Guerre 14-18
- LE FRANC Ferdinand, marin mort pour la France
- Soldats de Séné, décédés, inhumés, honorés.
- LE FRANC Célestin, mutilé, prisonnier.
- Les "Oubliés" du Monument aux Morts
- Soldats de Séné : particularités
- Liens familiaux : veuves et orphelins
- Quelques données démographiques
- Blessés, évacués et décédés
- LE GREGAM, GARJEAN "accident de service"
- Ils ont combattu, ils sont morts de tuberculose 1/3
- Ils ont combattu, ils sont morts de tuberculose 2/3
- Ils ont combattu, ils sont morts de tuberculose 3/3
- TIFFON et MARTIN faits prisonniers en Argonne
Guerre 14-18
LE FRANC Ferdinand, marin mort pour la France
Ferdinand Louis Marie LE FRANC : 21/11/1888 - 30/09/1918
Ce soldat de Séné est "découvert" grâce au site du Ministère de la Défense "Mémoire des Hommes". En effet, son nom ne figure pas au monument aux morts de Séné. Cependant, Ferdinand Louis Marie LE FRANC naît bien à Séné en novembre 1888.
Une consultation du site des Archives du Morbihan permet de retrouver son acte de naissance. On y apprend que son père, marin, n'est pas au domicile lorsqu'on déclare sa naissance en mairie. La famille vit alors à Montsarrac.
La fiche "Mémoire des Hommes" nous apprend qu'il était marin et qu'il est décédé d'une grippe infectieuse alors qu'il etait en permission à Vannes. On lit que son dernier embarquement était sur le bateau "Albatros II" de la 2° Escadrille de Patrouilleurs en Méditerranée (Occidentale?).
Tachons d'en savoir plus sur Ferdiand LE FRANC. On recherche alors sa fiche de matricule aux Archives du Morbihan qui nous confirme son identité. Il habite alors Vannes, sans doute à l'adresse des ses parents au 27 rue de Séné (actuelle rue Monseigneur Tréhou). Cette fiche nous renseigne sur ses états de service :
Nous avons à faire à un engagé volontaire dans la marine qui devance sa conscription à l'âge de 16 ans en 1904. Il débute comme apprenti marin le 25 novembre 1904 et obtient le grade de Quartier Maître Mécanicien le 1er janvier 1909. Il repart pour une période de 3 ans.
Une visite aux Service Historique de la Défense de Lorient s'impose. On y retrouve pas sa fiche d'inscrit maritime mais on peut y consulter son livret militaire qui nous livre plus de détails :
On y consulte la liste de ses périodes en mer et les noms des bateaux à bord desquels LE FRANC a navigué, entrecoupé de passage au "Dépôts" de la marine. Ainsi on y apprend qu'il se réengage le 8 mai 1911 au port de Saïgon.
Lorsqu'éclate la guerre il est embarqué depuis 1er août 1912 sur le croiseur cuirassier "Dupetit Thouars" où il restera jusqu'au 17/11/1915. Bateau qui sera torpillé par un U-Bolt le 7 août 1918.
A partir du 1er janvier 1917, il rejoint la 2° Escadrille de patrouilleurs en Méditerranée Occidentale pour la surveillance sans doute du Détroit de Gilbaltar. Il est embarqué sur l'Albatros II". Le site navire-14-18.com permet de retrouver les caractéristique de ce bateau. Le forum pages14-18 nous donne une photo de son équipage. Ferdinand LE FRANC est-il sur la photo ?
Alors qu'il est en permission fin septembre à Vannes chez ses parents au 27 rue de Séné à Vannes, il souffre d'une grippe infecieuse - sans doute contractée en mer comme le précise sa fiche :
Ferdiand LE FRANC décède chez lui le 30 septembre 1918. Le site MemorialGenWeb nous indique où il est enterré au carré militaire de Boismoreau. c'est un des trois Poilus de Séné à avoir sa tombe dans le Morbihan. (Les autres identifiés sont Le Hay et Savary qui nt leur tombe visible à Séné). En effet, il n'y a pas eu de carré militaire de créé à Séné.
Soldats de Séné, décédés, inhumés, honorés.
Ces recherches ont permis d'identifier 118 soldats de Séné morts pour la France. 86 ont leur nom gravé au monument aux morts de Séné. 5 autres soldats sont bien enregistrés à l'état civil de Séné comme "Morts pour la France" et seront un jour portés sur notre monument aux morts.
On distinguera donc le lieu de la mort du soldat (champ de bataille, en mer, dans un hôpital), du lieu de son inhumation définitive (cimetière communal, cimetière militaire, nécropole) et du lieu de mémoire (cimetière militaire, nécropole, monument aux morts civil, liste des morts à l'eglise).
86 "soldats de Séné" sont honorés au monument aux morts de Séné mais d'autres le sont sur des monuments aux morts d'autres communes comme Vannes, Noyalo, Arzon, selon le dernier lieu de résidence du soldat, de sa veuve ou de sa famille. Voir liste point 3. Quelques soldats sont ainsi honorés par deux fois voire 3 avec les plaques dans les églises.
Quelques soldats qui ont disparu en mer et d'autres qui ont disparu au combat, n'ont pas eu de sépulture. Les morts lors du torpillage du Gambetta sont honorés en Italie dans un monument de la commune de Catrignano del Capo.
D'autres soldats, morts en combattant ont pu être ramenés à leur famille et furent inhumés soit à Séné soit à Vannes ou dans une autre commune.
Tel est le cas de JOUAN Jean Marie [11/11/1892 - 29/10/1915] dont le corps a été rapatrié de Vichy à Séné selon le registre paroissial de Séné.
Il décéda le 29 ocotobre et son corps fut inhumé à Séné le 4 novembre.
D'autres soldats malades ont regagné leur domicile pour y finir leur jours. La consultation des registres de la paroisse de Séné nous indique en plus de Jouan, 11 autres soldats de Séné furent inhumés au cimetière communal :
Jean Marie LE BLOHIC : 22/02/1888 - 14/06/1916 inhumé le 16/06/1916
Armel Pierre Marie BOURVELLEC : 26/08/1886 - 16/03/1920 inhumé le 17/03/1920
Joseph Marie LE MAY : 30/05/1896 - 25/02/1919 inhumé le 26/02/1919
François Marie LOISEAU : 15/02/1894 - 20/09/1916 inhumé le 21/09/1916
Louis Marie LE ROUX : 4/08/1893 - 22/08/1920 inhumé le 24/08/1920
Yves Louis LE FRANC : 25/08/1876 – 13/10/1921 inhumé le 14/10/1921
Jean Louis LE PORT : 11/11/1890 - 15/06/1918 inhumé le 16/06/1918.
Jean Marie Evelin DANET : 1/04/1889 - 20/04/1918 inhumé le 21/04/1918
Célestin Jean Marie LE FRANC : 15/11/1882 – 30/12/1919 inhumé le 1/01/1920
Nous avons encore au moins deux tombes de soldats de la Grande Guerre au cimetière communal. Après guerre, aucun carré militaire ne sera créé à Séné. Les tombes des soldats Savary et Le May ont donc une valeur mémorielle.
Eugène Marie SAVARY : 27/04/1883 - 25/12/1917 inhumé le 28/10/1917
Jean Marie LE HAY : 7/07/1880 - 9/07/1917 inhumé le 10/07/1917.
Jean Marie LE HAY est décédé à Moustérian parmi les siens, sa femme et son enfant, le 9 juillet 1917, d'une tuberculose pulmonaire.. Il fut inhumé le 10 juillet et sa tombe où sa tombe est toujours visible.
La fiche d'inscrit maritime du soldat Jean Marie LE DUC [27/09/1886 - 21/03/1916] indique qu'il est mort de maladie à Séné mais il ne semble pas avoir été enterré religieusement à Séné.
Face à l'afflux de soldats morts sur le champs de bataille, les autorités ont organisée une "logistique mortuaire". Les corps de nos soldats défunts ont été enterrés dans des cimetières improvisés derrière la ligne de front, transférés ensuite dans des premiers cimetières militaires pour ensuite être définitivemennt honorés dans des nécropoles.
Ainsi après l'armistice, les autorités se sont attachées à créer des carrés militaires dans des cimetières, des cimetières militaires et des nécropoles pour honorer la mémoire des "Morts pour la France". Des soldats bien identifiés ont ainsi leur tombe avec leur nom gravé ou bien ils reposent dans des ossuaires.
Le site internet MemorialGenWeb est une aide précieuse pour identifier parmi les 118 noms ceux qui figurent dans une nécropole :
1 Soldats de Séné parmi les 118 dont le nom n’apparaît dans aucun monument au mort :
3 des 5 oubliés de Séné :
Joachim Marie CORBEL 05/10/1887 - 25/09/1915
Louis Marie GUIGUELE 30/09/1881 - 14/10/1918
même si son nom est repris au Monuments aux Chars Berry au Bac
Pierre Marie LE DORIOL 17/03/1897 - 29/10/1915
Jean Marie OLIVIERO 02/12/1879 - 08/06/1916
Marc Louis RAULT 31/01/1881 - 29/05/1916
apparaît au monument de Lanfains.
Mais aussi étrangement qu’il n’y parait :
Joseph PASCO, dernier domicile à Lorient, marié à Lorient, mort à Brest.
Ferdinand LE FRANC, même si le soldat a une tombe au Carré militaire Boismoreau Vannes, son nom ne figure pas au monument aux morts de Vannes.
DAVID Théophile : Le Livre d'Or le répertori à Mézières sur Couesnon (35) mais il n'est pas inscrit au monument aux morts de cette commune.
2 Soldats ayant une tombe dans un cimetière militaire ou une nécropole :
CAMEMEN Alexandre
à Nécropole Les Glacis du Château tombe 356 – Belfort
COMBES Jean
à Nécropole d’Apremont La Forêt Tombe 1842 Marbotte
CORFMAT Emile
à Nécropole de Royallieu Tombe n°109 – Compiègne
DANET Jean Marie Stanislas
à Cimetière de Zuycoote Carré 1 tombe n°559
DANET Jean Marie
à Nécropole Notre Dame de Lorette Carré 49 Rang 2 Tombe n°9673
GAREC Jean Marie
à Cimetière de Verneuil (Eure)
GARJEAN
àCimetière de Bergues
GUIGUELE Louis Marie
à Monuments aux Chars Berry au Bac
GUYOT Ange Felix Marie
à Nécropole La Maison Bleue tombe n°3220
LANDAIS Paul
à Nécropole de Vaudelaincourt Tombe 1553
LAUDRIN Jean Marie
à Nécropole de la Crouée Tombe n°6594
LE BARDIER Joseph
à Cimetière de Vauquois tombe n°735
LE BOULAIS Henri
à Nécropole de la désolation tombe n°874 Flavigny Le Petit
LE BOURHIS Vincent
à nécropole de Snuippes tombe n° 3606
LE DERF Vincent Marie
à Mausolée de Castrignano - Italie
LE DIBOISE Marcel
à Cimetière de Vauxbuin Carré D 800
LE DIGABEL Jean Marie
à Cimetière de Vauxbuin tombe B 1083
LE DUC Joseph Louis Marie
àCimetière de Pargnan
LE FRANC Ferdinand
à Carré militaire Boismoreau Vannes
LE FRANC François Marie Louis
à Nécropole du Faubourg Pavé tombe n°3552 – Verdun
LE FRANC Henri Léon
à Cimetière de Villers Carbonnel tombe n°115
LE FRANC Vincent Marie
à Nécropole de Lihons tombe n°2105
LE FRANC Vincent Louis Marie
à Mausolée de Castrignano – Italie
LA GALLIC François Marie
à Nécropole Friscati de Vitrimont tombe n°136
LE GODEC Joseph
à Cimetière de Dunquerke tombe n°943
LE MENACH Louis Marie François
à Cimetière Erilor de Bucarest – Roumanie
LE PAUTREMAT
àNécropole Le Sourd Tombe n°312 LEME (Aisne)
LE TREHUDIC
àCimetière de Vic sur Aisne tombe n°134
MAHE Auguste
à Carré militaire du cimetière d’Angers Carré 42 Rang 7 tombe n°26
MARION Jean Marie
à Cimetière de Zuycoote Carré 1 tombe n°996
MONFORT Louis François Marie
à Nécropole de Tracy Le Mont tombe n°1313
MOREL Vincent
à Ossuaire de Furnes – Belgique
NOBLANC Jean Marie
à Nécropole Pont de Marson tombe n°3894 Minacourt Mesnil Lès Hurlus
PIERRE Edouard Vincent Marie
à Mausolée de Castrignano - Italie
PIERRE Joseph Marie [7/06/1896 - 19/09/1918]
à Cimetière de Kerfautras 47-6-2 – Brest
PRODO François
à Nécropole Notre Dame de Lorette Carré 86 Rang 6 tombe n° 17313
RICHARD Michel Jean Marie Ferdinand
à Nécropole de la Crouée Tombe n°6594
3 Soldats de Séné dont le nom est inscrit dans un autre monument aux morts :
Monuments aux morts de Vannes La Garenne
ALLANO Honoré
BOCHE Joseph
BOCHE Louis
CAERO Pierre Marie
DANO Julien
GARJEAN Julien
GAYET Julien
GUEHO Alphonse
GUHUR Pierre
LANDAIS Paul
LE BOURVELEC Jean Marie
LE BRAS Ferdinand
LE DIGABEL Jean Marie
LE FRANC Aubin Ange
LE QUINTREC Paul
LE PLAT Lucien
MORIO Joseph
PLUNIANT Jean Marie
TACQUET Jean marie
TATIBOET Victor
Autres communes :
DANET Ange Joseph Marie : Arzon (56)
LE BOURHIS Vincent : Laboissière (60)
LE BRIS Joseph : Gourin (56)
LE FLOCH Auguste : Larmor Plage
LE FRANC François : Salerne (83)
LE PLAT Lucien : Noyalo (56)
MORIO Patern : Arradon (56)
ROPERT Jean Marie : Nantes (44)
LE FRANC Célestin, mutilé, prisonnier.
Destin particulier que celui de Célestin LE FRANC....
Célestin Jean Marie LE FRANC nait au village de Moustérian le 15 novembre 1882 où ses parents sont cultivateurs., comme nous l'indique son acte de naissance.
On retrouve la trace de Célestin LE FRANC au dénombrement de 1906. Le foyer abrite les parents et 6 enfants. Clotilde la plus jeune des filles est mariée avec un Boché et mère d'une petite Marie Madeleine. Trois générations cohabitent sous le même toit. En 1906, son frère François est "en service" c'est à dire qu'il fait sa conscription.
La fiche de matricule le Célestin indique d'ailleurs qu'il sera pour cette raison dispensé de service.
Toutefois après le décret de mobilisation, Célestin LE FRANC rejoint le 116°RI de Vannes et devient caporal le 31/01/1916. Il est fait prisonnier le 17/04/1916 dans la Meuse à Bras et interné à Merseburg. Il ne sera rappatrié que le 18 janvier 1919. Il est démobilisé le 20 mars 1919. La commission de réforme lui attribue une pension temporaire à 40% le 13/11/1919 à cause d'une blessure qui a occasionné une mutilation.
Il décède à Séné le 30 décembre 1919 à l'âge de 37 ans. Son nom figure au monument aux morts de Séné. Son acte de sépulture au registre de la paroisse de séné nous apprend qu'il s'était marié à Mélanie DOUARIN.
Les "Oubliés" du Monument aux Morts
Dans son livre intitulé "Le Pays de Séné", Emile MORIN nous raconte que le monument aux mort de Séné était situé en face le cimétière, comme le montre cette photo tirée du magazine paroissial "Le Sinagot" de 1976.
Cette décisioln date d'un conseil municipal de décembre 1924 comme nous le relate cet article de l'Ouest-Républicain.
Un dossier des Archives du Morbihan nous indique qu'il fut d'abord acquis en lisière du cimetière une parcelle de terrain n°536 à M & Mme Robino Jean Marie d'une surface de 120 m² pour la somme de 400 fr.
Les services de l'urbanisme de l'époque approuvèrent ce choix par son agent "voyer" le 21/01/1925.
La Préfecture autorisa le marché de gré à gré et le conseil municipal approuva le 21/12/1924 le devis de l'entreprise Jamet & Fils de Plouharnel daté du 7 novembre 1924. Le montant s'élevait à 17.913.50 Frs de l'époque monument et noms gravés. Le finacement fût assuré par une souscription publique à hauteur de 8.000 fr et des subventions.
Cette coupure de presse indiquent que si le devis est acté en ce début d'année 1925, les premiers travaux débutent en septembre 1925.
C'est Ferdinand ROBERT qui inaugurera le monument aux morts de Séné le 11 novembre 1927, soit neuf ans après l'Armistice. Cette journée est relatée dans cet article de novembre 1927 du "Cri du Poilu", journal mensuel de l'entre-deux guerres.
Le 11 novembre 1976, eut lieu la première cérémonie dans son emplacement actuel, comme l'annonce à l'époque le magazine paroissial "Le Sinagot" :
En 1925, une liste de soldats "Morts pour la Patrie" fut sans doute écrite sans trop de précaution par l'administration de l'époque. En effet, la liste des noms gravés comporte 18 patronymes mal orthographiés.
Il manque la particule "LE" au nom de ces soldats :
LE BARBIER Joseph Marie
LE BIGOT François Marie Pierre
LE BIGOT Jean Marie
LE BLOHIC Jean Marie
LE BOULAIS Henri Marie
LE BOURHIS Vincent Marie Henri
LE DIBOISE Marcel
LE GALLIC François Marie
LE GODEC Joseph Marie
LE GREGAM Jean Marie
LE MASSON Joseph
LE MENACH Louis Marie François
LE MENACH Joseph Marie
LE PAUTREMAT Ange Pierre Marie
LE TREHUDIC Jean Marie
Inscrit au monument aux mort avec une erreur de patronyme : on a mis un « T ».
MONFORT Jean Pierre
Inscrit au monument aux mort avec une erreur de patronyme : on a omis un « L ».
BOURVELLEC Armel
Inscrit au monument aux mort avec une erreur de patronyme : on a mis un « TH ».
LUCIEN TIPHAIGNE
Le "centenaire" de l'Armistice en 2018, n'est-elle pas l'occasion de rectifierr et refaire la plaque gravée ?
Postérieurement à son édification, le décès de marins à l'étranger est parvenu aux autorités, des lois sont venues élargir le plus souvent la notion de "Mort pour la France", si bien que la liste gravée en 1925 n'a pas été remise à jour.
Le 11/11/2018 n'est-il pas l'occasion de vérifier cette liste à la lumière des informations aujourd'hui disponibles ?
En effet, dans le cadre des commémoration du "Centenaire", le Ministère de la Défense a "mis en ligne" des informations sur les "Poilus", notamment avec le site "Mémoires des Hommes".
Les départements ont fait un gros effort de numérisation des matricules militaires de soldats de la "Grande Guerre".
Les particuliers, surfant sur les forums Internet, échangent des informations sur la Première Guerre Mondiale.
Aujourd'hui, nous avons un accès facilité à des informations relatives aux soldats mobilisés pour la guerre de 14-18, aux anciens combattants et aux morts pour la France liés à ce conflit, sans oublier les registres de l'état civil des communes.
Le monument aux morts de Séné comporte 86 noms de soldats "Morts pour la France" pendant la guerre de 14-18.
Fort de ces informations disponibles, Wiki-Sené qui a vérifié cette liste et mis en évidence des oublis !
Cet article présente sur 5 fiches les documents qui démontrent que 5 soldats ont été oubliés sur la liste gravée sur notre monument aux morts.
FICHE Marc Louis RAULT (31/01/1881 – 29/05/1916) :
Il était domicilié à Séné comme le rapporte son acte de décès, où il s'est marié avec Anne-Marie LE BRUN le 13/01/1909 à Séné.
Il est bien « Mort pour la France » comme l’indique son acte de décès.
Le site du Ministère de la Défense « Mémoires des Hommes » nous confirme ses faits d’armes :
Que nous apprend sa fiche de matricule ? Le soldat Rault a reçu la médaille militaire ; « Soldat d’une bravoure éprouvée » croix de guerre et médaille d’argent.
Il était même chiffonnier de métier à Séné comme le montre le « dénombrement » de 1911.
Marc Louis RAULT, est mort le 29/05/1916 porté disparu pendant la « Bataille de Verdun » à Cumières.
Né à Lanfains sont nom figure au monument aux mort de cette commune. Il peut également être inscrit à celui de Séné.
FICHE Pierre Marie LE DORIOL (17/03/1897 - 29/10/1915)
Le Ministère de la Marine en date du 30/01/1930 a attribué la mention « Mort pour la France » au marin Le Doriol, natif de Séné, comme l’indique le registre d’état civil de la commune. Cet acte est postérieur à l’inauguration du monument aux morts de Séné en 1925.
Même si Pierre Marie LE DORIOL n’a pas combattu, il a œuvré à l’effort de guerre. Le bateau sur lequel il était matelot a sombré torpillé ou à cause d'une mine.
Il faut réparer cet oubli et ajouter son nom à la liste gravée.
Lire article complet sur les circonstances du naufrage.
FICHE Jean Marie OLIVIERO (2/12/1879 – 8/06/1916)
Son acte de naissance nous indique qu’il est natif de Questembert, issu d’une famille de journaliers.
Sa fiche de matricule nous indique qu’il a du perdre ses parents car il est signalé comme de « enfant assisté » :
Le « Livre d’or » reprend son nom et nous indique qu’il a combattu avec le 348° Rgt d’Infanterie et est mort à Douaumont :
Il n’est pas présent sur un autre monument au mort, notamment en sa commune de naissance Questembert comme l’indique le site MémorialGenWeb
Son nom apparait au dénombrmeent de 1891. Il est un jeune berger chez la famille Normand, il a 11 ans.
Le dénombrement de 1911 nous indique qu’il résidait bien à Séné où il était « domestique de ferme » chez une famille de métayers à Saint Laurent.
L’histoire du 348° régiment éditée en 1921 par l’imprimerie J. Brinkmann de Mulhouse mentionne son nom et son décès à Douaumont le 8 juin 1916 où comme tant d’autres il mourra face à l’attaque de 6 divisions allemandes.
Jean Marie OLIVIERO, fils de l’assistance, sans doute sans frère ni sœur, qui va bien pouvoir défendre ta mémoire en 2018 ?
Tu es mort pour la France mais qui le sait ?
FICHE DE Joachim Marie CORBEL (Baud 5/10/1887 – 25/09/1915)
Joachim Corbel est né à Baud comme l’indique son acte de naissance :
Il a du perdre ses parents jeunes puisque sa fiche matricule stipule la mention « pupille de l’assistance publique ». Il est bien domicilié à Séné.
Le dénombrement de 1906 nous situe Joachim CORBEL, enfant assisté, comme un des 2 domestiques de ferme chez les Le Thiec à Cano, famille de cultivateurs comptant 6 enfants. Corbel y cotoie donc Louis François LE THIEC, autre Sinagot, frère d'arme, "mort pour la France" le 10/04/1915.
Le site Mémoire des Hommes nous apprend qu’il est mort à Tahure le 25/09/1915 pendant la bataille de Champagne.
FICHE de Louis Marie GUIGUELE né à Brech le 30/09/1881
Ton acte de naissance à Brech le 30/09/1881 nous indique que tu fus marqué dès ta naissance. Fils naturel de Jeanne Perrine GUIGUELE.
A l’âge de d’accomplir ton service militaire tu t’engages pour 5 ans dans la marine. Tu renouvelles ton engagement pour 3 ans en 1906. Le 16/06/1909 tu passes à la réserve.
Tu te maries à Lorient le 28/08/1909 avec Marie Françoise LE DORZ.
Tu sera mobilisé en 1914. Tu aura presque passé toute la guerre au front pour décéder en Belgique au combat le 14/10/1918, un mois avant l’armistice !
Ton nom figure dans le Livre d’Or. Qui portera ton destin tragique à la connaissance des Sinagots ?
Plus...
Soldats de Séné : particularités
SOLDATS DE SENE (natifs ou domiciliés)
MORTS POUR LA FRANCE
GUERRE 14-18
1-Patronymes mal orthographiés :
Inscrit au monument aux mort avec une erreur de patronyme, on a oublié la particule « LE ».
LE BARBIER Joseph Marie
LE BIGOT François Marie Pierre
LE BIGOT Jean Marie
LE BLOHIC Jean Marie
LE BOULAIS Henri Marie
LE BOURHIS Vincent Marie Henri
LE DIBOISE Marcel
LE GALLIC François Marie
LE GODEC Joseph Marie
LE GREGAM Jean Marie
LE MASSON Joseph
LE MENACH Louis Marie François
LE MENACH Joseph Marie
LE PAUTREMAT Ange Pierre Marie
LE TREHUDIC Jean Marie
Inscrit au monument aux mort avec une erreur de patronyme : on a mis un « T ».
MONFORT Jean Pierre
Inscrit au monument aux mort avec une erreur de patronyme : on a omis un « L ».
BOURVELLEC Armel
Inscrit au monument aux mort avec une erreur de patronyme : on a mis un « TH ».
LUCIEN TIPHAIGNE
2-Les oubliés de Séné :
Soldats figurant à l’état civil de Séné «avec la mention « Mort pour la France » et noms inscrits au monument aux morts de Séné.
Joachim Marie CORBEL 05/10/1887 - 25/09/1915
Louis Marie GUIGUELE 30/09/1881 - 14/10/1918
Pierre Marie LE DORIOL 17/03/1897 - 29/10/1915
Jean Marie OLIVIERO 02/12/1879 - 08/06/1916
Marc Louis RAULT 31/01/1881 - 29/05/1916
3 Premiers soldats morts au combat :
MONFORT Albert mort le 22/08/1914 à Maissin (Belgique) né à Séné
TIPHAIGNE Lucien mort le 22/08/1914 à Doncourt (Meuse) né à Paris
LE PAUTREMAT Ange Pierre Mie mort le 30/08/1914 à Sains (Aisne) né à Séné
BOCHE Joseph Marie mort le 08/09/1914 à La Fère Cnoise (Marne) né à Séné
LE MASSON Joseph Jean Marie mort le 08/09/1914 à Connantry (Marne) né à Vannes
4 Derniers soldats morts au combat :
LE BOULAIS Henri Marie à Renancourt (Aisne) mort le 24/10/1918
GUIGUELE Jean Marie à Geste Saint-Joseph Belgique mort le 14/10/1918
BREDOUX François Marie à Somme-Py (Marne) mort le 30/09/1918
5 Les plus jeunes soldats mort pour la France :
DARON Louis Jean Marie né le 03/01/1900 et mort le 31/07/1917 : 17 ans et 7 mois
LE QUINTREC Paul né le 11/04/1899 et mort le 01/04/1917 : 17 ans et presque 12m
LE DORIOL Pierre Marie né le 17/03/1897 et mort le 29/10/1915 : 18 ans et 7 mois
ROLLAND Louis Pierre Marie né le 20/09/1899 et mort le 17/07/1918 : 18 ans et 10 mois.
6 Les plus âgés des soldats morts au combat :
LE BRUN Jean Marie né le 05/09/1873, décédé le 29/05/1915 : 42 ans
LE GALLIC François Marie né le 03/05/1877, décédé le 28/05/1917 : 40 ans
JACOB Jean Marie né le 25/11/1876, décédé le 31/03/1916 : 38 ans
7 Derniers soldats morts de maladie :
LE FRANC Yves 13/10/1921
LE ROUX Louis Marie 22/08/1920
GALLIC Louis Pierre Marie 30/05/1920
BOURVELLEC Armel 16/03/1920
8 Soldats gradés
Sous-lieutenant :
BOCHE Louis Marie
DAVID Théophile (de réserve)
Capitaine
LE DUC Joseph Louis Marie
Sergent
ORJUBIN Paul Louis
Caporal :
LE FOL Louis Marie
BREDOUX François Marie
NOBLANC Joseph Louis
DANET Joseph Marie Evelin
GUEHO Alphonse Joseph Marie
Maréchal des Logis
GUIGUELE Jean Marie
LE PLAT Lucien Marie
Quartier Maitre :
LE DUC Jean Marie
LE GODEC Joseph Marie
LE PORT Jean Louis Alexandre
LE PORT Pierre Marie
NOBLANC Joseph Louis Marie
PASCO Joseph
9 Journées les plus meurtrières pour les soldats de Séné :
Bataille de Champagne 25 Septembre 1915 :
CORBEL Joachim au 116° RI de Vannes "Tué à l'ennemi" à Tahure.
LE FRANC Aubin Ange, au 85° Régiment d'Infanterie "Suite de ses blessures" à Tahure.
CADERO Henri Louis Marie du 52° Régiment d'Infanterie "Tué à l'ennemi" à Souain.
PIERRE Pierre Marie au 52° d'Infanterie Coloniale "Tué à l'ennemi" à Souain.
RICHARD Michel Jean Marie Ferdinand du 52° RIC "Tué à l'ennemi" à Souain.
TAQUET Jean Marie du 53° Régiment d'Infanterie Coloniale "Tué à l'ennemi" à Souain.
Torpillage du cuirassier Gambetta le 27/04/1915 :
Le Derf Vincent Marie
Le Franc Vincent Louis Marie
Pierre Edouard Vincent Marie
10 Soldats disparus ou mort à l’étranger
LE BRIS Marcel Joseph 28/07/1922 Oran Algérie
LE DORIOL Pierre Marie 29/10/1915 en mer Tyne Angleterre
JACOB Célestin Joseph Mie 03/11/1916 en mer Penzance Angleterre
DANET Louis Marie 14/11/1914 Dixmude Belgique
DANET Jean Marie 11/07/1916 Saint-Georges Belgique
DARON Joseph Vincent Mie 30/05/1915 Newport Belgique
GUIGUELE Louis Marie 14/10/1918 Geste St-Joseph Belgique
LE MENACH Joseph Marie 21/10/1914 Dixmude Belgique
MARION Jean Marie 18/11/1914 Zuydcotte Belgique
MONTFORT Albert Pierre Mie 22/08/1914 Maissin Belgique
MOREL Vincent Marie 12/11/1914 Furnes Belgique
LE BOURVELEC Jean Mie 10/11/1914 Dixmude Belgique
CADERO Pierre Marie 17/02/1915 Nieuport Belgique
COCARD Ange Marie 31/07/1916 La Havane Cuba
LE BIGOT Jean Marie 29/10/1918 Salonique Grèce
DORIOL Honoré Pierre Mie 05/12/1917 en mer Patras Grèce
GUYOMAR François Marie 21/03/1916 en mer Corfou Grèce
LE DERF Vincent 27/04/1915 en mer Otrante Italie
LE FRANC Vincent Louis Mie 27/04/1915 en mer Otrante Italie
PIERRE Edouard Vincent Mie 27/04/1915 en mer Italie
NOBLANC Joseph Louis Mie 02/09/1914 en mer Italie
LE BRAS Ferdinand 22/02/1915 Casablanca Maroc
LE FLOCH Auguste 26/11/1916 en mer Portugal
LE MENACH Louis Mie François 02/01/1919 Giurgiu Roumanie
ROLLAND Louis Pierre 17/07/1917 Penarth Angleterre
Liens familiaux : veuves et orphelins
Le dénombrement de 1911 nous apprend que Séné comptait alors 2801 habitants.
La population vit pour moitié sur la presqu'île, le bourg ne réunissant que 13% de la population. Les familles vivent de la pêche, de l'agriculture, des marais salants encore en activité.
L'étude des 118 soldats de Séné morts pour la France a permis de s'immicer dans la vie des ces familles, et montre que Séné est partagée entre le nord de la commune où la population est plus mobile, plus nomade et la presqu'île où les familles sont plus enracinées dans leurs professions traditionnelles liées à la pêche et à l'agriculture. La présence de l'administration des douanes et de la route de Nantes amènent à Séné de nouvelles populations.
Toutefois, Séné reste un gros village où tout le monde se connait, où les mariages se font entre gens du même village.
Parmi les 118 soldats de Séné, Au moins 45 étaient mariés et laissèrent une veuve, et si ils étaient âgés, des orphelins.
La liste en document pdf joint en dresse l'inventaire.
Parmi ces soldats mariés, au moins 4 se sont unis pendant la guerre :
LE PLAT Louis Marie [17/08/1893 – 2/06/1918]
Le 26/02/1918 à Noyalo avec Marie Rosalie LE BRECH
GAREC Jean Marc Joseph [ 11/06/1895 – 18/10/1917]
Le 3/07/1917 avec Marie Augustine CORLAY
CAMENEN Alexandre Louis Marie [13/08/1882 – 25/09/1918 ]
Le 13/03/1917 avec Jeanne Marie GUYOT née le 4/01/1890
LE DIBOISE Marcel [22/11/1892 – 8/8/1918 ]
Mariéle 30/07/1917 avec Marie Honorine LE FRANC (22/11/1892)
Parmi ces mêmes 118 soldats de Séné morts pour la France ,on compte 5 familles qui perdirent deux frères :
LE BIGOT François Marie Pierre 22/11/1897 - 06/09/1918
LE BIGOT Jean Marie 18/11/1888 - 29/10/1918
MONTFORT Louis François Marie 13/05/1885 - 16/06/1915
MONTFORT Albert Pierre Marie 24/04/1892 - 22/08/1914
DARON Joseph Vincent Marie 02/07/1892 - 01/06/1915
DARON Louis Jean Marie 03/01/1900 - 31/07/1917
LE FRANC Célestin 15/11/1882 - 30/12/1919
LE FRANC François Marie Louis 28/08/1887 - 22/03/1915
Louis Marie LE ROUX [4/08/1893 - 22/08/1920] (lire article sur les frères Le Roux)
LE ROUX Jean Marie [22/01/1883 – 26/04/1918]
Le 5/05/1908 avec Marie Louise MARTIN née le 27/11/1883
Enfants : Louis Marie 1909 – Joseph Marie 1911.
Des familles de Séné ont été endeuillées par la guerre en perdant à la fois un frère et un beau-frère :
DANET Louis Marie, 14/11/1914 Dixmude Belgique.
MOREL Vincent Marie [23/08/1888 – 12/11/1914]
Le 17/06/1913 avec Marie Perrine DANET née le 30/07/1887
CAMENEN Alexandre Louis Marie [13/08/1882 – 25/09/1918 ]
Mariée le 13/03/1917 avec Jeanne Marie GUYOT née le 4/01/1890
GUYOT Ange Félix Marie [18/01/1885 – 23/04/1917]
LE FRANC Yves Louis [25/08/1876 – 13/10/1921]
Le 16/05/1905 avec Jeanna Marie LE HAY née le 26/09/1877 à Saint-Avé
Enfant : AUFFRET Auguste Louis 1902.
LE HAY Jean Marie [7/07/1880 – 9/07/1917]
Le 26/10/1909 avec Marie Louise HUDE née le 4/04/1880
Enfants : Jean Marie 1910
LE BRUN Jean Marie né 05/09/1873, décédé le 29/05/1915 : 42 ans
Avait une sœur Anne Marie LE BRUN 5/01/1875 épouse de
RAULT Marc Louis 31/01/1881 - 29/05/1916
BOURVELLEC Armel [26/08/1886 – 16/03/1920]
Le 5/09/1910 à Séné avec Marie Honorine ALLANIOUX
Honoré Patern Marie ALLANIOUX
8/02/1891 Séné 6 30/10/1917 Mesnil lès Hurlus
L'étude a également permis de mettre en évidence des cousins d'une même famille morts pendant la guerre :
TIPHAIGNE Lucien [17/01/1893 – 22/08/1914]
ROLLAND Louis Pierre Marie [20/09/1899 – 17/07/1918 ]
LE MENACH Joseph Marie 25/03/1886 - 21/10/1914 Dixmude Belgique
Fils de Jean Louis Le Ménach 13/09/1846 X Marie Julienne DANO frère de :
Yves Marie Le Menach 27/03/1853 x Marie Françoise NORMAND parents de :
LE MENACH Louis Marie François 17/09/1884 - 2/01/1919 Giurgiu Romanie.
(Grand-père : Louis LE MENACH x Marie LE RAY)
DANET Julien [26/04/1890 -16/02/1917]
Fils de Julien François Danet 15/10/1860 x Marie Louise PIERRE 1961 frère de
Jean Marie DANET 19/7/1853 x Marie Julienne Le Franc 1852 parents de
DANET Joseph Marie Evelin [1/04/1889 – 20/04/1918]
(Grand-père Vincent DANET x Jeanne PLUNIAN)
DANET Jean Marie [27/12/1894 – 11/04/1916]
Fils de Joseph Marie Danet 14/05/1854 x Marie Mathurine PIERRE 1857 frère de
Mathrurin Louis Marie DANET 24/06/1856 x Marie Anne LE FRANC 1859 parents de
DANET Jean Marie Stanislas [21/01/1894 – 15/04/1915]
(Grand-père Yves DANET x Jeanne Louise MIRAM)
Quelques données démographiques
La première guerre mondiale a eu un impact très fort sur la population de Séné. 700 soldats de Séné furent mobilisés pendant la durée des hostilités. La guerre a laissé des morts, des blessés, des veuves et des orphelins.
Pour essayer de cerner les conséquences de la guerre sur la population de Séné nous pouvons nous appuyer sur les dénombrement de 1911 et de 1921 et les registres de l'état civil.
La tableau suivant donne les évolutions de la population de Séné au début du XXsiècle, naissance, mariage et décès.
De 1908 à 1913, Séné accueille en moyenne 70 nouveaux nés par an. Pendant les années de guerre, le taux de natalité s'effondre et engendre un déficit de naissance de l'ordre 150 naissances.
Le nombre de mariage s'effondre également à l'origine pour partir du faible taux de natalité.
Enfin, le nombre de décès enregistrés à Séné pendant la guerre n'est pas extrèmement élevé. On sait que la mortalité infantile était assez élevée au début du XXs pour représenter 1/3 des décès.
La comparaison entre le dénombrement de 1911 et de 1921 donne une "meilleure" photographie de l'impact de la guerre sur la population de Séné.
La population de Séné passe de 2801 habitants en 1911 à 2586 en 1921 soit la perte de 215 habitants, imputable au manque de naissance et au décès des soldats.
La baisse de la population affecte différemment les quartiers de la commune. Ainsi le nord de Séné (quartiers du Poulfanc, de Saint-Laurent de Limur) voit sa population augmenter sans doute à cause d'un apport extérieur d'habitants.
Les plus grosses pertes de population sont à noter dans les villages de la presqu'île, plus reculés de Vannes : Moustérian, Montsarrac, Kerarden sont particulièrement touchés ainsi que le bourg. Le village de Langle quant à lui gagne en habitants.
Blessés, évacués et décédés
Les fiches "Mémoires des Hommes" indiquent plusieurs mentions dont celle du "Genre de mort". On ne sera pas surpris de compter que la mention "Tué à l'ennemi" et sa variante "Tué" est la plus fréquente et désigne une mort brutale sur le champ de bataille.
On s'étonnera que la mention "Suite de maladie contractée en service" soit la deuxième mention de disparition. Presque un soldat sur 5 est mort de maladie essentiellement des maladies pulmonaires dont la tuberculose. Pluie, boue, condition d'hygiène au front, malnutrition sont à l'origine de ces maladies. Lire l'article correspondant.
Le troisième "genre de mort" rassemble les disparus des "Suite de blessures de guerre" et sa variante "Suite de blessures reçues à l'ennemi".
Quand le corps du soldat n'est pas retrouvé sur le champs de bataille, souvent un jugement du tribunal sanctionne la mort par "Disparu au combat" ou "Disparu en mer".
2 soldats de Séné sont morts dans un "Accident de service". Parfois la fiche donne une mention plus précise telle que "Par éclat d'obus" ou "Suite d'intoxication". Un soldat de Séné est mort des suites d'une mutilation au combat.
La guerre a fait de nombreux blessés dont certains sont revenus et d'autres ont succombé à leur blessures.
Intéressont nous au sort de la vingtaine de soldats de Séné, morts pour la France "Suite de blessures reçues à l'ennemi". Qui sont-ils et que nous indique leur fiche "Mémoire des Hommes".
BENOIT Jean Marie : blessures sur le champ de bataille,
CORFMAT Emile : Ambulance 3/11 35° Corps
GUYOT Ange : Hôpital Evacuation 13 à Courlandon, Suite blessures de guerre
JOUAN Jean Marie : Hôpital n°42 de Vichy Blessures de guerre
LE BIGOT François : Ambulance 1/86 Cempuis Intoxication
LE FOL Louis : Hôpital mixte Compiègne Blessure de guerre
CALONEC Joseph : Hôpital de Vernon Suite blessures de guerre.
DANET Jean Marie Stanislas : Hôpital de Zuydcoote Blessures de guerre
LE GODEC Joseph : Hôpital de Dunquerke nord Blessures de guerre
MARION Jean Marie : Hôpital de Zuydcoote Blessures de guerre
MOREL Vincent : Furnes - Blessures de guerre reçues à l'ennemi
ALLANO Honoré : Hôpital n°12 Verdun Eclat d'obus
GUHUR Pierre Marie : Ambulance n°12 Vitry le François Suite blessures de guerre
LE DIGABEL Jean Marie : Ambulance 13/8 Chassemy Suite blessures de guerre
LE FRANC Aubin : Suite de blessures de guerre
LE PLAT Lucien Marie : Ambulance 9 X° Corps d'Arméee Vendeuil Claply Suite de blessures de guerre
MORIO Patern Marie : Suite de blessures de guerre.
ROPERT Jean Marie : Suite de blessures de guerre
TATIBOET Victor Louis Marie : Ambulance 6/15 Glorieuse Marne Blessures de guerre.
Ambulance 3/11 ? Hôpital d'évacuation ? Hôpital mixte ?
Quelle était l'organisation de la chaine de soins de la ligne de front jusqu'aux hôpitaux ?
Le schéma ci-après illustre l'organisation des secours pendant la guerre et les photos suivantes montrent "à quoi ressemblait" les "postes de secours", les "autochir", les ambulances.
Enfin, cet article est l'occasion de présenter trois récits de soldats de Séné, qui n'ont pas été cités dans un autre article, et sont morts des suites de leurs blessures.
Poste de secours rudimentaire au plus près de la ligne de front :
Ambulance automobile :
Transport de blessés et hôpital : en arrière du front de nombreuses infimrmières ont participé à l'effort de guerre en occupant des postes d'infirmière dans le sdifférents hôpitaux.
LE DIGABEL Jean Marie : 13/04/1882 - 19/09/1917
L'acte de naissance de Jean Marie LE DIGABEL nous indique que ses parents étaient cultivateurs à Falguérec à Séné ce 13 avril 1882.
La famille ne reste pas longtemps sur Séné car à l'âge d'accomplir sa conscription, LE DIGABEL déclare une adresse au "Petit Beaupré" à Vannes, sans notifier de profession.
L'administration militaire fait bien les choses. La fiche de matricule de LE DIGABEL nous retrace les différentes adresses du soldat. Il exerce la "profession" de domestique chez différentes familles dans le département de Seine et Oise, aujourd'hui Yvelines.
Natif de Séné, la guerre lui rapelle ses origines. Il incorpore à la mobilisation le 116° Régiment d'Infanterie de Vannes. Il passe ensuite à une Compagnie du Génie à Montpellier puis revient au 116°RI. Il est blessé à plusieurs reprises, le 19 septembre 1916. Il revient d'évacuation avant d'être à nouveau blessé courant septembre 1917.
Sa fiche "Mémoire des Hommes" nous indique qu'il est évacué par l'ambulance 13/8 en fonction à Chassemy dans l'Aisne. Cette information est corroborée par le site internet qui répertorie les hopitaux et ambulances : http://hopitauxmilitairesguerre1418.overblog.com/
CHASSEMY (Aisne) – amb. 13/8 (23/07/17-19/09/17) : 3548 ; amb. 214 (02/08/17-20/02/18) : 5628 ; amb. 5/21 (09-10/09/17) : 3503 ; amb. 12/20 (22/09/17-08/10/17) : 1591 ; amb. 11/17 (10/10/17-21/11/17) : 3542 ; amb. 3/11 (24/03/18-17/06/18) : 3874.
Il y a bien à Chassemy l'ambulance n°13/8 en poste avant son décès le 19/09/1917.
Que nous livre l'hgistorique du 116°RI ?
"Embarqué à Moreuil le 25 août, le régiment débarque à Trappes, et va cantonner à Lévy-Saint-Nom, Saint-Lambert-la-Brosse, Mesnil-Saint-Denis. La 22e D. I. est à la disposition du gouvernement militaire de Paris. Le 116e emploie son temps à l’instruction et reçoit, le 31 août, un renfort de 521 hommes. Le 12 septembre, le régiment embarque à Trappes et, après avoir débarqué à Verzy, occupe les cantonnements de Villemontoire, Charentigny et Parcy-Tigny, au sud de Soissons. A la suite d’une étape sur Chassemy, le 116e relève, le 16 septembre, dans le secteur du Panthéon, le 4e régiment de zouaves. Le secteur est agité, l’activité des 2 artilleries est très grande.
Le 2 et 3 octobre, le régiment est relevé par le 19e R. I. Pendant la période qui suit, les bataillons exécutent des déplacements fréquents. Des unités font des travaux à proximité des lignes et ce n’est que le 27 octobre que le régiment se retrouve rassemblé à Villemontoire et Buzancy. Les pertes pour la période se montent à 1 officier tué, 3 officiers blessés, 35 hommes tués, 99 blessés. De plus, un bombardement par gaz vésicants, le 20 octobre, fait évacuer 4 officiers et 216 hommes.
Le 1er novembre 1917, le régiment est désigné, par le tirage au sort, pour quitter la 22e D. I."
On peut émettre l'hypothèse que Jean Marie LE DIGABEL a été blessé après le 16 septembre pendant les échanges de tirs d'artillerie. Il est évacué du champs de bataille et parvient à l'ambulance qui bien que située proche du lieu de sa blessure ne le sauve pas de la mort. Il décède à l'âge de 32 ans vraisemblablement célibataire.
Le site MémorialGenWeb nous apprend que son corps repose à la nécropole nationale de Vauxbuin dans l'Aisne, tombe n°B-1083. Son nom est gravé au monument aux morts de Vannes, ville où ilétait doimicilié en dernier lieu.
LE PLAT Lucien Marie : 17/08/1893 - 2/06/1918
L'acte de naissance de Lucien Marie LE PLAT nous indique que ses parents étaient "débitants" à Saint Léonard commune de Séné. L'indication du lieu-dit Saint Léonard laisse présager que la famille Le Plat logeaient dans l'auberge toujours visible en face la chapelle Saint-Léonard mais côté Séné...
Au dénombrement de 1911, les Le Plat sont toujours sinagots et cabaretiers et la famille compte six enfants. Lucien âgé de 18 ans est charron chez Tréondat.
La fiche de matricule de LE PLAT Lucien nous confirme qu'il exerce le métier de charron, qu'il vit à Vannes mais que ses parents sont toujours à Séné. Il y avait en fait à l'époque une charron au Poulfanc à Séné du nom de Tréondat, comme en témoigne cette coupure de presse de 1905 qui relate une grève des ouvriers charrons de Vannes.
Cette même fiche de matricule nous apprend que Lucien Le Plat, charron à Séné, s'engage en 1913 pour 3 ans dans l'armée au sein du 10°Régiment d'Artillerie. Il est donc déjà soldat quand éclate la guerre. Il passe au 207°Régiment d'Artillerie en avril 1917. Il dévient maréchal des Logis.
Sa fiche "Mémoire des Hommes" nous indique qui'l décède le 2/06/1918 à Vendeuil Caply, département de l'Oise dans l'Ambulance 9 du 10° Corps d’Armée.
L'historique du 207° RA nous donne une information succinte sur la présence du régiment au fort de Vendeuil en 1918....
Le Plat Lucien a fait l'objet d'une citation à l'ordre de la division - Ordre n°201 du 6 juin 1918 : "Excellent sous officier chef de piève de la batterie de tir depuis le début de la campagne. Grièvement blessé en assurant le service de sa pièce sous le feu de l'ennemi et malgré un très violent bombardement."
Le nom de Lucien LE PLAT est inscrit au monument au morts de Noyalo car il s'était marié, en plein guerre, le 26 février 1918 dans cette commune avec Marie Rosalie LE BRECH.
TATIBOET Victor Louis Marie : 25/01/1896 - 16/08/1917
L'acte de naissance de Victor Louis Marie TATIBOET nous apprend que ses parents sont cultivateurs à Séné aux Quatre-vents.
On en retrouve pas de trace des "Tatiboet" aux dénombrements de 1906 ou 1911. La fiche de matricule de Victor TATIBOET nous indique il vit à Vannes, sans doute chez ces parents, ute de Séné et qu'il exerce la profession de peintre.
La fiche "Mmoire des Hommes" nous indique qu'il est au sein du 2° Régiment d'Infanterie lorqu'il est blessé sans doute près de Glorieux dans la Meuse, pas loin de Verdun autour du 15 août 1917. Il est soginé par l'ambulance 6/15.Il décède le 16 août 1917.
L'historique du 2°RI nous livre quelques informations pour situer la période. En 1917, le 2° régiment d’Infanterie occupe différentes positions : le Mont Blond, puis Cornillet (Marne) en avril-mai et ensuite près de Verdun, la cote 344 et Samogneux de juillet à Octobre 1917.
Le site internet http://hopitauxmilitairesguerre1418.overblog.com/ indique toutes les ambulances qui ont occupé la position de Glorieux. L'ambulance 6/15 est bien à Glorieux près de Verdun et à 15 km de Samogneux entre le 15 et le 31 Août 1917.
Glorieux (Verdun, Meuse)–amb. 13/15 (23-28/06/15) : 790 ; amb. 16/18 (26/02/16-27/09/16) : 4443 ; amb. 1/20 (29/02/16-09/03/16) : 4218 ; amb. 9/12 (10/04/16-21/07/16) : 3033 ; amb. 7/12 (16/04/16-24/06/16) : 3523-3524 ; GBD 30 (23/06/16-07/09/16) : 494, 5105 ; GBD 33 (18/08/16-20/10/16) : ? ; GBC 31 (23-23/08/16) : 3804 ; GBD 123 (25/11/16-15/01/17) : 909 ; GBD 21 (16/01/17-15/02/17) : 2861 ; GBD 55 (20-20/02/17) : 2132 ; amb. 3/55 (06-06/04/17) : 3247 ; amb. 6/15 (15-31/08/17) : 3516-3517 ; amb. 12/10 (01-16/09/17) : 2419-2420 ; amb. 6/77 (17/09/17-23/10/17) : 3029 ; GBD 128 (25/10/17-21/05/18) : 5325 ; amb. 7/17 (01/04/18-01/12/18) : 3031 ; CH américain(02/11/18-23/02/19) : 4234
Victor TATIBOET y décède à l'âge de 21 ans. Son corps sera transféré la nécropole Glorieux de Verdun tombe n°1211.
LE GREGAM, GARJEAN "accident de service"
Il est des morts aux combat, des morts de suite de maladie, des suites de blessures, des morts par avarie ou tempête, mais certains soldats sont morts pendant la guerre par noyade.
Pour autant ils ont aussi oeuvré à l'effort de guerre ou combattu l'ennemi et à ce titre les Autorités leurs ont décerné la mention "Mort pour la France".
Qui étaient-ils et dans quelles circonstance s'est produit cet "accident de service".
Julien Marie GARJEAN : 17/09/1877 - 20/04/1916.
Julien Marie Garjean naît bien à Séné au village de Cano où ses parents sont cultivateurs comme l'indique son extrait de naissance.
A l'âge de la conscription, il déclare une adresse sur Vannes, ses parents sont décédés et il exerce la profession de cocher. Est-ce à cause de son emploie qu'il se retrouve incorporé dans le 3° Escadron du Train et des Equipages. Il s'agit des militaires qui assurent l'intandance et la logistique des armées. Les escadron du train predront rapidement une importance capitale pour assurer le mouvement des troupes et fournir au front toute l'intendance.
Dans l'hsitoire du 3° ETEM voilà ce qui est rapporté : "pour donner un aperçu du travail énorme nécessité par le passage du pied de paix à celui de guerre, il nous suffira de dire qu'au 31 juillet 1914 le 3e Escadron du Train comptait 14 officiers, 250 hommes de troupe, 180 chevaux répartis en trois Compagnies et qu'au cours de la campagne, il est arrivé à constituer 82 formations tant hippomobiles qu'automobiles, représentant, un effectif global de 579 officiers, 23.000 hommes de troupe, 14.500chevaux et plus de 4.000 voitures !"
La fiche de matricule de Garjean ne renseigne pas sur la localisation de son décès "par immersion". Il rapporte que le corps fut amené à l'hôpital de Bergues, indiquant que son escadron se trouvait sans doute dans le Nord.
Julien Marie GARJEAN repose au carré militaire de Bergues : Carré, rang, tombe : 42.
Jean Marie LE GREGAM : 8/07/1879 - 4/10/1917
Jean Marie LE GREGAM est né à Cadouarn le 8/07/1879 au sein d'une famille qui vit de la pêche.
Il se marie le 25/07/1915 et fonde une famille à Séné comme l'indique le dénombrement. En 1908 il est papa d'une petite Lucienne.
Sa fiche "d'Inscrit Maritime" est plus précise et indique la présence de 2 filles: Lucienne Marie Josèphe née en 1908 et Marie Rosalie Vincente née en 1913.
Cette même fiche comme plus tard l'état civil de Séné nous informe sur les circonstances de son décès :
Selon le Tribunal de Bordeaux, Jean Marie LE GREGAM tombe dans la Garonne le 4/10/1917, alors que le bateau à bord duquel il est matelot, La Touraine, est à quai à Bordeaux. Porté disparu, son corps est retrouvé le 31/10/1917 et inhumé à Bordeaux le 3/11/1917.
La guerre a nécessité de transporter des troupes sur les différents fronts et notamment en Méditerranée, dans les Balkans et en Orient. Le gouvernement a réquisitionné des paquebots pour le transport des troupes. La Touraine a été reconverti en navire auxiliaire pendant le conflit.
Paquebot construit en 1890 par les Ateliers et chantiers de Penhoët à Saint-Nazaire, La Touraine affiche 8429 tjb, 3378 tjn, 158,55 x 17,00 x 10,50 m, 2 machines à triple expansion. Navire de la Compagnie Générale Transatlantique, lancé à Saint-Nazaire en 1891, fort de 12000 cv, atteignant 19 noeuds grâce a ses 14 chaudières.
Il fait partie de la grande famille de paquebots portant un nom d'une province française (Normandie, les Bretagne, Champagne, Bourgogne, Gascogne, Bretagne, Touraine, Aquitaine, Navarre, Lorraine, Savoie et Provence).
« La Tourraine », de 157 mètres de long, pouvait transporter 1090 passagers. En 1891, il était alors le plus grand paquebot français en tonnage et le cinquième dans le monde. Il était également le dernier paquebot de la Compagnie à posséder des voiles. Entré en service en juin 1891 sur la ligne Le Havre-New York, il était alors le navire le plus rapide de la Transat, il atteignit la vitesse moyenne de 21,2 nœuds en juillet 1892 au cours d’une traversée de l’Atlantique en 6 jours 17 heures et 30 minutes. Entre 1900 et 1902, il est complètement refondu et modernisé. Un de ses mâts est supprimé. En janvier 1903, un incendie endommage une grande partie des aménagements pour passagers. A partir de 1913, il effectue l’été des rotations avec le Canada. En octobre 1913, il se porte au secours du paquebot italien « Volturno » en feu au milieu de l’Atlantique et en recueille 42 rescapés qu’il débarque à New York.
Pendant la Première Guerre mondiale, il continue à assurer le service de New York et est ensuite utilisé comme croiseur auxiliaire.
Début août 1914, avec les paquebots Niagara, appartenant également à la flotte de la Compagnie générale transatlantique, et Malte, de la Compagnie des chargeurs réunis, La Touraine est inscrit sur la liste des bâtiments de guerre français (J.O. 6 août 1914, p. 7.220 ; J.O. 11 août 1914, p. 7.335).
Fréquemment utilisés comme transports de troupes, les paquebots "provinces" rallient les Antilles à la métropole, Marseille aux Dardanelles et à Salonique.
De juin à août 1923, La Touraine est utilisé comme hôtel flottant à Göteborg, en Suède durant une foire-exposition. A cette occasion, il est rebaptisé « Maritime » et sa coque est repeinte en gris, avant d’être démoli à Dunkerque fin 1923.
Ils ont combattu, ils sont morts de tuberculose 1/3
L'étude menée sur les soldats de Séné porte sur les 86 Poilus inscrits au monument au morts et tient compte des "5 Oubliés" ainsi que des soldats natifs de Séné au nombre de 24.
Le total s'élève donc à 118 soldats natifs ou domiciliés à Séné.
Le tableau suivant, établi à partir des fiches "Mémoire des Hommes", des fiches de matricules des Archives et de l'état civil de Séné, indique que 23 soldats sont morts de maladie.
Cela représente 1 soldat sur 6 qui n'est pas mort au combat. 16% de mortalité liée à des maladies révèlent des conditions d'hygiène déplorables tant sur le front qu'à bord des bâtiments de la marine.
Il s'agit essentiellement de maladies des voies respiratoires notamment la tuberculose, à mettre en relation avec les conditions dans les tranchées en hiver, la boue et la pluie pour les combattant à terre et pour les marins, la grande majorité des morts de maladie, sur le compte des conditions à bord, l'humidité et le manque d'hygiène.
Une affiche de l'époque parle même de "blessés de la tuberculose".
Cet échantillon de Poilus sinagots montre qu'un seul est mort de maladie sur le front sans avoir pu être évacué dans un hôpital.
10 soldats ont eu "la chance" de finir leurs derniers jours chez eux à Séné après être passés dans un hôpital.
3 soldats sont morts à l'étranger, hopital de Casablanca, hôpital de La Havane ou de Giurgiu en Roumanie. Ces exemples nous rappellent que la guerre fut bien mondiale.
9 autres soldats sont morts dans des hôpitaux en France en arrière du front.
Au delà de cette statistique, intéressons nous au sort de quelques uns de ces soldats de Séné.
Partie 1/3 :
LE BIGOT Jean Marie : 18/11/1888 - 29/10/1918
LE BRAS Ferdinand Mathurin Marie, 30/03/1882 - 22/02/1915
LE MENACH Louis Marie Francis : 17/09/1884 - 2/01/1919
Jean Marie LE BLOHIC : 22/02/1888 - 14/06/1916
Armel Pierre Marie BOURVELLEC : 26/08/1886 - 16/03/1920
Jean Marie Joseph GAREC : 11/06/1895 - 18/10/1917
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LE BIGOT Jean Marie : 18/11/1888 - 29/10/1918 Célibataire
Voici ce que nous dit de lui sa hiérarchie : "Le Bigot Jean Marie n° matricule 8588 classe 1908. Au front depuis le début de la campagne, novembre 1914 et en Orient depuis juillet 1917, a toujours fait preuve d'antrain et de courage dans les situations les plus dangereuses. Bon pointeur. Blessé à la poitrine par réclatement de la pièce le 9 juin 1918 au cours d'une tir sur les tranchées bulgares. Je cite le canonnier le Bigot comme un exemple de service dévoué. Le Colonel Commandant signé Bouguitechevitz."
Cet exemple nous rappelle que la Bulgarie s'est rangée du côté des "Empires" centraux d'Allemagne, d'Autriche-Hongrie et ottoman.
Jean Marie LE BIGOT est né à Vannes le 18/11/1888, son père est cultivateur à Bohalgo. La famille viendra s'établir à Kernipitur et on retrouve au dénombrement de 1911 trace de son frère Joseph Marie et de sa soeur Marie Perrine. Pour cette raison, Le Bigot est inscrit au monument aux morts de Séné.
Les "Le Bigot" seront endeuillés 3 fois en cet automne 1918, quelques semaines avant l'armistice. Le frère cadet, François Marie Pierre LE BIGOT né le 22/11/1897, sera gazé à Cempius (Oise) le 6/09/1918; Leur domestique de ferme, François Marie BREDOUX, caporal au 264° Régiment d'Infanterie, décédera à Sommety Tahure le 30/09/1918.
Jean Marie Le Bigot décède quant à lui à l'hôpital de Salonique le 29/10/1918 des suites d'une maladie contractée durant le service.
LE BRAS Ferdinand Mathurin Marie, 30/03/1882 - 22/02/1915 marié
Ferdinand Mathurin LE BRAS est né à Séné le 30/03/1882. Sa famille habite Kerarden comme l'indique le dénombrement de 1906. Son père est marin et sa mère, ménagère c'est à dire femme au foyer.
A l'âge de 20 ans le jeune LE BRAS effectue sa conscription. Il est encore domicilié à Séné. comme l'indique sa fiche de matricule.
Par contre son prénom n'apparait pas au dénombrement de 1911 aux cotés de ses frères et soeurs. Est-il déjà sur Vannes ? Il y contracte mariage avec Marie Joséphine PROSPER le 2/10/1912 comme l'indique la mention marginale de son extrait de naissance. Désormais domicilié à Vannes, ce natif de Séné sera inscrit au monument aux morts de Vannes.
Sa fiche "Mémoire des Hommes" nous indique qu'il est marin à bord du Duchayla quand il est transporté à l'hôpital de Casablanca au Maroc où il décède le 22/02/1915 d'une tuberculose pleurale.
Du Chayla : Croiseur de 2ème Classe lancement. 1896 Escadre Méditerranée, occident et du Levant Cap. de vais. BENOIT 06/1907 Déplact. 3950 tx., long.99 m, larg. 14 m, tirant d'eau 6,25 m, vitesse 19,8 n, coût 7.857.000 F, pont cuirassé 80 mm
Armement : 6 canons de 164 mm, 4 canons de 100 mm, 15 pièces d'art. légère.
Équipage : 14 officiers et 385 hommes.
LE MENACH Louis Marie Francis : 17/09/1884 - 2/01/1919
Louis Marie francis LE MENACH nait aux Quatre-vents en Séné le 17/09/1884 au sein d'une famille de cultivateurs comme son extrait de naissance et le dénombrement de 1911 l'indiquent.
A l'âge de la conscription, il est engagé volontaire pendant presque 4 ans de mai-1903 à nov-1907. Sa fiche de matricule ajoute qu'il sera mobilisé le 2/08/1914 et intègre le 116° régiment d'artillerie de Vannes le 12/08/1914. Il est blessé gravement sur le front français le 28/02/1915 sur la butte de Vauquois située à 25 km à l'ouest de Verdun. A Vauquois, Allemands et Français expérimentent la "guerre des mines" dans des galeries creusées sous la butte. Assauts et explosions feront 3000 morts du 28/02 au 4/03 de 1915.
http://butte-vauquois.fr/histoire-de-vauquois/
Comme l'indique sa fiche, après 7 mois de soins et convalescence, il part pour l'Armée d'Orient le 1er octobre 1917. Après une période de neutralité, et contrairement à la Bulgarie, la Roumanie déclare la guerre à l'Allemagne et à l'Autriche-Hongrie. A l'issue de la guerre la Roumanie réussira à réunir sur un seul territoire l'ensemble de sa population roumanophone.
Après le 11/11/1918, la guerre continue quelques mois encore dans les Balkans où la Roumanie combat encore les Hongrois. Loin de rentrer au bercail, Le Menach contracte sur les bords du Danube, la fièvre typhoïde en décembre 1918 avant d'être évacué à l'hôpital de Giurgiu où il décède le 2/01/1919.
Son corps repose au carré militaire Français de Bucarest. L’orthographe du nom de famille est différente entre la croix funéraire (LEMEYNAC).
Jean Marie LE BLOHIC : 22/02/1888 - 14/06/1916
L'extrait de naissance de Jean marie Le Blohic nou sindique que son père est marin, sa mère pécheuse et que la famille habite le village du Meniech à Séné en 1888.
Le dénombrement de 1906 nous décrit la famille Le Blohic composée des parents et de quatre enfants. Jean Marie l'ainé des garçon est pêcheur. Le dénombrement de 1911 ne renseigne pas plus.
Sa fiche d'inscrit maritime nous indique qu'en 1901 à l'âge de 13 ans il a son premier poste de mousse au sein du canot "Cours Après".
En 1912, il se marie à Séné avecJeanneMarie DANET du village du Meniech. Le couple déclare la profession de pêcheur et pêcheuse.
C'est tout naturellement qu'il fera sa conscription dans la marine et pendant la campagne d'Allemagne il est torpilleur sédentaire à la base fixe de Lorient, affecté à la caserne du 3° Dépôt comme l'indique sa fiche "Mémoire des Hommes" et sa fiche "d'Inscrit Maritime".
On lit qu'il décède d'une fièvre paratyphoïde non épidémique avec la mention "qui peut avoir été contractée en dehors du service". Il en meurt le 14/06/1916 et il est inhumé à Séné le 16 juin. Il sera reconnu "Mort pour la France". On lit égalemement que sa veuve a eu droit à une allocation pour soutien de famille.
Le registre de la paroisse de Séné nous confirme que jean marie LE BLOHIC fut enterré au cimetière communal.
Armel Pierre Marie BOURVELLEC : 26/08/1886 - 16/03/1920
Le cas de Bourvellec intrigue. Sur le monument aux mort, il est inscrit avec une faute d'orthographe qui met un doute. La consultation des registres de l'état civil de Séné nous donne bien un "Bourvellec Armel" décédé en 1920 bien tard après l'armistice de 11 novembre et sans aucune mention marginale de "Mort pour la France".
Au dénombrement de 1911 on retrouve la trace d'un Bourvellec mariée à Marie Honorine ALANIOUX. Ce mariage et bien porté sur l'acte de naissance de Bourvellec. Le site "mémoire des Hommes" ne répertorie pas de Bourvellec mais donne un autre soldat né à Séné au nom de Le Bourvelec, fusilier marin mort à Dixmude. Il y a-t-il erreur de personne ?
La fiche de matricule aux Archives du Morbihan nous indique qu'il s'agit d'un militaire "Inscrit Maritime" et confirme son décès à Séné le 16/03/1920 bien loin du front. La consultation des archives au service de documentation de la marine à Lorient nous permet d'y voir plus clair.
Armel Pierre Marie BOURVELLEC fait se début en tant que mousse sur le canot "Fleur de Marie" le 15/04/1899 à l'âge de 13 ans. Il deviendra par la suite "novice" en 1903 et enfin matelot en 1905 à bord du canot le "Jeanne d'Arc".
Son axtrait de mariage nous apprend qu'il vit comme sa future épouse à Langle et il se marie le 5 septembre 1910 avec Marie Honorine ALLANIOUX.
Pendant la campagne d'Allemagne on le retrouve donc matelot dans la marine. Son dernier poste est sur le Cassard où il contracte sans doute la tuberculose. Il rejoint le 4° puis 3° dépôt à Lorient avant d'être réformé-1 et rejoint son domicile. Il souffre de tuberculose pulmonaire bilatérale (les deux poumons) ouverte.
Cependant, pendant sa convalescence il va continuer à être marin jusqu'au 15/06/1919. Il décède à Séné 9 mois plus tard. Sa maladie contractée pendant le service lui vaut d'être déclaré "Mort pour la France" et son nom est gravé avec une faute d'orthographe au monument au morts de Séné.
Armel Pierre Marie BOURVELLEC a été inhumé à Séné au cimetière communal le 17 mars 1920. Il était le beau-frère de Honoré ALLANIOUX dont il avait épousé la soeur Marie Honorine ALLANIOUX le 5/09/1910.
Jean Marie Joseph GAREC : 11/06/1895 - 18/10/1917
Jean Marie GAREC naît sur l'Ïle d'Arz. Son père est meunier sur l'île. Cependant, face au début des machines à vapeur (lire histoire du moulin de Cantizac à Séné) et à l'essor du transport, le moulin à marée de l'île d'Arz ne moudra bientôt plus de blé ou de sarrasin. La famille Garec vient s'installer à Séné. On la retrouve au dénombrement de 1911 et elle compte 8 enfants. Jean Marie est le 4° et dernier à être ildarais de naissance. Les quatres autres enfants sont sinagots. La traversée de la famille pour Séné a eu lieu entre 1895-1897. Le père s'est reconverti en laboureur-paludier, les deux fils les plus âgés sont marins pêcheurs, Jean Marie aide son père à cultiver la terre.
Il faudra consulter la fiche d'inscrit maritime de Jean Marie GAREC. Les archives du Morbihan dispose de celle de son frère qui reviendra sain et sauf de la guerre.
La fiche "Mémoire des Hommes" nous indique qu'il décède des suites d'une pleurésie hémorragique contractée pendant le service. Il est évacué vers l'hôpital complémentaire de Verneuil sur Avre qui occupe l'école Les Roches Blanches.
Un hôpital complémentaire n'est pas un seul bâtiment mais un réseau d'établissements en liaison avec le principal hôpital.
HC n° 33 Verneuil-sur-Avre - Ecole des Roches, Les Roches - 528 lits - Fonctionne du 4 août 1914 au 30 décembre 1917 -
Annexes: Ecole maternelle, rue Croix Saint-Pierre - 52 lits - Fonctionne du 11 novembre 1914 au 22 décembre 1917 -
Maison Mlle Desbrosses, rue Gambetta - 27 lits - Fonctionne du 2 novembre 1914 au 10 février 1916 -
Hospice, rue des Marronniers - 70 lits - Fonctionne du ? au 3 janvier 1919 -
Château du comte de Jarnac, à Condé-sur-Iton - 25 lits - Fonctionne du 10 octobre 1915 au 3 janvier 1919 -
Patronage "La Jeunesse Vernolienne" - ? - Fonctionne du 3 novembre 1914 au 20 septembre 1917 -
Abbaye Saint-Nicolas - ? - Fonctionne du 3 novembre 1914 au 22 décembre 1917 -
? , rue des Canons - ? - Fonctionne du ( ? au ? ) -
Jean Marie Joseph LE GAREC décède malgré les soins le 18/10/1917. Son corps est enterré dans le cimetière et sa tombe est encore visible aujourd'hui.
Il a du "profiter" d'une permission car il se marie le 3 juin 1917 à Séné avec Augustine Marie CORLAI domestique de ferme à Gressigna; L'acte de maraige mentionne qu'il est actuellement mobilisé au régiment de fusiliers marins.
Ils ont combattu, ils sont morts de tuberculose 2/3
Suite des récits des soldats de SENE morts de maladie.
Alexandre Louis Marie CAMEMEN : 13/08/1882 - 25/09/1918
Joseph PASCO : 17/03/1888 - 9/06/1915
Joseph Marie LE MAY : 30/05/1896 - 25/02/1919
Alphonse Joseph Marie GUEHO : 17/05/1894 - 16/11/1915
François Marie LOISEAU : 15/02/1894 - 20/09/1916
Yves Marie LE FRANC (25/08/1876 – 13/10/1921)
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Alexandre Louis Marie CAMEMEN : 13/08/1882 - 25/09/1918
Alexandre CAMENEN nait à Carnac en 1882. Son père est maçon et sa mère ménagère. Autour des ses 20 ans, il déclare aux autorités militaires la profession de maçon comme son père et une résidence au village de Saint Colomban à Carnac. Sa fiche de matricule nous indique qu'il fait sa conscription au 14° Régiment d'Artillerie à Pied de 1903 à 1906. On peut lire également que CAMENEN intègre l'administration des douanes et obtient un poste de préposé en juin 1907 à Dieppe puis Port Jumièges toujours en Seine Maritime en août 1909.
Pourquoi son nom est-il donc gravé sur le monument aux morts de Séné ?
Son acte de décès en mairie de Séné nous éclaire à ce sujet. On peut y lire que Alexandre CAMENEN avait élu domicile aux Quatre Vents et surtout qu'il s'était marié en pleine guerre le 13 mars 1917 avec Jeanne Marie GUYOT native de Séné. La mention marginale sur l'acte de naissance de Jeanne Marie GUYOT confirme ainsi que son acte de mariage à Séné qui nous dit qu'il étati dounaier en poste aux Quatre Vents.
La famille GUYOT est quant à elle établie sur Séné de longue date. On la retrouve au dénombrement de 1911. Cette famille sera doublement endeuillée par la guerre. Ange Félix GUYOT meurt en effet lors de l'offensive Nivelle des suites de ses blessures de guerre. Il a pu être évacué à l'hôpital d'Evacuation de Courlandon dans la Marne mais il succombe malgré les soins.
CAMENEN Alexandre Louis Marie [13/08/1882 – 25/09/1918 ]
Mariée le 13/03/1917 avec Jeanne Marie GUYOT née le 4/01/1890
GUYOT Ange Félix Marie [18/01/1885 – 23/04/1917]
CAMEMENEN est "mis à la disposition" des autorités militaires en décembre 1915. D'abord au 3° Régiment d'Artillerie à Pied, puis il incorpore le 6°Régiment d'Artillerie à pied et il passe au 154°RAP le 16 août 1918. Il tombe malade en cette fin d'été 1918 et il est conduit par la chaine hospitalière à l'hôpital de Belfort. Il y décède des "suites de maladie contractée en service" le 25/09/1918. Son corps est inhumé dans le cimetière de Belfort où sa tombe est toujours visible.
Joseph PASCO : 17/03/1888 - 9/06/1915
Joseph PASCO nait à Bellevue à Séné d'un père douanier et d'une mère ménagère. Le corps des douanes établi à Séné apportera de nouvelles populations à la commune, des mariages lierons les douaniers à des filles de Séné, un douanier deviendra maire de Séné...
Son père ne restera pas longtemps à Séné car on ne retrouve pas la trace de la famille PASCO au dénombrement de 1906 ou 1911. Sinagot d'un jour, Sinagot de toujours, intéressons nous au récit du soldat Joseph PASCO.
Sa fiche des archives départementales nous donne la profession d'employé de bureau qui sans doute ne convient pas au jeune homme...
Sa fiche d'Inscrit Maritime aux SHD de Lorient nous indique qu'il s'engage en 1906 pour 5 ans. On lit qu'il s'est marié en mars 1909 à Lorient avec Joséphine Bigasse. Il est d'abord apprenti marin puis matelot et Quartier Maitre fourrier. A la fin de cette période il se ré-engage pour 3 ans à Brest le 28 mars 1914.
Sa fiche de matricule des archives du Morbihan nous donne la liste des derniers bateaux sur lesquels PASCO était embarqué :
Sa fiche "Mémoire des Hommes" nous confirme qu'il est à bord de l'Europe" lorsqu'il est rapatrié à l'hôpital Maritime de Brest. Il souffre d'un oedème pulmonaire auquel il ne survivra pas et décède le 17 mai 1915. Le site MemorialGenWeb nous dit qu'aucun monument aux mort n'a inscrit le nom de ce marin. Et pour cause son extrait de décès comporte unemention marginale : son cas n'aété régularisé que le 30 avril 2015 quand l'Office National des Anciens Combattants l'a reconnu "Mort pour la France".
Joseph Marie LE MAY : 30/05/1896 - 25/02/1919
Joseph Marie LE MAY nait au village de Cariel en 1896, d'une mère ménagère et d'un père pêcheur. Le dénombrement de 1911 nous apprend qu'il a perdu son père et que sa mère déclare désormais l'activité de "pêcheuse".
Comme beaucoup de jeunes de sa génération, il s'embarque comme mousse. Son premier bateau est le canot "Femme Lucienne" puis suivront le "Marie Thérèse"? le "Souvenir".
Quand éclate la guerre il est mousse sur le "Jeune Lucienne". Il ne rejoindra le 3° Dépôt de Lorient que le 22 mai 1915 pour embarquer sur le "Jean Bart" le 19/10/1915. Le 1er janvier 1918, il rentre au 3° Dépôt et passe au statu de "Hors Service" c'est à dire inapte pour la marine. Il est en fait malade et regagne Séné où il décèdera après l'armistice le 25/02/1919 d'une tuberculose pulmonaire.
Son corps a été inhumé à Séné le 10/07/1917 et son nom figure au monument aux morts de Séné.
Alphonse Joseph Marie GUEHO : 17/05/1894 - 16/11/1915
Alphonse GUEHO n'a pas un nom qui sonne 'sinagot'. Il nait pourtant à Séné au village de Kerfontaine. sa mère est ménagère comme l'indique d'acte de naissance et son père préposé des douanes. Le corps des douaniers a amené à Séné de nouvelles populations comme un temps les paludiers de Batz sur mer...
La fiche de matricule des archives du Morbihan nous apprend qu'il déclare la profession d'employé de bureau et qu'il vit comme ses parents à Vannes. On y apprend qu'après le décret demobilisation, il fait acte de patriotisme et s'engage dans l'armée le 20 Août. Il passe par le 116°RI de Vannes et sera affecté au 147°RI le 20 mars 1915.
On apprend par l'historique du 147°RI que les soldats ont repoussé le 30 octobre 1915 une attaque des Allemands : "Le 1er octobre, le Colonel ROLAND prend le commandement du régiment et le conduit dans le secteur de Tahure, où il se trouve dans une situation précaire, sur des positions qui ont été le théâtre de furieux combats et que l'ennemi continue à bombarder avec des obus de gros calibre qui bouleversent de fond en comble la première ligne.
Quelques jours après, le régiment va tenir les lignes entre Tahure et la lisière Est de la Brosse à
dents. Là encore, il faut procéder à l'organisation complète du secteur : l'absence de boyaux, ou leur
profondeur insuffisante rend les communications extrêmement difficiles; la liaison doit être assurée
la nuit. Tout le monde travaille avec ardeur. Cependant, l'ennemi continue le bombardement de nos
positions, l'aviation ennemie fait preuve d'une activité anormale, indices qui font prévoir une
attaque, qui en effet se déclenche le 30 octobre.
A la faveur d'un nuage de poussière et de fumée, nos tranchées sont envahies et l'ennemi cherche à
progresser. Mais le 147e ne se laissera pas enfoncer, et des poignées de braves réussissent à conserver des portions de terrain et à arrêter l'ennemi.(../...)
A la suite de cette opération particulièrement brillante, le 147e restait définitivement maître de la
totalité du front qu'il avait mission de défendre et faisait 359 prisonniers dont 3 officiers.
Par la suite, le régiment repoussait victorieusement toutes les attaques. « Là où le 147e a mission de tenir, l'ennemi ne passe pas. »
Le régiment est relevé ; il reste quelques jours à Herpont, puis est transporté en autos à Souilly où il jouit d'un repos bien gagné jusqu'au 12 janvier.
Le 13 janvier, le 147e va prendre possession du secteur de la Selouze, au Nord de Saint-Mihiel."
Herpont est une commune de la Marne pas très loin de Auve. La fiche "Mémoire des Hommes" nous indique qu'Alphonse GUEHO rejoint l'ambulance 8/14 en poste à Auve. Il y décède d'une maladie contractée sur le champs de bataille.
Le forum pages1418.com mentionne un article du Nouvelliste du Morbihan qui relate que plusieurs corps de soldats furent rapatriés dans Morbihan en 1922-1923. Parmi les listes importantes de noms, figurent quelques hommes du 147è RI dont le Caporal Alphonse GUEHO de Vannes.
François Marie LOISEAU : 15/02/1894 - 20/09/1916
François LOISEAU nait au village du Meniech en 1894. Son père et sa mère sont pêcheurs comme beaucoup sur la presqu'île en cette fin de XIX°siècle. On retrouve la famille au dénombrement de 1911 qui compte trois garçons.
Une fois la scolarité finie, comme beaucoup de jeunes gars de la presqu'île, il devient mousse sur un canot. Le 23 juillet 1905 à l'âge de 11 ans il est sur le "Deux Soeurs" puis ce sera le "Travailleur" ou encore le "Quatre Frères". Il devient novice embarqué sur le "Terrible" le 18/02/1911. Sa fiche d'Inscrit Martime nous indique qu'il reste sur le "Terrible" jusqu'en juin 1914.
Il rejoint alors le 3° Dépôt des équipages à Lorient pour y accomplir sa conscription. Quand éclate la guerre il est au dépôt et il embarquera le 29 juin 1915 à bord du "Patrie". Il est rapatrié le 5 janvier 1916 et admis "Hors Service" inapte pour la marine. Il souffre en fait de tuberculose et il rejoint son domicile de Séné.
François LOISEAU décède le 20 septembre 1916 à Séné et il est inhumé au cimetière le 21/09/1916 comme l'indique le registre de la paroisse.
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LE FRANC Yves Louis (25/08/1876 – 13/10/1921)
Les marins de Séné incorporés dans la marine auront subi de plein fouet les maladies dont la tuberculose.
Ainsi Yves Louis LE FRANC né en 1876 à Moustérian décèdera en 1921 des suites de la tuberculose comme il est indiqué dans sa fiche d'Inscrit maritime. On peut lire sur la fiche qu'une fois rapatrié sanitaire à Séné, Yves LE FRANC continuera quelques temps son métier de marin et son "dernier" bateau sera le loop Avel au départ de Port Navalo le 8 mai 1919.....
Au sein d'une famille de pêcheurs, c'est tout bonnement qu'il devient mousse le 1er mars 1890 à l'âge de 14 ans. Il enchaine des emplois sur les canot "Petite marie, "Le Même", "Marie Louise"...
Yves LE FRANC deviendra matelot et se mariera en 1905 à Saint-Avé avec Jeanne Marie LE HAY, veuve Auffret. On retrouve au dénombrement de 1906 trace du couple Le Franc / Le Hay et le petit Auguste Louis AUFFRET.
Yves Le Franc était le beau-frère d'un autre Poilu de Séné, Jean marie LE HAY . Ainsi Mme Veuve Auffret, née Le hay aura perdu son premier mari, et à cause de la guerre son second époux et son frère.
LE FRANC Yves Louis [25/08/1876 – 13/10/1921]
Le 16/05/1905 – avec Jeanne Marie LE HAY née le 26/09/1877 à Saint-Avé
Enfant : AUFFRET Auguste Louis 1902.
LE HAY Jean Marie [7/07/1880 – 9/07/1917]
Le 26/10/1909 avec Marie Louise HUDE née le 4/04/1880
Enfants : Jean Marie 1910
Quand est publié le Décret de Mobilisation, il est à bord du "Bien Aimé" et il se présente au 3° Dépot le 7 août 1914. Il retourne à son foyer le 13/08 sans doute à cause de sa charge de père de famille.
La guerre à besoin de soldats et besoin de marins...
Les Autorités Militaires le rappelle au 3° Dépôt le 15/06/1915. Le 26 juin il embarque sur le Provence.
Il est rapatrié sanitaire le 24 février 1917. Il retourne chez sa femme. Le 14/10/1918, la marine ne le contrôle plus. Il décède chez les siens le 13 octobre 1921. Il est inhumé au cimetière de Séné le 14/10/1921 comme l'indique le registre de la paroisse.
Ils ont combattu, ils sont morts de tuberculose 3/3
Suite des récits des soldats de Séné morts de maladie pendant la Première Guerre Mondiale :
Ange Marie COCARD : 7/10/1880 - 31/07/1916
Jean Marie Evelin DANET : 1/04/1889 - 20/04/1918
Joseph Marie PIERRE : 7/06/1896 - 19/09/1918
Jean Marie LE DUC : 27/09/1886 - 21/03/1916
Jean Marie LE HAY : 7/07/1880 - 9/07/1917
Louis Pierre Marie GALLIC : 18/10/1899 - 30/05/1920 :
Eugène SAVARY : 27/04/1883 - 25/12/1917
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Ange Marie COCARD : 7/10/1880 - 31/07/1916
Ange Marie COCARD naît au village de Kerarden en 1880. Son père est marin et sa mère ménagère. Comme d'autres jeunes gars de Séné, il choisit de devenir marin comme son père. Sa fiche d'inscrit martitime nous indique cependant qu'il devient marin "sur le tard" en 1899, à l'âge de 19 ans sur le "Charles France" dont le port d'attache est La Rochelle.
Le 13 novembre 1900 il est "atteint par la levée permanente" et dirigé vers le 4° Dépôt de Rochefort.
Comment ce Sinagot s'est-il retrouvé sur Rochefort et non sur Lorient ?
Il effectue sa période militaire et son dernier bateau n'est autre que le Hoche. Il est mis en congé illimité le 13 septembre 1904.
Il reprend sa vie de marin et navigue sur différents canot et goëlettes avec pour port d'attache Le Rochelle.
Sa fiche "Mémoire des Hommes" nou sindqique qu'il est matelot de 2° classe fusilier auxiliaire attaché aux "bâtiments de servitude de Lorient".
Bâtiment de servitude : Service de petits navires destinés à assurer le ravitaillement des bâtiments au mouillage dans les ports et les rades (les Réserves, Pontons, Cure-Môles, Marie-salopes, Chalands, Citernes, Chaloupes du port, etc, sont des bâtiments de Servitude)
On lit également qu'il décède des suites d'une fièvre typhoïde à La Havane. Sa fiche aux affaires maritimes ne semble pas indiquer sur quel bateau, Ange Marie COCARD était embarqué quand il parvint à La Havane.
Jean Marie Evelin DANET : 1/04/1889 - 20/04/1918
Jean Marie Evelin DANET nait au village de Cariel à Séné le 1er avril 1889 ausein d'une famille de pêcheurs. La famille Danet apparait au dénombrement de 1911. le père est veuf et élève ses 3 enfants.
Rien de plus banal pour un jeune gars issu d'uen famille de pêcheur que de devenir marin. En juin 1901, Jean Marie Evelin devient mousse. Il sera novice en mai 1906. En mai 1907 il devient matelot sur le canot "Angèle Armentine".
"Atteint par la levée permanente" en avril 1909, il rejoint le 3° Dépôt des Equipages de Lorient pour y faire sa conscription. Il finti sa période militaire après un passage sur le Suffren en avril 1913.
Après la mobilisation il se présente au 3° Dépôt mais il est affecté dans l'armée de terre. D'abord au 65° Régiment de Ligne, puis au 137°Régiment d'Infanterie avant d'être affecté au 128°RI le 13 octobre 1916. Il deviendra caporal.
Comme nos l'indique cet extrait de sa fiche de matricule des archives du Morbihan, le 20 janvier 1917 il est évacué par la chaine des soins à Maron. Il séjourne dans différents hôpitaux de Toul de janvier à avril 1917, avant d'être admis à la Station Sanitaire de Huelgoat. Le 26 juillet il peut rentrer dans son foyer.
1916. La guerre fait rage. Alerté par le développement de la tuberculose au sein des troupes, le parlement vote une loi destinée à créer des dispensaires. Dans le Finistère, le conseil général décide la construction d'un sanatorium en plus de la station sanitaire d'Huelgoat qui existait déjà. Il choisit le site de Guervénan, en Plougonven, pour "accueillir" cet établissement.
Il décède à Cariel le 20 avril 1918 des suites de sa bronchite contracté pendant le service à Maron.
L'historique du 128°RI nous dit "qu' Après les combats de la Somme, le régiment passe tout l'hiver au repos dans la région Toul – Lunéville.". Hiver qui fut fatal pour le soldat DANET.
Son corps sera enterré à Séné le 21/04/1918 comme l'indique le registre de la paroisse.
Joseph Marie PIERRE : 7/06/1896 - 19/09/1918
Joseph Marie PIERRE naît en 1896 sur la presqu'île de Langle, au hameau de Bellevue en Séné. Son père et sa mère sont pêcheurs. Tout naturellement après l'instruction publique à l'école de Bellevue, il opte pour le métier de marin. En juillet 1907, il devient mousse sur le canot "Jean Bart", il n'a que 11 ans.
La Marine a tout intérêt à suivre et répertorier tous les marins de France et de Bretagne. La fiche d'inscrit maritime nous livre les différents bateaux à bord desquels le jeune mouse puis le novice et enfin le matelot a fait son apprentissage du métier de marin.
A la veille de la guerre, Joseph PIERRE est embarqué sur le "Fleur de Marie" comme matelot.
Au dénombrement de 1911, la famille PIERRE est composée des parents et de deux garçons.
Ce dernier extrait de sa fiche de marin nous apprend qu'il ne rejoint le 3° Dépôt des Equipages que le 12 mai 1915 pour embarquer sur "La Gascogne". Le 5 octobre 1916 il retourne au 5°Dépôt et gagne le ravitailleur du navire Algérie III. Ensuite il est en poste sur le Jaureguiberry et patrouille près de Port Saïd et du canal de Suez.
Son dernier bateau de guerre sera le "Capucine" navire réquisitionné au sein de la Division des Patrouilleurs de Gascogne. Il tombe malade à bord du bateau et parvient à être débarqué à Brest où il est admis à l'hôpital maritime de Lanrinou.
Malgré des soins, il décède le 19 septembre 1918. Il est inhumé à Brest au cimetière de Kerfautras tombe 47-6-2.
Jean Marie LE DUC : 27/09/1886 - 21/03/1916
Jean Marie LE DUC naît à Séné en 1886 au village de Moustérian. Son père est marin et sa mère ménagère. On retrouve la famille au dénombrement de 1911 qui emploie une journalière.
Fils de marin, Sinagot, deux raisons d'embrasser la carrière de marin comme nous l'indique sa fiche d'inscrit maritime n°41183. On lit sur ce document qu'il obtient son brevet de gabier.
(Un gabier était un matelot de la gabie (la hune). Puis, par extension, un matelot spécifiquement affecté à travailler dans la mâture aux manœuvres et à l'entretien du gréement (mâts, vergues, voiles, manœuvres courantes et dormantes...).
A partir de 1904, il est novie sur la goëlette le "Saint-Laurent". Il devient matelot en été 1906 avant d'accomplir sa conscription. Il navigue alors sur el Saöne et le Calédonien.
Ensuite il choisit lacarrière dans la marine et il s'engage pour 3 ans en février 1911. Il repart pour une autre période de 3 ans le 20/07/1914, à la veille du conflit. Il navigue sur le Descartes puis est en poste à la défense fixe de Fort de France. Il rentre en métropole et sera affecté sur le Provence du 10 mars 1915 au 1er janvier 1916.
Il retourne au 5° dépot où il est réformé n°1. Il rejoint sa famille à Séné où il décède le 25 mars 1916 des suites de la tuberculose pulmonaire comm enous l'indique sa fiche "Mémoire des Hommes".
Jean Marie LE HAY : 7/07/1880 - 9/07/1917
Jean Marie LE HAY nait à Séné au village de Moustérian en 1880. Son acte de naissance mentionne également son mariage le 26/10/1909 avec Marie Louise HUEDE native de Bindre à Séné. On retrouve au dénombrement de 1911 la jeune famille LE HAY qui compte un nouveau né.
On sait qu'il a fait sa conscription en 1900 et rentre au foyer en octobre 1902. Quand survient la guerre il est mobilisé et arrive au corps le 21/08/1914 au sein du 116°RI de Vannes. Il passe au 264°RI le 15 juin 1916. Le 3 juillet 1916 il est blessé au combat et évacué à l'hôpital auxiliaire n°102 de Rouen. Il souffre d'une plaie au cuir chevelu. Il change d'établissement hospitalier : Hôpital n°35 Langrune/mer puis Hopital d'Hérouville. On lui détecte alors une tuberculose pulmonaire. Il change à nouveau d'hopital pour celui des Pins dans le Loir et Cher dont il sort le 17 mars 1917.
Il regagne Séné et sa famille où il décède à Moustérian le 9 juillet 1917. Il sera enterré à Séné le 10/07/1917 comme l'indique le registre de la paroisse.
Fait unique sans doute, le cimétière de Séné conserve sa tombe.
Louis Pierre Marie GALLIC : 18/10/1899 - 30/05/1920
Louis Pierre Marie GALLIC naît au Havre en 1899.On ne saura pas étonné que ce Sinagot ait un père douanier que l'administration des douanes a nommé en poste au Havre. La famille Gallic reviendra avant la guerre à Séné comme le montre le dénombrement de 1906. Il semble que le père ait quitté les douanes pour l'activité de marin pêcheur.
Après l'école son fils aîné, Louis Pierre Marie comme beaucoup de jeunes gars de la presqu'île "choisit" de devenir mousse. Lorsqu'il s'incrit au régistre des affaires maritimes, il déclare habiter l'île de "Bouete" puis Cadouarn, alors que ses parents sont sur l'île d'Arz.
GALLIC est né en 1899, il a 14 ans quand la guerre est déclarée. Elle le laisse en paix pendant presque toute la durée du conflit...
Il est mousse pour la première fois le 29 mars 1913, puis novice le 20 juillet 1915 et enfin matelot le 16 novembre 1917. Il abandonne son dernier bâteau de marin civil "par anticipation" de l'appel sous les drapeaux le 25 juin 1918. Il rejoint le 3° Dépôt des équipages à Lorient et embarque sur le Caroline V.
Caroline V est bien le navire portant le guidon du commandant de la 2 ème escadrille de patrouille de l'Océan, en l'occurence le CF Marcel Rondeleux. Caroline V est un yacht construit au chantier Dubigeon à Nantes en 1909. D'un déplacement de 311 tx, (38 x 7,5 m), vitesse : 10 noeuds, gréé en trois mâts-goëlette, et appartenant au marquis de Montaigu. Au cours de son utilisation par la Marine, Marcel Rondeleux, qui était un fervent de voile, a du se résoudre à supprimer une partie de la mâture pour améliorer la stabilité. Une photo de ce joli navire est parue dans le chasse-marée n° 103 de décembre 1996, p 66. Déréquisitionné en 1919, il a été transformé en cargo sous le nom de Janot et démoli en 1931 (Roche).
Caroline V a été affecté en mars 1917 à la 2 ème escadrille des patrouilles de l'Océan et son armement a comporté un 65 mm en chasse, un 75 mm en retraite et deux 47 mm, un de chaque bord. Par la suite, le 65 mm avant a été remplacé par un 75 mm et les deux 47 mm supprimés. Caroline V a été équipée d'un poste de T.S.F. Elle a été largement utilisée comme patrouilleur.
Extrait Forum 14-18
Son destin de soldat est assez particulier si on déchiffre bien les mentions de sa fiche d'inscrit maritime : il retourne au dépot de Lorient et quitte le Caroline V le 18/12/1918. Il est noté "en temps de guerre" d'abord à Lorient jusqu'au 3 juin 1919, puis à Dunkerque jusqu'au 1/09/1919. (Après l'armistice la période de guerre pour les soldats ne 's'arrête pas net, les retours seront progressif, les Autorités Militaires ont encore besoin de troupes.
Il est noté qu'il est blessé en août 1919, alors qu'il est au Centre Administratif de la Marine à Dunquerke. On le conduit à l'hôpital mixte n°32 bis de Rosendael le 21 Août puis à l'hôpital n°34bis de Zuydcoote le 27 Septembre jusqu'au 8 février 1920. Il rejoint alors l'hôpital de Clion sur Mer près de Pornic où il décède le 30 mai 1920 à l'âge de 20 ans et 7 mois.
Comment s'est-il blessé en août 1919 à Dunquerke ? Cette blessure est-elle à l'origine de son décès ? Ou bien a-t-il contracté une maladie pendant ces quelques mois de guerre sur le Caroline V qui l'obligera à rentrer à Lorient et cette maladie s'étant agravée on l'évacuera de son poste à Dunquerke?
Eugène Marie SAVARY : 27/04/1883 - 25/12/1917
Eugène SAVARY nait en 1883 à Séné au village de Cadouarn. Son père est laboureur et sa mère cultivatrice. Le jeune Savary se souvient-il de son séjour à Séné ? du choix des autres gars de la presqu'île ? Il ne choisit pas le métier de la terre mais en 1901, à l'âge de 18 ans, il devient novice sur la canot "La Patrie" puis matelot. Il déclare aux Autorités Maritimes une demeure en Saint-Avé où vivent également ses parents.
En 1903, à l'âge de la conscription, il est affecté au 3° Dépôt des équipages et on lit qu'il est affecté au poste de "torpilleur auxiliaire sédentaire" à Lorient, poste sédentaire sans doute à cause de ses quelques années d'expérience en tant que marin.
On peut lire qu'il devient douanier en 1905 et gagne son premier poste à Brest. On trouve sa trace également au dénombrement de 1911 où il est cultivateur au Morboul à Séné, sans doute célibataire et logé chez son frère aîné.
Quand survient la mobilisation il incorpore le 316 Régiment d'Infanterie de Vannes le 28 août 1914.
On peut lire sur sa fiche de matricule aux archives du Morbihan, que le 26 avril 1916 on lui détecte une affection.
L'historique du 316°RI nous précise que son régiment est en poste dans l'Oise au nord de Compiègne :
"Le 1er avril, le régiment passe en réserve : 6e bataillon, réserve de brigade à Plessis-Brion avec
l'E.-M. du régiment ; 5e bataillon, réserve de division au camp de Carrefour d'Ollencourt. Il reste
dans cette situation jusqu'au 16 avril. Le 17, il reprend le secteur de Bailly, où il relève le 264e
régiment. Le 26 avril, la division étant retirée du front, le 316e est remplacé à Bailly par le 92e R. I.,
et va cantonner à Plessis-Brion. Le 27, il va à Bailleul-le-Soc et Écarts, où il passe en réserve de
groupe d'armées. Il reste dans cette région, à perfectionner l'instruction, jusqu'au 7 mai."
Ce 26 avril la division est donc retiré du front, on peut prodiguer des soins au soldats. A la faveur de ce repos on peut l'évacuer d'abord vers l'hôpital temporaire n°15 puis vers l'hôpital Complémentaire de Saint-Malo le 20 mai et enfin à l'hôpital de Saint-Brieuc le 5 août 1916, sans doute avec un état de santé qui s'est aggravé. Le 29 décembre 1916 il est réformé pour une néphrite intersticielle cardio-sclérose. Il gagne le domicile de sa famille à Séné au Morboul et exercera l'activité de "marchand de cidre" comme l'indique son acte de décès. Eugène Marie SAVARY décède le 25 décembre 1917 à l'âge de 34 ans.
Le registre de la paroisse nous apprends qu'il est inhumé au cimetière le 28/10/1917 où sa tombe est toujours visible.
TIFFON et MARTIN faits prisonniers en Argonne
Cette coupure de presse locale datée du 12 décembre 1915 sortie de la presse en ligne des Archives du Morbihan, informe les lecteurs de l'époque pendant le conflit, de la captivité de soldats morbihannais. Malgré la guerre, l'information est parvenue aux familles certes avec quelques mois de retard...
Parmi ces noms, Jean Marie MARTIN et Valentin TIFFON sont signalés comme ressortissants de Séné.....
Qui étaient-ils et dans quelles circonstances ont-ils été faits prisonniers ?
L'acte de naissance de Jean Marie MARTIN nous apprend qu'il est né à Cadouarn le 14/08/1881 au sein d'une famille de pêcheurs. Au dénombrement de 1906, il n'apparait pas au côté de ses parents et de sa soeur ainée. A 25 ans il a du quitté le giron familial...
Sa fiche de matricule nous indique qu'il est matelot lors de sa conscription autour des années 1901.
Son état civil nous informe sur son mariage à Séné le 4 avril 1910 avec Marie Pélagie LE MAY. Au dénombrement de 1911, le couple vit également à Cadouarn, alors parents d'une petite Marie Joséphine.
Jean Marie MARTIN est mobilisé et il est affecté au 91° Régiment d'Infanterie.
Sa fiche de matricule nous renseigne sur les circonstances de sa captivité. Il est fait prisonnier le 27/09/1915 sur le plateau de Beaulandre en Argonne, en fait le Bois de Bolante sur l'actuelle commune de Lachalade dans la Meuse. Il restera captif à Darmstadt jusqu'à l'armistice.
On retrouve sa trace au dénombrement de 1921 avec sa famille au complet.
Jean Marie MARTIN, ancien combattant de la guerre de 14-18, décèdera à Séné le 19/12/1958 à l'âge de 77 ans.
MARTIN et TIFFON fait prisonniers auront échappé aux combats dans la forêt d'Argonne. L'un capturé dans le Bois de Bolante et l'autre dans le village de La Harazée.
D'après un texte de Benoît Fidelin (Pèlerin).
Les combats de 1914 et 1915 menés dans les forêts d'Argonne ne permirent à aucun des deux camps une avancée territoriale. Des villages isolés, quelques prés et vergers pentus, les deux vallées de la Biesme et de l’Aire, le tout cerné par l’immense forêt hérissée de collines, irriguée d’eau douce et creusée de ravins profonds…
Comment cette enclave sauvage de l’Argonne a-t-elle pu devenir le théâtre d’atroces combats qui, sur un front de seulement 15km, coûteront la vie à 140 000 soldats français, soit 10% de nos morts de la Grande Guerre?
La faute aux états-majors qui, d’emblée, l’érigent en verrou stratégique dominant la route et la voie ferrée qui mènent par l’ouest à la place forte de Verdun. Reculant après la bataille de la Marne, les Allemands transforment le massif en forteresse et passent à l’offensive.
Sur un périmètre restreint et sous d’épais taillis qui laissent peu d’horizon à l’artillerie, à l’exception des mortiers de tranchées, les assauts d’infanterie ressemblent à des mêlées d’une folle violence. Ruées furieuses et contre attaques se succèdent en 1915 sans faire bouger les lignes.
Valentin Louis Marie TIFFON nait à Séné le 9 mai 1894 comme l'indique son extrait de naissance.
Ces parents sont alors paludiers et vivent au village de Gornevèze.
Au dénombrement de 1911, ils ont changé de profession pour celle de maçon et la famille compte 5 enfants, Valentin étant l'ainée de la fratrie. Sa fiche de matricule indique qu'il est cultivateur, journalier pour le dénombrement.
Comme sa classe de 1894, il aurait du faire sa conscription en 1914. Il n'a à peine 20 ans quand il est appelé sous les drapeaux comme l'indique sa fiche de matricule. Incorporé le 5/09/1914 il rejoint son corps d'armée en tant que soldat de 2° classe au 70° Régiment d'Infanterie.
Il est fait prisonnier à La Harazee en Argonne le 8/09/1915.
Ce jour là dans ce petit bourg de la Meuse, les combats font rage :
"Le 8 à partir de 7 heures, un bombardement d’une extrême intensité par pièces de tous calibres et par lance-bombes bouleverse les positions du 10e corps, tandis que le village de la Harazée et la vallée de la Biesme sont criblés d’obus asphyxiants. Vers 9 heures, les Allemands lancent une violente attaque d’infanterie de part et d’autre du ruisseau de la Fontaine-aux-Charmes; ils occupent trois lignes de tranchées et ne sont arrêtés qu’aux abords de la Harazée. Plusieurs contre-attaques exécutées dans l’après-midi ne parviennent à reprendre qu’une partie du terrain conquis par l’ennemi. En quelques heures, les Allemands ont enlevé nos positions sur un front de 1.800 mètres et une profondeur de 5oo à 600 mètres. Nos pertes s’élèvent à 72 officiers et environ 4.200 hommes ."
Le soldat Tiffon est quant à lui fait prisonnier et aura la vie sauve.
Il restera en captivité et sera rapatrié après l'armistice. le 10 décembre 1918. Il n'en a pas fini pour autant avec l'armée. Il change de régiment le 14/02/1919 puis encore le 28/04/1919. Il est définitivement démobilisé le 12/08/1919.
Il intègre les chemins de fer aux Batignolles à Paris.
Valentin Louis Pierre TIFFON s'établira sur Clichy La Garenne où il finira ses jours ces jour le 1/10/1963 à l'âge de 69 ans.