Dans le bulletin paroissial, Le Sinagot, le recteur Joseph LE ROCH (1968-1980) nous racontait la présence de la vigne sur le territoire communal de Séné. Cet article est ici reproduit annoté et illustré. Il montre la présence de parcelles de vignes à Séné avant la Révolution.
3.- DU MOYEN-ÂGE A LA REVOLUTION
ON CULTIVAIT AUTREFOIS LA VIGNE A SENE
LA PROPRIETE D'AUZON - LA PROPRIETE DE CANTIZAC - ET LA SALLE
Les religieuses de la Visitation ou Visitandines, établies à VANNES en 1638, à l'emplacement de l'actuelle Caserne des Trentes [qui a laissé place aujourd'hui à un parking derrière la mairie], acquirent le 30 janvier 1714 de dame Renée TRUILLO, épouse et procuratrice générale d'écuyer Guillaume LE BARTZ "avec promesse et obligation de toute garantie", le lieu et maison noble d'Auzon, avec ses appartenances et dépendances, situées en la paroisse de SENE, y compris une pièce sous vigne, cernée de murailles, contenant un journal de terre, autrefois appelée "la vigne de Randrecar ou de Callac", proche ladite maison d'AUZON et une autre pièce de terrre contenant environ deux journaux, située en la motte d'AUZON, à la charge auxdites religieuses de tenir et relever lesdites maisons d'AUZON et deux pièces de terre prochement et noblement du Roi notre sire, sous la cour de VANNES, à devoir de rachat, foi et hommage. Cette acquisition se fit par acte du rapport de M. LE BARBIER, notaire royal. (Présidial B 315 p.68).
En 1714 encore, le 22 février, par acte au rapport du M. LE BARBIER, "Messire Jean de la MONNERAYE, chevalier, seigneur de BOURGNEUF et dame Marguerite LE MEZEC son épouse, vendaient aux religieuses de la Visitation la maison, terre noble, et seigneurie de CANTIZAC et la SALLE, situées en la paroisse de SENE, comprenant :
- le manoir principal et ancien dudit CANTIZAC, avec les logements pourprés, cours, jardns, vergers, fuie, garennes, bois de haute futaie et de décoration, rabenés et taillis, prés et praries;
- la métairie de CANTIZAC, avec tous ses logements, terres labourables, pâtures et friches, prés et prairies, jardins et vergers, vignes et étang;
-les métairies nommées le grand et le petit GOURGELEN et le GERNUES; deux desquelles métairies sont à présent appelées KERLIVIO et les deux autres KERAVELO;
- les deux moulins de CANTIZAC et d'HERBON, avec leurs chaussées, étangs, refouls, logements, issues et franchises;
- une maison ruinée avec ses prés, terres labourables, landes, pâtures et vignes nommées "Pen-er-sal";
- les rentes foncières et centives, dépendant desdites terres de CANTIZAC et de la SALLE, droit de banc et enfeu prohibitifs, tombes élevées dans le choeur et chanceau de l'église paroissiale de SENE, et autres droits honorifiques et de prééminence appartenant auxdites terres et seigneuries de CANTIZAC et de la SALLE;
- De plus, le droit de four à ban de la paroisse de SENE et droit de bannalité reconnus par les commissaires du roi, le 28 décembre 1689 et le 19 mai 1690;
- Le tout échu à ladite dame BOURNEUF des successions d'écuyer Julien LE MEZEC, sieur de Saint Jean, et de dame Marguerite de CHAMPOING, ses père et mère; à la charge auxdites religieuses de les tenir et relever prochement et noblement du roi notre sire, sous son domaine et juridiction de VANNES, et de payer pour l'avenir et à compter du jour de Toussaint dernier, les rentes par argent et grains qui se trouveront dues tant audit domaine qu'à d'autres. Ladite vente et cession ainsi faite entre parties, pour et en faveur de la some de 30.000 livres tournois de principal et accessoires.." (Présidial B315, p.69).
En la même année 1714, le 23 août, les mêmes religieuses restèrent adjudicataires des maisons et métairies de KERVADY et de CARIEL avec un moulin à vent, le tout situé en la paroisse de SENE.
Ces biens provenaient de la succession bénéficiaire de Robert LOYER et de Nicole de LA ROCHE, sa femme, et furent vendus en la juridiction de l'abbaye de Saint Georges de RENNES pour la somme de 15.050 livres tournois. (Présidial B315 p.119)
A la Révolution, le 2 janvier 1791, les fermes de CANTIZAC, de KERDAVY et d'AUZON, étaient estimées valoir 4.021 livres 8 sols et 2 deniers. Mais, il fallait déduire comme charges 206 livres 17 deniers pour 12 perrées de seigles sur la terre de CANTIZAC.
La terre de CANTIZAC et ses dépendances furent vendues comme biens nationaux et acquises le 20 avril 1791 par M. PERRIER de Lorient au prix de 85.000 livres. (Bulletin de la Société Polymathique 1897 p.171 à 178).
Le complément de wiki-sene :
Ainsi ces relevés notariaux du XVIII siècle montrent la présence de vigne à Séné. D'autres sources attestent la présence de viticulture à Séné. Ainsi le cadastre de 1840 indique qu'une parcelle de terrain à Cadouarn porte le nom de "La Grande Vigne". Encore aujourd'hui, l'Allée de la Vigne" nous rappelle le passé viticole de Séné.
Terres d'Auzon (Ozon): Cette vue aérienne de la ferme d'Ozon (source IGN) laisse apparaitre une parcelle ceinturée d'un muret. Il pourrait s'agir de l'ancien emplacement de la vigne d'Auzon. Ci-dessous vue google du muret
Ce tableau issu d'une étude du Parc Naturel du Golfe du Morbihan, nous retrace les grandes dates de la viticulture dans le Morbihan.
Sur la Presqu'île de Rhuys, la vin a eu son heure de gloire au XIX°siècle et au début du XX°. On y a produit un alcool distilé, la fine de Rhuys.
Une fois la ligne de front établie, l'Etat Major mettra en oeuvre plusieurs offensives pour parvenir à percer les lignes allemandes et pour bouter les Boches hors de France.
En ce printemps 1915, la seconde bataille de l’Artois se déroule autour d'Arras du 9 mai au 18 juin sur un front de 50 km. Cette carte du CRDP de Strasbourg situe les belligérants.
L’objectif est de s’emparer de la crête de Vimy et de l’éperon de Notre-Dame-de-Lorette situés entre Lens et Arras.
Bien que les troupes françaises, sous les ordres du général Pétain, remportent plusieurs succès, le résultat de l’offensive française est limité : quelques villages ont été pris, mais la crête de Vimy, et donc le contrôle de la plaine minière, restent dans les mains allemandes. Le coût humain de cette grande offensive, sans résultat stratégique majeur, fut tragique pour l’armée française : 102 000 pertes, soit le double de celles subies par les Allemands.
Parmi ces hommes, François Marie PRODO, natif de Séné incorporé au 70°RI.
Au sein du X° Corps d'armée, de la 19°Division d'Infanterie et de la 38° Brigade, figure le 70°Régiment d'Infanterie.
Selon son historique, il prend part à l'offensive du 9 mai 1915.
"La fin de l’hiver et le printemps sont plus agités (ligne de Roclincourt) où nous faisons connaissance avec le minenwerfer (canon de 76mm allemand), c’est la période d’endurance, coupée seulement par quelques moments de répit, c’est la période où il faut oublier les charges épiques pour comprendre ce mot plus simple « tenir ».
Puis c’est le 9 mai, le jour où l’on va reprendre l’offensive escomptée depuis des mois avec impatience et confiance, jour où l’on va quitter les tranchées pour chasser le Boche loin, très loin peut-être. Mais ce beau courage se heurte aussitôt au fils de fer ennemis ; ceux-ci n’arrêtent pas l’ardeur de nos hommes, ailleurs pourtant, les mitrailleuses fauchent et les meilleurs chefs et leurs meilleurs hommes. On saura désormais qu’on ne lutte pas avec du courage contre des fils de fer ». Et c’est la sévère leçon qui ressortira de cette journée. Mais si le succès n’a pas couronné une attaque si ardemment menée, du moins l’audace des assaillants, leur superbe mépris de la mort sont-ils assez éclatants pour être proclamés dans les citations élogieuses du 3° bataillon et de la 2° compagnie."
Selon la fiche "mémoire des Hommes", le soldat de PRODO François Marie du 70°RI décède ce 9 mai 1915.
Son extrait de naissance nous indqiue qu'il était né à Kerhuileu d'un père couvreur et d 'une mère ménagère le 1/09/1889.
Aux archives de la défense à Lorient, on trouve un fiche d'inscrit provisoire maritime. On y lit que le jeune Prodo s'est essayé au métier de mousse comme beaucoup de jeunes Sinagots.
La fiche de matricule nous indique qu' à l'âge de la conscription, il déclare la profession de couvreur comme son père.
PRODO François Marie repose à la nécropole "Notre dame de Lorette" d'Ablain Saint-Nazaire dans le Pas de Calais, Carré 86, rang 6 tombe 17313.
NOBLANC Joseph Louis Marie : 16/01/1891 - 2/09/1916.
Comme nous l'indique son extrait d'acte de naissance, Joseph Louis Marie NOBLANC nait le 16 janvier 1891 au sein d'une famille de marins pêcheurs de Cadouarn. Au dénombrement de 1906, à l'âge de 15 ans il déclare lui aussi la'activité de marin pêcheur.
En effet, comme nous le livre sa fiche d'inscrit maritime (SHD à Lorient) il est mousse depuis août 1903 quand il était sur la canot "La Patrie".
Lors de la mobilisation, il est marin sur "La Foudre" depuis février 1912 et il y restera jusqu'en juillet 1916. Le Foudre navigue dans les Dardanelles et en mer d'Egée.
NOBLANC apparait-il sur cette photo datée du 25/04/1915 où l'on peut lire le nom du bateau?
En juillet 1916 il rejoint ensuite l'Escadrille de Patrouille sans autre précision.
Sa fiche "Mémoire des Hommes" comme son inscription maritime nous apprennent sa disparition alors qu'il est en patrouille à bord du "Providence" faisant partie de la 5° escadrille de Patrouille de l'Armée navale. Que c'est-il passé? Comment Joseph Noblanc a-t-il diusparu ?
Sur internet et notamment le forum page14-18 on trouve l'explication. Noblanc Joseph est embarqué sur le chalutier « Providence 1», patrouilleur auxiliaire naviguant en Méditerranée.
Ce bateau a été construit en Grande-Bretagne sous le nom de Beryl pour le compte de la Kingston Steam Company. Le 16 juin 1915, réquisitionné à Lorient, il est renommé Providence 1. Le 2 septembre 1916, il est coulé à l’ouest de la Sardaigne suite à un abordage avec le croiseur auxiliaire Gallia.
Parmi les 18 marins recenses disparus en mer le 2 septembre 1916 lors de l'abordage avec le croiseur auxiliaire "GALLIA", figure NOBLANC Joseph Louis Marie, en tant que Quartier-Maître Canonnier. Sa mort sera attestée par le jugement déclaratif de décès rendu le 14 mai 1917 à TOULON.
Par arrêté du Ministre de la Marine en date du 4 juin 1919 (J.O., 7 juin 1919, p. 5.933), les disparus furent inscrits à titre posthume au tableau spécial de la Médaille militaire.
La commandant du "Providence" a du s'expliquer devant les autorités sur la justesse de sa manoeuvre comme nous le relate cet article de presse et son honneur fut préservé.
Pour mémoire le croiseur auxiliaire qui éperonna le chalutier patrouilleur Providence eut un destin tragique créant un grand retentissement en France. Le croiseur auxiliaire GALLIA fut en effet torpillé le 4 octobre 1916 par un sous-marin ennemi, au large de San-Pietro (Sardaigne), alors qu’il transportait des troupes.
LE ROY Patern Marie est né à Cadouarn le 11/12/1875 au sein d'une famille de pêcheurs comme nous l'indique son extrait d'acte de naissance.
Le dénombrement de 1911 nous indique que son père, sa soeur et lui déclarent l'activité de pêche.
En effet, depuis ses 13 ans le jeune Patern exerce comme mousse sur différents canots. D'abord ses débuts sur l'Etoile, La Bergeronnette; Le Même. A 20 ans, il effectue sa conscription au 3° dépot de Lorient, puis à Brest et Lorient entre 1895 et mai 1898.
Sa fiche d'incrit maritime nous raconte encore ses jours paisibles de mer avant la guerre. On le suit naviguant sur la Jeanne Cordonnière, le Si j'étais Roi, le Homécourt et le yacht Penn Duick du 17/07/1914 au 5/08/1914. Il est marin jusqu'en juillet 1915 sur le brick Eugène et Gaston (qui sera coulé par l’U 70 du KL Otto WÜNSCHE le 18/12/1916).
Son destin va vaciller en embarquant sur l'Iduna le 27/07/1915. Comme l'indique sa fiche le 28 octobre 1916 son bateau est "torpillé". En cherchant sur les forum on tombe sur des précisions de ce "torpillage":
L'IDUNA est une goélette française de 165 tx JB.
Le 26 Octobre 1916, IDUNA est à 50 milles au S 24 W de Start Point et fait route au S 45 E par fraîche brise de NW et mer très forte.
"Un sous-marin est aperçu, approche à 30 m et fait signe par pavillon d'avoir à quitter le navire. IDUNA met en panne et son équipage embarque dans le canot. Le commandant du sous-marin fait monter à son bord le capitaine et deux hommes qui seront gardés une heure trente. Le capitaine est interrogé en bon français par le second du sous-marin. Deux marins allemands munis de deux bombes montent dans le canot et se font conduire à bord d'IDUNA. Ils s'emparent de quelques vivres, puis placent une bombe dans la chambre arrière et une dans le poste avant. Ils regagnent leur bord et les bombes éclatent sept minutes plus tard. IDUNA coule aussitôt."
La goëlette Iduna est coulée le 26 octobre 1916 et les marins sont rapatriés à Southampton par un patrouilleur anglais.
Le sous marin assaillant est décrit par les rescapés :
"30 à 35 m de long. Pointu aux extrémités. Kiosque au milieu. Un canon fixe sur l'avant. A noter, l'étrave un peu faussée sur bâbord. Peinture gris clair récente. Commandant de taille moyenne, bien rasé, 30 à 32 ans. Second avec des cheveux blonds, environ 30 ans. Tous deux en vêtement de cuir. 27 hommes d'équipage, soit en laine bleue, soit en gris de chauffe."
Il sera identifié comme l'UB 19 du KL Walter Gustav BECKER.
Cependant après avoir échapé à l'explosion de l'Iduna, rentré à bon port en France, LE ROY embarque sur un autre navire , le Couronne et il disaprait en mer le 28/12/1916 comme le mentionne sa fiche d'inscrit maritime.
L'ouvrage intitulé "Les Navires des Ports de la Bretagne Provinciale coulés par des faits de Guerre" nous présente le "Couronne". On y apprend que le bateau était parti d'Oran en Algérie le 28/12/1916, sans doute avec une cargaison de blé (ou de vin) à bord et faisait route vers Lorient et Vannes.
Le "Couronne" croise sur sa route, très au large des côtes bretonnes, le 21 janvier 1917, le sous-marin allemand UC-16 d'Egon Von Werner. Il est torpillé et 11 marins de son équipage périssent en mer dont Patern LE ROY. Ne sachant pas cette date, on retiendra au tribunal la date de départ d'Oran.
Olivier LE FAUZIC : 25/04/1878 à Pontivy - 31/03/1916 Reims
Le Fauzic porte un nom de famille qui ne sonne pas "sinagot". Il est né à Pontivy et pourtant figure au monument aux morts de Séné.
De son extrait de naissance, on apprend que son père est alors maçon et sa mère ménagère, c'est à dire mère au foyer. Sa fiche de matricule nous indique que vers ses 20 ans il est établi à Séné comme cultivateur et ses parents résident à Séné. Il n'a pas été repéré dans le dénombrement de 1911. Les adresses reportées sur sa matricule montrent qu'en 1903 il est domestique à Normanville (Eure) puis à Rouen et qu'à partir de février 1914 il déclare une adresse à Paris.
On note qu'il passe par le 116°RI de Vannes. Il est incorporé après la mobilisation au 85°RI puis au 148°RI et enfin au 348°RI. Sa fiche "Mémoire des Hommes" comme sa fiche matricule nous indiquent qu'il est tué le 31/03/1916 à Reims secteur du Linquet à 23 heures à droite de la route de Witry Lès Reims par suite de blessures de guerre.
L'historique de son régiment nous permet de retracer son parcours quelques jours avant sa mort
"29 janvier — Le Lieutenant-Colonel BUSSY passé au 57e R. I. est remplacé par le Lieutenant- Colonel SELVA.
27 février — La division est déplacée brusquement. Le 348e couche à Villers-Marmery, Trépail et Billy-le-Grand.
28 février — Étape au camp de Louvercy (5e Bataillon) et à Billy-le-Grand (E. M. et 6e Bataillon.)
2 mars — Étape à Trépail, organisation de la Montagne de Reims.
11 mars — Étape à Mailly. La 104e Brigade est transportée dans la région de Jonchery-Fismes par autobus, les Allemands ayant fait une forte attaque du côté de Berry-au-Bac. Continuation de l'organisation de la Montagne de Reims.
19 mars — Étape à Champfleury.
20 mars — Étape à Reims : le 348e reprend le secteur du Mamelon-Linguet.
3 mai — Le régiment est relevé dans le sous-secteur du Linguet par le 245e et va cantonner à Ormes et les Merneux où l'instruction est reprise."
LE FAUZIC à fait l'objet d'une citation qui nous précise les circonstances de son décès dans la défense de Reims: « citation à l’ordre du régiment » Au 20/04/1916 : « Bon et brave soldat. Admirable de sang-froid. S’était distingué au cours de nombreuses patrouilles. Tué accidentellement par l’éclatement prématuré d’une grenade dans la nuit du 31 mars au 1er avril 1916 (à 23 heures) en poursuivant une reconnaissance ennemie qui tentait d’enlever un de nos postes d’écoute. Décoration : croix de guerre avec étoile de bronze.
Son acte de décès indique qu'il est établi comme cultivateur à Séné et son nom sera gravé sur le monument aux morts.
SOLDATS DE SENE (natifs ou domiciliés)
MORTS POUR LA FRANCE
GUERRE 14-18
1-Patronymes mal orthographiés :
Inscrit au monument aux mort avec une erreur de patronyme, on a oublié la particule « LE ».
LE BARBIER Joseph Marie
LE BIGOT François Marie Pierre
LE BIGOT Jean Marie
LE BLOHIC Jean Marie
LE BOULAIS Henri Marie
LE BOURHIS Vincent Marie Henri
LE DIBOISE Marcel
LE GALLIC François Marie
LE GODEC Joseph Marie
LE GREGAM Jean Marie
LE MASSON Joseph
LE MENACH Louis Marie François
LE MENACH Joseph Marie
LE PAUTREMAT Ange Pierre Marie
LE TREHUDIC Jean Marie
Inscrit au monument aux mort avec une erreur de patronyme : on a mis un « T ».
MONFORT Jean Pierre
Inscrit au monument aux mort avec une erreur de patronyme : on a omis un « L ».
BOURVELLEC Armel
Inscrit au monument aux mort avec une erreur de patronyme : on a mis un « TH ».
LUCIEN TIPHAIGNE
2-Les oubliés de Séné :
Soldats figurant à l’état civil de Séné «avec la mention « Mort pour la France » et noms inscrits au monument aux morts de Séné.
Joachim Marie CORBEL 05/10/1887 - 25/09/1915
Louis Marie GUIGUELE 30/09/1881 - 14/10/1918
Pierre Marie LE DORIOL 17/03/1897 - 29/10/1915
Jean Marie OLIVIERO 02/12/1879 - 08/06/1916
Marc Louis RAULT 31/01/1881 - 29/05/1916
3 Premiers soldats morts au combat :
MONFORT Albert mort le 22/08/1914 à Maissin (Belgique) né à Séné
TIPHAIGNE Lucien mort le 22/08/1914 à Doncourt (Meuse) né à Paris
LE PAUTREMAT Ange Pierre Mie mort le 30/08/1914 à Sains (Aisne) né à Séné
BOCHE Joseph Marie mort le 08/09/1914 à La Fère Cnoise (Marne) né à Séné
LE MASSON Joseph Jean Marie mort le 08/09/1914 à Connantry (Marne) né à Vannes
4 Derniers soldats morts au combat :
LE BOULAIS Henri Marie à Renancourt (Aisne) mort le 24/10/1918
GUIGUELE Jean Marie à Geste Saint-Joseph Belgique mort le 14/10/1918
BREDOUX François Marie à Somme-Py (Marne) mort le 30/09/1918
5 Les plus jeunes soldats mort pour la France :
DARON Louis Jean Marie né le 03/01/1900 et mort le 31/07/1917 : 17 ans et 7 mois
LE QUINTREC Paul né le 11/04/1899 et mort le 01/04/1917 : 17 ans et presque 12m
LE DORIOL Pierre Marie né le 17/03/1897 et mort le 29/10/1915 : 18 ans et 7 mois
ROLLAND Louis Pierre Marie né le 20/09/1899 et mort le 17/07/1918 : 18 ans et 10 mois.
6 Les plus âgés des soldats morts au combat :
LE BRUN Jean Marie né le 05/09/1873, décédé le 29/05/1915 : 42 ans
LE GALLIC François Marie né le 03/05/1877, décédé le 28/05/1917 : 40 ans
JACOB Jean Marie né le 25/11/1876, décédé le 31/03/1916 : 38 ans
7 Derniers soldats morts de maladie :
LE FRANC Yves 13/10/1921
LE ROUX Louis Marie 22/08/1920
GALLIC Louis Pierre Marie 30/05/1920
BOURVELLEC Armel 16/03/1920
8 Soldats gradés
Sous-lieutenant :
BOCHE Louis Marie
DAVID Théophile (de réserve)
Capitaine
LE DUC Joseph Louis Marie
Sergent
ORJUBIN Paul Louis
Caporal :
LE FOL Louis Marie
BREDOUX François Marie
NOBLANC Joseph Louis
DANET Joseph Marie Evelin
GUEHO Alphonse Joseph Marie
Maréchal des Logis
GUIGUELE Jean Marie
LE PLAT Lucien Marie
Quartier Maitre :
LE DUC Jean Marie
LE GODEC Joseph Marie
LE PORT Jean Louis Alexandre
LE PORT Pierre Marie
NOBLANC Joseph Louis Marie
PASCO Joseph
9 Journées les plus meurtrières pour les soldats de Séné :
Bataille de Champagne 25 Septembre 1915 :
CORBEL Joachim au 116° RI de Vannes "Tué à l'ennemi" à Tahure.
LE FRANC Aubin Ange, au 85° Régiment d'Infanterie "Suite de ses blessures" à Tahure.
CADERO Henri Louis Marie du 52° Régiment d'Infanterie "Tué à l'ennemi" à Souain.
PIERRE Pierre Marie au 52° d'Infanterie Coloniale "Tué à l'ennemi" à Souain.
RICHARD Michel Jean Marie Ferdinand du 52° RIC "Tué à l'ennemi" à Souain.
TAQUET Jean Marie du 53° Régiment d'Infanterie Coloniale "Tué à l'ennemi" à Souain.
Torpillage du cuirassier Gambetta le 27/04/1915 :
Le Derf Vincent Marie
Le Franc Vincent Louis Marie
Pierre Edouard Vincent Marie
10 Soldats disparus ou mort à l’étranger
LE BRIS Marcel Joseph 28/07/1922 Oran Algérie
LE DORIOL Pierre Marie 29/10/1915 en mer Tyne Angleterre
JACOB Célestin Joseph Mie 03/11/1916 en mer Penzance Angleterre
DANET Louis Marie 14/11/1914 Dixmude Belgique
DANET Jean Marie 11/07/1916 Saint-Georges Belgique
DARON Joseph Vincent Mie 30/05/1915 Newport Belgique
GUIGUELE Louis Marie 14/10/1918 Geste St-Joseph Belgique
LE MENACH Joseph Marie 21/10/1914 Dixmude Belgique
MARION Jean Marie 18/11/1914 Zuydcotte Belgique
MONTFORT Albert Pierre Mie 22/08/1914 Maissin Belgique
MOREL Vincent Marie 12/11/1914 Furnes Belgique
LE BOURVELEC Jean Mie 10/11/1914 Dixmude Belgique
CADERO Pierre Marie 17/02/1915 Nieuport Belgique
COCARD Ange Marie 31/07/1916 La Havane Cuba
LE BIGOT Jean Marie 29/10/1918 Salonique Grèce
DORIOL Honoré Pierre Mie 05/12/1917 en mer Patras Grèce
GUYOMAR François Marie 21/03/1916 en mer Corfou Grèce
LE DERF Vincent 27/04/1915 en mer Otrante Italie
LE FRANC Vincent Louis Mie 27/04/1915 en mer Otrante Italie
PIERRE Edouard Vincent Mie 27/04/1915 en mer Italie
NOBLANC Joseph Louis Mie 02/09/1914 en mer Italie
LE BRAS Ferdinand 22/02/1915 Casablanca Maroc
LE FLOCH Auguste 26/11/1916 en mer Portugal
LE MENACH Louis Mie François 02/01/1919 Giurgiu Roumanie
ROLLAND Louis Pierre 17/07/1917 Penarth Angleterre
RESUME
En lisant des livres sur le patrimoine et l'histoire de Séné, j'ai découvert l'existence d'une toile intitulée "Enterrement d'Enfant à Séné" réalisée en 1925 par le peintre André Mériel-Bussy [1902-1984].
Curieux de savoir ce qui avait amené un peintre à poser sur une toile une scène d'enterrement d'enfant, je me suis pris au jeu et j'ai décidé de "tout savoir" tant sur la vie et l'œuvre du peintre que sur le tableau "Enterrement d'Enfant à Séné".
Pendant près d'un an, j'ai couru les archives départementales du Morbihan, de l'Ile et Vilaine, les archives municipales de Vannes et les archives nationales à Pierrefitte (93). Je suis parti "à la recherche" des décorations, fresques et vitraux réalisés par l'artiste à Vannes, en Bretagne, en France et à l'étranger. J’ai identifié (presque) outes les productions de vitraux et fresques de l’artiste.
Avec l'aide de la famille Mériel-Bussy et tout particulièrement de son fils, Yves Mériel-Bussy, artiste peintre à Ploudalmézeau, nous sommes parvenus à retracer le parcours artistique de son père.
Pendant mes recherches, j'ai été à la fois généalogiste, historien local, collectionneur, enquêteur. Je me suis déplacé aux archives et j'ai utilisé également recherché dans des sites de généalogie,
des sites d'art en ligne, la base Gallica de la Bnf et tout particulièrement les Archives en ligne du Morbihan.
Cet artiste breton, est demeuré jusqu'à présent trop "discret" et le résultat de mes recherches montre qu'il ne manque pas de talent.
Il s'est illustré aussi bien dans la décoration, les fresques et vitraux d'édifices religieux à Vannes, dans le Morbihan, à Rennes, en Bretagne, en Île de France et à l'étranger (Malaisie, Massachussetts). Artistes aux multiples techniques, il a également exercé dans la gravure et la peinture.
Les musées de Vannes, de Rennes et le musée Départemental de Quimper possèdent de ses gravures et aquarelles.
Diplômé des Beaux-Arts de Rennes et des Beaux-Arts de Paris, André Mériel-Bussy a été un fidèle du Salon des Artistes Français au Grand Palais à Paris où il a été médaillé par deux fois pour ses toiles "Enterrement d'Enfant à Séné" en 1926 et "Le Nid" en 1939. Il a exposé à L'Exposition Universelle de Paris en 1937.
J’ai retracé sa jeunesse à Vannes, sa scolarité au Collège Jules Simon pendant les années de « laïcité » avant la guerre de 14-18. J’ai bien documenté ses études aux Beaux-arts de Rennes et ensuite de Paris et son parcours artistique de salons en expositions. J’ai également documenté sa vie familiale et bien sûr les évolutions de ses productions artistiques.
Habitant à Séné, j'ai focalisé mes recherches sur la toile "Enterrement d'Enfant à Séné" et j'ai réuni un ensemble de documents permettant de retracer la genèse de l'œuvre : études ébauches...
J’ai « mené » l’enquête et identifié l’enfant décédé sur le tableau presque 100 ans après sa réalisation ! J’ai trouvé des documents d’époque qui montrent comment le peintre a convaincu les habitants de Séné de poser pour son tableau.
J’ai également montré que l’artiste nous avait fait un clin d’œil artistique. En effet en 1943, il a peint une belle fresque dans la chapelle de Saint-Melaine à Rennes intitulée « Le Miracle de Saint Melaine » mais avec sous-titre « Résurrection d’une enfant de Séné ».
En 1908, André MERIEL-BUSSY, fils du Président du Tribunal de Vannes habite au 7 rue de la Loi. Il va à pied au collège Simon tout proche.
Il tombe malade et est absent un trimestre du collège. Il se souviendra de sa maladie d’enfance car plus tard il se mobilisera pour lutter contre la tuberculose.
En 1923, alors qu’il vit à Rennes, qu’il vient d’être reçu aux Beaux Arts de Paris, André Mériel-Bussy est retourné à Séné ? Par hasard ?
A Séné, village de pêcheurs et d’agriculteurs, on puise l’eau dans des fontaines creusées dans le sol pour atteindre la nappe. Mais l’hygiène manque. L'état des fontaines, dont l’eau est contaminée, expliquerait la forte mortalité infantile en 1923. Une épidémie de typhoïde surement.
En 1923, à l’âge où on peut devenir père, André Mériel-Bussy en croisant ce cortège funéraire d’un enfant de Séné a été ému, lui qui enfant a sans doute échappé à une grave maladie.
Par la suite, il a beaucoup peint les enfants, des jeunes Plougastélènes, par hasard ?
SOLDATS DE SENE
MORTS POUR LA FRANCE - GUERRE 14-18
Nous fêterons le 11/11/2018 le centenaire de l’armistice mettant fin à la Première Guerre Mondiale. Ce conflit a touché notre commune de Séné comme l’ensemble des communes de France. Le monument aux morts de Séné répertorie 86 noms liés à la Grande Guerre gravés par ordre alphabétique dans le marbre.
Quand a-t-on érigé le monument aux mort ?
Derrière cette liste administrative, qui étaient ces soldats de Séné ?
Dans quelles circonstances ont-ils perdu leur vie ?
Tous les Sinagots morts pour la France lors de la guerre de 14-18 figurent-ils sur notre monument aux morts ?
A l’occasion du « Centenaire », il m’a paru nécessaire de sortir de leur anonymat les soldats de Séné morts pour la France pendant la Première Guerre Mondiale.
Pour démarrer mes recherches j’ai établi la liste des soldats inscrits aux monuments aux morts. Ensuite, je suis allé vérifier à l’état civil de Séné leur acte de décès et de naissance.
Ma première surprise fut de voir les erreurs d’orthographe dans les patronymes et surtout de mettre en évidence qu’il manquait des noms !
Je me suis souvenu qu’en 2014 Yannick ROME, instituteur en retraite à Theix, avait réalisé une exposition sur le « Poilus de Séné ». Il m’a amicalement communiqué les supports de l’exposition et également compliqué la tâche : A juste titre, il avait élargi ses recherches non seulement aux soldats inscrits sur le monument aux morts mais également à tous les natifs de Séné.
En effet, s’intéresser aux Poilus morts pour la France à Séné revient à se demander quand devient-on Sinagot ?
Il fallait bien trancher. Les bases de travail classent les militaires par lieu de naissance qui sera une première clef de sélection. Pendant les recherches, j’ai appris que les autorités de l’époque avaient retenu le dernier domicile connu comme commune où sera transcrit le décès d’un soldat mort au front, en plus de sa commune de naissance. Il fallait bien étudier l’état civil de Séné et le dénombrement de 1911, dernier recensement de la population de Séné avant la guerre.
En ajoutant les soldats nés à Séné, ceux domiciliés à Séné on parvient à ce jour à 118 noms.
Si un homme ayant résidé Séné, non natif de notre commune, a quitté Séné avant la mobilisation, il est sans doute Sinagot, mais il sera passé au travers des mailles des bases de données…
Il se peut donc que des noms de « soldats de Séné » soient encore oubliés. En effet, mes recherches m’ont permis de découvrir des noms qui n’étaient pas sur les principales bases accessibles sur Internet.
Il faut saluer l’effort des administrations et des associations qui ces dernières années ont créé des sites internet permettant de mener des recherches en ligne.
On citera en premier lieu le site « Mémoire des Hommes » http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr qui donne des fiches de soldats de 14-18 classés par commune.
La site http://www.memorialgenweb.org répertorie quant à lui tous les soldats morts figurant sur un monument aux morts ou bien une nécropole.
La Bibliothèque Nationale et son site internet Gallica http://gallica.bnf.fr/ ont également mis en ligne des historiques de régiment. Dans les années 20 des militaires ont voulu raconter les années de guerre de leur régiment. Ces documents sont de précieux témoignages.
Plus près de nous, les archives départementales du Morbihan http://www.archives.morbihan.fr ont mis en ligne les fiches de matricule des soldats. Ces archives conservent également les registres du recensement de 1911, on disait à l’époque, dénombrement. Ce document a permis de retrouver la trace et la composition des familles
touchées par la perte d’un soldat .
En complément de ces bases « administratives » il faut ajouter les nombreux sites Internet de particuliers ou d’associations qui donnent accès à un tas d’informations.
Par exemple le site http://www.navires-14-18.com qui répertorie les bateaux disparus pendant la guerre, fort utile avec la population de soldats marins à Séné; le site http://chtimiste.com qui donne des informations sur les régiments et les combats ; le forum http://pages14-18.mesdiscussions.net où s’échange des informations sur la guerre ; le site http://tableaudhonneur.free.fr qui a scanné un grand nombre d’historiques de régiment.
La liste des sources numérisées est longue mais la consultation d’archives « à l’ancienne » s’est révélée également fort utile que cela soit les actes de décès à Séné, les actes d'inhumation à la paroisse, les archives du Morbihan dont les dénombrements de 1906 et 1911, et surtout les registres des Inscrits Maritimes au Service Historique de la Défense à Lorient.
http://www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr/.
Je remercie le SHD de Lorient pour m'avoir permis de consulter leurs archives et de reproduire des extraits des fiches d'incrits maritimes des soldats de Séné . Ces documents renseignent très bien sur la vie des jeunes mouses qui deviendront matelots ou officiers dans la marine nationale ou la marine marchande.
A partir de ces informations il a été possible de connaître l’origine familiale des soldats, d’en savoir un peu sur leur profession, leur état civil, la composition de leur famille, s’ils laissaient une veuve, des orphelins…
Ces données historiques ont permis de retracer les derniers jours de leur parcours de soldat pendant la guerre, jusqu’à identifier le lieu, le bois, la colline, le ravin, la bateau, l’hôpital, l’ambulance, où ils ont perdu la vie.
Les 118 récits des « soldats de Séné » sont présentés en 4 rubriques :
SINAGOT 14-18 : réunit des récits de soldats des armées de terre : infanterie, artillerie et génie.
SENE 14-18 Marine présente le recits de marins morts en mer.
SENE 14 -18 Terre présente des grandes phases de la Première Guerre Mondiale illustrées par les récits des soldats de Séné.
GUERRE 14-18 présente d'autres aspects du conflit, les soldats morts "d'accident de service" ou de maladie.
L'ensemble de ces articles permet de parcourir le conflit comme un « cours » d’histoire, en suivant le destin tragique de simples soldats de Séné au plus près du champ de bataille.
Lecteur, en vous attardant devant le monument aux morts de notre commune, à défaut de mettre un visage sur un nom, vous pourrez désormais connaître l’histoire de ces hommes de Séné morts pour la France et notre liberté.
Après les batailles des frontières perdue, la retraite stoppée par la victoire sur la Marne et la course à la mer, les belligérants ont crée une ligne de front qui va de Belfort à Dunquerque en passant par Verdun, Reims ou encore Arras.
Sur des terrains plats, taillés de quelques ruisseaux, ou quelques côtes servent à poster des batteries d'artilleries et voir les posiitons de l'ennemi, les régiments d'infanterie n'ont d'autres solutions que de creuser un réseau de tranchées et de boyaux pour se protéger. C'est la guerre des tranchées qui durera jusqu'à un usage de chars d'assaut et l'arrivée des troupes américaines qui donnera la supériorité décisive aux démocraties face aux Empires centraux. Pendant des longs mois, en Champagne, aux Eparges, à Verdun, dans la Somme, les fantassins devront sortir des tranchées pour mener des offensives et gagner ou perdre au prix de centaines de morts quelques centaines de mètres dans les lignes ennemis. En arrière du front, une logistique se met en place ammenant, armement, soldats et ravitaillement parfois sur de nouvelles routes et voies ferrées construites pour la guerre.
En ce mois de mars 1915, les Allemands qui ont reflué après la Marne, s'étalent en Champagne pouilleuse. La carte ci-joint montre la ligne de front. Document CRDP Strasbourg.
Sentant bien le danger d'une guerre d'usure, longue, le commandement français (et allemand) n'aura de cesse que de concevoir des offensives. Une des premières est celle qui deviendra la 1ère bataille de Champagne aux Mesnil-les-Hurlus.
Le soldat ALLANIOUX de Séné appartient au 72° Régiment d'Infanterie. L'historique du régiment nous raconte une de ces sorties des tranchées où il perdit la vie :
"en février et mars 1915, le 72e prend part à la grande offensive de Champagne. Au nord de Mesnil-lès-Hurlus, sous un feu terrible de mitrailleuses et d'artillerie, jonchant le sol de morts et de blessés, il monte à l'assaut six fois. Le 22 février, il attaque les tranchées du bois « Jaune-Brûlé », et le 23 le 3e bataillon réussit à prendre pied dans la partie méridionale de ce bois. Le 24, nouvelles attaques, nouveaux progrès. Le 25, nouvelle progression sous le feu.
Relevé dans la nuit du 25 au 26, il remonte à l'assaut le 5 mars et, dans la nuit du 5 au 6, avance sérieusement, mais, malgré le prodigieux courage déployé par tous, ne peut atteindre ses objectifs. En définitive, le front ennemi ne fut pas rompu, mais l'héroïsme des troupes qui attaquèrent inlassablement, dans des conditions difficiles, n'en demeure pas moins admirable.
Admirable de courage fût Honoré Patern Marie ALLANIOUX comme nous le relate sa citation :
"Le 24 février à l’attaque de la côte 196 avait l’obligation de renforcer une ligne de tirailleurs devenue faible le commandant ayant ordonné d’essayer ce renforcement bien qu’ayant cru tomber dans la zone de mort qu’il devait traverser, sous les hommes de la section précédente et sachant par conséquent qu’il allait à une mort presque certaine à simplement bravement obéi sans un murmure ni aucune hésitation et est allé au poste désigné. Ordre du régiment."
Qui était ce soldat de Séné qui perdit sa vie le 25/02/1915 à Mesnil les Hurlus sur la côte 196 non loin du bois "Jaune Brulé" ? Hurlus, Jaune brulé ces leiux-dits résonnent du courage des hommes.
Honoré Patern Marie ALLANIOUX est né à Séné le 8/02/1891 à Langle. Son père est journalier et sa mère ménagère comme on le lit sur son extrait de naissance.
Le dénombrement de 1906 nous donne la composition de la famille, qui compte 3 garçons et 2 filles. Le père cultivateur fermier à Langle.
Sa fiche de matricule établie pour ses 20 ans nous indique qu'il est boulanger de métier, un temps établi à Arradon. Il avait fait sa conscription en 1911-1912 au 62°RI et à la mobilisation il est affecté le 23/12/1914 au 72°RI.
Il disparait célibataire à l'âge de 26 ans, son nom est est pour toujours gravé sur le monument aux morts de Séné.
Il était le beau-frère de Armel BOURVELEC (26/08/1886 – 16/03/1920) qui avait épousé sa soeur Marie Honorine ALLANIOUX le 5/09/1910.