Petit patrimoine
Lavoirs, lessiveuses, laveries et pressings
La laveuse à la fontaine - Jean FRELAUT
De tout temps il a fallu lavé le linge salle. A des époques où l'eau courante à la maison n'existait pas, il fallait aller au lavoir du village, souvent un lieu de rencontre entre les lavandières.
A Séné, il est évident que la fontaine de Langle était également un lieu pour le lavage du linge. Le grand bassin de pierre en contrebas de la fontaine servait surement aux lavandières des villages de Langle ou Cariel.
Les lavandières - Jean FRELAUT
Il nous reste également le vestige d'un autre lavoir à Séné mais "il faut le savoir" pour imaginer qu'on y lavait du linge.
En descendant le sentier qui part de l'église Saint-Patern au bourg vers les rives du Golfe du Morbihan, il existait une fontaine, dite fontaine de Saint-Patern, comme nous l'indique le relevé cadastral de 1844.
Au dénombrement de 1841, il y avait une blanchisseuse installée au bourg en la personne de Julienne CALO. Au village de Cadouarn, Marie Josèphe CHELLET était lingère et Jeanne Lefranc, blanchisseuse.
Aujourd'hui à son emplacement, on peut voir deux alignements de blocs de pierres polis par le temps qui interrogent le randonneur. On peut trouver une réponse en comparant ce site avec des scènes figées sur de vieilles cartes postales.
Ainsi ces lavandières d'Arradon sont regroupées autour d'une mare. A l'aide d'une brouette, elles ont améné leur linge. A genoux, les jambes repliées et protégées dans un caisson de bois, elles frottent leur linge sur des pierres disposées sur les rives de la mare.
Cet autre lavoir, mieux conservé, permet d'imaginer le fonctionnement du lavoir. Les pierres de lavages délimitent le bord d'un bassin.
Cette peinture de Jules Breton lève les derniers doutes. On y voit des lavandières près d'un ruisseau d'eau douce à son "embouchure" vers la mer salée. Cette reconstitution, montre des lavandières à genoux dans leur caissons de bois, rincer le linge dans le basin et le frotter sur les pierres de lavage.
Au point d'eau douce de la fontaine de Saint-Patern, entre les deux alignements de pierres de lavages, il devait y avoir une mare, une retenue d'eau pour les lavandières qui frottaient leur linge et le rinçait périodiquement. Les Sinagotes se faisaient face, appuyées sur les pierres, avec entre elles, un petit ruisseau d'eau ou une mare rudimentaire pour retenir l'eau pour le lavage du linge. Afin de rendre moins pénible leur labeur, elles pouvaient discuter entre elles. Les jours où l'eau ne coulait pas, elles pouvaient puiser au fond du puits l'eau douce nécessaire aux lessives.
Didier DAUBER, le fils du forgeron se souvient; "La retenue d'eau était juste à côté des pierres , elle était ronde et fermée par le dessus par une plaque circulaire en métal . Au retour de la lessive, on pouvait faire sécher le linge ; on remontait le petit sentier et il y avait un espace d'où partait , sur la gauche ,un sentier menant à Coffornic, planté de poteaux métalliques entre lesquels étaient tendus des fils pour accrocher le linge. Voilà mes souvenirs vieux de plus de soixante ans."
Avec le temps, la fontaine de Saint Patern qui affleurait en bas du talus a été fermée par une dalle de béton qu'on peut voir aux cotées des pierres.
Pour lever les doutes, il faudrait faire quelques fouilles entre les pierres pour voir si on ne retourve pas de trace d'un ancien lavoir.
Cette autre vieille carte postale montre des femmes, au début du XX°siècle, en train de laver du linge sur les rives de l'étang au Duc à Vannes. En effet, il faut de l'eau douce pour que le savon agisse. On peut penser que sur le territoire de Séné, qui comporte plusieurs mares, les femmes sinagotes utilisaient ces "bassins" naturels pour aller laver et rincer le linge. Il y avait-il des pierres disposées sur le bords des mares pour frotter le linge, aujourd'hui sans doute disparu sous la végétation et les talus.
Dans son documentaire intitulé La Grande Histoire de la Bretagne, Frédéric Brunnquell montre cette scène de la lessive au lavoir.
Le lavoir de Poul Mor au Versa:
Petit garçon, Louis Le Boulicaut, aujourd'hui habitant du Versa, vivait dans un logis étroit rue Briand à Vannes. Il avait l'habitude de venir les jeudis et les dimanches voir sa grand mère au Versa. Il se souvient qu'après guerre, il allait jouer dans le ruisseau du Liziec avec ses camarades. Les enfants en pataugeant dans l'eau soulevaient de la vase qui troublait l'eau des lavandières installées plus en aval. Ces lavandières allaient laver le linge dans un lavoir improvisé au lieu-dit Poul Mor, sur la rive du Liziec. Sur cette photo aérienne du Versa de 1965, on distingue au bord du Liziec, entre les arbres une tolle ondulée sous laquelle les lavandières se protégeaient du soleil et de la pluie.
Au dénombrement de 1962, Germaine POIRIER, veuve de Alexis GUILLEMOT déclare la profession de blanchisseuse.Jeanne CELARD, veuve CHAPELAIN, dite Janon, était la patronne des blanchisseuses. Ces blanchisseuses, se souvient Louis Le Boulicaut avaient des lissiveuses chauffées par du bois.
Plus tard viendra le temps des lessiveuses à la maison alimentées par l'eau du puits, avant l'arrivée de l'eau courante, de la chaudière, de l'électricité et de la machine à laver.
Plus récemment, on a vu apparaitre des pressings au Poulfanc. Accompagnant le développement du centre commercial Intermarché, PRESCOR propose un service de pressing vers1990. En 1994, le commerce est repris sous le nom de Pressing du Poulfanc.
En novembre 2001, il est repris par la Sarl KANNDI d'Isabelle LE GUILLY, d'abord sous le nom de LIGNE BLEUE, puis sous le nom de PRESSING DU POULFANC.
Bien que chacun de nos foyers dispose d'une machine à laver, on a vu apparraitre des laveries proposant de laver des linges encombrant (dessus de lit, couettes) dans des machines à laver de grande capacité tout comme elles permettent à de jeunes étudiants ou de jeunes travailleurs de laver leur linge quand leur appartement ne dispose pas de la machine à laver.
La première laverie était installée derrière le tabac-presse du Poulfanc, la Laverie du Poulfanc fut active de janvier 2005 à novembre 2019.
En juilet 2022, KERWASH gérée par Pascale MAESTRE ouvrira une laverie automatique. Désormais, sur le parvis du centre Intermaché, LAVERIE REVOLUTION propose un ensemble de machines à laver.
Les colombiers de Séné
Quand on emprunte la route qui mène à Port-Anna, on peut être intrigué par une "tourelle" située au carrefour de la rue du Ranquin et du Chemin de Kerdavid.
En consultant les cadastres de 1810 et 1844 on note que la tourelle est déjà bien positionnée à cet endroit, assurant qu'il s'agit d'une construction ancienne.
En poursuivant la consultations de ces cadastres, on s'aperçoit qu'il existe de tels "bâtiments cylindriques" à plusieurs endroits de la commune. Les relevés de la Direction Régionale de la Culture, nous en donne la signification. Il s'agit de l'emplacement d'anciens colombiers ou pigeonniers dont il ne reste qu'un exemplaire restauré, celui du Ranquin.
Il y avait un colombier au manoir de Cantizac et un autre à la ferme d'Ozon.
Le cadastre de 1844 laisse également penser [il faudra vérifier] qu'il y avait également un pigeonnier au château de Limur. La Drac le mentionne dans son inventaire.
Enfin, l'Enclos de Lestrénic à Saint Laurent, qui fut complètement reconstruit au XVIII° siècle pour laisser place aujourd'hui au château de Lestrénic, disposait également d'un colombier, privilège de la noblesse.
Pour voir un beau colombier pas trop loin de Séné, on pourra aller au château de Suscinio ou au lieu-dit Bernus à Vannes, où il existe encore de très bels exemples de ce que pouvait être un colombier sous l'Ancien Régime.
Extrait wikipedia :
Dans les anciennes provinces de droit coutumier où posséder un colombier était un privilège réservé à la noblesse (Normandie, Bretagne, etc.), les cahiers de doléances en demandèrent très fréquemment la suppression, ce qui sera entériné lors de la nuit du 4 août 1789. Selon un commentaire de la loi de 1889 sur les animaux employés à l'exploitation des propriétés rurales, l«e droit d'avoir des colombiers [avant la nuit du 4 août] n'appartenait qu'aux seigneurs haut justiciers ou féodaux» 5; certains pouvaient accorder à des roturiers ayant au moins 50 arpents le droit de construire une volière; la noblesse s'est toujours défendue contre toute «usurpation ecclésiastique»5, les clercs insistant pour obtenir le droit d'avoir des colombiers 5.
Le pigeonnier devint, après la Révolution la partie emblématique de l'habitat paysan puisque sa construction signifiait la fin des droits seigneuriaux, celui-ci étant jusqu'alors réservé aux seules maisons nobles. Il était soit directement accolé à la maison soit indépendant d'elle. Toujours de dimension considérable, puisqu'il était censé ennoblir l'habitat, il s'élevait sur deux étages, le dernier étant seul réservé aux pigeons. Pour protéger ceux-ci d'une invasion de rongeurs, son accès était toujours protégé par un revêtement de carreaux vernissés qui les empêchait d'accéder à l'intérieur.
Les fours à pain de Séné
Ces dernières années, l'engouement pour le pain fait à la maison, le renouveau de la boulangerie, le goût revenu du pain au levain, ont permis de redonner de l'intérêt aux fours à pain, qui ça et là, existent encore dans nos villages.
Cette étude a recensé 6 fours à pain encore visibles à Séné.
L'un est situé sur l'île de Boëd mais son propriétaire l'a construit dans les années 80.
Cette coupure de presse datant du 10 juillet 1886 semble indiquer qu'il y avait un four sur l'île de Boëdic qui, comme la statue de Saint-Antoine [Lire article sur l'amer St-Antoine], pouvait servir de répère aux régatiers. Etait-ce la petite construction qui existe encore sur le flan de la chapelle ?
La confrontaion de deux photos permet sans doute de confirmer cette hypothèse. Attention à la perspective. Entre ces deux dates, la construction de la cale et la transformation du four en annexe de la chapelle.
Photo NB des archives du Morbihan
Photo couleur aout 2015
Si on grossit la vue de la chapelle sur cette vieille carte postale, on devine le four latéral à la chapell qui effectivement peut servir d'amer.
Cette dernière photographie extraite du livre d'Emile Morin le Pays de Séné montre bien un four avec sa cheminée.
Le four de Limur est assez petit et on peut avancer un usage privé réservé aux propriétaires et aux fermiers. Il doit dater de la constrcution du Château vers 1720 par Noël BOURGEOIS (lire article dédié).
Si on observe bien le cadastre de 1844, le four de Kerleguen est indiqué comme un appendice semi-circulaire accolé à une maison, aujourd'hui disparue. Son foyer donnait à l'intérieur de l'habitation. Etait-ce le lieu d'une boulangerie?
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Le four de Bezidel n'apparaît pas sur le cadastre de 1844. Il est adossé à une construction et son foyer donne à l'intérieur. On peut penser à un usage privé par les habitants du hameau.
Il faut avoir l'oeil "patrimonial" pour ne pas confondre le four de Cadouarn avec un muret au débouché d'un chemin qui remonte sur la rue principale.
Un dessin sur le cadastre de 1844 figure la four de Cadouarn, situé à l'angle d'une parcelle nommée "La Grande Vigne". On peut penser qu'il était utilisé par les habitants des villages voisins. (Lire article sur les boulangers).
Comme on l'a vu le four de Boëdic, de Cadouarn de Kerleguen sont figurés au cadastre de1844 par un "semi-cylindre" adossé à une habitation. On retrouve de telles indications sur des maisons à Kernipitur, Saint-Laurent, Canneau, Cariel, Cadouarn, Montsarrac, Langle et aussi au bourg.
Il faudra vérifier par d'autres sources si il s'agissait bien de fours.
Exemple Kernipitur :
Autrefois, dans les campagnes, l'usage voulait que le paysan apportât son grain au meunier, notre commune avait encore au début du XX°siècle trois moulins en fonctionnement, et repartît avec sa farine plus ou moins raffinée.
La tâche de la ménagère, tel que le raconte une video du village de Poul Fetan, était de pétrir la pâte à pain et de laisser reposer le levain et le pâton final avant sa cuisson.
Allumer le four, le porter à la bonne température était sans doute l'affaire des hommes du village et demandait une certaine technique. Afin d'économiser le bois, la fournée avait lieu une fois par semaine. Nos aieux mangeaient plutôt des grosses miches de pain à la mie serrée, fait souvent de farine de seigle et les meilleurs jours d'un mélange de farine de blé ou froment et de seigle, une sorte de pain de campagne à la mie grise et acide, qui devait racir en temps sec ou moisir par temps humide...
D'autres céréales comme la bouillie d'avoine et de blé noir étaient également consommées.
Comme le montre cette vieille carte postale (Four à Kernascleden), on se réunissait autour du four et chaque famille apportait ses patons levés dans des paniers prêts à être enfournés dans le four à sole de pierres.
Cette peinture d'André Jolly (1882-1969), du Musée de Pont-Aven, intitulée Le Four et datée de 1909 en donne une autre représentation.
Avec le développement des minoteries (Lire article sur les moulins) et des boulangeries (Lire article), la corvée du pétrissage a disparu et le boulanger a cuit du pain tous les jours, libérant ainsi les femmes et les hommes de cette tâche.
Cales ouvragées
Séné est une presqu'île coudée dotée un littoral étendu. Longtemps les bateaux de pêche avaient l'habitude de s'échouer sur l'estran. Puis la nécessité de disposer d'une cale accessible quelque soit la marée s'est imposée et dans les années 50, celle d'un port a vu le jour à Barrarach.
Parmi nos cales de mises à l'eau de bateaux, certaines ont été inventoriées par les services culturels de la DRAC. Citons la cale de Boëdic, la cale de La Garenne, le petit embarcadère de Barrarach et la cale du Passage.
Les plans du cadastre de 1844 révèlent par ailleurs qu'il a existé un temps sur la presqu'île deux points aménagés côté Vannes. Une jetée à Kerdavid et une cale à Cariel. Deux articles de presse de 1889 et 1890 relatent un projet de liaison entre le village de Caouarn et Vannes par la pointe de Rosvellec. Cette liaison maritime favorisée par deux cales aurait été une arternative au passage péitonnier du"Pont Lisse".
La cale de Boëdic
Eléments de description
Commentaire descriptif : La cale se situe à l´extrémité nord-ouest de l´île de Boëdic. Si nous ne connaissons pas ces dimensions d´origine, nous savons qu´elle est prolongée de 2.60 m en 1897 par M. Panckouke « de manière à faciliter les débarquements au moment des basses mers ». L´infrastructure mesure alors 18,20 m de long pour 2,20 m en largeur. L´agrandissement réalisé par M. Blondel consiste en l´allongement et l´élargissement de la cale, ainsi que l´adjonction de deux rampes d´accès au littoral de chaque côté. La cale mesure alors 38 m de long pour 3 m de large et les rampes font, pour l´une, 3,50 m par 1 m, et pour l´autre, 3,75 m par 1 m.
Etat de conservation : bon état
Eléments d'historique
Datation(s) principale(s) : 4e quart 19e siècle
Datation(s) en années : 1897
Justification de la (des) datation(s) : daté par source
Personne(s) liée(s) à l'histoire de l'oeuvre : Panckouke Charles (commanditaire)
Commentaire historique : Les premières traces dans les archives de l´existence d´une cale sur l´île de Boëdic date d'octobre 1897. La demande d´occupation du Domaine Public Maritime émane de Charles Panckouke qui souhaite effectuer des travaux de réfection sur une cale de débarquement « qui existe depuis fort longtemps sur le rivage maritime [...] au nord-ouest de l´île de Boëdic, un peu dans l´ouest de la maison du fermier ». Le service des Ponts et Chaussées accède sans réticence à la demande car cette cale est utilisée par les agents chargés de la surveillance de la côte. Au mois de mai 1913, la concession est transférée à Maurice Blondel, qui demande l´autorisation « de conserver et d´agrandir la cale de débarquement au nord ouest de l´île de Boëdic, cale établie par monsieur Panckouke en décembre 1897, lorsqu´il était propriétaire de l´île ». Par la suite, la cale est entretenue par les propriétaires successifs de l´île de Boëdic.
Statut juridique : propriété de l'Etat
RECO : Pour faire face au fort développement des activités maritimes dans le golfe du Morbihan au 19e siècle, l´Etat et des particuliers ont construit de nombreuses cales de passage. Afin de faciliter leur construction, elles ont été édifiées à partir de caractéristiques communes. La cale de l´île de Boëdic est l´une des quatre cales de ce type existant à Séné. Le fait que l´île de Boëdic soit privée limite toutefois les possibilités de mise en valeur. Cette cale mérite néanmoins d´être entretenue en reprenant les matériaux et les techniques de construction originels. Elle pourrait être intégrée à un circuit de découverte en mer (bateaux, kayaks) sur le thème de la circulation maritime au sein du golfe du Morbihan.
La cale de La Garenne :
Eléments de description
Commentaire descriptif : La jetée de la Garenne se trouve à l´extrémité sud-est du territoire de Séné, face à la commune du Hézo. Il s´agit d´un véritable môle en pierres de granite maçonnées. Il mesure 58 m de long pour une largeur de 3 m et émerge d´un mètre au-dessus de la grève. Si l´infrastructure conserve sa morphologie d´origine, le couronnement a été bétonné et un rejointoiement a été exécuté dans le courant du 20e siècle.
Etat de conservation : bon état
Eléments d'historique
Datation(s) principale(s) : 3e quart 19e siècle
Personne(s) liée(s) à l'histoire de l'oeuvre : La Gillardaie (commanditaire)
Commentaire historique : En janvier 1853, les frères la Gillardaie adressent une demande en préfecture pour être autorisés à construire une chaussée au pied de leur usine de produits chimiques située à La Garenne, près de Montsarrac. L´entreprise, qui fabrique à partir d´algues marines ou du sel de mer des nitrates, des sulfates de potasse, de l´alun ou du bromure, et de liode, fonctionne jusqu´à la fin des années 1870. Elle est ensuite abandonnée. L'arrivée de cete entreprise se traduit par plus d'habitants sur les hameaux de Kerarden et Moustérian si bien qu'on décide de construire la chapelle de Kerarden.
Par contre, la jetée continue à être utilisée pour les relations entre Montsarrac et Noyalo. En 1922, la mairie de Séné demande aux Ponts-et-Chaussées d´en assumer l´entretien mais l´Administration refuse car elle a déjà en charge la cale du Passage à Saint-Armel, sur l´autre rive de la rivière de Noyalo.
Au début des années 1930, l´entrepreneur italien Giannerini acquiert l´usine pour en vendre les pierres. La jetée échappe au démantèlement et son bon état d´entretien prouve que des travaux réguliers de réfection sont menés. Aujourd´hui, elle ne sert plus qu´à abriter de la houle quelques embarcations de plaisance.
Statut juridique : propriété de l'Etat
RECO : Il convient de veiller au maintien des pierres de taille apparentes et limiter les colmatages d´urgence à l´aide de ciment qui pourraient peu à peu créer une situation irréversible. Cette jetée pourrait être intégrée à un circuit de découverte en mer (bateaux, kayaks) sur le thème de la circulation maritime au sein du golfe du Morbihan.
Cale du Passage :
Eléments de description : Cette cale est un modèle caractéristique (et en bon état) des cales du golfe du Morbihan. La cale mesure 50 m de long par 3,50 m de large. Son couronnement a été refait en béton pour supporter la mise à l´eau des bateaux de plaisance.
Etat de conservation : bon état
Eléments d'historique
Datation(s) principale(s) : 2e moitié 19e siècle
Commentaire historique : Le passage maritime de Saint-Armel, à l´extrémité sud-est de Séné, a longtemps permis de raccourcir les distances entre la Presqu´île de Rhuys et Vannes : cette traversée de 200 mètres de long permet d´éviter un détour terrestre de 18 kilomètres. Son existence est attestée dans une charte datée du 8 mars 1367, émanant du duc de Bretagne Jean IV et confirmant aux moines de l´abbaye de Rhuys la possession de paluds, de terres et du passage de Questenen (Quistinic). Au milieu du 17e siècle, les registres du Parlement de Bretagne expliquent que le passage est assuré par un bateau pouvant charger des hommes avec leurs chevaux. En 1786, deux enquêteurs missionnés par l´Amirauté de Vannes rapportent que le bateau mesure 19 pieds de long, alors qu´il devait en faire au moins 24, car il doit supporter de lourdes charges. Surtout, il faudrait construire des chaussées de débarquement de part et d´autre du passage, notamment pour faciliter l´embarquement des bestiaux.
La première mention d´une cale à cet endroit date de 1881. Elle est représentée sur une carte des Ponts-et-Chaussées, au milieu des chantiers ostréicoles. Elle fonctionne en complément de la jetée de La Garenne, située à l´est du passage. La municipalité se soucie régulièrement de l´état de cette infrastructure si utile au transit des personnes vers Le Hézo, Saint-Armel, Saint-Colombier et Sarzeau. Ainsi, en 1938, elle exhorte le service des Ponts-et-Chaussées à entamer des réparations sur l´ouvrage abîmé par une tempête. En 1956, la municipalité de Séné engage 200 francs de travaux pour la réfection des maçonneries et le rejointoiement des parements de l´ouvrage. Néanmoins, avec le développement de la circulation automobile, le service du passage est voué à un déclin irrémédiable et la municipalité de Séné indique le 13 octobre 1963 qu´il a pris fin.
Actuellement, la cale est utilisée par les marins-pêcheurs, les ostréiculteurs, les plaisanciers. Depuis 1998, avec l´aide financière de la commune et de la communauté d´agglomération du pays de Vannes, une barge aménagée effectue le passage pendant la saison estivale.
Statut juridique
Statut de la propriété : propriété du département
RECO : Pour faire face au fort développement des activités maritimes dans le golfe du Morbihan au 19e siècle, l´Etat et des particuliers ont construit de nombreuses cales de passage. Afin de faciliter leur construction, elles ont été édifiées à partir de caractéristiques communes. La cale du Passage Saint-Armel est l´une d´entre elles. La cale du Passage Saint-Armel mérite d´être entretenue en reprenant les matériaux et les techniques de construction originels ; elle est considérée comme un élément important du patrimoine maritime sinagot. Son usage doit être facilité. Les personnes interrogées au cours de l´enquête patrimoniale ont été très sensibles au fait que la mise à l´eau depuis la cale du Passage Saint-Armel reste gratuite. Elle pourrait être intégrée à un circuit de découverte en mer (bateaux, kayaks) sur le thème de la circulation maritime au sein du golfe du Morbihan.
Cale de Barrarach:
Eléments de description: L´ancienne cale du passage de Barrarac´h mesure 38 m pour une largeur de 2,5 m. L´ensemble est réalisé en beaux moellons de granite soigneusement assemblés. Elle a subi une réfection sur une trentaine de mètres et son extrémité a été exhaussée d´un mètre. Un escalier de trois marches a été aménagé au musoir et un terre-plein de 5 m de côté a été accolé à la cale pour servir de lieu de dépôt pour les marchandises.
Etat de conservation : bon état
Eléments d'historique
Datation(s) principale(s) : 4e quart 19e siècle
Datation(s) en années : 1895
Justification de la (des) datation(s) : daté par source
Commentaire historique : Un rapport des Ponts et Chaussées de 1885 signale l´existence à la Pointe de Barrarac´h d´une mauvaise cale en pierres sèches construite par les habitants. Deux inscrits maritimes assurent la traversée et entretiennent sommairement l´ouvrage pour le passage des piétons de la presqu´île de Séné vers l´île de Conleau et Vannes.
En 1895, la cale est entièrement remaniée et restaurée pour une dépense totale de 3 900 francs, dont les deux tiers financés par l´Etat, 1 000 francs par le département et 300 francs par la commune, et prend alors sa forme actuelle. En 1968, afin de permettre le chargement du fret vers l´île d´Arz, le service des Ponts-et-Chaussées construit une nouvelle infrastructure quelques dizaines de mètres plus à l´est, et abandonne cette cale.
Statut juridique
Statut de la propriété : propriété de la commune
RECO : Pour faire face au fort développement des activités maritimes dans le golfe du Morbihan au 19e siècle, l´Etat et des particuliers ont construit de nombreuses cales de passage. Afin de faciliter leur construction, elles ont été édifiées à partir de caractéristiques communes. La cale de passage de Barrarac´h (à ne pas confondre avec la cale récente qui sert d´embarcadère pour l´île d´Arz) est l´une d´entre elles. Les cales de passage du golfe du Morbihan méritent d´être entretenues en reprenant les matériaux et les techniques de construction originels. Difficilement accessible, la cale de passage de Barrarac´h est aujourd´hui quasiment abandonnée. Son usage doit être facilité dans la mesure du possible. La cale de Barrarac´h pourrait être intégrée à un circuit de découverte en mer (bateaux, kayaks) sur le thème de la circulation maritime au sein du golfe du Morbihan. Un discret panneau expliquant son histoire pourrait renseigner le visiteur.
La cale de Barrarach est également connue sous le nom de cale de "P'tit Jean" du nom de Jean Marie LE GUIL [16/02/1903-20/08/1983] qui l'utilisait pour faire traverser les passagers entre Séné et Conleau. (Lire article sur les passeurs et passeuses de Séné).
Au fil des ans, les Sinagots ont construit d'autres accès à la mer comme à Bellevue après la Maison de Rose de Port qui comporte également une cale. Le littoral a également été doté d'une cale à Langle et au Badel.
Une autre construction intrigue le promeneur qui passe sur la butte de Barrarach. Un pilier de pierre répose sur l'estran.
Echelle à marée de Conleau :
Les bateaux qui veulent gagner le port de Vannes doivent savoir la hauteur d'eau des marées afin d'emprunter le chenal et d'arriver au port de la Rabine.
L'échelle de marée est calée sur la hauteur d'eau à Vannes. Ainsi entre Langle et Conleau, le navire pouvait attendre la bonne hauteur de la marée avant de s'engager vers Vannes. Sur cette vue datant de 1951, on distingue encore la peinture noire et les graduations de la hauteur d'eau.
Plus...
Patrimoine ostréicole au Passage
L'activité ostréicoles c'est développé dans notre commune et avec le temps les pratiques d'élevages des huîtres ont changé. Près de la cale du Passage à Séné, au débouché de l'ancienne route qui allait de vannes vers Saint-Armel, deux batisses témoignent de l'activité ostréicvole passée.
Lorsqu'on consulte les cadastre de 1810 et 1844, il semble que l'actuelle cabane occupée par l'Université de Rennes soit la plus ancienne des deux. Si on en croit les relevés, la seconde maison sera construite sur l'estran après 1844.
Les anciens savaient construire des locaux pour entreposer leur matériel, qui n'ont rien à voir avec les constructions plus récentes, visibles notamment au Badel dans des "chantiers" ostréicoles qui sont plus proches de taudis et sans valeur patrimoniale.
Lorsqu'on emprunte les sentiers du littoral, soin on observe l'estran, la partie de la palge qui découvre à marée basse, on peut remarquer des constrcution de pierre rectangulaire. Ces anciennes "piscines" d'ostréiculteurs servaient à entreposer les huîtres une fois ramenés des parcs.
Les fontaines et puits de Séné
Les fontaines et puits à Séné : redécouverte d’un patrimoine oublié
La particularité de Séné, est d’être une commune littorale, un territoire de faible altitude, et dont le sol, les terrains, reposent sur un support de roche métamorphique constitué de gneiss et de granite.
La couche sédimentaire n’est pas profonde et n’est pas propice à la présence d’une nappe phréatique importante. Ce handicap est compensé par une pluviométrie régulière qui permet d’avoir de l’eau toute l’année. Sur plusieurs points du territoire, les fonds des bassins versants ont laissé apparaitre un étang (étang de Kerdavid) des mares (Gornevez, Limur) ou de nombreuses mouillères ou grenouillères.
Les anciens, avaient repéré ces endroits pour y creuser des puits indispensables à l’établissement d’une ferme ou d’un village. Quand il fallait creuser profondément pour trouver la nappe phréatique, alors on consolidait un puits traditionnellement circulaire. Certains nous sont parvenu avec une forme circulaire, simple et d'autres sont de petites chapelles où aller puiser de l'eau.
Photo de puits à Séné :
Lorsque la nappe affleure la surface, ici ou là et particulièrement dans un bas fond, point besoin de creuser profondément pour trouver l’eau. Les anciens ont construit alors quelques marches pour descendre au fond du puits, au niveau de l’aquifère, où est aménagé un petit bassin de pierre.
Nos nombreuses « fontaines » sont en quelque sorte des « puits à escalier ».
Exemple : "fontaine" de Gorneveze :
Quand la pluviométrie est correcte et le bassin versant suffisamment étendu, il peut surgir naturellement un flux continu d’eau, on parle de source. Une fois aménagée, on parle de fontaine à l’eau claire et régulière. C’est un peu le cas à la « Fontaine de Langle » inventoriée par la DRAC de Bretagne. Le « puits à escalier » en amont était rarement à sec et profitant de la pente, l’eau s’écoulait, alimentant le lavoir.
Creusés à faible profondeur dans le sol, en bas de bassins versant, ces puits et surtout les fontainesétaient sensibles aux contaminations par des germes fécaux en provenance de l’élevage domestique, ou des eaux usées domestiques.
Dans son livre, Camille Rolando nous fait part d’un souvenir d’enfance au village de Montsarrac :
« Pour la lavage du linge, il y avait deux fontaines disponibles, l’une au Solon et l’autre à Toul en Trech sur la route de la pointe. A intervalles réguliers, de nombreux volontaires venaient faire la chaîne pour procéder au curage de ces fontaines. Quant à l’eau potable, il fallait aller la chercher à un puits à margelle, situé entre le village et Kerarden ».
Les puits profonds approvisionnaient en eau potable et les « fontaines » en eau domestique et d’élevage.
La consultation du cadastre de 1844 permet de répertorier une cinquantaine de puits et de fontaines qui portent un nom vernaculaire, quelques lavoirs et un grand nombre d'autres points d'eau, le plus souvent des puits, indiqués par un petit cercle bleu. On en trouve dans presque tous les villages et le bourg de Séné. A vrai dire, les villages se sont établis près d'un point d'eau. Ces fontaines et ces puits, aujourd'hui perdus dans les brousailles, sont l'objet d'une rédecouverte de la part des Sinagots. Hier, elles étaient importantes pour la vie des villageois et les riverains devaient les entretenir au quotidien et notamment curer le fond des fontaines régulièrement. On trouve également aux archives du Morbihan, plusieurs délibérations du conseil municipal de Séné en vue de l’entretien de la fontaine de Langle.
Au cours de la fin du XX° siècle, leur usage a été abandonné avec l'arrivée de l'eau courante dans les maisons.
Une première liste des puits et fontaines est publiée dans le bulletin municipal de juin 1994) Celle-ci sera enrichie par la contribution de Séné d'Antan, de notre ancien maire Marcel Carteau et des services techniques de la ville de Séné courant 2016-2018. L'inventaire a été entrepris afin de sauvegarder et de restaurer la multitudes de fontaines et de puits qui sont déssiminés sur notre territoire communal.
Fontaine, puit et point d'eau indiqués au cadstre de 1844 :
Puit du Menieu
Puit du Versa
Fontaine de Gressignan dont l'eau rejoignait une mare qui servait d'abreuvoir.
Bourg : puits rue des Vierges, puit du Prebsbytère, rue de la Fontaine :
Fontaine de Balgan
Fontaine de Barrarach avec son lavoir
Fontaine de Bindre
Fontaine de Boëd
Fontaine de Boëdic
Fontaine du Bois de Saint Laurent sur la rive du Liziec
Quatre puits à Saint Laurent encore visibles aujourd'hui.
Fontaine de Canneau avec son étang aujourd'hui caché derrière un bosquet.
Fontaine Renaud près de Caneau
Deux fontaines en bas de Cariel aux noms de Feten aligen et Er Goh Feten
Fontaine de d'Aulan.
Fontaine de la Lande ( Kerfontaine)
Fontaine Er Pradeu à Brouel,
Fontaine de Falguérec
Fontaine de Goho
Fontaine de Gorneveze
Fontaine de Grand Pré à Limur
Fontaines à Cadouarn : Feten crechan et Feten Er Prat
A Ozon les fontaines de Guerimac et Grand Pré
A Ozon le puits situé tout près de l'ancien presbytère d'Ozon.
Fontaine de Kerbiscon,
Fontaine ou Puits de Kerdavid et fontaine de Godal,
Fontaine du Grand Kernipitur et à côté de la ferme, son puits qui n'est pas figuré sur la cadastre de 1844..
Fontaine du Petit Kernipitur
Puits de Keravelot situé dans la cours du Manoir de Keravelo.
Fontaine de Ligneux
Fontaine de Michot
Fontaines du Clos Bras à Montsarrac
Fontaine de Montsarrac
Fontaine de Nerhuen à Billarec
Fontaine Pichon à Gorhfeten
Fontaine des Quatre Vents
Fontaines Poul Praaden, Prat Bras et Prat Bihan à Kerarden
Fontaine de Moucelle
Fontaine de Punsic à Canivar'ch.
Le cadastre de 1844 n'est pas exhaustif, il a omis d'indiquer d'autres fontaines et puits bien réels.
Puits de Bezidel