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jeudi, 02 février 2017 03:45

LE GREGAM, GARJEAN "accident de service"

Il est des morts aux combat, des morts de suite de maladie, des suites de blessures, des morts par avarie ou tempête, mais certains soldats sont morts pendant la guerre par noyade.

Pour autant ils ont aussi oeuvré à l'effort de guerre ou combattu l'ennemi et à ce titre les Autorités leurs ont décerné la mention "Mort pour la France".

Qui étaient-ils et dans quelles circonstance s'est produit cet "accident de service".

 

Julien Marie GARJEAN : 17/09/1877 - 20/04/1916.

Julien Marie Garjean naît bien à Séné au village de Cano où ses parents sont cultivateurs comme l'indique son extrait de naissance.

GARJEAN extrait.jpg

A l'âge de la conscription, il déclare une adresse sur Vannes, ses parents sont décédés et il exerce la profession de cocher. Est-ce à cause de son emploie qu'il se retrouve incorporé dans le 3° Escadron du Train et des Equipages. Il s'agit des militaires qui assurent l'intandance et la logistique des armées. Les escadron du train predront rapidement une importance capitale pour assurer le mouvement des troupes et fournir au front toute l'intendance.

Garjean 3 ETEM

Dans l'hsitoire du 3° ETEM voilà ce qui est rapporté : "pour donner un aperçu du travail énorme nécessité par le passage du pied de paix à celui de guerre, il nous suffira de dire qu'au 31 juillet 1914 le 3e Escadron du Train comptait 14 officiers, 250 hommes de troupe, 180 chevaux répartis en trois Compagnies et qu'au cours de la campagne, il est arrivé à constituer 82 formations tant hippomobiles qu'automobiles, représentant, un effectif global de 579 officiers, 23.000 hommes de troupe, 14.500chevaux et plus de 4.000 voitures !"

La fiche de matricule de Garjean ne renseigne pas sur la localisation de son décès "par immersion". Il rapporte que le corps fut amené à l'hôpital de Bergues, indiquant que son escadron se trouvait sans doute dans le Nord.

GARJEAN sécès immersion

Julien Marie GARJEAN repose au carré militaire de Bergues : Carré, rang, tombe : 42.

 

Jean Marie LE GREGAM : 8/07/1879 - 4/10/1917

Jean Marie LE GREGAM est né à Cadouarn le 8/07/1879 au sein d'une famille qui vit de la pêche.

Le Gregam 1879

Il se marie le 25/07/1915 et fonde une famille à Séné comme l'indique le dénombrement. En 1908 il est papa d'une petite Lucienne.

LE GREGAM et sa femme

Sa fiche "d'Inscrit Maritime" est plus précise et indique la présence de 2 filles: Lucienne Marie Josèphe née en 1908 et Marie Rosalie Vincente née en 1913.

Le gregam Enfant femme

Cette même fiche comme plus tard l'état civil de Séné nous informe sur les circonstances de son décès :

LE GREGAM noyade détail

Selon le Tribunal de Bordeaux, Jean Marie LE GREGAM tombe dans la Garonne le 4/10/1917, alors que le bateau à bord duquel il est matelot, La Touraine, est à quai à Bordeaux. Porté disparu, son corps est retrouvé le 31/10/1917 et inhumé à Bordeaux le 3/11/1917.

La guerre a nécessité de transporter des troupes sur les différents fronts et notamment en Méditerranée, dans les Balkans et en Orient. Le gouvernement a réquisitionné des paquebots pour le transport des troupes. La Touraine a été reconverti en navire auxiliaire pendant le conflit.

Paquebot construit en 1890 par les Ateliers et chantiers de Penhoët à Saint-Nazaire, La Touraine affiche 8429 tjb, 3378 tjn, 158,55 x 17,00 x 10,50 m, 2 machines à triple expansion. Navire de la Compagnie Générale Transatlantique, lancé à Saint-Nazaire en 1891, fort de 12000 cv, atteignant 19 noeuds grâce a ses 14 chaudières. 

Il fait partie de la grande famille de paquebots portant un nom d'une province française (Normandie, les Bretagne, Champagne, Bourgogne, Gascogne, Bretagne, Touraine, Aquitaine, Navarre, Lorraine, Savoie et Provence).

LE GREGAM LA TOURAINE

« La Tourraine », de 157 mètres de long, pouvait transporter 1090 passagers. En 1891, il était alors le plus grand paquebot français en tonnage et le cinquième dans le monde. Il était également le dernier paquebot de la Compagnie à posséder des voiles. Entré en service en juin 1891 sur la ligne Le Havre-New York, il était alors le navire le plus rapide de la Transat, il atteignit la vitesse moyenne de 21,2 nœuds en juillet 1892 au cours d’une traversée de l’Atlantique en 6 jours 17 heures et 30 minutes. Entre 1900 et 1902, il est complètement refondu et modernisé. Un de ses mâts est supprimé. En janvier 1903, un incendie endommage une grande partie des aménagements pour passagers. A partir de 1913, il effectue l’été des rotations avec le Canada. En octobre 1913, il se porte au secours du paquebot italien « Volturno » en feu au milieu de l’Atlantique et en recueille 42 rescapés qu’il débarque à New York.

Pendant la Première Guerre mondiale, il continue à assurer le service de New York et est ensuite utilisé comme croiseur auxiliaire.

Début août 1914, avec les paquebots Niagara, appartenant également à la flotte de la Compagnie générale transatlantique, et Malte, de la Compagnie des chargeurs réunis, La Touraine est inscrit sur la liste des bâtiments de guerre français (J.O. 6 août 1914, p. 7.220 ; J.O. 11 août 1914, p. 7.335).

Fréquemment utilisés comme transports de troupes, les paquebots "provinces" rallient les Antilles à la métropole, Marseille aux Dardanelles et à Salonique.

De juin à août 1923, La Touraine est utilisé comme hôtel flottant à Göteborg, en Suède durant une foire-exposition. A cette occasion, il est rebaptisé « Maritime » et sa coque est repeinte en gris, avant d’être démoli à Dunkerque fin 1923.