Petites histoires
- CHAPELAIN, condamné à la relégation
- Chez les MAHE, les 3 garçons seront instituteurs
- Un briquetier à Séné, 1881
- La foire de Saint-Laurent, par l'Abbé LE ROCH
- Les marins sinagots à la TV, 1980
- Le cabanon de l'artiste BOISECQ à Barrarach
- La faillite d'AVROUIN-FOULON, 1858
- Le saltimbanque diffuse la variole, 1869
- Les DANO, damnés de la terre de Cantizac
- L'amer Saint-Antoine à Boëdic, 1865
- KERIO, Léonie et leur triplées 1927
Eglise & Chapelles
Le Trésor de Saint Patern par Yves-Jean BELOEIL-BENOIST
Le Trésor paroissial de SENE, par l'Abbé LE ROCH
Le Trésor Paroissial de Séné
Source : Le Sinagot, bulletin paroissial, abbé Joseph LE ROCH, texte enrichi et illustré.
Ce trésor se compose :
1. d'un calice en Vermeil du XVème siècle.
Signalée dans l'inventaire de l'argenterie de la cathédrale Saint-Pierre de Vannes en 1488, cette œuvre d'origine nantaise, de Jean Pigeon qui y a laissé son poinçon d'orfèvre, aurait appartenu en 1517 à Jean Le Petit, vicaire d'Arradon, puis, sans raison connue, elle a été attribuée à la paroisse de Séné.
Ce calice en vermeil (vermeil = argent doré) dont la hauteur est de 0.21 m et le diamètre à la base de 0.15m, a sa base terminée par 6 lobes arrondis. Sa coupe est à parois évasées, et son noeud terminée de cabochons de métal. Un des lobes du pied porte un écusson qui se "lit" ainsi : parti au 1 de Bretagne (hermines) -- au 2 au lion rampant (armes d'Isabeau d'Ecosse, duchesse de Bretagne, femme du Duc François 1er de Bretagne. Le lobe opposé porte une scène de la Crucifixion avec la Vierge et Saint Jean.
Isabelle Stuart ou Isabeau d'Écosse (née entre 1425 et 1427 - morte en 1494 à Vannes, duché de Bretagne), fille de Jacques Ier d'Écosse et de Jeanne Beaufort, fut duchesse de Bretagne entre 1442 et 1450 par son mariage avec François Ier de Bretagne.
Sous la base se lit une inscription en caractère gothique : "J. LE PETIT L'ENE ARADON ce qui pourrait faire croire que ce calice était destiné à la paroisse d'Arradon. Cette inscription est accompagnée de poinçons d'orfèvrerie.
Nota. - Isabeau d'Ecosse a vécu en Bretagne de 1442 à 1499 ou 1500, date de sa mort. Jean Le Petit a été vicaire perpétuel d'Arradon en 1517.
Photo : inventaire Ministère Culture
La patème (soucoupe) qui accompagne ce calice est en argent doré également et gravé du XVIème siècle. Son diamètre est de 0.14m. Bien qu'elle ne comporte pas de poinçon, elle a mérité dernièrement d'être classée (avec le calice) par les Beaux-arts,car son décor rappelle presque exactement celui d'une patème de la Trinité- Porhoët. Ce décor, gravé de poinçon, comporte à l'intérieur d'un cercle une rose géométrique à quatre pétales entre lesquels s'incrit une tige à plusieurs branches. Le calice, lui, est classé depuis le 2 décembre 1922. Il est évident que ce calice et cette patène (comme d'ailleurs la "plaque de cuivre qui suit) ne peuvent rester à l'église ou à la sacristie par crainte de vol. Mais on peut les voir en le demandant à Mr. le Recteur.
2. d'une plaque de cuivre de 0.15 m sur 0.10 m présentant, au repoussé, la scène de la Présentation au Temple à nombreux personnages (XVIème siècle). Cette plaque, dont on ignore la destination, fut trouvée dans l'église. sans doute, servait-elle au "baiser de paix" à l'occasion des "relevailles". Cette plaque est classée.
3. d'un portrait de Mr. Pierre LE NEVE, natif de Tréffléan, qui fut recteur de la Paroisse de 1716 à 1749, année où il mourut en odeur de sainteté. Ce portrait fut fait à l'époque par le peintre L'Hermitais de Vannes. Il est actuellement exposé au Presbytère de Séné où on peut le voir. Nous l'avons déjà reproduit, avec la vie de ce saint prêtre dans le bulletin paroissial de novembre 1978 dansle chapître intitulé "Mon curé chez les pauvres" l'abbé Le Névé. Le "masque de cire" de ce même prêtre est coservé à la sachristie.
4. d'une grande croix reliquaire en fer forgé du XVIIIème siècle.
Cette croix que l'on peut voir à la croisée du transept de l'église est attribuée à Eustache Roussin, orfèvre et forgeron né à Josselin. Il forgea une magnifique chaire à prêcher pour l'église de son pays natal, et une autre, identique pourl'église de Carnac. celle-ci, signée de ses initiales, date de 1783. Il aurait également travaillé, croit-on, à la grille du Château de Versailles. La croix-reliquaire de Séné a été classée le 25 mars 1924. La croix en fer forgé est ornée en son centre d'une monstrance où devait se trouver la relique de la Vraie-Croix.
La description de l'église, par le chanoine Joseph DANIGO
L'église actuelle de SENE est donc celle que l'architecte DEPERTHES a dessinée en 1877 et qui a été réalisée de 1878 à 1894. Construite en moellons de granit recouverts d'un enduit, elle laisse apparâître de belles pierres de taille dans son soubasement, le long de la corniche à modillons, dans les contreforts et les chaînages d'angle, sur tout le pourtour des baies, ce qui lui donne une physionomie bien bretonne. Elle est fille de notre sol.
Les aspects extérieurs :
Longue de 45 mètres, pour une largeur maximale de 30 mètres, elle forme une croix latine avec un choeur terminé par un chevet polygonal, un transept sur lequel se greffent, du côté du Sud, deux absidioles, et une large nef de trois travées. Dans la partie haute, deux sacristies latérales et un appentis viennent compliquer un peu la belle régularité de ce plan.
De vastes fenêtres en triplets s'ouvrent dans chacun des trois pans du choeur et dans les travées de la nef où elles s'inscrivent dans des pignons triangulaires que séparent les contreforts à gargonville et pinacle. D'immenses rosaces trouent les pignons des transepts surmontées dans le haut du triangle par une baie étroite. Sur chacun des croisillons, du côté du Sud donne une porte en arc brisé, à tympan aveugle et linteau droit sur corbelets, décorée de deux colomettes de granit.
Privée de sa flèche, la tour perd beaucoup de son élan. Elle constitue un puissant massif de granit à trois étages: celui du portail, celui de la tribune et celui de la galerie supérieure. Deux tourelles polygonales l'accompagnent dans sa montée, coiffées d'une lanterne et d'un toit pyramidal. Vus de face, les deux premiers étages s'enfoncent en retrait de la maçonnerie qui leur forme comme deux contreforts latéraux. Le portail, voûté d'un arc brisé, s'orne de six colonnettes, deux sur sa face antérieure et les quatre autres au fond qui reçoivent des moulures toriques. Un linteau droit le tarre dans toute sa largeur et sur le tympan appareillé se détache la statue d'un guerrier, Saint Vital, ramené de son ancienne chapelle de l'île de Boëd. Au-dessus, deux grandes fenêtres jumelles, en arc brisé, séparées par une colonne, éclairaient l'étage de la tribune.
Un puissant encorbellement de sept corbelets à quatre copeaux ramène au droit du mur la galerie à qautre arcades brisées portées sur des colonnettes. C'est la partie la plus originale et la plus ouvragée de cette belle façade qui donne prix au jeu de la lumière et des ombres.
A partir de la corniche qui couronne le massif de la tour, s'amorce sur chacune des faces un talus qui ménage la transition avec la chambre des cloches. Celle-ci, ouverte, comme il se doit, aux quatre vents par une triple baie garnie d'abat-sons appartient déjà à la flèche, tout de suite interrompue par une coiffe d'ardoises qui hisse tout de même la croix et son coq à la hauteur de 28 mètres. Sur la face antérieure, un pignon aigü contient le cadran de l'horloge.
Le vaisseau intérieur
Grâce à ses piles de granit et à sa voûte de brique et plâtre, aux arcs en trois point moulurés d'un bandeau entre deux tores, le vaisseau intérieur présente une belle unité et un aspect gothique, tout en opposant les teintes sombres des supports à la blancheur de la couverture.
Large de huit mètres, la nef principale est séparée des tas-côtés par des piles cylindriques dont la base, régulièrement moulurée, repose sur un support quadrangulaire. Malheureusement, les corbeilles des chapiteaux attendront toujours leurs sculptures. Les tailloris polygonaux reçoivent les arcades latérales, les doubleaux de la voûte principale et ceux des collatéraux oui s'appuient d'autre part sur des pilastres de granit engagés dans les murs. Au fond de la nef, une grande arcade, largement ébrasée englobe à la fois l'étage du portail et celui de la tribune qui pèse de tout son poids sur un arc segnentaire étayé latéralement par deux colonnes de granit.
Le transept, d'une largeur égaile à celle de la nef, est cantonné de piles cruciformes et sur ses ailes, du côté du Sud s'ouvrent d'abord une arcade, puis l'absidiole où se loge une petite chapelle.
Deux arcades brisées délimitent latéralement l'avant-choeur et ménagent un passage vers les sacristies tamis que le choeur proprement dit se compose d'une travée droite et d'une abside à trois pans.
L'effet d'ensemble est heureux et la réduction en largeur de la nef lui a assuré de meilleures proportions. D'autre part, ce vaisseau vaste, aéré, bien éclairé se prête admirablement au déroulement des cérémonies liturgiques.
Le choeur
Les vitraux récemment placés dans les trois fenêtres du choeur y déversent une lunière généreuse et colorée où dominent les ors au centre, les bleus à droite et les oranges à g:iuche. Ils se sont substitués à une première série où figuraient Saint-Patern, Saint-Pierre et Saint-Jean. Autour du sujet principal : Saint-Patern, Saint-Pierre et Saint-Joseph sont disposés des symboles ou des scènes qui évoquent la paroisse de SENE: la tour de l'église et la croix de Montsarrac, et ses activités agricoles et maritimes. C'est une invitation à consacrer à DIEU l'existence et le travail des honmes.
Cette chaude lunière introduit dans le sanctuaire un climat de fête. L'ancien autel de bois, sculpté par LE BRUN de LORIENT demeure en place. Sur sa face antérieur, cinq statuettes en ronde basse représentent la Sainte Famille: au centre Jésus et de part et d'autre, la Vierge et Saint-Joseph, Sainte Anne et Saint-Joachim. Elles sont disposées dans des arcatures qu'encadrent deux colonnettes.
Aux extrémités, deux compartiments s'ornent de simples tentures. En arrière de l'autel, faisant corps avec lui, mais le débordant de toutes parts s'élève un retable¬tabernacle. Au bas, de chaque côté, se voient les statues de Saint-Pierre et de Saint-Paul. Le tabernacle s'encastre dans deux gradins sculptés de pampres et de rinceaux et de part et d'autre quatre panneaux lui font cortège, ornés d'arcs trilobés, de gables et de pinacles fleuris, à la manière néo-gothique très en faveur à l'époque.
Les stalles, oeuvres du même artisan, ont disparu mais aux murs de la travée du choeur s'adossent, les statues en plâtre, de Saint-Patern, le titulaire de l'église et de Sainte Anne, patronne de la Bretagne
Le transept :
Dans le transept s'imposent au regard les deux irmnenses rosaces qui violent le mur et leur leur dimensions, le dessin des douze petites roses de granit et des médaillons cerclés de fer, lui donne l'apparence d'une claustra. Les vitraux primitifs continuent de déverser leur douce lumière colorée de bleu et de rose. Le médaillon central figure, à l'Est, la Pêche Miraculeuse et à l'Ouest, l'Education de la Vierge. Autour gravitent d'autres médaillons où apparaissent, d'un côté, les Quatre Evangélistes et leurs Symboles ; de l'autre, le Christ, Saint-Jean, Saint¬Joseph et Saint-Joachim et des phylactères à la louange de Sainte Anne. Sous les verrières, on a suspendu un trois mâts et un Sinagot qui gardent le souvenir de la marine à voiles.
Les petites chapelles qu'abritent les absidioles sont dédiées : celle de l'Ouest au Sacré-Coeur, celle de l'Est à la Vierge du Rosaire. Les autels rectangulaires comportent le même décor d'arcatures et de colonnettes avec pour motif central, là, un Sacré-Coeur, ici, le monogramme de Marie. Celui du rosaire a conservé son retable-tabernacle en escalier, orné d'arabesques. Malheureusement, les deux vitreaux du Sacré-Coeur et de Saint-Dominique s'altèrent gravement. Les chapelles sont en outre, habitées par les statues de plâtre de Sainte-Thérèse de l'Enfant Jésus et de Sainte-Jeanne d'Arc et celles, plus anciennes et en bois, de Sainte¬Barbe et de Saint-Isidore, toutes deux visiblement de la même main. Debout près de la tour qui lui servit de prison, Barbe, vêtue d'une robe serrée à la taille
et d'un manteau qui lui barre le corps, une palme à la main et les cheveux flottant librement sur ses épaules, prie le Seigneur. Dans une attitude un peu semblable, Isidore, en " bragon bras" , cerclé d'une large ceinture à boucle, serre dans son bras gauche une épaisse gerbe de blé.
Contre les piles du Sud, on a placé les statues en plâtre de Saint-Pierre dde Notre-Dame.des Sept-Douleurs et de Saint-Cornely, protecteur des bêtes à cornes:
Vis-a-vis, Saint-Antoine de Padoue etait l'objet d'une grande dévotion de la part des tertiaires de Saint-François. De l'autre côté, à la pile du transept s'adosse une croix reliqquaire de fer forgé semblable à celle de Saint-Patern de VANNES et de la meme main. Elle avait été introduite dans l'ancienne église, en 1766, et placee. sur un petit autel, a l'entrée du choeur, au milieu d'un décor de boiseries, de tapisserie et de tableaux. Haute de trois mètres, le fut a 0,28m de largeur et 0,17m d'épaisseur: la traverse mesure 1 m 60. Les surfaces sont garnies d'arabesques et de roses de métal. Les extrémités s'arrondissent pour contenir une sorte de palmette à partir de laquelle s'épanouit une fleur de lys dorée. Au coeur de la croix, un cercle de fer enveloppe une monstrance rayonnante où se trouvait placée
la relique. Ce travail de ferronnerie s'apparente à celui que l'on voit aux chaires de JOSSELIN et de CARNAC, oeuvres d'Eustache ROUSSIN. Il est regrettable que le Recteur G. JALLAY et les fabriques qui ont sollicité du chapitre cathédrale, la permission de la placer dans l'église, ne nous aient pas livré de renseignements plus précis.
Il n'y a pas si longtemps figurait dans le transept la chaire réalisée en 1892 par E. BLAIS. Elle a été démontée mais les éléments en sont conservés et notarrment la cuve polygonale dont les pans sont délimités par des colonnettes en forme de tourelles et sculptés en haut relief des images du Christ et des Quatre Evangélistes.
La nef :
La nef a reçu désormais une garniture complète de vitraux non figuratifs en dalles de verre qui tamisent la lumière. Du côté de l'Est, les tonalités, des bleus et des verts, sont froides, équilibrées heureusement par les couleurs plus riches et plus graves des fenêtres qui leur font face.
Une scène unique anime les deux verrières de la tribune. Par-dessus, la rivière de Noyalo et une Île du Golfe, deux pélerins se tournent vers Notre-Dame de Bon Voyage, salués par un maraîcher qui travaille en compagnie de sa femme.
De part et d'autre du portail sont ménagées deux petites chapelles qui abritent l'une l'autel de Notre-Dame de Lourdes et l'autre le baptistère. Au devant de l'autel, une triple arcature contient une image en relief de la Grotte
de Lourdes, entre un lys et un rosier. Le gradin surélevé encadre un faux tabernacle qui sert de support à la statue de l'Apparition et des motifs végétaux meublent encore des arcatures aveugles. La fontaine baptismale, en marbre sombre, du modèle courant à l'époque, comporte un pied en fonne de balustre et une cuve ovale. Les vitraux de Notre-Dame de Lourdes et de Saint-Jean-Baptiste datent de 1900 et sont l'oeuvre du verrier vannetais LAUMONNIER. Deux confessionnaux, sans style, hérités de l'ancienne église, complètent le mobilier avec les 14 stations du Chemin de la Croix.
On a voulu voir parfois dans l'église de SENE une construction néo-romane, sans doute à cause de ses fenêtres en. triplets. Pourtant, L'utilisation constante, à l'intérieur plus encore qu'à l'extérieur, de l'arc brisé lui donne un aspect beaucoup plus gothique. En réalité, l'architecte DEPERTHES empruntait des éléments à des styles divers, se réservant de les utiliser, de les interpréter et de les assembler selon ses idées et ses goûts. Comme la Basilique de Sainte¬Anne d 'Aura y, l'Eglise de SENE est une oeuvre écléctique et vaut par ses proportions intérieures et sa parure de granit.
Le vaisseau ample et net de lignes offre, en effet, un vol une agréable et pratique. L'excès de lunière et la discrétion du mobilier le rendaient un peu trop austère. Maintenant qu'il a reçu une parure de vitraux, il est habité par une atmosphère festive qui favorise la rencontre avec DIEU et annonce le ciel. N'est-ce oas là le rôle de l'église?
On se prend à rêver à ce qu'elle aurait pu être si sa construction avait été conduite à son terme, selon le plan prévu. Quand on l'aperçoit de loin, sa masse domine les maisons blanches du bourg. Visiblement, il lui manque cette flèche qui. aurait hissé la croix à plus de 50 mètres et lui aurait permis de prendre place dans cette couronne de cloches dont les aiguilles, depuis Locmariaquer jusqu'à Arzon, par Baden et Arradon, esquissent un diadème autour du prestigieux Golfe du Morbihan.
Chanoine Joseph DANIGO.
Consécration de l'Eglise de Séné, par l'Abbé LE ROCH
CONSECRATION DE L'EGLISE DE SENE 25 SEPTEMBRE 1887
Extrait de la "Semaine Religieuse" du Diocèse de vannes du Jeudi 6 Octobre 1887-N° 40 P-586-587
Admirable fête qui laissera dans cette chrétienne paroisse un impérissable souvenir. On connait cette population laborieuse, composée en grande partie de pêcheurs,· dont les barques aux voiles rouges sillonnent chaque jour les eaux de notre Golfe du Morbihan .
Après avoir bâti une belle église romane qui, malgré ses énormes rosaces et ses voûtes surbaissées, rappelle le talent d'un habile architecte, M. DESPERTHES, qui a également réalisé là superbe basilique de Sainte-Anne d' Auray, la population était là tout entière pour assister à la Consécration du monument.
Mgr BECEL - Mgr TREGARO - Mgr KERSUZAN
Cette belle cérémonie a été présidée par Mgr BECEL, évêque de Vannes, accompagné de deux vénérés prélats que notre diocèse a eµ la gloire de donner à l'Eglise Mgr TREGARO, évêque de Séez et Mgr KERSUZAN, évêque du Cap-Haïtien.
A huit heures et demie, une longue procession se rendait de l'église paroissiale au couvent des Soeurs où, sur un autel entouré de gracieux décors, avaient été déposées les saintes reliques. Puis, après la récitation des prières solennelles, la procession reprit sa marche vers le sanctuaire en suivant une longue allée de verdure.
La grande cérémonie commença. Nous ne pouvons qu'en indiquer les principaux détails tout est beau dans cette liturgie où l'Eglise, par des paroles et des actes solennels, revêt pour ainsi dire d'une majesté toute divine le temple qui sera la Maison de Dieu. Les aspersions extérieures et intérieures, la solitude de la nef où ne pénetrera pas la foule, les lettres latines et grecques tracées dans la cendre sur le pavé, les croix fixées au mur que les évêques consacrent avec· le Saint-Chrême, les onctions faites sur la pierre de l'autel, tout cet ensemble, où le. symbolisme exprime si bien la réalité, est plein d'une incomparable grandeur.
Mgr l'évêque de Séez célébra la messe, à l'autel nouvellement consacré, en présence de la foule recueillie qui remplissait l'église·. Dans l'après-midi, les vêpres furent solennellement. chantées. Mgr l'évêque de Vannes félicita le dévoué pasteur et les habitants de Séné de leur zèle pour la maison de Dieu et céda la parole à Mgr KERSUZAN qui, dans une allocution
bretonne religieusement écoutée, rappela la grandeur du temple spirituel qu'est notre âme rachetée par le Sang de Jésus. Avec une onction tout apostolique, il recommanda la fermeté dans la Foi, et parlant de la Mission lointaine qu'il va bientôt revoir, il supplia son auditoire de prier pour ces pauvres âmes afin de les gagner à Dieu.
Avant la Bénédiction du Saint-Sacrement, la foule chanta· avec enthousiasme un pieux cantique composé pour la circonstance, sur un vieil air breton, par le Révérent Père LARBOULETTE, le dévoué missionnaire bien connu chez nous. En contemplant leur belle église," les paroissiens de Séné aimeront à méditer les strophes de ce cantique et à redire avec le poëte :
"Saùet hunès iliz-nem, Eit hous inourein, Ô men Doué !; Pliject genoh perpet amen, Skuill hou kréseu get larganté".
"Nous avons bâti cette église Pour vous glorifier, Ô mon Dieu; Qu'il vous plaise toujours ici De répandre vos grâces avec abondance".
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La construction de l'Eglise, par l'Abbé LE ROCH
II - LA CONSTRUCTION DE L'EGLISE (suite) 1878-1887
1° - La première tranche de travaux
Le 17 Décembre 1877, le Conseil de fabrique, par le moyen de son Trésorier, Joseph Guyot, concLut, avec l'entrepreneur Hippolyte Ruer, un premier marché comprenantt toutes les parties de l'édifice dont les travaux n'avaient pas été ajournés, pratiquement la totalité du bâtiment, à l'exception de la tour. Il se montait à 86.279,25 Frs, non compris les honoraires de l'architecte calculés à 5% sur le prix du devis. La fabrique s'engageait à acquitter la dépense, par acomptes successifs, jusqu'à la réception définitive des travaux.
Ceux-ci devaient conmencer, en mars 1878, avec la démolition de l'ancienne église, et se poursuivre, sans interruption pour être achevés, à la fin de l'année 1880. Mais l'entrepreneur promettait de livrer, dans le courant de l'été 1879, le sanctuaire, le choeur, le transept et une des sacristies, sans doute afin de pouvoir les utiliser immédiatement, avant même la construction de la nef.
Ce programme semble s'être déroulé sans accroc puisque le financement était pratiquement assuré d'avance. La souscription lancée dans la paroisse rapporta, en 1878, 8.983 Francs sur les 12 000 escomptés. La majeure partie des offrandes se situait entre 5 et 15 Francs. Les plus pauvres donnaient 1 Franc , 0,50 Franc et même 0,35 franc, l'obole de la veuve; les familles aisées de 20 à 50 Francs, les plus riches 100 Francs et au-delà. Le Maire, Pierre-Marie Laurent, avait promis 600 Francs, de même la famille Gachet. Le Premier Adjoint François Surzur versa 300 Francs comme Marc Pluniau du Versa et Toussaint Le Douarin d'Auzon. L'évêque s'était engagé pour 1 000 Francs, le Député Dubodan pour 500, le recteur pour 300, les vicaires pour 200 et 100. Des dons étaient venus de l'extérieur, notamment du village de Rosvellec voisin de Séné ; de Vannes et d'ailleurs, ainsi que de plusieurs membres du Clergé. On récolta 2030 Francs en 1879 et 1 923 Frs en 1880, ce qui permit même de dépasser légèrement la somme attendue.
De son côté, la commune avait aliéné 12 hectares de communs qui produisirent 19700 francs, au lieu des 13700 prévus. Comme les charrois n'avaient pas été faits par les cultivateurs, le Conseil municipal demanda de consacrer une partie de l'excédent à couvrir cette dépense. Le Préfet donna son acquiescement mais recommandait de retarder le plus possible la vente des rente sur l'Etat.
Le Trésorier versait régulièrement leurs acomptes à l'entrepreneur et à l'architecte. Il dépensa ainsi 31 000 Frs en 1878, 35 000 en 1879 et 9 000 en 1880.
A cette date, la première tranche des travaux aurait être terminée et le Maire commençait déjà de s'inquiéter. L'entrepreneur n'arrivera au bout de sa tâche que le 4 Février 1881. Appelé de suite, l'architecte eut la désagréable surprise de constater des malfaçons et il refusa la réception des travaux, exigeant la réfection de la couverture du transept, de l'abside et des chapelles, en raison de la mauvaise qualité des chevrons et du voligeage". L'entrepreneur se retourna contre les artisans avec qui il avait sous-traité et dut engager contre eux des poursuites. Il faudra attendre ie 8 Septembre 1882 pour qu'il accepte de se plier aux requêtes de l'architecte. Il ne sera complètement remboursé de ses avances et des retenues légales que le 26 Avril 1883.
2° - La construction de la tour
Entre temps, il avait conclu de nouveaux marchés pour la poursuite des travaux. Mais autant la première série de travaux s'était déroulée conformément au plan prévu, autant la suite s'avéra lente et difficile. C'est que la situation politique a changé aussi bien au plan local qu'au plan national. A partir de 1879, la République passe complètement aux républicains ; les gouvernements se montrent de plus en plus hostiles à l'Eglise et l'administration peu encline à coopérer avec elle. Sur place, des discordes avaient éclaté au sein du Conseil municipal auxquelles la reconstruction de l'église n'était peut-être pas étrangère. En Janvier 1881, eurent lieu des élections au terme desquelles, l'ancien Maire Pierre Laurent fut réélu à l'unanimité mais sans doute cette désignation fut-elle annulée puisque le
17 Juillet, les conseillers votaient à nouveau et, cette fois, François Surzur, jusque là 1er Adjoint, l'emporta par 15 voix sur 20 votants. Il était acquis aux idées et à la politique du gouvernement.
Dès le milieu de l'année 1879, on envisageait la continuation des travaux de la tour, nécessaires pour clore la nef. Le 1er Dimanche de Juillet, le Conseil de fabrique exprime son avis :"Il pense, et c'est d'ailleurs le voeu de tous les habitants, que la tour devrait être élevée au niveau du faîte de l'église, sinon terminée en même temps que l'église, pour éviter les frais de reprise et d'échafaudages considérables".
Le devis prévoyait pour ces parties une dépense de 17 393 frs qu'il fallait trouver. La fabrique, évaluant sa mise (en y comprenant le prix de la chapelle provisoire et la valeur de la maison qu'elle avait sacrifié pour l'emplacement de l'église) à 55 000 Francs, demandait a la commune de consacrer au financement des travaux le surplus de la vente des communs et de solliciter du département et de l'Etat un secours de 13 000 Frs. Dans sa seance du 20 Juillet 1879, le Conseil municipal émit un voeu dans le même sens: "On ne pouvait, estimait-il laisser la façade de l'église inachevée et ouverte".
Dans sa session d'Août 1879, le Conseil général accorda à la commune de Séné un secours de 2 000 Francs, mais le 23 Février 1880, la réponse du ministre des Cultes tombait sèche et catégorique: les fonds sont réservés à des églises rurales pauvres et l'on ne saurait en "affecter aucune partie à des travaux de luxe ou, comme dans l'espèce, à des projets d'églises monumentales". Il fallait donc faire appel aux finances communales. Plutôt que d'imposer des centimes additionnels, la municipalité consentit à une nouvelle aliénation de biens communaux, de l'ordre de 25 000 Francs qui fut a ccordée par le Préfet, le 12 Avril 1880.
C'est, semble-t-il, vers cette époque qu'apparurent des divergences entre le Conseil municipal et le Conseil de fabrique. Ce dernier cherchait désormais à réserver ses ressources et la vente de ses biens aliénables pour les consacrer aux aménagements intérieurs, notamment à la réalisation du dallage et à la fabrication des autels et du mobilier. Aussi, la direction des travaux va glisser aux mains de la municipalité.
C'est elle qui conclut avec Ruer, le 9 Mars 1881, un second marché pour "complèter la partie inférieure de la tour jusqu'à une hauteur de 13 mètres, au-dessus du socle". Cette tranche, inscrite au devis pour la somme de 9 206 Frs, correspondait à l'étage de la tribune. Elle sera reçue définitivement par l'architecte, le 31 Mars 1883.
Un troisième marché interviendra, le 14 Mai 1882, ayant pour objet de "terminer la partie inférieure de la tour", moyennant la somme de 9 500 Francs. Les travaux devaient être exécutés dans l'année même, mais lors de sa visite du 4 Septembre 1884, l'architecte signala des défauts à rectifier et la réception définitive n'eut lieu que le 30 Septembre 1886.
Ce dernier marché avait été signé par le nouveau maire François Surzur. Fort de ses appuis préfectoraux, il escomptait mener à son terme la construction de l'église et hisser les cloches dans le nouveau clocher. A peine entré en charge, le 31 Juillet 1881, il fit le bilan de la situation et, estimant épuisées les possibilités locales, solliciter du ministre des Cultes une subvention de 17 000 Francs pour achever les travaux selon le devis initial. Cette demande demeura sans écho.
Et c'est alors que s'envenimera le conflit ouvert ou latent entre la municipalité et la paroisse. Sous prétexte que les murs prenaient de l'eau, le Maire aurait voulu obtenir du Conseil de fabrique qu'il prit à sa charge le crépissage extérieur de l'église qui comptait parmi les travaux ajournés. Le Conseil municipal demanda, à la fabrique le 10 Décembre 1882, de vendre à cet effet une partie de ses biens.
Elle rétorqua que la plupart de ses biens étaient grevés de services religieux et qu'elle était toujours disposée à vendre cinq parcelles de terre mais pour en consacrer le produit aux travaux intérieurs de l'église. D'ailleurs, l'eau qui s'était infiltrée dans l'édifice ne provenait pas des murs mais des vitraux.
Pensant déjà aux élections futures, le Maire avait demandé, dans cette affaire, l'appui du Préfet : "A la tête d'une population de 3 000 habitants et tous clérical (sic), lui écrivait-il, à mon âge et après 50 ans de services, vous comprendrez qu'il serait très contrariant pour moi d'être battu par eux".
Le Préfet ordonna donc une inspection du bâtiment par l'architecte départemental Maigné ; celui-là dont le projet avait été écarté. Son rapport nous donne un aperçu de l'état d'avancement des travaux, au 1er octobre 1883. Restaient à faire les enduits extérieurs et la partie haute de l'édifice (la flèche). A l'intérieur, les enduits avaient été appliqués mais beaucoup d'autres travaux n'étaient pas encore exécutés. Dans sa conclusion, l'architecte estime qu' il faut d'abord réaliser les enduits extérieurs pour mettre les murs à l'abri de l'humidité, puis daller, carreler ou bétonner le sol intérieur, "afin d'éviter la poussière considérable qui doit se produire toutes les fois que le public entre dans cettte église" , ce qui confirme son utilissation pour le culte.
Le Préfet intervint alors auprès de l'évêque pour obtenir que la fabrique se préoccupe de faire les enduits avant d'entreprendre les travaux extérieurs. Il ne fut sans doute pas entendu car, après une entrevue avec le Maire, il décida de laisser les choses en l'état jusqu'aux élections municipales. Il ne fait pas de doute que le problème de l'achèvement de l'église fut au centre de la campagne électorale de 1884 et il semble que déjà le Maire avait renoncé à construire la flèche pour établir un beffroi de charpente qui permettrait de sonner les cloches.
3°- La bataille des cloches
François Surzur sortit vainqueur des élections municipales du 4 Mai 1884 et le 10, il adressait à "son cher Monsieur Le Préfet", une lettre triomphante : "Cette Sainte Patrie ne s'est pas démentie : 415 bulletins émargés, 411 trouvés dans l'urne, 5 ne donnent plus une désignation suffisante, il ne restait que 406. Maire sortant 385, donc à une animité (sic) moins 21 voix, une preuve que tous les votants étaient avec moi".
Fort de cette victoire, il croit pouvoir exercer une sorte de chantage sur le Préfet et déclare hésiter à accepter un nouveau mandat tant les difficultés lui paraissent insurmontables ; commune ruinée, tour inachevée, cloches montées sur des tréteaux de bois dehors, et supplie de lui accorder une aide : "Daignez essayer, Monsieur et Cher Préfet, je ne suis pas gourmand, je ne demande que 3000 Frs
pour couvrir ma tour et monter une charpente de bois dans laquelle j'établirai la chambre de mes cloches. Si cette tour viendrait (sic) à prendre de l'eau, toute la population me détesterait" . Si satisfaction lui est donnée : " Je vous promets de na pas les quitter jusqu'à la mort; mais si je voyais mes adminisitrés retomber aux mains des cléricaux, après mettre donner (sic) tant de peine pour barrer l'exprit (sic) et faire d'eux des républicains, je vous prie de croire que ma mort ne serait pas une mort heureuse".
Il attendait la réponse souhaitée pour le 18, jour de réunion du Conseil municipal et sans doute de l'élection du Maire et la nouvelle d'une subvention de 3 000 Frs aurait été la bienvenue. C'était vouloir aller trop vite en besogne et le Préfet, tout en reconnaissant les sacrifices consentis par la commune et la preuve qu'elle venait de fournir de son attachement aux constitutions de la République, répondit que pour obtenir la subvention, il était nécessaire d'établir une demande en règle, qui serait appuyée par lui en haut lieu.
François Surzur fut réélu Maire mais par 13 voix sur 21 votants, ce qui prouve que l'unanimité ne règnait pas au sein du Conseil municipal. La question du clocher était aussi à l'ordre du jour. Tirant les conséquences du refus de la subvention, le Conseil municipal reconnait "que d'ici longtemps
il ne pourra se procurer les ressources nécessaires pour l'achèvement des travaux" et, doit se borner à faire ce qu'il y a de plus urgent et que pour lui la première chose à faire est l'installation des cloches qui non seulement appellent les habitants aux cérémonies religieuses mais qui de plus sont le seul moyen d'appeler du secours en cas d'incendie. En conséquence, il vote une somme de 500 Francs à cet effet et mandate le Maire pour obtenir du département et du Ministère des Cultes une subvention de 3 000 Francs.
La chambre des cloches était prévue dans la partie inférieure de la flèche et l'architecte consulté indique que son devis pour cette partie se monte à 11 400 Francs. Comme la subvention demandée n'est que de 3 000 Francs, le Préfet, sans doute d'accord avec le Maire, estime qu'il y a lieu de modifier le projet et qu'il serait préférable de s'adresser à un architecte local. C'était écarter Deperthes et renoncer à l'achèvement du clocher. "Je refuserai formellement, ajoutait-il, d'autoriser toute nouvelle dépense de la part de la commune, celle-ci s'étant ruinée dans ia construction de l'église et devant réserver pour les écoles les quelques ressources qui lui restent encore".
Dans sa séance du 23 Juin 1884, le Conseil municipal rejette donc le plan Deperthes et décide que les cloches seront montées sur la tour, à l'abri d'une charpente de bois. Un artisan de VANNES, nommé Borde, établit un devis de 4 761 45 Frs qui est adppté au mois d'Août par les conseillers municipaux.
Cette solution n'est pas du tout du goût ni du Conseil de fabrique, ni du clergé, ni sans doute de la majeure partie de la population. Dans sa session d'Août, l'Assemblée départementale accorda un nouveau subside de 1 000 Francs à la commune, dont on peut se demander s'il était voté pour aider ou pour gêner le Maire car il fut obtenu à la demande d'un conseiller de droite.
De son côté, le Préfet s'adressa au Ministre, le 5 Octobre, pour appuyer la subvention réclamée par le Maire. Ce fut l'occasion pour lui d'exposer la situation et de manifester les motivations de sa politique. "C'est sous l'Ordre moral. écrivait¬il, que fut décidée la reconstruction de l'église de Séné" et le Conseil municipal était a lors entièrement réactionnaire. La direction des travaux fut confiée à la fabrique qui ne les a pas contrôlés. Se disant démunie, elle demande à la commune de tenniner l'entreprise. Bien qu'elle ait consacré 56 000 francs à la dépense, elle conserve encore des immeubles qu'elle pourrait aliéner. La commune, qui a déjà versé 50 000 Francs pour les travaux de l'église, refuse de se déssaisir de ses derniers communs car elle a mieux à faire puisqu'il lui faut absolument agrandir ses écoles devenues insuffisantes et construire celles qui lui sont indispensables.
La municipalité républicaine actuelle n'eut jamais donné son approbatation au projet de la fabrique mais elle souhaite que les cloches soient placées "et en cela elle est l'interprète fidèle de toute la population de Séné". Ce désir est poussé à un tel point que, s'il n'est pas exaucé, le Conseil municipal donnera sa démission qui entrainera forcément celle du Maire et c'est ce que cherchent la fabrique et l'évêque en s'opposant à la réaliration du dernier projet. "Il redoute encore, non sans raison, que ce provisoire ne devienne définitif, ce qu'ils désirent à tout prix éviter car, ayant entrepris une construction luxueuse qu'ils n'ont pu terminer, ils veulent absolument l'achever, mais avec l'argent de la commune, ce que je ne permettrai jamais.
En conséquence, le Préfet insiste pour que soit accordé à la commune de. Séné un secours de 3 700 Francs, "afin surtout de ne pas enlever au Morbihan, où elles ne sont pas dèja si nombreuses, une municipalité libérale et entièrement dévouée au gouvernement de la République".
Aux oppositions déjà manifestées allait se joindre celle de l'architecte, tenu certainement au courant des nouvelles intentions de la municipalité. Le 4 Septembre, il était venu sur place, pour une visite du chantier et, à la suite, avait rédigé un projet réduit qu'il avait sounis au recteur. Le 10 octobre, il écrit au Préfet pour s'étonner qu'on ne lui ait donné aucune suite et que la municipalité ait traité, à son insu, avec un charpentier de Vannes pour l'exécution d'un étage en bois. Il proteste contre cette manière d'agir et s'oppose à la réalisation d'un ouvrage conçu sans son accord et susceptible de compromettre la solidité de l'édifice. Tout en regrettant que l'architecte ne lui ait pas adressé son plan, plutôt qu'au recteur, le Préfet se montre embarrassé et déclare qu'il n'a encore donné aucune autorisation de construire. Monsieur Desperthes lui fait alors tenir son plan, en affirmant son total désintéressement,
en égard à la minceur de 1l'ouvrage et il ajoute : "Il serait regrettable que l'idée de la flèche soit abandonnée à jamais et tout me fait croire qu'un jour viendra où la fabrique de la paroisse pourra faire les frais de ces travaux". Il importait par dessus tout de ne pas engager l'avenir.
Le 10 Mars 1885, arrivait enfin la subvention tant attendue et le Préfet en profita pour demander au Maire de reconsidérer la question puisque la différence entre les deux devis n'était plus que de 1 268 Francs. Le Conseil municipal accepta de consacrer encore 1 800 ou 1 900 Francs provenant de la vente des communs pour l'exécution des travaux de l'église mais exigeait, au cas où cette somme serait insuffisante, que la fabrique comblât le déficit. Il n'était pourtant pas encore au bout de ses peines. Les travaux, mis en adjudication, le 21 Septembre 1885, ne trouvèrent pas de soumissionnaire. Agacé de ces contretemps et mécontent de Ruer qui faisait toujours des difficultés pour compléter son ouvrage, l'architecte s'adressa à l'entreprise Normand de Vannes qui porta le devis à 6 945 Francs. Le Maire fit alors remarquer au Préfet qu'il n'était nulle part question du beffroi intérieur auquel on suspendrait les cloches. L'architecte dut en convenir et compléta son devis qui atteignait, cette fois, 8 049 Francs. Désireux d'en finir, le Conseil municipal vota un crédit supplémentaire le 24 Janvier 1886. Le 1er Mars, Borde obtint l'adjudication avec un rabais de 6% mais les choses n'avaient pas été faites régulièrement et le projet reçut des plaintes auxquelles il dut faire droit. Nouvelle adjudication, le 29 mars, où Ruer l'emporta en offrant 10% de réduction. On allait pouvoir enfin, du moins l'espérait-on, sonner les cloches du haut de la tour.
De son côté, le Conseil de fabrique ne demeurait pas inactif. En 1886, il avait fait exécuter le dallage de l'église et commander au sculpteur Lebrun de Lorient le maître-autel, les dalles et les balustrades. Une certaine détente se produisit puisque le Conseil municipal autorisa la vente réclamée depuis longtemps de quelques parcelles de terre pour construire le portail, l'escalier de la tour et placer les cloches. On préparait activement la consécration de l'église nouvelle.
Elle eut lieu, le 25 Septembre 1887, avec le concours de trois évêques, tous trois originaires du Morbihan ! Monseigneur Bécel, l'évêque diocésain, Monseigneur Trégaro, évêque de Séis, Monseigneur Kersuzan, évêque du Cap Haïtien. La fête fut admirable procession des reliques, cérémonie de la consécration, messe pontificale, vêpres solennelles et bénédiction du Saint-Sacrement, mais les cloches étaient restées sur leurs tréteaux car l'autorisation de vente n' avait pa s été accordée par la Préfecture. Et c'est en vain, semble-t-il, que le Conseil de fabrique se réunit à la fin de l'année pour délibérer sur la continuation des travaux à l'intérieur de la tour.
François Surzur fut réélu maire en 1888. Le 31 Mars, l'architecte avait pu recevoir les travaux du beffroi. IL lui fallut insister longuement et intervenir auprès du Préfet pour obtenir du Maire le règlement àe ses derniers honoraires dont il ne sera payé qu'à l'extrême fin de l'année. Le beffroi était en place, et faute.d'escalier à la tour, il demeurait vide de ses cloches.
4°- Legs de M. de Castellan
Pour que se débloque cette situation plutôt ridicule, il faudra attendre 1892. Un propriétaire de Séné avait légué à la commune 10 000 Francs pour installer des colons en Algérie. Plutôt que de se heurter à un refus du Conseil d.'Etat, son légataire, Monsieur Bouan du Chef du Bos, proposa de consacrer cette somme, moitié par moitié à des chemins vicinaux et à des travaux à l'église. Après avoir accepté la donation, la municipalité décida d'utiliser la part réservée à l'église pour le crépissage des murs extérieurs, dont elle avait fait son cheval de bataille, la construction de l'escalier de la tour et la mise en place des cloches et de l'horloge. Bien qu'il eut préféré, au lieu du crépissage des murs, la construction d'un plancher à la tribune "afin de permettre, comme c'est le désir de tous les paroissiens, de sonner les cloches placées dans la nouvelle tour". Le Conseil de fabrique d onn a son accord.
Monsieur Deperthes établit un devis de 4 455 Francs qu'il souhaitait voir réaliser dans les plus brefs délais. L'adjudication fut passée, le 6 Août 1893, avec le sieur Daniel, entrepreneur à Vannes. Mais le Maire réclamait un plancher à la tribune qui ne figurait pas sur le devis et chicanait sur la longueur des cordes. Lea cloches et l'horloge ne furent sans doute placées qu'en 1894, Encore l'architecte, dans sa visite du 4 Octobre, ne crut pas devoir délivrer le certificat de réception avant la correction de certains détails et l'entrepreneur ne sera payé qu'au début de l'année 1895,
La cabane provisoire des cloches, devenue inutile, fut encore objet de contestations. Le Maire voulait la vendre au profit de la commune mais le Conseil de fabrique en revendiqait la possession. Elle était estimée 26 Francs ... Finalement, le Préfet autorisa sa vente pour en employer le produit à l'achat de cordes pour les cloches et d'une échelle pour accéder au clocher. Ainsi la bataille aura duré jusqu'au bout.
Cependant , Françosi Surzur , le vieux lutteur aura eu, avant sa mort, la joie d'entendre sonner "ses" cloches, du haut de la tour. En 1892, à demi-découragé et devenu mal-voyant, il avait sollicité sa démission, mais finalement était resté en place, secondé par le premier adjoint qui n'était autre que son neveu Jean-Marie Le Rebours. Il devait mourrir, à l'âge de 82 ans, muni des sacrements de l'église, le 18 Janvier 1896.
En guise de conclusion pour ce chapitre "LA BATAILLE DES CLOCHES", voici les inscriptions relevées sur chacune des trois cloches :
1.-GROSSE CLOCHE : "Je suis née grâce aux efforts de la Paroisse de Séné. Je m'appelle ADRIENNE, JEANNE-LOUISE, JOSEPHINE, HENRIETTE, PATERNE. Evêque: EUGENE-JOSPEH LE BELLEC, Recteur : Mr l'abbé JOSEPH GOUZERH, Maire de Séné : ALPHONSE LE DERF Parrain : VICTOIRE GUILLERME; Marraine : JEANNE-LOUISE LE NORMAND NOTRE DAME DU NON VOYAGE fondue en 1960 par Bollet Orléans.
2.- MOYENNE CLOCHE : Fondue 1803 par Chapel; Esvêque : XAVIER PANCEMONT; Desservant : Monsieur COLENO; Maire : Vincent LE LUHERNE; Adjoint : JOSEPH LE RAY; Parrain : FRANCOIS LE GARS; Marraine : Louise CALOH.PIERRE THEILLEC; Marraine : JEANNE GUILLO.
CANTIQUE chanté par les Sinagots lors de la CONSECRATION de l'EGLISE le 25 septembre 1887 et composé par le révérend Père LARBOULETTE, missionnaire :
"Saùet hunès iliz-nem, Eit hous inourein, Ô men Doué !; Pliject genoh perpet amen, Skuill hou kréseu get larganté".
"Nous avons bâti cette église Pour vous glorifier, Ô mon Dieu; Qu'il vous plaise toujours ici De répandre vos grâces avec abondance".
5°- Le chemin de ronde :
En 1898, un nouveau conflit allait surgir, dans des conditions, il est vrai, assez différentes car l'entente était revenue entre les deux Conseils depuis l'élection, en 1896, du nouveau Maire Jean Gachet. L'occasion, ce fut la construction, par la fabrique, autour de l'église, d'un muret àe protection.
A l'insu du Maire, le premier adjoint Le Corvec écrivit au Préfet pour protester contre cette usurpation d'un terrain communal et le Préfet demanda au Maire d'interdire la continuation des travaux et de réunir d'urgence le Conseil municipal pour examiner s'il y avait lieu de consentir à cette désaffectation. Le Conseil de fabrique justifia sa décision par divers motifs: ce chemin de ronde autour de l'église faciliterait l'exercice du culte en outre il défendrait les contreforts de dégradations déjà visibles et mettrait à l'abri des profanations un terrain rempli d'ossements. Le Conseil municipal, de son côté, émit un vote favorable à la construction d'un chemin de ronde au compte de la fabrique.
Le Préfet prescrivit alors une enquête "de commodo et incommodo" qu'il confia au receveur-buraliste Sévin, nommé commissaire pour la circonstance. Le registre, ouvert à la mairie, le 7 Août 1898, recueillit 53 signatures toutes favorables. Dans son rapport, le commissaire estima inutile ce chemin "produit d'un caprice et d'une fantaisie". De sucroît aucun ossement n'avait été mis au jour ; le muret gênerait les processions et l'accès à l'église et surtout il compromettrait les travaux exécutés pour agrandir une place déjà trop petite les jours de foire et dégager l'église qui avait maintenant belle apparence. " Nous estimons, concluait-il, qu'il y a lieu de donner droit à ces 53 protestataires qui ont démontré suffisamment l'esprit qui anime la population et nous nous joignons à eux pour prier l'autorité administrative de vouloir bien rejeter l'établissement d'un chemin de ronde autour de l'église de Séné".
Réuni en séance extraordinaire, le 15 Août, le Conseil de fabrique réfuta point par point les allégations du commissaire-enquêteur' : les dégradations aux contreforts sont faciles à constater et les ossements découverts sont exposés près de la sacristie ; le chemin n'empiètera pas sur la place publique puisqu'il sera implanté à l'Est sur l'emplacement de l'ancien cimetière, à l'Ouest sur celui de la vieille église, loin de gêner l'exercice du culte, il empêchera saltimbanque et marchands forains de stationner avec leurs voitures trop près de l'église.
Le 21 août, par 11 voix sur 15, le Conseil municipal se prononçait aussi en faveur du cehemin de ronde et il invoquait un avis du Conseil d'Etat du 24 Avril 1807 qui en autorisait l'établissement autour des églises rurales sur l'emplacement des cimetières désaffectés. Il soulignait que, si personne n'était venu approuver le projet, les 53 protestataires n'avaient pas motivé leur refus et ne représentaient que 34 chefs de ménage sur les 610 que comptait la commune. Le silence des autres pouvait être considéré comme un vote positif.
Le commissaire-enquêteur écrivit encore pour maintenir ses affirmations et, le 8 octobre, le Préfet trancha. Il refusait la construction du muret et conseillait l'aménagement d'un dallage ou d'un trottoir qui coûterait peut-être plus cher mais pour lequel on pourrait demander un secours au département.
Nous avons là un parfait exemple de ces querelles futiles et mesquines qui troublent la paix de nos communes dès que la politique y infiltre son venin.
Le Maire François SURZUR était mort en 1896 ; en 1898 disparaissait à son tour l'architecte Edouard DEPER'IHES et, en 1901, le Recteur Georges LE BUON qui s'était dépensé, sans compter, pour tenter de mener à son terme la construction de la nouvelle église de SENE. Entreprise dans l'enthousiasme général, l'oeuvre s'était peu à peu enlisée dans les conflits et les discordes.
Jusqu'à sa suppression, à la suite de la loi de sépiration de 1905, le Conseil de fabrique continua de pourvoir aux aménagements intérieurs. Peu à peu, aux verres blancs des fenêtres se substitaient des vitraux de couleurs. Les premiers posés furent ceux du choeur, suivis sans doute par ceux des absidioles. En 1900, le maitre-verrier de VANNES, LAUMONNIER plaça dans les fenêtres du fond Notre-Dame de LOURDES et Saint Jean-Baptiste. Il faudra attendre 1913 ou 14 pour que soient garnies les grandes rosaces des croisillons.
Après la loi de séparation, l'église devint propriété corrmunale et c'est à la municipalité qu'incombaient désormais les grosses répirations, fréquentes, hélas! dans un pays exposé aux tempêtes de l'Océan. Le 21 Décembre 1911, le beffroi fut durement éprouvé par un ouragan et, une seconde fois, en Décembre 1929. Le tremblement de terre du 9 Janvier 1930 n'ajouta guère aux dégâts qui furent constatés par l'architecte Germain. Ils étaient cependant si importants que le Recteur Pierre OLLIER envisagea l'achèvement de la flèche, soit en pierre, soit en ciment. Finalement, le Conseil municipal recula, encore une fois, devant la dépense mais les répirations se montèrent à 50 000 francs, somme élevée pour l'époque.
Les vitraux avaient aussi souffert et, au lendemain de la première guerre mondiale, l'architecte CAUBERT constatait des manques et des jours dus à l'oxydation et à la déformation des parties métalliques. La Maison UGUREAU de NANTES fut appelée à les reviser et à les restaurer. Plus tard de nouvelles dégradations se produirent rendant nécessaire le remplacement des vitraux du choeur. Désormais,la garniture est complète, chaque génération apportant sa contribution pour construire, entretenir et embellir la Maison de DIEU.
La recontruction de l'Eglise, par l'Abbé LE ROCH
5. LA PERIODE CONTEMPORAINE
LA RECONTRUCTION DE L'EGLISE ACTUELLE 1878-1887
Introduction
On ne sait que peu.de chose au sujet de l'ancienne église de Séné démolie en 1878. Selon te Mené, elle était en forme de "Croix Latine, sans ornement, avec une tour carrée au Sud". Les anciens plans cadastraux laissent deviner un édifice plus complexe, tout à fait irrégulier, où l'on a peine à distinguer extérieurement une croix latine. Sans doute avait-il reçu, au cours des âges, des additions successives qui avaient modifié le plan d'origine. Il avait sensiblement le même axe que l'église actuelle et l'entrée principale se situait du côté du mur du presbytère. De toutes façons, il ne présentait pas grand intérêt archéologique, puisque Rosenzweig ne le mentionne pas dans son Répertoire départemental.
Au lendemain de la Révolution, l'église de Séné était en assez bon état. Une enquête de 1810 signale que seule la couverture avait besoin de réparations. Elle lui donne une capacité de 1300 ou 1400 places, ce qui semble notoirement excessif. En effet, à la fin du siècle, elle était devenue insuffisante pour une population en expansion. "Les paroissiens, déclarait, en 1874, le Conseil de fabrique, y sont les uns sur les autres et un grand nombre de personnes, ne pouvant trouver place à l'intérieur, restent dehors auprès des portes et leurs causeries incessantes troublent assez fréquemment l'office divin.
Avec les années, les dégradations s'étaient multipliées et aggravées au point qu'au début de l'année 1875 des planches tombèrent du lambris de la voûte. D'autres menaçaient de le faire mettant en danger ceux qui assistaient aux offices. Comme ce bâtiment vétuste ne pouvait, de l'avis unanime, souffrir ni agrandissement, ni embellissement, la généralité de la population, toujours selon le Conseil de fabrique, demandait à grands cris une église nouvelle et plus spacieuse. C'était, à l'époque une aspiration largement répandue, et de toutes parts s'élevaient des églises neuves.
N. B. Sous le régime concordataire (1802-1905), les églises dépendaient en premier lieu du "Conseil de fabrique" et secondairement du Conseil municipal. Le Conseil de fabrique était une assemblée locale, dont faisaient partie de droit le recteur et le maire, et qui administrait, sous la tutelle de l'évêque et du préfet les biens et le budget de la paroisse (charges du culte, entretien des églises et du presbytère et même à l'origine des cimetières).
I - LES PROJETS DE RECONSTRUCTION
L'ancien cimetière, situé à l'Est de l'église, fut déplacé, vers 1872, et c'est-à-partir de ce moment que l'on
put envisager la construction d'une église plus vaste, capable de répondre aux besoins d'une population accrue. Le recteur François Jourdon et le Maire Le Gallès étaient d'accord, tout comme le Conseil de fabrique et le Conseil municipal. D'autre part, les gouvernements qui se succédèrent, au lendemain de la Guerre de 1870 et de la Commune de 1871, se montraient favorables à l'église. Le moment était donc bien choisi...
1° Le projet Maigné
Le 1er Juillet 1874, l'architecte départemental, Monsieur Maigné, établit un premier projet, dont le devis se montait à 112 000 Francs, y compris l'acquisition d'immeubles à démolir pour agrandir l'assise de la future construction.
Le Conseil de fabrique s'y déclara favorable, se bornant à ajourner la fabrication d'un nouveau mobilier. Le Conseil municipal se montra plus réservé : il remettait à plus tard, non seulement l'ameublement de l'église, mais la construction de la flèche, ce qui ramenàit le devis à 90.000 Frs. Le Préfet lui avait, en effet, signalé que, pour les communes de 2 à 3000 habitants, l'Etat ne subventionnait pas de projet dépassant cette somme. Or la municipalité ne disposait que de 33 000 Francs et la fabrique de 35 000 Francs, ce qui laissait un sérieux découvert.
Fort heureusement, la commune possédait quelques 54 hectares de biens communaux qui ne lui étaient pratiquement d'aucun rapport. Le Conseil de fabrique suggérait de les mettre en vente, ce que le Conseil municipal avait déjà refusé en 1873, et le préfet insistait "sinon il n'y a plus qu'à laisser les choses en l'état, jusqu'au moment où l'église actuelle s'écroulera".
Au mois d'Octobre, l'architecte modifia son plan : pour abaisser la dépense, il supprimait une travée et ramenait à 7 m 50 la largeur de la nef. Grâce à un calque, nous connaissons ce projet. Il prévoyait une église en croix latine, longue de 40 mètres comprenant un chevet semi-circulaire, un choeur flanqué de deux sacristies, un transept de 17 mètres, une nef unique à trois travées, une tour carrée abritant le porche et bordée de deux petites chapelles.
Le dessin était simple et logique mais le coût fut jugé, sans doute, encore trop onéreux puisque l'architecte produisait, en décembre, un troisième plan dont le devis ne se montait plus qu'à 80 000 Francs.
Ces réductions successives n'étaient pas du tout du goût du Conseil de fabrique qui s'était transporté à Theix pour examiner l'église. Dans sa séance du 31 Janvier 1875, il rejeta les projets Maigné : "Nous croyons qu'il vaudrait mieux faire immédiatement une dépense un peu plus forte, dépense à laquelle nous prendrions dans la suite les moyens de faire face, que d'avoir une église dont nous constatons aujourd'hui l'insuffisance et
que l'on regretterait, dans l'avenir, d'avoir construit dans les dimensions que vous proposez. C'est en vain que le Préfet proposa au Conseil municipal le choix entre les trois projets Maigné : les conseillers se rangèrent à l'avis de la fabrique et décidèrent de maintenir le "statu quo" jusqu'à réunir des ressources nécessaires.
2° La Chapelle provisoire et le projet de Fretay
Cependant le besoin d'une église nouvelle se faisait de plus en plus sentir : la chute de certains éléments de la voûte venait de le rappeler. Bien qu'on eût décidé une réparation de fortune, le Conseil municipal prit une nouvelle délibération en faveur de la reconstruction d'une église et y affecte un crédit de 25000 Francs. Les autorités écclésiastiques déclaraient l'église. actuelle impropre au culte et, en novembre, le Conseil de fabrique demanda la construction d'une chapelle provisoire, atterante au presbytère dans le jardin actuel et susceptible d'être utilisée pendant les travaux.
En Mars 1876, un autre architecte, Monsieur du Fretay proposa un nouveau projet pour une dépense de 100000 Francs. Le Consei municipal l'adopta et même se transporta sur les lieux pour examiner l'implantation de l'édifice. Cependant, plusieurs conseillers auraient souhaité la suppression des bas-côtés. D'autre part, le Préfet mit en garde contre les difficultés et les retards à prévoir si l'on devait procéder à des expropriations. Le Conseil de fabrique semble être demeuré sur la réserve et il n'y eut pas de suites à ce nouveau projet.
Le Conseil municipal avait reçu l'autorisation de procéder à une vente de biens communaux. Aussi revient-il à la charge, le 11 Février 1877. Il se prononce à l'unanimité pour la construction d'une nouvelle église, pouvant contenir 14 à 15 cents personnes, d'un plan simple et convenable, avec des ouvertures en granit.
Au début de l'année avait été nommé, à la tête de la paroisse, un nouveau recteur, Georges Le Buon, qui va prendre à coeur l'oeuvre de la reconstruction.
3°- Le Projet Deperthes
C'est alors qu'apparut le projet Deperthes "proposé spontanément", sans aucun engagement de la fabrique, le 26 Août 1877. Edouard Deperthes était un architecte parisien qui jouissait d'une certaine renommée.
En 1865, il avait gagné au concours la reconstruction de la chapelle de Sainte-Anne d'Auray et, au lendemain de la guerre de 1870, i 1 fut associé à Ballu pour la réédification de l'Hôtel-de-Ville de Paris, brûlé par la Commune. On le voit mal chercher à s'imposer pour dessiner le plan d'une modeste église rurale. Il a bien fallu le solliciter et cette intervention n'a pu venir que du recteur, avec qui nous le trouvons en correspondance, au moins dès le mois de Juillet. Sa compétence et sa notoriété aidantes, il va enfin donner corps au projet depuis longtemps caressé de doter la paroisse de Séné d'une église nouvelle.
Le plan qu'il souhaitait était de tout point conforme aux voeux du Conseil de fabrique. Il prévoyait un édifice, long de 45 mètres pour une largeur maximale de 30 et une superficie d'environ 1000 mètres carrés, susceptible d'accueillir 1200 personnes. Il comportait un choeur et un avant-choeur avec sacristies latérales, un vaste transept sur lequel s'ouvraient deux absidioles, une nef à trois vaisseaux et, dans le prolongement, une tour surmontée d'une flèche de pierre. Le coût total de l'entreprise était évalué à 130 000 Francs mais l'architecte envisageait déjà l'ajournement de certains travaux : la majeure partie de la tour et sa flèche, les enduits extérieurs, le dallage intérieur et même les vitraux blancs des fenêtres, pour ramener le devis à la somme fatidique de 90 000 Francs.
La fabrique disposait de 38 000 Francs. Elle avait ouvert, parmi la population, une souscription dont elle espérait 12 000 Francs. Le charroi des matériaux serait assuré par des bénévoles, ce qui représentait environ 5 000 Francs. Les propriétaires de carrières offraient gratuitement le moellon, soit 700 Francs. Ainsi le Conseil de fabrique estimait que sa mise se montait à près de 56 000 Francs. Il attendait le complèment des finances communales et adopta donc le projet.
Le Conseil municipal se réunit le 2 Septembre pour délibérer sur ces propositions. "Le projet, déclare-t-il, a paru approprié aux besoins de la paroisse et est rédigé avec toute la simplicité possible, tout en ayant un caractère tranché sur les constructions qu'on est habitué à voir, en fait d'églises". Il acceptait de prendre à sa charge la différence soit 34 000 Francs. Il y ferait face grâce aux 25 000 Francs placés sur l'Etat, auxquels viendrait s'ajouter le produit de la vente de biens communaux. •
Sans plus attendre, l'architecte établit un dossier complet comprenant le plan, deux élévations, deux coupes, un extrait du plan cadastral, le cahier des charges avec bordereau des prix, le tout accompagné d'un mémorré justificatif destiné au Préfet. Il avait même choisi l'entrepreneur, Monsieur Hippolyte Ruer de Sainte-Anne d1Auray avec qui il avait travaillé à la construction de la basilique. Le Conseil de fabrique approuva ces documents en y apportant de légères modifications : ainsi il souhaitait introduire dans la première tranche de travaux les vitraux blancs qui assureraient la clôt ure de l'édifice. Tout était prêt. Il ne restait plus qu'à obtenir le feu-vert de l'administration de tutelle.
Le Préfet soumit le projet Deperthes à la commission des Bâtiments communaux et départementaux qui se réunit, le 2 Novembre 1877. L'architecte Charier, chargé du rapport, le déclara "remarquable et étudié avec talent" mais il l'estimait trop important . La superficie de 480 m2 réservée aux fidèles était excessive pour une population de 2 600 âmes. "Il en résulte, concluait-il, que l'église pourrait être réduite d'un tiers". Chose curieuse, il s'étonnait du prix anormalement bas de 144 Francs le mètre carré de surface construite, alors que, selon lui, il aurait dû approcher les 300 Francs. La Commission se rangea à son avis et demanda de modifier le projet en diminuant la surface d'un quart. "L'aspect ne pourrait que gagner, si la nef était rendue plus étroite, tout en conservant à peu près la hauteur prévue".
Le Préfet atténua ces exigences, demandant seulement de ramener la superficie de l'espace réservé aux fidèles de 480 à 400 mètres carrés. L'architecte lui donna satisfaction, et à la Commission, de la manière la plus simple : il réduisit la largeur de la nef de 9 m 40 à 8 m, sans toucher au reste de l'édifice, ce qui n'entraina que de légères corrections à l'ensemble du devis. Son montant ne s'en trouva guère diminué dès lors qu'on y introduisait la clôture des fenêtres.
Le 29 Novembre, le Conseil de fabrique donnasBon accor définitif. Le Préfet apposa sa signature sur les documents, le 7 Décembre. Il ne faisait pas d'objection aux choix de l'architecte et ajoutait : "c'est à la fabrique, qui fournit la plus forte partie de la somme qu'incombera le soin d'exiger les justifications et le cautionement. C'est elle aussi qui devra soouscrire le marché à passer avec l' entrepreneur et diriger les travaux, sauf cependant la surveillance de l'administration municipale". On allait enfin pouvoir passer à l'exécution.
Les vitraux de Séné
Notre commune peut s'enorgueillir de compter une église et plusieurs chapelles décorées de vitraux. Le plus ancien date du XVI° siècle et les plus récents sont à l'initiative de Sinagots, amoureux de leur patrimoine, et datent du début de XXI°siècle. Découvrons les oeuvres laissées par les maîtres verriers au fil du temps à Séné.
La chapelle Saint Laurent :
La grande fenêtre du choeur, est l'unique ouverture ornée de vitraux. Elle comporte un morceau de vitrail très ancien représentant la Crucifixion : le Christ en croix, sa mère et Saint-Jean et un autre vitrail plus récent représente Saint Laurent avec sa grille.
La chapelle Sainte Anne :
La chapelle Notre Dame du Bon Voyage :
Source : Camille Rollando.
En 1996, les deux vitraux du mur nord-est furent remplacés. Le premier, intitulé "Séné entre terre et mer" montre, en abrégé les spécificités des lieux : une carriole chargée de foin, le calvaire de Montsarrac et à la partie supérieure, un bateau sinagot sous voiles. Le second, dédié à "Notre Dame de Bon Voyage", montre la Vierge bénissant la mer sur laquelle vogue un navire d'autrefois.
En 2000, deux autres vitraux sur le mur sud-ouest, furent inaugurés le 22 août, jour du pardon annuel. l'un montre différents métiers de la mer, pêcheurs jetant leur filet constructeurs de barques et paludiers. L'autre est un vitrail à thèmes figuratifs. On y voit les tables de la Loi, l'agneau mystique, un poisson, le pain et le vin symbolisant l'eucharistie, les clefs de Saint-Pierre, la couronne d'épines. Tous ces emblèmes entourent un vase d'où s'échappent des grappes de raisins et des épis de blés.
A la même époque, le verre blanc de l'oculus a été remplacé par un petit vitrail représentant une croix celtique ou triskell.
L'église Saint Patern :
L'inventaire de la DRAC de Bretagne répertorie 16 verrières à l'église Saint-Patern, numérotées de 0 à 16.
Le premier groupe est l'oeuvre de Ernest Victor LAUMONNIER [6/03/1851 - 3/02/1920], maître verrier qui travailla à Vannes. Il réalisa vers 1900 l'ensemble des vitraux dont il ne reste uajourd'hui qu'un groupe de 6 baies :
Baies 3-4 : Sacré Choeur (Jesus-Christ) et Saint Dominique.
Baies 5-6 sont en forme de rose polylobées; lancette à 3 bariotières et 2 ou 3 vergettes par panneau.
Education à la Vierge
La pêche miraculeuse
Ces deux rosaces furent restaurées une première fois par l'atelier Henri Uzureau [1872-1939] de Nantes après la Première Guerre Mondiale et une deuxième fois par l'atelier Helmbold de Corps-Nuds durant l'automne 2011.
Baies 13-14 : le Baptême du Christ et l'Apparition de la Vierge Immaculée, Notre Dame de Lourdes par Laumonier.
Laumonnier avait en fait réalisé l'ensemble des vitraux. Ceux du chevet étant en mauvais état, il furent remplacées en 1974. Il representaient Saint Patern, Saint-Pierre et Saint-Jean.
Ancien vitrail du centre Saint Patern
Un deuxième groupe est attribué à F. BROHAN, peintre verrier sur une période de 1954 à 1974. Ces nouveaux vitraux furent placées en 1974 comme le relate le bulletin paroissial de l'époque. Lire ci-après.
Baie 0 : Saint Patern de Vannes, en pied, écu de Séné, signature E.L. en date du 21/11/1974.
Baie 1 : Saint Pierre,
Baie 2 : Saint Joseph et le Christ
Baies 7-8-9-10-11-12 : représentation non figuratives. Signature sur la baie 10 E.D.L.V. Ces verrières furent exécutées en 1974 par l'atelier F. Brohan.
Baies 15-16 : représentations de la chapelle Kérarden
Dans le bulletin paroissial de 1974, le recteur Joseph LE ROCH raconte très bien la pose des nouveaux vitraux dans l'église de Saint Patern à l'occasion du centenaire de l'église. On comprend que de vieux vitraux ou verrière au fond de l'église et sur les côtés furent remplacés par de nouveaux vitraux grâce aux dons des paroissiens et au financement de la municipalité.
Quiconque rentre dans notre église paroissiale, s'il la connaît très peu, est tout de suite heurté par les grandes tâches blanches qui déparent l'ensemble des couleurs des vitraux du chevet. C'est, du moins, mon impression et celles que j'ai maintes fois entendues à l'occasion d'une cérémonie.
"Mr Le recteur, à Séné, vous avez une belle église...dommage que vos vitraux du fond...etc...etc"
Autre inconvénient : ces 3 vitraux ne sont plus étanches, la pluie s'engouffre de l'extérieur...et en hiver, la chaleur s'en va par de multiples trous...Une nécessité s'imposait : réparer ces failles...
Mais, vu la minceur des verres de couleurs actuels, et leur scellement au ciment sur les meneaux, il était impossible de les démonter sans TOUT briser. Avec l'avis de maîtres-verriers, connaisseurs en la matière, avec l'accord de Mr Le Maire et de son Conseil Municipal, une seule solution restait à envisager : REMPLACER CES VITRAUX PAR DU..."PLUS SOLIDE".
Cela va pouvoir se réaliser grâce au don d'une famille sinagote [chercher quelle famille?] (au moins poiur les 2/3 de la dépense), à l'effort de la Municipalité, et à l'appel que je vous lance aujourd'hui pour rendre notre église plus belle...
Dès la mi-juillet un premier vitrail celui du centre, sera placé...Suivront les deux autres, du fond en fin d'été, et, si les moyens nous le permettent, les 3 vitraux des bas-côtés, actuellement affreusement blancs, seront remplacés par ceux (couleurs dominantes : OR et ROUGE) représentés sur la maquette de la page précédente (en bas, à gauche).
Nous acceptons dès maintenant vos offrrandes dans ce sens.(à noter : toute famille qui accepte de financer 1/3 de vitrail pourra, elle le désire, voir figurer son nom ou ses initiales sur le vitrail, (en parler à Mr le Recteur).
En août 1976, le recteur s'adressait ainsi à ces paroissiens :
Cher Paroissiens,
Vous n'ignorez pas le projet que nous avons fait de réparer les vitraux du chevet de notre église (ou mieux, de les remplacer..car leur réparation coûterait plus cher que 'du neuf", et de remplacer également les verrières blanches du ouest par des verrières de couleurs : ces vitraux et verrières, en effet sont dans un état de délabrement avancé.
Déjà, grâce à plusieurs offrandes importantes, nous avons placé le vitrail central représentant Saint Patern.
A l'occasion du centenaire prochain de la construction de notre belle église, nous voudrions poursuivre ce travail, comptant sur votre participation et sur celle promise de la Municipalité.
Pourtant, nous ne sommes pas sans connaître les difficultés acteulles des familles sinagotes, que ces familles soient en mileu marin, du monde agricole ou ouvrier, surtout en cette période de grande sécheresse.
Aussi, nous accepterons l'offrande, importante ou..non, que vous nous ferez parvenir au moyen de cette enveloppe. D'avance : MERCI !
Le premier des trois vitraux du chevet (fond de l'église) fut posée le mercredi 21 juillet 1976 par les soins de Mr Lamy, mâitre verrier à Kervoyal-Damgan. L'abbé Le Roch d'en faire la description et d'en vanter le dessin :
VITRAIL DU CENTRE : Saint PATERN, patron de Séné, (blason de Séné) évêque de Vannes (crosse et mître), évangélisateur du pays sinagot (Eglise de Séné, à droite) terrassant l'exprit du mal (dragon et trident) par l'annonce de la Rédemption du Christ (croix) (Croix de Montsarrac et instruments de la Passion : tenailles - marteau - clou) à gauche.
De l'avis de tous, ce 1er vitrail est une vraie réussite : lignes sobres, symbolisme bien rendu, muminosité et aussi..;solidité !
Dans un autre numéro du bulletin paroissial, l'abbé continue son appel à la générosité des paroissiens.
Un nouveau vitrail pour le centenaire de l'église de Séné !
C'est en effet, en 1977 que notre église paroissiale doit fêter son centenaire, et l'on peut dire que les Siangots s'y préparent dès maintenant en envisageant sa finition par la pose de vitraux de couleurs (dominantes OR et ROUGE) et la représentation ou plutôt le remplacement de ceux du choeur actuellement en piteux état après quelques dizaines d'années seulement d'affrontement avec le climat et les vents de Suroît. Une première verrière a été posée le mercredi 21 Juillet par les soins de Mr Lamy, maître-verrier à Kervoyal en Damgan. ...../...
Les deux vitraux qui doivent l'encadrer devraient être posés les mois qui viennent...si du moins l'appel que Mr le Recteur a lancé à ses paroissiens sur le dernier bulletin et aux messes des Dimanches écoulés, et qu'il renouvellera ces jours-ci par l'envoi d'enveloppes aux familles; trouve un écho chez les Sinagots.. Ce dont il ne doute pas ! Paroissiens Sinagots, ayons à coeur d'achever, cent ans après cette belle église dédiée à Saint- Patern, que nos ancêtres ont construite et dont vous êtes fiers à juste titre !
VITRAIL DE DROITE : SAINT PIERRE 1er pape, (tiare et clefs), chef de l'Eglise (goélette), restant tout de même homm et pêcheur (coq), patron des marins (bateaux sinagots, filets, balise, plate, ancre, poisson..village de Cadouarn et Montsarrac).
VITRAIL DE GAUCHE : SAINT JOSEPH, patron du MONDE OUVRIER (équerre, Enfant Jésus debout sur l'établi, scie, outils) monde ouvrier de l'agriculture : les maraîchers du secteur de Kerarden, de l'industrie (usines du secteur nord de Séé et consctructions-réparations navales).
Nous apprenons à la lecture du compte-rendu de l'abbé Le Roch, que ce fut le mâitre verrier Lamy de Damgan qui posa les vitraux et les verrières.
Anciennes chapelles Saint-Vital et Saint-Sébastien
Aujourd'hui on peut encore voir sur notre commune, l'église Saint-Patern et 5 autres chapelles : à Boëdic, Saint François-Xavier à Limur, Notre Dame de Bon Voyage à Kerarden, Sainte Anne à Bellevue et Saint-Laurent. Il existait jadis d'autres petites chapelles aujourd'hui disparues.
Nous avons des traces écrites de la présence d'une chapelle privée dans l'ancien Enclos de Lestrénic à Saint-Laurent. Ce domaine, manoir et logis, colombier et chapelle, tomba en ruine et fut reconstruit, laissant place à l'actuel Château de Lestrénic.
L'ancienne chapelle Saint-Vital de Boëd
L'ancienne chapelle Saint-Vital (XVème siècle) était située jadis au Sud-Ouest de l'île de Boède ou Boëd ou Bouette. Cette carte datée de 1680-1700 la situe sur l'île.
Voilà ce qu'on en dit dans l'ouvrage collectif "La Bretagne contemporaine" édité en 1865 et illustré par Felix Benoist : '"Cet ilôt, où l'on aperçoit pas un arbre, renferme une chapelle consacrée à Saint Vital et l'on y vient en pélerinage demander des promptes nouvelles des marins absents. La petite église, construite en appareil irrégulier, appartient à l'architecture romane. A l'ouest s'ouvre une porte à cintre légèrement brisé, avec colonnettes cylindriques engagées à chapiteau grossièrement sculpté; au nord se fait remarquer une porte plein cintre sans aucun ornement. Sur le sommer pierreux d'un mamelon, au Nord-Ouest de la chapelle, se voient les débris d'un dolmen placé au centre d'un cercle de pierres, assez correctement tracé. Quelques autres monuments primitifs se rencontrent aussi à l'extrémité opposée de l'île, où deux ou trois dolmens gisent, bouleversés, au sommet d'un monticule."
Cammille Rollando rapporte une description faite par Ogée dans son dictionnaire de la Bretagne daté de 1843 :"L'île de Boëde, qui fait partie de la commune, n'est séparée du continent qu'à marée haute; une simple chapelle s'élève sur cette terre aride, où elle est entourée de quelques débris druidiques" et il ajoute "En effet au nord-ouest de la chapelle, on atrouvé les débris d'un dolmen au centre d'un cercle de pierres. Ogée suggère que cette chapelle fût élévée pour rechristianiser un lieu souillé par les vestiges du paganisme."
Rosenweig de la Société Polymathique en fait également la description : "Chapelle Saint Vital (île de Boued) : apparaeil irrégulier. Plan rectangulaire. Porte occidentale à ceintre légèrement brisé avec de courtes colonnetes cylindriques engagées à chapiteau grossièrement sculpté; on distingue d'un côté des volutes; au nord, porte plein cintre sans ornements. Dimensions dans l'oeuvre : 8 mètres sur 4 environ. Traces d'une fenêtre à cintre brisé, à l'est. Bénitier creusé dans la muraille avec sculptures."
En 1908, elle était déjà en ruine. Une statue du saint a été réinstallée au portail de l'église paroissiale de Séné. Les femmes de l'île allaient jadis à la chapelle "pour y tourner le sabre du saint dans le sens des brises favorables" .
Une autre citation d'ajouter du Chanoine J h-M. Le Mené, 1891 :"Par contre, les vestiges de l’ancienne chapelle de Saint-Vital ont complètement disparu. Saint-Vital avait pouvoir de faire tourner les vents grâce à son sabre. Sa statue demeure visible à l’église Saint-Patern en centre-bourg. Saint-Vital, dans l’île de Boède, elle ne sert plus au culte et ne tardera pas à disparaître."
Figurée sur le cadastre de 1844, la chapelle finira par disparaitre sur Boëd.
On conserve toujours la statue de saint-Vital qui a été déplacé du fronton de l'église à l'intérieur.
Qui était Saint-Vital ? Extrait de wikipedia
Vital de Savigny, Vital de Mortain ou saint Vital de Savigny († 1119 ou 11221) est une personnalité religieuse de l'Ouest de la France. Contemporain de Robert d'Arbrissel, Raoul de la Futaie, Bernard de Tiron et saint Alleaume, il fonde l'Ordre de Savigny. On le fête le 16 septembre
Le chanoine : Vital de Savigny nait vers 1050 dans le diocèse de Bayeux, dans un village nommé aujourd'hui Tierceville. Il appartient certainement à une famille aisée mais non aristocratique. Ses parents, Raimfroy et Roharde, se hâtent de le faire instruire. Sa précocité le fait nommer le petit abbé. Le célèbre évêque de Bayeux Odon de Conteville l'envoie étudier à Liège2. Vital revient dans son pays pour y ouvrir lui-même une école, qui était en même temps la chaire d'un apôtre. Il voit sa réputation se répandre à la Normandie, au Maine, en Bretagne, en Angleterre. Robert de Mortain, demi-frère utérin de Guillaume le Conquérant et frère d'Odon de Conteville, le choisit comme chapelain et chanoine de sa collégiale Saint-Évroult de Mortain. Il occupe cette charge pendant environ vingt ans. La Vita beati Vitalis écrite par Étienne de Fougères raconte comment Vital s'évertue à ramener la paix dans son entourage. Il intervient par exemple pour empêcher le comte de Mortain de battre sa femme, le menaçant de rompre le mariage3.
L'ermite : En 1093 ou en 1095-10964embrasse la vie érémitique renonçant à tous les avantages qui lui étaient promis. Constatant l'enrichissement excessif des monastères bénédictins, il cherche dans la solitude une vie plus proche de la règle de saint Benoît. Il n'est pas le seul à suivre cette voie. Entre 1095 et 1110, de nombreux religieux deviennent en effet ermite et partent évangéliser les foules. Pierre l'Ermite, Robert d'Arbrissel, Bernard de Tiron, Raymond Gayrard, Aldwine en sont les figures les plus connues5. De nombreux disciples se soumettent sous la direction de Vital à une règle de silence absolu, de prière continuelle et de travail manuel. C'est l'origine la communauté du Neubourg (dans les faubourgs de Mortain)6. Le fils de Robert de Mortain, Guillaume cède à l'ermite des terres au Neubourg qu'on appellera l'aumône de Mortain.
Les ermites deviennent trop nombreux ; Vital de Savigny les emmène alors dans les "déserts" et les forêts des marches de Normandie, du Maine et de Bretagne, fonde des ermitages, notamment celui de Dompierre, et donne des soins aux populations délaissées. Sa notoriété se répand au loin. Bernard d'Abbeville († 1117), ermite, bénédictin, se réfugie dans l'un de ses ermitages. On lui offre un monastère à Château-Gontier ; il habite quelque temps à Saint-Sulpice-des-chèvres, dans la forêt de Pail. Il passe deux fois en Angleterre (1102, 1108), appelé par saint Anselme. En 1106, il est présent à Tinchebray et cherche à empêcher la bataille qui s'annonce entre Robert Courteheuse et son frère Henri Beauclerc7. La bataille a quand même lieu et Henri en sort vainqueur. Le roi d'Angleterre confisque à Vital l'aumône de Mortain. L'ermite paie sûrement d'avoir pour bienfaiteur Guillaume de Mortain, l'un des barons vaincus.
Vital part se réfugier dans les forêts des marches de Bretagne, Maine et Normandie, où il retrouve ses illustres amis Robert d'Arbrissel, Raoul de la Futaie et Bernard de Tiron, « qui venaient à Dompierre, comme jadis les Pères de Nitrie, tenir des conférences sur les constitutions érémitiques et sur la situation de l'Église ». Bernard, lors d'une de ses visites (1110) trouve Vital de Savigny dans un lieu de la forêt de Fougères dit le Chêne-savant.
L'abbé : En 1105, Raoul, seigneur de Fougères, avait donné à Vital une partie de la forêt de Savigny8 où ce dernier avait établi ses moines blancs (ses néophytes comme les nomme Orderic Vital). La fondation est officialisée en 1112 quand le roi d'Angleterre et duc de Normandie Henri lui accorda une charte. Par sa situation aux confins du Maine, de la Bretagne et de la Normandie, la communauté monastique représentait un enjeu stratégique et Henri, oubliant son ressentiment à l'égard de Vital, comprit qu'il avait tout à gagner en s'impliquant à Savigny. Il renforçait sa position sur ce secteur aux limites de son duché9. 1112 est donc l'année de naissance officielle de l'abbaye de Savigny. Dans la Vita beati Vitalis écrite par Étienne de Fougères, Vital apparaît sous la figure original d'un « abbé spécialiste de la prédication hors du monastère »10. Par contre, son compagnon Bernard de Tiron est plus connu comme un anachorète.
Monastère double, l'abbaye de Savigny devient bientôt chef d'Ordre, étend ses possessions dans le Maine, particulièrement au doyenné d'Ernée, et les seigneurs de Mayenne deviennent ses principaux bienfaiteurs. Cependant, l'Ordre de Savigny se développera surtout sous l'abbatiat de son successeur, Geoffroy11.
Vital fonda aussi une communauté féminine dont la localisation est incertaine. Il s'agit peut-être de l'abbaye Blanche à Mortain mais sa charte de fondation, datée de 1105, est un faux12. La communauté féminine fondée par l'anachorète avait la particularité d'être ouverte aux filles pauvres, au contraire des autres monastères qui n'accueillaient que des filles de l'aristocratie13.
En 1119 ou en 1122, Vital de Savigny visite les ermites de Dompierre, quand il expire subitement après avoir prononcé ces paroles : « Sanctæ Mariæ intercessio nos angelorum adjungat consortio ».
On ensevelit son corps à Savigny, puis un de ses moines partit, muni d'un rouleau mortuaire, de monastère en monastère dans le Maine, l'Anjou et la Normandie, notifier le décès de l'abbé, et demander pour lui des prières.
La chapelle Saint-Sébastien à Auzon (Ozon).
La vieille carte de Cassini de la fin du 18°siècle figure le moulin d'Auzon et la chapelle qui était dédié à Saint-Sébastien. Les relevés du cadastre de 1810 et de 1844 montrent l'emplacement de la chapelle aujourd'hui disparue. Des éléments de la chapelle ont peut-être été réemployées lors de l'extension de la ferme d'Ozon. Les deux statues de cette chapelle Saint-Sébastien et Saint Roch ont été transférées dans la chapelle de Kerarden.
Séné inventaire du patrimoine
wiki-sene reprend ici un article du site : http://www.infobretagne.com/sene.htm
ETYMOLOGIE ET HISTOIRE DE SENE
Séné dérive d’une forme romaine.
Séné est, semble-t-il, un démembrement de la paroisse de Saint-Patern. Le nom primitif est Senac, qui signifie, semble-t-il, l'ancienne propriété rurale.
En 1393 des indulgences sont accordées à la paroisse de Séné par le Saint-Siège pour la chapelle Saint-Laurent : " Cupientes igitur ut capella Sancti Laurentii sita infra metas parrochialis ecclesie de Sene, Venetensis diocesis, congruis honoribus frequentetur et etiam reparetur … Datum Avenione III nonas junii, anno quintodecimo (3 juin 1393) " (Archives du Vatican).
Au Moyen Age, le territoire de Séné compte plusieurs de seigneuries, qui dépendent du duc de Bretagne ou des chanoines du chapitre de Vannes. Séné est érigé en commune en 1790.
Note : Séné forme une presqu'île, bornée au nord par Saint-Patern, à l'est, par la rivière de Noyalo, au sud et à l'ouest par le golfe du Morbihan. En 1891, sa superficie est de 2079 hectares ; mais anciennement elle était plus considérable, puisque les îles de Boéd et de Boédic n'en étaient point séparées par la mer ; l'affaissement graduel du sol a noyé toutes les parties basses de la côte. En 1891, la population est de 2918 habitants, dont une partit cultive la terre et l'autre se livre à la pêche. Les bateaux de pêche de Séné, nommés sinagots, sont excellents voiliers et pointus aux deux extrémités. Le bourg, très irrégulièrement bâti, est à 5 kilomètres de Vannes. De la période celtique il reste plusieurs vestiges. On peut citer à Gornevez un beau dolmen déjà fouillé ; à Boéd un groupe de dolmens ruinés, où l'on a trouvé des briques et des monnaies romaines ; à Boéd, encore un tumulus bouleversé, qui a donné un petit celtae et des fragments de silex, de poteries et de briques (Bull. 1878. p. 121) ; au même lieu les débris d'un dolmen, placé au centre d'un cromlech. On peut mentionner encore quatre dolmens et plusieurs autres ruines auprès de la chapelle d'Auzon, un celtae trouvé près de Montsarrac, et un autre découvert dans le jardin du presbytère, etc... De la période romaine, il reste une partie de la voie de Vannes Nantes, passant au Versa et à Saint-Léonard. Dès le VIème siècle, les Bretons ont occupé ce territoire et s'y sont maintenus depuis. Parmi les noms de villages, il faut remarquer celui de Moustérian, qui pourrait bien rappeler un ancien établissement monastique (J-M. Le Mené).
PATRIMOINE de SENE
l'église Saint-Patern (1878-1886), édifiée sur les plans de l'architecte Deperthes. Elle est consacrée le 25 septembre 1877. De style roman-gothique, l'édifice qui remplace un ancien sanctuaire situé jadis à l'Ouest de l'actuel édifice, est non orienté et mesure 45 mètres sur 30 au transept. On y conserve une belle croix en fer forgé de 1766 (oeuvre, semble-t-il, d'Eustache Roussin) et un calice en vermeil du XVème siècle, avec une inscription à la base nous apprenant qu'il a appartenu à Jérôme d'Arradon. La croix en fer forgé est ornée en son centre d'une monstrance où devait se trouver la relique de la Vraie-Croix. Le calice, an argent doré, porte les armoiries d'Isabeau d'Ecosse, duchesse de Bretagne (de 1422 à 1499) : il s'agit de l'oeuvre de Jean Pigeon qui y a laissé son poinçon d'orfèvre et aurait appartenu à Jean Le Petit, vicaire d'Arradon, en 1517. La peinture intitulée "Portrait du recteur Le Nevé", oeuvre du peintre Lhermitais, date du milieu du XVIIIème siècle. On y trouve des ex-voto (maquettes de bateau surtout) ainsi qu'une statue de saint Cornély du XIXème siècle (patron des laboureurs) et d'une statue de saint Isidore (patron des bêtes à cornes) ;
Nota : La paroisse de Séné est sous le patronage de saint Patern, évêque de Vannes ; tout porte à croire qu'elle est un démembrement de la paroisse épiscopale ou tout au moins une section de la paroisse de Saint-Patern ; dans le premier cas, son érection serait antérieure au XIème siècle, dans le second, elle serait postérieure. L'église paroissiale, démolie en 1877, était une simple croix latine sans ornements, avec une tour carrée au sud. La nouvelle église, construite de 1878 à 1880, sur les plans de M. Deperthes, est en style ogival, avec deux bas côtés, des vitraux peints dans les fenêtres, deux grandes roses dans les transepts, et une belle tour carrée au bas de la nef. — On conserve à la sacristie un calice en argent doré portant l'écusson de Bretagne et celui d'Isabeau d'Ecosse. On peut voir aussi le portrait de Pierre Le Nevé, recteur de Séné, mort en 1749, en odeur de sainteté. Les chapelles de la paroisse sont : — 1° Saint-Laurent, près de la route de Nantes ; fenêtres ogivales et meneaux rayonnants. Sur le bord de la route se trouve une croix monolithe de quatre mètres de hauteur. — 2° Saint-Sébastien, près du manoir d'Auzon, remplacée récemment par une chapelle neuve, dédiée à la sainte Vierge. — 3° Saint-Vital, dans l'île de Boéd ; elle ne sert plus au culte et ne tardera pas à disparaître. Les chapelles privées étaient celles de Boédic et de Limur. Quant aux chapellenies, il y avait : — 1° Celle de la Conception de Notre-Dame, fondée par le prêtre Olivier Boule à l'autel de la Vierge, et chargée de deux messes par semaine ; — 2° Celle de Saint-Jean-Baptiste, fondée en 1656 par le prêtre Jean Bertin, à l'autel de ce saint, et chargée aussi de deux messes. Les dîmes de cette paroisse ayant été unies à la mense capitulaire par ordonnance épiscopale du 22 janvier 1453 (N. S.), conformément à une bulle de 1451, le recteur n'en eut plus qu'un tiers pour sa part. Mais à partir de 1725, le chapitre ayant établi de nombreuses salines sur la côte, son sort s'améliora considérablement, et en 1756 son revenu net, casuel compris, était évalué à 700 livres. Séné était du territoire et de la sénéchaussée de Vannes. En 1790, il fut érigé en commune, du canton et du district de Vannes. Son recteur, P. Coléno, refusa le serment en 1791 et disparut en 1792. On y vendit nationalement les salines du chapitre pour 303,975 livres, puis la dotation des chapellenies, le pourpris de Lestrénic, la terre de Cantizac et diverses autres propriétés appartenant à des communautés de Vannes. Séné prit sa part au mouvement réactionnaire et religieux pendant la persécution. En 1801, il entra dans le canton de Saint-Patern (aujourd'hui Vannes), et y est toujours resté depuis (J-M. Le Mené).
la chapelle de Saint-Laurent (XIVème siècle), modifiée et restaurée au XVème siècle, en 1515, 1645, 1678 et aux XVIIIème et XIXème siècles. Elle aurait servi de point d'accueil de saint Vincent Ferrier venu prêcher à Vannes en 1418. Il s'agit d'un petit édifice rectangulaire avec une chapelle au Nord ouvrant par une arcade en tiers-point dont les moulures pénètrent dans la muraille. Elle est éclairée de fenêtres du XVème et du XVIème siècles et surmontée d'un court clocheton de pierre. Elle date du XIV-XVème siècle, mais a été très restaurée au XIXème siècle. A la fenêtre du chevet un fragment de vitrail représente la Crucifixion. La chapelle abrite quelques vieilles statues : saint Vincent Ferrier, saint Laurent, saint Pierre, saint Mathieu, saint François Xavier et une Pietà ;
la chapelle de Boëdic, située au Nord de l'île de Boëdic. Elle est de forme rectangulaire et possède deux fenêtres au midi. Son pignon à l'Ouest est dominé par un petit clocheton ;
la chapelle Notre-Dame (1846), située à Kerarden. Elle a été reconstruite au XIXème siècle, près du manoir d'Auzon, sur l'emplacement d'une ancienne chapelle dédiée à saint Sébastien ;
la chapelle Saint-François-Xavier (XVIIIème siècle), située à Limur et édifiée par Noël Bourgeois à l'entrée de l'ancien château. Elle est dédiée à saint François-Xavier par une fondation en date du 22 mars 1749 ;
l'ancienne chapelle Saint-Vital (XVème siècle), située jadis au Sud-Ouest de l'île de Boède ou Boëd ou Bouette. De forme rectangulaire, elle mesurait environ 8 mètres sur 4 mètres. Le cintre légèrement brisé de la porte occidentale reposait sur de courtes colonnettes cylindriques engagées aux chapiteaux grossièrement sculptés. Dans la muraille était encastré un vieux bénitier sculpté. En 1908, elle était déjà en ruine. Une statue du saint a été réinstallée au portail de l'église paroissiale de Séné. Les femmes de l'île allaient jadis à la chapelle "pour y tourner le sabre du saint dans le sens des brises favorables" ;
la croix de la Brassée ou croix de Jean II (XIXème siècle). On raconte qu'elle aurait été élevée par un sabotier qui aurait tué un loup sur le lieu en 1823 ;
la croix de Gornevez (XVIIIème siècle), située à l'intersection de la route de Langle et de la route de Gorneveze ;
le calvaire de Montsarrac (XVème siècle) ;
la croix située près de la chapelle Saint-Laurent ;
plusieurs autres croix sont à mentionner : Cadouarn (datée de 1635 et située route de Vannes), Bel Air, Le Poulfanc, Bellevue, Kerranna disparues comme celles de Botspernen, du Poulfanc ou celle d'Arcal transférée à Vannes ;
la maison ancienne (XVI-XVIIIème siècle), située rue des Vierges ;
le manoir de Lestrénis ou Lestrenic (XVIIème siècle), restauré au XIXème siècle. Il est aussi surnommé "Saint-Laurent". Ancienne possession des ducs de Bretagne. Cette propriété est vendue en 1450 par Jehan de Vannes au duc Pierre II. Certains écrits prétendent aussi que le château a été édifié par Pierre II en 1431. Abandonné, ses ruines sont rasées en 1614 et Louis XIII donne ses pierres aux Capucins de Vannes afin de pouvoir édifier leur couvent de Calmont-Haut. Le manoir est cédé en 1634, sous le nom de Saint-Laurent, aux jésuites du collège de Vannes. L'édifice est vendu comme bien national en 1793 à un négociant de Lorient. Il devient, par la suite, la propriété successive des familles Bastide, Boulard et Eudon de Rohan Chabot (depuis 1975) ;
l'ancien manoir de Balgan, propriété de la famille Jégou de Séné, puis du vicomte Olivier II de Rohan (en 1316). Le 22 décembre 1316 "Guillaume, fils de Jégou de Séné, donne au vicomte Olivier II de Rohan son manoir de Balgan avec toutes les terres et appartenances, et tout le bois d'environ et d'après le dit manoir, en la paroisse de Séné, en échange de terres à Quenet Ysac et aux environs". On mentionne Jehan Derian en 1427. L'édifice a aujourd'hui totalement disparu ;
le manoir de Boédic. Siège d'une ancienne seigneurie de l'île de Boédic. Il possédait une chapelle privée ;
le château de Bot-Spernen (1850), édifié par le comte de Castellan. Il est vendu vers 1916 à la famille de L'Ecochère, puis en 1922 à la famille Bruneau, et enfin à la famille Bérard. Vers 1939, il devient la propriété successive de l'évêché de Vannes, de la famille Oberthur (imprimeur à Rennes), de la famille Hirglair, puis des Augustines de la Miséricorde de Jésus (en 1957 et jusqu'en 1983) et de la famille L'Haridon ;
le château de Cantizac. Siège de l'ancienne seigneurie de Quentifac ou Cantizac appartenant à la famille Coetlagat (en 1400 et en 1530), puis à la Visitation (en 1714). On mentionne Guillaume de Coetlagat en 1424, Renault de Coetlagast en 1464 et Prigent de Coetlagat en 1481 ;
le manoir de Limur. Siège d'une ancienne seigneurie appartenant successivement aux familles Limur, Bourgeois (au XVIIIème siècle) et Chanu. Il possédait autrefois une chapelle privée, aujourd'hui disparue ;
les manoirs de Canivarh et Cano ;
la maison de pêcheur (1660), située au n° 47, rue de Bellevue, Langle ;
la tombe de la famille de Limur (XVIII-XIXème siècle). Il s'agit du nom de l'ancienne famille Chanu ;
la caserne de douanier (XVIIIème siècle), située à Bilherbon ;
le moulin à eau de Cantizac, et les moulins à vent de Canneau (ou Cano), de Cadouarn ;
A signaler aussi :
le dolmen de Gornevez (4500 à 2000 avant Jésus Christ) ;
les anciens dolmens de Boède, d'Ozon ;
le cairn situé sur l'île de Boède ;
le four à augets de Moustérian (époque gallo-romaine) ;
le nord de Séné est traversé par la voie romaine de Vannes à Nantes ;
ANCIENNE NOBLESSE DE SENE
Les seigneuries de Séné étaient :
1° Auzon, vers le sud, aux Garlot, aux Guymar...
2° Balgan, au nord-est, vendue en 1312 à Olivier de Rohan.
3° Bararach, vers la pointe de Langle.
4° Bézidel, au nord.
5° Boédic, île, vers l'ouest.
6° Cano, au nord-est, aux Bigaré.
7° Canivarh, vers l'ouest.
8° Cantizac, aux Coetlagat dès 1400, à la Visitation en 1714.
9° Falguérec, aux Bodrual en 1530.
10° Gornevez, au sud-ouest.
11° Gouavert, près du bourg.
12° Keravelo, vers le nord.
13° Kerbiscon, au nord-est, aux Bourdin, la Restrée.
14° Kerléguen, au sud-est.
15° Kernipitur, ou Quenipitur.
16° Limur, aux Bourgeois en 17... puis aux Chanu.
17° Lestrénic ou Saint-Laurent, aux ducs de Bretagne et en 1634 aux Jésuites.
18° Moustérian, au sud.
19° Le Ranquin, aux Jonchet en 1790.
20° Le Versa, au nord.
Il est bon de noter aussi qu'un endroit du bourg se nomme encore Coh-Castel ou le Vieux-Château (J-M. Le Mené).
Lors de la réformation de 1427, on comptabilise la présence de plusieurs nobles à Séné : Jehan Rolland (au bourg de Séné), Ollivier Mahé et Amelle de Lesthuou (Falguérec), Guillaume de Coetlagat et Guillaume Le Guitart (Cantizac), Jehan Le Franc et Jehan Pezron (frairie du Passage), Jehan Derian (Balgan), Guillaume Le Douraier et Ollivier Lorbelous (Cano).
A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Vannes du 8 septembre 1464, on comptabilise la présence de 3 nobles de Séné :
Benoist LAYEC (400 livres de revenu) : excusé ;
Pierre BOURDIN (70 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une vouge et d'harnois de jambes ;
Renault de COETLAGAST (700 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;
A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Vannes du 4 septembre 1481, on comptabilise la présence de 3 nobles de Séné :
Prigent de COETLAGAT : comparaît en homme d'armes ;
Pierre BOURDIN : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une jusarme ;
François LAYEC et son fils Amaulry : comparaît en archer ;
Chapelle Sainte Anne à Bellevue
Camille Rollando nous donne l'histoire de la construction de cette chapelle :
Mademoiselle Marguerite Baro m'a raconté l'histoire de cette chapelle. Dans les années 48/49, le recteur François Marie Poëzivara, recteur de 1932 à 1956, avait conçu le dessein, dans un but de décentralisation, de faire construire une chapelle dans la presqu'île de Langle. Le général Le Meut, de Cariel, lui ayant fait un don d'un terrain, il fit du porte-à-porte auprès de ses paroissiens afin de recueillir des subsides. Quand il eut obtenu la coquette sonne de 600.000 francs (anciens), il fît commencer les travaux au milieu de l'année 1950. De nombreux bénévoles mirent la main à la pâte, si bien qu'elle pût être inaugurée par Mgr Le Bellec le 31 décembre 1950.
C'est évidemment une chapelle de service, sans caractère particulier. De forme rectangualire, fenêtres cintrées, murs en ciment. Seule la façade est en moëllons. Au-dessus du portail, une niche contient une statuette en Pierre de Saint-Pierre, patron des pêcheurs et au pignon, le mur se continue dans le clocheton en bâtière."
A l'intérieur, une voûte arrondie en bois et des murs blancs. On y découvre une statue de sainte Anne à qui est dédiée cette chapelle. Derrière l'autel, une peinture murale représentant Sainte Anne et Marie a été réalisée par Brigitte Baert.
Les vitraux posés aux fenêtres cintrées en 2001 éclairent et réchauffent le lieu.(lire article sur les vitraux de Séné)
En 2010 des bénévoles ont entièrement rénové la chapelle. Extrait du Télégramme du 31/07/2010 :
Le permis accordé, en novembre1949, de nombreux bénévoles se mettent à l'oeuvre. «Ils ont pris les pierres pour les fondations dans les champs alentours, tandis que le bois de la charpente provient de la propriété Le Normand, plus connue sous le nom de ?la maison rose?, qui était autrefois une cidrerie», explique Jean Robic, le président de l'association Les Amis de la chapelle Sainte-Anne. L'inauguration a eu lieu le 31décembre 1950, pour un coût total de 230.000EUR. Jusqu'en 1992, un office y avait lieu toutes les semaines. La chapelle peut aussi s'enorgueillir de la présence d'une magnifique fresque, représentant Sainte-Anne et Marie. «Elle a été réalisée par Brigitte BAERT, artiste renommée ayant notamment oeuvré à la chapelle Sixtine», explique Jean Robic. En 2001, plusieurs vitraux, intégralement financés par des dons, ont enrichi les murs. Après de premiers travaux urgents, en 1998, la chapelle a connu un nouveau coup de jeune ce mois-ci, quelques bénévoles ayant consolidé les murs et entièrement repeint l'intérieur et l'extérieur. Des travaux notamment financés, comme en 1998, par Les Amis de Port-Anna.
Photo extraite du bulletin paroissial Le Sinagot.
Chapelle de Boëdic
Cet article s'in téresse à la chapelle de Boëdic. Lire également l'Historie de l'île de Boëdic".
"La chapelle de Boëdic, située sur la pointe de l'île de Boëdic, à l'entrée du goulet de la rivière de Vannes, elle constitue un amer remarquable pour les navires venant du large", écrit Camille Rollando.
Elle est mentionné dans une carte de Séné de 1771-1785. Un travail remarquable de restauration a été effectué par le juge Metzer qui avait acheté l'île de Boëdic.
"A l'origine, c'était un bâtiment à usage domestique, de forme rectangulaire, avec deux fenêtres au midi et son pignon à l'ouest. Si on en croit cet article daté de 1886, la chapelle aurait pu accueillir un four avec un foyer extérieur attenant au batiment, sur le modèle de celui de Bézidel. (lire article sur les four de Séné).
Selon Rollando, le bâtiment aurait été transformé en chapelle en 1923 par le propriétaire de l'île; M. Passot, en le dotant d'un petit clocheton au pignon. (et des fenêtres en oigive ) Cette chapelle est maintenent désaffactée, mais des cartes postales montrent qu'alors, on y disait la messe et que le poublic pouvait y accéder".
La Drac dans son inventaire ajoute à propos de Boëdic :
Ferme peut-être du 18e siècle, début 20e siècle. Chapelle postérieure à 1840 antérieure à 1880, complétant peut-être un corps de garde de douanier existant sur les cadastres de 1810 et 1844. Maison fin 19e ou début 20e siècle. La château signalé sur le cadastre de 1810 correspond à la ferme actuelle. La ferme (cadastre de 1810) a disparu.
En 1878, le peintre vannetais Louis PEDRON présente au salon o Paris un tableau intitulé "Le vieux prieuré dans l'île de Boëdic."
On peut résumé ainsi : une chapelle primitive, remaniée en un corps de garde, puis transofrmée en four et qui sera restaurée sous sa forme originelle en chapelle.
Cadastre de 1810 : corps de garde rectangulaire, château
Cadastre de 1844 : ajout du foyer, longère
La chapelle de Saint-Laurent, par l'Abbé LE ROCH
Source : texte de l'abbé Joseph LE ROCH paru dans le bulletin paroissial Le Sinagot, illustré et complété données Drac et Rollando.
La chapelle de Saint-Laurent se trouve dans la partie Nord-Est de la Commune de Séné, en bordure de la route de Nantes.
Rollando indqiue qu'entre 1515 et 1519, elle fut pourvue de trois portes neuves, de clavures et de vitres. Elle subit d'autres réparation en 1645 et 1678. Sur le linteau de sa porte, se lit la date de 1855.
C'est celle d'une restauration qui a malheureusement fait perdre à cet édifice une grande partie de son cachet. Ses origines sont beaucoup plus anciennes. Quand Saint Vincent Ferrier vint pour la première fois à Vannes, "le samedi avant le dimanche de Loetare", c'est à dire le 20 mars 1418, l'évêque Amaury de la Motte et son clergé, accompagné d'une foule nombreuse, se rendit à sa rencontre, nous dit-on, jusqu'à la chapelle de Saint-Laurent. Il n'est pas précisé s'il fut accueilli dans la chapelle elle-même ou plus probablement sur la route où il cheminait avec son cortège de pénitents. Mais ce qui est certain, c'est qu'il y avait déjà à cette époque une chapelle Saint- Laurent.
Rollando ajoute que son existence est mentionnée dès 1393 à propos d'une indulgence accordée par le pape Clément VII.
http://www.infobretagne.com/saint-vincent-ferrier.htm
Vincent FERRIER ne pourra regagner sa ville natale de Valence en Espagne et mourra à Vannes.
Quand en 1451, les revenus de la Paroisse de Séné furent attribués au Châpitre de Vannes, les offrandes faites à la chapelle étaient recueillies par les Chanoines, qui en retour devaient assurer son entretien et faire les réparations. La Paroisse se rendait en procession à Saint-Laurent les lundis des rogations de mai, et ce jour-là, c'était chanoine qui célébrait la messe.
La chapelle actuelle, dans son ensemble remonte au XVème siècle. Depuis, elle a connu plusieurs restaurations. Son pavement est daté de 1762 (Drac). La dernière date de 1979 et a consisté dans la réfection totale de la voûte, et du mur Ouest (à partir de l'absidiole jusqu'au fond). Il reste encore à mettre en place une voûte - ce qui ne saurait tarder)...
Cliché Le Sinagot bulletin paroissial
La chapelle dessine un rectangle sur lequel est venu se greffer, du côté nord-ouest, une chapelle secondaire, l'absidiole dont nous venons de parler. La façade ouest est percée d'une fenêtre de cintre sobrement moulurée, et conserve des traces de colonettes à chapiteau. Au sommet du pignon se dresse un clocheton quadrangulaire cerné d'une double corniche au-dessous et au-dessus dela chambre de la cloche. Il est coiffé d'une courte flèche pyramidale.
Du côté de la route, s'ouvrent trois baies en arc brisé : une porte ornée d'une moulure et, disposées symétriquement de part et d'autre, deux fenêtres dont les amatures de pierre en forme de trèfles à trois et quatre feuilles indiquent qu'elles remontent aux origines de la chapelle.
Par contre, la grande fenêtre du choeur, avec ses flammes unies, accuse une époque plus tardive, comme d'ailleurs la petite croix faite de quatre arcs de cercle adossés, qui se dresse au sommet du pignon. Cette fenêtre comporte un morceau de vitrail très ancien représentant la Crucifixion : le Christ en croix, sa mère et Saint-Jean. (Lire article sur les vitraux de Séné).
La chapelle du Nord, elle aussi, est postérieure à la nef principale. Elle a pu être construite à la fin du XVIème siècle. Les ouvertures sont en arc brisé, et la grande fenêtre, à demi-obstruée, est moulurée en creux, tant à l'extérieur, qu'à l'intérieur. Elle débouche sur la grande chapelle par un bel arc en plein cintre, d'un profil très élégant qui est reçu sur deux piliers engagés dans les murs er décorés de vigoureuses moulures, tant à la base qu'au sommet.
Le maître-autel, en bois, avec des angelots aux angles, est d'un type commun, inspiré du style Louis XV, style resté longtemps en honneur chez nous...
De part et d'autre, les deux statues en bois de Saint-Laurent, avec son gril, et de l'Evangéliste Saint-Mathieu, peuvent être du XVIIIème siècle.
La chapelle latérale abrite d'authentiques oeuvres d'art. On y a relégué deux autels en bois et une statue en plâtre de Saint-Joseph. Celle-ci est sans valeur, mais, par contre, la petite croix de bois aux extrémités fleurdelisées est déjà plus digne d'intérêt. Mais on y voit aussi les statues de Saint François-Xavier et de Saint Vincent Ferrier qui semblent du XVIII ème siècle et proviennent de la chapelle désaffectée du château de Limur. Celle de Saint Vincent Ferrier mériterait d'être mise en honneur pour rappeler son passage à Séné...Deux petites statues, que lon portait sans doute en procession figurent l'une Saint Pierre, et l'autre, un saint évêque, peut-être Saint Patern, le patron de la Paroisse. Mais la plus ancienne et la plus belle est une Pietà en bois où la Vierge, tenant son fils Jésus sur les genoux porte le buste très haut. Dans le mur de la nef de cette chapelle latérale, se creuse une piscine à tablette saillante, encadrée de colonnettes et coiffée d'un fleuron. C'est là que les fidèles déposaient les clous que l'on offrait à Saint-Laurent.
Toutes ces richesses révèlent en effet que cette chapelle de Saint-Laurent a connu la ferveur non seulement des paroissiens de Séné mais des chrétiens d'alentour. Saint-Laurent est un diacre martyr dont la mémoire était vénére à Rome dès le IXème siècle, et qui a été chez nous l'objet d'un culte fervent àpartir du Moyen-äge. Ses chapelles sont habituellement très belles et sa fête y est célébrée le 10 août. A Séné, le "pardon" est reporté au dimanche qui précède le 22 septembre, date à laquelle se tenait une des foires les plus importantes du pays. Elle n'est pas étrangère à la prospérité de la chapelle, car les transsactions donnaient lieu souvent à de riches offrandes remises entre les mains du procureur, ou déposées dans les troncs. La chapelle de Saint-Laurent a sans doute aussi bénéficié du voisinage de la résidence ducale de Lestrénic.
Mais elle vivait surtout de la dévotion des pélerins. Ils venaient tout particulièrement y demander la guérison des furoncles et de diverses maladies inflammatoires. Pour appuyer leurs prières, ils offraient des clous, sans doute parce que les furoncles avec l'apsect et le nompopulaire de "clous". Une telle pratique n'était peutêtre pas absolument pure de toute superstition, mais elle n'était pas davantage inutile à la chapelle, car dans les comptes des trésoriers d'église figurent souvent des achats de clous pour la réparation des toitures.
Il appartient aux habitants de ce quartier de Séné de veiller jalousement sur leur chapelle, à une époque où se multiplient les vols d'objets sacrés. Mais ils se doivent d'avantage encore de conserver et de transmettre la dévotion àl'égard de Saint-Laurent, qui demeure un des grands témoins de la Foi Chrétienne.
Chapelle Notre Dame de Bon Voyage à Kerarden
Cette chapelle a été édifiée par les soins de Jean¬René THOUMELIN, de Carnac, recteur de Séné de 1822 au 12 décembre 1868, date de son décès [lire histoire des Recteurs]. Elle date de 1846. Alors existait, non loin de Kerarden, à la Garenne de Montsarrac, une importante usine fabriquant la soude et l'iode à partir du goëmon et du varech [lire hisoire de Montsarrac]. Des voiliers montaient jusqu'à ce point extrême du Golfe pour l'approvisionner en matières premières. Ouvriers et marins y affluèrent si bien que la population de Montsarrac s'était considérablement accrue. Il devenait nécessaire d'y créer un nouveau lieu de culte.
Telle fut l'origine de la chapelle de Kerarden, dédiée à la Vierge sous le vocable de NOTRE-DAME de BON-VOYAGE, vocable charmant pour un pays de marins. Bon nombre de pierres furent apportées de la chapelle privée du manoir d'OZON, situé à proximité. Cette dernière vieille chapelle était dédiée à Saint Sébastien et à Saint Roch ( dont les statues ornent maintenant le rétable de Kerarden ), et elle se trouvait en ruines. [Lire article sur les chapelles disparues]
En bon état à l'extérieur depuis son recrépissage du début de l'année 1971, munie de remarquables bancs de chêne provenant du Grand Séminaire en Juin 1969, elle aura besoin sous peu de grosses réparations à la toiture et à la voûte intérieure. Deux "ex-voto" offerts par les mar-Lnc / voir photcs c i.--dessous ) sont suspendus - dans 1 'unique nef, et, pour en éviter le vol, la chapelle reste fermée toute la semaine. Mais on peut la visiter en en demandant la clef à la gardienne bénévole qui habite le village.
La messe y est dite pour le moment tous les dimanches à 9 Hres 15 (sauf aux grandes fêtes) et le Pardon de Notre-Dame de Bon-Voyage est célébré le dimanche suivant le 15 Août. L'église paroissiale est munie depuis 1978 d'un vitrail en l'honneur de Notre Dame de Bon-Voyage : on y voit la Vierge bénissant deux voyageurs, par-dessus la Rivière de Noyalo dans le Golfe et au bord de laquelle figure la chapelle elle-même.
Le complément de wiki-sene :
Le relevé de la DRAC ci-dessous reproduit indique que la chapelle de Kerarden fut batie en 1842 (date portée) pour remplacer la chapelle de Saint-Sébastien sise à Ozon, en ruine en 1840, dont elle a réutilisé une partie des matérieux. Elle ne figure pas au cadastre de 1844.
Date figurant sur la chapelle
N° inventaire : IA00114347.
La chapelle dédiée à la Vierge, sous le vocable de Notre Dame de Bon Voyage a les caractéristiques des chapelles du 19°siècle. De forme rectangualire, avec une sacristie au chevet, elle fut construite en moellons revetus d'un enduit. Les portes et fenêtres sont de plein cintre. A l'ouest, surmontant le pignon, un clocheton à baies rectangulaires en pierres de taille, avec sommet de forme pyramidale. Au-dessous un oculus domine le portail.
Ci-après clocheton et oculus.
Dans le bulletin paroissial de Séné, Le Siangot, un article de février 1971 rappelle que l'enduit fut refait.
"Début février : Heureuse surprise pour tous, mais surtout pour les habitants du quartier de Kerarden, en ce début de février ! Des échafaudages se mettent à encercler la chapelle. Le vieux crépi, lézardé et tout lépreux, commence à tomber...et dans quelques jours, ce sera une chapelle rénovée entièrement à l'extérieur, et,..espérons-le, blanchie à l'intérieur ! qui accueillera désormais les fidèles de ce quartier. Ce travail était prévu par la municipalité depuis un bon moment déjà et ce qui n'était que projet est devenu réalité grâce à la diligence de Mr Pierre Le Gallic et de l'entreprise Giannérini et de ses ouvriers. MERCI à TOUS !"
Source Camille Rollando :
Depuis quelques années, une association de défense du Patrimoine a vu le jour sous le nom des "Amis de Kérarden". Elle s'est donnée pour principal objectif, l'entretien et l'embellissement de la chapelle. Aussi, à ce jour, peut-on admirer un certain nombre de réalisations à mettre à son actif.
En 1994, une nouvelle cloche a été mise en place, l'ancienne comportant des fêlures et émettant des sons discordants. En 1996 et en 2000 quatres vitraux ont été posés (Lire article sur les vitraux de Séné). A la même époque, le verre blanc de l'oculus a été rempalcé par un petit vitrail représentant une croix celtique (Triskell).
Ces cinq vitraux sont l'oeuvre du maître verrier D. Brioullet de Brandivy. dans la nef, devant l'autel, on peut admirer, suspendue à la voûte une petite croix de bois ornée de jolis émaux offerte par un artisan local, C. Le Petit.
L'édification de cette chapelle a donné lieu, dès l'origine, à un pardon annuel très suivi, dont la date se situe toujours au mois d'août.
En début d'après-midi, les fidèles partaient en procession vers le calvaire-autel de Montsarrac...monument classé qui a été dépeint par André Viaud Grand Marais dans le bulletin de la Société Polymathiuqe du Morbihan, qui date de la fin du 16°siècle.
Après une pause prolongée, durant laquelle avait lieu une cérémonie de prières et de chants, les processionnaires revenaient vers la chapelle pour la célébration des vêpres.
Au cours de la procession, les jeunes filles portaient la statue de Notre dame de Bon Voyage ainsiq ue des bannières dont les cordonets étaient tenus par des petites filles. Les garçons portaient fièrement des ex-voto représentant des voiliers, ainsi que des avirons, rappellant de cette façon l'ascendance maritime des Sinagots.
Après les vêpres, se déroulait la fête profane avec jeux divers...mât de cocagne, boule pendante, jeux de boules, courses de sacs etc. tous les amusement habituels des kermesses du pays.
POURQUOI L'EDIFICATION DE CETTE CHAPELLE ?
Certains on tcur y voir un rapport avecles marais salants. ce n'est pas mon avis, ceci pour plusieurs raisons.
- La chapelle date de 1846; les marais salants ont été opérationnels dès 1728, c'est à dire 118 ans auparavant. Pourquoi aurait-on attendu plus d'un siècle pour prendre une décision ?
- Les salines ont fourni leur plein rendement entre 1740 et la Révolutin. Ce fut l'âge d'or. Il eut alors été plus judicieux de la construire à ce moment-là.
- les salines de Kerarden n'étaient pas les plus importantes, tant s'en faut.
Pour ma part, je vois d'autres raisons à l'édification de la chapelle.
La chapelle d'Auzon venait de disparaître.on pouvait donc utiliser les matériaux et les statues.
Un but de décentralisation. Il était intéressant d'avoir une chapelle de quartier, comme celle de Saint-Laurent et comme on fera plus tard pour la chapelle de Bellevue-Langle. Quant à l'emplacement, Kerarden était très indiqué, car le village est le centre d'uen zone habitée qui comprend Bot Spernem, la Garenne, Montsarrac, Kerleguen, Michottes, Cressignan, Auzon et Bilherbon.
Accroissement de la population de Montsarrac résultant de l'implantation d'une importante usine d'alginates à la garenne à la même époque.
Benitier de la chapelle de Kerarden
L'emplacement du magnifique calvaire-autel de Montsarrac, donnait l'opportunité à Kerarden de créer un pardon annuel en procession entre les deux édifices religieux.
Chapelle Saint-François Xavier à Limur
La chapelle Saint-François-Xavier (XVIIIème siècle), située à l'entré du Château de Limur a été édifiée par Noël Bourgeois (Lire article sur l'histoire du Château de Limur). C'est un petti édifice rectangulaire en moëllons Les baies en arc segmentaire : deux fenêtres surle choeur, une grande porte au sud et une autre à l'est, toutes ces ouvertures entourées de pierres en tuffeau. Corniche moulurée au sommet des murs et toiture en ardoises, surmontée d'une croix de fr" (Source Camille Rollando).
Camille Rollando de citer Hervé de Halguet qui indique que cette chapelle fut dédié d'abord à Saint Uferier (Saint Vincent Férier) avant de l'être à Saint François-Xavier. On y desservait une chapellenie fondée le 22 mars 1749.
Voilà ce qu'en disait les auteur de l'ouvrage colelctif intitulé "La Bretagne contemporaine", édité en 1865 et illustré par Felix Benoist : "Dans une propriété des environs de Vannes, remarquable par ses belles avenues, à Limur, en Séné, existe une petite chapelle placée sous le vocable d'un sint qui, dit-on, fait marier, dans l'année, les filles qui le viennent invoquer.
La première chose qui frappe de vue, en entrant dans l'édifice, c'est la statue de saint Uférier dont l'un des pieds
est criblé d'épingles. A ceux qui s'enquièrent du motif de cete espèce de profanation, voici qu'on répond : " ce sont les jeunes filles de l aparoisse, qui, impatientes de se marier, transofrment ainsi en pelotte l'un des pieds du
vénérable Uférier. Heureusem celle qui parvient à y planter solidement son épingle! elle peut compter qu'un amoureux la viendra bientôt demander à sa famille. Mais nulle espérance pour la pauvre enfant dont l'épingle s'est détachée : saint Uférier renvoie certainement son mariage à plus tard."
Le mobilier religieux a été transféré à la chapelle Saint- Laurent.