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Manoirs et Châteaux
Château de Limur, entre Vannes et Séné
Un habitant de Séné qui s'interresse un temps soit peu à son patrimoine s'interrogera sur l'homonymie entre le village de Limur et son château à Séné et l'Hôtel de Limur à Vannes, au 31 rue Thiers, qui vient d'être restauré. Il y a-t-il un lien entre ces deux édifices ?
Pour répondre à cette question, on réunit quelques références et on part en quête d'une explication :
Le livre de Camille Rollando, est la bible de l'historien sinagot, un paragraphe y est consacré à la ferme de Limur qui résume l'origine du lien.
Toutefois, on a envie de préciser et d'illustrer cette histoire. On retrouve une généalogie sur Internet sur le sujet, on consulte les relevés du cadastre des Archives du Morbihan, et on trouve quelques photos ur Internet. Le lecteur aura également un oeil sur l'arbre généalogique ici présenté qui permettra de mieux comprendre la succession d'évènements familiaux qui sont à l'origine de cette dualité de nom Limur à Séné et Limur à Vannes.
https://fr.groups.yahoo.com/neo/groups/Heraldique-Noblesse/conversations/topics/20485
https://www.kerbernard.bzh/familles/12-ChanuDeLimur.pdf
C'est en effet une histoire de famille et de succession comme c'était fréquent sous l'ancien régime...
François HAMELIN, de Malestroit, Sieur de la Chamosière puis de Keranstunio, avait pour femme, Julienne CAR et aura deux filles, Isabelle et Anne. Isabelle HAMELIN, devient Dame de Saint-Rémy par son premier mariage avec François du MEURIER, Écuyer, Seigneur de la Touche Saint-Rémy, décédé en 1673. Elle épouse en secondes noces le mardi 24 janvier 1673, en l’Eglise Notre Dame de Redon, Louis BOURGEOIS, noble homme, qui devient par mariage Sieur de Keranstunio. Il sera Conseiller du roi et son alloué et lieutenant général civil et criminel au Présidial de Vannes.
Origine du titre Limur.
Louis BOURGEOIS semble n'avoir eu qu'un frère, décédé sans descendance et dont il fut le seul héritier. En 1675, il intente une action judiciaire en tant que prévôt de l'hôpital Saint-Yves de Rennes. En 1679, il hérite de tous les biens de son frère Jean, notaire royal à Hennebont. Louis BOURGEOIS est inscrit comme avocat au Parlement de Rennes, et exerce la charge de procureur à Rennes de 1675 à 1681 (Arch. du Morbihan). Il resigne cette charge de procureur dans un acte du 22 décembre 1682. Il avait été pourvu en 1680 de la charge de chauffe-cire et scelleur héréditaire en la chancellerie près le parlement de Bretagne (c'était apparemment une charge enviée, qu'il avait acquit semble-t-il bien cher). La charge d'alloué au présidial de Vannes fut achetée en 1681 pour 27000 livres. Il établit sa résidence en un hôtel particulier de la rue des Orfèvres, à Vannes. On peut trouver de nombreux actes de procès dans lesquels il est cité à divers titres.
Le 9 décembre 1679, il s'était rendu acquéreur d'une partie de la seigneurie de Limur, près de Peillac. En fait, il s'était remboursé d'une créance de son épouse sur la dame d'Escaillun en faisant apposer des scellés sur cette terre, et la dite Dame lui abandonna la terre pour le désintéresser.
Le lieu-dit Limur existe bien comme le montre cet extrait de la carte IGN de 1886.
Le 11 avril 1711, sur sa requête, le roi ordonna qu'en raison de l'occupation de cette charge, il jouisse du privilège de la noblesse et autres privilèges et exemptions accordées à son office. (source : Archives de l'hôtel de Limur, déposées aux Archives départementales du Morbihan). Il est alors qualifié d'écuyer, Conseiller du Roi. Il décède cette même année 1711.
En 1713, son fils Noël BOURGEOIS se porte acquéreur de la métairie de Quenfaux, en Sené,
Comme l'explique Rollando, la métairie de Quenfaux à Séné se trouvait entre les lieux-dits Bezidel et Saint Laurent. D'abord propriété depuis de nombreuses générations de la famille du Sieur Bressean, la ferme est vendue en 1662 au Sieur de Saint Laurent qui s'en défait en 1683 auprès du Sieur de Bellebat. A la mort de Louis COUSTURET, Sieur de Bellebat, la propriété est scindée entre son neuveu, Pierre René LE SENECHAL, fils de sa soeur Jeanne de Cousturet et à son autre neuveu par alliance, Noël BOURGEOIS, lequel achète à son cousin le 10/1/1713 lses terres. Ainsi la ferme de Quenfaux passe en totalité à la famille Bourgeois.
Progressivement, le nom de l'ancienne métairie de Quenfaux s'effaça, et fut substitué par celui de l'ancienne seigneurie de Limur, pourtant située ailleurs (par ex., dans les Archives de la Chambre des comptes de Nantes, on peut lire le 15 janvier 1727 ".. le lieu et maison noble de Limur, cy devant appelé Quenfaux..."). Il agrandit son patrimoine en achetant tout au long de sa vie plusieurs autres seigneuries. Il édifia une élégante résidence entourée de jardins fastueux.
Le 25/5/1732, Noël BOURGEOIS de Limur perd sa première femme Michelle POITEVIN de Vauzelle qui sera enterrée à Séné sous le nom de Dame de Limur.
Le Château de Limur en Séné
Les premières cartes précises des provinces françaises datent de la famille de géographes Cassini à la fin du XVIII° siècle. Dès ce relevé, le lieu-dit Limur est bien porté sur la carte de Séné..
Une vielle carte de 1771-1785 montre la tracé de la nouvelle propriété de Limur. On distingue quatre allées en demi-cercle qui irriguent les jardins. Au bout de l'allée une mare est signifiée sur la carte.
Le cadastre de 1844 livre une meilleure représentation de ce que devait être la Chateau de Limur et ses jardins. La mare est bien figurée. Aujourd'hui, au parc de Limur, la ville de Séné a crée un bassin de rétention des eaux pluviales juste à son emplacement. Un ruisseau en part et rejoignait celui de Bezidel. On peut lire le noms de chacunes des allées : Allée de Limoges (vers Vannes, allée des Chataigniers, allées des Chênes, allée des Pommiers, allée de saint Laurent. Autour de la mare, allé des Epicéeas, allées du Soleil et allée de l'étang.
Au sud de la propriété, est figuré une maison qui aujourd'hui a totalement disparu. Est-ce l'ancien corps de la ferme de Quenfaux?
Le cadastre de 1882 montre le couvert végétal des terres autour du château de Limur. La mare de Limur évacue son trop plein d'eau vers un ruisseau qui file vers Bezidel; les parcelles de terre entre les allées du parc semblent arborées.
Jusqu'aux années 50, les terres de Limur étaient agricoles comme le montre cette photo aérienne. Le parc du château a disparu et le bois de Lisa a perdu de sa superficie.. Aujourd'hui, il ne reste qu'une bande étroite entre Séné et Vannes, la majeure partie est occupée par l'IME les Papillons blanc et le quartier de Limur.
Des Bourgeois aux Chanu de Limur
De l'union entre Isabelle HAMELIN et Louis BOURGEOIS naîtront 4 enfants dont, Louise et Noël.
Louise-Elisabeth BOURGEOIS, née à Vannes paroisse de Sainte Croix, se marie le 8 mai 1701, à Vannes, cathédrale Saint-Pierre avec Joseph Marie CHANU Sieur de Kerheden. Ci-après l'extrait de lacte de maraige qui scelle l'union des Chanu aux Bourgeois.
[Le nom de Bois de Lisa pourrait venir de Louise Elisabeth BOURGEOIS, Elisabeth, Elisa, Lisa.]
Noël BOURGEOIS [1676-1759], né le 22 janvier 1676 à Rennes, est baptisé le 4 novembre 1676 à Rennes St-Germain. Il décède le 10 octobre 1759, à l’âge de 83 ans. Il est inhumé au couvent des Cordeliers à Vannes. Il a été Alloué de Vannes et Lieutenant Général de l'Amirauté. Il se marie en 1707 avec Michelle POITEVIN †1732. Le couple n’aura pas d’enfant.
Noël BOURGEOIS [1676-1759], succéda aux charges de son père. Son père lui céda notamment la charge de conseiller alloué, lieutenant général civil et criminel en la sénéchaussée et présidial de Vannes à l'occasion de son mariage. Noël BOURGEOIS obtint du Roi des afféagements pour l'agrandissement de son domaine de Limur (en Sené),et y accomplit des améliorations de toutes sortes, dont une chapellenie dotée de 100 livres annuelles (tous ces documents ont été préservés jusqu'à nos jours).
Il semble que les privilèges de la noblesse accordées à son père en 1711 se soient appuyées sur cette terre de "Limur". En tout cas, il est désormais connu sous le nom de "Bourgeois de Limur", ou Noël Bourgeois, seigneur de Limur. Il épouse en1707 Michelle Poitevin, dame de Vausselle, (fille de Henri Poitevin, seigneur de la Ressinière et de Servanne L'Escuier, veuve de Jean Poitevin, seigneur de Vausselle) déjà mère de deux filles, mais n'eut pas de descendance directe. L'une des filles de son épouse, Marie-Anne Poitevin de Vausselle épousa en 1731 Charles-Louis CHANU, seigneur de Kerhéden, fils de sa sœur Louise Bourgeois, dame de Keranstumio.
Noël BOURGEOIS, dès 1730, vend à son neveu Charle-Louis CHANU de Kerhéden, avocat au Parlement de Paris, la charge d'alloué au présidial de Vannes. Il en fera ensuite l'un de ses héritiers, avec sa soeur Geneviève CHANU, demoiselle de la Retraite, qui décède en 1790, faisant de son neveu son héritier.
La chapelle située à Limur et édifié par Noël BOURGEOIS à l’entrée de l’ancien château est dédiée à Saint François-Xavier par une fondation en date du 22 mars 1749.
Comme dit précédement, Louise BOURGEOIS, dame de Keranstumio, sœur du précédent, épousa le 8 mai 1701 à Saint-Pierre de Vannes Joseph Marie CHANU, sieur de Kerhéden, Officier au régiment irlandais de Jacques II, conseiller garde-scel au présidial de Vannes, demeurant à Vannes, rue des Orfèvres (donc voisin de Louis Bourgeois), et au manoir de Cardinal à Guérande. Portrait ci-dessous
Ils eurent entre autres comme enfant, Charles-Louis CHANU, seigneur de Limur (1705-1777). Ce dernier fut apparemment très proche de son oncle Noël BOURGEOIS, et fut désigné par lui comme héritier de ses habitations, de ses terres comme de ses charges, et fut donc connu par la suite, lui et sa descendance, sous le nom de "CHANU de Limur".
Après le décès de Marie-Anne Le Poitevin de Vausselle (dont il eut un fils, Noël-Xavier, qui mourut jeune) il se remaria avec Marie-Jacquette le Minihy, demoiselle du Rumen et laissa une descendance, nombreuse de nos jours (dont un certain nombre de porteurs du nom Chanu de Limur, en France et aux Etats-Unis).
De l'Hotel de Penhouët à l'Hotel de Limur
Son fils, Jean-François-Marie CHANU [Portrait ci-dessus] est le seul héritier à la mort de sa tante Geneviève. Il se marie le 27/07/1778 avec Jeanne Louise Agathe VERY de ROMAIN. Celle-ci est la marraine de l'enfant de Jean Guillemot, employé à la Métairie de Limur.
Leur fils Charles Jean Marie CHANU de Limur, marié à Françoise CALVE de SOURSAC, achète en 1819 auprès de la famille Gouvello, l’hotel de Penhouët, rue Thiers à Vannes qu’il rebaptise, Hotel de Limur.
L'hotel de Limur a fait l'objet de la part de la mairie de Vannes qui l'a acquit en d'une profonde restauration.
Le Château de Limur à Séné est aujourd'hui en mauvais état comme en témoigne ses photos datées de 2018.
Les registres du dénombrement nous indiquent que Pauline de Limur fut semble-t-il la dernière occupante de la lignée Chanu de Limur encore présente en 1891.
Après la 1ère guerre mondiale, la famille MESNARD de CHOUSY occupa les lieux (dénombrement de 1921) et fut remplacée par la famille LEROY x de la PORTE jusqu'avant la 2de guerre mondiale.
Cette annonce parue dans Ouest-Eclair nous indique que le château de Limur est occupée par la famille de FONTENAY pendant la guerre.
En 1962, la famille LUTRINGER originaire d'Arcachon occupe une aile du château avec la famille LE ROUX, installée comme fermier après la 1ère guerre mondiale.
On suit également le "petit personnel" attaché au château, à ses terres et son beau jardin.
En 1841, on compte encore deux jardiniers, Marc PERROTIN et les époux Louis RIO x Guillemette Mousset. En 1886, c'est Jean Louis CRAPEL et en 1891 Joachim JOLLIVET est employé par Pauline de Limur. Au début du siècle dernier, c'est au tour d'Alexandre ROZO et de sa femme Marguerite LANDAIS. En 1906, Joseph DANIELLO et sa femme Françoise DREAN sont le couple de jardiniers de Limur. Ensuite Jean Marie GUILLERME et Anne ARZ reprennent cette fonction.
Les cultivateurs des terres de Limur sont plus pérennes. En 1886 on compte un nombre élévé de'employés recensés sur Limur dont les famille Bauché, Gladic, Hébel et Bouler. En 1891, Pierre Hervio et sa femme Marie Hays sont les cultivateurs. Ensuite se succèdent les Criaud (1901, 1906, 1911) sans doute jusqu'à la fin de la guerre de 1914-1918. Après guerre on voit arriver la famille de Pierre Marie LEROUX et Marie Anne OLIVIER et leurs 9 enfants qui vont rester fidèles à Limur. Après avoir acquis les terres de Limur, les Leroux achèteront également le château. En 2018, la 4° génération occupe encore une partie de la vielle demeure construite en 1720 par Charles Louis CHANU de Limur, dont la restauration vient d'être entreprise.
L'enclos de Lestrénic à Saint-Laurent, par l'Abbé LE ROCH
Le quartier de Saint-Laurent au nord de notre commune est riche de son patrimoine. La Croix de la Brassée est fièrement dressée non loin de la Grotte de Saint-Jean. Près de la Chapelle de Saint-Laurent, une vieux manoir en style morbihannais fièrement restauré, qui ne sera pas confondu avec le Château de Lestrénic, reconstruit en lieu et place de l'ancien Manoir de l'enclos de Lestrénic, situé à l'opposé du Calvaire de Saint-Laurent. Le promeneur pourra également rechercher des puits de pierre encore visibles aujourd'hui et les autres belles demeures du quartier de Saint-Laurent. Lire les articles dédiés.
En résumé : L'ancien manoir de Lestrénis ou Lestrenic (XVIIème siècle), fut restauré au XIXème siècle. Il est aussi surnommé "Saint-Laurent". Construit par l'évêque de Nantes, Jehan de Malestroit. Cette propriété est vendue en 1450 par Jehan de Vannes au duc Pierre II. Certains écrits prétendent aussi que le château a été édifié par Pierre II en 1431. Abandonné, ses ruines sont rasées en 1614 et Louis XIII donne ses pierres aux Capucins de Vannes afin de pouvoir édifier leur couvent de Calmont-Haut. Le manoir est cédé en 1634, sous le nom de Saint-Laurent, aux jésuites du collège de Vannes.
Des ruines ont construit un nouveau château. Le nouvel édifice est vendu comme bien national en 1793 à M. Périer négociant de Lorient. Il devient, par la suite, la propriété successive des familles Bastide, Boulard et Eudon de Rohan Chabot (depuis 1975). Lire article sur le Château de Lestrénic.
Pour approfondir : extrait du bulletin paroissial de l'Abbé LE ROCH, enrichi de quelques illustrations.
L'ENCLOS de LESTRENIC à SAINT-LAURENT
Notre dernier chapitre sur "LES CHAPELLES DE SENE" avait pour objet la Chapelle de Saint-Laurent, et, en complément, l'histoire des "Foires de Saint-Laurent". Nous ne saurions quitter ce quartier de Séné avant de rejoindre celui de Kerarden, sans parler de ce qui en fait également partie du point de vue historique : L'ENCLOS DE LESTRENIC", cette propriété voisine de la chapelle. L'histoire de l'enclos de Lestrénic, propriété voisine de la Chapelle de Saint-Laurent, est très probablement ignorée de la plupart sinon de la totalité des Sinagots...Et pourtant, voici ce que nous avons découvert à ce sujet.
A l'est de la chapelle et du village de Saint-Laurent, s'étend, jusqu'à longer la rivière en contre-bas, face à la commune de Theix, un vaste enclos aux murs croulants, signalé dans le cadastre sous le nom d'Enclos de Saint-Laurent".
Les ouvrages généraux sur le Morbihan n'en parlent pas et son ancien nom ne se trouve ni dans la récente nomenclature des lieux-dits, ni dans le plus ancien dictionnaire topographique du savant archiviste Rosenweig. Les habitants du village eux-mêmes l'ignorent, et pourtant ce domaine à une longue histoire puisque, avant d'appartenir aux Jésuites du Collège de Vannes, il relevait d'un manoir ducal.
Etymologie :
Il s'appelait Lestrénic et ce nom apparaît dans les archives avec des variantes : Lanstrénic, Lestrénic, Lestrénic-Saint-Laurent. Cette dernière forme rend son identification absolument indiscutable. On a voulu l'expliquer par la présence, au bas de la propriété, du chenal de Saint-Léonard. Ce serait une corruption de "Er Stéric", le "petit étier. Malheureusement cette étymologie est inacceptable.
Le mot se décompose en deux éléments : Lez et Drenic. Le premier est très répandu dans les noms bretons et signifie "résidence seigneuriale". Le second est davantage discutable. Souvent, après le mot Lez vient un nom propre d'homme, celui du seigneur fondateur. Ici, ce serait alors un certain Dren oiu peut-être Audren, sous la forme diminutive, et nous aurions donc "la résidence du petit Dren ou Audren". Mais souvent aussi le Lez est suivi d'un qualitifcatif du lieu, comme Les-Coat, "la résidence du bois". Drenic serait pour Drenec ou Dreneux, qui dénomme une île du Golfe et maints autres lieux. Le radical Dren signigie "ronce" et Drenec est "un lieu couvert de ronces". Les-Drenc devient "la résidence de la ronceraie", ainsi désignée parce que, avant l'implantation d'un manoir, l'endroit était abandonné à une végétation sauvage. C'est ce sens qui nous parait le plus vraisemblable.
Genealogie des derniers Ducs de Bretagne Maison des Montfort
1°-LE MANOIR DUCAL
On ne sait rien de précis sur les origines du Manoir de Lestrénic, sinon que dans la seconde moitié du XV°siècle, il appartenait aux Ducs de Bretagne. Mais ce que nous savons, c'est que le Manoir de Lestrénic n'est devenu ducal qu'au temps de Pierre II de Bretagne, par un contrat de vente en bonne et due forme entre Pierre II, d'une part et Jehan de Vannes et sa femme, Perrine de Couldebouc, d'autre part, en 1450.[archvies Loire Atlantique -E164] Une conclusion : il faut exclure une fondation de Lestrénic antérieure à cette date : par Jean 1er Le Roux (1237-1286) ou son fils Jean II (1236-1305) dont le nom est attaché à une grotte et une croix voisine (croix de la Brassée). La première mention de Lestrénic figure dans le testament de Jean IV, daté de 1385, à l'intérieur du nom de Pierre de Lestrénic, qui était un de ses proches serviteurs. Mais il est impossible de discerner s'il était seigneur ou simple occupant du lieu.
C'est parce que cette résidence aux portes de Vannes plaisait tellement aux Ducs que Pierre II ne voulait pas se contenter d'en jouir de temps en temps comme son père, Jean V, mais qu'il désira la posséder. dans ce contrat de vente daté du 24 avril 1450, il est stipulé que Jehan de Vannes et sa femme dèdent, en toute liberté, au duc Pierre II, "un manoir et hébergement de Lestrénic, situé en la paroisse de Séné, près de la ville de Vannes, avec tous ses maisons, édifices et appartenances", moyennant la somme de 1200 réaux d'or qui leur sera versée par son trésorier Guillaume de Bogier. Et le luxe des formes employées dans le contrat de vente, pour en souligner l'entière liberté, laisse entendre que le désir de Pierre II était si fort qu'on pouvait soupçonner une pression de sa part. Un autre détail prouve que ce n'est pas sans regret que Jehan de Vannes et sa femme se séparaient de leur propriété : au cas où le Duc viendrait à s'en désaisir, il était spécifié qu'elle serait cédée à personne d'autre qu'aux vendeurs ou leurs héritiers.
Or, nous avons, par ailleurs, que Jehan de Vannes appartenait à une famille noble qui possédait les seigneuries de Scolpo (Colpo) en Bignan et de Cano en Séné. Il était Procureur et Contrôleur Général du Duc en 1439 et Président aux Comptes en 1442, donc l'un des plus hauts fonctionnaires. La famille de sa femme, également noble, était possessionnée dans la région de Redon. Ils avaient eux-mêmes acquis Lestrénic de Messire Jehan de Malestroit, "héritier de feu Révérend Père en Dieu, Jehan, évêque de Nantes et Chancellier de Bretagne.
Et puis, on constate que Jean V a signé à Lestrénic des actes en dates du 11 août 1437 et du 3 janvier 1441. C'est également, de Lestrénic, qu'un de ses successeurs, François II, accordera à Françoise d'Amboise, le 19 juin 1462, l'autorisation de fonder un couvent de Carmélites à Notre-Dame du Bondon. A cette époque, Lestrénic était donc bien, mais depuis peu de temps, propriété ducale.
Dans les comptes du Duc, à la date du 16 juillet 1431, figure un mandat de paiement "à Monseigneur le Chancellier pour lui aider à édifier son hôtel de Lanstrénic, près Vannes, à ce que le duc y peut aller à l'ébat". Le Chancellier, second parsonnage du duché, était alors un ancien chamoine de Vannes, Jehan de Malestroit, devenu successivement évêque de Saint-Brieuc et de Nantes. Le texte semble donc indiquer que le manoir lui appartenait et était alors en construction. Le duc lui accorde une aide en argent parce qu'il tenait la possibilité de jouir de cette propriété pour s'y divertir et s'y reposer. De tout ceci, il est normal de conclure que ce fut ce dernier, Jehan de Malestroit qui fut le constructeur du manoir de Lestrénic.
Jehan ou Jean de Malestroit est archidiacre du diocèse de Nantes. Il est élu évêque de Saint-Brieuc en 1405, puis entre au conseil privé du duc, puis devient gouverneur général des finances de Bretagne en 1406, Premier Président de la Chambre des comptes de Bretagne au début de l'an 1408, puis Chancelier du duc et Trésorier-receveur-général du duché de Bretagne quelques mois plus tard. Il est transféré au diocèse de Nantes le 17 juillet 14193.
En tant qu'évêque de Nantes, il lance, avec le duc Jean V, le chantier de construction de l'actuelle cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul. Le duc et l'évêque en posent la première pierre le 14 avril 1434. (Source wikipedia).
A/-La belle période du manoir :
Au XV°siècle, les témoignages se multiplient qui font de Lestrénic une des résidences favorites des Ducs de Bretagne quand ils séjournaient à Vannes. On prétend que Jean V et la duchesse Jeanne de France s'y trouvaient quand, en 1418, Saint Vincent Ferrier fut accueilli à Saint-Laurent. (..alors qu'ils n'en étaient que les hôtes et non les propriétaires).
C'est à cette époque aussi que le duc Pierre II fit construire une canalisation pour alimenter en eau le manoir. Cette canalisation partait de la métairie du Guern en Saint-Nolff qui appartenait à un seigneur d'Elven nommé Jehan de Camarec. En compensation, cette terre fut anoblie et donc exemptée d'impôts. C'est ce qu'affirment les rapporteurs chargés de relever les terres nobles de la paroisse de Saint-Nolff. On peut donc conclure que tout au long du XV°siècle, les Ducs de Bretagne n'ont cessé de témoigner de l'intérêt au manoir de Lestrénic.
B/-La décadence :
Avec le rattachement de la Bretagne à la France, le manoir de Lestrénic allait être incorporé au Domaine Royal et risquait de demeurer inhabité. Après la signature de l'Acte d'Union, à Nantes en 1532, François 1er, Roi de France, céda la jouissance de Suscinio et de Lestrénic à la belle Florence de Foix [1495-1537], favorite de François 1er, épouse de Jean de Laval, sire de Chateaubriant. Quand elle mourut, le manoir fit retour au Domaine Royal et à partir de cette date, sa ruine va se précipiter.
En 1614, les Frères Mineurs Capucins obtinrent de Laurent PESCHART, Sieur de Lourme, un terrain en bordure de sa propriété de Limoges à Vannes, pour y fonder un couvent. (Grand Séminaire actuellement). Ils pensèrent que les belles pierres du manoir abandonné de Lestrénic pourraient servir à leurs constructions, et ils adressèrent une requête en ce sens au Roi Lous XIII qui séjournait à Nantes. La question fut soumise pour avis au Sénéchal représentant le Rois à Vannes. La réponse fut nette. Depuis une quinzaine d'années, les toitures de Lestrénic avaient disparu, et la charpente s'était effondrée. S'il fallait la restaurer, la réparation coûterait plus cher qu'une construction neuve. Les pierres et les autres matériaux étaient devenus inutiles : loin d'apporter les lieux pour les faire servir à d'autres usages. Le Sénéchal se montrait donc très favorable à la demande des Capucins, sous la seule réserve que seraient respectés les quelques bâtiments encore couvert et les murailles de l'enclos.
Le roi donna son accord, le 26 août 1614, mais en prescrivant de faire, avant la démolition, une description des lieux. cette disposition nous a valu une description détaillée, faite en présence du Sénéchal, Jean MORIN, Sieur de la Vieille Vigne, par experts qualifiés : Etienne Blanchard, un architecte de Nantes, occupé à la démolition du chpateau de l'Hermine à Vannes, Gilles Le Douarin, maître maçon et Julien Le Nivet, demeurant aux faubourg de Vannes. Le compte rendu fournit de nombreuses indications. Malheureusement, faute de plan, il est difficile de les suivre. Celui que Guyot-Jomard a cru pouvoir reconstituer, manque encore de précision et me semble inexact.
On peut retenir tout de même que le vaste domaine était entouré de murs qui en faisaient un enclos et dont le dessin général a été conservé. On y pénétrait par un grand portail voûté en pierre de taille et une petite porte pour les piétons. Le principal corps de logis était long de 8 toises et demie, c'est à dire d'environ 17m entre ses pignons pour une largeur de 8m. Il comprenait une salle basse éclairés par six fenêtres aux croisés de pierre et deux étages. Aux murailles, restaient accrochés quatre grilles de fer qui, sans doute, protégeaient les ouvertures. ce bâtiment, tant du côté de Saint-Laurent que du côté du parc était flanqué d'une chambre basse adjacente au pignon. Une tourelle avec un escalier à vis desservait les étages. Jusque là, on voit assez bien la distribution. Où la difficulté apparait, c'est quand il faut situer les autres logis, faute de connaître la position des deux cours et du jardin qui sont donnés comme repères. Du côté droit, comme on entrait, il y avait une chapelle bâtie sur une cave, deux petits logis couverts de paille qui la joignaient, et "au-dessus et au même rang" trois corps de logis ruinés. De l'autre côté, on signale un corps de logis "vers le jardin", un autre s'avançant vers la cour, deux entre l'escalier et l'autre cour, qui joignaient le portail et le long desquels règnait un appentis. Bref, c'était une construction très importante mais presque complètement ruinée. Les toitures s'étaient effondrées et quelques poutres demeurés en place indiquaient les plafonds.
Le manoir était cependant habité par un fermier nommé Yvon LAYEC qui s'était péniblement installé parmi ces ruines. "Au bout du logis dudit manoir", à ses frais, il avait ouvert un appentis qui lui servait d'habitation. Il abritait ses bestiaux dnas les deux bâtiments couverts de chaume, près de l'ancienne chapelle, et contre la chambre basse, avait aménagé un abri pour son pourceau. Encore toutes ces constructions elles-mêmes menaçaient ruine mais, conformément à l'ordonance royale, elles serons respectées.
Les travaux de démolition furent donc entreprise au profit des Capucins, non sans qu'une nouvelle opposition leur ait été faite de la part du Procureur des Eaux-et-Forêts, le 25 août 1617. Il tenait à vérifier les titres des concessions qui leur avait été accordées par Louis XIII. Et c'est ainsi que le manoir de Lestrénic fût complétement rasé.
2°- LE DOMAINE DES JESUITES
En 1634, le rois Louis XIII fit don aux Jésuites qui dirigeaient le Collège Saint-Yves de vannes (actuellement le collège Jules Simon) du parc de Lestrénic. Il entendait ainsi leur marquer sa reconnaissance "pour" le soin qu'il apportaient à l'instruction de la jeunesse, tant en vertu et en piété qu'en "belles-lettres". les lettres patentes du roi furent publiées au prône de la grand'messe dans "les trois paroisses champêtres" de Séné, Theix et Saint-Patern. en 1658, Louis XIV confirma cette donation en y ajoutant cinq pièces de terres labourables et deux sous lande, toutes situées dans l'extérieur des murs. L'une d'entre elles se dénommait "le clos de la foire". La propriété était exempte d'impôts. Les seules obligations étaient, à l'avénement du roi, de lui prêter serment de fidélité, de faire prière et oraisons pour la prospérité de Sa Majesté, et de verser symboliquement à la recette du domaine 5 sols tous les ans.
A/-La ferme de Lestrénic :
Quand les Jésuites reçurent la propriété du parc, celui-ci était quasi-délaissé. Les murs qui l'entouraient tombaient en ruines. Les anciens bâtiments, nous lesavons déjà, avaient été rasés au profit des Capucins de Vannes. Seuls demeuraient un petit logis et le colombier vouté. Quelques parcelles de terres étaient labourées et ensemencées, d'autres cultivées en jardin ou mises en pâture. A la place de l'ancienne fûtaie, on ne voyait plus que des souches. Les arbres avaient été abattus pour servir à la construction du navire "La Couronne", un grand vaisseau de 74 canons qui sortit en 1637 des chantiers de la Roche-Bernard.
Au bas du parc, un étang qui servait de vivier écoulait le trop-plein de ses eaux dans le ruisseau de Saint-Léonard. La propriété couvrait au total environ 80 journeaux, soit une trentaine d'hectares. Elle était toujours louée à la famille Layec de Saint-Laurent qui jusque-là acquittait 120 livres de fermage au profit de Marie de Médicis, la mère de Louis XIII.
Devenus propriétaires, les Jésuites continuèrent leur bail aux Layec, mais ils avaient l'intention de faire du Parc de Lestrénic une "campagne" , nous dirions aujourd'hui, une résidence secondaire, où les Pères viendraient se reposer et jouir d'une agréable détente. En 1647, ils construisirent un corps de logis qui est à l'origine de l'actuel "Château de Lestrénic". A partir de cette date, les baux mentionnent qu'il réservent "le petit enclos dans lequel est bâtie la maison", le colombier, l'étang et les grandes allées. Au fil des ans, les fermages augmentent, attestant une meilleure rentabilité des terres, à moins que ce soit une dévaluation de la monnaie ou les exigences accrues des nouveaux propriétaires, peut-être tout cela en même temps. En 1658, la bail passe à 300 livres, en 1674 à 420, en 1685 à 500, ce qui était sans doute excessif, car il sera résilié avec une clause interdisant de toucher aux arbres et de cuillir les fruits.
B/-L'exploitation directe :
Au XVIII°siècle, les Pères ont préféré exploiter eux-mêmes le domaine. Ils utilisaient un personnel nombreux qui comprenait, outre les gens habitant la propriété, des journaliers er aussi des artisans : menuisiers, charrons, tonneliers, sans oublier un taupier. En 1760, , le jardinier s'appelait André GUILLOTO [marié à Saint-Servant le 20/7/1745 avec Simone GUEHO]. Il recevait 120 livres par na et les graines étaient vendues à mi-profit. On devait le nourrir avec du pain appelé "bon et mal" dont nous avons trouvé mention sans savoir en quoi il consistait. Sa femme et sa fille Mathurine gardaient des dindons. Jacques PAPILLON et Pierre LE BELLER, respectivement 2ème et 3ème jardiniers, étaient payés à 48 et 12 livres. Guillaume CELIBERT, âgé de 20 ans était charretier, et Mathurine LE BAGOUZE, de Séné, berger. La première domestique, Guillemette, de Ploeren, avait 48 livres de gages. Olive soignait les vaches que gardait Jeanneton DANIEL. Marion, sa soeur, avait la responsabilité de la basse-cour et du jardin. Tout ce monde était nourir et logé à la feme, chaussé de sabots, certains jusqu'à 6 paires et recevait des étrennes tarifés. Le journalier Yvon, de Bohalgo, avait un réfime à part. Pour 9 sous par jour, il tenait lieu de second garçon, et s'occuapit des chevaux. Il aidait, en outre, à labourer, à faire la moisson et à ramasser les dîmes de Saint-Avé qui appartenaient au Collège (des Jésuites). Comme les autres journaliers, il n'avait droit qu'à la soupe trempée.
Il faut croire que les Pères Jésuites trouvaient encore leur profit à ce genre d'exploitation. E, 1761, ils récoltèrent 13 "perrées" d'avoine, 'la perrée de vannes valait 17 décalitres 171), 11 de seigle, 9 de gros froment, 6 de petit, 9 de blé noir, 6 quarts de pommes de reinettes, 5 de poire de Quessoit, 2 d'oignons. Il n'est pâs fait mention de rapport des étables et de la basse-cour, mais on préleva 7 douzianes de pigeons. Les produits alimentaient le Collège, et le surplus étaient vendus. Jean LE ROUX, de Groutel, un adolescent de 15 ans, conduisait la bourrique, et Simone GUEHO , [la femme du jardinier], écoulait les denrées sur la place des Lices. Malgré la sécheresse, ces documents nous révèlent certains aspects de la vie rurale sous l'Ancien Régime. La main d'oeuvre était surabondante et si les ressources demeuraient très minces, le travail était très très largement partagé, et le rythme très soutenable. On n'étiat pas riche, mais on vivait.
La Révolution de 1789 va perturber cet état de choses. Déjà, en 1762, les Jésuites avaient dû quitter le Collège, mais Lestrénic continua d'en dépendre. C'était sans doute un but de promenade pour les élèves. Un acte du 6 août 1789 nous apprend en effet que messire Auguste Charles de COULANGES, "écolier de la Marine'", âgé de 13 ans et demi, se noya accidentellement sur le rivage de la mer voisine de Lestrénic et fut inhumé dans le cimetière de Séné.
Il était un des enfants de Jean Gabriel François Louis de CONTAUD Baron de Coulange.
Les institutions scolaires ne résistèrent pas plus que les autres aux bouleversements révolutionnaires. Avant même que le Collège ne fut définitivement fermé en 1795, les biens qui constituaient sa dotation tombèrent dans le domaine public. La terre de Lestrénic et ses dépendances furent mises en vente comme Biens Nationaux et adjugés le 13 juillet 1793 pour la somme de 40.400 livres à Auguste PERRIER, négociant à Lorient. Ce même PERRIER rachètera le domaine de Cantizac (lire article).
L'ancien manoir ducal sortait ainsi de la grande histoire pour devenir une simple propriété privée.
Lire article sur le Château de Lestrénic
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Manoir de Saint-Laurent
On ne confondra pas le manoir de Saint-Laurent, situé près de la chapelle éponyme avec le Château de Lestrénic, situé près du calvaire de Saint-Laurent et qui fut construit en lieu et place de l'ancien Enclos de Lestrénic.
Selon la Chambre des Compte de la Sénéchaussée de Vannes, Jacques Joseph LE METAYER de Kerdaniel, Ecuyer, Sieur de Kernerien et de Saint-Laurent possédait les métairie de Kerrio dans la paroisse de Berric et de Saint-Laurent dans la paroisse de Séné.
L'acte de son baptême nous indique que son père Yves LE METAYER [6/01/1603 - 30/6/1671] était écuyer, Sieur de Kerrio, Sieur de Saint-Laurent, Avocat à la cour et Sénéchal de Bazvallan.
L'inventaire de la DRAC, indique que la manoir appartenait à Guillaume LE METAYER, Sieur de Kerrio et de Saint-Laurent. Les sites de genealogie nous confirme qu'il s'agit bien du père de Yves LE METAYER.
Il semble que la propriété du manoir de Saint-Laurent se confonde à la famille LE METAYER, sans doute jusqu'à la Révolution.
Au cadastre de 1844, il apparait figuré tel qu'il est encore aujourd'hui : la batiment ceinturé de muret et une annexe au sud. Notez le puits figuré au cadastre et toujours présent.
Château de Lestrénic
On ne confondra pas le château de Lestrénic, avec le Manoir de Lestrénic qui l'a précédé en ce même lieu. (Lire la page correspondante).
Les Jésuites du Collège de Vannes (futur Collège Jules Simon) reçurent du Roi en 1634 cette terre de Lestrénic.
A partir de 1642 les Pères Jésuites érigent un logis, fortement remaniée au cours des siècles.
En 1793, le château est acheté par M. Jacques Paul Augustin PERIER [26/05/1746-1793], celui-là même qui acheta le moulin de Cantizac, au prix de 40,000 livres. Il mourut dans une geôle de Lorient peut après.
Le cadastre napoléonnien de 1810 montre la bâtiment principal doté d'un corps de commun au sud. On devine une terrase tournée vers l'est et donnant sur des jardins à la française. Un puits d'époque existe toujours. Un colombier existait à l'origine. L'entrée devait se situer à l'est. Le visiteur arrivait dans le château en traversant les jardins.
Le relevé de 1845 montre le basculement de l'entrée au château par l'ouest. Un deuxième corps de commun est construit au nord et le bâtiment principal semble prolongé de deux ailes latérales. On devine sur cette vieille photo montrant en premier plan la façade ouest, côté jardin, que derrière le batiment, se dresse une toiture et des constructions.
Cette vue aérienne actuelle permet de confirmer que les ailes latérales furent démolies pour laisser place côté ouest à un grand "bow-window" doté de trois grandes portes-fenêtres dont une au centre sert d'entrée principale au château.
Camille Rollando nous dit que la famille BASTIDE habitait le chateau après guerre qui fut vendu à la famille BOULARD.
Le dénombrement de 1962 atteste bien la présence de Mme Yvonne VIENOT DE VAUBLANC, veuve BOULARD. La famille emploie un jardinier et du personnel de maison. Elle vendra le château en 1977 à Eudon de ROHAN CHABOT [4/11/1936-6/01/2017].
Aujourdh'ui sa veuve vit toujours dans le Château de Lestrénic en Saint Laurent.
Plus...
Manoir de Cantizac
Cantizac est le nom d'un ruisseau, d'un moulin à marée en bordure du Golfe du Morbihan et d'un manoir breton toujours visible aujourd'hui. L'histoire des meuniers établis à Cantizac est présentée dans un article dédié. Le présent article retrace la succession des familles nobles qui ont possédé la seigneurie de Cantizac et son beau manoir.
Les Archives de Loire-Atlantique nous donne document issu des la Chambre des Comptes de Bretagne qui énumère les différents propriétaires des terres de Cantizac. :
"Le manoir et lieu noble de Quenetisac ou Cantizac, par Guillaume de Coatlagat, fils d'Olive de Lestenou (1413), Regnaud, fils de Michelle de Tréal, veuve de Guillaume de C. (1453), le même pour les terres de Cantizac et du Goëzic, plus des terres en Berric et Limerzel (1472), Prigent de C. (1474), Jacques de C. (1509), Jean de C. (1522), Jean, héritier de Michelle de C. (1528), Jean Peschart (1600), René de Tournemine (1639), Jacques Le Mezec, écuyer, et consorts (1701), Julien Le Mezec, écuyer, sieur du Parco, et consorts, héritiers de Marguerite Champourin (1706) ;"
On comprend que la propriété de Cantizac va passer par trois familles, les Coatligat, les Perchart-Tourmine et les Champoing-Le Mézec.
Selon Camille Rollando, en 1427, le métayer de Guillaume de COATLAGAT s'appelle Guillaume Le Guitard. En 1453, la sieurie de Quentifac ou Cantizac comprenait un manoir à courtils, des bois, 2 ha de prés, un colombier, une garenne, une métairie tenue Jean Le Roux, un moulin à marée, quelques exploitations en domaines et quelques rentes censives dans des paroisses éloignées. Au total, une quarantaine d'ha.
La propriété de Cantizac se confond avec la généalogie de la famille de Coatlagat de Clergrio, originaire de Guéhenno.
Vers 1585, Cantizac échoie à Jean PESCHART, seigneur de la Bothelleraye qui se marie à Redon en 1595 avec Jacquemine de TALHOUET. Leur fille Renée PESCHART est marié à René IV de Tournemine, baron de Campsillon [1619-23/4/1683] qui récupère le domaine vers 1626. René de Tournemine est le petit-fils en ligne directe de Pierre de Tournemine qui épousa Renée de Rieux, fille de l'illustre famile bretonne.
Ensuite, les terres sont rachetées par Nicolas FOUQUET [1615-1680]. Selon wikipedia, le Surintendant des Finances du Roi souhaite créer en Bretagne, une puissance domaniale pouvant servir de base à de vastes entreprises coloniales et commerciales. C'est dans cette optique qu'il se lie à l'illustre maison bretonne de Rieux, à qui il rachète plusieurs terres aux alentours du golfe du Morbihan, comme la forteresse de Largoët. En 1658, par l'intermédiaire de Jeanne-Pélagie de Rieux, propriétaire de l'île d'Yeu, il fait fortifier l'île où il amène des vaisseaux armés. La même année, il achète Belle-Île pour 2,6 millions de livres, dont il restaure les murailles, et où il fait bâtir un port, des magasins et des entrepôts à grands frais."
Cette puissance déplait au roi Louis XIV, qui après un procès "politique" lui confisque ses biens dont les terres de Cantizac en 1664. Après sa mort, son épouse Marie Madeleine de CASTILLE [1635-12/12/1716] reprend la possession de Cantizac. Mme de Castillan va se séparer du moulin et des biens qui sont probablement vendus à Julien LE MEZEC [1631-24/1/1701], familel originaire d'Auray. Sa fille, Marguerite LE MEZEC [1682-27/1/1755], épouse de Jean VI de la MONNERAYE [1667-1737], vend à son tour les biens en 1714 à la Congrégation des Dames de la Visitation de Vannes (source infobretagne.com) :
"En 1714 encore, le 22 février, par acte au rapport de M. Le Barbier, « Messire Jean de la Monneraye [1687-1737], chevalier, sgr de Bourgneuf, et dame Marguerite LE MEZEC [20/12/1682-27/11/1755], son épouse, vendirent aux religieuses de la Visitation la maison, (le tout échu à la dite dame de Bourgneuf des successions d’écuyer Julien Le Mézec, sieur de Saint-Jean, et de dame Marguerite CHAMPOURIN [6/11/1643-15/6/1704], ses père et mère) terre noble et seigneurie de Cantizac et la Salle, situées en la paroisse de Séné, comprenant : le manoir principal et ancien du dit Cantizac avec les logements, pourpris, cours, jardins, vergers, fuie, garennes, bois de haute futaie et de décoration, rabines et taillis, prés et prairies ; — la métairie de Cantizac, avec tous ses logements, terres labourables, pâtures et friches, prés et prairies, jardins et vergers, vignes et étang ; — les quatre métairies nommées le grand et le petit Guergelen et le Guerneué : deux desquelles métairies sont à présent appelées Kervilio, et les deux autres Keravelo ; — la maison du moulin de Cantizac et celle du clos de Coetihuel, dépendant des dits pourpris, — les deux moulins à mer de Cantizac et d'Herbon, avec leurs chaussées, étangs, refouls, logements, issues et franchises ; — une maison ruinée, avec ses prés, terres labourables, landes, pâtures et vignes, nommée Penn-er-Sal ; — les rentes foncières et censives, dépendant des dites terres de Cantizac et de la Salle, droit de banc et enfeu prohibitifs, tombes élevées dans le choeur et chanceau de l’église paroissiale de Séné, et autres droits honorifiques et de prééminence appartenant aux dites terres et seigneuries de Cantizac et de la Salle ; — de plus le droit de four à ban de la paroisse de Séné et droit de bannalité, reconnus par les commissaires du roi le 28 décembre 1689 et le 19 mai 1690 ; —;
« A la charge eaux dites religieuses de les tenir et relever prochement et noblement du roi notre sire, sous son domaine et juridiction de Vannes, et de payer pour l’avenir, et à compter du jour de Toussaint dernier, les rentes par argent et grains, qui se trouveront dues tant au dit domaine qu’à autres ; la dite vente et cession ainsi faite entre parties, pour et en faveur de la somme de 30,000 livres tournois de principal et accessoires... » (Présidial. B. 315. p. 69).
En la même année 1714, le 23 août, les mêmes religieuses restèrent adjudicataires des maisons et métairies de Kerdavy et de Cariel, avec un moulin à vent, le tout situé en la paroisse de Séné ; ces biens provenaient de la succession bénéficiaire de Robert Loyer et de Nicole de la Roche, sa femme, et furent vendus, en la juridiction de l’abbaye de Saint-Georges de Rennes, pour la somme de 15,050 livres tournois. (Présidial. B. 315. p. 119).
A la Révolution, le bien devient national. La terre de Cantizac et ses dépendances sont acquises, le 20 avril 1791, par M. PERIER, Directeur de la Compagnie des Indes à Lorient, au prix de 85,000 livres.(Source infobretagne.com). Jacques Paul Augustin PERIER [26/05/1746-1793] s'était marié en 1777 à Marie-Charlotte CARIER. Issu d'une noblesse récente, Périer est inquiété pendant la Terreur. Il se suicide à Lorient en 1793, durant, ou juste après son incarcération. En 1794, son épouse et sa fille seront assassinées par les Chouans sur la route de Lorient en allant recueillir sa succession.
Au cadastrre napoléonien de 1810, les différents bâtiments sont bien représentés. On repère le manoir et son aile adjacente, un cercle positionant le colombier. Une fontaine rejettant ses eaux vers l'étang de Cantizac qui reçoit au Pont d'Argent les eaux du ruisseau éponyme. Sur la digue, le moulin et à tribord la maison du meunier sur le chemin qui monte au manoir.
La Drac de Bretagne en a fait un relevé du manoir :
"Manoir de la fin du XV°siècle, appartenant aux Coëtlagat. Modifications intérieure du rez-de-chaussée (couloir, excalier) dans la 1ère moitié du XVIII°siècle, après acquisition par les religieuses de la Visitation de Vannes. Puits du XVIII°siècle (toujours visible). Au XIX°siècle : construction d'une aile de communs est, du logement est en prolongement du logis. Logement ouest existant probablement au XV°siècle. Modifié au XIX°siècle. Colombier existant au XV° siècle et figurant sur el paln cadastral en 1810, détruit en 1844. Moulin à marée existant au XVIII°siècle, restauré. Vivier signalé sur les deux cadastres.
Manoir de Ranquin
Le relevé de al DRAC de Bretagne indique que le manoir de Ranquin est attesté depuis 1416. La date de 1613 est porté sur la tour de l'escalier.
Dans son ouvrage Camille ROLLANDO retrace la succession des propriétaires du manoir que l'on peut compléter avec les données des sites de genealogie.
En 1410, il est la propriété de Guyon de Ranquin, puis de Bizien de Ranquin son fils. En 1680, de François Jouchet et en 1703 de Claude Joseph Jouchet.
Maitre Guillaume-François Jouchet, sieur de la Villaloys, sénéchal au siège royal de Rhuis, et de dame Marie Racouët. Leur fils René natif de Sarzeau héritera du titre et du bien.
René François JOUCHET sera Sénéchal au siège royal de Rhuys, Sieur de la Villeloys, du Ranquin, de Kertthomas. Il fût baptisé le 6 juin 1713 à Sarzeau, comme le montre l'extrait du registre paroissial ci-dessus.
Il décédera le 31 juillet 1777 à Kerthomas en Sarzeau à l’âge de 64 ans. Il était également Conseiller du Roi. Marié le 22 janvier 1737 à Sarzeau, avec Marie Anne Monton De La Boucharde De Kergenty. A la mort de sa femme; il se remarie le 23 juin 1748 à Sarzeau, avec Vincente Marguerite RADO, Dame du Matz [1709-1780].
Leur fils, Alain Jean JOUCHET Sieur du Ranquin, né vers 1739, décédé vers 1847 (à l’âge de peut-être 108 ans)
sera également Conseiller du Roi et Lieutenant Général civil et Criminel, Notaire et Avocat en Parlement. Il se marie le 23 juillet 1765, à Rennes, avec Servanne Thérèse Louyer du Parquet [1744-1827].
Ils auront plusieurs enfants dont, Gaspard Anne Jean JOUCHET DU RANQUIN, né le 31 janvier 1767 à Rennes, avocat et homme de lettres. Celui-ci se marie le 13 février 1792 à La Chapelle des Fougeretz, avec Marie Eleonor Le Coat Dubois.
Leur aîné, Théophile Ambroise Marie JOUCHET DU RANQUIN [1794-1863], né le 10 avril 1794 à Gévezé près de Rennes, hérite des biens. Décédé le 12 septembre 1863 à Rennes, à l’âge de 69 ans. Il fut géomètre du cadastre Marié le 30 janvier 1828 à Rennes, avec Marie Léonie.
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Au cadastre de 1844, la manoir de Ranquin apparait avec au sud des jardins aménagés.
Les cadastre de 1810 et de 1844 nous indiquee la présence d'une tourelle, toujours visible aujourd'hui. Est-ce un poste de douaniers ? Etait-ce un pigeonnier ?
Manoir de Cano
Camille Rollando nous livre la succession des propriétaires du manoir de Cano dans son ouvrage "Séné d'Hier et d'Aujourd'hui" que l'on peut compléter avec des relevés de réformation de la noblesse et les informations des sites de généalogie.
En 1427, le Sieur de Cano s'appelait Ollivier LOUBELOUS et son métayer Guillaume Le Douarier.
Ainsi la seigneurie de Canno a appartenu successivement à la famille MAYDO : Jean, fils de Simon Maydo (1465), Jacques Maydo et sa mère Dominique de Pouille, veuve d'Yves Maydo, sieur de Tréduday (1539 et 1540), Jean de Bocenit et Bastienne Maydo (1575).
Puis elle est sans doute vendue à Jean BIGARRE, Sieur de la Landelle et de Cano, procureur des nobles bourgeois et habitants de la ville et faubourgs de Vannes, fabricien de la cathédrale, abbé de la confrérie des trépassés et contrôleur des décimes du diocèse x Anne Chedaime, puis à son fils Guillaume BIGARRE X Marie Trumeau. (1643).
La propriété échoit (vente ou succession) à François LE MEILLEUR (1672), François-Xavier LE MEILLEUR (1681), François-Joseph LE MEILLEUR, seigneur de Larré, président au Parlement de Rennes (1729). Une succession la fait parvenir au sen de la famille de GUERRY : Claude de GUERRY x Marie LE MEILLEUR et ensuite Claude Alex Malo de GUERRY..
Carte de Cano avec le moulin entre 1771-1785
A la Révolution les cartes sont rebattues. Le manoir de Canneau ou Cano a du être nationalisé puis vendu.
Il échoit à la famille LE CLAINCHE puis passera par succession à la famille LE THIEC.
Après son mariage avec Laurence Alexis LE BREC, le 18/8/1789, Guillaume LE CLAINCHE [3/10/1763-30/11/1814] s'établit à Séné. Il sera d'ailleurs maire de la comune de 1807 à son décès en 1814., (lire la page sur les maires de Séné). Son premier enfant, Guillaume nait à Saint-Laurent le 7/02/1794, comme Jean François LE CLAINCHE [22/05/1797-16/10/1852] qui mourra à Cano x Anne EHANNO [1813-25/12/1842]. Leur fille Marie Julienne LE CLAINCHE [28/12/1839-13/03/1904] se marie avec un laboureur de Saint-Nolff, Alexis LE THIEC [21/09/1828-14/08/1892].
Au dénombrement de 1841, la famille LE CLAINCHE apparait à Cano.
La confrontation des cadastre de 1810 et 1844 montre l'évolution du bâtis. Le manoir semble ceinturé d'un murêt. Il est à proximité d'une fontaine et d'un étang. Le village de Cano s'est constitué autour du manoir.
Le plan de 1810 laisse apparaitre un demi-cylindre face nord qui pourrait figurer la présence d'un four. Le cadastre de 1844 montre qu'un mur est accolé désormais à "ce four". Sur un autre bâtiment on devine une petite construction accolée au mur qui semble signifier la présence d'un four, aujourd'hui disparu.
Le relevé de la Drac nous donne quelques précisions sur le bâti :
Au dénombrement de 1886, Alexis LE THIEC et sa famille sont installés à Cano.
Louis François LE THIEC sera mobilisé pendant la Première Guerre mondiale et mourra dans la Meuse en avril 1915.
La manoir échoie à son frère Joseph Marie et restera dans la famille jusqu'en 2004. Le nouveau propriétaire du manoir a entrepris de gros travaux de restauration des batiments, notamment la tour détruite en 1928 et la réfection des toitures.
Château de Bot Spernem
Histoire d'une demeure : le château de Bot-Spernem.
L'édifice de deux étages est orienté vers le port de Montsarrac, possède au premier étage un balcon avec garde-fous ornementé. De style classique, sa façade symétrique est composée d'un corps central avec combles à la Mansart et lucarnes surmontées de frontons bombés, jouxté de deux ailes carrées aux toits d'ardoise en pavillon. Les encadrements des ouvertures sont en pierres taillées, sauf au rez-de-chaussée ou ils sont moulurés. Trois souches de cheminée émergent du pan nord-ouest de la toiture donnant sur l'anse de Mancel, avec son parc, c'est l'une des plus belles demeures de Séné.
Dans son livre intitulé "Le Pays de Séné", Emile MORIN dresse la généalogie de cette belle demeure située sur la route du Passage à Séné.
Reprenons ces noms de familles et tachons de préciser les choses et de les illustrer.
Le château de Bot-Spernen a été édifié par Louis Mathurin de CASTELLAN, né à Quintin (Côtes d'Armor) qui résida dans son château comme en témoigne le dénombrement de 1886.
Il décède à Séné à l’âge de 76 ans et sans enfants. Sa tombe subsisite au cimetière [lire article sur la visite du Cimetière]
La propriété passe alors à son cousin Louis André de BOUAN qui détient également des terres à Bilherbon. Cependant, le Tribunal civil de Vannes en date du 11/6/1903 ordonne la vente au enchères du château qui était saisi à la demande de plusieurs débiteurs de Louis de Castellan.
Le château serait resté propriété des De Bouan jusqu'à sa vente en 1916 à Auguste Emile Marie BEDEAU de l'ECOCHIERE [29/09/1880 La Chapelle/Erdre - 17/9/1917 Séné ] qui y décède. Son fils Michel BEDEAU de l'ECOCHERE naitra à Bot Spernem [4/08/1913 Séné - 16/1/1977 Marseille].
Après guerre, le château est revendu à Paul Emile de LANGLOIS de SEPTENVILLE [19/3/1872 Belgique - 1914 Escoublac] ou à sa femme, Georgette Eugénie de SAINT BELIN MALAIN [31/5/1875 - 17/3/1909 Paris XIV], qu'il épousa à Billiers le 3/1/1894. De cette première union est né Geoffroy Jules de SEPTENVILLE [9/1/1895 Gionges 51 - 4/03/1920 - Muzillac ].
Après la mort de sa première femme en 1909, il épouse le 5/9/1910 à Escoublac, en seconde noces, Valentine Josephine LORION [Saint- Nazaire 5/06/1888 - ], dont il aura un enfant, Paul Marcel Geoffroy de SEPTENVILLE [Guipry 3/10/1912 - ca1944].
Après le décès de Paul Emile, sa deuxième épouse, Valentine LORION se remarie avec Leo Johnston BRENNAN dont elle a une fille Christiane Eleonore BRENNAN [Saint Nazaire 16/6/1917 - ]. Leo BRENNAN est né à Philadelphie aux Etats-Unis, divorcé ou veuf, il est père de Franck né en 1904.Leo BRENNAN est un homme d'affaires qui fait notamment du négoce de blé sur Nantes et Saint-Nazaire où il a dû rencontrer Valentine LORION...
Son fils Franck sera scolarisé au Lycée Saint François Xavier de Vannes. Il fera des études à la Sorbonne à Paris avant de rentrer au Etas-Unis.
La famille est endeuillée en 1920 par le décès accidentel de Geoffroy de SEPTENVILLE qui se tue dans un accident d'automobile près de Muzillac en mars 1920.
Ces explications de genealogie permettent de comprendre la liste nominative des personnes qui déclarent résider au château de Bot Spernen en 1921.
Qui était Leo Johston BRENNAN ? Un Américain qui vit à Séné en 1921 mérite qu'on approfondisse les recherches!
Cet article du Chicago Tribune nous indique que Leon Johston BRENNAN, citoyen américain né à Philadelphie en 1884, est le neveu de Georges Brennan, propriétaire du journal de Philadelphie, l'Inquirer. Jeune, il suit une scolarité à la Delancey School (à approfondir) et ensuite il poursuit ses études au sein de la prestigieuse université, Germantowm Academy.
Pendant la Première Guerre Mondiale, il sera volontaire au sein du Corps d'Ambulances "Norton Harjes" et au sein de la 81° Division de l'American Expéditionnary Force (A.E.F.).
La 81e division d'infanterie (81st Infantry Division) est une division de l'US Army formée à l'occasion des deux guerres mondiales. Elle est créée pour la première fois en août 1917, au sein du Camp Jackson, en Caroline du Nord. À l'origine, elle est organisée autour d'un petit cadre d'officiers de l'armée régulière, tandis que les soldats sont principalement issus de la conscription et des États du sud-est. Les premiers éléments de l'unité connaissent leur baptême du feu en septembre, en défendant le secteur de Saint-Dié, jusqu'au début du mois d'octobre. Elle est ensuite rattachée à la 1re armée en préparation de l'offensive Meuse-Argonne et elle attaque les lignes allemandes lors des ultimes jours de la guerre, le 9 novembre 1918. Après la cessation des hostilités, elle reste en France jusqu'en mai 1919, date à laquelle elle s'embarque pour les États-Unis où elle est démobilisée le 11 juin 1919.
L'American Volunteer Motor Ambulance Corps également connu sous le nom de Norton Harjes Ambulance Corps, est une organisation fondée fin 1914 par Richard Norton. Sa mission fut d'assister les troupes Alliés sur les champs de bataillede la 1ère Guerre Mondiale. Elle débuta avec 2 voitures et 4 chaufferus. Le service fut associé à la Croix Rouge Britannique et à la St-Jhon Ambulance.
Le surnom de "Harjes" fait référence à Henry Herman HARJES, un banquier franco-américainqui décida d'aider Noton par des legs. La "Norton Harjes" incorpora le romancier John Dos Passo et les poètes Robert W. Service et E.E. Cummings.Le corps d'ambulaniers s'illustra sur le schmaps de batialle de la Somme.
Ce faire part de décès nous indique que Mme de SAINT BELIN MALAIN, née Marie Eugénie MINGUET [2/3/1853-21/1/1921], occupait le château à Bot-Spernen, bien de sa famille. A son décès le château sera mis en vente par ses héritiers.
C'est dans les années 20 qu'est prise cette photo depuis la butte de Montsarrac.
Le dénombrement de 1926 nous apprend que les "propriétaires" ne résident plus au château. Les seuls occupant sont la famille Métayer qui exploite les terres agricoles.
La famille américaine a quitté Séné et c'est l'industriel BERARD (épouse Magdeleine Henriette ALLANIC), qui achète Bot Spernem. Il a fait fortune dans la production de pantouffles dont la semelle en caoutchou est fabriqué par les Etablissements Dubo à Nantes. Emile BERARD [27/1/1865 -Voreppe Isère- 29/7/1944] décède au château. Pendant la seconde guerre mondiale, les Allemands occupent le château. Après la succession, le château échoie à une communauté religieuse.
A la Libération, il devient la propriété successive de l'Evêché de Vannes puis de l'imprimeur rennais André OBERTHUR [1906 -1985].
Avant de retrouver une fonction religieuse, il demeure un temps la propriété de la famille HIRGLAIR.
En 1957, les Soeurs Augustines de la Miséricorde y ouvrent un noviciat connu sous le nom de Domaine de Yvonne Aimée, en l'honneur de la réligieuse qui fut béatifiée mais aussi décorée par le Général de Gaulle.
On retrouve au recensement de 1962 le nom des soeurs qui logaient au château de Bot Spernem.
Vers 1989, le transporteur L'HARIDON, acquiert le château dont il se séprarera vers 1993 pour une famille allemande BRACHT. Celui-ci entreprend de gros travaux. Sa faillite personnelle entraine la vente du château par le Crédit Agricole, lésant au passage les artisans qui avaient entreprise les travaux.
Vue de l'arrière du château-1965
Ensuite il est acheté par M. MOURET, conseiller municipal à Séné, dirigeant de société, qui la revendu en 2xxx à l'actuel occupant.