur l'avenue Herriot à Vannes. Le terrain laissera place aux logements Croix du Sud.
Avant la jonction avec la rue du Verger, à la pointe, on trouvait le transporteur NIVES.
Dans un article paru dans le bulletin municipal Vannes MAG, Jean NIVES évoque l'histoire de son entreprise. Natif de Coray dans le Finistère en 1926, son père cultivateur livrait alors avec la charrette des fruits et des légumes à l'unique régiment de Quimper. Comme à Vannes, il y avait trois casernes de militaires, la famille Nives vint s'y installer en 1936, puis à Séné en 1942. A l'âge de 15 ans, pendant la guerre, Jean NIVES commence à aider son père et livre ses premières charrettes et tombereaux de fruits & légumes. Il transportait également le linge sale des cliniques aux lavandières installées à l'étang aux Ducs, qu'il ramenait ensuite une fois propre. L'époque est difficile et le jeune Nives transporte du sable et des matériaux vers les chantiers ou du fumier de cheval venant des casernes vers la gare où il partaient vers les champignognières de Saumur.
A son retour du service militaire, en 1947-48, il a le permis en poche, il se lance dans le négoce de pommes de terre avec un premier camion d'occasion. En 1952, il achète son premier camion neuf, un Berliet GLR8, et sa licence de transporteur.
En 1962, la famille NIVES vit à Séné comme nous l'indique le dénombrement,dans cete maison qui donnait reoute de nantes. Habitant à Séné, il fera deux mandats de conseiller municipal en charge des questions de voiries sous le mandat de Alphonse LE DERF [1953-1967]. A côté du siège du transporteur, il y avait une station service AZUR qui sera rachetée par NIVES pour y agrandir ses bureaux. Il y en avait peut-être une autre, dite "le petit Total" à l'emplacement actuel de la boulangerie Le Bris, [lire histoire des garagistes de Séné].
En 1968, il fonde Jean NIVES SA toujours route de Nantes à Séné et il ouvre un local sur Chartres. Les Etablissements NIVES ont compté jusqu'à 130 personnes et 226 véhicules roulant. A son départ en retraite, il vendit l'entreprise à TURBO Trans, qui malheureusement fit faillite quelques années plus tard...
Les terrains de NIVES laisseront place au supermarché LIDL et la longère où était les bureaux tout comme l'&ancienne maison familaile seront déconstruite en 2019 , dans le cadre de l'aménagement urbain du Poulfanc.
2-Un concessionnaire se rapproche des routiers...
Ce n'est pas non plus un hasard, si à partir de 1960, le garage DUCLOS, spécialisé dans les poids-lourds, situé à l'époque au 34 Rue du Général Giraud à Vannes, décida de transférer son atelier sur la RN 165. L'ancien bâtiment est aujourd'hui occupé par les restos du Coeur.
Fondée en 1918 par Maurice DUCLOS à Josselin, la garage DUCLOS, d'abord installé à Mauron, déménagera à Vannes dans les années 1950, Rue du Général GIRAUD avant de faire construire un nouveau garage à Séné.
Lors du recensement de 1962, la famille DUCLOS vit à Séné au Poulfanc dans une maison qui aujourd'hui a été remplacé par la résidence Harbor & Sens.
Le garage déménagera zone artisanale du Chapeau Rouge à Vannes en 2001, dans une partie des anciens locaux du carrossier poids lourd Lamberet. Le local au n°28 de la Route de Nantes sera loué à des artisans.
A partir de 2015, le batiment sera vendu et il a laissé place aujourd'hui à des logements.
En 2018, l'entreprise familiale fêtait ses 100 ans :
Aujourd'hui, le garage Duclos, c'est sept sites en Bretagne, une centaine de salariés, 300 camions vendus par an pour un chiffre d'affaires de 40 millions d'euros. Du lourd !
3-Un hotel-restaurant s'établit route de Nantes..
Un axe emprunté par des poids-lourds, de nombreuses stations services, des transporteurs installés de part et d'autre de la RN165. Il ne manquait à ce "cluster" de logisitique qu'un hotel-restaurant pour nourrir et loger les nombreux chauffeurs routiers de passage.
La présence d'un bistro, d'un café sur cet axe remonte loin...Le SUROIT ne date-t-il pas d'avant la Révolution? De l'autre côté de la route, près de la forge, il y avait, avant la 1ère Guerre Mondiale, le café tenu par Marie Anne LE GUENNE [5/9/1873-17/1/1951], l'épouse du forgeron Jean Mathurin TREHONDAT (lire histoire des forgerons). A son décès en 1906, elle épouse en secondes noces, Louis Marie LE GUENNE [9/9/1865- ??]. Les époux Le Guenne sont cabaretiers au dénombrement de 1921, 1926, 1931 et Mme LE GUENNE devenue veuve l'est encore en 1936.
Non loin du Poulfanc, Mme Marie Louise GUYOT [12/3/1888-5/5/1957] et son mari Pierre Marie PENRU [13/9/1886-18/7/1924], épousé le 24/8/1910, sont agriculteurs près de Saint-Laurent. Les époux Penru perdent leur cadet Roger PENRU [14/6/1911-4/4/1919] au sortir de la guerre. Pierre Marie PENRU décède en 1924, laissant une veuve avec trois enfants en bas âge, Lucien (1913), Jeanne (1922) et Suzanne (1923). Mme GUYOT, veuve PENRU va travailler au café LE GUENNE. Après le décès de son mari, Mme Veuve PENRU a repris l'affaire à son compte.
Non loin de là, la scierie LE GAL emploie des ouvriers menuisiers. Vers 1950, Mme GUYOT commence à cuisiner leur repas du midi...de bistro on passe à restaurant.
Plus tard, son fils Lucien PENRU [14/1/1913-20/7/1986], portrait ci-dessus, et son épouse Marie Louise LE ROUX [1916 St-Nolff-4/6/1999 Séné] rejoignent leur mère et développent l'affaire sise à l'angle de la route de Nantes et de la rue du Poulfanc.
Vers 1951, on rachète la vieille forge Tréhondat qui a fermé (peut-êrte la masion basse à gauche deu café. En plusieurs étapes, les époux PENRU agrandissent leur restaurant qui devient également hotel, d'abord avec 6 chambres pour accueillir les ouvriers qui contruisent au Prat l'usine Michelin..
En 1962, l'hotel-restaurant routier PENRU compte deux employées d'hotel et une serveuse. La première batisse reçoit un étage de chambres supplémentaires, sur un côté puis ensuite sur toute la longueur et enfin à l'arrière du bâtiment originel, comme en témoigne ses vieilles photos.
En 1964, Bertrand MOISAN filme quelques scènes sur la route de Nantes et notamment des clients qui rentrent chez "Penru". En 1975, l'entreprise familiale adopte le statut de Société Anonyme. Les époux PENRU construisent leur maison en retrait de l'hotel.
Au plus fort de son activité, on servait de 150 à 200 couverts par jour, parfois 300 couverts, se souvient Mme Monique ARZE. Une annexe est construite pour doter l'hotel de 12 chambres supplémentaires pour un total d'une quarantaine de chambres.
Malgré la déviation de la RN165, l'activité de l'hotel-restaurant ne faiblit pas. A sa fermeture en 2003, l'établissement employait toujours 2 cuisiniers, serveuses et femmes de ménage pour un total d'une dizaine d'employés.
L'établissement devint rapidement un débit de tabac (lire histoire des buralistes), activité complémentaire d'hotelier, cafetier et de restaurateur. Le batiment a été plusieurs fois remodelé. Après l'arrêt du métier d'hotelier-restaurateur, la batiment accueillit des appartements aux étages et des cellules commerciales en rez-de-chaussée. La tabac-presse ARZE, est toujours tenu par l'arrière petit-fils de Mme GUYOT, la cabaretière. Quelques restaurants, AU RAPIDO, puis LA TARTINERIE, proposèrent sans succès, de la petite restauration...
Le 18 juillet 2003, Yves Marie ROBIN, journaliste à Ouest-France rédigeait cet article à l'annonce de la prochaine fermeture de l'Hotel-Restaurant PENRU.
Une grande et belle page d'histoire commerciale de Vannes et de Séné va se tourner. L'hôtel-restaurant Penru, situé au bord de la route de Nantes, fermera définitivement ses portes dimanche 31 oût, après plus de 70 ans d'activités. Monique et Guy ARZE et Gilbert PENRU, les propriétaires n'ont pas trouvé de repreuneur.
C'est assurémen t, l'âme du quartier du Poulfanc. Sa fermetrure prochaine laissera certainement un énorme vide, tant chez les habituels qui fréquentent les lieux depuis des annéees, que chez les riverains et les très nombreux automobilistes qui passent régulièrement devant. A la fin de l'été, au soir de la dernière journée du mois d'août, les lumières de l'hôtel-restaurant Pendu s'éteindront à jamais. Une belle et longue page d'histoire se trounera alors. C'est en 1930 que Louise Penru reprenait un petit estaminet de campagne, crée au début du XX°siècle. L'endroit était stratégique. Il se situait, à l'époque, au bord de la route nationale 165 reliant Lorient à Nantes, via la commune de la Roche-Bernard. A l'origine, ce débit de boissons était surtout fréquenté par les agriculteurs sinagots qui s'en allaient régulièremùent à la gare de marchandises de Vannes déposer leurs cargaisons de choux fleurs.
Les routiers sont sympas
"Notre maman Marie-Josèphe a pris la suite de notre grand-mère en octobre 1940, racontent Monique et Gilbert, la gille et le fils, et Guy ARZE, le gendre. Notre père, lui, travaillait à l'extérieur, chez un épicier en gros de Vannes. Très vite, elle à senti que l'activité allait se développer. Voilà pourquoi en 1950, elle lança la construction d'un petit restaurant. Elle y servait des repas oiuvriers, essentiellement pour les employées de la parqueterie, LE GAL au Poulfanc."
Les routiers, français et étrangers, qui voulaient rejoindre la Loire-Atlantqiue ou le Finistère, ont eux aussi apprécié l'adresse. Tous se sont, alors, donné le mot et le commerce s'est développé. " 1959 est l'autre date importante pour l'établissement. A ce moment-là, la zone industrielle du Prat commençait à sortir de terre. Il y avait du monde sur les chantiers. Il nous a fallu ainsi aménager six chambres pour héberger ceux qui édifiaent l'usine Michelin".
Appartement et locaux commerciaux.
L'énnée 1963 sera, elle, marquée par l'ouverture de 18 autres chambres. Deux ans plus tard, la famille Penru donnait la vie à un hôtel annexe de 17 nouvelles chambres et à une plus grande salle de restauration. "On nous disait que nous allions être en difficulté avec la mise en service de la voie express. Il n'en a rien été. En 1972, nous rasions tout pour rebâtir immédiatement. Au maximuù, nous avons servi jusqu'à 400 repas par jour. Notre maman a travaillé jusqu'en 1970. Papa l'avait rejointe aux fourneaux." Tous les deux ont ensuite passé le relais à Monique, la fille de la maison, et à son mari Guy. La fatique et quelques petits pépins de santé les obligent aujourd'hui, à arrêter leur activité. "Ma soeur Monique travaille depuis 43 ans, rapelle Gilbert Penru, son frère. Mon beau-frère Guy est là depuis 33 ans. Tous deux ont mérité de s'arrêter. C'est sûr que c'est difficile pour nous de fermer. C'est dur aussi pour le shuit salariés. Certaints travaielelnt avec nous depuis 25 ans, voire d'avantage. Mais nous ne pouvions pas faire autrement. Nous n'avons pas trouvé de repreneur". D'ici quelques mois, l'immeuble sera entièrement réaménagé. Des appartements privatifs verront le jour à l'étage, tandis que des locaux commerciaux (une banque) s'installeront au rez-de-chaussée. Le tabac voisin, lui, fonctionnera toujours. Se sont Didier et Patrick, les deux fils de Monique et Guy ARZE, qui en sont responsablmes aujourd'hui. La famille Penru sera ainsi toujours bien présente le long de la route de Nantes, lieu mythique d'une formisable réussite commerciale.
Pompistes & garagistes sinagots
HISTOIRE DES POMPISTES & GARAGISTES de SENE
1-AU BOURG, dans les années 1970, Pascaline était la seule "distributrice d'essence", comme l'indique l'officier du recensement.[lire l'article Pascaline nous a quitté] Après son décès vers 1978, M. Gilbert AMISSE, qui était garagiste "multimarques" au moulin de Cadouarn depuis une dizaine d'années, rachète la pompe de Pascaline au bourg qu'il gère avec sa femme. Au début des années 1980, il décide s'établir dans de nouveaux locaux près du cimetière. Il devient agent Renault et il y transfère la "pompe à essence". Il vend alors des carburants SHELL. 3-4 ans plus tard, son affaire est reprise en gérance par le concessionnaire Renault, la SVDA (Sté de Vente de Vehicule Automobiles). Après son décès en 1993, son épouse gardera un temps la vente de carburant, comme Pascaline !
Paul MOUNIER se propose de reprendre le garage. Il reste 2-3 ans près du cimetière avant que cette parcelle ne laisse place à un nouvel lotissement. Il fait va alors établir son garage Renault à Kergrippe où il distribue des carburant ELF. Après que TOTAL ait fusionné avec le groupe ELF, il prend l'enseigne TOTAL. En 2006, à son départ en retraite, M. CHASSAGNE reprend le garage. Depuis 2009, le garage Renault est géré par Philippe GUEHO. Entre temps, Renault n'entretient plus de lien avec les groupes pétroliers. TOTAL reconfigure son réseau de stations services ce qui conduit M. GUEHO à se rapprocher de l'autre enseigne du groupe TOTAL, la marque ELAN.
A l'automne 2021, le garage n'est plus un agent Renault mais il rejoint le réseau Eurorépar.
On peut citer également la garage Armor Auto, du réseau A.D. installé depuis 1999, au 181 rue Jean Jaurès à Vannes et bien connu des sinagots.
Jean Marc AMISSE se souvient : au bourg, à l'angle de la Place Coffornic, il existait un mécanicien M. BALACON qui vendait du mélange 2 temps à sa pompe et réparait les "Mobylettes" et cyclomoteurs. L'artisan mécanicien et sa famille sont pointés au recensement de 1962.
Avec l'engouement pour le vélo, un spécialiste de la bicyclette et des vléo s'est installé au Poulfanc.
2-SUR LA ROUTE DE NANTES, "côté impair" il y avait un flux important de véhicules. On a compté depuis la limite de Vannes et jusqu'au carrefour du Poulfanc, pas moins de 7 emplacements pour des stations-services. Il y avait une station près de l'étang au Duc, la garage Poulichet à la marque SHELL; ensuite au n°56 avenue Herriot, il y avait une station FINA à Vannes. Plus loin, on trouvait en entrant à Séné, le garage ANTAR au n°15, puis la station ESSO au n°29, on arrivait au n°35 avec sa station SHELL et n°47 existait une dernière station TOTAL, dite "le petit TOTAL" avant celle plus récente au quartier Saint-Laurent.
Vue aérienne Route de Nantes-1965 à sa jonction avec Vannes.
Dans le film de Bertrand Moisan, réalisé en 1964, le "Dernier Sinagot", on a quelques images de la portion sinagote de la Route de Nantes. On y distingue les deux stations services ANTAR et ESSO.
Au n°15, la station service "Le Relais des Vénètes", était tenue par Claude HONNART [1928-1993] qui distribuait les carburants ANTAR. Cette famille originaire des Ardennes avait fuit l'avancée allemande pour trouver refuge dans la Sarthe; Après guerre, le grand-père Jules HONNART était garagiste-pompiste près de la Flèche. L'un de ces enfants repris le garage sarthois et l'autre trouva une opportunité près de Vannes où il arrive avec sa femme en 1953.
Le 10 août 1953, ce souvient Mme Honnart. Cette première station-services avait les pompes à même la rue. Vers 1960-61, une deuxième station, LE RELAI DES VENETES, est établie en retrait de la route de Nantes. En 1962, la famille vit à côté du garage et elle emploie un mécanicien.
En 1985, comme le montre cet extrait du bulletin municipal, le Relais des Vénètes de M. Honnart, était toujours en concurrence avec la station FINA avenue Herriot à Vannes.
En 1993, lors du passage du Tour de France, les courreurs arrivent des Sables d'Olonnes part la Route de Nantes. En face le magasin de véhicule d'occasion Renault, l'ancienne station ANTAR est passée sous l'enseigne ELF.(Image Eurosport)
Claude HONNART va prendre sa retraite et fait l'objet d'un article dans la Liberté du Morbihan, avec un sous-titre plein d'humour de la part du correspondant du journal. Toujours dynamique, il transfère son garage vers le centre commercial du Poulfanc, qui vient de se créer. Un couple de pompistes reprendra quelques temps la vente de carburant mais celle-ci s'arrêtera. La parcelle de terrain sera vendue, le garage démoli et on y contruira les lotissements Vent d'Ouest et Vent du Sud où assureurs, banques et cabinets médicaux se sont installés.
Près de l'Intermarché, son affaire sera reprise le 1 octobre 1992, par Michel GUYOT, fils d'un boulanger de Séné, et ouvrier chez Honnart. Sur ces deux annonces parues dans les bulletins municipaux, on lit le même numéro de téléphone.
Au n°29, la station-service "La Grenouillère" distribuait des carburants ESSO. Le dénombrement de 1962 nous précise qu'elle était tenue par Eliane LOISON et son mari Guillaume LE GLOUANNEC.
Début des années 1970, Gilbert LE BOULAIRE et son épouse reprirent la garage et la station service. (Photo Esso collection Michel PENEL)
La famille vivait derrière le garage dans une maison qui existe toujours. A l'emplacement du garage, on trouve aujourd'hui la boulangerie Lorant.
Au n°31, juste à côté de la station ESSO, Mme Jeanne LE ROCH épouse PENEL, tenait le bar-restaurant LA GRENOUILLERE [lire histoire des restaurants à Séné ] qui disposait également d'une pompe à carburant.
En ce lieu, sa mère Marie Louise JOLIVET et son beau-père Edouard CORBEL avaient tenu un garage de mécanique générale.
Au N°35 de la route de Nantes, il y avait une station SHELL qui ferma vers 1976, au moment où le pétrolier SHELL en ouvrit une plus moderne à Theix, l'actuelle station AVIA.
Lors du Tour de France de 1962, le parcours de la 7° étape entre Lorient et Saint-Nazaire, passe par Vannes et emprunte le route de Nantes en Séné.. Sur la photo ci-dessus on reconnait la station service SHELL.Sur la photo ci-dessous, les pompes sont plus récentes et le magasin a été agrandit. On lit sur la vitre du magasin l'invitation à aller faire son plein à 4km... Sur la photo suivante, un camion citerne vient remplir les cuves. On reconnait la route de Nantes.
En 1976, le pétrolier vendit la terrain à la menuiserie de René RIGUIDEL qui était installé derrière [lire histoire des menuisier de Séné]. Son fils rasa la station-service et y construisit un nouveau bâtiment pour accueillir son enseigne de bricolage BATISERVICE. En 1992-1994, le groupe FOUCAUD remplaça le quincailler avec un garage spécialisé dans les pneumatiques, qui pris ensuite le nom d'une autre marque du même groupe, SIMON PNEUS. Le groupe SIMON ouvrit au Poulfanc l'enseigne PROFIL Plus et cet emplacement fut repris par BERGES Pneus, entreprise de José Bergès, avant de devenir un point de vente de la jeune entreprise EASYROOL de Pascal Jacquelin. En décembre 2020, l'enseigne BOSCH Services reprend les locaux.
Au n°47, il y avait une autre station service de la marque AZUR du groupe pétrolier Desmaret.
En 1962, elle a pour gérant Roger LOREAL, originaire d'Arcachon. Elle était située aux côtés du transporteur Jean NIVES.SA. La marque AZUR fut acquise par le groupe TOTAL. Comme une autre station TOTAL avait été créée dans le quartier Saint-Laurent, on l'appellait celle-ci le "petit Total". Face à la concurrence, la station ferma et fut racheté par le transporteur Nives pour y étendre ses bureaux.
Vers 1985, M. Nives céda lar parcelle qu'occupait la station à Serge CHEVALLEY, ancien marin, antiquaire qui pendant 5 ans a tenu son magasin d'antiquités en lieu et place du magasin de l'ancienne station service. M. CHEVALLEY procéda à la neutralisation des cuves à carburant, sous la supervision de la préfecture. Elles furent comblées de sable. Vers 1990, il vendit son terrain et le magasin à M. LE BRIS père qui ouvrit la boulangerie du Poulfanc [lire histoire des boulangers].
Un pétrolier gère un dépôt :
Avec autant de station service installées sur la Route de Nantes, on ne s'étonnera pas de trouver à leur côtés un dépôt de produits pétroliers. Il était situé à l'emplacement actuel de supermarché NETTO (qui a remplacé le tout premier supermarché Intermarché de Séné).
Sur cette photo aérienne, on distingue la cuverie installée côté rue du Verger. Son gérant à l'époque était Gustave PEDRON qui logeait dans une maison de fonction donnant Route de Nantes. En 1962, le Tour de France passe route de Nantes. La maison qui logea également le 1er directeur de l'Intermarché, sera déconstruite pour laisser place à un agrandissement du supermarché NETTO.
3-SUR LA ROUTE DE NANTES, "côté pair" : le garage Renault Lambert & Dupré, installé depuis 1925 en haut de la rue du Mené à Vannes succédait au Garage Moderne. Au début des année 1970, il quitta le centre ville et alla s'installer sur la RN 165 à l'actuel N°95 Avenue Herriot à Vannes.
Vers 1980, la Station du Petit Beaupré et la concession Renault sont reprises par José ARDERIU [Nérac 1945-Vannes 2005] qui crée la Société Vannetaise de Diffusion Automobiles. Le concessionnaire distribua pendant quelques années les carburants BP. Sur la photographie ci-après, prise depuis les Etablissements Lorcy, où un camion accidenté est garé, on distingue le logo BP de l'autre côté de la route. Plus tard, Renault se rapprochera du pétrolier ELF. BP est abandonnée au profit de ELF tout comme la station ANTAR au n°15 qui passera également sous l'enseigne ELF.
Vue du garage Renault en 1989
Après l'arrêt de la station au n°15, en juillet 2003, le Pdg de la SVDA, José Anderiu, décide d'arrêter la vente de carburant devant le garage Renault. Vers 2012, la SDVA fut reprise par la société BORDEMER pour créer ensemble AUVENDIS [Auray Venetes Distribution] avant d'être finalement abosrbée par son nouvel actionnaire.
Vers 1983, un distributeur de motocyclette, s'installa en face le garage ANTAR et était présent encore en 1991. Mais ce côté pair de la route de Nantes, était surtout connu entre 1960 et 2001, par la présence du garage DUCLOS spécialisé dans les poids-lourds et autres camions.
4-ROUTE DU POULFANC vers le bourg :
Cette route reliait les quartiers de Bohalgo vers le Poulfanc et filait vers le bourg de Séné au travers de l'hippodrome...Avant le champ de course, Jacques PROVOT, ancien apprenti et ouvrier chez Honnart, établit son premier garage au n°4 rue du Poulfanc en septembre 1985. Le hangar, encore debout, est utilisé par l'AMISEP...
Après le percement de l'avenue Cousteau, en juin 1993, il transféra son garage près du quartier de la Poussinière. En avril 2018, il est parti en retraite. Courant 2019, sa parcelle de terrain a été vendue au groupe Nexity Promotions, qui va y construire le prgramme immobilier L'Alcyone.
5-AU QUARTIER SAINT-LAURENT, en allant vers Theix et au-delà de la scierie LEGAL, une station de carburant fut crée dans les années 1963-64, au niveau du quartier de Saint-Laurent.
Vue de scierie Legal et de la station service de St-Laurent - sept-1965
Au dénombrement de 1962, Roger GUESNON et Suzanne LE PALLEC, son épouse, sont les pompistes et ils vivaient dans la petite maison accollée, aujourd'hui disparue, depuis la rénovation de cette station TOTAL. A cette époque, le citerniers LORCY ravitaille les stations services de la route de Nantes. Sur cette photo on peut lire en haut à gauche, sous la marque TOTAL, Laurent pour station service de Saint-Laurent; On distingue au fond, les tas de planches de la "Scirie LEGAL".
De nombreux gérants se succédent à la tête de la station Saint-Laurent, WIOT, GROSEIL etc...
6 LE GARAGE CITROEN ROUTE DE NANTES :
Dans les années 1920, Jules TOMINE [1869-1931], industriel parisien qui travaille avec André Citröen, revient en Bretagne et fonde un garage.
Très rapidement, il installe une agence à Vannes rue du Roulage, aujourd'hui la rue du Maréchal Leclerc. Son fils Camille TOMINE [1896-1939] reprend l'affaire mais décède prématurément dans un accident en 1939.
. Après guerre, la 3° génération en la personne de Jules Jean TOMINE [1924-1987] gère toujours la concession Citroen de Vannes.
Au milieu des années 1960, Pierre CORRE, directeur du garage Tomine, à l'étroit en plein coeur de Vannes, reprend la concession et investit dans de nouveaux locaux au N°167, route de Nantes.
A son départ en retraite, la SAVVA, fut reprise par son fils, Michel CORRE qui gèrera la concession jusqu'en 1996. Ensuite elle fut rachetée par Bernard HORY, qui, avec le groupe MIDI AUTO, rassemble une trentaine de concessions Peugeot ou Citröen depuis sa base à Brive La Gaillarde.
7-VERS LA ZONE DU PRAT. Cet axe fut créé en continuité de l'avenue Cousteau pour permettre l'essor commercial de l'Est vannetais et sinagot. Dès sa création, la ZAC du Poulfanc reçoit les enseigne Intermarché, Restaumarché et Station Marché. Le premier agrandissement voit l'arrivée du Vetimarché.
A coup de remodelage et d'agrandissmeent, les bâtiment commerciaux sont réutilisés. Le Logimarché deviendra le garage ROADY. La station d'essence est retirer pour agrnadir le parking.
Entre temps, le métier de garagiste mécanicien s'est spécialisé avec des garages pour les pneumatiques, mécaniciens généralistes et des distributeurs de carburants.
Il y avait un garage spécialisé dans le contrôle technique des véhicules, de l'enseigne SECURITEST (SA.A.C.O Sécurité) donnant rue du Verger, même si son adresse officielle était au n°49 de la Rte de Nantes. Cet établissement ira s'installer dans la ZAC du Poulfanc non loin des Etablissment Josselin. Tandis qu'un autre Securistest ouvrira zone du Prat à quelques hectomètres de Séné.
Avenue de Gelpolsheim, fleurirent les offres de services pour l'automobiles, et aujourd'hui la zone commerciale compte avec les enseignes PROFIL Plus (Groupe Simon Pneus) et VIANOR.
Au n°4 de la rue Loraine un nouveau garagiste s'est installé au début de 2020.
8 A PORT ANNA : Pour clore cet exposé des garages et des pompistes de Séné, on n'oubliera pas les activités maritimes. Avec la motorisation de la flotte de pêche, une station de gas-oil fut installée sur la quai "à babord" de Port-Anna, la cuve enterrée sur la construction "MOBIL" où l'on venait remplir ses bidons.... Plus tard une canalisation amena le carburant au bout du môle pour remplir directement les bâteaux.
Jean Richard se souvient : après la guerre, les sinagos ont monté un moteur tout en gardant les voiles. Un gars de chez nous, un certain LE BRAS qui était à Paris est revenu s'installer sur Mousterian avec un associé un certain DELALANDE, route du Bil, la première maison à gauche. Ils ont commencé à réparer les moteurs 5-10 cv des bateaux. Avec la création de Port-Anna, ils s'installent en bas de Bellevue mais désaccord entre eux...l'affaire est vendue.
Marcel LUCAS, mécanicien de voitures à Vannes, reprend ce premier garage de Port-Anna, établi sur un terrain de M. & Mme GIVET, et sous l'impulsion du maire de l'époque, Alphonse LE DERF, qui avec son équipe ont décidé de créer un nouveau port. [Lire Histoire de Port-Anna].L'atelier est à gauche des places de garage réservées aux habitants de l'Île d'Arz, comme le montre cet extrait de carte postale datée de 1950. Plus tard, M. LUCAS construisit une maison avec un large rez-de -haussée qui accueillait un garage plus grand.
En 1979, il vend le fond et les murs à Michel LE GAL. Celui-ci travaille alors un peu avec la plaisance, mais surtout avec les ostréiculteurs, les pêcheurs et il entretient aussi les navettes qui relient l'Île d'Arz, notamment les "Vedettes Vertes". L'entreprise a compté jusqu'à 5 personnes sur Séné et également. Il dispose également d'un atelier au port du Crouesty.
Au début des années 200, il obtient la possibilité de monter un hangar à Barrarach comme deux autres entreprise, TUAL Marine et CN TALHOUET qui construit des bateaux.
A son départ en retraite, Michel LEGAL cède son atelier à Emmanuel LE GREGAM, qui gère un temps avec un associé, avant de gérer seul en 2018, SENE NAUTIC, entreprise spécialisée dans les moteurs in-bord et hors-bord des derniers bateaux de pêches et ceux des plaisanciers.
De son côté TUAL MARINE, installé à Port Anna depuis 19xx, est spécialisée dans les coques de bateaux et le polyesther. Enfin, Laurent GICQUEL a ouvert sur Barrarach un autre atelier de réparation de moteurs de bateaux.
Dans cette revue historique des garagistes et pômpistes de Séné, routiers ou maritimes, on n'oubliera pas la nouvelle "station service" distribuant du carburant "électrique", en fait une borne de recharge installée au bourg, place Floresti, en décembre 2016.
Avec le temps, le renchérissement de la main d'oeuvre, l'augmentation des taxes, les stations service se sont clairsemés dans nos communes et sont passées en self-service. On se sert à la pompe et on discute avec des automates parleurs. Ah! qu'il est loin le temps où on pouvait bavarder avec Pascaline!. En ce temps-là, les pompistes vous faisaient le plein, lavaient le pare-prise, vérifiaient la pression des pneus...Une autre époque!
Maréchaux ferrant, charrons et forgerons
Parfois il suffit d'une photographie ou une vielle carte postale d'Emile MORIN, ou bien encore d'un article de l'abbé LE ROCH pour susciter l'envie d'approfondir un aspect méconnu de l'histoire de Séné.
C'est le cas avec cette photographie tirée de l'ouvrage d'Emile MORIN, "Le Pays de Séné". Dix gaillards posent devant le photographe, debout autour d'une roue de charette qu'ils s'apprètent à cercler de fer. Emile MORIN nous dit qu'il existait une forge à peu près au débouché de l'actuelle rue du Versa sur la Route de Nantes. Il donne des noms de ces hommes. Tachons d'opérer avec méthode pour retracer l'histoire de cette profession à Séné et pour en savoir plus sur cette photographie.
Les vieilles cartes postales insérées dans le texte ne sont pas de Bretagne ou de Séné. Elle illustre les type de tâches des anciens métiers de maréchal ferrant, charrons ou forgerons.
Lors du procès entre les chanoines du chapître de Vannes et les religieuses de la Visitations, le 22 octobre 1719, des habitants de Séné sont appellés à témoigner. Parmi ces Sinagots, Pierre LAYEC qui déclare la profession de maréchal ferrant au bourg de la paroisse. Un site de généalogie nous permet d'identifier cet artisan au ferrage des chevaux, à la fabrication d'outils agricoles, des outils du calfat, des pièces métalliques d'un sinagot ou de leur encre. Pierre LAYEC, né le 24/5/1681 est le fils d'Yves LAYEC [ca 1654 - 25/5/1710] lui même maréchal ferrant comme en témoigne son acte de décès et l'acte de naissance de son 1er enfant Vincent en 1679.. Les nombreux enfants de Pierre LAYEC et de son épouse mariée le 27/6/1705 nous permette de dire qu'il est encore le 17/9/1719 à la naissance de sa fille Perrine. N'ayant eu que des filles survivantes, on peut supposer que l'atelier du maréchal ferrant au bourg de Séné change de main.
Plus d'un siècle est passé et deux Révolutions lors du premier recensement à Séné de 1841. La France alors sous la Monarchie de Juillet de Louis Philippe 1er, "Roi des Français". Ce document précieux nous présente la sociologie de Séné à plein XIX° (lire article dédié). Cet extrait nous apprend que le forgeron de Séné habite le bourg. Il se nomme Vincent LANGLO. La consultation des sites de genealogie et des registres d'état civil permet d'établir la généalogie de la famille Langlo à Séné.
François LANGLO, né à Elven, se marie à Séné en 1768 avec Marie RIGUIDEL. A la naissance de son premier enfant, Marie, en 1769, il déclare la profession de maréchal (maréchal ferrant qui ferre les sabots des chevaux). Pour la naissance de Bertrand, idem maréchal. Pour son fils François en 1786, on retient la profession de forgeron. A sa mort, en 1807, sous le 1er Empire, Gervais Eveno, maire de Séné et officier d'état civil indique le métier de "taillandier" (forgeron spécialiste des outils tranchants, serpes, couteaux, faux, faucilles). A sa mort, en 1831, Bertrand est "forgeron"; son fils Vincent en 1862 à sa mort est aussi "forgeron". Plus tard viendra le terme de charron, pour le forgeron qui sait "ferrer" la roue en bois d'une charette avec un cerclage de fer.
Les recherches menées sur la descendance de Vincent LANGLO montrent qu'il n'a pas eu de garçon arrivant à l'âge adulte, apte à reprendre la forge du bourg de Séné? Où se stiuait-elle?
Le dénombrement ultérieur disponible date de 1886. On note au bourg de Séné, la présence des forgerons Joseph SEVENO [7/9/1850 St-Avé - 18/8/1901 Séné] et Joseph PETITPIERRE [22/3/1852 à Saint Jean-Brevelay - ??], tout deux non natifs de Séné. A leur côtés, plusieurs Sinagots se réclament de cette profession : un certain RIGUIDEL, 29 ans est charron et vit à la Grenouillère; Maximilien LE PAUTREMAT le fils de l'aubergiste du Poulfanc est charron, il épousera Marie Vincente LE TREHONDAT; Louis LE CORVEC 43 ans est charron et demeure au Poulfanc; Jean-Baptiste LE LAN [1/10/1837 - <1911], 48 ans est forgeron et vit au bourg. C'est le fils des paludiers LE LANxLE GUELZEC. A son mariage en 1876, il déclarait le métier de maréchal. Tout laisse à penser, qu'à l'âge de choisir un métier, il fut été placé chez le nouveau forgeron SEVENO installé au bourg;
En 1886, au Poulfanc, Jean Pierre TREHONDAT [5/4/1845 St Nolff - ??] est forgeron. Lors de son mariage à Séné le 18/6/1867 avec Marie DAGORNE [31/31846 - 11/2/1888], il déclarait la profession de forgeron. Fils du maréchal ferrant, Mayol TREHONDAT [1810-1857], il perd son père, à 12 ans. Il a du sans doute reprendre l'atelier familial avec ses frères, avant de s'établir à Séné dans les années 1865, sur la route impériale de Nantes à Audierne. Il a su remettre sur pieds sa forge suite à son incendie, comme le relate cet article de presse du 1er décembre 1880.
En 1891, Jean Jacques CAUDAL [13/6/1850 Plaudren - 26/1/1922 Cadouarn] est établi comme forgeron au Goah Ver, non loin du bourg de Séné. Il est le fils d'un cordonnier et lors de son mariage, le 22/5/1878, avec Jeanne DIGABEL [24/3/1845-13/2/1903], il vit à Saint-Léonard, commune de Theix, à proximité du Poulfanc. Vraisemblablement, il travaillait à la forge Trehondat avant de s'installer à son compte au bourg de Séné, où l'on retourve également la forgeron PETITPIERRE. Ce dénombrement de 1891 est incomplet mais SEVENO est encore forgeron.
Au Poulfanc, la forge a été reprise par Jean Mathurin TREHONDAT [19/9/1875-11/5/1907] avec son père à ses côtés, désormais veuf. La forge emploie désormais un ouvrier, Joseph HOUEIX, 23 ans.
Au dénombrement de 1901, Joseph PETITPIERRE emploie Henri LE CORVEC, jeune ouvrier de 17 ans.[C'est le frère de Patern LE CORVEC, épicier et futur maire de Séné].
La forge de Joseph SEVENO [7/9/1850 St-Avé - 18/8/1901 Séné] semble prospère. Elle emploie Jean Baptiste LE LAN, forgeron de 63 ans et Julien GODEC, apprenti de 15 ans aux côtés de Jean Marie DANIELLO, charron de 36 ans et de Joseph LE DIVELLEC, menuisier de 26 ans qui vit à Cano.
Au Goah Ver, Jean Jacques CAUDAL tient sa forge et emploie peut-être Julien EVENO, charron de 29 ans qui vit à Kerleguen.
Au Poulfanc, Jean Mathruin TREHONDAT [19/9/1875-11/5/1907] et son père Jean-Pierre emploient le forgeron Jean Pierre JEHANNO de 28 ans et sans doute aussi Joseph GUILLEMOT, charron de 30 ans établit au Versa. On complète ses revenus avec la location d'une machine à battre le blé dont il assure à la forge l'entretien des pièces en métal. Un mécanicien, Jean Marie JEGO est affecté à cette tâche. Le maître forgeron perdra son épouse Marie Anne CELIBERT [23/5/1878 – 6/4/1904] dont il aura eu un fils, Félix né en 1902.
En 1900, avant de partir au service militaire Jean Marie ROPERT [16/6/1880 - 7/12/1914], fils d'un cultivateur du Versa, déclare sur sa fiche de matricule être forgeron, sans doute travaille-t-il chez Trehondat. Il se mariera en 1907 à Séné avant de s'établir sur Nantes. Il sera un des premiers natifs de Séné à perdre la vie en 1914 dans la Somme.
En mai 1905, les ouvriers charrons de 6 ateliers du Pays de Vannes se mettent en grève dans le but d'améliorer leur conditions de travail. Le métier est dur avec 10 heures de travail par jour.
Au dénombrement de 1906, au Goah Ver, près du bourg, Joseph PETITPIERRE et son épouse Marie Françoise RICHARD, se font à l'idée de ne pas avoir d'enfant. Ils prennent chez eux un jeune apprenti, Louis Marie DAUBER [16/11/1891 Hennebont - 16/5/1972 Séné ], enfant de l'assistance (il a perdu son père enfant) âgé de 15 ans.
Au décès en août 1901 de leur père, les filles Séveno sont casées et Vincent Marie SEVENO [22/9/1878 - 21/7/1947] a embrassé la carrière de marin pour devenir second maître mécanicien...La forge est arrêtée si bien que le vieux forgeron Jean Baptiste LE LAN s'en est allé travailler, à l'âge de 69 ans, à la forge Caudal.
Au Poulfanc, Jean Mathurin TREHONDAT s'est remarié le 30/1/1906 avec Marie Anne LE GUENNE [23/5/1878-6/4/1904] qui déclare l'activité de cabaretière. A son décès l'année suivante, c'est elle qui va prendre les rennes de la forge familiale avec son beau-frère Pierre Marie TREHONDAT [19/4/1881 - ?].
En 1911, l'apprenti DAUBER est devenu ouvrier chez PETITPIERRE. Au Poulfanc, la forge gérée par Mme LE GUENNE-Tréhondart emploie toujours Joseph GUILLEMOT ainsi que deux jeunes forgerons, Auguste MAHE [17/8/1893-7/6/1917] et Lucien LE PLAT [7/11/1890-19/11/1914], qui perdront la vie durant la guerre 14-18.(Lire lespages Centenaires).
Après guerre, l'équilibre économique et les innovations techniques bouleversent l'ordre précédent.
Au Goah Ver-Purgatoire, Le fils Caudal, engagé volontaire dans l'artillerie coloniale puis l'infirmerie coloniale, ancien combattant de 14-18, ne reprendra pas la forge. Son cousin, Mathurin CAUDAL [3/3/1885 - 18/5/1950], natif de Meucon reprend la forge de Séné où il a épousé Anne Marie JOUAN [26/10/1889 - 23//11/1968] qui sera cabaretière, comme nous le précise le dénombrement de 1921. Il emploie Pierre Marie LOTODE comme forgeron.
Louis Marie DAUBER s'est marié le 26/8/1919 avec Marie Angelina RICHARD [2/10/1896-18/12/1969] et il a repris la forge de PETITPIERRE, son ancien patron.
A Cadouarn, le jeune Pierre Marie MORIO [26/1/1899 - 27/10/1989] est forgeron mécanicien.
Au Poulfanc, Jean François LEROUX est apprenti à la forge Tréhondat alors que les Trehondat-Le Guenne ne sont plus dénombrés au Poulfanc. La forge est bien là. Elle emploie Louis ROPERT en 1924 comme l'indique cette coupure de presse.
Plus tard, la forge Tréhondat fermera et la batiment sera racheté par le café-restaurant Penru dans le sannées 1950. Maison à gauche sur cette photo.
Au dénombrement de 1926, Pierre Marie MORIO, le jeune forgeron mécanicien, formé à la réparation des pièces mécaniques, a repris la forge au Poulfanc. Il s'est marié le 10/4/1923 avec Marie Célestine QUESTER.
Le dénombrement nous indique que Morio emploie Henri Marie ALLANIC domicilié à La Poussinière, Mathurin ALLANIC, domicilié au Versa, le jeune Marcel François HOUEE domicilié à Bézidel et L'ancien apprenti Jean François LEROUX de Limur.
Et nous avons confirmation sur le jeune forgeron Louis ROPERT, blessé en 1924 d'un coup de marteau.
Le prochain dénombrement nous porte en 1931. Au Poulfanc, on ne voit plus de trace de MORIO. A la "Grenouillère" René RAUD est patron forgeron; il a sans doute repris l'ancienne forge Trehondat. Il y est encore avec son fils Guy RAUD en 1936.
Au bourg, nos deux forgerons, Mathurin CAUDAL et Louis DAUBER sont pointés en 1931 et en 1936.Louis DAUBER a été compagnon dont le surnom, habitude de la confrérie était Berry l'Île d'Amour.
Sur la photo ci-dessus, Louis Dauber, son épouse Angelina RICHARD et leur deux enfants, Louis et Léontine. Lors de l'Exposition Internationale des Arts et des Techniques dans la Vie Moderne à Paris en 1937, Louis DAUBER fils [4/10/1921 - 2/10/1995], alors âgé de 16 ans, reçoit un prix pour un trident ou foëne en fer forgé.
Dans ces années 1925-1935, le métier change, de forgeron on passe à mécanicien. On lit sur ces dénombrements : Alfred Jean DAVID, Louis LE ROHELLEC mécaniciens chez Poulichet à Vannes (le futur garage Simca, Talbot et aujourdh'ui Peugeot); Marcel Houée, carrossier chez Lambert à Vannes; René LE DERF, charron chez Le Coq à Vannes; Joseph LE DORIOL, forgeron chez Jean PETIT à Vannes; Pierre Marie LOTODE, a laissé Caudal en Séné pour travailler chez Fily à Vannes; Henri CORBEL, mécanicien; Eugène BOSSU, mécanicien...
Après la Seconde Guerre Mondiale, le métier de forgeron va s'éteindre. Les mécaniciens se retrouveront au sein des premiers garages de camions et d'automobiles (lire l'article sur Pascaline et les garagistes-pompistes de Séné).
Aux élections de 1947, le "fils de l'assistance publique, le jeune apprendit de PETITPIERRE, Louis DAUBER, fait partie de l'équipe municipale.
Au bourg de Séné, Louis DAUBER (ci-dessus à l'enclume) et Lucien CAUDAL déclarent toujours le métier de forgeron en 1962, activité en lien avec la pêche et d'ostréiculture (ancre, grappin, mâts, treuil).
Son fils, Jean Luc CAUDAL, 4° génération de forgeron, reprendra l'atelier de son père en 1988 et orientera l'activité vers les métiers de la serrurrerie, ferronnerie et métallerie (clôtures, porte de garage etc.). Entre-temps, le feu de la forge a laissé place à l'acétylène...
En 1962, au Poulfanc, Vincent DREANO est forgeron et son épouse Marie LE PINIEC tient une épicerie à côté de la forge qui se situait à l'emplacement des logements Résidence Hortensia, non loin du bar le Suroit. Un de ses enfants entrera dans les ordres. Les voisins se rappellent un atelier des plus sommaires en fibrociment. Etait-ce là que se teniat la forge établie par TREHONDART?
Epilogue :
Emile MORIN nomme les employés pris en photographie devant la forge : LE GUEN, patron, GUILLANTON, Pierre MORIO, Paul LE CORRE, GOUPIL, LEROUX, COLLET, LE GUEN (frère du patron).
Les frères LE GUEN seraient de la familel de Marie Anne LE GUENNE, l'épouse de Jean Mathurin TREHONDAT; Pierre MORIO pourrait être Pierre Marie MORIO, le jeune mécanicien qui va reprendre la forge; LEROUX serait l'ouvrier Jean Marie LEROUX qui débuta apprenti; Paul LE CORRE serait de la famille de Marie Anne LE CORRE, l'épouse de Félix TREHONDAT; GOUPIL, COLLET et GUILLANTON restent "inconnus".
Et pour mettre un visage sur ces noms...c'est une autre histoire.
Le temps des premiers instituteurs (1)
L’histoire des écoles de Séné est indissociable des différentes lois sur l’enseignement qui nous serviront de fil directeur. La principale source sera la série T des archives départementales, complétée par les dénombrements de la population de Séné de 1841 à 1962. Les vieilles cartes postales, les vieux cadastres, des articles de presse ancienne et la mémoire de nos anciens complèteront les sources de cet article. Le livret sur l'histoire de l'école Sainte-Anne et le livre de Yannick_ROME ont été également des sources précieuses. Le service des archives des Filles du Saint-Esprit (FSE) à Saint-Brieuc et celui des Frères de Ploërmel ont été également consultés.
L'histoire des écoles à Séné est présentée en 4 volets :
Le temps des premiers instituteurs : 1800-1888
La guerre scolaire à Séné : 1888-1914
Les écoles de Séné dans l'entre-deux guerres : 1918-1939
Les écoles de Séné depuis la Libération : 1945 à aujourd'hui.
Pour une meilleure compréhension, le lecteur est invité à lire préalablement les articles sur la salle des fêtes et la mairie.
La première loi sur l’enseignement voit le jour pendant la période révolutionnaire.
La loi Dauniou adoptée par la Convention le 3 brumaire de l’An IV (25/10/1795) institut une école par canton avec une section de garçon et une section de fille. La rétribution scolaire des familles permet de payer les instituteurs, l’école est payante. Cette même loi est à l’origine des premières Grandes Ecoles dont l’Ecole Polytechnique.
Les familles privilégiées de Séné doivent amener leurs enfants dans les écoles de Vannes. On peut penser à des enfants de maître de cabotage, de chatelains ou de riches propriétaires fonciers.
L'installation des premières écoles :
En 1825, lors du recencement des écoles du département de Morbihan, Séné ne dispose pas d'école. Le Morbihan compte alors 427.000 hab pour plus de 250 communes. Cette liste d'écoles, au total de 24, représente un ensemble de 96.788 hab soit environ 23% de la ppopulation. 1 enfant sur 4 a accès à une école en 1825, sous le règne de Charles X.
En 1828, l'administration établit le recensement des écoles dans les communes du Morbihan. L'adjoint du maire, Coléno, inscrit sur la fiche qu'il n'y a pas d'école à Séné mais que 7 élèves sont scolarisés dont 5 au Collège Royal de Vannes.
La loi Guizot du 28 juin 1833, nous sommes sous la Monarchie de Juillet, établit une instruction pour les garçons (étendue aux filles par la loi du 23/6/1836). L’école n’est ni gratuite, ni obligatoire et s’organise sur deux niveaux de compétences. Les communes de plus de 300 habitants doivent se doter d’une école primaire (pour garçons) et d’un instituteur, qu’elle soit publique ou bien privée (confessionnelle). Les parents d'élèves doivent payer une retribution aux instituteurs.
7 juillet 1835 Anne DANET "native de cette commune"ouvre la première école de filles au bourg de Séné. Elle est titulaire d'un brevet de capacité. Elle est répertoriée par l'enquête départementale de 1836-37. Ce document montre les matières enseignées par les premiers instituteurs :
Instruction de la jeunesse - morale en action - bible de Sacy - grammaire de Lhormont et cathéchisme.
Morale en action; syllabique; histoire sainte; cantiques et cathéchisme
Devoirs du chrétien; syllabique et cathéchisme.
Syllabaire; histoire sainte cantiques devoir du chrétien; géographie de Gautier; grammaire de Chapsel, cathéchisme.
Devoir du chrétien, instruction de la jeunesse; syllabaire et cathéchisme.
Civilité chrétienne, ....., syllabaire et cathéchisme.
Où était située l'école de Mlle Anne DANET?
Dans son testament olographe en date du 18 septembre 1817, Pierre COLENO [Billiers 16/5/1755 - Séné 15/02/1822] recteur de Séné depuis 1789, léguait à la Fabrique de Séné, c'est à dire à l'instance qui gère les biens de la paroisse, des terrains au bourg, à Moustérian, à Cantizac et une maison située au bourg.
Il ajoute une clause :"le marguilliers conjointement avec M. Le Recteur auront soin de pourvoir cette maison d'une personne sage, fille non engagée avec un mari, pour instruire des enfants, leur apprendre à lire, leurs prières et le catéchisme jusqu'à la première communion, les rentes des dépendances seront pour aider à la nourriture et à l'entretien de l'institutrice saine et malade, celle qui y sera à ma mort, sera celle que j'aurai choisie pour cette fin.
Le recteur COLENO lègue également un appartement pour y loger conjointement sa servante Marguerite Le Calonnec et l'institutrice choisie. Enfin, le fruit de l'hyopthèque d'une terrain est réservé pour payer une bourse à un enfant de Séné qui devrait aller au collège étudier. Le 12 mars 1823, le Roi par la main de son ministre autorise la mairie et la fabrique à hériter des biens du recteur COLENO.
Le recteur COLENO décéda en 1822. Combien de temps dura la succession ? Une institutrice a-t-elle précédé Mlle DANET avant son arrivée en 1835?
Quant à la maison léguée par le recteur, tout porte à penser qu'elle était située - comme nous le verrons plus tard - à l'emplacement actuel de l'Ecomusée. [Consulter les archives du notaire Hervieu de Vannes qui rédigea l'acte]
Qui était Anne DANET ?
On comprend qu'elle était native de Séné. On sait qu'elle prit ces fonctions (officielles) après son bvrevet de capacité le 7 juillet 1835. La consultation des actes de naissance depuis la Révolution, ne laisse apparaitre d'une seule Marie Anne DANET, née le 27 décembbre 1816 au sein d'une famille de pêcheurs à Langle. En 1935 elle a 19 ans.
Le 1er mars 1836, la maire Vincent ROZO, boulanger à Cariel, écrit au Prefet :"Un grand nombre d'habitants de ma commune ayant manifesté le désir d'avoir un mâitre d'école, j'ai l'honneur de vous adresser ci-joint un estimatif des dépenses à faire pour construire un local convenable.". Le 8 septembre 1842, un premier devis et un plan sont établis. Le 1er février 1843, le projet recueille l'avis favorable du Préfet. Une demande de subvention est adressée pour 2900 frs qui s'ajouteront aux 3100 Frs apportés par la commune. Le 10 novembre 1843 un devis complémentaire est établi et le 7 juillet 1844 le cahier des charges est constitué.
Le 13 octobre 1844, Pierre LE DOUARIN, le nouveau maire, atteste que les travaux sont en cours.
Cependant, bien avant la livraison de l'école, des instituteurs sont en poste à Séné comme l'attestent plusieurs de leurs correspondances avec leur inspecteur.
Lors de l'enquete de 1838, l'agent administratif indique à propos d'un certain LE CORRE qui office comme instituteur à Séné : "M Lecorre n'est point encore breveté mais il se présentera aux examens de mars - les besoins de la commune avec... la tolerance de son école qui rend de grands services en attendant que la maison d'école soit construite auquel l'instituteur sera régularisé sa position". Dans un courrier adressé à l'inspecteur, il explique qu'il ne se présentera pas à l'examen.
Le 13 octobre 1843, l'instituteur SEVENOL souhaite régulariser sa toute récente nomination à Séné avec le certificat de moralité de son précédent poste à Pontrieux et son brevet de capacité.
Où se faisait la classe des garçons avant l'inauguration de l'école du bourg?
Celle-ci est sans doute opérationnelle fin 1844, hiver 1845. Elle abrite à l'étage un petit appartement pour l'instituteur et la toute première mairie de Séné !
Ces deux vues aériennes extraites de cartes postales Cim, en donne l'aspect extérieur telle que le batiment existait dans les années 1950 avant la construction de la salle des fêtes.
Le 2 février 1847, l'instituteur GUILLANTON et le maire DOUARIN signent l'inventaire des matériels de l'école communale mixte. Il se compose de 10 tables, 3 bans, 4 tableaux noirs et 1 tableau de lecture, 1 crucifix, 3 petites croix, 2 grandes croix, 1 pôele, 1 registre d'élèves, 1 registre de compositions, 1 boite de crayon blanc, 1 décamètre et 1 chevalet.
En mars 1847, l'instituteur GUILLANTON écrit à son inspecteur pour se plaindre des insultes du maire de Séné, Pierre Le Douarin [1844-1848] à son égard et de ses intrusions dans sa classe :
Séné le 30 mai 1847
Monsieur l'Inspecteur
J'ai l'honneur de vous prier, dans l'intérêt de l'Institution et surtout de la considération dont doit jouir
l'instituteur, d'inviter M. Le Maire à cesser de m'insulter en classe et partout. Je crois vous avoir dit que déjà
plusieurs fois il avait envoyé avec lui des hommes pour m'insulter ..... et qu'il entrait même en classe et ......
en fermant la porte avec force. Aujourd'hui, non content d'avoir répété avec exagération tout ce que vous me ....
ce magistrat est entré pendant que j'étais monté pour prendre un livre de dictée que j'avais oublié et a commencé à
me parler de la manière suivante et avait l'accent de la colère devant mes élèves et un a-t-i garder tes élèves
fumier là-bas, va derrière la pr du Recteur etc..
Je suis avec le plus profond respect Monsieur l'Inspecteur, votre très humble serviteur.
Guillanton.
Le 24 décembre 1849, l'instituteur Jean Vincent MORIO, né le 20/9/1810 à Bangor, établi à Séné depuis 1846 après 10 ans passés à Belle-Ile, se plaint en ces termes de la concurrence des écoles publiques de Vannes :
Monsieur l'Inspecteur
J'ai l'honneur de porter à votre connaissance un fait dont les conséquences me sont préjudiciables et inquiétantes,
s'il ne plait à l'administration d'y obérer.
Plusieurs enfants de cette localité fréquentent journalièrement les écoles primaires publiques de la ville de Vannes, contrairement à un arrêté de l'autorité municipale de cette ville, par lequel l'entrée de ses écoles publiques était interdite aux enfants des communes voisines. il parait que cet arrêté n'est plus en vigueur, puisque le contraire a lieu; les écoles de Vannes sont gratuites, dans cette ville de Séné il est perçu une petite rétribution mensuelle de 50 ou 75 centimes. Puisqu'à cette époque les enfants de Séné vont librement à Vannes, il est évident qu'à la belle saison il en ira bien davantage si cela, pour éviter la modique rétribution qu'on paie ici. Je n'ai point la prétention de gêner la liberté de l'enseignement mais il me parait équitable de réclamer pour les travaux de ma profession, les moyens d'existence à ma nombreuse famille (six enfants en bas âges)....
En effet, Jean Vincent MORIO, vient d'avoir une petite fille, Marie Julie Eloïse de son épouse Amélie CLAVERY.
En 1847, l'école de garçons d de Séné compte alors 37 élèves en hiver et 20 en été. pour 25 payant leur rétribution et 12 gratuits.
La loi Falloux du 15/3/1850, édictée sous le II° République, le Président élu au suffrage universel fut Louis Napoléon Bonaparte, privilégie la liberté de l’enseignement. Elle distingue l’enseignement public et l’enseignement libre. Les écoles sont surveillées par le maire et le curé. Elle oblige les communes de plus de 800 habitants à se doter d’une école pour filles. Le 2 décembre 1852, Napoléon III est Empereur des Français.
Le 14 janvier 1852, LOISEAU, instituteur à Séné, se plaint de la concurrence déloyale des Frères de Vannes qui lui enlèvent des élèves de Séné :
Séné, le 14 janvier 1852
Monsieur l'Inspecteur,
J'ai l'honneur de vous transmettre ci-joint la liste des élèves de Séné qui fréquentent les écoles des Frères à Vannes. Je pense qu'il y en a d'autres qui y vont, mais malgré les informations que j'ai pu prendre, je n'ai pu encore connaître leurs noms, et même je n'ai pu savoir ceux des trois derniers de la présente liste; ce sont des enfants de douaniers de la caserne de Kerbiscon. Les parents de tous ces enfants sont à même de payer la rétribution scolaire. Les Frères n'ignorent pas d'où ils sont et je sais qu'ils engagent souvent des poissonniers de Séné à leur envoyer leurs enfants; mais M. le maire de Vannes n'a pas connaissance de ces faits car les personnes de Séné qui envoient leurs enfants chez les Frères, en se présentant d'abord à la mairie, disent qu'elles habitent Vannes, soit la ville, soit la campagne. Je puis vous affirmer, Monsieur l'Inspecteur que ces renseignements sont conformes à la plus exate vérité, et je vous supplie instamment de vouloir bien avoir la bonté d'user de votre influence pour faire cesser cet état de chose, nuisible tant à la considération de l'Instituteur qu'aux intérêts de l'état puisqu'il est vrai que, moins l'instituteur aura d'élèves, plus sera considérable la somme que l'état devra lui fournir pour compléter les 600 Frs que lui accorde la loi.
Agréer, Monsieur l'Inspecteur, l'assurance de mon profond respect.
Loiseau, Instituteur à Séné."
On comprend de cette lettre que l'école n'est pas gratuite et qu'une concurrence se met en place entre les congrégations et les instituteurs nommés par l'administration de l'Etat. On comprend encore mieux son courrier, quand on apprend que son épouse a mis au monde en début d'année 1852 une petite fille.
Classe des filles par Théophile Emmanuel Duverger [1821-1898]
Le 27 juillet 1853, Anne DANET écrit à son inspecteur pour se plaindre des agissements du recteur de Séné, Jean Louis Toumelin [1822-1868] :
Séné, le 27 juillet 1853,
A Monsieur l'Inspecteur des écoles primaires à Vannes
Monsieur,
Le onze du mois de mai dernier, j'ai été nommée institutrice primaire publique de la commune de Séné canton est de Vannes où j'étais déjà établie depuis le 7 juillet 1835. Je puis dire que 'a'i su me concilier l'estime de tous les habitants de la commune et le conseil municipal m'a toujours prêté un concours, un appui beinveillant en raison de mes soins envers les jeunes enfants qui me sont confiés pour les instruire.
Depuis quelques temps, le recteur de la commune de Séné a formé le projet de me renvoyer de la commune pour avoir des soeurs. Il m'a enjoint de déguerpir de la maison que j'occupe et qui a été donnée à la commune pour y établir une masion d'école. Sur mon refus de quitter la maison d'école et d'abandonner le poste qu'on m'a confié et que j'occupe; je crois avoir toujours tenu une conduite sans reproche et rempli mes fonctions à la satisfaction générale.
Monsieur le recteur de Séné me fait une guerre ouverte et par des moyens que notre sainte religion dont il est le ministre, réprouve. Il refuse la confession dans le but, édivemment d'indisposer l'opinion publique contre moi et de me descriditer dans les esprits de toute la population. Je n'ose même pas m'approcher de la table sainte car je crains qu'il me refuse la sainte hostie comme il me la déjà fait le dimanche même à la grand messe. : quoi de plus humiliant dans ce monde ! quoi de plus outrageant !
C'est évidemment dans le but d'indisposer l'opinion publique contre moi et de me discréditer dans l'esprit de toute la population au point de me forcer à déguerpir je ne reçois aucune retribution c'est une position affligente.
En vue de la bienveillance que vous m'avez témoignée et de l'intérêt que vous portez aux institutrices en général, je prends la liberté de vous exposer ces choses. Monsieur l'inspecteur quoi qu'il me soit infiniment pénible de le faire; mais vous apprécirez combien j'ai de peine d'être obligée de supporter tant d'humiliation et combien j'éprouve d'inquiétude en me voyant réduite à la mendicité après que je me suis donnée tant de peine que j'ai usé ma vie pour instruire les enfants;
Je vous supplie Monsieur l'Inspecteur de prendre en considération ma malheureuse position; de prier Monsieur le Recteur de l'Académie, ainsi que Monsieur le Préfet de vouloir bien avoir la bonté de jeter un regard de commisération sur moi. Je mets toute ma confiance en vous, ainsi qu'en ces Messieurs qui j'en ai l'espérance son trop justes pour me laisser enlever mon seul moyen d'existence.
J'ai bien l'honneur d'être Monsieur l'Inspecteur votre très humble et très obéissante servante.
Anne DANET
Le 18 juillet 1854, dans un autre courrier, Anne DANET supplie son inspecteur : "
Monsieur l'Inspecteur,
ne m'abandonnez pas dans ma triste position, vous la connaissez, le courage, la bonne volonté, ne me manquent pas pour l'instruction, si vous me trouvez capable je me trouverai heureuse d'être utile vous le savez je s'il ne le suis pas ce qui est pénible et dur pour moi; Bon Inspecteur ne m'abandonnez pas même auprès de Monsieur le Préfet s'il le faut; Monsieur l'Inspecteur ma reconnaissance toute entière est à vous.
Bon Inspecteur, je suis pour la vie votre très humble et obéissante servante.
Anne DANET.
Anne DANET est institutrice et tient ses cours dans un local qui appartient à la Fabrique. Dans son testament du 18 septembre 1819, Le recteur de Séné, Pierre COLENO, léguait à la Fabrique une maison et des terrains afin d'y accueillir une "institutrice des pauvres". Plaidant le fait que la Fabrique n'a de compétence que sur les affaires cultuelles, la Mairie essai de maintenir l'institutrice en poste mais ne semble pas encline à payer un loyer...Ainsi le recteur fait valoir son droit de propriété sur la maison et Anne DANET doit lacher son poste et son emploi. Un courrier adressé à l'inspecteur indiquerait que Mlle Danet obtint un poste en Arzal.
La Congrégation des Filles du Saint-Esprit vont arriver à Séné pour s'occuper de l'instruction des enfants mais également apporter de soins infirmiers à la population, "visiter les malades".
Le 21 juillet 1853, l'abbé TOUMELIN écrivait à la Supérieure Générale des Filles du Saint-Esprit : "J'ai l'honneur de vous faire connaître le projet que j'ai d'avoir des Soeurs de votre ordre, une pour l'instruction des petites filles et une pour visiter les malades de la paroisse".
Le 21 janvier 1854, Anne Marie JEHANNOT, en religion, soeur Esther, demande l'ouverture d'une école au bourg. Elle est épaulée par soeur Aimée de Marie. (Sources archives FSE) Les soeurs rendent confessionnel l'enseignement qui était laïc jusque là.
Yannick_ROME précise "qu'une école privée de filles s'ouvre à Séné le 1er février 1854 dans un maison léguée à la Fabrique par l'abbé COLENO. toujours tenue pa r les Filles du Saint-Esprit." Cette nouvelle ouverture pourrait être la date de l'arrivée des religieuses au sein de cette école publique des filles déjà existante au bourg.
Extrait du cadastre de 1845
Le cadastre de 1845 montre rue Principale (à l'emplacement actuel de l'Ecomusée) un immeuble avec une cour au sud et un jardin au nord cloturé. Il est attesté que ce bâtiment devint l"école publique du bourg dans les années 1950 avant son transfert vers le groupe scolaire Dolto, qu'il était avant occupé par l'école libre des filles, qui remplaçait l'école des Soeurs.
Il y a fort à parier que c'était déjà l'emplacement de la première école de filles sise au bourg. L'immeuble a sans doute été plusieurs fois reconfiguré par des travaux. A quoi ressemblait cette première école catholique en 1854 ?
Lors de l'enquête sur l'état des écoles de 1855, Pierre Marie LOISEAU écrit sur le formulaire.que la maison d'école appartient à la commune., Il répond à différentes questionq :
Sont elles est assez grandes et confortablement disposéés : OUI
pour la tenue de l'école : OUI
pour le logement de l'instituteur : OUI
Ont-elles besoin de réparations : Blanchir & recrépir la salle de classe- Repeindre les fenêtres
Onservations : Il faudrait un jardin pour l'instituteur
Concernant le mobilier de classe il ajoute qu'il n'est pas complet mais en bon état. Il demande, une horloge, une collection de poids et mesures, des livres de lectures pour les enfants indigents, un tableau de système métrique, à repeindre le tableau noir, des encriers avec tables.
Cette même année 1855, Pierre Marie LOISEAU, [18/8/1819 Billiers -15/5/1858 Malguénac], insituteur communal à Séné accepte le poste de secrétaire de mairie présenté par le maire Mathurin LE DOUARIN. Il quittera Séné pour un poste à Malguénac où il décède à l'âge de 39 ans. LAg l'étage de l'ecole des garçons faisait office de mairie.
En 1860, LE GOUYER est en poste à Séné et ajoute à sa signature la mention " "instituteur public à Séné". L'école de garçons compte alors 3 divisions. L'instituteur se préoccupe pour l'achat des livres et veille à ce que tous les élèves "indigents" en disposent.
Courant 1860, Marie NOHE, alors âgée de 22 ans, en religion Soeur Barnabé, arrive à Séné au sein de la communauté des Filles du Saint-Esprit. En septembre 1872, lors de cette succession, elle déclare être institutrice à Séné.
La correspondance avec l'inspecteur montre des courriers de l'instituteur LE GOUYER sur la période 1860-1864.
Depuis 1838, avec LE CORRE, puis, SEVENOL, GUILLANTON, MORIO, LOISEAU, LE GOUYER, des instituteurs laïcs se succèdent à Séné. La dernière correspondance de LE GOUYER retrouvée aux archives date de 1867. Il semble qu'à partir d cette date, les instituteurs congrégationistes, à l'instar des religieuses, aient investi l'instruction publique à Séné.
En 1866, la commune de Séné fait une demande de secours afin de faire des travaux à l'école du bourg. La maison d'école accueille au rez-de-chaussé les salles de classes, à l'étage l'appartement de l'instituteur et une salle qui sert de mairie.
La loi Duruy du 10/4/1867, sous le III° Empire, abaisse le seuil de population pour une école de filles à 500 hab. Elle promeut des écoles séparées en garçons et filles, que ne respectent pas les écoles libres. Les communes peuvent subventionner les écoles qui restent soumises à la rétribution scolaire.
C'est l'option retenue par le conseil municipal de Séné le 5 août 1867. Il alloue une subvention de fonctionnement à l'école privée des Soeurs pour leur permettre d'accueillir les élèves "indigents".
Cet extrait de la nécrologie du recteur Jean Louis TOUMELIN, recteur à Séné de 1822 à son décès en 1868, successeur de Pierre COLENO, nous informe que Séné comptait alors une 2° école privée à Montsarrac créée à son initiative, en 1866, sans doute pour accompagner la hausse de la population dans cette partie de la commune liée à la présence d’une usine d’extraction d'iode à La Garenne et à la présence des salines (Lire article sur Montsarrac).Cette école de hameau à Montsarrac aurait existé de 1867 à 1873 [point à vérifier]. Une autre sera établie sur Cadouarn de 1869 à 1875. Des correspondances entre les soeurs et l'inspecteur l'attestent.
Le 23 juin 1867, Mathurine NOHE, en religion soeur Barnabé, ouvre une école de hameau à Montsarrac qui fermera en 1873.
Le 20 juillet 1869, Marie Anne KERAUDRAN, en religion soeur Saint-Léonard, ouvre une école de hameau au village de Cadouarn qui durera jusqu'en 1875, date à laquelle les soeurs agrandissent l'école du bourg.
En juin 1869, le Prefet du Morbihan adressait un courrier à M. Le Douarin, maire de Séné, par lequel il lui demandait de faire voter par le conseil municipal, la construction d’une école de hameau au village à Montsarrac. Malgré la volonté du maire et du préfet, le conseil municipal rejette le projet car il souhaitait privilégier les écoles du bourg (lire article sur Montsarrac)
Le 9 juin 1871, le Recteur Toumelin écrit au Supérieur Général :
" … Veuillez aviser à nous fournir deux Frères pour la rentrée prochaine. S'il n'y en avait qu'un, il faudrait qu'il fût à même d'enseigner les mathématiques, parce que les ¾ de mes paroissiens sont marins. Les familles seraient contentes de trouver sur place quelqu'un qui les pousse avant de les présenter aux examens. Le logement est vaste et convenable ; il se trouve dans la maison commune, et en face il y a une grande place [place Coffornic] pouvant servir de cour de récréation aux enfants. La classe est très spacieuse et bien éclairée."
Le 9 juillet 1871, le conseil municipal réuni en séance ordinaire demanda à remplacer l'instituteur laïc par un Congréganiste et cela parce que les élèves diminuaient d'année en année et que ceux qui lui restaient ne faisaient aucun progrès.
Le 10 septembre 1871, M. Guyonvarc'h, vicaire à Séné, ouvrit une école libre pour faire concurrence à M. Gouyer, instituteur à Séné qui ne remplissait plus son mandat d'une façon convenable . Au commencement l'école se faisait dans l'étable actuelle du presbytère.
Le 22 juin 1873, le Conseil municipal dans une nouvelle délibération en date du 22 juin 1873 remplaçait donc le bon M. GOUYER par un Frère qui, au bout de quelques mois avait réuni 115 élèves. Il s'agit de René LE FUR, [Séglien, 15/04/1843], en religion Frère Cantien. En ce même mois, l'école libre devient école publique.
Le 1er janvier 1872, Paterne KERGAL, en religion Soeur Felix-Marie arrive à Séné.
(Lire sa biographie complète de cette soeur infirmière, institutrice et religeuse, médaillée pour son action à Séné).
On conpremd à la lecture de ce texte élogieux, que Paterne KERGAL [28/2/1832 Theix-12/12/1924-St-Brieuc] en religion Soeur Felix-Marie, participera activement à l'aggrandissement de l'école des filles qui après les travaux disposait de 3 classes. Elle suit le Prefet qui pousse aux travaux, l'école étant jugée insuffisante et insalubre. Le conseil municipal suit l'avis du Prefet le 15/8/1875 et vote une subvention à l'école privée.
Celle-ci accepte les élèves indigents et prend le statut d'école publique ou communale. Elle compte alors 91 élèves payant et 49 indigent soit un total de 140 élèves qui fréquente l'école désormais communale des filles. L'enseignement "délocalisé" dans les hameaux est été arrêté à cette époque.
Ce plan daté du 3 avril 1883, fut annexé à la demande de création du poste d'institutrice adjointe à l'école publique des filles. L'école se compose de 3 classes, d'une cour et d'un préau. La partie privé compte cuisine, service, salon et 3 chambres pour les soeurs des Filles du saint-Exprit qui y logent.
Le 31 août 1873, le conseil municipal vote la construction d'une mairie-ecole :
"Considérant que l'école communale de garçons n'est plus suffisante pour recevoir tous les élèves qui se présentent et qu'il est urgent de construire un local pour une seconde classe; Considérant que le projet dressé par M. Maigné est convenu dans les bonnes conditions, eu égard à la configuration du terrain;
vote l'exécution à ce projet dont la dépense est évaluée à neuf mille francs y compris une Mairie laquelle sera indépendante de l'école il affecte à cette entreprise un crédit de pareille somme à prélever sur les fonds libres.
De plus comme il y a nécessité de faire un échange de terrain avec M. Surzur afin d'obtenir une construction régulière,
Le conseil autorise le Maire à faire avec le propriétaire un échange sans soulte."
Le 31 août se déroule l'enquete commodo incommodo. Les travaux supervisés par l'architecte départemental Maigné, commencent à l'automne 1783 et sont confiés à l'entreprise Le Normand de vanens et ses sou-traitants (Bigot, Thareau et Tortenois).
Le 10 décembre 1874 est établi le récépissé de fin des travaux : plan et devis, procès verbal d'adjudication, métré des travaux exécutés, récipissé du cautionnement del'entrepreneur.
Entre temps, le 17 août 1873, le conseil municipal de Séné demande la création d'un poste d'instituteur adjoint. L'école des garçons compte alors 120 élèves. Le Ministre de l'Instruction publique, des Cultes et des Beaux-Arts donne son accord le 13 janvier 1874.
Selon les Annales de Quintin, en mars 1874, M. LE FUR, en religion Frère Priscien-Joseph fut appelé contre mon gré et le sien auprès de son frère de sang, Frère Cantien, à Séné." Les deux frères de sang vont se réveler d'excellents instituteurs.
Le 12 avril 1876, le Recteur de Séné se désole du départ de Frère Priscilien aupès du Supérieur Général :
" Le départ précipité de mes deux Frères aura du retentissement dans la paroisse, car ils sont très aimés et estimés. Depuis leur arrivée dans le pays, ils ont mérité la confiance générale et tout le monde avoue que la jeune génération est renouvelée complètement et que d'ici quelques années la face du pays sera entièrement changée. Les jeunes gens qui se destinent au brevet de capitaine prennent énormément de goût et viennent assidûment aux cours de l'excellent F. Priscien. Quelle sera leur désolation en apprenant le départ de leur maître. Les classes sont parfaitement menées et les enfants font étonnamment de progrès. Les devoirs religieux ne le cèdent en rient à ceux de la classe. Et c'est au moment le plus heureux que je voie mes excellents Frères me quitter. Epargnez-moi cette peine…"
Le 22 avril 1876, la hiérarchie de la Congrégation des Frères de Ploermel donne ses instructions au remplaçant de Frère Priscilien : " Bien qu'il paraisse fort et vigoureux, le Frère Jovinien aura bien assez à faire sa classe qui ne tardera pas à arriver au 1er rang comme celle qu'il vient de quitter. Je lui défends en conséquence de s'occuper de la mairie et de donner des leçons particulières jusqu'à nouvel ordre."
Pierre NEZET et Guillaume NOBLANC sont les élève du Frère Jovinien et ils ont obtenu leur certificat d'étude.
Il s'agit de Gérard LE CAILLEC, [Cléguérec 07/05/1833 - Doulon (44) 9/01/1909], en religion Frère Jovinien. On note que le Frère en poste à Séné, assure un enseignement auprès des garçons et sert de secrétaire de mairie comme jadis l'institueur laïc.
Ce plan de 1920 et cette photo aérienne permettent de ce rendre compte de l'apect du "groupe" scolaire au bourg. En 1920, la maison de gauche était dédiée au rez-de-chaussées aux classes et aux appartements de l'instituteur à l'étage. La batisse d'un seul niveau proposait deux anciennes classes utilisées en débarras. En 1920, il ne reste que les classes de filles près de la mairie., les garçons sont à l'Ecomusée. A son apogée, de part et d'autre de la mairie, il y aurait eu une école publique de garçons et une école publique de filles.
Sur cette photo, un rassemblement de Singotes et Sinagots devant l'ancienne mairie-école. On reconnait à droite le mur d'enceinte avec sa porte qui permet d'accéder à la cour. A gauche, la grnade porte de la mairie.
Le 24 mars 1876, Mlle Marie Pascaline Le Bourdiec, en religion Soeur Sainte Zozime, âgée de 21 ans, est nommée institutrice à l'école publique de Séné avec un traitement annuel de 600 frs.
Le 1er décembre 1876, Marie Anne KERAUDRAN, en religion Soeur Saint Léonard, est agréée en qualité d'institutrice adjointe à l'école de Séné, au traitement de 500 Frs.
Les recteurs de Séné et les Filles du Saint-Esprit ont réussi à placer les soeurs comme institutrices mais l'école est publique.
Le 8 novembre 1876, Charles Le Mintier de Lehellec, Délégué pour l'Instruction Primaire, visite les écoles de Séné. L'école des filles tenue par les soeurs compte 3 classes et 134 élèves. L'école des garçons tenue par les Frères compte 151 élèves inscrits. Le Délégué d'ajouter : "le nombre n'est pas toujours le chiffre réel des élèves présents car sur les bords de leur mer, les enfants sont souvent occupés par leur parents soit à la pêche soit aux travaux de l'agriculture".
Les lois Ferry du 16/6/1881 et 28/3/1882 de la III° République, instaurent l’école gratuite pour tous et met fin à la rétribution scolaire. Elle est obligatoire de 7 à 13 ans.
Le 10 novembre 1883, Soeur Zozime décède à Séné à l'âge de 29 ans. En octobre 1883, Julienne LE PORT, en religion Soeur Agnès Joseph est nommée à Séné.
Les instituteurs congregationistes investissent également l'école de garçons de Séné. M. Joseph DAGORN, en religion Frère Félix est nommé insituteur adjoint à Séné. Il y avait donc déjà un instituteur principal à Séné à l'école communale des garçons et sans doute est-il un écclésiastique. On comprend également qu'il y a donc deux classes de garçons dans l'école communale.
Courant 1884, Mlle DAVIGO, en religion soeur Sainte Valentine est nommée institutrice adjointe à Séné.
Courant 1885, deux nouvelles soeurs, Mlle KERAUDRAN et Mlle ECOUBLET prenent leur poste d'institutrices à Séné, comme l'indique ces mouvements de personnel.
Gravure de 1884 - Ecole religieuse de filles
La loi Goblet du 30/10/1886 complète les lois Ferry. Elle impose un instituteur laïc dans le public en substitution des enseignants des congrégations (religieux). C'est la laïcisation des écoles. Les salles d’asiles évoluent vers des classes maternelles.
Lors du dénombrement de 1886, les sœurs des Filles du Saint-Esprit s'est organisée autour de Paterne KERGAL.
Ce même dénombrement de 1886, indique la présence de deux instituteurs hommes Gérard LE CAILLEC et Joseph DAGORN qui vivent avec un domestique. Ils ne vivent pas au presbytère avec le desservant (recteur), Georges LE BUON. Sont-ils des instituteurs publics ou bien catholiques ? La présence de 2 hommes et d’une domestique sous le même toit plaide pour des ecclésiastiques. Les congrégations ne sont pas encore interdites dans l’enseignement. Ces deux insituteurs devaient avoir en charge l'école des garçons de l'école communale.
Mais à quel endroit? Le presbytère ? Une des 2 maisons près de la mairie place Coffornic? Une autre "maison d'école" au bourg?
Quand les premiers enseignants écclésiastiques, à l'instar des Filles du Saint-Esprit, ont-ils commencé à s'occuper d'école à la place des instituteurs nommés par l'administration? Le dernier écrit de l'insituteur LE GOUYER date de 1864. L'école communale de garçons de Séné, à l'instar de l'école des filles a dû devenir confessionnel entre 1865-1875, amenant par la suite les "républicains" à vouloir le laïciser.
Face à cet effectif de religieuses et de "Frères", l'administration de la III° République, fais nomme à Séné, l'insituteur, Mathurin Marie BEVEN, pour procéder à la laïcisation de l'école des garçons.
Les institutrices catholiques et les instituteurs publics ont pris pied à Séné pour "s'affronter" idéologiquement dans une "guerre scolaire" fait de décrets, de laïcisation et d'expulsion des Congrégations. Lire article "La Guerre Scolaire à Séné".
La "guerre" scolaire à Séné (2)
En cette fin de XIX°siècle, les maires de Séné seront "républicains" François SURZUR [1881-894]. et Jean Marie LE REBOURS [1894-1896]. Ensuite viendra le maire conservateur Jean Marie GACHET [1896-1901]. Le recteur de Séné sur cette période est Georges LE BUON 13/1/1831- 1877-1901-22/11/1901]. Séné compte alors deux écoles, l'une de garçons et l'autre de filles.
Vue d'une école de filles en Bretagne tenue par des soeurs au début du siècle dernier.
Comme nous l'indique le dénombrement de 1886 et celui-ci de 1891, les soeurs des Filles du Saint-Esprit, mesdames KERAUDRAN, ECOUBLET et LE PORT sous l'autorité de Paterne KERGAL et Mme NOHE assurent l'enseignement auprès des élèves filles de Séné. L'école agrandit par les soeurs se situe à l'emplacement de l'Ecomusée.
L'école de garçons emploie deux écclésiastiques, Gérard LE CAILLEC et Joseph DAGORN qui se sont subsitués aux instituteurs laïcs. Les instituteurs congrégationistes occupent l'école communale des garçons sise à côté de la mairie Place Coffornic..
1ère Bataille de la Guerre des Ecoles : la laïcisation de l'école des garçons en 1888
En 1888, le Préfet du Morbihan entreprend un programme de "laïcisation" et choisit quelques écoles parmi lesquelles, l'école des garçons de Séné. (Lire article de presse ci-dessous).
En septembre 1888, l'instituteur Mathurin BEVEN, âgé de 29 ans, prend la direction de l'école des garçons, et "chasse" les instituteurs congrégationistes. Il a un temps un adjoint, RUNGOAT. En quelques jours, il a récupéré son effectif d'élèves garçons.
Que sait-on de Mathurin BEVEN ? Le dénombrement de 1901 à Séné nous indique qu'il vit au bourg avec sa femme Félicité ROLLAND. Le nom et prénom de ses enfants nous permettent de retrouver sur le site des archives du Morbihan, leur fiche de matricule de militaires qui combattront pendant la guerre 14-18. On peut retrouver l'identité exacte de leur parents.. Mathurin Marie BEVEN était natif de l'Ile aux Moines [4/03/1859]. Il épousa le 13/8/1888 à 'Ile d'Arz, Adolphine Félicité ROLLAND native du village de Gréavo. Leur premier enfant, Joseph décède en 1890, ses trois autres frères naîtront sur l'ile, à la maison des parents de la jeune mère. Lors des naissance, il déclare son emploi d'instituteur à Séné. S'il ne figure pas dès 1891 au dénombrement de Séné, c'est que BEVEN fait la navette avec le passeur entre l'île d'Arz où sa femme chez ses parents s'occupe de sa progéniture.
Le jeune instituteur aura son premier poste à Guer. Il loge alors avec d'autres au lieu-dit "Le Petit Payen". Avant son mariage il enseigne à Bréhan près de Loudéac. Il est nommé à Séné à la rentrée suivant sa noce. Sur les fiches de matricule de ses enfants, on lit son adresse des parents au 3 rue des Tribunaux à Vannes.
La réaction des congrégations ne se fait pas attendre. Des donateurs se mobilisent pour construire une école libre. Le 1er vicaire et un conseiller municipal parcoururent la paroisse pour recueillir l'obole de personnes charitables. Mgr Bécel, évêque de Vannes, donna 1000 F , M. Le Berre : 1000 F, M. Olivierà 500 F. etc.. . L'école appartient au Recteur et compta environ 95 élèves.
En 1889, une nouvelle maison d'école privée est construite en bordure de la route de Vannes à Saint-Armel, à hauteur du Pont Lis, qui correspond actuellement au 8 rue des Ecoles. Elle prendra le nom d'Ecole Saint Patern. Cette vieille carte postale Cim en noir et blanc montre la maison école au débouché du "Pont Lis" l'école sainte-anne figure cachée ddans les arbres. Elle est inaugurée le dimanche 13 octobre 1889 par l'Evêque de Vannes comme nous relate cet article de presse.
Frères qui enseignèrent à l'école Saint-Patern de Séné avant guerre :
1889 : F. Maximilien-Joseph (Julien LE JALE) [Theix -8/04/1857]. S de Séné en juillet 1894
1894 : F. Arconce-Joseph (Joseph BARRON) [Gourin-12/05/1858 - Josselin 1/03/1934]
1895 : F. François Caracciolo (Louis GUELLAUT) [St-Gérand 30/11/1852 - Vannes 02/1903]
1903 : F. Junien-Marie (Pierre CADIC) [Guiscriff-04/05/1869 -1905]
1904 : F. Joseph de la Croix (Auguste Joseph LE ROUZIC) Guern [21-07-1877- 1909]
En 1969, avec la fin de la mixité, elle sera geminée avec l'Eocle Sainte-Anne. Le lieu est judicieux au débouché du Pont Lis pour les enfants venant de Cadouarn et du village de Langle.
A cette date, Séné compte donc deux écoles de garçons, celle de M. Beven et des Congrégationistes et l'école des filles tenue par les Soeurs.
Cet article de presse de 1896, indique que le jeune Noblanc, dont la famille réside à Cadouarn, a réussi brillamment un examen d’anglais.
On déduit des résultats au Certificat d'Etudes pour le canton Vannes-Est en juin 1897, seules 2 écoles présentent des candidats à l'examen du certificat d'études.. L'école publique tenue par l'insituteur BEVEN et l'école tenue par les religieuses avec statut d'école communale. Notons au passage la performance de Louise Jollivet reçue avec les félicitations de l'Inspecteur. Qu'est-elle devenue?
On retrouve sur Geneanet une Marie Louise JOLLIVET, cuisinière de profession, née à Vannes le 26 juin 1883 et décédée le 25/ mai 1971 à Séné. Elle s'est ariée avec Julien Marie LE ROCH, valet de chambre. Son premier enfant est né à Paris 8° en 1906.
En avril 1898, les autorités républicaines honorent deux élèves de M. BEVEN, Joseph ROUILLARD et Joseph GRALL pour le sauvetage réalisé.
Yannick_ROME rapporte cette anecdote sur la cohabitation entre les deux écoles. "Habituellement, chaque année, environ quinze enfants de l'école publique de Séné sont reçus à l'examen de la communion. En cette année 1898, seuls trois d'entre eux sont jugés dignes de faire leur communion solennelle. Naturellement, tous les élèves de l'école privée sont acceptés. Des mères de famille vont demander des explications au recteur. "Vous n'envoyez pas vos enfants à la bonne école, nous ne pouvons rien faire pour vous. Cependant, revenez me retrouver dimanche et, si vous me promettez d'envoyer vos enfants chez les frères, nous leur ferons faire leur première communion" leur répond-on.
Ce témoignage montre que le recteur LE BUON use de tous le smoyens pour accroitre les effectifs de l'école tenue par les Frères.
On comprend des résultats du certificat d'étude en juin 1898 et juin 1899, que les filles sont scolarisées à l'école publique tenue par les soeurs et les garçons à l'école publique dirigée par M. BEVEN. L'école des Frères ne présente pas de candidat.
L'annuaire Lallemand de 1899 consulté aux archives de la ville de Vannes précise le personnel enseignant en poste à Séné. Les garçcons de Séné peuvent compter sur les instituteurs BEVEN (public) et par LE BOULAIR et RICHARD (publics ou privés) et les jeunes filles sur les institutrices KERAUDRAN, ECOUBLET et LE PORT qui enseignent à l'école des Soeurs.
2° Bataille de la Guerre des Ecoles : laïcisation de l'école communale des filles en 1900
Le courrier du Préfet du Morbihan adressé à M. Gachet, maire de Séné le 16 janvier 1900 est riche d’informations. Il nous confirme la présence des sœurs du Saint-Esprit qui assurent l’enseignement à Séné depuis une cinquantaine d’années. Parce que les institutrices ne sont pas encore en nombre suffisant, en ce début de XX°s, les sœurs assurent également les cours au sein de l’école publique des filles.
Le maire conservateur de Séné, M. GACHET, proteste contre l'interdiction faite aux "Soeurs Blanches" d'enseigner. Selon Yannick_ROME, l'école des filles du bourg compte alors 200 élèves.
Un mois plus tard, Soeur Agnès (Marie Julienne LE PORT [6/02/1860 Erdeven]) ouvre dans les anciens locaux de la fabrique [conseil de la fabrique, instance laique qui gère les biens communaux de l'église, les dons, le mobilier d'église], une nouvelle école avec un pensionnat. En fait au même endroit, (l'actuel Ecomusée?). Le projet comporte 3 classes de 123 m², 136m² et 123 m² pour respectivemnet 25, 27 et 25 enfants. Un dortoir de 129 m² pourra accueillir 8 chambres et 1 surveillant.
Si le projet est approuvé par le maire Gachet dès le 25 février, il le sera avec "un peu de retard" par l'Inspecteur Primaire le 1 mars et par le Prefet le 15 mars.
La "nouvelle" école privée compte 133 élèves au bout de 2 semaines. Les familles de Séné restent fidèles dans leur grande majorité aux soeurs pour l'école de leurs filles. Au dénombrement de 1901, les soeurs sont toujours des "institutrices privées" en poste à Séné.
Yannick_ROME rapporte également cette anecdote. Le 16 mars 1900, l'inspecteur de Vannes dresse, pour l'inspecteur d'académie, une liste d'enfants de fonctionnaires qui devraient fréquenter l'école laïque de Séné. Il y a consigné : 5 enfants de douaniers, 1 de cantonnier, deux de veuves pensionnées de l'Etat. Il ajoute : "Si M. Le préfet pouvait donner discrètement un conseil aux familles, il est bien probable que nous aurions ces enfants."
Richard Hall (1860-1942) La Classe manuelle.
Ecole publique (l'institutrice n'est pas une religieuse) de petite filles dans le Finistère? Cour de tricotage.
Le dénombrement de 1901 permet d'éclairicr la situation scolaire à Séné :
Les "Républicains" n'en restent pas là. Une nouvelle école publique pour les filles ouvre le 16 février 1900. Une maison est louée à cet effet, soit celle de Pierre Marie LE LAN rue de Belair ou celle de LE CORVEC.
Pour ce faire, la Préfet oblige la mairie de Séné à pourvoir la dite école des filles en mobilier scolaire. Le conseil municipal de Séné, se plie à cette injonction et décide de faire fabriquer ce mobilier par Patern Simon, meunuisier à Séné.
De nouvelles institutrices arrivent à Séné. Marie Julie DENECHERE, épouse MAINGUY, est épaulée par la jeune Claire Jeanne FRANCHETEAU, à peine âgée de 18 ans. Elles ouvrent le première classe publique pour les filles à Séné. (La mère de Mlle Francheteau,Mme Beillevert, s'installe aussi à Séné)
Au côtés de l'instituteur BEVEN, les jeunes Mathurin LUCAS et Jean BESNARD.
Côté privé, les soeurs assurent l'encadrement de filles et le Frère LE GUELLANT est instuteur congrégationiste.
Cette même année 1901, Monseigneur Latieule, Evêque de Vannes visite les écoles catholiques de Séné, "où se donne avec l'instruction éclairée la formation catholique, la seule qui convienne à de bons Bretons, à de pieuses et croyantes Bretonnes".
3° Bataille de la Guerre des Ecoles : expulsion des congrégations en 1902
La loi du 1er juillet 1901 sur les associations soumet les congrégations à un régime d'exception. Durant l'été 1902, 3 000 écoles non autorisées de congrégations autorisées sont fermées sur le territoire national, par ordre d’Émile Combes et le mouvement s’accélère en 1903 par l'effet de la loi du 4 décembre 1902 qui prévoit qu'est frappé d'amende ou de prison, quiconque ouvrirait sans autorisation un établissement scolaire congréganiste ou toute personne qui après ordonnance de fermeture, continuerait les activités de l'établissement ou en favoriserait l'organisation ou le fonctionnement.
En juillet 1902, le Prefet adresse un courrier type à 72 écoles du département. Au motif que ces écoles religieuses occupent un local dont elle ne sont pas propriétaires, elles doivent évacuer le lieu sous 8 jours. L'école du bourg, rue Principale à Séné est concernée.
Elle rouvre, cette fois sans les religieuses, le 9 septembre 1902 sous la direction de Marie Louise GACHET [21/05/1880-10/11/1958], fille de l'ancien maire et meunier Jean Gachet, et Marie Anne BARRO. L'école comptera 150 élèves en 1908.
A cette même époque, l'instituteur congrétioniste de Séné a dû arrêter d'enseigner dans l'attente d'institueur laïcs pour l'école privée.
On compte alors 3 écoles à Séné qui se livrent une compétition scolaire lors de l'examen du Certificat d'Etudes. En 1902, Mathurin BEVEN est remplacé par Pierre LE VIVANT. Les écoles présentent des enfants au certificat d'étude, dont les résultats sont publiés dans la presse.
Selon Yannick_ROME, à l'automne 1902, une grande enquête est lancée pour "déterminer dans quelle mesure les écoles publiques pourraient éventuellement recevoir les enfants qui fréquentent les écoles congrégationistes". Pour Séné om compte alors 70 enfants dans le privé et 140 dans le public pour une capacité de 150.
Ouverture d'une école de filles à Moustérian :
Cependant le camp "républicain" ne se satisfait pas de cette situation. Il décide d'ouvrir une autre école pour accroitre la capacité à scolariser dans le public. Devant les difficultés de louer une maison au bourg, l'inspecteur primaire de l'époque, M. Rialland, propose de louer une maison qu'il possède à Moustérian, "maison composée de 5 pièces avec cour et jardin clos". Le maire de l'époque, Laurent, et le conseil municipal se désolidarisent de cette décision de l'Inspecteur Primaire approuvée par le Préfet.
La maison des Rialland existe toujours au 12 rue de la pointe du Bil. Ici une vue dans les années 60.
Entre 1902 et 1907, la présence d’une 2° école publique à Moustérian, classe de filles au début et sans doute mixte les dernières années, est attestée par cet article de presse qui en raconte l’origine et par le dénombrement qui pointe les instituteurs en poste en 1906.
M. Mathurin LUCAS de Pontivy et sa femme Anne OLLIER y seront instituteurs comme nous l’indique le dénombrement de 1906. En 1907, M. BAPTISTE remplacera le couple d’instituteurs qu'il quitte en août 1910, année probable de la fermeture de l'école de Moustérian....pour réouvrir à Bellevue...
Pétition contre une école à Languermat :
Le conseil municipal de Séné constate l'étroitesse de l'école des garçons au bourg. Il note les dépenses élevées pour la location de l'école de Moustérian. En novembre 1902, une délibération du conseil municipal votait la contruction d'une école de garçons à 3 classes et le logement pour 3 instituteurs au lieu-dit Langermat (Le Purgatoire) sur une parcelle appartenant à Mme Armande de Brossard mitoyen de la maison des Le Bourhis, dont la maison a brulé récemment. Il proposait de réaffecter l'école des garçons du bourg pour l'accueil des filles. La décision est refusée par la population. Des élus démissionnent. Le 3 février 1903, 161 personnes de Séné signent une pétition contre la construction d'une école de garçons à Languermat (Le Purgatoire). Le 15 mars 1903, le conseil municipal confirme sa décision de construire. Cependant cette école ne verra pas le jour...
La loi Combes en 7/7/1904 interdit aux Congrégations d’enseigner même dans les écoles privées. 2 500 établissements d'enseignement privés sont fermés.
A Séné, les soeurs des Filles du Esprit ou les éclésiastiques enseignants n'ont plus le droit d'enseigner même dans les écoles privées catholiques. De nouvelles institutrices et nouveaux instituteurs les remplacent.
Les résultats du certificat d'études de 1904 et 1905 nous permettent de suivre les directeur d'écoles en poste à Séné. Pierre LE VIAVANT s'occupe de l'école publique des garçons. M. Auguste Joseph LE ROUZIC, à la charge des garçons dans le privé. Côté filles, Marie-Louise GACHET dirige l'école privée alors que Yvonne CHEVREAU dirrige la classe au bourg et Mme Anne OLLIER épouse Lucas à Moustérian.
Le dénombrement de 1906 répertorie Marie GICQUELLO et son mari Octave CHEVREAU comme instituteurs publics au bourg. Mlle Angeline Louise ISENBOCK, native de Versailles est arrivée à Séné. Pierre LE VIAVANT, né à Ambon, et les instituteurs en poste à Moustérian complètent l'effectif du public
Dans le privé, Marie LE CORRE et et Joséphine LARSONNEUR tiennent leur classes avec Auguste Joseph LE ROUZIC, instituteur logé chez le recteur Bellego.
Au certificat d'étude de juin 1907, L'école publique des garçons est dirigée par LE VIAVANT et l'école privée de garçons sans doute par LE ROUZIC. L'école publique des filles est dirigée par Mme CHEVREAU et l'école privée des filles sans doute par Mlle GACHET. En juin 1908, la même configuration existe.
En juin 1909, lors des résultats du certificat d'études, Mme Angeline ISEMBOCK [28/10/1880-18/6/1945] épouse SEVIN [depuis le 12/6/1906], dirige l'école publique des filles et LE VIAVANT celle des garçons. LE ROUZIC dirige l'école privée des garçons et il y a bien une école privée des filles à Séné. Bien que sans fonction enseignate, les Soeurs vivent toujours sur Séné comme l'indique le dénombrement de 1906. Elle reviendront plus tard dans l'enseignement....
4° Bataille de la Guerre des Ecoles : la laïcisation forcée de 1910
La République est inflexible avec la laïcisation des écoles. Au motif que sa directrice ne peut montrer un bail en bonne et due forme, Marie Louise GACHET, directrice de l'école privée du bourg, reçoit l'injonction du préfet, "de vider les lieux" le 17 juillet 1910 alors que l'école comptait 165 élèves. Le camp républicain soutient cette mesure pendant la campagne électorale de 1910.
Le cinq avril 1911, la commune de Séné prend pocession de l'école libre des filles.
Le recteur de l'époque Désiré Ferdinand BELLEGO et les tenants de l'enseignement catholique privé n'ont plus qu'à se mobiliser pour contruire une nouvelle école. Celle-ci a lieu très rapidement comme nous le relate cet article paru dans le numéro du 22 avril 1911 de la Semaine religieuse du Diocèse de Vannes"
Comme nous le relate cet article de presse, le lundi de Pâques 1911 eut lieu l’inauguration de la nouvelle école privée Sainte-Anne route de Moustérian à hauteur du « Pont-Lis » . Elle se rapproche de l'école privée des garçons sise au débouché du sentier du Pont Lis.
L'école catholoique de Saint-Armel sera également bâtie sur le même schéma. Un batiment central avec deux ailes latérales sans doute pour accueillir d'un côté les garçons et de l'autre les filles. A l'étage des appartements pour les instituteurs non écclésiastiques. D'autres construcitons seront ajoutées plus tard.
Si l'inauguration a eu lieu en avril, Mlle Marie Louise GACHET déclare le transfert de son école en mairie le 24/3/1911, qu'elle dirigeait depuis le 3/9/1902.
Le 29/8/1910, Léon Marie PARISSE, natif de Plouharnel, signale en mairie sa venue à 'école privée des garçons. Le 3/8/1911, Aimé Louis Marie CAPPE (lire article dédié) arrive comme instituteur libre à Séné.
Après cette 2° bataille dans la Guerre Scolaire, l'effectif d'enseignants résidant à Séné nous est dressé lors du dénombrement de 1911. Dans le privé, Marguerite Marie LE DUC [Henvic 10/2/1892] et Marie Rosalie LANGLOIS [15/9/1862 Isigny - 6/10/1932 Séné] .
Dans le public, on compte en 1911, Désiré MOLGAT depuis sa nomination en 1910, Alfred MICHEL et Pierre LE VIAVANT. Mlle ISENBOCK, institutrice s'est mariée aves l'ostréiculteur de Séné, Joseph SEVIN.
Pierre Marie Eugène LE VIAVANT [30/9/1860 Ambon - 5/9/1924 VANNES quittera son poste à Séné après le décès de sa femme Marie Anne GUEGUIN [16/9/1862 Vannes - 29/6/1910 Séné] qu'ilm avait épousé àà Vannes le 21/1/1885. Ses affectations l'amenèrent à Pontivy (1885), puis Lanvegenen (1891), Baden (1896) et enfin Séné où il restera en poste une douzaine d'années (1900-1913).
Pour le Noël 1911, les insituteurs publics et l'administration réagissent à l'ouverture de l'école libre de Sainte-Anne et organisent un arbre de Noël à la salle des fêtes du bourg comme le relate cette article de presse. Des cadeaux et des oranges sont distribués aux enfants.
Le 12 février 1911, le Conseil municipal vote une délibération portant sur la création d'une école de hameau au village de Langle. Le 3 avril 1912, le maire Joseph LE MOUELLIC signe devant l'étude du notaire Lucien Guibert de Vannes l'acte de vente. Les propriétaires signent quant à eux le 21 mai ce même acte de vente. Marie Perrine Louise BAYER épouse de Théophile CAYRE, négociant rue du Roulage à Vannes tenaient ce terrain depuis mars 1898 quand ils l'avaient acquis à Alexandrine Falquerho et son mari François Marie Le Corvec, également négociant à Vannes. Ce sont les époux Cayre qui construire la maison qui fut avant de devenir une école, un débit de boissons, le "Café de la Terrasse".
Les Le Corvec s'en étaient porté acquérreur en avril 1889 auprès de Mme Marie Rosalie Letourny épouse JUC qui l'avait hérité à la mort de son frère Edouard. Edouard Letourny l'avait acquis le 16 mars 1879 pour 1070 Frs ...à la commune de Séné !
La commune du voter une enveloppe pour transformer l'habitation en école. Une charpente fut battie pour recouvirir la terrasse du café et constituer les appartement des instituteurs. Les classes furent créées au rez-de-chaussée. Le lot fut attribué à Jean Desmaison comme nous le relate cet article de presse. L'école fut mise en seprvice à la rentrée 1912.
Le 27 septembre 1912, M. Auguste Jules THOMER, natif de Sarzeau, épaulée de sa jeune épouse encore stagiaire, ouvrit le premier registre des élèves.
Cette vue de 1974 montre l'ancienne école de Bellevue.
L'édition de 1913 du "Grand Annuaire Administratif Commercial & Agricole du Morbihan" consultable aux archives de Vannes donne les effectifs des instituteurs en poste à Séné :Dans le Public, LE VIAVANT au bourg et GUIMARD à Bellevue; au sein de l'école libre, Aimé CAPPE [lire article dédié] et Mlles LEDUC et LE FLOCH.
Le 29 juin 1913, les classes des écoles laïques de Séné sont conviées dans les Jardins de la Préfecture. Une ambiance « républicaine » rejaillit de cette Fête des Ecoles. Le journaliste finit son article par ces quelques mots :
« Aux électeurs sénatoriaux*[grand électeurs], venus de tous les points du département et qui ont suivant notre conseil assisté à la belle fête du Parc de la Préfecture, les Vannetais ont donné un magnifique exemple de foi laïque en l’avenir de notre Ecole Nationale. »
L'avenir s'assombrira pour la France et les enfants de Séné. Un an plus tard, éclatait la Première Guerre Mondiale. Les classes de soldats de 1880 à 1900 vont être mobilisées, anciens élèves des écoles laïques ou confessionelles de Séné. 91 hommes, marins ou soldats sont Morts pour La France. (Lire pages du Centenaire).
Auguste LE ROUZIC et Alfred MICHEL insituteurs ayant exercé à Séné furent mobilisées et conbattirent contre l'Allemagne. Désiré Mathurin MOLGAT, né à Ambon le 3 février 1891, insituteur à Séné entre 1910 et 19xx?, capitaine au sein du 65° Régiment d'Infanterie fut "Tué à l'ennenmi" le 21 octobre 1918 dans les Ardennes. Ces parents vivaient au Hezo où fut retranscrit sonacte de décès. Son nom figure au monument aux morts du Hezo.
L'administration le comptabilisera encore comme instituteur à Séné en 1918 lorque le Conseil Génréal écrit qu'il fut décoré de la Légion d'Honneur.
Pendant la guerre, la nécessité de faire " l'UNION SACREE" a des répercussions sur l'enseignement.
Source wikipedia : Pour se rallier les catholiques humiliés par la politique anticléricale menée, pendant près de quarante ans, par la Troisième République, politique marquée par les expulsions des congrégations et les conditions de la séparation de l'Église et l'État, le gouvernement décide de suspendre les mesures contre les congrégations religieuses.
Le 2 août1914, le ministre de l'intérieur Louis Malvy invite les préfets « à suspendre l’exécution des décrets de fermeture ou de refus d’autorisation pris par application de la loi de 1901, des arrêtés de fermeture pris en exécution de la loi de 1904 et de toutes mesures généralement prises en exécution desdites lois ». Cette décision ouvre un régime de tolérance à l’égard des congrégations.
En 1915, les soeurs des Filles du Saint-Esprit ont pu venir habiter une maison près de l'école Sainte-Anne, bâtie pour elles par le recteur et reprendre la direction de l'école des filles; les élèves sont au nombre de 157.
Les écoles de Séné dans l'Entre-Deux-Guerres (3)
Les écoles dans l'entre deux guerres :
L'annuaire Lallemand de 1918 nous rappelle qu'au sortir de la Grande Guerre, le maire de Séné est E MOUELLEC, le recteur OLLIER et Séné compte 2801 hab (données de 1911). Ll'enseignement privée catholique dispose de la récente école Sainte-Anne, inaugurée en 1911 et située au débouché du Pont-Lis, à côté de l'école Saint-Patern des garçons. Les insituteurs LE GREGAM et Mlle LE DUC sont en poste.
Cette photo montre au second plan, derrière le calvaire, l'école Sainte-Anne flanquée à chaque aile d'une maison, sans doute des logements d'instituteurs rajoutés dans l'entre deux guerres ou bien un préau ou un réfectoire.
Après 1918, notre commune compte deux écoles publiques pour accueilir les enfants. L l'Ecole de Bellevue emploie Mlle. THOMER et Mlle GUILLEVIC et l'école du bourg est dirigée par M. LE VIAVANT et Mme SAMZUN . Où se situe l'école publique du bourg? Est-elle encore près de la mairie ou a-t-elle déjà migré vers la rue Principale ?
Les cartophiles attachés à notre commune, connaissent bien cette vue de l'ancienne école du bourg. Emile MORIN nous apprend qu'elle fut inaugurée le 2 aout 1910 [retrouver la source]. La batisse apparait déjà au cadastre de 1845. Elle fut sans doute aménagée en école avec une cour.
Le plus probable est que ce bâtiment ait été l'école privée du bourg qui fut confisqué par l'Etat vers 1910 et transformée en école publique. Etait-elle mixte ou bien que de garçons? Emile MORIN nous dit que l'école publique des filles demeura quelques années encore près de l'ancienne mairie (actuelle salle des fête). Ainsi, on préféra scolariser les garçons dans la nouvelle école rue Principale et laisser les filles dans l'ancienne école près de la mairie,
Vue de l'école avant la salle des fêtes
Une autre date importante pour comprendre la localisation des écoles : la construction de la nouvelle mairie rue Principale (lire article), inaugurée en 1930 par le maire Henri Ménard (lire article dédié). Il semble qu'un préau existait entre la toute nouvelle mairie et l'école des garçons. Ce bâtiment reçut en premier les garçons et ensuite il devint mixte.
On peut suivre la succession des instituteurs en poste dans la commune grâce aux différents dénombrements de la population.
Au dénombrement de 1921, L'école de Bellevue est toujours tenue par Auguste THOMER [14/5/1885 Sarzeau] et sa femme Jeanne LOUEE [24/10/1887 - 22/8/1958]. Les écoles publiques du bourg emploient Angelina ISEMBOCK [28/10/1880 Versailles - 18/6/1945 Vannes] qui a épousé Joseph Sevin, ostréiculteur à Séné (lire les démelés de son père avec le maire Gachet). Pierre LE MEUT [29/11/1889 Donges - 24/6/1975 Vannes] a épousé Marie Louise Janvier de Séné. Georges Honoré SAMZUN [8/1/1882 né à Bangor] et son épouse Marie Augustine GUIMARD [3/10/1888 Auray], deviendront en 1926 directeur de l'école publique du bourg. M. GENET sera aussi quelque temps instituteur public au bourg.
La Grande Guerre sera accompagnée d'une pause dans la "guerre scolaire". les religieuses sont à nouveau autorisées à enseigner.
Dans le privé, La Supérieure Paterne KERGAL est toujours au bourg où elle loge Marie Louise LE GUEROUE [Noyal-Pontivy 23/11/1899]. Cette dernière est arrivée à Séné le 18/11/1920 en remplacement de Marguerite GUIRIEC [Concarneau 3/8/1897] qui succédait à Marguerite LEDUC..
Marie Rosalie LANGLOIS [15/9/1862 Isigny - 6/10/1932 Séné]a épousé un ostréiculteur, Ange Marie Le Gregam. Célestin LE BIHAN et le mémorable Aimé Louis CAPPE (lire article dédié) sont logés chez le recteur Ollier.
Ainsi les instituteurs arrivés sur Séné souvent jeunes, tissent des liens familiaux avec les Sinagots et Sinagotes, comme jadis les douaniers affectés sur Séné.
Soeur Félix-Marie (Patene KERGAL) quittera Séné en spetembre 1923.
Photo de classe Ecole privée Sainte-Anne :
institutrice Marie Claudine SALAUN et Gabrielle LE VERN (religieuse-croix)
En 1926, Louis Marie LE MARIE [21/7/1896 Arradon - ] et son épouse Rose Julienne JOLIVET [2/8/1896 Lorient -30/7/1957 Vannes] sont en poste à Bellevue. SAMSUN, GUIMARD, LE MEUTE sont toujours à Séné. Jeanne Emilie THOMAS complète l'effectif des instituteurs du public.
Au sein de l'école libre, Mme Le Gregam née LANGLOIS est toujours en poste rejointe par Mme Marie Claudine SALAUN [Plouzevédé-24/3/1902], à Séné depuis le 10/4/1924. Deux instituteurs sont logés au presbytère : Aimé Louis CAPPE, fidèle à Séné et à sa bicyclette [lire article dédié], qui aura pour collègues successifs, Paul André HARDY (1926) puis Yves LA VARISSE (1931).
Cet effectif d'enseignants oeuvre à l'éducation des enfants de Séné. En juillet 1930, Lucien GUELZEC, fils du secrétaire de mairie, de l'école publique du bourg, est reçu au certificat d'études à Vannes avec la mention "Très bien".
Au resencement de 1931, Léon JAFFRE [28/2/1897-Le Palais - 7/11/1969-Angers] et son épouse, Louise LE BRETON [16/4/1895 Vannes - 28/6/1978 Laverdières(78)], sont en poste à l'école de Bellevue et le seront encore en 1936; Mathilde MICHEL et son mari Paul Eugène RENARD [1/1/1897 Ménéac(56)-16/10/1975] sont en poste à l'école des garçons, alors que Mme Renée CLOEREC vient d'arriver pour s'occuper des filles, comme nous l'indique l'annuaire départemental des téléphones. Le public gardera cet effectif en 1936.
Dans le privé, M. CAPPE a la charge des garçons assistée de Yves LAVAIRYE; Mlle Marie Claudine SALAUN celle des filles à l'école Sainte-Anne où elle sera rejointe le 22/8/1935 par Marie FUeller ou Jueller, née à Guiscriff le 5/7/1911.
Au dénombrement de 1936, Aimé CAPPE eut comme adjoint Joseph LORHO [4/1/1917 Pluméliau - 27/1/1958 Pontivy] qui monta une équipe théâtrale masculine qui eut beaucoup de succès. (photo ci-dessous). Pierre LOYER de Josselin arriva en 1941 pour prendre en charge la grande classe.
Dans le public, on retrouve le même effectifs d'instituteurs dont Mme Renée REMIOT [4/12/1889-Auray-31/7/1953-Séné], épouse de Grégoire CLOAREC [25/6/1887-Coray-28/10/1958-Vannes], en poste dans le bourg.
En 1937, M JONCOUR Hervé [29/7/1909 Le Juch'22) - 2/1/2009 Vannes] et sa femme Germaine PIRO [27/6/1909 - 19/8/2001 Vannes] sont nommés à l'école de Bellevue, comme nous l'indique le registre conservés à l'école de Langle. Originaires de Quimper, leur famille vient les voir par Vannes en empruntant le petit passeur.
Mme Joncour avec la chapeau à gauche
A la rentrée de 1938, Séné compte 43 élèves dans les 2 écoles publiques de garçons et de filles et 179 élèves scolarisés dans le privé. Fort de cet effectif, un projet de création d'un groupe scolaire moderne est étudié par Henri MENARD, le maire de l'époque. Lire article sur ce projet avorté à cause de la guerre.
Ce projet moderne prévoyait au bourg une école dotée d'un réfectoire et d'une cuisine avec une rangée de lavabos. De part et d'autre des classes pour les garçons et des classes pour les filles. Sur chaque aile, des logements pour les instituteurs, 2 familles ou 4 célbataires. Au devant, une galerie abritée sur deux cours distinctes.Une 3° cours pour gérer les interclasses, un cabinet médical, un vestiaire et le chauffage central. Le projet envisageai également la construction d'une pisicne à côté de l'école.
Cette photo de classe a l'avantage d'être datée de mai 1939 et nous montre une classe de jeunes filles de tous âges devant leur école Sainte Anne. Quelques mois plus tard, après l'invasion de la Pologne par la Wehrmacht, la France suivie du Royaume-Uni déclarait la guerre au III° Reich d'Adolf Hitler. Comment les écoliers de tous âges ont vécu l'école pendant la guerre et l'Occupation?
Pendant les années de guerre, des soldats allemands réquisionnent des maisons à Séné dont les écoles. Jean Richard se souvient :
Pendant la guerre , les enfants ne mangeaient pas à leur faim .Pour nous rendre à l’école [depuis la presqu'îl] nous allions à pied J’ai le souvenir que l’hiver pendant la guerre il faisait très froid à cette époque Pour nous protéger du vent d'est très froid, nous empruntions un chemin de charrette nommé Ignora qui part de Cadouarn jusqu’au rond point du Morboul C’était dans ce chemin où nous étions seuls que les aînés vidaient leurs poches de pommes de terre volées ici et là .Un feu de bois était allumé et on mangeait .les patates grillées avant de nous rendre à l’école; Elles étaient délicieuses .Des feuilles étaient cueillies dans les fossés, on les appelait des "tourchons". Je les trouvais bonnes aussi Selon moi il s’agissait d’oseille sauvage.
Quand les Allemands sont arrivés à Séné, ils ont réquisitionné l’école des garçons et nous ont mis à la porte. Nous avons continués nos études à l’intérieur de l’église, là où se trouve la chaufferie, nous étions serrés comme des sardines. Une jeune fille de Cariel, Mlle MARTIN a pris le relais et les enfants du village de Cariel étaient scolarisés dans la salle à manger de ses parents. Par la suite, notre école est redevenue notre école. J’ai le souvenir que les allemands avaient peint un aigle avec la croix gammée sur le mur de notre classe. M,Cappe faisait la classe à plusieurs divisions en même temps. Un jour, les plus grands avaient mélangé les bottes des allemands partis faire une marche. A leur retour, ils gueulaient et juraient pour retrouver chacun ses bottes. M Cappe avait discrètement félicité les plus grands d’entre nous ... L’été, quand il faisait très chaud, M.Cappe demandait aux plus grands d’aller chercher un sceau d’eau. Il était placé au milieu de la cour et chacun d’entre nous se mettait à genoux devant le sceau et on buvait comme les animaux. Chez les filles, c’était les religieuses qui tenaient l’école et soignaient les gens Une soupe était servie moyennant un petit sous que certains n’avaient pas. À la fin de la guerre des biscuits vitaminés nous étaient servis une fois par jour dans le cadre du plan Marshall. M Cappe fût remplacé par M Loyer."
Selon le souvenir de Claude LE FRANC, l'école des garçons du bourg avait été transférée chez M&Mme Cloarec qui habitaient au bourg au 5 rue des Vierges.
A cause de l'avancée allemande dans le Nord de la France, des familles refugiées sont accueillis en juin 1940 sur la presqu'île de Langle. Leur enfants fréquentent l'école de Bellevue comme nous l'indique le registre. Parmi les réfugiés, la famille Chevalier Marcel, couvreur à Burelles (02), la famille Legrand, garagiste au Cateau (02), la famille Toen Charles, ouvrier agricole dans l'Oise, la famille Mahoudeaux André, douanier au Havre (76) et la famille Carlier, ménère à Rouziès (59).
Comme en 1915, la famille belge Legein avait trouvé refuge à Séné [lire article sur la Bataille de France], cette fois notre commune abrite des familles françaises fuyant l'avancée allemande.
En 1945, plusieurs familles de Belle-Ile seront mises à l'abri à Séné et leurs enfants fréquenteront l'école de Bellevue.
Les écoles de Séné depuis la Libération (4)
Les écoles depuis la Libération :
De l'école du bourg à l'écomusée.
De l'école de Bellevue à l'école Aveline :
La fin de l'école Saint-Patern au bourg
De l'école de la Grenouillère au Groupe Scolaire Guyomard
La naissance du Groupe Scolaire Dolto :
La reconstruction de l'Ecole Sainte-Anne
Les nouveaux établissements : l'IME du Bois de Lisa, le Collège Cousteau.
Cette période sera marquée par la loi Debré du 31/12/1959 sous la V° République, qui amène l’Etat à rémunérer les enseignants des écoles privées qui passent un contrat d'enseignement avec l’Etat.
De l'école du bourg à l'écomusée.
Les relevés aériens de l'IGN, Institut National Géographique, permettent de survoler Séné dans le temps. Ces trois clichés aériens montrent que la cloture de l'école du bourg fut détruite vers la fin des années 1950 en vue de créer une place plusieurs fois réaménagée. Cette époque coïncida avec l'ouverture de l'école Dolto. Désaffecté, le bâtiment trouva rapidement une nouvelle vocation. Il abrita les "Postes & Télécommunication" et l'Inscription Maritime" avant d'être transformé en salle d'exposition.
1948, on devine la cour.
1953, ci-dessus on voit bien le pourtour de la cloture.
Sur ces deux photos, on peut bien voir le pourtour en pierre de taille de la porte principale de l'école, dont le haut est vitré.
Cette photo de 1956 montre l'insitutrice, Mme Suzanne ARZE, l'épouse du futur maire M. Louis Uguen.devant une classe mixte de jeunes enfants. En 1960-1961 il n'y a plus de classe rue Principale. Les élèves vont dans la toute nouvelle école Dolto. La cloture limitant la cour sera détruite. Le bâtiment sera occupé par les PTT et l’Inscription Maritime avant de devenir l'Ecomusée que nous connaissons..
Ci-dessous, vue arrière de la mairie et de l'école.
1960, 1er aménagement de la place en parking.
La future Place de la Fraternité vient de recevoir son goudron.
1973
1994, la place de la Fraternité achevée
De l'école de Bellevue à l'école Aveline :
Ce dessin signé Berthe, du nom de la famille d'instituteurs en poste lors du recensement de 1962, est daté de juin 1954 et nous donne une vue côté jardin.
L'école de Bellevue aménagée en 1912 à la place de l'ancien café de la Terrasse, devenait étroite et vétuste. Il fut décidé de la transférer dans de nouveaux locaux au niveau du village de Langle. En1977, eu lieu l'inauguration de la nouvelle école de Langle, qui prendra plus tard le nom de l'écrivain Claude Aveline [1901-1992]. En 1979, la mairie de Séné se sépare de l'ancienne école de Bellevue qui a été renovée en une jolie maison.
Cet extrait des registres des élèves de l'école de Bellevue de 1960, témoigne de la manière dont les instituteurs jugaient leur élèves.
Vue de lancienne école de Bellevue lors de sa vente en 1979.
Vue de la nouvelle école de Langle
Ces deux montages photos permettent de voir les évolutions de l'école et la succession des investissements faits par la commune et notamment la création de la salle Salicorne.
La fin de l'école St-Patern au bourg
A l'école des garçons de Saint-Patern, Paulette QUESTER pris la classe de 1947 à 1959. Pierre LOYER quitte Séné en 1958.
Joseph CLODIC apparait avec sa collègue Marie SAVARY au resencement de 1962. Il sera remplacé à la direction de l'école des garçons par Roger LEBIHAN. Quelques temps après mai 1968, ce fut alors la mixité et tous les élèves se retrouvèrent à l'Ecoles Saint-Anne. La batisse fut vendue et existe toujours au 8 rue des Ecoles.
Cette vue aérienne de 1953 montre bien au nord l'école Sainte-Anne et sur la route, au débouché du chemin remontant du Pont Lisse, l'école des garçons cloturée d'un haut muret. Ce muret sera rabaissé dans les années 1960, lors de travaux de rénovation effectués par les parents mobilisés par le président de 'A.P.E.L.de l'école de Keranna, Joseph Le Franc et le directeur de l'école Roger Le Bihan.
Sur cette phot datée de 1975, prise en face lancienne école, on devine les classes derrière les fenêtre.
De l'école de la Grenouillère au Groupe Scolaire Guyomard
La construction de l’école La Grenouillère débute en 1955 près du Versa et réponds à l'accroissement de la population résidant dans les quartiers nord de la commune, Versa, Clos du Poulfanc, Route de Nantes. Ce 1er bâtiment correspond aujourd’hui à ll’école maternelle Guyomard. Ces vues aériennes successives dans le temps permettent de se rendre compte des aggrandissements de l'école de la Grenouillère qui prendra le nom d'un instituteur, ancien maire de Séné, Albert Guyomard (lire article sur les maires) en [trouver la date].
En 1960, on gagne l'école de la Grenouillère par un chemin depuis la route de Nantes. A gauche on reconnait le garage Duclos aujourd'hui occupés par des logements. La vue suivante date de 1965. Un premier préfabriqué est disposé pour les besoins. Les arbres sont plantés. En 1973, l'école dispsoe de 3 préfabriqués pour accueillir les nouvelles classes.
Vue de la Grenuillère en 1960
Vue de la Grenuillère en 1973
L'école du Poulfanc ne va cesser de s'aggrandir pour accompagner l'accroissement de la population. En 1976 a lieu la construction d'un 2° bâtiment, actuelle école élmentaire.
Vue du groupe scolaire en aout 1977
1975 : Croissance de l’école la Grenouillère 1975, 2° classe, 1977, 3° classe, 1978, 4° classe.
1976 : remplacement des préfabriqués par un 2° bâtiment à la Grenouillère. Un préfabriqué sera reconstruit dans le Quartier Saint-Laurent.
Vue du groupe scolaire Guyoamrd en mai 1987
Dans la fin des années 1980, l'entrée des écoles se fait par le nord rue Pierre Loti. La disposition des bâtiments est conforme à peu de choses à l'actuelle. La création d'une garderie et d'un restaurant scolaire dans le courant 1990, finira par donner à cette école tous les équipements modernes pour les enfants du nord de la commune.
1991 : Construction du restaurant en face l’école Guyomard.
La naissance du groupe scolaire Dolto :
1961 : 1ère phase de l’école mixte Dolto:
1970 : Rajout de 2 bâtiments à Dolto.
1980 : Nouveau bâtiment à Dolto. Vers 1984 Cantine et maternelle DOLTO
En 1961, on construit deux bâtiments scolaires et des logements pour deux instituteurs. Une troisième classe est ouverte en 1964, une quatrième en 1970, une cinquième en 1978 et une sixième en 1979. Les locaux devenant insuffisants, la municipalité prenait la décision, en octobre 1977, d'un agrandissmeent et la transformation en groupe scolaire de 5 clases comprenant des salles annexes et, à la rentrée de septembre 1978, les nouveaux bâtiments pouvaient être occupés.
Effectif enseignants en 1979-80 :
CM1 et CM2, Directeur LE CLECH - CE1 LE STAMM CP Mme THOREZ - CS-MS : Mme DASSIN - MSPS : Mme ME SCIELLOUR.
,
La reconstruction de l'Ecoles Sante-Anne :
Cette photo est extraite du bulletin municipal début 2000. L'ancienne école Sainte-Anne a été réhaussée d'appartements où loge les institutrices. Au dénombrement de 1962, on note laprésence de la dernière soeur des Filles du Saint-Esprit, Catherine ROUE, en religion Soeur xxxx , qui quittera Séné en 1969. En 1972, les élèves, les parents et le corps enseignant fêtent le départ en retraite de Marguerite LAYEC.
Catherine ROUE, mère Supérieur des Filles du Saint-Esprit
1970 Sortie scolaire mixte encadrée par Roger Le BIHAN
1972 Départ en retraite de l'institutrice Marguerite LAYEC. On sort la télévision!
2000 : Destruction et construction de la nouvelle école Sainte-Anne.
L'Institut Mécido-Educatif du Bois de Lisa, réseau Les Papillons Blancs :
Dans les années 1960, le Bois de Lisa [lire article sur la famille Limur] sépare la commune de Séné de celle de Vannes. Ce terrain boisé, sans valeur agricole ou écologique à l'époque est acheté afin d'y installer un Institut Médico-Pédagogique. En 2019, les batiments sont complètement reconstruits.
Le Collège Cousteau Quartier Saint Laurent :
Pour accueillir un nouveau collège dans l'Est de Vannes, la vilel de Séné est choisie par le Conseil Général. Un espace agricole près de Saint-Laurent sera aménagé. Le 26 octobree 1987 a lieu la pose de la première pierre, en présence du maire Francis Pouligo et du Président du Conseil Général Raymond Marcellin. Il sera officiellement inauguré par le 1er Ministre Michel Rocard le 23 septembre 1989, en présence du maire, Marcel Carteau, du ministre Pierre Joxe et Raymond Marcellin.
Grandes noces sinagotes
Dans leur ouvrage respectif, Camille ROLLANDO et Emile MORIN évoquent une tradition de grandes noces dans notre commune de Séné et en donne quelques exemples. Plusieurs ouvrages présentent les caractéristiques des noces bretonnes au cours du XIX° et XX° siècles, dont certaines réunissent plusieurs centaines de convives. Médiathèque de Vannes.
En parcourant les registres de l'état civil à Séné au gré de ses recherches, l'historien amateur tombe sur des actes de mariages doubles, où un frère et une soeur, deux frères ou deux soeurs se marient le même jour. De 1860 à 1930, presque chaque année, on répertorie un, deux ou trois noces doubles par an, quand, cette même année compte de 15 à 30 noces célébrées. Au total, 150 mariages doubles entre 1860 et 1950. Les doubles noces ne sont donc pas anecdotiques mais régulières sur cette période. En mariant deux de leurs enfants le même jour, les parents économisaient certainement dans les frais et réunissaient à cette occasion un plus grand nombre de convives. Ces mariages multiples au sein d'une même fratrie sont sans doute une des origines à ces grandes noces bretonnes à Séné, l'autre origine étant la fortune et le rang des familles des mariés, comme nous l'évoquerons en deuxième partie de cet article.
Jean FRELAUT [1879-1954], peintre natif de Vannes mais qui peignit plusieurs scènes de la vie sinagotes (Courses de Cano, Régates de Conleau, Maison de pêcheurs à Langle) fut également inspiré par les noces bretonnes. Ce tableau de 1908 montre l'organisation des grandes noces dans un village autour de Vannes. Serait-ce à Séné ?
Les mariages doubles, à coup sûr de Grandes Noces !
Il faudrait avoir la patience monacale pour passer en revue les actes de mariages antérieurs à 1860 car leur lecture est plus difficile. Les noces doubles ont sans doute existé de tout temps...Ainsi en 1825, les trois filles de Guillaume LE GALENNE & Anne Marie CALONNE se marient le 5 février à Séné. Marie Françoise, cabaretière, 26 ans, épouse Michel TREHONDARD, pêcheur à Montsarrac; Marie Julienne, 23 ans, pêcheuse à Montsarrac épouse Jean BENOIT, pêcheur à Montsarrac; Jeanne, 20 ans, pêcheuse à Montsarrac épouse Jacques NOBLANC, pêcheur à Moustérian.
D'autres mariages sont encore plus surprenants. Ainsi, le 6 octobre 1869, le maire de Séné unit le même jour deux LE FRANC et deux LANDAIS. On peut supposer que ces 3 mariages scellés en mairie le même jour aient donné lieu à un unique grand repas de noces avec de nombreux convives.
Le 10 juin 1873, un mariage croisé est célébré à Séné entre deux MORIO qui épousent deux MALRY. Un grand repas a dû suivre la cérémonie avec de nombreux convives...
Le 17 mai 1881, c'est au tour de la famille DANO de marier deux de leurs enfants avec deux enfants LE MENACH.
Le 4 novembre 1883, un mariage triple est célébré à Séné entre deux filles LA CROIX et deux enfants LE LAN.
Le 4 mai 1884 sont célébrés à Séné trois incroyables mariages entre trois enfants de la famille de pêcheurs LE BLOHIC de Langle qui épousent trois enfants de la famille de pêcheurs DANET de Langle également.
Au cours de la première moitié du XX° siècle, la tradition des mariages multiples ne disparait pas.
Vers 1900, comme nous le raconte Emile MORIN, deux préposés des douanes et un marin se marient le même jour à Séné.[passer à la paroisse pour voir les régistres]
La Première Guerre Mondiale : Alors que la guerre est déclarée en août, on compte 16 mariages en 1914; Il n'y en a plus que 5 en 1915, dont deux militaires; en 1916 on compte 9 mariages dont 5 militaires; En 1917, le maire Le Mouellic célèbrera 16 mariages dont 13 militaires mobilisés. Parmi eux trois sont "Morts pour la France":
GAREC Jean Marc Joseph [ 11/06/1895 – 18/10/1917], marié le 13 mars 1917 à Marie Augustine CORLAY.
CAMENEN Alexandre Louis Marie [13/08/1882 – 25/09/1918 ], marié le 13/03/1917 à Jeanne Marie GUYOT.
LE DIBOISE Marcel [22/11/1892 – 8/8/1918 ] marié le 30 juillet à Marie Honorine LE FRANC.
Comme un appel à la vie, de jeunes soldats reviennent sur Séné pour se marier. En 1918, il y aura 15 mariages dont 10 militaires mobilisés.
Ces deux cartes postales anciennes colorisées montrent que les nombreux convives s'asseyaient sur des échelles dressées horizontalement avec des pieux. Entre les rangs, à leur pieds, une simple planche servait à déposer son assiette. La table était réservée aux mariés et aux proches. Chacun des convives payait son écot, une participation aux frais de bouches, rendant ainsi possible la réunion de centaines de convives.
Cette video Pathé de 1908 montre le déroulé d'une noce en Bretagne, malheureusement sans le son.
Célébration d'un double mariage à Landévant le 15 octobre 1907 : Martin Marie Le Brech épouse Marie Désirée Kervadec et Martin Alfred Louis Jehanno s'unie avec Anne-Marie Le Brech. Le troisième couple qui apparaît lors de la présentation des cadeaux n'est pas encore marié. Tournage devant l'église paroissiale de Landévant et dans le champ "Bourne" où les tables ont été disposées bout à bout. A la fin du banquet les restes sont distribués aux pauvres. L'on danse ensuite autour du joueur de biniou.
L'année 1919 voit un retour à la vie et un rattrapage après quatre années de guerre. On comptera 30 mariages, dont un mariage double. Jeanne MORIO épouse Joseph BENOIT et sa soeur, Véronique Marie Louise MORIO épouse Louis Marie LE FRANC, le 17 juin. Pendant les années 20-30, la "tradition" des mariages multiples demeure mais leur fréquence est moindre..
Ainsi le 9 mars 1920, les deux filles LEROY épousent les deux garçons LE BLOHIC.
Le 21 septembre 1920, curieusement, 3 couples, sans lien de parenté, décident de se marier le même jour et si on en croit l'article de presse, ils se réunirent dans la ferme des Morio à Kerdavid pour leur repas de noces. Joseph LE FRANC [15/05/1897-16/09/1951], préposé des douanes, se marie avec Perrine LE ROY[17/8/1893-19/5/1986]. Jean Marie LE METOUR [24/9/1891-8/01/1952], boulanger épouse Marguerite SAVARY, boulangère à Cadouarn; Maurice CROLAS [24/12/1889-6/07/1973] cultivateur à Theix vient épouser à Séné Célestine Marie Louise SUZINEAU [8/9/1898 Kerhuileu-xx]. ces derniers sont les parents de Marcel CROLAS mort pour la France en 1944.
Le 27 juin 1922, un mariage double uni deux fils CHELET, agriculteurs au bourg à deux filles LE REBOURS, agriculteurs à Keravelo.
Le 24 avril 1923, un mariage double est enregistré en mairie de Vannes entre deux garçons NOBLANC de Sénéet deux filles BOTHEREL de Vannes. Louis Marie NOBLANC [16/4/1892-23/01/1960] épouse Félicité Paterne Marie BOTHEREL [10/05/1901- ] et Marcel Vincent Marie NOBLANC [3/10/1901-12/08/1954] se marie avec Marthe Marie Madeleine BOTHEREL [20/07/1899-11/07/1981].[Vérifier si la cérémonie religieuse a eu lieu à Séné]
Le 3 juillet 1923, les deux soeurs DANET du Meniech se marient. Reine Marie DANET épouse Ange Louis DANET pêcheur au Meniech et Marie Louise épouse Alexandre Jean Marie JACOB, pêcheur à Langle qui périra en mer en 1932 (lire article).
Le 20 août 1924, le secrétaire de mairie de Séné, M. GIRARD marie ses deux filles.
Le 28 septembre 1926 a lieu à Séné une double noce particulière. M. QUESTER Jean Marie, agriculteur à Dolan, marit son fils Vincent, fils de sa première femme et sa fille Jeanne Marie, fille de sa deuxième épouse, le même jour, à deux enfants de la famille HERVIO, agriculteurs à Kergrippe.
Le 14 juin 1927, Ange Marie LERAY, douanier au Havre, épouse Célestine Marie LE GUENNEC et sa soeur, Marie Emilie Ambrosine LERAY épouse Jean Marie LE GUILLANTON, marin.
Le 2 octobre 1928, la famille QUESTER, agriculteur à Dolan "récidive". Louise Marie Philomène QUESTER épouse le Maréchal des Logis, Georges LE ROCH et Julien François Marie QUESTER, gendarme à la Garde Républicaine, épouse Marie Germaine LE DRESSAY. La noce réunit 200 personnes par un temps speldide au milieu des bombardes.
Le 23 octobre 1934, un double mariage unit les MALRY de Canneau aux ROZO de Cadouarn : Joachim Marie MALRY épouse Marie Marguerite ROZO et Maria Josephine MALRY épouse Ernest Jean ROZO.
Le 2 mai 1936, deux ans plus tard, Mme Marie Josèphe Landais, veuve ROZO, marie son fil Barnabé à Suzanne LANDAIS et sa fille Berthe à Joachim MALRY
Plus fort encore !
Le 20 octobre 1936, Mme Jeanne Marie DREAN,veuve de Jean Marie LE VAILLANT, cultivatrice sur l'Île de Boët, originaires de Plumergat, marie ces quatre enfants, dont deux faux-jumeaux, le même jour !
Sur la barque en second plan, Jeanne Marie LE VAILLANT née Dréan, devant ramant, Germaine SUZINEAU,épouse de Joseph LE VAILLANT. de part et d'autres leur enfant Aline et Lucien.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, le nombre de mariages est peu élevé. sans doute par mesure d'économie il ya encore quelques mariages doubles : MOREL en 1941, LE GAL en 1944. Après la Libération, les deux soeurs JACOB se marient en 1945. Ensuite, les mariages doubles se rarifient fortement. Les BERTHO et LE NORMAND en 1947, les QUESTER en 1948 et les MONFORT en 1952, les LE FRANC et SAVARY en 1954 puis les RAMBAUD en 1958 et les BOURSE en 1961. Les Trente Glorieuses laissent place au mariage "individuel" loin de la grande période des noces multiples, qui donnaient leiu souvent à de grands repas de noces champêtres.
Selon le souvenir de Mme Armelle@Monfort à l'état civil de Séné, le dernier mariage double célébré à Séné date de mai 1978.
Comment expliquer l'existence pendant de nombreuses années, de ces mariages multiples unissant plusieurs membres d'une fratrie?
Bernard RIO dans son livre intitulée "Les Noces en Bretagne" en donne un explication. Jusqu'aux années 1950, pendant de longues décennies, voire des siècles, Séné, comme un grand nombre de communes françaises est une société rurale, agricole. La particularité de Séné est avoir également une activité maritime. A des époques où les moyens de transports sont la marche en sabots, parfois des déplacements à cheval, le mariage reste une affaire de proximité. Le relatif enclavement de Séné où la majeure partie de la population est établie sur la Presqu'ïle de Langle a accentué ce phénomène. Les jeunes mariés "s'étaient rencontrés sur les bans de l'église, sur les chemins de l'écoles où ils avaient gardés les vaches ensembles". Pour Séné on peut ajouter que les jeunes gens avaient pêché ensemble la crevette sur la presqu'île. Plus tard, les nouveaux moyens de déplacements, le vélo et ensuite le bus puis la voiture permetront d'élargir l'aire géographique pour trouver son conjoint.
Cependant, pour Séné on peut nuancer cette règle. Notre commune a accueilli des paludiers de Guérande et de nombreux douaniers qui ont apporté "du sang neuf" et diminué l'endogamie caractéristique de sociétés rurales.
On se marie donc avec ses voisins qu'on connait et le plus souvent issus d'un milieu social proche. Ceci est encore plus vrai dans le cas des familles de laboureurs qui ajoutent au mariage une dimension patrimoniale forte.
Noces à Séné vers 1900, source bulletin paroissial
Pour le notables, un moyen de montrer son aisance :
Les grandes noces étaient aussi l'occasion pour les notables de Séné de montrer leur aisance matérielles. Laboureurs propriétaires, boulangers, font preuve de largesse le jour des noces de leurs enfants en invitant un grand nombre de convives, de la famille des mariés mais aussi des villageois.
Le mardi 15 février 1898, Jean Marie LE REBOURS, fils de l'ancien maire de Séné, agriculteur à Cariel, épouse Marie Louise Philomène BOCHE, fille des agriculteurs BOCHE établis à Kéravelo. Pour nourrir pas moins de 600 convives, on a tué deux boeufs et une génisse.
1903-époux Malry-Cadouarn
En 1912, deux noces réunissent chacune des centaines de convives comme le relate cet article de presse. Jean Marie ROBINO [30/07/1880- 15/06/1921], fils du boulanger épouse le 26 novembre 1912, Joséphine LE DIGABEL [4/03/1891-23/02/1971]. Théodore JACOB [7/01/1886- xx], capitaine de cabotage, épouse le 19/12/1912 Marie ALLANIOUX [19/01/1893-xx].
Mariage le 15/9/1919
Léon NOBLANC [8/2/1895-14/11/1985] et Henriette MADEC [25/8/1900-7/12/1967]
Source Camille Rollando
Dans l'entre deux guerre, les commerçants et boulangers Robino seront aux avant-postes pour organiser des repas de noces.
Le 4 janvier 1925 sont célébrées à Séné les noces de Louis LE DOUARIN [2/01/1899-3/5/1970] avec Marie Alexandre LE ROLLE de Beltz, âgée de 25 ans, et les noces d'or des grands-parents paternels du marié, Jean Marie MORIO et Jeanne Louise MALRY unis depuis le 10 juin 1873.
Cet article de presse de l'Ouest républicain rend compte de cette double noce. Un millier de personnes assiste à l'office religieux en l'église Saint-Patern. Le repas de noces a lieu à Cariel, sans doute sur les prairies attenantes à la boulangerie. Pour ces 2 noces on apportera 2 boeufs de 1300 Kg, 8 veaux et 12 barriques de cidre.
Le 7 septembre 1926, les commerçant ROBINO organisent un grand repas avec 300 convives pour le mariage de Louis ROBINO [16/9/1900-22/8/1929] et de la boulangère Eugénie QUESTER [27/2/1902-3/9/1979].
Les Grandes Noces les plus mémorables à Séné sont certainement le mariage le 2 février 1930 de Xavier Pierre Marie LE PENRU [3/12/1902- 22/11/1971] cultivateur à Ker Anna (le bourg) avec Lucienne BENOIT [16/02/1905-9/12/1990], la fille du boulanger de Cariel, car elle a fait l'objet d'un "reportage" photographique et de l'édition de cartes postales. Cet article de pressenous relate que près de 1200 convives particpèrent au repas de noces.
Emile MORIN nous donne dans son livre "Le Pays de Séné" quelques photos de cette grande noce à Séné. Le bulletin paroissial Le Sinagot lui consacra également un reportage. Certaines de ces photos se retrouvent aux Archives du Morbihan et au Musée de Bretagne en noir/blanc. On comprend qu'un photographe a réalisé ces photographie et ensuite des tirages de cartes postales.
Après le mariage à la mairie et la cérémonie réligieuse, l'ensemble des convives se retrouva du côté de Cariel, derrière la boulangerie. Des photographies immortalisèrent ce jour et certaines furent tirées en cartes postales.
Les 1100 invités du jour sont autour des tables en plein air. Il aura fallu abattre 6 bêtes (boeufs, veaux, cochons), mettre en perce 7 barriques de cidre et cuire près de 400 pains de 6 livres pour sustenter tout lemonde ! Une noce qui a marqué la vie et la mémoire de tous les participants de l'époque. (Emile Morin). Ci-dessous, les "cuisines" installées le long du mur de coltures au fond. On reconnait à droite la batisse au toit pentu.
La grande ridée était toujours très attendue pour se mettre en appétit avant le repas traditionnel en plain air au son du biniou. (Emile Morin)
Comme on l'avu ci-dessus, la tradition des noces bretonnes s'est perdue à Séné pendant les Trente Glorieuses. Depuis les années 1970, les mariages sont restreints à un couple de mariés. Le bulletin paroissial Le Sinagot rendait compte de temps en temps des mariages religieux à Séné, qui également avec le temps se sont raréfiés.
Dès les années 1970, on cultivait la nostalgie des ces grandes noces comme en témoigne le défilé d'enfants en costumes lors d'une kermesse.
Reverra-t-on un jour des Grandes Noces à Séné ?
EPILOGUE : comment localiser la noce Penru aujourd'hui?
Cette phographie aérienne prise en 1948, permet de situer la scène.
Les cuisines sont installées sur la champs en VERT derrière la rangée de maisons. La grande maison avec les 2 cheminées n'est autres que la boulangerie de Cariel.
Aujourd'hui la maison à gauche du poteau électrique a remplacé le petit batiment gris devant la maison du boulanger. On reconnait les 2 fenêtres du pignon et les 2 cheminées.
Le cortège de noces a traversé la prairie derrière le manoir du Ranquin. Sur la vieille photo, on voit à gauche une maison avec une grosse cheminée. Cette maison existe toujours en face la manoir du Ranquin, photo moderne. La cheminée est plaquée d'ardoises et une autre masion a été construite à gauche. La deuxième maison sur la vieille photo a été réunie au manoir du Ranquin qu'on devine à droite de la vieille photo. Sur cette priairie les convives ont dansé la ridée.
Le 15 février
Séné en 1841
Le plus ancien recensement de la population de Séné date de 1841. Nous sommes sour le règne de Louis Philippe 1er, Roi des Français.
A l'époque on disait également "Etat Niminatif des Habitants". La commune de Séné compte alors 2475 habitants répartis dans 570 foyers. La population du bourg est de 175 habitants alors que les villages abritent la très grande majorité des habitants.
Le dénombrement de 1841 nous donne la profession des personnes recensées à l'époque, ce qui permet de se faire une idée de la vie de la communauté des Sinagots en ce temps là.
La population compte alors 800 garçons et 707 filles soit plus que le nombre adultes. L'agent du dénombrement écrit alors comme activité "Fils du précédent" ou "Fille du précedent". On ne lit pas les mots écoliers ou écolières qui viendront plus tard...ainsi que l'activité d'instituteur.
Pour la grande majorité des femmes, l'agent de l'administration retient la qualification de "Femme du précédent". On peut supposer que l'épouse exerce le même métier que son mari ou qu'elle est femme au foyer s'occupant des enfants. Les métiers féminins sont stipulés quand la femme vit seule, souvent après un veuvage précoce. On lit alors le métiers de paludière, agricultrice, cultivatrice.
Bien sûr, il y a des professions "typiquement" féminines comme lingère, bergère, blanchisseuse, servante.
Ce recensement montre qu'un grand nombre de foyer s'étend au delà du noyau familial. La famille Simon abrite un chef de famille, meunuisier de son état, femme et enfants ainsi que la belle-soeur. Il y a une grande diversité de situations familiales où le noyau familial cohabite avec un frère, une soeur, une mère, un père, une belle-soeur, un gendre, une belle -mère, un beau-père, un neveu, un oncle...On devine des logements exigüs et on constate des famille nombreuses.
L'administration royale prend soin de recenser également les animaux domestiques. Séné en 1841 compte 61 laboureurs, 3 agriculteurs, 18 cultivateurs, 15 agricultrices. Autour des ces fermes, on compte 8 bergères, 2 bergers, 5 patres et 9 garçons de ferme. L'activité agricole emploie également un taupier, 4 jardiniers dans les grande propriétés de Limur, Boëdic, La Poussinière. On dénombre aussi 23 "pasteurs ou paseurs" [à éclaircir] et 14 "pastoures" [à éclaircir]. Un total d'environ 160 actifs dans l'agriculture.
Pâtoure, pastoure : cette vieille carte postale illustre ce qu'étaient les pâtoures ou pastoures. des enfants employés à surveiller les animaux d'élevage, ici des moutons. Le dénombrement de 1841 distingue les pastoures des pasteurs ou paseurs. Quelle est la spécificité des pasteurs? Il s'agissait souvent d'enfant de l'assistance, d'orphelin recuillis dans des familles.
L'autre activité "agricole" importante à Séné est la saliculture. On dénombre sur les salines de Séné, 74 paludiers et 16 paludières, soit 90 familles vivant de la récolte du sel.
La pêche est forte de 130 familles dont le chef déclare la profession de pêcheur. Aucune pêcheuse. La mer emploie également 40 marins et 6 calfats. On dénombre deux capitaines de cabotage, Jean Le Port et François Noblanc.
La plus part des jeunes de la presqu'île endosse les métiers de la mer. Le métier de mousse est dur et dangereux.
Joseph MARCADET [1830 ca -3/04/1841] était établi avec sa famille à Moustérian comme l'atteste le dénombrement de 1841. Dans la nuit du 3 au 4 avril 1841, l'HIRONDELLE sur lequel il était embarqué a fait naufrage sur l'île de Patiras dans l'estuaire de la Gironde, commune de Saint-Androny. le jeune mousse avait tout juste 11 ans. L'HIRONDELLE transportait des fut de vin depuis Bordeaux vers la Bretagne et y ramenait des futs vides.
Le dernier gros contingent d'actifs est représenté par l'administration des Douanes (lire article dédié). La caserne des Quatre-Vents est le centre névralgique de la Douane à Séné qui compte avec un Lieutenent, 8 brigadiers, 13 sous-brigadiers, un receveur, 2 visiteurs et près de 70 préposés.
La population compte également avec des artisans : 2 charpentiers et 4 meunuisiers; 2 forgerons, 2 charretiers, 10 maçons. 4 cordonniers, 5 tisserands, 3 tailleurs, 14 lingères et 3 blanchisseuses. Tailleurs, tisserands et lingères doivent sans doute être mis en relation avec la pêche et la confection de voiles et leur réparation.
Le métier de boulanger est important pour une population qui se nourrit surtout de pain. Séné compte d'ailleurs 2 meuniers à Cantizac et Cano et un garçon meunier. Parmi les 5 boulangers de Séné, Vincent ROZO établi à Cariel est également le maire de Séné. Son foyer semble aisé avec une servante, une bergère. Au bourg, un marchand de fruits et une seule bouchère car les habitants tuent leurs animaux chez eux à la ferme.
Au Poulfanc sur la grand route, 2 aubergistes. Ici ou là 3 cabaretiers et 3 cabaretières auxquels il faut ajouter 12 débits de vin et un débit de cidre. A Séné on dispose de quelques vigne qui produisent un mauvais vin blanc et il ya sans doute des arrivages par bateaux de vins des Charentes ou de Bordeaux. Séné compte également un marchand de tabac.
Quelques activités un peu en marge du rang : un employé en retraite, un capitaine de la cavallerie, propriétaire de la ferme de La Poussinière qui emploie un contre-maitre.
Aux côtés de ces professions bien identifiées, des actifs un peu plus précaires avec une vingtaine de journaliers et 56 journalières, souvent des femmes seules à la tête de leur foyers. Séné compte en 1841, 115 veuves pour 57 veufs, traduisant une mortalité masculine élevé : accident de travail, noyade en mer, alcoolisme, hygiène et maladie.
Mme Benoit est journalière à La Garenne, son mari Sylvestre est décédé et elle élève seule 3 enfants. Son aîné Jean-Pierre MAHE né le 13/09/1817 va partir accomplir sa conscription dans la marine. Avec les autres marins de la corvette Dordogne, il prendra possession au nom du Roi des Français, de l'île de Nossybé près de Madagascar.(Lire le récit de son exploration en pages Marins de Séné).
L'agent de l'administration royale n'oublie pas de recenser un mendiant dans la commune.
Les plus aisés des laboureurs, des paludiers et des propriétaires emploient du personnel de maison : 51 domestiques, 40 servantes, 14 garçons, une maitresse de ménage et des jardiners.
Toute cette population est catholique et fréquente la vieille église du bourg et les chapelles des villages à Saint Laurent, Saint-Vital de Boëd et Saint-Sébastien d'Auzon. La famille Chanu dispose de la chapelle privée de Saint-François -Xavier à Limur. Le recteur (ou desservant) Jean Louis THOUMELIN est aidé d'un vicaire et d'un sacristain et le prebytère accueille 2 servantes et un patourés.
Les menuisiers sinagots
Le travail du bois à une longue existence à Séné que cela soit chez les charpentiers de marine [lire article du Jean Martin], chez les charrons-forgerons [Lire article dédié] ou chez les meunisiers. Dans l'histoire récente de la "Route de Nantes", quatre entreprises de menuiserie se seront développées à Séné, la menuiserie Riguidel, la Scierie Le Gal, le cuisiniste PENRU et la menuiserie Lesquel.
1-La menuiserie Riguidel
Vers 1953, René RIGUIDEL [1922-1995], ancien ouvrier menuisier chez LE GODEC, récupère un bâtiment à l'aérodrome de Meucon qu'il remonte sur un terrain à la Grenouillère à Séné. Ce sera le premier entrepôt de sa menuiserie. René RIGUIDEL, est le fils de l'artisan vannetais, Louis RIGUIDEL [3/4/1897-18/3/1959], de son état, chaudronnier, zingueur, couvreur, plombier et de Céline Marie MENARD [8/7/1891 St-Hilaire de Clisson-13/9/1990 Vannes].
Au cours des 30 ans d'activité, la menuiserie Riguidel produira des charpentes, des voliges et autres lintaux pour la couverture des toits. L'activité s'arrête en 1983, au départ en retraite. L'entreprise aura compté au plus fort de son activité plus de 40 salariés. Route de Nantes, derrière l'entreprise EASYROOL, on peut toujours voir les derniers vestiges de la menuiserie.
2-La Scierie Legal, 70 ans de présence au Poulfanc.
La famille LE GAL est originaire du Lizio et de Trédion comme nous le montre cette petite généalogie. Tout bascule au début du siècle dernier. Jean Marie LE GAL [31/8/1854-4/9/1918] déclare l'activté de couvreur le jour de son mariage, comme avant lui son père Joseph Vincent. Marié à Colette BENOIT, les époux perdent leur premier garçon, Jean Louis, à l'âge de 3 ans. Alors qu'ils sont installés sur Colpo, ils perdent leur 2° garçon, Mathurin, couvreur de son métier, à l'âge de 17 ans. La guerre survient. Jean Marie LE GAL décède en septembre 1918 à Colpo et quelques semaines plus tard, Armand, leur 3° garçon, également couvreur, décède sur le front de Champagne, lors de combat du 95° Régiment d'Infanterie à Aumenancourt. Son corps repose au cimetière militaire de Somepy-Tahure. Son nom a été rajouté au Monument aux Morts de Colpo, en 2018 à l'occasion du Centenaire.
Après l'Armistice, Mme veuve LE GAL reste seule à Colpo, avec son cadet, Jean Joachim Marie LE GAL [26/3/1902-11/7/1978]. Celui-ci effectue son service militaire en 1922 et on note sur sa fiche de matricule la mention "soutien de famille" et la mention de sa profession : couvreur.
Après le service militaire, il se marie à Colpo en 1927 et déclare la profession de couvreur comme nous l'indique cette annonce d'état-civil. A la naissance de son fils aîné, Lucien, en 1929 il est également couvreur.
Au cours des années 1930, Jean LE GAL va changer d'activité. Colpo est situé non loin du grand massif forestier dit des Landes de Lanvaux.
Depuis la construction de la ligne de chemin de fer entre Pontivy et Vannes inauguré en 1902, Colpo bénéficie d'une desserte directe vers la gare de Vannes propice à l'expédition de bois coupé dans les bois de Colpo et des alentours. Plusieurs scieries voient le jour dans le secteur dont la scierie Jehanno, près de la gare de Colpo. Jean LE GAL a-t-il été employé chez Jehanno? Le fait est qu'il est à la tête de sa propre scierie dans les années 30 établie également près de la gare de Colpo. Les scieurs confectionnent des poteaux de mines exportés via Vannes et Séné vers les mines du Pays de Galles. On emploie de scieurs de long pour produire des planches. Très vite, Jean LE GAL va orienter son activité vers la fabrication de lambris et de parquets. Visionnaire, il acquiert des landes incultes qu'il plante de pins pour assurer les approvisionnements de sa descendance. [la famille LE GAL possède toujours des bois près de Colpo].
Cette annonce paru en 1940, indique que son atelier se situe toujours à Colpo pendant la guerre. A la Libération, la ligne de chemin de fer dite d'intérêt secondaire est arrêtée vers 1948. La famille LE GAL s'installe donc à Vannes, rue de Verdun au plus près du port d'exportation et d'importation de bois car la produciton bretonne de bois ne suffit pas. A Vannes, aidé de son fils, il va développer l'activité de sa scierie. Au début des années 1950, à l'étroit à Vannes, comme beaucoup d'entreprises à l'époque, il déménage et s'implante à Séné sur un terrain route de Nantes. Lucien LE GAL se marie en 1954 avec Odette ROUXEL, la fille du transporteur de Vannes.
Les ouvriers de la scierie ont vite fait d'adopter leur pause casse-croûte chez Mme Penru ou chez Mme Lenormand. [Lire Histoire des Routiers de Séné ]. La scierie LE GAL importe du bois de Scandinavie par bateau jusqu'au port de Vannes comme en témoigne ses photographies.
Lucien LEGAL [4/12/1929 - 4/2011] succède à son père et développe l'entreprise. Plus tard, le bois arrivera par trains en gare de Vannes. Aujourd'hui le bois toujours en provenance de Scandinavie est débarqué au port de Saint-Malo.
Au départ en retraite de Lucien LE GAL, son fils, Jean Claude LE GAL, déjà en poste dans l'entreprise paternelle, reprend la gestion dans les années 2000, épaulé par ses deux enfants. Connue sous le nom de "Scierie LE GAL", l'entreprise familiale fabrique des planchers pour la maison, vendus en France et en Europe et emploie une quinzaine d'employés.
En 2014, la rabotterie, contrainte et forcée, quitte le N°67 Route de Nantes au Poulfanc, pour un terrain au 13 avenue Gontran Bienvenu à Vannes. Ce déménagement s'accompagne d'une nouvelle raison sociale et d'un nouveau logo.
3- Le cuisiniste Penru
On connait la famille Penru, propriétaire de l'hotel-restaurant au Poulfanc. Gilbert PENRU, le fils de Lucien, ébénestie de profession, se lancera dans les années 80 dans la menuiseire pour les cuisines équipées. D'abord sous l'enseigne CUISIBA puis sous sa propre marque PENRU Cuisines. L'atelier était situé derrière le restaurant et la maison familiale.
4- La menuiserie Lesquel
Les entreprises ont rarement la faveur des gazettes. Rendons grâce à la menuiserie LESQUEL qui comme le peintre JOSSELIN ou le plombier MORICE sont parmi les plus vieilles entreprises artisanales établies à Séné.
La menuiserie Lesquel s’est implantée au Versa, quartier du Poulfanc en 1981, quand la rue de Gelpolsheim n’était pas encore tracée.
Fondée par Joseph LESQUEL [1911-1999] en janvier 1938, la menuiserie était d’abord établie à Vannes, Route d’Auray, puis en bas de la rue de Saint-Tropez à Vannes.
Joseph LESQUEL à droite, la main dans la poche.
En 1996, dans un article d’Ouest-France, le fondateur livre ses souvenirs de jeune apprenti de 12 ans en 1923 : « L’époque des charrettes à bras. Une épopée pour descendre la rue du Mené ! Nous étions tous de corvée pour gratter les parquets. Nous faisions chauffer la colle. Il fallait maintenir le feu. S’il s’éteignait, nous avions la botte aux fesses ».Plus tard, avec un associé il se met à son compte. Deux ans plus tard, avec l’argent mis de côté, il achète ses premières machines et continue de faire tourner l’entreprise tout seul.
Claude LESQUEL rejoint son père en 1950. « C’était l’époque de la charrette à bras ou du vélo sur lequel chacun transportait sa caisse à outils…la première voiture automobile, une B 14 berline d’occasion, découpée pour en faire une camionnette, est arrivée en 1952 ».
Au départ en retraite de son père, en 1976, il adopte le statut de SARL. A l’étroit, rue de Saint-Tropez avec ses 14 ouvriers, l’entreprise arrive au Versa à Séné en 1981.
Quand l’avenue de Gelpolsheim est ouverte en 1989, l’entreprise se dote d’un magasin d’exposition.
Depuis 1991, c’est la troisième génération de menuisiers qui est aux commandes. Dominique LESQUEL, sorti diplôme en poche du Lycée Joseph de Vannes, a rejoint l’entreprise familiale qui emploie aujourd’hui 6 personnes dans l’atelier discret toujours située derrière son magasin. La menuiserie travaille toujours le bois et répond à des demandes aussi variées que la réalisation d’un escalier, l’aménagement de combles, la création de fenêtres et de portails sur mesures pour le neuf ou la rénovation.
Pour mieux répondre à ses clients, la menuiserie Lesquel a rejoint le réseau SOLABAIE et propose également des huisseries aluminium et PVC fabriquées en Bretagne.
Dynamique, l’entreprise opère sur tout le littoral morbihannais, d’Arzon et de Penestin jusqu’à Quiberon.
Bien ancrée à Séné, la menuiserie Lesquel est un sponsor fidèle depuis 2005 au Football Club de Séné.
5-Tecni'Logis Armory ouvre une agence à Séné:
Profitant de la rénovation des huisserie entreprise par de nombreux propriétaires, l'entrepise bretonne TECNI LOGIS, connue sous sa marque ARMORY, basée à Beaucé dans l'Ille et Vilaine, a ouvert une agence àdans le Morbihan à Séné.
Digues et ponts à Séné
Les Hommes ont de tout temps cherché à se déplacer. Une fois établis dans une région, une contrée, ils ont façonné des sentiers, des chemins et des voies pour relier des fermes aux hameaux, des hameaux au bourg, des bourgs à la ville.
La route de Nantes.
A Séné, l'aménagement de voies de circulation était d'autant plus important, que notre commune est une presqu'ile qu'il a fallu relier au principal axe ouest-est passant au nord de Séné. Successivement, la voie romaine dont le tracé passait déjà au nord de notre commune près du Versa a laissé place à la voie Royale reliant Quimper à Nantes et ensuite à la RN 165 allant de Audierne à Nantes. La géographie de notre territoire a imposé ses contraintes qui restent toujours d'actualité avec le Plan de Déplacement Urbain ....
Ces voies devaient franchir au nord de notre commune le ruisseau du Liziec, limite naturelle entre les paroisses de Séné, Vannes et Theix. S'il en reste aucun pont romain ou ouvrage datant de l'ancien régime, le pont actuel de la RD 779bis, qui a succédé à la RN 165 après la déviation par la voie express, mérite d'être signalé.
C'est un ouvrage de pierre en granit, en chicane, qui laisse passer les eaux de la rivière du Liziec après que celles-ci ne reçoivent celles du ruisseau du Saindo-Talhouët arrivant des hauteurs de Theix. Le ruisseau passe par une buse ouvragée en pierre. Photo ci-après.
Non loin de ce pont routier, Séné a bien failli accueillir un pont métallique et une voie de chemin de fer ! Le 20 février 1895, l'ingénieur ordinaire recommande pour le tracé de la ligne de chemin de fer d'intérêt secondaire du Morbihan, de "franchir le ruisseau de St-Léonard par un pont métallique de 3.5 m d'ouverture en aval de la Route Nationale dans une région où la marée remonte aux équinoxes par la rivière de Noyalo". Finalement, on préfèrera contourner la butte de Jean II et filer tout droit par le lieu-dit Le Prat. (Lire article sur la Grottte Jean II).
Non loin de la Grotte Jean II, le chateau de Lestrénic où dit-on le roi Jean II de Bretagne séjournait...
Au fond de la propriété un étang bucolique. Il ne doit son existence qu'à la présence d'une digue de pierre.
Le pont d'Argent :
Les ponts permettent de franchir des rivières ou un estuaire mais de par sa géographie Séné n'offre pas beaucoup de possibilités pour construire des ouvrages d'art. Pourtant, le promeneur peut être intrigué par le lieu-dit "Le Pont d'Argent". En descendant en contrebas de la route qui va du bourg à Kernipitur, on peut voir que pour enjamber le seul vrai ruisseau de notre commune, dit ruisseau de Cantizac, les "anciens" ont construit un pont dont la dernière version date sans doute de la fin du XIX°s. Il a été depuis élargi par une assise en béton mais on peut toujours voir sa partie plus ancienne.
ll faut rappeller au lecteur que l'axe bourg-Keravelo-Kernipitur était la route principale pour relier Séné à Vannes comme le montre les anciens cadastres, avant que l'on puisse passer à charette et en voiture par la digue de Cantizac. Cette voie arrivait à Vannes par la rue de Séné, actuelle rue monseigneur Tréhou.
La digue route de Cantizac
On peut voir coté "Golfe" que la digue comprend deux tronçons. Côté bourg, la partie ancienne et côté Vannes la partie la plus récente.
Coté terre, à l'intérieur de l'ancien étang, aujourd'hui le camping de Cantizac, les pierres originelles sont été masquées par l'élargissement de la voie vicinale qui supporte aujourdhui la RD199. Peut-être qu'à l'entré à droite, ce mur de pierre est-il une reliquat de l'ancienne digue du moyen-âge ?
On aperçoit aujourd'hui qu'un système de vannes récentes en béton qui "régulent" le cours du ruisseau de Cantizac à son embouchure. Lire aussi "Histoire du Moulin de Cantizac".
A la fin du XIX°siècle, Jean Marie GACHET, meunier et maire de la commune (lire article sur les maires de l III° Républiqe) a entrepris une modifcation importante de la digue de Cantizac alors voie vicinale ordinaire n°6. Celle-ci à l'origine était incurvée et reliait la route vers le bourg ('actuelle rue de Cantizac) au chemin qui montait vers le manoir et Kerhuileu (actuelle rue des Orchidées) comme le montre cet extrait de cadastre.
NB : Les orchidées sont de belles fleurs, présentes sur le territoriale communal, mais un nom plus patrimonial conviendrait à cette rue qui repose sur l'ancienne digue. Rue des Meuniers, Rue Gachet ?
Lorsqu'en 1896, il a été question d'élargir la voie vicinale ordinaire n°6, les autorités ont privilégié un tracé droit direct vers Vannes. Une portion de l'estran s'est retrouvé asséché et racheté par GACHET, lequel a abandonné ses droits sur la digue.
Toutefois, d'autres travaux suivront à la fin des années 60, qui renforceront la voie vicinale en route départementale. Dans son livre "Le Pays de Séné", Emile Morin signale l'existence d'un pont à charge limité à 5 tonnes. Les camions trop chargés devaient toujours emprunter la route de Kernipitur.
A l'est de la commune, le moulin de Bilherbon construit sur l'étang d'Auzon (lire article sur l'Anse de Mancel de Camille Rollando) a également permis de créer une voie de passage entre le bourg et Kerarden.
Au XVIII° siècle, l'aménagement des marais salants s'est traduit également par la construction de digues. La saline de Landrezac a permis de créer un voie de passage plus courte pour relier le bourg et la presqu'île. . Aujourd'hui ce raccourci est plus connu sous le nom de Pont Lisse. (Lire article salines). C'est sur ce pont qu'en juin 1923, le peintre André Mériel-Bussy a croisé un enterrement d'enfant dont il a fait un magnifique tableau.
Digue de Languersac ou "Pont Lisse"
Il en est de même de la digue de Billerois au Ruello près de Moustérian qui a isolé la zone marécageuse de Moustérian et permis un raccourci entre les villages de Moustérian, la chapelle d'Ozon et plus loin les villages de Cressignan et Kerarden.
Digue Billerois au Ruello
C'est aussi dans le but de créer un raccourci, que le maire de l'époque, Patern LE CORVEC vers 1928, a fait réaliser la digue au Badel permettant de relier plus directement les villages de Cadouarn et du Cariel à la cale de Badel.
Plus anecdotique, un guet de pierres plates posées sur la vasières permettent à Kerhuileu de franchir à marée basse l'étier de crée un raccourci vers la pointe de Rosvelec en Vannes.
D'autres point de passage existaient sur la presqu'île de Langle pour gagner directement le bourg de Séné.
Dans le cas de La Garenne près de Montsarrac, on a tout simplement décidé de relier l'île au continent. Les cartes anciennes montrent l'insularité de La Garenne qui toutefois à marée basse devait être accessible à pied. La digue a favorisé le comblement de la zone marécageuse au nord.
Mais c'est tout autour de l'actuelle île de Mancel qu'il y a le plus long linéaire de digues. La cadastre de Napoleon montre que ces terres étaient des îles sans doute accessible à marée basse.
La création d'un polder (lire Histoire de la Pointe du Bil et de Mancel) s'est accompagné de la construction de plusieurs digues et le "rattachement" au continent des îlots de Péchit, de la Villeneuve et de Bot Spernem. La vieille carte d'Etat major montre que ces digues ont permis de créer un réseau de voie de communication (trait en noir).
Carte d'Etat Major 1820-1866
Digue et mur d'enceinte Bot Spernem
Digue mur de la Villeneuve - plage à marée haute
Digue Lorois détruite par une tempête Vestige du pilier avec la vannes.
La tempête de 1937 a fini par détruire la digue Lorois entre l'îlot du Pechit et la Pointe du Bil qui avait été reconstruite après la brêche créée en 1927.
La guerre qui suivit n'a pas permis sa reconstruction et au sortie du conflit, l'agriculture sinagote avait d'autres besoins, si bien que la mer a définitivement repris possession des terres.
De nos jours, avec l'essor des promenades à pied, de la marche nordique et des circuits de randonnées ne faudrait-il pas relier les deux rives de l'estuaire de l'anse de Mancel ?
Il existe des exemples de passerelles modernes en bois ou métalliques dont on pourrait s'inspirer pour construire une passerelle à la place de l'ancienne digue Lorois.