Il faut aller chercher l'ancienne ferme de Bézidel, au fond de son impasse, cachée derrière les dernières constructions dans ce quartier limitrophe de Tohannic et de Bellebat en Vannes.
Le promeneur découvrira une longère et si il est curieux, il dénichera un vieux puits et un ancien four à pain.
Le lieu-dit Bézidel est occupé depuis de nombreux siècles. La carte de Cassini l'indique comme les autres lieux-dits de Séné. Camille Rollando dans son livre "Séné d'Hier et d'Aujourd'hui" dresse une ébauche de l'histoire de la noblesse installée propriétaire de Bezidel que l'on peut aujourd'hui affiner avec les informations des sites de généalogie.
On comprend que la métairie appartenait à Jacques COUSTURET, Sieur de Bellebat. Sa fille Jeanne en hérite et la transmet à son fils Pierre René Le Sénéchal. Lequel la vendra à son voisin,Noël BOURGEOIS, qui détenait des teres à Limur.
Sur la vieille carte de 1771-1785, la ferme de Bézidel, sans être nommée, apparait entre Limur et Toannic.
L'ensemble des familles nobles de Séné subissent les contre-coups de la Révolution. La ferme de Bezidel est sans doute nationalisée puis vendue à des laboureurs. Elle apparait lors du relevé du cadastre de 1810 : la longère et une annexe.
Au dénombrement de 1841, la famille Beauché (qui deviendra Bauché puis Boché) occupe les lieux. Le père de Jean-Pierre, Vincent Michel BAUCHER [1764 Vannes-1811 Vannes] avait pour épouse Anne GUILLOUZIC qui décèda à Bézidel en 1833. Ses petits-enfants naitront à Bézidel : Marie Perrine (20/12/1834), Marie Julienne (21/11/1836), François Marie (1/4/1838), Marie Anne (23/4/1840), Jeanne (11/10/1841).
Le cadastre de 1844 précise l'emplacement du batis à Bezidel : un trosième batiment a été élevé. Le four à pain n'est pas encore construit.
En septembre 1876, M. Bauché, sans doute le fils aîné François, reçoit une prime pour "Bonne tenue des fermes et cultures" décernée par la Société d'Agriculture de Vannes. En 1883, François Bauché reçoit une prix au concours agricole d'Elven.
En 1884 la ferme de Bézidel est mise en vente, soit plus de 27 ha de terres..
Au dénombrement de 1886, François BOCHE [1/4/1838-1890], fils de Jean Pierre BOCHE, et sa famille sont recensés à "Limur" sans que l'on sache exactement si ce terme inclut le lieu-dit Bézidel. Ils seraient donc resté sur Bézidel indiquant ainsi qu'ils n'en étaient que les métayers.
Un incendie a lieu en 1888 pendant la moisson et le récit nous décrit un peu l'agriculture à Séné à cette époque.
Cet article de 1890 nous indique le nom du nouveau propriétaire à Bézidel : la famille Criaud. Au concours du Comice Agricole de Vannes, il reçoit un prix.
Au cours de l'année 1897, Louis CRIAUD se fait "remarquer" dans la presse locales pour son souci de l'état de la voirie, sa prime lors du Comice Agricole à Vannes et le prix remporté par son cheval aux Courses de Cano.
Louis CRIAUD [26/03/1838 Prinquiau-22/06/1902 Séné] est originaire de Prinquiau en Loire-Atlantique. En 1900 il est encore primé au Comice. Après son décès en 1902, son fils Louis reprend la ferme et se marie avec Eugénie CRIAUD. En 1903 il reçoit un prix agricole. La famille est recensée en 1906.
Les CRIAUD quittent la ferme de Bézidel et sont remplacés par la famille LE BRUN Julien, originaire d'Elven [6/6/1885-11/4/1927] qui a épousé en 1913 à Séné, Marie Perrine LE BIGOT, fille d'un cultivateur de Kernipitur. Ils sont pointés lors du dénombrement de 1911 à Bézidel.
Après guerre, les LE BRUN sont à Bézidel comme le confirme cette coupure de presse et le dénombrement de 1921 ci-dessous. Au sein de la famille LE BRUN-LE BIGOT est née en 1919, Marie Augustine LE BRUN, qui rejoindra la résistance pendant la seconde guerre mondiale (Lire article).
A leur côtés, la famille de Pierre Marie GUYODO x Josephine LE FRANC. L'extension de la longère daterait de cette époque. En 1931, le fils André GUYODO x CORIGNET Marie Josèphe sont à Bézidel. Les LE BRUN ont repris une ferme à Billaire en Vannes.
Vue aérienne de Bézidel en 1952.
Vue aérienne de Bézidel en 1965
Photo aérienne de Bézidel actuellement.