Eglise & Chapelles
- Le Trésor de Saint Patern par Yves-Jean BELOEIL-BENOIST
- Le Trésor paroissial de SENE, par l'Abbé LE ROCH
- La description de l'église, par le chanoine Joseph DANIGO
- Consécration de l'Eglise de Séné, par l'Abbé LE ROCH
- La construction de l'Eglise, par l'Abbé LE ROCH
- La recontruction de l'Eglise, par l'Abbé LE ROCH
- Les vitraux de Séné
- Anciennes chapelles Saint-Vital et Saint-Sébastien
- Séné inventaire du patrimoine
- Chapelle Sainte Anne à Bellevue
- Chapelle de Boëdic
- La chapelle de Saint-Laurent, par l'Abbé LE ROCH
- Chapelle Notre Dame de Bon Voyage à Kerarden
- Chapelle Saint-François Xavier à Limur
Croix & Calvaires
Calvaire de Saint-Laurent
Source : Abbé Le Roch, Le Sinagot
"Au village de Saint-Laurent, à une cinquantaine de mètres au sud de la chapelle, se dresse la "Croix de St-Laurent". Bien que mutilée, elle reste imposante par ses dimensions, et belle de proportions.
Elle s'élève sur un emmarchement de quatre degrés, aux pierres appareillées. Le piédestal rectangualire en forme d'autel s'agrémente d'une base et d'une corniche saillantes et sobrement moulurées. Sur cette plate-forme est plantée la croix proprement dite. Le long fût polygonal, décoré au pied et au sommet, figure une mince colonne et supporte le groupe sculpté où se dessinent les images de la Crucifixion. Les personnages latéraux se trouvent en porte-à-faux sur des consoles circulaires. Malheureusement manque toute la partie supérieure de ce bloc travaillé dans une seule pierre.
Du côté de l'ouest, subsiste seulement le bas de la croix du Christ et deux personnages qui sont certainement la Vierge et Saint-Jean..
Du côté de la route, il est plus aisé de reconnaître le thème de la Piéta : la Vierge (décapitée) tient sur ses genoux le cadavre de son Fils descendu de la croix....
Elle est encadrée de deux personnages dont on ne distingue plus que l'ample drapé du vêtement impssible de les identifier.
Cette croix qui peut remonter au XVI° ou même au XV° siècle, est sans doute contemporaine des travaux de la chepelle. Sa qualité nous fait regretter les mutilations qu'elle a subies. Mais elle continue de se dresser comme un témoignage impressionnant de la Foi de nos pères et une muette protestation contre le sinjures du temps et le vandalisme des hommes.
Les croix de Gorneveze et de Moustérian-Purgatoire
L'ancien curé de Séné, Joseph Le Roch [1968-1980], très érudit, insérait de temps à autre dans le bulletin paroissial "Le Sinagot" des articles sur l'histoire de Séné, et notamment son patrimoine chrétien.
Il accompagnait la photo noir et blanc de la croix de Gornevez de ce texte :
"A l'embranchement de la route qui mène au Gornevez, s'élève cette croix à base rectangulaire en maçonnerie. Le socle est formé d'une dalle en granit. Il est d'une seule pièce et a les rebords biseautés. Un fût rond, monolithe porte le Christ qui se détache de la masse. On lit sur le socle : "VIVE LA CROIX" et plus bas "RELEVEE EN 1899".
C'est dans les grands espaces dénudés et désolés, au sommet des crêtes des landes que la fine silhouette de la croix se détache sur la pureté du ciel, sorte de provocant appel à prier. Par quelles affinités secrètes, le Breton, fruste, dit-on, et ignorant, a pourtant si bien su choisir des emplacements qui éveillent en nous une émotion à la fois esthétique et spirituelle ? C'est là un des mystères de cet art populaire, mystère dont les conditions subtiles paraissent bien oubliées de nos jours puisque ce qu'on érige actuellement est dépourvu de tout charme et de toute fine sensibilité.
Enfouies et cachées dans la verdure ou visibles et aux contours découpés, les croix sont sur tous les chemins bretons; et pourtant la Révolution en a détruit une quantité considérable. Les sculptures des grands calvaires de chez nous n'ont été sauvées que grâce à vigilance et à l'habileté de braves gens qui ont caché les fragments les plu simportant...Les calvaires et les croix que nou spouvons admirer de nos jours ne sont qu'une fabile partie de ceux qui existaient à la fin du XIII° siècle.
La croix de Gorneveze est indiquée sur le cadastre de 1844.
Toujours dans ce bulletin paroissial, il ajoutait sur la croix du Purgatoire aussi nommée croix de Moustérian dans le cadastre de 1844, aujourd'hui sise en face le complexe sportif Le Derff.
"Sur un soubassement maçonné et un socle en granit, biseauté, s'élève un fût rectangulaire comportant un anneau au dessus des bras de la croix. celle-ci n'a pas de Christ."
Emile Morin dans son livre nous rappelle que cette croix fut à plusieurs reprises démolies puis refaite. Une première fois en 1976 et une seconde fois en 1986, comme nous le relate ces 2 articles tirés du bulletin municipal.
La date de 1899, gravée sur son socle signerait une origine commune avec les croix du Gorneveze et Cadouarn.
Croix-hotel du cimetière
On parlera plutôt de l'hotel croix du cimetière. Il était située dans la partie ancienne du cimetière avant sa restauration et son déménagement derrière le colombarium actuel.[Lire histoire du cimetière].
Croix de Keranna
La croix actuellement visible devant l'école catholique Sainte-Anne se trouvait jadis sur une rue menant de Moustérian vers le bourg.
Un numéro du bulletin municipal nous rapelle l'histoire de cette croix :
"Ce calvaire paroissial était située en bordure de route à la sortie du bourg, à l'extrémité et à l'intérieur du terain de l'école Saint-Anne. Il fut érigé en 1891 à l'occasion d'une Mission sous le rectorat de M. Buon (c'est à dire quand Georges Le Buon était recteur à Séné). Il se composait d'une croix en granit avec un Christ en fonte; à gauche et à droite s'élevaient sur un piédestal les statues de la Vierge et de saint Jean, le tout entouré de grands ifs. Quelques années plus tard, les racines de ces ifs descellèrent petit à petit les marches du calvaire déséquilibrant la croix et les deux statues qui tombèrent l'une après l'autre. Enfin, au cours d'un cyclone (grosse dépression) qui ce déchaîna en février 1957 (en fait 1967), le calvaire s'écroula. Les restes déménagés en 1972 pour laisser place à l'actuelle rue des Ecoles, se trouvaient depuis de longues années dans le jardin de l'ancien presbytère. En octobre 2005, 33 ans après sa disparition, le calvaire de Keranna a été remis en état par les services techniques municipaux et réinstallé à son emplacement d'origine. Il fut inauguré le 21 juin 2006 par le Père Alberto (lire article ci-dessous).
A l'époque, l'abbé LE ROCH s'était ému de voir au presbytère les fragment des statues.
Emile MORIN dans son ouvrage "Le Pays de Séné" nous livre quelques précisions supplémentaire sur la croix de Keranna.
Avec un peu d'astuce et de patience on retrouve un article du Courrier des Campagnes daté du 18 avril 1891 qui relate la plantation de la croix qui eut lieu à Séné. On y apprend que le sculpteur était M. Biais de Vannes et que ce jour le révérend père Teixier prononça une allocution devant une foule nombreuse.
Plus...
Croix de Penhoët et de Keravelo
Les croix de Penhoët et Kervello se resemblent par leur taille et leur discrétion.
Voici ce qu'écrivait sur la croix de Penhouët, l'ancien curé de Séné, Joseph Le Roch [1968-1980], très érudit, qui insérait de temps à autre dans le bulletin paroissial "Le Sinagot" des articles sur l'histoire de Séné, et notamment son patrimoine chrétien.
Il accompagnait la photo noir et blanc de la croix de Penhouët qu'il appelait "La Croix de la Cité du Bourg" de ce texte :
Comment l'appeller autrement cette petite croix ignorée de la plupart des Sinagots, alors qu'elle ne se trouve qu'à 200 mètres de l'église paroissiale ? Nous pouvns la voir maintenant à la périphérie, côté Est, de la Cité du Bourg, à l'entrée du chemin qui mène de cette cité au hameau de Gout-Men-Cho (nouveau lotissement).
Cette croix, disposée sur une table de granit, à même le sol, rapelle, par ces proportions, celle de Keravelo : environ 0,60 m de haut et 0,50 m de large. Les enfants du bourg, autrefois, aimaient s'ébatre tout à l'entour. Ils veanit la fleurir et certain d'entre eux, bien longtemps après, ont craint de la voir disparaître au moment de l'implantation de la nouvelle Cité. Dieu merci ! il n'en est rien ! et nous espérons que les habitants de cette cité veilerons ésormais à l'entretien de ce minuscule, mais combien émouvant, témoin de la Foi des Siangots du bourg.
L'existence de cette croix nous est relatée par Emile MORIN dans deux articles du journal municipal de 1986. Elle fut "redécouverte" à la faveur de travaux pour le nouveau lotissement et ensuite replacée par la municipalité dans son lieu actuel.
Une autre croix, au lieu-dit Keravello lui ressemble.
En face de la ferme de Keravello, sur un talus, se voit une petite croix de granit encastrée dans un socle également de granit. Elle ressemble un peu à la croix de Penhoët.
Cette croix monolithique sur une base rectangulairedaterait du XVI° siècle et aurait été déplacé de son lieu d'origine.
Elle est toutefois situé sur l'ancienne voie principale qui reliait Séné à Vannes, avant que la digue du moluin de Cantizac soit élargie et transformée en véritable route.
IA00114351
Croix disparues
L'abbé LE ROCH se lamentait dans le bulletin paroissial de la disparition de croix qui étaient sur nos chemins depuis parfois des temps immémoriaux. Croix de Cantizac, Grande Croix, Croix d'Ozon, Croix Vaden, Croix de la Traie, Croix du Poulfanc. que sait-on d'elles?
La croix de Cantizac était située près du manoir éponyme et avait été figurée sur la cadastre de 1844. Datant de 1811, haute de 80 cm, elle a disparu en janvier 2001, en plein nuit. Emile Morin, en avait recuilli une photo en 2001.
La "Grande Croix" devait se trouver rue du Verger près de l'ancienne longère, dite Maison Rouge, aujourd'hui remplacée par des immeubles comme nous l'indique le cadastre de 1844.
Si on en croit le cadastre de 1844, il y avait une croix sur un chemin d'Ozon vers le bourg, qu'on nommera Croix d'Ozon et une autre croix en bas du village de Kerleguen, dite "Croix Vaden".
L'abbé LE ROCH termine son recensement des croix de Séné par un message toujours actuel :"Pour terminer cette étude sur LES CROIX ET CALVAIREES DE SENE il faudrait ajouter qu'une 19ème croix existait, [que l'on pourrait nommer croix de la Traie], il y a une dizaine d'années, en bordure de mer, entre les rochers à l'extréminité de la plage qui mène au Passage Saint-Armel à la ferme du Traie (Centre aérée de Montsarrac), pas loin du château de Bot Spernem. Elle a disparu sans que personne ne s'en aperçoive,...sans laisser de trace, sans témoin! Cette disparition devait être un avertissement pour tous. VEILLONS au maintien de ce beau patrimoine de nos croix! N'hésitons pas à prevenir qui de droit (ou la mairie, ou le presbytère) lorsqu'un préjudice est comis à leur égard. Ce serait une reconnaissance bien légétime vis-à-vis de nos ancêtres qui nous ont légué toutes ces CROIX SINAGOTES."
Joseph LE ROCH accorde une place importante à la croix qui existait à l'actuel croisement des rue du Verger et de la Route de Nantes. Il l'appellait "Croix du Poulfanc" quand le cadastre de 1844 la nomme "Croix de Gorez". Il s'appuie sur un texte de Louis Marsille, de la Société Polymathique du Morbihan de 1942, intitulé "LES CROIX DE VANNES et sa BANLIEUE".
3.LA CROIX DU POULFANC
"A une demi-lieue de Vannes, sur la route de Nantes, à l'intersection de cette route et d'un autre chemin venant de Vannes par la Garenne, au lieu-dit : "Le Poulfanc", dans une haie d'uabépine, est plantée une croix grossière de granit, Le piédestal manque, et aussi, semble-t-il, une partie du fût. Ce qui reste, en deux morceaux, mesure 2 m. de hauteur; la traverse à 0,70 m de largeur"
C'est en ces termes que M. Louis MARSILE décrivait la Croix du Poulfanc dans son intéressant article "Les Croix de vannes et de sa banlieue", paru dans le bulletin de la Société Polymathique du Morbihan, en l'année 1942.
Depuis cette croix du Poulfanc située à lintérsection des deux routes arrivant de Vannes et se rejoignant à angle aigu à cet endroit, enlevée par un collectionneur nantais. Il n'en restait après l'acte de vandalisme qu'un trou béant et un fragment de socle brisé. ..Aujourd'hui, l'emplacement est occupé par la route et le carrefour de la rue du Verger...Mais continuons la description de cette croix que nous a laissé Louis Marsile, et dont Ouest-France de l'époque nous a donné une photo.
"Sur cette croix, mal équarrie est étendu un Christ aux contours usés et frustes. Le visage est défiguré par l'exploitation de la pierre et par le soutrages des hommes. La tête est une grosse boule, le visage est sans expression, les yeux sont représentés par des trous, le nez et la bouche par des traits informes. Les bras sont horizontaux, les pieds sont cloués séparément sur le fût comme sur les anciens crucifix, mais il ne faudrait pas invoquer ce détail, pas plus d'ailleurs que la grossièreté du travail, pour conclure à l'ancienneté du Christ du Poulfane. Un jupon plissé part de la ceinture et descend aux genoux. Le corps entier mesure 0,65 m. de hauteur et l'ouverture des bras a également 0,65 m.
Ce qui fait l'intérêt de la croix du Poulfanc, c'est l'ornement de son fût. Ce fût de 0,35 m. de largeur et de 0,25m. d'épaisseur a les angles abattus, mais présentant de distance en distance, et inégalement, des nodosités en relief, des bosses. Suivant une croyance populaire, ces nodosités indiquentc que la croix a été érigée durant une épidémie de peste bubonique pour obtenir la cessation du fléau. Les partisans de cette opinion font remarquer ici que la croix du Poulfanc est située entre la chapelle Saint-Laurent dont l'érection a pour origine la peste désignée sous le nom de "Mal des Ardents" et dont le titulaire est invoqué pour la guérison des boutons, clous ou furoncles (1), et un lieu-dit "La Maison Rouge" (2) sur le chemin de Vannes, par la Garenne, et où avait dû autrefois exister un asile de pestiférés.
(1)"Les plus clairs revenus de la chapelle, écrivait en 1890 le Dr Mauricet sont les paquets de clouts donnés sans comper pour se délivrer du mal de ce nom".
(2) Les murs extérieurs étaient, d'après la satyre Ménippée, peints en rouge avc flammnes afin de signaler aux passants un local contaminé.
Je ne crois pas à cette explication. Que l'on ait érigé au cours de nombreuses épidémies qui ont, au Moyen-âge et à l'époque moderne, dévasté tant de pays, dont le nôtre, des monuments dans le but de "toucher le ciel" et d'obtenir la cessation du fléau, cela est vrai. Mais, au cours de ma longue enquête sur les Croix, j'ai trouvé des "croix de peste" dont les fûts étaient parfaitement lisses, comme d'autres, dont le fût était écoté et noueux, avaient été dressés hors le temps "de la contagion".
Il faudrait d'ailleurs admettre que nos pères n'aient connu qu'une seule maladie épidémique la peste bubonique. La vérité est que ce nom de "peste" qui a de nos jours un sens précis et désigne la peste bubonique ou la peste pulmonaire, était autrefois employé pour toutes les grandes maladies épidémiques de nature inconnue. Ecots et nodosités sont de simples motifs d'ornementation, une interprétation du mot "arbor" "arbor decora et fulgida" .. La Croix du Poulfane n'est pas antéri>2üre au XVIIème Siècle."
Contrairement à ce qu'écrit Louis Marsille, nous pensons que cette croix vénérée des Vannetais rappelait une épidémie de peste particulièrement violente .. Elle devait être contemporaine de la construction de la chapelle de Saint-Laurent "dont les plus clairs revenus, écrivait en 1890 le Docteur Mauricet sont les paquets de clous donnés sans compter pour se libérer des abcès, clous et phlegmons"clous et phlegmons". Le pardon du mois d'août était très fréquenté par toute la région vannetaise.
Quant à l'établissement de pestiférés situé au lieu dit "La Maison Rouge", les murs extérieurs étaient, d'après la satyre Ménippée, peints en rouge avec flammes afin de signaler aux passants un local contaminé.
Tous ces détails concordent bien avec le culte du martyr Saint Laurent brûlé vif sur un gril incandescent, et donne raison à la tradition populaire : "il n'y a guère, en ce domaine des traditions bretonnes, de fumée sans feu".
Ajout de wiki-sene :
Le vol de la Croix du Goret ou Croix du Poulfanc eut à l'époque, automne 1956, un retentissement régional. La revue Breiz Santel, alertée de cette disparition se mobilisa pour sa restitution...La revue lança même une pétition:
La croix du Poulfanc en Séné, dont le journal « Ouest-France" a bien voulu nous offrir un cliché pour la couverture de Breiz Santél, continue à nous valoir un important courrier. Un millier de signatures sont déjà revenues pour notre pétition. Et tant de preuves d'intérêt de la part des lecteurs de Breiz Santél nous touchent profondément. Nous avons maintenant le ferme espoir, grâce à tous les appuis qui s'offrent et vont encore s'offrir chaque jour, d'obtenir gain de cause.Rappelons que la pétition, qui a été encartée dans le dernier N° de Breiz Santél, et l'a été ou le sera dans différentes revues Bretonnes (qui nous en ont commandé jusqu'ici environ 3.000 exemplaires), demande : 1° La restitution de la croix du Poulfanc. 2° Le dépôt d'un projet de loi interdisant le déplacement des monuments artistiques ou religieux de plus de 200 ans d'âge sans l'accord d'une commission officielle."
Cette croix suscita l'intérêt d'un "acquéreur' anonyme sans doute à la suite d'un article paru dans Paris-Match [à retrouver] courant 1956 et qui en fit une description élogieuse. Un négociant en oeuvres d'art sacré, ou un brocanteur peu scrupuleux, vint avec quelques comparses arracher la croix à Séné. Originaire de Nantes, il fut identifié par la revue Breiz Santel à laquelle il avait écrit pour défendre son bon droit...
Malgré la pétition, et quelques articles dans la presse locale...la croix ne fut jamais restituée.
Croix du Rahic (rue Bel Air)
Dans le bulletin paroissial de Séné, LE SINAGOT, l'abbé LE ROCH en parle en ses termes :
Ce calvaire ne retient pas l'attention par des caractéristiques spéciales. Signalons cependant que la croix, très sobrement taillée, de 1.70m de haut, monolithe, est à bras courts, comme plusieurs des autres calvaires de Séné. Mais aucune inscription, aucune date ne nous permet de l'époque ou la rasion de son érection à cette entrée du Bourg.
Elle apparait dans le cadastre de 1844.
Répertoriée par la DRAC de Bretagne réf : IA00114331
Croix de la Lande (rue Fontaine)
Si on en croit l'abbé Le ROCH, cette croix aurait été taillé dans un ancien menhir.
Croix Neuve
Dans le bulletin paroissial, l'abbé LE ROCH en fait une description :
"Elle est située à l'embranchement de la route du Brouël. Son soubassement est en maçonnerie et une dalle quelque peu ébréchée forme le socle. Le fût, en deux parties, est rond et se termine par une petite croix avec le Christ sculpté dans le bloc.
Elle est indiqué au cadastre de 1844 sous le nom de croix de Falguérec et elle est répertoriée par la DRAC de Bretange réf IA00114343.
Cette vue (source Emile Morin) permet de se rendre compte de l'essor de l'urbanisation ces dernières décennies.
La carte de 1771-1875 l'indique, laissant supposer une existence plus ancienne.
Croix de Cadouarn
La croix de Cadouarn :
Le bulletin municpal de Séné rappelle que lors de sa restauration en 1892, on y découvre une inscription "Daniel 1635" permettant de dater cette croix en granite de 3.87 m de haut du XVII° siècle. La croix de Cadouarn est dite "hosannière", car on s'y rendait en chantant "Hosannah filio David" le diman che des Rameaux.
Dans le bulletin paroissial, l'abbé LE ROCH écrivait à son sujet :
Située en bordure de route, à droite, à l'entrée du village, cette croix sans Christ comporte un soubassement cubique en maçonnerie surmonté d'une belle plaque de granit sur laquelle se lit l'inscription : Y Daniel 1635 - relevé en 1899. Le fût aux angles cannelés se compose de deux pièces avec anneau au-dessus des bras de la croix."
Elle est répertorié par la CRAC de Bretagne ref : IA 00114338 et figure au cadastre de 1844 à coté du moluin à vent de Cadouarn.
Croix de la Brassée
La croix de la Brassée ou croix de Jean II (XIXème siècle). Il s'agit de la plus haute croix monolithe du Morbihan.
La tradition la faisait enlacer de leurs bras par les jeunes filles qui désiraient se marier dans l'année. On raconte qu'elle aurait été élevée en ex-voto par un sabotier qui aurait tué un loup sur le lieu en 1823 .
Croix de la Brassée ou Croix de Jean II
Ce qu'en disait le bulletin municipal de Séné :
En bordure de la route de nantes, se dresse la plus haute croix monolithique du Diocèse. En forme de croix latine, elle mesure 4,2 m de haut et sa traverse fait 1,2 m de long. On a prétendu qu'elle avait été érigée pour commémorer l'arrivée à Vannes de Saint Vincent Ferrir en 1418. En réalité, elle serait beaucoup plus récente et semble être une copie de la très ancienne croix de Theix dite "Stangoh-stang". Une autre légende raconte qu'lle aurait été élevée pour commémorer la mort d'un sabotier, victime d'une louve. Ainsi l'appelait-on au XIX°siècle"Kroez et bleî" : la croix du loup.
La croix figure bien au cadastre de 1844 sous le nom de "Grande croix" et elle est répertoriée à la DRAC réf IA00144365.
Dans son livre "LE PAYS DE SENE", 'Emile MORIN nous relate la légende de la croix Brassée, en s'appyant sur la travail de l'abbé LE ROCH (lire plus bas)
En bordure de la route de Nantes, sur le territoire de Séné, peu avant la chapelle de Saint-Léonard, se dresse une grande croix, magnifique bloc de granit d'un seul tentant.
Tous l'ont vu, mais peu connaissent son histoire. En tant qu'enfant, le seul souvenir que j'ai gardé de cette croix était qu'il fallait l'entourer de ses bras avant de contracter mariage. Avec une circonférence de 1,40 mètres cela donnait une épouse d'une certaine corpulence ! Appelée croixde la Brassée, on lui donne également le non de Croix de Jean II (Duc de Bretagne), de par son emplacement située près de la grotte du même nom. Haute de 4,20 mètres et ayant une traverse de 1,20 mètre, les fermiers du coin lui donnent aussi le nom de croix du loup (Kroez er Bleiz).
La légende de la croix de la Brassée
En 1823, dans les champs et les bois qui environnaient Saint-Laurent, en Séné, ainsi que Saint-Léonard en Theix, vivait une louve qui dévastait le pays et faisait bien du tort aux fermiers du Prat et autres villages voisins. Or un jour d'hiver, un sabotir, engagé dans le chemin boisé qui longe le ruisseau et passe devant la grotte de Jean II, la rencontra près de la grotte. La bête affamée, sans doute, se mit à le poursuivre. Tout d'abord effrayé, il pensa marcher plus vite, mais l'animal désireux d'une proie le suivait de plus en plus près. Voyant le danger qu'il courait, le sabotier compris qu'il ne pourrait éviter la lutte; ôtant alors ses deux sabots et en armant chaucne de ses mains, il engagea le combat avec le féroce animal. Tandis que la louve s'élançait sur lui, il la frappait du bout de ses sabots et la blessait du meixu qu'il pouvait. Rendue furieuse, elle s'élançait de nouveau, de ses dents acérées lui déchiraient les bras et de ses pattes lui labouraient le visage. Notre brave sabotier avançait dependant vers la grnde route par le petit chemin qui traversait le bois, espérant y trouver du secours et que sa terrible ennemie craindrait de s'y aventurer. Il lutta ainsi avec la louve jusqu'à l'endroit où se trouve actuellement la croix. Là, dans un dernier sursaut, il lui asséna un coup sur la tête qui la terrassa et elle tomba inanimée. Malheureuseement, elle ne tomba pas seule. Le pauvre sabotier lui aussi n'en pouvait plus; blessé en plusieurs endroits, perdant son sang, il s'évanouit eet des passants le trouvèrent, râlant près de la louve qu'il avait vaincue. Ils l'emmenèrent à Vannes et ils conduisirent à l'hôpital où malgré les soins empressés, il ne tarda pas à succomber à ses blessures. Le conseil municipal de Vannes ou de Séné ?, mis au courant de ce qui était arrivé, lui fit des funérailles splendides et décida qu'un monument serait élevé à l'endroit ou le combat s'était terminé. Passants, ne manquez pas de saluer cet héroïque Sinagot qui débarras les environs d'un véritable fléau intrecommunal !
Sept ans auparavant, le 13 février 1816, le Préfet du Morbihan précisait le montant des primes attribuées pour la destruction des loups "18 franc poir la destruction d'une louve pleine, 15 francs pour celle d'une louve non pleine, 12 francs pour celle d'un lup et 3 franc pour un louveteau". Celui qui y aura droit sera tenu de se présenter chez le maire de sa commune et d'y faire constater la mort de l'animal, son âge, son sexe et pour une louvesi elle est plaine ou non pleine. cette première formalité remplie, la tête de l'animal sea envoyée, ainsi que le procès verbal dressé par lemaire, ou sous-préfet qui délivrerra un mandat du montant de la prime sur le payeur du départment dès qu'il existera pour les dépenses variables des fonds destinées à cette nature d'encouragement".
Et si le sabotier avait vraiment existé ?
En consultant les registres de décès de la ville de Vannes pour l'année 1823, on ne trouve pas de sabotier mais bel et bien un cordonnier de Sarzeau, Jean René DORIDOR, né le 1er Messidor An XIII (20 juin 1805) qui est décédé à l'Hôspice Civil et Militaire de Vannes à l'âge d e18 ans.
Extrait du bulletin paroissial :
Croix de Barrarach - Port Anna
L'abbé LE ROCH endit quelques mots dans son recueil sur le patrimoine de Séné :
"Ce qui caractérise la croix morbihannaise et en particulier les croix du Pays Vannetais, c'est le peu de portée de leurs bras. La traverse est toujours courte. La croix de Bellevue, qui surplombe le goulet de Conleau, à l'intérieur d'une propriété privée, est de ce type".
On distingue un Christ stylisé sur une de ses faces, bien visible sur cette vue.
C'est une croix très ancienne puisque elle est figuré sur la plus vieille cart de Séné, datant d'environ 1780. On la retrouve également dessinée par le cartographe du cadastre de 1844 aux côtés du Corps de Garde des douaniers sur la butte de Belelvue.
Inventaire DRAC n° IA00114360
La croix a été de tout temps prise en photo pur réaliser notamment des cartes postales en des temps où la butte de Barrarach était dénudée pour accueillir la foule lors des fameuses régates de Conleau.
Vue de la croix de la butte de Barrarach de 1908; une jeune femme transporte dans un panier d'osier dans sa brouette de bois, sans doute le fruit de la pêche.
Photos archives 56 : avril 1921, jeune fille en habit du dimanche pose devant la croix de la butte de Barrarach, dont on a refait les joints..
Croix voisines
Il est des croix de chez nous, sur nos chemins ou nos places et d'autres pourtant si familières qu'on aimerait les savoir sinagotes: croix de Kernipitur, croix de Calmont, croix d'Arcal, croix de Saint-Léonard.
"Si, après le château de Limoges (à vannes) l'on quitte la route actuelle de Séné pour prendre, à gauche, celle conduisant au passage de Saint-Armel, on trouve bientôt deux belles croix monolithes en granit. Ainsi écrivait Marselin de la Société Polymathique du Morbihan en 1942, dans un articl econsacrée au croix en périphérie de Vannes, ici la croix de Kernipitur et celle de Calmont.
A/La croix de Kernipitur que l'on peut voir aujourd'hui dressée près du parc PIBS, en face de l'arret du bus, se trouvait avant sur la commune de Séné à mi-chemin entre les fermes de Grand et Petit Kernipitur, comme l'indique le cadastre de 1844. Elle devait être assez familière des Sinagots car elle était situait sur la principale voie reliant Séné, via le Pont d'Argent pour franchir le ruisseau de Cantizac, et vers la "Rue de Séné", aujourd'hui rue Monseigneur Trehiou. L'abbé Le Roch en fait une description dans le bulletin paroissial, Le Sinagot.
11. CROIX de la ROUTE du PASSAGE St-ARMEL
Après le cimetière de Calmont Haut, l'on quitte la route actuelle de Séné, pour prendre à gauche celle conduisant au Passage St-Armel, on trouve bientôt, sur la droite une belle croix monolithe en granit. A vrai dire, cette croix ne se trouve pas sur le territoire de Séné, mais elle est si familière aux Sinagots qui empruntent cette route pour se rendre à Vannes que nous la mettons sur la liste des croix de Séné.
Elle se dresse dans le talus, avec une hauteur de 2,20 m.,une largeur de fût de 0,36 m. à la base et de 0,30 m. sous la traverse qui, elle, mesure 0,70 m. Ce qui rend cette croix intéressante, c'est la gravure qu'elle porte au milieu du fût. C'est une sorte de fuseau ou de lentille placée verticalement, dans le sens de la hauteur, et mesurant: 0,30 m. de long sur 0,12 m. dans sa plus grande largeur, au milieu. Certains ont voulu y voir représenté l' "IXTHUS" grec, emblème symbolique du Sauveur. (Chaque lettre de ce mot grec qui signifie "POISSON" , d'où la forme de lentille allongée, rappelant la silhouette du poisson, donne en raccourci l'identité, pour ainsi dire, du Christ : I = Iésus, X(CH) = Christus, TH (Théou) = Dieu, Uios = Fils(en grec), S = Sauter (Sauveur) .. Soit : Jésus-Christ le Fils de Dieu, Sauveur). A quoi l'on peut répondre que si telle avait été l'intention du graveur, il eût placé ce dessin symbolique à l' intersection des bras de la croix et non sur le milieu du fût ... Mr.Viaud-Grand-Marais, reprenant son interprétation du marteau sculpté en relief surla croix du Bondon, près de Vannes Nord-Ouest, a vu encore ici une marque de Corporation, de Confrérie ou tout au moins celle d'un groupe de donateurs : Pêcheurs ou Poissonniers de Séné.
B/ La croix de Calmont : L'abbé LE ROCH nous en parle dans le bulletin paroissial.
12.DEUXIEME CROIX de cette ROUTE du PASSAGE
Mais une deuxième croix était familière aux Sinagots qui empruntaient voici une vingtaine d'années cette Route du Passage St-Armel elle se trouvait dans le dernier virage très prononcé avant d'aboutir sur la route de Calmont. Voici la description qu'en faisait la "polymathique en 1942 :
La prmeière, à 200 mètres de la bifurcation et à un coude de la route, est un morceau mesurant 3m50 de hauteur au dessus de la dalle placée ras-le-sol qui lui sert de base. La traverse est de petites dimensions : 0.65m environ. L'épaisseur varie de 0.15m à la base à 0.10m au sommet. Elle est ornée d'un filet en creux qui en suit tout le contour à quelques centimètres du bord. Elle ne manque pas d'élégance. Malheureusement elle incline fortement en avant et il est à craindre qu'elle ne se brise un jour au ras de la dalle dans laquelle est est fixée.
Voici ce que nous savons à son sujet, et qui a paru dans Ouest-France du 4 Août 1961 :
"L'IRREPARABLE OUTRAGE "- Il existait, sur la petite route conduisant de Vannes au Passge St-Armel , une magnifique croix de granit, monolithe, datant de plusieurs siècles. Ces humbles monuments, témoins de la foi de nos ancêtres, forment un trésor inestimable sur lequel nous devons jalousement veiller. Cette croix monolithe' se trouvait, comme par hasard, (comment l'aurait-on pu prévoir il y a 3 ou 4 siècles?) sur le parcours qu'emprunte à travers champs la canalisation amenant dans le Morbihan le GAZ DE LACQ. Les bulldozers sont passés par là, et la pauvre croix a été fauchée. Elle gît à l'entrée d'un champ, brisée en deux morceaux. Le fait est d'autant plus regrettable que des personnes, dûment autorisées, avaient attiré l''attention sur cette croix et avaient même trouvé un emplacement pour la transporter ailleurs (en bordure de la route de Séné, où elle aurait été bien en vue) . Le mal est pratiquement irréparable".
Cette croix, qui gît aujourd'hui, cassée en deux, au Cimetière de Bois-Moreau en Vannes, (voir photo du haut de cette page ) était un beau morceau de granit, plat, mesurant 3, 50 m. de hauteur au-dessus de la dalle, placée au ras du sol, qui lui servait de base. La traverse était de petite dimension 0,65 m. environ. L'épaisseur, de 0,15 m. à la base, atteignait 0,10 m. au sommet. Elle était ornée d'un filet en creux qui en suivait tout le contour à quelques centimètres du bord. Elle ne manquait pas d'élégance. Malheureusement, el le inclinait fortement en avant du côté de la route et il était à craindre qu'elle ne se brisât un jour en tombant. C'est ce qui lui est arrivée, très aidée par la force aveugle d'un bulldozer!
C/ La croix d'Arcal : 16.LA CROIX d'ARCAL
A une demi-lieue de Vannes, au sortir de la commune de Séné, au village d'Arcal, s'élevait, il y a quelque quinze ans, dans le talus, à droite, une croix de granit, sculptée. Cette croix, que bon nombre de Sinagots, avant de pénétrer dans leur paroisse au retour de Vannes, ont pu saluer durant longtemps, et dont ils se rappellent, à coup sûr, le souvenir, a été transférée, après accord donné par l'autorité compétente et par la population du quartier, sur le parvis de la nouvelle église Notre-Dame de Lourdes de Trussac, par Mr. l'abbé Nicolas, rectaur à ce moment de cette paroisse. Bien que ne faisant plus partie désormais de "l'environnement" sinagot, nous tenons toutefois à la rappeler à la mémoire de nos paroissiens.
Cette croix se compose :
1°-d'un monolithe formant la croix proprement dite, de 0,85m de hauteur, 0,75m dans sa plus grande largeur et 0,20m d'épaisseur.
2°-d' une colonne cylindrique de 1m de hauteur et 0,17m de diamètre.
3°-d'un piédestal de 0.85m de haut, de 1,10m de large et 1,40m d'épaisseur.
La croix est sculptée sur les deux faces: celle aspectant la route, représente le Christ mourant, les yeux mi-clos, la tête penchée sur l'épaule droite. Les bras, sans être rigides, sont horizontaux, la main droite manque, la main gauche a les doigts largement écartés. Les pieds superposés et percés d'un seul clou sont attachés directement sur le fût. Le Christ porte autour des reins une sorte de jupon. Rien n'apparaît au-dessus du croisillon, mais, en dessous, la pierre décrit un médaillon en forme de trapèze isocèle, où sont sculptés en relief la"Mater Dolorosa"(la Vierge des Douleurs) et l'apôtre Saint Jean pleurant et priant aux pieds du divin crucifié.
Sur la face opposée, est sculpté le buste d'une sainte, les mains posées sur la poitrine et la tête couverte d'un voile qui encadre son visage et retombe sur ses épaules. On pense naturellement à la Vierge Marie qui orne si souvent. le revers de nos croix. Cependant, la tradition veut voir ici la Duchesse de Bretagne Françoise d'Amboise.
Cette croix ne possède ni le petit pignon des croix des XV° et XVI° siècles, ni le dais des croix du XVII°. C'est une oeuvre moderne de piété populaire con fiée à un tailleur de pierre du pays qui avait vu quelque croix du XV° siècle,dont il s'est manifestement inspiré.
Sinagots ! S'il vous arrive de passer du côté de Trussac, allez jusqu' à l'église N.D.de Lourdes et vous pourrez revoir cette croix qui fut "presque" vôtre durant des siècles !
D/ La croix de Saint-Léonoard : 17. LA CROIX DE St-LEONARD
Sur la route de Nantes, on rencontre la Croix de St-Léonard, en la paroisse de Theix, mais non loin de la limite de Séné et familière aux Sinagots du coin ... (ne pas confondre cette croix qui domine la route sur la gauche en montant, avec celle de "La Brassée" ou de "Jean II" qui se trouve du même côté, mais sur le territoire de Séné, avant d'aborder la descente et les virages de St-Léonard). Elle a été restaurée vers 1940, ainsi que celle de Bonervaud, située plus loin sur la même voie, avec les débris des deux croix géminées trouvées dans le
fossé de la route.
Calvaire de Montsarrac, par l'Abbé LE ROCH
Dans le bulletin paroissial, le recteur Joseph LE ROCH nous livre un long paragraphe consacré au calvaire de Montsarrac. Quelques ajout à l'initiative de wiki-sene.
"Il a été décrit par André Viaud-Grand-Marias dans le bulletin de la société Polymathique du Morbihan, année 1922. C'est l'une des rares croix historiées offrant encore des traces de peinture. Elle est constituée par un pied polyèdre, couronné d'une grosse torsade. Son sommet est carré avec pignon orné de choux et crochets. On voit d'un côté le Christ, de l'autre la mise au tombeau; des saints personnages sont représentés entre des colonnetttes sur les faces latérales. Voici ce qu'en écrit André Viaud dans une conférence sur "Les Anciens Calvaires-Autels de Vannes et de sa banlieue :
La 1ère photo de gauche est issu de l'articl ede l'abbé LE ROCH (années 1970).La seconde photo est un aggrandissement d'une célèbre vue de la collection David (voir ci-dessous), dont on fit plusieurs cartes postales. On note bien que les personnages chrétiens sont peints.
"Lorsqu'au temps de la Ligue, à la fin du XVI° siècle, les Espagnols vinrent au secours du Duc de Mercoeur, ils établirent à Vannes au faubourg Saint-Patern, la croix Cabello, sur la place qui porte encore ce nom aujourd'hui. On prétend qu'il édifièrent à la même époque le Calvaire de Montsarrac ou Montserrec, en souvenir du célèbre pélerinage catalan de "Montserrat" (la montagne sciée). cette origine est douteuse. Quoi qu'il en soit, le nom est exotique : il n'a rien de breton et, fût-il de formation latine 'Mont serratus"; il ne faut pas en chercher l'étymologie dans la situation du lieu qui ne fait que 16 m d'altitude.
Du reste, et c'est nous qui ajoutons cette précision, il n'a été érigée à l'emplacement, qu'il occupe actuellement que vers 1846, sous le rectorat de Mr.Toumelin, lors de la construction de la chapelle de Kerarden. Il viendrait, dit-on, du vieux cimetière du bourg.
La croix de Montsarac est figuré sur le cadastre de 1846, à gauche, sur la grande parcelle Mez er Groés. Sur la cadastre de 1810, rien sur cette parcelle, à moins que la croix fut mal située et corresponde au "bâtiment" parcelle n°538.
Ce calvaire qui mesure 3.50 m est érigé en la paroisse de Séné à 8 kms de Vannes, sur le chemin du passage de Saint-Armel, dans un endroit, d'où l'oeil jouit d'une vue magnifique sur la Presqu'île de Rhuys et le Golfe du Morbihan, avec les riantes découpures de ses côtes et ses îles aussi nombreuses prétend-on que les jours de l'année.
La base actuelle du monument, consiste en un vulgaire massif de maçonnerie, carré à la partie inférieure formant piédestal, plus étroit, circulaire et bombé à la partie supérieure servant de socle à la colonne. Cette colonne, octogonale, plus large en bas qu'en haut est un peu courte (1m environ) aurait, d'après certaines gens, remplacé un fût plus ancien détruit aux jours sombres de notre histoire. C'est également de cette époque que daterait la disparition de l'autel. Le fût est couronné d'une grosse torsade, support d'un sommet en parallèlipipède surmonté de pignons légèrement arqués en contre-courbe, ornés de crosses sur les rempants et terminés par des choux.
Les médaillons, bien que d'une autre facture que ceux de Saint-Colombier et de Ranuec - deux calvaires de Saint-Nolff - offrent les même scènes, avec cette variante que, dans la représentation de Saint-Jean Baptiste "agnifer" (porteur d'un agneau on voit derrière lui, mais plus haut, la tête d'un personnage bardu, le Christ, sans doute, dont Jean est le Précurseur.
Je crois que ce calvaire de Montsarac est postérieur aux deux précédents : ses sculptures manquent de finesse; mais elles sont peu altérées, préservées de l amousse et de la dégradation par les peintures dont elles sont revêtues, reste ou rajeunissement d'un ancien enduit. ce mode de conservation du granit a été observé sur plus d'une croi xdu Finistère...Des calvaires-autels de la banlieue de Vannes, celui de Montsarrac est le seul qui soit peint (cette coutume de peindre est actuellement disparue). Sa peinture est l'un des principaux arguments des archéologues qui attribuent à ce monument une origine espagnole, -en Espagne, la couleur s'ajoutant toujours au dessin et à la ligne,-que les statues soient en pierre ou de bois.
Malgré la rusticité de sa base et ses degrés rudimentaires, le Calvaire de Montsarrac produit bon effet dans la campagne découverte où il se trouve située."
Louis Simonnot, qui a également étudié les Croix Morbihanniases classe celle de Montsarrac dans la catégorie des "croix à panneaux" ou en forme de pignon, dont on trouve quelques rares exemplaires très primitifs en Lore Atlantqiue. Elles se composent, dit-il, d'un fût généralement rond ou à pans coupés supportant un panneau, assis sur une boule en torsade. Ce panneau affecte deux formes spéciales bien déterminées : soit un quatrefeuille soit un pignon dont les côtés, formés de colonnettes, encadrent un saint quelconque et supportent deux rampants soutenant, à leur sommet, une grosse torsade ou une croix. Le chamoine Jérôme BULEON, dans sa langue imagée, les a baptisés : croix bannières à cause de leur ressemblance avec une bannière, ou encore "croix-hosannières parce que l'on chantait généralement devant elles l'Hosanna du Dimanche des Rameaux. Toutes représentent sur une face le Christ encroix entre sa Mère et Saint Jean, et sur l'autre face, une piétà : la Vierge tenant sur ses genoux les corps de son fils descendu de croix. Elles ont une réplique primitive à Maur-de-bretagne. La plus fine de ces sculptures et ayant, seule, la particularité d'être peinte, polychromée, est, d'après Mr. Simonnot, celle de Montsarrac, en Séné.
Du point de vue de l'âge, André Viaud Grand-Marais range cette croix au nombre des Calvaires-Autels du XVI ème - XVII ème siècle avec ceux de Saint-Avé-d'en-Haut, de Saint Colombier et de Ranuec, en Saint-Nolff, de Bizole en Tréffléan, et du Rohic en Saint-Patern. Il procéderait, selon lui, des deux calvaires de Saint-Nolff.
"Au XVIème Siècle, et dans les premières années du XVIIème siècle, écrit-il, le sommet du calvaire présente quatre faces rectangulaires, couronnées par des pignons à rampants droits ou légèrerement arqués, ou par des arcs en accolade avec dais. C'est ce genre de croix que Mr. le chanoine Buléon qualifie du "joli nom de "bannière de granit" et que le poète Venance Fortunat, auteur de l''hymne "Vexilla Regis" eût sans doute appelé : "les étendards de pierre du Christ-Roi", par allusion aux drapeaux à traverse horizontale de la cavalerie romaine.
Le caractère propre du médaillon des calvaires morbihannais de ce type, c'est d'offrir à la vue des surfaces intérieures pleines au lieu de surfaces ajourées dégageant le contour des sujets ; le nombre des surfaces se trouve augmentiê , mais l'ensemble perd en légèreté et en élégance ... "
Quant à la destination des calvaires-autels, l'auteur les divise en deux groupes:
"ceux situés' dans les cimetières entourant les églises et les chapelles étaient dits dans mon enfance "croix-hosannières", parce qu'on s'y rendait en procession le dimanche des Rameaux, portant à la main des branches de buis, de romarin et de laurier et chantant "Hosanna Filio David".
Pardon de Kerarden - Station devant le calvaire à Montsarac (Source Camille Rollando)
"les autres plus éloignés et situés parfois en un endroit désert s'appellent en langage liturgique : "croix destinées aux litanies ou supplications solennelles en cas de calamités publiques ou de pressants dangers". Ces supplications étaient accompagnées jeûne, de mortifications et de processions auxquelles, par métaphore, on donnait le nom de "litanies", parce que les processionnaires alternaient la récitation du chapelet avec le chant des psaumes et des litanies des saints. Les croix de litanies étaient les stations de ces processions de périi tence au cours desquelles on sollicitait la délivrance de la peste, de la famine, de la guerre et des autres fléaux."
Et André Viaud ajoute : "bien qu'utilisés parfois aux Rogations, la plupart des calvaires-autels vannetais étaient considérés comme croix¬hosannières. seuls, ceux du Rannec et de Montsarrac sont regardés comme d'anciens calvaires de litanies, la messe se disait à ces croix et l'on prêchait près d'elles".
Si la tradition est d'accord avec André Viaud pour reconnaître dans la croix de Montsarrac un calvaire-autel dont la table a disparu à l 'époque de la Révolution, elle ne l'est plus pour y voir une croix de rogation plutôt qu'une croix hosannière. Le conférencier ignorait que ce calvaire provient de l'ancien cimetière du bourg, ce qui l'a induit en erreur.
Retraite de Profession de foi - Séné -Montarac Juin-1980 Bulletin-paroissial
Calvaire de Montsarac, cliché David fin XIX°siècle.