Balades à Séné
- Une balade en bateau traditionnel et en sinagot sur le Golfe du Morbihan
- Randonnée en kayak : Boëd et Boëdic
- Séné : jolies longères
- Séné : jolies maisons à Bellevue
- Les rives du Liziec - Grotte Jean II
- Séné : chemins de randonnées
- Circuit de randonnées SENE 1ère Edtion 2018
- Sentiers sinagots 2° Edition 2019
- Séné : jolies demeures
Fermes et Maisons
Kergrippe et le Ballyshannon
Le nom de Kergrippe à Séné évoque de nos jours les zones d'activités de la commune, qui abritent le bâtiment des Services Techniques de la commune, la station d'essence Total et le garage Renault ainsi qu'un grand nombre d'artisans installés à l'entrée nord du bourg de Séné. La nouvelle zone d'activités dite de Kergrippe III nous rappelle qu'avant d'accueillir des artisans, Kergrippe n'était que prairies et paturages...
La carte de Séné datant de la fin du XVIII°siècle nous présente une énigme : que voulait signifier le cartographe par les abréviations Eabt de Ke Grine? Veut-il faire référence à un Etablissement situé à Kergrippe?
Le lieu-dit, aujourd'hui situé à l'intersection de la route de l'Hippodrome, de la route de Kernipitur et de la rue de la Croix Neuve, était jadis le carrefour de chemins vécinaux, dont celui qui allait de Vannes au Passage de Saint-Armel. En effet, cet axe était important sous l'Ancien Régime. Les paysans de la presqu'île de Rhuys prenaient le bac entre Saint-Armel et Montsarrac et gagnaient ainsi tout droit le marché de Vannes, en évitant le bourg de Séné, d'ailleurs très réduit à l'époque. L'autre chemin, partait du bourg et allait vers le nord jusqu'à la route Royale, l'actuelle route de Nantes. Il se peut que cet établissement fut une auberge, un débit de boissons propice à la restauration des voyageurs...Cependant, une parcelle de terre est figurée par un beau quadrilatère, faisant pencher plutôt vers l'hypothèse d'une ferme avec des terres attenantes mises en valeur.
Le cadastre napoléonien de 1810 montre 2 bâtiments éloignés du carrefour où il serait plus judicieux d'installer un débit tenu par un cabaretier.
Quant au cadastre de 1845, il montre toujours ces deux bâtiments avec leurs dépendances, confirmant la présence d'une ferme tenue par des cultivateurs. Cet extrait du cadastre montre également les canaux édifiés en aval de l'étang de Cantizac qui avaient deux fonctions : drainer les paturages entre Cano et Cantizac et amener de l'eau à l'étang pour la pisciculture.(Lire histoire de Keravelo et Cantizac).
Cependant, le dénombrement de 1841, nous indique que c'est une famille de paludiers qui loge à Kergrippe. Pierre RICHARD [12/7/1803-3/12/1878] et son épouse Madeleine LE LAN [16/9/1810 - 25/1/1856] vivent à Kergrippe avec leur quatre enfants. Les actes de naissance de leurs 8 enfants montrent que la famille était avant établie à Cano. Puis ils s'installèrent à Michotte où les parents décédèrent, libérant leur habitation de Kergrippe pour des cultivateurs.
Dans la 2° maison, la famille de François DANET [22/2/1782-24/8/1863] et son épouse Yvonne LEMEUT [14/7/1792-6/4/1857], dont les deux extraits de décès indiquent Petit Kergrippe comme lieu d'ultime demeure. A cette époque existe la ferme de Kergrippe et une maison plus petite non loin.
Il s'agit certainement de la maison qui se trouvait à ce carrefour, juste à gauche en partant vers la Croix Neuve, comme nous le rappelle cette vieille photo extraite du livre au Pays de Séné, d'Emile MORIN. L'acte décès de François DANET, indique la profession de cabaretier après celle de laboureur. Effectivement, cette petite maison sera le siège d'un débit de boissons...
En avril 1861, la ferme de Kergrippe fait l'objet d'une vente, par son propriétaire qui la loue à un métayer, Marc LE PORRO. La famille de Marc LE PENRU et son épouse Marie Josèphe ROLLAND [6/9/1824-131/1884 Kergrippe] lui succèdent. Leur premier garçon, Pierre Marie, nait à Kergrippe en 1855 et leur dernier, Mathurin également en 1866.
Les dénombrements de 1886 et 1891 sont difficiles à exploiter. Celui de 1901 nous indique la présence de 3 familles sur Kergrippe.
Marie Julienne HERVIO [13/1/1870 - ???], fille des cultivateurs de Kernipitur Julien HERVIO et Marie Anne HAYS, célibataire, est cultivatrice à Kergrippe. Vient-elle d'acheter la ferme comme l'indique l'annonce ci-dessus? Elle emploie un garçon de ferme, Pierre Marie OILLIC né à Saint-Nolff le 26/4/1875. Après le mariage de sa patronne, le 26/9/1904 avec Joseph Marie LE PODER, cultivateur au Petit Tohannic, celui-ci va reprendre l'exploitation de Kergrippe.
Dans le deuxième logement, on retrouve un membre de la famille Le Penru, Bertand Marie LE PENRU. Cette généalogie ci-dessous nous indique sa parentée.
Enfin, la famille Pierre Marie LE BREC tient un débit de boissons. Déjà, lors de la naissance de leur enfant, André LE BREC, son épouse Marie Philomène LE MENE, déclarait l'activité de cabaretière, qu'elle continuera à exercer jusqu'à la Première Guerre Mondiale. La présence de 7 personnes logés chez les Le Brec, laisse entrevoir une grande maison et non la petite chaumière occupée jadis par les Danet.
De cette époque daterait, la 3° construction à Kergrippe, à savoir une longère au croisement qui deviendra plus tard le bar le "Ballyshannon" reconverti depuis en des logements.
Dans son livre intitulé Le Pays de Séné, Emile MORIN nous en donne une vue qui doit être assez fidèle à ce que dut être cette bâtisse après sa construction à la fin du XIX°siècle..
Jusqu'aux années 1970, on ne comptera à Kergrippe que ces 3 bâtiments: la ferme du Grand Kergrippe vers Kernipitur, la chaumière vers la Croix Neuve, et la longère vers le bourg, comme nous le montre cette vue aérienne de1970.
A dénombrement de 1906, la chaumière est occupée par la famille Jacob qui y résidera jusqu'aux années 1960.
Cet incendie en juillet 1906, rapporté par le journal Le Morbihannais, nous indique que leur maison était à l'origine couvert de chaume qui sera remplacé par des ardoises (voir photo ci-dessus). Le petit fils, Roger Olivier EDY se distinguera pendant l'Occupation par ses actions dans la Résistance. En 1906, les Le Brec sont les autres cabaretiers de Kergrippe. Les cultivateurs sont les familles Le Penru et Oliic.
Au dénombrement de 1911, on retrouve les familles Jacob et Oillic-Penru à Kergrippe. Les nouveaux cabaretiers sont les Guhur-Le Goff de Locqueltas. Il semble que leur bailleur ou eux même mettent en vente le débit de boissons l'année suivante, comme l'indique cette coupure de presse. La fiche de matricule du soldat GUHUR nous indique qu'il gagna en octobre 1912 une ferme de Campen à Vannes.
Après guerre, les cartes sont rabattues. Au dénombrement de 1921 et de 1926, Pierre Louis HERVIO et sa femme Marie Louise GARJEAN, ont repris les terres qu'ils devaient louer aux Le Penru-Oillic. Leur ancien métayer, Pierre Marie OILLIC, est revenu de la guerre et l'ancien Poilu a trouvé un contrat de fermage au Petit Pargo comme nous l'indique cet extrait de sa fiche de matricule.
Le débit de boissons de Kergrippe est désormais gérée par Marie Mathurine DANION [8/10/1874 Séné - 39/4/1963 Séné] veuve de Jean Marie LE GUENNEC [3/3/1871 Séné - 11/10/1916] ancien préposé des douanes alors en poste à Plouhinec. Après son décès, Marie DANION est revenue dans sa commune natale où l'activité de cabaretière lui laisse du temps pour s'occuper de ses 3 enfants à charge.
Au dénombrement de 1931, si les Jacob restent cabaretier au Petit Kergrippe, Mme Veuve Le Guennec a laissé place à un nouveau couple de cabaretiers, en la personne de Felix QUESTER et Jeanne Marie LE BIDRE. On retrouve encore au dénombrement de 1962, cette même configuration familiale et professionnelle à Kergrippe. Le bar occupe la partie nord de la longère, côté rue de Kernipitur.
Le bar-café le "Ballyshannon" : il tire son nom du jumelage de Séné avec le ville de Ballyshannon dans le Comté de Donegal en Irlande. L'établissement dans le style bar irlandais restera actif de 1980 à 1980.
Ballyshannon est une ville du comté de Donegal en République d'Irlande. Située sur le fleuve Erne, au fond de son embouchure. Elle se trouve à mi-chemin entre l'océan Atlantique et la frontière entre l'Irlande et le Royaume-Uni, c'est-à-dire environ 5 km de part et d'autre, au milieu du corridor de Donegal. À l'est de la ville, le cours de l'Erne est interrompu par une digue, l'Assaroe Falls, qui forme en amont le lac Assaroe.
Après sa fermeture vers 1995, un restaurant, Le Zocalo, occupera les lieux pendant quelque temps.
A partir des années 1980, la croissance démographique de Séné nécessite la création de la première zone d'activité à Kergrippe sous le mandat de Francis POULIGO. En 1986-1987 sont construits des ateliers Municipaux, derrière le café; viendra ensuite la zone de Kergrippe II, qui accueillera le garage de M. Monnier (Lire histoire des pompistes], un vétérinaire, un plombier, etc. La vieille chaumière des Jacob sera démolie en 1989 pour améliorer la visibilité du carrefour.
La longère qui accueillait le Ballyshannon laissera place a des locations saisonnières puis à plusieurs logements au n°1 de la route de l'Hippodrome.
Depuis 2012, la commune a établi la 3° tranche dite de Kergrippe III, dans le but d'accueillir de nouvelles acitvités sur la commune.
Kernipitur Bras et Bihan
Les terres de Kernipitur à Séné et de Tohannic à Vannes échoient à la famille LE MINTIER de Lehellec par le mariage de Odile de QUERHOENT [1804-22/7/1863] avec Annibal Ange LE MINTIER [24/1/1779-13/3/1858]. En ligne directe, ces champs, prairies et landes parviennent à Charles Marie, puis Xavier et enfin Thérèse LE MINTIER. De son union avec Jacques AYMER de la Chevallerie, les fermes de Kernipitur échoient à cette famille originaire du Poitou, toujours propriétaire foncière sur Séné et Vannes.
Les Le MIntier et Aymer détenirent ou détienennt encore des biens sur Vannes et Séné.
Vers 1830, Le Mintier de Léhellec acquiert le Château de Limoges à Vannes qui passe par mariage en 1944 à la famille AYMER de La Chevalerie. A cette époque la famille détient environ 250 ha entre Calmont, Tohannic et Kernipitur en Séné. Le château de Limoges est vendu en 1962 par Michel Charles AYMER et son épouse par Thérèse Marie Constance LEMINTIER de Léhélec, à la Société du Drézen (Soeurs de la Charité de Saint-Louis). En ruines, il fait l'objet d'un projet immobilier pour des logements.
Une autre branche de cette famille dont la noblesse remonte au Moyen-Âge, les Le Mintier de La Motte Basse sont toujours propriétaires du Manoir de Kérino avec sa chapelle à Vannes depuis 1929, suite au mariage, le 3 avril 1929, d'Henriette Aymar de La Chevalerie avec Christian Le Mintier de La Motte-Basse [1/7/1894-12/7/1944]. Ce dernier fut à tort dénoncé à la Libération et déclaré Mort pour la France. (Source Memorial GenWeb)
Officier de la Légion d'Honneur - Croix de Guerre 1914-1918 – Croix de Guerre 1939-1940 – Il entre dans la Marine en 1911 - Il est le commandant du contre-torpilleur Lynx et protège la sortie du cuirasse Strasbourg lors de l'attaque britannique à Mers-el-Kébir - Il commande les marins-pompiers de Marseille (13) avant d'être mis en congé d'armistice en 1944 - Un maquis s'est installé dans la forêt de Boquen au Gouray (22) - Dénoncé, il doit évacué le 9 juillet 1944 pour la forêt de La Hardouinais à Merdrignac (22) - Une personne du Gouray (22) désigne la famille LE MINTIER DE LA MOTTE-BASSE comme responsable de la délation - Une trentaine de maquisards arrive au château vers 22 heures le 11 juillet 1944 - Ils emmènent sous la menace de leurs armes Christian LE MINTIER DE LA MOTTE-BASSE, son épouse Henriette AYMER DE LA CHEVALERIE, sa soeur Alberte LE MINTIER DE LA MOTTE-BASSE épouse DE PÉTIGNY DE Saint-ROMAIN et leur bonne alsacienne Gertrude BAUMGARTEN - Ils sont enfermés au presbytère du Gouray (22) et rejoints par la comtesse collaboratrice du P.N.B. Charlotte COROLLER épouse CHASSIN DU GUERNY domiciliée au château de La Saudraie à Penguily (22) et son fils François - Ils sont emmenés dans la forêt de La Hardouinais à Merdrignac (22) - Ils sont amenés par un résistant et deux parachutistes pour être jugés (sauf la bonne) par un tribunal militaire du maquis de Boquen, avec des hommes en uniforme, dont les deux parachutistes - Après un interrogatoire de plusieurs heures, ils sont condamnés à mort - Christian LE MINTIER DE LA MOTTE-BASSE, son épouse Henriette AYMER DE LA CHEVALERIE, sa soeur Alberte LE MINTIER DE LA MOTTE-BASSE épouse DE PÉTIGNY DE Saint-ROMAIN et Charlotte COROLLER épouse CHASSIN DU GUERNY sont exécutés par coups de feu à la tête selon le rapport de Gendarmerie - Les corps sont enterrés dans une fosse commune faite dans un taillis à La Fenderie dans la forêt de La Hardouinais et retrouvés le 26 juillet 1944 à 14 heures - Acte de découverte du corps dressé le 30 juillet 1944 à Merdrignac (22) - Les corps sont identifiés par son beau-frère André MIRCHIER et ramenés au Gouray (22) pour inhumation .
Les Le Mintier de Léhélec acquièrent en 1836 le Domaine de Toahnnic suite à sa vente par Jean Baptiste Bouczo de Kercado à Annibal LE MINTIER de Léhélec. Charles Marie LE MINTIER De Lehellec, fut propriétaire de 1858 à 1859 des Manoirs de Kermain et Rosvellec.
Les premières cartes de Casini figurent la plupart des lieux-dits de Séné qui deviendront des villages et quartiers de notre commune, dont le Grand et le Petit Queunepitur.
Etymologie : Kernipitur (le grand et le petit) : Quennepentur (1536); Quenepulur (1522); Quenpetun (1735-1876); Quenpetune (1736); le petit Kernepeti (1742); le petit Quenepetit (1745); Petit Quenepetu (1745); Quenepetu (1751); Quenpetun (1778); Quenpellun (1782); Kernipetur Bihan/Kernipetur Bras (1841); Kernipitur (1841) Keripitur (1901).
Pour la notation Quene voir Cantizac. S'il s'agit d'une hauteur, on peut reconstituer : krec'h + pentir, "la hauteur du promonteire" ou "du bout de la terre". A moins qu'il ne s'agisse d'un kêr.
Cette autre représentation datant d'avant la révolution montre le chemin qui allait de Vannes à Saint-Armel en passant par Keravelo et ensuite le bourg de Séné pour atteindre la Passage. Il séparait les deux fermes.
Le cadastre napoléonnien est plus précis. On distingue deux bâtiments au Kernipitur Bras et un seul au Kernipitur Bihan accolé d'une annexe. Le relevé de 1845 indique une fontaine au Grand Kernipitur, une autre au Petit Kernipitur qui compte également avec un lavoir[lire article sur les lavoirs]. Le cadastre indique également l'emplacement initial de la croix de Kernipitur aujourd'hui visible plus au nord à Vannes. [Lire article sur les Croix et Calvaires de Séné].
Le premier dénombrement de la population de Séné réalisé en 1841 indique la présence de deux familles à Kernipitur. A l'ouest, la famille LAURENT-Lagadec emploie deux servantes, un pâtre et un garçon de ferme. A l'est, la famille HERVIO-Guillerme déclare un garçon de ferme et deux domestiques.
Les Hervio sont orginaires de Meucon. Jules HERVIO et son épouse Yvonne TATIBOET deviennent fermiers de Kernipitur Bihan. La famille y restera jusqu'à la Première Guerre Mondiale sur 4 générations comme l'indique cette généalogie.
Les Laurent sont originaires de Locminé. Mathurin LAURENT (ou Lorans) [10/6/1742-13/8/1789 Séné] vient s'établir comme cultivateur sur les terres de la famille de KERHOENT. Son fils Hyacinthe LAURENT [6/3/1778-24/4/1823] deviendra maire de Séné de 1815 à sa mort, tout comme son arrière petit-fils, Pierre Marie LAURENT [20/10/1836-6/2/1896].[lire histoire des maires de Séné]. La famille Laurent donnera également un éclésiastique, Frère Vitalien [26/3/1896-21/10/1973] (Lire article dédié).
Lors du dénombrement de 1906, la structure des deux fermes reste similaires : les fermiers sont entourés de leurs enfnats et emploie garçons de ferme et domestiques.
Après guerre, le dénombrement de 1921 nous indique que les Hervio sont remplacés par la famille LE BIGOT-Caudal qui laissera la place à la famille d'Armand GICQUEL [24/8/1890 Ploeren-13/3/1954] et son épouse Jeanne Marie ROPERT. Leur fils André GICQUEL sera également cultivateurs. Aujourd'hui la demeure et les annexes de Kernipitur Bihan, sont toutjours propriété de la famille Gicquel.
Quant aux Laurent, Jeanne Marie LAURENT s'est mariée en 1921 avec Jean Marie SUZINEAU qui laisseront l'exploitation des terres pendant la deuxième guerre mondiale aux LE GALLIC originaires de Cressignan. Eugène LE GALLIC [10/6/1902-12/1/1973] puis son fils Albert LE GALLIC [1934-2019] seront cultivateurs à Kernipitur Grand. Aujourd'hui les batiments sont reconvertis en habitations.
La confrontation de ces deux vues aériennes, l'une de 1965 et l'autre de 2020, montre un Kernipitur le Grand pas trop bouleversé au cours des dernières décennies. L'es nouveaux logements se sont positionnés le long de la route laissant ainsi la ferme originelle esseulée près de sa vieille fontaine et de son puits.
Quant à Kernipitur le Petit, l'ancienne ferme s'est fait rattraper par la station d'épuration de Tohannic et le centre de tri et surtout la création de bassin de rétention des eaux de curage du port de Vannes, dont la salinité altère la santé des chênes avoisinants.
La Poussinière
La vie sinagote s'est constituée autour des fermes qui sont devenues au fil du temps des villages ou des quartiers du Séné actuel. Entre le village de Saint Laurent avec sa chapelle et son manoir et le château de Limur, il y avait avant la Révolution une ferme qui prendra le nom de La Poussinière hérité de son premier propriétaire, Charles Louis POUSSIN [13/2/1749 Rennes - 9/10/1804 Rennes]. Vers 1794, il commença a défricher cette lande. Fils du Procureur de Rennes Jean Gilles POUSSIN, il fut Conseiller du roi (1785). Il épouse en 1779 à Vannes Marguerite JOUET [1755-1789]. Lieutenant civil et criminel du siège présidial de Vannes (1785) puis juge au tribunal civil du Morbihan (an VIII) et enfin juge au tribunal spécial de Rennes.
Pendant la Révolution il fut inquiété par les autorités. Lors de son incarcération il adressa une lettre aux administrateurs du département : « Vannes le 20 germinal an 2 de la République {9 avril "1794) Citoyens administrateurs, permettez -moi de vous exposer la situation vraiment critique où je me trouve seul à la tête d'un défrichement assez étendu en la paroisse de Siné, je me verrai forcer d'abandonner une entreprise pour laquelle j'ai fait depuis plusieurs années bien des sacrifices, ce qui a fait vivre une assez grande quantité d'ouvriers, si j'étais obligé de rester en arrestation au petit couvent. Je n'ai même pu me procurer un seul valet de labourage à cause de la réquisition de sorte que je ne puis travailler ma terre que par le moyen de journaliers, ce qui est bien plus dispendieux. Consentez citoyens que des journaliers ont besoin d'être conduits et que je ne puis les diriger, qu'autant que vous me permettrez de retourner à ma campagne. J'y resterai en état d'arrestation si vous le jugez à propos. Mon unique objet étant d'y surveiller les travaux d'agriculture que la saison rend si précieux. Le mauvais temps n'a pas encore permis d'ouvrir la terre que je destine à l'ensemencement des mils et avoines, et cependant la saison prête (à) ces travaux. Je vous prie de considérer qu'ils ne peuvent être faits qu'en ma présence. Je pourrai joindre à cette considération plusieurs raisons également propres à vous déterminer à me laisser au moins pendant quelque temps veiller à mes affaires domestiques. Je n'ai malheureusement personne en ce moment sur qui je puisse me reposer, à qui confier les clefs de mon appartement constamment occupé par des militaires. J'attends citoyens administrateurs, de votre justice et du sentiment intime que vous avez de mon patriotisme depuis 1788 que vous recevrez favorablement la pétition de votre concitoyen Poussin.
Sur cette carte datant de la deuxième moitié du XVIII° siècle, la ferme de La Poussinière est figurée sans être nommée à l'intersection d'une allée venant du château de Limur et de la route qui reliait le bourg de Bohalgo à celui de Séné, future rue du Poulfanc. Les tables décennales consultables sur le site des Archives du Morbihan pour les années après la Révolution [1792-1802], indiquent le lieu de naisance/mariage/décès des personnes. Cependant, le lieu-dit La Poussinière n'y apparait pas.
La cadastre napoléonnien est plus précis et nomme la ferme La Poussinière. Deux bâtiments sont figurés : le corps principal de ferme, toujours visible aujourd'hui et une annexe qui deviendra un gite. Sa position toujours au bout de l'allée venant de Limur confirme la représentation précédente.
Le cadastre de 1845 est encore plus détaillé et confirme le nom de La Poussinière. L'agent cadastral a figuré un étang au nord de la propriété (toujours visible rue de la Mare) et les murs d'enceinte de la propriété. On voit que dans l'allongement du bâtiment principal, une longère a vu le jour s'étendant jusqu'à la rue du Poulfanc.
A cette époque, nous sommes depuis 1830 sous la Monarchie de Juillet avec Louis Philippe 1er, Roi des Français, la ferme de la Poussinière est habitéê par l'ancien Capitaine de Cavalerie, Louis BOUZEREAU de BELLEMAIN et son épouse, Françoise Marguerite Adélaïde Marie DEBELLON, comme nous l'indique le 1er dénombrement de la population à Séné réalisé en 1841.
On retrouve sur Gallica BnF, la trace d'un "Bouzereau de Bellemain". En 1831, il participe en Pologne aux journées de l'Insurection de Novembre contre l'occupation russe, mouvement inspiré par la révolution de 1830, à Paris.
Cet autre source, datée de 1848, semble indiquer, que le militaire a pris sa retraite et s'est adonné à l'agriculture, d'abord à Séné puis à Paris où il est membre d'une Société d'Agriculture. Le document qui suit donne le détail de la vente aux enchères des propriétés de l'ancien Receveur du Morbihan, AVROUIN-FOULON, qui fit faillite en 1859. On en déduit que l'ancien cavalier vendit la propriété de La Poussinière au banquier.
L'acte de publicité notariale donne une bonne description du bien : sur plus de 20 ha, des terres labourables, de la lande, des prairies, une pièce d'eau et des batiments, le tout pour 35.000 frs.
Quelques actes d'état civil montrent que la propriété était habitée par de humbles familles de cultivateurs : FARAUD-Le Cavil; VEILLOT-Huchon. On sent là des noms de journaliers non natifs de Séné placés à La Poussinière par le banquier Avrouin-Foulon. Qui fut l'acheteur de la Poussinière en 1860?
Il y eu une vente aux enchères et la famille PENPENIC se porta acquerreur. En 1868, on retrouve cet extrait de naissance de Marie Philomène PENPENIC, à La Poussinière à Séné, où ses parents demeurent. La famille Penpenic, originaire de Saint-Avé a eu de nombreux enfants nés dans cette commune, à l'exception de Philomène qui permet de dater leur arrivée à Séné courant 1867. On peut penser à plusieurs années de procédure avant de prendre possession de la ferme...
Jean Louis PENPENIC [1/7/1828-12/12/1910 Séné] s'est marié à St-Avé (9/2/1855) avec Françoise Mathurine KERNEUR [1/3/1834-3/8/1870 Séné]. Il perd son épouse en 1870 qui lui aura donné 6 enfants dont 1 mourra en bas âge. La famille Penpenic va demeurer à la Poussinière jusqu'aux années 1960, presque cent ans. Ces 3 articles de presse retrouvés sur le site des Archives du Morbihan relatent des faits divers à La Poussinière: un incendie de fourrage 1887; un vol de choux-fleurs 1897; une rixe au café du Poulfanc 1901; un accident de la route, 1906, sans doute le 1er attesté à Séné ayant entainé la mort d'un enfant de 3 ans, Auguste LEFRAND.
En 1906, la Société d'Agriculture de Vannes décerne un prix à M. Joseph MAHE, ouvrier agricole logé à la Poussinière. Son fils, Auguste MAHE [7/11/1890-19/11/1914] sera un des premiers Sinagots à perdre la vie durant la 1ère Guerre Mondaile.
Le 24/9/1884, une des filles Penpénic, Marie Marguerite PENPENIC [23/8/1862- 1928] se marie avec Jean Pierre GUYODO [2/1/1852-27/6/1903]. En 1921, leur fils Pierre Marie [18/1/1887-1940] s'est installé à La Poussinière. Les deux familles Penepenic et Guyodo et une famille d'ouvriers agricoles cohabiteront à La Poussinière dans les 3 logements et ce jusqu'aux années 1960.
En 1936, Marie Josèphe LE BELLER, veuve de guerre, et Charles Aristide Joseph LEGRIS, [27/10/1892-14/3/1954], son second époux, déclarent la profession d'aviculteurs à la Poussinière...
A partir des années 1960, les terres vont peu à peu laisser place à des pavillons. Les anciens bâtiments toutefois demeurent encore de nos jours. Celui en limite de la rue du Poulfanc abrite un gîte de vacances. Le corps principal de la ferme et sa longère sont des maisons d'habitation. La Poussinière passe ensuite alors en totalité chez les Guyodo qui l'occupent toujours aujourd'hui et louent un gîte aux vacanciers.
Bezidel, sa longère, son puits, son four à pain
Il faut aller chercher l'ancienne ferme de Bézidel, au fond de son impasse, cachée derrière les dernières constructions dans ce quartier limitrophe de Tohannic et de Bellebat en Vannes.
Le promeneur découvrira une longère et si il est curieux, il dénichera un vieux puits et un ancien four à pain. (Lire pages sur le petit patrimoine de Séné).
Le lieu-dit Bézidel est occupé depuis de nombreux siècles. La carte de Cassini l'indique comme les autres lieux-dits de Séné. Camille Rollando dans son livre "Séné d'Hier et d'Aujourd'hui" dresse une ébauche de l'histoire de la noblesse installée propriétaire de Bezidel que l'on peut aujourd'hui affiner avec les informations des sites de généalogie.
On comprend que la métairie est acquise en 1659 par la Jacques COUSTURET, Sieur de bellebat à la famille de Guillaume GUIMARHO, chamoine de la cathédrale de Vannes, sieur de Saint Cado et seigneur de Kerprovost en Belz-Auray. Bezidel passera par mariage à la famille Le Sénéchal qui la vendra à Noël BOURGEOIS et finira au sein de la famille CHANU de Limur. (Lire histoire du château de Limur).
Sur la vieille carte de 1771-1785, la ferme de Bézidel, sans être nommée, apparait entre Limur et Toannic.
L'ensemble des familles nobles de Séné subissent les contre-coups de la Révolution. La ferme de Bezidel est sans doute nationalisée puis vendue à des laboureurs. Elle apparait lors du relevé du cadastre de 1810 : la longère et une annexe.
Au dénombrement de 1841, la famille Beauché (qui deviendra Boché) occupe les lieux. Son père, Vincent Michel BAUCHE [1764-1811] avait pour épouse Anne GUILLOUZIC qui décèda à Bézidel en 1833, attestant une arrivée entre 1810-1830.
Le cadastre de 1844 précise l'emplacement du batis à Bezidel : un trosième batiment a été élevé. Le four à pain n'est pas encore construit.
En septembre 1876, M. BAUCHE reçoit une prime pour "Bonne tenue des ferems et cultures" décernée par la Société d'Agriculture de Vannes. En 1883, M. BAUCHE reçoit une prix au concours agricole d'Elven.
En 1884 la ferme de Bézidel est mise en vente, soit plus de 27 ha de terres..
Au dénombrement de 1886, François BOCHE [1838-1890], fils de Jean Pierre BOCHE, et sa famille sont recensés à "Limur" sans que l'on sache exactement si ce terme inclut le lieu-dit Bézidel.
Un incendie a lieu en 1888 pendant la moisson et le récit nous décrit un peu l'agriculture à Séné à cette époque.
Cet article de 1890 nous indique le nom du nouveau propriétaire à Bézidel : la famille Criaud. Au concours du Comice Agricole de Vannes, il reçoit un prix.
Au cours de l'année 1897, Louis CRIAUD se fait "remarquer" dans la presse locales pour son souci de l'état de la voirie, sa prime lors du Comice Agricole à Vannes et le prix remporté par son cheval aux Courses de Cano.
Louis CRIAUD [26/03/1838 Prinquiau-22/06/1902 Séné] est originaire de Prinquiau en Loire-Atlantique. En 1900 il est encore primé au Comice. Après son décès en 1902, son fils Louis reprend la ferme et se marie avec Eugénie CRIAUD. En 1903 il reçoit un prix agricole. La famille est recensée en 1906.
Les CRIAUD quittent la ferme de bezidel et sont remplacés par la famille LE BRUN Julien, originaire d'Elven [6/6/1885-11/4/1927] qui a épousé en 1913 à Séné, Marie Perrine LE BIGOT, fille d'un cultivateur de Kernipitur. Ils sont pointés lors du dénombrement de 1911 à Bézidel.
Après guerre les LE BRUN sont à Bézidel comme le confirme cette coupure de presse et le dénombrement de 1921 ci-dessous. Au sein de la famille LE BRUN-LE BIGOT est née en 1919, Marie Augustine LE BRUN, qui rejoindra la résistance pendant la seconde guerre mondiale (Lire article).
A leur côtés, la famille de Pierre Marie GUYODO x Josephine LE FRANC. L'extension de la longère daterait de cette époque. En 1931, le fils André GUYODO x CORIGNET Marie Josèphe sont à Bézidel. Les LE BRUN ont repris une ferme à Billaire en Vannes.
Vue aérienne de Bézidel en 1952.
Vue aérienne de Bézidel en 1965
Photo aérienne de Bézidel actuellement.
Plus...
Ferme de Keravelo et Maison du Loup
La ferme de Keravelo se situe à mi-chemin entre Vannes et Séné, sur l'ancien chemin dit de Vannes à Saint-Armel qui évitait le bourg, passait par Kergrippe vant de filer vers la bac du Passage à Montsarrac. Sur son parcours, il existait deux croix. La croix de Kernipitur a été déplacée. Elle est visible en face l'Université près de l'arrêt de bus. La croix de Keravelo est nichée sur un murêt non loin de la ferme éponyme. Lire page sur les croix et calvaires à Séné.
Dès le relevé cartographique de Cassini, la ferme de Keravelo est figurée.
Sur cet extrait de carte de 1771-1785, la ferme figure entre le Moulin de Cantisac au sud et les fermes de Quenpeteu (Kernipitur) au nord.
Le ferme est mieux figurée dans les cadastres de 1810. On distingue plusieurs bâtiments et les champs en contre-bas sont délimités par quelques parcelles.
Le relevé du cadastre de1845, indique bien la disposition du bâtis le long de la route qui relie Séné à Vannes à son croisement vers celui qui file au nord-ouest vers Cano. Aujourd'hui ce chemin existe encore mais son tracé ce perd dans la végétation avan d'arriver au champ de course de Cano.
NB : Il existe aujourd'hui une rue de Keravelo à Vannes qui nous rappelle l'existence d'une demeure dite de Keravelo en ce lieu au XIX°siècle. Il faudra vérifier si il n'y a pas un rapport entre les deux lieux-dits.
Le plus interssant à observer sur le cadastre de 1845, ce sont les alentours de la ferme. On note un gros travail d'assainissement des mouillères (zones humides et marécageuses). Un réseau de canaux a été creusé pour drainer les eaux des ruisseaux de Bezidel et de Cantizac. Ces terres "nouvellement conquises" sont nommées sur la carte "Parc de Keravelo". En drainant ces parcelles, on en faisait des prairies et des champs aptes à la culture et on amenait l'eau des ruisseaux vers l'étang de Cantizac. Alimenté par suffisamment d'eau, c'était un étang poissonneux. Avec le temps, les canaux se sont bouchés, l'étang s'est envasé. (Lire les articles sur la manoir de Cantizac et le Moulin de Cantizac). Le drainage de ces terres aurait été entrepris entre 1810 et 1840.
De l'autre côté du "Parc de Keravelo", une ferme au nom original. La Ferme du Loup, toujours visible près de l'hippodrome. Est-ce le loup qui tua le cordonnier en 1823 et pour lequel on érigea la Croix de la Brassée?
Camille ROLLANDO, dans son livre intitulé "Séné d'Hier et d'Aujourd'hui", nous liste la noblesse qui était propriétaire des terres de Kéravelo.
On peut compléter ces recherches avec les données fournies par les sites de généalogie pour établir la lignée des propriétaires de la ferme de Keravelo. Il s'agirait d'une branche cadette de la famille de Keraudren originaire de Grand-Champ.
On peut penser qu'à la Révolution le bien a été exproprié puis vendu. Les dénombrements successifs indiquent les noms des laboureurs qui occupaient les lieux depuis 1841.
Au dénombrement de 1841, Louis Auguste BOUVENOT x Adèle DEMMAT sont logés à la ferme de Keravelo. Les cultivateurs emploient domestiques, berger, garçon de ferme et journaliers.
Cette annonce notariale pour la vente aux enchères des biens du banquiers Charles Gratien AVROUIN FOULON, de 1859 décrit l'ensemble des biens de la ferme de Kéravelo.
La presse d'époque renseigne également sur l'actualité d'un lieu. Ainsi cet article daté de 1881, extrait d'une annonce notariale, nous indique qu'il existait une briquetterie rue de Séné en Vannes (actuelle rue de Monseigneur Tréhou), qui s'approvionnait en terre argileuse, "terre à briques" dans un champs à Keravelo en Séné.
Au dénombrement de 1886, la famille de François BOCHE x LE GAL Marguerite, originaire de Bézidel, leurs cinq enfants et leurs cinq domestiques vivent à Keravelo.
En 1891, Mme veuve BOCHE vit sur Keravelo avec ses 4 enfants et 4 domestiques. Sur la ferme, Mme veuve RAUD, sa fille et quatre domestiques logent à Keravelo.
En 1898, Jean-Marie LE REBOURS, cultivateur à Cariel, épouse Mlle Philomène BAUCHE. Une noce mémérable à lieu à Keravelo qui réunit plus de 500 convives comme nous le relate cet article d'époque. Les jeunes mariés BOCHE x LE REBOURS reprennent la ferme à Cariel.
Le dénombrement de 1901, nous apprend que le fils BOCHE Patern a repris une partie des terres et vit à Keravelo. Il a épousé une fille des DANO, cultivateurs à Cantizac. Au sein de l'autre famille de cultivateurs fermiers de Keravélo, la jeune Marie Joséphine RAUD s'est marié à Joseph LE REBOURS et exploitent des terres comme cultivateurs à Keravelo. Ce "Joseph" n'est autre que le frère de Jean Marie LE REBOURS, tous deux fils de l'ancien maire Jean Marie LE REBOURS;
En 1906, la famille ALLANIC Joachim X Le Sergent apparait au dénombrement. Les BOCHE comptent 2 enfants, 2 domestiques et un berger; Les LE REBOURS comptent 4 enfants et 1 domestique de ferme.
Avant la 1ère Guerre Mondiale, les LE REBOURS sont toujours présents à Keravelo avec la famille LE BOHIC X Brequéno qui déclarent l'activité de cultivateurs fermiers. Avec des communes de naissances différentes pour leurs enfants, on pressent que ces fermiers changent de propriétaires au gré des contrats de fermage. En 1912, la ferme de Kéravelo cherche un fermier.
Au dénombrement qui suit l'Armistice en 1921, les LE REBOURS partagent les murs de Keravelo avec la famille LE BRUN X Guillerme. En 1926, les LE FALHER remplacent les LE REBOURS. Au dénombrement de 1931. Julienne LE BRUN a épousé Jean Marie EVENO. Leur famille est recensée à Kéravélo.
De tout temps, l'agriculture a fait l'objet de mesures d'encouragement à la diffusion de techniques agronomiques. Cet article de 1932, indique que les agriculteurs LE FALHER de Kéravélo se prêtent à une démostrations des traitement d'hiver des arbres fruitiers, révelant leur culture à Séné dans l'entre deux guerres.
Cet autre article daté de 1933 nous indique le dynamisme des familles LE FALHER et EVENO. installées à Kéravelo. Jean Marie EVENO, décèdera d'un accident de charette comme le relate cet article de 1934.
Différentes vue de Kéravelo : en 1965 et actuellement
Courant 2023, des gites ont été aménagés dans l'aile ouest de la ferme de Keravelo.
Maison du XVI° siècle rue des Vierges
Une belle demeure de la seconde moitié du XVI° siècle inventoriée au patrimoine breton.
Bien restaurée par un Sinagot qui fait revivre Séné d'antan...
Maison-rose Port Anna
Dans son livre "Séné d'Hier et d'Aujourd'hui", Camille ROLLANDO explique en ces termes l'origine de la "Maison Rose" située au boue de la butte de Bellevue, les "pieds dans l'eau" et bien connue de tous les marins pour qui elle est un véritable amer, synonyme de l'arrivée à Conleau et Port-Anna.
A partir des registres d'état civil et des sites on peut préciser la genealogie de la famille JUSTEAU (et non Juteau). M. JUSTEAU mariera sa fille Augustine le 1er mai 1876 à Emmanuel Marie NORMAND. Celui-ci devenu veuf en 1886, prendra pour épouse le 12 avril 1887, sa propre belle-soeur Amélie. Il faudra toutefois l'accord du tribunal à cause du lien de parenté.
voir aussi el site : http://tribulations.fr/maison-rose-aux-volets-clos-sene/#.VSgsTGf9m70
L
Bilherbon, la ferme et les chevaux
La ferme de Bilherbon est connue des Sinagots et des touristes. Située sur la route qui va du bourg au Passage, ces vieilles batisses coincées en léger contre-bas d'une digue font face à l'anse de Mancel et plus loin au Golfe du Morbihan (lire Histoire de l'Anse de Mancel). Elle est d'autant plus connue, qu'elle abrite une entreprise équestre qui propose des balades en calèches dans notre commune. Le promeneur peut en effet observer sur ces terres drainées, des pouliches et autres chevaux paitre l'herbe grasse. Comme on le verra, la présence de chevaux à Bilherbon ne date pas d'aujourd'hui...
Cette vue aérienne nous montre la route-digue avec au nord des parcelles de terres tirés au cordeau, dessinant autant de chenaux drainant l'eau vers l'anse de Mancel. Tout autour de ces terres, la ferme d'Ozon avec ses serres et ses retenues d'eau, le village de Cressignan et celui de Kerleguen.
Le lieu a pourtant profondément changé au cours des derniers siècles. Cette vielle carte datée de 1700, indique déjà la place d'un moulin du Harbo. Un moulin? Les terres alluviales où paissent les chevaux sont le lit d'une ancienne anse summersible qui s'est comblée avec le temps. Cette retenue d'eau abritait une moulin à marée comme jadis aussi à Cantizac. (Lire histoire des moulins).
La carte de Cassini, de la fin du XVIII°siècle, représente mieux la présence d'une anse d'eau de mer barrée par une digue et son moulin à marée.
A marée montante, l'eau gagnait le fond de la anse. A marée basse, l'eau regagnait la mer actionnant au passage la roue du moulin.
Cependant, avec le temps et l'érosion, l'anse naturelle s'est comblée et sa capacité motrice réduite. Au temps de Napoléon, le moulin n'est plus figuré. La retenue d'eau est devenue un étang d'eau douce que les populations vont finir par drainer et assécher.
La feuille du cadastre de 1845 nous montre la zone qui va de l'ancien étang jusqu'au rivage du Golfe du Morbihan. Edouard LOROIS [1792-1863], qui sera Préfet du Morbihan, est parvenu à faire construire une digue entre la pointe du Bil et l'ïle la Villeneuve, créant aini un polder aménagé en terres agricoles et en marais salants. L'agrandissement ci-dessous montre l'emplacement de la ferme de Billorois. Il la vendra à Auguste Marie SEPTLIVRES [16/11/1783-2/11/1860], agronome, natif de Saint-Malo, qui en chagera le nom pour Bilherbon, revenant aux origines du lieu.
Lors du dénombrement de 1845, la ferme de Bilherbon est prospère et emploie un contre-maître, Joseph HAMON, sa famille et des gens de maison. En contre-bas de la digue, une construction aujourd'hui disparue.
On produit à Bilherbon, du foin sur les pâtures gagnées sur la mer, des pommes dans des vergers aménagés et les parties les plus humides sont propices à la culture de peupliers, comme en témoigne cette annonce parue dans le Courrier du Morbihan en 1854.
Cette même année, la famille Septlivres, qui vit désormais à Nantes, met en vente la ferme de Bilherbon qui offre 113 ha de terres dont 43 ha de prairie pour le foin (fauchables) et 29 ha de terrres labourables et 41 de prés.
La ferme de Bilherbon est alors acquise par la famille malouine de Felix Jacques O'MURPHY [29/3/1795-9/7/1876] et son épouse Caroline de BREIL de la CANNELAYE de Pont Brillard [4/6/1804-10/10/1884], comme nous l'indique cette purge d'hypothèques.
Elle est revendue ensuite à la famille De Castellan-Bouan. Henry François Joseph BOÜAN de CHEF du BOS [15/11/1835-31/3/1918] la scinde en deux lots vers 1901. Les terres au sud sont acquises par le marchand de bois BROUARD, sans doute à l'origine du bois de la Villeneuve. Il revendra à M. FLEURY qui installera une ferme modèle.(Lire histoire de la Villeneuve). La ferme et 66 ha de terres attenantes sont acquis par Anna Eugénie JEGO et son mari Jules ROHLING, banquier, comme stipulé dans son acte de mariage.
Jules Louis Frédérik ROHLING [20/6/1863-8/8/1938] est né à Amsterdam. Il épouse à Bordeaux le 5/11/1901, la lorientaise Anna Eugénie JEGO. Le citoyen hollandais aura-t-il été séduit par ces terres de polder lui rappellant son pays natal? Il finira ses jours à Cognac, où les Hollandais sont établi comme distillateurs et négociants d'alcools.
Au début du siècle dernier, Jules ROHLING emploie à la ferme la famille Boché dont les membres seront cultivateurs jusqu'à la guerre de 14-18. La famille sera meurtrie par ce conflit, comme nous le rappelle cette généalogie. Sur les 7 enfants, les 5 garçons seront mobilisés. Joseph Marie et Louis Marie n'en reviendront pas. Bien que natifs de Séné, leurs noms figurent au monument aux morts de Vannes, ville où étaient établis ces jeunes hommes avant la mobilisation.
Pierre BOCHE se livre à l'élevage de chevaux comme nous l'indique ce prix reçu en 1900 avec un autre Siangot, Criaud, installé à Keravelo. Ces deux terroirs de Séné, Keravelo et Bilherbon, possèdent des praires drainées par des canaux, propices à la pousse de l'herbe et au sécahge du foin pour les chevaux.
Pendant la guerre, les Autorités Militaires occupent la ferme sans doute pour les besoins de la cavalerie.
Après guerre, la ferme semble inhabitée, on ne la retrouve pas indiquée au dénombrement. Les terres sont alors cultivées par Théodore LAUDRAIN. En 1927, une association syndicale se met en place pour entretenir la digue de Billorois. Mme ROHLING, qui vivait à Vannes, est propriétaire de la ferme. En 1928, le dénombrement nous indique un changement de fermiers. Pierre Marie LE PELVE [21/10/1877 Vannes - 7/7/1954 Séné] et son épouse sont cultivateurs à Bilherbon.
M. et Mme ROHLING se font âgés; ils ne concourrent pas à la protection de la digue; une première inondation a lieu en 1927. La ferme est mise en vente par décision judiciaire en novembre 1934.
Elle est acquise par la famille LE PELVE en 1934-35. La deuxième rupture de la digue intervient en avril 1938; la guerre éclate en septembre 1939. L'anse de Mancel restera engloutie par la mer.
La famille LE PELVE perd quelques hectares de terre et des moutons noyés par l'innondation. Malgré ce drame, elle demeure propriétaire de Bilherbon pendant la guerre et jusqu'aux années soixante. La propriété est alors scindée entre deux membres de la famille. Une partie est vendue mais l'autre reste encore propriétés des héritiers de Pierre LE PELVE.
Depuis, les terres de Bilheron accueillent quelques chevaux et on ne fane plus les foins en été.
Fermes de Balgan & Kerbiscon
Selon Camille ROLLANDO, [Livre Séné d'Hier et d'Aujourdh'ui], il existait un manoir à Balgan, propriété de la famille Jégou de Séné, puis du vicomte Olivier II de Rohan (en 1316).
Le 22 décembre 1316 : "Guillaume, fils de Jégou de Séné, donne au vicomte Olivier II de Rohan son manoir de Balgan avec toutes les terres et appartenances, et tout le bois d'environ et d'après le dit manoir, en la paroisse de Séné, en échange de terres à Quenet Ysac et aux environs". Quenet Ysac = Cantizac.
En 1427, Balgan appartient au Sieur de Gavre qui y demeure et a pour métayer Jehan DERIAN.
L'édifice a aujourd'hui totalement disparu.
Rolland ajoute dans son livre à propos de Kerbiscon :
Les états de noblesse nous indiquent que "la seigneurie, le manoir, la métairie noble de Kerbescont ou Kerembescont, par Pierre, fils de Perrot Bourdin (1464), Geoffroy de la Tertrée et Françoise Gibon, fille de Pierre Gibon (1536), Jean de la Tertrée, leur fils (1539), les enfants de Pierre de Kerberruet (1603), Jacques Sorel, écuyer (1638), Fr. de Coué, chevalier, seigneur du Brossay (1700)."
Lors du relevé de Cassini, le lieu-dit de Kerbiscon est figuré tout comme Bezidel, Cano, Saint-Laurent, Limur, Quenepitur ou Keravelo. La toponymie sinagote est déjà en place.
Lors du relevé effectué par le cartographe entre 1771-1785, le hameau de Balgan apparait à côté de celui de Kerbiscon.
Les villages de Balgan et de Kerbiscon nous nous sont décrits au cadastre de 1810. Balgan compte alors 5 constuctions. Sur la parcelle 175, une construction qui sera remodelée en 1832.Cette longère nous est décrite dans l'Inventaire du Patrimoine de Bretagne.
Le premier dénombrement à Séné, en 1841:
Il nous indique la présence de quatre familles au lieu dit-dit Balgan et d'une famille à Kerbiscon, ferme située au bout du chemin de Balgan, qu'on ne confondra pas avec la caserne de Kerbiscond, située au plus près de la saline éponyme et où résident les familles de douaniers;
Jean LEBREC est tisserand à Balgan avec sa femme et ces deux enfants. Un couple de journaliers, Bertin x Lebrun travaille sans doute auprès des deux laboureurs de Balgan, la famille GUILLANTON et JOUAN.
Les paludiers à Kerbiscon (Balgan) laisseront la place à des cultivateurs:
Le dénombrement de 1841, nous indique qu'à la ferme de Kerbiscon vivait une famille de paludiers. Pierre CADRO, petit-fils d'un paludier de Batz sur mer venu à la fin du XVIII siècle, marié avec Jacquette RICHARD, fille de paludier de Batz. Les dates de décès de Réné Richard et son épouse Jeanne Calo, nous indique que la famille Richard s'est établie à Kerbiscon au tournant du siècle révolutionnaire.
Les Cadro sont encore présents à Kerbiscon lors des dénombrements de 1886 et 1891. Presque 50 ans plus tard, Guillaume CADRO [18/12/1828 - >1900] est paludier aux côtés de son épouse Isabelle LEROUX [11/3/1836-20/10/1900]. Il sera le dernier paludier installé à Kerbiscon. La saliniculture rapporte moins. Son fils Patern CADERO de la classe 1895 sera mobilisé pendant la guerre. Il déclare alors la profession de domestique. Après l'armistice, il s'engagera dans la gendarmerie.
Au dénombrement de 1886, la famille GUYODO-Penpenic est également installée à Kerbiscon. Jean Pierre GUYODO [2/1/1852 Monterblanc - 27/6/1903 Kerbiscon] et son épouse Marguerite PENPENIC [23/8/1862 St-Avé - 1928] sont cultivateurs avec leur fille âgée de 1 an. Marguerite PENPENIC est issue d'une famille de cultivateurs installéee à La Poussinière à Séné. La ferme emploie 4 gagistes et une bergère. En 1891, la famille compte deux enfants et emploie 4 domestiques. Leurs 5 enfants naitront à Kerbiscon comme nous le précise les sites de genealogie.
Le lieu du décès de son épouse Marguerite nous indique que les Guyodo seront cultivateurs à Kerbiscon jusqu'aux années 1930, ce que confirme les dénombrements de 1921 et 1926. La famille cultivera également des teres à Bézidel.
Le dénombrement de 1926 nous indique que Jean Marie GUYODO [27/8/1885 - 3/10/1951] a pris la tête de la ferme avec son frère André et sa soeur Marie Philomène. La famille accueille leur mère Marguerite qui décède en 1928..Au dénombrement de 1931 on retrouve Jean Marie et marie Philomène GUYODO installés à la ferme de La Poussinière. La ferme de Kerbiscon change de main comme nous l'indeique cette annonce notariale.
Au début des années 30, la ferme de Kerbiscond passe à la famille de Jean Marie RIGUIDEL [30/11/1886-22/10/1959] d'Arradon qui a épousé Anne Marie Mathurine LE PELVE. Cette période concorde avec les dates de naissance de ses 3 filles qui naissent à Vannes en 1924, et à Theix en 1926 et 1928. Sa fille, Anne RIGUIDEL reprendra l'exploitation agricole avec son mari Jean QUESTEL. Après le décès de Jean Marie RIGUIDEL, Cependant, cette annonce de 1933 nous indique que l'activité agricole cesse à Kerbiscon à cette période.
Albert LE PELVE [38/4/1919-26/2/2003}, neveu par alliance rachète le corps de ferme. La ferme de Kerbiscon, au bout du chemin de Balgan reste encore aujourd'hui propriété familiale.
Les Guillanton-Montfort, laboureurs à Balgan :
.La consultation des dénombrements successifs à Séné permet de retracer les familles qui vécurent à Balgan.
La famille GUILLANTON est présente à Balgan en 1841. L'aieul Guillaume LE GUILLANTON originaire du village de Meudon en Saint-Nolff, décèdera à Balgan, Séné en 1848. Son fils, Patern GUILLANTON, vit en 1841 avec ces 4 enfants et un domestique. En 1901, le petit-fils, François LE GUILLANTON et son épouse Françoise LE DRESSAY vivent avec leurs 6 enfants et la ferme emploie un berger, un domestique et une bergère. . En 1906, la famille compte désormais 8 enfants et n'emploie plus qu'un domestique.
Après la 1ère Guerre Mondiale, qui a vu la mort de son premier mari, Louis MONTFORT,dans les tranchées de l'Oise, sa veuve Marie Louise LE GUILLANTON, épouse son beau-frère, Jean Marie MONTFORT.
Leur plus jeune garçon, Louis Albert MONTFORT reprendra le fermage de Balgan. La famille est encore pointée lors du recensement de 1962.
A la retraite de M. Monfort, vers 19xx, Les soeurs PERRIN de Belgamme, installées au château de Coet Ihuel en Sarzeau, dont une, Simone, s'est mariée à Marseille avec Louis MASSIET du Biest, issu d'une famille de militaires d'Hazebrouck, , propriétaires des terres à Balgan, décident de vendre.
La famille LE ROUX de Limur rachète alors la propriété. La batisse reste inoccupée pendant plusieurs années. Le bâtiment était dans un état d'abandon et nous devons au propriétaire actuel, sa restauration.
Les Jouan-Caudal, fermiers à Balgan :
En face la ferme Guillanton-Montfort, existe dès 1810 un autre corps de ferme à Balgan. En 1841, la famille JOUAN est pointée lors du dénombrement.
La famille JOUAN est originaire de St-Nolff et St-Avé. En 1841, les deux frères Guillaume et Jean JOUAN sont à Balgan. En 1886, Jacques JOUAN et son épouse Marguerite LE CALONNEC sont cultivateurs à Balgan. On retrouve le couple âgé au dénombrement de 1901.Leurs enfants, Marie Félix, Marie Vincente et Jean Marie naissent à Balgan.
En 1906, c'est leur fils Jacques JOUAN [1828-1908], devenu veuf qui est cultivateur, aidé de ses deux dernières filles et de son frère Phillipe JOUAN.
Après le décès de Jacques JOUAN, la ferme passe à la famille CAUDAL, avec à sa tête Mathurin CAUDAL.[vérifier si fermiers ou propriétaire] La famille est originaire de Grand-Champ (dénombrement de 1911 et 1921). Le corps d'habitation a dû être remodelé. La date de 1910 figure à la lucarne principale.
La famille est endeuillée pendant la Première Guerre Mondiale. François Marie CAUDAL est tué à l'ennemi à Callone dans les tranchées de la Meuse en avril 1915.
En 1926, son frère Joachim CAUDAL est toujours pointée à Balgan. avec son épouse Julienne ROUXEL. Le couple de cultivateurs est aidée par les beaux-parents. Leur fils, Ange Jean CAUDAL sera à leur suite cultivateur à Balgan. Il se marie en 1953, avec Reine BIHOES, dont les parents tenaient un café à Saint-Léonard. Au début des années 1970, il fera construire la maison néo-bretonne en amont du chemin de Balgan.
De nos jours :
De nos jours, le village de Balgan compte un agriculteur-fleuriste, les Jardins de Balgan; installé depuis 1984, la néo-bretonne de Caudal; l'ancienne ferme des Caudal mise en vente par les héritiers et la longère des Guillanton-Monfort toute restaurée. Au bout du chemin, l'ancienne caserne des douaniers reconfigurée en maison d'habitation.