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mercredi, 10 avril 2019 20:59

Histoire de l'île de Boëd

Cassini Boed Boedic

Les géographes savent figer le temps sur leur cartes. Au temps de Cassini, on trouve sur l'île de Boëd une chapelle et sur la côte nord plusieurs oeillets de salines sont figurés.

Cependant, la présence humaine sur cette terre date du temps des mégalithes. En effet, sur l'île de Boëd, autrefois rattachée au continent, furent élevés des dolmens dont il nous reste quelques vestiges (Lire article par Archéologie). On peut voir au Musée Gaillard, une hache en fibrolite retrouvée sur Boëd.

Hache polie Fibrolite Séné

Boed 1680 1700 St Vital

C'est sans doute pour effacer ces rites druidiques de la mémoire des habitants, que fut érigée sur Boëd une petite chapelle. Cette carte datée de 1771-1785, le situe par un carré rouge comme elle indique l'emplacement des mégalithes par deux croix rouges, l'une sur la butte du Petit Bout et l'autre à l'ouest de l'île.

1771 1785 Boed Peit Boul

Etymologie : Le vice-amiral Antoine-Jean-Marie Thévenard [Saint-Malo 7/12/1733-Paris 9/2/1815] donne une étymologie aux mot boëd dans ses Mémoires Relatifs à la Marine Tome II édité en l'an VIII.

Boed Boedic Etymologie

Voici ce que dit, dans son dernier ouvrage publié en 1847, François-Marie Cayot-Délandre (13/3/1796 Rennes-7/9/1848 Vannes) de la Société Archéologique du Morbihan, à propos de la chapelle et des vestiges de mégalithes: 

De ce point de la côte du Morbihan à l'île de Boued, qui fait partie du territoire de Séné, il n'y a qu'une fort petite distance, qu'on peut franchir à marée basse en passant sur une digue ou chaussée établie pour faciliter les communications entre cette petite île et le continent. Une antique petite chapelle ogivale se voit de loin sur cette terre dépouvues d'arbres; elle n'offre aucun intérêt sous le rapport de l'art; elle est remarquable seulement par sa position au milieu des monuments druidiques, dont les vestiges, malheureusement très incomplets, suffisent cependant pour témoigner de l'importance qu'ils durent avoir.
Au nord-ouest de la chapelle et sur le sommet pierreux d'un mamelon, se voient les débris d'un dolmen placé au centre d'un cromlech, dont le cercle est encore assez bien tracé pour qu'on puisse le distinguer. La position de ce monument sur un monticule dont le pied est battu par l'océan, indiquerait seule l'importance de ce coin de terre sour le rapport de l'exercice du culte druidique; mais cette importance s'accroit encore par la présence d'autres monuments du même genre placés à l'extrémitié opposée de l'île, au sud-ouest de la chapelle, où se trouvent deux mamelons, dont le plus rapprochés présente un dolmen bouleversé, et l'autre trois monuments de même espèce, pour ainsi dire contigus, mais dans un état de ruine complète.

1801 Boed cadastre

Le relevé du cadastre napoléonnien de 1810 montre une multitude de parcelles traduisant une longue présence humaine et des successions de propriétaires. Pourtant, l'île ne compte qu'une métairie et les ruines de l'ancienne chapelle Saint Vital. (Lire article dans Eglises é chapelles). Au nord est de l'île, plusieurs oeillets de marais salants.

1841 Boed famille

Lors du dénombrement de 1841, on ne recense aucun paludier sur Boëd, indiquant que les salines sont entretenuent par quelqu'un du continent. 

François LE FRANC, né à Boët, et son épouse Jeanne LE GUILLANTON, sont établis dans la 1ère métairie de l'île de Boëd.

Boet Lefranc.ppg

En consultant les registres de l'état civil, on peut reconstituer la généalogie de François LE FRANC. Ainsi, son père Louis LE FRANC, natif de Cariel, s'est marié en 1781 avec sa première femme, Perrine LE FLOCH, tous deux habitant Séné sans plus de précision. Leur premier enfant, Jean LE FRANC qui nait à Boëd le 28/5/1782, permet d'éstimer que les Le Franc s'établirent sur Boëd au plus tard vers 1781-82 et que leur venue sur l'île n'est pas liée à la Révolution Française.

1810 LE FRANC Pierre Marie

Son frère, Pierre Marie LEFRANC, est "arrivé au corps" le 23/11/1808 au sein du 75° Régiment d'Infanterie de Ligne de la Grande Armée de Napoléon 1er. Il moura de fièvre (typhoïde?) à Palencia en Espagne en 1810.

1845 Boed batis

Le relevé cadastral de 1845, précise le contour des oeillets des marais salants et situe à nouveau la chapelle et la métairie occupée par les Le Franc. La comparaison des dates de naissances de leur deux derniers enfants morts en bas âge, Patern LE FRANC en 1848 et Patern LE FRANC en 1855, permet de dire que la famille Le Franc quitta l'île de Boed pour s'installer à Moustérian comme cultivateur. 

1ère maison, métairie de cultivateurs : Louis LE FRANC [1782-1831] ->François LE FRANC [1831-1855]->

1844 Boed paludier

Paludier breton

Entre 1848 et 1860,  les tables annuelles des registres d'état civil incluent l'indication du village de naissance ou de décès. Ainsi est-il plus aisé de repérer la famille de Julien MONFORT [8/01/1815-1/05/1904] et Marie Vincente LE GALLIC [1817-24/6/1875], établis comme paludiers sur l'île de Boët. La naissance d'un enfant mort-né le 1/08/1839, nous apprend qu'ils étaient originaires du village du Gohavert. Leur premier enfant nait sur l'île de Boët le 13/11/1840, (après le passage de l'officier en charge du resencement),  et leur septième enfant, Jeanne Marie nait à Boët le 3/5/1853. De cette époque doit dater la constructionde la 2° maison sur Boëd, occupée par des paludiers et ensuite par des cultivateurs.

1859 RICHARD Pierre Paludier Boet

On repère également l'acte de naisance de Vincent Marie RICHARD né le 13/7/1859 et dont les parents, Pierre RICHARD et Michelle LE LAN, sont paludiers à Bouet. Leur autre enfant Michelle RICHARD nait à Billerois alors que ses parents sont journaliers sur les salines. Ils reprendront donc les salines de Bouet au départ des Monfort. Michelle épouse le 10/9/1882 Pierre Marie LE RAY mais elle déclare déjà la profession de cultivatrice, confirmant l'arrêt de la saliciculture à Boëd.

2° maison : salines de Boëd : les Monfort (1840-1855) puis les Richard (1855-1880)

1901 Boete

Le dénombrement de 1901 indique la présence de 2 familles de cultivateurs établis sur Boëd : la famille MALRY x Savary qui emploie leurs neveux, Jeanne Louise et Arsène MALRY et la famille LE RAY x Richard.

La généalogie de Vincent Marie MALRY nous renseigne sur la date d'arrivée des Malry à Boëd. Lui (16/4/1859 Boët) et son frère Jean Louis MALRY (3/06/1857 Boët) sont nés sur l'île. Leur soeur Julienne Marie, quant à elle nait à Vannes le 1/2/1854 comme l'ainé de la famille Jean Marie le 1/7/1852. Ainsi,, leurs parents, Patern MALRY [4/1/1828-14/1/1879] et sa première épouse Marie Vincente BOTHEREL [8/9/1824-17/1/1871], originaires de Vannes, s'installent comme cultivateurs sur l'île de Boëd à la suite du départ des Le Franc vers 1855.

1911 Boet Malry Arsène

1906 MALRY Arsène MORIO

Au décès de Vincent Marie MALRY, son neveu, Arsène Louis Marie MALRY [18/4/1882-7/10/1915] reprend l'exploitation. En 1906, lors de son mariage, il est sur Boëd et lors du dénombrement de 1911, il est pointé aec son épouse et son fils. Arsène MALRY, Mort pour la France, décèdera à Tahure pendant la guerre de 14-18. (lire page Centenaire)

1ère maison, métérairie de cultivateurs :

Louis LE FRANC [1782-1831] ->François LE FRANC [1831-1855]->Patern MALRY [1855-1879]-> Vincent Marie MALRY [1880- ca1905 ]-> Arsène MALRY [ ca1905-1914]

La généalogie de Pierre Marie LE RAY [ 9/9/1846-24/5/1911] nous renseigne sur la date de leur établissement à Boëd. Lors de son mariage, le 10/9/1882, sa future épouse, Michelle Marie RICHARD [23/8/1856 -? ]déclare être cultivatrice à Boëd. Leur 1er enfant, Ange Mathurin LE RAY [11/6/1883-31/12/1902] nait sur l'île où il décède enfant. 

2° maison : les Monfort (1840-1855), paludiers puis les Richard (1855-1880), paludiers puis les Le Ray, cultivateurs.

1906 Boed Gouello

En 1906, Frédéric GOUELLO, gardien des parc à huîtres, vit également sur l'île dans la tour de Ténéro (Lire l'histoire complète de la Tour Tenero). On retrouve ces 3 familles au dénombrement de 1911. 

1921 Ile Boete

Après la première Guerre Mondiale, il n'y a plus de gardien sur la tour de Tenero. Edouard LACROIX, ancien paludier de Michotte et son fils, Célestin LACROIX [11/11/1891627/05/1930] cultivent les terres de Boëd, comme nous l'indiquent les dénombrements de 1921 et 1926.

1931 Boed

Le dénombrement de 1931, montre que Mme Marie Rose GUILLEMET, après le décès de son mari Célestin, continue de cultiver des teres à Boëd. La métairie de son beau-père est quant à elle reprise par Jean Marie LE VAILLANT [8/6/1877-1934].

LE VAILLANT métaire

1936 Boed

Les dénombrements de 1931 et 1936, nous indiquent que ce sont les LE VAILLANT qui travaillent les terres de Boëd mais aussi Boëdic. Mme DREAN veuve LE VAILLANT [2/12/1878-29/12/1962] et ses enfants Marie Thérèse, Julien Marie et Marie Josèphe sur Boëd; Joseph Julien Marie, Anne Marie sur Boëdic avec un domestique.

1936 Le Vaillant

Le 20 octobre 1936, Mme Jeanne Marie DREAN, veuve LE VAILLANT, marie le même jour à Séné, quatre de ses quatre enfants (Lire article sur les noces).

VAILLANT Germaine néee Suzineau 2

La barque à la rame était le moyen de gagner le continent à marée haute. A marée basse, un gois réapparait sur l'estran et permet de gagner l'île à partir de Cadouarn, pour des promenades ou accéder à la plus belle plage de Séné. Avant guerre, il y avait un deuxième pasage à marée basse pour les charettes aujourdh'ui perdu dans la vase comme il existait un gois qui permettait de rleier les deux îles Boëd et Boëdic.

Boed gois

Gois piéton entre Cadouarn et Boëd

1771 1785 SENE Boed Gois

Franchir le passage n'était pas anodin pour une population qui ne savait pas nager et à cause des vasières où l'on pouvait s'enfoncer. Plusieur noyades en témoignent : 

1790 PIERRE Louis Bouette

Ainsi le 5 juillet 1790 est inhumé à Séné, Louis PIERRE [1/01/1780-4/07/1789], noyé le jour précédent au passage de l'île de Bouëte.

1845 PALUD Jeanne Boed

Le 21 mai 1845 on retouve le corps de Jeanne PALUD [3/10/1798-21/5/1845], femme de Jopseh NIO, noyée à l'île de Bouët.

En 1939, Julien Marie LE VAILLANT |18/3/1913 -5/06/1939] qui vit sur Boëd rend visite à son frère Joseph qui demeure sur Boëdic. En rentrant, il s'envase sur un passage qui relie les deux îles à marée basse. On retrouvera son corps au Badelle lendemain.

Après guerre, l'île a accueilli d'autres constructions puisque en plus des 2 métairies agricoles, il existe aujourd'hui sur l'île 3 autres habitations (lire page Découvertes-Balades).[rechercher les dates de construction]

Boed métaire maison plage

Dans les année 19xx, le Conseil Général du Morbihan achète 32 ha de terres sur la point du "Peti Bout" sur un total de 48 ha que compte l'île de Boëd. Cette partie orientale de l'île constitue un "espace naturel sensible" malheureusement dans un état écologique médiocre.

DSC08133

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