Portraits
- Léon TREMBLE, la mosaïste de passage à Séné
- Les Légionnaires Sinagots
- Auguste JANVIER, soldat de 14-18, Légion d'Honneur
- LE MOUSSU, Communard natif de Séné
- LE MEUT Emile, Général sinagot 1874-1949
- LE LAYEC, fils du boulanger devient Gouverneur
- LE ROY Roger 1925-2020
- Marguerite LAYEC, institutrice dévouée
- Ernestine MORICE, parcours de vie [1909-1999]
- Aimé CAPPE, instituteur libre...à bicyclette
- ALLANIOUX marin de dirigeable, 1887-1984
- François QUESTER : 1er Centenaire de Séné 1919
- Marie BENOIT, la boulangère résistante
Très peu de peintres se sont intéressés à Séné avant la démocratisation de la peinture.
Parmi ces artistes, on citera Jean FRELAUT ou André MERIEL-BUSSY. Le peintre Arthur MIDY s'est également attardé dans les années 1920 à Séné. En 1923, alors que Mériel-Bussy loge chez les Robino au bourg, Arthur MIDY vient également explorer les terres sinagotes et logea à la même enseigne.
Lors de cette halte à Séné, il a peint un pardon de femmes de Séné à la coiffe blanche, en procession sur le Pont Lisse, là où quelques mois avant ou après, passa l'enterrement d'un enfant cher à Mériel-Bussy. Cette huile sur toile est un rare témoignage de la ferveur chrétienne des Sinagotes. Ce tableau offre une vue du Pont Lisse autour de 1923-24. On y reconnait l'église Saint Patern, les anciens oiellets du marais de Languersac.
Ce tableau n'est pas sans rappeller le Pardon à Saint-Cado de Louis Marie DESIRE-LUCAS peint en 1909, là aussi sur une digue de pierre.(Huile sur toile 201,5 x 300cm - Musée des Beaux-Arts de Quimper).
Arthur MIDY nait le 18 mars 1877 à Saint-Quentin dans l'Aisne, au sein d'une famille modeste; son père est menuisier et sa mère est ménagère. Il est repéré alors qu'il n'a encore que treize ans. Sa ville natale lui attribue alors une première bourse d'études de 240 francs puis, trois ans plus tard, une seconde de 800 francs lui permettant de suivre, à Paris, les cours des Beaux-Arts, ce que confirme sa fiche de matricule.
Parallèlement, il s'inscrit à l'Académie Julian. Il n'a alors que 17 ans. Quatre ans plus tard, le jeune homme terminera 4°e sur 400 de la première épreuve éliminatoire du prix de Rome. Artiste précoce, mais aussi artiste extrêmement fécond, Arthur Midy peint sans relâche. En 1905, il a 28 ans, il découvre Le Faouët, certainement par l'entremise d'un autre peintre, le Britannique Claude Marks. La petite commune du centre-Bretagne est alors un point de chute incontournable pour de nombreux artistes français. Cette découverte pourrait aussi être appelée un coup de foudre. Arthur Midy est conquis, tout simplement. Il finira même par s'installer dans la commune, en achetant une maison dans la périphérie du bourg. Il installe son atelier dans le centre où il travaille d'après modèle ou à partir de croquis rapportés des environs.
Le 15/11/1906, il se marie à Paris V° avec Marie Berthe Clarisse BENOIT, artiste peintre comme lui.
Durant l'entre-deux-guerres, il étend son inspiration au Finistère et à tout l'Ouest du Morbihan. Son ami Henri Alphonse Barnoin le rejoint au Faouët.
Il participe aux expositions du Salon des Artistes Français de 1897 à 1928 et il reçoit en 1914 une médaille d'argent. Il y croise certainement son cadet Mériel-Bussy primé en 1923. Il voyage aussi dans le Nord de l'Italie.
En 1914, c’est lui et David-Nillet qui inaugureront le premier Musée du Faouët, qui à l’époque se résume à une salle de la Mairie.
Pendant la Grande Guerre, le peintre est mobilisé en tant qu'infirmier. En 1921, Arthur MIDY est nommé expert auprès de la commission de restitution des œuvres d’arts saisies en France par les Allemands. C’est comme cela qu’il rencontrera Émilie Maïer, qui deviendra sa deuxième femme en 1938.
En 1923, il vient à Séné et peint son Pardon qui sera exposé au Salon des Beaux-Arts de Lorient où le peintre exposera régulièrement. Durant toutes ses années, il passe progressivement de la peinture académique à la touche franche et frémissante, portant de plus en plus d’attention à la vibration de la lumière et aux couleurs. Il peint beaucoup sur le motif, sillonnant la campagne à bicyclette. Son œuvre est d’une grande richesse ethnographique. Il peindra un peu partout dans le Finistère et le Morbihan.
Il épouse en secondes noces le 25/11/1938 à Lorient Emilie Elise MAIER [26/2/1893 Manheim-8/3/1944], femme d'origine allemande. Le couple loue une maison au Faouët sur les arrières du bourg. Arthur Midy a son atelier au coin des rues de Quimper et du Carant du Four, face à l'école des Soeurs.
A quelques mois de la Libération, il est assassiné par des résistants en mars 1944 avec sa femme et un agriculteur Pierre CEO [à rechercher]. On reprochait au peintre, de s'afficher trop ouvertement avec des Allemands des troupes d'occupation.
« Quelques éléments du rapport des RG au lendemain de l'attentat :
– meilleurs relations entre les Midy et les Séau ;
– marché noir avec les troupes d'occupation pour Séau ;
– esprit collaborationniste et mauvaise considération pour les Midy;
– dénonciation pour tous. (...)
Très tôt, la maison Midy est apparue aux yeux de la population comme une maison particulièrement accueillante, non seulement aux officiers en garnison au Faouët, mais à ceux de tout le secteur. (...) les restrictions n'ont pas cours chez les Midy (...) Arthur Midy en rajoute en exposant dans son atelier un tableau représentant un officier allemand (...) ses affaires prospèrent depuis que les Allemands sont là (...) le « magot » qu'il a fait mettre en sécurité chez le greffier de paix de la localité paraît confirmer la soudaine prospérité de son commerce de toiles (...). Très tôt, ce couple apparaît aux Faouétais comme adepte convaincu de l'ordre nouveau. (..) par exemple le mot d'ordre de la BBC demandant aux Français de rester chez eux le jour de l'an 1941(...). Il n'y a qu'un homme à emprunter à cette heure-là les rues désertes du Faouët : Arthur Midy. (...) Le temps est venu où l'on ne plaisante pas avec ce genre de choses. Comme publiquement souhaiter la victoire de l'Allemagne et se vanter de mettre en prison qui il veut. Non significatifs pris isolément, ces gestes, ces paroles, ces actes font naître la certitude que ce couple est potentiellement un couple de collaborateurs. »
Plusieurs musées conservent de ses oeuvres:
• Musée des Beaux-Arts de Quimper :
-Le Vieux Buveur
-La Fontaine Sainte-Barbe au Faouët
• Musée du Faouët :
-Effet du soleil, un jour de foire [au Faouët] (vers 1913, huile sur toile)
-Vieux Breton place des halles Le Faouët
-Réparation du toit de la chapelle Saint-Fiacre
-Femmes au marché du Faouët
La Révolution crée les communes qui se substituent aux paroisses. Les maires récupèrent la gestion des actes d'état civil. Les baptêmes, les mariages et les sépultures déclarés chez le recteur ou le curé sont remplacés par des actes de naissance, de mariage et de décès qu'enregistre l'Officier d'Etat Civil.
Le tout premier secrétaire de mairie.
Lors de la naissance de sa fille, Jean COLENO déclare la profession de secrétaire greffier à Séné. Jean COLENO [18/10/1772 Billiers-24/2/1808 Séné] est l'époux de Marie BOUILLY, la fille du meunier de Cantizac. C'est un notable. Son oncle n'est autre que le recteur de la paroisse. Lors da la naisance de son 4° enfant, il déclare toujours être secrétaire greffier, fonction qu'il conservera jusqu'à son décès à l'âge de 36 ans. Séné compte alors 1.667 hab.
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Le dénombrement de 1841 ne mentionne pas de "secrétaire de mairie". En existe-t-il un? Vit-il sur Séné?
On retrouve la trace d'un autre secrétaire de mairie en 1855, quand Pierre Marie LOISEAU [18/8/1819 Billiers-15/05/1858 Malguénac], alors instituteur public de Séné au bourg, est nommé par le maire de l'époque, Mathurin Le Douarin. Séné compte alors 2.554 hab.
Cet article de 1905 nou sinforme que Jean Marie BOURDIC [2/11/1817 - 28/12/1904], paludier de son état fut de nombreuses années secrétaire de mairie et ensuite bedeau ou sacristain à l'église de Séné. Il assista à la destruction de la vieille église et apprécia la nouvelle église de Desperthe.
.../... poursuivre les recherches
Au dénombrement de 1886, on ne retrouve pas non plus la mention d'un secrétaire de mairie mais il manque des pages à cette archive.
Les dénombrements de 1901 à 1926, nous indiquent que Joseph Yves GIRARD [21/1/1863 Séné - 21/11/1927 Séné] est le secrétaire de mairie. Natif de Séné, il le fils d'un préposé des douanes en poste au bourg de Séné. On sait qu'il sera aussi le correspondant local de l'Ouest Républicain et qu'il mariera ces deux filles le même jour. Cette généalogie nous montre que la famille Girard est partie prenante de la vie sinagote. Le secrétaire de mairie s'est marié avec la fille d'un maître de cabotage. La famille perdra deux de ses membres pendant la 1ère guerre mondiale et la guerre d'Indochine. Durant son "mandat", entre 1901 et 1926, la population de Séné décroit de 2.780 hab à 2.440 hab.
Dénombrmeent de 1901
Dénombrement de 1926
A la suite du décès de Joseph Girard, Michel JOSEPH, ancien institueur, est nommé puis remercié par Patern LE CORVEC.
De 1928 à1936, c'est le Sinagot Patern GUELZEC [28/12/1885-27/16/1950] ancien receveur buraliste au bourg, ancien combattant de 14-18 qui assurera la fonction de secrétaire de mairie. Séné continue une décroissance démographique qui conduira la population à 2.091 hab à la veille de la 2° Guerre Mondiale.
Dénombrement de 1936
Sous la mandat de Henri MENARD, la commune de Séné emploie 7 personnes réunis sur cette photo aux côté de M. le maire et son épouse, dont principalement des femmes sans doute pour le nettoyage des écoles et la cantine?
.../... poursuivre les recherches
Epoque récente :
Gaston Louis Roger GUILLOCHON,
Gilles GALLET
Jacques MONTFORT,, 1983 à 1996
Claude SAUREL, avril 1996-
Marc CHAPIRO sans fonction, Shahira JOURDAIN de 1996 à mars 2005
Daniel BOISSON décembre 2005 à 9/2012
Céline MESSINA 1/2013 à mars 2025
Gwenc'hlan LE GAL, depuis mars 2025
Le recensement de 1962, nous donne le nom du secrétaire de mairie, Gaston Louis Roger GUILLOCHON [15/12/1913 Paris XIV - 3/9/2000 Ploërmel] qui finira sa carrière à Séné.
A son départ, Gilles GALLET (à confirmer) prend le poste mais ne reste que peu de temps à Séné.
En 1983, après les élections remportées par l'équipe de Francis POULIGO, Jacques MONTFORT, natif de Landivisiau, est nommé Secrétaire Général. Séné compte alors 4.599 hab et la ville emploie 33 personnes. Il restera en poste jusqu'en 1996. Marié à une Sinagote, il s'est établi dans la commune qu'il a adminsitré pendant plus de 12 ans. En 1990, le nombre total des employés municipaux s'èlève à 58 personnes.
En 1996, Marcel Carteau nomme Claude SAUREL secrétaire général, poste qu'il quittera en mai 2000. La commune compte alors 7.868 hab et les services de la commune emploent env. 50 personnes.
Depuis le 1er avril, le maire procédait au recrutement d'un secrétaire général, à la suite du départ de Jacques Montort pour Ploëren. Choisi parmi pluieurs candidats, Claude Saurel a été nommé et prendra ses fonctions le 1er juillet. Agé de 33 ans et père d'un enfant, Claude Saurel a toujours exercé dans des villes supérieures à 10.000 habitants (Vitrolles, 39.000 habitants; Saint-Herblain, 434.000). Recruté par détachement (procédure complexe) il reste attaché à la commune de Vitrolles tout en exerçant et étant rémunéré par la commune de Séné. Le détachement normal est de cinq ans entre collectivités et renouvelable après accord. Se rapprocher de sa famille Il a souhaité venir à Séné pour se rapprocher de sa famille habitant sur Vannes et Grandchamp, et ainsi bénéficier des atouts du golfe du Morbihan. Titulaire d'une formation d'ingénieur et d'un DESS (certificat d'aptitude à l'administration des entreprises), Claude Saurel a effectué différents stages, notamment à EDF et à la DDE.
(Le Télégramme 23 avril 1996)
A l'été 2000, Marc CHAPIRO qui occupait la fonction de secrétaire général, est démis de ses fonctions par le maire Patrick SALLIC qui recrute en octobre Shahira JOURDAIN à ce poste. Entre temps, le Tribunal Administratif réintégrait l'ancien secrétaire dans ces fonctions. Séné comptera jusqu'à la retraite de Marc Chapiro, deux secrétaires de mairie, un en fonction et l'autre qui sera rétribué mais n'exerçera pas jusqu'à son départ en retraite.
Shahira JOURDAIN restera en poste en Séné jusqu'en mars 2005. Née à Alexandrie, où elle fait ses études au lycée français, puis à l'université avant de venir à Paris terminer ses études de Lettres. Après des débuts comme traductrice-interprète, elle prépare les concours de la fonction publique pour devenir cadre A. Nommée, en 1985, secrétaire générale de mairie à Montreuil (02), c'est en mars 1996 qu'elle se fixe en Bretagne, à Noyal-Muzillac, puis à Séné où elle occupe depuis octobre 2001 la fonction de Directrice générale des services. En mars 2005 elle part pour la ville de Cannes.
Daniel BOISSON rejoint la ville de Séné en décembre 2005 et occupera le sfocntions de secrétaire général jusqu'en 9/2012.
Depuis 1/2013 Céline MESSINA est la titulaire du poste de secrétaire générale de la commune de Séné
Originaire de Rouen, Céline MESSINA prend en charge la direction générale des services, à la suite du départ de Daniel Boisson. Elle a exercé les fonctions de directrice de CCAS (centre communal d'action sociale) en Haute-Garonne et de DRH (directrice des ressources humaines) à la Ville d'Evreux, 50 000 habitants et 2 000 agents municipaux. A Séné, à son arrivée elle encadrait 120 salariés pour une population de 8.821 hab. Selon le rapport social de 2022, la ville de Séné employait 137 agents pour une population de 9.155 hab (Insee) ou 9.647 hab(donnée DGF).
A son arrivé le 13 mars 2025, Gwenc'hlan Le Gal, nouveau Directeur Général des Services, encadre un effectif municipal de 170 personnes, affecté aux services municpaux (140) et au CCAS (30).
LE BAR TABAC DU BOURG DE SENE
Cette photo, extraite du livre d'Emile MORIN, Le Pays de Séné, montre la rue Principale au bourg de Séné. Au second plan la boulangerie Robino avec devant une charrette prête à emporter le pain pour la tournée dans les nombreux villages de la commune. Au premier plan à gauche, à la hauteur de la voiture automobile, était situé un café-hotel-restaurant tenu par un membre de la famille Robino. Sur sa gauche, l'ancienne épicerie du bourg.
Mais à l'origine il y avait là une boulangerie...
Cet extrait du cadastre de 1810 montre le bâtiment de l'actuel bar-tabac. L'appendice arrondi signale un des deux fours à pain du bourg de Séné. Le cadastre de 1844 nous montre le même bâtiment. La boulangerie perdurera jusqu'aux années 1890 et deviednra un café. Quant à l'épicerie Janvier, elle sera construite ultérieurement.
Après la première Guerre Mondiale, la famille Robino-Janvier a "tissé sa toile". Jean Marie ROBINO est boucher place de l'Eglise; sa soeur Jeanne Marie ROBINO, dite "tante Bélie", est restauratrice, épaulée par une enfant de l'asssistance, Jeanne Suzanne BAUDERO; elle a logé les peintres André Mériel-Bussy et Arthur MIDY lors de leurs venues à Séné. Son autre soeur, Anne Marie Françoise ROBINO, veuve de Guillaume JANVIER, épaulée d'une enfant de l'assistance, Madeleine LAURE, gère l'épicerie du bourg.
A quand remonte la vente de tabac dans ce café de Séné, qui en comptait une grand nombre au bourg et dans les villages?
Tante Bélie (Jeanne Marie ROBINO) ne se mariera pas, si bien que la café passe à la famille de son frère Auguste Joseph ROBINO.
Marie Madelaine Maggio se souvient: "Tante Belie a tenu la bar presque jusqu'à son décès en 1958 ensuite cela devait être son neveu Auguste ROBINO, la marie de Marianne qui devait tenir le bar mais il était décédé en 1955. Alors, c'est une employée de Tante Bélie, Marie ROLLAND qui a tenu le bar jusqu'à ce que Marianne ait pu laisser la boucherie à sa fille Marie-Claire (1960). A cemoment-là, Marie ROLLAND a tenu un bar près de l'Eglise au coin de la rue des Vierges.
Marie-Claire et Eugène LE GALLIC ont tenu le bar quand ils ont vendu la boucherie vers 1978. Ils ont venu le fond de commerce à Julien Pédrono en 1988. Marie Claire m'a dit que la Tante Bélie vendait du tabac "à la coupe" et aussi du tabac à rouler. Quand elle a arrêté, la vente de tabac a été confiée à l'Hôtel Restaurant Guillonnet et ensuite Marie-Claire a récupéré la vente de tabac.
Sur cette capture d'écran, extraite du film de Bernard Moisan de 1964, on peut voir les aménagements effectués avec notamment l'entrée de l'établissement portée à l'angle de la Rue de la Fontaine et de la rue principale. Eugène LE GALLIC [3/12/1930-19/4/2016] conservera son établissement qui portait le nom LE RENDEZ VOUS DES SPORTIFS, jusqu'en 1987. A sa retraite, M. LE GALLIC deviendra Président du Football Club de Séné.
La famille Rocard dispose d'une maison familiale sur l'île de la Garenne où l'homme politique en vue sera interviewé en 1979.Michel ROCARD [1930-2016] sera présent à Séné lors de l'inauguration du collège. Lors de ses passages à Séné, il lui arrviait de fréquenter le scommerces dont le tabac-presse du bourg comme ici en mai 1988.
Jocelyne et Julien PEDRONO reprennent le 1er avril 1987, la café du bourg qu'il nomme le Bar des Sports. Deux ans plus tard, ils ajoutent à la représentation du Loto National, celle du PMU. Beaucoup de Sinagots qui allaient le dimanche faire leur tiercé sur Vannes, le font désormais au bourg. Cette afflux de clientèle dominicale dynamise la boulangerie de la place de l'Eglise. A la même époque, de nombreuses associations sportives peuvent organiser leurs assemblées et leurs repas dans des salles mises en place par la mairie. Le Bar des Sports est de moins en moins le lieu de rendez-vous des sportifs amateurs de la commune.
M. Pédrono se souvient d'un autre client célèbre qui a fréquenté son établissement: Léon Zitrone [25/11/1914-25/11/1995]. Le journaliste, animateur de télévision, avait acheté une maison à Montsarrac pour sa fille et son gendre convalescent.
M. Pedrono sera aussi à l'origine de la "résurrection" du bar-brasserie Le Suroît route de Nantes.
Roger et Françoise GARNIER reprennent la bar-pmu du bourg en avril 1999 et le rebaptisent LE SPORTIF
Vers 2006, Hervé et Magali BESNARD reprennent l'établissement qu'ils conserveront pendant 10 ans.
Au printemp 2016 le café est repris par Jean Pierre et Frédérique LOHEAC et adopte le nom LE SENE MARIN.
En avril 2022, le bar-tabac du bourg est repris par Christophe et Cyrielle MANÇAUX originaire d'Auray.
En janvier 2024, la SABRIVO de Ivonig GOUELLO et Sabrina GLOANIC arrivant de Campbon, reprennent le Séné Marin.
Les Archives du Morbihan ont fait un énorme travail de numérisation de la presse ancienne. Des années 1850 à 1950, un siècle de journaux, de quotidiens et de revues sont disponibles en ligne.
Dans le Pays de Vannes et à Séné, des titres tels que L'Arvor [1895-1909], le Journal de Vannes [1863-1878], l'Avenir du Morbihan [1876-1944], étaient diffusés à diverses époques et nous laissent aujourd'hui un fond d'articles évoquant Séné, qui sont souvent cités dans les pages de wiki-sene.fr.
Comment étaient remontées les informations de Séné jusqu'aux rédactions à Vannes ou Lorient? Il est certain que les informations sur l'état civil, fréquentes à cet époque, devaient arriver au siège des journaux par l'intermédiaire des officiers d'état civil à Séné, pendant longtemps, l'unique secrétaire de mairie...
En 1924, Joseph Yves GIRARD marit ses deux filles le même jour à Séné. On apprend à la lecture de cet article de presse et de l'acte de mariage, que M. GIRARD est secrétaire de mairie et également le correspondant de l'Ouest Républicain [1922-1942] qui disparaitra comme tant d'autres pendant l'Occupation et pour réapparaitre à la Libération sous un autre nom.
LA LIBERTE DU MORBIHAN s'implante à Vannes:
Tel est le cas de LA LIBERTE DU MORBIHAN [1944-1995] héritière du Nouvelliste du Morbihan . Le journal de Lorient arriva à Vannes dans les années d'après guerre.
Jean Richard se souvient: "J’ai bien connu le distributeur du journal La Liberté , il faisait la navette tous les jours Lorient/Séné avec un fourgon 203 Peugeot . Nous appelions le livreur "4 à 4 "car il montait nos escaliers à toute vitesse. Il s’arrêtait chez nous au retour pour prendre des paniers d’huîtres qu’il remettait chez un oncle habitant à Lorient , il nous donnait un journal ! A Cadouarn le dépôt de La Liberté se trouvait au bureau tabac actuel . L'origine du "porteur de journaux" remonte aux plaintes de lecteurs qui recevaient tardivement le journal distribué par le facteur vers midi pour les derniers." Le démarage du portage aurait commencé à la fin des années 1960.
Le maire honoraire, Francis Pouligo pointe aussi" l'avancée qu'a constitué la mise au normes des boîtes aux lettres". Cela a permis au porteur de journaux un gain de temps et il a arrêté de déposer le journal sur la paillasson au perron des habitations ou dans un morceau de canalisation PVC.
A partir des années 1980, Emile MORIN [3/12/1925 – 22/07/2016], ancien employé du journal, établi à Séné, sera le premier correspondant de presse sinagot. Collectionneur de cartes postales anciennes, on lui doit également le livre "Le Pays de Séné".
LE SINAGOT : Il faut également citer ce bulletin paroissial de l'Abbé LE ROCH: Fort d'un atelier de photocopies au sein même du presbytère, le recteur était devenu, en marge de son activité de prêtre, "imprimeur, rédacteur, gérant" un 'auto-entrepreneur',rédacteur en chef du mensuel "Le Sinagot", véritable "organe de presse local". Lire article dédié.
Le Télégramme de Brest s'implante à Vannes :
Le Télégramme de Brest apparait à Vannes en 1995 après avoir repris les abonnés de La Liberté du Morbihan. Les premiers numéros sortent sur le nom du Télégramme de Vannes. La première correspondante pour Séné est alors Liliane BAUCHE., ancienne conseillère municipale du maire Albert GUYOMARD.
Le journal profite du déménagement à Séné de sa pigiste, Monique MARTIN pour lui confier la correspondance pour notre commune. Pour Mme Martin, qui a un emploi par ailleurs, l'activité de correspondant lui permet de s'adonner à une forme d'écriture par la rédaction des articles, de sortir de son quotidien professionnel et de découvrir beaucoup d'aspects de la vie d'une commune. En 1998, elle est remplacée pour quelques mois par Gaëlle RAUD. Puis elle repart assister aux assemblées d'associations, aux conseils municipaux, aux inaugurations, aux kermesses et autres mainifestations sinagotes. Lors de son départ à la retraite, elle ne souhaite pas conserver cette activité de correspondante du journal.
Alexandra DANIEL et Jeannine ETIENNE s'essayent à cette fonction. En janvier 2003 Gilles FLEURY devient le correspondant du journal de Morlaix. Il restera fidèle au poste jusqu'en 2013.
Françoise ANTOINE, ancienne conseillère municipale à Séné de l'équipe Carteau, assurera le lien du Telégramme avec les Sinagots jusqu'en 2016.
Sophie DUBOC lui succède en 2016 et passera la flambeau en 2020? à Laurence DALPAYRAT. actuelle correspondante du TELEGRAMME pour Séné.
LE BULLETIN MUNICIPAL: wiki-séné a pu consulter un des tout premiers bulletins d'informations municipales. Il s'agissait à l'époque du maire Albert Guyomard, de feuilles dactylographiés et polycopiées et agrafées ensemble.
Jean RICHARD se souviens:"Dans les années d'après guerre, c'était le garde-champêtre qui annonçait sur la place de la mairie les principales décisions du conseil municipal".
Sous le mandat de Francis Pouligo, apparait un bulletin municipal sorti de chez un imprimeur. Dans ces bulletins, les maires (Pouligo, Carteau) avaient à coeur d'y insérer les comptes rendus des conseils municipaux, des dossiers explicatifs, le budget de la ville. C'était alors un vrai organe d'informations à la lecture exigente et c'est encore un fond intéressant pour l'historien local. Au fil du temps, ce bulletin s'est appauvri en informations utilse au citoyen électeur au profit de pages illustrées qui rendent compte "del'air du temps" à Séné".
Le Ouest-France succède au Ouest-Eclair:
A la Libération, l'Ouest Eclair [1899-1944] laisse la place à Ouest-France de Rennes qui assurera une édition à Vannes à partir de 19xx..
Pascal Dagouassat se souvient: "Nous achetions le journal surtout à la boulangerie, (La boulangerie Robino passant à domicile nous l'envoyait) ou par le facteur ( il fallait attendre son passage pour avoir le plaisir de lire le journal). Mon cousin Loulou Le Menach a livré le journal pour le Télégramme, sinon beaucoup de sinagots ont livré le journal"
Jean RICHARD se rapelle: "Beaucoup de gens achetaient Ouest France pour lire les aventures de Lariflette ,
Tous les jours il y avait un dessin au bas d’une page ! ". La BD de Daniel LABORNE sera paraitra dans le quotidien de 1946 à 1988.
Dans son numéro daté de janvier 1987, le bulletin Municipal nous donne le nom de la correspondante du journal, Marie Claire MONNERAYE [1936-2017]. Etablie avec son mari à Séné en 1972, elle sera conseillère municipale sous le 1er mandat de Carteau. Pour subvenir aux revenus du foyer, elle devient correspondante du journal, activité adaptée à sa charge de mère de 3 jeunes enfants. Elle restera fidèle au poste jusqu'à la fin 1999. Son fils se souvient qu'elle recevait à la maison les Sinagots pour les aider à préparer la publication des obsèques dans le journal, via leur filiale Precom.
Francis DERRIEN succède à Mme Monneraye quelques mois avant que Anne DALMAIS reprenne cette fonction en décembre 2000, qu'elle assurera jusqu'en 2018. Un "véritable temps plein" pour cette Sinagote d'adoption, installée à Séné depuis 1998, qui s'investit dans cette actiivté au contact des Sinagots. En novembre 2013, elle organisa une exposition à Grain de Sel sur ses plus belles photos en tant que correspondante.
Anne DALMAIS se souvient: "Ce qui m'a motivée, tout au long de ces années, a été le contact avec les gens, quels que soient leurs métiers, quelles que soient leurs tranches d'âges, leur implication dans la vie associative ou politique, culturelle, sportive, ou encore dans la protection de l'environnement, ou l'enseignement.
En 2018, Pascal DAGOUASSAT, ancien conseiller municipal et ancien salarié du journal, a repris la correspondance de presse pour le 1er quotidien français.
L'argent à tout d'abord circulé de main à la main. Ensuite, l'administration de la Poste a mis en place les premiers mandats, prémices des institutions bancaires à venir.
Le CMB, la banque pionnière:
On trouve trace dans le bulletin paroissial de l'abbé Le Roch d'un encart publicitaire pour la toute première agence bancaire de Séné, située place de l'Eglise à l'actuel n°10. On ne sait combien de temps cette 1ère agence du Crédit Mutuel de Bretagne perdura au bourg de Séné dans les années 1960.
Le CMB reviendra à Séné en 2003 et ouvrira une agence dans les nouvelles cellules commerciales du parc d'activités du Rohu qui donne sur la route de Nantes, où il est encore présent.
L'épargne des Sinagots à sa caisse:
Dans son livre intitulé "Le Pays de Séné", le cartophile Emile MORIN nous donne une indication précieuse. En 1981, la Caisse d'Epargne ouvre une agence non loin de la Mairie à l'actuel n°5. Sur l'extrait de ce bulletin municipal de décembre 1998, il faut avoir l'oeil attentif pour repérer "l'Ecureuil rouge" fixé à l'angle de ce bâtiment. La décisions d'ouvrir une sucursalle de la Caisse d'Epargne datait de 1914 et fur effective après la guerre dans les années 1920.
La Caisse d'Epargne déménagera en 2002, comme l'annonce le bulletin municipal de l'époque, pour s'installer au rez-de-chaussée des nouveaux appartements construits au n°5 de la Place de Penhouet.
A l'automne 2021, la Caisse d'Epargne, ouvre une agence Route de Nantes, dans le quartier Coeur de Poulfanc pour être au plus de nouvelles populations et sur cet axe routier qui offre une belle visibilité aux banques comme aux commerces. Elle annonce également la fermeture de l'agence du bourg.
Pas de Crédit Maritime mais un Crédit Agricole à Séné:
Terres d'agriculteurs et de marins, Séné n'a pas acceuilli d'agence du Credit Maritime. Cependant Jean-Pierre Lefranc, marin en retraite se souvient:"un employé de Vannes venait porter des chèques où des mandats sur Séné".
Séné accueillera en 1993, une agence du Crédit Agricole. Elle s'installe tout d'abord au n°5 de la Place Floresti avant de migrer en face dans des cellules commerciales plus spacieuses au n°12 de l'Avenue de Penhoët. En 2004, une autre agence voit le jour au n°2 de l'Allée des Vosges dans la zone d'activité du Poulfanc. L'agence de Séné ne reçoit plus de conseiller bancaires et ne maintient qu'un distributeur automaotique.
Le Crédit Lyonnais s'installe route de Nantes:
Les nombreux programmes immobiliers qui voient le jour route de Nantes, amènent de nouvelles populations dans le "quartier nord" de Séné, favorisant à l'installation de commerces et de banques aux portes de Vannes, sur un axe très passant.
Vers 2004, le Credit Lyonnais, qui deviendra par la suite LCL s'installe dans une cellule commerciale au pied des immeubles "Croix Sud" au n°4T où il est encore présent.
La Banque Populaire s'installe au Poulfanc
D'autres banques veulent tirer avantage du dynamisme des activités commerciales autour de l'Intermarché du Poulfanc. Le Poulfanc, Green Village et les anciens hameaux aux alentours sont devenus petit à petit un des quartiers à l'est de Vannes. Vers 2005, la Banque Populaire Ouest Atlantique s'intalle aux côtés de la menuiserie Lesquel, avenue de Geispolsheim, où elle est toujours présente.
De la Banque de Bretagne à la Société Générale:
Qui se souvient qu'aux côtés du tabac-presse Arze, il y avait là, à la place de l'assureur Gan, une petite agence de la Banque de Bretagne, filiale de la Société Générale, installée en 2004? Concurrent du CMB sur le créneau des banques régionales, cette agence fermera ses fortes en décembre 2012 au moment de la restructuration du groupe Société Générale, qui avait installé une agence éponyme dès 2006 au n°15 de la route de Nantes. Le premier directeur fut M. Rochon.
Le BNP clos l'offre bancaire sinagote:
La Banque Nationale de Paris, ou BNP vient également capter à l'est de Vannes d'autres clients. Elle s'installe dans le parc d'activité du Rohu, non loin de Picard et du Mac Donald's, en léger retrait de la route de Nantes, dont le flux de véhicules journaliers est un point fort pour les commerces.
Malgré la dématérialisation des actes bancaires, la création des banques en ligne, toutes ces enseignes restent encore fidèles à leur implantation à Séné. Qu'en sera-t-il demain?
Malgré
CHAPELAIN Yves Marie [29/10/1853-27/6/1892] nait au village du Versa dans le nord de la commune. Ses grands-parents de Chapelain sont recensés en 1841.
Son père, Jean Marie [10/10/1819-25/7/1859 Séné Versa], absent lors de ce recensement, il a 22 ans, doit faire son service militaire. Il sera d'abord cultivateur comme ses parents avant de devenir maçon . Au début des années 1850,, il a épousé Yvonne OLIVIERO.
L'acte de naissance Yves Marie CHAPELAIN révèle qu'un des témoins n'est autre que l'instituteur du village Pierre Marie Loiseau. Fut-il un bon élève?
La recherche des enfants de la famille Chapelain sur les registres de l'état civil à Séné nous donne, Yves Marie né le 29/10/853 puis Marie Anne, née le 13/9/1855; deux jumelles mortes enfants, Joséphine [28/8/1857-4/9/1857] et Françoise [28/8/1857-25/4/1858]. Ces enfants étant tous nées au Versach où leur père décède le 25/7/1859.
Après la défaite de Sedan, la jeune III République à la volonté de reconstituer des forces armées nationales. Le jeune CHAPELAIN s'engage le 17/8/1872, il a alors 19 ans, dans le 93° Régiment de Ligne et en sort le 17/8/1874 soldat de 2° classe. Il se réengagera en 1881, mais ses difficultés avec la discipline militaire le conduiront à être à plusieurs reprises déclarés insousmis. C'est le début des fiches de matricule des jeunes Français qui nous permettent de retracer le parcours militaire mais également civil des appelés.
La fiche de matricule de Yves Marie CHAPELAIN mentionne également ses condamnations. Et elles sont nombreuses!
Celles établies par le tribunal correctionnel de Vannes font l'objet d'articles dans la presse locale.
La relégation est une peine corporelle créée par une loi de 1885 et supprimée en 1970. La relégation était définie comme « l'internement perpétuel sur le territoire de colonies ou possessions françaises, des condamnés que la présente loi a pour objet d'éloigner de France » (métropolitaine).
Le 13 décembre 1890 le Tribunal Correctionnel de Bordeaux le condamne à 3 mois de prison un jour de prison et à la relegation pour vol. Le 20 septembre 1891, il embarque à bord du Ville de Saint-Nazaire pour la Guyane.
Il arrive à Saint Laurent du Maroni en octobre 1891. L'administration pénitencière indique en "Renseignements Divers" que notre Sinagot, insoumis et multirécidiviste est couvreur.
Yves Marie CHAPELAIN dont la dernière profession fut "marin", décède à Saint Jean du Maroni, en Guyane le 27/6/1892.
Vincent CONAN [7/6/1838-7/4/1865] nait à Séné au village du Versa. Son père Yves CONAN [8/8/1807-12/9/1880 St-Avé] est natif de Saint-Avé. Son père se marie le 19/7/1830 à Séné avec Jeanne Louise LE DOUARIN [15/2/1810 Séné-13/2/1875 St-Avé], et déclare la profession de laboureur et vivre à Saint-Patern à Vannes. Sa mère quant à elle, est native de Cressignan en Séné au sein d'une famille de laboureurs.
Le lieu de naissance des 10 enfants de la famille Conan, permet de suivre son lieu de vie et de travail. Les deux premiers enfants naissent à Vannes. Marc CONAN [17/12/1835-25/8/1859] nait au Versa et mourra de fièvre typhoïde lors de la Campagne d'Italie des Armées de Napoléon III comme l'autre soldat sinagot Allano. Puis viennent Vincent, Jeanne Marie [4/9/1840-1840], Marie Louise [2/12/1841-1842] et encore Jeanne Marie [20/12/1842-??]. La famille est pointée au dénombrement de 1841 au Versa.
Ensuite la famille gagne Saint-Avé où naissent Jean Marie [11/1/1846-29/9/1904 qui sera carrier; Jean François [4/8/1848-19/7/1870 qui sera laboureur et Marie Anne [7/2/1851-??]. On note au passage la forte mortalité infantile qui affecte les enfants de la famille Conan.
Vincent CONAN écope de sa première condanation à l'âge de 16 ans, le 22/5/1854. Il fait 10 jours de prison pour escroquerie. Lors de son procès en 1864, la profession de Vincent CONAN est ouvrier cordonnier et il demeure à Questembert. Il fait la connaissance de Marie Françoise FALHER, jeune prostituée de 23 ans à Vannes. Celle-ci approche un dénommé Guillaume MORICE, porteur d'eau de son état.
Guillaume Joachim MORICE [26/7/1822-17-18/5/1864] est natif de Séné. Sa mère Marie ROPERT [30/5/1795 Séné Versa - 24/2/1835 Vannes] a épousé à Vannes Louis MORICE [23/9/1793-2/2/1869 Vannes]. Lorsqu'il se marie à Saint Jean Brevelay le 21/11/1845, il déclare la profession de cultivateur comme son épouse, Perrine LE BRIERE [7/6/1822-??].
Selon les articles de presse d'époque, au moment des faits, il est porteur d'eau à Vannes et selon son acte de décès, sa femme est blanchisseuse. Dans la nuit du 17 au 18 mai 1864, il est détroussé et tué à l'arme blancheaux abords de la nouvelle rue Billault à Vannes.
Vincent CONAN sera condamné le 10/9/1864 aux travaux forcés à perpétuité.(documents ANOM)
Il arrive au bagne de Toulon le 6/10/1864. Il est détaché des chaînes le 21/11/1864 et embarque sur le Céres pour la Guyane où il sera emprisonné sur l'ïle au Salut.
Il décède environ 4 mois après son arrivée le 7 avril 1865.
On ne remerciera jamais assez le travail de numérisation réalisé par les Archives du Morbihan. Pour le Centenaire de la 1ère Guerre Mondiale, un grand nombre de fiches de matricule des soldats ont été ainsi mise à la disposition des historiens amateurs. Wiki-sene s'est procuré une extraction par profession. En la regardant de près, on peut voir le nom de 3 soldats ayant le même patronyme et ayant déclaré avant de partir à la guerre, la même profession d'instituteur. On a envie d'en savoir plus...et de raconter une histoire...
Louis MAHE, né en 1819 à Vannes, est l'enfant naturel de Marie MAHE, native de Sarzeau et domestique à Vannes. A l'age de 20 ans, il accomplit son service militaire dans la marine à Toulon d'où il sort matelot de 3° classe.
Sa future épouse, Marie Josèphe LE ROUX nait en Arradon au village du Moustoir en 1834. Sa mère et ménagère et son père Joachim LE ROUX est Préposé des Douanes.
Les obligations de service amènent la famille sur l'Ïle au Moines où il décède en 1843. Le dénombrement de 1841 de cette commune montre la composition de la famille Leroux: que des filles! Notre "Marie Josèphe", quittera l'île pour aller travailler sur Séné où elle déclare l'activité de cultivatrice l'année de son mariage, en 1859 avec l'ex Matelot de la Marine, Joseph MAHE, qui fils naturel, obtient de son ancien Général de Brigade, l'autorisation de prendre épouse.
Le jeune couple s'installe à Moustérian où nait leur premier enfant Marie Louise Françoise. L'acte de naissance nous apprend que son père est préposé des douanes au port deTrehiguier commune de Pénestin. Le gendre a donc choisi la carrière de son beau-père.
Pour la naissance de Marie Rose, leur 2° enfant, en 1861, Louis MAHE est matelot des Douanes à Langle en Séné. L'acte de naissance de ses jumelles nées en 1864, dont une meurt la même année, nous précise que la famille vit à Canivarch. Deux ans plus tard, arrive le 1er garçon, Edouard alors que la famille du douanier vit à Montsarrac. Le 2° garçon, Emmanuel, vient au monde alors que la famille vit toujours à Montsarrac en 1869. Le 3° enfant mâle, Célestin, voit le jour à Moustérian en 1874. Vincent sera le 4° garçon de la famille toujours installée à Moustérian en 1876. En 1880, la famille est endeuillée, l'ainé des garçons, Edouard, décède à l'âge de14 ans.
Les enfants étaient surement scolarisés dans les Ecoles de Séné qui ont vu le jour ces dernières années.
En 1886, le dénombrement à Séné indique que Louis MAHE est retraité à Moustérian.
Emmanuel n'est pas pointé par l'officier du recensement, car il effectue son service militaire. Sa fiche de matricule nous indique qu'il est instituteur. Il aura un poste à Vannes, puis Guillas, Lorient..
En 1891, sur l'acte de mariage de sa fille Marie Rose on lit que la famille Mahé vit à Moustérian autour du retraité des douanes.
En 1894, Célestin fait son service militaire et déclare la profession d'instituteur. Il débute par un poste à Josselin, puis Riantec et Lorient. En 1899 il est en poste à Saint-Jean Brevelay où il se mariera et où, après un passage à Ploërmel il semble s'être établi avec son épouse.
En 1896, son frère Vincent passe sous le drapeau et déclare également la profession d'instituteur. On ne lit pas bien sur sa fiche de matricule ses premières domiciliations. Après Lorient, il sera instituteur à Larré et Rieux.
En 1897, la famille Mahé vit toujours à Moustérian quand il marit son fils Emmanuel avec une femme divorcée de 10 ans son aînée ! Et en 1899 quand il marit à son tour sa fille Marie Vincente.
En 1900, il perd sa fille Marie Rose, âgée de 39 ans et en 1905, Louis MAHE devient veuf.
Louis MAHE, l'enfant sans père, aura donné à la III° République trois garçons instituteurs qui officieront dans les écoles du Morbihan. Le douanier en retraite décède à Séné le 2/10/1909 à l'âge de 80 ans.
Texte de Yannick ROME, complété et illustré.
Auguste JANVIER est né le 4 octobre 1892, à huit heures du matin, au bourg de Séné. Son père, Guillaume est quartier-maître de manœuvre dans la marine nationale [1/2/1860 Kerbors 22-17/7/1906 Vannes]. Sa mère, Anne-Marie ROBINO s’occupe des tâches ménagères durant les longues absences de son mari.
Le 4 octobre 1910, alors qu’il est étudiant, Auguste s’engage pour 4 ans dans l’armée. Il est affecté au 28e Régiment d’Artillerie basé à Vannes. Il mesure alors 1,66 m, a les cheveux châtain, le menton fuyant, les lèvres épaisses et les oreilles décollées.
Il participe, dans l’artillerie, à toute la première Guerre mondiale. Le 11 octobre 1916, il est nommé sous-lieutenant. Il récolte 3 citations attestant de son activité :
Citation à l’ordre du régiment : « A rendu de nombreux et de très importants services comme éclaireur et comme agent de liaison avec l’infanterie. A toujours gardé le plus grand sang-froid dans les circonstances difficiles. »
Citation à l’ordre du corps d’armée, le 26 mai 1917 : « Le 11 avril 1917, par son sang-froid et son entrain au-dessus de tout éloge, a dirigé l’évacuation immédiate de tous les blessés et a commandé le tir de sa batterie un instant hésitante sous la violence du bombardement ennemi. »
Citation à l’ordre du corps d’armée le 22 août 1917 : « Brillant officier ayant le plus grand mépris du danger, a développé les plus belles qualités de courage et d’initiative. Le 19 août 1917, volontaire pour une reconnaissance dans les lignes ennemies, a rapporté des renseignements précieux sur l’état de destruction des organisations ennemies ».
Il sera blessé le 8 septembre 1917, à Verdun : « éclat d’obus à la tête ».
Après la guerre, il poursuit sa carrière militaire. On le retrouve en Haute Silésie (actuellement en Pologne) du 1er février 1920 au 2 juillet 1922.
Il y reçoit une nouvelle citation : « Chargé depuis le 3 mai 1921 de diriger les convois transportant les troupes interalliées dans un pays occupé par de nombreuses bandes armées, a montré un zèle et un dévouement inlassables, a su, par sa présence, en imposer aux insurgés et a permis ainsi, sans faire usage de la force, la libre circulation de ces convois. »
Le 3 avril 1926, il se mariera, à Vannes, avec Gabrielle Mahé [1/4/1902 Vannes-25/10/1989 Grand-Champs]
Le 13 juillet 1934, il est nommé chevalier dans l’ordre de la Légion d’honneur.
Il décède à Vannes le 23 août 1958.
Cet article reprend celui publié sur le site maitron. Il est complété par d'autres sources
https://maitron.fr/spip.php?article64202
LE MOUSSU Benjamin, Constant
Né à Séné (Morbihan) le 14 juin 1846 ; mort le 25 mai 1907 à Paris (XIVe) ; dessinateur ; membre de l’Internationale ; communard.
Benjamin Constant LE MOUSSU (parfois orthographié par erreur Lemoussu) était petit-fils d’un retraité des douanes qui aurait été soldat volontaire de la Première République, et fils d’un capitaine des douanes. Il vint travailler à Paris et habita, 80, rue de Clignancourt, XVIIIe arr. Pendant la Commune de Paris il est "Commissaire aux Délégations Judiciaires de la Commune". Réfugié en Angleterre àprès la Commune de Paris, il s'y maria avant de revenir en France. Ingénieur, il décède en 1907 à Paris.
Avant le 18 mars 1871, il appartenait, avec Théodore FERRE [1846-1871], Louise MICHEL [1830-1905] et autres, au Comité de vigilance du XVIIIe arrondissement. Il servit la Commune de Paris en qualité de commissaire de police du quartier des Grandes-Carrières (XVIIIe arr.), puis, avec des pouvoirs élargis, de Commissaire aux Délégations Judiciaires.
Louise MICHEL, le mentionne dans ses souvenirs, La Commune, histoire et souvenirs, La Découverte/Poche, 1999 (1ère édition, 1898): La nuit du 17 au 18 mars 1871, Louise Michel (29 mai 1830-9 janvier 1905), membre des deux comités de vigilance, celui des femmes et celui des hommes, du XVIIIe arrondissement, où elle travaille comme institutrice, est sur la Butte au poste de la Garde nationale, au n°6 de la rue des Rosiers et voit tomber le factionnaire Turpin2.
« Je descends la butte, ma carabine sous mon manteau, en criant : Trahison ! Une colonne se formait, tout le comité de vigilance était là : Ferré, le vieux Moreau, Avronsart, Le Moussu, Burlot, Scheiner, Bourdeille. Montmartre s'éveillait, le rappel battait, je revenais en effet, mais avec les autres à l'assaut des buttes.
Investit en tant que Commissaire aux Délégations Judiciaires de la Commune, il participe à la fermeture d'églises dans la capitale.
Lors de la journée di 12 mai 1871, il s'illustre dans le pillage de plusieurs églises à Paris. (Source Les Colvulsions de Paris
Maxime du Camp 1879.Tomme III) et censure la presse.
Après la défaite, on annonce sa mort comme celle de sa maitresse à Paris.
Cependant, LE MOUSSU réussit à fuir et gagna Londres. Par contumace, le 13° conseil de guerre le condamna à la peine de mort le 9 février 1872.
Dès son arrivée dans la capitale anglaise, LE MOUSSU entra au conseil général de l’Internationale et participa à la conférence de Londres, 17-23 septembre 1871, comme secrétaire-correspondant du Conseil pour les branches françaises des États-Unis. Marx a ainsi précisé ses fonctions dans une lettre à Bolte du 23 novembre 1871 :
« Eccarius a été, sur ma demande, nommé secrétaire pour toutes les sections des États-Unis (excepté les sections françaises, pour lesquelles Le Moussu est secrétaire) ».
Un an plus tard — 27 mai 1872 — Marx, qui a rompu avec Eccarius, écrit à Sorge : « Provisoirement, Le Moussu [est secrétaire] pour toute l’Amérique. »
Benjamin LE MOUSSU fut membre de la section de langue française de l’AIT à Londres, Association Internationale des Travailleurs, la 1ère "Internationale", dont le secrétaire était Bourdeille.
Au 5e congrès de l’Internationale tenu à la Haye en septembre 1872, LE MOUSSU représenta « une section française à Londres ». Il fut un des quatre secrétaires du congrès et, par la suite, un des membres de la commission chargée de la rédaction des procès-verbaux. Au titre de secrétaire-correspondant, il fut un des signataires des brochures Les Prétendues scissions de l’Internationale, Genève, 1872, et l’Alliance de la démocratie socialiste et l’AIT, rapports et documents publiés par ordre du congrès de La Haye, Londres, 1873. Au congrès, il vota pour l’expulsion de Bakounine, de James Guillaume et de Schwitzguébel, pour que les pleins pouvoirs soient accordés au conseil général et que celui-ci soit transféré à New-York.
Selon un rapport sans date et sans signature (Arch. PPo., B a/429), une section française d’une trentaine de membres se constitua à Londres après le congrès de La Haye, section qui comprenait entre autres les blanquistes Martin Constant et Vaillant. Étant donné ce que nous savons de l’histoire de l’Internationale et du conflit surgi entre les blanquistes et Marx vers la fin du congrès de La Haye à propos du transfert à New York du siège du Conseil général, il ne peut s’agir là que d’une section dissidente et qui ne dut pas avoir longue vie.
De toute façon, LE MOUSSU allait bientôt rompre avec Marx. Ce dernier écrivait en effet à Sorge le 4 avril 1874 :
« Les quelques Français (j’entends de ceux qui tenaient encore avec nous à La Haye) se sont pour la plupart révélés ensuite fripouilles, notamment M. LE MOUSSU, qui m’a filouté, ainsi que d’autres, pas mal d’argent et a ensuite cherché par d’infâmes calomnies à se blanchir en belle âme méconnue. »
Engels écrivait au même correspondant les 12 et 17 septembre 1874 :
« Celui qui s’est comporté le moins proprement est LE MOUSSU, qui s’est révélé escroc. »
Il convient, en cette circonstance, de faire la part des conflits habituels entre exilés, conflits avivés par les scissions et, sur le plan personnel, par la pauvreté, voire la misère. Engels nous apprend dans cette même lettre que de nombreux Français avaient fait — ou croyaient avoir fait — des inventions qu’ils cherchaient, pour vivre, à exploiter. D’où ces demandes d’argent... à fonds perdus. Ainsi s’expliquent, sans se justifier, les accusations d’escroquerie.
Deux années plus tard, Mme Marx, écrivant à Sorge, confirme (21 janvier 1877) :
« Des autres connaissances, je ne saurais vous dire que peu de chose, parce qu’il y en a quelques-uns que nous ne voyons plus, notamment plus de Français : pas de LE MOUSSU, pas de Serraillier, surtout pas de blanquistes. We had enough of them [Nous en avons eu assez d’eux]. »
D’après Paul Martinez, LE MOUSSU se maria en exil (Paris Communard refugees in Britain, 1871-1880, thèse, University of Sussex, 1981, p. 538).
Nous manquons d’informations sur la fin du séjour de LE MOUSSU en Angleterre, comme d’ailleurs sur la fin de sa vie. Aussi retiendrons-nous les quelques lignes d’un rapport de police sans date (Arch. PPo., B a/429) qui concerne le séjour en Angleterre :
« A travaillé dans des revues d’agriculture, etc., bon ouvrier demandant l’égalité des salaires, tant que la mesure n’est pas mise en pratique. Doctrines ultra-révolutionnaires ; dans l’intimité, très doux. »
Les parents de LE MOUSSU firent de nombreuses démarches pour le faire amnistier, mais comme pour les autres condamnés, surtout contumaces, ce fut en vain. Sa mère décèda en 1875 et son père mourut en 1879. Une de ses sœurs mourut aussi « qui avait puisé le germe de sa mort en allant le soigner dans une maladie grave sur la terre d’exil ». Deux sœurs demeuraient, l’une institutrice libre à Auray (Morbihan), l’autre, Ambroisine, épouse d’un professeur au lycée de Pontivy.
En 1906, la famille est établie à Hennebont. Les enfants de LE MOUSSU vivent chez leur tante, Aglaé Marie, commerçante célibataire qui loge également sa tante. LE MOUSSU n'est pas pointé par l'agent du recensement. On comprend que LE MOUSSU a eut 2 enfants en Angleterre avec son épouse Annie Jane ROCH et un garçon né à Sceaux.
Elles poursuivirent les démarches et, le 14 février 1880, le docteur Louis Joachim Le Maguet, député du Morbihan [1879-1881] , plaidait à son tour pour LE MOUSSU. J’ai eu en main, écrivait-il, « une lettre intime du fils au père datée d’avril 1879 [le père mourut le 9 avril], admirable de patriotisme et de sentiment filial » et je considère qu’en 1871, LE MOUSSU fut « un républicain de 23 ans égaré par son patriotisme ». Témoignage intéressé certes, mais qu’il convenait néanmoins de relever, compte tenu de ce que l’on sait par ailleurs des sentiments qui animèrent souvent les Communards.
LE MOUSSU décède le 25 mai 1907 à Paris (XIVe).