RESUME
En lisant des livres sur le patrimoine et l'histoire de Séné, j'ai découvert l'existence d'une toile intitulée "Enterrement d'Enfant à Séné" réalisée en 1925 par le peintre André Mériel-Bussy [1902-1984].
Curieux de savoir ce qui avait amené un peintre à poser sur une toile une scène d'enterrement d'enfant, je me suis pris au jeu et j'ai décidé de "tout savoir" tant sur la vie et l'œuvre du peintre que sur le tableau "Enterrement d'Enfant à Séné".
Pendant près d'un an, j'ai couru les archives départementales du Morbihan, de l'Ile et Vilaine, les archives municipales de Vannes et les archives nationales à Pierrefitte (93). Je suis parti "à la recherche" des décorations, fresques et vitraux réalisés par l'artiste à Vannes, en Bretagne, en France et à l'étranger. J’ai identifié (presque) outes les productions de vitraux et fresques de l’artiste.
Avec l'aide de la famille Mériel-Bussy et tout particulièrement de son fils, Yves Mériel-Bussy, artiste peintre à Ploudalmézeau, nous sommes parvenus à retracer le parcours artistique de son père.
Pendant mes recherches, j'ai été à la fois généalogiste, historien local, collectionneur, enquêteur. Je me suis déplacé aux archives et j'ai utilisé également recherché dans des sites de généalogie,
des sites d'art en ligne, la base Gallica de la Bnf et tout particulièrement les Archives en ligne du Morbihan.
Cet artiste breton, est demeuré jusqu'à présent trop "discret" et le résultat de mes recherches montre qu'il ne manque pas de talent.
Il s'est illustré aussi bien dans la décoration, les fresques et vitraux d'édifices religieux à Vannes, dans le Morbihan, à Rennes, en Bretagne, en Île de France et à l'étranger (Malaisie, Massachussetts). Artistes aux multiples techniques, il a également exercé dans la gravure et la peinture.
Les musées de Vannes, de Rennes et le musée Départemental de Quimper possèdent de ses gravures et aquarelles.
Diplômé des Beaux-Arts de Rennes et des Beaux-Arts de Paris, André Mériel-Bussy a été un fidèle du Salon des Artistes Français au Grand Palais à Paris où il a été médaillé par deux fois pour ses toiles "Enterrement d'Enfant à Séné" en 1926 et "Le Nid" en 1939. Il a exposé à L'Exposition Universelle de Paris en 1937.
J’ai retracé sa jeunesse à Vannes, sa scolarité au Collège Jules Simon pendant les années de « laïcité » avant la guerre de 14-18. J’ai bien documenté ses études aux Beaux-arts de Rennes et ensuite de Paris et son parcours artistique de salons en expositions. J’ai également documenté sa vie familiale et bien sûr les évolutions de ses productions artistiques.
Habitant à Séné, j'ai focalisé mes recherches sur la toile "Enterrement d'Enfant à Séné" et j'ai réuni un ensemble de documents permettant de retracer la genèse de l'œuvre : études ébauches...
J’ai « mené » l’enquête et identifié l’enfant décédé sur le tableau presque 100 ans après sa réalisation ! J’ai trouvé des documents d’époque qui montrent comment le peintre a convaincu les habitants de Séné de poser pour son tableau.
J’ai également montré que l’artiste nous avait fait un clin d’œil artistique. En effet en 1943, il a peint une belle fresque dans la chapelle de Saint-Melaine à Rennes intitulée « Le Miracle de Saint Melaine » mais avec sous-titre « Résurrection d’une enfant de Séné ».
En 1908, André MERIEL-BUSSY, fils du Président du Tribunal de Vannes habite au 7 rue de la Loi. Il va à pied au collège Simon tout proche.
Il tombe malade et est absent un trimestre du collège. Il se souviendra de sa maladie d’enfance car plus tard il se mobilisera pour lutter contre la tuberculose.
En 1923, alors qu’il vit à Rennes, qu’il vient d’être reçu aux Beaux Arts de Paris, André Mériel-Bussy est retourné à Séné ? Par hasard ?
A Séné, village de pêcheurs et d’agriculteurs, on puise l’eau dans des fontaines creusées dans le sol pour atteindre la nappe. Mais l’hygiène manque. L'état des fontaines, dont l’eau est contaminée, expliquerait la forte mortalité infantile en 1923. Une épidémie de typhoïde surement.
En 1923, à l’âge où on peut devenir père, André Mériel-Bussy en croisant ce cortège funéraire d’un enfant de Séné a été ému, lui qui enfant a sans doute échappé à une grave maladie.
Par la suite, il a beaucoup peint les enfants, des jeunes Plougastélènes, par hasard ?