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Lisière de Séné
Le Tour de France à Vannes et à Séné
La première édition du Tour de France date de 1903. Le journal sportif 'L'Auto" qui organise l'épreuve, a prévu 6 étapes. Le départ a lieu le 1er juillet devant l'hotel Le Réveil à Mongeront en banlieue parisienne.
Le parcours de l'époque passe à Nantes en évitant la Bretagne "intérieure" comme l'édition de 1904. En 1905, le Tour passe à Rennes.
Les premières vraies étapes bretonnes datent de 1906 avec un parcours qui relie Nantes à Brest et Brest à Caen. Le 24 juillet 1906, les courreurs s'élancent de Nantes pour la 11° étape qui les conduit à Brest. Il empruntent la route nationale de Nantes à Audierne qui passe par Vannes où, sans doute, comme lors des éditions ultérieures, un ravitaillement est organisé. Les coureurs cyclistes arrivent de Theix, passent par le hameau de Saint-Léonard puis du Poulfanc en Séné avant de traverser Vannes.
Il en sera de même lors des éditions de 1909 (étape Nantes-Brest du 27 juillet) et lors de l'étape du 27 juillet 1910 entre Nantes et Brest, comme l'atteste le journal L' Auto, qui détaille le parcours et les points de contrôle.
La 12° étape du 23 juillet 1911 relie La Rochelle et Brest. Cette longue étape est encore de mise le 22 juillet 1912, puis le 5 juillet 1913, mais dans le sens inverse Brest vers La Rochelle et encore le 5 juillet 1914, à nouveau entre Brest et La Rochelle.
'En vérifaint l'existence du Commerce Le Regal, on pourrait confirmer que cette vue est bien située en haut de la rue Joseph Le Brix où les courreurs s'engagent après avoir tourné devant l'Hotel de Ville.
Source : : https://images.app.goo.gl/LRkqkqdwikfgZ6Q69
Le journal l'Auto ne donne pas la liste des points de contrôles mais tout porte à croire que le tour passe à Vannes et au Poulfanc en Séné.
La Première Guerre Mondiale met un coup d'arrêt au Tour de France qui reprendra dès 1919. Les organisateurs de l'époque continuent de donner au Tour de France un tracé très géographique de "chemin de ronde".
L'étape Brest vers Les Sables d'Olonnes est répétée de 1919 à 1924. Ces photos extraites de la revue Le Miroir des Sports montrent que le tour passait par Vannes.
Pour la première fois, en 1925, cette étape est scindée en deux avec une halte à Vannes le 26 juin 1925. Le Luxembourgeois Frantz s'impose au sprint, nouvelle expression anglaise qui rempalce désormais les termes "à l'enlevage"
En 1926, le Tour ne s'arrête pas à Vannes mais il traverse la préfecture du Morbihan, passant toujours devant la mairie.
L'époque voit l'essor du cyclisme un peu partout en France et en Bretagne où l'on construit des vélodromes. Poussé par une des plus vieilles association sportives de Vannes, le Veloce Vannetais crée par Jean Baptiste PAVOT, (lire Histoire de Conleau), la ville de Vannes vote les crédits pour la création d'un vrai vélodrome au Jardin des Sports de la Rabine, à l'emplacement du stade actuel, qui voit le jour au printemps 1927.
Le Jardins des Sport depuis sa création avant guerre, disposait d'une piste cycliste. Celle-ci fut relevée et mise aux normes pour accueillir des compétitions. Inaugurée le 1er mai 1927, elle accueillera le Tour de France en 1930 et 1954.
De 1927 à 1931, la grande boucle fera étape dans la cité des Vénètes, toujours sur la route de Brest vers Les Sables d'Olonnes.
Tour de France, Vannes , arrivée de Marcel Bidot avenue de la Marne [Agence Rol] 1928 (Gallica Bnf)
Tour de France, 21-6-28, arivée de la 5e étape à Vannes,
Antonin Magne à gauche et Marcel Bidot [Agence Rol] 1928 (Gallica Bnf)
Lors du départ de Vannes le 22 juin 1928 vers Les Sables d'Olonnes, des artilleurs du 35° Régiment d'Artillerie basé à Vannes, se postent sur la butte de Saint-Léonard entre Séné et Theix pour suivre également la course!
Source Gallica Bnf Miroir des Sports
Le 5 juillet 1930, l'arrivée à Vannes est fêté pour la première fois au vélodrome de la Rabine.
De 1932 à 1938, le Tour "évitera" la Bretagne intérieure pour ne s'arrêter qu'à Rennes ou Nantes. Lors de l'édition d'avant guerre, le 14 juillet 1939, l'étape conduit les cyclistes de Lorient à Nantes, en traversant Vannes mais ensuite les coureurs font un détour vers Questembert et ne passent par Séné.
Après la Libération, le Tour de France reprend en 1947. Cette édition marque l'étape à Vannes le 17 juillet en provenance des Sables d'Olonnes et avant un départ le 18 juillet vers Saint-Brieuc.
Le magazine sportif Miroir Sprint couvre le tour dans son n° spécial du jeudi 17 juillet 1947, rend comtpe de l'étape qui arrive à Vannes par Elven.
Il faut attendre ensuite l'édition de 1954 pour voir le Tour s'arrêter de nouveau à Vannes le 14 juillet ou l'arrivée est fêtée pour la deuxième fois au vélodrome de la Rabine. Le lendemain, il repart pour Angers en empruntant la route de Nantes en Séné...
François MAHE, natif d'Arradon, 2° de l'étape Brest-Vannes
fait un tour d'honneur sur le velodrome de la Rabine, accompagné de Louison BOBET, maillot jaune.
Le lendemain, place de la mairie, le même MAHE est assailli par la foule de spectateurs avant le départ de l'étape Vannes-Angers.
Deux ans plus tard, en 1956, la 7° étape du Tour quitte Lorient pour Angers en traversant Vannes si on en croit les cartes du parcours de l'époque qui semblent aussi indiquer qu'il emprunte le tracé rectiligne passant par la route nationale et donc par Séné.
En 1958, le Tour qui a relié Caen à Saint-Brieuc puis Brest, a fait un contre la montre à Chateaulin auquel succède le 4 juillet, une étape entre Quimper et Saint-Nazaire. Les courreurs se ravitaillent à Vannes comme le montre cette capture d'écran extraite des archives de l'INA.
Ensuite, les courreurs empruntent la route de Nantes à Séné comme le montrent ce montage de 2 captures d'écran issues des archives de l'INA. Les connaisseurs du quartier de la Grenouillère (lire également les articles sur les Routiers de Séné ou les Pompistes et garagistes de Séné) reconnaitront les bâtiments toujours existants au numéro 33 et 33bis.
En 1960, la 7° étape traverse le Morbihan et relie le 2 juillet, Lorient à Angers.
L'édtion de 1962 revient en Bretagne le 30 juin et la 7° étape conduit les coureurs de Lorient à Saint-Nazaire.
Le caméraman et le motocycliste on dû faire le plein d'essence à la station Shell avant de filmer les coureurs qui traversent Séné par la Route de Nantes.
Le Tour repasse-t-il par Vannes et Séné lors de l'étape du 4 juillet 1968 qui relie Lorient à Nantes?
Tour de France 1985 au départ rue de Verdun devant la caserne
La Bretagne et Vannes accueilleront le Tour de France en 1985 avec un prologue à Plumelec en contre la montre individuel le 28 juin, suvi de la 1re étape le 29 juin entre Vannes et Lanester, longue de 256 km! Les coureurs poursuivent par une 2e étape, le 30 juin entre Lorient et Vitré et quittent la Bretagne après la 3e étape, le 1er juillet entre Vitré et Fougères.
Le 5 juillet 1993, Séné et Vannes fêtent populairement l'arrivée de la Grande Boucle partie le matin des Sables d'Olonnes. Antenne 2 et Eurosport couvrent l'évènement mondial. On reconnait sur ces captures d'écran le parcours le long de la route de Nantes.
Le Tour passe à Saint-Léonard
Le Tour passe au Poulfanc devant les meubles Cornichet
Le Tour passe au carrefour de la rue du Verger.
Le Tour passe devant le siège des Transport Nives
Le Tour quite Séné entre le garage Renault et la station ELF
Le Tour est revenu depuis à Vannes le 5 juillet 2000 et plus récemment le 12 juillet 2015 pour un contre la montre entre Vannes et Plumelec. Espérons qu'il revienne à nouveau faire étape sur les terres du Golfe du Morbihan. A Séné, la Route de Nantes a été refaite. Ne doutons pas que les Vannetais et les Sinagots sauront rendre honneur aux coureurs cyclistes.
Les courses de Cano, par l'Abbé LE ROCH
Il n'est point vrai, tout d'abord, qu'en remontant dans "l'antique", le premier vers de l'Enéide:"Arma virumque CANO" s'applique à notre champ de courses local. Les Vénètes n'y livrèrent pas non plus de combat naval à César, bien qu'il soit probable qu'à cette époque les marais Rose aient constitué une anse reculée du Golfe entièrement liquide. La première escarmouche plausible "in his locis" est celle qui opposa, au XIVème siècle, un Sieur de CANO, vassal fidèle de Charles Chauve, rappelé à l'ordre par celui-ci "manu militari" et qui y trouva la mort :"Victi sunt apud CANO".
Mais nous arriverons rapidement au fait rapporté par le "Morbihan" du 17 Septembre 1842.
"Les membres de la Société formée dans le Morbihan pour établir à Vannes des courses de chevaux avaient été convoqués mardi dernier à l'Hôtel de la Mairie .... L'assemblée s'est occupée de la nomination d'une Commission chargée de recueillir de nouvelles adhésions, de rechercher un hippodrome, d'arrêter le programme des courses, de faire rentrer la montant des souscriptions individuelles. La Commission centrale a été composée comme suit: Mr. TASLE, Président - MM. DE KERMOISAN, ROPERT, DE COETYHUEL, DE KERVANOET.
Mr. VIGUIER, député, s'inscrit pour 100 F. sur la liste de souscription, M. DE LA COURDONNAYE, député, pour 20 F. En outre, tous nos députés ont promis (sans obole) de réunir leurs efforts afin d'obtenir un prix important en 1843. Il est certain que, dès la première année, les Courses de Vannes auront autant d'éclat que la plupart de celles qui ont lieu dans les départements voisins."
Et voici comment dans son numéro du le Morbihan interprêtait les deux premières journées de qui eurent lieu sur les Landes de CANO: "La nouveauté du spectacle avait attiré un grand nombre de curieux autour de l'hippodrome. Son emplacement nous a paru heureusement choisi. Mais il est facheux que les pluies des jours précédents aient paralysé les bonnes dispositions prévues par les Commissaires".
Suit l'exposé technique des différentes épreuves des deux journées des dimanches et lundi de réunissant une poyenne de 4 partants. Apparition du fléau N°1 de la Société dont il sera fait mention par la suite: 71 années sur 100.
En 1844, le succès des Courses s'affirme pour le compte-rendu des Courses du'28 et 29 Août :
"Depuis quelques jours, une affluence extraordinaire d'étrangers accourus de tous les points du Département et de la Bretagne avaient changé la physionnomie de notre ville, d'ordinaire si calme et si paisible. La réunion du Conseil Général, l'ouverture des Assises, l'époque avancée à laquelle nos Courses ont été fixées, 28-29 Août, fait de Vannes un point de réunion et de rendez-vous. Tout a contribué cette année à donner à nos fêtes hippiques une solennité et un succès inespéré. 18 chevaux avaient été engagés et parmi eux des vainqueurs d'hippodromes renommés tels Angers, Nantes.
A midi, dès son arrivée à l'hippodrome, le Jury des Courses, composé de MM. TASLE, maire de vannes, avec la collaboration d'un cahier de notes , de F. D. I. des archives de la Société , de M. C. VIGUIER, député, de KERMOISAN, ROPERY et RONEL,.,. en présence de M. LOROIS, préfet, a fait annocer que les allaient commencer par le Prix qui réunit 6 partants.
L'amphithéâtre est garni de dames en brillantes toilettes. L'hippodrome est environné par la foule accourue de toutes parts. Une longue file d'équipages, de voitures, de maîtres, d'omnibus, de fiacres, de chars-à-bancs, de véhicules de toutes espèces se suivent presque sans interruption le long de la route de Vannes jusqu'à la Lande de CANO.
Il reste dans les archives de la Société deux temoins d'époque le chronomêtre qui servit à calculer les temps, signé Rieussac, horloger du Roi, et une carte d'entrée artistiquement traitée, où, sous un saut de haies des plus réussis, quelques turfistes en apparence indifférents au spectacle regardent une dame à robe de crinoline se faisant conter fleurette par un officier, les armes de Vannes couronnant le tout. Mais Mr.TASLE était surtout botaniste. Une fois le train sur les rails (et c'était d'époque) il démissionne et cède le pas à M.DE LAGATINERIE.
Les vingt années qui suivent 1844 consacrent le développement et le succès des Courses de CANO. On voit poindre souvent des nuages à l'horizon et déverser quelquefois des trombes sur l'hippodrome, mais il n'est jamais fait mention d'embarras de trésorerie, ni même de trésorier. Le ton des chroniqueurs devient plus lyrique sous Napoléon III où le journal de Vannes du 1er Juillet 1869 parle des Courses de façon originale:
"Nos courses ont été très brillantes ; jamais sur notre hippodrome, un soleil plus éclatant n'aurait éclairé une réunion plus nombreuse. Jamais les équipages de luxe et véhicules de toutes sortes ne s'y étaient donné rendez-vous avec plus d'empressement. Les toilettes des dames étaient franchement au beau temps. Rien, chez nos élégantes, ne trahissait cette indécision qui naît d' un nuage aperçu à l'horizon, au moment des derniers apprêts. La musique de l'orphéon, est-il besoin de le dire, se trouvait réunie au grand complet sur une tribune d'où elle nous octroyait ses meilleurs morceaux avec cette libéralité et ce merveilleux entrain dont elle a le secret.
Quant aux courses et aux chevaux engagés, leur nombre répondait à l'importance des prix. Pour qu'il ne manquât sur notre turf rien de ce qui constitue ces sortes de réunions, quelques cocottes y étaient venues étaler leurs grâces douteuses. Le Prix dé la Société des Courses (300 F-4000 mètres ) fut gagné par le cheval Photographe devant 5 concurrents. Le prix du Département ( 1900 F.-2000 mètres ) revint à Mélanie devant Pure Vérité et 6 autres concurrents. La Course de Haies qui clôturait la réunion sur 4000m. ne réunit que 3 concurrents, mais dura un long moment par suite d'incidents multiples qui divertirent l'assistance".
Voilà ce qui se passait au temps de Sadowa [bataille entre la Prusse et l'Autriche en juillet 1866], après quoi le secrétariat de la Société des Courses devait être assuré par un homme d'épée plus que de plume si l'on en juge par les comptes-rendus épisodiques 1869- 1900, où l'effet de la pluie sur les réunions de CANO reste un des thèmes préférés des chantres de l'époque, avec mention spéciale pour l'année 1885 où l'effondrement de la tribune officielle blessa le Président d'alors, M.TASLE, père de président, et le chronométreur de la Société M.PEDREGLIO qui eut la jambe cassée.
1900 - La Belle Epoque - non pour la Société des Courses de Vannes. Pendant les 29 années qui vont suivre, le fléau N° 2 apparaît : il s'appelle "Déficit". Il est dû au fléau N° 1 la pluie qui embourbe les pistes, oblige plusieurs fois à reculer les dates des réunions, freine l'ardeur populaire aussi bien que celle des concurrents. Un homme s'attache pourtant à des drainages excellents pour améliorer les pistes. Il s'appelle M.COUDRIN, fait partie du Comité au même titre que certains noms d'alors, sympathiques, connus au cours du demi-siècle MM. TASLE, CHEVRINAIS, ROUSSIN, MALLIERE, CREDEY, JEGOUREL, DAI GRE, VERGE. Le Président est le Comte DE KERSAUZON. Les trotteurs commencent à se manifester ; une pétition de 1912 est signée de noms bien résonnants DETORE, MEVIAN, ROZETZKI, MALLIERE, JACQUET, demande de réserver la course au trot attelé aux propriétaires du Morbihan.
Le Comité est fort occupé par une histoire de "closet" à sable et préoccupé par le désir de trouver des ressources supplémentaires. Il croit avoir trouvé en demandant au Pari Mutuel CAFFIN qui nous régit encore aujourd'hui une réduction de pourcentage, ce qui est accordé. La Société s' affilie à la Fédération des Sociétés de Courses de Bretagne qui lui donnera ses dates de réunions annuelles que d'aucuns trouvent trop "balladeurs". L'Assemblée Générale note le budjet provisoire de 1917 en prévoyant 1800 F. de prix de courses, prêté à la Société Hippique du Morbihan la somme de 190 F. (qui ne lui sera jamais remboursée) et ce, malgré un déficit avoué de 391 F. ?) Mais les années qui viennent renflouent rapidement la Société, écrit d'une plume légère le secrétaire de l'époque E. BOUILLON, qui occupera le poste 30 ans ...Ceci est du 7 Juillet 1914 ... Il faudra attendre 5 ans pour la nouvelle Assemblée.
Celle-ci a lieu le 20 Février1920. Bien des membres manquent à l'appel et le nouveau Bureau élit comme Président le Colonel LE DIBERDER, ... comme Commissaires MM. ROUSSIN, CHEVRINAIS, TASLE A .... comme Trésorier: M. CERGE. On parle des prix prohibitifs pour le reprise : Pesage à 15 F. - Cotisation à 30 F. Le montage des tribunes coûte 4900 F. au lieu de 1900 F. en 1914. L'exercice de 1920 se clôt par un bénéfice de 995 F. MM.FABRE, DUCROQUET, D.LE PLAIN entrent au Comité.
Le projet d'un cross-country est adopté après délimitation des droits de chaque riverain. Ce n'est pas une réussite et le déficit de l'année 1922 se monte à 2200 F., imputable au montage et démontage des tribunes en bois. On parle pour la première fois de tribunes en ciment armé dont le coût et l'amortissement effrayent bien des membres. M.RIBOUCHON.obtient l'adjudication des buvettes et ne la quittera que 20 ans après. 1923 le déficit est de 3600 F. Les dépenses augmentent. Les recettes diminuent. La suppression de la deuxième journée de Courses est envisagée. Accentuation en 1924, où les frais d'installation des tribunes montent à 9000 F. Le Colonel LE DIBERDER insiste sur l'état difficile de la Trésorerie et pense à des solutions de désespoir.
C'est pourtant à partir de 1924 que la Société des Courses de Vannes va fournir un effort considérable et persistant, qui, 30 ans plus tard, donnera un résultat tangible certain. Un sang nouveau s' infuse au Comité sous l''impulsion d'une équipe dynamique par Francis DECKER qui y fera preuve des qualités d'administrateur dont nous bénéficions encore aujourd'hui. Ces hommes s'appellent DUCROQUET, MARCEL, JACQUET, LE CORRE ; ils se conduiront souvent en mécènes discrets et généreux, et ils méritent qu'on évoque leur souvenir , Un Comité des Fêtes se crée, qui, en 10 ans, procurera 45000 F. de ressources exceptionnelles. On sollicite le Commerce Vannetais ou l'adhésion de membres fondatreurs et souverains nouveaux (104 en une année) . Les Sociétés mères ont ccnscience de ces efforts et encouragent notre Société pécuniairement. On s "attaque à un gros morceau : la construction des tribunes en ciment. Le projet est très discuté et semble folie à certains ... et pcurtant c'est ce qui va sauver la Société,, les montage et démontage des tribunes-bois constituant la plus lourde des charges. La création de membres fondateurs est votée ainsi que des membres-sociétaires à 40 F. Pour parfaire à 500 F. le surplus de la somme nécessaire, un emprunt par émission de bons à 500 F. (intérêt 6%) est lancé. A lui seul, M. Julien BENOIT prend 500 actions - s'il a le portefeuille plus facile que le caractère - retenons son nom comme l'un des bienfaiteurs de la Société des Courses de Vannes. La somme de 1 500 000 F. est bientôt atteinte et dans l'euphorie générale, il est décidé la création d'une troisième journêe de courses en Septembre .
Cette innovation, que le grand ovale de l'hippodrome méritait ne sera jamais bénéfique. Son succès sportif est grand (record de partants en 1930 ) , mais manque d'empressement du public et manque de subventions supplémentaires de Paris. Et pourtant, le lundi est supprimé et remplacé par un autre dimanche, initiative heureuse et maintenue "ad oeternum" après avis des sociétés à jours suivis. Pourtant, on rembourse ceux qui ont fait confiance et on emprunte à des conditions plus avantageuses 130 000 F. au Crédit Agricole pour dix années à raison d'une annuité de 16 000 F. Mais en 1930 et 1931, il pleut cinq journées sur les six. Nouveau déficit et nouvel emprunt. Arrive 1932. Le Colonel LE DIBERDER qui n'a pas eu une présidence exempte de soucis, donne sa démission pour raison de santé. M. A. TASLE prend le gouvernail. MM. DE SERVIGNY, L. BOEDEC prennent leurs fonctions ; avec Francis DECKER, déjà nommé, ce quatuor fait le point, et en 20 annnées, conduira le navire en eaux calmes, sinon profondes. Oh ! les vents ne seront pas toujours alisés. Il y aura quelques bourrasques:
a/le procès qu'un homme de la terre madré, s'appuyant sur des conventions très nébuleuses du siècle précédent, fera à la Société pour quelques arpents non foulables par ses ruminants.
b/un conseil judiciaire sévère pour les imprudents engageant des dépenses injustifiées .
Mais la situation s'améliore. En 1923, les 2 journées de courses réunissaient 33 partants. En 1937, il y eut 112 partants. Les charges diminuent , l'emprunt se résorbe. Il n'est plus que de 55 000 F. lorsque la deuxième guerre éclate. Il devient sans intérêt en 1944 parce que, dans un geste élégant, Francis DECKER rembourse la somme au Crédit Agricole, la prenant à son compte. Son exemple est suivi. Les membres du Comité, entre eux, se cotisent pour assurer un prêt de démarrage, il s'agit de remettre en état l'hippodrome après les dommages de guerre subis. C'est chose faite en 1946 où une réunion est donnée. C'est chose définitive en 1947 où le cycle des deux dimanches mai-juin s'établit. Ces années seront bénéfiques, et, en 1952, tous les emprunts remboursés, la Société annonce à ceux qui l'ont fidèlement suivie qu'un fond de réserve de 350 000 F. et un capital de 780 000 F. existe, juste récompense pour les membres d'un Comité, qui, à force de patience, de volonté et de désintéressement, a su mener à bien une tâche centenaire, sous les présidences successives de MM. TASLE, VIGUIER, TASLE S., DE LAGATINERIE, DE KERSAUZON, LE DIBERDER, TASLE A.
Les Régates dans l'Entre-deux-guerres 1919-1944
Après ces années de guerre, la France réapprend à vivre. La Société des Régates de Vannes renait une nouvelle fois le 17 juillet 1919. Au sein du nouveau bureau de la société on retrouve des anciens membres, aux côtés de personnalités pas encore citées dans ces articles:
Eugène LEBERT, [1857-1939] Ingénieur en retraite des Ponts & Chaussées, Président;
Maurice SEVENO et LE CALVE, vice-présidents;
Maurice VERGE, [18/6/1882 - ] fils du banquier Auguste VERGE,
André Marie BUGUEL [2/11/1891-9/01/1987 Arradon], Notaire, secrétaire, propriétaire de Izel, remplacé par LE NEDELLEC en 1923
En 1919, on trouve des coupres de presse relatant les régates de l'Île aux moines du 24/8/1919 pour lesquells la Compagnie Vannetaise de Navigation dépêche un vapeur pour amener le public sur l'île.
En 1920, on note les réagates de Conleau. Cette m^me année, la SRV propose à la ville de Vannes d'abandonner le terrain rue du Commerce au Port au profit d'une parcelle à Conleau pour y établir un "centre d'instruction nautique". Un terrain de 390 m² sera loué à la Société des Régates ...en 1944!
La SRV oregnaise les réagetes de Conleau le 5/5/1921. L'annéee 1922 est plus riches en évènement nautiques avec les réagtes de Conleau le 25 mai, celles de Port Navalo les 16 et 17 juillet et celles de l'Île aux moines le 24 septembre.
La calendrier des régates de 1923 compte avec les courses à Conleau le 10 mai, à l'ïle d'Arz le 25 juin, à Port Navalo les 14 et 15 juillet, à l'ïle aux Moines le 15 août et à Arradon le 3 Septembre.
Cet article daté de juin 1924, montre la répartition des subventions allouées par le Conseil Génral du Morbihan aux différentes Sociétés de Régates. On note que celle de Vannes organise les régates de Conleau et de Port Navalo. L'Île aux Moines ou Arradon ont leur propre société de régate.
Les sociétés de régates se coordonnent au sein des Sociétés du Sud Breton afin de caler le calendrier des régates. Celles de Conleau se tienent le 1er juin, celles de l'ïle aux Moines le 22 juin, les régates internationalles de Port Navalo sont le 6 juillet et celles d'Arradon le 3 août. La SRV a été entendu, la Cie Vannetaise de Navigation affrête deux bateaux pour ces régates.
Cet article de novembre 1925, nous donne une aperçu des membres de la SRV de l'époque.
Emmanuel NORMAND [29/2/1880-18/2/1970], fils de l'ancien président, est à son tour Président;
CANET, Docteur,
GLAY, docteur,
Le calendrier de 1926 est plus riche avec des régates à Conleau le 13/5, à Port Navalo le 11/7, à l'ïle d'Arz le 8/8, à l'Île aux Moines le 15/8, en Arradon le 29/8, à Houat le 5/9 et à Larmor Baden le 12/9. Cette même année; la SRV done une fête à la mairie de Vannes.
Histoire de Conleau entre Vannes et Séné
Cet article reprend dans sa première partie "la plus ancienne" l'article paru en 1932 dans la revue de la Société Polymathique du Morbihan, les auteurs en sont Etienne RAULT et Léon LALLEMENT. Il est ici complété, enrichi et illustré.
Conleau est un des quartiers de la ville de Vannes (Morbihan). Il comprend la presqu'île de Conleau qui est une ancienne île du golfe du Morbihan, reliée à la terre ferme par une route-digue depuis 1879.
Cet article s'attachera à retracer l'histoire de la seule'Île de Conleau, qui reste intimement liée à l'histoire de Séné. Jadis, les passeurs de Conleau, en fait des marins de la presqu'île de Langle reliaient Conleau à Séné ou Moréac; Dès leur création, les Régates de Conleau accueillaient un course réservée aux seuls bateaux des marins sinagots; Et, comme nous le rapelle Camille Rollando, "les constructeurs de navires sinagots, qui étaient nombreux, venaient effectuer les petites réparations et rabouds [réparation de la coque d'un navire] sur la petite plage de Conleau".
1- L'ïle de Conleau vendu par l'Evêque de Vannes
M. le chanoine Le Mené, traitant de la guerre civile entre catholiques et protestants, sous Henri III, relate le fait suivant dans son Histoire du diocèse de Vannes, tome II, page 17.
En 1568, le prince de Condé et l'amiral de Coligny se retirèrent à la Rochelle, où ils furent rejoints par d'Andelot et recommencèrent la guerre civile, en s'emparant d'Angoulême et des places voisines. Le trésor royal était à sec. Le roi s'adressa au pape pour faire une levée extraordinaire sur les biens du clergé. Pie V, en considération du caractère religieux de cette guerre et dans l'espoir d'une compensation ultérieure, permit, par une bulle du 24 octobre 1568, d'aliéner une partie des biens ecclésiastiques jusqu'à concurrence d'une rente annuelle de 50.000 écus d'or ; c'était un capital d'un million d'écus d'or, somme énorme pour l'époque.
Le diocèse de Vannes fut taxé à 7.401 livres de rente et pour la réalisation de cette somme l'évêque seul dut fournir 800 livres. Le siège épiscopal était alors occupé par Mgr Jean Fabri ou Le Febvre pourvu de l'évêché par Pie V, le 15 mars 1566.
Au nombre des biens de son domaine temporel se trouvait l'île de Conleau près de Vannes. Elle fut désignée parmi les immeubles destinés à être aliénés pour se conformer aux prescriptions de la bulle du 24 octobre 1568.
L'île est ainsi décrite dans un acte de 1570 que Mme Maupin a eu l'obligeance de nous communiquer :
"Un bois nommé vulgairement le petit bois tailliff de Conleau avec les pâturages y adjassants situé en la paroisse de Saint-Patern, ayant environ 12 journaux [Note : Le journal avait alors une contenance de 48 ares, 62 centiares] de superficie cerné de mer entre le village de Conleau et le manoir de Moréac."
La procédure suivie pour parvenir à l'aliénation de cette île est assez curieuse et mérite d'être en partie signalée d'autant qu'elle s'appliqua sans doute aux autres biens ecclésiastiques situés dans le diocèse et choisis pour être vendus.
Les 15 et 16 juillet 1570, Le Treste, sergent de justice, publie, proclame et affiche que la vente de l'île se fera au plus donnant et dernier enchérisseur, au denier 24 de l'évaluation et après que cette évaluation aura été faite par les priseurs nobles : Messires Guy de Lantivy sieur de la Haye-Dréan, Georges Bardoul sieur de la Ville-Picaud, Pierre de Courcelles sieur du Prat et Jehan Juhel marchand juré, tous les quatre assignés et convoqués, leur expertise terminée, pour le 12 août suivant, à l'auditoire du présidial.
Ce jour venu, le sénéchal leur fait prêter serment de dire la vérité ; puis, séparément enquis, ils attestent évaluer chaque journal 30 sous de rente, ce qui faisait pour l'ensemble de l'île, d'une étendue de 12 journaux, 360 sous de rente ou 18 livres de rente, la livre valant alors 20 sous.
Étant admis, d'autre part, qu'il fallait aussi 20 livres de capital pour constituer une rente d'une livre, l'île, au dire des experts nobles, valait 360 livres de capital, à laquelle somme il y avait lieu d'ajouter le denier 24 ou un 24ème en plus, c'est-à-dire 15 livres, pour fixer la mise à prix, soit 375 livres.
Le sénéchal demande si, à ce prix, il y a acquéreur dans l'assistance. Personne ne répond.
L'adjudication est alors remise à quinzaine après nouvelles bannies et publications et aussi et affiches apposées contre la « principale porte de l'Église Mr Saint-Pierre et au passé (à l'entrée) de l'auditoire dudit Vannes ».
Le samedi 26 août 1570 l'auditoire est, cette fois, assez garni de monde. On y remarque notamment M. Rolland Vincent représentant l'évêque et le procureur du roi, car l'évêque tenait l'île du roi en fief amorti.
En ouvrant les enchères le sénéchal demande, comme il y a quinze jours, s'il y a acquéreur. Un certain nombre de compétiteurs se présentent et après plusieurs enchères, la chandelle éteinte, Messire Jacques de BOGAR est déclaré adjudicataire pour la somme de 403 livres.
Et aussitôt Messire de Bogar déclare avoir acquis au nom de sieur Guillaume LECHET présent et qui accepte pour la somme de 403 livres.Voilà donc l'île qui passe, en 1570, du domaine temporel de l'évêché aux mains de Guillaume LECHET, puis, selon Camille Rollando, à messisre Jean MORIN.
Pendant longtemps, l'Île de Conleau ne sera accessible qu'à marée basse en empruntant un pont de pierres, comme nous l'a illustré l'artiste Charles Ferdinand de Lambilly en 1859.
2- Sucession de propriétaires de la petite noblesse jusqu'à la Révolution :
Plus tard, on ne sait exactement à quelle date, ce même Lechet la vend à Messire Jean MORIN, sieur de Vieille-Vigne. A la mort de celui-ci elle échoit par succession, dès la première moitié du XVIIème siècle, à Messire Renaud Le GOUVELLO, seigneur de Keriaval, conseiller du roi à la Chambre des Comptes de Bretagne époux de Perrone CARRE de Kerlevenan.
La famille Le Gouvello de Keriaval, qui était propriétaire de la terre noble du Petit-Conleau et de diverses métairies et tenues dans le voisinage, annexe l'île à la réserve ou pourpris du manoir, tout proche.
Agnès Josèphe de GOUVELLO [25/2/1689-20/4/1749] , fille d'Armand Le Gouvello et petite-fille de Renaud et de Perrone Carré, épouse en 1711, à l'âge de 22 ans, Georges de SERVAUDE, seigneur de la VILLE-ès-CERF, [29/5/1670 Plélan - 16/2/1748 Vannes], et lui apporte en dot la terre noble du Petit-Conleau avec l'île y annexée et qui reste la propriété de la famille de la Ville-ès-Cerf. Leur unique fils vivant, Joseph Zaccharie de SERVAUDE [30/10/1711 Plélan - 14/05/1791 Vannes] en hérite. Il se marie le 24/9/1764 à Vincente Ursule Le GOUVELLO [1744-17/5/1791Vannes], maisleur unique enfant décède en 1780. A la Révolution leur biens sont vendus comme biens d'émigrés.
Tel est le résumé de ce qu'il a été possible de découvrir au sujet des propriétaires de l'île de Conleau depuis l'an 1570 jusqu'à la fin du XVIIIème siècle.
Lors du relevé pour le cadastre de 1810, l'île n'est battie que de la cabane du passage, refuge pour les passeurs entre Conleau et Séné. La construction d'une digue permettra une activité régulière pour les bateliers qui seront ensuite appelés passeurs et passeuses. A la place de cette cabane, on construira plus tard une maison qui deviendra l'actuel café-brasserie le Corlazo.
3-De la famille THUBE aux associés ROUILLE et PAVOT :
Après avoir fait l'objet de différentes ventes au commencement du siècle dernier, l'île est acquise par la famille THUBE, de Nantes. Cette famille fera édifier une maison de maître qui deviendra l'actuelle villa Thalassa.
Le 2 juin 1829, M. Pierre Louis THUBE [2/2/1775-31/7/1829], agent des subsistances militaires, afferme, suivant bail emphytéotique et pour 99 ans,
[Note : L'emphytéose est un contrat par lequel un propriétaire concède, pour longues années, la jouissance d'un immeuble, moyennant une redevance annuelle, à la charge par le preneur, qu'on appelle emphytéote, d'exécuter des constructions, défrichements ou autres travaux ayant pour effet d'améliorer le fonds. D'après la loi de 1790, le bail emphytéotique ne peut pas être fait pour plus de 99 années ou pour plus de trois générations. Le code Napoléon ne s'est pas occupé de l'emphytéose, mais il ne l'a pas interdit, d'où il suit que ce contrat est licite. Dict. de Dupiney de Vorepierre]
une portion de l'île d'environ 4 ares à MM. Pierre Marie et Jean Marie DUPUY, constructeurs de navires demeurant à Vannes, moyennant une redevance annuelle de 100 francs et les impôts. Jean Marie DUPUY, sa soeur et son neuveu sont pointés par l'agent du dénombrement de 1841.
Le 2 décemhre 1851, M. Gustave de LAMARZELLE achète de M. Pierre Marie DUPUY et les héritiers de son frère, leurs droits au bail emphytéotique en cours ainsi que les bâtiments par eux édifiés sur la partie de l'île objet du bail.
Gustave Jules Louis de LAMARZELLE [6/9/1828 Vannes - 24/9/1900 Sarzeau], imprimeur libraire à Vannes... puis distillateur (1886-), père du député du Morbihan.
4-Qui étaient François Marie ROUILLE et Jean Baptiste PAVOT ?
Le 11 novembre 1876, MM. François Marie ROUILLE et Jean Baptiste PAVOT se rendent acquéreurs de la totalité de l'île, avec respectivement 8\9è et 1\9è des parts pour créer une station balnéaire composée de 5 chalets locatifs, d'un restaurant, d'écuries et remises et de cabines de bains. Le montant verssé est de 11.000 francs pour M. Amédée THUBE [15/6/1805 Vannes - 23/8/1892 Nantes ], fils de Pierre Louis, et 8.000 francs pour M. de LAMARZELLE.
NOTE : La somme de 8.000 francs pour M. de Lamarzelle qui n'était que locataire, nouvel emphytéote, paraît relativement élevée en regard de celle de 11.000 francs pour M. Thubé, propriétaire de toute l'île. Mais il y a lieu de remarquer que le droit au bail emphytéotique acheté par M. de Lamarzelie de la famille Dupuis, en 1851, n'avait pas pris fin en 1876 et loin de là, puisqu'il restait encore à courir 52 années et aussi que M. de Lamarzelle, après MM. Dupuis, avait élevé des constructions sur la partie louée de l'île.
Jean Baptiste Fortuné PAVOT :
Ancien chef de la Préfecture, Jean-Baptiste PAVOT nait à Malestroit,[19/9/1826 Malestroit -23/3/1889 Vannes]. Il sera secrétaire rédacteur au Conseil Général du Morbihan. Il est rédacteur du Journal de Vannes. Il crée le premier club de vélo à Vannes, le Véloce Vannetais en 1870, dont il est le président.
François Marie ROUILLE :
En consultant l'acte de vente de Conleau à son associé, consultable aux Archives Départemantales du Morbihan, François Marie ROUILLE indique au notaire qu'il est divorcé d'Ernestine BESNARD en date du 7 mai 1863. C'est une rare indication sur son état-civil, les autres actes notariaux ne mentionnant que son nom et sa résidence à Paris...
Un internaute a numérisé les pages contenues dans le "Fichier des Mariages Parisiens 1795-1862" ce qui permet de retrouver la date de leur mariage et la paroisse où se tint la cérémonie religieuse.
Malheureusement, l'acte de mariage du 17 février 1849 de la paroisse de Saint-Thomas d'Aquin n'indique ni la date ni lieu de naissance de François Marie ROUILLE. Mais que disent les archives de la ville de Paris? Celles-ci ont brulées pendant la Commune de Paris et on ne retouve que l'acte de mariage "reconstitué" qui n'apporte pas plus d'information.
Toutefois, on connait les noms du père et de la mère de François Marie ROUILLE. François Marie ROUILLE [13/2/1790-7/5/1830] pour le père et Marie Jacquette BARBIER [7/12/1790-15/11/1839] pour la mère.
Le site de genealogie Geneanet permet de retrouver cette famille Rouillé, installée à Hennebont. Ils se sont mariés le 21/1/1816 et leur premier enfant, Jérôme Marie est née le 20 décembre 1816, reconnus par les deux parents. Le père est menuisier et la mère, ménagère. De 1816 au décès du père en 1830, 3 filles et 8 garçons, dont François Marie ROUILLE, né le 7 juin 1819 à Hennebont, fondateur des Bains de Conleau. [Pas moins de 11 enfants en l'espace de 14 ans. Mme Barbier était "d'une grande prolificité" accouchant à plusieurs reprises avec un intervale de 12 mois ce qui est rare chez les femmes car il faut plutôt compter sur 14 mois en génréal entre deux accouchements. De quoi induire en erreur les genealogistes]
Pour confirmer cette identitié, il faudra aller chercher aux Archives de Paris dans la côte DU107, l'acte du divorce n°5168 prononcé par la 1ère Chambre du Tribunal Civil en date du 7 mai 1863, en espérant que le juge aura été précis sur l'identité des divorcés...On attendra la fin de l'épidémie du COVID19...[Séné le 24 mars 2020]. Ce même site geneanet nous permet de retrouvr la date du décès de Ernestine BESNARD le 9/10/1889 à Asnières à l'âge de 72 ans.
Une autre piste se présente, la bibliothèque du site Geneanet. Elle donne les références d'un article du journal le Phare de la Loire, daté du 21 mars 1886. On pense à un acte de décès car il y a une succession de noms, dont celui de François Marie ROUILLE, 67 ans (ça colle), rentier, résidant rue de Rennes. On recherche son acte de décès sur le site des archives de la ville de Nantes. Bingo ! C'est bien lui, le fils de Jacquette Barbier et François ROUILLE, marié à Ernestine Besnard, François Marie ROUILLE décédé le 18 mars 1886 à Nantes.
En 1849, François Marie ROUILLE et son associé François VALTAT créent un société spécialisée dans le commerce de chemises et de gilets de flanelles en gros, au 68 rue Rambuteau à Paris.
En 1851, il présente un invention à la Grande Exposition de Londres et le 23 février 1853 il dépose un brevet pour un devant de chemise à contour déterminé, dit plastron serpentin. Il semble que ce brevet et son activité commerciale dans le textile soient à l'origine de sa fortune.
En 1855, la "maison Rouille-Besnard" fait partir des meilleurs ateliers en Europe comme nous l'indique cet extrait de catalogue professionnel.
Lors de l'édition de l'Almanach FIRMIN DIDOT & BOTTIN REUNIS de 1858, il semble avoir racheté les part de François VALTAT et désormais associé son épouse Mme Ernestine Besnard à ses affaires. Il divorcera en 1863 et entre temps il trouve 2 nouveaux actionnaires avec lesquels il crée une nouvelle société.
Après le divorce, il abandonne sans doute sa part de la société aux frères Beaumont et commence à vivre de ses rentes...
Pendant la guerre franco-prussienne, François Marie ROUILLE est à Paris. Il écrit à Pavot au journal de Vannes qui passe son compte-rendu des combats. Les deux hommes devaient se connaître d'avant le conflit. On retrouve un François Marie ROUILLE, incorporé au 62° Régiment d'Infanterie de ligne, qui sera blessé le 14 août 1870 à la Bataille de Borny-Colembey, près de Metz, comme l'indique le rapport de guerre. Est-ce notre Rouillé âgé alors de 51 ans?
Après la guerre franco-prussienne, on le retouve en 1877 établi au 8 rue Rochambault dans le IX° arrondissement de Paris. De là, il va suivre son projet de Conleau les Bains à Vannes.
Apèrs la vente de ses parts dans "Conleau les Bains" à M. Pavot, François Marie ROUILLE s'est sans doute retiré à Nantes, rue de Rennes où il décède le 18 mars 1886, divorcé de sa femme, Ernestine BENARD et sans doute sans enfant. Son frère Vincent ROUILLE [25/5/1820-19/8/1905] a dû hériter d'une partie de ses biens. A son décès, il fera des legs à la ville de Vannes. Cela lui vaut aujourd'hui encore d'avoir une rue à Vannes qui porte son nom, à l'angle des rues Jérôme d'Arradon et Louis Pasteur.
Il est encore temps d'honorer son frère, François Marie ROUILLE [7/06/1819 - 18/03/1886], autre bienfaiteur de Vannes, pour nous avoir légué les aménagements de Conleau dont la piscine toujours appréciée par les Vannetais et les touristes.
5 Les aménagements à Conleau par Rouillé & Pavot :
Les deux associés vont profondément changer l'aspect et la destination de l'île de Conleau. De propriété privée, en grande partie négligée, délaissée même, l'île va devenir un but de promenade et une sorte de petite station balnéaire pour la population vannetaise. Bien arobrée, plantée de sapins - qui seront abattus pendant la 1ère guerre mondiale, l'île va être aménagée. Les arbres de Conleau sont une exeption dans un paysage du Golfe du Morbihan à l'époque. Les vielles cartes postales ne montrent que des landes, des prés, des talus, des rochers sans aucun arbre. Tout au long du XX°siècle, les parcelles du littoral seront bâties de belles demeures et paysagés comme en Arradon et plus tard un peu partout sur le Golfe.
L'un des co-propriétaires, M. François Marie ROUILLE, un Vannetais ayant l'amour de son pays natal et possesseur d'une certaine fortune, méditait les plus vastes projets pour la prospérité de sa petite patrie. Il voulut tout d'abord doter les familles de ses concitoyens de divers agréments dont il avait pu ailleurs goûter les avantages et apprécier tout le charme.
L'île avant lui n'était accessible par voie de terre, à marée basse, qu'au moyen de grosses pierres placées les unes à la suite des autres et qu'on enjambait difficilement au risque de tomber dans la vase. A marée haute, la plate de Chariot, seul habitant de l'île qu'il fallait s'époumonner à héler, était indispensable.
Pour remédier à ces inconvénients le premier soin de M. ROUILLE fut de construire une digue reliant l'île au continent et précédée d'un chemin d'accès côtoyant le rivage le long de la grande prairie au midi du village du Petit-Conleau. La toute première cale ci-dessous représentée dans cette gravure, doit également dater de cette époque où le "pont de pierres" de Moréac n'existe pas, où la butte de Bellevue à Séné est une lande rase sur laquelle n'apparaissent que la patache des douaniers et la croix.
Passeurs en attente de clients sur la toute pierre cale de Conleau - 1883
Dès lors, cette nouvelle chaussée permet aux piétons d'accéder facilement à cale de Conleau construite en pierre en bas de la cabane du passage et l'activité de passeur est ainsi facilitée.
Au printemps 1877, le projet de François Marie ROUILLE retient l'attention de la presse. Le plan d'ensemble en couleur, en tête de cet article permet de situer l'ensemble des composantes du projet, que M. ROUILLE ne peut sans dout emener à son terme.
51 La piscine d'eau de mer
A l'aide d'une chaussée, avec écluse, élevée en face de Moréac, il créa une retenue d'eau, un "réservoir endigué", qu'il aimait à appeler « le petit lac salé » où il était possible à quiconque de se baigner à toute heure de marée et, ce qui plaisait beaucoup aux familles, sans danger pour les enfants en raison de son fond uni et de ses eaux toujours calmes et peu profondes.
François Marie ROUILLE était fier d'apporter la sécurité des baignades et recrutait un maître-nageur pour Conleau les Bains comme il aimait à appeller sa station balnéaire.
52 Les cabines de bains sur la plage
Le 7 février 1877, ROUILLE fait une demande avec plan pour l'établissement de cabines de bains (composée de bois et de toiles). [Aller aux Archives pour retrouver les originaux].
53 Aire de jeux et cabanes
Le projet comprend également une aire de jeux pour enfant à côté de cabanes sous les arbres comme le montre cette vieille carte postale ci-dessous,
54 Des chalets meublés à la location
Plan de situation des 5 premiers chalets
Vue depuis l'embarcadère de Conleau des premiers chalets
Chalets sur la plage de Conleau un jour de régate
Dans la foulée, il passe un marché avec l'entreprise Fléchelle pour la construction de 5 chalets qui seront loués meublés aux familles désireuses de passer une partie de la belle saison dans l'île. Depuis Paris, il finance dans divers journaux des encarts publicitaires. Au nombre de 5, ces belles maisons style 1900 portent aux doux noms de Haydée, Lakmé, Jenny Mireille et Sigurd.
Ces noms sont tirés respectivement d'un opéra de Daniel-François-Esprit Auber, Léo Delibes, Charles Gounod, Ernest Reyer à l'exception de Jenny. [voir la suite pour l'explicaiton]
Aujourd'hui, il reste à Conleau rue Cadoret la villa Jenny n°19, la villa Haydée n°22 et la villa n°23.
Le sinagot Angèle & Armentine en1905 devant les chalets de Conleau. Cliché Les Amis du Sinagot
Cette carte postale ancienne ci-avant montre la plage de Conleau à marée haute, avec une file de promeneurs qui se dirigent vers l'embarcadère de Conleau pour monter à bord de Sinagots, direction les régates. A gauche, on distingue le chalet Jenny et un autre similaire aujourd'hui disparu.
Ce montage superpose deux photos espacées dans le temps de la pointe de l'île de Conleau. Sur la première en noir et blanc on peut voir les 5 villas et sur la seconde en couleur, une a été rasée et laisse place à une maison en style néobreton.
55 Le chalet restaurant :
Le contrat pour construire les 5 chalets, comporte également un chalet-restaurant. On retrouve une annonce datée de mai 1878 par laquelle, M. Bucher, le gérant recrute une dame de comptoir et d'un garçon de café. Où se situtait ce premier restaurant? Il semble que la Guinguette présente à Conleau près de parking date des années 1930.
56 Un appontement en bois pour des bateaux à vapeur :
Afin d'amener les visiteurs depuis Vannes, car il n'existe pas de voie carrossable, il obtint le 3 juin 1878, en vertu d'un arrêté ministériel, l'autorisation pour établir une estacade en bois, c’est-à-dire une longue jetée à claires-voies à la pointe sud-est de l’île, là où se trouve aujourd'hui la belle cale construite par les Ponts-et-Chaussées. Cet appontement permet aux personnes arrivant en bateau de débarquer à toute heure, notamment avec les vapeurs en provenance du port de Vannes, le jour des régates.
57 L'hotel et les bâtiments de la station balnéaire
Le projet comprend également un hotel restaurant chambres d'hotes si on lit bien sur la plan d'ensemble (croquis n°2). ROUILLE prévoit sur son plan, un bâtiment pour loger le personnel saisonnier et un batiment administratif. Le croquis n°8 montre (de manière inversée) la façade de ce bâtiment et le n°9 celui pour le logement des employés.
Cet l'article suivant, daté de 1885, laisse à penser que ces bâtiments (hotel, administration, logement du personnel) ne furent pas construits "sous l'ère Rouillé" mais plus tard par son successeur M. Laporte.
En août 1885, alors que François Marie ROUILLE a vendu l'île de Conleau, le journaliste du Courrier de Bretagne rend hommage à celui qui établi une chaussée pour relier l'île de Conleau à Vannes, pour avoir construit des chalets, un petit lac perpétuellement rempli d'eau salé, un restaurant et des jeux. Il ne parle pas d'hotel, de logement social ou d'un siège pour l'administration de la station balnéaire. Un autre investisseur, Jean Marie LAPORTE, achètera l'île à M. PAVOT et il achèvera le projet de Conleau les Bains.
6 Le projet avorté de ROUILLE : endiguer le Vincin et créer une station balnéaire
Mais le dessein de Frnaçois Marie ROUILLE était bien plus grand, il souhaitait faire de Conleau une véritable station balnéaire d'une toute autre dimension...
Ainsi le journaliste parlait-il de ce projet dans L'Avenir du Morbohan du 16 mars 1881 : Tout cela va changer dans un avenir prochain, et notre pays si riche de souvenirs historiques et de monuments celtiques va voir sa clientèle de curieux décupler en raison des facilités qui vont surgir et des agréments qui s'offriront à eux. Cette révolution bienfaisante sera le résultat de l'exécution d'un projet grandiose conçu par l'un de nos compatriotes [François Marie ROUILLE], projet dont nous allons essayer de rendre compte.
Conleau - Moréac
Cette future station balénaire, nouveau quartier général des excursionistes du Morbihan, se composera de deux parties. L'une, l'île de Conleau déjà reliée au continent par une chaussée carrossable et consacrée depuis quelques années à une petite exploitation balnéraire. Cette île, véritable oasis jetée à l'entée du Golfe du Morbihan, va de nouveau être reliée au contienent, du nord au sud par deux digues éclusées dont la construction produira des résultats économiques considérables.
Un simple coup d'oeil sur le plan ci-joint les rendra frappants :
1° Elles auront pour effet de retenir les eaux des lais de mer à l'ouest et d'en faire des lacs salés où l'on pourra se baigner à toute heure.
2° Dans ce vaste estuaire du Vincin, nous aurons une pêcherie magnifique et de charmantes promenades nautiques. L'oeil et l'odorat ne seront plus blessés par ces vases attristantes que laissait à découvert le retrait de l'Océan, et les bords verdoyants du plus séduisant paysage seront de tous côtés baignés d'une onde claire et limpide.
3° La dique sud formera un trait d'union entre Conleau et Moréac domaine splendide aux arbres séculaires, sur le promontoire duquel casino, villas, châteaux, etc, vont s'édfifier comme par enchantement. Trois avenues superbes permettront de parcourir tout le domaine en voiture et de jouir d'ombrages incomparables que vainement ailleurs on rechercherait aux abords de la mer.
4° Mais ce n'est pas tout; les digues dont nous avons parlé formeront les premières assises d'une large voie de communication entre Vannes et Moréac (4km) où circuleront de concert véhicules ordinaires et tramway à vapeur. [La réalisation d'une ligne de chemin de fer reviendra à plusieurs reprises en débat au conseil municipal de Vannes mais aucune ligen ne sera jamais réalisé.]
5° Des travaux d'appropriation très faciles feront de la baie de Moréac un ban de haute mer à fond se sable fin et un port de refuge pour tous bateaux contre les vents du sud-ouest. [La création d'un avant-port à Conleau fera l'objet de multiples délibérations en conseil municipal à Vannes, car le port de la Rabine s'envase - déjà - et ne peut accueillir qu'à marée haute les bateaux deplus en plus grands.]
6° De cette baie partira chaque matin, à heure fixe, un élégant bateau à vapeur pour toutes le excursions du
Golfe et au délà. Ces promenades se feront sans la moindre fatigue et à moins du quart de prix des haridelles (mauvais cheval efflanqué) d'Auray. [Une cale en dur sera construite et Conleau est toujours une halte dans les circuits des bateaux-mouches qui parcourrent le Golfe l'été].
7° Un fin établissement d'hydrothérapie des plus complets, à l'eau de mer, sera édifié à Conleau d'après les données le splus récentes de la science et sous le patronage d'une célibrité médicale de Paris. [Installé à Paris rue Rochambaud, ROUILLE a tissé des liens avec le monde médical parisien] De nombreux clients de notre docteur viendront y parfaire leur guérison et tout l'ouest de la France préfèrera venir se traiter chez nous que d'entreprendre le long voyage des Pyrénées où se dirigeaient jusqu'à ce jour les malades qui trouveront ici un traitement analogue et plus efficace encore.
D'après cette description toute sommaire, ne pouvons-nous pas prédire à ce futur Eden une vogue inouïe. Son cachet d'originalité ne rappellera acun autre établissement de ce genre. En outre, rien ne sera ménagé pour que le touriste soit assuré d'y trouver tout le confortable possible sans les dépenses exagérées que nécessitent les stations de renom. Du jour de l'achèvement des travaux, la renommée aux cent voix, vers notre pays si curieux et cependant encore peu connu. Hélas ! encore deux longues années d'attente !
P.S. Nous ne pouvons terminer cet article sans rencre justice à la nouvelle municipalité de Vannes qui a fait à notre compratriote le plus charmant accueil et vient de lui accorder par un vote unanime une subvention de 30,000 francs. Espérons que l'Etat usera à son égard de la même générosité à ce magnifique projet.
Ce projet semble bien perçu par les autorités municipales qui lui accorde une subvention conditonnée à la réalisaiton de la dite chaussée.
Rault & Lallement de conclure : Si ce que disent les journaux de l'époque est vrai, n'avait-il pas rêvé, M. ROUILLE, de faire de son île un petit Dinard avec avant-port relié au port de Vannes par une voie ferrée sur une nouvelle digue joignant Conleau à la pointe dite des émigrés et empruntant ensuite le chemin de halage pour gagner le Pont-Vert, puis la ville. Mais s'élevèrent bientôt des difficultés de toutes sortes qui mirent un terme à ses projets et à sa bonne volonté.
[insérer photographie]
Il reste à Conleau, un talus, une avancée entre l'île et la Pointe des Emigrés, seul "vestige" du projet de tramway jamais construit.
Découragé, déjà d'un certain âge, il renonça à continuer son œuvre et, par acte du 29 septembre 1885, il céda à M. PAVOT tout ce qui lui appartenait dans l'île.
D'après Camille Rollando, ce dernier en faisant faire des travaux dans l'enceinte des chalets, met à jour un très riche carrelage en place d'environ 110 m².
7 Le developpement de Conleau par M. Jean Marie LAPORTE :
Au dénombrement de 1886, les résidents sont l'île de Conleau sont M&Mme PAVOT avec leur domestique, la famille HERVE, dont le père est le gardien de l'île, et la famille de Gustave OLIVAUX qui est limonadier, c'est à dire gérant du café-brasserie de Conleau.
Tout laisse à penser que ces 3 familles sont logées dans 3 maisons : l'ancienne maision de maître Thubé est occupé par la famille Pavot, L'ancienne cabane du passeur abrite soit le premier café de de Conleau tenu par les Olivaux, soit la famille Hervé. Une 3° maison a été batie.
Peut-être cette vieille maison de style "chalet" qui était située juste derrière la maison près de la maison de la cale.
Après le décès de M. PAVOT [1827-23/3/1889 Vannes], l'île de Conleau est acquise le 7 décembre 1889 par Jean Marie LAPORTE, le limonadier contracte un emprunt sur 15 ou 20 ans. Il va conforter la vocation balénaire de l'île. Un portail à l'éntrée de l'île marque l'arrivée à Conleau les Bains.
Au dénombrement de 1891, M. Hervé et sa famille sont toujours employés sur l'île comme gardien. Dans la troisième maison, cohabitent, Amélie SORLETE, débitante, âgée de 52 ans avec son domestique et M Basile Dréano et son épouse Marie Aufret. Mme veuve PAVOT a gardé l'usufruit de la maison après sa vente, Née Jeanne Marie LE DAUPHIN, surnommée Jenny, son surnom aurait pu être repris pour baptiser l'un des 5 chalets construits par MM. Rouillé/Pavot.
Jean Marie LAPORTE : natif de Betplan dans le Gers [8/9/1842], ce gascon a épousé une bretonne,Thérèse JOCET de Quimper. Limonadier à Vannes, propriétaire du café "L'Univers". La famille vit Place Napoléon (actuelle place de la mairie). Installés à Conleau ils auront quatre anfants, Jeanne Marie [12//1884], Jean Marie [23/1/1886, Marie Jeanne [14/8/1887] et Jeanne Thérèse [29/12/1888].
Le 1er juin 1890 Jean Marie LAPORTE organise de grandes fêtes à Conleau pour l'ouverture de son établissement Le Nouveau Café ou Grand Café ou Casino de Conleau. Selon Camille Rollando, il s'agit de la reconstruction d'un pavillon de l'Exposition Coloniale.
Il mettra autant d'investissement le 7 juin 1891 afin d'asseoir sa nouvelle activité. L'adjectif "nouveau" laisse à penser que cet établissement remplace l'ancien café de Conleau dont on ne sait exactement l'emplacement. L'actuel Corlazo près de la piscine ou une batisse détruite ou réaffecté à un autre usage?
Le Grand Café construit sur la rive sud de l'île, offrait une fenêtre sur la baie de Conleau. Il ne désignait pas un lieu de jeu d'argent, mais plutôt un cercle de rencontre, avec dancing et restaration. Le Grand Café a dû supplanter le premier restaurant de Conleau lancé par François Marie Rouillé.
Dès ses débuts, M. LAPORTE cède la gérance du "casino" de Conleau à M. Hilarion MANDARD [30/10/1857 Vannes - ??] , veuf de Alphonsine NICOLAS [5/4/1858-22/6/1900] qu'il avait épousée le 18/7/1883 à Vannes. Il sera aidé dans sa tache par ses 2 filles, Marie et Anna, comme nous l'indique cette coupure de presse et le dénombrement de 1901 ci-dessus.
La famille LAPORTE habite sur l'île de Conleau comme les passeurs Marie LOISEAU et son mari Julien LE GUIL qui vivent dans un sinagot transformé en habitation.Cette vieille carte postale, montre que près de la piscine, la batisse, n' a pas l'appararence d'un restaurant mais plutôt d'une habitation. A quand remonte la présence d'un restaurant dans ces murs?
Malgré un succès à son inauguration, il semble que M. LAPORTE ait songé à vendre l'île de Conleau quelques années après son achat, comm en témoigne cette coupure de presse parue dans l'édition française de l'International Herald Tribune en octobre 1897.
Cette annonce à l'avantage de dresser la liste des équipements présents à Conleau les Bains : 5 ha de de terre plantés de sapins, un hotel, un restaurant, 5 villas meublés, 3 maisons avec jardins, une bibliothèque, 2 écuries et une grange, un jardin et potager, un établissement pour des bains de mer, un établissement pour des bains chauds de mer, un étang circulaire de natation pour se baigner à marée basse, des bateaux de plaisance. Ce lieu charmant est située sur des terres qui deviendront bientôt la Nice du Nord grâce à son climat doux oceanique.
On identifie bien les 5 chalets, la pscine d'eau de mer, on peut maginer que LAPORTE fit construire 3 maisons en dur pour accueillir plus de familles à Conleau. A l'heure où les transports ne se font pas en voiture automobile, il dispose d'une grange et d'écurie pour un attelage de voiture hippomobile avec un cocher. Une des cabanes a dû accueillir une bibliothèque. Près de l'appontement, il dispose de bateaux de plaisance pour des excursions sur la Golge. Le jardin potager per met de produire localement une partie des denrées pour le restaurant. Où était situé ce restaurant, où était situé l'hotel ? Il semble que l'hôtel de Beau Séjour fut inauguré en 1905 (lire la suite). Mais la principale interrogation concerne les "établissement de bains de mer" et les "bains de mer chauds"?
Le 3/7/1893 un arrêt préfectoral autorise M. LAPORTE à pomper de l'eau de mer au sud de Conleau pour laimenter des bains chauds dans six de ces cabines.
Courant 1901, l'appontement en bois au bout de l'île de Conleau laissera place à une vraie chaussée d'embarquement et de débarquement. des bateaux-vapeur en provenance du port de Vannes et des îles du Golfe.
En octobre 1904, M. LAPORTE manifeste encore le souhait de se désaisir de l'île de Conleau. Il propose à la ville de Vannes d'acheter l'île de Conleau qui ne donne pas suite.
En avril 1906, il inaugure l'hotel-restaurant du Beau Séjour. Si on regarde attentivement les vieilles cartes postales, il semble que pour bâtir cet hotel, M. LAPORTE ait suivi les plans du bâtiment administratif prévu par Rouillé (croquis n°8) et non ceux de son hôtel (croquis n°2). [Vérifier les actes notariaux]
n°2 : Hôtel prévu par Rouillé - n°8 Bâtiment administratif prévu par Rouillé
L'hotel Beauséjour fut bati pour accueillir les premiers amateurs de bains de mer. Il offrait un café et un restaurant au rez-de-chaussée, comme le montre cette carte postale ancienne. Il complétait l'offre des 5 villas, des 3 maisons et élargissait la clientèle.
A droite sur cette carte postale Cim, ce qui reste de l'ancien hotel Beauséjour dont une aile a été rebattie en style néobreton. A droite l'hotel Le Roof, construit à la place du Grand Café, photographié avant son agrandissement.
8 Conleau depuis la Première Guerre Mondiale :
L'arrivée des soldats américains fait resurgir le projet d'un avant port à Vannes et d'une ligne de chemin de fer passant par Conleau.
Avant la fin de la guerre, en juin 1918, les pins de l'île de Conleau sont vendus à un bucheron malgré l'intervention des "Amis de Vannes". M LAPORTE n'aura pas réussi à obtenir de la ville de Vannes et des Domaines, un sentier public qui fait le tour d'une île privée. A son décès, ses héritiers se résolvent à vendre à la ville de Vannes en novembre 1919.
Propriétaire d'une partie de l'île, dont les pins ont été abattus pendant la guerre, et de la piscine d'eau de mer, la ville de Vannes s'attache à redonner au lieu un aspect balnéaire. Elle commence à embellir l'île de Conleau par des plantations d'arbres. La piscine est réouvert le 27 juillet 1921. Elle sera dotée de plongeoirs en bois avant que la digue ne soit renforcée par du béton. Le maréchal des Logis Valy, moniteur d'instruction physique, assure la sécurité des baigneurs.
La Grand Café est racheté par Louis MAIGE [26/11/1883 Chalons/Saone - xxx], limonadier et sa femme Lucie Augustine AUBERT, aux deux propriétaires Eugène François Marie MARTIN [16/5/1868-29/4/1932 Ploermel] et Albert OIZAN. Celui-ci le cèdera en 1921 à M. Adolphe LORANS [4/2/1893 Naizin-7/1/1953 Bordeaux] qui lui même le vendra en 1923 à Henri MOLLE.
Le dénombrement de 1921 semble indiquer qu'à côté de la famille Maige, limonadier au café de Conleau, vivent la famille de Pierre SEVENO [19/11/1881 Bradivy - Vannes >1922], journalier et les deux familles de pêcheurs natifs de Séné, Julien MOREL et Stanislas LE RAY. Jean Monterrin [3/7/1869-Tredion] emploie deux domestiques et pourrait loger dans la villa Thalasssa.
En juin 1923, Julien LE GUIL, le père de Jean Marie LE GUIL, dit P'tit jean, passeur entre Conleau et Barrarach décède après une chute dans l'eau.
Cette carte postale Lansol (Source Musée de Bretagne) montre à gauche l'ancien hotel de Beau Séjour et en haut à droite la toiture du Grand Café avant sa démolition. Il était flanqué de très long appentit. En bas à droite, les anciens hangars du projet Rouillé réaménagés en habitations, aujourd'hui détruites et remplacées par des places de parking de l'hotel Le Roof.
En août 1923, Henri MOLLE [2/6/1894 St-Jean de Monts - 9/4/1962 Vannes], natif de Vendée, maître d'hotel au Grand Hotel du Commerce et de l'Epée à Vannes avec son épouse Albertine LE BOURVELLEC [2/4/1898 Langle Séné-17/12/1989 Malestroit], achètent à Adolphe LORANS, le Grand Café connu aussi sous le nom de casino. Il s'agit d'un bar brasserie qu'il gère avec son épouse native de Séné. Il y organise des repas pour l'amical ed es Vendéens du Morbihan. Dès 1930, M. Mollé, obtient la création d'un parc à huîtres plates sur le Vincin qui feront la réputation de son restaurant.
Cette coupure de presse de 1925, indique que l'hotel de Beauséjour à Conleau fonctionne toujours.
Au dénombrement de 1926, vivent sur l'île de Conleau, M&Mme CREQUER, gardien de la ville de Vannes, la belle-soeur de M. Mollé, Marie Angèle Le Bouvelec et son époux, Patern BRIEL, Mme Marie Louise TATIBOUET {14/3/1882 Arradon - 12/1/1968 Vannes], veuve de Pierre SEVENO,est devenue débitante à Conleau en ouvrant un deuxième cébit de boissons sur l'île de Conleau.
Au dénombrement de 1931, on retrouve le gardien de la ville de Vannes, la famille Henri MOLLExLe Bourvelec et leur employés apparaissent aux côtés de la famille BRIELxLe Bourvelec. Le charpentier de marine-canotier Jules Alphonse MICHELLET [26/3/1888 Chantenay-15/11/1962 Vannes] et sa 2° épouse Jeanne GUHUR sont est installé à Conleau comme jadis la famille Dupuy.
Cet article de 1932, confirme l'existante près de la petite cale de Conleau, d'un débit de boissons tenu par une certaine "Louise". La mention "DEBIT BOISSONS" apparait sur cette vielle carte postale écrite sur le pignon de la batisse. Sur la 2° carte postale, on peut lire "LOUISE" au dessus de laporte d'entrée.
Le dénombrement de 1931 montre que Louise SEVENO élève ses 5 enfants à Conleau. Le nom "Chez Louise" perdurera jusque dans les années 1990. Il deviendra par la suite Le Corlazo.
Le chalet guinguette d'un seul étage encore visible à Conleau, daterait des années trente.[verifier notaire]. Il arbore une plaque où on lit "Café Gilbert". Il fut un salon de thé ouvert les dimanches et jours fériés.
Pendant les années de guerre, la psicine de Conleau est abandonnée et la zone déclarée insalubre par les autorités comme toute l'anse de Vannes et de Séné.
En 1944, la mairie de Vannes vend une parcelle sur l'île de Conleau à la Société des régates de Vannes...qui en dispose toujours aujourd'hui. Après la seconde guerre mondiale, la fille d'Henri MOLLE et son gendre reprendront l'affaire. En 1962, la Grand Café est démoli pour laisser place à un hotel moderne de 12 chambres, baptisé "Le Roof". [Lire le Focus Vannes Quartiers Sud-Ouest, édité parla ville de Vannes]
À l’époque, l'eau courante, l’électricité et le téléphone n’existent pas encore sur l’île, se souvient Rolland MOLLE. Dans les années 30, il bénéficie rapidement du développement de l’activité touristique de la presqu’île. En effet, chaque été, fêtes nautiques et régates animent Conleau, attirant au passage un grand nombre de spectateurs.
En 1987, M. & Mme NOHE vendent leur établissement à M. RABOIN. Le nouveau propriétaire a pour projet d’agrandir ce lieu d’exception et d’en faire un hôtel de prestige. Il fait construire un deuxième bâtiment sur la propriété. Son hôtel compte désormais 40 chambres et 125 m2 de salon. En 1989, l’hôtel veut changer de clientèle et de standing, et planifie huit mois de travaux pour rénover les lieux. À sa réouverture, Le Roof passe de 2 à 3 étoiles, un « moment marquant et une fierté » pour le personnel de l’hôtel qui travaille encore dans l’établissement. Quelques temps après, un prend l'enseigne Best Western.
En octobre 2021, il est racheté par la société SAS CHG Participations de la famille Guillard. Le Roof ferme le 6/11/2023 pour d'importants travaux. Il réouvre au public le 4/04/2024.
9 Le camping de Conleau :
Terminons cette "intrusion sinagote" sur la commune de Vannes en évoquant le camping de Conleau qui aurait certainement séduit François Marie ROUILLE. Il fut lancé officiellement le 1er juin 1961, sans doute pour organiser le camping "sauvage" sous le bois de Conleau. et installé de l'autre côté de la chaussée batie par Rouillé. Longtemps municipal, le camping sera concédé en 2012 au groupement Flowers Camping.
Depuis quelques années, un nouveau service de passeurs rapproche Conleau de la presqu'île de Langle pour mieux en rappeller leur histoire commune.
Plus...
L'Âge d'Or des Régates de Vannes 1886-1914
En 1886, la Société des Régates de Vannes est reconstituée après les dissensions qui avaient affectées ses membres en 1881. Les premières régates à Vannes, instauré sous l'égide de la ville en 1854, avaient subies la faillite d'un des organisateurs en 1858 avant que la toute première SRV ne se charge de les faire à nouveau vivre à partir 1865.
Amateurs de yachting: wiki-sene vous recommande la lecture de ces deux ouvrages.
Dès 1886, la nouvelle association renoue avec les Régates de Boëdic, (lire l'amer de Saint-Antoine), qui ont lieu le lundi de Pentecôte 14 juin 1886, comme "régates d'essai" avant les belles Régates de Vannes dont la nouvelle édition se déroule au large de l'Île d'Arz, le 1er août 1886. La saison est conclue par les régates de l'Îles aux Moines le 26 septembre 1886.
Cette même année verra le 12 juillet une fête nautique composée d'une course d'honneur et de plusieurs courses à Conleau. Les Forbans du Bono et les Sinagots de Séné conservent leur courses particulières.
Cette année-là, les courses adoptent les nouvelles normes pour la taille des bateaux exprimée en tonneaux. "Après beaucoup de discussions les spécialistes ont réussi à définir des formules de jauges permettant de faire courir des bateaux différents avec des chances équitables en fonction des règles définies à l'avance" Etablies pour la première fois en 1884, elles seront modifiées en 1889 et en 1892,. Ces normes de jauges s'imposent sur tout le territoire français qui regroupe les bateaux en séries exprimées en tonnage".[extrait de Yachting dans le Morbihan].
En 1887, la Société des Régates fait l'acquisition d'un terrain rue du Commerce sur le port de Vannes sur lequel sera construit un hangar en 1887. Les régates ont lieu le lundi 30 mai à Boëdic, le 31 juillet 1887 à Vannes et le 28 août à l'ïle aux Moines. Nouveauté, les régates de Vannes qui se disputent au large de l'Île d'Arz comporte cette année un "Prix de la Coupe".
En 1888, les courses nautiques à Boëdic ont lieu le lundi de Pentecôte 21 mai. Les régates de l'Îles aux Moines le 9 août et les Régates de Vannes se déroulent le 24 juin 1888 avec une course réservés aux sinagos.
Comme la plus part des années un bateau à vapeur amène les spectateurs depuis le port de Vannes jusqu'aux point de vue remarquables que sont la butte de Bellevue, l'île de Boëdic ou les pointes de Roguédas et Penboch, amphithéatre maritime naturel qui se prête à ses joutes nautiques modernes.
La société des Régates de Vannes prend l'initiative de disputer le Prix de la Coupe le lendemain, lundi 25 juin 1888 au large de Port-Navalo. Cette épreuve peut être considérée comme les premices des Grandes Régates Internationales de Port-Navalo qui prendront ce nom dès 1889.
Le dimanche 22 juillet 1888 l'île de Conleau accueille également ses régates.
Au cours de l'année 1889, plusieurs évènements affectent la Société des Régates de Vannes : son Président, Jean Baptiste PAVOT décède; un des membres, LE GALL de KERINOU, crée une polémique dans le journal le Petit Breton en date du 3 septembre et le bureau vote son exclusion. Les régates de Conleau ont lieu le 12 mai, celles de Boëdic le 10 juin, celles de lÎle aux Moines le 1 septembre.
Le 26 août 1889, au Conseil Général du Morbihan, a lieu l'adjudication pour les travaux de réalisation d'un môle à Port-Navalo. Cet équipement qui sera réalisé courant 1890 et plusieurs fois remanié (1893-1896-1972), va permettre à la Société des Régates de Vannes d'organiser des courses en baie de Quiberon. Le môle va faciliter l'accostage des vapeurs qui apportent les spectateurs de Vannes et des ports du Golfe. La commune d'Arzon n'est pas encore une ville touristique.
Cette annnée 1889, mauvais ou heureux concours des choses, l'édition des Régates de Vannes, est contrariée par une mauvaise météo le 11 aout qui entraine son report et sans doute son annulation. Les organisateurs sont préoccupés par les préparatifs des premières Grandes Régates de Port-Navalo qui se tiennent le 25 août 1889.
Une fois le môle de Port-Navalo réalisé, leur importance va aller croissant, elles deviendront "internationales" et supplanteront les traditionnelles régates de Vannes qui se déroulaient sur la plan d'eau au large de l'Île d'Arz.
En 1890, les régates de Conleau sont fixées au 15 mai et celles de Boëdic au 26 mai. Les Grandes Régates de Mer à Port-Navalo ont lieu le 22 juin. Devant les difficultés de trouver un terrain bien situé pour y dresser la tribune; la comité préfère organiser une 2° régate à Conleau le 1er juin.
Il en est de même en 1891, il n'y a pas à proprement parlé de régates de Vannes qui se jouaient au large de l'île d'Arz. Celles de Conleau se déroulent le 7 mai, celles de Boëdic ont lieu le 21 juin avec un course des sinagos, et celles de Port-Navalo le 10 mai.
Cet artcile de l'Avenir du Morbihan, donne la composition du bureau de la Société des Régates de Vannes qui compte alors 38 membres sociétaires et 73 adhérents :
Alfred VINCENT, [1840 - 6/4/1903], négociant, Président;
Albert Georges Ernest AMIET, [3/3/1854-3/8/1913], Vice-Président. Ancien officier de marine, Trésorier des Invalides de la Marine à Vannes le 31 mai 1884, Chevalier de la légion d'Honneur le 11 juillet 1892.
Julien Marie, dit Jules NORMAND, [6/12/1841-21/11/1901 Auray], Vice-Président. Originaire de Redon, entrepreneur en travaux publics à Vannes, propriétaire du bateau Amphitrite. Il meurt lors d'un accident de train en gare d'Auray
Lucien LAROCHE [28/03/1855 Savenay-3/03/1912 Vannes],
Secrétaire. Est un luthier, professeur de musique et organiste français ainsi qu'une personnalité culturelle vannetaise. Originaire de Paimbœuf, il s'installe à Vannes dans les années 1880 où il ouvre une boutique de distribution et de réparation d'instruments de musique : Aux Bardes & Sonneurs de Bretagne; Personnalité locale incontournable, il cumule les engagements : président de la Société des Régates de Vannes, président de la station vannetaise des Hospitaliers-Sauveteurs Bretons, membre fondateur du syndicat d'initiative, membre fondateur de la Compagnie Vannetaise de Navigation, membre fondateur des Amis de Vannes et premier président. Passionné par la musique, il est directeur de la société lyrique l'Athénée musical et de l'ensemble Philharmonique. Il fonde le conservatoire de Vannes en 1908.
Auguste Adolphe Marie VERGE [25/9/1843-2/12/1902] Trésorier. Banquier à Vannes, Conseiller municipal de Vannes et membre du Tribunal de Commerce
Antoine Louis Marie DEREMY [Redon 24/08/1837 - 18/12/1897 Vannes]. conducteur aux Ponts & Chaussées. A son initiative et avec quelques autres il érigea la statue de Saint-Antoine. Son fils Eugène Marie Antoine DEREMY [16/9/1870 Vannes - 15/8/1944 ] fut receveru des hospices de Vannes et régatier.
HERY, Capitaine d'Artillerie
Claude Marie Henri PRULHIERE [14/7/1824 Vertou - 23/1/1892 Vannes] , Président de la Société de Gymastique de Vannes, Conseiller municipal de Vannes, agent-voyer en chef du département du Morbihan, lieutenant des sapeurs-pompiers de Vannes
JOLY, ingénieur des Ponts & Chaussées,
Henri Victor PEIGNE [10/11/1855-30/4/1929 Vannes], au 28° Régiment d'Artillerie de Vannes
Maurice SEVENO, MERY, SALMON, SOSSON, à identifier.
Emmanuel NORMAND, frère de Julien, [30/8/1851-St-Nicolas-de-Redon - 16/3/1917-Vannes], distillateur à Vannes, fit construire le côtre Marguerite. De sa femme née JUTEAU, il avait une propriété plantée de vigne au dessus de la Maison Rose en Séné, maison bâtie par Juteau père vers 1860.
Cet article de presse à l'avantage de donner les noms des bateaux de notables vannetais: Marguerie de E. Normand, Vénéta de L. Laroche, Gladiateur de M. Le Bras, Aouda de M Menjaud, Margot de Peigné, Charivari de Séveno. Cet autre article donne les rsultats des régates de Port-Navalo et le palmarès permet de se rendre compte de l'origine géographique des particpants.
En 1892, la Société des Régates de Vannes annonce un programme très riche de régates, de fêtes vénitiennes et de croisières sur la Golfe du Morbihan. L'île de Conleau accueille une régate pour les amateurs le 26 avril et les Régates de Conleau le 6 juin; L'espace martime autour de l'île de Boëdic est le lieu de régates le 8 mai les Grandes Régates de Port-Navalo se tiennent le 29 mai. L'année de nautisme est jalonnée de croisières de Vannes à Port Navalo, à Quiberon ou à la Trinité sur mer.
Le nombre de manifestations nautiques à Vannes est également bien pourvu en 1893 comme nous l'indique le programme annoncé dans la presse locale. Croisières, courses pour les amateurs s'échellonnent tout au long de la saison nautique. Les.régates de Conleau ont lieu le 14 mai, les Grandes Régates de Port-Navalo le 18 juin et les régates de Boëdic se déroulent le 25 juin.
La SRV qui détient un hangar rue du Commerce, réfléchit à une présence sur Conleau.
En 1894, les régates de Port-Navalo ont lieu le 24 juin, celles de Conleau restent fidèles au lundi de Pentecôte le 14 mai, les régates des Amateurs en baie de Kerdelan (Ile d'Arz) ont lieu le 3 mai et la dernière édition des Régates de Boëdic près de la statue de Saint-Antoine ont lieu le 29 avril.
En effet, en 1895, la Société des Régates de Vannes rapatrie les régates de Boëdic vers Conleau où seront disputer par deux fois des régates le 27 mai et 15 septembre. Les régates des amateurs ont lieu aussi le 27 mai et les Grandes Régates de Port-Navalo, la veille, le 26 mai.
Les régates de Boëdic ou Conleau sont une occasion pour les passeurs habituels ou improvisés de réaliser de bonnes journées en trnasportant les spectateurs. Cet article de l'Avenir du Morbihan rend compte d'une rixte entre le gendarme Allard et la marin passeur Auffret de Séné.
En 1896, les régates de Conleau ont lieu le 10 mai suivies des Régates Internationales de Port-Navalo le 28 juin. En 1897, la même organisation des régates est reconduite entre Conleau, Port-Navalo ou l'Île aux Moines.
En 1898, les régates de Conleau se déroulent le 15 mai, puis celles de Port-Navalo le 26 juin et celles de l'ïle aux Moines le 28 août. Une croisière est organisée entre Saint-Nazaire et Port Navalo en jullet. Cet article nous donne le palmarès des régates de Conleau de 1899. Les courses des Sinagots permettent au marins de Séné de s'illustrer sur leurs côtes.
Sur cette carte postale, la butte de Bellevue à Séné. On distingue à droite la cahute des douaniers.. Au plus près de l'eau, les vapeurs qui ont amené les spectateurs sont amarrés à la cale de Barrarch. Vue depuis Moréac en Arradon.
L'annuaire français de 1899 répertorie la SRV qui compte alors 129 sociétaires.
La SRV est forte de membres anciens et de "notables" de passage à Vannes de part leur fonctions militaires, maritimes ou administratives. En 1899, on retrouve à la présidence Alfred VINCENT, épaulé aux postes de vice-présidents par Lucien LAROCHE et Jules NORMAND et au poste de trésorier par Auguste VERGE. Le secrétariat est assuré par Maurice SEVENO.
Les membres commissaires sont : PEIGNE, DEREMY, JOUAN, SALMON, BOUESSEL ainsi que:
BELLENGER, médecin à Vannes;
Emmanuel NORMAND [30/8/1851-16/3/1917] , frère de Jules LE NORMAND
HERY, Capitaine d'Infanterie,
PRULHIERE, Président de la Société de Gymastique de Vannes
Louis Baptiste Isidore DYEVRE [7/9/1868 Landevennec- 22/4/1928 Poullaouen] qui en deviendra secrétaire.
DYEVRE, admis à Polytechnique. La famille demeure à Morlaix. Il ne put entrer dans la marine pour un problème de vue. Lors de son mariage le 5/9/1892 à Daoulas, il était lieutenant à l'école d'apllication à Fontainebleau. Après sa formation, il fut affecté à Vannes. Vers 1900 il démissionne de l'armée, reste à Vannes où il s'occupa de yachting, animateur de la Société des Régates de Vannes, il orgnaisait des courses de handicap, le plus lent partant le premier, tout le monde devant arriver groupé. Propriétaire du sloop Maïta.
En juin 1901, le SRV organise pour la première fois des régates réservées à des modèles réduits de bateaux.
En 1901, M. Lucien LAROCHE devient président avec pour vice-présidences M Emmanuel NORMAND et de FRANCHEVILLE.
Au poste de trésorier M. VERGE père puis son fils Maurice également banquiers et au poste de secrétaire M. L. DYEVRE. La liste des commissaires: M. ANDRE, M BOUET-WILLAUMEZ, BRICE de VILLE, de KERSAUZON, PRUHLIERE, SALMON, Maurie SEVENO et Joseph SEVENO, LE CALVE et JOUAN.
En 1903, suite à des différents avec le propriétaire de l'île de Conleau qui souhaite privatiser l'accès à l'île, les régates prennent le nom de Régates de Langle.
Le bureau élu en 1912 laisse apparaître de nouveaux noms et de nouveaux commissaires:
Alexandre LE PONTOIS [27/2/1882-25/8/1929], ancien Président de la Société Polymathique du Morbihan, qui succèdera à Lucien LAROCHE après son décès en 1912;
Maurice VERGE, fils du banquier Auguste VERGE,
Alexandre DOUAUD, secrétaire adjoint, beau-frère de Jules NORMAND, propriétaire da la tannerie DOUAUD-LE CALVE;
Charles NORMAND, vice président, fils d'Emmanuel NORMAND;
MONTMAYEUR, sans doute Receveur de l'Enregistrement des Domaines
Robert de KERSAUZON, Président de la Société de Courses Hippiques de Vannes
La Grande Guerre interromp les régates:
Les régates programmées pour l'année 1914 auront bien lieu. En mai pour les régates de Conleau; le 4 juin pour les régates des modèles réduits; le 12 juillet pour celles de Port Navalo. La guerre, qui éclate le 3 août 1914, mettra un coup d'arrêt à l'activité de la SRV qui est très tôt affectée par le conflit naissant.
Le 6 septembre 1914, lors de la Bataille de la Marne, le 28° Régiment d'Artillerie soutient les régiments d'infanterie engagées sur les rives de la Somme pour contenir l'avancée des troupes allemandes. Le Capitaine André ROUVILLOIS [Vannes 8/1/1878-6/9/1914] à la tête de la 35° batterie est tué à l'ennemi.
Bien sûr la guerre mobilise toute une Nation. Les traditionnelles subventions sportives sont allouées à l'effort de guerre. Les régates sont interrompues.
Elles reprendront après l'Armistice en 1919.
La création de la Société des Régates de Vannes, 1865-1880
Après la faillite personnelle de Charles AVROUIN FOULON en novembre 1858, la ville de Vannes et les commissaires en charge d'organiser les régates, abandonnent leur activité début 1859. L'émoi dut être grand au sein de la communauté du yachting vannetais car il faudra attendre le 6 août 1865 pour qu'une nouvelle édition soit organisée.
Cet article d'avril 1865, nous indique que le 23 avril 1865 se tint à la mairie de Vannes à 19H30 une réunion en vue de la création d'une Société des Régates à Vannes.
Cet autre article de la revue LE YACHT de juillet 1868, confirme que la Société des Régates de Vannes vut le jour en avril 1865
Cet article de juin 1866, nous donne la composition des 10 membres de la SRV qui après 8 ans d'interruption, organisèrent l'édition des régates de 1865. On y retrouve deux membres de la première équipe qui mis au point le stoutes premirèes régates à Vannes.
Paul Marie Thomas PELLE DE QUERAL [9/9/1805-13/5/1874], médecin à Vannes, membre fondateur de la Société Polymathique du Morbihan, adjoint au maire de Vannes.
Louis Etienne LE CARPENTIER [18/12/1808 Lorient - 22/02/1880 Vannes], Commissaire de Marine, Officier de la Légion d'Honneur et des notables de Vannes amateurs de plaisance :
Jules TASLE [10/10/1831 - 30/3/1915] Notaire, fils de Armand François Marie TASLE [1802-9/3/1876], botaniste, naturaliste, membre fondateur de la Société Polymathique du Morbihan, qui fut maire de Vannes de 1839-1846. Il fut également parmi les fondateurs en 1843 de la Société des Courses de Vannes qui organisait les courses à l'hippodrome de Cano. [lire article dédié].
Jean Baptiste Fortuné PAVOT,[1827-23/3/1889 Vannes], ancien chef de division à la Préfecture, secrétaire rédacteur au Conseil Général du Morbihan et propriétaire de l'Etablissement des Bains de Conleau, qui à sa mort sera repris par M. J.Laporte (puis Mandart en 1900). Rédacteur du Journal de Vannes.
Louis Fleury Arthur PANCKOUCKE [6/8/1831 Meudon - 23/2/1893 Paris], éditeur de presse dont le Journal de Vannes, (petit-fils de l'éditeur de l'Encyclopédie de Didérot) propriétaire du manoir de Roguédas racheté en 1867 à la famille Avrouin-Foulonet de l'Île de Boëdic entre 1889 et 1919.
Emile BESQUEUT fils de Jules Louis BESQUEUT, [25/5/1802-17/4/1879], Conseiller Général du Morbihan (1861-1870), propriétaire des Forges de Kérino.
Vincent POCARD du COSQUER de KERVILLER [4/9/1804-19/9/1879], Lieutenant de Vaisseau
Charles VINCENT, Négociant à Vannes.
JOURDAN, à identifier
xxxx RAISON, propriétaire d'un bateau, à identifier.
Le 20 mai 1865, la toute nouvelle Société des Régates de Vannes est reconstituée dans le but de développer le goût des embarcations, de stimuler toutes les industries qui se rattachent à la marine, de donner une preuve d'intérêt aux populations du littoral, enfin, d'offrir une agréable dstraction aux souscripteurs et au public. Les régates auront lieu le 6 août 1865.
L'édition du 26 août 1866, qui se tient au large de Kervoyer et Roguedas en Arradon, est mieux décrite par la presse locale de l'époque. Une tribune est dressée à terre sur la butte qui domine l'espace marin des courses d'où les officiels parmi lesquel M. Le Prefet, peuvent suivre les courses. La musique de l'Orphéon concours à l'ambiance. L'aviso à vapeur Pélican du commandant Orsel, abrite les commissaires.
La 1ère course est réservée aux embarcations de plaisance avec dériveur de moins de 5 mètres. La 2° course voit s'affronter la Gazelle et la Giralda, bateaux de plaisance avec dériveur de plus de 5 mètres. La 3° course rassemble des bateaux de plaisance sans dériveur de moins de 7 mètres et la 4° de plus de 7m.
La 5° course est réservée au embarcations de pêche, de pilotage et de service. Dans cette catégorie, pas moins de 33 sinagos sont inscrits. Le 1er prix est attribué à Boquet, patron, on dirait aujourd'hui skipper, du Pierre-Julien. puis par ordre d'arrivée, le Saint-Jacques, patron Lefranc Jacques, la Bretagne, patron Le Priol, la Ville de Paris, patron Doriol et le Jeune-François, patron Vincent François Lefranc.
La 6° course est réservée aux grandes chaloupes de pêchent, "ces excellentes embarcations qui chaque jour partent de Houat, d'Hoëdic, de Belle-Ïle et de Groix, pour aller affronter les plus rudes coups de mer".
La dernière courses dite des Vainqueurs, réunit l'ensemble des vainqueurs des précédentes courses. Les régates se poursuivent avec une course à l'aviron, une course réservée aux embarcations de l'Etat et une course à la godille ménée cette année par 3 mousses. (Lire l'article complet en attachement).
Les éditions successives, avec le même succès et la même organisation se dérouleront le 28 juillet 1867, les 15 et 16 aout 1868 et le 22 août 1869.
En 1870, les régates d'essais de Boëdic ont lieu el lundi de Pentecôte. Les régates de Vannes se déroulent le dimanche 10 juillet 1870.
Le 19 juillet la France déclare la guerre à la Prusse qui prendra fine n mai 1871..
En 1871, peu de journaux dans les archives du Morbihan mais on trouve trace de régates à Locmariaquer, pas de régates à Vannes.
Après la destitution de Napoléon III et l'avènement de la III° République, les Régates de Vannes sont à nouveau organisées le 15 septembre 1872 au large de Roguédas. Quelques 8 courses se déroulent où plusieurs bateaux jouent des courants et de la brise. L'Amphitrite de messieurs Normand, l'América de M. Sosson et le Sainte-Anne de M. Panckoucke. Une 1ère course de bomboats voit le jour et les marins de Séné sont nombreux à rivaliser entre les pointes de Roguédas et de Béluré.
En 1873, la Société des Régates de Vannes organise pour la première fois une petite course autour de l'île de Boëdic le 2 juin, lundi de Pentecôte. Le programme est annoncé dans le Journal de Vannes du 24/5/1873 :
"Les canotiers vannetais remercient les souscripteurs qui se sont intéressés à leur oeuvre. Leur bienveillant concours permettra de distribuer bon nombre de prix aux vainqueurs. Des musiciens amateurs se sont gracieusement joints aux canotiers pour égayer la fête. Au programme : départ de Vannes à neuf heures, annoncé par l'artillerie des régates. Les mucisiens, placés à bord d'un des bateaux de plaisance, exécuteront à deux heures. Le retour aura lieu vers sept heures du soir. Les bateaux se formeront en ordre au Pont-Vert pour faire leur rentrée dans le port. La musique jouera. Les personnes désireuses de se rendre à Boëdic trouveront, dès neuf heures, au quai, de nombreux bateaux pour les y transporter. Les canotiers prendront à la chaussée de Roguédas, les amateurs qui voudriaent passer à Boëdic."
Cette même année, les régates de Vannes prennent une nouvelle dimension et se structurent sous l'égide du Yacht-Club de France. Des tribunes sont montées à la ferme de Roguédas et les courses se déroulent sur le plan d'eau de l'ïle d'Arz. Pas moins de 7 courses se succèdent par longueur de bateau. Les Forbans du Bono et les Sinagos de Séné ont leur propre épreuve. Une course à l'aviron et à la godille concluent le programme.
Malheureusement, l'édition du 6 juillet 1873 est endeuillée par le décès du marin de Séné, Jean François LE DORIOL [5/3/1848-6/7/1873] qui tombe à l'eau et se noie alors qu'il barait le sinago Deux-Frères.
Les années suivantes, les régates de Vannes se succèdent. On retrouve grâce à la presse numérisée les dates des éditions : Le 12 juillet 1874; le 18 juillet 1875; le 6 août 1876; 22 juillet 1877.
En 1876, le bureau de la Société des Régates de Vannes est composée de :
COSTE, Commissaire à l'Inscription Maritime, Président honnoraire;
Jean Baptiste Fortuné PAVOT,[1827-23/3/1889 Vannes], ancien chef de division à la Préfecture, secrétaire rédacteur au Conseil Général du Morbihan et propriétaire de l'Etablissement des Bains de Conleau, qui à sa mort sera repris par M. J.Laporte (puis Mandart en 1900).
Emile BESQUEUT, le fils du conseiller général, maître des Forges de Kerino vice-président.
Auguste Adolphe Marie VERGE [25/9/1843-2/12/1902] banquier à Vannes, Conseiller municipal de Vannes et membre du Tribunal de Commerce.
Charles VINCENT, négociant à Vannes,
Camille Louis PEYRON [5/10/1843- ], fils du conseiller municipal Camille Vincent PEYRON, Capitaine au 88° Régiment d'Infanterie Territoriale?
SOSSON, à identifier, propriétaire du bateau América.
Julien Marie, dit Jules NORMAND, [6/12/1841-21/11/1901 Auray], originaire de Redon, entrepreneur en travaux publics à Vannes, propriétaire du bateau Amphitrite. Il meurt lors d'un accident de train en gare d'Auray.
Alfred Michel de la MORVONNAIS, avocat, bâtonnier de Vannes en 1873
F. LUCAS, Secrétaire, à identifier
BOURDONNAY, CREQUER, SAVARY, à identifier
Ces notables organisent les régates de Vannes qui ont lieu le 28 juillet 1878 et le lundi de Pentecôte de cette année, soit le 4 juin 1878 ont lieu les premières Régates de Conleau qui seront renouvellées le 14 juillet 1878.
Depuis novembre 1876, MM PAVOT et ROUILLE ont acquis l'île de Conleau. François Marie ROUILLE, qui a fait fortune à Paris, s'attache à transformer l'île boisée de Conleau en une petite station balnéaire [lire l'article sur l'histoire de Conleau]. Il commence par établir une digue route qui rattache l'île au continent, facilitant ainsi l'arrivée des promeneurs et des premiers touristes. Il obtient l'accord des autorités pour installer un ponton au sud de l'île, en "eaux profondes", à même d'accueillir des bateaux à vapeurs en provenanance du Port de Vannes. Ces équipements rendent attrayant le lieu et le bureau de la Société des Régates, dans lequel siège M. PAVOT, associé de M. ROUILLE, décide d'organiser des régates de Conleau.
Les années suivantes la Société des régates de Vannes continuent d'organiser des régates de Vannes au large de l'île d'Arz. On retrouve les programmes des éditions du 20 juillet 1879 et du 4 juillet 1880.
En 1881, l'Avenir du Morbihan annonce la réunion de la Société Nautique de Vannes mais curieusement, malgré plusieurs mots clefs (nautique, courses, régate) on ne retouve trace des régates de Vannes en 1881, uniquement des courses nautiques le 10 juillet 1881 entre bateaux sinagots comme l'indique cet article de l'Avenir du Morbihan.
Gilles MILLOT dans son ouvrage Sinagots, une communauté de pêcheurs en Morbihan Editions Hengou, en donne une explication : les régates sont annulées du fait de dissensions entre les menbres de la société nautique. Ces dissensions sont sans doute à mettre en rapport avec le projet de François Marie ROUILLE de poursuivre la transformation de Conleau en une petite station balnéaire et à une querelle au sujet de l'organisation du congrès d'archéologie à Conleau. [lire l'histoire de Conleau].
C'est le Commissaire de l'Inscription Maritime du Quartier de Vannes qui sauve la situation et écrit à son supérieur : Mon intention, Monsieur le Commissaire Général, est de faire des courses de pêcheurs de Séné sous mon unique direction avec la commission des syndicats des gens de mer. Avec 100 francs accordés aux régates de Vannes, j'aurai donc des fonds nécessaires pour organiser une fête agréable aux pêcheurs et profitable à leur famille. Il y aura envrion 80 bateaux à courir, bien des régates n'offrent pas un pareil nombre de concurrents".
En 1881, il y aura bien des régates à Lorient (le 7 août) et à Carnac (le 24 juillet) mais aucune "vraies" régates à Vannes.
En 1882, la presse donne le programme des régates de Lorient (13-14 août) et de Carnac (20 août) qui furent décalées pour garantir une affluence à celle de Vannes prévues le 27 aout. Mais curieusement, sur plusieurs journaux et même à supposer des numéros manquants, on ne retrouve trace de ces courses de 1882. En 1883, on retrouve les régates de Lorient du 5 août mais rien sur Vannes comme en 1884 et 1885.
Cette absence de régates est confirmée par cet article de presse qui dresse la liste des régates régionales annoncées en 1882.Vannes n'y figure pas comme en 1884..
Ces articles de 1886 nous indiquent que les dissensions entre ses membres prennent fin et que la Société des Régates de Vannes est reconstituée au printemps de 1886 par 7 membres, notables de la ville :
Joseph Camille CHABERT, [15/2/1834-23/12/1905] Trésorier général, Président.
Jean Baptiste Fortuné PAVOT,[1827-23/3/1889 Vannes], ancien chef de division à la Préfecture, secrétaire rédacteur au Conseil Général du Morbihan et propriétaire de l'Etablissement des Bains de Conleau, qui à sa mort sera repris par M. J.Laporte (puis Mandart en 1900).
Auguste Adolphe Marie VERGE [25/9/1843-2/12/1902] banquier à Vannes, Conseiller municipal de Vannes et membre du Tribunal de Commerce
Julien Marie, dit Jules NORMAND, [6/12/1841-21/11/1901 Auray], originaire de Redon, entrepreneur en travaux publics à Vannes, propriétaire du bateau Amphitrite. Il meurt lors d'un accident de train en gare d'Auray.
Lucien LAROCHE [28/03/1855 Savenay-3/03/1912 Vannes], est un luthier, professeur de musique et organiste français ainsi qu'une personnalité culturelle vannetaise. Originaire de Paimbœuf, il s'installe à Vannes dans les années 1880 où il ouvre une boutique de distribution et de réparation d'instruments de musique : Aux Bardes & Sonneurs de Bretagne; Personnalité locale incontournable, il cumule les engagements : président de la Société des Régates, président de la station vannetaise des Hospitaliers-Sauveteurs Bretons, membre fondateur du syndicat d'initiative, membre fondateur de la Compagnie Vannetaise de Navigation, membre fondateur des Amis de Vannes et premier président. Passionné par la musique, il est directeur de la société lyrique l'Athénée musical et de l'ensemble Philharmonique. Il fonde le conservatoire de Vannes en 1908.
Simon Marie GRANGER [20/8/1841 Blez - 14/8/1912 Vannes] , chef du bureau de la Préfectrure, secrétaire,
Albert Georges Ernest AMIET, [3/3/1854-3/8/1913], ancien officier de marine, Trésorier des Invalides de la Marine à Vannes le 31 mai 1884, Chevalier de la légion d'Honneur le 11 juillet 1892.
A partir de1886, les Régates de Vannes vont vivre leur âge d'or pendant plusieurs décennies jusqu'à la Première Guerre Mondiale.
Ci-dessous : Baie des Trois Sapins, 1880, par Louis Pedron. Les "Trois Sapins" étaient un repère pour les régatiers (actuellement en face la pointe des Emigrés, sur la prequ'île de Rosvellec)
Les premières Régates de Vannes 1854-1857
On le sait, l'île de Conleau, bien que située sur la commune de Vannes, séparée de la presqu'île de Langle par un goulet parcouru par de forts courants, n'en reste pas moins très familière aux Sinagots et un lieu intimement lié à leur histoire.
Le goulet de Conleau et la Baie de Séné.
Notez la pointe des Trois Sapins
Jadis, les passeurs de Conleau - en fait pour la plus part des marins et des pêcheuses de Séné - faisaient passer de la butte de Bellevue à la plage de la Grenouillère nombre de pêcheurs allant vendre leur poisson au marché de Vannes, nombre de promeneurs venant découvrir le littoral de Séné, et nombre de spectateurs qui accouraient voir les fêtes nautiques.
Régates de Vannes, régates de Conleau, régates de Boëdic, plusieurs courses nautiques furent organisées entre Conleau (Vannes), Roguédas (Arradon), Boëdic (Séné) et l'île d'Arz.
En plusieurs volets, nous essaierons de démêler et de parcourir plus de 150 ans d'histoire de yachting à Vannes et dans le Golfe du Morbihan.
1854-1857: Les premières Régates de Vannes; les toutes premières, le 20 août 1854
1865-1880: La création de la Société des Régates de Vannes le 23 avril 1865; les 1ères Régates de Conleau, le 4 juillet 1878
1886-1914: L'Âge d'Or des Régates: : de leur reconstitution le 4 février 1886 à la 1ère Guerre Mondiale
1919-1939: Les régates dans l'Entre-deux-Guerres:
Depuis leur naissance, alors que des marins français se battent en Crimée, et jusqu'à la Libération, les régates à Vannes, vont s'interrompre à plusieurs reprises comme on va le découvrir. Entre 1857 et 1865, pendant la guerre contre la Prusse en 1870, entre 1880 et 1886, et pendant les deux guerres mondiales.
Les premières Régates de Vannes (Conleau-Boëdic)
On ne le redira pas assez, le travail de numérisation de la presse ancienne, réalisé par les Archives du Morbihan est d'un précieux recours pour l'historien local.
Les premières régates : 1854 à 1857 :
En ce temps-là, la France est un Empire dirigée par Napoléon III. Depuis octobre 1853, La France et l'Angleterre, alliées à la Turquie freinent en Crimée l'expansionisme russe. Napoléon III a développé sa marine qui amènent des fantassins et des marins en Bulgarie puis qui débarquent en Crimée. Une vingtaine de jeunes marins de Séné mourront du choléra sur leur bateau ou périront noyés dans le naufrage de la Sémillante le 16 février 1855 dans le détroit de Bonifacio. Quant à la Guerre de Crimée, elle finira en 1856.
En Europe, venant d'outre-Manche, le yachting se développe. La Société des Régates du Havre est crée en 1842 et les premières régates à la voile eurent lieu le 18 août 1840.
Régates au Havre
Antoine Léon Morel-Fatio [1810-1871]
1841-hst Musée des Beaux-Arts de Morlaix en dépot au Musée Natioanl de la Marine à Paris.
Ce nouveau sport va se répandre sur les côtes françaises et bretonnes. A l'orée des années 1850, plusieurs ports de Bretagne organisent des régates comme Brest, Saint-Malo, Morlaix, Lannion (1851), Cancale, Tréguier, Roscoff...Il faudra attendre 1854 pour des regates soient organisée à Vannes.
Les premières courses nautiques à Vannes datent du dimanche 20 aout 1854 et se compose de 4 courses plus une course dite des "vainqueurs". Elles sont annoncées dans la presse.
L'article nous donne également le noms des commissaires qui les organisèrent. Il ne parle pas encore de la Société des Régates de Vannes qui sera fondée plus tard. Vannes compte déjà avec la Société Polymathique du Morbihan crée en 1826 et la Société des Courses (hippique) fondée en 1843 s qui est à l'origine de l'hippodrome de Cano à Séné.
Les commissaires fondateurs :
Président, M. le maire de Vannes : François Jollivet de Castelot [1/9/1821-6/6/1854] était maire de Vannes sans doute lors de la génèse du projet. Suite à son décès, son adjoint, Jean LALLEMENT [1802-1872] sera élu maire et assurera la présidence des commissaires.
Vice-Président, Louis Etienne LE CARPENTIER [18/12/1808 - ], Commissaire de Marine
Secrétaire, et trésorier, Jules AVROUIN-FOULON [5/2/1829-5/1/1908] jésuite, fils de Charles Gatien AVROUIN FOULON, [28/05/1790-22/08/1860] Receveur Général des Finances du Morbihan
Marie Albin MAGNIER de MAISONNEUVE [28/8/1810 - Strasbourg - 13/8/1864 - Vichy], Inspecteur des Douanes
Paul Marie Thomas PELLE DE QUERAL [9/9/1805-13/5/1874], médecin à Vannes
GREGOIRE, à identifier,
MONTFORT, à identifer.
Cet article du Courrier du Morbihan indique que ces régates du dimanche 20 août 1854 se déroulèrent sur la plan d'eau entre l'Île d'Arz et l'ïle de Boëdic. Le journaliste précise qu'il s'agit "d'un nouveau plaisir offert aux habitants de Vannes et qui leur est inconnu", soulignant qu'il s'agit bien des toutes premières régates organisées à Vannes.
Cette première édition fut un succès : Ces régates, les premières qui aient été organisées à Vannes, ont eu lieu dans le Morbihan, en face Roguédas, et ont été inaugurées par un grand concours de bateaux qui s'y sont disputé les prix, et par une affluence très considérable de curieux, soit de la ville, soit des communes du littoral. Un temps superbe et la beauté du site où avaient lieu les courses ont fait de ces joutes un spectacle magnifique, dont tous les assistants ont été parfaitement satisfaits, et qui encouragera, nous n'en doutons pas, Messieurs les commissaires qui ont si bien réussi cette fois, à renouveller chaque année une fête aussi attrayante".
Ce premier compte rendu paru dans le Courrier du Morbihan en août 1854, indique que les courses se déroulent au large de Roguédas en Arradon, non loin du Manoir de Roguédas, propriété de Charles AVROUIN FOULON. Les régates de Vannes comportent une course à l'aviron et 4 courses à bateau à voile.
Dès la première édition, les marins de Séné disposent d'uné épreuve réservée aux bateaux aux voiles ocre. Le Franc, patron du Léopold, Rolland, patron du Requin, Doriol, patron de la Pérote, Danet, patron du Saint-Marc et Loiseau, patron du Saint-Joseph, remportent des prix. Il n'y a pas encore de courses à la rame où les pêcheuses et pêcheurs de Séné viendront rivaliser d'efforts.
Bien que cet Annuaire Français de 1899 précise que la Société des Régates de Vannes fut crée en 1855 et disparut quelques années plus tard avant d'être à nouveau reconstituée en 1886. En fait, il en fut autrement. Ces premières régates furent organisées par la mairie de Vannes avant que ne soit fondée la SRV.
Malgré leur très bon accueil à Vannes dès 1854, elles vont subir rapidement une première interuption.
Cet article du Journal de Vannes, daté du 22 avril 1865, donne l'origine du premier arrêt des régates à Vannes, "la chute d'une famille qui en avait pris l'initiative". On pressent, la ruine ou la faillite d'un mécène fortuné, amateur de yachting à ses heures perdues et membre fondateur de la première organisation des régates.
Mais qui était-il? Qui furent les initiateurs des toutes premières régats à Vannes?
Cet autre article situe l'arrêt des premières régates à la fin de la décennie 1850-1859. En recherchant sur le site des archives du Morbihan, et sur cette année 1858, on trouve un grand nombre de faillites d'entreprises dont celle de Charles Gatien AVROUIN FOULON, Receveur Général des Finances du Morbihan [28/05/1790-22/08/1860], banquier qui fit banqueroute peut-être suite à la crise financière américaine des années 1850...Plusieurs indices plaident en faveur de cette hypothèse.
Afin de rembourser ces dettes, ses biens furent vendus et aux côtés de sa propriété de Roguedas, là où étaient accueillis les officiels, figurait des embarcations comme nous le précise cet article de presse, notamment un bateau du nom de La Perle, qui barré par son autre fils Maurice Louis AVROUIN FOULON, gagnat des courses lors de ces premières régates à Vannes.
Jusqu'à la faillite de Avrouin, à 4 reprises, de 1854 à 1857, des courses nautiques à Vannes se déroulèrent au large de Conleau et Séné et en face Roguédas en Arradon, Le goulet de Conleau offrant un amphithéâtre maritime propice pour l'accueil des spectateurs.
Parmi les premiers adeptes du yachting à Vannes, on note les propriétaires de bateaux, Avrouin, De Quéral et Raison.
L'édition suivante, se tiendra le 9 septembre 1855 au large de la pointe de Roguédas. Le compte rendu de l'édition du dimanche 31 août 1856 offre plus d'informations. Plus d'une trentaine de marins sinagots participent à la 3° courses qui leur est réservée. Entre Vannes, Moréac-Roguédas, Barrarach et l'Île d'Arz, et bien que l'île de Conleau ne soit pas encore raccordée au continent [lire l'histoire des Passeurs de Conleau], il est fort à parier, que des marins de Séné assuraient pour ces régates, le passage des spectateurs venus en nombre assister aux courses nautiques.
La 4° édition des régates, le 30 aout 1857, sera tout aussi réussie, si on en croit l'article paru dans le Foyer breton :
"Ce jour-là Roguédas ouvre à la foule accourue de Vannes et de tous les points de la côte, son parc, ses jardins, sa chapelle et ses terrasses, d'où l'on domine la vaste nappe du Morbihan, que sillonne des centaines d'embarcations : canots, barques, sinagots, forbans, chaloupes, chasses-marées, sloops, etc..C'est un spectacle féérique, un point de vue que Meudon, Saint-Cloud, Versailles, ces royales demeures, paieraient fort cher et envieront toujours . "J'ai vu bien des régates; je n'ai jamais rencontré plus beau bassin". Et ces paroles étaient accueillies par un assentiment général. La foule courronnant la pelouse et les terrasses de Roguédas; bon nombre de spectareurs, demeurant sur leurs embarcations, afin de jouir de la fraîcheur d'une très légère brise de mer, étaient venus prendre place entre les terrases de laquelle M. Le Carpentier, commissaire de la marine, présidait à la joûte. A gauche, se dessinait la côte de Séné, l'île de Boëdic; à droite se montrait la côte d'Arradon et les hauteurs de l'ïle aux Moines; en face, dans le lointain, se confondaient avec l'eau les terres basses de l'ïle d'Arz; sur le tout s'étendait l'azur du ciel à demi-voilé par de legers nuages, semblables à une gaze semi-transparente, étendue pour préserver spectareurs et acteurs des rayons ardents du soleils d'août."
En décembre 1858, le banquier Charles AVROUIN FOULON, receveur général du Morbihan, sera jugé par le Tribunal de Vannes et la faillite personelle est prononcée. Durant toute l'année 1858, on réussira à masquer l'affaire d'autant que la Bretagne reçoit en août la visite de l'Empereur Napoléon III.
Le 15 août 1858, Napoléon et l'impératrice Eugénie arrivent à Vannes en provenance de la basilique d'Auray. On organise une Fête Vénitienne au port.
Ironie de l'histoire, Charles AVROUIN-FOULON sera parmi les promus à la légion d'honneur à l'occasion de la venue de l'Empéreur à Vannes. Il quittera la ville et décède à Nantes le 28/8/1860.
On ne retrouve pas d'article parlant de régates sur le site des Archvies du Morbihan pour cette année 1858 et les suivantes jusqu'à 1865. Après la visite de l'Empereur, parmi les notables vannetais, l'heure n'est plus à la dépense, d'autant que la ville de Vannes a perdu de l'argent dans la faillite du receveur général. L'émotion suscitée par cete faillite, au sein de la communauté de la belle plaisance de Vannes, mettra plusieurs années à se dissiper.
En 1865, une nouvelle équipe fera renaitre les régates organisée cette fois par la Société des Régates de Vannes.
Passeurs de Conleau : chanson
PASSEUR DE CONLEAU : chanson
sur l'air de Santiano d'Hugues AUFFRET
C'est un sacré endroit, le goulet de Conleau
Hisse et ho, marins sinagots,
De bons gars à la force des bras,
Vous font passer de Vannes à Barrarach.
Tiens bon la rame et tiens bon le vent,
Hisse et ho, passeurs de Conleau,
Par tout temps au flot ou au jusant,
Ils traversent malgré les courants.
Ils ne sont pas les seuls, les marins sinagots,
Hisse et ho, passeuses de Conleau,
Des gaillardes de Langle et Cadouarn,
Tiraient dur, vers la cale de Vannes.
Le jours des belles régates au le goulet de Conleau,
Hisse et ho, marins sinagots,
Pour trois sous et un peu de sueur,
Vers Bellevue passaient les visiteurs.
Quand un promeneur, finissait dans l'eau,
Hisse et ho, passeurs de Conleau,
Toujours sur le pont, nos agiles passeurs,
Devenaient de très bons sauveteurs.
Ils s'appellaient Morio, Le Guil ou Loiseau
Hisse et ho, passeurs de Conleau,
Le Gregam, Ridant ou bien Miran,
Etaient passeuses entre Séné et Vannes.
Les temps a bien passé, près du Corlazo,
Hisse et ho, marins sinagots,
Ce souvenir est toujours dans nos coeurs,
On n'oublira pas les petits passeurs.
Tiens bon la rame dans le courant,
Hisse et ho, passeurs sinagots,
Entre Moréac et la cale à P'tit Jean
On entend toujours vos coups de rames.
BRIANT de LAUBRIERE, marin & yachtman 1854-1928
Maurice François Marie BRIANT de LAUBRIÈRE [1854 - 1928] est né le 20 septembre 1854 à SÉNÉ. Il est décédé le 19 juillet 1928 à CONCARNEAU (Finistère), où sa notoriété est bien plus grande.
Les Sinagots sont accueillant et reconnaissant de tous leurs ressortissants même ceux qui comme Vitalien Laurent ont quitté la commune, la paroisse dans leur jeune âge.
Qui était donc ce Sinagot et quel est son parcours ?
Les registres de l'état civil nous permettent de confirmer sa naissance à Saint Laurent en Séné. Sa mère n'est autre qu'un membre de la famille CHANU de Limur. (Lire Histoire du Château de Limur).
Cet arbre généalogique nous montre le lien des BRIANT de Laubrière avec les CHANU de Limur.
Maurice BRIANT de Laubrière deviendra enseigne de vaisseau dans la Marine de la Troisième République et participera à la fondation du Yacht Club de France comme nous allons le découvrir.
Remerciement à ecole.nav.traditions.free.fr pour la reproduction de leur texte illustré et enrichi.
Issu d’une famille de Quimperlé fixée au XIXème siècle à Quimper puis à Loctudy, Maurice BRIANT de Laubrière naquit à Séné le 20 septembre 1854 sur les bords du golfe du Morbihan. Après ses études secondaires au Lycée Impérial de Lorient, très attiré par la mer et la navigation, il fut admis à l’Ecole Navale de Brest en 1871 qui lui fit faire, avec sa promotion, l’exaltant et traditionnel tour du monde à bord du Navire-Ecole le Borda.
Il devient aspirant le 5 octobre 1874 et Enseigne de Vaisseau le 1er décembre 1877. Cette fonction dans la Marine Nationale l'amènera à commander le 1er janvier 1879 la corvette "EUMÉNIDE" à LORIENT. Il navigua sur les principales mers du globe jusqu’au mois d’octobre 1880.
Il avait 26 ans et demi quand il démissionna de la Marine Nationale, désirant se consacrer entièrement à la plaisance qui fut la grande passion de sa vie et qu’il contribua à développer sur nos côtes et au sein de l’Union des Yachts français – futur Yacht Club de France – dont il fut l’un des membres fondateurs en 1891.
Pour aller plus loin : Un yachtman de la belle époque : Maurice de Laubrière (1854 – 1928)
Il résidait à Roz ar Had puis, après la mort de son père, au manoir de Briemen situé également sur la baie de Loctudy
En 1884, sous l’impulsion de Maurice de Laubrière et du Comte Arthur de Coëtlogon, propriétaire de la Forest en Loctudy, les premières régates voient le jour ainsi que la « Société des Régates de l’Ile-Tudy » pour bateaux de pêche et de plaisance, qui deviendra plus tard le Yacht Club de l’Odet.
En 1884 il en est secrétaire avant d’en prendre la présidence pour la période 1892-1896, et participe aux rencontres nautiques disputées en Bretagne Sud à bord de son yacht de dix tonneaux le « Saint-Tudy », acquis en 1887.
A noter aussi la publication par Maurice BRIANT de Laubrière d’un petit ouvrage intitulé « Traité d’astronomie et de navigation à l’usage des Yachtmen »
En 1900, alors qu’une assez grande anarchie règne dans la compétition, Maurice BRIANT de Laubrière et quelques autres yachtmen expérimentés fondent le « Comité des Coupes de Bretagne » (CCB) visant :
- à unifier les règles de jauge et de course en Bretagne Sud en adoptant celles du Yacht Club de France ;
- à organiser chaque année l’échelonnement des régates dans cette zone ;
- à créer les coupes de Bretagne ;
- à développer les liens d’amitié et d’estime entre les concurrents encore peu nombreux.
Sous la présidence de Maurice BRIANT de Laubrière, devenu membre du conseil du Yacht Club de France, ce programme fut très vite réalisé par le Comité des Coupes de Bretagne.
Mais c’est au cours des années 1906 et 1907 qu’il put donner la pleine mesure de ses capacités et accéder à la notoriété nationale.
En 1906, camouflet pour l’orgueil français, la Coupe de France avait été conquise par les Allemands devant Trouville.
Un défi fut lancé aux vainqueurs et la revanche fut minutieusement préparée par Maurice de Laubrière, bien déterminé à reprendre la coupe l’année suivante avec un équipage breton. Il mit sur pied un « Comité breton de la Coupe de France » chargé de réunir les fonds, de faire construire le yacht de 10 tonneaux de jauge et de recruter l’équipage.
Le richissime James de Kerjégu, propriétaire du château de Trévarez, fut nommé président du Comité.
Sur les plans de l’architecte Talma Bertrand le challenger baptisé Ar Men fut construit par le chantier Luce et Houllier du Havre et fut servi par un excellent équipage de marins professionnels du Dourduff près de Morlaix sous la conduite du célèbre Jean Feat prêté par le roi d’Espagne dont il barrait superbement les voiliers.
L’entraînement de l’équipage – en compétition avec le yacht Suzette – se fit au large du Havre sous la surveillance de Maurice de Laubrière, puis au large du port allemand de Kiel. L’Armen était un voilier de16,46 mètres hors tout, soit 11,07 mètres à la flottaison, doté d’une voilure de 186,75 m² et d’un lest en plomb de 5,5 tonnes.
Le yacht allemand Felca adversaire de l’Ar Men présentait des caractéristiques très voisines.
L’équipage de l’Ar Men se composait de sept hommes presque tous bretons : Jean et Vincent Feat, Jean Beuzit, Alain Abraham, Ernest le Fébure, François Gouzien et René Riou, ces deux derniers originaires de l’Ile-Tudy. Maurice de Laubrière fut le parrain du yacht et la marquise de la Ferronays la marraine.
La Coupe de France se disputa les 22 et 24 juin 1907 en deux manches au large de Kiel et l’Ar Men l’emporta brillamment en battant le yacht allemand Felca par plus de 5 et de 11 minutes respectivement sous les yeux du Kaiser Guillaume II.
Les souscripteurs du Comité breton reçurent des souvenirs, médailles et objets frappés du guidon de l’Ar Men, un pavillon mi-bleu mi-rouge portant une grande hermine blanche.
Le retentissement en France de cette victoire fut grand et, dans le contexte politique de l’époque, dépassa le cadre purement sportif.
Pendant la guerre de 1914-1918, le comité des Coupes de Bretagne fit de nombreux dons et envois au bataillon de fusiliers-marins et à l’œuvre du souvenir de la France à ses marins.
En 1920 Maurice BRIANT de Laubrière relança le Comité et donna sa démission de président.
En 1927 il organisa la première course-croisière « Bénodet – Ile d’Yeu – Bénodet » et cette même année il fut nommé à l’unanimité vice-président du Yacht Club de France aux côtés de son ami le célèbre Jean Charcot, président.
Le 19 juillet 1928, alors qu’il présidait la semaine nautique de Concarneau, Maurice BRIANT de Laubrière mourut presque subitement, atteint d’une attaque cérébrale.
Il repose dans la tombe familiale de Loctudy devant laquelle une belle allocution fut prononcée le jour de ses obsèques par M. Albert Danglaz au nom duYacht Club France.
Sources
Archives de la famille Briant de Laubrière
Bulletins du Yacht Club de France
Notes du Dr Gaumé, ancien président du Yacht Club de l’Odet
Plaquette du centenaire du YCO
Textes de M. Nicolas Guichet, historien spécialisé, collaborateur de la revue ‘Le Chasse-Marée »
Remerciements à Gilles Jogerst / Généamar pour ses recherches et la mise à disposition de ses données
Les passeuses et passeurs de Conleau
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Les passeurs de Conleau, une histoire de familles
Le territoire de notre commune Séné est une presqu'île coudée entre les rivières de Vannes et de Saint Léonard, avec une pointe aujourd'hui nommée Port-Anna, hier Bellevue ou Langle. Cette géographie particulière a dessiné des rétrécissements sur chacune des deux rivières, le passage de Montsarrac à Saint-Armel et le goulet de Conleau entre la presqu'île de Langle à Séné, le village de Moréac en Arradon et l'île de Conleau à Vannes. Ces deux étroits canaux d'eau salée étaient prédisposés à accueillir des embarcations pour en assurer la traversée régulière et offrir aux populations un raccourci maritime.
Carte de 1882 : la digue de Conleau figure ainsi que les "Gois" pour atteindre Boëdic et Boëd, tout comme le Pont Lisse et la cahute de garde de Barrarach.
Yannick ROME raconte dans son livre intitulé "Le passage de Saint Armel à Séné" l'histoire d'une communication maritime entre Vannes et la Presqu'île de Rhuys passant par le territoire de Séné. Le passeur permet un raccourci pour les laboureurs et les éleveurs se rendant à Vannes les jours de marché. Conscientes de l'importance du service rendu, les autorités sous l'Ancien Régime et jusqu'à aujourd’hui vont organiser l'activité de passeur sur le Domaine Maritime qui sera soumise régulièrement à adjudication.
Mais qu'en est-il de l'autre "passage" du goulet de Conleau? Qui furent les "petits passeurs" de Langle? Que peut-on apprendre des archives à leur sujet ?
De la digue à la cale...
S'il est difficile de dire à quand remonte les premiers passeurs de Barrarach, nous avons cependant une trace de la construction de la cale en bas de la butte de Bellevue.
Source Inventaire DRAC : Un rapport des Ponts et Chaussées de 1885 signale l´existence à la Pointe de Barrarac´h d´une mauvaise cale en pierres sèches construite par les habitants. Deux inscrits maritimes assurent la traversée et entretiennent sommairement l´ouvrage pour le passage des piétons de la presqu´île de Séné vers l´île de Conleau et Vannes.
Dans l'ouvrage intitulé "LA BRETAGNE CONTEMPORAINE" illustré par des dessins de Félix Benoist, un des auteurs qui visitent notre commune écrit : "Le touriste qui préfère l'aspect d'un beau site à celui de vieilles ruines, devra se rendre, par le bourg de Séné, au village de Gornevez et à la chapelle d'Ozan, au sud-est du bourg. De là, prenant la direction de l'ouest-nord-ouest, par les villages de Cadouarn et de Langle, on arrive, en face de Moréeac et de Conlo, à une colline formant promontaoire et du sommet de laquelle l'oeil embrasse tout le basin de Vannes e une grande partie du Morbihan. On descend à la côte par un escalier creusé dans le flanc nord de la montagne, et l'on trouve, à l'extrémité d'une jetée, un petit bateau qui vous transporte à la côte du Grand Conlo" qui nous indqiue qu'il y avait une activité de passeurs sans doute épisodique entre Bellevue et Conleau.
En 1895, la cale est entièrement remaniée et restaurée pour une dépense totale de 3 900 francs, dont les deux tiers financés par l´Etat, 1 000 francs par le département et 300 francs par la commune, et prend alors sa forme actuelle. En 1968, afin de permettre le chargement du fret vers l´île d´Arz, le service des Ponts-et-Chaussées construit une nouvelle infrastructure quelques dizaines de mètres plus à l´est, et abandonne cette cale.
De l’autre côté du goulet, à partir de 1876, les nouveaux propriétaires de l'île de Conleau, François ROUILLE et Jean Baptiste PAVOT font faire réaliser une digue en dur afin de faire de Conleau une destination touristique. [Lire l'article sur l'histoire de Conleau]
Conleau n'est accessible alors qu'à marée basse et le lieu arboré offre une belle plage connue sous le nom de Grenouillère.
Une piscine d'eau de mer est aménagée; Un café est construit sur la promenade ainsi qu’un casino à l’emplacement actuel de l’Hôtel le Roof et du Café de Conleau. Près de la petite cale, on construit un bistrot, l’actuel « Corlazo ». On installe sur les bords de la plage des cabines de plage. Les régates se développent de part et d'autre du goulet. On construit une estacade en bois qui sera remplacée plus tard par la cale en pierre toujours présente, pour permettre aux voyageurs de débarquer à toute heure
Vue de Conleau avec le nouveau café, les cabines de plage et sur l'eau dans sa barque un passeur ou une passeuse ?
Dès lors, cette digue qui rattache Conleau au continent, offre aux Sinagots du fond de la presqu'île de Langle, une possibilité de raccourci pour aller jusqu'à Vannes pour peu qu'un bateau les fasse passer sur l'autre rive.
Dans l'autre sens, ces aménagements amènent des visiteurs à Conleau. Ces derniers peuvent être tentés de gagner la butte de Bellevue ornée de sa patache des douaniers, de sa croix et offrant un beau point de vue sur le goulet de Conleau.
Pour améliorer la desserte entre Langle et Conleau, une vraie cale est contruite en 1895, sous le mandat du maire Jean Marie LE REBOURS, ancien adjoint qui succédait à François SURZUR démissionnaire pour raison de santé, élu républicain, sans doute l'initiateur du projet.
L'inventaire des monuments de Bretagne dresse une description de la cale : "L´ancienne cale du passage de Barrarac´h mesure 38 m pour une largeur de 2,5 m. L´ensemble est réalisé en beaux moellons de granite soigneusement assemblés. Elle a subi une réfection sur une trentaine de mètres et son extrémité a été exhaussée d´un mètre. Un escalier de trois marches a été aménagé au musoir et un terre-plein de 5 m de côté a été accolé à la cale pour servir de lieu de dépôt pour les marchandises."
La construction de la cale de Barrarach va accélérer le cours des choses et permettre aux marins de Séné et de Vannes d'organiser un service de passage entre les cales de Moréac, de Conleau, de Barrarach et vers les îles de Boëdic et d'Arz...
Les Loiseau et Ridan, bateliers à Séné...
La consultation attentive du dénombrement de 1886, permet de repérer une famille qui déclare l'actvité de batelier. La famille de Joseph LOISEAU est installée à Langle. Né à Elven le 1er janvier 1821, il est descendu sur la côte et a épousé le 24 août 1856, Françoise LE FRANC, né le 19/11/1829 à Langle au sein d'une famille de pêcheurs. Les "Loiseau" seront passeurs à Séné pendant trois générations.
Malheureusement le dénombrement de 1886 est incomplet. Celui de 1891 nous donne le noms de deux autres familles de "bateliers".
A Cadouarn, Perrine NIO a perdu son mari, Vincent Pierre LE MAY et à la naissance de sa fille Zélie en 1888, la mention enfant posthume est indiquée sur l'acte de naissance. Le couple était pêcheur et pêcheuse à Cadouarn. La veuve va changer d'activité comme nous l'indique le dénombrement de 1891. Elle est batelière à l'âge de 37 ans. Cette nouvelle activité semble plus adaptée à la charge de cette jeune veuve avec 3 enfants. Au dénombrement de 1901, elle et ses filles désormais grandes sont toutes pêcheuses.
Une autre famille de bateliers vit à Moustérian en 1891. Les Ridant ou Le Ridan seront passeurs pendant trois générations : Mathurin RIDANT, sa fille Marie Julienne RIDANT et la cousine de sa fille Pascaline MIRAN, épouse de P'tit Jean.
La consultation de la presse numérisée des Archives du Morbihan permet de retrouver des articles de presse où les noms des premiers passeurs apparaissent. Ainsi, ces articles de 1896 et 1897 nous indiquent que l'essor de l'activité de passeurs concerne tout le Golfe du Morbihan. Les débuts sont parfois tragiques car ces marins ne savent pas tous nager !
Les Morio défendent leur activité...
Un autre article du Courrier des Campagnes daté du 15 mars 1896, relate un savetage au crédit du passeur dénommé Morio.
Au dénombrement de 1886 à Séné, une famille MORIO est recensée. Jean Louis MORIO ne déclare pas encore l'activité de passeur. Il faudra attendre le dénombrement de 1901 pour que le métier de passeur soit revendiqué.
Jean Louis MORIO est né le 5 février 1849 à Montsarrac. Son père est marin et sa mère ménagère. Il se marie le 13 avril 1873 à Séné avec Marie Anne LHOTE, née à Baden le 28/09/1848, et installée à Montsarrac comme tailleuse.
Jean Louis MORIO était le frère de Sylvestre Louis MORIO, engagé dans la marine, et qui fit le tour du monde sur l'Astrée. En 1896, à l'âge de 47 ans, Jean Louis est donc passeur à Barrarach.
Cet article du Nouvelliste du Morbihan, daté du 21 mai 1899, nous rapporte une rixe entre les familles MORIO et LE GUIL qui se disputent la clientèle. La concurrence est rude sur le goulet de Conleau ou pas moins de 14 passeurs et passeuses sont en activité. Un autre compte rendu publié dans le Progrès du Morbihan, indique que Marie Julienne RIDANT fut témoin de la scène.
Une cale en dur est annoncée pour remplacer l’appontement de bois à Conleau dès mai 1899 et sera sans doute construite courant 1901.
Rivage de Bellevue, en face Conleau, un passeur à gauche avec trois passagers
Cependant il va perdre "sa charge" en cette fin du XIX°Siècle......
Un article du journal L'Arvor daté du 19 mai 1899, nous rapporte une rixe entre les familles MORIO et LE GUIL qui se disputent la clientèle.
Au delà de l'anecdote, le second article qui commente le procès qui s'en suivit, nous informe de l'origine de la rivalité en les Morio et les Le Guil.
On comprend que le propriéraire de l'ïle de Conleau a retiré à Jean Louis MORIO et ses deux enfants, le soin d'assurer le passage entre les deux rives. Quel était la réglementation de l'époque de cette activité de transport sur le Domaine Maritime? Les Morio sont amers car ils ont été remplacés par les Le Guil établis sur l'île de Boëd. Le journaliste ajoute que 14 passeurs (parents et enfants) cohabitent entre Conleau et Langle.
Photo : Passage de Conleau à l'Angle
Les Le Guil s'imposent comme passeurs...
François LE GUIL [1792-1865] natif de Berric s'est établi avec sa famille comme jardinier pour le compte du propriétaire de l'île de Boëdic. Il vient à Séné avec ses 3 garçons : Julien [1822-1904], Jean-Pierre [1832- ] et Jean-François [1825-1885] qui se noiera en traversant à la barque le chenal entre Langle à Boëdic.
Vers 1897, Charles PANCKOUKE, propriétaire de l'île de Boëdic fait contruire une cale en dur. Julien Marie, un des enfants de Jean-Pierre LE GUIL sera passeur pour relier notamment Böedic à Conleau.
Au dénombrement de 1901, on retrouve la famille de Jean-Pierre LE GUIL installée au bourg de Séné. Cependant leur fils Jean Marie, né le 17/05/1878, qui finit son service militaire et Julien Marie, né le 2/04/1873, qui est installé comme passeur à Conleau ne figurent pas sur le resencement.
En effet c'est Julien Marie LE GUIL, né le 2/04/1873, qui se lance dans l'activité de passeur au retour de sa conscription vers 1894-95. Il croise tous les jours ou presque Marie Françoise LOISEAU, de 7 ans son ainée, née le 4/02/1866 à Séné. La fille du vieux passeur Joseph LOISEAU [1821-1895] a soulagé son père ces dernières années et finit par le remplacer à son décès en 1895. Elle n'a pas vu les années passer. Chacun sur son canot, on se croise, on discute. Les deux passeurs de Séné finissent par s'épouser le mardi 1er mai 1900. Le muguet a dû fleuri cette noce maritime. Le jeune couple s'établira à Conleau comme nous l'indique le dénombrement de 1901.
Le jeune couple s'installe dans une barque aménangée, un "camping-boat", près du cabaret de Conleau, l'actuel bar Le Corlazo.
La communauté de passeurs cohabitent cahin caha comme en témoigne cet article de presse daté de mai 1900 et celui de L'Arvor de d'août 1905. Les familles Loiseau, Morio, Le Guil exercent le métier de passeurs entre Conleau et Langle.
Courant août 1905, François Marie LOISEAU récupère sur son canot « Travailleur » deux personnes qui allaient se noyer. Il reçoit en septembre 1906 une récompense du Ministère de la Marine. Le "Travailleur" fut le dernier sinagot construite par Julien Marie MARTIN, charpentier de marine à Kerdavid.
Cet autre article du Phare de Bretagne, daté de novembre 1905, semble confirmer que le propriétaire de l'île de Conleau, à cette époque M. Laporte, autorise le passeur à accoster sur son île. Julien JAN sur son cotre "La Victoire" est aussi passeur entre l'île d'Arz et Conleau.
Cet article de presse indqiue de Jeane Louise LE BLOHIC [12/1/1854 - 1906] était passeuse entre Conleau et Séné et se noya dans le goulet. Le dénombrement de 1906 nous indique que le couple LE GUIL LOISEAU s'est installé à terre au plus près de la cale de Barrarach. En effet, les voilà parents d'un petit garçon, Jean Marie née le 16/02/1903.
Au village de Langle, Marie Mathurine LE DRESSAY [28/4/1879-22/5/1963] déclare l'activité de passeuse. Elle confirme cette profession lors de son mariagge le 14/1/1908 avec Alexis LE DORIDOUR, veuf depuis le 26/12/1901 de Louise MORIO.
Un autre couple de passeurs vit non loin au village de Langle. Il s'agit de François LOISEAU et de sa femme Marie Louise LE ROY qui déclare l'activité de passeuse. François et Vincent sont les enfants de Joseph Pierre LOISEAU. Ils ont chacun épousé une fille de Patern LE ROY. Vincent à épousé Jeanne Marie le 11/10/1887 et François, Marie Louise, le 25/101898.
Rixe à Conleau, LE GUIL cogne dur...
Cet article de L'Arvor daté d'avril 1906 nous apprend que LE GUIL cogne dur. Il écoppe d'une amende 16 francs pour s'être bagarré avec M. Jamet manoeuvre chez Laporte, le propriétaire de l'île de Conleau. A la faveur de cet article, on notre que Jean Louis MORIO est toujours passeur et qu'un certain Jan, est également passeur.
On ne sait lequel des frères LE GUIL a cogné. En effet, Jean Marie est aussi passeur à Conleau. D'ailleurs, il est victime d'un vol en mars 1907 comme le rapporte le journal Le Courrier des Campagnes.
Cette même année, Jean Marie LE GUIL épouse le 21 octobre 1907 Marie Josèpje MORICE qui déclare le jour de son mariage le métier de passeuse.
Marie Jo MORICE est la fille de feu Jeanne Louis LE BLOHIC [1/1/1854-12/9/1906, épouse MORICE Pierre Louis, qui était déjà passeuse à Conleau. Cette dernière se noya en traversant le goulet comme nous le relate cet article de presse.
L'article qui suit relate le sauvetage du patron Aimé BOQUET et de son fils grâce à l'inverventioncourageuse des passeuses Marie Josèphe LE GREGAM et Jeanne Marie DANET de Séné.
Au dénombrement de 1911, Julien Marie LE GUIL et sa femme Marie Françoise LOISEAU déclarent l'activité de passeur et passeuse. Son frère, Jean Marie LE GUIL déclare le métier de marin aux cotés de sa femme Marie Josèphe MORICE. François LOISEAU déclare l'activité de passeur aux côtés de sa femme Marie Louise LE ROY. Jean Vincent NOBLANC [12/4/1840 - xx], le mari de la sage-femme Elmina LE DOUARIN déclare l'activité de passeur à Cadouarn.
Ce dénombrement confirme l'activité de passeur de Jean Pierre MIRAN et de son épouse Marie Julienne RIDANT qui sera connue sous le surnom de "Comenon".
Pour ses 95 ans, en 1969, le bulletin paroissial, Le Sinagot, fera un article sur la doyenne de Séné. Elle décèdera en janvier 1973 à tout de même près de 100 ans !
« C’est aussi l’âge de notre doyenne, à Séné, Mme Vve MIRAN, de Canivar’ch. Bon pied, bon œil, elle a bien l’intention de franchir les 5 années qui la sépare de ses 100 ans ! « Si Dieu le veut ! » comme elle dit. Et pourtant, Dieu sait si cette brave Sinagote en a vu de toutes les couleurs depuis près d’un siècle ! Ayant effectué durant 52 ans le métier de « passeur » à Conleau (le passage, dit-elle, coûtait alors 1 sou ! mais …il y avait les palourdes ! ») Elle pourrait dire long sur la vie pénible des Sinagots du début du siècle…Faudrait-il conclure comme la chanson… : »Le travail, c’est la santé ! En tous cas, tous les Sinagots vous souhaitent un BON ANNIVERSAIRE, Madame Miran, et une BONNE SANTE ! ».
A la veille de la Première Guerre Mondiale, plusieurs familles vivent de l'activité de transport maritime. Le métier de passeur n'est pas sans danger comme nous l'indique cet article du Courrier Morbihannais d'aout 1913 ou Julien LE GUIL faillit perdre la vie.
Les cinq Marie rament sur leur canot.....
Après guerre l'activité de passeur et passeuse reprend comme nous l'indique le dénombrement de 1921. Les femmes constituent le principal effectif de la profession bien ancrée à Séné.
Marie Josèphe MORICE, 43 ans, épouse LE GUIL Jean Marie déclare être passeuse; Marie Françoise LOISEAU, 55 ans, et son marie Julien LE GUIL sont tous deux passeurs à Barrarach; Marie Louise LE ROY, 51 ans, dit être passeuse et son époux François LOISEAU dit être pecheur, tous deux vivent au Meniech; Marie Julienne RIDANT, 47 ans et Jean Pierre MIRAN sont tous deux passeurs et vivent à Canivar'ch. La benjamine, Marie Louise DANET, 35 ans, déclare être passeur aux côtés de son marie Francis MORIO marin.
La communauté des passeurs de Langle est endeuillée au début de l'été 1923. Julien Marie LE GUIL tombe à l'eau et meurt sans doute d'hydrocution. 10 ans plus tôt déjà il faillit mourrir noyé.. Sa veuve Marie Josèphe et P'tit Jean continuent leur métier...
Au dénombrement de 1926, on retrouve à peu près le même effectif de passeurs et passeuses. Pascaline MIRAN en épousant le 13/09/1927 Jean Marie LE GUIL, rejoindra la communauté de passeurs de Langle à Conleau. Bien que mariée à Louis LOISEAU depuis le 20/04/1914, Marie Josèphe LE GREGAM ne déclare pas encore l'activité de paseuse mais de pêcheuse.
Photo :Pascaline MIRAN mariée LE GUIL sur sa barque
En novembre 1931, François Marie LOISEAU qui exerce l'activité de passeur tombe à l'eau comme nous le rapporte cet article de presse. Il décède le mois suivant. Son frère Vincent, âgé de plus de 70 ans, exerce encore l'activité et accompli encore un sauvetage comme nous l'indique cet article de presse de 1933 et en 1935.
Photo : passagers débarquant à la cale de Conleau
Joseph LEROY
René Dosité NOBLANC
Emile Morin a reconnu Jean-Louis Loiseau dit « Grillu » sur cette carte postale
Emile Morin a reconnu Marie Jo Loiseau sur cette photo
C’est la famille de Vincent LOISEAU qui perpétuera l’activité de « batelier » initiée par leur aïeul Joseph Pierre LOISEAU. En premier lieu, la belle-fille, Marie Josèphe LE GREGAM [1890-1990] qui finira centenaire, épouse de Louis Marie LOISEAU [né le 4/10/1888] dit "Louis Ho" à bord du canot « Mon Rêve »; Jean Louis LOISEAU [1891-1977], son frère surnommé "Grillu" à bord du misainier « Liberté » grand rival de son cousin Joseph LEROY [1888-1981] dit « Desbins », si bien qu’on les surnommait « Pôle Sud » et « Pôle Nord » (Source C.Rollando). René NOBLANC assurera également pendant sa retraite de marin, l’activité de passeur.
Mme Joncour, institutrice à Bellevue, ses deux enfants,
les grands-parents de Quimper sur la barque de Louis Marie Loiseau,1942
Le développement des transports rendra moins nécessaire un service régulier entre Langle et Conleau. Dès les années 1920, un bus relie la presqu’île de Langle à Vannes. Après guerre, les Sinagots se dotent de voitures automobiles….
L’activité de passeur survit grâce aux régates mais celles-ci se déplaceront sur l’Ile d’Arz puis vers Port Navalo. Le tourisme prendra le relais.
Dès lors, le métier de passeur ne sera plus qu’un complément pour des pêcheurs de la presqu’île et le métier se « motorise ». Ainsi Emile NOBLANC [1916-1981], fils de René NOBLANC, fera le passeur à la rame entre Barrarach et Conleau et des trajets en mer sur son bateau « Mon rêve » puis sur « L’En Avant », entre l’île d’Arz et Conleau, notamment pour transporter les marins de commerce.
Le métier s’éteindra avec la disparition de la troisième génération de passeurs et passeuses dans les années 1980.
Parmi les plus « célèbres » passeurs, Jean Marie LE GUIL [1903-1983] dit P'tit Jean depuis la cale à Barrarach dite cale à P'tit Jean, et sa femme Pascaline MIRAN [1903-1983] continueront de nombreuses années l'activité de passeur à la rame, notamment avec leur misainier "Geneviève et Denise" du nom de leurs deux filles.
La ville de Vannes a nommé une "petite rue" Jean Marie Le GUIL dans le quartier de Conleau en mémoire du "petit passeur". Lors du recensement de 1961, l'employé retiendra comme profession, navigateur côtier !
Texte de Joseph LE ROCH, recteur de Séné 1968-1980
Une médaille pour 50 ans de bons et loyaux services...je l'ai rencontré sur la route de Port-Anna, à l'heure où, au foyer, l'épouse prépare le repas...
Béret sur les yeux, caban, sabots, il avait cette démarche "chaloupée" de ceux qui passent plus de temps à bord d'un bateau que sur "le plancher des vaches". Silhouette familière, non seulement aux Sinagots, mais à de nombreux Vannetais, à d'anciens groupes de grand Séminaristes ensoutanés -prêtes maintenant..et pas bien loin de Port-Anna !- dans lesquels j'étais "agrégé". Qui, en effet, de près ou de loin, ne connaît pas "P’TIT JEAN", le passeur de Conleau? Depuis 53 ans - c'est du précis - sa vie s'est pratiquement passée à Conleau.
S'il a connu les SINAGOTS" à voiles brunes et, pendant quelques années, franchi régulièrement aux beaux jours le goulet pour promener le touriste sur le golfe, il s'est surtout contenté de relier la rive vannetaise à Moréac en Arradon, ou Port-Anna en Séné...Juste en face la Plage? Cela n'a rien d'un voyage au long-cours, et les seuls écueils du trajet ne sont constitués que par les nombreux yachts amarrés à cet endroit. Il pourrait l'accomplir les yeux fermés. Mais, seul maître de la plate avec son chargement de passagers, en a-t-il parcouru des milles, toujours à force de rames !...
Jean Marie LE GUIL, né à Conleau le 16 février 1903, a connu les grands espaces que seuls les océans peuvent offrir. Embarqués à Brest pour le service militaire, il a séjournée trois ans en Chine et au Japon, à bord du croiseur-cuirassé "Jules Ferry". Souvenirs à goût d'aventure. Usés et que l'on ne raconte plus..., sauf à la fin d'un copieux repas de familial ou de rares fois en compagnie des gars "de la classe". Qu'on ne se trompe pas !, ce sympathique passeur, il a succédé à son père. C'était bien ainsi ! Vous comprenez : j'ai soixante sept ans, et je continuerai à faire le passeur, tant que je pourrai. Qu'est-ce que je ferais à la maison ? J'étouffe entre quatre murs. Je ne gagne pas d'argent. Juste pour mes frais. Mais ça me fait plaisir. Je vois des tas de gens? Ils me connaissent. Et j'ai mes copains. Tant que je pourrai tirer sur les rames !..
Notre compatriote vient de recevoir la "reconnaissance" de sa fidélité à "la mer" : un diplôme : "LE MINISTRE DE LA MARINE MARCHANDE A JEAN MARIE LE GUIL, MATELOT, EN RECOMPENSE DE SES BONS ET LOYAUX SERVICES", et une médaille au ruban tricolore. On les lui a remis il y a quelques mois. Il en est fier à juste titre. Mais qu’importent les honneurs ! Ceux-ci n'empêcheront pas notre ami de rejoindre fidèlement son poste, et de toujours rendre service : FELICITATIONS ! Mr Jean LE GUIL, Pardon ! P'TIT JEAN : Tu nous donnes une rude leçon de courage et de fidélité !
Documents :
Coupure de presse : Archives du Morbihan.
Extrait de dénombrement ville de Séné : Archives du Morbihan
Extrait de dénombrement ville de Vannes en 1901 – Archives municipales
Carte géographique 1882 : Institut Géographique National
Plan de Conleau : service du patrimoine – Ville de Vannes
Bibliographie :
Passeur, Passages et passagers du Golfe du Morbihan Camille Rollando avril 1999 Société Polymathique
Le Passage de Saint-Armel Séné
Yannick Rome - Liv Editions
Le passage de l’Île aux Moines
Guillaume Mongeon, - Editions Cheminements.
La Pays de Séné – Emile Morin - Editions Sutton
Le Golfe du Morbihan, Album de Gens de Mer
Edition Hengoun.
Hippodrome de Cano
Une des particularités "foncières" de notre commune est de compter sur son territoire une réserve ornithologique et un hippodrome !
Si il semble que des courses aient eu lieu dès le 1er Empire, il faut attendre la Monarchie de Juillet, pour que les courses de chevaux se structurent à Vannes.
C'est en effet en septembre 1842 que la Société des Courses de Vannes est constituée autour de son Président,, M. Armand Taslé. Elle se met rapidement à la recherche un terrain pour créer un hippodrome.
Armand TASLE [1801-1876], botaniste, naturaliste, membre fondateur de la Société Polymathique du Morbihan, maire de Vannes de 1839-1846.
Le terrain est trouvé à Séné dans la Lande de Cano. Il apparait sur le cadastre de 1845.
Les premières courses se déroulent dès 1843, sur deux journées, les 27-28 aout 1843. Ce format demeurera avec des dates variables, soit fin mai, soit en juin ou juillet. Pendant les "périodes difficiles", on comptera une seule journée de courses.
Pour la deuxième édtion des 28-29 août 1844, les personnailités de Vannes, les notables constituent le jury des courses sous l'autorité du Prefet.
En parralèle aux courses les autorités distribuent un prix à l'encouragement de l'amélioration des chevaux. Il s'agit de récompenser des propriétaires éleveurs de chevaux. En plein XIX° siècle, les armées ont besoin de chevaux pour leur cavalerie et le transport des troupes, canons et matériels, comme l'agriculture a besoin de cheval de trait pour les labours.
Dès les premières éditions, l'ambiance est festive et les organisateurs installent un amphithéatre temporaire sous la supervision d'un architecte, qui quand le beau est de la partie, est rempli par la foule, les Vannetais et les amateurs de courses venus en nombre des départements voisins.
En avril 1845, une commission est constituée en vue d'acquerrir le terrain de Cano. La troisième édition a lieu les 31 août et 1er septembre 1845. Dès les premières courses, on porte une attention à la sélection des chevaux. Le sieur Chanu de Limur, membre de la Société d'Agriculture est membre du jury. En 1845, le maire de Séné LE DOUARIN inscrit son cheval à la 2° course de trot.
En septembre 1845, la Société des Courses bénéficie d'une subvention en vue de l'achat du terrain de Cano. L'édition de 1846 se déroule les 23-24 aout. En mai 1847, le projet d'acquisition du terrain fait l'objet d'une enquête publique sous l'égide du Préfet Lorois Les courses de 1849 ont lieu les 26-27 aout et celles de 1850 les 14-15 juillet. Le montage des structures temporaires pour le public est surveillée par un architecte. En 1850, deux éleveurs cultivateurs sinagots participent : LE DOUARIN et Julien BENOIT.
Dès l'acquisition actée par la ville de Vannes, se pose le problème des dépenses de fonctionnement et du financement de la cloture qui devra imcomber à la Société des Courses ainsi que du détournements des chemins vécinaux qui traversent l'hippodrome comme le rapporte cet article de septembre 1850.
23-24 mai 1850 Président : Jollivet-Castelot
22-23 mai 1853
28-29 mai 1855
1855 la presse relate la possibilité de construire sur le terrain intérieur de l'hippodrome des logements pour les enfants de l'assistance.
27-28 juin 1858
Commissaires : De Kermoyan, Galles, Lallement
21-22 juillet 1861
1862 une seule journée baisse des subventions
23-24 aout 1863
automne 1863 : drainage de la lande de Cano.
3-4 juillet 1864
26 juin 1865 une seule journée
Parfois des accidents aux abords de l'hippodrome.
Problème de drainage relévé par le concessionaire du terrain.
Sur la carte d'état major de 1866, la piste de l'hippodrome est bien figurée traversée par le chemin venant de Limur qui bifurque ensuite vers Bindre et vers le bourg. La piste à une orientation Sud-Ouest Nord Est.
24 juin 1866 Courses sur une seule journée.
4 aout 1867 : une seule journée
Commissaires : Taslé fils, CH Vincent, Graff.
28 juin 1868
21/11/1868 Annonce vente du terrain intérieur à l'hippodrome
septembre 1869 : vente concrétisée
28 aout 1870
RQ : 1876 et 7/10/1877 course rallie-papier organisé par des officiers du régiment d'artillerie de Vannes
avril 1882 : Renaissance Nouvelle constitution de la Société de Courses.
27 aout 1882
Cette carte de 1882 montre la même orientation de la piste de l'hippodrome. La boucle nord est s'approche de l'enceinte murée du Manoir de Caneau.
avril 1883 : souscription pour une troisième tribune.
26 aout 1883 Président Comte de la Bourdonnaye
Commissaires : Taslé, Bon de lagatinerie, Alb de Francheville.
27 juillet 1884 Président : Dumoulin de Taillard
Commissaires : Taslé, De la Gatinerie, Guyot de salins
Les courses du dimanche 30 aout 1885 sont marquées par l'effondrement de la tribune en bois qui accueillait de le Jury, de nombreux invités et les officiels comme nous le relate cet article du Phare de Bretagne.
avril 1886 souscription
dimanche 27 aout 1886
Président : Dumont de >>Paillart,Commissaires : Taslé, Léon Huchet, de Boisrouvray
septembre 1886 problème de calendrier
dimanche 29 mai 1887
fin mai 1889
dimanche 11 mai 1890
9 juin 1895
Cette scène datée de 1895 montre la distribution de cidre lors des courses.
4 et 5 juillet 1896
SOCIETE HIPPIQUE DU MORBIHAN à l'Hippodrome de la Garenne.
1896 Président : Jules TASLE, vice président Alfred Vincent et Roger de Saint-George*Commissaires : Mauduit de Plessix, de Gourdon, Léon Huchet.
13 juin 1897
5 juin 1898
28 mai 1899
ATTENTION : concours hippique Hippodrome de la Garnne 1er-2 juillet 1899
10 juin 1900
Président : Baron de la Lagatinerie
Commissaires : Léon Hucher, Vicomte de Richemont, Chevrinais.
Au début du XX° siècle les courses sont resserées sur une seule journée au printemps. Le 2 juin 1901, le 25 mai 1902, le 29 mai 1904. A partir de 1906, elle reprennent leur déroulé sur 2 jours. Les 10 et 11 juin 1906, le dimanche 22 mai et lundi 23 mai 1910. Pour cette édition, la musique du 116° RI de Vannes participe.
11-12 juin 1911
ATTETNION Concours Hippique à Vannes les 22-23-24 juillet 1911
2-3 mai 1912
18-19 mai 1914 annullation cause pluie
reportées les 6-7 juillet 1913
7-8 juin 1914
GUERRE MONDIALE
Après la Grande Gueere, les courses reviennetn à Cano. La France à changé, les attelages de la Belle Epoque ont laissé place aux voitures automobiles.
30-31 mai 1920 : attelage et premières voitures
Lors de l'édition de 1921, fin mai, des militaires particpent et rafflent la mise. Sur cette photo (Collection Emile MORIN) on peut voir la plateforme en ciment qui sera détruite en 1994.
11-12 juin 1922
Les courses de 1923 se dérouleront les 27-28 mai 1923. Le peintre vannetais Frélaut immortalisera cet évènement dans un tableau détenu par le Musée de la Cohue à Vannes. Au loin sous les nuages gris, ce n'est pas le clocher de Séné mais la tour du manoir de Caneau qui sera détruite en 1928.
La piste de l'hippodrome a été rectifiée depuis 1882 (voir ci-avant).
Ce tableau a figuré dans plusieurs expositions à Paris, en 1924 et 1930, à Rennes en 1959 et à Vannes en 1995. Jean Frélaut, artiste vannetais (1879-1954), dans une vision colorée et dynamique, met en scène les courses hippiques qui, depuis 1843, attirent les badauds et parieurs près du village de Cano, entre Séné et Le Poulfanc. Les costumes bretons et les coiffes se mêlent aux uniformes bleu horizon, aux ombrelles et aux canotiers. C'est l'histoire de toute une société de l'époque que l'artiste nous transmet dans cette œuvre.
7-8 juillet Concours Hippique au Jardin des Sport à Vannes.
L'édition de 1927 se déroule les 3 et 4 juillet et sont englobées dans un grand week-end de "Grandes Fêtes Sportives" tant à Vannes qu'à Cano. A cette occasion, les tribunes en ciment armé sont inaugurées.
L'édition de 1929 a lieu le dimanche 26 mai et lundi 27 mai.
1930 : un bal des courses en Mairie pour générer des revenus.
6-7 juillet 1930 : courses à Cano.
20-21 juillet 1930 : concours hippique Jardin des Sports
septembre 1930 accident Marie LE RAY sinagote contre adjudant Rivaud du 35° artillerie
En aout 1931, le maire de Séné, Henri MENARD (lire article dédié) est à la manoeuvre et réussit à organiser une fete de l'aviation, un meeting aérien sur l'hippodrome de Cano, comme nous le relate cet article de presse des Nouvelles Morbihannaises.
1932 Président Albert TASLE
octobre bal en mairie de Vannes
1933 14 mai Fete Jeanne D'Arc
18 Juin Fete Dieu
Société Hippique du Morbihan : concours d'obstacles les 1-2 juillet 1933
1934 3 juin et 24 juin.
Concours hippique au Jardin des Sports de Vannes les 30 juin et 1er juillet
1935 Président Taslé, Trésorier Bouédec.Bouillon, secréatire.
Photographe Decker membre actif.
1935 : 19 mai.
Concours Hippique 6-7 juillet.
1936 : 10 m
Les courses à Cano en 1939, se déroulent sur deux dimanches consécutifs, le 7 mai et 14 mai et se superposent au Fêtes de Jeanne d'Arc. Durant toute l'entre deux guerre, Vannes accueillera également une autre manifestation hippique qui se déroulait sous l'égide du Conseil Général du Morbihan et se tenait au Parc Municipal des Sports à Vannes.
Sous l'Occupation, les courses s'arrêtent. Cette photo (collection Emile MORIN) nous montre en second pla, la tribune en béton construite en 1927.
Ala Libération les courses reprennent et en cette fin d'aout 1948, une foule importante accourt sur le champ de courses de Séné; comme l'indique cet article de journal d'époque.
Au sortir de la guerre, il semble qu'une deuxième piste ait été aménagée latéralement au champs de courses, comme le montre cette vue aérienne datée de 1948. Dès cette époque, la route du Poulfanc au bourg est rectifiée et traverse tout le champ de courses. L'intérieur du champs a encore une vocation agricole qui perdure jusqu'aux années 1990 (photoaérienne en couleur).
Depuis 1882, on observe que la piste de l'hippodrome a été rectifié pour atteindre une orientation presque nord-sud. Ce fait est confirmée par les souvenirs de la famille Le Thiec de Cano qui se rappelle que leur parcelles proches mouraient en lisière de l'hippodrome.
Dans les années 1970, le magazine paroissial" Le Sinagot" rend compte de ces journées populaires à Cano, où les familles et les turfistes de Séné viennent en nombre.
En 1994 la toiture en béton de la tribune est déconstruite et reconstruite avec une charpente métallique tel que nous la connaissaons aujourd'hui.
Courant des années 2000, une série da paddock est construite sur le terrain, derrière la tribune.