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vendredi, 10 février 2017 18:13

LE BOULAIS, dernier mort au combat

 

LE BOULAIS Henri Marie : 19/02/1898 - 24/10/1918

Henri Marie LE BOULAIS nait à la Belle Etoile à Séné le 19 février 1898, ses parents sont cabaretiers.

LE BOULAIS Extrait

Le dénombrement de 1906 nous révèle que le père a changé d'activité et qu'il est désormais paludier avec ses enfants alors que sa femme est toujours cabaretière. La famille est nombreuse avec 7 enfants dont le plus jeune à 2 ans et l'aîné 22 ans. Le père emploie les grands avec lui, les filles et la mère s'occupant des plus petits au café de la Belle Etoile.

 LE BOULAIS Henri famille 1906

En 1911, les parents déclarent tous les deux l'activité de paludier. L'aînée des filles a quitté le foyer sans doute la voilà désormais mariée. Alphonsine sa soeur âgée de 20 ans peut s'occuper des plus petits, Germaine âgée de 7 ans et Louis André de 10 ans. Henri, Maximin et Ange, l'aîné, sont au salines de Falguérec avec leur père...

LE BOULAIS 4 Vents

Né en 1898, Henri aurait du faire sa conscription en 1918 ! Les armées françaises ont besoin de soldats. Il est incorporé le 16/04/1917, il n'a pas 20 ans ! Il passe du 62°RI au 123°RI le 8/ mars 1918.

LE BOULAIS incorpore

Attardons nous sur l'identité qu'en donne les autorités militaires à l'époque : Henri Le Boulais mesure 1m57. Il a les yeux gris, les cheveux noirs, un nez fort. Il a quitté Séné pour l'activité de garçon livreur et vit rue Saint-Gwenaël à Vannes, dernier domicile retenu.

LE BOULAIS identite

L'historique de son régiment nous décrit les dernières journées de Henri Marie LE BOULAIS.

"Passage de la Serre. Le 13 octobre, le 123ème R.I. est à Bichancourt, Manicamp, Marizelle et Quierzy. L’ennemi tient la ligne Queue-de-Monceau – Bellevue (nord-est de Versigny).

Le 14, le 123ème R.I. se porte dans la zone Doeuillet – Servais. (La 35ème D.I. entre alors dans le 8e C.A.)

Le 15, il est à Danisy et Charmes, puis se porte sur Anguilcourt. Il trouve alors devant lui le barrage de la Serre, dont les rives nord sont très solidement tenues par l’ennemi. Il est en liaison à gauche avec le 11ème R.T.A., qui a tenté le passage de la rivière au nord de Les Travers et dont seulement un groupe de 8 hommes a pu passer. Ce succès est exploité durant la nuit grâce à l’admirable ténacité des pionniers du régiment et du génie divisionnaire, qui réparent la  asserelle sous un feu extrêmement violent d’artillerie et de mitrailleuses.

Dans la journée du 17, un bataillon réussit à passer par infiltration, des élément  vancés s’étant jetés à travers les marais où ils combattent plusieurs heures dans l’eau jusqu’à la ceinture. Tout le régiment est passé le 18 et la marche en avant se poursuit sur le Fort Mayot, dépassé le soir, et Kenansart. Le 19, la marche en avant continue et, poussant au-delà de Fay-le-Noyer, le 123ème R.I. se  heurte à la cote 120, au sud de Ferrière, très solidement organisée, et repousse une contreattaque partie de Ferrière.

Ferrière. – Cote 120. Après une tentative infructueuse sur la cote 120, en fin de journée, le régiment stationne,ayant sa gauche en face de Ferrière, et sa droite à hauteur de la voie romaine.Seconde tentative le 20 octobre : les éléments avancés se heurtent à des mitrailleuses, destranchées organisées avec des réseaux de fils de fer très sérieux. L’artillerie ennemie est trèsactive. Le 21, une compagnie, dans un superbe élan, dépasse le chemin de Ferrière à la cote 100 ;elle ne peut pas être soutenue et est obligée de regagner sa base de départ. L’ennemi ne veutpas lâcher ses positions, il faudra une sérieuse préparation d’artillerie.

Les 22 et 23, le régiment prépare ses bases de départ ;

le 24, il passe à l’attaque. Le bataillon de gauche progresse rapidement, mais celui de droite se heurte à des réseaux intacts. Malgré les barrages d’artillerie, malgré les feux croisés des mitrailleuses, il s’ouvre des passages à la cisaille et se rue à l’assaut ; la cote 120 est enlevée, nous sommes sur la route Ferrière-la-Ferté.

Mais à droite (67e R.I.) et à gauche (11e tirailleurs), les éléments voisins n’ont pas pu déboucher ; l’ennemi contre-attaque sur les deux flancs, la situation est critique. Le régimenttient bon dans une lutte héroïque allant jusqu’au corps à corps ; les pertes sont élevées, mais il a pris 365 prisonniers dont 10 officiers, 1 canon de 77 anti-tanks et une grande quantité de mitrailleuses. Au cours de cette attaque, tous les commandants de compagnie des deux bataillons d’assaut furent tués où blessés.

Le 26, la marche en avant reprend, mais les unités voisines de gauche ne suivent pas, et toute notre ligne, soumise à un tir de barrage d’une extrême violence, subit une forte contreattaque, repoussée avec de grosses pertes pour l’ennemi et des prisonniers. La liaison est rétablie à gauche. L’ennemi bat en retraite ; le 123ème R.I. maintient le contact et est arrêté au nord de la Ferté par des feux de mitrailleuses partant de la cote 115.

Le 27, cette dernière position est enlevée, le 123ème R.I. enlève Chevresis-Monceau, fait des prisonniers, franchit le Péron, pousse jusqu’à Monceau-le-Neuf, qui est pris, et s’établit en fin de journée sur la route Monceau-le-Neuf – Sons au nord-ouest de Monceau-le-Neuf.

 LE BOULAIS citation

Ce 24 octobre, sont régiment par à l'assaut de la côte 120, freiné par les barbelés qu'il faut couper à la cisaille, sous le feu de l'artillerie allemande. Comme nous le raconte le rédacteur de sa citation le "jeune soldat d'un courage inlassable s'est particulièrement distingué en ravitaillant ses camarades en 1ère ligne sous les plus violents tirs de barrage".

Henri Le Boulais est "tué à l'ennemi" sur le territoire de Fay Le Noyer (Aisne).

Son corps sera inhumé puis transféré à la nécropole nationale de la Désolation à Flavigny-le-Petit-Guise, tombe 874. Son nom figure au monument aux mort de Séné et de Vannes.

  LE BOULAIS nécropole62  LE BOULAIS tombe