SINAGOTS 14-18
- ALLANIOUX héroïque Sinagot !
- LE DIBOISE sucombe dans l'explosion d'une creute
- ALLANO tombe lors du premier assaut aux Eparges.
- L'AS GUIGUELE donne l'assaut en Belgique
- LE BIGOT, artilleur intoxiqué au gaz
- LE BOULAIS, dernier mort au combat
- François LE FRANC, gendarme à Verdun
- LANDAIS "tué à l'ennemi" à Berry au Bac
- LE GALLIC, vieux marin tombé en Lorraine
- La main de Massiges emporte NOBLANC
- LE FAUZIC tué lors de la défense de Reims
- Les frères LE ROUX, morts de maladie
Sinagots 14-18
ALLANIOUX héroïque Sinagot !
Après les batailles des frontières perdue, la retraite stoppée par la victoire sur la Marne et la course à la mer, les belligérants ont crée une ligne de front qui va de Belfort à Dunquerque en passant par Verdun, Reims ou encore Arras.
Sur des terrains plats, taillés de quelques ruisseaux, ou quelques côtes servent à poster des batteries d'artilleries et voir les posiitons de l'ennemi, les régiments d'infanterie n'ont d'autres solutions que de creuser un réseau de tranchées et de boyaux pour se protéger. C'est la guerre des tranchées qui durera jusqu'à un usage de chars d'assaut et l'arrivée des troupes américaines qui donnera la supériorité décisive aux démocraties face aux Empires centraux. Pendant des longs mois, en Champagne, aux Eparges, à Verdun, dans la Somme, les fantassins devront sortir des tranchées pour mener des offensives et gagner ou perdre au prix de centaines de morts quelques centaines de mètres dans les lignes ennemis. En arrière du front, une logistique se met en place ammenant, armement, soldats et ravitaillement parfois sur de nouvelles routes et voies ferrées construites pour la guerre.
En ce mois de mars 1915, les Allemands qui ont reflué après la Marne, s'étalent en Champagne pouilleuse. La carte ci-joint montre la ligne de front. Document CRDP Strasbourg.
Sentant bien le danger d'une guerre d'usure, longue, le commandement français (et allemand) n'aura de cesse que de concevoir des offensives. Une des premières est celle qui deviendra la 1ère bataille de Champagne aux Mesnil-les-Hurlus.
Le soldat ALLANIOUX de Séné appartient au 72° Régiment d'Infanterie. L'historique du régiment nous raconte une de ces sorties des tranchées où il perdit la vie :
"en février et mars 1915, le 72e prend part à la grande offensive de Champagne. Au nord de Mesnil-lès-Hurlus, sous un feu terrible de mitrailleuses et d'artillerie, jonchant le sol de morts et de blessés, il monte à l'assaut six fois. Le 22 février, il attaque les tranchées du bois « Jaune-Brûlé », et le 23 le 3e bataillon réussit à prendre pied dans la partie méridionale de ce bois. Le 24, nouvelles attaques, nouveaux progrès. Le 25, nouvelle progression sous le feu. Relevé dans la nuit du 25 au 26, il remonte à l'assaut le 5 mars et, dans la nuit du 5 au 6, avance sérieusement, mais, malgré le prodigieux courage déployé par tous, ne peut atteindre ses objectifs. En définitive, le front ennemi ne fut pas rompu, mais l'héroïsme des troupes qui attaquèrent inlassablement, dans des conditions difficiles, n'en demeure pas moins admirable.
Admirable de courage fût Honoré Patern Marie ALLANIOUX comme nous le relate sa citation :
"Le 24 février à l’attaque de la côte 196 avait l’obligation de renforcer une ligne de tirailleurs devenue faible le commandant ayant ordonné d’essayer ce renforcement bien qu’ayant cru tomber dans la zone de mort qu’il devait traverser, sous les hommes de la section précédente et sachant par conséquent qu’il allait à une mort presque certaine à simplement bravement obéi sans un murmure ni aucune hésitation et est allé au poste désigné. Ordre du régiment."
Qui était ce soldat de Séné qui perdit sa vie le 25/02/1915 à Mesnil les Hurlus sur la côte 196 non loin du bois "Jaune Brulé" ? Hurlus, Jaune brulé ces leiux-dits résonnent du courage des hommes.
Honoré Patern Marie ALLANIOUX est né à Séné le 8/02/1891 à Langle. Son père est journalier et sa mère ménagère comme on le lit sur son extrait de naissance.
Le dénombrement de 1906 nous donne la composition de la famille, qui compte 3 garçons et 2 filles. Le père cultivateur fermier à Langle.
Sa fiche de matricule établie pour ses 20 ans nous indique qu'il est boulanger de métier, un temps établi à Arradon. Il avait fait sa conscription en 1911-1912 au 62°RI et à la mobilisation il est affecté le 23/12/1914 au 72°RI.
Il disparait célibataire à l'âge de 26 ans, son nom est est pour toujours gravé sur le monument aux morts de Séné.
LE DIBOISE sucombe dans l'explosion d'une creute
LE DIBOISE Marcel : 22/11/1892 - 8/08/1918
Il n'y a qu'un seul LE DIBOISE sur le site "Mémoire des Hommes"; un seul aussi sur le site des archives du Morbihan et un seul encore sur le site MémorialGenWeb. Cependant pourquoi Marcel LE DIBOISE est-il inscrit au monument au mort de Séné ?
Son extrait de naissance nous indique qu'il est né à Auray le 22 novembre 1892 avec un père "scieur de long", scieur de tronc d'arbres dans une scierie, et une mère méangère.
Sa fiche de matricule nous indique qu'il est devenu forgeron et réside à Vannes autour des années 1912.
Cette fiche nous indique le parcours militaire du soldat LE DIBOISE. De la classe 1912, il fait sa conscription au 6° Régiment du Génie à compter d'octobre 1913. Il passe au 9° Régiment du Génie en avril 1914.
Quand survient la guerre il est déjà militaire et fera partie des premiers soldats envoyés au front où il est blessé à deux reprises par balle, à Ypres en décembre 1914 puis à Grivesne dans la Somme en mars 1918.
On y lit également que Marcel LE DIBOISE de la Compagnie 6/1 du 9° génie, décède le 8/08/1918 dans une explosion à 600 mètres de Ciry salsogne (Aisne). Sa disparition sera officialisée par une jugmenet du tribunal en août 1920.
L'historique du régiment du génie nous décrit cette journée du 8 août 1918 :
Jeudi 08 août :
Nombreux tirs d’artillerie de harcèlement. Le Capitaine Clerault remplace le chef d’escadron Capdevieille dans le commandement du groupe d’artillerie. A 19h00, le Bataillon Decourbe est envoyé au repos à Serches. A 22h30, la creute (caverne naturelle dans le calcaire) route de Serches, occupée par la section 6/1 du 9e Génie et trois sections du 54e RI, saute. Cette creute avait été visitée par des officiers des sections 6/1 et 6/51 et des dispositifs suspects avaient été retirés. Organisation des premiers secours par la 6/51.
Témoignage d'un soldat du 54è RI: "La région est à peu près vide de ses habitants; les Allemands ont opéré des destructions et miné ou ypérité les creutes qui pouvaient nous servir d'abris. C'est ainsi que deux jours après notre arrivée, l'église de Ciry-Salsogne saute en même temps que la rue qui la borde. Le 8, une creute occupée par trois sections de la 2è Compagnie et un détachement de la 6è Compagnie du 1er Génie saute et ensevelit une partie de ses occupants (dont le Capitaine Champlon, adjudant-major du 1er Bataillon).
-Pertes: -Section 6/1: -2 officiers blessés (Ltt Grandemange et S/Ltt langroguet) -15 hommes tués -32 hommes blessés -78 hommes disparus -54 RI: - 1 officier disparu -61 hommes disparus
La carte ci-dessous montre l'avancée des troupes françaises et situe le village de Serches où existent encore de nombreuses "creutes".
Comment expliquer la présence de LE DIBOISE au monument aux mort de Séné ?
La consultation des registre de mariage nous indique qu'il s'est marié à Séné le 30/07/1917 avec Marie Honorine LE FRANC, cabaretière qui habitait le village de Cariel. On a tenu compte comme dernier domicile connu celui de sa veuve.
ALLANO tombe lors du premier assaut aux Eparges.
La Bataille des Éparges, ou bataille de Combres pour les Allemands, est une série de combats pour la maîtrise de la crête des Éparges opposant la 12e division d'infanterie de la 1re Armée française à la 33e division d'infanterie allemande du 17 février au 5 avril 1915 au cours de la Première Guerre mondiale.
Les combats aux Eparges se sont déroulés dans des conditions extrêmement difficiles sous la pluie, la neige, dans la boue. L'infanterie des deux camps a dû rester pendant de longues semaines sous les coups de l'artillerie. L'armée française tente au cours de plusieurs assauts de conquérir la crête, après des pertes très lourdes des deux côtés, les Français arrivent à prendre pied sur la crête sans pouvoir en déloger totalement les Allemands.(Source Wiki-pedia)
Le 17 février 1915, le combat pour la prise de la crête des Éparges débute par l'explosion simultanée de quatre mines sous les lignes allemandes, suivi d'un violent bombardement d'une heure. À 15 heures, le 2e bataillon du 106e régiment d'infanterie soutenu par un autre bataillon du même régiment et flanqué à gauche de deux bataillons du 132e régiment d'infanterie part à l'assaut de la crête et la conquiert. Durant la nuit, l'artillerie allemande bombarde régulièrement les positions françaises. L'intensité du bombardement s'accroît jusqu'à la contre-attaque allemande déclenchée à 8 heures le 18 février qui repousse les troupes françaises sur leur ligne de départ.
L'historique du 106° RI publié en 1920 commente ainsi la journée du 20 février.
"C'est qu'en effet le commandement, bien décidé à compléter son demi-succès du 18, préparait une nouvelle attaque ou plutôt une nouvelle contre-attaque. Le 20 février au matin des troupes fraîches : un bataillon du 106e (à droite), un bataillon du 67e (au centre), et un bataillon du 132e (à gauche), après une très rapide préparation d'artillerie, s'élançaient sur les tranchées allemandes et s'en emparaient brillamment. Au centre, le 67e dépassait même la fameuse crête et dévalait sur les pentes qui descendent vers Combres. Malheureusement les Allemands qui, pendant la nuit, avaient massé, dans cette région des forces importantes, se lancèrent aussitôt à la contre-attaque et rejetèrent nos troupes sur leurs positions de départ. Seul le bataillon du 132e put se maintenir, pendant quelques heures, dans un petit bois qu'il avait réussi à conquérir. Des deux côtés l'artillerie entra alors en action et, jusqu'à la tombée de la nuit, arrosa copieusement les fantassins, qui organisaient les positions qu'ils occupaient. En somme, au cours de ces rudes journées : 17, 18, 19 et 20 février, malgré des prodiges de valeur, nos troupes n'avaient pu s'emparer de leur objectif : la crête des Eparges et, une fois de plus, le sang de l'infanterie avait abondamment coulé."
Au cours de cette première attaque de la crête des Eparges, il y en aura une autre en mars, Honoré Louis Marie ALLANO, natif de Séné, soldat de 2° classe au 106° RI, est blessé. Evacué il décède le 21/02/1915 dans un hôpital de Verdun.
Son extrait de naissance nous indique qu'il est né le 28/07/1893 et que ses parents tiennent une boucherie au bourg de Séné. Enfant, Honoré a du fréquenter l'école toute proche. Au dénombrement de 1906, on le retrouve à 13 ans déjà en âge de travailler, comme berger à Kernipitur chez les Laurent, famille d'agriculteurs. Ce couple avec 5 enfants a besoin de main d'oeuvre et emploie également un domestique de ferme.
Au dénombrement de 1911 il ne travaille plus chez les Laurent. Sa fiche de matricule nous indique qu'il est agriculteur et établi à Séné et que ses parents sont désormais commerçants près du manoir de Trussac à Vannes. A son décès après la guerre, étant célibataire, on retiendra l'adresse de ses parents pour inscrire cet enfant de Séné au monument aux morts de Vannes.
L'AS GUIGUELE donne l'assaut en Belgique
Comment repousser l'ennemi ? Comment en finir avec cette guerre de tranchées qui emporte tant de soldats, tant d'hommes? Comment en finir avec cette guerre et un ennemi aussi déterminé que soi ?
Le Chemin de Dames, Verdun, la Somme, ces offensives se sont heurtées à un ennemi aussi bien équipé, aux barbelés redoutables pour le fantassin, aux obus dévastateurs, aux mitrailleuses assassines.
L'entrée en guerre des Etats-Unis d'Amérique donne un avantage numérique aux Alliés. Il fallait pour en finir rapidement avec cette guerre, un armement déterminant aux mains de nouveaux régiments d'artilleurs.
Parmi ces soldats de l'Artillerie Spéciale, le soldat Louis Marie GUIGUELE.
Louis Marie GUIGUELE [30/9/1881- 14/10/1918] nait à Brech près de Lorient comme nous l'indique son acte de naissance. Il est le fils naturel de Jeanne Perrine GUIGUELE [ca 1848 - 28/8/1896]. Déjà marqué par sa naissance....Il devient orphelin à l'âge de 15 ans au décès de sa mère. L'Armée Française va devenir sa nouvelle famille.
Sa fiche de matricule des archives du Morbihan nous indique qu'à l’âge de d’accomplir son service militaire, il réside à Quistinic, près de Plouay.
Il s’engage le 16 mars 1901 pour 5 ans dans la marine. Nommé matelot de 2° classe puis matelot de 1ère classe. Il renouvelle son engagement pour 3 ans en 1906. Il fait preuve de "vaillante conduite" lors d'un typhon à Hong-Kong en septembre 1906. Le 16/06/1909, il passe à la réserve et se marie comme l'indique la mention marginale de son acte de naissance, à Lorient le 28/08/1909 avec Marie Françoise LE DORZ [24/7/1879 - 2/5/1955]. Il réside au 12 rue de Dorval. Il aura un enfant de sa femme, Suzanne qui ne survivra pas [3/1/1914 - 20/1/1914].
Sans doute marqué par ce décès, il s'engage à nouveau dans l'Armée au sein du Régiment d'Artillerie Coloniale ce qui l'amène au Maroc et en Chine.
6 avril 1914 - Rengagé 2 ans, au 1° Rgt d'Artillerie Coloniale de Lorient
126 avril 1915 - Nommé Brigadier
11 juillet 1916 - Nommé Maréchal de Logis (à 101° Batterie du 1° RAC)
13 mars 1917 - Cité à l'ordre de la 2° Division d'Infanterie Coloniale
2 juin 1917 - Cité à l'ordre de la 2° Division d'Infanterie Coloniale
11er octobre 1917- Décoré de la Médaille Militaire
18 février 1918 - Affecté au 81° RALT (Régiment d'Artillerie Lourde à Tracteur) de Satory.
Il rejoint la 80° Batterie du 81° RALT du Camp AS de Cercottes (près d'Orléans)
Depuis Novembre, à la dissolution du Camp AS de Marly-le-Roy, les affectés dans l'Artillerie Spéciale arrivaient directement à Cercottes.
Ces nouvelles unités de l'artillerie disposent de différents modèles de chars d'assaut, le Renault F17, le Schneider et le Saint-Chamond. Ce sera l'arme décisive pour écraser les barbélés, éventrer les lignes adverses et faire reculer l'ennemi.
Ce dernier modèle dit "Saint-Chamond", du nom de la ville où ils sont produits, équipe le 501° Régiment d'Artillerie Spéciale, qui sera aussi appelé "artillerie d'assaut'. Il est déployé sur le front belge en septembre 1918.
1er mai 1918 - Affecté au 500° RAS de Cercottes : Cette affectation est le résultat de la création d'un régiment support de l'Artillerie Spéciale, en remplacement du 81° RALT. Le 500° RAS de Cercottes était à la fois le centre d'instruction, le centre administratif et le dépôt de toues les unités de chars.
De février à Juin 1918, Louis Marie GUIGUELE sera formé à la conduite automobile au Camp des Tourelles d'Orléans. C'est la TM 1402, du Service Automobile, qui se chargeait de cette partie de la formation. La partie technique char ( conduite, entretien et emploi des armes, se faisaient au Camp de Cercottes, au sein de la 82° Batterie. C'est au sein de cette Batterie que les Compagnies d'AS touchaient tous leurs matériels (du chars au poignard).
16 juin 1918 - Création de la 335° Compagnie de chars Légers (AS 335) du 12° BCL du 504° RAS.
18 juillet 1918 - Déplacement par train de Cercottes à Bourron de l'AS 335 Le Camp AS de Bourron (au Sud de Fontainebleau) était une étape intermédiaire qui permettait de désenorgorger le Camp de Cercottes des unités déjà prêtes au combat. C'était aussi un centre de réparation qui recevait les chars endommagés au combat.
4 août 1918 - Déplacement par train de Bourron, au Camp AS de Mailly-Poivres (en Zone des Armées), de l'AS 335
26 août 1918 - Déplacement par train du Camp AS de Mailly-Poivres pour Vic-sur-Aisne (débarquement à la Vache Noire)
2 juillet 1918 - Combats dans le secteur Nord-Est de Juvigny en appui de la 1° DI Marocaine et de la 66° DI
12 septembre 1918 - Déplacement par train de Vic-sur-Aisne (gare de la Vache Noire) pour le Camp AS de Mailly-Poivres.
6 octobre 1918 - Déplacement par train du Camp AS de Mailly-Poivres pour Bergues du 12° BCL du 504° RAS
8 octobre 1918 - Débarquement à Bergues (Sud de Dunkerque)
9 octobre 1918 - Cantonnement de l'AS 335 à Armbouts Cappel (Sud de Dunkerque)
12 octobre 1918 - Cantonnement du 12° BCL du 504° RAS à l'Est du bois de Houlthulst (à l'Ouest de Roulers)
14 octobre 1918 - Combats dans le secteur de Geite/Saint Joseph en appui du 226° RI de la 70° DI attaquant vers Lichtervelde.
Dans sa section de 5 chars, commandée par un officier, le Maréchal des Logis Louis Marie GUIGUELE était chef d'un demi section. Il disposait normalement d'un Renault FT canon et avait sous ses ordres un autre Renault FT, équipé d'une mitrailleuse.
Le char du MdL Guiguelé et du Brigadier Papegay est touché par un coup au but direct et prend feu. L'équipage est tué sur le coup et complétement carbonnisé, ce qui explique l'absence de tombe. Sa croix de guerre est attribuée à titre posthume.
Cette carte situe les lieux des combats ou périt Guiguelé.
Photo d'une rue de Hooglede où on distingue derrière 3 soldats français un char Saint-Chamond.
Louis Marie GUIGUELE a fait l'objet de citations et reçu la médaille militaire le 1er/10/1917. croix de guerre Etoile de Bronze. Il décède donc à Geite Sint Josef en Flandres belges, le 14/10/1918. Son acte de décès est retranscrit à l'état civil de Séné.
Louis Marie GUIGUELE est né à Brech en 1881, il est domicilié au tour de 1901 à Quistinic, il se marie à Lorient en 1909.
Comment expliquer la transciption de son décès sur le registre d'état civil de Séné ?
Wiki-sene emet l'hypothèse qu'à la mort de samère, alors âgé de 15 ans, comme d'autres "enfants de l'assistance", il a été placé dans une ferme à Séné. Cependant aucun des dénombrement de 1886, 1901, 1906 n'a recensé le jeune Louis Marie GUIGUELE. Il est passé à travers les mailles du filet administratif.
Le jugement du Tribunal de Vannes en date du 23/08/1922 consultable aux Archives du Morbihan montre que la décision de justice qui fait foi, ne fut pas facile à prendre. Le maire de Séné est interrogé, on ne se souvient pas du jeune GUIGUELE. Finalement le juge certifie sa domiciliation à Séné.
Louis Marie GUIGUELE fait partie des "5 Oubliés" dont le nom n'a pas été gravé au monument aux morts de Séné.
Toutefois le site MemorialGenWeb nous indique la présence de soldats GUIGUELE. Ces quatres noms semblent ne faire qu'un. En effet, il signale un Guiguelé artilleur dans différents bataillons. On sait que ces unités en 1918 ont beaucoup évolués et essaimées pendant les derniers mois de guerre. On retiendra donc que GUIGUELE oublié à Séné est bien honoré à Berry au Bac à la nécropole dédiée au chars de combat.
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LE BIGOT, artilleur intoxiqué au gaz
LE BIGOT François Marie Pierre : 22/11/1897 - 6/09/1918
L'extrait d'acte de naissance de François Marie Pierre LE BIGOT nous amène au village de Bohalgo aux portes de Séné où ses parents sont installés cultivateurs. Une mère originaire de Grand-Champ, un père de Vannes, un mariage à Saint-Avé, il s'agit d'une famille de cultivateurs fermiers qui en cette fin de XIX°siècle, bouge au gré des contrats de travail.
On retrouve trace la famille LE BIGOT au dénombrement de 1911 à Séné. A la ferme de Kernipitur deux enfants LE BIGOT sont fermiers. Ils emploient François BREDOUX, autre soldat de Séné qui sera tué à l'ennemi en septembre 1918 à Somme-Py, comme un autre fils LE BIGOT, Jean Marie, qui décède à l’hôpital temporaire de Salonique des suites d’une maladie le 29/10/1918.
Son acte de décès nous précise qu'il a est bien également domicilié à Kernipitur avec son frère et sa soeur.
De la classe 1917, il est incorporé en en avance le 7/01/1916 et passe au 106° Régiment d'Infanterie Lourde le 27/02/1917. Il est ensuite affecté au 336° Régiment d’Artillerie Lourde le 22/02/1918 (ou 136°RAL 9° batterie n°758).
Son acte de décès comme sa fiche de matricule nous indiquent qu'il succombe le 6/09/1918 à Cempuis dans l'Oise, suite à une intoxication aux gaz asphixiants. Une recherche sur internet permet de localiser l'ambulance amb 1/86 qui recueillit le soldat intoxiqué. La chaîne d'évacuation a bien fonctionné pour traiter tous les blessés du front.
Ambulance 1/86 secteur 234 Cempuis (Oise)
amb. 1/86 (13/04/18-10/03/19) : 5703, 5704 ;
L'armée allemande utilise le gaz moutarde sur d'autres front qu'à Yppres. Les artilleurs doivent se protéger des gaz comme le montre cette photo.
Le 336° RIL est une création récente des armées. Issu de la fusion de diverses batteries, remanié, il a été difficile d'en faire l'historique précis. Toutefois on trouve quelques informations sur ces dernières semaines de guerre en septembre 1918.
"Depuis le 22/02/1918 au 336° Rgt Artillerie Lourde Hippomobile. Sous la pression de la 1ère armée du général Debeney et de la 3e armée du général Humbert, la région de Chaulnes, et celles de Roye dans la Somme et de Noyon dans l’Oise sont libérées après de durs combats retardateurs menés par les unités de la 18. Armée du général von Hutier.
Le 6 septembre 1918, les unités françaises pénètrent dans les villes de Ham et de Chauny, obligeant les Allemands à se replier en direction de la ligne Hindenburg située près de Saint-Quentin.
La progression rapide des armées françaises déstabilise l’ensemble de la ligne de front et oblige l’armée du général von Boehn à abandonner la région nord de Soissons à la 10e armée du général Mangin. L’avancée alliée est également spectaculaire sur le front britannique."
LE BOULAIS, dernier mort au combat
LE BOULAIS Henri Marie : 19/02/1898 - 24/10/1918
Henri Marie LE BOULAIS nait à la Belle Etoile à Séné le 19 février 1898, ses parents sont cabaretiers.
Le dénombrement de 1906 nous révèle que le père a changé d'activité et qu'il est désormais paludier avec ses enfants alors que sa femme est toujours cabaretière. La famille est nombreuse avec 7 enfants dont le plus jeune à 2 ans et l'aîné 22 ans. Le père emploie les grands avec lui, les filles et la mère s'occupant des plus petits au café de la Belle Etoile.
En 1911, les parents déclarent tous les deux l'activité de paludier. L'aînée des filles a quitté le foyer sans doute la voilà désormais mariée. Alphonsine sa soeur âgée de 20 ans peut s'occuper des plus petits, Germaine âgée de 7 ans et Louis André de 10 ans. Henri, Maximin et Ange, l'aîné, sont au salines de Falguérec avec leur père...
Né en 1898, Henri aurait du faire sa conscription en 1918 ! Les armées françaises ont besoin de soldats. Il est incorporé le 16/04/1917, il n'a pas 20 ans ! Il passe du 62°RI au 123°RI le 8/ mars 1918.
Attardons nous sur l'identité qu'en donne les autorités militaires à l'époque : Henri Le Boulais mesure 1m57. Il a les yeux gris, les cheveux noirs, un nez fort. Il a quitté Séné pour l'activité de garçon livreur et vit rue Saint-Gwenaël à Vannes, dernier domicile retenu.
L'historique de son régiment nous décrit les dernières journées de Henri Marie LE BOULAIS.
"Passage de la Serre. Le 13 octobre, le 123ème R.I. est à Bichancourt, Manicamp, Marizelle et Quierzy. L’ennemi tient la ligne Queue-de-Monceau – Bellevue (nord-est de Versigny).
Le 14, le 123ème R.I. se porte dans la zone Doeuillet – Servais. (La 35ème D.I. entre alors dans le 8e C.A.)
Le 15, il est à Danisy et Charmes, puis se porte sur Anguilcourt. Il trouve alors devant lui le barrage de la Serre, dont les rives nord sont très solidement tenues par l’ennemi. Il est en liaison à gauche avec le 11ème R.T.A., qui a tenté le passage de la rivière au nord de Les Travers et dont seulement un groupe de 8 hommes a pu passer. Ce succès est exploité durant la nuit grâce à l’admirable ténacité des pionniers du régiment et du génie divisionnaire, qui réparent la asserelle sous un feu extrêmement violent d’artillerie et de mitrailleuses.
Dans la journée du 17, un bataillon réussit à passer par infiltration, des élément vancés s’étant jetés à travers les marais où ils combattent plusieurs heures dans l’eau jusqu’à la ceinture. Tout le régiment est passé le 18 et la marche en avant se poursuit sur le Fort Mayot, dépassé le soir, et Kenansart. Le 19, la marche en avant continue et, poussant au-delà de Fay-le-Noyer, le 123ème R.I. se heurte à la cote 120, au sud de Ferrière, très solidement organisée, et repousse une contreattaque partie de Ferrière.
Ferrière. – Cote 120. Après une tentative infructueuse sur la cote 120, en fin de journée, le régiment stationne,ayant sa gauche en face de Ferrière, et sa droite à hauteur de la voie romaine.Seconde tentative le 20 octobre : les éléments avancés se heurtent à des mitrailleuses, destranchées organisées avec des réseaux de fils de fer très sérieux. L’artillerie ennemie est trèsactive. Le 21, une compagnie, dans un superbe élan, dépasse le chemin de Ferrière à la cote 100 ;elle ne peut pas être soutenue et est obligée de regagner sa base de départ. L’ennemi ne veutpas lâcher ses positions, il faudra une sérieuse préparation d’artillerie.
Les 22 et 23, le régiment prépare ses bases de départ ;
le 24, il passe à l’attaque. Le bataillon de gauche progresse rapidement, mais celui de droite se heurte à des réseaux intacts. Malgré les barrages d’artillerie, malgré les feux croisés des mitrailleuses, il s’ouvre des passages à la cisaille et se rue à l’assaut ; la cote 120 est enlevée, nous sommes sur la route Ferrière-la-Ferté.
Mais à droite (67e R.I.) et à gauche (11e tirailleurs), les éléments voisins n’ont pas pu déboucher ; l’ennemi contre-attaque sur les deux flancs, la situation est critique. Le régimenttient bon dans une lutte héroïque allant jusqu’au corps à corps ; les pertes sont élevées, mais il a pris 365 prisonniers dont 10 officiers, 1 canon de 77 anti-tanks et une grande quantité de mitrailleuses. Au cours de cette attaque, tous les commandants de compagnie des deux bataillons d’assaut furent tués où blessés.
Le 26, la marche en avant reprend, mais les unités voisines de gauche ne suivent pas, et toute notre ligne, soumise à un tir de barrage d’une extrême violence, subit une forte contreattaque, repoussée avec de grosses pertes pour l’ennemi et des prisonniers. La liaison est rétablie à gauche. L’ennemi bat en retraite ; le 123ème R.I. maintient le contact et est arrêté au nord de la Ferté par des feux de mitrailleuses partant de la cote 115.
Le 27, cette dernière position est enlevée, le 123ème R.I. enlève Chevresis-Monceau, fait des prisonniers, franchit le Péron, pousse jusqu’à Monceau-le-Neuf, qui est pris, et s’établit en fin de journée sur la route Monceau-le-Neuf – Sons au nord-ouest de Monceau-le-Neuf.
Ce 24 octobre, sont régiment par à l'assaut de la côte 120, freiné par les barbelés qu'il faut couper à la cisaille, sous le feu de l'artillerie allemande. Comme nous le raconte le rédacteur de sa citation le "jeune soldat d'un courage inlassable s'est particulièrement distingué en ravitaillant ses camarades en 1ère ligne sous les plus violents tirs de barrage".
Henri Le Boulais est "tué à l'ennemi" sur le territoire de Fay Le Noyer (Aisne).
Son corps sera inhumé puis transféré à la nécropole nationale de la Désolation à Flavigny-le-Petit-Guise, tombe 874. Son nom figure au monument aux mort de Séné et de Vannes.
François LE FRANC, gendarme à Verdun
François Marie Louis LE FRANC : 21/08/1887 - 22/03/1916.
Avant guerre, la gendarmerie était aussi appelée « prévôté ». Son rôle pendant la Première Guerre Mondiale, peu connu, a été crucial, et le haut commandement lui a toujours attaché beaucoup d'importance. Elle a joué un rôle de premier plan dans le redressement de l'armée française après les premiers revers
La gendarmerie accomplissait plusieurs tâches même si le service ne disposait pas d'effectifs suffisants : police des cantonnements militaires, lutte contre les abus de boissons, lutte contre les actes de pillages, d'espionnage, ou contre le défaitisme. Elle assurait le contrôle de la circulation dans la zone des armées, le contrôle des civils présents dans la zone des armées, le transfert des prisonniers de guerre et la recherche des déserteurs.
Au début de la guerre, les déserteurs sont peu nombreux (1,5% en 1914), mais les défections et désertions augmentent avec l'envoi au front des nouvelles classes d'appelés. Passibles des travaux forcés ou de la peine de mort, ces soldats en fuite n'ont souvent rien à perdre et acquièrent vite la réputation d'hommes prêts à tout plutôt que d'être pris. Mission inavouable, parce qu'elle fait tache sur l'union sacrée, la chasse aux déserteurs était dangereuse pour les gendarmes dont plusieurs dizaines sont tombés sous le coup des réfractaires (le plus souvent formés aux techniques militaires).
Dès février 1916, les gendarmes veillent à la fluidité et à la sécurité de la circulation, notamment sur la « Voie sacrée» sur laquelle ils assurent la régulation du trafic. Les renforts et ravitaillements qui transitent par la voie sacrée, régulée par la prévôté, permettent d'obtenir la victoire.
Sur les 18.000 gendarmes du service prévôtal, 700 trouveront la mort en service, 3500 seront cités avec attribution de la Croix de Guerre.
Par sa durée autant que par l’ampleur des effectifs engagés, la bataille de Verdun a posé particulièrement la question du maintien de l’ordre et de la discipline aux armées. Présents à Verdun depuis la déclaration de guerre, des détachements de gendarmerie sont réorganisés à plusieurs reprises. Dans les cantonnements, les gendarmes interviennent pour maintenir les hommes dans l’obéissance et le respect des directives du commandement. Leur échoient également la gestion et la surveillance des prisons.
Parmi ces gendarmes en poste à Verdun figure François Marie Louis LE FRANC, né le 21/08/1887 au village de Moustérian au sein d'une famille de cultivateurs.
Le dénombrement de 1911 nous indique que sa mère est veuve et chef de famille qui compte 8 enfants dont une fille mariée avec un enfant qui aide sa mère. François est le frère de Célestin qui sera fait prisonnier et reviendra mutilé pour décéder à Séné. Comme son frère son nom figure aumonument aux morts de Séné.
Cette situation de famille a sans doute poussé François LE FRANC a s'engagé à l'âge de 20 ans dans l'armée comme le rapporte sa fiche de matricule. Il est d'abord matelot et participe à des opérations au "Levant" (Palestine-Liban) avant d'intégrer la gendarmerie le 12/08/1912, dans la 15° Légion basé à Marseille et qui rayonne sur la Provence dont le Var où il est en poste avant la guerre.
A Verdun, il est affecté à la 15° Légion bis qui fait partie du détachement de police mobile de la II° armée, constitué dès septembre 1914. L’historique de la 15° Légion nous donne quelques informations. Le 1er mars 1916, la prévôté prend la direction de Verdun, où elle est mise à la disposition du général commandant la défense de la ville.
« La ville est soumise depuis dix jours à un bombardement des plus violents et c'est à la prévôté du capitaine JOUBERT, composée en majeure partie de gendarmes de la 15e légion, qu’ échoit la mission particulièrement délicate et périlleuse de maintenir l’ordre dans la ville et de régler la circulation des nombreux convois qui ravitaillent les troupes de la défense de Verdun. Vingt postes environ sont établis aux divers carrefours intérieurs et dans les faubourgs de la ville, pour régulariser la circulation particulièrement intense, tant de jour que de nuit, pendant cette période tragique. Ces postes, placés en des points qui ont été repérés par l'ennemi, sont fréquemment soumis à de violents bombardements et les gendarmes ne disposent d'aucun abri. Pendant environ trois mois, le service s'exécute dans des conditions particulièrement périlleuses et pénibles, chaque homme faisant de douze à seize heures de garde par jour, et ce n'est qu'au mois de mai qu'on peut arriver à donner aux gendarmes des guérites recouvertes de sacs de terre qui les préservent au moins des éclats d'obus ».
Fréquemment soumis aux bombardements, le détachement mobile perd 1 brigadier et 3 gendarmes, dont François LE FRANC. Le détachement recevra trente-cinq citations.
François Marie Louis LE FRANC est tué le 22/03/1916 et son corps porté à la nécropole du Faubourg Pavé qui recèle les corps de 5722 soldats tués lors de la Grande Guerre. Sa stèle funéraire contient les informations suivantes : LE-FRANC François 3552 15e Légion MORT POUR LA FRANCE LE 22.03.1916 ».
Son nom figure au monument aux morts de Séné et comme l'indique le site MerorialGenWeb, également sur celui de la commune du Var, Salernes, sans doute sa domiciliation quand il était marin, où son acte de décès a également été transcrit.
En janvier 2023, la promotion de Mars de l'Ecole de Gendarmerie de Chaumont choisit François LE FRANC comme parrain.
LANDAIS "tué à l'ennemi" à Berry au Bac
LANDAIS Paul : 13/12/1882 - 2/07/1916
Le nom du soldat LANDAIS n'apparait pas au monument aux morts de Séné. Le site "Mémoire des Hommes" permet de sélectionner les natifs de Séné. Ainsi apprend-on son existence. Les archives du Morbihan nous permettent de trouver sa fiche de matricule. Le dénombrement de 1906 scruté à la loupe permet d'identifier la famille Landais. Enfin la site Gallica permet de retrouver l'historique de son régiment. Nous voilà suffisamment documentés pour raconter le récit de Paul LANDAIS.
Son extrait de naissance nous indique qu'il nait au village de Cressignan avec des parents journaliers. La famille Landais apparait au dénombrement de 1906. Les parents et leur trois garçons sont tous journaliers.
Sur son acte de naissance on aura bien sûr noté la mention marginale de son mariage à Vannes le 1er juillet 1909 avec Marie Mathilde RIO. Ainsi après 27 ans passés à Séné, Paul Landais quitte la commune et déclare un emploie de mouleur à l'usine de Kérino. Il vit au 41 rue de Séné, aujourdh'ui la rue Monseigneur Tréhou à Vannes. A son décès son acte sera établi pour ce motif à Vannes.
Lors de la mobilisation il est incorporé puis affecté en juillet 1916 au 35° régiment d'Artillerie où il devient 2° canonnier conducteur.
Il est "tué à l'ennemi" le 3 juillet 1916 sans précision du lieu. Il est cité à l'ordre du régiment "Excellent soldat tué à son poste le 2/07/1916 après avoir toujours fait preuve de dévouement".
Grâce à l'historique de son régiment on apprend qu'il opère près de Berry au Bac dans l'Aisne. Des forums indique que son régiment prend part au combat pour reprendre la côte 108 à Berry au bac.
Paul Landais a été Inhumé à la nécropole nationale de Vadelaincourt (Meuse) Tombe 1553.
LE GALLIC, vieux marin tombé en Lorraine
LE GALLIC François Marie : 9/05/1877 - 28/05/1917
François Marie LE GALLIC est un des soldats de Séné les plus âgés morts pour la France. Il nait en 1877 - au début de la 3° République - au sein d'une famille de pecheurs de Kerdavid.
Comme beaucoup d'enfant de Séné, il "choisit" de devenir marin. Sa fiche d'inscrit maritime consultée au Service Historique de la Défense de Lorient retrace son parcours de marin. Le 14/08/1891, à l'âge de 14 ans, il est mousse sur un canot du nom de "Père Gallic" auquel il reste attaché jusqu'en 1896. Il semble avoir été exempté de conscription car son frère est "au service". Il passe une journée au 3° Dépot de Lorient le 25/08/1897 et mis en "congé illimité".
De retour à Séné on le voit à nouveau sur le "Père Gallic" en tant que patron. Il alterne sur le "Le Même" le "Marie Marguerite" et le "Père Gallic". Il se marie le 10/01/1899 avec Eugénie Joséphine ALLANIOUX de Cadouarn. Le jeune couple s'installe et au dénombrement de 1911, à la veille du conflit, ils ont deux enfants, Alexandre et Marie-Anne.
Le parcours de marin de Le Gallic est bien retranscrit. Il alterne sur le "Père Gallic" et le "Jeanne Marianne" comme patron, quand survient la mobilisation. Il rejoint le 3° dépot de Lorient pour quelques jour en aout 1914. Il rapart naviguer sur le "Jeanne Marianne" jusqu'à son incorporation à Rochefort le 22/01/1915 au 3° Régiment d'Infanterie Coloniale. Le 18/03/1915, il passe au 33°RIC. Il tombe "au champs d'honneur" le 28/05/1917 dans le bois de la Sablière sur la commune de Saint-Martin en Meurthe et Moselle.
L'historique du 33° RIC nous donne que quelques maigres précisions :" Le 24 mai, le régiment est embarqué en auto pour aller occuper le sous-secteur gauche d’Ogéviller. Il restera jusqu’au 27 août dans la région Badonviller, Azerailles, Ogéviller, Herbéviller, Vaxainville, Saint-Martin, Notre-Dame-de-Lorette, Mignéville, Vannequelle, Pexonne, Vacqueville, etc., ainsi que dans les tranchées et en première ligne dans cette région.".
François Marie LE GALLIC mort pour la France le 28/05/1917 à l^'age de 40 ans repose à nécropole Friscati de Vitrimont tombe n°136.
La main de Massiges emporte NOBLANC
NOBLANC Jean Marie : 26/06/1883 - 14/12/1915
Jean Marie NOBLANC nait en 1883, avec son jumeau, à Moustérian au sein d'une famille de pêcheur comme l'indique son extrait de naissance.
Au dénombrement de 1906, on ne retrouve pas son jumeau sans doute décédé en bas âge. La famille vit de la pêche à Moustérian.
Comme beaucoup de jeunes adolescents de son âge, il "choisit" de devenir marin. Sa fiche d'inscrit maritime retrace bien son parcours de marin: Il est mousse le 27/05/1899 puis novice sur le canot «Vide Bouteille »; Il deviendra matelot en cotobre 1904 après sa concription, et patron sur le "Ex-Aequo" en 1907. Après la mobilisation, il demeure un temps au 3° puis au 5° dépôt de Lorient. Le 1er avril 1915, il incorpore alors le 8° RIC puis le 8/10/1915, le 38°RIC.
Sa fiche mémoire des hommes et d'inscrit maritime nous indiquent qu'il meurt "tué à l'ennemi" le 14/12/1915 Massiges près de Reims.
L'historique de son régiment nous donne quelques indications sur ses derniers jours :
"Le séjour en Champagne fut particulièrement pénible ; ce coin du front garda une grande activité et la boue, bien connue de la Champagne pouilleuse rendait les relèves, les opérations et le ravitaillement fatigants au possible. En décembre, une attaque du Téton et de la Chenille était en préparation. Le temps étant loin d'être favorable, cette opération fut remise à plusieurs reprises et finalement contremandée. Comme ses camarades, le 38e, a tenu, là encore, grâce à l'abnégation de ses cadres et au courage de ses hommes par une température rigoureuse et une boue restée légendaire, empêchant souvent le ravitaillement d'arriver. Il y a eu comme pertes : officiers, tué 1 (lieutenant CHAMPSAUR), blessés 8 ; troupe : tués 63, blessés 310, disparus 16. Le 23 décembre, le 38e cantonne à Epense et y reste quelques jours ".
La carte de la "main" de Massiges, coteau de Champagne ouvert par plusieurs ravins, montre l'emplacement du "téton" ou mont Tétu et de la Chenille, crête près du bois du Chausson. C'est dans ces parages peut-être que Jean Marie NOBLANC est tué à l'ennemi.
Ces quelques photso illustrent les conditions de vie et les lieux en ce début d'hiver 1916.
Jean Marie NOBLANC, un marin de Séné, repose à la nécropole nationale PONT-DE-MARSON commune de Minaucourt-le-Mesnil-lès-Hurlus (Marne) tombe n°3994.
LE FAUZIC tué lors de la défense de Reims
Olivier LE FAUZIC : 25/04/1878 à Pontivy - 31/03/1916 Reims
Le Fauzic porte un nom de famille qui ne sonne pas "sinagot". Il est né à Pontivy et pourtant figure au monument aux morts de Séné.
De son extrait de naissance, on apprend que son père est alors maçon et sa mère ménagère, c'est à dire mère au foyer. Sa fiche de matricule nous indique que vers ses 20 ans il est établi à Séné comme cultivateur et ses parents résident à Séné. Il n'a pas été repéré dans le dénombrement de 1911. Les adresses reportées sur sa matricule montrent qu'en 1903 il est domestique à Normanville (Eure) puis à Rouen et qu'à partir de février 1914 il déclare une adresse à Paris.
On note qu'il passe par le 116°RI de Vannes. Il est incorporé après la mobilisation au 85°RI puis au 148°RI et enfin au 348°RI. Sa fiche "Mémoire des Hommes" comme sa fiche matricule nous indiquent qu'il est tué le 31/03/1916 à Reims secteur du Linquet à 23 heures à droite de la route de Witry Lès Reims par suite de blessures de guerre.
L'historique de son régiment nous permet de retracer son parcours quelques jours avant sa mort
"29 janvier — Le Lieutenant-Colonel BUSSY passé au 57e R. I. est remplacé par le Lieutenant- Colonel SELVA.
27 février — La division est déplacée brusquement. Le 348e couche à Villers-Marmery, Trépail et Billy-le-Grand.
28 février — Étape au camp de Louvercy (5e Bataillon) et à Billy-le-Grand (E. M. et 6e Bataillon.)
2 mars — Étape à Trépail, organisation de la Montagne de Reims.
11 mars — Étape à Mailly. La 104e Brigade est transportée dans la région de Jonchery-Fismes par autobus, les Allemands ayant fait une forte attaque du côté de Berry-au-Bac. Continuation de l'organisation de la Montagne de Reims.
19 mars — Étape à Champfleury.
20 mars — Étape à Reims : le 348e reprend le secteur du Mamelon-Linguet.
3 mai — Le régiment est relevé dans le sous-secteur du Linguet par le 245e et va cantonner à Ormes et les Merneux où l'instruction est reprise."
LE FAUZIC à fait l'objet d'une citation qui nous précise les circonstances de son décès dans la défense de Reims: « citation à l’ordre du régiment » Au 20/04/1916 : « Bon et brave soldat. Admirable de sang-froid. S’était distingué au cours de nombreuses patrouilles. Tué accidentellement par l’éclatement prématuré d’une grenade dans la nuit du 31 mars au 1er avril 1916 (à 23 heures) en poursuivant une reconnaissance ennemie qui tentait d’enlever un de nos postes d’écoute. Décoration : croix de guerre avec étoile de bronze.
Son acte de décès indique qu'il est établi comme cultivateur à Séné et son nom sera gravé sur le monument aux morts.
Les frères LE ROUX, morts de maladie
Destin dramatique que celui des deux frères LE ROUX :
LE ROUX Jean-Marie: 22/01/1883 - 25/04/1918
Louis Marie LE ROUX: 4/08/1893 - 22/08/1920.
Ils ont tous les deux combattu et tous les deux contracté une maladie pendant le service qui les éloignera des combats mais les emportera. Qui étaient-ils ?
Le dénombrement de 1906 fait apparaitre la famille LE ROUX installée au village de Cariel à Séné. Le fils aîné Jean Marie, âgé de 23 ans n'apparait pas sans doute au service militaire. La famille compte 4 filles, Marguerite, Marie Victorine, Marie Louise et Léontine. Le père est pêcheur et la mère vendeuse de poissons, occupation sans doute compatible avec celle de mère de 5 enfants.
Jean Marie LE ROUX est né en 1883 comme nous l'indique son extrait de naissance. On peut vérifier le nom de sa mère et de son père tous deux pêcheurs à cet époque.
La fiche d'inscrit maritime du Service Historique de la Défense de Lorient nous présente la jeunesse de Jean marie LE ROUX. Il est d'abord mousse sur le "Ste Vierge" en 1895 puis novice sur le "le Même" en 1899.
La mention marginale de son acte de naissance nous dit qu'il se marie le 5 mai 1908 avec Marie Louise MARTIN.
Il fonde une famille qui est recensée au dénombrement de 1911.
Avant la guerre on le retrouve à bord du "Léontine" puis de la "Revanche" jusqu'au 20 janvier 1915 où il est effectivement mobilisé. Il rejoint le 2° Régiment d'Infanterie Coloniale de Brest.
Sa fiche de matricule montre qu'il change à plusieurs reprises de régiment. 2° régiment d'Infanterie Coloniale; 2° Bataillon des Régiments Coloniaux mixte de marche. 52° régiment Colonial à partir du 16/08/1916. Pendant l'hiver 1917 il a du attraper froid et cela s'est compliqué jusqu'à son évacuation en mai 1917.
Il est rapatrié sur Vannes puis admis à " l'Hôpital Bénévole" HB n° 26 bis de Saint-Gildas-de-Rhuys, situé à l'ancien couvent des Soeurs de Saint-Louis d'une capacité de 120 lits (actuelle abbaye de Saint Gildas).
Jean Marie LE ROUX père de 2 enfants y décède le 25/04/1918.
Son frère Louis Marie LE ROUX est né à dix ans d'intervalle de son grand frère Jean Marie le 4 aout 1893. Son extrait de naissance nous permet de vérifeir qu'il a bien les mêmes parents.
L'enfance de Louis Marie LE ROUX ressemble à celle des autres gars de la presqu'île et de son frère aîné. Il "choisit" de devenir mousse à l'âge de de 11 ans. Il embarque sur le "Sainte Vierge" le 23/07/1904. Il travaille ensuite pour d'autres patrons sur le Sainte Anna ou le Léontine et devient novice puis matelot en 1910.
Le 12 janvier 1914 il est appelé sous les drapeaux pour sa conscription et rejoint le 3° Dépôt. Du 16 juillet 1914 au 1er août il est à Toulon à l'école des mécaniciens de chauffe.
Ensuite du 1er août 1914 au 8 mai 1917 il est à bord du D'Entrecasteaux
Ce bâtiment de la marine navigue en Méditerranée et dans le proche Orient :
1914 : Otrante
03.02.1915 : combats aux Lac Amers
27.03.1915 : bombarde Gaza
1915-1916 : défense du canal de Suez
02.1915 : repousse les Turcs à Suez avec le Requin
04.10.1916 : envoyé à Djibouti avecl’Amiral Pothuau en raison de troubles en Abyssinie
1917 : escortes entre Tarente et Ithéa.
C'est dans ces mers chaudes où l'hygiène manque que le marin sinagot Louis Marie LE ROUX contracte la tuberculose. A la faveur d'une escale en France il est rapatrié au 5° Dépot. Il est rayé des listes de contrôle et regagne Séné ou il décèdera de cette maladie le 22/08/1920.
Il est inhumé à Séné le 24/08/1920 comme nous l'indique le registre de la paroisse.