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Les archives départementales ont numérisé les registres d'état civil de Séné. Leur parcours attentif permet de mettre la main sur des documents singuliers comme les actes de décès de 5 Sinagots. Cette liste est complétée par l'étude des registres d'inscrit maritime au SHD de Lorient.

Vincent RAUD [8/06/1837 - 22/07/1861], marin

Louis ALLOH [20/06/1838 - 27/07/1862], marin

Vincent Mathurin LE ROY [15/05/1840-9/03/1863] marin

Patern DANO [21/04/1837 - 22/04/1863]

Pierre Marie RICHARD [6/09/1838 - 25/07/1863]

Vincent SIMON [26/10/1838 - 7/11/1863]

Qu'ont en commun ces 6 Sinagots ? 

Vincent RAUD [8/06/1837 - 22/07/1861]

Vincent RAUD est né à Montsarrac le 8/06/1837. Son acte de naissance nous indique que son père est marin. Son acte de décès fait état de son décès à Mariel sur la côte nord de Cuba le 22/07/1861 alors qu'il était matelot de 2° classe à bord du brick Le Mercure.

1861 07 22 RAUD Vincent acte

Un site spécialisé sur la marine de Napoléon III nous renseigne sur les mouvements du Mercure.  Le bateau est affecté depuis janvier 1859 à la flotte des Antilles. En juin 1859, il mouille devant le port de Sacrificios près de Veracruz au Mexique. En décembre 1859 il est à Fort de France puis à Saint Domingue avant de passer par Port au Prince en Haïti. Il fait route à nouveau vers Veracruz au printemps 1860.

Les aller/retour entre les bases françaises dans les Antilles et les bases espagnoles sont fréquentes pour alimenter l'effort de guerre en terre mexicaine.

La transscription du décés ne dit pas de quoi est mort le marin RAUD. Toutefois son décès à l'hôpital de Mariel nous fait penser à une maladie, sans doute el vomito negrro ou fièvre jaune qui a sévit au Mexique pendant ces années de guerre.

 

Louis ALLOH [20/06/1838 - 27/07/1862]

Selon son acte de décès retranscrit par Mathurin LE DOUARIN maire de Séné en 1863 sous le Second Empire, Louis ALLOH est décédé le 27/07/1862 à l'hôpital de Vera Cruz, ville portuaire du Golfe du Mexique. On y apprend qu'il était matelot de 3° classe embarqué sur l'Amazone, fregate-hôpital de la marine française., mouillé à cette période à Sacrificios près de Vera Cruz. La zone est marécageuse et insalubre.

1863 Louis Alloh Mexique

veracr11

Vue de Veracruz vers 1865

MEX Amazone Cherbourg chargement

Embarquement sur l'Amazon à quai à Cherbourg. Appareillage le 2-2-1862 pour amener de l'artillerie à Vera-Cruz (Mexique). Il stationnera jusqu'au 20 août comme navire-hôpital

 

Cet article de presse du Courrier de Bretagne, daté du 27/09/1862, nous apprend que l'Amazon finira par être autorisé à rentrer en France après avoir subi une épidémie de "vomito negro". Le "vomito negro" est le nom local de la fièvre jaune à cause des vomissements de sang noir que provoque cette terrible maladie virable transmise par les moustiques.

La matelot ALLOH est donc décédé de fièvre jaune à bord de l'Amazon. Ce navire, de la classe Hermione, était arrivé en mai 1862 dans le port de Vera Cruz pour y débarquer plus de 1000 soldats du 99° Régiment de ligne et du 9° Régiment d'Artillerie allant renforcer le corps expéditionaire français.

1862 Amazon retour Vomito Negro     1862 Amazon arrivée

En effet, Napoléon III, Empereur des Français, a décidé d'imposer au peuple mexicain, un nouveau monarque en la personne de Maxilien de Habsbourg et sa femme Charlotte. Depuis son indépendance de l'Espagne et la guerre contre les Etats Unis d'Amérique, le Mexique est en proie à l'instabilité politique. En juin 1861, le Mexique suspend le réglement de sa dette. Napoléon utilise de prétexte pour mettre un pied au Mexique, d'autant que les Etats-Unis sont empétrés dans leur guerre civile (Guerre de Sécession). Cependant, face à la résistance des Mexicains, unis contre l'envahisseur, le recours à la force est nécessaire pour matter les patriotes....Une coalition réunit la Belgique, l'Autriche, l'espagne, l'Angleterre et la France dans un débarquement de troupes au Mexique. Cependant, l'Espagne et l'Angleterre se retirent quand les visées françaises apparaissent au grand jour....  

Napoleon III    Maximilien Charlotte

La France peut compter sur sa marine de guerre bien armée, outil diplomatique fort utile aux ambitions impériales (colonisation de l'Algérie, de la Cochinchine).

MEX Armada franaçise LIllustration 1862 CDT Jurien de la Gravière

L'Armada française - L'Illustration 1862

Louis ALLOH, né le 20/06/1838, fils d'un marin de Kerarden, comme d'autres jeunes de sa classe, se trouve enrôlé à 22 ans, dans ce qu'on appellera "l'Aventure mexicaine" et qui tournera au fiasco diplomatique et militaire...

Vincent Mathurin LE ROY [15/05/1840-9/03/1863]

Les registres du SHD de Lorient permettent de repérer sa fiche d'Inscrit Maritime du jeune Vincent Mathurin LE ROY. On comprend que le marin de Séné est rentré d'un voyage au Mexique à bord de la Ville de Bordeaux et qu'il est décédé le 9 mars à l'höpital maritime de Brest. Il est décoré à titre posthume.

1863 LE ROY mort hopital Brest

Un site spécialisé dans la flotte de la marine impériale confirme le voyage au Mexique de la Ville de Bordeaux.

Aux côtés de marins, d'autres Sinagots font leur devoir de soldats en terre mexicaine.

Patern DANO [21/04/1837 - 22/04/1863]

Patern DANO, né le 23/04/1837 à Cano, est voltigeur au sein du 1er Bataillon du 95° Régiment de ligne. Lui aussi sucommbe de maladie, une "diarrhé chronique",  le 22 avril 1863 à l'hôpital temporaire d'Amazoc de Mota près de la ville mexicaine de Puebla.

Voltigeur : Dans son sens militaire, le voltigeur est un fantassin porté en première ligne par un cavalier qui le prend en croupe. Plus généralement, le terme désigne les unités d’infanterie légère d’une compagnie d’élite destinée à agir en tirailleur en avant de la ligne d’un bataillon.

1863 Dano Patern Mexique

MEX Infanterie de ligne en bivouac

Lors de la guerre du Mexique, la ville de Puebla sera l'objet de plusieurs batailles. Le 5/05/1862 la ville est prise par le général mexicain Ignacio ZARAGOZA. Les Français reprennent la ville en mai 1863 et les troupes de Porfirio DIAZ la reprennent définitivement le 2/04/1867. 

Prise de Puebla par Beaucé

Prise de Puebla en mai 1863 par la légion fraçaise peinture de Jean-Adolphe Beaucé (1818-1875)

Pour soutenir le siège de Puebla, un convoi de ravitaillement et d'argent est parti de Veracruz. Afin de le protéger, 60 fantassins de la Légion partent à sa rencontre. La 3° Compagnie de la Légion est attaquée au village de Cameron de Tejeda par 2.000 mexicains. Réfugiés sans une hacienda, malgré un héroïque combat, les 6 derniers légionnaires se rendent à l'ennemi ...à court de munition. Cette bataille est toujours célébrée au sein de la Légion Etrangère.

Deux autres soldats de Séné décèdent lors de la campagne sur Puebla.

Pierre Marie RICHARD [6/09/1838 - 25/07/1863]

Pierre Marie RICHARD nait le 6/09/1838 à Michot au sein d'une famille de paludiers. Enrôlé dans l'armée, il est grenadier au 51° Régiment de Ligne. Il décède le 25/07/1863, non au combat, mais comme la plus part des soldats français de maladie. Son acte de décès retranscrit à Séné indique une mort des suites de la dysenterie à l'hôpital militaire de Puebla installé dans la bourgade de Los Gosos. 

1863 RICHARD Pierre Marie Mexiques

1862 1867 volontaires en marche au mexique peinture de charles lahalle

1862 1867 Volontaires en marche au mexique, Charles Dominique LAHALLE 1833-1909

 

Vincent SIMON [26/10/1838 - 7/11/1863]

Lors de la retraite des armées, le soldat Vincent SIMON contracte la "vomito negro" et décède de fièvre jaune le 7/11/1863 près de Cordoba au sein de l'hôpital militaire. Vincent SIMON était fusilier à la 3° Compagnie du 1er Bataillon du 7° Régiment de Ligne. Natif du bourg de Séné, d'un père meunuisier et d'une mère ménagère. Lui aussi accompli son service militaire sous les armées de Napoléon III. 

1864 Simon Vincent Mexique

Après le retrait des Britanniques et des Espagnol de la coalition et sous la pression diplomatique des Etas Unis d'Amérique qui ont mis fin à la guerre de Sécession en 1865,, les armées françaises doivent se replier et Napoléon III oublier ses prétentions sud-américaines. L'Empereur éphémère du Mexique, Maximilien est fusillé par les républicains mexicains le 13 juin 1867. La capitale Mexico tenu par les royalistes tombera aux mains des républicains et la République des Etats Unis du Mexique sera proclamée.

 

 

 

Dans son ouvrage intitulé "Au Pays des Sinagots" , Jean RICHARD consacre un chapître au "braconnage". Il est vrai que les Sinagots se sont faits au cours des décennies une réputation de fraudeurs dans la pêche en tout genre, le dragage illégal des huitres et comme nous l'indique cet article, dans la pêche non autorisée à la palourde.

1931 03 01 Normand vols

Cet article de l'Ouest Républicain daté du 1er mars 1931, nous relate, non sans humour, un vol de palourdes commis par des "gens de Cadouarn et de Séné". La lecture de cet article et d'autres coupures de presse permet de retracer les péripéties de ce vol de mollusques.

M. Victor NORMAND, résident à Vannes au 6 rue du Pot d'Etain, détient des droits sur un parc à huîtres autour de l'île de Bailleron, commune de Saint-Armel. Pour surveiller ses lots n°31-58 et 36-67, il emploie un garde maritime, Joachim HERVIS, habilité à porter un fusil et un ouvrier COQUART. M. Normand déclarera lors du procès qu'il avait des soupçons que son parc à huître était visité par des maraudeurs depuis l'afflux de palourdes à vil prix à la Poissonnerie de Vannes et parce que certains Sinagots se vantaient d'avoir gagner de coquettes sommes à la suite de ces vols.

Le 18 février 1931, Jean Marie Célestin ALLAIN, 64 ans, ancien controlleur des PTT, demeurant au 58 Rue de Séné à Vannes (actuelle rue Monseigneur Tréhiou), se rend sur l'île de Bailleron et est surpris par le garde et son patron avec des palourdes.

Non content de se faire débusquer, le sieur ALLAIN revient le lendemain avec un groupe de Sinagots. Le procès qui s'en suivit relèvera une succession de vols. Le 19 février 1931, 18 pêcheurs seront reconnus pour avoir volé des palourdes; le 20 février, se sont 38 personnes qui auront à répondre du même délit; le 21 février, on en comptera 43. Ils reviendront également les 14 et 15 mars 1931.

1931 bailleron maree

Le procès, hors norme, eut lieu au Tribunal Correctionnel de Vannes le mercredi 29 mars 1932.

L'audience était présidée par M. Denise, assisté de M. Billaud, juge au siège et M. Devèze du barreau de Vannes. M. Le substitut Reliquet soutenait l'accusation. Maître Belanfant assurait la défense du principal inculpé M. ALLAIN. Maître Legrand défendait en bloc la trentaine de Sinagots poursuivis.

1932 06 12 Ouest Républicain Photo

Les pouvoirs public avaient demandé à M. André, Inspecteur du Contrôle des Etablissements de Pêche de vérifier la présence de palourdes sur les dites concessions. Me Legrand fit rire l'assistance quand il demanda "si les palourdes pouvaient s'évader de leur parc". Mme Veuve Doriol, marchande de coquillages aux Halles de Vannes confirma avoir acheté à des Sinagots des palourdes sans se soucier de leur provenance. Pour se défendre d'avoir pénétré dans les concessions de M. Normand, les "voleurs" argumenteront que les dites concessions étaient mal délimitées par des balises que la tempête avait enlevées et qu'ils étaient sur le domaine public.

1932 10 30 Siangotes ivresse

Parmi les auteurs de l'infraction, une dénommée Julia LE FRANC  [ 20/2/1903 9/7/1935] se fit remarquée. Le journaliste indique qu'elle était habituée de la correctionnelle, on dirait aujourd'hui "bien connue des services de police", comme l'indique cet article de presse datée d'octobre 1932. Julia LE FRANC injuria MM Normand et Hervis et leur montra ses fesses! Julia LE FRANC s'illustra plus positivement en tant que mère. Elle accoucha par 2 fois de faux-jumeaux. Son marie fit construire un sinagot "Le Trois Frères" et le baptisa en 1943 en l'honneur de ces 3 garçons. En circonstance atténuante, la jeunesse de Julia fut endeuillée par la noyade de son jeune frère et de sa soeur ainée en 1915.

Un autre journaliste décrit l'énergumène lors du procès : La déposition de Julia LE FRANC rompt la monotonie des débats : Torrès [Maurice Torrès, chef du PCF] est un torrent, Julia est une cataracte. Elle est communiste bien entendu, la côte doit être à tout le monde, et sans mesure, elle fait le procès des parqueurs qui veulent la mort du pauvre pêcheur."

Le réquisitoire fut sévère à l'encontre de M. ALLAIN, accusé d'être le chef de l'expédition. La préméditation fut démontrée car le balisage des concessions aurait été enlevé.

Le Tribunal condamna M. ALLAIN à 150 fr d'amende; Mme Julia LE FRANC, 29 ans, pêcheuse à Séné, à 50 fr; Marie Louise DANET, 33 ans, pêcheuse à Moustérian à 30 fr, toutes deux en état de récidive.

Dans la liste des condammés à 20 fr d'amende avec sursis, on note la présence de 11 jeunes filles, de 2 veuves, de 9 femmes, d'1 jeune homme, et de seulement 6 hommes dont 2 retraités. Les vols étant commis aux heures de travail des hommes.

Hommes : Julien DANET, 71 ans marin pecheur en retraite à Moustérian, Patern LE FRANC, 36 ans de Moustérian, Pierre LE DORRIDOR, 63 ans marin pêcheur en retraite et Mathurin NOBLANC, 53 ans, marin pecheur. Raymond NOBLANC, 26 ans de Cadouarn; Ernest LE FRANC, 27 ans Cadouarn.

Jeune homme : Ange RIO, 17 ans de Cadouarn.

Jeunes filles : Désirée PIERRE, 16 ans de Cadouarn; Marie Odette LE DORIOL, 18 ans de Cadouarn, Véronique RIO, 17 ans de Cadouarn, Félicie DANET, 19 ans de Cadouarn, Marie Josèphe MARTIN, 20 ans de Cadouanr, Anastasie LE FRANC, 20 ans de Cadouarn, Marie Louise BARO, 16 ans de Cadouarn, Léonie MOREL, 22 ans de Cadouarn, Hélène LE ROUX, 20 ans de Cadouarn, Philomène BARRO, 29 ans, Marie Louise BARO, 30 ans Cadaourn.

Veuves de pêcheurs : Marie HAZIL, veuve QUINTIN, 32 ans de Cadouarn; Julienne HAZIL veuve PIERRE 37 ans de Cadaourn

Femmes de pêcheurs : Armandine JOUANGUY, femme Noblanc, 30 ans, de Cadouarn, Clémentine HAZIL femme Gregam, 41 ans, Marie Zelie LE MAY femme Le Ridan 48 ans; Marie CLERO femme Morel, 48 ans Cadouarn; Anne Désirée Marie LE MAY femme Richard; Anne Marie MARTIN 66 ans; Léonie Marie Désirée MALRY; Raymonde MOREL de Cadaourn Aglaée BOCHE femme LE QUINTREC.

Les plaignants firent appel de cette décision et un nouveau procès eu lieu le 7 juin 1932 à Rennes.

Le procès en appel à Rennes pour les Sinagotes !

Une première audience eut lieu le 7 juin 1932 mais le procès en appel fut renvoyé au 28 juin. M Normand fit valoir les témoignange de son garde M. Hervis et sa femme ainsi que de son employé M. Coqaurt. L'inspecteur André renouvella son témoignage et le gendarme Carré et le maréchal des Logis Chambiley confirmèrent leur écrits. L'affaire fut mise en délibéré....

1932 06 08 Chronique Judiciaire 1

Quinze jours plus tard, la Cour d'Appel de Rennes acquittait l'ensemble des prévenus en estimant que les faits n'étaient pas suffisamment établis". L'avocat de la défense argumenta que la concession de M. Normand était une concession pour l'ostréiculture et en aucun cas une concession pour l'élevage de palourdes !

L'histoire ne dit pas à partir de quand les Aurotités décidèrent de la création d'une zone réglementée pour la pêche à la palourde.

 1932 07 17 Sinagot Acquitement Appel

 

 

Parmi les éléments à noter sur cette carte d'Etat Major daté de 1866, on reconnait l'hippodrome de Cano et on note que l'anse de Mancel est un polder protégé de la mer par la digue Lorois.

Les diffretns chemins de la commune, trait noir, préfigurent la voirie actuelle.

Les salines sont bien representées.

L'île de Conleau n'est pas encore rattaché au continent.

La maison du Loup est mieux préciser. Elle correspond à la maison de toit de chaume visible à la Belle Etoile.

 

cadastre 1810 legende

Sur cette car de 1810 est mentionné le lieu-dit La Poussinière, les casernes des douanes à Kerbiscon et aux Quatre Vents.

Une maison du Loup est situé près de Cano où l'hippodrome n'est pas indiqué.

La maison du meunier et le moulin de cantizac sont mentionnés.

Le moulin de Cadouarn et la chapelle d'Auzon également.

 

La Révolution est une période charnière de l'Histoire de France. Dans son ouvrage "Séné d'Hier et d'Aujourd'hui", Camille Rollando y consacre quelques pages. Cet article apporte quelques éléments complémentaires à partir d'une étude des actes de naissance de la période pré-révolutionnaire et de cette carte de Séné, datée de 1771-1785.

Si les actes de décès n'apporte pas de précision sur la profession du défunt, si les actes de mariages s'attachent à vérifier la "christianité" des époux, les actes de naissances comportent la mention de l'activité du chef de famille.

Par ailleurs, cette carte, assez précise, mentionne les villages et hameaux de la commune, et notamment les moulins de Cano, de Cadouarn,et de Cantizac. Les registres de l'état civil nous indiquent que la famille BOUILLY à la charge de ce moulin.

1784 BOUILLY meunier Cantizac

Celui de Cadaourn est tenu par Guillaume ROGER.

1774 Cadouarn ROGER meunier

A Kergrippe près du bourg on cite un établissement. La chapelle d'Auzon est figuré ainsi que le moulin à marée de Harbon.

Un chemin à marée basse permet d'atteindre l'île de Mancel comme celui entre le bourg et le Morboul près du Pont Lisse.

1771 1785 Séné Limur 2

L'ancienne propriété de Limur apparait avec son parc. Elle est la propriété de Jean François Marie CHANU, de Kerheden de Limur, Lieutenant Général de l’Amirauté de Vannes [25/05/1753-26/12/1813 Séné]. Celui-ci est marié avec Jeanne Louise Agathe VERY de Saint ROMAIN [ca 1746 – 21/11/1813. Les terres de Limur constituent une métairie.

1786 LIMUR Guillemot Chanu

La noblesse semble disposer de terres sur Séné comme l'atteste cet acte de naissance où les parents sont "employés dans les fermes du Roy".

1773 HORI Employé ferme Roy

La Croix Neuve est mentionnée ainsi que celle de Barrarach. Les salines des Voleurs sont posionnées entre le Purgatoire et Morboul.

L'examen attentif des actes de naissance, sur la période [1768-1789] montre trois activités majeures sur la paroisse de Séné : les paludiers, les laboureurs et les "pescheurs", complétées par quelques journaliers et "gens de labeur" et "gens de mer".

La paroisse compte également quelques commerces et artisans dont les noms montrent qu'ils ne sont pas nés dans la commune. On compte un forgeron, des tisserans et tailleurs à rapprocher de l'activité de la pêche et marine à voile. On note ausis un tailleur d'habit au Poulfanc, un cordonnier.

1784 RIGUIDEL Cordonnier Bourg

Au moins un boulanger installé à Cariel. On dénombre aussi des cabaretiers au Poulfanc et au bourg.

1786 GUEHO Cabaretier Poulfanc

Un maréchal vit au bourg. Au moins un menuisier et plusieurs charpentiers sans doute construisant et réparant les nombreux sinagos des "pescheurs" de la presqu'île. Les actes évoque quelques marins, quelques matelots et 2-3 mariniers.

La société sinagote est encadrée par le clergé. Rollando mentionne Guillaume JALLAY [1750-1789] qui a succédé à l'emblématique recteur Pierre LE NEVE, Des vicaires et autres hommes d'église l'aident dans sa mission. Le Gallic, G. Le Corre, Moguen, J.M. Gulezec, Le Bail, signent successivement les actes paroissiaux.

 

 

 

Cette autre carte date de la fin du XVII°siècle.

La représentation est succinte. Le cartographe a cependant figuré, la chapelle Saint Vital sur l'île de Boet, le moulin du Harbon, l'île de la Garenne et l'île du Rohu (actuellement La Villeneuve).

Ces dernières années, l'engouement pour le pain fait à la maison, le renouveau de la boulangerie, le goût revenu du pain au levain, ont permis de redonner de l'intérêt aux fours à pain, qui ça et là, existent encore dans nos villages.

Cette étude a recensé 6 fours à pain encore visibles à Séné.

L'un est situé sur l'île de Boëd mais son propriétaire l'a construit dans les années 80.

Boed four

 

Cette coupure de presse datant du 10 juillet 1886 semble indiquer qu'il y avait un four sur l'île de Boëdic qui, comme la statue de Saint-Antoine [Lire article sur l'amer St-Antoine], pouvait servir de répère aux régatiers. Etait-ce la petite construction qui existe encore sur le flan de la chapelle ?

1886 four chapelle 

La confrontaion de deux photos permet sans doute de confirmer cette hypothèse. Attention à la perspective. Entre ces deux dates, la construction de la cale et la transformation du four en annexe de la chapelle.

Photo NB des archives du Morbihan

Boedic four

 

Photo couleur aout 2015  

Boedic four perspective

Si on grossit la vue de la chapelle sur cette vieille carte postale, on devine le four latéral à la chapell qui effectivement peut servir d'amer.

Boedic amer four

Cette dernière photographie extraite du livre d'Emile Morin le Pays de Séné montre bien un four avec sa cheminée.

Boedic four cheminée

Le four de Limur est assez petit et on peut avancer un usage privé réservé aux propriétaires et aux fermiers. Il doit dater de la constrcution du Château vers 1720 par Noël BOURGEOIS (lire article dédié).

Limur four  

Si on observe bien le cadastre de 1844, le four de Kerleguen est indiqué comme un appendice semi-circulaire accolé à une maison, aujourd'hui disparue. Son foyer donnait à l'intérieur de l'habitation. Etait-ce le lieu d'une boulangerie?

four 1844 Kerleguen

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Four exté

Le four de Bezidel n'apparaît pas sur le cadastre de 1844. Il est adossé à une construction et son foyer donne à l'intérieur. On peut penser à un usage privé par les habitants du hameau.

 

Bezidel four 1

Il faut avoir l'oeil "patrimonial" pour ne pas confondre le four de Cadouarn avec un muret au débouché d'un chemin qui remonte sur la rue principale.

Four Cadouarn

Un dessin sur le cadastre de 1844 figure la four de Cadouarn, situé à l'angle d'une parcelle nommée "La Grande Vigne". On peut penser qu'il était utilisé par les habitants des villages voisins. (Lire article sur les boulangers).

1844 cadouarn four

Comme on l'a vu le four de Boëdic, de Cadouarn de Kerleguen sont figurés au cadastre de1844 par un "semi-cylindre" adossé à une habitation.  On retrouve de telles indications sur des maisons à Kernipitur, Saint-Laurent, Canneau, Cariel, Cadouarn, Montsarrac, Langle et aussi au bourg.

Il faudra vérifier par d'autres sources si il s'agissait bien de fours.

Exemple Kernipitur :

Four kernipitur

 

Autrefois, dans les campagnes, l'usage voulait que le paysan apportât son grain au meunier, notre commune avait encore au début du XX°siècle trois moulins en fonctionnement, et repartît avec sa farine plus ou moins raffinée.

La tâche de la ménagère, tel que le raconte une video du village de Poul Fetan, était de pétrir la pâte à pain et de laisser reposer le levain et le pâton final avant sa cuisson.

Allumer le four, le porter à la bonne température était sans doute l'affaire des hommes du village et demandait une certaine technique. Afin d'économiser le bois, la fournée avait lieu une fois par semaine. Nos aieux mangeaient plutôt des grosses miches de pain à la mie serrée, fait souvent de farine de seigle et les meilleurs jours d'un mélange de farine de blé ou froment et de seigle, une sorte de pain de campagne à la mie grise et acide, qui devait racir en temps sec ou moisir par temps humide...

D'autres céréales comme la bouillie d'avoine et de blé noir étaient également consommées.

Four à Kernascleden

Comme le montre cette vieille carte postale (Four à Kernascleden), on se réunissait autour du four et chaque famille apportait ses patons levés dans des paniers prêts à être enfournés dans le four à sole de pierres.

Cette peinture d'André Jolly (1882-1969), du Musée de Pont-Aven, intitulée Le Four et datée de 1909 en donne une autre représentation.

1909 Le Four André JOLLY

Avec le développement des minoteries (Lire article sur les moulins) et des boulangeries (Lire article), la corvée du pétrissage a disparu et le boulanger a cuit du pain tous les jours, libérant ainsi les femmes et les hommes de cette tâche.

 

 

 

 

 

Croix Gorneveze  

L'ancien curé de Séné, Joseph Le Roch [1968-1980], très érudit, insérait de temps à autre dans le bulletin paroissial "Le Sinagot" des articles sur l'histoire de Séné, et notamment son patrimoine chrétien.

Il accompagnait la photo noir et blanc de la croix de Gornevez de ce texte :

"A l'embranchement de la route qui mène au Gornevez, s'élève cette croix à base rectangulaire en maçonnerie. Le socle est formé d'une dalle en granit. Il est d'une seule pièce et a les rebords biseautés. Un fût rond, monolithe porte le Christ qui se détache de la masse. On lit sur le socle : "VIVE LA CROIX" et plus bas "RELEVEE EN 1899".
C'est dans les grands espaces dénudés et désolés, au sommet des crêtes des landes que la fine silhouette de la croix se détache sur la pureté du ciel, sorte de provocant appel à prier. Par quelles affinités secrètes, le Breton, fruste, dit-on, et ignorant, a pourtant si bien su choisir des emplacements qui éveillent en nous une émotion à la fois esthétique et spirituelle ? C'est là un des mystères de cet art populaire, mystère dont les conditions subtiles paraissent bien oubliées de nos jours puisque ce qu'on érige actuellement est dépourvu de tout charme et de toute fine sensibilité.

Enfouies et cachées dans la verdure ou visibles et aux contours découpés, les croix sont sur tous les chemins bretons; et pourtant la Révolution en a détruit une quantité considérable. Les sculptures des grands calvaires de chez nous n'ont été sauvées que grâce à vigilance et à l'habileté de braves gens qui ont caché les fragments les plu simportant...Les calvaires et les croix que nou spouvons admirer de nos jours ne sont qu'une fabile partie de ceux qui existaient à la fin du XIII° siècle.

 La croix de Gorneveze est indiquée sur le cadastre de 1844.

1844 croix gorneveze

Toujours dans ce bulletin paroissial, il ajoutait sur la croix du Purgatoire aussi nommée croix de Moustérian dans le cadastre de 1844, aujourd'hui sise en face le complexe sportif Le Derff.

Croix Mousterian purgatoire

"Sur un soubassement maçonné et un socle en granit, biseauté, s'élève un fût rectangulaire comportant un anneau au dessus des bras de la croix. celle-ci n'a pas de Christ."

Emile Morin dans son livre nous rappelle que cette croix fut à plusieurs reprises démolies puis refaite. Une première fois en 1976 et une seconde fois en 1986, comme nous le relate ces 2 articles tirés du bulletin municipal.

1986 10 Purgatoire cassee 1

1987 02 Purgatoire 2P1020400

La date de 1899, gravée sur son socle signerait une origine commune avec les croix du Gorneveze et Cadouarn.

Croix Morboul

Inventaire Croix Morboul

Les livres suivants citent l'oeuvre d'André MERIEL-BUSSY :

Dico Benezit 
Dico andré meriel bussy
Impressions Bretonnes couverture 

Impressions Bretonnes MB

Sculpter le lumière  Sculpter le lumière 2

Décor peints de Bretagne   Peintre des Cotes bretonnes Duroc

 LIVRE Les Eglises parisiennes du XX 
Cahier de l Iroise

 La Patrimoine des Communes du 56
LIVRE La Parigi

 Peintre de la Bretagne en Quete Sprirituelle 
1000 bretons. dictionnaire biographique 45497 264 432

 

 

 

 

 

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