Aujourd'hui on peut encore voir sur notre commune, l'église Saint-Patern et 5 autres chapelles : à Boëdic, Saint François-Xavier à Limur, Notre Dame de Bon Voyage à Kerarden, Sainte Anne à Bellevue et Saint-Laurent. Il existait jadis d'autres petites chapelles aujourd'hui disparues.
Nous avons des traces écrites de la présence d'une chapelle privée dans l'ancien Enclos de Lestrénic à Saint-Laurent. Ce domaine, manoir et logis, colombier et chapelle, tomba en ruine et fut reconstruit, laissant place à l'actuel Château de Lestrénic.
L'ancienne chapelle Saint-Vital de Boëd
L'ancienne chapelle Saint-Vital (XVème siècle) était située jadis au Sud-Ouest de l'île de Boède ou Boëd ou Bouette. Cette carte datée de 1680-1700 la situe sur l'île.
Voilà ce qu'on en dit dans l'ouvrage collectif "La Bretagne contemporaine" édité en 1865 et illustré par Felix Benoist : '"Cet ilôt, où l'on aperçoit pas un arbre, renferme une chapelle consacrée à Saint Vital et l'on y vient en pélerinage demander des promptes nouvelles des marins absents. La petite église, construite en appareil irrégulier, appartient à l'architecture romane. A l'ouest s'ouvre une porte à cintre légèrement brisé, avec colonnettes cylindriques engagées à chapiteau grossièrement sculpté; au nord se fait remarquer une porte plein cintre sans aucun ornement. Sur le sommer pierreux d'un mamelon, au Nord-Ouest de la chapelle, se voient les débris d'un dolmen placé au centre d'un cercle de pierres, assez correctement tracé. Quelques autres monuments primitifs se rencontrent aussi à l'extrémité opposée de l'île, où deux ou trois dolmens gisent, bouleversés, au sommet d'un monticule."
Cammille Rollando rapporte une description faite par Ogée dans son dictionnaire de la Bretagne daté de 1843 :"L'île de Boëde, qui fait partie de la commune, n'est séparée du continent qu'à marée haute; une simple chapelle s'élève sur cette terre aride, où elle est entourée de quelques débris druidiques" et il ajoute "En effet au nord-ouest de la chapelle, on atrouvé les débris d'un dolmen au centre d'un cercle de pierres. Ogée suggère que cette chapelle fût élévée pour rechristianiser un lieu souillé par les vestiges du paganisme."
Rosenweig de la Société Polymathique en fait également la description : "Chapelle Saint Vital (île de Boued) : apparaeil irrégulier. Plan rectangulaire. Porte occidentale à ceintre légèrement brisé avec de courtes colonnetes cylindriques engagées à chapiteau grossièrement sculpté; on distingue d'un côté des volutes; au nord, porte plein cintre sans ornements. Dimensions dans l'oeuvre : 8 mètres sur 4 environ. Traces d'une fenêtre à cintre brisé, à l'est. Bénitier creusé dans la muraille avec sculptures."
En 1908, elle était déjà en ruine. Une statue du saint a été réinstallée au portail de l'église paroissiale de Séné. Les femmes de l'île allaient jadis à la chapelle "pour y tourner le sabre du saint dans le sens des brises favorables" .
Une autre citation d'ajouter du Chanoine J h-M. Le Mené, 1891 :"Par contre, les vestiges de l’ancienne chapelle de Saint-Vital ont complètement disparu. Saint-Vital avait pouvoir de faire tourner les vents grâce à son sabre. Sa statue demeure visible à l’église Saint-Patern en centre-bourg. Saint-Vital, dans l’île de Boède, elle ne sert plus au culte et ne tardera pas à disparaître."
Figurée sur le cadastre de 1844, la chapelle finira par disparaitre sur Boëd.
On conserve toujours la statue de saint-Vital qui a été déplacé du fronton de l'église à l'intérieur.
Qui était Saint-Vital ? Extrait de wikipedia
Vital de Savigny, Vital de Mortain ou saint Vital de Savigny († 1119 ou 11221) est une personnalité religieuse de l'Ouest de la France. Contemporain de Robert d'Arbrissel, Raoul de la Futaie, Bernard de Tiron et saint Alleaume, il fonde l'Ordre de Savigny. On le fête le 16 septembre
Le chanoine : Vital de Savigny nait vers 1050 dans le diocèse de Bayeux, dans un village nommé aujourd'hui Tierceville. Il appartient certainement à une famille aisée mais non aristocratique. Ses parents, Raimfroy et Roharde, se hâtent de le faire instruire. Sa précocité le fait nommer le petit abbé. Le célèbre évêque de Bayeux Odon de Conteville l'envoie étudier à Liège2. Vital revient dans son pays pour y ouvrir lui-même une école, qui était en même temps la chaire d'un apôtre. Il voit sa réputation se répandre à la Normandie, au Maine, en Bretagne, en Angleterre. Robert de Mortain, demi-frère utérin de Guillaume le Conquérant et frère d'Odon de Conteville, le choisit comme chapelain et chanoine de sa collégiale Saint-Évroult de Mortain. Il occupe cette charge pendant environ vingt ans. La Vita beati Vitalis écrite par Étienne de Fougères raconte comment Vital s'évertue à ramener la paix dans son entourage. Il intervient par exemple pour empêcher le comte de Mortain de battre sa femme, le menaçant de rompre le mariage3.
L'ermite : En 1093 ou en 1095-10964embrasse la vie érémitique renonçant à tous les avantages qui lui étaient promis. Constatant l'enrichissement excessif des monastères bénédictins, il cherche dans la solitude une vie plus proche de la règle de saint Benoît. Il n'est pas le seul à suivre cette voie. Entre 1095 et 1110, de nombreux religieux deviennent en effet ermite et partent évangéliser les foules. Pierre l'Ermite, Robert d'Arbrissel, Bernard de Tiron, Raymond Gayrard, Aldwine en sont les figures les plus connues5. De nombreux disciples se soumettent sous la direction de Vital à une règle de silence absolu, de prière continuelle et de travail manuel. C'est l'origine la communauté du Neubourg (dans les faubourgs de Mortain)6. Le fils de Robert de Mortain, Guillaume cède à l'ermite des terres au Neubourg qu'on appellera l'aumône de Mortain.
Les ermites deviennent trop nombreux ; Vital de Savigny les emmène alors dans les "déserts" et les forêts des marches de Normandie, du Maine et de Bretagne, fonde des ermitages, notamment celui de Dompierre, et donne des soins aux populations délaissées. Sa notoriété se répand au loin. Bernard d'Abbeville († 1117), ermite, bénédictin, se réfugie dans l'un de ses ermitages. On lui offre un monastère à Château-Gontier ; il habite quelque temps à Saint-Sulpice-des-chèvres, dans la forêt de Pail. Il passe deux fois en Angleterre (1102, 1108), appelé par saint Anselme. En 1106, il est présent à Tinchebray et cherche à empêcher la bataille qui s'annonce entre Robert Courteheuse et son frère Henri Beauclerc7. La bataille a quand même lieu et Henri en sort vainqueur. Le roi d'Angleterre confisque à Vital l'aumône de Mortain. L'ermite paie sûrement d'avoir pour bienfaiteur Guillaume de Mortain, l'un des barons vaincus.
Vital part se réfugier dans les forêts des marches de Bretagne, Maine et Normandie, où il retrouve ses illustres amis Robert d'Arbrissel, Raoul de la Futaie et Bernard de Tiron, « qui venaient à Dompierre, comme jadis les Pères de Nitrie, tenir des conférences sur les constitutions érémitiques et sur la situation de l'Église ». Bernard, lors d'une de ses visites (1110) trouve Vital de Savigny dans un lieu de la forêt de Fougères dit le Chêne-savant.
L'abbé : En 1105, Raoul, seigneur de Fougères, avait donné à Vital une partie de la forêt de Savigny8 où ce dernier avait établi ses moines blancs (ses néophytes comme les nomme Orderic Vital). La fondation est officialisée en 1112 quand le roi d'Angleterre et duc de Normandie Henri lui accorda une charte. Par sa situation aux confins du Maine, de la Bretagne et de la Normandie, la communauté monastique représentait un enjeu stratégique et Henri, oubliant son ressentiment à l'égard de Vital, comprit qu'il avait tout à gagner en s'impliquant à Savigny. Il renforçait sa position sur ce secteur aux limites de son duché9. 1112 est donc l'année de naissance officielle de l'abbaye de Savigny. Dans la Vita beati Vitalis écrite par Étienne de Fougères, Vital apparaît sous la figure original d'un « abbé spécialiste de la prédication hors du monastère »10. Par contre, son compagnon Bernard de Tiron est plus connu comme un anachorète.
Monastère double, l'abbaye de Savigny devient bientôt chef d'Ordre, étend ses possessions dans le Maine, particulièrement au doyenné d'Ernée, et les seigneurs de Mayenne deviennent ses principaux bienfaiteurs. Cependant, l'Ordre de Savigny se développera surtout sous l'abbatiat de son successeur, Geoffroy11.
Vital fonda aussi une communauté féminine dont la localisation est incertaine. Il s'agit peut-être de l'abbaye Blanche à Mortain mais sa charte de fondation, datée de 1105, est un faux12. La communauté féminine fondée par l'anachorète avait la particularité d'être ouverte aux filles pauvres, au contraire des autres monastères qui n'accueillaient que des filles de l'aristocratie13.
En 1119 ou en 1122, Vital de Savigny visite les ermites de Dompierre, quand il expire subitement après avoir prononcé ces paroles : « Sanctæ Mariæ intercessio nos angelorum adjungat consortio ».
On ensevelit son corps à Savigny, puis un de ses moines partit, muni d'un rouleau mortuaire, de monastère en monastère dans le Maine, l'Anjou et la Normandie, notifier le décès de l'abbé, et demander pour lui des prières.
La chapelle Saint-Sébastien à Auzon (Ozon).
La vieille carte de Cassini de la fin du 18°siècle figure le moulin d'Auzon et la chapelle qui était dédié à Saint-Sébastien. Les relevés du cadastre de 1810 et de 1844 montrent l'emplacement de la chapelle aujourd'hui disparue. Des éléments de la chapelle ont peut-être été réemployées lors de l'extension de la ferme d'Ozon. Les deux statues de cette chapelle Saint-Sébastien et Saint Roch ont été transférées dans la chapelle de Kerarden.