Guerre 14-18
- LE FRANC Ferdinand, marin mort pour la France
- Soldats de Séné, décédés, inhumés, honorés.
- LE FRANC Célestin, mutilé, prisonnier.
- Les "Oubliés" du Monument aux Morts
- Soldats de Séné : particularités
- Liens familiaux : veuves et orphelins
- Quelques données démographiques
- Blessés, évacués et décédés
- LE GREGAM, GARJEAN "accident de service"
- Ils ont combattu, ils sont morts de tuberculose 1/3
- Ils ont combattu, ils sont morts de tuberculose 2/3
- Ils ont combattu, ils sont morts de tuberculose 3/3
- TIFFON et MARTIN faits prisonniers en Argonne
Ferdinand Louis Marie LE FRANC : 21/11/1888 - 30/09/1918
Ce soldat de Séné est "découvert" grâce au site du Ministère de la Défense "Mémoire des Hommes". En effet, son nom ne figure pas au monument aux morts de Séné. Cependant, Ferdinand Louis Marie LE FRANC naît bien à Séné en novembre 1888.
Une consultation du site des Archives du Morbihan permet de retrouver son acte de naissance. On y apprend que son père, marin, n'est pas au domicile lorsqu'on déclare sa naissance en mairie. La famille vit alors à Montsarrac.
La fiche "Mémoire des Hommes" nous apprend qu'il était marin et qu'il est décédé d'une grippe infectieuse alors qu'il etait en permission à Vannes. On lit que son dernier embarquement était sur le bateau "Albatros II" de la 2° Escadrille de Patrouilleurs en Méditerranée (Occidentale?).
Tachons d'en savoir plus sur Ferdiand LE FRANC. On recherche alors sa fiche de matricule aux Archives du Morbihan qui nous confirme son identité. Il habite alors Vannes, sans doute à l'adresse des ses parents au 27 rue de Séné (actuelle rue Monseigneur Tréhou). Cette fiche nous renseigne sur ses états de service :
Nous avons à faire à un engagé volontaire dans la marine qui devance sa conscription à l'âge de 16 ans en 1904. Il débute comme apprenti marin le 25 novembre 1904 et obtient le grade de Quartier Maître Mécanicien le 1er janvier 1909. Il repart pour une période de 3 ans.
Une visite aux Service Historique de la Défense de Lorient s'impose. On y retrouve pas sa fiche d'inscrit maritime mais on peut y consulter son livret militaire qui nous livre plus de détails :
On y consulte la liste de ses périodes en mer et les noms des bateaux à bord desquels LE FRANC a navigué, entrecoupé de passage au "Dépôts" de la marine. Ainsi on y apprend qu'il se réengage le 8 mai 1911 au port de Saïgon.
Lorsqu'éclate la guerre il est embarqué depuis 1er août 1912 sur le croiseur cuirassier "Dupetit Thouars" où il restera jusqu'au 17/11/1915. Bateau qui sera torpillé par un U-Bolt le 7 août 1918.
A partir du 1er janvier 1917, il rejoint la 2° Escadrille de patrouilleurs en Méditerranée Occidentale pour la surveillance sans doute du Détroit de Gilbaltar. Il est embarqué sur l'Albatros II". Le site navire-14-18.com permet de retrouver les caractéristique de ce bateau. Le forum pages14-18 nous donne une photo de son équipage. Ferdinand LE FRANC est-il sur la photo ?
Alors qu'il est en permission fin septembre à Vannes chez ses parents au 27 rue de Séné à Vannes, il souffre d'une grippe infecieuse - sans doute contractée en mer comme le précise sa fiche :
Ferdiand LE FRANC décède chez lui le 30 septembre 1918. Le site MemorialGenWeb nous indique où il est enterré au carré militaire de Boismoreau. c'est un des trois Poilus de Séné à avoir sa tombe dans le Morbihan. (Les autres identifiés sont Le Hay et Savary qui nt leur tombe visible à Séné). En effet, il n'y a pas eu de carré militaire de créé à Séné.
Ces recherches ont permis d'identifier 118 soldats de Séné morts pour la France. 86 ont leur nom gravé au monument aux morts de Séné. 5 autres soldats sont bien enregistrés à l'état civil de Séné comme "Morts pour la France" et seront un jour portés sur notre monument aux morts.
On distinguera donc le lieu de la mort du soldat (champ de bataille, en mer, dans un hôpital), du lieu de son inhumation définitive (cimetière communal, cimetière militaire, nécropole) et du lieu de mémoire (cimetière militaire, nécropole, monument aux morts civil, liste des morts à l'eglise).
86 "soldats de Séné" sont honorés au monument aux morts de Séné mais d'autres le sont sur des monuments aux morts d'autres communes comme Vannes, Noyalo, Arzon, selon le dernier lieu de résidence du soldat, de sa veuve ou de sa famille. Voir liste point 3. Quelques soldats sont ainsi honorés par deux fois voire 3 avec les plaques dans les églises.
Quelques soldats qui ont disparu en mer et d'autres qui ont disparu au combat, n'ont pas eu de sépulture. Les morts lors du torpillage du Gambetta sont honorés en Italie dans un monument de la commune de Catrignano del Capo.
D'autres soldats, morts en combattant ont pu être ramenés à leur famille et furent inhumés soit à Séné soit à Vannes ou dans une autre commune.
Tel est le cas de JOUAN Jean Marie [11/11/1892 - 29/10/1915] dont le corps a été rapatrié de Vichy à Séné selon le registre paroissial de Séné.
Il décéda le 29 ocotobre et son corps fut inhumé à Séné le 4 novembre.
D'autres soldats malades ont regagné leur domicile pour y finir leur jours. La consultation des registres de la paroisse de Séné nous indique en plus de Jouan, 11 autres soldats de Séné furent inhumés au cimetière communal :
Jean Marie LE BLOHIC : 22/02/1888 - 14/06/1916 inhumé le 16/06/1916
Armel Pierre Marie BOURVELLEC : 26/08/1886 - 16/03/1920 inhumé le 17/03/1920
Joseph Marie LE MAY : 30/05/1896 - 25/02/1919 inhumé le 26/02/1919
François Marie LOISEAU : 15/02/1894 - 20/09/1916 inhumé le 21/09/1916
Louis Marie LE ROUX : 4/08/1893 - 22/08/1920 inhumé le 24/08/1920
Yves Louis LE FRANC : 25/08/1876 – 13/10/1921 inhumé le 14/10/1921
Jean Louis LE PORT : 11/11/1890 - 15/06/1918 inhumé le 16/06/1918.
Jean Marie Evelin DANET : 1/04/1889 - 20/04/1918 inhumé le 21/04/1918
Célestin Jean Marie LE FRANC : 15/11/1882 – 30/12/1919 inhumé le 1/01/1920
Nous avons encore au moins deux tombes de soldats de la Grande Guerre au cimetière communal. Après guerre, aucun carré militaire ne sera créé à Séné. Les tombes des soldats Savary et Le May ont donc une valeur mémorielle.
Eugène Marie SAVARY : 27/04/1883 - 25/12/1917 inhumé le 28/10/1917
Jean Marie LE HAY : 7/07/1880 - 9/07/1917 inhumé le 10/07/1917.
Jean Marie LE HAY est décédé à Moustérian parmi les siens, sa femme et son enfant, le 9 juillet 1917, d'une tuberculose pulmonaire.. Il fut inhumé le 10 juillet et sa tombe où sa tombe est toujours visible.
La fiche d'inscrit maritime du soldat Jean Marie LE DUC [27/09/1886 - 21/03/1916] indique qu'il est mort de maladie à Séné mais il ne semble pas avoir été enterré religieusement à Séné.
Face à l'afflux de soldats morts sur le champs de bataille, les autorités ont organisée une "logistique mortuaire". Les corps de nos soldats défunts ont été enterrés dans des cimetières improvisés derrière la ligne de front, transférés ensuite dans des premiers cimetières militaires pour ensuite être définitivemennt honorés dans des nécropoles.
Ainsi après l'armistice, les autorités se sont attachées à créer des carrés militaires dans des cimetières, des cimetières militaires et des nécropoles pour honorer la mémoire des "Morts pour la France". Des soldats bien identifiés ont ainsi leur tombe avec leur nom gravé ou bien ils reposent dans des ossuaires.
Le site internet MemorialGenWeb est une aide précieuse pour identifier parmi les 118 noms ceux qui figurent dans une nécropole :
1 Soldats de Séné parmi les 118 dont le nom n’apparaît dans aucun monument au mort :
3 des 5 oubliés de Séné :
Joachim Marie CORBEL 05/10/1887 - 25/09/1915
Louis Marie GUIGUELE 30/09/1881 - 14/10/1918
même si son nom est repris au Monuments aux Chars Berry au Bac
Pierre Marie LE DORIOL 17/03/1897 - 29/10/1915
Jean Marie OLIVIERO 02/12/1879 - 08/06/1916
Marc Louis RAULT 31/01/1881 - 29/05/1916
apparaît au monument de Lanfains.
Mais aussi étrangement qu’il n’y parait :
Joseph PASCO, dernier domicile à Lorient, marié à Lorient, mort à Brest.
Ferdinand LE FRANC, même si le soldat a une tombe au Carré militaire Boismoreau Vannes, son nom ne figure pas au monument aux morts de Vannes.
DAVID Théophile : Le Livre d'Or le répertori à Mézières sur Couesnon (35) mais il n'est pas inscrit au monument aux morts de cette commune.
2 Soldats ayant une tombe dans un cimetière militaire ou une nécropole :
CAMEMEN Alexandre
à Nécropole Les Glacis du Château tombe 356 – Belfort
COMBES Jean
à Nécropole d’Apremont La Forêt Tombe 1842 Marbotte
CORFMAT Emile
à Nécropole de Royallieu Tombe n°109 – Compiègne
DANET Jean Marie Stanislas
à Cimetière de Zuycoote Carré 1 tombe n°559
DANET Jean Marie
à Nécropole Notre Dame de Lorette Carré 49 Rang 2 Tombe n°9673
GAREC Jean Marie
à Cimetière de Verneuil (Eure)
GARJEAN
àCimetière de Bergues
GUIGUELE Louis Marie
à Monuments aux Chars Berry au Bac
GUYOT Ange Felix Marie
à Nécropole La Maison Bleue tombe n°3220
LANDAIS Paul
à Nécropole de Vaudelaincourt Tombe 1553
LAUDRIN Jean Marie
à Nécropole de la Crouée Tombe n°6594
LE BARDIER Joseph
à Cimetière de Vauquois tombe n°735
LE BOULAIS Henri
à Nécropole de la désolation tombe n°874 Flavigny Le Petit
LE BOURHIS Vincent
à nécropole de Snuippes tombe n° 3606
LE DERF Vincent Marie
à Mausolée de Castrignano - Italie
LE DIBOISE Marcel
à Cimetière de Vauxbuin Carré D 800
LE DIGABEL Jean Marie
à Cimetière de Vauxbuin tombe B 1083
LE DUC Joseph Louis Marie
àCimetière de Pargnan
LE FRANC Ferdinand
à Carré militaire Boismoreau Vannes
LE FRANC François Marie Louis
à Nécropole du Faubourg Pavé tombe n°3552 – Verdun
LE FRANC Henri Léon
à Cimetière de Villers Carbonnel tombe n°115
LE FRANC Vincent Marie
à Nécropole de Lihons tombe n°2105
LE FRANC Vincent Louis Marie
à Mausolée de Castrignano – Italie
LA GALLIC François Marie
à Nécropole Friscati de Vitrimont tombe n°136
LE GODEC Joseph
à Cimetière de Dunquerke tombe n°943
LE MENACH Louis Marie François
à Cimetière Erilor de Bucarest – Roumanie
LE PAUTREMAT
àNécropole Le Sourd Tombe n°312 LEME (Aisne)
LE TREHUDIC
àCimetière de Vic sur Aisne tombe n°134
MAHE Auguste
à Carré militaire du cimetière d’Angers Carré 42 Rang 7 tombe n°26
MARION Jean Marie
à Cimetière de Zuycoote Carré 1 tombe n°996
MONFORT Louis François Marie
à Nécropole de Tracy Le Mont tombe n°1313
MOREL Vincent
à Ossuaire de Furnes – Belgique
NOBLANC Jean Marie
à Nécropole Pont de Marson tombe n°3894 Minacourt Mesnil Lès Hurlus
PIERRE Edouard Vincent Marie
à Mausolée de Castrignano - Italie
PIERRE Joseph Marie [7/06/1896 - 19/09/1918]
à Cimetière de Kerfautras 47-6-2 – Brest
PRODO François
à Nécropole Notre Dame de Lorette Carré 86 Rang 6 tombe n° 17313
RICHARD Michel Jean Marie Ferdinand
à Nécropole de la Crouée Tombe n°6594
3 Soldats de Séné dont le nom est inscrit dans un autre monument aux morts :
Monuments aux morts de Vannes La Garenne
ALLANO Honoré
BOCHE Joseph
BOCHE Louis
CAERO Pierre Marie
DANO Julien
GARJEAN Julien
GAYET Julien
GUEHO Alphonse
GUHUR Pierre
LANDAIS Paul
LE BOURVELEC Jean Marie
LE BRAS Ferdinand
LE DIGABEL Jean Marie
LE FRANC Aubin Ange
LE QUINTREC Paul
LE PLAT Lucien
MORIO Joseph
PLUNIANT Jean Marie
TACQUET Jean marie
TATIBOET Victor
Autres communes :
DANET Ange Joseph Marie : Arzon (56)
LE BOURHIS Vincent : Laboissière (60)
LE BRIS Joseph : Gourin (56)
LE FLOCH Auguste : Larmor Plage
LE FRANC François : Salerne (83)
LE PLAT Lucien : Noyalo (56)
MORIO Patern : Arradon (56)
ROPERT Jean Marie : Nantes (44)
Destin particulier que celui de Célestin LE FRANC....
Célestin Jean Marie LE FRANC nait au village de Moustérian le 15 novembre 1882 où ses parents sont cultivateurs., comme nous l'indique son acte de naissance.
On retrouve la trace de Célestin LE FRANC au dénombrement de 1906. Le foyer abrite les parents et 6 enfants. Clotilde la plus jeune des filles est mariée avec un Boché et mère d'une petite Marie Madeleine. Trois générations cohabitent sous le même toit. En 1906, son frère François est "en service" c'est à dire qu'il fait sa conscription.
La fiche de matricule le Célestin indique d'ailleurs qu'il sera pour cette raison dispensé de service.
Toutefois après le décret de mobilisation, Célestin LE FRANC rejoint le 116°RI de Vannes et devient caporal le 31/01/1916. Il est fait prisonnier le 17/04/1916 dans la Meuse à Bras et interné à Merseburg. Il ne sera rappatrié que le 18 janvier 1919. Il est démobilisé le 20 mars 1919. La commission de réforme lui attribue une pension temporaire à 40% le 13/11/1919 à cause d'une blessure qui a occasionné une mutilation.
Il décède à Séné le 30 décembre 1919 à l'âge de 37 ans. Son nom figure au monument aux morts de Séné. Son acte de sépulture au registre de la paroisse de séné nous apprend qu'il s'était marié à Mélanie DOUARIN.