Les fontaines et puits à Séné : redécouverte d’un patrimoine oublié
La particularité de Séné, est d’être une commune littorale, un territoire de faible altitude, et dont le sol, les terrains, reposent sur un support de roche métamorphique constitué de gneiss et de granite.
La couche sédimentaire n’est pas profonde et n’est pas propice à la présence d’une nappe phréatique importante. Ce handicap est compensé par une pluviométrie régulière qui permet d’avoir de l’eau toute l’année. Sur plusieurs points du territoire, les fonds des bassins versants ont laissé apparaitre un étang (étang de Kerdavid) des mares (Gornevez, Limur) ou de nombreuses mouillères ou grenouillères.
Les anciens, avaient repéré ces endroits pour y creuser des puits indispensables à l’établissement d’une ferme ou d’un village. Quand il fallait creuser profondément pour trouver la nappe phréatique, alors on consolidait un puits traditionnellement circulaire. Certains nous sont parvenu avec une forme circulaire, simple et d'autres sont de petites chapelles où aller puiser de l'eau.
Photo de puits à Séné :
Lorsque la nappe affleure la surface, ici ou là et particulièrement dans un bas fond, point besoin de creuser profondément pour trouver l’eau. Les anciens ont construit alors quelques marches pour descendre au fond du puits, au niveau de l’aquifère, où est aménagé un petit bassin de pierre.
Nos nombreuses « fontaines » sont en quelque sorte des « puits à escalier ».
Exemple : "fontaine" de Gorneveze :
Quand la pluviométrie est correcte et le bassin versant suffisamment étendu, il peut surgir naturellement un flux continu d’eau, on parle de source. Une fois aménagée, on parle de fontaine à l’eau claire et régulière. C’est un peu le cas à la « Fontaine de Langle » inventoriée par la DRAC de Bretagne. Le « puits à escalier » en amont était rarement à sec et profitant de la pente, l’eau s’écoulait, alimentant le lavoir.
Creusés à faible profondeur dans le sol, en bas de bassins versant, ces puits et surtout les fontainesétaient sensibles aux contaminations par des germes fécaux en provenance de l’élevage domestique, ou des eaux usées domestiques.
Dans son livre, Camille Rolando nous fait part d’un souvenir d’enfance au village de Montsarrac :
« Pour la lavage du linge, il y avait deux fontaines disponibles, l’une au Solon et l’autre à Toul en Trech sur la route de la pointe. A intervalles réguliers, de nombreux volontaires venaient faire la chaîne pour procéder au curage de ces fontaines. Quant à l’eau potable, il fallait aller la chercher à un puits à margelle, situé entre le village et Kerarden ».
Les puits profonds approvisionnaient en eau potable et les « fontaines » en eau domestique et d’élevage.
La consultation du cadastre de 1844 permet de répertorier une cinquantaine de puits et de fontaines qui portent un nom vernaculaire, quelques lavoirs et un grand nombre d'autres points d'eau, le plus souvent des puits, indiqués par un petit cercle bleu. On en trouve dans presque tous les villages et le bourg de Séné. A vrai dire, les villages se sont établis près d'un point d'eau. Ces fontaines et ces puits, aujourd'hui perdus dans les brousailles, sont l'objet d'une rédecouverte de la part des Sinagots. Hier, elles étaient importantes pour la vie des villageois et les riverains devaient les entretenir au quotidien et notamment curer le fond des fontaines régulièrement. On trouve également aux archives du Morbihan, plusieurs délibérations du conseil municipal de Séné en vue de l’entretien de la fontaine de Langle.
Au cours de la fin du XX° siècle, leur usage a été abandonné avec l'arrivée de l'eau courante dans les maisons.
Une première liste des puits et fontaines est publiée dans le bulletin municipal de juin 1994) Celle-ci sera enrichie par la contribution de Séné d'Antan, de notre ancien maire Marcel Carteau et des services techniques de la ville de Séné courant 2016-2018. L'inventaire a été entrepris afin de sauvegarder et de restaurer la multitudes de fontaines et de puits qui sont déssiminés sur notre territoire communal.
Fontaine, puit et point d'eau indiqués au cadstre de 1844 :
Puit du Menieu
Puit du Versa
Fontaine de Gressignan dont l'eau rejoignait une mare qui servait d'abreuvoir.
Bourg : puits rue des Vierges, puit du Prebsbytère, rue de la Fontaine :
Fontaine de Balgan
Fontaine de Barrarach avec son lavoir
Fontaine de Bindre
Fontaine de Boëd
Fontaine de Boëdic
Fontaine du Bois de Saint Laurent sur la rive du Liziec
Quatre puits à Saint Laurent encore visibles aujourd'hui.
Fontaine de Canneau avec son étang aujourd'hui caché derrière un bosquet.
Fontaine Renaud près de Caneau
Deux fontaines en bas de Cariel aux noms de Feten aligen et Er Goh Feten
Fontaine de d'Aulan.
Fontaine de la Lande ( Kerfontaine)
Fontaine Er Pradeu à Brouel,
Fontaine de Falguérec
Fontaine de Goho
Fontaine de Gorneveze
Fontaine de Grand Pré à Limur
Fontaines à Cadouarn : Feten crechan et Feten Er Prat
A Ozon les fontaines de Guerimac et Grand Pré
A Ozon le puits situé tout près de l'ancien presbytère d'Ozon.
Fontaine de Kerbiscon,
Fontaine ou Puits de Kerdavid et fontaine de Godal,
Fontaine du Grand Kernipitur et à côté de la ferme, son puits qui n'est pas figuré sur la cadastre de 1844..
Fontaine du Petit Kernipitur
Puits de Keravelot situé dans la cours du Manoir de Keravelo.
Fontaine de Ligneux
Fontaine de Michot
Fontaines du Clos Bras à Montsarrac
Fontaine de Montsarrac
Fontaine de Nerhuen à Billarec
Fontaine Pichon à Gorhfeten
Fontaine des Quatre Vents
Fontaines Poul Praaden, Prat Bras et Prat Bihan à Kerarden
Fontaine de Moucelle
Fontaine de Punsic à Canivar'ch.
Le cadastre de 1844 n'est pas exhaustif, il a omis d'indiquer d'autres fontaines et puits bien réels.
Puits de Bezidel