Portraits
- Léon TREMBLE, la mosaïste de passage à Séné
- Les Légionnaires Sinagots
- Auguste JANVIER, soldat de 14-18, Légion d'Honneur
- LE MOUSSU, Communard natif de Séné
- LE MEUT Emile, Général sinagot 1874-1949
- LE LAYEC, fils du boulanger devient Gouverneur
- LE ROY Roger 1925-2020
- Marguerite LAYEC, institutrice dévouée
- Ernestine MORICE, parcours de vie [1909-1999]
- Aimé CAPPE, instituteur libre...à bicyclette
- ALLANIOUX marin de dirigeable, 1887-1984
- François QUESTER : 1er Centenaire de Séné 1919
- Marie BENOIT, la boulangère résistante
Avant la généralisation de la vaccination, la découverte des antibiotiques et les progrès de la médecine en général, les maladies infectieuses étaient un fléau. A Séné, ces maladies ont fait des ravages au sein des militaires et des jeunes conscrits, que cela soit le choléra pendant la guerre de Crimée, lle "vomito negro" ou fièvre jaune pendant la Campagne au Mexique ou bien la tuberculose pendant la 1ère Guerre Mondiale.
Avant la construction d'un réseau d'adduction d'eau, après guerre, il était encore fréquent de voir des épidemies de typhoïde dans notre commune.[lire article sur les Fontaines et Puits à Séné]
La population de marins qui parcourraient les mers du monde, était aussi propice à ramener dans la paroisse des maladies infectieuses comme la paludisme qui étaient encore endémique à Séné dans l'entre deux guerres.[lire article dédié].
Au cours du XIX° siècle avec l'essor de la marine marchande, les guerres, l'accroissement des échanges grâce au chemin de fer, les épidemies étaient fréquentes et les autorités soucieuses de leur population, oeuvraient au déploiement de mesures prophylactiques.
Dans le Morbihan, il existait un Conseil d'Hygiène, dont le secrétaire, Le docteur Alfred FOUQUET [Redon 2/10/1807- 24/06/1875 Vannes], rédigeait chaque année un "Compte-Rendu des Epidémies et Epizooties".
On retrouve sur le site Gallica BnF, ces rapports pour les années de 1861 à 1870. Ils nous renseignent notamment sur l'épidémie de variole qui sévit en 1870 à Vannes, à Séné et dans le Morbihan.
Les maladies infectieuses étaient fréquentes et variées : la variole [due au virus poxvirus, la diphtérie due au bacille de Löffler-Klebs],, la fièvre typhoïde (dotinentherie [due à une bactérie, Salmonella enterica ou bacille d'Eberth], la rougeole [due à un morbilivirus], la coqueluche [due à une bacterie du genre Bordetella], la scarlatine [due à une bactérie Strerptococcus pyogenes], les dysenteries [dues à une batérie Shigella ou une amide protozoaire] comme le rapporte ce tableau qui donne pour 1868 et 1869 le nombre de communes atteintes par les maladies infectieuses et le nombre de décès constatés en Morbihan.
Fort heureusement, ces maladies ont été aujourd'hui éradiquées grâce notamment au progrès dans la vaccination.
A la fin du 18ème siècle, un médecin de campagne anglais, Edward Jenner, fait une découverte importante : une maladie bénigne des vaches, la « vaccine », ressemble à la variole. Les fermières, en contact régulier avec le virus de la vaccine en raison de leur métier, ne contractent pas la variole lors des épidémies.
Jenner contamine une personne avec la vaccine via de petites incisions dans la peau. Puis s’efforce d’infecter son « cobaye » avec la variole, sans succès : celui-ci ne développe pas la maladie.
Le nom de « vaccination » est donné à cette opération. Elle connaît un succès retentissant en Europe et donne lieu à l’organisation de grandes campagnes antivarioliques. Le patient ayant reçu la vaccine après incubation produit ses propres anti-corps. On va lui prélever sur son bras quelques goutes de son sang et l'injecter par incision sur le bras d'un individu à vacciner. Ainsi "de bras en bras" les populations étaient protégées de la variole. Cependant, ces vaccins nécessitaient des rappels d'injection plus fréquent que de nos jours...
Vaccination aout 1905
Si durant les premières années de la décade, la variole était peu fréquente sur la canton de Vannes, comme nous l'indique cet historique établi par le Docteur FOUQUET, il y eut une forte épidemie de variole en 1870.
Le docteur FOUQUET écrit dans son rapport pour l'année 1869, que la variole causa 4 morts à Séné pour 52 cas répertoriés dans la commune.
Il donne l'origine un peu singulière à ce début d'épidémie :
"Au commencement de 1869, il n'existait ni à Vannes, ni à Séné, ni à Sarzeau, aucun cas de variole, quand, le 7 mai, un chanteur de rue, napolitain ambulant, nommé Baptiste Grand-Pietro, âgé de 16 ans et non vacciné, fut admis à l'hospice de Vannes pour variole confluente, qui devint mortelle le 16 mai.
[On retrouve son acte de dcès enregistré à Vannes, le jeune italien, natif de Marsicotevere, province de Potenza, sud de l'Italie, est âgé de 16 ans quand il est admis à l'Hôpital Civil et Militaire rue de la Loi, derrière la mairie, où il succombe de variole. Cet article de presse permet d'avancer qu'il était en France avec son jeune frère et sans doute ses parents, dont le snoms apparaissent sur l'acte de décès.]
Une soeur et plusieurs malades de l'hospice contractèrent alors cette redoutable affection qui ne tarda pas à se répandre dans toute la ville.
Les rapports incessants qui existent entre les habitants de Vannes et ceux de Séné, eurent bientôt créé entre eux une solidarité épidémique, funeste aux uns comme aux autres; car, si d'abord l'épidémie a passé de Vannes à Séné, cette même épidémie est revenue de Séné à Vannes, dans les derniers mois de l'année. Cette recridescence varioleuse, concentée d'abord dnas la rue de Séné à Vannes
[actuelle rue Monseigneur Tréhiou, qui était le voie principale pour aller à Séné en passant par la croix de Kernipitur, le Pont d'Argent pour franchir le ruisseau de Cantizac avant d'rriver en Séné],
a parcouru, au commencement de 1870, non seulement les divers quartiers de la ville, mais encore plusieurs villages de la commune où, en deux mois, elle a fait 30 victimes."
Dans le Compte-Rendu édité en 1871, portant sur l'année 1870, le docteur Alfred FOUQUET, fait le décompte des victimes de la variole dont la famille de saltimbanques napolitains aura été un maillon dans sa diffusion.
Sur Vannes, lors de la semaine pascale, on sortit les reliques de Saint Vincent Ferrier pour demander la fin de l'épidémie, comme nous le relate cet article de la "Semaine Religieuse", se souvenant ainsi de tous les mirales atrtibués au saint lors de la peste de 1453. [lire article dédié].
A Séné, on compta 45 cas dont 34 décès parmi lesquels, 15 hommes, 7 femmes et 12 enfants!
Dans ce même rapport, le docteur FOUQUET site le cas d'un Sinagt âgé de 22 ans qui succomba de la variole.
Ces précisions permettent d'identifier une victime parmi les 34 décès, en la personne de Pierre PIERRE [101/1850 Moustérian - 28/8/1870 Moustérian].
Mais pourquoi tant de décès alors que la vaccination était possible?
Cet article de presse signé du Docteur Alfred FOUQUET en donne la raison : les difficultés pour la population à se faire vacciner.et surtout à faire un rappel de vaccination.
Avec le début guerre franco-prussienne de juillet 1870, la défaite de Sedan le 1er septembre, la fin du Second Empire, Le Docteur FOUQUET a dû arrêter de rédiger ces Comptes-Rendus. Il décèdera en 1875.
Plus près de nous, en 1955, survint la dernière une épidémie de variole apparue en France qui fit 15 morts pour 74 cas répertoriés dans le département. A l'origine de cete épidémie, un militaire, porteur sain, qui revint d'Indochine. Le première victime ne fut autre que son enfant...Les anciens Sinagots se rapellent de longues files d'attentes pour aller se faire vacciner à Vannes. 5souvenir de Jean Richard).
Tout commence par une recherche sur le site de l'Université de Rennes II qui a numérisé des vieux ouvrages et permet une recherche avec des mots clef. En tapant "Séné", je tombe sur un livre de J.M. Le Mené, Histoire du Diocèse de Vannes, dans lequel il est rapporté que la peste sévit dans plusieurs paroisses du diocèce, dont Séné, du 29 juin 1452 jusqu'au 1er novembre 1453...
Un autre hasard dans mes recherches me fait repérer sur Gallica BnF un autre livre intitulé "Vie de Saint Vincent Ferrier", écrit par l'abbé J.M. MOUILLARD. Une recherche avec le mot clef "Séné" me fait découvrir plusieurs témoignages recueillis entre 1542-1453 par les autorités écclésiastiques en vue du procès en canonisation du prédicateur dominicain Vincent FERRIER [Valence 23/1/1350 - Vannes 5/4/1419].
L'affaire se déroule à Vannes en l'an de grâce 1453. Depuis le 29 juin 1452, la peste sévit dans le diocèse de Vannes et durera jusqu'au 1er novembre 1453, Plusieurs paroisses sont touchées par l'épidémie sans que l'on sache précisement si il s'agit véritablement de la peste bubonique ou d'une autre maladie infectieuse.
Pour préparer le procès en béatification, les autorités écclésiastiques décident de recueillir des témoignages sur les intercessions de Vincent Ferrier. Plus de 300 témoignages sont recueillis entre novembre 1453 et mars 1454 à Plumaugat, Dinan, Redon, Nantes, Fégréac, Questembert et Guérande.
Parmi les récits du Pays de Vannes, nombreux sont ceux qui relatent la présence de la peste, et parmi ces récits figurent ceux de deux familles de Séné. L'abbé MOUILLARD a fait un ecellent travail de traduction car les témoignages ont été rédigés à l'origine en latin! Heureusement, ils sont indexés et on peut retrouver rapidement sur le site des Archives du Morbihan, le vieux texte en latin.
On ne remerciera pas assez les travail de numérisation entrepris par les Départements, Minitères et autres institutions en France, qui permettent à l'historien de mener rapidement des recherches...
105°-106° et 107° témoins
Jeannette, épouse de Jean an GUERENNIC, cultivateur de la paroisse de Séné, âgée de trente-huit ans, rapporte que son maru fut, le premier samedi du carême dernier, atteint de la peste pendant quelques jours. Il reçut les sacrements de l'Eucharistie et de l'Extrême-Onction : on désespérait de sa guérison. Un voeu qu'elle fit à Me Vincent lui procura la santé, bien qu'il ait conservé une grande faiblesse pendant sept semaines. Elle ajoute que, il y aura trois ans au mois de mai, elle mit au monde un enfant mort. Tout affligée, elle voue cet enfant à Me Vincent. L'enfant revenant à la vie, fut baptisé, reçut le nom de Guillaume, et vivait encore au moment où elle faisait sa déposition.
Jean Guérennic, laboureur, de ladite paroisse, âgé de vingt-huit ans, confirme les deux faits qui précèdent.
167°, 168° et 169° témoins
Jean LE FRANC, de la paroisse de Séné, au diocèse de Vannes, âgé de vingt-cinq ans, assure que sa femme, Catherine, à la suite de ses couches, devint épileptique, avec chutes réitérées par jour, écume à la bouche et perte de la parole. Il fait le voeu ded présenter au tombeau de Me Vincent un voeu en cire à la ressemblance de la malade, et aussitôt elle fut guérie; ce qui lui parait tenir du miracle.
Catherine, femme de Jean Le Franc, témoin précédent, âgée de vingt ans, confirme les faits exposés par son mari. Elle ajoute qu'après chaque crise qu'elle éprouvait, elle ignorait ce qui s'était passé en elle.
Nicolas Le franc, père de Jean Le franc, de la paroisse de Séné, âgé de soixante ans, a vu Me Vicnent; il l'a entendu prêcher, et il l'a toujours regardé comme un saint personnage. Il confirme les faits précédents : la maladie de sa belle-fille Catherine, le voeux fait à Me Vincent, et la guérison complète de la malade.
Ainsi, deux familles de Séné, les Le Franc et les Guerennic furent miraculées et lors de l'enquête, elle ont apporté leur témoignages sur les heureuses intercessions de Vincent FERRIER pour guerrir leur proches.
A la cathédrale Saint-Pierre de Vannes, une tapisserie nous raconte quelques passages de la vie de Saint Vincent Ferrier et des miracles dont il est à l'origine. Cette longue tapisserie fut commandée en 1615 par l’évêque Jacques Martin. L'artiste tapissier a dû être "brieffé" dirait-on aujourd'hui, sur les différents témoignages des miracles de Saint-Vincent. La tapisserie qu'il dessina relate entre autre le miracle de la guérison d'un enfant atteint de la peste. Ce type de témoignages fut recueilli de nombreuses fois comme l'atteste le livre de l'abbé MOUILLARD qui en donne de nombreux exemples.
Comme le fils Guérennic de Séné, d'autres enfants furent guéris par l'intercession de Saint Vincent Ferrier.
Le quatrième tableau a pour légende :
VN ENFANT FRAPÉ DE LA PESTE, RECOMMANDÉ
PAR SES PARENS AV SAINCT, EST GVÉRY.
La scène présente un enfant couché sur le sol, et une femme à genoux, qui le voue à saint Vincent ; à droite on voit un seigneur et une dame en costume de la fin du XVIème siècle, et à gauche, au fond, les murs et une porte de la ville de Vannes. Il serait difficile de donner des noms propres à ces personnages, car les guérisons de la peste, dues à l'intercession du Saint, furent nombreuses, surtout en 1452 et 1453.
http://www.infobretagne.com/vannes-tapisserie-vincent-ferrier.htm
Il faut être passionné d'histoire locale pour s'intéresser aux bouchers de sa commune et savoir oublier d'éventuels préjugés sur ces métiers. L'histoire des bouchers et des charcutiers à Séné est un bon exemple pour retracer les évolutions de cette profession. Dans le cas de Séné, elle permet de préciser l'histoire de certaines constructions du bourg.
La plus vieille trace de la présence d'un boucher à Séné retrouvée à ce jour, nous est fournie par le dénombrement de 1841. Mme Suzanne PICAU ou PICAUD ou PIQUOT [ca 1780 Locminé - 18/01/852 Séné], est la veuve du préposé aux douanes de Kerbiscon, LE BOHELLEC Armel [ca 1778 - 28/8/1826 Séné]. Elle déclare la profession de bouchère au bourg de Séné. Pendant combien de temps a-t-elle exercé le métier de bouchère à Séné.?
Dans une société rurale composée de paysans, de pêcheurs et de paludiers, l'abattage des animaux est assuré à la maison pour tout ce qui est des volailles (poulets, lapins), du cochon que l'on sait préparer à la ferme. Le boucher est requis pour tuer le veau, le taurillon ou le boeuf. On devait faire passer dans les villages le maître chevillard qui tuaient les bêtes ou bien le maquignon qui emportait les animaux vers l'abattoir de Vannes...
Pour en savoir plus sur l'abattoir de Vannes : http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/abattoir/a3dacbcf-4cc8-44d1-a2fa-b8ca2e404f09
L'abattoir de Vannes voit le jour en 1838. Il sera démoli en 1972 pour laisser place à l'actuel Palais des Arts. Les bouchers de Séné devaient aller chercher à Vannes les carcasses de boeuf et le rapporter dans leur boucherie.
Le dénombrement de 1886 nous indique la présence de deux bouchers, la famille Allano et la famille Sandenis.
Yves SANDENIS (ca 1860) a épousé Marie Françoise LE DIGABEL (ca 1855). Ils sont établis à Séné comme bouchers avec leurs 2 enfants non natifs de Séné. On les retrouve également en 1891 toujours bouchers lors du nouveau dénombrement. Ils quiteront Séné quelques années plus tard.
En 1886, Jean Michel ALLANO, déclare la profession de boucher au bourg de Séné. Il est veuf de Anne LE CAM et père de Mathurin marié à Marie-Anne NORMAND. Déjà son père, Joseph ALLANO, natif de Grand Champ, était boucher de son métier comme nous l'atteste son décès à Séné en 1853.
Son frère Joseph Marie Anne naît à Elven (il mourra lors de la campagne d'Italie menée par Napoléon III en 1859, lire article). Son autre frère, Jean Marie nait aussi à Elven. La famille Allano est donc arrivée sur Séné, entre 1838 et 1853, pour prendre sans doute la suite de la boucherie de Mme Picau/Rohellec décédée en 1852.
En 1887, Jean Michel ALLANO, boucher à Séné se remarie avec Anne Marie TILLEUL dont il aura plusieurs enfants, parmi lesquels Honoré Louis ALLANO [1893-1915], soldat tombé à Verdun, Mort pour la France.
Le dénombrement de 1891 nous montre que la boucherie ne permet pas de faire vivre les deux familles. Mathurin et sa femme ont loué des terres et sont cultivateurs avec leur enfants en bas âge.
En 1901, c'est Mathurin ALLANO et son épouse Marie Anne NORMAND qui ont pris la succession de la boucherie. Son père, Jean-Michel ALLANO vit sur Cariel et déclare la profession de voiturier [lire histoire des voiturier et taxi]. En 1904, pour autant il y décèdera. Son fils Honoré sera placé chez les Laurent à Kernipitur comme berger avant d'être mobilisé en août 1914...[lire son récit sur les pages du Centenaire]
Les Sandenis ne sont plus à Séné. Mme Marie Ange LE RAY épouse du maçon Humery déclare être bouchère. A la naissance de son fils Joseph en 1899, elle déclare aussi le métier de bouchère.
En 1906, lors du dénombrement; on constate de grands changements parmi les bouchers de Séné : Mme LE RAY n'est plus bouchère; Mathruin ALLANO a cédé son commerce aux ROBINO; Une autre famille ALLANO, déjà épicier au bourg, devient boucher.
Quand l'épicier du bourg ALLANO devient boucher :
En 1906, Mme LE RAY n'est plus bouchère. . Une autre famille ALLANO, de Plescop a repris une des 2 boucheries. Mais où se situait la boucherie Allano?
Pierre Marie ALLANO [21/10/1873 Plescop - ,] veuf d'Esther LE CROIX épousée en 1897, s'est remarié à Séné le 30/1/1900 avec une fille de Séné, Marie Louise SAVARY [19/10/1880 - ?]. En 1901 ils étaient épicier au bourg. Lui déclare la profession de charcutier lors du dénombrement de 1906 et elle celle de cabaretière.
Sa fiche de matricule militaire nous indique qu'à ses 20 ans Pierre Marie ALLANO est boucher au 60 rue de Levy à Paris et qu'il déclare sa nouvelle adresse aux autorités militaires en 1902 à Séné, où il est boucher et débitant de boissons. En 1911, à la veille de la guerre, l'activité et la composition de la famille Allano reste inchangée. Après-guerre, en 1921, Pierre Marie ALLANO est aidée de son épouse et de son cadet Félix Joseph ALLANO (28/2/1905).
Pendant le service militaire de Félix, son frère Pierre Patern ALLANO travaille à la boucherie familiale comme le relève le dénombrement de 1926. En 1931, Félix ALLANO et son épouse Amélie AUDO, ont repris la boucherie qu'ils conservent en 1936. Le couple semble ne pas avoir eu d'enfant, la boulangerie ne sera pas reprise. Son frère Louis ALLANO [10/2/1902 - ] tiendra le café de la mairie.
En 1937, après avoir vendu leur license de débit de boissons, M et Mme ALLANO mettent en vente leur fonds de commerce à Séné comme nous l'indique cette annonce parue dans la presse.
Les nouveaux propriétaires Amélie MOISAN et Georges COURTEL revendent la boucherie à Hubert GUILLONNET, qui après guerre la transformera en l'Hotel du Golfe. Sur cette vieille vue de la Place de l'Eglise, on reconnait à gauche le Café "Le Corvec" et à droite la boucherie Guillonnet.
Mathruin ALLANO cède sa boucherie à la famille ROBINO :
L'autre changement qui apparait au dénombrement de 1906 concerne la boucherie Place de l'Eglise. Mathruin ALLANO déclare être "garçon boucher" chez son patron Robino. En effet, le jeune Joseph Marie ROBINO, fils du boulanger Jean Auguste et de l'aubergiste Mathurine Le Digabel, a repris le fonds de commerce que la famille Robino-Le-Gallic conservera jusqu'aux années 1970, comme nous le résume cette généalogie de la grande famille Robino qui donnera à Séné des bouchers, des cabaretiers, des boulangers, des épiciers et des aubergistes.
Joseph ROBINO, le jeune garçon boucher, emploiera Mathruin ALLANO jusqu'à sa retraite et il sera aidé par son frère Jean Marie ROBINO jusqu'à son décès. Sa belle-soeur Joséphine LE DIGABEL se remarie avec Pierre HERVIO, ancien marin militaire engagé qui reprend la boucherie à côté de l'église.
Dans les années trente, c'est Auguste ROBINO et sa femme Marie Anne DANET qui tiennent la boucherie.
Dans l'entre-deux-guerres, il a du exister aussi ici ou là dans les épiceries et commerces de Séné , une fabrication de charcuteries "familiales" comme le montre cette photo de 1933, où on tue le cochon à l'épicerie Janvier du bourg.
Par la suite, Claire ROBINO et son mari Eugène LE GALLIC reprendront la boucherie Place de l'Eglise jusque dans les années 1970.
A chaque changement de propriétaire, la façade de la boucherie est remaniée.
Photo prise par un bataillon allemand pendant l'Occupation
Au bourg, Pascaline LRAY a pris sa retaite d'épicière. Les commerçants Marius COSTA et Jocelyne JUBIN ont repris l'épicerie et y ajoute l'activité de charcutiers.
Le dénombrement de 1962 nous enseigne que de nouvelles boucheries sont installées au bourg de Séné, dont la population s'est développée. La femme du gérant de l'Hotel du Golfe, Marie GUILLARD et sa fille Jeanine GUILLONNET sont bouchères. L. Le Doridour se souvients :"Hubert GUILLONNET avait acquis la boucherie en 1937. Il avait un annexe sur la presqu'île, d'abord au 26 rue de Cadouarn puis au 2 rue des Algues".
Une fois installé au bourg, il approvisionne également une petite boucherie à Cadouarn (rue des Algues) chez Ange LE DORIDOUR, se souvient Jean Richard
Au Purgatoire la famille de Pierre MONSARD tient une boucherie-charcuterie. L'ensemble de ces boucheries fait des tournées dans les villages de Séné, se rappelle Jean RICHARD.
Au bourg, la boucherie Le Gallic sera reprise par M. BOISSON., puis en avril 2000 par Jean-Luc REUNGOAT Ensuite, elle deviendra l'atelier du traiteur "Les Mets en Bouche Sarl" de Mme France RIO entre 2005 et 2007, pour enfin être transformée en crêperie, bar, salon de thé. (Lire histoire des restaurants).
Le développement de la grande distribution va bouleverser le "petit commerce". Le supermarché COMOD s'installe place Penhouët au bourg. Il deviendra SHOPI puis Carrefour Market avec à chaque fois une boucherie dans les locaux.
Avant d'être un quartier résidentiel, la route de Nantes et le Poulfanc était la zone d'activités de l'est de Vannes et de Séné. On y comptait des transporteurs [lire histoire des routiers de Séné], les cidreries NIVES et DEJAN.
Dans les années 1950-60, l'entrepreneur, M. Joseph STEPHAN, natif de Vannes, achète un terrain à la famille Monfort,. Il y développe un élevage de poulets, l'Elevage de la Grenouillère SA, dont il assure l'abattage dans un bâtiment, toujours existant au n°41 de la Route de Nantes..
Yannick MONFORT se souvient : "pendant les été j'allais travailler à l'évelvage de volailles qui était en face la maison familiale".
Il cèdera l'abattoir de volailles à son beau-frère, Jean ? ROYER avant que l'abattage ne soit assuré par le groupe volailler GALINA. L'abattoir sera repris par Paul LE BIGOT qui y installera son atelier de découpe BIGGY, une sorte de "boucherie industrielle" qui alimentait les premières grandes surfaces.
Biggy, a laissé ensuite la place à des restaurants et un fleuriste [lire histoire des hotels & restaurants de Séné].
Au Versa, en allant par la rue du Poulfanc vers Bohalgo, on peut voir un hangar en contre-bas sur la droite. Dans les années 1960, Jacques DUPRE et sa femme Jeannine JULOT établirent un atelier, la Charcuterie de l'Ouest. au n°34. Elle fut active de 1955 à 1972 au départ en retraite de M. Dupré. L'atelier et la maison familiale sont toujours là dans l'attente de la succession car Mme Jeannine JULOT [1927-2020], veuve de Jules DUPRE [1926-1999], vient de décéder.
Séné a également compté avec une entreprise de distribution de produits carnés surgelés, DISTRI-FRAIS dans les années 1990.
Au Poulfanc, le tout premier Intermarché, rue du Verger, à la place actuelle du Netto, dispose d'une boucherie. L'Intermarché accueille également une boucherie-charcuterie en son sein.
Les nouvelles tendances de consommations trouve leur expression au travers de ces 3 créations de boucheries sur Séné.
Au Poulfanc, dans un quartier en croissance et sur un axe passant, un artisan boucher Michel JOSSIC a ouvert en juin 2005 une belle boucherie-charcuterie-traiteur.
Surfant sur l'engoument du bio, la Local BIO au Poulfanc dispose également d'un rayon boucherie et le circuit court trouve toute sa signification avec le commerce ouvert par l'éleveur M. Le Falher de Keravelo.
SECONDE GUERRE MONDIALE : coulés par des mines
Deux marins natifs de Séné périrent sur leur bateau à cause de mines flottantes mouillées en mer dans le dessein de nuire à la marine ennemie. Dans ces deux cas, il semble que ces 2 marins étaient partis en mer pour pêcher...victimes colatérale de la guerre maritme.
Jules Benjamin BARRO [9/10/1912-26/06/1942]
Raymond LE FRANC [9/07/1914 - 11/01/1943]
Jules Benjamin BARRO [9/10/1912-26/06/1942]
Dans son histoire du village de Gornevèze, L. Brulais évoque le décès de Vincent Louis BARRO qui disparu en mer lors de l'opération extérieure menée par les Alliés au large de ce qui allait devenir la Turquie (lire article dédié pages marins). La famille Barro sera une nouvelle fois endeuillé en 1942 avec la disparition en mer de leur benjamin.
Jules Benjamin BARRO est le plus jeune des garçons de la famille. Né le 9 octobre 1912 au village de Gorneveze, il sera mobilisé en 1939 dans la marine française. [passer au SHD de Lorient].
En 1942, il est à bord d'un chalutier Quand-Même reconverti en remorqueur avec pour port d'attache Saint-Jean de Luz. Le 26 juin 1942, le Quand-Même navigue au large de Boucau quand il heurte une mine et explose. Sur les huits marins à bord, quatre disparurent comme nous l'indique l'acte de décès de Jules BARRO retranscrit dans sa commune de résidence à Ciboure dans les Pyrénées Atlantique. [dans l'attent de disposer des archives Joncour]
Engloutis avec Barro par l'explosion, le marin breton Joseph, René, Etienne JEANNES [15/xx/1915 à Beuzec-Cap-Sizun -Finistère] et deux marins espagnols, Salvador DALMAN [La Cellere 24/03/1897-26/06/1942] et Pedro Marcelino BERRU [18/06/1898 Fontarrabia - 26/6/1942. Ils furent tous les quatres déclarés "Morts pour la France".
La présence de marins espagnols permettrait d'écarter l'hypothèse selon laquelle le Quand-Même opérait dans le cadre de la marine de L'Eta Français de Vichy. La présence d'Espagnols à bord rend plus plausible une sortie en mer pour pêcher, d'autant que le port de Saint-Jean de Luz était un port de pêche.
Cette coupure de presse confirme l'hypothèse émise.
Cet article du Nouvelliste du Morbihan du 1er juillet nous donne le noms des rescapés : la patron Barreau, les marins Lefranc, Barnes et Bénito qui furent recueillis par le chalutier Zorlon.
Le nom de Jules BARRO fut gravé sur le monument aux morts de Ciboure, la ville où cet enfant du Pays de Séné s'était établi. Dès le mois d'août 1942, le gouvernement français décorait le patron du chalutier, Patern Barreau du quartier de Vannes [vérifier si il était de Séné], Chevalier de l'ordre du Mérite Maritime comme nous le rapporte Ouest-Eclair.
L'épave du Quand-Même a été localisée par des plongeurs et répertoriée sur les cartes marines.
Ironie de l'histoire, la mine qui fit exploser le Quand-Même ce vendredi 26 juin 1942, fut mouillée le 5 juin 1942, au large des côtes basques, par le Rubis, un des sous-marins des Forces Françaiises Libres, lors de sa 15e mission entre le 27 mai et le 14 juin 1942.
Raymond LE FRANC [9/07/1914 - 11/01/1943]
Le site Mémoire des Hommes donne son nom sans précision. En parcourant les registres de l'état civil de Séné, on finit par identifier Raymond LE FRANC né à Bellevue; le 9/07/1914 au sein d'une famille de pêcheurs. La mention "Mort pour la France" y figure.
La famille LE FRANC apparait bien au dénombrement de 1931 et compte 4 enfants.
L'acte de décès de LE FRANC Raymond nous indique que sa disaprition ne sera authentiifiée que par un jugement du tribunal en date du 4/04/1944 retranscrit à Séné. On y apprend que le 11/01/1943, le chalutier Amadi aperçoit pour la dernière fois le chalutier vapeur MARIE ROSE et que des débris de sa coque seront retrouvés. Le jugement statue sur la disparition de tout l'équipage, 11 marins dont Raymond LE FRANC.
Marie-Rose - Chalutier à vapeur Date du naufrage 11 janvier 1943
Le "Marie-Rose" avait été construit à Boulogne en 1911 au chantier Baheux frères. D’une longueur de 23,10m, une largeur 6,06m et un creux de 3m, il jaugeait 91,92 tx en brut. Chalutier doté d’une machine à vapeur Caillard & cie de 180cv, il avait été immatriculé à Boulogne (B 4075) le 21 janvier 1911. "Marie-Rose"fut rachetée par la société d’armement G Gauthier & E et A Gautier fils & Cie de Lorient et immatriculé dans ce même port (L 973) le 7 avril 1930. En 1935 E & A Gautier frères & Cie devinrent propriétaires uniques du navire.
"Marie-Rose"fut déclaré perdu corps et biens le 11 janvier 1943 sans que l’on ne connut exactement la cause de sa perte : tempête, mine ou torpille ?
Source : auxamrins.net
Le site de généalogie Filae propose l'étymologie suivante pour le nom COFORNIC: Coffornic est un nom de famille breton d'origine toponymique, representant un nom de lieu-dit morbihan , forme contractée de coh-fournic, compose de l'adjectif vannetais koz qui signifie vieux, et le diminutif fournic qui signifie four, c'est-a-dire le vieux petit four autour duquel s'est forme le lieu-dit .
Le nom Cofornic est présent sur le cadastre de 1845 où il nomme des parcelles de terrain entre l'église du bourg et les rivages du golfe. Si le relevé cadastral indique un puits dans le jardin du presbytère, toujours visible aujourd'hui, il ne figure pas de four.
A cette époque, ce qui deviendra la Place de Cofornic est occupée en partie par l'enclos du prebsbytère et le corps d'une ferme toujours présente au n°7 actuel. Cet enclos ménage un passage étroit, une ruelle bordée de muret qui permet de faire communiquer la ferme avec le reste du bourg, dont la rue des Vierges. La mémoire orale raconte qu'afin de laisser passer les charrettes, l'angle de la maison sise aujourd'hui au n°7 de la place de la mairie (librairie Marée Pages) fut "rabotté".
On devine l'alignement des maisons qui portent les numéros 4 à 12 aujourd'hui. On en déduit que les maison 8-10 ont été scindées alors que la maison au n°12, d'un seul tenant est issue du regroupement de deux parcelles. On remarque surtout qu'une maison existait au bout de la rue des Vierges entre ce qui allait devenir les places de Cofornic et de la Mairie.
Cette vue aérienne des années 1960, nous montre l'enclos du prebsbytère, encore intact, la longère de la ferme agricole et la maison du meunier Gachet,, construite autour de 1885. qui fut également maire de Séné.
On devine l'alignement des maisons des numéros 4 à 12 alors bâties en style sinagot. La dernière, au numéro 12 conserve quelques traits architecturaux originels. Les autres ont été fortement remodelées.
Par rapport au relevé de 1845, on note qu'une maison a été construite, l'actuel n°2 de la place.
On peut voir sur cette photographie l'ancienne maison qui "obstruait" la communication entre les deux places. Elle est encore présente sur cette photographie aérienne de 1970.
Cette autre photographie aérienne prise du sud, montre l'ancienne école publique avec sa cours délimitant les habitations des instituteurs et les classes. Au milieu la toute première mairie dont il subsiste encore la porte principale. La maison au n°12 était alors flanquée d'un petit garage.
Sur cette vue aérienne de1970, les jardins du presbytère ont été rognés pour laisser la place à une série de garages qui perdurèrent longtemps, comme nous le montre ce document extrait du bulletin municipal de juin 1990.
Cette photographie aérienne Setap, reproduite par l'abbé Jospeh LE ROCH dans son bulletin paroissial montre l'ancienne salle des fêtes issue du remodelage des batiments de l'ancienne école et de la toute première mairie; .
En 1990, l'équipe Carteau avait prévu la construction de logements sur des surfaces allant du jardin du presbytère à la place Cofornic. Ce projet ne verra pas le jour.
Cette vue aérienne de la place Cofornic prise en 2020 montre les deux habitations les plus récentes construites près du Golfe (n°1 et n°3), la façade sud de la maison Gachet, la longère du n°7. Dans leur porlongement, la salle des fêtes. De l'autre côté, les maisons alignées cotée pair et la futur espace qui va faire l'objet d'un aménagement par la municipalité en 2021.
En avril 2021, la municipalité invitait la population a donner son avis sur le projet de réaménagement de la Place de Cofornic. En novembre 2023, le sénateur Uzenat, récemment élu, était convié à l'inauguration de la place Coffornic, redessinée par l'équipe Sculo.
On se souvient que Ferdinand ROBERT, capitaine des douanes en retraite à Séné, devint maire de Séné de 1919 à 1928. Son petit-fils qui dans son enfance venait voir son grand-père à Séné, finit par s'établir à sa retraite à Moustérian dans la maison de son grand-père. Il s'est illustré par son engagement dans l'Armée Française pendant la Seconde Guerre Mondiale et dans la Résistance.
Le texte qui suit provient de : http://www.france-libre.net/; Il a été complété et illustré.
Eugène Louis Léon ROBERT, [6/8/1911- 14/6/2003], puisque c'est de lui dont il s'agit, naquit à Nantes où son père, Louis Marie ROBERT [7/12/1884 Lans Le Bourg-72- 1925] est marin et sa mère, Thérèse Louis Marie LE BOURHIS, ménagère.
Extrait du bulletin municipal 2001 : "Sa mère commerçante, l'a confié très tôt à ses grands-parents paternels, retraités à Séné. Son père, Louis Robert était capitaine au long cours. Eugène a passé toute son enfance, jusqu'à lâge de 7 ans au bord du golfe."
Eugène ROBERT à gauche sans chapeau,
lors du mariage des Penru à Cariel, le 2 septembre 1930
Louis Marie ROBERT est capitaine sur le Montmorency en 1925, quand il contracte une maladie lors d'un voyage vers Valparaiso au Chili. A quelques jours de l'arrivé au port, il décède à bord. Son corps sera ramené en France.
Le jeune Eugène ROBERT fait son lycée à Nantes puis obtient une license de droit à Rennes. Il entre à l'Ecole des Contributions Indirecte. Par la suite il intègre l'administration des finances avec un premier poste en région parisienne.
Vers 1931 il effectue son service militaire et sortira officier de réserve.
Son grand-père Ferdinand décède en 1937 à Séné [lire article dédié].
Il se marie à Vanves (Seine) le 4 juillet 1938 avec Eugénie Marguerite AUDIAT. En août 1939, naissance de son fils aîné Jean Louis à Vanves.
Décoré pendant la Campagne de France :
Lorsque la guerre est déclarée contre l'Allemagne nazie, il a 28 ans et il est incorporé. Pendant les combats de la Campagne de France, qui précédèrent l'Armistice, il s'illustra dans son régiment et fut à plusieurs fois cités :
1/Journal Officel du 10/6/1940 page 44198 Armée :
ROBERT Eugène, lieutenant, jeune officier de réserve plein d'allant volontaire pour toutes les missions périlleuses. Le 9 mars 1940, rencontrant une patrouille ennemie, l'a rapidement manoeuvrée. S'est jeté hardiment sur un soldat allemand pour le capturer.
2/ Journal Officiel du 16/5/1940 page 3621 :
Pour Chevalier (pour prendre rang du 10.4.40) ROBERT Eugène Louis, lieutenant, officier doté d'une grande bravoure et d'un coup d'oeil admirable, entraîneur d'homme magnifique. Le 17 mars 1940, a par une intelligence et prompte maneouvre, permis le décrochage d'une partie du groupe temporaire serré de près par l'ennemi; a été blessé au bras au cours de l'action. Cette citation comporte attribution de la Croix de Guerre avec palme. Cette blessure lui permet de revenir à la maison en convelesence.
3/ Ordre 1526 C du 20.5.43 (Division)
Officier remarquable de bravoure et d'audace. Commandant le groupe franc du bataillon - a eu une conduite exemplaire au cours de la campagne de Somme - S'est particulièrement distingué à l'attaque de Longueau, les 24 et 25 mai 1940 et à la défense de Foumecamps, le 7 juin où il fut grièvement blessé au retour d'une mission périlleuse.
Le lieutenant de réserve, Eugène ROBERT est fait prisonnier pendant la Campagne de France puis libéré après l'Armistice. Il a du retourner travailler au sein du Ministère des Finances.
Le 18 juin 1940 : Appel du Général De Gaulle.
Décembre 1940, naissance de son second enfant Françoise. La famille est conduite en province chez les beaux-parents dans le village de Milly (Nièvre) où ils resterons jusqu'à la Libération.
Une fois sa famille en sécurité, Eugène ROBERT se porte volontaire pour partir en Indochine où le Gouvernement de Vichy souhaite renforcer son administration depuis que la colonie est occupée par le Japon. Il pense pouvoir De Gaulle à Londres rejoindre plus facilement depuis les Colonies que depuis la France...
Le départ pour l'Indochine :
En février 1941, il embarque sur le Chenonceaux pour l'Indochine et y arrive après plusieurs escales en mai 1941.
Depuis lʼArmistice du 22 juin 1940, lʼamiral Jean Decoux est nommé gouverneur général de lʼIndochine française (Vietnam, Laos, Cambodge) par Pétain. Il applique la politique de Vichy et collabore avec les forces dʼoccupation japonaises. La « souveraineté française » est maintenue officiellement.
Eugène ROBERT est affecté dans un service à Hanoï dépendant du Bureau des Statistiques Militaires (BSM), dirigé par le colonel Maupin, créateur du réseau gaulliste « Maupin-Levain ». Eugène ROBERT rejoint la Résistance d'Indochine et prend part à ces renseignements clandestins et informe le consul américain Reed des menées japonaises en Extrême-Orient. .
La tentative de passage clandestin de la frontière :
Désireux de rejoindre les Forces Françaises Libres, FFL, il décide de passer en Chine, avec des documents sur l’armée japonaise en Indochine pour les Américains. Il quitte Hanoï en voiture pour la ville de Bac Minh où il monte dans un train pour Lang Son, près de la frontière chinoise. Alors qu'il se dirige vers la frontière par des sentiers, il est capturé le 9 janvier 1942 par une patrouille de Bang Trang qui le conduisent au poste de Dong Dang. Il est incarcéré à Langson, après avoir réussi à faire disparaître les documents.
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Prisonnier gaulliste aux mains de l'Etat Français en Indochine :
Le procès :
Traduit devant la cour martiale de Hanoï le 20 janvier, sur l’accusation d’« acte de nature à nuire à la Défense Nationale et avoir tenté de prendre du service dans une armée étrangère, avec franchissement de frontière » – et non de haute trahison, comme l’avait d’abord envisagé l’amiral Decoux -, il est jugé à huis clos, afin d’empêcher que les Japonais n’apprennent qu’ils sont espionnés par des officiers français, mais aussi parce que les juges ont reçu des instructions, afin que l’accusé ait la peine maximale. Seuls les médecins qui ont soigné sa dysenterie à Langson sont autorisés à témoigner, mais ils rendent compte de son état déplorable au moment de son arrestation, ce qui constitue une circonstance atténuante.
1er internement :
Condamné à 14 ans de travaux forcés, « plus les peines annexes, dont la confiscation des biens présents et à venir», Eugène ROBERT est emprisonné à la Maison Centrale de Hanoï, où il reçoit le n° 57 227 comme un droit commun, dans une cellule de 8×8 m, qu’il partage avec quatre Européens et dix Asiatiques, autour d’un seau hygiénique et une cruche d’eau, dans la saleté.
Les promenades [ont] lieu le matin, dans une cour carrée de 10 mètres de côté dont les murs hauts de 6 mètres [sont] peints en noir : 25 détenus y [évoluent] ». Puis il est déplacé dans la cellule n° 4 et fait la connaissance d’autres prisonniers gaullistes, parmi lesquels William Labussière, le sergent métis Emile Greiveldinger (condamné à deux ans le 1er septembre 1941) ou le docteur Georges Béchamp.
En août 1942, le nouveau directeur interdit, sous peine de sanctions, au capitaine Guiol, adjoint de Maupin au BSM de Hanoï, de continuer ses visites à ROBERT sous prétexte de « nécessités de service ». Ces menaces à l’égard des visiteurs se poursuivent jusqu’à la fin de 1944. Ainsi, en janvier 1944, le contrôleur Kerneis est mis en disponibilité pour avoir rendu visite à son compatriote ROBERT.
En septembre 1942, l’inspecteur des affaires politiques Del, lors d’une visite des installations de la prison, décide de faire remplacer le grillage, en haut de la porte de la cellule, qui permettait une relative aération, par une plaque de tôle pleine et sépare le groupe des gaullistes en deux : ROBERT reste avec Greiveldinger, tandis que le lieutenant Richard et Pierre BOULLE sont mis au secret.
Profitant de ce que Greiveldinger, libérable sous peu, est autorisé à se rendre en ville, sous bonne garde, pour y recevoir des soins dentaires, ROBERT met au point, avec son aide, un plan d’évasion.
La première évasion :
Le 12 janvier 1943, à 6 heures 30, lors de son quart d’heure de promenade, il dresse un échafaudage avec deux bancs laissés dans la cour pour y prendre les repas, grimpe dessus et saisit un tuyau, à six mètres du sol. Parvenu grâce à lui sur le toit du bâtiment principal, il passe dans la cour du gardien-chef, puis, par son escalier et sa terrasse, atteint un autre toit, d’où il descend par les grilles défendant les fenêtres des appartements des gardiens. Après un rétablissement sur le mât du pavillon au-dessus du porche d’entrée, il se laisse tomber de quatre mètres dans la rue, entre le gardien et la sentinelle, s’enfuit en direction du Palais de Justice avant qu’ils aient pu réagir et se cache dans un confessionnal, dans la cathédrale. Le tout en une demi-heure.
Pendant ce temps, l’alerte a été donnée. Un quart d’heure après, des patrouilles armées parcourent les rues, des barrages ont été installés, avec des mitrailleuses en batterie, les voitures sont arrêtées et fouillées, les hôtels et les domiciles de personnes fichées par la Sûreté visités, de même que les bordels européens et tonkinois, qui sont des endroits discrets où se cacher.
Retranché sur le toit de la cathédrale, ROBERT attend la nuit pour chercher un refuge. Le soir venu, quand le bedeau monte sonner les cloches pour la dernière fois de la journée, il se faufile à l’extérieur et se dirige vers la rue Duvilliers, où demeure l’adjudant Fauvel, sur l’aide duquel il sait pouvoir compter. Ce dernier a déménagé, mais ROBERT obtient sa nouvelle adresse, rue des Vermicelles. Quand il le retrouve, il l’envoie prévenir le lieutenant-colonel Despeaux, chez qui il pense trouver de l’aide, avant de rejoindre le domicile puis la cache promise par son contact à l’extérieur, Orsini.
Toutefois, Despeaux a lui aussi déménagé, et c’est le lieutenant-colonel d’artillerie Pig, fidèle maréchaliste, qui reçoit la confidence de Fauvel et prévient l’état-major. Pendant ce temps, contact est pris avec Orsini, qui accepte de le cacher, avant de l’aider à passer en Chine.
Toutefois, le lendemain matin, la Sûreté, prévenue suite à la dénonciation de Pig, arrête ROBERT et le couple Fauvel, puis Orsini et Despeaux. Les époux Fauvel seront condamnés à six mois de prison. Quant aux Orsini, faute de preuve, ils seront internés administrativement.
Au cours de leur enquête, les autorités tentent d’établir l’existence d’un « complot gaulliste » ; mais, devant le mutisme de ROBERT, qui résiste à dix heures d’interrogatoire ininterrompu, ils doivent abandonner. Il est finalement reconduit à la maison centrale.
Le nouvel internment :
On l’enferme pendant 60 jours dans une cellule de 2,20 m. de long et 1,50 m. de large, allongé sur le béton, les chevilles fixées au bat-flanc, sous la surveillance permanente d’un garde, aussi permanente que la lumière au plafond. On l’appelle la « barre d’Indochine ». A l’origine, on y enfermait les Indochinois condamnés à mort la veille de leur exécution. Un seau hygiénique est déposé dans la ruelle du bat-flanc pour les besoins naturels. Tous les matins, un nettoyage au jet d’eau rince la geôle et le prisonnier. Au repas, un quart de riz et un morceau de pain de maïs.
En février 1943, l’amiral Decoux fait isoler en cellules spéciales les condamnés pour « trahison », les gaullistes devant être transférés dans les locaux disciplinaires de la prison. Vêtus d’un bourgeron gris de bagnard, ils n’ont droit qu’à deux sorties d’un quart d’heure chacune par jour. Fin mars 1943, ROBERT se voit infliger un mois de cachot supplémentaire pour s’être plaint de n’avoir pas reçu sa ration journalière de nourriture.
Le transfert vers Saïgon :
Enfin, le 17 mars 1943, le gouverneur général prend la décision de transférer les prisonniers gaullistes à Saïgon, loin de la frontière chinoise, pour éviter toute nouvelle tentative d’évasion. Le soir du jeudi 1er avril, ROBERT est ainsi extrait de sa cellule, alors qu’il souffre toujours de dysenterie, et conduit en train, enchaîné, jusqu’à la Maison Centrale de Saïgon, où il arrive quarante-deux heures plus tard. On l’enferme dans la salle 8, réservée aux détenus récalcitrants. Les derniers « dissidents » de la maison centrale de Hanoï sont transférés à Saigon en juin 1943.
En novembre 1943, BOULLE, Huchet, Labussière, Richard et ROBERT sont placés en isolement dans le « bâtiment S » pour « contrecarrer la propagande gaulliste » parmi les autres détenus. A la fin du mois, convoqué à la Sûreté pour une affaire d’identité judiciaire, Labussière tente de s’évader avec l’aide de ROBERT, mais il est rapidement repris et condamné à 60 jours de fers au cachot.
En avril 1944, suite à l’intervention d’amis auprès de fonctionnaires du ministère à Vichy, afin qu’il bénéficie de conditions plus humaines, l’amiral Decoux adresse au gouverneur de Cochinchine une note l’interrogeant sur l’état de ROBERT. A partir de cette date, le comportement de l’administration pénitentiaire à l’égard des gaullistes s’infléchit. ROBERT obtient ainsi le 10 juin 1944 l’autorisation d’être hospitalisé.
La seconde évasion :
Pendant ce temps, à Hanoï, les réseaux du capitaine Marcel MINGANT et d’André LAN préparent une évasion collective, en liaison avec leurs correspondants à Saïgon. A la fin de 1944, Lan se rend à Saïgon avec Tastagnière, du commissariat de la gare de la ville, pour les informer des grandes lignes du projet : l’évasion de l’ensemble des gaullistes doit avoir lieu lors d’un « transfert de sécurité » qu’ils vont eux-mêmes provoquer. C’est ainsi que l’amiral Decoux, par ailleurs complètement ignorant du complot, ordonne le transfert de Pierre Boulle, Eugène Robert et William Labussière dans la prison de Tran Ninh (actuel Xieng Khouang-Laos), par crainte d’un débarquement américain ou britannique en Cochinchine. Chargé du transfert, le commissaire Tastagnière se voit confier la composition de l’escorte et le voyage en chemin de fer.
Le 28 novembre, l’inspecteur de la Sûreté Bréat, adjoint de Tastagnière, vient prendre les détenus, avec les gendarmes Massac et Moustier, et les conduit en train jusqu’à Hué, où ils sont pris en charge par l’inspecteur Vanderbrouck, venu d’Hanoï, qui ignore tout du complot.
Suite aux bombardements alliés, la voie est endommagée, et les voyageurs doivent effectuer plusieurs transbordements avant Vinh, où ils arrivent le 30 novembre, en fin de matinée. Là, reçus par un inspecteur de la garde indochinoise, ils apprennent que des pluies torrentielles ont ravagé la route et que 17 ponts ont été détruits. L’ingénieur des travaux publics chargé des réparations appartient à l’équipe Mingant-Lan et fait son possible pour empêcher l’arrivée des prisonniers à leur prison. Logés par le résident dans un hôtel de Cua Lo, une station balnéaire à une vingtaine de kilomètres de Vinh, ceux-ci commencent à s’impatienter et écrivent aux instigateurs du projet d’évasion.
Quand il apprend leur situation, qu’il croyait réglée depuis longtemps, André LAN se rend avec deux amis, Dassier et Tisserand, en auto à Vinh où il organise la fuite des prisonniers. Profitant du sommeil de l’inspecteur Vanderbrouck, Labussière et ROBERT embarquent avec les gendarmes à bord de la 11 Citroën de Dassier, Boulle et Tisserand dans le cabriolet de LAN.
Après le passage de plusieurs bacs, sous le contrôle de postes de la Garde indochinoise, qui se contentent de relever les numéros des plaques d’immatriculation (faux), les deux véhicules parviennent vers huit heures du matin à Hanoï, où les fugitifs sont cachés, avant que l’alerte ne soit donnée. Pendant ce temps, les deux gendarmes de l’escorte se présentent à l’état-major pour rendre compte de l’évasion des « prisonniers gaullistes ». Félicités par le lieutenant-colonel Cavalin, ils ne se voient pas moins infliger une peine de soixante jours d’arrêt, « pour la vraisemblance ».
Le 4 décembre, Labussière et ROBERT parviennent à échapper de justesse à six inspecteurs de la Sûreté, qui avaient trouvé la maison où ils étaient cachés, et trouvent refuge dans les locaux du BSM, auprès du capitaine Levain. Ils apprendront plus tard qu’en fait, ces inspecteurs avaient été envoyés, à la suite d’une dénonciation, par le chef de la Sûreté, Arnoux, qui se proposait de les faire passer lui-même en Chine pour donner des gages de résistance.
L’arrivée clandestine du commandant de Langlade, délégué pour l’Extrême-Orient du Gouvernement Provisoire de la République Française,GPRF permet de débloquer la situation. Apprenant sa présence au BSM, Mingant l’informe de la présence de Pierre Boulle, qui avait été son adjoint en Malaisie en 1940-1941, et des autres fugitifs à Hanoï.
Pierre Boulle quitte Hanoï pour le Laos à bord d’un avion ambulance. Puis un avion anglais le dirige le 8 décembre vers Kunming, d’où il rejoint Calcutta, siège du quartier général de la France Libre.
Le retour en Europe
Quant à ses compagnons, conduits sur le terrain de Xieng Khouang,(aéroport de Phonsavan au Laos) ils s’envolent le 13 décembre à bord d’un avion Douglas C-47 Skytrain, surnomé "Dakota", et atterrissent à Yunnan Fou (aujhourd'hui Kumming, Capitale du Yunnan en Chine) . Le lendemain, ils repartent eux aussi vers Calcutta.
Labussière est affecté à la mission française en Chine.
De son côté, ROBERT quitte l’Inde le 5 janvier 1945 pour Londres puis, de là, Paris, où il arrive le 21 janvier.
Il rentre revoir sa famille dans la Nièvre qu'il avait quitté en février 1941. En décembre 1945, alors que la France se remet difficilement de ces années de guerre, Mme ROBERT, née Audiat décède lors de l'accouchement de 2 jumelles.
Il devient membre de l’Assemblée consultative comme représentant de la résistance en Indochine.
En 1946, il est nommé Trésorier Payeur en Guyane puis il est muté aux Etablissements des Indes en 1948 puis au Niger et au Mali.
Le retour à Séné :
Le 28 juin 1952 il s'est remarié à Paris XVIII°, avec Roberte Yvette GOUBERT GAEBELE. Il revient en France en 1960 après l'indépendance des Colonies et il fait valoir ses droits à la retraite.
Au recencement de 1962, il apparait avec son épouse, son fils Jean Louis, (sa fille Françoise ést étudiante à Rennes) et des proches. La famille occupe alors la masion familiale à l'entrée du village de Moustérian.
Pour ces 90 ans, un article lui est consacré dans le bulletin munipal. Il décède à Vannes le 14 juin 2003. Il est inhumé à Séné. Eugène ROBERT était Officier de la Légion d'Honneur.
Le nom d'Henni MENARD apparait dans le livre de Camille ROLLANDO "Séné d'Hier et Aujourd'h'ui ". On lit également son nom en bas des actes de décès sur le régistre d'état civil de Séné. Il y a bien eu un maire au nom de Henri MENARD, dont la patronyme ne sonne pourtant pas breton...
On en déduit qu'il remporte les élections du 5 et 12 mai 1929 et est élu pour un mandat porté à 6 ans. Il sera réélu en 1935, lors des élection des 5 et 12 mai comme en témoigne cet article de presse. Il s'est entouré de l'ancien maire Patern LE CORVEC.
Un autre article de presse des archives du Morbihan daté de juillet 1932 permet de mieux identifier notre "homme"..
L'hôtelier de Vannes devient maire de Séné:
On y apprend que le marie de Séné est bien Henri MENARD, qu'il est aussi propriétaire de l'Hôtel du Commerce et de l'Epée à Vannes rue du Mené. C'est une personnalité locale, un notable qui accueille dans son établissement la cérémonie pour le départ du Prefet. Cette information est corroborée par un autre article de presse daté de juillet 1937 qu nous apprend que l'hôtelier a fait faillite et nous donne le nom de son épouse Germaine Louise BRIARD.
La consultation des archives du Calvados permet de retrouver l'acte de naissance de Henri MENARD et sa fiche de matricule. Il nait à Caen le 20 mai 1887 où son père est cuisinier. Sa fiche de matricule, classe 1907, nous apprend qu'il choisit également le métier de cuisinier qui le conduira à devenir hôtelier. Pendant son service militaire dont il sort caporal, il intègre l'administration militaire. On lit sur cette fiche qu'à l'âge d'accomplir sa conscription, il vit à New-York !
Son fils, Henri Paul MENARD se souvient:''mon père est aller deux fois aux Etats-Unis pour découvrir le pays". Henri Louis MENARD a épousé Germaine Louise BRIARD [24/3/1892 Vire- 13/4/1983 La Guerche] à Neuville dans le Calvados le 21/11/1911. Son nom n'apparait pas dans les dénombrement de Séné de 1926. Les registres du dénombrement à Vannes pour 1926 (ici reproduit) et 1931 mentionnent l' hôtelier et son épouse, entouré du personnel de l'hôtel, parmi lesquels, Maria AVRY [1/9/1905 Lorient-21/3/1957 Versailles] qui tient la caisse de l'Hôtel du Commerce et de l'Epée à Vannes acheté vers 1910.
Cet établissement à quelques pas de la mairie de Vannes est sans doute un lieu où les notables du département se réunissent. Il a certainement tissé des liens avec des "électeurs sénatoriaux" du Morbihan. Comment est-il arrivé à briguer le mandat de maire de Séné? Son fils se rappelle qu'il fut d'abord conseiller municipal à Vannes avant "d'être appeller à Séné". Il est certain que cette aura locale séduira les agriculteurs, les marins pêcheurs et la majorité des électeurs de Séné puis qu'ils voteront majoritairement pour lui à deux reprises.
Quand la guerre de 14-18 éclate, il est mobilisé au seins des services de santé. Il est fait prisonnier à Maissin en Belgique lors de la journée meutrière du 22 aout, qui fit 25.000 morts, dont les Sinagots TIPHAIGNE et MONTFORT. Il bénéficie d'un échange de prisonniers et rejoint les services de l'administration de la santé. Il sera officier à la fin de la guerre.
De retour à Vannes, il reprend la gestion de l'hôtel avec son épouse. Il cotoire les notables locaux, se fait remarquer et devient conseiller municipal à Vannes.
Courant 1928, Maria AVRY quitte l'hôtel où elle travaille pour gagner une clinique à Boulogne-Billancourt. Là, elle accouche de Henri Louis, qui sera reconnu par son père naturel Henri MENARD en 1935. Après la faillite de l'hôtel, Henri MENARD cherchera à divorcer de son épouse légale, qui mettra des obstacles à cette séparation.
L'annuaire téléphonique de 1932 nous indique qu'il résidait bien à Séné du côté de Saint-Laurent.
Cependant, Henri MENARD ne saura pas concilier vie publique et bonne gestion d'un hôtel. Il est en faillite en 1937. Sa femme demande une séparation de bien. Son acte de naissance nou sindique qu'elle se remariera après le décès de son mari.
Si il n'est pas heureux pour sa propre union, en tant que maire il en célèbre d'autres et notamment, il marie en 1930 Xavier LE PENRU à Louis BENOIT et pose pour une photo lors de ces noces mémorables.
Ces quelques articles de presse à suivre donnent un aperçu de l'action d'Henri MENARD pendant ces années d'entre deux guerres. Le premier nous indique de la nouvelle mairie de Séné, décidée par Ferdinand ROBERT en 1924 sera inaugurée en 1930 et que cette même année, la fée électricité arrive à Séné; le second relate un meeting aérien à l'hippodrome de Cano; le troisième nous décrit la fête de Séné en août 1932 et le dernier montre que Henri MENARD avait soin de faire rayonner sa commune avec par exemple l'organisation d'une conférence agricole en février 1937.
Sur cette photo datée de 1930 [Collection J. Danielo] On y reonnait :le cantonnier de Séné (1), M. ler maire et son épouse (3-4), Eugénie ROBINO et son fils Goerges (5); Marie ROLLAND, employée du café du-restaurant du bourg; Madeleine LAURE, employée de l'épicerie "Janvier" (7) et Anne Marie ROBINO, dite veuve Janvier, épicière (9).
En mars 1933, Henri MENARD est promu Chevalier de la Légion d'Honneur.
Au mérite aussi de la municipalité dirigée par Henri MENARD, la poursuite de l'électrification, comme nous le rappelle Camille Rollando : "Tout d'abord l'électrification du village 'de Montsarrac vers 1934. Jusque là, l'éclairage se faisait à la bougie, à la lampe "pigeon" ou avec des lampes à pétrole (à pied ou à suspension). Tout à basculé d'un seul coup. Il suffisait de tourner un bouton et tout resplendissait".
Par décret du 14/7/1936, Henri MENARD reçoit le Mérite Agricole. Au cours de 1937 a lieu la deuxième rupture de la digue Lorois. Les terres autour de l'ile Mancel sont innodées. Le temps de réfléchir à sa reconstruction et se fut la guerre. A la Libération, le projet ne sera pas repris. Durant la magistrature de Henri MENARD, la route vers Vannes passant sur la digue de Cantizac est construite (Source Emile MORIN).
Le grand projet abandonné à cause de la guerre
En 1938, Henri MENARD est maire de Séné depuis 1929. Fort apprécié de ces administrés il modernise Séné. Le Conseil municipal réuni le 3 juillet 1938, vote une délibération au sujet d'un projet de "Grands Travaux".
L'équipe municipale de l'époque part du constat qu'il est vain de moderniser l'école des filles qui est dans un état lamentable de délabrement et qu'il vaut mieux construire un nouveau groupe scolaire en vue d'y assurer l'enseignement scolaire, la pratique du sport et l'enseignement ménager et agricole pour les adultes.
Le groupe scolaire comprend des appartements pour deux familles à chacune des ailes, deux classes de garcons, une classe de filles et une classe enfantine. Les batiments abritent une catine, un cabinet médical et sont dotés du chauffage central.
Il propose également d'abandonner la mairie construite en 1928 et que le maire a pourtant inauguré en 1930 pour y mettre à la place la poste. Le projet prévoit en effet la construction d'une nouvelle mairie attenante à une salle des fêtes ou foyer laique d'une capacité de 420 places avec une scène et un vestibule pour les utilisateurs.
Le 2 octobre 1938, on lit sur la délibération du conseil municipal de Séné : "M le Présdient fait connaitre à l'Assemblée qu'il juge le moment opportun d'adjoindre au groupe scolaire une salle de réunion pour le foyer laïque, laquelle pourrait être utilisée pour des conférences ou des réunons organisées par les oeuvres postscolaires. les instituteurs et institutrices de la commune pourraient également s'entendre pour donner dans cette salle des projections, des soirées artistiques ou musicales pour le plus grand bien de leurs élèves."
On ne peut que relever la modernité de ce projet auquel est adjoint la construction d'une piscine en lisière du Golfe du Morbihan.
Le projet est donné à l'architecte Germain de Vannes. Ils est présenté à l'Inspecteur Primaire et le maire écrit au Ministère afin de solliciter la plus grande des subventions. Un prêt sur 30 ans est approuvé par financer ces "grands travaux".
A la veille de la guerre, le projet s'établit à 1.728.650 Frs. En 1940, après l'armistice, il est toujours d'actualité. Le maire suggère même de faire travailler les soldats démobilisés à ce projet. L'Occupation allemande et la Guerre mettront fin au projet du maire Henri MENARD. Démi de ses fonctions par l'Etat Français de Vichy, il retrouvera son écharpe triclore à la Libération.
Les plans qui suivent permettent d'apprécier la modernité et l'anticipation du projet. Bien plus tard, les maires successifs ont réalisé par étape le projet MENARD. La mairie sera aggrandie dans les années 1990; La vieille école des filles laissera place à une nouvelle salle des fêtes; Le nouveau groupe scolaire Dolto naitra dans les années 1970. La médiathèque et la salle de spectacle Grain de Sel, plus petite que le projet d'Henri Ménard, complètent l'offre culturelle et éducative à Séné.. Il ne manquerai qu'une piscine pour concrétiser la projet de "grand travaux" d'Henri MENARD !
Dans un courrier daté du 19/3/1939 adressé à l'Académie de Rennes, l’Inspecteur Primaire du Morbihan nous dresse une description précise du groupe scolaire :
Le projet qui nous est transmis est un très beau projet, établi suivant la conception élargie que l'on se fait actuellement d'une école moderne :
1) aux deux ailes, deux pavillons distoncts pour les logements, comportant des locaux suffisants soit pour deux ménages, soit pour 4 cléibataires : disposition heureuse qui assure pleine libeté à l'administration pour nommer le personnel enseignant sans autre considération que celle du service scolaire à assurer
2) Attenant à chacun de ces pavillons, une école de garçons à deux classes d'une part et une classe de filles à une classe d'autre part, avec local supplémentaire en prévision de la création éventuelle d'une classe enfantine
3) Au centre une cantine scolaire commune à laquelle les élèves des deux écoles accèderont en pasant par des lavabos distincts installés de part et d'autres de la cuisine de la cantine.
4) Une galerie suit les classes sur toute leur longueur, interrompue par la cuisine de la cantine de manière à conserver aux deux écoles leur caractère distincts : disposition ingénieuse et pratique quant àau fonctionnement du service de cantine
5) cet ensemble est complété par un cabinet médical, un vestiaire par cvlasse, deux jardions, le chauffage central est prévu.
6) Les écoles ont chacune cour, préau et privés distincts. Les privés sont pourvus de lavabos.
7) Une 3° cour est prévue : elle a son utilité pour le service d'interclasse de la cantine. D'autre part elle pourrait aisément être transformée en cour spéciale de jeux réservés à la classe enfantine en cas de création de celle-ci.
A proximité de l'école, l'installation d'une piscine est également prévue.
je suis d'avis d'approuver le projet prsenté....L'inspecteur primaire."
Le 3 septembre 1939, la France déclare la guerre à l'Allemagne qui vient d'envahir la Pologne....
La parenthèse de René François FAYET, nommé par l'Etat Français:
Le 26 septembre 1939, le gouvernement Daladier substitue, par décret, l’autorité du préfet à celle du maire. En novembre, il dissout les conseils municipaux communistes et révoque leur maire. Un an plus tard, le gouvernement dirigé par le maréchal Pétain, modifie autoritairement les institutions et décide, le 16 novembre 1940, que les maires seront nommés dans les communes de plus de 2 000 habitants et qu’ils choisiront eux-mêmes leurs conseillers municipaux, confirmés ensuite par le préfet. Séné est concerné par ce retour au système de 1815…
C’est en 1942 qu’une indemnité est accordée au maire, indemnité réclamée depuis 1891 par les socialistes. A Séné, le Préfet du Morbihan choisit René François FAYET, né à Brest le 21/01/1888.
C'est un ancien combattant de la grande Guerre, ingénieur de fomation, cité pour son courage pendant la campagne contre l'Allemagne. Il finira ces jours à Séné, le 29/11/1967. Sa nomination fait réagir les Sinagots. Dans son ouvrage, "Les maires du Morbihan" (1929-1959), le professeur Christophe RIVIERE écrit :
'Lorsque l’on analyse la carrière politique des maires nommés sous Vichy, on peut constater que 29,56 % de ces derniers sont révoqués ou démissionnent avant la fin de leur mandat. Il est intéressant de relever ici que parfois, les populations contestent la légitimité de ces notables imposés par Vichy et réaffirment leur soutien aux élus désignés par le suffrage universel. Par exemple, à Séné, dans l’arrondissement de Vannes, Henri Ménard, maire radical élu en 1929, est remplacé sur ordre de la préfecture en mars 1941. L’installation de son successeur, René Fayet se passe mal car, lors de la première séance, 4 conseillers municipaux émissionnent en protestant contre la façon dont les nouvelles nominations ont été faites. L’ensemble du Conseil municipal, à majorité radicale, est en effet remanié au profit d’une très nette majorité de républicains URD. Un article du Nouvelliste de Bretagne souligne même que des groupes de Synagots se rassemblent pour exprimer leur mécontentement."
Le maire patriote:
Henri MENARD fait des aller-retour entre Séné et Méru (60) où il est directeur de l'hôpital en 1936, puis économe des Hospices Civiles de Beauvais. En 1939, il est mobilisé comme directeur de l'hôpital de Beauvais mais il sera réformé pour diabète. Son fils se souvient: "mon père a entendu le tout premier Appel du 18 juin à la radio. Après la Débacle, lors de l'été 1940, Henri MENARD, son fils et sa compagne, viennent se réfugier à Séné où ils sont accueillis chez Mme NOBLET au bourg. Sous l'Occupation, alors qu'il dirige l'hôpital de Beauvais, il participe à un réseau visant à cacher des déportés du camp de Royallieu avec l'aide de l'hôpital de Compiègne. Sa santé s'affaibli. Le Gouvernement Provisoire de la République doit reprendre l'administration du pays. Par décret, Henri MENARD, comme les autres maires en France est rétabli dans ses fonctions. Il en reviendra pas à Séné à cause de son état de santé. Le directeur du Sanatorium de Villers sur Marne décède dans cette commune d'un cancer colorectal le 30/1/1946.
Texte écrit à partir d'un article de l'Inrap, enrichi (texte en gras) et illustré.
Le site a été prescrit par l'Etat en vue de fouilles, c'est à dire que l'Etat a rendu obligatoire la réalisation de fouilles préventives. Le promoteur a pris à sa charge leur réalisation. Après un appel d'offre, l'Inrap a été sélectionné pour mener les fouilles archéologiques. Un décapage du sol sur environ 50-70 cm a consisté à enlever la terre végétale de ces anciens champs de la famille Guyodo de Bézidel [lire article sur la ferme de Bézidel], pour mettre à nu le sol au niveau de la roche.
AUX PORTES DE DARIORITUM
Les Gallo-Romains s’installent sur le site de Séné du Ier au IVe siècles de notre ère. Occupant le versant d’un petit relief, le site est distant de 2 km de Darioritum, chef-lieu de la cité des Vénètes, desservi par plusieurs voies dont l’une, la voie de Namnetum à Darioritum (de Nantes à Vannes), passe à seulement 700 mètres au nord du site, quartier actuel du Versa, en amont du ruisseau le Liziec.
La fouille étant toujours en cours, le statut du site reste à préciser. S’agissait-il d’une simple ferme ? D’un établissement rural plus important situé entre la villa et la ferme ? Ou encore d’un habitat groupé ?
Faustine la Jeune (Faustina Minor), de son nom latin Annia Galeria Faustina, ( v. 125/130 – 175),
est une impératrice romaine, épouse de Marc Aurèle.
Quelques objets en bronze – fibules (agrafes de vêtement), monnaies ( une sesterce à l'éffigie de l'impératrice Faustina, une pièce celte vénète, clefs (de portes ou de coffres) – témoignent d’une certaine aisance des habitants (ou un lieu de passage) et semblent indiquer des relations économiques avec Darioritum, véritable carrefour d’échanges et lieu de pouvoir, ou bien en lien avec un flux commercial en provenance de la presqu'île de Rhuys via le passage de Saint-Armel, dont on peut penser qu'il était déjà actif.
VESTIGES D’OCCUPATION ET D'ACTIVITÉS
Les traces exhumées sont majoritairement des fossés, formant un réseau complexe qui délimite de grandes parcelles, des enclos qui se sont agrégés ou restructurés au fil du temps.
Après le décapage du sol, une prise de vuie aérienne a permis de mettre à jour ce maillage de fossées et de voies.
Ces fossés apparaissent en sombre sur le relevé aérien. La terre y a été retourné et lorsque ce hameau gallo-romain a été déserté, ces ruisseaux, ont été comblés pour donner des champs qui ont été mis en culture. Ne subsiste que les fondations des bâtiments, les trous des poteaux des murs et charpentes., le sol humanisé par les actvités (rue, chemin, forge, pavage).
Des enclos semblent s’implanter en fonction de chemins. Un chemin recouvert de pierres et caillous a été révélé au nord du site. Converge-t-il vers la voie romaine au nord du Poulfanc ou chemine-t-il vers Moustérian, Montsarrac et la passage? Ces chemins étaient délimités par des fossés et sans doute reliés à des axes plus importants. A l'abandon du village, les talus on enseveli les chemins.
À l’intérieur des parcelles, les archéologues étudient de nombreux trous de poteau, emplacement des poteaux soutenant les murs et la charpente,.dessinant les plans de maisons, d'annexes et de greniers construits en matériaux périssables (bois et terre ou torchis) et couverts pour certains de tuiles romaines (tegulae).
Deux constructions maçonnées, implantées en vis-à-vis, ont également été mises au jour mais leur fonction n’est pas encore déterminée. Plusieurs zones d’activités domestiques et artisanales ont été reconnues.
Au sud, un atelier de forge a été repéré par la présence d'une surface de terre sombre, sur laquelle des analyses ont mis en évidence la présence de déchets caractéristiques tels que des battitures (parcelles de métal qui jaillissent sous le marteau du forgeron) ou des scories (résidu solide provenant de la fusion de minerais métalliques, de la combustion de la houille), déchets issus du travail du métal, tandis qu’une zone de carrières a été détectée au nord, dans un affleurement rocheux.
La découverte d’un peson en terre cuite témoigne d’une activité de tissage, et des fragments de meule en pierre d’une activité liée au traitement des céréales (mouture). Et pourquoi pas déjà la présence d'un moulin à vent sur la butte de Bézidel ? Bien plus tard, la butte de Cano avait un moulin à vent [lire article sur les meuniers].
UNE OCCUPATION QUI PERDURE AU MOYEN ÂGE ?
L’hypothèse de la pérennité de cette occupation au Moyen Âge est suggérée par la découverte, lors du diagnostic, de fragments de poterie attribués au haut Moyen Âge (entre le Ve et le IXe siècles). En outre, la fouille a révélé d’autres fossés, recoupant ceux de la période gallo-romaine, qui semblent indiquer une réoccupation des lieux à cette époque.
Dans la partie nord du site, des trous de poteau attestent la présence de constructions, et plusieurs vestiges de fours ou de foyers ont été repérés. Il pourrait s’agir d’une ferme ou d’un petit hameau médiéval, signalant un fort ancrage d'occupations humaines dans ce secteur, ce que les archéologues pourront confirmer ou infirmer à l’issue des recherches sur le terrain, puis au centre de recherches.
Bien plus tard, deux fermes s'établiront non loin de ce site gallo-romain. La ferme de Bezidel qui donnera le hameau actuel, un peu à l'ouest de ce site et la ferme de Quenfaux qui sera rejointe par la château de Limur, aujourd'hui disparue.
Faustine la Jeune (Faustina Minor), de son nom latin Annia Galeria Faustina, ( v. 125/130 – 175), est une impératrice romaine, épouse de Marc Aurèle.