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La Bataille des Vénètes, par Jules César

Extrait de La Guerre des Gaulles, livre III - Traduction Biblioteca Classica Selecta

Plan peuples celtyes

Soulèvement des Vénètes

Après ces événements, César avait tout lieu de croire la Gaule pacifiée ; les Belges avaient été défaits, les Germains repoussés, les Sédunes (peuple celte établi dans le Valais) vaincus dans les Alpes. Il partit donc au commencement de l'hiver pour l'Illyrie, (actuelle Albanie) dont il voulait visiter les nations et connaître le territoire, lorsque tout à coup la guerre se ralluma dans la Gaule. Voici quelle en fut la cause. Le jeune P. Crassus hivernait avec la septième légion, près de l'Océan, chez les Andes (près d'Angers). Comme il manquait de blé dans ce pays, il envoya des préfets et plusieurs tribuns militaires chez les peuples voisins, pour demander des subsistances ; T. Terrasidius, entre autres, fut délégué chez les Esuvii (dans l'Orne) ; M. Trébius Gallus chez les Coriosolites (Côtes d'Armor) ; Q. Vélanius avec T. Sillius chez les Vénètes (Pays vannetais).

Cette dernière nation est de beaucoup la plus puissante de toute cette côte maritime. Les Vénètes, en effet, ont un grand nombre de vaisseaux qui leur servent à communiquer avec la Bretagne (Grande Bretagne) ; ils surpassent les autres peuples dans l'art et dans la pratique de la navigation, et, maîtres du peu de ports qui se trouvent sur cette orageuse et vaste mer, ils prélèvent des droits sur presque tous ceux qui naviguent dans ces parages. Les premiers, ils retinrent Sillius et Vélanius, espérant, par ce moyen, forcer Crassus à leur rendre les otages qu'ils lui avaient donnés. Entraînés par la force d'un tel exemple, leurs voisins, avec cette prompte et soudaine résolution qui caractérise les Gaulois (les peuples celtes), retiennent, dans les mêmes vues, Trébius et Terrasidius ; s'étant envoyé des députés, ils conviennent entre eux, par l'organe de leurs principaux habitants, de ne rien faire que de concert, et de courir le même sort. Ils sollicitent les autres états à se maintenir dans la liberté qu'ils ont reçue de leurs pères, plutôt que de subir le joug des Romains. Ces sentiments sont bientôt partagés par toute la côte maritime ; ils envoient alors en commun des députés à Crassus, pour lui signifier qu'il eût à leur remettre leurs otages, s'il voulait que ses envoyés lui fussent rendus.

César construit une flotte. Coalition des peuples de l'Océan

César, instruit de ces faits par Crassus, et se trouvant alors très éloigné, ordonne de construire des galères sur la Loire, qui se jette dans l'Océan, de lever des rameurs dans la province, de rassembler des matelots et des pilotes. Ces ordres ayant été promptement exécutés, lui-même, dès que la saison le permet, se rend à l'armée. Les Vénètes et les autres états coalisés, apprenant l'arrivée de César, et sentant de quel crime ils s'étaient rendus coupables pour avoir retenu et jeté dans les fers des députés dont le nom chez toutes les nations fut toujours sacré et inviolable, se hâtèrent de faire des préparatifs proportionnés à la grandeur du péril, et surtout d'équiper leurs vaisseaux. Ce qui leur inspirait le plus de confiance, c'était l'avantage des lieux. Ils savaient que les chemins de pied étaient interceptés par les marées, et que la navigation serait difficile pour nous sur une mer inconnue et presque sans ports.  Ils espéraient en outre que, faute de vivres, notre armée ne pourrait séjourner longtemps chez eux ; dans le cas où leur attente serait trompée, ils comptaient toujours sur la supériorité de leurs forces navales. Les Romains manquaient de marine et ignoraient les rades, les ports et les îles des parages où ils feraient la guerre ;  la navigation était tout autre sur une mer fermée que sur. une mer aussi vaste et aussi ouverte que l'est l'Océan.  Leurs résolutions étant prises, ils fortifient leurs places et transportent les grains de la campagne dans les villes. Ils réunissent en Vénétie le plus de vaisseaux possible, persuadés que César y porterait d'abord la guerre.  Ils s'associent pour la faire les Osismes (tribu celte, Finistère), les Lexovii (tribu celte env. Deauville), les Namnètes (tribu celte env. Nantes) les Ambiliates (tribu celte, Vendée), les Morins (tribu celte, Pas de Calais), les Diablintes (peuple celte env. de Jublains, Mayenne) et les Ménapes (tribu celte,Flandres belges) ; ils demandent des secours à la Bretagne, située vis-à-vis de leurs côtes.

César répartit ses troupes dans la Gaule

Les difficultés de cette guerre étaient telles que nous venons de les exposer, et cependant plusieurs motifs commandaient à César de l'entreprendre : l'arrestation injurieuse de chevaliers romains, la révolte après la soumission, la défection après les otages livrés, la coalition de tant d'états, la crainte surtout que d'autres peuples, si les premiers rebelles demeuraient impunis, se remissent à suivre leur exemple.  Sachant donc que presque tous les Gaulois aspiraient à un changement ; que leur mobilité naturelle les poussait facilement à la guerre, et que, d'ailleurs, il est dans la nature de tous les hommes d'aimer la liberté et de haïr l'esclavage, il crut devoir, avant que d'autres états fussent entrés dans cette ligue, partager son armée et la distribuer sur plus de points.

 Il envoie son lieutenant T. Labiénus avec de la cavalerie chez les Trévires, peuple voisin du Rhin. Il le charge de visiter les Rèmes (près de Reims) et autres Belges, de les maintenir dans le devoir et de s'opposer aux tentatives que pourraient faire, pour passer le fleuve, les vaisseaux des Germains que l'on disait appelés par les Belges. Il ordonne à P. Crassus de se rendre en Aquitaine, avec douze cohortes légionnaires et un grand nombre de cavaliers, pour empêcher ce pays d'envoyer des secours dans la Gaule, et de si grandes nations de se réunir.  Il fait partir son lieutenant Q. Titurius Sabinus, avec trois légions, chez les Unelles (actuel Cotentin, Manche), les Coriosolites et les Lexovii, pour tenir ces peuples en respect. II donne au jeune D. Brutus le commandement de la flotte et des vaisseaux gaulois, qu'il avait fait venir de chez les Pictons (dans le Poitou), les Santons (près de Saintes) et autres pays pacifiés, et il lui enjoint de se rendre au plus tôt chez les Vénètes, lui-même en prend le chemin avec les troupes de terre.

Difficultés de la guerre contre les Vénètes

Telle était la disposition de la plupart des places de l'ennemi, que, situées à l'extrémité de langues de terre et sur des promontoires, elles n'offraient d'accès ni aux gens de pied quand la mer était haute, ce qui arrive constamment deux fois dans l'espace de vingt-quatre heures, ni aux vaisseaux que la mer, en se retirant, laisserait à sec sur le sable.  Ce double obstacle rendait très difficile le siège de ces villes.  Si, après de pénibles travaux, on parvenait à contenir la mer par une digue et des môles, et à s'élever jusqu'à la hauteur des murs, les assiégés, commençant à désespérer de leur fortune, rassemblaient leurs nombreux navires, dernière et facile ressource, y transportaient tous leurs biens, et se retiraient dans des villes voisines. Là ils se défendaient de nouveau par les mêmes avantages de position.  Cette manoeuvre leur fut d'autant plus facile durant une grande partie de l'été, que nos vaisseaux étaient retenus par les vents contraires et éprouvaient de grandes difficultés à naviguer sur une mer vaste, ouverte, sujette à de hautes marées et presque entièrement dépourvue de ports.

Leurs navires. Leur tactique

Les vaisseaux des ennemis étaient construits et armés de la manière suivante : la carène en est un peu plus plate que celle des nôtres, ce qui leur rend moins dangereux les bas-fonds et le reflux ; les proues sont très élevées, les poupes peuvent résister aux plus grandes vagues et aux tempêtes ; les navires sont tout entiers de chêne et peuvent supporter les chocs les plus violents. Les bancs, faits de poutres d'un pied d'épaisseur, sont attachés par des clous en fer de la grosseur d'un pouce ; les ancres sont retenues par des chaînes de fer au lieu de cordages ;  des peaux molles et très amincies leur servent de voiles, soit qu'ils manquent de lin ou qu'ils ne sachent pas l'employer, soit encore qu'ils regardent, ce qui est plus vraisemblable, nos voiles comme insuffisantes pour affronter les tempêtes violentes et les vents impétueux de l'Océan, et pour diriger des vaisseaux aussi pesants.  Dans l'abordage de ces navires avec les nôtres, ceux-ci ne pouvaient l'emporter que par l'agilité et la vive action des rames ; du reste, les vaisseaux des ennemis étaient bien plus en état de lutter, sur ces mers orageuses, contre la force des tempêtes.  Les nôtres ne pouvaient les entamer avec leurs éperons, tant ils étaient solides ; leur hauteur les mettait à l'abri des traits, et, par la même cause, ils redoutaient moins les écueils.  Ajoutons que, lorsqu'ils sont surpris par un vent violent, ils soutiennent sans peine la tourmente et s'arrêtent sans crainte sur les bas-fonds, et, qu'au moment du reflux, ils ne redoutent ni les rochers ni les brisants ; circonstances qui étaient toutes à craindre pour nos vaisseaux.

Victoire navale de Brutus

Après avoir enlevé plusieurs places, César, sentant que toute la peine qu'il prenait était inutile, et qu'il ne pouvait ni empêcher la retraite des ennemis en prenant leurs villes, ni leur faire le moindre mal, résolut d'attendre sa flotte. Dès qu'elle parut et qu'elle fut aperçue de l'ennemi deux cent vingt de leurs vaisseaux environ, parfaitement équipés et armés, sortirent du port et vinrent se placer devant les nôtres. Brutus, le chef de la flotte, les tribuns militaires et les centurions qui commandaient chaque vaisseau, n'étaient pas fixés sur ce qu'ils avaient à faire et sur la manière d'engager le combat. Ils savaient que l'éperon de nos galères était sans effet ; que nos tours, à quelque hauteur qu'elles fussent portées, ne pouvaient atteindre même la poupe des vaisseaux des barbares, et qu'ainsi nos traits lancés d'en bas seraient une faible ressource, tandis que ceux des Gaulois nous accableraient. Une seule invention nous fut d'un grand secours : c'étaient des faux extrêmement tranchantes, emmanchées de longues perches, peu différentes de celles employées dans les sièges. Quand, au moyen de ces faux, les câbles qui attachent les vergues aux mâts étaient accrochés et tirés vers nous ; on les rompait en faisant force de rames ; les câbles une fois brisés, les vergues tombaient nécessairement, et cette chute réduisait aussitôt à l'impuissance les vaisseaux gaulois, dont toute la force était dans les voiles et les agrès.  L'issue du combat ne dépendait plus que du courage, et en cela nos soldats avaient aisément l'avantage, surtout dans une action qui se passait sous les yeux de César et de toute l'armée ; aucun trait de courage ne pouvait rester inaperçu ; car toutes les collines et les hauteurs, d'où l'on voyait la mer à peu de distance, étaient occupées par l'armée.

Dès qu'un vaisseau était ainsi privé de ses vergues, deux ou trois des nôtres l'entouraient, et nos soldats, pleins d'ardeur, tentaient l'abordage. Les barbares ayant, par cette manoeuvre, perdu une partie de leurs navires, et ne voyant nulle ressource contre ce genre d'attaque, cherchèrent leur salut dans la fuite : déjà ils avaient tourné leurs navires de manière à recevoir le vent, lorsque tout à coup eut lieu un calme plat qui leur rendit tout mouvement impossible. Cette heureuse circonstance compléta le succès ; car les nôtres les attaquèrent et les prirent l'un après l'autre, et un bien petit nombre put regagner la terre à la faveur de la nuit, après un combat qui avait duré depuis environ la quatrième heure du jour jusqu'au coucher du soleil.

Soumission des Vénètes

 Cette bataille mit fin à la guerre des Vénètes et de tous les états maritimes de cette côte ; car toute la jeunesse et même tous les hommes d'un âge mûr, distingués par leur caractère ou par leur rang, s'étaient rendus à cette guerre, pour laquelle tout ce qu'ils avaient de vaisseaux en divers lieux avait été rassemblé en un seul. La perte qu'ils venaient d'éprouver ne laissait au reste des habitants aucune ressource pour la retraite, aucun moyen de défendre leurs villes. Ils se rendirent donc à César avec tout ce qu'ils possédaient. César crut devoir tirer d'eux une vengeance éclatante, qui apprît aux barbares à respecter désormais le droit des ambassadeurs. II fit mettre à mort tout le sénat, et vendit à l'encan le reste des habitants.

 

 

Cer article reprend mot pour mot et avec les illustrations d'origine, l'histoire des Vénètes telle qu'elle fut raconté par l'Abbé Jospeh LE ROCH dans le bulletin paroissial de Séné.

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2.- L'ANTIQUITE

Un Génocide : L'extermination des Vénètes par Jules César,

en l'an 56 avant l'ère chrétienne.

COMMENT PERIRENT EN MASSE

LES VENETES D'ARMORIQUE....

Il est, dans l'antiquité gréco-latine, trois peuples qui ont connu le même destin tragique et se sont vus, dans les mêmes conditions rayés de la surface de la Terre et des lumières de l'Histoire. Ce sont, les Troyens, les Carthaginois et les Vénètes. Trois, sous les coups des Grecs ; Carthage et Vannes sous ceux des Romains ... Pour toutes les trois, la chute fut soulignée par le même acte des vainqueurs : la destruction à ras du sol et la dispersion des survivants sur les divers marchés d'esclaves de la Méditerranée.

Et pour les trois peuples, l'horreur de la suppression méthodique fut aggravée par un raffinement de cruauté : ce sont les vainqueurs, et les vainqueurs seuls, qui ont écrit l'histoire des vaincus.

Par conséquent, un drame sur un drame. Imaginez le compte-rendu d'un procès criminel de cour d'assises raconté par les seuls témoins à charge, voire même par les seuls auteurs et complices du crime.

Telle fut l'affreuse aventure que vécurent Troyens, Carthaginois et Vénètes et dont ils moururent à la fois de mort physique et de mort intellectuelle.

L'affaire des Vénètes est pour vous une question de famille : ces gens là étaient de notre sang, ils parlaient la langue celtique qui, aujourd'hui réfugiée en Bretagne française et en Cornouaille anglaise, était alors celle de tous les Gaulois nos aïeux, et ils sont morts pour avoir, à l'Ouest des Gaules, préféré la liberté à l'asservissement, la vie et la mystique des Celtes à l'administration, sous chaines dorées, et au polythéisme matérialiste de la Paix Romaine.
Ceci se passa voici quelque deux mille trente ans. Ces vaillants armoricains du Morbihan, descendus dans la mort collective, personne ne pleura sur leur tombe géante ni ne célébra leur sacrifice, pour cette raison tragique qu'en ce pays vaincu il ne resta personne. Ainsi le voulut le dur, le froid, le sec César.

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Cette férocité eut sa cause en ceci : envahisseur du pays de la Petite Mer, Jules César, accoutumé à être toujours le Victorieux, sentit là, avec épouvante, chanceler à la fois sa fortune et celle de Rome. Il eut peur, et trop visiblement, pour son orgueil et sa sécurité. Donc, des ennemis, qui avaient vu César trembler, n'avaient plus le droit de vivre à la lumière du jour. A ce crime, une seule expiation : la mort pour tous, sans distinction d'âge, ni de sexe. Et pour mieux sceller à jamais l'immense tombe du peuple Vénète, c'est César lui-même qui, parlant en témoin oculaire à charge, s'est donné à lui-même seul le droit d'écrire, pour la postérité, l'histoire, vue à sa façon, de ces jours de terreur, de ruine et de mort.


Depuis deux mille ans, c'est dans les "Commentaires de César", intitulé: "La Guerre des Gaules", que les écoliers apprennent ce chapitre de l'histoire de France, leur pays. Chapitre jugement qui accuse et, sans aucune contrepartie, qui rend un arrêt, de partialité tout-à-fait criante.

Martyrs, le mot n'est pas trop fort. Et ce qu'il y a de plus curieux, c'est que les pièces du procès de réhabilitation de ces martyrs se trouvent dans les écrits mêmes de l'homme qui a ordonné, conduit et raconté le massacre. César a cru régler le sort sanglant du peuple qui lui avait tenu tête. Or, pour trouver la vérité et rétablir la Justice, c'est en lisant entre les lignes de cette tragique et partiale oraison funèbre, que l'on peut ressusciter le drame véritable.

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Le Morbihan ou petite mer intérieure

Parmi les tribus gauloises, ce fut vraiment une des plus nobles que celle de ces Armoricains si merveilleusement logés d'une manière amphibie dans les îles, sur les côtes et dans les méandres du Morbihan. Une petite mer qui n'était peut-être pas absolument pareille à ce qu'elle est aujourd'hui ; là-dessus, archéologues, géographes et océanographes ne sont pas d'accord. Il est fort possible que la violence et la force des marées alternatives, certains séismes et des glissements de vasières aient modifié plus ou moins partiellement la physionomie de la région dans les détails. Mais, dans l'ensemble, le texte descriptif de César s'applique fort bien à ce dédale marin dont Gwen la Blanche, devenue
l'actuelle Gwened : Vannes, aurait été la capitale, régnant sur les villes de tout le pays desservi par les vaisseaux des chefs d'escadres Vénètes.

Villes et Vaisseaux Vénètes

Seulement, tout de suite, une précision s'impose. Les mots "villes" et "vaisseau" ne doivent point tromper et faire surgir dans l'imagination les cités auxquelles nous sommes accoutumés et les navires dont les silhouettes nous sont familières. Les villes Vénètes étaient de simples bourgades fortifiées, que leur installation sur les unes ou les autres des centaines de terres émergées du golfe, rendait à peu près inexpugnables. En effet, .en ces gites ressemblant aux constructions des époques lacustres, il n'y avait jamais assez de profondeur d'eau pour que des navires ennemis, surgis de la haute mer, puissent remonter jusqu'à accoster ces bourgs insulaires établis sur des promontoires. Par contre, il y avait toujours trop d'eau, remplacée à marée basse par des vases molles, pour que des envahisseurs venus de la terre puissent approcher à pied sans se noyer ou s'enliser". Quand aux vaisseaux, ces bâtiments étaient de grandes et solides hourques tenant admirablement la mer, coulant peu, très bien voilées en peaux souples et que la solidité de leurs coques en chêne permettait d'échouer sans aucun mal sur la vase. C'était un peu le genre des sinagots actuels qui sont leurs descendants.

Les habitants.

Quant aux habitants, c'étaient vraiment "les fils de la mer". Le mot signifie tout en vérité. Vivant comme les gros oiseaux marins, qui nichent sur des cailloux ou rochers semi-émergés et planent ou plongent le reste du temps pour rapporter la pêche au nid, les Vénètes ont été certainement parmi les plus admirables matelots de l'Antiquité. On peut placer leur installation dans le Morbihan vers les années 1000 ou 800 avant le Christ. Et pendant le demi-siècle qui va de l'an 600 aux années 56 et 54 avant le Christ, ils furent littéralement les Rois de la Mer.

Jusqu'où sont allés les capitaines Vénètes ?... Il est impossible de le dire, puisque les documents écrits ou graphiques n'existent pas. Mais, sans se tromper, on peut être sûr qu'ils battirent l'estrade à travers les mers septentrionales, remontèrent la Manche et la Mer du Nord, connurent la Norvège, les Détroits et la Baltique d'où ils tiraient l'ambre jaune. Certains pensent qu'ils ont fait mieux encore et prononcent le nom de l'Amérique. A ce haut-fait rien d'impossible. Les drakkars vikings qui touchaient régulièrement l'Islande, le Groenland, Terre Neuve et le Labrador vers l'an 1 000 n'étaient pas plus forts que les sinagots Vénètes des origines. Ces pêcheurs de Paimpol qui, vers 1 430 et 1 450, allaient régulièrement à Terre Neuve et Jean Coëtanlem de Saint Pol de Léon qui, subventionné par Louis XI, passa au Canada vers 1485 - 1490, un bon demi-siècle avant Jacques Cartier, n'avaient pas des bateaux plus forts non plus.

L'amitié de cordiale confiance qui unit longtemps les Vénètes aux caboteurs Carthaginois venant charger régulièrement de l'étain aux Sorlingues est caractéristique : "qui se ressemble s'assemble". Or, ils se ressemblaient beaucoup en tant que matelots finis et explorateurs hardis, les Vénètes et les gens de mer de Carthage. Ils se ressemblaient tellement que lorsque l'amiral punique Himilcon vint à mourir au comptoir carthaginois installé en l'actuel Sarzeau, il voulut être inhumé en terre Vénète ; son tombeau est encore là, à la butte 'de Thumiac qui porte témoignage de cette lointaine amitié.

Ils tenaient si peu à la terre, ces Vénètes, que les hommes n'y demeuraient que le temps d'escaler, de se ravitailler et de repartir ; si peu, que lorsque de l'Est arrivèrent des rumeurs inquiétantes concernant des soldats étrangers qui auraient pénétré sur le sol gaulois, les Vénètes n'y prêtèrent que petite attention. A ce qui se passait sur la pleine terre, ils préféraient ce qui se passait sur la pleine mer où ces envahisseurs, des terriens montés à pied de l'Italie, seraient bien incapables de les suivre.

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Cette indifférence ne fut point particulière aux Vénètes. Le caractère celte est ainsi fait que l'individualisme l'emporte toujours sur le raisonnement. Si, dès la première minute, les tribus ou nations gauloises avaient fait bloc contre les légionnaires de César, la Gaule n'aurait jamais été conquise. Au lieu que le Proconsul, aussi fin diplomate que bon homme de guerre, a vaincu en détail des tribus dont chacune, par égoïsme et jalousie, se réjouissait du malheur des armes arrive a sa voisine, sans comprendre que ce serait son tour le lendemain. César dans -son ouvrage "La guerre des Gaules" constate lui-même que ces di visions lui ont livré le pays tout entier en lui permettant d'y introduire des ferments de discorde, grâce aux éléments actifs de sa "Cinquième colonne", et de créer partout l'aide adroite de nombreux "collaborateurs". Naturellement, il n'emploie pas ces mots modernes, mais il expose les faits de telle manière que nous n'avons qu'à transposer les termes pour retrouver les mêmes périls que nous avons connus en des temps plus récents.
Ce fut ainsi que le Proconsul procéda vis-à-vis des Vénètes.

Le guet-apens :

La troisième année de la campagne des Gaules au cours de leurs déplacements rapides à travers le pays les Romains arrivèrent aux frontières de l'Armorique. Et César députa auprès du Sénat de Vannes des envoyés, chargés d'une mission aux termes assez alambiqués qui se résumait finalement ainsi : le Général romain offrait aux Vénètes son amitié, à la condition que ceux-ci accueillissent des troupes romaines qui s'installeraient autour du Morbihan. C'était en fait une proposition d'occupation militaire librement acceptée. Comprenant l'astuce diplomatique, et persuadés que la grande forêt centrale de Bretagne formait sur leurs arrières une protection efficace, tandis que la flotte était toute prête à embarquer tous ceux et celles qui voudraient reculer devant l'approche des légions, les Vénètes refusèrent tranquillement cette offre vraiment un peu trop claire.

Alors, César en fit une deuxième : les troupes de Publius Crassus, campées en Anjou, avaient besoin de ravitaillement; et la récolte en Armorique avait été fort belle. Les Vénètes consentiraient-ils à recevoir des marchands ro­mains qui viendraient acheter chez eux sur place, céréales et bestiaux? Ceci, avec un échange d'otages, dont la présence, de part et d'autre, assurerait la loyauté de la tractation. L'offre fut acceptée. Des Vénètes partirent pour le camp angevin de la septième légion, tandis que Titus Silius et Quintus Vélanius allèrent s'instal­ler, en matière de garants chez les armoricains. Peu après, César exigea le retour de ses envoyés, tout en imposant aussi le maintien des otages armoricains d'Angers. C'était un traquenard, un piège tendu sous les pieds des Vénètes. La querelle éclata aussitôt ; c'est ce qu'escomptait César. Apprenant que leurs compatriotes, d'otages étaient devenus des prisonniers, les armoricains retinrent les deux Romains par représailles ; et le Proconsul les accusa immédiatement d'avoir violé de droit des gens. En vain, les Vénètes affirmèrent-ils qu'ils laisseraient repartir les deux Romains aussitôt qu'on leur rendrait leurs amis. César fait la sourde oreille et arrêta tous les Vénètes qui se trouvaient en Anjou pour leurs affaires et, à marches forcées, jeta son armée sur l'Armorique.

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Confiant dans sa force, le Romain croyait n'avoir à faire qu'une simple promenade militaire; il fut vite détrompé. Et lui-même explique dans ses "Commentaires" que les légionnaires, empiégés dans les vasières qu'ils voulaient franchir à pied sec, se voyaient exposés sous la pluie de projectiles lancés des remparts, englués dans la boue molle où ils étaient noyés par le retour des rapides marées montantes. Arrivaient-ils par hasard à escalader un rempart? Les légionnaires voyaient toute la population sortir par la face opposée, s'embarquer sur les navires et cingler vers une Île voisine, en ne laissant aux assaillants que des maisons vides, encerclées par le flot.
La promenade militaire devenait une guerre d'usure avec des pertes cuisantes, tandis que les soldats maugréaient contre tout : les pluies, les brumes les changements de marées, les tempêtes et même les "pierres levées" qui leur semblaient des dieux inconnus et maléfiques.
Tenace cependant, César parvint juqu'à Dariorigum ou Dartoritum qui est devenu Locmariaker et y installa son camp. Véritable camp de la Misère dans la boue, le froid, le vent du large, les ouragans d'hiver ...

En fait, le Proconsul, pris au piège ne pouvait plus ni avancer, ni reculer ; il se sentit perdu. Si à ce moment, les autres tribus gauloises étaient venues à l'aide des Vénètes, César et ses troupes ne seraient pas sortis vivants de cette souricière et la Gaule eut été sauvée de la Romanisation.
Malheureusement, les intrigues romaines avaient fait tache d'huile.

Des tribus du Centre, aucune ne bouge et, au contraire, les tribus de la côte sud de la Loire, jalouses des Vénètes, commirent le crime inexpiable de se mettre au service de César pour lui fournir les seules armes capables de combattre les Vénètes : des bateaux et des marins.


Le combat maval

Pendant que lui et ses fantassins grelotaient dans la boue de Locmariaker, César avait envoyé chez ces tribus, de la Loire à la Bidassoa, Décimus Brutus avec ordre de rallier des navires, de les encadrer de galères romaines montées de la Méditerranée et de venir le délivrer, le sortir de l'impasse. Conduite par des pilotes 8antons et Pictons, cette flotte disparate arriva un beau matin en face du goulet du Morbihan, et aussitôt, manqua de périr sous les yeux de César qui, cette fois, eut réellement peur. Car, en ordre de bataille, l'escadre des plus gros navires Vénètes, hauts sur l'eau et de pesante masse, se déploya en traversant le goulet du Morbihan et se rua sur les divisions de Brutus. Devant cette sortie imprévue, l'Amiral romain, perdant la tête, commençait à jeter ses navires à la côte, aux pieds de César, préférant s'échouer que comtattre. Et l'armée romaine, serrée autour de ses aigles et de son chef, eut le sentiment qu'elle était perdue sans recours.

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Mais à ce moment, la mer trahit les Vénètes marins au profit des terriens de Rome et de leurs auxiliaires, traitres à la cause gauloise. Le vent tomba il se fit calme plat. Les grosses hourques vénètes ne pouvaient manoeuvrer qu'à la voile ; elles se mirent à dériver par le flanc. Décimus Brutus alors, reprenant courage et ayant sous ses ordres dix navires contre un des Vénètes, les jeta successivement à l'abordage de chacune des citadelles flottantes immobilisées, dont, avec des faux emmanchées ; il parvint à trancher les cordages et à abattre le gréement.

A partir de ce moment, et malgré la défense enragée des équipages Vénètes qui ne pouvaient, faute de vent se porter au secours les uns des autres, ce fut un égorgement sans nom. Les légionnaires romains, embarqués sur les vaisseaux de Brutus, attaquèrent séparément chacun de ces pauvres navires comme des radeaux. Se mettant à vingt contre un, ils massacrèrent les équipages vénètes les uns après les autres, sous les yeux horrifiés des populations accourues sur la côte de Sarzeau, tandis que, de l'autre rive du goulet, montaient les acclamations et les sonneries de trompes des fantassins de César. Toute une suite d'heures atroces. Navire pris après navire pris, le feu achevait l'oeuvre des glaives ; morts, mourants, blessés et survivants brûlaient ensemble comme des torches, cependant que les égorgeurs romains, passant aux bâtiments, poursuivaient sauvagement leur atroce besogne, toujours écrasant sous le nombre chaque équipage ainsi assailli séparément.

Quand enfin le soir tomba, la grande flotte Vénète de deux cent vingt voiles, massacrée et incendiée en détail, n'existait plus et les buccins, autour de la tente de César, sonnaient le salut aux vainqueurs, cependant que les derniers des vaisseaux vénètes achevaient de brûler et de couler tas avec leurs équipages de morts et de mourants.

Le Proconsul s'était jugé perdu ; il avait eu peu. Ses soldats avaient leur Général inquiet et tremblant. Aussi César fut-il impitoyable aux survivants du peuple vaincu. Et il eut le triste courage de résumer en ces termes son verdict de vainqueur impitoyable dans ses "Commentaires", où il parle toujours de lui à la troisième personne : "César fit mourir tout le sénat et vendit le reste du peuple à l'encan".

Epouvantable vengeance à froid contre les vieillards, les femmes et les enfants de ceux qui auraient été •les vainqueurs de la Louve Romaine si le vent ne les avait pas trahis et livrés à leurs adversaires, au moment où ils allaient sauver la Gaule en abattant le conquérant, pris au piège de sa propre conquête. Et tandis que les corps des marins vénètes s'en allaient rouler aux abimes de l'Atlantique, les tristes survivants de ces familles décimées et de cette nation rayée de la vie gauloise partaient en longues colonnes lamentables vers l'Italie, où les trafiquants d'esclaves allaient les disperser aux enchères sur tous les marchés de chair humaine, épars de Rome à Babylone.
Sous le grand soleil d'été, sous les brumes froides d'hiver, le pays vénètes n'était plus qu'un désert. En fait, la Gaule, divisée contre elle-même, était dès lors perdue. Car, il ne faut pas s'y tromper, la défaite des Vénètes contenait en germe, malgré le sursaut de Gergovie la capitulation d'Alésia, de même que dix huit cents ans plus tard, la défaite de Trafalgar allait contenir en germe, malgré le soleil d'Austerlitz, la défaite de Waterloo.

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En fouillant sur le site Gallica-BnF et avec quelques mots clefs de recherches bien choisis (on ne divulguera pas lesquels) on finit par trouver, avec un peu de chance et d'attention, les références d'un livre de l'écrivain, Eugénie-Caroline Saffray, dite Raoul de Navery [Ploërmel 21/09/1829 - La Ferté-sous-Jouarre 17/05/1885].

Raoul de Navery BNF Gallica

Ce recueil intitulé Récit consolants, publié en 1860, rasemble des nouvelles et des anecdotes, dont une, nous dresse le portrait d'un marin sinagot. Découvrons qui il était. [Texte original enrichi et illustré].

Les habitants de Dinan ont pu remarquer en se promenant dans les rues de la ville, un matelot aux allures martiales, dont la poitrine est toute constellée de décorations. Ce noble champion de nos armées navales se nomme Julien TREHONDART [12/3/1816-5/2/1859]: c'est un enfant de notre vieille Bretagne, né à Séné, près de Vannes, comptant 33 ans de navigation [mousse à l'âge de 9-10 ans], 11 au services de l'Etat, et 42 ans d'âge. [texte écrit en 1858 à son retour de Crimée]
Fils aînée d'une pauvre veuve chargée de neuf enfants, Julien TREHONDART voulut de bonne heure aider sa mère et il embrassa la carrière maritime.

Sa mère, Marie NOBLANC [16/9/1787-16/12/1848] était mariée à Julien TREONDART [12/10/1784-20/6/1832] et la famille vivait de la pêche à Montsarrac. Après son mariage en le 20/1/1814, elle eut 8 enfants, dont deux morts en bas âge.

En 1835, à 20 ans, il était reçu maitre cannonier à bord de la Jeanne d'Arc; en 1836, il passait en la même qualité à bord de Vénus, commandant Dupetit-Thouars, faisant preuve en tous lieux d'un ardent courage.

Navire Le Vénus : Une frégate de 52 canons type Vénus (1823 - 1846) construite à Lorient à partir de février 1820. Mise à flot le 12 mars 1823, elle participe la même année au blocus de Cadix. En 1824, elle fait campagne au Sénégal, en Guadeloupe et à Saint Pierre et Miquelon. En 1825, 1827 et 1828, elle est aux Antilles. En 1828, elle part de Brest à Toulon, puis est à Navarin et dans l'archipel grec, et rentre à Brest l'année suivante. En 1830, elle retrouve la Méditerranée pour l'expédition d'Alger, armée en flûte. Refondue en 1824, elle effectue du 29 décembre 1836 au 29 juin 1839 un voyage autour du monde (Valparaiso, Callao, Honolulu, Kamchatka, San Francisco, Marquises, Tahiti, Australie, Bourbon, Ste Hélène) sous le commandement du CV Abel Aubert du Petit-Thouars (1793–1864). De retour en France, elle servira comme école des apprentis canonniers à Toulon (1840-41), avant d'être condamnée en septembre 1846, elle sert alors de ponton-dépot de charbon à Gorée sous le nom d'Utile. (Caractéristiques : 52 x 13 m ; 10 nds ; XVIII.24 + XXII.caronades.24 + II.18).

[vérifier aux SHD de Lorient si Trehondart est de cette expédition]

Quand la guerre d'Orient éclata (en 1853)  Julien TREHONDART était déjà décoré de trois médailles de sauvetage (deux médailles d'argent et une médaille d'or, décernées en 1845, 1846, 1851), récompenses conquises au péril de sa vie, en retirant plusieurs individus des flots et des flammes.[incendie dans des bateaux équipées de chaudières à charbon]  Il s'embarqua pour la Crimée avec trois de ses frères, courageux comme lui, dont deux sont morts aux tranchées à ses côtés, devant Sébastopol.

Sur sa fiche d'inscrit maritime, on note qu'il effectue plusieurs mission sur des navires de la marine impériale. Il embarque en mars 1854 sur l'aviso vapeur Le Tonnerre; puis sur le Liamone; il est ensuite sur la corvette Le Chaptal et sa dernière mission est effectué sur Le Donawerth.

Donawerth navire

Le Donawerth

Les registres de l'état civil de Séné font apparaitre 3 garçons Trehondart : Julien,  Pierre Marie [21/9/1817 - marié en 1847 - ??] et Jean Marie [6/10/1824-26/4/1859] décèdé à bord de La Sané le 11 mars 1856 sans doute de maladie et son corps jeté à la mer....(Lire l'article sur la guerre de Crimée). Pierre Marie a dû être mobilisé en Crimée ( aller véfieri au SGD de Lorient).

Julien TREHONDART s'est battu comme un lion : il a reçu onze blessures, a deux fois été prisonnier. Il est rentré il y a huit mois en France avec la croix de la Légion d'Honneur, la Croix de l'Ordre de Medjidié, la croix d'Isabelle d'Espagne, la croix de Saint-Grégoire Le Grand, une ceinture d'honneur en or et ses trois médailles. Les quatre frères Tréhondart [il ne serait que 3 selon l'état civil de Séné], nous a-t-il dit, possédaient entre eux vingt-quatre décorations. C'était une famille de héros.

1859 Trehondart Legion

Trehondart decoration

Les décorations : la Légion d'Honneur est stipulée sur son acte de décès. Le sultan Abdulmécit 1er créa la Croix de Mejjidié largement isnpiré de la Légion d'Honneur Française. La croix Isabelle d'Espagne, la Catholique est un ordre institué en Espagne en 1815 par Ferdinand VII, pour récompenser ceux qui avaient défendu ses domaines d'Amérique.[rechercher ]. L’ordre de Saint-Grégoire-le-Grand est une décoration accordée par le Saint-Siège (Vatican), à titre civil ou militaire. Fondé le 1er septembre 1831 par le pape Grégoire XVI en l'honneur du pape Saint Grégoire. [rechercher] Ces deux décorations pourraient être liés aux sauvetages auxquel TREHONDART s'est illustré...

A la fin de la campagne de Crimée, il reprend la navigation sur la Victoire Rosalie avant de "rentrer au  pays de Séné" où il devient pêcheur sur l'Impératrice Eugenie.

Un des regrets de TREHONDART est de ne pas savoir lire. "Ah s'écriait-il un jour en présence d'un des plus célèbres officiers de la flotte, si j'avais su lire et écrire comme vous, monsieur, j'aurais voulu devenir amiral comme vous!..."

1859 Trehondart noyade

Julien TREHONDART se maria à Séné le 20 juillet 1841 avec Julienne LE GREGAM [27/152/1819-25/9/1880] dont il eu au moins 3 enfants : Pierre Marie (1842), Jeanne (1844) et Louise (1847).  L'article ci-dessus nous relate que lui et sa fille Marie Jeanne TREHONDART [5/6/1844-9/3/1859] périent en mer à cause d'un coup de vent le 31 janvier 1859 près de La Garenne et Montsarrac. Le corps du père fut retrouvé le 5 février près de la Garenne et celui de sa fille, le 9 mars près de Brouel.

Si Julien ne savait pas lire, il ne savait non plus nager comme un grand nombre de marins de cette époque.